Archives de catégorie : Connaissance de Nexon

En 1897 une jeune fille est relaxée après avoir défiguré au vitriol le garçon qui lui a fait un enfant et ne l’a pas épousée…

Le 14 septembre 1996 la presse limougeaude rendait compte de ce fait divers :

Le Courrier du Centre 14 septembre 1896

Le procès qui va se dérouler quelques mois après va révéler toute la complexité de cette affaire. Le garçon et la jeune Catherine étaient amoureux mais le père de la jeune fille trouvait que le garçon n’était pas un bon parti. Il a interdit à sa fille de le revoir… et bien sur celui-ci a rencontré quelqu’un d’autre ce que la jeune fille n’a pas supporté, d’où sa vengeance.

Dans un premier temps elle a été mise en prison et son enfant est né pendant son incarcération.

La Charente 17 octobre 1896

Le procès à lieu le 16 février 1897 devant la Cour d’Assise de Limoges. La salle est comble et la tribune des dames est complète.

Le Courrier du Centre 16 février 1897

La presse a donné une large place à ce procès. Voici le compte rendu publié dans le Courrier du centre du 17 février 1897 :

COUR D’ASSISES DE LA HAUTE—VIENNE

Audience du 15 février 1897

Affaire Catherine Pradaud (Coups et blessures)

Catherine Pradaud. 21 ans, est originaire de Nexon, où elle est née le 6 octobre 1873 ; elle est cultivatrice a Sazerat. C’est une jeune femme aux traits réguliers, vêtue de noir. Un fichu de même couleur lui couvre la tête.

Elle tient entre ses bras un mignon bébé de quatre mois, joufflu et bien portant, une petite fille qui ne demande qu’à vivre et regarde de ses grands yeux étonnés cette foule qui se presse dans l’auditoire.

M. Debay, greffier, donne lecture de l’acte d’accusation, et, pendant cette lecture, l’enfant, dont l’heure du goûter est arrivée, saisit avidement l’extrémité d’un biberon que lui tend sa mère et tète.

Acte d’accusation

Le 11 septembre 1896, vers midi, la fille Catherine Pradeau se rendit dans un champ où travaillait le sieur Jean Denardou et lui lança par surprise le contenu d’une fiole d’acide nitrique. Gravement atteint au visage, à la poitrine et à l’œil droit, Denardou, malgré des soins immédiats et un long traitement, a complètement perdu l’usage de l’œil.

La victime de cet attentat avait entretenu, pendant longtemps, des relations intimes avec Catherine Pradeau.

Mais le père de la jeune fille, ne voulant pas la donner en mariage à un jeune homme sans fortune, avait fait interdire a Denardou l’entrée de sa maison.

Apprenant que, malgré sa défense, les deux amants continuaient à se voir, il avait proféré des menaces de mort contre le jeune homme, disant qu’il le tuerait, s’il le surprenait avec sa fille. L’état de grosses de cette dernière n’aurait pu modifier de si hostiles dispositions et, au mois d’août, le sieur Pradeau déclarait encore qu’il ne consentirait jamais à accepter Denardou pour gendre.

Celui-ci cependant, désespérant de le faire revenir sur sa détermination, avait cessé depuis quelque temps de fréquenter Catherine Pradeau lorsqu’il fit, à Aixe, le 15 août 1896, la connaissance d’une jeune fille qui lui plut et qu’il fit demander en mariage. Sa demande avant été favorablement accueillie, le mariage fut fixé au 19 septembre et les publications furent faites à Nexon.

Catherine Pradeau, à la nouvelle de cette union, qui ruinait ses dernières espérances, se rendit auprès de Denardou, le 8 septembre et le supplia de revenir à elle, lui disant qu’il n’avait plus à craindre le refus de ses parents. Mais le jeune homme lui répondit que son mariage avec Maria Denis était trop avancé, à l’heure actuelle, et qu’il ne pouvait le rompre.

Malgré ce refus, le sieur Pradeau fit faire le lendemain par l’entremise du voisin, une démarche auprès de Denardou dans le but de le décider à épouser sa fille.

C’est à la suite de l’insuccès de cette dernière tentative que Catherine Pradeau se porta, le 11 septembre, à la rencontre de son amant et lui jeta au visage le liquide corrosif que, dès le 8 septembre, elle avait acheté chez un pharmacien de Nexon, dans un but de vengeance.

En conséquence, la fille Catherine Pradeau est accusée d’avoir, au mois de septembre 1896, en la commune de Nexon, volontairement fait des blessures au nommé Jean Denardou, avec, ces circonstances :

1° Que lesdites blessures ont été suivies de la perte d’un œil ;

2°Que ladite Catherine Pradeau avait, avant l’action, formé le dessein d’attenter à la personne dudit Jean Denardou.

L’interrogatoire

M. le président procède à l’interrogatoire de l’accusée.

Celle-ci se lève et, pour apaiser son enfant qui commence â s’impatienter, elle le berce doucement ; vainement, car les cris continuent ; il faut que Camille, le garde du palais, le prenne dans ses bras et l’emporte chez lui avec son biberon.

L’interrogatoire commence ; elle répond d’une voix faible aux questions préliminaires qui lui sont posée. Elle avoue avoir jeté à la figure de son amant un bol d’acide azotique et avoir causé la perte d’un œil.

— Et pourquoi avez-vous commis cette action lui demande le président.

C’est un garçon que j’aimais beaucoup et que J’aime encore, répond l’accusée, il m’avait promis le mariage et m’avait juré de ne m’abandonner qu’a la mort. Il venait chez moi, à la veillée, c’était un camarade de mon frère. Après la départ de mon frère pour le service, Denardou n’est pas revenu, mon père le lui avait défendu. Nos rapports ont duré trois ans, ils ont cessé trois mois après que je me suis reconnue enceinte.

D. Denardou est-il le père de votre enfant ?

R. Monsieur le président, il en est le père comme j’en suis la mère.

D. Ce n’est pas ce que dit votre victime. Vous a-t-il demandée à votre père ?

R. Non, monsieur, mais la première fois que j’eus des rapports avec Denardou, c’est après une promesse formelle de sa part de me prendre pour femme.

D. Voire père ne voulait pas de ce mariage, il ne vous l’avait pas caché.

R. C’est vrai, mais j’aimais Denardou et lui m’avait promis de ne me quitter qu’a la mort.

D. A quelle époque vos parents se sont-ils aperçus de votre état de grossesse ?

R. Six ou sept mois après.

D. A ce moment, dites-vous ils ont déclaré ne plus voir d’obstacles à votre mariage avec Denardou. Eh bien ! il parait qu’il n’en est rien. A quelle époque avez-vous appris le projet de mariage entre Denardou et Mlle D.… ?

R. Vers le mois de septembre, alors je suis allé trouver mou amant et lui ai demandé si la nouvelle que je lui répétai était exacte. Il m’a répondu affirmativement, et a déclaré qu’il ne pouvait pas m’épouser puisque mes parents ne le voulaient pas. Je lui ai répondu que c’était faux.

D. Et c’est le 8 que vous avez acheté de l’eau forte chez M. Bonnel, pharmacien à Nexon, sous prétexte que vous en aviez besoin pour faire disparaître des verrues.

R. C’est exact.

D. Était-ce bien pour en faire l’usage que vous disiez ?

R. Non, monsieur. J’étais affolée et je voulais me venger.

D. Le 11 septembre, vous avez eu un second entretien avec Denardou ?

R. Oui, je suis allée le trouver et une fois de plus Je lui ai demandé s’il voulait m’épouser ; il m’a répondu non ; alors je lui ai jeté un bol d’acide à la figure.

L’audience est suspendue à 11 heures1/4.

Audience du soir

L’audience est reprise à une heure un quart. La salle est comble, la tribune des dames est au grand complet.

L’accusée est introduite et s’assoit à son banc ; elle tient toujours entre ses bras son enfant qui dort doucement sur le sein de sa mère.

Les Témoins

L’audition des témoins commença.

— Denardou, la victime de cette affaire passionnelle, raconte la scène au cours de laquelle il reçut au visage le liquide corrosif.

Il prétend que s’il n’a pas voulu se marier avec la fille Pradaud, c’est, qu’on lui avait dit que le père de celle-ci voulait le tuer s’il devenait son gendre.

Le président lui demande s’il est certain d’avoir été le seul à entretenir des relations avec Catherine Pradaud.

Le témoin dit qu’elle se rencontrait souvent avec plusieurs d’e ses amis et qu’il était bien possible qu’elle se fût donnée à d’autres que lui.

A une question catégorique du président sur ce point, Denardou répond « qu’il croit qu’il pourrait bien y en avoir eu d’autres, mais qu’il ne peut l’affirmer ».

Sur la demande du défenseur, Denardou reconnaît implicitement qu’il avait entamé des démarches en vue d’un mariage avec une autre jeune fille avant de savoir quelle était l’attitude des parents de Catherine Pradaud à son égard.

Il reconnaît également avoir objecté à la malheureuse jeune fille qui le suppliait de l’épouser, « qu’il était décidément trop tard, que les habits de sa noce avec Mlle D.… étaient achetés et qu’enfin il n’y avait plus rien à faire ».

Cet aveu cynique soulève un murmure dans l’auditoire.

— François Pradaud, 30 ans, cultivateur à Nexon, avait eu des idées matrimoniales sur la fille Catherine Pradaud, mais ayant appris que cette dernière était enceinte, il changea d’avis.

— M. Firmin-Barthélemy Tarrade, 65 ans, propriétaire à La Plaine, reçût la visite de la mère de l’accusée, trois ou quatre jours avant l’affaire qui amène Catherine Pradaud devant les assises.

Le témoin se chargea de faire une démarche auprès, de Denardou. Cette démarche n’aboutit pas et M. Tarrade le fit savoir au père de la jeune fille. Cet homme se mit alors à pleurer pendant une demi-heure, ajouta le témoin.

— Mme Bonnel, femme de M. Bonnel, pharmacien à Nexon, a délivré sur sa demande à l’accusée, du l’acide nitrique pour brûler des verrues.

— Jean Pradaud, 27 ans, employé de commerce, a assisté un jour à un entretien qu’avait à l’auberge le père de l’accusée avec une autre personne. Il était question de Denardou. « Il ne se mariera pas avec ma fille, dit le père Pradaud, je les tuerai plutôt tous les deux ». Ceci se passait le 1er août.

— M. le docteur Escorne a examiné Denardou aussitôt après le jet d’acide azotique dont il a été victime. L’honorable témoin explique d’une façon très précise les constatations qu’il a faites et termine en déclarant que l’œil droit de Denardou est complètement perdu, sans espoir de guérison.

— M. Gabriel Thomas, maire de Nexon, donne d’excellents renseignements sur la famille Pradaud, et en particulier sur l’accusée, fille très honnête et très sage. I

De son côté, Denardou est un excellent garçon qui n’avait jusqu’alors jamais fait parler de lui.

Le témoin a vu Catherine Pradaud à la gendarmerie après son arrestation, elle a regretté son acte de désespoir et a ajouté : j’aime toujours Denardou, et fut-il aveugle, s’il me voulait encore, je suis prête à l’épouser.

On est ému dans l’auditoire.

Le Réquisitoire et la Plaidoirie

M. Barnardbeig, substitut de l’avocat général, prononce un réquisitoire où perce une certaine émotion sympathique en faveur de l’accusée.

Néanmoins, se basant sur le principe qu’on ne doit pas se faire justice soi-même, l’honorable organe du ministère public conclut à l’application d’une peine mitigée par l’admission de Iarges circonstances atténuantes.

Le rôle de M. Nicard des Rieux est singulièrement facilité ; autant on est touché de la situation pénible dans laquelle se trouve sa cliente, autant Denardou est indifférent a tous.

Et avec son éloquence habituelle, le sympathique avocat rappelle tout ce qui a précédé la scène du 11 septembre, il montre le désespoir de la Jeune fille enceinte et l’égoïsme du séducteur.

Il insiste sur son cynisme lorsqu’il lui objecta qu’il ne pouvait l’épouser, ses habits de noces étant acheté pour une autre.

Me Nicard termine en demandant un acquittement.

Le jury se retire pour délibérer et rapporte le verdict que tout le monde attendait, un verdict négatif, un verdict d’acquittement.

Et dans la salle on applaudit lorsque lecture en est donnée à l’accusée.

L’audience est levée à 4 heures 1/2, une foule sympathique s’était massée au pied des escaliers du palais de justice pour voir sortir Catherine Pradaud que l’on a accompagnée jusqu’à la prison où a eu lieu la levée d’écrou.

Le Courrier du Centre 1897/02/17

Que déciderait un jury aujourd’hui ? Le respect de la parole donnée est la base de la société et c’est un déshonneur pour un garçon de ne pas épouser la fille qu’il a mise enceinte. Et pourtant, à Nexon comme dans toutes les communes, les enfants naturels n’étaient pas rares.

Les coccinelles, le groupe de majorettes créé à Nexon au début des années 1970.

Martine FOUGERAS m’a fait découvrir ce groupe de Majorettes dont je n’ai trouvé aucune trace dans les archives municipales. Mais sans doute qu’avec la photo du groupe prise devant l’ancienne mairie des souvenirs, des noms, des photos vont revivre.

Merci d’avance.

Pour la fête de septembre 1975 un char a été réalisé par les Majorettes de Nexon.

Les bons points et les cahiers à l’école : les miens à Nexon de 1953 à 1957 et ceux de mon père en 1927 à Gleixhe, petit village de Belgique.

En rangeant de vieux papier j’ai retrouvé les bons points que mon père avait reçu lorsqu’il était à l’école à Gleixhe, petit village de Belgique situé à 16 km de Liège sur la route de Namur. Mon père y vivait, son père ayant repris le moulin familial au décès de son père.

Bon élève mon père a reçu de nombreux bons points tant pour la conduite que pour le travail. Ce qui m’a frappé c’est le côté pédagogique des images qui y étaient associées.

En Belgique comme en France les bons points récompensaient le mérite tant pour le travail que pour la conduite. C’était des petits rectangles en carton léger et lorsque l’élève en avait il les échangeait contre une image. Dans certaines écoles contre dix images, l’élève avait droit à un livre. Mais le bon point servait aussi à « rembourser » les bêtises, par exemple en cas de bavardage, l’élève devait rendre un de ses bons points et se trouvait quitte ! Ce système de gratifications est peu à peu tombé en désuétude après Mai 68.

Les bons points étaient simples, souvent comme ceux-ci :

I – Mes bons points et mes cahiers à Nexon

Je vais passer 4 ans à l’école primaire du CP avec Mme PRADIER au CM1 avec Melle BOISSIERE qui deviendra Mme ROUSSIN. A l’issu du CM1 j’irai en pension et entrerai directement en 6ème.

  • Le CP, 1953-1954

Je suis entré au CP en septembre 1953 à 6 ans comme c’est la règle. La maitresse était Mme Pradier. Je ne me souviens pas bien d’elle mais je me rappelle qu’elle amenait souvent sa fille et elle se trouve sur la photo de classe. Comme l’école n’était pas mixte il est facile de l’identifier. Bernard Sanciaud la tient par l’épaule. Bernard était mon meilleur camarade, nous nous disputions les premières places. Je reconnais un certains nombre des élèves mais je les ai presque tous perdus de vue si ce n’est, sur cette photo, Patrice VALETTE et moins souvent Jean Pierre LAMONERIE. J’ai revu Christian DERLIN, à coté de moi, pendant les années 1970-1980 avec son groupe de musiciens et j’ai appris son décès en fevrier 2020.

J’ai conservé quelques cahiers et ce qui m’a frappé ce sont les leçons de morale. Elles commencent en décembre 1954 avec les vœux puis à partir du mois de janvier, tous les deux jours en moyenne une phrase qui, en les relisant aujourd’hui, me montrent que le monde a changé :

Cette phrase est d’autant plus importante pour moi que je l’entendais souvent à la maison, non seulement parce que mes parents avaient une boulangerie mais surtout parce que mon père, ayant été prisonnier pendant cinq ans, ne supportait pas qu’on ne finisse pas le morceau de pain qu’on nous avait donné.

Les autres leçons traitaient du comportement : politesse, respect, orgueil, égoïsme…

Je terminerai pas ces deux leçons sur le courage, a la fois ne pas reculer devant le danger mais aussi faire face à la douleur…

Les journées se déroulaient sur le même rythme et avec les mêmes rituels : en rang en silence devant la porte de la classe , entrée lorsque la maitresse donne le signal, debout derrière sa table, assis au signal puis leçon de morale, écriture, calcul, dictée, grammaire, récitation ou dessin, le tout entrecoupé d’une récréation le matin et l’après-midi et le repas de midi pour beaucoup pris à la cantine. La maitresse ne faisait pas de cours d’éducation physique, c’était M. DUGUET qui venait de Limoges qui les assurait les mercredi après midi ou toutes les classes de garçons montaient au stade, en rangs par quatre…

A la fin de chaque journée il avait la distribution des bons points, trois ou quatre, parfois plus, parfois moins pour ceux qui avaient bien travaillé. Nous échangions dix bons points contre une image. J’en ai gardé, du moins c’est ma mère qui l’a fait pour moi, et pour être certain que c’était bien une image donnée par la maitresse elle la signait au dos.

Image signée par Mme PRADIER, mon prénom est ajouté par ma mère pour ne pas mélanger les bons points entre ceux de mes frères et de mes sœurs.
  • Le Cours Elémentaire CE1,1954-1955

Le maitre, M. Guy BARJOU, rentrait juste de son service militaire. C’est le maitre qui m’a le plus marqué et c’est avec plaisir que je l’ai retrouvé à Limoges, alors qu’il était à la retraite et que nous participions aux mêmes conférences.

La classe de CE1 avec M. BARJOU

Les CE1 et les CE2 sont ensemble ce qui fait une classe de 35 élèves, mais il n’y avait aucun problème de discipline, M. BARJOU était naturellement respecté. Bernard SANCIAUD est au premier rang et j’ai un nouveau très bon camarade dont la maman est institutrice à l’école des filles, Jacques MATHIEU, également au premier rang. Comme pour la classe de CP j’ai perdu de vue la plupart de ces camarades de classe mais j’ai toujours gardé des contacts avec certains d’entre eux, ceux que j’ai cité de la classe du CP, Patrice VALETTE et Jean Pierre LAMONERIE que je n’ai jamais perdu de vue comme François MARCELLAUD, au dernier rang à côté du maitre, Guy DEFAYE au dernier rang… Je suis au 2ème rang, le 6ème en partant de la gauche et je porte une blouse noire. Elle était obligatoire, grise ou noire, seuls deux ou trois n’en portent pas faute de moyens insuffisants pour les parents, ce qui n’était pas le cas de Jacques, au premier rang.

C’est avec ces garçons que nous étions « de la classe ». le 14 avril 1965, nous avons passé le conseil de révision ensemble. Ce fut le dernier ou nous étions tout nu devant les autorités! Notre bal des conscrits a rempli la salle des fêtes au point qu’il était impossible de danser et la cagnotte que nous nous sommes partagée était si importante qu’elle nous a permis de sortir pendant plusieurs samedi de suite, d’aller au bal ou dans les bars comme l’Azur, rue Baudelaire, où il était de tradition de conduire les plus niais pour qu’ils perdent leur innocence…

Je n’ai qu’un seul cahier du cours élémentaire, le cahier de récitation :

M. BARJOU distribuait des bons points et j’ai gardé une image :

L’image a pour but de montrer la manière dont on s’habillait aux différentes époques. Ici c’est Louis XVI dont le costume est décrit au verso. Comme pour le CP, le maitre signe au dos, sans doute parce que ces bons points sont des images publicitaires quelques élèves malins auraient pu faire croire qu’une image trouvée dans un paquet de gâteaux était un bon point ! Le CE, 1955-1956

  • Le CE2, 1955-1956

Cette année là nous avons changé de maitre, M. BARJOU est parti à Limoges et nous sommes avec M. Albert GRAFEUILLE. Il est sorti de l’Ecole Normale en 1954, c’est donc un tout jeune prof. Nous avons eu la chance pour nos années de CE et de CM d’avoir des jeunes profs dont l’enthousiasme transparaissait dans leur manière d’enseigner. Autoritaires sans être caractériels, proches des élèves sans être familiers, dynamiques même si nous n’avons pas profité des talents de footballeur d’Albert GRAFEUILLE à la différence des jeunes de Lubersac. Il fut un excellent joueurs de la JS Lubersac avec laquelle il remporta la Coupe de la Corrèze en 1961 et dont il devint un dirigeant jusqu’à son décès en septembre 2016. Sa passion pour le sport l’a conduit à devenir prof d’EPS au collège de Lubersac puis conseiller pédagogique dans cette discipline.

J’ai plusieurs cahiers de cette classe et je dispute toujours les places du podium avec Bernard SANCIAUD. Outre ceux avec qui j’étais au CE1 je suis maintenant avec mon frère Michel, au milieu de 3ème rang, et deux camarades malheureusement disparus, Michel CANARD, au dernier rang, et Jean Claude CLERMONTEIL au 2ème rang.

J’ai plusieurs cahiers de cette année de CE2. Ce qui m’a marqué c’était les compositions. Au cours de la même journée on avait géométrie ( j’aimais beaucoup cette discipline…), leçon de chose, histoire, vocabulaire, récitation… Je joins le contrôle du vendredi 27 janvier 1956 :

Je n’ai pas réussi à être premier mais de troisième le mois précédent j’ai gagné la deuxième place et j’ai reçu les encouragements du maitre.

Ce qui me frappe c’est l’absence de note en éducation physique. Il est vrai que pendant plusieurs années il fallait avoir une tête bien faite, le corps était moins important et souvent les sportifs étaient considérés comme ayant une  » petite cervelle » ! Cette vision a bien changé et je l’ai vécu de prêt lorsque j’enseignais l’économie du sport au centre de droit et d’économie du sport a Limoges ou à la faculté des sports de Marseille ou j’ai eu l’occasion d’avoir comme étudiants des champions Olympiques, des Champions de France…

Tout bon travail était accompagné de bons points qui se transformaient en images :

L’image n’appartient pas à une série publicitaire mais provient d’une édition éducative. A l’époque la Cote française des Somalis était une colonie . Elle est devenue en 1967 le Territoire français des Afars et des Issas puis en 1977 la République de Djibouti.

  • Le CM1, 1956-1957

Avec le changement de classe, changement de maitre et c’est de nouveau un maitresse, une jeune maitresse, Melle BOISSIERE qui deviendra plus tard Mme ROUSSIN. Comme MM. BARJOU et GRAFEUILLE c’était une excellente maitresse, exigeante et sévère. Nous n’aimions pas quand elle prenait sa règle en fer et nous tapait sur le bout des doigts que nous devions tenir droits, collés les uns aux autres.

Je n’ai pas la photo de ma classe de CM1, mais peut-être qu’un lecteur de ce blog l’a ? Mais j’ai quelques cahiers et bons points.

A cette époque il ne fallait pas faire de fautes, avec cinq fautes on avait zéro. Je faisais beaucoup de fautes d’étourderie et ici avec 4 fautes j’ai 2 sur 10 !

Mais cela ne m’empêchait pas d’avoir des bons points et des images :

J’ai beaucoup insisté sur les cours de morale de Mme PRADIER en CP et je suis surpris de n’en avoir pas eu par la suite. Aujourd’hui on ne parle plus de morale mais d’éducation civique et citoyenne mais le rappel d’une morale universelle ne serait pas inutile !

II Les bons points de mon père en Belgique en 1928.

En 1928 mon père avait 9 ans et était dans une classe équivalente au CE2 que j’ai suivi.

Ses cahiers étaient remarquablement bien tenus. L’exigence pour une belle écriture était forte :

Sur cette page la correction de « l » de mal en surprendrait plus d’un aujourd’hui mais le modèle de l’écriture cursive doit être respecté.

En plus de l’exigence « calligraphique » je trouve que la morale est intéressante. C’est presque la même que celle que j’ai copié avec Mme PRADIER sous une forme que je ne connaissais pas :  » pain mal acquit remplit la bouche de gravier ».

Les bons points eux mêmes étaient de véritables leçon d’éducation civique. Sur les 11 images que j’ai trouvé j’en choisi quelques une que l’on peut toujours mettre en pratique aujourd’hui:

Si la règle est claire  » Respectons la liberté d’autrui », certaines maximes ne seraient plus acceptées aujourd’hui. C’est le cas de celle du Jeudi relative au Congo. Le territoire actuel de la République démocratique du Congo a été de 1885 à 1908 la propriété personnelle du roi des Belges, Léopold II. S’il a le pays délivré du fléau des esclavagistes venant des pays arabes ce fut au prix de confiscation de terres, de travail forcé, de bouleversement des coutumes et d’une exploitation de la population.

Au début des années 1900 une vague d’indignation nait en Grande Bretagne et se répand aux Etats-Unis. Sous la pression internationale et conscient de sa faible popularité dans son pays, en 1908, Léopold II transfert le Congo à la Belgique qui en fait une colonie sous le nom de Congo Belge. Elle accèdera à l’indépendance le 30 juin 1960 sous le nom de Congo Belge. En 1927 le mouvement anticolonialiste n’existait pas et la Belgique, comme la France, ventait les mérites de la colonisation, source de Progrès.

Le verso ne me semble pas lisible par un élève de 9 ans ni même plus âgé. Si la première phrase est facile, elle est écrite dans un style désuet. L’élève comprend t’il ce qu’est une « clause attentatoire à sa liberté  » ? On voit bien que ces bons points s’adressent à des enfants d’agriculteurs et qu’on incite ceux ci à utiliser des engrais, surtout le sulfate d’ammoniaque que l’on trouve cité dans presque tous les bons points. Comme aucun nom de marque ne figure on peut penser que c’est un moyen d’inciter les parents qui vont lire ces textes, à utiliser plus d’engrais afin d’accroitre les rendements.

Le bon point suivant traite d’un thème qui est rarement pour ne pas dire jamais en éducation civique à l’école élémentaire, celui de la défense nationale. C’est en troisième que le programme d’enseignement moral et civique aborde explicitement la défense et la sécurité. Il est vrai qu’en 1927, aussi bien Belgique qu’en France la défense était assurée par les citoyens qui effectuaient leur service militaire. Celui-ci ayant été suspendu, l’armée est devenue une armée de professionnels.

Pour la dernière image je choisi celle qui parle de l’Avenir. Il y a plein de sagesse dans les maximes qui sont proposées :

Lorsque mon père est arrivé en France l’année suivante, les bons points qu’il a obtenu ressemblent aux miens. En 1928 , ce sont des images sur des animaux, des métiers, autrefois et au verso une publicité principalement Blédine, une farine pour les enfants en bas âge Liebig. Queques rares bons points ne comportent pas de publicité.

.

Sur ces bons points, le motif de leur obtention est indiqué.

Sur la série suivante on trouve la publicité Liebig. Cette marque a été créée en 1847, quand le chimiste allemand Justus von Liebig a déposé un brevet pour son invention d’un procédé d’extrait de viande de bœuf.

Au verso l’image est expliquée, mais la publicité est plus visible.

Sur la série suivante on trouve la publicité pour Blédine. Au verso le métier est expliqué mais la place réservée à la publicité est plus importante.

La série des animaux compte de nombreuses espèces avec au verso une courte description de l’animal et une très grande place à Blédine.

Le dernier bon point que je présente m’a surpris car il a été attribué à mon père pour le ménage !

Si vous avez des bons points, des images, des cahiers de Nexon ils pourront enrichir ce texte…

Les américains à Nexon en 1918, quelques compléments.

Quelques photos pour compléter les articles publiés le 27 juillet 2015, « Nexon, une étape pour les soldats américains.. », et le 6 juillet 2018, « En 1918, 2 soldats américains se marient à Nexon ».

D’abord une photo prise par Martial DESPLANCHES, né en 1873, horloger place de la mairie à Nexon. Ce sont deux soldats américains dans une cariole. Ces jeunes étaient tous surpris par les modes de vie en France et ils prenaient des photos qu’ils envoyaient à leurs parents. Le jeune garçon en habit blanc avec un chapeau, à gauche, indiqué par une croix, est René DESPLANCHES qui sera lui aussi horloger à Nexon. Il a 9 ans.

Les autres photos ont été prises au château de La Garde. L’épouse du baron Auguste de Nexon, Gertrude RICARDO, était anglaise. Elle faisait venir d’Angleterre des nurses afin que leurs enfants parlent régulièrement l’anglais.

Quand les américains sont arrivés en France Robert, le quatrième fils du baron Auguste de Nexon, avait 28 ans. Au moment de la déclaration de guerre il effectuait son service militaire comme officier de cavalerie. Son brillant comportement pendant les combats lui avait valu d’être rapidement promu capitaine. Détaché comme officier de liaison auprès de l’armée américaine il favorisa le séjour d’un régiment à Nexon. Les officiers, ceux qui étaient logés au château de La Garde et ceux qui logeaient en dehors de Nexon, se retrouvaient pour des réceptions ou des parties de tennis avec les jeunes enfants du baron. Plusieurs photos, confiées par le baron Ferreol, montrent la famille de NEXON avec les officiers américains du 66ème régiment d’artillerie (66th CAC).

La partie de tennis vient juste de se terminer et tout le monde est réuni pour la photo. Le baron Auguste est au second rang, au centre, derrière le Colonel HOWELL. A la droite de celui-ci sur la photo, la baronne Gertrude de NEXON, née RICARDO. Sa fille Thérèse est à coté d’elle et Claire à l’autre extrémité du banc. Entre Claire et le colonel se trouve le Major MONROE.

Au second rang, à droite du baron, le Lieutenant Colonel KERFOOT. C’est lui qui commande le détachement qui séjourne à Nexon, l’autre partie du régiment est à Aixe sur Vienne. Les trois officiers supérieurs sont en uniforme et n’ont pas joué au tennis. Les trois officiers qui ont joué sont en tenue décontractée. Ils ont du jouer avec les trois filles qui, elles, sont en tenue de sport blanche. Marguerite est la première à gauche au second rang, à coté d’elle son frère Georges de NEXON, qui a 18 ans, est en costume et cravate. Il est à coté du capitaine HATCHER qui vient de disputer une partie de tennis. A coté du Lieutenant Colonel KERFOOT se trouve le capitaine RANNEY. Le dernier officier n’est pas identifié.

On remarque que pour être admis au château il faut au moins être capitaine. L’un deux pose dans l’allée qui y mène, en arrière plan sans doute la voiture du colonel.

Une autre photo a été prise un autre jour, également après une partie de tennis. On y retrouve pratiquement les mêmes personnes.

le Baron Armand de Nexon est décédé en 1912, sa veuve, née Chérade de MONBRON, est assise au premier rang, à l’extrême droite, à coté de la baronne Auguste de NEXON dont l’époux est absent. On dit que n’étant pas aussi à l’aise en anglais que son épouse il n’était pas aussi souvent présent qu’elle pour discuter avec les officiers. Une des filles qui était absentes sur la photo précédente, Jeanne, est ici la deuxième au premier rang à coté de sa sœur Thérèse qui tient sa raquette à la main.

Dans une lettre qu’elle a envoyé à son oncle Ferréol sa tante Claire, qui avait 15 ans en 1918, écrit :  » Nos amis HATCHER et RANNEY jouaient aux tennis avec nous, surtout avec mes sœurs ainées car les plus jeunes avaient surtout le droit de rouler et marquer le tennis et ramasser les balles. On jouait tout de même après. Ces officiers étaient très gentils. Ils nous ont aussi appris à danser…

Je me suis rappelé quelques noms. Je ne suis pas sur du colonel qui est assis. On le voyait peu. C’est KERFOOT qui commandait à Nexon. Ils aimaient chanter. Un soir ou mes sœurs ainées avaient chanté au piano des Negro spirituals, HATCHER avait pleuré… »

Il y a sans doute des photos de Nexon aux Etats-Unis. Les courriers que j’ai envoyé n’ont pas permis d’entrer en contact avec des familles de ces anciens soldats. M. LAVAUD qui a fait un très important travail sur la présence américaine à Aixe et Chalus a pu joindre les descendants d’un soldat qui était à Aixe. Il m’a confié quelques une des photos qu’il a reçu.

D’abord à Aixe sur Vienne : Les soldats sont toujours attirés par les charrettes tirées par des bœufs, choses qu’ils ne connaissent pas aux Etats-Unis, les églises qu’ils prennent pour des cathédrales, le tramway, les cimetières avec les nombreuses perles sur les croix … mais aussi les moments de leur propre vie avec leur toilette à la pompe, les séances d’épouage ( cootie= poux)…

La toilette

A Chalus on les voit toujours intéressés par les vieilles pierres dont ils manquent chez eux. Ils se font prendre en photo dans les ruines du château ce qui permet de voir les changements entre 19118 et 2020..

Concert sur la place

La famille BALAIZE

Yrieix BALAIZE est né le 27 mai 1849 au Chalard. Le 09 mai 1871 à Rochechouart il épouse Marie LEONARD. Il est alors instituteur à l’école communale de Rochechouart. Le 23 octobre 1871 il est nommé instituteur à Pageas.

Le Courrier du Centre

Le 11 avril 1872 naissance à Pageas de sa fille Louise.

Le 21 mars 1876, naissance de son fils Gaston. Il est alors domicilié à Rochechouart ou il est agent voyer.

Le 25 décembre 1877 à Rochechouart, naissance de Noel Gabriel Albert. Yrieix BALAIZE a 28 ans, il est toujours agent voyer.

En 1888, il est agent voyer à Saint Mathieu et demande sa mutation pour Nexon.

Le Courrier du Centre 18 avril 1888

la famille BALAIZE arrive à Nexon au cours de l’année 1888. Le 24 décembre 1888 leur fils Albert décède à l’âge de 11 ans.

En 1890 Yrieix BALAIZE est nommé conducteur de 4e classe. Les conducteurs entraient par concours dans l’administration, souvent comme commis puis conducteurs de 4e classe ; Promus à la 3e et 2e classe ils pouvaient finir leur carrière comme « faisant office d’ingénieur des ponts et chaussées 3e classe » ou comme ingénieur des ponts et chaussées 3e ou 2e classe, sans jamais être passés par l’École des ponts et Chaussées. M. BALAIZE terminera sa carrière comme conducteur de 1ere classe, c’est un poste équivalent à celui d’ingénieur des TP.

Le Courrier du Centre 17 avril 1890

Son nom apparait dans les personnes recensées en 1891. Il habite rue de la Barre avec son épouse et deux enfants, Louise et François.

Le 30 mars 1892 M. Balaize participe au banquet des « Prévoyants de l’Avenir » à Nexon. Il est cité parmi les personnalités. Sans doute en sa qualité d’agent voyer.

Le Courrier du Centre 30 mars 1892

Le 19 décembre 1892 à Nexon sa fille Marie Louise, âgée de 20 ans, épouse Gabriel MATHIEU QUINSAC, âgé de 39 ans, employé à la Compagnie des chemins de fer de l’Etat.

Le 24 septembre 1893 à Niort, nait sa petite fille Germaine Georgette Henriette Alida MEUNIER QUINSAC.

Au recensement de 1896 la famille BALAIZE a déménagé et habite rue du Centre aujourd’hui rue Victor Hugo. Les enfants n’habitent plus à Nexon mais le couple a une servante à domicile, Jeanne DEMERY âgée de 15 ans.

Le 6 juillet 1897, une seconde petite-fille Berthe Marie Louise MEUNIER QUINSAC nait à Azay le Rideau (Indre et Loire).

Au recensement de 1901 il n’y a plus de servante vivant avec M. Mme BALAIZE dans leur appartement, rue du Centre.

Le 29 mai 1901, son gendre MEUNIER QUINSAC décède chez son beau-père ou il habitait depuis 15 jours.

En 1902 le bail de la maison qu’il possède à Rochechouart et qui est louée à des gendarmes est rediscuté.

Conseil Général de la Haute-Vienne, deuxième session ordinaire de 1902

Au recensement de 1906 Yrieix BALAIZE habite toujours rue du Centre avec son épouse, sa fille Louise veuve, et sa petite fille Berthe.

En 1906 Yrieix BALAIZE fait valoir ses droits à la retraite alors qu’il était en disponibilité pour raison de santé.

Journal Officiel 8 aout 1906

Le 12 octobre 1908, Yrieix BALAIZE décède à Nexon. Il a 59 ans.

Il est inhumé au cimetière de Nexon, concession 289. La photo prise le 22 décembre 2020 montre que la tombe n’a pas été entretenue depuis quelques années. M. Claude BALAIZE m’a écrit pour me dire qu’il effectuait des démarches pour faire entretenir la tombe de son arrière-grand-père.

Après la mort de son mari, Madame BALAIZE vit seule à Nexon. Elle gère la maison de Rochechouart, louée aux gendarmes. Le 19 mai 1914, au Conseil général de la Haute-Vienne, le bail de la maison de Rochechouart est de nouveau discuté 

Conseil Général de la Haute-Vienne séance du 19 mai 1914

Le 11 octobre 1921 Marie Louise épouse en secondes noces François LELONG, ancien maire de Nexon.

Philippe, le dernier de la famille de Nexon à vivre sur la commune dont il porte le nom.

Philippe de NEXON est né le 25 mai 1933 au château de la Garde. Il est le troisième enfant du baron Georges de NEXON et de son épouse Anne, née CESBRON-LAVAU.

Philippe dans les bras de sa mère.

Il a passé sa jeunesse entre le château de la Garde, une bâtisse que son grand-père Auguste de NEXON avait faite construire en 1897 et le château de Nexon. S’il n’a pas connu son grand père, décédé un an avant sa naissance, il a eu la chance de connaitre sa grand mère, née Gertrude RICARDO. Anglaise de naissance, elle a fait venir à Nexon des jeunes filles anglaises et l’anglais était concurremment parlé au château. Il fallait bien les 13 domestiques pour entretenir les 44 pièces et assurer le quotidien de la famille et des proches qui appréciaient la qualité de la vie à la Garde.

Le passé prestigieux de la famille en matière équestre impliquait que tous les enfants pratiquent l’équitation. Pendant les vacances scolaires, tous les matins, une sortie d’au moins deux heures était organisée sous la férule de leur père. C’est donc sans difficulté qu’il obtint son monitorat à l’Ecole Nationale des Haras.

Sur Fracasse su Haras de Pin lors d’un Concours Complet à Verrie-Saumur en 1958

Le gout de l’équitation n’a pas diminué avec le temps et il était fréquent de voir Philippe de Nexon parcours le parc du château de Nexon comme si c’était un parcours complet. On le voit ici en 1988 franchissant un obstacle.

Dans le parc du château en 1988

Mais c’est dans l’agroalimentaire que Philippe de Nexon construit sa carrière. Elève de l’Ecole Supérieure d’Agriculture de Beauvais, il obtint son diplôme d’ingénieur. Il commence à Paris, au Centre français du commerce extérieur, chargé des missions agricoles. Puis il revient à Nexon et de 1970 à 1982 il reprend la gestion des terres familiales et chausse les bottes pour devenir agriculteur. Le couronnement de sa carrière fut les nombreux titres qu’il ,obtint avec Lascar un taureau de 1 331kg : Champion au Concours Spécial de Limoges en 1979 et au Concours Interdépartemental de Brantome, troisième au Concours Général à Paris.

De gauche à droite Philippe de NEXON, Camille LARCHER, Robert LACORE et René REBIERE, maie en mars 1980

Lorsqu’une partie des terres a été vendue, à 50 ans, Philippe de NEXON change de nouveau de métier. Il devient délégué régional au commerce et à l’artisanat, d’abord en Normandie, puis il est muté auprès du préfet de la région Limousin. A 60 ans, par arrêté du Premier ministre en date du 29 mai 1998, il est mis fin à ses fonctions. C’est maintenant l’âge de la retraite.

Il va passer plus de temps dans la villa de Varnet qu’il a achetée après la vente du château de La garde. Cette villa était la propriété de M Guy RICHARD D’AMARZIT et de son épouse Marie des COURRIERES.

Philippe de Nexon continue à s’intéresser aux chevaux et chaque année il est présent à Pompadour pour le prix du Baron de Nexon.

Prix baron de Nexon, 12 juillet 2012

Le 28 Octobre 1961, Philippe de Nexon a épousé Anne-Laurence de Blonay, issue d’une vieille famille seigneuriale du pays de Vaud en Suisse. Elle lui a donné un fils, Frédéric.

Lorsqu’il a divorcé il n’est plus reçu au château par son père. Il épouse, en secondes noces Renate DIELS, de nationalité allemande, petite fille d’Otto DIELS, prix Nobel de chimie en 1950. De ce mariage sont nés trois enfants : Amaury, Constance et Stéphanie.

Dernier des Nexon à vivre sur la commune dont il porte le nom, Philippe de Nexon a répondu aux journalistes de France 3-Limousin dans l’émission Paroles d’anciens : » le Baron de Nexon, descendant d’une noble lignée ».

https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/paroles-anciens-baron-nexon-descendant-noble-lignee-1678639.html

Pour reprendre les derniers commentaires …

L’auteur du blog sur Saint Yrieix la Perche nous invite à regarder plusieurs sites qui traitent du barbichet, ceci pour actualiser le chapitre que j’ai consacré au barbichet le 6 novembre 2017 : https://etsinexonmetaitconte.fr/wp-admin/post.php?post=2363&action=edit

Il commence par une photographie qui lui donne la nostalgie du barbichet : https://saintyrieixlaperche.wordpress.com/2020/12/27/jai-la-nostalgie-du-barbichet/

Puis il nous donne l’adresse de deux sites limousin qui consacrent un article au barbichet

L’eicolau dau barbichet : https://eicoladaubarbichet.jimdofree.com/costumes/

Lou rossigno do limouzi : http://www.lourossignodolimouzi.fr/le-barbichet/

Un autre correspondant m’a envoyé des photos en me demandant si elles correspondaient au domaine de La Vigne appartenant à la famille MAZEAUD. Ayant eu par M. jacques MAZEAUD que certaines avaient bien été prise à La Vigne j’en extrait deux ou l’on voit le groupe des servantes en costume limousin, devant la maison, dans les années 1880-1890, les photos ayant été tirées de plaques photographiques.

L’article sur La Vigne et les MAZEAUD a été publié le 10 mars 2019 : https://etsinexonmetaitconte.fr/wp-admin/post.php?post=3213&action=edit

Recherche d’informations sur la famille BALAIZE.

Claude BALAIZE qui a 85 ans et habite Senlis cherche des informations sur ses arrières grands parents qui ont vécu à Nexon.

Yrieix Balaize, son arrière grand-père est né le 27-05-1849 à Le Chalard et décédé à Nexon le 12-10-1908. Il a été inhumé dans le cimetière communal (concession 289).

Quant à son arrière-grand-mère, veuve Balaize, elle est née Marie Eléonore Léonard le 21-03-1849 à Rochechouart et décédée à Nexon le 20 janvier 194. Il n’y a pas de registre des inhumations qui remontent a cette date donc on ne sait pas si elle est inhumée dans ce caveau.

Ces deux personnes se sont mariées le 09-05-1871 à Rochechouart. Ils ont eu une fille, Balaize Marie Louise, née le 11-04-1872, veuve en 1ères noces de Gabriel Meunier-Quinsac, veuve en 2èmes noces de François Lelong, maire de Nexon. Elle est décédée le 21-07-1960 à Tulle. François Lelong est mort à Nexon le 27-03-1925.

Balaize Yrieix a d’abord été instituteur et ensuite Agent voyer et il aurait été un citoyen « actif » à Nexon !

Merci à tous ceux et celles qui pourront apporter des informations.

En 1887 une épidémie de rougeole a fait des ravages à Nexon, 21 jeunes de moins de 10 ans décèdent entre le 6 janvier et le 21 mai, les écoles ont été fermées …

Nous vivons l’épidémie liée au Coronas virus mais dans le passé nos anciens ont connus de violentes épidémies. Sans remonter à la peste ou au choléra, la rougeole faisait régulièrement des ravages. Ce fut le cas à Nexon au début de l’année 1887.

Le 6 janvier 1887 la jeune Marie GUYONNAUD, âgée de 14 mois, décède à la petite Bouène. Le lendemain Marguerite CHARRIER n’a que 6 mois lorsqu’elle meurt. Ce sont ensuite des jeunes hommes qui décèdent, Jean LAPLAUD a 17 ans, Jean baptiste ADAM 26 ans, Charles LENFUME 27 ans …

Mais c’est au mois de mars que l’épidémie s’emballe. Le 14 mars Marie SABOURDY décède après quelques heures de vie, puis c’est Marie Lucie VERNEUIL qui a 4 mois. Et la famille VERNEUIL va être cruellement frappée avec le décès, le lendemain, de leurs deux autres filles, Jeanne âgée de 2 ans et demi et Gabrielle Marie qui a 6 ans.

Marie Lucie Verneuil

Pour enrayer l’épidémie, aujourd’hui comme hier, le confinement est la solution.

Avec l’accord du préfet le Maire ferme toutes les écoles pour 3 semaines. L’émotion est vive dans la commune.

Le Gaulois, 28 mars 1887.

Jusqu’au 24 avril douze enfants de moins de 10 ans vont perdre la vie. Après une accalmie en juin, une seconde vague, moins violente, va de nouveau frapper en juillet. le 14 juillet Françoise AUZEMERY est emportée alors qu’elle n’a que 6 mois puis, le 18, Pierre MASSALOUX qui a 14 ans et le 23 c’est François JOUHAUD âgé de 2 mois et le 25 Henri SAZERAT, un bébé de 15 jours.

Au cours de cette année terrible, 27 jeunes enfants de moins de 10 ans ont perdu la vie, 3 enfants sont nés sans vie. La commune a enregistré 70 décès dont 43 de moins de 40 ans. Les années précédentes, comme les années suivantes, le nombre des décès était compris entre 45 et 58.

Après l’épidémie le Gouvernement a interrogé l’Académie de Médecine afin de définir la durée de la mise à l’écart des élèves touchés par une maladie contagieuse, la quarantaine apparaissant trop logue pour certaines maladie et trop perturbante pour les études. Pour la rougeole, l’Académie de médecine propose un isolement de 25 jours.

Le Courrier du Centre 13 mars 1888

La circulaire du Ministre aux recteurs précise également les mesures de désinfection à appliquer.

Liste des personnes de moins de 40 ans décédées en 1887.

Trois enfants sans vie : les 20 avril, 21 mai et 19juin.

Pour ces enfants il n’était pas délivré d’acte de naissance mais un acte de présentation et il ne leur était attribué ni nom ni prénom.