Match l’intran (pour « l’intransigeant ») a été créé en 1926 par Léon BAILBY. C’est un hebdomadaire sportif qualifié de « plus grand hebdomadaire sportif ». Il est repris en 1938 par Jean Prouvost qui en fait un magazine d’actualités . Renommé Match, l’hebdomadaire de l’actualité mondiale, il devient à partir de 1940 Le Match de la Guerre puis en 1949 Paris Match.
Le numéro du 6 décembre 1932 publie sur une pleine page les photos de 15 clubs qui jouent le dimanche à travers la France. Parmi eux figure l’US Nexon rugby.
J’ai déjà publié cette photo le 27 décembre 2015 dans l’article consacré à l’histoire du rugby à Nexon de 1920 à 1940. C’était un fragment découpé dans la revue. Aujourd’hui j’ai le numéro :
je cherche toujours des photos, des documents ( licences, convocations…) et surtout les noms des joueurs sur les différentes photos publiées. Merci à celles et ceux qui fouilleront dans les vieux papiers qu’il doit encore y avoir dans des familles à Nexon.
A la fin de l’année 1944, 11 gendarmes sont présents à Nexon :
-Joseph GRANET, Maréchal des logis chef arrivé le 5 mai 1944 en remplacement du chef MAGNOL. Il fera 8 mois à Nexon qu’il quittera en janvier 1945.
-Dans l’ordre de leur arrivée à Nexon, Louis BERTHOUX,1er juin 1941; André CELERIER, 15 avril 1941; Emile FAYE, 1er juin 1941; Joseph OLMEN, 27 décembre 1940; Paul GAUDY, 9 octobre 1942; Jean GAUTHIER, 1er avril 1942; Roger MANDET, 8 mars 1943; Gaston PRILLEUX, 12 novembre 1943; Fernand DEMICHEL, 19 janvier 1944; René DUCOURTIEUX, 11 mai 1944;
Au cours de l’année 1944 les mouvements ne sont pas nombreux dans la gendarmerie à Nexon. Ils vont s’accélérer en 1945 avec huit départs.
I- La gendarmerie à Nexon de 1945 à 1958
Au plan national l’année 1945 va voir la publication de nombreux textes qui ramènent progressivement la gendarmerie à son organisation de 1939 et qui intègrent les évolutions internationales : création d’un corps de gendarmerie d’occupation déployé en Allemagne, des conséquences. La brigade de Nexon n’est pas impactée par ces évolutions.
Dès le 9 janvier 1945, le chef GRANET quitte Nexon. Puis ce seront les gendarmes OLMEN le 2 mars, PRILLEUX le 30 avril, FAYE le 9 mai, BERTHOUX et MANDET le 9 aout, GAUTHIER le 11 aout et DEMICHEL qui, partant le 31 octobre, aura passé un peu plus d’un an à Nexon. Ces huit départs vont, en partie, être compensés par cinq arrivées : le maréchal des logis chef Gustave DEVERNAY arrive le 9 février 1945 puis les gendarmes Pierre VILLARD le 1er juin, Lucien DUPLANT le 11 juillet, Henri RICARD le 17 septembre et Georges PECOUX le 13 septembre. De onze gendarmes au début de l’année 1945, la brigade de Nexon n’en compte plus, à la fin, que huit.
L’existence du camp d’internement à Nexon explique, en partie, la présence de gendarmes en nombre supérieur à celui d’une commune de même taille. Il y avait à la fois une brigade motorisée et une brigade territoriale; Ainsi les gendarmes CELERIER et GAUDY sont passés de la brigade motorisée de Nexon à la brigade territoriale.
Les évolutions constitutionnelles de l’année 1946 ne vont pas non plus impacter la brigade, sauf à lui donner beaucoup de travail du fait des nombreuses consultations politiques qui se succèdent depuis le référendum du 21 octobre 1945, par lequel, en votant « oui » à 96 %, les français et les françaises, celles-ci votaient pour la première fois, ont mis fin à la Troisième République et mis en place l’Assemblée Constituante élue le même jour. Il y eu le référendum du 5 mai 1946 qui a rejeté le projet de Constitution, les élections constituantes le 2 juin, un nouveau référendum le 13 octobre qui approuve le projet de Constitution dont le texte sera promulgué le 27 octobre 1946 devenant la Constitution de la Quatrième République et les élections législatives du 10 novembre.
En 1946 , la brigade a connu moins de mouvements que l’année précédente. Il n’y a pas eu d’arrivée mais 3 gendarmes sont partis ce qui a ramené les effectifs à six.
Lucien DUPLANT, en quittant Nexon, a effectué la suite de sa carrière dans l’Indre, son département de naissance, avec une interruption de 2 ans, de février 1947 à mars 1947, à la 3ème Légion de Garde Républicaine Mobile (GRM) en Indochine. Pour sa retraite il est venu habiter à Nexon ou il est décédé en mars 2012, dans sa 92ème année .
Pendant l’année 1947 il n’y a pas de mouvement à la brigade. Elle compte toujours six gendarmes.
En 1948, Paul GAUDY quitte la brigade ainsi que René DUCOURTIEUX, ce dernier y reviendra en 1952. Deux arrivées compensent ces deux départs, celle du Maréchal des logis chef, Louis DEBERNARD et celle du gendarme Georges DOUSSAUD.
Du fait de ces mouvements, à la fin de l’année 1948, la brigade compte toujours six gendarmes.
Il n’y a pas de mouvement en 1949 ni en 1950 et 1951. Pendant ces trois années la brigade de Nexon était ainsi composée:
En 1952 le chef PIERRE quitte Nexon et le gendarme DUCOURTIEUX y revient. Il y restera jusqu’à sa retraite en 1970.
En 1953 le chef DEBERNARD part à la retraite, et la commune de Nexon lui rend un bel hommage dans la presse. Il est remplacé par le chef RICHEMOND.
De 1953 à 1958 il n’y a pas mouvement à la brigade.
Au cours de l’année 1958 les gendarmes RICARD et VILLARD ont quitté Nexon. Est arrivé le gendarme François BOURBOULOU et sans doute Gabriel VIDEAUT mais je n’ai trouvé la date de son arrivée ni celle de son départ.
II- La gendarmerie à Nexon de 1958 à 1980
En 1959 François BOURBOULOU quitte Nexon où il sera resté moins d’un an et aussi André CELERIER. Ce gendarme était présent à Nexon depuis 1941 où il a donc passé 18 ans et un mois. Il connaissait tout le monde et tout le monde le connaissait. Il n’est pas le seul à être resté aussi longtemps dans la brigade comme nous le verrons plus loin mais une telle durée n’est plus possible aujourd’hui. Les missions des gendarmes ont changé, ils n’ont plus en charge la connaissance de la population et de toute façon ils ne pourraient pas le faire tant leurs zone d’exercice c’est étendue.
Pendant les années cinquante et soixante il y eu pratiquement toujours trois gendarmes présent depuis au moins six ou sept ans dans la brigade. Ceci explique le faible nombre de mouvements au cours de cette période. Une seule arrivée a eu lieu en 1959, celle du gendarme Maurice FERRET qui remplace BOURBOULOU. Pendant près de cinq ans il n’y aura pas de mouvement et la brigade ne changera pas.
Le 7 janvier 1964 le commandant de brigade, Jean Lucien RICHEMOND part à la retraite qu’il passera dans sa Corrèze natale. Il est remplacé par le chef André RIVET qui arrivant à Nexon le 1er février y restera 5 ans avant de partir à Chalus et de terminer sa carrière en 1978 à Limoges avec le grade de Major. Il revient alors à Nexon avec son épouse Renée pour y passer sa retraite. Il est décédé le 20 mars 2016 à 92 ans.
En 1965 et en 1966 il n’y a aucun mouvement à la brigade que commande le maréchal des logis chef RIVET.
En 1967, le 9 juillet, c’est le départ du gendarme DOUSSEAUD qui a passé 18 ans et 7 mois à Nexon. C’est le plus long séjour en continu d’un gendarme à Nexon. Il est remplacé par René PICHON qui arrive à NEXON le 15 octobre 1967.
En 1968 il n’y a aucun mouvement de personnel par contre en 1969 le commandant de brigade change : le chef RIVET part commander la brigade de Chalus et l’adjudant Charles MEIRAUD le remplace.
Arrivent également deux gendarmes, Claude PEYRELADE et Désiré MEYNIEUX. La brigade est ainsi composée:
En 1970 on note deux départs et deux arrivées. Le premier départ est celui de René DUCOURIEUX. En deux séjours il aura passé 21 ans et 4 mois à Nexon et il y restera pour passer sa retraite. Décédé le 7 mars 1985 à 70 ans, il n’a pas vu mourir son Jean Pierre, emporté par la maladie à 58 ans le 12 aout 2004. Nous nous connaissions bien, il avait un an de plus que moi et nous étions collègues à l’Université de Limoges ou il enseignait la Mécanique. C’était un garçon brillant, calme, discret et serviable.
Le second départ a été celui de René PICHON qui aura passé presque trois ans à Nexon.
La première arrivée est celle de Roland PINTEAUX le 16 mars suivi le 16 septembre de celle de Raymond FAYE.
Pendant les deux années 1971 et 1972 il n’y a aucun mouvement de personnel. En juillet 1973 arrive le gendarme André FARGEAS qui restera un an tandis que part Maurice FERRET. Le 1er novembre 1974 Dominique LENOIR est nommé à Nexon et le 16 juillet 1975 Claude PEYRELADE part pour la brigade de Grand Bourg en Creuse puis celle de Pierre Buffière qu’il commandera avec le grade d’adjudant. Il reviendra à Nexon pour y passer sa retraite. Le 1er septembre 1975 Raymond DESBORDES est nommé à Nexon.
Dominique LENOIR
Dominique LENOIR se souvient d’un fait récurrent des années 70 et plutôt gênant pour la tranquillité des familles : « Pratiquement tous les samedis soirs, se tenait un bal à NEXON (parquet-salon ou salle des fêtes). Et lors de ces soirées « parfois trop arrosées », le commandant de brigade planifiait systématiquement une patrouille pour veiller au grain. Notre intervention était alors régulièrement sollicitée pour des accidents plus ou moins graves, parfois mortels, survenant à la fin de ces bals et souvent à plusieurs reprises. Les accidents étaient malheureusement beaucoup plus nombreux qu’aujourd’hui. La caserne des pompiers étant contiguë à la brigade, c’était le planton de la brigade qui recevait les appels à destination des soldats du feu et qui déclenchait la sirène installée… sur le toit de la gendarmerie pour les alerter puis leur remettre la fiche d’intervention et les clés de leurs locaux. Par conséquent, le sommeil était plutôt chaotique pour les familles des gendarmes… »
Après ces départs et arrivées, pendant près de cinq ans la brigade ne va connaitre aucun mouvement.
Désiré MEYNIEUX au bureau et Roland PINTEAUX au téléphone. Photo Dominique LENOIR
III- La gendarmerie à Nexon de 1980 à 2020
Le 15 septembre 1980 l’adjudant Pierre COEUR arrive à Nexon et le 31 décembre c’est Dominique LENOIR qui s’en va.
Le 17 avril 1981, jour de ses 55 ans, Charles MEIRAUD, commandant la brigade, titulaire de la Médaille Militaire, prend sa retraite. Il reste à Nexon où il va s’investir dans l’Association des Anciens Combattants dont il deviendra président. Il décède le 10 octobre 2014.
Pour compenser les départs il faut des arrivées et le 12 fevrier 1981, Roland PEDELACQ est nommé à Nexon.
Le 31 aout 1984 Raymond FAYE fait valoir ses droits à la retraite après 14 ans et 1 mois de présence à la brigade de Nexon. Il choisit d’y passer sa retraite, pas loin de sa commune de naissance, Saint Hilaire les Places, et très près de sa fille Martine qui a connu Nexon avant d’y travailler, ayant vécu avec ses parents dans la caserne qui était alors rue Champlain. C’est avec l’aide de Martine que tout le monde a reconnu, oui Martine qui accueille tous ceux qui viennent à la mairie avec une grande gentillesse , qui connait tout le monde et qui m’aide beaucoup pour la réalisation de ce blog, en particulier pour ce chapitre. Son papa m’a aidé à comprendre l’évolution de la gendarmerie, à préciser les dates d’arrivées et de départ de certains. Parmi ses occupations de retraité il y a l’association des anciens combattants qu’il préside. Merci aussi à Dominique LENOIR qui m’a raconté quelques souvenirs de son passage à Nexon et qui a réalisé un beau parcours en terminant commandant de la brigade de Nantiat.
De 1981 à 1984 la brigade va rester avec la même composition :
Le 1er mars 1985 Pierre COEUR quitte Nexon pour Aixe sur Vienne. Au cours de son séjour de moins de cinq ans il a été promu Adjudant puis Adjudant chef. Il a été remplacé par l’adjudant René MAYERAS.
Bulletin Municipal d’Information n° 129, juin 1985
Le 1er janvier 1985, Alain COMBEAU est arrivé à la brigade. Dans la brigade il y un sixième gendarme, Jean Marie POLO dont je ne connais pas les dates d’arrivée et de sortie.
La brigade est ainsi composée:
En 1986 Désiré MEYNIEUX quitte la brigade pour prendre sa retraite après presque 17 ans passés à Nexon. Il a été remplacé par le gendarme André CRUGNAUD qui passera lui aussi près de 18 ans à Nexon. Pendant son séjour il a cherché à reconstituer la liste de ses anciens. C’est grâce à son travail que je peux écrire cette histoire des gendarmes à Nexon.
En 1987 arrive Jean Marc ROUDIER tandis que Jean Marie POLO quitte Nexon.
En 1988, après un peu plus de 13 ans passés à Nexon, Raymond DESBORDES quitte la brigade. Il est remplacé par le gendarme Gérard GIRODIAS.
En 1989 l’adjudant MAYERAS fait valoir ses droits à la retraite et l’adjudant CHEVALLIER prend le commandement de la brigade.
L’année 1989 a été marquée par le départ de l’Adjudant MAYERAS, admis à faire valoir ses droits à la retraite à compter du 10 octobre. Dès le 1er octobre il est remplacé dans ses fonctions de Commandant de Brigade par l’Adjudant CHEVALLIER. Le 29 décembre, c’est le Gendarme Roland PINTEAUX qui après un tout petit peu moins de 20 ans de présence à Nexon, accéda également à la retraite. Il sera remplacé dès le 16 janvier 1990 par le Gendarme Pascal PRUVOT .
Il n’y a pas de mouvement en 1991 et en 1992 le gendarme PRUVOST quitte la brigade et arrive le maréchal des logis chef JACQUET.
Le 1er avril 1993 le maréchal des logis chef Marc CLAISSE est nommé commandant de la brigade de Nexon en remplacement de l’Adjudant chef CHEVALLIER qui a fait valoir ses droits à la retraite. Il est décoré de la Médaille militaire par décret du 21 avril 1993. En 1994 on note le départ du gendarme CRUGNAUD et l’arrivée du maréchal des logis chef Maurice ROUX-DURRAFFOUR. La médaille militaire lui a été décernée lors de la promotion du 31 décembre 2010 alors qu’il avait atteint le grade de Major.
Il n’y aura pas de mouvement pendant les années 1995, 1996 et 1997.
En 1998 le Maréchal des logis chef ROUX-DURRAFFOUR quitte Nexon et arrivent les gendarmes FERRER et LAURENT, ce dernier étant gendarme adjoint volontaire (GAV).
En 1999 il n’y a pas de mouvement et en 2000, au début de l’année le gendarme COMBEAU quitte la brigade et il est remplacé par Roland PEDELAC qui revient à Nexon avec son séjour au début des années 1980. A la fin de l’année l’adjudant chef CLAISSE quitte Nexon pour Limoges. Il sera remplacé au début de l’année 2001 par l’adjudant WOZNY.
En 2001, 2002 et 2003 il y a peu de mouvement sinon la fin du contrat du GAV LAURENT et la structure de la brigade est la suivante :
Au début de l’année 2004 les gendarmes CRUGNAUD et PEDELAC quittent Nexon. Ils sont remplacé par les gendarmes Rodolphe DUMAS et Christophe LINGLIN.
En 2006 arrivent le maréchal des logis chef Mathieu LE BAUZEC qui prendra le commandement de la brigade en 2011 et le gendarme Régis LAINE tandis que Jean Marc ROUDIER quitte Nexon.
En 2007 le maréchal des logis chef RIPOLL est nommé à Nexon où il restera jusqu’en 2012. Cette année là, la brigade comptera pour la première fois une femme, Anne Lise LUCAS, gendarme auxiliaire volontaire.
En 2008 arrive le gendarme Benoit BOUCHOT qui restera à la brigade jusqu’en 2012.
En 2009 le gendarme JACQUET quitte Nexon.
Le 1er février 2011 l’Adjudant-chef Alain WOZNY quitte Nexon pour Uzerche. Le 1 septembre 2011 il est promu au grade de Major.
Le 1 mars 2011, le Maréchal des logis chef Matthieu LE BAUZEC prend le commandement de la brigade. Il est promu adjudant le 1 septembre 2011. Cette même année, la brigade accueille sa deuxième gendarme, Nadège LACHAUD. Depuis le décret du 10 février 1983 qui autorisait l’entrée des femmes dans la gendarmerie en limitant leur nombre à 5% du corps, la féminisation s’est faite lentement. A partir de 1985 ce pourcentage a augmenté d’un demi point par an. En 1993 a lieu la nomination de la première femme commandante de brigade à Saint-Mamet-la-Salvetat (Cantal). Le 21 novembre 1996 la diffusion du premier épisode de la série Une femme d’honneur, sur TF1, qui raconte les missions d’une dynamique commandante de brigade, interprétée par la comédienne Corine TOUZET, rencontre un grand succès avec 11,5 millions de téléspectateurs. En 2020 la part des femmes dépasse les 20% et à Nexon ce pourcentage est largement dépassé.
Le gendarme Oualid CHAMI arrive à Nexon en septembre 2012, il est promu au grade de maréchal des logis chef le 1er mai 2013.
Le 30 juin 2014, lorsque l’adjudant LE BAUZEC quitte le commandement de la brigade de Nexon pour celle de la Coquille, c’est le maréchal des logis chef CHAMI qui assure le commandement de la brigade jusqu’à l’arrivée de l’adjudant FLOC’H, le 16 mars 2016.
L’adjudant Matthieu Le Bauzec au centre avec son épouse entouré à gauche du maire de Nexon, Fabrice Gerville Reache, et de son supérieur hiérarchique , à droite du maréchal des logis chef CHAMI. Photo Le Populaire 4 juillet 2014.
Le Populaire 4 juillet 1914
Le maréchal des logis chef, Oualid CHAMI, qui assura la suppléance du commandant de brigade a été promu adjudant le 1 octobre 2016.
Le 16 mars 2016, l’adjudant Yannick Le FLOC’H prend le commandement de la brigade. En 2017 elle est ainsi composée :
En 2021, dans la brigade commandée par l’adjudant FLOC’H, il y a trois femmes sur les six membres qu’elle compte.
Bulletin municipal janvier 2021
IV – Les commandants de brigade depuis 1946
Depuis 1946 la brigade a connu 13 commandants. Les durées de commandement varient de 3 ans et 3 mois (LE BAUZEC) à 12 ans (MEIRAUD), 11 ans (RICHEMOND), 10 ans (WOZNY).
En moyenne les commandants de brigade restent 5 ans en poste. Les longues durées étaient fréquentes jusqu’au début des années 1980. Elles sont plus rares par la suite et si l’Adjudant-chef WOZNY est resté en poste 10 ans « on dit » que c’est parce que son épouse travaillait à la poste à Nexon. Il m’étonnerait que le commandement de la gendarmerie soit sensible à ces situations !
Pour certains des commandants de brigade Nexon a été un poste de fin de carrière, pour d’autres une étape vers le grade de Major. Ce grade ayant été créé en 1972, cette remarque ne vaut que pour ceux qui ont commandé la brigade après cette date.
V- Les activités de la brigade hier et aujourd’hui.
Il saute aux yeux que depuis le début des années 2000 il y a une rotation plus rapide des personnels. Comme dans toutes les professions l’organisation du travail évolue et les missions changent.
Les gendarmes sont des militaires, profondément attachés à ce statut que la réforme de 2009, en les rattachant au Ministère de l’Intérieur, n’a pas modifié. La condition militaire en 1950 et celle de 2021 sont différentes en termes de disponibilité et de congés en particuliers, dans la manière de travailler… Les casernes qui n’étaient pas toujours très confortables ont le plus souvent été transformées en pavillons individuels. Les astreintes qui revenaient très souvent, les amplitudes de travail qui dépassaient souvent 12 heures, les réveils en pleine nuit… sont des conditions que ne connaissent pas celles et ceux pour qui le règlement actuel précise que, dans toute la mesure du possible, la journée de travail doit se dérouler entre 7 heures et 18 heures, et la durée hebdomadaire moyenne du travail ne doit pas excéder trente-huit heures. De même le mode de calcul des 45 jours de permissions annuelles, calculé sur une semaine de cinq jours (hors samedi et dimanche), a pour effet d’octroyer 9 semaines de vacances.
Sil est militaire et qu’à ce titre le gendarme rempli des missions militaires (police militaire, concours aux autorités militaires, renseignement, protection…) il remplit deux autres missions : celle de police judiciaire qu’il effectue sous le contrôle du parquet et des juges d’instruction et celle de police administrative sous l’autorité du préfet et des autorités administratives.
La recherche et l’exploitation du renseignement est présente dans les trois missions mais elle ne s’effectue plus tout à fait de la même manière. La numérisation de l’information a fait de l’ordinateur l’outil quotidien du gendarme des années 2000. Il suit les déplacements des suspects en « épluchant » les listings des fournisseurs d’accès au téléphone ou les images des nombreuses caméras installées dans les rues et les magasins. Le développement du numérique, qui n’en est encore qu’à ses débuts, s’il est une source d’information est également, et de plus en plus, une source d’agression, d’attaques avec la cybercriminalité.
Le gendarme des années 1950 devait interroger les gens d’où sa présence longue sur un territoire « où le gendarme savait tout » comme me le disait un ancien gendarme. Rien de ce qui se passait à la campagne n’échappait à la vigilance des habitants. Dans un village où tout le monde se connaissait, où les mêmes familles vivaient depuis des décennies le moindre évènement était noté, rapporté…
Ajoutons depuis le début des années 1960, l’accroissement considérable de la circulation automobile avec les infractions et les accidents qui en découlent a induit une mission d’assistance et de secours nouvelle . Dans certaines zones elle qui a nécessité la création d’unités spéciales comme les Pelotons de Gendarmerie en Haute-Montagne (PGHM).
Du fait du niveau scolaire plus élevé des gendarmes, tous bacheliers, la hiérarchie monte en grade. Pendant les années 1950-1960 le commandant de brigade était maréchal des logis chef, depuis 1970 il est adjudant ou adjudant-chef.
Dans un monde qui bouge rien n’est jamais fini et de nouveaux dangers apparaissent comme la drogue dans les plus petits villages de nos campagne, certains comportements cachés ou ignorés ne le sont plus comme les violences aux femmes, les abus sexuels… Ceci a donné de nouvelles taches d’investigation et d’enquête et des nouvelles missions comme la sensibilisation des collégiens mais aussi des familles.
Le gendarme des années 1950 n’avait pas le baccalauréat alors qu’il est exigé pour le jeune qui veut passer le concours d’entrée en gendarmerie ( ce qui n’est pas le cas pour les gendarmes auxiliaires volontaires). M. FAYE m’a expliqué qu’après une période dans l’armée où il était sergent il s’est présenté à la brigade d’Eymoutiers et après un entretien avec le commandant il a eu à faire une dictée, des exercices de mathématiques et une rédaction. La moralité des candidats était plus importante que leurs connaissances littéraires ou scientifiques et comme on connaissait non seulement les parents mais aussi les grands parents, les amis, la compagne il était facile de se faire une idée des qualités ou des défauts du jeune qui se présentait.
Il était courant de dire, jusqu’aux années 1970, que la famille du gendarme était la gendarmerie. Certains comparaient leur métier à une vocation. En dehors des engagements religieux on le disait d’autres métiers comme ceux de médecin ou infirmière… mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. mais être gendarme n’est pas un métier comme les autres, c’est un engagement.
Pour avoir une idée de l’activité de la brigade de Nexon je reprends les grandes lignes du procès verbal publié dans le bulletin municipal pour les années 1988, 1989 et 1991.
ACTIVITES DE LA BRIGADE DE GENDARMERIE DE NEXON EN 1988
Effectif moyen : 3,2 / 6
Nombre d’heures d’activité journalière : 8,14
Crimes et délits de police judiciaire constatés : 116 dont 86 élucidés
Personnes mises en cause par indices de culpabilité : 61
Personnes présentées au Parquet et écrouées : 2
Personnes recherchées, découvertes par l’unité : 12
Vérification d’identité de personne : 686
Vérification de véhicules : 205 dont faisant l’objet de recherches : 9 personnes – 3 véhicules
Infractions au Code de la Route constatées : 7 délits – 49 contraventions dont 11 étaient susceptibles de donner lieu à retrait de permis de conduire
Enquêtes traitées : 245 judiciaires – 241 administratives – 83 militaires pour un total de 569 enquêtes.
causes : 1 vitesse excessive – 2 circulation à gauche – 1 influence de l’alcool – 2 changements de direction sans précaution – 1 dépassement dangereux – 2 autres causes infractionnelles : 1 dû aux intempéries – 1 causes indéterminées.
Nombre d’heures consacrées à la sécurité publique générale : 4.489 dont 1.126 de nuit
Il est à noter une recrudescence assez importante des vols et plus particulièrement dans les résidences secondaires et maisons d’habitation.
ACTIVITES DE LA BRIGADE DE GENDARMERIE DE NEXON EN 1989
Au cours de l’année 1989, la Brigade a constaté par procès-verbal :
1 crime au sens donné par le Code Pénal (tentative de hold-up à la Caisse d’Epargne le 13 octobre). L’enquête se poursuit pour retrouver le ou les auteurs de ce méfait ;
68 délits dont 62 ont été solutionnés (vols – escroqueries, abus de confiance, etc…) ;
102 délits et contraventions au Code de la Route et notamment 5 délits de fuite, tous solutionnés et 5 conduites sous l’empire d’un état alcoolique ;
145 procédures dites de renseignements judiciaires, soit d’initiative pour relater des faits particuliers à porter à la connaissance du Procureur de la République, soit sur réquisitions de ce magistrat ;
20 accidents corporels de la circulation routière qui ont fait 27 blessés, ce qui double les accidents par rapport à 1988. Il est à noter – une étude approfondie a été faite – que 14 de ces accidents mettent en cause des conducteurs de la circonscription ou des communes environnantes et que leur responsabilité semble être engagée. Je nommerais cela le « délit d’habitude ou de routine ».
Le total des procédures est de 420.
ACTIVITES DE LA BRIGADE DE GENDARMERIE DE NEXON EN 1991
En 1991, 48 vols se décomposant en 1 vol avec violences, 18 cambriolages et 29 vols divers ont été constatés. La première affaire (qualifiée « crime » par le Code Pénal) n’a pas été solutionnée à ce jour. 11 cambriolages et 11 vols divers ont eu une issue favorable. Par ailleurs 3 affaires de recel consécutives à des vols ont vu leurs auteurs découverts. Si les vols de toute nature se maintiennent au même niveau, les cambriolages continuent à progresser. Ils sont le fait de bandes organisées sévissant sur plusieurs départements. Les unités de recherches du groupement de la Haute-Vienne poursuivent les investigations sans relâche, en collaboration avec les brigades.
(1990 : 56 vols dont 14 cambriolages – 38 solutionnés dont 8 cambriolages).
54 autres délits (121 en 90) dont un éventail comprenant les escroqueries, les abus de confiance, des faux et usages de faux, le non-paiement des appels téléphoniques anonymes, des outrages, des coups et blessures volontaires, des violences sur des citoyens chargés d’un Ministère, défaut de carnet de circulation, ont été constatés. 60 ont été solutionnés (différence provenant du traitement d’affaires avec origine en dehors du canton).
Seulement une vingtaine de chèques sans provision ont été traités par la Brigade, le Parquet du Procureur de la République recevant maintenant directement les plaintes qui transitaient auparavant par la Gendarmerie.
279 procès-verbaux de renseignements judiciaires ont été établis (261 en 90). Il s’agit de procédures faites sur demande directe des Magistrats du Parquet mais aussi d’initiative.
8 accidents de la circulation routière ont nécessité l’intervention de la Brigade. Ils ont fait 3 blessés graves et 9 blessés légers. (En 90 : 13 accidents : 10 blessés graves et 6 blessés légers).
1 seul accident dû à l’alcoolémie, 2 à la vitesse, 3 à la non observation de la signalisation STOP, 1 à l’état de l’usager (malaise) et enfin 1 pouvant être imputé à un refus de priorité mais tous mettent en cause des conducteurs du canton ou des communes limitrophes, responsables de l’accident. Si une diminution des accidents est constatée, l’action de la Brigade n’y est certainement pas étrangère avec une chasse impitoyable des mauvais conducteurs notamment au niveau de l’alcoolémie. (21 infractions relevées en 90, 8 en 91) entraînant des suspensions de permis de conduire pour des durées relativement longues.
160 infractions ont été relevées (169 en 90).
Quelques anecdotes, à poursuivre …
Il arrive qu’au cours de leur carrières les gendarmes aient à gérer des situations qui n’existent plus ou qu’ils aient à intervenir pour des faits divers amusants.
Ainsi Dominique LENOIR, à Nexon de 1974 à 1980, se souvient du rituel d’ouverture des foires pour lesquelles les gendarmes devaient veiller à ce que les transactions ne débutent pas avant la sonnerie de la cloche.
Toujours a l’occasion d’une foire, un taureau qui au sortir de la bascule s’échappe au lieu de monter dans la bétaillère. Il fallut aller chercher le vétérinaire, Jean ATZEMIS, pour qu’avec une fléchette tirée avec son fusil à air comprimé il endorme l’animal.
Une autre fois, les gendarmes interviennent pendant la messe que célébrait l’abbé REDOR ayant été prévenus du cambriolage qui se déroulait dans le presbytère. Mais la vigilance du garagiste LASPEYRAS avait permis l’interpellation du voleur avant que curé et gendarmes arrivent sur les lieux du délit.
le 1er aout 1914 la France décrète la mobilisation générale et le 3 aout l’Allemagne déclare la guerre à la France. Des lors les gendarmes participent au collage des affiches publiant l’ordre de mobilisation et organisent le départ des mobilisés vers leurs point de rassemblement. En même temps ils recherchent les insoumis et les déserteurs dont le nombre est faible en aout, de l’ordre de 1,5 % des mobilisés alors que l’état-major prévoyait un taux de 10 %. Les insoumissions et les désertions augmentèrent avec la durée de la guerre et la dureté des combats sur la ligne de front. Pendant la durée de la guerre la gendarmerie a réalisé 66 678 arrestations de déserteurs. Peut-être y en a t’il eu à Nexon? Les gendarmes assurèrent aussi les réquisitions du bétail, des matériels, des véhicules et des fournitures nécessaires aux militaires.
Mais les gendarmes furent également mobilisés. Les plans prévoyaient l’envoie aux armées de près de 4 000 gendarmes prévôtaux pour assurer le maintien de l’ordre et la police militaire. Pour cela chaque brigade devait envoyer de un à trois hommes, ce qui les affaiblissaient et rendaient difficile leurs missions sur le territoire.
Le recensement de 1916 n’ayant pas eu lieu en raison de la guerre on retrouve le noms des gendarmes de la brigade de Nexon à l’occasion du recensement de 1921. Il sont toujours cinq, logés avenue de la gare.
En 1921, le commandant de brigade est le maréchal des logis Antoine SOUBRAME, 47 ans et son épouse Anaïs, 41 ans. Les trois gendarmes actifs sont :
-Pierre CHAMARAT, 37 ans et son épouse Anna, 33 ans.
-Jean RICOUX, 33 ans et son épouse Marie, 31 ans.
-Jean DUPERIER, 43 ans, et son épouse Anne, 40 ans.
il y a un retraité, Léonard BREILLOUT, 63 ans et son épouse Jeanne, 68 ans.
la moyenne d’âge est de 40 ans. Aucun enfant ne vit à la gendarmerie.
Les gendarmes à Nexon en 1921. Recensement de 1921. Archives départementales de la Haute-Vienne
En 1923 , Pierre CHAMARAT qui était chef intérimaire est nommé titulaire à la brigade de Solignac et le gendarme SARDAINE arrive à Nexon.
Le Populaire 19 avril 1923
Le Populaire 25 septembre 1923
En 1926 il sont toujours quatre gendarmes présents à la brigade mais il n’y a pas de chef :
-Joseph SARDAIGNE, 28 ans, son épouse Elise, 27 ans et leur fille Marguerite qui vient de naitre.
-Jean DUPERIER déjà présent en 1921 mais sans son épouse.
-Jean BARNY, 44 ans et son épouse Jeanne, 37 ans.
-Louis NANOT, 27 ans et Yvonne, 25 ans, qu’il a épousée à Blond le 30 juin 1923 .
En 1931, un ancien gendarme à la retraite, Léonard BREILLOUT et son épouse, ne logent plus à la caserne comme en 1926 mais à quelques maison, toujours avenue de la gare.
A la caserne le chef est Léonard ROUFFANCHE, 38 ans, son épouse Marie Louise, 30 ans, et leurs trois enfants, Henri, 11 ans, Joseph, 9 ans et Odette, qui vient de naitre. Le chef ROUFFANCHE était le 13ème d’une famille de 16 enfants. Sa première épouse, Marguerite MASBATIN est décédée à 23 ans, deux ans après leur mariage. Il a épousé en deuxièmes noces Marie-Louise MASBATIN.
Léonard ROUFFANCHE a été décoré de la médaille militaire, parfois appelée Légion d’honneur du sous-officier. Cette décoration a été créée pour les soldats qui ne sont pas officiers par Louis-Napoléon BONAPARTE le 22 janvier 1852, quelques semaines après son coup d’Etat, pour s’attirer le soutien des officiers qui n’acceptaient pas de partager la Légion d’Honneur avec la troupe.
JO du 11 juillet 1929, page 7802.
Léonard ROUFFANCHE est décédé au Vigen le 9 mars 1968.
Les quatre gendarmes sont:
-Louis BRUT, 30 ans, son épouse Elisabeth, 25 ans et leurs deux enfants, Denise, 2 ans, née à Nexon et Roger, 1 an, né également à Nexon.
-Joseph TRUFFY, 29 ans, son épouse Adrienne, 34 ans, et leurs deux enfants, Marguerite, 5 ans, et Jean, 2 ans.
-Alphonse ROUQUETTE, 41 ans et son épouse Eugénie, 44 ans.
-Pierre Louis BARNY, 49 ans, et son épouse Jeanne, 42 ans.
Il y a cette année, sept enfants à la caserne et la moyenne d’âge des gendarmes est de 37,4 ans.
Le Populaire 6 janvier 1931.
En 1936 le chef de brigade est Louis NANOT, 37 ans, avec son épouse Yvonne, 33 ans.
Il y a quatre gendarmes à la brigade:
-Pierre BARNY, 54 ans, déjà présent en 1931avec son épouse.
-Alphonse ROUQUETTE, 46 ans, également présent en 1931 avec son épouse.
-Louis BRUT, 35 ans, déjà présent en 1931, avec son épouse et ses deux enfants.
-Ernest LEVEQUE, 33 ans, son épouse Marguerite, 31 ans, et leurs deux fils, Guy, 8 ans et Jean 6 ans.
La moyenne d’âge est de 41 ans, en augmentation du fait que 3 gendarmes sur 5 étaient déjà à la brigade en 1931.
La gendarmerie pendant la deuxième guerre mondiale.
En 1941 du fait de la guerre il n’y a pas eu de recensement.
En 1940, c’est par la volonté des Allemands que la gendarmerie a été conservée. Elle leur permettait, en effet, de surveiller la population, d’abord dans la zone occupée jusqu’en novembre 1942 puis sur toute la France ensuite. Jusqu’en 1942 les gendarmes, quelque soit leur grade, obéissait au Gouvernement de Vichy mais a partir de 1942 commencent a se poser des questions de conscience a tous les niveaux de la hiérarchie. mais c’est principalement après le débarquement que des gendarmes vont rejoindre la résistance.
La police, dont l’organisation était complexe, comme la gendarmerie ont joué un rôle important pendant les rafles. Dans les zones rurales les gendarmes devaient tenir a jour la liste des populations que surveillait le gouvernement : juifs étrangers, républicains espagnols, tziganes, réfugiés indigents, français restés fidèles aux organisations et partis dissouts… Je parlerai plus particulièrement de la gendarmerie pendant cette période lorsque je traiterai la Seconde Guerre Mondiale et plus particulièrement le camp de Nexon.
Au début de la guerre le chef de brigade est le maréchal des logis Louis NANOT. Il sera nommé adjudant le 10 mars 1941. Les quatre gendarmes sont Louis BRUT, Ernest LEVEQUE, René RADIX et Alphonse ROUQUETTE, ce dernier est présent depuis au moins 1931 et BRUT depuis 1936.
En décembre 1940 le gendarme RADIX quitte Nexon, il est remplacé par Philippe GRELLET.
En 1941 BRUT et LEVEQUE partent et sont remplacés par Joseph OLMEN qui restera à Nexon jusqu’au mois de janvier 1945, et par Jean THEILLOUT qui reste à Nexon jusqu’en octobre 1942.
Le 6 avril 1941, le maréchal des logis-chef Henri PAIN arrive à Nexon qu’il quitte le 9 octobre 1942. Il est remplacé par le maréchal des logis chef Bertin MAGNOL qui restera à Nexon jusqu’au 15 avril 1944.
L’Ouest-Eclair 14 aout 1929
Il se disait que le chef MAGNOL était tellement sévère qu’il était détesté par la population. Pour montrer leur exaspération des paysans l’ont enfermé quelques heures dans une étable à cochons. Mais de ce fait il n’y a pas de traces officielles.
En juin 1941 arrivent les gendarmes Louis BERTOUX et Emile FAYE. Le premier restera jusqu’en aout 1945 et le second jusqu’en mai 1945. En décembre 1941, Roger MESNARD est nommé à Nexon où il reste jusqu’en mai 1943.
En octobre 1942, en même temps que le chef MAGNOL, arrive le gendarme Paul GAUDY . Il restera 6 ans à Nexon.
L’année 1943 verra quatre nouvelles arrivées : Roger MANDET du 8 mars 1943 au 9 aout 1945, André ROBERT du 10 juin 1943 au 31 juillet 1946, André CELERIER du 11 juin 1943 au 31 mai 1959 soit 13 ans à Nexon et le Gaston PRILLEUX 12 novembre 1943 au 30 avril 1945 .
Le 5 mai1944, arrivée du maréchal des logis chef Joseph GRANET qui reste 8 mois à Nexon. cette même année arrivent également deux gendarmes, Fernand DEMICHEL qui reste à Nexon de janvier 1944 à octobre 1945, et René DUCOURTIEUX de mai 1944 à avril 1948. Il reviendra à Nexon en 1952.
Du 27 juin au 25 novembre 1944 une quinzaine de textes organisent le retour de la gendarmerie aux structures de 1939, fixent le cadre de l’épuration et de la réintégration des officiers ayant fait l’objet s’une décision d’élimination… Ces textes n’ont pas touché les gendarmes en poste à Nexon.
En 1945 on note les arrivées du maréchal des logis chef Gustave DEVERNAY qui passe 17 mois à Nexon, des gendarmes Georges PECOUX qui reste 10 mois et Henri RICARD qui arrive le 17 septembre et quitte Nexon le 31 mars 1958.
La période 1940-1945 se caractérise par un fort mouvement de personnels à la brigade. Certains restent quelques mois mais d’autres comme Henri RICARD passent 13 ans à la brigade ou René DUCOURTIEUX qui, revenu à Nexon, y termine son activité et, à la retraite, s’y installe définitivement.
Durant cette période troublée que fut la seconde guerre mondiale la gendarmerie n’a pas été sans reproches. Fonctionnaires de l’Etat, les gendarmes appliquaient les directives du Gouvernement, certains avec zèle d’autres avec laxisme, certains étaient de vrai collabos, d’autres des résistants. Mais on ne peut pas séparer l’action de la gendarmerie de celle de la police et de la milice. Un énorme travail a été réalisé au niveau français par Jean-Marc BERLIERE dans son important ouvrage de 1392 pages, « Polices des temps noirs, France 1939-1945 », publié chez Perrin en 2018. Il met un « s » à Polices pour montrer la complexité des forces de sécurité, la spécialisation des différents corps : la Garde des communications (GR), la Garde du Maréchal PETAIN, les Groupes Mobiles de réserve (GMR), la Milice, le Parti Populaire Français et son service d’ordre (SO), les Polices Régionales d’Etat, les Renseignements Généraux, le Service d’ordre légionnaire (SOL), le Service de Police anticommuniste (SPAC), le Service de répression des menées antinationales (SRMAN), le Service de Police des sociétés secrètes (SPSS), la Surveillance du territoire et bien sur la gendarmerie. A la Libération il y eu des policiers et des gendarmes exécutés, de l’épuration, mais aussi, a contrario, 68 policiers et gendarmes qui reconnus « justes parmi les nations » par l’Institut Yad Vashem pour avoir évité que des centaines de personnes soient déportées…
Dès l’armistice, la gendarmerie française se comporte comme l’administration française et participe à la politique de collaboration avec l’Allemagne décidée par le régime de Vichy. De sa direction jusqu’à sa plus petite brigade réalise sa mission de maintien de l’ordre et de surveillance du territoire. Formé à l’obéissance le gendarme a du mal à déroger à ce principe. Mais dès la fin de l’année 1942 et surtout au début de l’année 1943 le devoir d’obéissance ce fait plus souple. Et c’est devant le faible résultat de leur action qu’en 1944 la Militärbefehlshaber in Frankreich (MbF) prend la main dans la lutte contre les maquis et que la gendarmerie passe au second plan.
A la place du laxisme dans l’application des ordres va prendre de véritables désobéissances. Après le débarquement le maquis devient peu à peu le responsable de l’ordre. la relation entre gendarmerie et maquis est complexe. La peur du gendarme a sans aucun doute poussé des réfractaires à se cacher et rejoindre le maquis. le gendarme qui « laisse faire » facilite le développement du maquis. C’est l’idée développée par Emmanuel CHEVET dans sa thèse de doctorat « Gendarmerie et maquis sous l’Occupation en France, 1943-1944 : force est faiblesse » soutenue à Dijon en 2011.
En Haute-Vienne un fait est connu, celui de la brigade motorisée de gendarmerie de Mont-Louis (Pyrénées-Orientales). Commandée par le maréchal des logis chef BRECHIN et composée des gendarmes MUNIER, BLANCHARD, RIBATET, SEURIN, LIGUEX, CHARTON et BOUTHOL cette brigade a quitté Mont-Louis le 20 ami 1944 pour la Corrèze ou elle devait assurer des missions de maintien de l’ordre. Le 6 juin 1944 elle quitte Brive pour rejoindre Limoges. Arrivée à Magnac Bourg la brigade est arrêtée par un groupe du maquis de GUIGOUIN. Là, la brigade décide d’intégrer le maquis. Lors de la bataille du Mont Gargan, le gendarme MUNIER fut capturé par les allemands et exécuté sommairement.
La brigade de gendarmerie de Nexon n’a subit ni sanctions par le gouvernement de Vichy, ni reconnaissance par la résistance pour avoir participé activement à ce mouvement. Nous verrons dans un autre chapitre le rôle des policiers et des gendarmes au camp d’internement de Nexon.
La gendarmerie a été créée par la loi du 16 février 1791 en remplacement de la maréchaussée. Loi relative à l’organisation de la Gendarmerie nationale est promulguée le 29 avril 1792.
La loi prévoit la création de 1560 brigades et leur répartition sur le territoire. La Haute-Vienne est dotée de 15 brigades et de 9 officiers. Nexon ne figure pas dans la liste, Saint-Yrieix, avec un lieutenant, et Chalus sont les brigades de l’arrondissement.
La loi du 28 germinal an VI (17 avril 1798) précise que « le corps de la Gendarmerie nationale est une force instituée pour assurer dans l’intérieur de la République le maintien de l’ordre et l’exécution des lois ».
Durant tout le Premier Empire, la Gendarmerie, en manque d’effectifs et mal formés, impose difficilement son autorité. Épurée sous la Restauration, elle est réorganisée par l’ordonnance du 29 octobre 1820, en 24 légions divisées en compagnies.
Un arrêté ministériel du 20 mars 1832 rend le port de la moustache obligatoire pour tous les militaires mais deux mois plus tard cette obligation ne s’applique plus aux gendarmes. Cette décision est très mal perçue et soulève un véritable tollé. Cependant il faudra attendre 1841 pour que les gendarmes aient de nouveau l’obligation de porter la moustache. Cette obligation perdurera jusqu’en 1933. Cette moustache, comme le bicorne, a contribué à fixer l’image des gendarmes dans l’imaginaire des français.
Le Petit Journal, 13 septembre 1896.
Quand a été crée la brigade de Nexon ? L’Établissement central d’administration et de soutien de la gendarmerie nationale (ESCAGN) interrogé n’a pas trouvé les documents créant la brigade de Nexon. La loi du 29 juillet 1850 fixant l’objectif d’une brigade par canton il est certain qu’au moins à cette date Nexon disposait d’une brigade.
En fait c’est bien plus tôt que la gendarmerie a été installée à Nexon. En effet les archives départementales de la Haute-Vienne possèdent les listes nominatives des recensements de la population depuis 1836. En recherchant dans ces listes j’ai trouvé les noms des gendarmes de Nexon et de leur famille dans le registre de 1836 et dans les suivants. J’en donnerait les noms un peu plus loin. On a donc la preuve que la brigade de gendarmerie de Nexon a été crée avant 1836 mais il manque encore la date précise de sa création.
La chaine hiérarchique entre le Ministre et les brigades a changé au rythme des réformes ministérielles. Ainsi la brigade de Nexon a été rattachée à Saint-Yrieix, Rochechouart et Limoges.
Ainsi par la loi du 24 juillet 1873 qui divisait la France en 18 régions, la Haute-Vienne appartenait à la 1ère subdivision de la XIIe Région et Nexon à la 1ère subdivision.
Les débuts de la Troisième République sont surtout marqués par la question du maintien de l’ordre et la Gendarmerie a fortement été mobilisée lors des grèves et des inventaires des biens du clergé.
Le 21 mars 1904, une petite révolution dans l’uniforme du gendarme : le képi remplace le bicorne.
Quelques interpellations et actes de courage des gendarmes de Nexon entre 1860 et 1900.
La presse rend compte des nominations des officiers généraux mais rarement des gendarmes. Aussi la gendarmerie a créé ses propres journaux. Le Gendarme (1897-1913), Journal de la Gendarmerie, L’Écho de la Gendarmerie (1887 -), L’Avenir de la Gendarmerie, Le phare de la gendarmerie (1909), Le progrès de la gendarmerie, organe de défense des intérêts de la gendarmerie et de la garde républicaine. (1911-), Journal de la gendarmerie de France (1839-1849), Gendarmerie nationale et De la gendarmerie, 1839-1920…
Une tâche importante des gendarmes est la recherche des délinquants et leur interpellation. En juillet 1883 un hommage est rendu aux gendarmes de Nexon pour avoir arrêté un voleur à Charroux à partir d’un simple signalement.
Le Courrier du Centre 28 juillet 1883
L’année suivante, les 4 mars et 5 avril 1884 Le Courrier du Centre rend compte de deux arrestations de deux inculpés :
Le Courrier du Centre, 4 mars et 5 avril 1884
En 1891, c’est la perspicacités des gendarmes de Nexon qui fait avancer l’enquête sur le crime de Gorsas :
le Courrier de centre 3 aout 1891
L
Mais les missions de la gendarmerie ne se limitent pas à la recherche et à l’arrestation des délinquants. Le décret du 1er mars 1854, indique que le devoir de l’Arme est d’agir envers « toute personne qui réclame son secours dans un moment de danger » et précise que « l’une de [ses] principales obligations : veiller à la sûreté individuelle » et ajoute, notamment en cas d’incendie.
La plus grande partie des chroniques d’actualité du Journal de la Gendarmerie, lancé en 1839, est consacrée au récit des « belles actions » de gendarmes sauveteurs. Sur les 400 militaires, qui, en moyenne, sont cités à l’ordre de la légion, un tiers environ sont récompensés pour des enquêtes menées à bien, des arrestations dangereuses et des opérations de maintien de l’ordre difficiles. Les autres, une grosse majorité, sont distingués pour des actions de secours, parmi lesquelles la maîtrise d’animaux emballés devance largement le sauvetage des noyés et la lutte contre l’incendie.
C’est ainsi qu’a Nexon, le dimanche 30 décembre 1860, un cheval qui mangeait de l’avoine a été affolé par la foule qui sortait de l’église. Il s’est enfui au risque de blesser beaucoup de monde aussi le gendarme RAMA s’est élancé sur lui et lui saisissant la tête il a pu l’attacher.
Le Courrier du centre 31 décembre 1860
Mais si des animaux peuvent s’échapper et des chevaux s’emballer, les incendies sont une menace permanente dans une société où les murs sont en torchis et beaucoup de toitures en chaume. Vite prévenus par les habitants les gendarmes sont les premiers représentants de l’autorité arrivés sur les lieux. Leur rôle est d’autant plus important que les pompiers restent très rares dans les campagnes, mal formés et inégalement équipés. Leur mission, telle que la définit le décret de 1854 récapitule « [ordonner] toutes les mesures d’urgence », « sauver les individus en danger », « requérir le service personnel des habitants », « empêcher le pillage des meubles et effets évacués », enquêter sur les causes du sinistre, arrêter les suspects éventuels.
Le Petit Journal 19 janvier 1896
Lors d’un incendie qui a éclaté à Nexon dans la nuit du 7 janvier 1876, le gendarme à cheval GODON Jean Baptiste de la brigade de Nexon et trois autres collègues ont fait preuve de courage pour sauver une petite fille âgée de 2 ans qui était couchée dans son berceau, et pour retirer une somme de 800 francs enfermée dans un meuble d’une chambre en feu dont le plafond était près de s’effondrer.
Cet acte de bravoure leur a valu plusieurs citations.
Le Courrier du Centre 11 janvier 1876
Une demande de médaille d’honneur faite en faveur du gendarme GODON a été transmise par le ministre de la guerre à son collègue de l’intérieur. — Cette médaille lui a été accordée avec une citation à l’ordre du corps d’armée « pour le courage qu’il a déployé dans un incendie, à Nexon, et dans lequel il a, au péril de sa vie et en se blessant lui-même, sauvé un enfant de deux ans, abandonné par sa mère malade, et être retourné un instant après dans la même chambre pour sauver une somme de 800 fr. qui était tout l’avoir de celle pauvre femme. »
GRADEPOST, gendarme à Bort (Corrèze), le 20 janvier 1875 est mis à l’ordre de la légion et du 12° corps d’armée pour s’être signalé par son énergie, son entrain et son intelligence dans un incendie qui a eu lieu à Nexon (Haute-Vienne), où il se trouvait en permission.
DEFRENE, gendarme à Nexon, est le 31 juillet, mis à l’ordre de la légion pour le zèle et le grand dévouement qu’il a déployés dans un incendie qui a éclaté à Nexon et qui aurait causé de grands ravages sans l’activité, l’énergie et le courage qu’on a mis à le circonscrire. — GODON et DUCLOUX, gendarmes, même citation.
En avril 1882 les gendarmes de Nexon interpellent arrêtent l’auteur de l’incendie d’une maison à Saint Priest Ligoure :
Le Courrier du Centre 12 avril 1882
Noms de quelques gendarmes en poste à Nexon de 1836 à 1914
En 1836, le recensement révèle qu’il y a 3 gendarmes à Nexon. Le commandant de brigade, Jean GAUTHIER, 53 ans, est brigadier. Il vit à la caserne avec son épouse Justine SARAZIN, 38 ans, et leurs cinq enfants, Olimpe, 17 ans, Estelle 10 ans, les jumeaux Henry et Victor, 6 ans, et Barbe Corinne 3 ans.
Il y a quatre gendarmes :
-Antoine CHEVALIER, 45 ans et son épouse Françoise TIONET, 45 ans.
-Vincent FLOIRAT, 45 ans et Scolastique CHAUMARD, 45 ans, son épouse.
-Louis THIRION, 56 ans et son épouse Marie LESCURAS, 50 ans.
-François MATHIEU, 35 ans, son épouse Joséphine GAUDIER, 28 ans et leurs deux filles Aménoïde 10 ans et Victorine 5 ans.
Recensement général 1836 – Archives départementales de la Haute-Vienne
La moyenne d’age de la brigade est élevée, le commandant à 53 ans, un gendarme à 56 ans, deux ont 45 ans et le plus jeune a 35 ans soit une moyenne de 46 ans et 10 mois.
Le 26 septembre 1839 se présente un sieur MATHIEU Jean, gendarme à cheval qui déclare fixer sa résidence à NEXON et vouloir acquérir la Nationalité Française, étant né en Bavière. Le Brigadier de Gendarmerie de Nexon se nommait LACROIX, la brigade était pourvue de chevaux.
En 1841, le brigadier est Henry LACROIX, 42 ans. Il est avec son épouse Jeanne MUSMEURE, 41 ans, leur fils Victor, 9 ans et leur nièce Françoise JENNE âgée de 11 ans.
Il y a trois gendarmes à la brigade :
-Jean François MATHIEU, son épouse Marie Joséphine GAUDIER et leurs deux enfants, Aménaide, 14 ans, et Julie, 10 ans.
-Antoine CHEVALIER, 48 ans, et son épouse Françoise TIONNET, 52 ans.
-Louis LIMOUSY, 29 ans.
Recensement général 1841 – Archives départementales de la Haute-Vienne
De 1841 à 1886 les listes nominatives des recensements de la population ne sont pas conservées aux Archives départementales de la Haute-Vienne. Cependant on peut suivre quelques gendarmes de Nexon au travers des articles de la presse qui en relatent les actes de courage, les décorations ou les nominations.
En 1866, la presse rend hommage au brigadier REBOUL, décédé encore jeune…
Le Courrier du Centre 9 aout 1866
En 1876 on retrouve les noms des gendarmes qui sont intervenus lors de l’incendie du 7 janvier de cette année évoqué plus haut : les gendarmes DEFRENE, DUCLOUX, DUPUY et GODON et le brigadier RASTOUIT.
On trouve également les noms des gendarmes récompensés par la Société des chasseurs de la Haute-Vienne. Celle-ci honore les gendarmes et les gardes champêtres qui ont œuvré en faveur de la chasse. Les chasseurs sont particulièrement reconnaissants aux gendarmes pour les interpellations de ceux qui chassent sans permis ; ces délits sont fréquemment rapportés par la presse.
En 1882 :
Le Courrier du Centre 26 aout 1882
En 1886, le commandant est le brigadier Jean ESCURE, âgé de 40 ans. Il est avec son épouse Marguerite BELLIGOU, 35 ans, et leurs deux enfants, Jean, 12 ans et Marie Louise 4 ans.
Il y a, à la brigade, quatre gendarmes :
Louis GODON, 38 ans, son épouse Marie CAMBREZY, 30 ans et leur fille Marie, 6 ans.
Antoine FROMENTIN, 35 ans, son épouse Marie MICHELOT, 29 ans et leurs deux filles Alphansa 7 ans et Marie 5 ans.
Pierre ROIG, 30 ans, son épouse Josèphe PARES, 21 ans, et leur fille Marie Jeanne, 16 mois.
Georges MARTINET, 35 ans, Marie Louise ARNAUD son épouse, 27 ans, et leur fille Marie âgée de 8 ans.
Le 24 mai 1889, l’Assemblée générale de la Société des Chasseurs de la Haute- Vienne décerne sa médaille d’argent au brigadier Jean ESCURE et aux gendarmes François DECHAMBRE et Pierre ROIG de Nexon. Le gendarme Georges MARTINET recevra la médaille de bronze.
La brigade en 1891.
Le brigadier est toujours Jean ESCURE et il est avec son épouse et ses deux enfants.
Il y a quatre gendarmes :
Antoine FROMENTIN, âgé de 40 ans avec son épouse Marie MICHELET âgée de 34 ans et leurs trois enfants Alphonse 12 ans, Marie 10 ans et Albert 2 ans.
François DECHAMBRE, 35 ans, avec son épouse Anne FRUGIER, 26 ans, et quatre enfants, Camille-Françoise, 8 ans, Alice 4 ans, Hippolyte 3 ans et Noémie 1ans.
Jean BONET, 35 ans et son épouse Marie CONSTANT, 27 ans.
Léonard BREILLOUX, 33 ans, son épouse Jeanne BAYLE, 27 ans, et deux enfants Joseph, 7 ans et Rose, 3 ans.
La moyenne d’âge est de 36,6 ans.
Le 28 décembre 1891 le brigadier à pied DUPUY, de Ruffec (Charente) est nommé à Nexon.
Le 3 juin 1892 les gendarmes Jean BONNET et Léonard BREILLOUX reçoivent la médaille de bronze de la Société des Chasseurs de la Haute-Vienne
Mutations du 28 décembre 1894 : Le brigadier à pied DUPUY quitte Nexon pour Allassac en Corrèze, brigade créée le 15 février 1895 ; Le gendarme à pied MOREAU est nommé brigadier à pied à Nexon.
Par décision ministérielle du 9 juin 1894, Léonard BREILLOUT, gendarme à pied à Nexon, est nommé brigadier à pied à Barbezieux, en remplacement du brigadier DESFARGES, décédé.
La Charente, 22 juin 1894
Mutations d’octobre 1895 : Le maréchal des logis à pied DELAGE, de Saint-Laurent-sur-Gorre à Nexon, devenu poste de maréchal des logis.
La brigade en 1896 : le commandant de la brigade est le maréchal des logis Louis DELAGE, 46 ans avec son épouse Marie DUFOUR et trois enfants Clémence 17 ans, Ferdinand 11 ans et Raoul 9 ans.
Il y a quatre gendarmes :
Antoine FROMENTIN qui était déjà dans la brigade en 1891avec son épouse et leurs trois enfants.
François DECHAMBRE également présent en 1891 avec son épouse et leurs quatre enfants.
Léonard LAFON, 46 ans, son épouse Anne SATO, 38 ans et leurs deux enfants Blanche 16 ans et Françoise 5 ans.
Jean BONNET, 40 ans, et son épouse Marie CONSTANT, 31 ans.
La moyenne d’âge de la brigade a augmenté et passe à 43,4 ans.
Décret du 8 juillet 1896 : Le gendarme GODON, 27 ans de service, est retiré à Nexon.
20 juin 1900 : Le brigadier à pied GAUTHIER, maréchal des logis à pied, est nommé à Nexon.
25 juin 1900 : le maréchal des logis à pied PAULY, de Carlux (Dordogne), passe à Nexon
La brigade en 1901 : le commandant de brigade est le maréchal de logis Lucien PAULY. Il est âgé de 43 ans et habite avec son épouse, Louise BARD âgée de 38 ans.
Il y a dans la brigade 4 gendarmes :
Antoine FROMENTIN, déjà présent en 1891 et 1896 avec son épouse et deux enfants, Marie qui a 20 ans et qui est couturière et Albert 12 ans.
François DECHAMBRE, 45 ans, avec son épouse Anne FRUGIER, 36 ans et 3 enfants, Françoise, 14 ans, Hippolyte 13 ans et Renée 11 ans.
Léonard LAFON, déjà présent en 1896 avec son épouse Anne et leur fille Françoise.
Jean BONNET et son épouse Marie CONSTANT, présents en 1896.
La moyenne d’âge de la brigade a encore augmenté pour s’établir à 48 ans ; ceci est dû au fait que deux gendarmes ont plus de 50 ans et que deux gendarmes sont présents depuis au moins dix ans à la brigade.
Recensement de 1901, Source : Archives départementales de la Haute-Vienne
En 1903 la Société des chasseurs de la Haute-Vienne récompense les gendarmes Jean FEVRIER et Pierre CHEVALIER de la médaille de bronze. GORDON, l’ancien gendarme qui a pris sa retraite, est devenu garde à Nexon. Il reçoit la médaille de bronze. (Le Courrier du Centre 14 aout 1903).
Pour les exercices 1905-1906 la Société centrale des chasseurs décerne la médaille d’argent 2eme classe au maréchal des logis BREILLOUT et aux gendarmes FEVRIER et QUILLARD.
En 1906 le commandant de brigade est le maréchal de Logis Léonard BREILLOUT, 48 ans, avec son épouse Jeanne BAYLE, et 43 ans et leur nièce Marguerite, 5 ans.
Il y a toujours quatre gendarmes :
Léonard MARQUET, 42 ans et son épouse Jeanne DOUDET, 42 ans avec leur fils Maurice, 4 ans.
Louis QUILLARD, 26 ans, et son épouse marie GUILLIN, 22 ans. Ce sont les plus jeunes gendarmes que la brigade de Nexon a connu.
Louis CALES, 41 ans et son épouse Marie MERLE, 38 ans.
Jean FEVRIER, 33 ans, son épouse Jeanne BLANCHER, 27 ans et leurs deux enfants, René, 4 ans et Germaine, 1 an.
Par rapport à 1901 la brigade a été totalement renouvelée et la moyenne d’âge tombe à 36,6 ans.
Le Courrier du Centre 22 aout 1905
Pour l’année 1907, la Société centrale des chasseurs décerne au gendarme FEVRIER la médaille argent 1ere classe et au gendarme LALOI la médaille argent 2eme classe.
Par décision du Ministre de l’agriculture en date du 9 avril 1907, une plaquette et un diplôme sont attribués aux agents de l’autorité qui se sont spécialement distingués par leur zèle dans la recherche et la constatation des délits de chasse et de pêche. A Nexon sont honorés BREILLOUT, maréchal des logis de gendarmerie, et FEVRIER, gendarme.
Tableau d’avancement aout 1908 : Comme brigadier à pied le gendarme FEVRIER.
23 juin 1909, la Médaille de bronze de la société des chasseurs de la Haute-Vienne est décernée au maréchal des logis BREILLOUT, à Nexon.
En 1911 le chef est le maréchal de Logis Anatole LARGE, 41 ans, son épouse Joséphine LARGE et leur fille Adrienne 10 ans.
La brigade compte toujours quatre gendarmes :
Paul LANTINIER, 32 ans avec son épouse Marie Louise, 28 ans, et leur fille Odette 3 ans.
Léonard GENET, 32 ans, son épouse Françoise, 29 ans, et leur fils André, 5 ans.
Martial MAGNONAUD, 31 ans, son épouse Marie, 28 ans et leur fille Rachel, 3 ans.
Albert AGLAURE, 31 ans et son épouse Valérie, 31 ans.
Comme en 1906, la brigade est entièrement renouvelée et la moyenne d’âge baisse encore à 33,4 ans.
Recensement de 1911. Source : Archives départementales de la Haute-Vienne
En 1913, par décision du 9 novembre, le ministre a conféré des récompenses honorifiques pour les soins ou les médicaments donnés gratuitement, soit aux militaires de la gendarmerie et à leurs familles, soit aux chevaux de l’arme. Parmi les médecins récompensés on relève le nom du Dr. THOMAS à Nexon qui reçoit la Médaille de vermeil (délivrées après 25 années de soins gratuits).
Le 14 septembre 1996 la presse limougeaude rendait compte de ce fait divers :
Le Courrier du Centre 14 septembre 1896
Le procès qui va se dérouler quelques mois après va révéler toute la complexité de cette affaire. Le garçon et la jeune Catherine étaient amoureux mais le père de la jeune fille trouvait que le garçon n’était pas un bon parti. Il a interdit à sa fille de le revoir… et bien sur celui-ci a rencontré quelqu’un d’autre ce que la jeune fille n’a pas supporté, d’où sa vengeance.
Dans un premier temps elle a été mise en prison et son enfant est né pendant son incarcération.
La Charente 17 octobre 1896
Le procès à lieu le 16 février 1897 devant la Cour d’Assise de Limoges. La salle est comble et la tribune des dames est complète.
Le Courrier du Centre 16 février 1897
La presse a donné une large place à ce procès. Voici le compte rendu publié dans le Courrier du centre du 17 février 1897 :
COUR D’ASSISES DE LA HAUTE—VIENNE
Audience du 15 février 1897
Affaire Catherine Pradaud (Coups et blessures)
Catherine Pradaud. 21 ans, est originaire de Nexon, où elle est née le 6 octobre 1873 ; elle est cultivatrice a Sazerat. C’est une jeune femme aux traits réguliers, vêtue de noir. Un fichu de même couleur lui couvre la tête.
Elle tient entre ses bras un mignon bébé de quatre mois, joufflu et bien portant, une petite fille qui ne demande qu’à vivre et regarde de ses grands yeux étonnés cette foule qui se presse dans l’auditoire.
M. Debay, greffier, donne lecture de l’acte d’accusation, et, pendant cette lecture, l’enfant, dont l’heure du goûter est arrivée, saisit avidement l’extrémité d’un biberon que lui tend sa mère et tète.
Acte d’accusation
Le 11 septembre 1896, vers midi, la fille Catherine Pradeau se rendit dans un champ où travaillait le sieur Jean Denardou et lui lança par surprise le contenu d’une fiole d’acide nitrique. Gravement atteint au visage, à la poitrine et à l’œil droit, Denardou, malgré des soins immédiats et un long traitement, a complètement perdu l’usage de l’œil.
La victime de cet attentat avait entretenu, pendant longtemps, des relations intimes avec Catherine Pradeau.
Mais le père de la jeune fille, ne voulant pas la donner en mariage à un jeune homme sans fortune, avait fait interdire a Denardou l’entrée de sa maison.
Apprenant que, malgré sa défense, les deux amants continuaient à se voir, il avait proféré des menaces de mort contre le jeune homme, disant qu’il le tuerait, s’il le surprenait avec sa fille. L’état de grosses de cette dernière n’aurait pu modifier de si hostiles dispositions et, au mois d’août, le sieur Pradeau déclarait encore qu’il ne consentirait jamais à accepter Denardou pour gendre.
Celui-ci cependant, désespérant de le faire revenir sur sa détermination, avait cessé depuis quelque temps de fréquenter Catherine Pradeau lorsqu’il fit, à Aixe, le 15 août 1896, la connaissance d’une jeune fille qui lui plut et qu’il fit demander en mariage. Sa demande avant été favorablement accueillie, le mariage fut fixé au 19 septembre et les publications furent faites à Nexon.
Catherine Pradeau, à la nouvelle de cette union, qui ruinait ses dernières espérances, se rendit auprès de Denardou, le 8 septembre et le supplia de revenir à elle, lui disant qu’il n’avait plus à craindre le refus de ses parents. Mais le jeune homme lui répondit que son mariage avec Maria Denis était trop avancé, à l’heure actuelle, et qu’il ne pouvait le rompre.
Malgré ce refus, le sieur Pradeau fit faire le lendemain par l’entremise du voisin, une démarche auprès de Denardou dans le but de le décider à épouser sa fille.
C’est à la suite de l’insuccès de cette dernière tentative que Catherine Pradeau se porta, le 11 septembre, à la rencontre de son amant et lui jeta au visage le liquide corrosif que, dès le 8 septembre, elle avait acheté chez un pharmacien de Nexon, dans un but de vengeance.
En conséquence, la fille Catherine Pradeau est accusée d’avoir, au mois de septembre 1896, en la commune de Nexon, volontairement fait des blessures au nommé Jean Denardou, avec, ces circonstances :
1° Que lesdites blessures ont été suivies de la perte d’un œil ;
2°Que ladite Catherine Pradeau avait, avant l’action, formé le dessein d’attenter à la personne dudit Jean Denardou.
L’interrogatoire
M. le président procède à l’interrogatoire de l’accusée.
Celle-ci se lève et, pour apaiser son enfant qui commence â s’impatienter, elle le berce doucement ; vainement, car les cris continuent ; il faut que Camille, le garde du palais, le prenne dans ses bras et l’emporte chez lui avec son biberon.
L’interrogatoire commence ; elle répond d’une voix faible aux questions préliminaires qui lui sont posée. Elle avoue avoir jeté à la figure de son amant un bol d’acide azotique et avoir causé la perte d’un œil.
— Et pourquoi avez-vous commis cette action lui demande le président.
C’est un garçon que j’aimais beaucoup et que J’aime encore, répond l’accusée, il m’avait promis le mariage et m’avait juré de ne m’abandonner qu’a la mort. Il venait chez moi, à la veillée, c’était un camarade de mon frère. Après la départ de mon frère pour le service, Denardou n’est pas revenu, mon père le lui avait défendu. Nos rapports ont duré trois ans, ils ont cessé trois mois après que je me suis reconnue enceinte.
D. Denardou est-il le père de votre enfant ?
R. Monsieur le président, il en est le père comme j’en suis la mère.
D. Ce n’est pas ce que dit votre victime. Vous a-t-il demandée à votre père ?
R. Non, monsieur, mais la première fois que j’eus des rapports avec Denardou, c’est après une promesse formelle de sa part de me prendre pour femme.
D. Voire père ne voulait pas de ce mariage, il ne vous l’avait pas caché.
R. C’est vrai, mais j’aimais Denardou et lui m’avait promis de ne me quitter qu’a la mort.
D. A quelle époque vos parents se sont-ils aperçus de votre état de grossesse ?
R. Six ou sept mois après.
D. A ce moment, dites-vous ils ont déclaré ne plus voir d’obstacles à votre mariage avec Denardou. Eh bien ! il parait qu’il n’en est rien. A quelle époque avez-vous appris le projet de mariage entre Denardou et Mlle D.… ?
R. Vers le mois de septembre, alors je suis allé trouver mou amant et lui ai demandé si la nouvelle que je lui répétai était exacte. Il m’a répondu affirmativement, et a déclaré qu’il ne pouvait pas m’épouser puisque mes parents ne le voulaient pas. Je lui ai répondu que c’était faux.
D. Et c’est le 8 que vous avez acheté de l’eau forte chez M. Bonnel, pharmacien à Nexon, sous prétexte que vous en aviez besoin pour faire disparaître des verrues.
R. C’est exact.
D. Était-ce bien pour en faire l’usage que vous disiez ?
R. Non, monsieur. J’étais affolée et je voulais me venger.
D. Le 11 septembre, vous avez eu un second entretien avec Denardou ?
R. Oui, je suis allée le trouver et une fois de plus Je lui ai demandé s’il voulait m’épouser ; il m’a répondu non ; alors je lui ai jeté un bol d’acide à la figure.
L’audience est suspendue à 11 heures1/4.
Audience du soir
L’audience est reprise à une heure un quart. La salle est comble, la tribune des dames est au grand complet.
L’accusée est introduite et s’assoit à son banc ; elle tient toujours entre ses bras son enfant qui dort doucement sur le sein de sa mère.
Les Témoins
L’audition des témoins commença.
— Denardou, la victime de cette affaire passionnelle, raconte la scène au cours de laquelle il reçut au visage le liquide corrosif.
Il prétend que s’il n’a pas voulu se marier avec la fille Pradaud, c’est, qu’on lui avait dit que le père de celle-ci voulait le tuer s’il devenait son gendre.
Le président lui demande s’il est certain d’avoir été le seul à entretenir des relations avec Catherine Pradaud.
Le témoin dit qu’elle se rencontrait souvent avec plusieurs d’e ses amis et qu’il était bien possible qu’elle se fût donnée à d’autres que lui.
A une question catégorique du président sur ce point, Denardou répond « qu’il croit qu’il pourrait bien y en avoir eu d’autres, mais qu’il ne peut l’affirmer ».
Sur la demande du défenseur, Denardou reconnaît implicitement qu’il avait entamé des démarches en vue d’un mariage avec une autre jeune fille avant de savoir quelle était l’attitude des parents de Catherine Pradaud à son égard.
Il reconnaît également avoir objecté à la malheureuse jeune fille qui le suppliait de l’épouser, « qu’il était décidément trop tard, que les habits de sa noce avec Mlle D.… étaient achetés et qu’enfin il n’y avait plus rien à faire ».
Cet aveu cynique soulève un murmure dans l’auditoire.
— François Pradaud, 30 ans, cultivateur à Nexon, avait eu des idées matrimoniales sur la fille Catherine Pradaud, mais ayant appris que cette dernière était enceinte, il changea d’avis.
— M. Firmin-Barthélemy Tarrade, 65 ans, propriétaire à La Plaine, reçût la visite de la mère de l’accusée, trois ou quatre jours avant l’affaire qui amène Catherine Pradaud devant les assises.
Le témoin se chargea de faire une démarche auprès, de Denardou. Cette démarche n’aboutit pas et M. Tarrade le fit savoir au père de la jeune fille. Cet homme se mit alors à pleurer pendant une demi-heure, ajouta le témoin.
— Mme Bonnel, femme de M. Bonnel, pharmacien à Nexon, a délivré sur sa demande à l’accusée, du l’acide nitrique pour brûler des verrues.
— Jean Pradaud, 27 ans, employé de commerce, a assisté un jour à un entretien qu’avait à l’auberge le père de l’accusée avec une autre personne. Il était question de Denardou. « Il ne se mariera pas avec ma fille, dit le père Pradaud, je les tuerai plutôt tous les deux ». Ceci se passait le 1er août.
— M. le docteur Escorne a examiné Denardou aussitôt après le jet d’acide azotique dont il a été victime. L’honorable témoin explique d’une façon très précise les constatations qu’il a faites et termine en déclarant que l’œil droit de Denardou est complètement perdu, sans espoir de guérison.
— M. Gabriel Thomas, maire de Nexon, donne d’excellents renseignements sur la famille Pradaud, et en particulier sur l’accusée, fille très honnête et très sage. I
De son côté, Denardou est un excellent garçon qui n’avait jusqu’alors jamais fait parler de lui.
Le témoin a vu Catherine Pradaud à la gendarmerie après son arrestation, elle a regretté son acte de désespoir et a ajouté : j’aime toujours Denardou, et fut-il aveugle, s’il me voulait encore, je suis prête à l’épouser.
On est ému dans l’auditoire.
Le Réquisitoire et la Plaidoirie
M. Barnardbeig, substitut de l’avocat général, prononce un réquisitoire où perce une certaine émotion sympathique en faveur de l’accusée.
Néanmoins, se basant sur le principe qu’on ne doit pas se faire justice soi-même, l’honorable organe du ministère public conclut à l’application d’une peine mitigée par l’admission de Iarges circonstances atténuantes.
Le rôle de M. Nicard des Rieux est singulièrement facilité ; autant on est touché de la situation pénible dans laquelle se trouve sa cliente, autant Denardou est indifférent a tous.
Et avec son éloquence habituelle, le sympathique avocat rappelle tout ce qui a précédé la scène du 11 septembre, il montre le désespoir de la Jeune fille enceinte et l’égoïsme du séducteur.
Il insiste sur son cynisme lorsqu’il lui objecta qu’il ne pouvait l’épouser, ses habits de noces étant acheté pour une autre.
Me Nicard termine en demandant un acquittement.
Le jury se retire pour délibérer et rapporte le verdict que tout le monde attendait, un verdict négatif, un verdict d’acquittement.
Et dans la salle on applaudit lorsque lecture en est donnée à l’accusée.
L’audience est levée à 4 heures 1/2, une foule sympathique s’était massée au pied des escaliers du palais de justice pour voir sortir Catherine Pradaud que l’on a accompagnée jusqu’à la prison où a eu lieu la levée d’écrou.
Le Courrier du Centre 1897/02/17
Que déciderait un jury aujourd’hui ? Le respect de la parole donnée est la base de la société et c’est un déshonneur pour un garçon de ne pas épouser la fille qu’il a mise enceinte. Et pourtant, à Nexon comme dans toutes les communes, les enfants naturels n’étaient pas rares.
Martine FOUGERAS m’a fait découvrir ce groupe de Majorettes dont je n’ai trouvé aucune trace dans les archives municipales. Mais sans doute qu’avec la photo du groupe prise devant l’ancienne mairie des souvenirs, des noms, des photos vont revivre.
Merci d’avance.
Pour la fête de septembre 1975 un char a été réalisé par les Majorettes de Nexon.
En rangeant de vieux papier j’ai retrouvé les bons points que mon père avait reçu lorsqu’il était à l’école à Gleixhe, petit village de Belgique situé à 16 km de Liège sur la route de Namur. Mon père y vivait, son père ayant repris le moulin familial au décès de son père.
Bon élève mon père a reçu de nombreux bons points tant pour la conduite que pour le travail. Ce qui m’a frappé c’est le côté pédagogique des images qui y étaient associées.
En Belgique comme en France les bons points récompensaient le mérite tant pour le travail que pour la conduite. C’était des petits rectangles en carton léger et lorsque l’élève en avait il les échangeait contre une image. Dans certaines écoles contre dix images, l’élève avait droit à un livre. Mais le bon point servait aussi à « rembourser » les bêtises, par exemple en cas de bavardage, l’élève devait rendre un de ses bons points et se trouvait quitte ! Ce système de gratifications est peu à peu tombé en désuétude après Mai 68.
Les bons points étaient simples, souvent comme ceux-ci :
I – Mes bons points et mes cahiers à Nexon
Je vais passer 4 ans à l’école primaire du CP avec Mme PRADIER au CM1 avec Melle BOISSIERE qui deviendra Mme ROUSSIN. A l’issu du CM1 j’irai en pension et entrerai directement en 6ème.
Le CP, 1953-1954
Je suis entré au CP en septembre 1953 à 6 ans comme c’est la règle. La maitresse était Mme Pradier. Je ne me souviens pas bien d’elle mais je me rappelle qu’elle amenait souvent sa fille et elle se trouve sur la photo de classe. Comme l’école n’était pas mixte il est facile de l’identifier. Bernard Sanciaud la tient par l’épaule. Bernard était mon meilleur camarade, nous nous disputions les premières places. Je reconnais un certains nombre des élèves mais je les ai presque tous perdus de vue si ce n’est, sur cette photo, Patrice VALETTE et moins souvent Jean Pierre LAMONERIE. J’ai revu Christian DERLIN, à coté de moi, pendant les années 1970-1980 avec son groupe de musiciens et j’ai appris son décès en fevrier 2020.
J’ai conservé quelques cahiers et ce qui m’a frappé ce sont les leçons de morale. Elles commencent en décembre 1954 avec les vœux puis à partir du mois de janvier, tous les deux jours en moyenne une phrase qui, en les relisant aujourd’hui, me montrent que le monde a changé :
Cette phrase est d’autant plus importante pour moi que je l’entendais souvent à la maison, non seulement parce que mes parents avaient une boulangerie mais surtout parce que mon père, ayant été prisonnier pendant cinq ans, ne supportait pas qu’on ne finisse pas le morceau de pain qu’on nous avait donné.
Les autres leçons traitaient du comportement : politesse, respect, orgueil, égoïsme…
Je terminerai pas ces deux leçons sur le courage, a la fois ne pas reculer devant le danger mais aussi faire face à la douleur…
Les journées se déroulaient sur le même rythme et avec les mêmes rituels : en rang en silence devant la porte de la classe , entrée lorsque la maitresse donne le signal, debout derrière sa table, assis au signal puis leçon de morale, écriture, calcul, dictée, grammaire, récitation ou dessin, le tout entrecoupé d’une récréation le matin et l’après-midi et le repas de midi pour beaucoup pris à la cantine. La maitresse ne faisait pas de cours d’éducation physique, c’était M. DUGUET qui venait de Limoges qui les assurait les mercredi après midi ou toutes les classes de garçons montaient au stade, en rangs par quatre…
A la fin de chaque journée il avait la distribution des bons points, trois ou quatre, parfois plus, parfois moins pour ceux qui avaient bien travaillé. Nous échangions dix bons points contre une image. J’en ai gardé, du moins c’est ma mère qui l’a fait pour moi, et pour être certain que c’était bien une image donnée par la maitresse elle la signait au dos.
Image signée par Mme PRADIER, mon prénom est ajouté par ma mère pour ne pas mélanger les bons points entre ceux de mes frères et de mes sœurs.
Le Cours Elémentaire CE1,1954-1955
Le maitre, M. Guy BARJOU, rentrait juste de son service militaire. C’est le maitre qui m’a le plus marqué et c’est avec plaisir que je l’ai retrouvé à Limoges, alors qu’il était à la retraite et que nous participions aux mêmes conférences.
La classe de CE1 avec M. BARJOU
Les CE1 et les CE2 sont ensemble ce qui fait une classe de 35 élèves, mais il n’y avait aucun problème de discipline, M. BARJOU était naturellement respecté. Bernard SANCIAUD est au premier rang et j’ai un nouveau très bon camarade dont la maman est institutrice à l’école des filles, Jacques MATHIEU, également au premier rang. Comme pour la classe de CP j’ai perdu de vue la plupart de ces camarades de classe mais j’ai toujours gardé des contacts avec certains d’entre eux, ceux que j’ai cité de la classe du CP, Patrice VALETTE et Jean Pierre LAMONERIE que je n’ai jamais perdu de vue comme François MARCELLAUD, au dernier rang à côté du maitre, Guy DEFAYE au dernier rang… Je suis au 2ème rang, le 6ème en partant de la gauche et je porte une blouse noire. Elle était obligatoire, grise ou noire, seuls deux ou trois n’en portent pas faute de moyens insuffisants pour les parents, ce qui n’était pas le cas de Jacques, au premier rang.
C’est avec ces garçons que nous étions « de la classe ». le 14 avril 1965, nous avons passé le conseil de révision ensemble. Ce fut le dernier ou nous étions tout nu devant les autorités! Notre bal des conscrits a rempli la salle des fêtes au point qu’il était impossible de danser et la cagnotte que nous nous sommes partagée était si importante qu’elle nous a permis de sortir pendant plusieurs samedi de suite, d’aller au bal ou dans les bars comme l’Azur, rue Baudelaire, où il était de tradition de conduire les plus niais pour qu’ils perdent leur innocence…
Je n’ai qu’un seul cahier du cours élémentaire, le cahier de récitation :
M. BARJOU distribuait des bons points et j’ai gardé une image :
L’image a pour but de montrer la manière dont on s’habillait aux différentes époques. Ici c’est Louis XVI dont le costume est décrit au verso. Comme pour le CP, le maitre signe au dos, sans doute parce que ces bons points sont des images publicitaires quelques élèves malins auraient pu faire croire qu’une image trouvée dans un paquet de gâteaux était un bon point ! Le CE, 1955-1956
Le CE2, 1955-1956
Cette année là nous avons changé de maitre, M. BARJOU est parti à Limoges et nous sommes avec M. Albert GRAFEUILLE. Il est sorti de l’Ecole Normale en 1954, c’est donc un tout jeune prof. Nous avons eu la chance pour nos années de CE et de CM d’avoir des jeunes profs dont l’enthousiasme transparaissait dans leur manière d’enseigner. Autoritaires sans être caractériels, proches des élèves sans être familiers, dynamiques même si nous n’avons pas profité des talents de footballeur d’Albert GRAFEUILLE à la différence des jeunes de Lubersac. Il fut un excellent joueurs de la JS Lubersac avec laquelle il remporta la Coupe de la Corrèze en 1961 et dont il devint un dirigeant jusqu’à son décès en septembre 2016. Sa passion pour le sport l’a conduit à devenir prof d’EPS au collège de Lubersac puis conseiller pédagogique dans cette discipline.
J’ai plusieurs cahiers de cette classe et je dispute toujours les places du podium avec Bernard SANCIAUD. Outre ceux avec qui j’étais au CE1 je suis maintenant avec mon frère Michel, au milieu de 3ème rang, et deux camarades malheureusement disparus, Michel CANARD, au dernier rang, et Jean Claude CLERMONTEIL au 2ème rang.
J’ai plusieurs cahiers de cette année de CE2. Ce qui m’a marqué c’était les compositions. Au cours de la même journée on avait géométrie ( j’aimais beaucoup cette discipline…), leçon de chose, histoire, vocabulaire, récitation… Je joins le contrôle du vendredi 27 janvier 1956 :
Je n’ai pas réussi à être premier mais de troisième le mois précédent j’ai gagné la deuxième place et j’ai reçu les encouragements du maitre.
Ce qui me frappe c’est l’absence de note en éducation physique. Il est vrai que pendant plusieurs années il fallait avoir une tête bien faite, le corps était moins important et souvent les sportifs étaient considérés comme ayant une » petite cervelle » ! Cette vision a bien changé et je l’ai vécu de prêt lorsque j’enseignais l’économie du sport au centre de droit et d’économie du sport a Limoges ou à la faculté des sports de Marseille ou j’ai eu l’occasion d’avoir comme étudiants des champions Olympiques, des Champions de France…
Tout bon travail était accompagné de bons points qui se transformaient en images :
L’image n’appartient pas à une série publicitaire mais provient d’une édition éducative. A l’époque la Cote française des Somalis était une colonie . Elle est devenue en 1967 le Territoire français des Afars et des Issas puis en 1977 la République de Djibouti.
Le CM1, 1956-1957
Avec le changement de classe, changement de maitre et c’est de nouveau un maitresse, une jeune maitresse, Melle BOISSIERE qui deviendra plus tard Mme ROUSSIN. Comme MM. BARJOU et GRAFEUILLE c’était une excellente maitresse, exigeante et sévère. Nous n’aimions pas quand elle prenait sa règle en fer et nous tapait sur le bout des doigts que nous devions tenir droits, collés les uns aux autres.
Je n’ai pas la photo de ma classe de CM1, mais peut-être qu’un lecteur de ce blog l’a ? Mais j’ai quelques cahiers et bons points.
A cette époque il ne fallait pas faire de fautes, avec cinq fautes on avait zéro. Je faisais beaucoup de fautes d’étourderie et ici avec 4 fautes j’ai 2 sur 10 !
Mais cela ne m’empêchait pas d’avoir des bons points et des images :
J’ai beaucoup insisté sur les cours de morale de Mme PRADIER en CP et je suis surpris de n’en avoir pas eu par la suite. Aujourd’hui on ne parle plus de morale mais d’éducation civique et citoyenne mais le rappel d’une morale universelle ne serait pas inutile !
II Les bons points de mon père en Belgique en 1928.
En 1928 mon père avait 9 ans et était dans une classe équivalente au CE2 que j’ai suivi.
Ses cahiers étaient remarquablement bien tenus. L’exigence pour une belle écriture était forte :
Sur cette page la correction de « l » de mal en surprendrait plus d’un aujourd’hui mais le modèle de l’écriture cursive doit être respecté.
En plus de l’exigence « calligraphique » je trouve que la morale est intéressante. C’est presque la même que celle que j’ai copié avec Mme PRADIER sous une forme que je ne connaissais pas : » pain mal acquit remplit la bouche de gravier ».
Les bons points eux mêmes étaient de véritables leçon d’éducation civique. Sur les 11 images que j’ai trouvé j’en choisi quelques une que l’on peut toujours mettre en pratique aujourd’hui:
Si la règle est claire » Respectons la liberté d’autrui », certaines maximes ne seraient plus acceptées aujourd’hui. C’est le cas de celle du Jeudi relative au Congo. Le territoire actuel de la République démocratique du Congo a été de 1885 à 1908 la propriété personnelle du roi des Belges, Léopold II. S’il a le pays délivré du fléau des esclavagistes venant des pays arabes ce fut au prix de confiscation de terres, de travail forcé, de bouleversement des coutumes et d’une exploitation de la population.
Au début des années 1900 une vague d’indignation nait en Grande Bretagne et se répand aux Etats-Unis. Sous la pression internationale et conscient de sa faible popularité dans son pays, en 1908, Léopold II transfert le Congo à la Belgique qui en fait une colonie sous le nom de Congo Belge. Elle accèdera à l’indépendance le 30 juin 1960 sous le nom de Congo Belge. En 1927 le mouvement anticolonialiste n’existait pas et la Belgique, comme la France, ventait les mérites de la colonisation, source de Progrès.
Le verso ne me semble pas lisible par un élève de 9 ans ni même plus âgé. Si la première phrase est facile, elle est écrite dans un style désuet. L’élève comprend t’il ce qu’est une « clause attentatoire à sa liberté » ? On voit bien que ces bons points s’adressent à des enfants d’agriculteurs et qu’on incite ceux ci à utiliser des engrais, surtout le sulfate d’ammoniaque que l’on trouve cité dans presque tous les bons points. Comme aucun nom de marque ne figure on peut penser que c’est un moyen d’inciter les parents qui vont lire ces textes, à utiliser plus d’engrais afin d’accroitre les rendements.
Le bon point suivant traite d’un thème qui est rarement pour ne pas dire jamais en éducation civique à l’école élémentaire, celui de la défense nationale. C’est en troisième que le programme d’enseignement moral et civique aborde explicitement la défense et la sécurité. Il est vrai qu’en 1927, aussi bien Belgique qu’en France la défense était assurée par les citoyens qui effectuaient leur service militaire. Celui-ci ayant été suspendu, l’armée est devenue une armée de professionnels.
Pour la dernière image je choisi celle qui parle de l’Avenir. Il y a plein de sagesse dans les maximes qui sont proposées :
Lorsque mon père est arrivé en France l’année suivante, les bons points qu’il a obtenu ressemblent aux miens. En 1928 , ce sont des images sur des animaux, des métiers, autrefois et au verso une publicité principalement Blédine, une farine pour les enfants en bas âge Liebig. Queques rares bons points ne comportent pas de publicité.
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Sur ces bons points, le motif de leur obtention est indiqué.
Sur la série suivante on trouve la publicité Liebig. Cette marque a été créée en 1847, quand le chimiste allemand Justus von Liebig a déposé un brevet pour son invention d’un procédé d’extrait de viande de bœuf.
Au verso l’image est expliquée, mais la publicité est plus visible.
Sur la série suivante on trouve la publicité pour Blédine. Au verso le métier est expliqué mais la place réservée à la publicité est plus importante.
La série des animaux compte de nombreuses espèces avec au verso une courte description de l’animal et une très grande place à Blédine.
Le dernier bon point que je présente m’a surpris car il a été attribué à mon père pour le ménage !
Si vous avez des bons points, des images, des cahiers de Nexon ils pourront enrichir ce texte…
Quelques photos pour compléter les articles publiés le 27 juillet 2015, « Nexon, une étape pour les soldats américains.. », et le 6 juillet 2018, « En 1918, 2 soldats américains se marient à Nexon ».
D’abord une photo prise par Martial DESPLANCHES, né en 1873, horloger place de la mairie à Nexon. Ce sont deux soldats américains dans une cariole. Ces jeunes étaient tous surpris par les modes de vie en France et ils prenaient des photos qu’ils envoyaient à leurs parents. Le jeune garçon en habit blanc avec un chapeau, à gauche, indiqué par une croix, est René DESPLANCHES qui sera lui aussi horloger à Nexon. Il a 9 ans.
Les autres photos ont été prises au château de La Garde. L’épouse du baron Auguste de Nexon, Gertrude RICARDO, était anglaise. Elle faisait venir d’Angleterre des nurses afin que leurs enfants parlent régulièrement l’anglais.
Quand les américains sont arrivés en France Robert, le quatrième fils du baron Auguste de Nexon, avait 28 ans. Au moment de la déclaration de guerre il effectuait son service militaire comme officier de cavalerie. Son brillant comportement pendant les combats lui avait valu d’être rapidement promu capitaine. Détaché comme officier de liaison auprès de l’armée américaine il favorisa le séjour d’un régiment à Nexon. Les officiers, ceux qui étaient logés au château de La Garde et ceux qui logeaient en dehors de Nexon, se retrouvaient pour des réceptions ou des parties de tennis avec les jeunes enfants du baron. Plusieurs photos, confiées par le baron Ferreol, montrent la famille de NEXON avec les officiers américains du 66ème régiment d’artillerie (66th CAC).
La partie de tennis vient juste de se terminer et tout le monde est réuni pour la photo. Le baron Auguste est au second rang, au centre, derrière le Colonel HOWELL. A la droite de celui-ci sur la photo, la baronne Gertrude de NEXON, née RICARDO. Sa fille Thérèse est à coté d’elle et Claire à l’autre extrémité du banc. Entre Claire et le colonel se trouve le Major MONROE.
Au second rang, à droite du baron, le Lieutenant Colonel KERFOOT. C’est lui qui commande le détachement qui séjourne à Nexon, l’autre partie du régiment est à Aixe sur Vienne. Les trois officiers supérieurs sont en uniforme et n’ont pas joué au tennis. Les trois officiers qui ont joué sont en tenue décontractée. Ils ont du jouer avec les trois filles qui, elles, sont en tenue de sport blanche. Marguerite est la première à gauche au second rang, à coté d’elle son frère Georges de NEXON, qui a 18 ans, est en costume et cravate. Il est à coté du capitaine HATCHER qui vient de disputer une partie de tennis. A coté du Lieutenant Colonel KERFOOT se trouve le capitaine RANNEY. Le dernier officier n’est pas identifié.
On remarque que pour être admis au château il faut au moins être capitaine. L’un deux pose dans l’allée qui y mène, en arrière plan sans doute la voiture du colonel.
Une autre photo a été prise un autre jour, également après une partie de tennis. On y retrouve pratiquement les mêmes personnes.
le Baron Armand de Nexon est décédé en 1912, sa veuve, née Chérade de MONBRON, est assise au premier rang, à l’extrême droite, à coté de la baronne Auguste de NEXON dont l’époux est absent. On dit que n’étant pas aussi à l’aise en anglais que son épouse il n’était pas aussi souvent présent qu’elle pour discuter avec les officiers. Une des filles qui était absentes sur la photo précédente, Jeanne, est ici la deuxième au premier rang à coté de sa sœur Thérèse qui tient sa raquette à la main.
Dans une lettre qu’elle a envoyé à son oncle Ferréol sa tante Claire, qui avait 15 ans en 1918, écrit : » Nos amis HATCHER et RANNEY jouaient aux tennis avec nous, surtout avec mes sœurs ainées car les plus jeunes avaient surtout le droit de rouler et marquer le tennis et ramasser les balles. On jouait tout de même après. Ces officiers étaient très gentils. Ils nous ont aussi appris à danser…
Je me suis rappelé quelques noms. Je ne suis pas sur du colonel qui est assis. On le voyait peu. C’est KERFOOT qui commandait à Nexon. Ils aimaient chanter. Un soir ou mes sœurs ainées avaient chanté au piano des Negro spirituals, HATCHER avait pleuré… »
Il y a sans doute des photos de Nexon aux Etats-Unis. Les courriers que j’ai envoyé n’ont pas permis d’entrer en contact avec des familles de ces anciens soldats. M. LAVAUD qui a fait un très important travail sur la présence américaine à Aixe et Chalus a pu joindre les descendants d’un soldat qui était à Aixe. Il m’a confié quelques une des photos qu’il a reçu.
D’abord à Aixe sur Vienne : Les soldats sont toujours attirés par les charrettes tirées par des bœufs, choses qu’ils ne connaissent pas aux Etats-Unis, les églises qu’ils prennent pour des cathédrales, le tramway, les cimetières avec les nombreuses perles sur les croix … mais aussi les moments de leur propre vie avec leur toilette à la pompe, les séances d’épouage ( cootie= poux)…
La toilette
A Chalus on les voit toujours intéressés par les vieilles pierres dont ils manquent chez eux. Ils se font prendre en photo dans les ruines du château ce qui permet de voir les changements entre 19118 et 2020..
Yrieix BALAIZE est né le 27 mai 1849 au Chalard. Le 09 mai 1871 à Rochechouart il épouse Marie LEONARD. Il est alors instituteur à l’école communale de Rochechouart. Le 23 octobre 1871 il est nommé instituteur à Pageas.
Le Courrier du Centre
Le 11 avril 1872 naissance à Pageas de sa fille Louise.
Le 21 mars 1876, naissance de son fils Gaston. Il est alors domicilié à Rochechouart ou il est agent voyer.
Le 25 décembre 1877 à Rochechouart, naissance de Noel Gabriel Albert. Yrieix BALAIZE a 28 ans, il est toujours agent voyer.
En 1888, il est agent voyer à Saint Mathieu et demande sa mutation pour Nexon.
Le Courrier du Centre 18 avril 1888
la famille BALAIZE arrive à Nexon au cours de l’année 1888. Le 24 décembre 1888 leur fils Albert décède à l’âge de 11 ans.
Le Courrier du Centre 25 décembre 1888
En 1890 Yrieix BALAIZE est nommé conducteur de 4e classe. Les conducteurs entraient par concours dans l’administration, souvent comme commis puis conducteurs de 4e classe ; Promus à la 3e et 2e classe ils pouvaient finir leur carrière comme « faisant office d’ingénieur des ponts et chaussées 3e classe » ou comme ingénieur des ponts et chaussées 3e ou 2e classe, sans jamais être passés par l’École des ponts et Chaussées. M. BALAIZE terminera sa carrière comme conducteur de 1ere classe, c’est un poste équivalent à celui d’ingénieur des TP.
Le Courrier du Centre 17 avril 1890
Son nom apparait dans les personnes recensées en 1891. Il habite rue de la Barre avec son épouse et deux enfants, Louise et François.
Le 30 mars 1892 M. Balaize participe au banquet des « Prévoyants de l’Avenir » à Nexon. Il est cité parmi les personnalités. Sans doute en sa qualité d’agent voyer.
Le Courrier du Centre 30 mars 1892
Le 19 décembre 1892 à Nexon sa fille Marie Louise, âgée de 20 ans, épouse Gabriel MATHIEU QUINSAC, âgé de 39 ans, employé à la Compagnie des chemins de fer de l’Etat.
Le 24 septembre 1893 à Niort, nait sa petite fille Germaine Georgette Henriette Alida MEUNIER QUINSAC.
Au recensement de 1896 la famille BALAIZE a déménagé et habite rue du Centre aujourd’hui rue Victor Hugo. Les enfants n’habitent plus à Nexon mais le couple a une servante à domicile, Jeanne DEMERY âgée de 15 ans.
Le 6 juillet 1897, une seconde petite-fille Berthe Marie Louise MEUNIER QUINSAC nait à Azay le Rideau (Indre et Loire).
Au recensement de 1901 il n’y a plus de servante vivant avec M. Mme BALAIZE dans leur appartement, rue du Centre.
Le 29 mai 1901, son gendre MEUNIER QUINSAC décède chez son beau-père ou il habitait depuis 15 jours.
Le Courrier du Centre 31 mai 1901
En 1902 le bail de la maison qu’il possède à Rochechouart et qui est louée à des gendarmes est rediscuté.
Conseil Général de la Haute-Vienne, deuxième session ordinaire de 1902
Au recensement de 1906 Yrieix BALAIZE habite toujours rue du Centre avec son épouse, sa fille Louise veuve, et sa petite fille Berthe.
En 1906 Yrieix BALAIZE fait valoir ses droits à la retraite alors qu’il était en disponibilité pour raison de santé.
Journal Officiel 8 aout 1906
Le 12 octobre 1908, Yrieix BALAIZE décède à Nexon. Il a 59 ans.
Il est inhumé au cimetière de Nexon, concession 289. La photo prise le 22 décembre 2020 montre que la tombe n’a pas été entretenue depuis quelques années. M. Claude BALAIZE m’a écrit pour me dire qu’il effectuait des démarches pour faire entretenir la tombe de son arrière-grand-père.
Après la mort de son mari, Madame BALAIZE vit seule à Nexon. Elle gère la maison de Rochechouart, louée aux gendarmes. Le 19 mai 1914, au Conseil général de la Haute-Vienne, le bail de la maison de Rochechouart est de nouveau discuté
Conseil Général de la Haute-Vienne séance du 19 mai 1914
Le 11 octobre 1921 Marie Louise épouse en secondes noces François LELONG, ancien maire de Nexon.