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Le campanile de l’ancienne mairie (Agora)

Lorsqu’après la décision du conseil municipal du 20 avril 1919 de faire démolir la mairie jugée insalubre la nouvelle mairie a été déplacée de quelques dizaines de mètres pour être installée dans l’ancien presbytère.

Ces deux cartes postales d’avant 1914 montrent bien l’ancienne mairie et, à droite légèrement en arrière, le bâtiment qui allait devenir la nouvelle mairie. Les locaux scolaires qui y étaient ayant été transféré en 1913 au nouveau groupe scolaire de la place était disponible.

Un appel pour l’adjudication de matériaux liés à la démolition a été lancé dans la presse le 25 juillet 1919.

Le Populaire 25 juillet 1919

La nouvelle mairie hébergera, au premier étage, la justice de paix et le secrétaire de mairie. Le conseil municipal décide de refaire le crépi de l’immeuble et d’effectuer des réparations à la terrasse. La nouvelle mairie avec sa terrasse ne ressemble pas au centre Agora que les nexonnais ont connu.

L’ancienne mairie dans les années 1930. A gauche la grille du monument aux morts.

La partie gauche du bâtiment est louée et pendant la guerre, M. BONNET y installera un dépôt de graines et d’engrais.

Outre la terrasse on remarque qu’il n’y a pas de campanile. Mais après la guerre un certain nombre d’habitants demandèrent qu’une horloge soit apposée sur la façade de la mairie. Une souscription fut lancée dont les deux premiers souscripteurs furent André REBIERE, marchand de vin et père de René, ancien maire, et René DESPLANCHES, horloger en face de la mairie. Ces deux donateurs ont versés chacun 1000 francs. C’est la plus importante somme qui équivalait à 1/7ème du salaire minimum fixé alors à 7000 francs. En équivalent en termes de pouvoir d’achat ces 1000 francs représentent environ 55 euros en 2022. parmi les 634 donateurs, cinq ont versés 500 francs, quatre 300 francs, vingt-six 200 francs … Les plus petites sommes versées étaient de 5 francs. Au total la souscription a rapporté 42 511 francs qui ont été versés au percepteur.

Pour installer une horloge la mairie a décidé de faire intégrer un campanile dans la façade. Le projet a été confié à M. .Robert JALOUX, architecte à Limoges. Son projet a transformé la façade pendant 70 ans.

Projet campanile . JALOUX architecte

Le cout du campanile a été estimé à 293 485 francs.

Profitant de la création du campanile d’importants travaux ont été réalisés dans la mairie dans le but d’y installer un centre médico-social. Des cloisons ont été montées, un escalier en chêne installé, les huisseries changées, l’installation électrique normalisée… le tout pour 924 391 francs.

Travaux intérieurs

Pour terminer l’ensemble il a fallu crépir et peindre la façade pour 170 902 francs. Au total l’aménagement de la mairie, sans le campanile coutait 1 095 293 francs.

Avec le campanile les travaux s’élevaient à 1 388 778 francs. mais ce n’est pas tout car il fallait l’horloge.

Un des fabriquant d’horloges publiques, Francis PAGET de Morez dans le Jura vient à Nexon pour présenter les produits de sa fabrication.

Il propose une Horloge monumentale à Remontage Electro Automatique sonnant les heures et les demies avec une portée de 800 à 100 mètres. Le devis fournit une description précise de l’horloge et de son mécanisme…

L’horloge choisie, rendu posée en parfait état de marche, est proposée à 127 000 francs le 4 aout 1947. Mais compte tenu de la hausse des prix et des salaires un avenant signé le 15 avril 1949 amène le prix à 250 000 francs.

Avenant 15 avril 1949

Quand le campanile a été posé et l’horloge installée l’hôtel de ville a pris l’allure qu’on lui a connu pendant près de 70 ans.

L’hôtel de ville avec son campanile, dans les années 1950 en haut (photo noir et blanc colorisée) et dans les années 1960 en bas avec ses couleurs réelles.

Après le transfert de la mairie au château en avril 1986, l’hôtel de ville devient le Centre AGORA, toujours avec son campanile.

Le centre AGORA va être transformé en Maison de l’intercommunalité. Le campanile est démonté, la terrasse originelle reconstruite et le bâtiment va retrouver sa forme initiale.

La maison de l’intercommunalité prend forme.

Le bâtiment a retrouvé sa forme originelle. Il est caché par la véranda moderne. Certains regrettent le campanile et son horloge. Etait-ce plus joli en 1914 ? Les gouts et les couleurs ne se discutent pas…