Archives de catégorie : religion

Les 14 objets religieux protégés de Nexon (II)

I- Ceux qui sont conservés dans la vitrine sécurisée.

2- La chasse reliquaire

Il existe environ 700 châsses reliquaires limousines. Elles étaient destinées à conserver les reliques des saints. Celle de Nexon est en cuivre émaillé du XIIIe siècle en forme d’église. Elle est large de 22 cm, haute de 27 cm et profonde de 9,2cm.

Elle a la forme d’une église à transept central, au toit saillant surmonté d’une crête ajourée de 17 motifs en entrée de serrure, 13 sur la longueur et 4 sur la largeur. Aux extrémités de la crête deux pommettes sont rapportées. Elle repose sur quatre pieds droits.

L’âme de bois est recouverte de plaques de cuivre. A l’avers, le flanc majeur est composé de deux registres séparés par un bandeau émaillé. Sur la caisse, 3 figures émaillées sont entourées de 14 cabochons de pierre ou de pate de verre sertis dans des montures à bâte. Sur le rampant 2 figures, l’une et l’autre de chaque côté de l’abside. La grande figure est supposée etre celle du Christ qui serait entouré des 4 évangélistes.

Sur le revers une porte avec 2 quadrilobes émaillés et sur le toit 3 médaillons émaillés, à gauche un quadrilobé, au centre un petit médaillon circulaire décoré d’une rosace et à droite, un plus grand qui représente un ange.

Quand la porte est ouverte elle laisse apparaitre l’emplacement réservé aux reliques.

Sur les pignons sont clouées des plaques émailées qui représentent sans doute un apotre décorés de rinceaux, ces branches courbées muniés de feuilles ou de fleurs.

La châsse a été restaurée en 1962 par Lucien Toulouse.

Dans le vitrine sécurisée sont exposés deux ostensoirs en or. Ils ne sont pas classés parmi les 14 objets religieux retenus par les monuments historiques.

classés parmi les 14 L’origine des ostensoirs remonte au XIIIe siècle lors de l’instauration de la Fête-Dieu. Celle-ci trouve son origine dans la vision de Julienne de Cornillon à partir de 1209 dans son couvent à Liège en Belgique. Elle convainquit le pape Urbain IV, ancien évêque de Liège qu’il fallait adorer l’Eucharistie pour faire croitre la foi. Peu à peu les processions aucour desquelles l’Eucharistie était montrée furent organisées et la Fête-Dieu officialisée en 1264 par Urbain IV.

La « présence rélle » du corps du Christ a donné lieu à de nombreuse discussion depuis les premiers siècles du Christianisme. Elle n’a pas la même signification au sein du christianisme entre les catholiques et les protestants.

Les ostensoirs doivent etre dignes de recevoir l’ostie c’est pour cela qu’ils sont généralement en or, en laiton ou en métal doré. Il le plus souvant rayonnants, on parle d’ostensoir soleil. une croix peut etre placée au milieu des rayons lumineux et des pierres precieuses peuvent l’orner.

Celui qui est situé à droite, au dessus du buste de sant ferréol est un ostensoir soleil, plus petit que celui de gauche

Les Ostensions de 2023

Samedi 1er avril 2023 a été officiellemnt ouverte la période des ostensions de Nexon par l’office présidé par Mgr Bozo puis par la montée du drapeau ostentionnaire par les pompiers de Nexon. C’est parapluie ouvert et sous les rafales de vent que fidèles et spectateurs y ont assisté.

Les 2 photos sont de la municipalité de Nexon

Deux jours plus tard, avec moins de pluie mais avec toujours un vent soufflant du Nord il est difficile d’obtenir un drapeu immobile…

On remarque que le drapeau ne porte la croix que du coté Sud, vers le chateau.

Le drapeau de 2003 est différent de celui de 2016. Non seulement la croix ne rejoignait pas les bords du drapeau mais la croix figure sur les deux cotés du drapeau.

La couleur verte en liturgie est symbole d’espoir, d’espérance. Elle évoque la nature. la chasuble de couleur verte est celle du Temps ordinaire qui va du lendemain de la fête du baptême du Seigneur au mardi gras inclus puis du lendemain de la Pentecôte à la veille du premier dimanche de l’avent. La couleur rouge est celle de l’amour, du sang et du feu de l’Esprit. La chasuble rouge est portée le vendredi saint, le jour de la Pentecôte et pour la fête de tous les saints martyrs ainsi que le 14 septembre pour fêter la Croix glorieuse .

Une question est souvent posée: que devient le drapeau à la fin des ostensions? Dans certaines paroisse il est laissé à flotter au vent jusqu’à ce qu’il soit totalement déchiqueté. Dans d’autres paroisses il est brulé et les cendres jetées au vent, ailleurs il est découpé en petits morceaux qui sont distribuées aux participants et enfin il est souvent conservé pour etre utilisé pour les ostensions suivantes. C’est le cas à Nexon ou il y a en général une alternance, le drapeau est utilisé une fois sur deux. La raison en est en partie le cout. Le darpeau est fabriqué par une entreprise spécialisée et pour en réduire le prix la croix n’est brodée que sur une seule face. Sous les coups de vent, de plus en plus violents, le drapeau s’use, en particulier les anneaux pour l’accrocher à la hampe.

Pour un rappel sur les ostensions lisez mon ancien article : https://etsinexonmetaitconte.fr/les-ostensions/

Des chasubles anciennes retrouvées dans les combles de l’église

Il y a quelque semaines lors d’une visite dans les combles de l’église, Madame Sylvie Geslin, présidente des amis de Saint Féréol de Nexon, enlève d’une main la poussière d’un ensemble dont il n’imaginait pas la nature. Elle est frappée par les dorures qui apparaissent. La décision est vite prise de descendre cet ensemble au grand jour. Il apparait que ce se sont des vêtements sacerdotaux, chasubles et chapes qui semblent bien conservées si ce n’est la poussière et les fientes de pigeons qui les recouvrent. Après les avoir dépoussiérées et nettoyées il reste quelques effets du temps, taches, moisissures … mais l’ensemble est dans un bon état de conservation. Que faisaient ces vêtements sacerdotaux dans les combles de l’église, sans protection particulière ? Ceux qui les ont déposés dans les combles de l’église ne sont plus là, aucun document ne les recense et la mémoire des fidèles n’a pas enregistré ce moment ou les chasubles sont passées de la sacristie aux combles.

Il est facile d’imaginer que ce « déplacement rangement » des chasubles dans les combles c’est effectué après le concile de Vatican 2.

1 – Rappel du concile de Vatican 2

Peux de temps après son élection le 28 octobre 1958, le pape Jean XXIII fait part à quelques cardinaux de son intention de convoquer un « concile œcuménique ». La convocation officielle a lieu le 25 décembre 1961. Le concile va se dérouler sur trois ans, en quatre sessions de trois à quatre mois. La première se tient le 11 octobre 1962, en présence de 2 400 évêques venus de 136 pays. Jean XXIII meurt quelques mois avant l’ouverture de la deuxième session, en juin 1963. Paul VI lui succède. Le 21e concile de l’histoire de l’Eglise s’achèvera le 8 décembre 1965 ; il produit de nombreux textes dont quatre « constitutions ». La première, Sacrosanctum concilium, est consacré à la rénovation et à la simplification des rites. Le latin est abandonné, le prêtre officie face aux fidèles … Les vêtements liturgiques des prêtres avaient déjà été affectés par un désir de plus grande simplicité. Ce mouvement de retour à la simplicité des origines ne pourra que s’amplifier avec le Concile et les chasubles vont reprendre des formes plus amples ; elles seront plus légères et moins chargées de broderies.

Si certains prêtres n’adoptent pas tout de suite les nouveaux rituels, d’autres vont aller très vite pour mettre en œuvre les changements. Gaston REDOR qui est curé de Nexon à partir de 1965 n’est pas le dernier à mettre en œuvre le changement et à abandonner la chasuble traditionnelle. Lors d’un entretien que j’ai eu avec le baron Philippe de NEXON, il me disait que le père REDOR se sentait enfermé dans les chasubles comme un violon dans sa boite. Cette image venait du fait que ces chasubles étaient dites « boites à violon » en raison de leur forme comme nous le verrons plus loin. Il est donc vraisemblable que dès 1966 les chasubles aient pris le chemin des combles et qu’elles y soient restés pendant 56 ans!

La chasuble est un vêtement sacerdotal à deux pans et sans manche avec une ouverture pour la tête, que le prêtre revêt par-dessus l’aube et l’étole pour célébrer la messe et les actions liturgiques précédant ou suivant immédiatement la messe. Le mot vient du latin casula, qui signifie « manteau sans manches ».

A l’origine la chasuble était très ample et enveloppait presque entièrement le corp. On l’appelle chasuble gothique. Avec le temps la forme va évoluer. La forme ronde qui recouvrait les bras est devenue ovale pour faciliter le mouvement des bras.

Au XVIIème siècle la forme évolue. la chasuble enveloppe moins que la gothique, les épaules sont plus échancrées. On l’appelle la chasuble romaine, parfois « baroque ». Elle est très épaisse et ornée.

Elle est appelée familièrement « boite à violon » ou chasuble « violon » en raison de la forme de sa partie antérieure, très étroite au niveau de la poitrine, qui n’était suspendue que par deux petites bandes de tissu, sa partie postérieure ne dépassait guère la largeur des épaules. La chasuble a progressivement pris cette forme de « boite à violon » dans la mouvance de la Contre-Réforme du Concile de Trente où l’Eglise a mis tout en œuvre pour magnifier le Saint Sacrément ; le vêtement a de tous temps contribué à la beauté de l’action liturgique. Les tissus utilisés étant de plus en plus lourds les chasubles rondes et amples en étaient devenues peu pratiques. Il a donc fallu en simplifier la forme pour de ne pas entraver la beauté du geste notamment celui de l’élévation de l’hostie et du calice.

2- Les 13 chasubles retrouvées

Les 13 chasubles de Nexon sont presque toutes de forme romaine appelée  » boite à violon ». Elles sont de différentes couleurs, celles qui sont prescrites par l’Eglise romaine depuis le concile de Trente pour être portées en fonction du temps liturgique. Cinq couleurs liturgiques principales sont actuellement prescrites:

  • le blanc, couleur de fête et de réjouissance, pour les cycles de Pâques, de Noël et les autres fêtes du Christ, de la Vierge Marie et des saints qui ne sont pas martyrs, ainsi que pour certaines solennités (Toussaint, etc.) ;
  • le rouge, couleur de la passion du Christ, pour les fêtes de l’Esprit Saint (Pentecôte, etc.) et pour honorer la mémoire des Apôtres (sauf saint Jean Évangéliste) et des martyrs ;
  • le vert, porté pendant le temps après l’Épiphanie et le temps après la Pentecôte et pour le temps ordinaire. ;
  • le violet pour les temps de préparation et de pénitence comme l’Avent et le Carême et ;
  • le rose, variante du violet, employé pour le troisième dimanche de l’Avent et le quatrième dimanche de Carême pour signifier un adoucissement temporaire du temps de pénitence par la joie de la fête à venir ;
  • le noir est utilisé pour les offices des défunts et le Vendredi saint.

Les deux chasubles blanches

Au dos de ces deux chasubles une croix brodée de fils d’or que l’on appelle orfroi. La croix dans le dos se trouve principalement sur les chasubles françaises. Elle n’est pas « obligatoire ».

Lex deux croix sont différentes, à la fois par les broderies et par le symbole à l’intersection du bras et de la jambe de la croix.

Pour la première chasuble blanche le trigramme IHS (parfois IHCJHS ou JHC) est une abréviation avec les deux premières et la dernière lettre du nom grec de Jésus IHΣOYΣ, Ι = J, Η = E et Σ = S. Selon la tradition latine ces trois lettres seraient les premières lettres des trois mots Iesus Hominum Salvator signifiant Jésus Sauveur des Hommes.

Au XVe siècle saint Bernardin de Sienne compose ce trigramme en lettres gothiques surmonté d’une croix. et entouré d’une gloire rayonnante, qu’il expose à la vénération des fidèles pour raviver leur dévotion au nom du Christ. Puis saint Ignace de Loyola l’apposera sur son blason de supérieur général de la Compagnie de Jésus.

La seconde chasuble a comme symbole un poisson surmonté d’une croix. En grec ancien le mot poisson s’écrit ΙΧΘΥΣ. C’est l’acronyme de la formule ησοῦς Χριστὸς Θεοῦ Υἱὸς Σωτήρ : « Jésus-Christ, fils de Dieu, sauveur ». Si cet acronyme a permis aux premiers chrétiens de choisir le poisson comma symbole et comme moyen de reconnaissance par la suite d’autres explications au symbole du poisson ont été fournies : le poisson est muet et la vie du chrétien n’est pas une vie de revendication ; Le poisson ne ferme pas les yeux, il n’a pas de paupières, il ne cesse de veiller comme le chrétien qui doit toujours être éveillé.

Ici le poisson est surmonté d’une croix posée sur sur un petit panier contenant des pains, le tout dans un cercle duquel partent des épis de blé. Ce motif évoque le récit de la multiplication des pains et des poissons par Jésus comme anticipation de l’Eucharistie. Les pains renvoient au corps du Christ que le chrétien reçoit lors de la communion sous la forme d’une hostie.

Les 2 chasubles rouges (avec toutes les nuances …)

C’est l’image d’un agneau qui est brodée au centre de l’orfroi. L’agneau se réfère au mode de vie pastoral des peuples nomades de la Bible. Celle ci compare les fidèles à un troupeau dont le pasteur prend soin. L’agneau est aussi l’animal qui est sacrifié en offrande à Dieu.

C’est dans le livre de l’Exode qu’il prend une valeur symbolique fondamentale. Au moment où Moïse et Aaron préparent la fuite d’Egypte des Hébreux, ils sont invités à marquer leurs maisons du sang d’un agneau sans défaut qu’ils auront sacrifié. Ce sacrifice les préservera et il sera renouvelé chaque année à Pâques. Saint Jean baptiste désigne ainsi Jésus lors de son baptême dans le Jourdain : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » (Jean 1,29). Ce sont ces paroles que le prêtre prononce avant de distribuer la communion aux fidèles.

Comme symbole iconographique on trouve deux représentation de l’agneau . Dans l’une, dite de l’agneau immolé, il est représenté debout et tient par une de ses pattes, un étendard rouge symbole de la Résurrection. L’agneau porte le nimbe marqué d’une croix, réservé à la personne du Christ. Dans l’autre posture, celle que l’on trouve sur cette chasuble, l’agneau est couché sur une croix, elle-même posée sur un livre où sont représentés sept sceaux figurés sur ce modèle par des petites verroteries accrochées au livre et qui pendent. A l’arrière plan est brodée une gloire rayonnante qui symbolise la présence invisible mais agissante du Christ ressuscité lumière du monde.

Le livre aux sept sceaux est directement tiré du livre de l’Apocalypse de Saint Jean. Il contient la révélation de ce qui doit venir et seul le Christ est digne d’ouvrir les sceaux qui le ferment.

Ici la gloire rayonnante a perdu de son éclat du fait de sa mauvaise conservation.

La seconde chasuble rouge

Le tissu est moins brodé, elle est plus simple et on voit bien la forma « violon ».

Les 3 chasubles de couleur violette

Cette chasuble, comme la précédente est simple, sans broderies au fil d’or. Au dos le chrisme formé des deux premières lettres entrelacées du nom grec du Christ, Χριστός, le khi et le rho. Il est accompagné de l’alpha et de l’omega première et dernière lettres de l’alphabet grec , qui qualifient la personne du Christ tel qu’il le proclame lui-même dans l’Apocalypse de Saint Jean : « C’est moi qui suit l’Alpha et l’Omega » (Apôtres 1,8). O Crux ave, spes unica est une locution latine qui signifie : « Salut, ô Croix, [notre] unique espérance »

Le chrisme formé des deux lettres Χ (chi) et Ρ (rhô), les deux premières lettres du mot Χριστός («Christ»)

la deuxième chasuble violette est simple, ornées de fleurs de lys et le trigramme IHS dans l’orfroi. Comme la précédente elle a un aspect neuf comparé aux chasubles en damassé.

La troisième chasuble violette ressemble à la rouge précédente mais elle est en tissu damassé. La forme violon est bien marquée. Le trigramme JHS ressemble à celui de la chasuble rouge.

La quatrième chasuble en tissu damassé est très différente de part son orfroi noir sur lequel est brodé le trigramme JHS posé sur une gloire rayonnante, ce qui lui donne un puissant éclat. C’est également une chasuble violon a doublure jaune.

Les 2 chasubles jaunes (or)

La première est légèrement abimée sur le côté droit. L’orfroi est décoré par des anges qui entourent le Christ en gloire.

Le devant, en forme de violon, est orné de la Vierge tenant l’enfant Jésus dans ses bras.

La Vierge est revêtue d’un grand manteau bleu. Depuis le Moyen Age les artistes ont pris l’habitude de la représenter avec un manteau bleu. ce choix a été fait pour lui rendre un puissant hommage. En effet le bleu était une couleur très couteuse car tiré du lapis-lazuli qui coûtait aussi cher que l’or. Ce fut un tournant radical dans l’iconographie car dans l’antiquité grecque et latine le bleu n’était pas une couleur utilisée, si bien que des historiens du XIXsiècle pensaient que les Grecs ne voyaient pas le bleu. Chez les Romains avoir les yeux bleus était dévalorisant et personne ne portait de vêtements de ce coloris avant le IIIe siècle. Le bleu était tellement peu utilisé qu’il n’y a pas de mots pour désigner cette couleur! On utilisait « azur », mot qui vient des cultures arabes et persanes. qui est utilisé pour créer les mots « bleu » et « azur ».

La seconde chasuble jaune est plus simple. Une grande croix orne le dos.

Les 3 chasubles noires

De couleur noire ces chasubles sont utilisées pour les offices des défunts et le Vendredi saint. Elles sont sobres,

la deuxième chasuble noire ressemble à la première, la différence est un agneau immolé dans l’orfroi.

La troisième chasuble noire.

Une broderie or se détache sur cette chasuble. Elle comporte des croix celtiques et des croix de saint André potencées.

Ces chasubles proviennent de la maison E. VIAU qui était à Limoges spécialisée dans les ornements d’église. D’après l’étiquette E. VIAU fabriquait les chasubles mais son commerce vendait aussi des objets religieux. La fabrique d’ornements n’existe plus et au n° 3 de la rue du Maupas il y a aujourd’hui un boucher et un boulanger.

3- Les 2 Chapes

La chape, mot qui vient du latin cappa qui signifie capuchoncape, est un vêtement liturgique porté lors des cérémonies solennelles. Son origine est lointaine et elle dérive d’un manteau de pluie, comme l’indique son autre nom, pluvial. C’est pour cela qu’elle présente également un semblant de capuche, un chaperon à capuchon. Sur celui-ci des broderies de symboles chrétiens.

La première chape est blanche.

Le trigramme JHS est représenté à la manière des jésuites sans être entouré de la gloire triomphante.

La seconde est jaune d’or

Le trigramme JHS est représenté sans la croix mais entouré de la gloire triomphante.

Une recherche rapide sur les sites de vente en ligne montre que les objets religieux mis en vente sont nombreux et que les prix, pour des chasubles comparables à celles présentées ici vont de plusieurs centaines d’euros à plus de mille euros.

Ces vêtements religieux sont un patrimoine communal. Ils vont être présentés puis conservés.

Merci au père Xavier DURAND pour les précisions qu’il m’a permis d’apporter à mon texte originel.

Sépultures et cimetières hier et aujourd’hui : II- les sépultures en propriété privée

L’inhumation dans une propriété privée est exceptionnelle mais elle est possible. Elle est autorisée par le préfet du département où est située cette propriété sur attestation que les formalités prescrites par l’article R. 2213-17 du Code Général des Collectivités territoriales (constat du décès par l’officier d’état civil) et aux articles 78 et suivants du code civil (relatifs à l’acte de décès) ont été accomplies et après avis d’un hydrogéologue agréé. Il faut que la propriété soit hors de l’enceinte des villes et des bourgs et à la distance d’au moins 35 mètres.

Sauf modification notable du site et de ses environs, si plusieurs inhumations ont lieu sur le même terrain privé, l’administration considère qu’il n’est point besoin de solliciter un avis pour chacune d’elles, le premier avis étant suffisant.

A Nexon les seules inhumations sur terrain privé au cours des dernières décennies ont été effectuées dans la Chapelle de la famille de Nexon située dans le parc du château.

La chapelle dans le parc du château sous le soleil de juillet  

La Chapelle avant sa rénovation

CHAPELLE DU PARC DU CHÂTEAU DE NEXON

SÉPULTURE DE LA FAMILLE DE GAY DE NEXON

 

– Baronne Jean-Baptiste de GAY de NEXON, née Anne de VEYRINAS (1736 – 1806)

– Baron Jean Baptiste Ferréol de GAY de NEXON Dit Monsieur de Campagne (1761 – 1844)

– Baron François Alexis de GAY de NEXON Chevalier de Saint Louis (1769-1837)

– Général Marquis Félix de NARP, Maréchal de camp près l’armée Belge (1786- 1844)

– Abbé Luc de GAY de NEXON, Grand Vicaire d`Oloron (1754 – 1846)

– Marie Clotilde de GAY de NEXON (1849- 1849)

– Comte Maurice de NARP (1824 – 1851)

– Marquise Félix de NARP, Née Alix Zoé de ROUVROY (1796 1851)

– Baronne François Alexis de GAY de NEXON, née Amable de BERMONDET de CROMIERES (1780-1858)

– Baron Astolphe Hippolyte de GAY de NEXON (1817 – 1876)

– Baronne Astolphe de GAY de NEXON, née Alix Clothilde de NARP (1828 – 1881)

– Baron Félix de GAY de NEXON (1850 – 1909)

– Baron Armand de GAY de NEXON (1847 – 1912)

– Baron Auguste de GAY de NEXON (1853- 1932)

– Baronne Armand de GAY de NEXON, née Marie-Antoinette de MONTBRON (1873- 1933)

– Baronne Auguste de GAY de NEXON, née Gertrude RICARDO (1863 – 1941)

– Baronne Maurice de GAY de NEXON, née Adrienne CHANEL (1882 – 1956)

– Mademoiselle Thérèse de GAY de NEXON (1890 – 1961)

– Baron Maurice de GAY de NEXON (1884 – 1967)

– Baron Robert de GAY de NEXON (1892 – 1967)

– Baron Georges de GAY de NEXON (1900 – 1973)

– Baronne Georges de GAY de NEXON, née Anne Renée CESBRON-LAVAU (1902 – 2005)

– Madame Lieselotte DIELS, née DRABA (1919 – 2013)

 

Sépultures et cimetières hier et aujourd’hui : I- les sépultures dans l’église

On trouve dans les anciens registres de la paroisse des actes faisant mention de sépultures dans les chapelles de l’église de Nexon. Par exemple celui-ci de 1652 indique une inhumation devant la Chapelle Ste-Catherine : « Le troiziesme jour du mois d’avril mil six cent cinquante deux est décédée en la Communion de nostre mère la Ste-Eglise Anne Moureau veufve Mr Jean de Verneilh notre royal du bourg âgée de quatre vingt ans estant par moy Confessée et Communiée dont le Corps repose en ladtte esglize devant lautel de Ste-Catherine dont nous avons Commandé une grande messe de Mort a diacre et Sous diacre. F. Tarade prbtre vicaire de Nexon ». Plus tard, en 1672 c’est devant la chapelle de Notre Dame que la personne est enterrée : « Le 17e Xbre 1672 le sieur des places mourut âgé de 28 ans et fut ensevelit dans lesglise de Nexon q/ tombeaux de ses feux prédécesseurs devant l’autel de nostre dame pnt Mr Clément et Mr Laurans prêtre de Nexon fait par moy vicaire de Nexon. Guyot vicaire dudt Nexon ».

Une page du registre pour montrer la difficulté de lecture …

Comme dans tout le Limousin, les notables avaient à l’église leur banc de famille, et sous ce banc était creusé leur caveau funéraire. Les registres paroissiaux ne relatent pas systématiquement ce détail mais on trouve des références à des inhumations devant le banc de la famille de Nexon, par exemple : « Le dix huitième jour du mois de Juin mil sept cent soixante sept est décédé au Château de Nexon et a été inhumé devant le Ban de la Sélive, Monsieur Claude DEGAY fils de messire Jean-Baptiste Féréol Degay Ecuyer signeur de Nexon. Et de Darne Anne Hebrard âgé d’environ neuf ans, ont assisté à son enterrement Mefsire françois Alexis Degay Ecuyer Cher de l’ordre royal militaire de St-Louis et Me Jean Baptiste Deverneilh notre royal qui ont soussigné avec Moy. Denexou – Deverneilh – Cosnac curé de Nexon ». La famille de Nexon a gardé son banc dans l’église jusqu’à la fin des années 1960, date à laquelle l’abbé Redor, curé de la paroisse, le fit enlever, les mauvaises langues disant que c’était pour se chauffer car le presbytère était froid et humide et ses revenus très faibles !

Un acte de 1760 nous apprend que les membres de la Fabrique avaient dans l’église un caveau spécial  «  Le vingt troisiesme jour du mois de juin mil sept cent soixante est décédé au bourg après avoir reçu les sacrements de l’église et est inhumé dans le tombeau de la fabrique, St Annet Tarrade âgé de soixante huit ans ou environ, Juge de Nexon, ont assisté à l’enterrement Jean Bte Deverneilh procureur d’office et François Guyot Controlleur des actes qui ont signé Deverneilh proc ; d’office – Guyot Controlleur„ « Cosnac curé de Nexon »

L’existence de plusieurs tombeaux dans les différentes chapelles de l’église montre que l’église de Nexon est une vaste nécropole. On y relève plus de cinq cents inhumations faites entre 1650 et 1778.

Les pierres tombales se voient encore très nombreuses dans les différentes parties de l’église mais la plupart ont été retaillées, divisées ou changées de sens, lorsque le pavé, fortement détérioré pendant la période révolutionnaire fut réparé de fond en comble en 1802 ou 1803, au moment du rétablissement du culte.

A côté des familles nobles et des prêtres qui avaient, d’une façon bien établie et admise par tous, un droit de sépulture dans l’église, beaucoup d’autres, bourgeois, artisans, gens aisés des villages … prétendaient jouir de cette même faculté sans y avoir droit. Dès le règne de Henri IV, ces prétentions non justifiées étaient la cause de procès dans la France entière. Aussi les curés, et ceux de Nexon en particulier, s’entourent de précautions minutieuses afin que leurs paroissiens ne puissent se prévaloir de l’inhumation d’un des leurs dans l’église pour en conclure à un droit dans l’avenir. Dans ce cas, qui devint le plus fréquent au XVIIIe siècle, l’enterrement était dit « sans conséquence », et les actes mortuaires étaient rédigés de façon à éviter toute réclamation ou prétention ultérieure.

En voici quelques exemples choisis parmi les plus caractéristiques :

1689 – Décembre. « Le vingtiesme jour du mois et an susdict a été inhumée dans Leglise de Nexon Gabrielle Bonnet veufve de feu léonard de Combrouse décédée dans le pnt bourg le jour d’hier âgée d’environ cinquante ans sans que pour raison de ce qu’elle a été enterrée dans Lad. Eglise Jean de Combrouse son fils, ni les siens puissent prétendre aucun droit de sépulture dans Lad, église auquel Led de Combrouse a déclaré renoncer sans quoi Led enterrement n’aurait été fait dans Lad. Eglise et le dit de Combrouse a signé avec moy. Juge curé de Nexon – J de Combrouse »

1694 – Novembre. « Le trenième du mène mois et an que dessus a été inhumée dans Leglise de Nexon Françoise DECOUILHAC fille de Pierre DECOUILHAC et de Peyronne Puidenus sa femme du village de Mazérieux décédée le jour précédent, âgée d’environ trois mois, Led. Enterremt a été fait dans Leglise sans tirer à conséquence moyennant quarante sols que le père a donné pour les réparations. Juge Curé de Nexon ».

1695 – Novembre. « Le vingt et troisième du même mois et an que dsssus jay ensevely dans leglise de Nexon Jean DEVERNEILH mort le jour précédent âgé de huit jours. C’est pourtant sans conséquence et sans qu’ils puissent prétendre de se faire ensevelyr dans la ditte église sans le consentement de Monsieur le Curé. Bouthet vicaire de Nexon ».

1714 – « Le deuxième jour du mois d’avril 1714 a esté inhumé dans l’église de Nexon sans tirer à conséquence et pour don fait à l’églize Marie DEGAY femme de Pierre DUPUITREN auprésent bourg ».

1714 – Novembre. « Le 17e dud mois et an a esté inhumé Me Thomas Berny sieur de Noyéras – Juge de Nexon dans l’église de nexon sans tirer à conséquence et pour don fait à l’église pour paver lad, église décédé dans le présent bourg, âgé d’envrion 80 ans ».

1725 – « Le premier Novembre mille sept cent vingt cinq Pierre GIZARDIN apothicaire âgé d’environ cinquante ans a été enterré dans l’église en payant les droits accoutumés en présence de sa famille ».

Il est difficile de dire à combien se montaient ces droits accoutumés. Il est souvent question de donner quarante sols, cent sols, dix livres mais il s’agissait là, plutôt d’une donation spéciale que d’un tarif déterminé. Quelquefois aussi l’enterrement dans l’église était un honneur décerné à ceux qui avaient rendu à la paroisse des services signalés. Ainsi en 1742, François TARRADE du bourg, est enterré dans l’église pour avoir été « Caille des âmes » pendant trente ans. Il s’agit d’une sorte de confrérie qui avait pour fonction de recueillir les offrandes pour les âmes des défunts ; il en existait également une à Limoges dans la paroisse de St-Michel. Bien que les confréries fussent nombreuses avant la Révolution, celle-ci est la seule que mentionnent les registres paroissiaux de Nexon

En 1776, les inhumations furent interdites dans les édifices religieux. A Nexon, cette interdiction ne fut observée que deux ans plus tard à la fin de 1778, le dernier enterrement fait dans l’église étant celui d’un domestique du Château des Pousses, le 23 Octobre 1778. Après cette date toutes les inhumations furent faites dans le cimetière.

La foudre a frappé plusieurs fois le clocher de l’église

-Le clocher est frappé une première fois en 1784

« La nuit du 18 au 19 juillet 1784, la foudre renversa la pointe du clocher de Nexon, qui s’élevait assez haut en forme de pyramide octogone Une cloche a été cassée par la chute d’une des pierres {Feuille hebdomadaire de Limoges, 1784).  Le même journal fournit les indications suivantes touchant la refonte de cette cloche : « On nous écrit de Nexon, paroisse de ce diocèse, un phénomène singulier, et sur lequel nous aurions même peut-être osé former des doutes, si les témoignages les plus respectables n’en avaient attesté la vérité. On a parlé dans ces Feuilles d’un orage terrible qui causa, il y a deux ans, les effets les plus surprenants sur l’église de Nexon. Une partie du clocher avait été renversée, et on avait trouvé une cloche fêlée, sans savoir cependant positivement si cet accident venait de la foudre, ou avait été occasionné par la chute des pierres qui s’étaient détachées du sommet de la flèche. On a entrepris depuis peu de refondre celle cloche. Un ouvrier connu, et d’une expérience de quarante ans, s’était chargé de la mettre en fusion. Après huit heures consécutives du feu le plus ardent, la matière ne coulait point encore, elle paraissait seulement noire et réduite en petits grains. On ranime le feu, et après six heures la matière parait fondue. Elle coule en effet un moment, et se fige presque aussitôt dans le conduit et même dans le fourneau. On répète cinq ou six fois les mêmes épreuves, et le résultat est constamment le même. L’ouvrier étonné change ses fourneaux ; depuis sept heures du matin jusqu’à quatre heures du soir il donne au feu toute l’activité dont il est susceptible. Ces nouvelles tentatives, ces nouveaux soins ne sont pas suivis d’un succès plus heureux. On n’a jamais pu obtenir dans le moule que deux quintaux à peu près de métal, qu’on avait ajouté à celui de la cloche.  » Voilà le phénomène que nous laissons aux réflexions des savants et des métallurgistes : nous accueillerons avec reconnaissance les éclaircissements qui nous seront communiqués à cet égard. Tout ce qui peut concourir au progrès des sciences et à la perfection des arts, sera toujours pour nous des objets infiniment précieux. On voudrait savoir surtout, par la voie de nos Feuilles, les moyens qu’on doit employer pour réussir, s’il est possible, dans le projet de fondre celte cloche ». {Feuille hebdomadaire de Limoges, n° du 14 juin 1786).

-En 1867, la foudre tombe une deuxième fois sur le clocher.

Cloche qui avait été fêlée en 1874 a été de nouveau frappée et elle a dut être à nouveau refondue en 1868.

 

 -Le 1er septembre 1997, la foudre endommage pour la troisième fois le clocher

Ce lundi 1er septembre, peu avant midi, la foudre frappe la pointe couronnée d’une croix en pierre sur plus de trois mètres de hauteur, projetant des débris sur l’ensemble du parvis, heureusement sans faire de victime.

Le Populaire mardi 2 septembre 1997

« La déflagration a été telle que j’ai cru d’abord qu’un avion venait de se crasher dans les environs » racontait Jean Louis Trarieux, secrétaire de mairie. « Le souffle nous a fait reculer de deux bons mètres tandis qu’une boule de feu s’abattait sur l’église » déclarait Gilles Valette qui sortait de l’Office de Tourisme.

Le clocher est entièrement construit en pierres de granit. L’explosion a projeté des blocs de plus de 50 kilos sur la toiture de l’église qui a été perforée en plusieurs endroits ainsi que sur les façades des maisons voisines.

Le clocher décapité

Paul Lacore, adjoint au maire, constate les dégâts

Historique des cloches de NEXON

Paul LATZARUS, est arrivé comme curé à Nexon après le décès brutal, le 7 février 1932, de son prédécesseur,  Joseph Alexis TOURNAUD. Il a rapidement édité un bulletin paroissial dont le premier numéro a été publié en août 1932. Dans ce premier numéro un long article retrace l’histoire des cloches de Nexon et appel les paroissiens à souscrire pour leur électrification.

Je reprend in extenso cet article, à la fois parce qu’il est complet jusqu’à la date de sa rédaction et parce qu’il est caractéristique du style « ampoulé » employé, à l’époque, par certains membre du clergé, fins lettrés et férus d’histoire comme l’était le curé LATZARUS.

« Le clocher de l’Eglise de Nexon date de la fin du XIème siècle. Il fut construit vers l’an 1070, en même temps que l’abside dont il surmonte le chœur. Édifie en pierres de taille, d’une forme octogonale et percé de huit baies cintrées il eut à souffrir maintes fois, à travers les âges, de la violence des orages et de la foudre. Dès l’origine il dut abriter une ou plusieurs cloches.

Suivant le témoignage de St Grégoire de Tours, l’usage des cloches était presque général, en Gaule, à dater du VIème siècle. Elles étaient destinées à envoyer les fidèles aux offices du jour et de la nuit, et quelques fois, on les mettait en branle pour bien d’autres occasions.

Lors de l’investissement de Sens par Clotaire II, l’évêque de St Loup fit sonner les cloches de l’église de St. Etienne. Il semble que, vers la fin du VIIIème, on sonnait les cloches pour détourner les orages et la grêle.

Que furent ces cloches primitives de l’église de Nexon et quel en fut le nombre ? Nous l’ignorons. Aucun document ne nous a permis de l’établir.

Ce qui est certain, c’est qu’au commencement du XVIème siècle, en l’an 1508, l’église de Nexon possédait tout au moins une cloche. Cette cloche sonnait le « FA » et pesait 800 K. Au sommet, sur une première couronne, elle portait en lettres gothiques et en abréviations une inscription qu’il nous a été impossible de déchiffrer. Sur une seconde couronne, un peu au-dessous de la première, était gravée cette prière : « TONITRUA TUA, DEUS REPELLE, A TERRA DE NEXONIO“-« ECARTE SEIGNEUR, TON TONNERRE DE LA REGION DE NEXON“. Puis au centre, se trouvait en gros caractères le millésime : “MCCCCCVIII“.

Cette cloche est encore de nos jours dans notre beffroi qu’elle n’a pas quitté depuis plus de 400 ans. Elle continue à vivre notre vie paroissiale dont elle ne cesse d’être le témoin des joies et des tristesses sur lesquelles elle chante ou pleure comme elle a pleuré, et chanté sur celles de nos ancêtres. Elle a bien droit à notre respect et à un peu de notre cœur. Si, bientôt, elle réclame pour lui tenir compagnie et secourir sa vieillesse une sœur nouvelle, il nous sera bien difficile de ne pas répondre à son appel.

Au début du XVIIème siècle, deux nouvelles cloches vinrent prendre place dans le clocher à côté de celle de 1508. Elles eurent pour parrain un nommé Jean Duverneilh-Puiraseau qui était coseigneur de Nexon. Un de ses descendants, Jean Duverneilh-Puiraseau, qui vivait vers l’an 1760 nous rapporte dans un de ses ouvrages, “Souvenirs de mes 75ans“, qu’il lut, dans sa jeunesse, la mention de ce titre et de cette qualité sur les inscriptions de ces deux cloches.

Pendant près de deux siècles, la vie de ses cloches semble d’avoir été sans histoire. Soudain elle devint tragique, et leur destinée fut désormais liée à celle du clocher qui les abritât, lequel maintes fois, fut frappé et démoli en partie par les orages et la foudre.

En 1772, la foudre frappa le clocher : l’une des deux cloches, la seconde fut atteinte. Il fallut la refondre. Ce fut fait en I774, ainsi qu’en fait foi le procès-verbal suivant, retrouvé dans les actes paroissiaux de l’époque par ce chercheur infatigable et si avisé que fut le commandant Perrault.

Le huitième jour du mois de Novembre Mille Sept – Cent Soixante -Quatorze, la seconde cloche de la Paroisse de Nexon a été bénie par moy curé de la dite Paroisse sous l’invocation de St Jean-Baptiste sur l’indication qui en a été faite par Messire Jean Baptiste Ferréol de Gay, chevalier, Seigneur de Campagne, Collation, Jauniac, la Bareille, Cognac, Les Places et co-seigneur de Nexon et dame Barbe de Maldent de Feytiat, veuve de Messire Jean – Martial de Rogier, écuyer, président trésorier de France au bureau des finances de la Généralité de Limoges, seigneur de Janailhac et co-seigneur de Nexon.

Cette cérémonie faite en présence des soussignes : “Maldent Rogier de Nexon…de Gay de Nexon…Boutadon, prieur de Beynac…Guyot curé de Jourgnac…Doudet vic de Meilhac…Bourdichon curé de Rilhac Lastours….Maud curé de St Martinet…….Robert curé de St Maurice-les – Brousses…Thevenin curé de Janailhac…Limousin, sindic, Sazerat, sindic…Pouyat, vic à Nexon….

“Cosnac, curé de Nexon ». –

Cette seconde cloche dont la cérémonie du baptême avait été très brillante fut encore frappée par la foudre en 1826.  Puis elle fut refondue et baptisée en 1828. Voici l’inscription qu’elle portait sur sa robe d’airain :

“ L’an 1828, j’ai été bénite par Pierre Mazérieux curé de Nexon – Parrain : Mr Charles de David, baron des Etangs, chevalier de l’ordre royal et militaire de St Louis, maire de Nexon. Marraine : Dame Amable, Hortense de Bernondet de Cromière, épouse de François Alexis Gay de Nexon, chevalier de l’ordre royal et militaire de St. Louis.

Le Chevalier Malenuit et Petitfour, fondeurs“.

En 1867, cette même cloche, pour une cause inconnue se brisa. Il fallut la refondre. Ce fut fait en 1868 par Hildebrand de Paris. Cette cloche est encore dans notre clocher. Elle sonne le  » SOL “ pèse 410 K. et mesure 0,907 mil de diamètre.

Voici l’inscription que nous avons relevée sur cette cloche :

 » Parrain : Louis, Armand, Ferréol Gay de Nexon ; Marraine : Jeanne, Marie, Augustine Limousin. Curé Doyen Laurent Pradeau.

Maire : Jean Baptiste, Henri Limousin.

Antoine, Léonard Frugier, délégué. « 

Revenons à la troisième cloche, dont Jean Duverneilh-Puiraseau fut parrain vers 1600.

Qu’est-elle devenue ?

Elle aussi fut victime de la foudre. « La Feuille hebdomadaire de Limoges « en date de Juillet 1784″ rapporte dans sa chronique de Nexon que dans la nuit du 18 au 19 Juillet, un orage d’une violence exceptionnelle sévit sur la région de Nexon, anéantissant les moissons et tous les autres fruits de la terre, démolissant la pointe du clocher, et opérant la brisure d’une des cloches. Cette cloche fut refondue deux ans plus tard et, ce même journal donne au sujet de la refonte de curieux renseignements. Voici son texte :

* On nous écrit de Nexon paroisse de ce Diocèse, un phénomène singulier et sur lequel nous aurions même osé porter quelques doutes, si les témoignages les plus respectables n’en avaient attesté la vérité. On a parlé dans ces feuilles d’un orage épouvantable qui causa, il y a deux ans, les effets les plus surprenants sur l’église de Nexon. Une partie du clocher avait été renversée et on trouvait une cloche fêlée, sans savoir positivement si cet accident provenait de la foudre ou avait été occasionné par la chute des pierres qui s’étaient détachées de la flèche.

 » On a entrepris la refonte de cette cloche depuis peu. Un ouvrier connu et d’une expérience de 40 ans s’était chargé de la mettre en fusion. Après huit heures de feu le plus ardent, la matière ne coulait pas encore. Elle paraissait seulement noire et réduite en petits grains. On ranime le feu, et après six heures la matière parait fondue. Elle coule en effet, un moment et se fige presque aussitôt dans la conduite et même dans le fourneau. On répète cinq ou six fois les mêmes épreuves et le résultat est constamment le même. L’ouvrier étonné change ses fourneaux depuis 7 heures du matin jusqu’à 4 heures du soir, il donne au feu toute l’activité dont il est susceptible. Ces nouvelles tentatives, ces nouveaux soins, ne sont pas suivis de résultats plus heureux. On a jamais pu obtenir dans le moule, plus de deux quintaux de métal qu’on avait ajouté à celui de la cloche.  »

Tout semble nous faire penser que devant ces difficultés inaccoutumées de fusion, on renonça à fondre une cloche dont le poids et le timbre permissent de la mettre en harmonie avec les deux autres. On fondit une petite cloche arec le nouveau métal qu’on avait ajouté, et qui seul, était entré en fusion. Cette cloche nous la possédons encore, c’est elle dont la voie aigüe et sans timbre annonce la sonnerie de l’Angélus. En effet elle pèse 100 K° (deux quintaux} et sa note disparate n’est nullement en harmonie avec celle des autres.

Elle fut bénite, d’ailleurs, sans solennité comme il appert du procès-verbal suivant, que nous avons retrouvé dans les anciens actes paroissiaux.

 » Le quatorzième jour du mois de Novembre de l’an 1876 je soussigné curé de Nexon ay fait la bénédiction de la troisième cloche de notre église paroissiale, en vertu, de la permission particulière accordée par Mgr. l’évêque de Limoges. La cloche a été bénite sous l’invocation de St Jean-Baptiste, patron de la paroisse, en présence des soussignés : Hervy archiprêtre de la Meyze…Destèves curé de Nexon…Fournier, prieur de Burgnac…F. Charrette curé de Beynac…Meytadier vic de Nexon…. Labesse Vic de Nexon…Barny clerc tonsuré… »

Nous faisons remarquer que ce procès-verbal ne porte ni mention du parrain ni de la marraine. La raison de ce silence est naturelle, car il n’y en eut pas. On fit simplement la bénédiction de la cloche. Ceci est confirmé par l’inscription que nous avons relevée nous-mêmes sur cette 3ème cloche :

 » Jean Baptiste Guyot, Fabricien de l’Eglise de Nexon 1876.

 » Sit nomem domini beneductum

 » H. Royal, sindic fabricien

 » Jacques Martin, fondeur.

Cette cloche manquée fut destinée à être une cloche de secours ou d’appel. Elle ne pouvait remplacer dans l’ancien carillon composé des trois cloches donnant le « RE » le « FA » le « SOL », celle qui avait été malheureusement brisée, deux ans auparavant, par un coup de foudre.

Dans le rapport dressé par le maitre fondeur Bollée d’Orléans, sur l’état de la sonnerie des cloches de Nexon, nous relevons cette appréciation au sujet de le troisième cloche : « Il y a en outre, une troisième cloche, non d’accord avec les autres, mesurant 0,590 mil de diamètre ne donnant aucune note musicale, de qualité très médiocre. »

En résumé : sur les trois cloches que possède l’église de Nexon, une est sans valeur, une autre est fortement usée par le temps, mais peut ajouter à ses quatre cents ans d’existence encore de nombreuses années, deux sont antérieures à la révolution, et, depuis quatre siècles, l’une d’elles appelle les vivants, pleure les morts, et sourit aux nouveaux nés.

De l’ancien carillon il ne reste que le souvenir de sa renommée. Notre pensée est de faire revivre ce carillon et de rendre à la sonnerie de l’église de Nexon son ancien renom. C’est pourquoi je me propose d’établir dans notre clocher une nouvelle cloche pesant 1060 K° qui avec les deux autres donnerait l’accord diatonique : « RE-FA-SOL » ; de régulariser la sonnerie par l’électrification, et ainsi de donner plus d’éclat à nos cérémonies, en permettant à nos cloches de chanter  » en beauté « , dans l’avenir, nos joies et de pleurer sur nos deuils.

Paul Latzarus, Curé-Doyen. »

En même temps qu’il se lance dans l’électrification des cloches Paul LATZARUS fait refaire la troisième cloche. Elle est baptisée le 25 septembre 1932. Voici ce qu’il en dit dans le bulletin paroissial.

 » Notre nouvelle cloche sera en bronze. Elle donnera le « LA » et fera avec les deux autres de notre clocher une sonnerie en accord diatonique « FA-SOL-LA ».

Son poids sera de 370 Kilos et son diamètre mesurera 0,845 millimètres.

Voici l’inscription qu’elle portera sur sa robe d’airain :

EN MEMOIRE

De  Mr le Baron Auguste Gay de Nexon

et

de Madame Lachenaud

Bíenfaiteurs de la paroisse de Nexon

IN HONOREM SANCTI FERREOLI

Je me nomme « MADELEINE-AUGUSTA » et je sonne le « LA »

J’ai été baptisée le 25 Septembre 1932 par son Excellence Mgr FLOCARD, évêque de Limoges – Mr Paul Latzarus, étant Curé-Doyen de Nexon, et Mr Albert Boutaud-Lacombe, Maire.

J’ai eu pour parrain : Mr le baron Maurice Gay de Nexon et pour marraine : Madame Marie Prunier, épouse Pierre Trézel, Conseiller à la Cour des comptes, représentant Mlle Aline Faure. »

Entre-Nous-septembre 1932

Dans le bulletin suivant, Entre Nous -Novembre 1932, le Baptême de la cloche a été décrit avec le même style emphatique par  le Chanoine Ducloup, curé-doyen de St-Pierre du Queroy de Limoges :

« AUDACES FORTUNA JUVAT » Il est de saintes audaces toujours bien accueillies et toujours amplement récompensées.

Monsieur le Doyen de Nexon vient d’en faire une fois de plus l’expérience. Intelligent, actif et zélé, il a voulu, à peine arrivé, orner le vieux clocher d’un carillon sonore et harmonieux, digne embellissement de la Maison de Dieu.

La bénédiction d’une cloche exerce, même de nos jours, un attrait irrésistible sur les Fidèles. Nous l’avons constaté, le Dimanche 23 septembre. Longtemps avant la messe de 10 heures, célébrée par Monsieur le Curé de Saint-Pierre, l’église était comble, si bien qu’on se frayait difficilement un passage pour arriver au chœur.

Gracieuse en sa parure de fine dentelle, la nouvelle cloche, sous son dôme vert de feuillage, attirait tous les regards. L’office terminé, Monsieur le Chanoine Dufraisse, avec son éloquence coutumière, fit ressortir magistralement le rôle important de la cloche dans l’église : voix de Dieu auprès de l’homme interprète de ses joies et de ses tristesses, messagère chargée de lui rappeler ses devoirs religieux.

Alors commença la cérémonie proprement dite de la consécration de la cloche. Avec une visible satisfaction, Monseigneur accomplit les rites habituels, destinés aux yeux de l’église, à la rendre digne de la haute mission qu’elle aura à remplir.

Dès le début, avec entrain et talent, un chœur de chant de jeunes filles fit entendre, à l’admiration de tous, des chants de circonstance ininterrompus.

Monseigneur après avoir exprimé sa joie de présider cette bénédiction qu’il se réserve à l’occasion dans tout le diocèse, remercie Mr le Doyen, le parrain et la marraine, tous les paroissiens de Nexon d’avoir si bien préparé cette fête ou d’avoir contribué à son éclat.

Soudain l’airain sacré résonne : Monseigneur avait hâte de faire entendre la voix sonore et harmonieuse de Madeleine-Augusta dont tous sont émerveillés.

Cette cloche dans la pensée des donateurs, doit perpétuer à NEXON le souvenir de deux noms synonymes de générosité chrétienne et de dévouement à toutes les œuvres pieuses : Me Lachenaud et Mr. Auguste de Nexon, (Parrain et Marraine) représentés par Me Marie Prunier, épouse de Mr. Pierre Trézel, conseiller à la Cour des Comptes et par Mr Georges Gay de Nexon remplaçant son frère, Mr. Maurice Gay de Nexon.

Avare de ses rayons dans la matinée, le soleil s’en montra prodigue dans l’après-midi, favorisant ainsi puissamment le succès de la Kermesse, organisée par Mr. le Curé en faveur de ses œuvres.

Monseigneur tint à honneur d’ouvrir les divers comptoirs par de généreuses offrandes. Son exemple fut suivi par les paroissiens de Nexon et les visiteurs, venus nombreux des paroisses voisines.

Aux attractions nombreuses et variées s’ajoutaient : le festival de gymnastique et la séance récréative donnes par la St-Louis de Gonzague de Limoges ; le concert musical offert par les « Jeunes de St-Priest-Ligoure, avec à leur tête leur habile Directeur, Mr. L’Abbé Callixte.

Connaissant le zèle débordant de Monsieur le Doyen, nous sommes persuadés que ce premier succès sera suivi de beaucoup d’autres. Sous son impulsion intelligente et son inlassable dévouement, Nexon verra de beaux jours. Aux œuvres existantes s’en ajouteront de nouvelles qui maintiendront la renommée bien méritée de cette paroisse si chrétienne. »

Le curé LATZARUS profite du bulletin de février 1933 pour rappeler que les sonneries des cloches son payantes et que les tarifs varient en fonction du nombre de cloches qui sonnent :

« SONNERIE DES CLOCHES

Plusieurs personnes m’ont demandé des renseignements sur la sonnerie des cloches. Je me fais un plaisir de les donner à tous par l’organe de « ENTRE-NOUS ».

Les messes ordinaires sont annoncées par la sonnerie à la volée de la petite cloche un quart d’heure avant.

La Grand’messe des Dimanches ordinaires, par la sonnerie à la volée de la petite et de la moyenne cloche un quart d’heure avant.

La Grand’messe des Jours de Fête, par la sonnerie des trois cloches à la volée, un quart d’heure avant. Les Fêtes solennelles seront toujours annoncées par le carillon des trois cloches aux angélus de la veille et au jour de la Fête.

La mort d’un Homme sera annoncée par le tintement de sept coups avec la grosse cloche. Après une courte pause, ces sept coups seront suivi de la volée d’une, de deux ou de trois cloches, suivant la classe.

La mort d’une femme sera annoncée par le tintement de neuf coups avec la grosse cloche. Même rite ensuite.

Le tarif de la sonnerie des cloches n’est pas changé. Les prix d’autrefois sont ceux d’aujourd’hui.

Le règlement se fait à Mr. le Curé avec l’enterrement ou le service. »

Le lundi 1er septembre 1997 la foudre endommagea gravement la pointe du clocher, sur plus de trois mètres de hauteur. Le Conseil Municipal, dans sa délibération du 18 décembre 1997, accepta la proposition de l’assurance d’une indemnité de 898 470 francs pour la réfection du clocher et la réparation des appareils électriques endommagés par la foudre.

On constate que l’anneau de frappe commence à être dentelé, signe d’une usure réelle.

Au début de l’année 2015 l’entreprise BODET qui avait en charge la réfection du beffroi en chêne support des trois cloches a descendu la grosse cloche et a remplacé le battant. En effet , celui-ci, fondu dans un alliage trop dur provoquait une usure excessive du bord de cloche, l’anneau de frappe.

le passage de Notre Dame de Boulogne à Nexon le 5 septembre 1943

Le Grand Retour de Notre-Dame de Boulogne à travers la France (1943-1948).

Le culte à Notre-Dame de Boulogne est, avec celui du Puy-en-Velay, un des plus ancien de France. En effet la légende veut qu’en 638, sous le règne du roi Dagobert, une statue de la Vierge « portée par les anges » soit venue s’échouer sur la plage à Boulogne-sur-Mer. Personne ne sait d’où venait cette statue. Ce n’est qu’à la fin du XIe siècle que Philippe Le Long (1293-1322), fils de Philippe le Bel, fit bâtir une cathédrale à sa gloire. Avant de partir en croisades les chevaliers venaient à Boulogne-sur-Mer faire bénir leurs épées auprès la Vierge. Devant le succès de ces pèlerinages les Parisiens organisèrent des manifestations en l’honneur de Notre dame de Boulogne dans la forêt du Rouvray, dont il ne reste aujourd’hui que le Bois de Boulogne. Ainsi Boulogne Billancourt doit son nom à la vierge de Boulogne.

La statue représente la Vierge assise dans une barque, tenant son fils Jésus sur son bras gauche.

De nombreux miracles sont attribués à la statue. En 1938, lors du congrès Marial national à Boulogne-sur-Mer, fut émise l’idée de la faire circuler dans le diocèse d’Arras.  D’autres diocèses firent la même chose avec des copies de la statue originale. En décembre 1942, le Pape Pie XII consacre l’humanité entière au cœur immaculé de Marie. En mars 1943, l’Église de France faisant sienne cette consécration fait partir de Lourdes une copie de Notre-Dame de Boulogne, assise triomphalement dans une barque pour qu’elle remonte vers Boulogne. On l’appela Notre-Dame du Grand Retour parce qu’elle devait, dans toutes les paroisses où elle passerait, prêcher le retour de Dieu, par la pénitence et la prière.

Trois autres copies de la statue de Notre-Dame-de-Boulogne assise sur une barque partiront pour ce Grand Retour. Le Père Louis Pérouas* a en reconstitué les quatre itinéraires :

  • L’itinéraire Maritime au départ de Bordeaux , en fait Dieulivol**, vers la Bretagne ;
  • L’itinéraire Ouest par Tarbes-Limoges-Poitiers- Orléans… ;
  • L’itinéraire Centre qui part de Tulle vers Bourges-Dijon et Reims ;
  • L’itinéraire Est depuis Albi, Le Puy, Lyon, Marseille, Grenoble…

 

Les itinéraires reconstitués par L. Pérouas

Dans chaque commune traversée des processions nombreuses les accompagnent. Des oratoires sont construits, des cérémonies de prières sont organisées pour demander le retour de la paix mais aussi celui des prisonniers et des travailleurs du STO contraints d’aller travailler en Allemagne.

C’est bien après la fin de la guerre que les quatre statues arrivent finalement à leur port d’attache de Boulogne-sur-Mer, le 19 août 1948, cinq ans après leur départ.

* Louis Pérouas, Le Grand Retour de Notre-Dame de Boulogne à travers la France (1943-1948). Essai d’interprétation, Archives de sciences sociales des religions 28e Année, No. 56.1 (Jul. – Sep., 1983), pp. 37-57

**dans le petit village de Dieulivol en Gironde à 70 km au Sud Est de Bordeaux, une grotte en l’honneur de Notre Dame de Lourdes a été aménagée en contrebas de l’église et inaugurée le 15 août 1942.

Plaque souvenir du départ de la « Croisade mariale » à Dieulivol le 8 août 1943

peu de cartes postales ont été éditées sur ces processions. L’une d’entre elle illustre le passage de la statue à Périgueux. Elle permet de se rendre compte de la foule qui participe.

                                                                                 Source  cartespostalesanciennesperigord.over-blog.com

Le parcours en Limousin septembre – octobre 1943

Le Populaire du centre du 11 octobre 1943 rendait ainsi compte de son périple en Limousin : « On va voir passer sur les routes d’Auvergne, de Gascogne et du Limousin, Notre-Dame de Boulogne qui par le chemin des écoliers s’en revient du Midi vers le Pas-de-Calais.

Partout dans les villes comme dans les bourgs les plus humbles, la population fait cortège à la Madone qui voyage sur un chariot à deux roues tirées par les boy-scouts.

Notre-Dame de Boulogne, écrit un de nos confrères, remonte à l’an 633. Les moines, selon la règle de saint Benoit, chantaient les psaumes, quand une voix s’éleva dominant les leurs : « Frères, cessez de psalmodier, accourez vite au bord de la mer. »  Ils y furent et ils virent venir à eux une nef tirée sur la mer par des anges. Une statue de la vierge y était assise d’une éblouissante blancheur. Les bénédictins l’installèrent alors dans leur sanctuaire ou elle fit des miracles, douze cents ans avant Lourdes.

La guerre surprit la Madone sur les anciens champs de bataille de la Marne ou l’avaient emmenée des pèlerins boulonnais. Repliée dans le Midi, ayant trouvé un digne asile au Puy, puis à Lourdes, elle regagne maintenant le Nord par petites étapes pour céder à la sollicitation des foules. »

Je n’ai pas trouvé beaucoup de traces du périple de la statue en Haute-Vienne. Elle était à Nexon le 5 septembre et à Boisseuil le 6 octobre.

Ayant quitté le Limousin, la statue arrive à Poitiers, venant de Montmorillon, le 12 novembre 1943. Elle est présente le 13 novembre, pour la messe, dans l’église Saint-Porchaire. Elle passe l’hiver dans la cathédrale Saint-Pierre et elle repart le 5 mars 1944, en direction de Niort.

L’arrivée à Nexon le 5 septembre 1943

Parcourant la campagne, la statue arrive tirée par des hommes. Ici elle est accompagnée portée par N.D. de Saint Hilaire les Places.

Bien avant l’arrivée de la procession les habitants décorent les rues et les vitrines. Ici Monsieur Vigneron, en haut de l’échelle à gauche, tend une banderole partant de la boutique de son épouse et traversant la rue.

Partout des draps blancs sont tendus aux fenêtres.

Voici ce qu’en dit la Presse : « — Nexon recevait dimanche dernier dans ses murs la vierge miraculeuse de Notre-Dame de Boulogne, cette statue qui vient de faire le Tour de France meurtrie.

Son arrivée fut une apothéose, une foule immense était allée au-devant d’elle.  Un cortège venant de La Plaine fut accueilli au pont du moulin Pintou par une foule vibrante d’enthousiasme. En tête on remarquait les Cœurs Vaillants avec leurs fanions et étendard, puis le clergé ; derrière venait sur son char fleuri, la statue miraculeuse, traînée par les Nexonnais ; puis les Ames Vaillantes, les Jacistes et les Vierges bénies de tous les villages environnants suivies de leurs paroissiens.

Fête pieuse et merveilleuse, nous avons pu constater une organisation où rien ne laissait à désirer, tous furent à la hauteur de leur tâche, toutes les délégations se présentèrent dans un ordre merveilleux, petits et grands, par leur tenue et leur ferveur, contribuèrent à la splendeur de cette fête.

Nexon avait voulu magnifier Notre Dame de Boulogne et ce fut sous une quantité considérable d’arches de verdure, de banderoles et parmi les parterres de fleurs que s’avança le cortège à travers la ville, se rendant à la coquette chapelle de Notre Dame des Garennes puis ensuite à l’église où Notre Dame fut placée au milieu d’un trône de verdure et de lumière ; là se déroulèrent jusqu’au lendemain à 13 heures des cérémonies religieuses prévues pour la circonstance.

Chaque maison, chaque petit coin avait un air de fête, ce qui est tout à l’honneur des Nexonnais qui rivalisèrent d ‘ingéniosité et de bon goût pour contribuer au merveilleux de cette journée.

Et ce fut avec de profonds regrets que les Nexonnais virent la vierge miraculeuse repartir le lendemain vers d’autres villes et d’autres villages où nous espérons qu’elle recevra un aussi vibrant et pieux accueil.

En résumé fête magnifique dont il convient de féliciter M le curé doyen, tous les organisateurs, toutes les délégations chrétiennes ainsi que tous les décorateurs. »

L’Appel du centre Jeudi 9 septembre 1943

 

   

Sans doute l’arrivée de la statue par la route de La Plaine avec dans le cortège, les jeunes filles en uniforme de la Jeunesse Agricole Catholique (JAC). Les différentes statues de la Vierge sont portées par des hommes, des femmes et des jeunes.

 

La Vierge, Notre dame de Boulogne.

 

La procession part de la Chapelle des garennes. On aperçoit l’avant de la barque sur laquelle se trouve la statue de la Vierge.

La procession remonte vers l’église et passe devant La Modiste, puis le garage Chibois et la boucherie Guyot.

Elle continue et arrive devant l’atelier de M. Vigneron et la boutique de Madame Vigneron.

Le cortège entre dans la rue Saint Ferréol

                                                              

Le cortège descend la rue pasteur et passe devant la boucherie Lelong.

 

 

 

Les ostensions à Nexon

Les ostensions

Les 72èmes Ostensions du Limousin se déroulent en 2016. Elle débutent traditionnellement le lundi de Pâques à Rochechouart et à Esse, en Charente. En plus d’Esse et Abzac en Charente limousine, deux communes de la Creuse, Crocq et Guéret organisent des ostensions, toutes les autres communes organisatrices sont situées en Haute-Vienne. Elles ont été solennellement ouvertes à Limoges le dimanche 3 avril 2016. Elles ont eu lieu à Nexon le 17 avril.

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Date des Ostensions de 2016 , Ville ostensionnaire et Saints honorés:
28 mars 2016, lundi de Pâques à Rochechouart le matin et Abzac l’après-midi : Saints Lucius et Emerite
Samedi 2 et dimanche 3 avril à Limoges ouverture diocésaine : Saint Martial (1er évêque de Limoges), Saint Aurélien (son successeur), saint Loup (évêque de Limoges) et sainte Valérie.
10 avril à Saint-Just-le-Martel: Saint Just.
17 avril à Nexon : Saint Ferréol évêque de Limoges du VIe siècle.
24 avril après-midi à Saint-Victurnien : Saint Victurnien, ermite venu d’Écosse.
5 mai à Javerdat : Saint Blaise.
7 mai à Aixe-sur-Vienne : Notre-Dame d’Arliquet et son saint patron Alpinien, compagnon de saint Martial.
8 mai à Saint-Léonard-de-Noblat : Saint Léonard, ermite du Ve siècle
15 mai à Rochechouart : Saint Julien de Brioude, soldat romain martyrisé en 304.
16 mai Esse (Charente) Saint Étienne.
22 mai au Dorat : Saint Israël et saint Théobald, chanoines du XIe siècle.
29 mai à Charroux : Saint-Sauveur et Notre-Dame.
5 juin à Saint-Yrieix : Aredius ermite du VIe siècle, futur Saint-Yrieix.
12 juin à Chaptelat : Saint Éloi, conseiller du roi Dagobert, fondateur de Solignac en 632.
19 juin à Eymoutiers Saint Psalmet
26 juin à Saint-Junien : Saint Junien et son maître Saint Amand de Coly
Samedi 2 juillet à Limoges clôture des Ostensions.
3 juillet après-midi à Aureil : Saint Gaucher et Saint Faucher.
10 juillet à Crocq: Ssaint Éloi
2 octobre à Pierre-Buffière : Saint Côme et saint Damien.
9 octobre à Guéret : Saint Pardoux, Saint Valéric et Saint Roch.
13 novembre Clôture des Ostensions limousines

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L’origine des ostensions.
Ces fêtes religieuses seraient nées en 994, alors que le Limousin, comme d’autres provinces du royaume, se trouvait aux prises avec le mal des ardents, ou ergotisme. Cette épidémie causée par la consommation de pain de seigle contaminé par un champignon parasite, l’ergot de seigle, se déclenche à la fin des moissons. Elle provoque d’atroces brûlures d’où l’appellation « ardent », du latin ardere, brûler auxquelles s’ajoutent des crises de convulsions, des maux de tête, des vomissements. Dans les cas les plus graves les membres noircissent, se nécrosent et tombent. L’origine de ce mal a été ignoré pendant tout le Moyen-âge et jusqu’au XVIIIème siècle. Ce n’est qu’en 1776, grâce aux travaux de l’abbé Tesier, que la responsabilité de l’Ergot de seigle a été établie.
En 994, cette maladie comme toutes les épidémies est perçue comme un châtiment de Dieu. Des cérémonies sont organisées dans les églises pour implorer Dieu de faire cesser le mal. Et comme on ne s’adresse pas directement à Dieu on passe par l’intermédiaire des saints, les saints les plus honorés localement et bien sur la Vierge Marie.
A Limoges Monseigneur Hilduin, évêque, et son frère Geoffroy, abbé de Saint Martial décident d’organiser une grande cérémonie au cours de laquelle seront exposées les reliques des saints limousins. C’est ainsi que le 12 novembre 994, après trois jours de prières et de jeûne, le corps de saint Martial, premier évêque de Limoges, est sorti de son tombeau et déposé dans une châsse d’or. Elle sera portée en procession jusqu’au mont Jovis (Montjovis). De nombreux prélats sont venus des provinces voisines ainsi que Guillaume IV, duc d’Aquitaine, ainsi qu’une foule de pèlerins. Le 4 décembre, alors que le corps de saint Martial est ramené jusqu’à son tombeau, l’épidémie a cessé de sévir. Les chroniques de l’époque font état de plus de sept mille guérisons.
Cette manifestation a été la première ostension, nom que lui donna Bernard Itier, moine bibliothécaire de l’abbaye Saint-Martial en 1211en tirant ce nom du verbe latin ostendere, qui signifie montrer, exposer.

Développement du rite

Le récit du miracle des Ardents se répand dans le royaume grâce aux manuscrits de l’abbaye Saint-Martial. Mais la pratique des Ostensions n’est qu’occasionnelle. Les reliques sont exposées lors de la venue à Limoges du Roi ou d’un personnage important ou en cas de catastrophe. Ce n’est qu’à partir des XVe-XVIe siècles qu’elles vont devenir régulières en ayant lieu tous les sept ans.

Les dernières ostensions de l’ancien régime eurent lieu en 1792. Elles ont été interrompues, pour cause de révolution en 1799 et reprirent en 1806.

Hymne pour les ostensions de 1876

Les ostensions de 1862 à Limoges décrites dans un article du courrier du Centre, le Lundi 28 avril 1862
« La cérémonie de l’ostension des reliques des saints a eu lieu hier dimanche, par le temps le plus magnifique.
Tout s’est passé, du reste, selon le programme arrêté par Mgr l’évêque de Limoges et avec le plus grand ordre.
La messe a été chantée à Saint-Michel par Mgr Desprez, archevêque de Toulouse, et l’homélie a été faite par Mgr Cousseau, évêque d’Angoulême, qui a développé, avec un rare bonheur, ce texte des paroles de Jésus-Christ à se s Apôtres: pax vobis.
A l’issue de la messe, la procession, partie de la cathédrale à dix heures, s’est remise en marche et a parcouru successivement les rues et boulevards désignés dans le programme . Elle n’a pas duré moins de quatre heures sous un soleil brûlant. Rien n’était intéressant à voir comme celte longue file de jeunes filles vêtues de blanc, de jeunes enfants portant des oriflammes aux diverses couleurs et de membres des diverses congrégations et confréries religieuses. Les reliques renfermées dans de riches châsses portées par des personnes de tout âge et de toutes conditions, et les bannières occupaient le milieu de la colonne; puis venaient la musique de notre nouveau régiment de hussards et NN.SS. les évêques, précédés du clergé. Des arcs-de-triomphe, des couronnes et des guirlandes de verdure, étaient placés de loin en loin, et les maisons étaient pavoisées, souvent avec beaucoup d’élégance et de goût, sur tout le parcours de la procession.

Mais le moment le plus solennel a été celui où, de retour sur la place d’Aisne, le cortège s’est massé, après diverses évolutions faites avec ordre. NN.SS. de Toulouse, d’Angoulême, de Tulle et de Limoges sont alors montés sur l’estrade élégante dressée sur les marches du palais de justice, et ont béni le peuple avec les reliques des saints.
Il y avait à ce moment, en cet endroit, un coup d’œil magnifique : toutes les châsses des saints, les bannières, les oriflammes, les diverses communautés, les confréries, etc., avec leurs costumes variés, formaient un ensemble pittoresque et grandiose, que terminait heureusement le reposoir qui venait se marier harmonieusement avec la façade du palais de justice.
La cérémonie était alors en quel que sorte achevée, car la procession, reprenant sa marche, est rentrée définitivement à la cathédrale. »

Les Ostensions de 1946 marquaient, à peu de chose près, le 950e anniversaire du miracle des Ardents. Aussi, tant pour célébrer cet anniversaire que pour donner aux Ostensions une note plus missionnaire, Mgr l’Évêque de Limoges eut l’idée d’organiser le Grand retour de saint Martial. Précédée d’équipes de missionnaires (quarante au total, Dominicains et Oblats de Marie), la châsse de saint Martial, à partir du 14 avril 1946 et durant sept semaines, a parcouru les deux départements de Haute-Vienne et de Creuse et visité plus de deux cents paroisses, où ont eu lieu des cérémonies solennelles

Les Ostensions au XXIème siècle

Les Ostensions limousines sont des manifestations qui mêlent la foi catholique, la tradition, le patrimoine et le tourisme. Leur organisation mobilise de nombreux bénévoles qui fabriquent des milliers de fleurs en papier plusieurs mois avant, décorent les rues et les façades des maisons. Des confréries y participent, en particulier à Limoges et à Saint Junien.

La 8ème session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, qui s’est déroulée à Bakou (Azerbaïdjan), du 2 au 7 décembre 2013, a voté l’inscription des Ostensions septennales limousines sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

La justice a été saisie à propos des subventions

De nombreuses collectivités territoriales interviennent pour subventionner ses manifestations considérées comme appartenant au patrimoine local. Ainsi, pour l’organisation des Ostensions 2009, le Conseil général avait versé 26 360€, le Conseil régional 41 497€ et toutes les communes concernées sauf une avaient octroyé aux comités ostensionnaires des subventions d’un moment variable de 2 000 à 20 000€.
En mai 2009, 21 Laïques et Libres penseurs de Haute-Vienne et de Creuse ont demandé au Tribunal Administratif de Limoges de juger l’illégalité de subventions publiques aux ostensions et ainsi de faire respecter la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État.
Par un jugement en date du 24 décembre 2009 le Tribunal administratif de Limoges a donné raison aux plaignants. Suite à ce jugement, les sommes versées aux confréries et comités coorganisateurs des ostensions ont été restituées aux collectivités publiques.
Cette décision du Tribunal a été contestée devant la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux en 2010 par 6 confréries et comités, par la commune du Dorat et par le Conseil Régional du Limousin. Celle-ci, par des arrêts rendus le 21 décembre 2010, a confirmé le jugement du Tribunal administratif de Limoges.

Quelques photos des ostensions passées …

drapeau ostensions

1953

L’auteur de ces pages participe aux ostensions avec l’un de ses frères

ostensions nexon 1953 Jf et Michel

1960

Un de mes frères  au fond, à peine visible

ostensions 1960 michel au fond a droite

1967

Mes sœurs et mon plus jeune frère

ostensions 1967 AM et MAostensions 1967 Pilloux

1995

La décoration du parcours mobilise de nombreux bénévoles qui pendant plusieurs semaines confectionnent des milliers de fleurs en papier.

Josette Dugot en plein travail

fabrication des fleursJosette prepare les fleurs

De Notre Dame des Garennes à l’église…

Chapelle des garennes

Denardou

La gendarmerie aussi est décorée!

gendarmerie

librairieepicerie Lagorce

boulangerie Gaby Quinque devantassurance Dauriac

pharmacie

malardeau

champ de foire

clinique Farrando

Saint Ferreol porte JC Dugot

face eglisecoiffeur G Andre

etoileentree Nexon

Le buste de Saint Ferréol est exposé dans plusieurs autres communes, comme ici à Aixe sur Vienne, le 27 mai 1995.

Aixe sur Vienne 27 mai 95 St Ferreol

2002

vers la Poste

2009

ostensions 2009

ostensions-nexon4

Ostensions 10 mai 2009

Ostensions de 2002

nexon devant l'egliseostensions 2009 saint ferreol

ostensions 2009 evequeostensions 2009 pretres

ostensions 2009 foule devant eglise

ostensions 2009 entree eglise

ostensions 2009 entree chateauostensions 2009 chateau parc

Dimanche 17 avril 2016

Les ostensions se déroulaient le dimanche 17 avril sous un ciel couvert et quelques averses. les reliques étaient protégées sous des housses en plastiques et les parapluies étaient de sortie.

La procession a s’est mise en route à partir de la Chapelle des Garennes pour rejoindre le parc du château  où Mgr Kalist, le père Pierre Kiedrowski, curé de Nexon, accompagnés de plusieurs prêtres  ont célébré une messe.

Plusieurs photos proviennent du site de la confrérie de saint Loup et ont été réalisée par Marie Alice Foucher.

https://confreriedesaintloup.wordpress.com/category/ostensions-2016/

drapeau

Départ de la chapelle des garennes

chapeele des garennes

La traversée du bourg sous la pluie

sous la pluie

Les représentants de la Confrérie de Saint Loup n’avaient pas oublié leurs parapluie

la confrerie de saint Loup

sortie de nexon

Une éclaircie pour Aredius

saint Yrieix devant la poste (Capteur87)

La pluie n’épargne pas le clergé

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Arrivés devant l’église la pluie n’a toujours pas cessé…

entree eglise

Monseigneur Kalist arrive au château

Mgr kalist et la lieutenance de saint lazare

messe devant le chateau

Les curés de Nexon

L’Église catholique de l’Ancien Régime était constituée du bas et du haut clergé. Le bas clergé regroupait le curé et ses vicaires, se trouvant en bas de la hiérarchie religieuse dans les paroisses. Selon les ressources des paroisses, il était souvent assez pauvre, ne vivant que de la portion congrue de la dîme.
Le haut clergé regroupait les évêques, dirigeant le diocèse, placés en haut de la hiérarchie religieuse et les archevêques, les cardinaux… Ces ecclésiastiques étaient généralement riches, du fait des ressources foncières importantes de chaque siège épiscopal et des biens de leurs propres familles nobles.

XIV, XV siècle et XVIe siècle
Hélie de Campagne est mort en 1323 et Guy de Brugère en 1346.

Jean Julien était curé en 1404.

Plusieurs membres de la famille de Lastours furent curés de Nexon. Jean de Lastours , bachelier en droit civil et canon, fut curé de Nexon, Bussière-Galant et Rilhac. Le 9 février 1496, il fit construire la nef de l’église de Nexon pour 400 livres et 400 setiers froments. Il mourut vers 1511. Geoffroy, fils de Jean de Lastours, devint prêtre et doyen du Puy-en-Velay en 1501. Il présida en 1505 et 1508 l’assemblée des Etats du Languedoc tenues à Nîmes, il fut curé de Nexon et autres lieux de 1523 à 1527. Et aussi François de Lastours, protonotaire du Saint-Siège dès I534, abbé de Dalon (Dordogne), doyen du Puy-en-Velay, prévôt de St-Vaulry (Creuse) et curé de Nexon dès 1537. »Il fut frappée en juillet 1546 en revenant de N.D de Rocamadour de certain coup de canon à St-Robert près de Vignoux duquel il mourut ».

Jean Tectoris, dit Pénicaille, curé de Nexon et chanoine de la cathédrale, consentit le 2 juillet 1556 à l’union de la cure de Nexon au chapitre de la cathédrale conformément à une bulle du pape Paul III du 1er avril 1546 qui l’autorisait. Le chapitre nommait un vicaire et la cure versait un quart de ses revenus. Pour obtenir ce revenu les chanoines mettaient en avant les couts élevés que le chapitre devait supporter pour l’entretien de la cathédrale à la suite des conflits avec les anglais.
Jean Delombre a été nommé curé en décembre 1557.
Joseph Chambon nommé en 1565.
Jean Thomas nommé en 1582.

XVIIe siècle

François Maledent en 1600.

François Fellines était curé en 1638.

Laurent Jean, est porté dans le registre en 1672, comme prieur de la Madeleine et prêtre de Nexon. M. Perrault croit que ce prieuré concerne une fondation faite dans le courant du XVe siècle par deux prêtres de la famille de Gay à l’autel de Sainte Marie Madeleine la Repentie, dans l’église de Saint-Léonard-de-Noblat.
Une des conditions de cette fondation était que le chef de la famille de Gay aurait le droit d’en nommer le titulaire. C’est à François de Gay, seigneur de Nexon, que Laurent Jean devait le titre sous lequel il figure dans les registres paroissiaux.

Pierre Croisier nommé en 1673.

Pierre Juge est curé de 1687 à 1709. A sa demande, le parlement de Bordeaux par un arrêté du 9 aout 1687 déclara l’union avec la cathédrale abusive.

En 1693, Morin est vicaire et Bouthet en 1695.
Le relevé des baptêmes des enfants de Jean de Gay de Nexon, seigneur de Nexon et de Marguerite de Trion, son épouse, commence en 1695 pour la naissance de Campaigne, leur premier fils. Il est baptisé par M. Juge, curé de Nexon qui baptisera cinq autres enfants. Les vicaires Bouté, Breuil et Guerin baptiseront les autres. La lecture de ces actes montre la forte variation dans l’écriture d’un même mot d’une année à l’autre et l’évolution de l’orthographe en moins de trois siècles !
On notera aussi qu’entre 1695 et 1710, Madame de Nexon a mis au monde douze enfants soit une naissance tous les quinze mois en moyenne. Elle est morte le 10 avril 1712 âgée de 35 ans, laissant vivant trois garçons et sept filles.

Mon fils Campaigne. 1- Le 1 septambre 1695, ma fame s’est accouchée, jour de samedy, a huit heures du soir de nostre fils ayné ; a esté batissé le 17 dudit mois par Mr Juge, curé de Nexon. A esté son parein Messire Pierre de Trion, seigneur de Panvilier, et mareine Jeanne de Gay, dame de la Judie, ma sœur. Son nom de batesme est Pierre. Mort le 12 aoust en l’ennée 1712 en Allemagne.

Ma fillie de Nexon. 2.- Le 19 octobre 1696, ma fame s’est accochée a six heures et demy du soir, jour de vendredy ; et si a esté batisé le … (laissé en blanc) par Mr Juge, curé de Nexon. A esté son parein Monsieur le compte de Chataumorand, et sa maraine Madamoiselle de Panvilier. Le nom de batesme de ma fillie est Gabrielle.

Mon fils le chevalier [de Campaigne, a present mon fils ayné].- Le 2 novembre 1697, jour de samedy, ma fame s’est accouchée, environ deux heures apres midy, d’un garson, et a esté batisé par Mr Bouté, viquere de ladite paroisse. Son nom de batesme est Philippe et Igniase. A heu pour parein Mr de Ley[c]urat, et maraine Madame de La Bastide.

Ma Fillie de Campaigne 4- Le 15 fevrier 1699, ma fame s’est accouchée d’une fillie, un jour de dimanche, antre neuf et dix heures du matin. A esté batisée par Mr Bouté viquaire. Son parain est André de Nemon, baron des Monts, et sa maraine Thoinete de Gay, dame de La Grange, ma sœur. Son nom de batesme est Anthoinete.

Ma fillie de Lagrange. 5. Le 3 mars 1700, est naye ma troysieme fille apellé Marie ; a esté batisée dans l’eglise de Nexon par Mr Juge, curé. Son parein, Mr le chevalier de Panvilier , son oncle, et sa maraine Marie de Tavau, dame de Salmase et des Pouses. Batisée le 7 du dit mois.

6- Le 23 mars 1701, ma fame s’est accouchée d’une fillie. Elle s’apelle Mariane-Marguerite. Sont parain est Monsieur de La Judie, mon beau frere, et la maraine est Madame de Lesgurat, ma belle sœur. Elle a esté batisée dans l’eglise de Nexon, par Mr Juge, curé de ladite paroisse.
7- Le 5 novembre 1702, ma fame s’est accouchée de sa cinquieme fille a midy et trois quarts, jour de dimanche. Elle s’apelle Gabrielle. Son parein est Mr de La Bastide, mon oncle, et sa maraine est Madame de Sescheres, ma tante. Elle a esté batisée le 12 present mois, dans l’eglise de Nexon, par Mr Juge, curé.
8.- Le 6 fevrier 1704 ma fame s’est accouchée de sa sisiesme fillie a mydy, jour des Sandres. Elle s’apelle Marie-Severine. Son parein est Mr de La judie le fils, mon neveuf, et sa maraine et Madame de Lestant. Elle a esté batisée dans l’eglise de Nexon par Breuil, vicaire.

9.- Mon troisieme fils Francois Alexis qui s’apelle Lagrange, … (a present le chevalier)- Le 6 mai 1705, ma fame s’est accouchée de son troisieme garson. Son parain est Mr l’abbé de Chateaumorand, et la marraine Madame la presidante de Nemond, de Paris.

10.- Mon quatrieme fils, Jean Fereol, qui s’apelle Lagarde. Le 14 mars 1707, ma fame s’est accouchée de mon quatrieme fils, a neuf heures et demy du soir, jour de mardy au soir ; et s’apelle Jean Fereol. Son parain a esté son frere le chevalier, et la maraine la Minette, sa seur. Il a esté batisé le 15 courant par M. Guerin, fesent la fonction de viquaire a l’eglise de Nexon.- Mort.

11- Mon cinquieme garçon s’apelle Gaspard. .- Le 2 avril , jour de mardy, environ minuit, ma fame s’est accouchée d’un garson ; et a esté batissé par Mr Juge, curé de Nexon, le 5 du mesme mois. Et son parein a esté Mr l’abbé de La Lande, curé de Cougniac, et chanoine de l’eglise royalle de St Spire de Corbeil sur Cene, proche Paris, et la maraine a esté Mademoiselle de la Judie. Et s’est acouchée le 2 avril 1709- Mort.

12.- Ma septieme fillie s’apelle Marie Charlotte.- Le 29 octobre, jour de mescredy, en l’année 1710, entre dix et onse heures du soir, ma fame s’est accouchée de sa septieme fillie. Son parain a esté Monsieur le chevalier de Chateaumorand, et sa maraine a esté Marie de Couet, fillie a Mr de la Qoir…

XVIIIème siècle.

Breuil, vicaire en 1704
Marc Antoine Romanet (Roumanet ?), bachelier de Sorbonne est curé de 1717 à 1739.

Le 6 septembre 1737, Madame de Campaigne s’est accouchée, a onze du matin, d’un garson, tresieme de la famille. Elle a esté batissé a l’eglise de Nexon, par Mr Roumanet aîné, curé de la paroisse.

1745 Rouvenar est nommé curé de Nexon

Jean Pierre Amable de Cosnac, nommé en 1760 meurt en 1780. L’abbé Guyot est vicaire en 1766.

François Desthèves, fut le dernier curé de l’ancien régime et joua un rôle de premier plan dans l’administration municipale de Nexon au début de la Révolution.
La Constitution civile du clergé.

À l’automne 1789 commencent à la Constituante les débats sur la nouvelle organisation de l’Église de France, l’ordre du clergé ayant été aboli à la suite de la Nuit du 4 aout 1789. Le comité ecclésiastique, présidé par Treilhard, est chargé d’élaborer un projet. L’idée des Constituants est de construire une Église de France indépendante du pape dans la lignée des « libertés gallicanes ». La réforme doit également permettre à l’Église de retrouver sa pureté primitive en mettant en place un gouvernement démocratique des communautés paroissiales et diocésaines. La loi sur la Constitution civile du clergé est votée le 12 juillet 1790. Louis XVI promulgue le décret le 24 août 1790.
Cette loi provoque la division du clergé entre les constitutionnels et les réfractaires.

Le serment obligatoire : décret du 27 novembre 1790

Le texte du serment élaboré par l’Assemblée nationale constituante était le suivant : « Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse [ou du diocèse] qui m’est confiée, d’être fidèle à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le roi. »

Le 7 Mars 1790 la Municipalité suivie de la Garde Nationale, ayant à sa tête son commandant et ses majors, se sont rendus à l’Eglise, en deux lignes et au son du tambour, où la messe fut chantée. Celle-ci terminée, le Procureur requis la bénédiction. Le commandant pris le drapeau de la Légion et le major celui de la loi Martiale et Mr le curé les fit avancer et procéda dans les formes ordinaires de droit à la bénédiction. Mr le Curé prêta le premier serment de fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi et de maintenir de tout son pouvoir la Constitution et les décrets de l’Assemblée Nationale.
Le 24 mai sont lus et affichés les décrets des 14 et 20 avril 1790 nationalisant les biens du clergé et mettant à la charge des dépenses publiques le traitement des ecclésiastiques. Ces décrets ne génèrent aucune protestation tant la dime était décriée à la fois du fait de la charge qu’elle représentait pour le peuple mais aussi car les contribuables voyaient que les curés et vicaires des paroisses rurales n’en profitaient pas, certains satisfaisant tout juste leurs besoins. Inutile de dire que les pauvres des paroisses n’étaient pas non plus bénéficiaires des largesses du haut clergé !

Le 10 mars 1791 le pape Pie VI demande aux membres du clergé n’ayant pas encore prêté serment de ne pas le faire, et à ceux qui ont déjà prêté serment de se rétracter dans l’espace de quarante jours. Les élections épiscopales et paroissiales sont déclarées nulles et les consécrations d’évêques sacrilèges. De nombreux prêtres se rétractent et l’Église de France est divisée en prêtres constitutionnels, désignés comme « intrus », et prêtres insermentés, désignés comme « réfractaires ».

A Nexon François Desthèves refusa de prêter serment à la constitution civile du clergé et fut remplacé, en 1791, par un prêtre schismatique, Martial Dumoulin.
Les biens que possédait l’abbé Desthèves furent saisis et vendus nationalement, tandis qu’il prenait le chemin de l’exil en Italie, à Rome, ou il mourut.
De son côté, Martial Dumoulin démissionna de sa cure de Nexon en frimaire an II.

Le 12 Février 1791 il se produisit un incident à l’occasion du serment de fidélité que devait prêter l’abbé Metayer, un des vicaires de NEXON. A l’issue de la Grande Messe, la Municipalité et le Conseil des Notables se réunirent dans l’église, pour faire prêter serment au dit Vicaire. Mais ce dernier, au moment de le faire apporta des restrictions et des interprétations à ce serment, comme le lui indiquait sa conscience.
Il fut invité à prêter ce serment purement et simplement, il refusa à nouveau et le Conseil Général refusa de le recevoir dans d’autres formes.

Ce Conseil resta fort longtemps dans l’église et comme le vicaire et Mr Labesse, curé, ne se présentaient pas malgré l’ordre qui leur en fut donné par la Garde, il fut dressé un procès-verbal de défaut. Le Conseil Général en informa le district de Saint-Yrieix le 9 Mars en priant ce dernier de bien vouloir nommer un nouveau curé en la personne du sieur Élie Martial du Village des Moulins. Ce dernier reçu l’agrément de Monseigneur GAY DE VERNON, évêque de LIMOGES, et du district de Saint-Yrieix et il fut installé curé de la paroisse de Nexon le 10 avril dans les formes suivantes : Le Conseil Général de la Commune, la Municipalité se transportèrent à l’église de Nexon, où le peuple avait été convié à son de trompe de tambours et de cris, par la Garde Nationale. Là, Mr le curé Martial prêta le serment, puis fut accompagné par la Garde Nationale à l’autel de l’église où il prononça un discours au Peuple, célébra une grande messe et signa à la sacristie le procès-verbal de son installation.

Le 6 juin 1791 se présenta de bonne heure devant la municipalité le Commissaire de la Commune, qui donna un arrêté du Directoire du Département ordonnant la fermeture de toutes les églises et chapelles autres que celles paroissiales, et que le culte ne pourrait y être célébré à nouveau que sur autorisation de l’évêque.

Le 8 juin 1791 il fut procédé à la mise sous scellés des chapelles de Veyrinas, des Moulins et des Pousses. Mais le 25 juin, le sieur Des Reneaudies fit porter un pli par un sieur DAVY des Pousses, par lequel il protestait contre ces fermetures, le décret ne visant que les lieux où était célébré un culte ouvert au public, et non celui des lieux particuliers, où n’assistent au culte que les personnes de la maison. Il fut fait droit à sa demande et les scellés levés sur les trois chapelles.

Le 15 Octobre 1791, réunion pour décider de l’entretien et de la conservation du Presbytère, des cloches, des sanctuaires et retables de la paroisse, le curé Labesse émigré à l’étranger, ayant emporté les fonds destinés aux réparations. La municipalité constata que des réparations étaient urgentes et qu’il fallait trouver de l’argent. Il fut donc décidé de faire une saisie arrêt sur les sommes dues au curé Labesse, ce qui fut fait le même jour par le Juge de Paix et le Procureur. Le sieur Desplanches collecteur d’impôts étant chargé de l’exécution.

Le décret contre les réfractaires du 29 novembre 1791.

Les commissaires envoyés en Vendée pendant l’été 1791 indiquent dans leurs rapports que les troubles qui se développent dans cette province sont dus aux prêtres réfractaires auxquels la population reste attachée.
Dans le même temps, au club des Jacobins, Robespierre réclame une politique de répression. L’Assemblée législative dénonce les prêtres réfractaires et vote, le 29 novembre, un décret interdisant à tout prêtre réfractaire d’invoquer les droits de la Constitution ; En conséquence tout réfractaire sera traité en suspect, soumis à une surveillance particulière et il perdra tout traitement ou pension. Quelques jours auparavant, le 23 novembre, il avait été décrété que les églises seraient réservées uniquement au clergé constitutionnel.

Texte du décret du 29 novembre 1791 :
« Le serment civique sera exigé dans le délai de huit jours. Ceux qui refuseront seront tenus suspects de révolte et recommandés à la surveillance des autorités. S’ils se trouvent dans une commune où il survient des troubles religieux, le directoire du département pourra les éloigner de leur domicile ordinaire. S’ils désobéissent, ils seront emprisonnés pour un an au plus ; s’ils provoquent à la désobéissance, pour deux ans ».

Le 8 mars 1792, jour de dimanche, le 4ème de la Liberté Française, à sept heures du matin, dans l’église de Nexon, la Municipalité et le peuple se rassemblèrent pour la prestation de serment de fidélité du sieur Léonard Tarrade, choisi comme vicaire par le curé de Nexon. Ce vicaire prononça un discours au Peuple et jura fidélité à la République.

Le 26 août 1792, un décret bannit les réfractaires qui pourront choisir leur lieu d’exil. Selon le préambule cette « mesure générale, [est] justifiée par le danger de la patrie et l’obligation de rétablir l’union entre les Français. » Les prêtres infirmes ou âgés de plus de soixante ans peuvent rester en France, rassemblés dans les chefs-lieux de département et sous la surveillance de sa municipalité. Tous les membres du clergé qui n’avaient pas été contraints de prêter le serment à la Constitution civile peuvent être arrêtés sur une simple dénonciation. Les prêtres réfractés doivent « sortir du royaume sous le délai de quinze jours ».
Les prêtres infirmes ou âgés de plus de soixante ans peuvent rester en France, rassemblés dans les chefs-lieux de département et sous la surveillance de sa municipalité. Tous les membres du clergé qui n’avaient pas été contraints de prêter le serment à la Constitution civile peuvent être arrêtés sur une simple dénonciation. Les prêtres réfractés doivent « sortir du royaume sous le délai de quinze jours ».
Le 22 novembre 1792 les registres tenus par les curés furent clos et arrêtés pour être remplacés par l’Etat Civil. En 1824, le 11 mars, Charles de David des Etangs, maire, constate : « Ayant ensuite vérifié les registres de l’Etat civil nous avons reconnu qu’ils datent de 1634 et que jusqu’en 1727 ils sont réunis en liasse et sont très mal en ordre ».

Le 10 mars 1793 le citoyen curé Dumoulin présente une pétition en vue de la réduction de ses impôts fixés par le district à 953 livres 48 deniers et disant que jamais pareille injustice fut faite à son égard. Le Conseil ramène la somme à 50 livres.

Le 18 frimaire an 2 (8 décembre 1793), le curé Elie Martial Dumoulin donna sa démission de curé de Nexon et ne plus exercer ses fonctions sacerdotales.
Le 1er Ventôse an 2 (19 février 1794), Martial Dumoulin ancien curé de Nexon, déclara à la Municipalité qu’il voulait ouvrir une école publique pour l’enseignement du 1er degré d’instruction.

Le 6 germinal an 2 (26 mars 1794) le sieur Guyot, notaire public, rendit compte de la gestion des biens Destheves, curé de Nexon, qui avait été déporté et qui était le frère de son épouse. Il avait vendu diverses marchandises et vin pour une somme de 994 livres 5 sols. Mais les dépenses s’élevaient à 835 livres 10 sols et parmi celles-ci des notes de la femme de Tistou, de la Paulie Durand, de la Catherinaude, toutes les trois fileuses; le logement et la nourriture des deux vicaires, et les soins pour traitements médicaux par Tarrade, de Bonnet maréchal pour ferrement des chevaux. Et puis la plus intéressante, une somme de 80 livres que ce brave notaire avait dû donner à des brigands venus lui rendre visite et sous menace de mort, afin qu’ils ne boivent pas son vin.

Le 24 Messidor an 3 (12 juillet 1795), Joseph D’Arsonval prêta serment comme prêtre curé de Nexon.
Ce même jour moyennant 2425 livres marché est passé avec les sieurs Guillaume Rougerie et François Meunier menuisiers à Limoges faubourg St-Antoine pour le rétablissement du principal autel de l’église.

Le 1er Thermidor an 3 (19 juillet 1795) serment de Pierre ROCHE comme curé de Nexon et son traitement est fixé à 6 000 livres pour sa nourriture, son entretien celle d’un domestique et d’un cheval. Il sera logé au presbytère.

XIXème siècle

Régime concordataire français de 1801

Le concordat de 1801 fut signé le 26 messidor an IX à minuit entre Joseph Bonaparte, frère du Premier consul, l’administrateur Emmanuel Crétet et le cardinal Consalvi, secrétaire d’État et représentant du pape Pie VII. Un mois plus tard, le pape ratifie le texte, avec la bulle Ecclesia Christi (15 août 1801). Le régime concordataire fut introduit, sous le Consulat, par la loi du 18 germinal an X (8 avril 1802), relative à l’organisation des cultes. Ce régime restera en vigueur dans toute la France de 1801 à 1905, date de la séparation des Églises et de l’État sauf en Alsace-Moselle, où il est toujours en vigueur.
Le 16 messidor an 12 (4 juillet 1804) de la République, le Préfet de la Haute-Vienne prend un arrêté ordonnant que la somme de 156 F 40, excédent de recettes de l’an 11, soit affectée au rétablissement du culte catholique conformément aux vœux du Gouvernement. Ces dépenses seront affectées aux réparations de l’Église, de la maison du Presbytère et achat d’ornements.

Une autre somme de 464 F est dépensée comme suit :
Le sieur Palette qui a pavé l’Église…………………………… 85 F
Gizardin qui a posé un cadre à l’horloge…………………. 160 F
Objets du culte, curé Mazérieux….,………………………….. 84 F
Le reste, 1 65 F, a été payé à ceux qui l’avaient avancé.
Il fut encore réglé diverses réparations ou achat dont :
Pierre Texier qui a fait les bâtons du dais………………….. 20 F
Morgiére qui a raccommodé la croix…………………………. 24 F
Suisse vitrier………………………………………..………………..9,50 F
Simonet vitrier……………………………………………………. 61,50 F
Au vicaire Régent pour objets nécessaires au culte……… 32 F

Le 19 décembre 1816 le Conseil charge Mr le Curé Jean-Pierre Hervy de prendre les renseignements nécessaires pour dresser la liste des indigents de la commune. Il demande l’ouverture d’un atelier à Nexon pour venir au secours des indigents valides et leur assurer du travail. Il désigne Mr le Curé pour dresser la liste des femmes et vieillards infirmes de la commune et lui ordonne de lancer du haut de sa chaire une invitation à tous les citoyens aisés de la commune à faire des dons en argent et en denrées. Il ordonne également que pareille invitation soit faite à l’issue de la messe par Mr le Maire et que les dons que feront les âmes bienfaisantes seront reçus par le Curé.

Jean-Pierre Hervy, né à Limoges le 31 décembre 1747, membre de la Société de la Sorbonne, fit ses études de latin au collège de Magnac-Laval, puis sa théologie à Paris de 1763 à 1770. Professeur de philosophie à Orléans, puis à Limoges, il fut nommé archiprêtre de Saint-Michel de La Meyze en 1778. En mars 1789, il fut désigné premier secrétaire pour la rédaction du cahier de doléances en vue de la réunion des États Généraux. Prêtre réfractaire, il émigra en Espagne de septembre 1792 à mars 1801. Rentré en France gravement malade, il fut affecté à la cure de Nexon le 24 avril 1803. Sa santé en avait souffert et, fatigué, il lui fallu un vicaire pour le suppléer. Pierre Louis Mazérieux fut nommé vicaire gérant en 1805. Jean Pierre Hervy est mort en 1825, Pierre Louis Mazérieux fut alors nommé curé-doyen le 6 juillet 1825.

Laurent Pradeau a été nommé le 25 août 1845.

Pierre Gaspard Molinié est nommé le 10 février 1872. L’abbé Charzat est vicaire;

Émile Jean-Baptiste Pinchaud nommé le 18 septembre 1882.

Jean-Baptiste Maurelet, nommé le 22 juin 1890. Il meurt en juin 1896.

Charles Moussard, nommé le 7 juillet 1896. L’abbé Manhes est vicaire.

XXème siècle.

1903 Le conseil demande l’affectation du presbytère aux classes scolaires.

1905, Charles Moussard est curé, Edmond Giraud, vicaire.

1907 M. le curé Moussard quitte le presbytère

Léonard-André Michelet, de Janailhac, prêtre, vicaire à Nexon, soldat-brancardier, mort à l’hôpital militaire de Châlons-sur-Marne, le 8 février 1915, des suites d’une maladie contractée au service.
1914, Gustave Tournaud nommé en 1914.

1932, Paul Latzarus est nommé curé de Nexon.

Avril 1935, Paul Latzarus se voit confier, en plus de Nexon, les paroisses de Meilhac et de Lavignac.

L’abbé Latzarus, curé de Nexon et de Saint-Hilaire-les-Places, 1941

cure-lazarus

Abbé Delhoume, dit « le gros »

Jean Delhoume

1965 Abbé Redor (1965-1976)

1973, décès de Louis Mouret (1877 – 1973)dit le « Père Mouret » une figure incontournable de l’église de Nexon pendant un demi siècle. Tertiaire de saint François il a servi plusieurs curés comme sacristain, il donnait de son temps à l’école religieuse ou il avait été élève, il assurait le catéchisme, il était brancardier à Lourdes..Forte personnalité, parfois un peu rude il a marqué son époque.

1976 Abbé Rollet, (octobre 1976 – juillet 1981)

1981 Abbé Jacques Brenac, (août 1981- septembre 1989)

2012 Nexon (paroisse Saint-Aurélien) P. Michel Lamy, curé.

2014 : Père Pierre Kiedrowski.

2018 : Père Michel Lateras

Les vicaires

Les auxiliaires du curé de Nexon étaient le plus souvent au nombre de deux. Toutefois, pendant de courtes périodes on n’en trouve qu’un seul mais c’est l’exception.

La plus grande partie des actes paroissiaux rédigés par les vicaires les plus anciens, ceux dont on retrouve la signature, les Jouhaud – les Désazérat -les Tarade – les Guyot – les Vergnolle, étaient des enfants du pays.

Initiés aux us et coutumes de l’endroit, ils ont fixé d’une façon exacte et correcte les noms des personnes et des localités. Leurs actes rédigés sans formule réglementée, d’après l’impression du moment, abondent en détails intéressants, ils émulèrent avec complaisance les titres, qualités et professions de chacun. Sans eux, il serait impossible de chercher à établir avec certitude l’état social des générations qui ont grandi à Nexon avant la Révolution. Mais à ces précurseurs succédèrent trop souvent des étrangers venus un peu de partout ignorant les mœurs et le langage de leurs ouailles, et dans ces cas-là, la rédaction des actes devient une Tour de Babel.
Par exemple, sous leur plume, les villages de Plantadis, Lombertie, Montezol, l’Arstissie, deviennent Plante-dix, Lombardie, Montessaut, l’Artiche. L’un d’eux pour désigner le hameau de Montcuq paroisse de Flavignac écrit irrévérencieusement Moncul. De même pour les personnes Martial de la Vigne est fils de Pierre de Laveynia car jusqu’au milieu du 18e siècle la moitié de la population au moins n’avait pour nom que celui du village dont elle était originaire.

Malheureusement la majeure partie des registres antérieurs à 1700 est perdue. Le plus ancien date de 1634.

Il n’y avait pas de formule, pour les baptêmes. A Nexon, on baptisait d’ordinaire les enfants le jour même où le lendemain de leur naissance. Quand la saison était trop rigoureuse ou les chemins trop mauvais les gens des villages éloignés allaient à la paroisse la plus voisine. C’est ainsi qu’on trouve la transcription de nombreux actes de baptême faits à Rilhac-Lastours, St-Hilaire ou St-Martinet avec la mention : « Vu la mauvaise saison et la difficulté des chemins ».

Pendant une certaine période, vers 1730 le nom de l’enfant n’est même pas indiqué ; il faut en déduire qu’il recevait invariablement le nom de son parrain, ce qui d’ailleurs est conforme à la tradition. Mais c’était plutôt le fait d’un vicaire peu consciencieux qui rédigeait parfois ses actes après coup, en les tronquant à l’occasion et en ajoutant en interligne « Vide infra ».

Pour les enterrements, rien de fixe non plus. Certains vicaires citent des témoins, les autres non. S’il s’agit de personnes mariées de femme surtout, les uns indiquent le nom du conjoint, les autres s’abstiennent, ce qui est toujours relaté, ce sont les morts subites, ou accidentelles, et en général tous les cas qui avaient empêché l’administration des sacrements.

Pour aller plus loin:
J. Aulagne, Un siècle de vie ecclésiastique en province. La réforme catholique du XVIIe siècle dans le diocèse de Limoges, Paris-Limoges, 1906.
Michel Cassan, Le temps des guerres de religion. Le cas du Limousin (vers 1530 – vers 1630), Paris, Publisud, 1996, p. 128-141.
Louis Pérouas, Les Limousins. Leurs saints, leurs prêtres, du XVe au XXe siècle, Paris, Le Cerf, 1988.
Pouillé du diocèse de Limoges, manuscrit du grand séminaire de Limoges, par l’abbé Nadaud, curé de Teyjac édité avec de nombreuses additions sous forme de Dictionnaire géographique de la Marche et du Limousin par M. l’abbé Texier, Société archéologique et historique du Limousin, 1859.