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400 ans du château de Nexon

A l’occasion de la journée du patrimoine Fabrice GERVILLE-REACHE, maire de Nexon, m’a demandé de prononcer une conférence pour les 400 ans du chateau. En effet la prmière a été posée en 1623 par Léonard II GAY, seigneur de NEON et de CAMPAGNE. C’est avec plaisir que j’ai accepté, non seulement parceque le sujet me plait mais donner une conférence à Nexon me fait revenir dans la salle des fêtes, nommée salle Méliès, ou j’allais au bal dans ma jeunesse !!!

Exposition de chasubles anciennes au château de Nexon du 4 au 30 septembre 2023

Aux chasubles présentées en décembre 2022 sur ce blog viendront s’ajouter quelques autres prétées par les communes voisines : La Meyze, Meilhac, Rilhac Lastours. Elles sont en général en très bon état, n’ayant pas été entreposées pendant 50 ans dans un « grenier » sous le toit d’une église !

Les règles d’usage des couleurs et les différentes codifications des matériaux et des symboles pouraoient conduire à une très forte homogénéité des ces vêtements mais ce n’est pas le cas. la richesse des paroisses joue sur la qualité des broderies et l’influence de la mode se retrouve dans les chasubles les plus récentes, aux tissus plus légers et aux décors « Arts nouveau ».

D’abord deux chasubles blanches en soie de La Meyze. En parfait état, la première avec des broderies en fil d’or plus est plus riche que la seconde dont l’orfroi est en tapisserie au point de croix aux motifs fleuraux.

Suivent deux chasubles rouges en soie très différentes. La broderie des fleurs est très fine et des sequins, petits disques en métal du nom d’une ancienne monaie de Venise), emplissent le coeur.

La couleur rouge disparait sous les feurs et la largeur de l’orfroi.

La chasuble verte correspond aux temps ordinaires. C’est elle dont l’usage est le plus fréquent. Le décors n’a pas besoin d’autant d’éclat que pour les chasubles des jours de fête.

Enfin une chasuble noire, avec beaucoup plus de décors que celles que nous avons vues à Nexon. Le devant n’a pas la forme « en violon » des autres chasubles.

A Lastours nous avons une chasuble rose. Le décors est très sobre avec au dos un chrisme brodé : XP, les lettres du nom du Christ en grec, Christos, Χριστός, le khi et le rho.

La chasuble blanche est différente des autres deja rencontrées.

Le centre de la croix représente la Vierge tenant son fils. Il n’y a pratiquement pas d’or mais de la laine et certaines parties du corps sont peintes.

A Meilhac une chasuble blanche, simple, deux jaune d’or dont l’une fleurie, deux vertes et une noire.

Une remarque : l’agneau au centre de la croix est diddérent de ceux rencontrés jusqu’ici. Il lève la tête et une inscription dit  » Ecce agnus Dei », « Voici l’agneau de Dieu ». Référence aux paroles de Jean-Baptiste, au moment du baptême de Jésus dans le Jourdain : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29). L’agneau est toujours couché sur le livre fermé par sept sceaux. ceci est tiré du livre de l’Apocalypse de Saint Jean qui contient la révélation de ce qui doit venir et seul le Christ est digne d’ouvrir les sceaux qui le ferment.

Dns le dos pas de référence au Christ sauf si de loin on peut lire la fleur comme l’oeil de Dieu.

A Rilhac deux chasubles jaunes, une blanche, une rose, une violette et une noire.

La première chasuble a moins d’or que la seconde. Le centre de la croix est une croix brodée, sans aucun fil d’or.

La suivante peut etre prise pour une chasuble blanche ou jaune pale? Les orfrois sont très décorés de fleurs.

La chasuble rouge est en soie damasée, très sobre., en soie damassée.

Une des chasubles porte l’étiquette du fabricant. Je n’en trouve pas la trace dans les annuaires anciens.

Lors de l’exposition d’autres vêtements seront exposés. Une chape supplémentaire couleur or. Les chapes étant revêtue pour les processions et des occasions solennelles, elle est toujours décorée de broderies très riches et embellie d’ourlets et d’ornements précieux.

Des étoles, des pavillons de ciboire, des voiles de tabernacle ou conopée…

Un objet assez rare appartenant à l’église de La Meyze a donné lieu à quelques discussions pour finalement arriver à la conclusion qu’il s’agit d’une pale, décorée et habillée pour transporter l’eucharistie à une personne malade. La cordelette permet de la porter autours du coup, la petite bourse est faite pour y glisser la custode contenant l’hostie et le voile se replie sur le tout.

Un orchestre oublié dans l’article consacré aux bals

C’était le premier article de ce bog « Les bals à Nexon : histoire des bals, les salles, les orchestres » publié le 20 février 2017. C’était il y a plus de 6 ans… Que de chemin parcouru ! Cet article est celui le plus de commentaires : 35 à ce jour. Il a permis à certain de se retrouver, de rappeler des souvenirs …

Aujourdhui j’ajoute une affiche vierge d’André BRUNERIE. Il habitait Nexon et animait avec son orchestre les bals dans les communes environnantes. Cette affiche m’a été communiquée par Monique, sa fille et Daniel FAUCHER, rencontré à l’exposition des oeuvres de Francine THIBAUD et Remi AUCHERE à l’église romane de Saint Hilaire.

André BRUNERIE est né à Nexon le 18 février 1920 et il décédé à l’age de 81 ans le 23 juillet 2001. Je me souviens que ma mère parlait de lui comme un excellent accordéoniste. Il animait les mariages, les fêtes familiales mais je n’ai jamais entendu parler de son ensemble. Peut-être qu’un lecteur trouvera des documents pour rappeler ces orchestres locaux.

Quand le vin chantait …

Après de très longs articles quelques moments de lecture plus plus courts. Ceux d’une époque ou le vin devait chanter, donner la joie et le bonheur. Il n’y avait pas la circulation que nous connaissons sur les routes aujourd’hui, les contrôles d’alcoolémie n’existaient pas et pour commercialiser leurs vins de table les marchands leur ont donné des noms faisant penser à la fête. C’était l’époque du lancement des marques nationales : Préfontaines, vin des Rochers, Gévéor, Kiravi, etc. qui vantaient les mérites de vins de table. Pour les obtenir les vins « médiocres » du Midi étaient coupés avec ceux, plus puissants, qui venaient d’Algérie. Ces vins de table de 10° étaient vendus au litre dans les fameuses bouteilles aux cinq étoiles. Ces coupages permettaient d’obtenir une qualité constante.

Kiravi, vin marseillais, apartenait à la Sapvin (Société d’approvisionnement en vins). Ce vin était vendu dans toute la France et ses affiches ventaient le plaisir qu’il procurait.

La loi EVIN controlant strictement la publicité pour l’alccol n’était pas encore votée. Elle le sera le 10 janvier 1991. Aussi n’est-on pas surpris de voir Renault participer à la publicité de Kiravi en faisant gagner la nouvelle Renault 4.

A Nexon, les deux principaux marchands de vin, DENIS et REBIERE, vont eux aussi donner une marque à leurs vins. Le premier à se lancer dans cette politique est M. DENIS. Il baptise son vin « J’M.S.A », « J’aime ça ». Il le commercialise en rouge et en blanc de 10° et ajoute à sa collection un blanc sec de 11° et un à 9° ( en fait 10°-1!).

REBIERE ne peut pas rester sans réagir. Il baptise alors son vin de table « Samyra ». Je n’ai pas trouvé d’étiquette de ce vin mais un cendrier que m’a permi de photographier Pascale, fille de René REBIERE, offert aux bons clients. Si quelqu’un possède une étiquette elle bien venue sur ce blog…

On peut noter que ce cendrier était fabriqué à Nexon

A Nexon, comme dans le reste de la France l’ordonnace d’aout 1967 qui interdit les coupages de vins et précise que  » les vins originaires ou en provenance de l’étranger doivent être conservés sans coupage ni mélange  » va sonner le glas du litre de rouge ordinaire. Le Midi va alors s’orienter vers une production de vins de pays de bonne qualité. En même temps le développement des super marché avec leurs rayons de vins et alcool va faire perdre une grande partie de leur marché aux petits marchands de vin. Le vin de table vendu au litre a pratiquement disparu au profit des vins de pays. Les grands groupes d’alcool ont racheté les producteurs de vin. Ainsi la Société des Vins de France est devenue filiale du groupe Pernod Ricard puis elle a été rachetée par le groupe Castel.

A Nexon DENIS et REBIERE ont cessé leur activité au cour des années 1970, et dans le caviste, « O chapiteau des vins » avait ouvet en 2016 a céssé son activité le 31 mars 2022.

Moissonneuses lieuses à Nexon en 1943…

La mécanisation de l’agriculture n’est pas encore très visible dans les campagnes Limousines. Le recensement qui est fait à Nexon révèle que seuls 11 cultivateurs possèdent une moissonneuse lieuse pour une surface totale cultivée de 133, 53 hectares soit une moyenne de 12, 1 ha.

A cette époque les céréales ne constituent pas encore une production destinée à la vente mais principalement à la satisfaction des besoins de l’exploitant : le blé pour le pain et les autres céréales pour la nourriture des animaux.

André PENOT et Maurice de NEXON représentent à eux deux le quart de la surface cultivée. La production dépasse ici les besoins des exploitants et une partie doit etre destinée à la vente. Par contre DAMARZIT à Varnet et Jean MAZABRAUD à Valeix avec respectivement 4 et 3 ha cultivés doivent consacrer toute leur proction aux besoins de l’exploitation.

Un élément qui m’a intrigué est celui du nom des contructeurs. A sur 11, 63,6 % sont des machines Dollé. Je ne connaissait pas cette marque qui devait pourtant etre largement dominante dans notre région. La raison en est simple, la société Dollé a fermé ses portes en 1953. Pourtant en 1949, dans une publicité, l’usine est qualifiée de « plus grande manufacture française de machines agricoles ». Fondée en 1868 par Emile Oscar Dollé à Gevigney (70), dirigée à partir de 1909 par son fils Victor Dollé, ingénieur des Arts et Métiers après avoir été transplantée près de Vesoul sur un vaste terrain militaire et fils du fondateur, reprend en 1909 la direction de l’usine qui devient après la fin de la Première Guerre Mondiale un établissement industriel disposant d’une fonderie, d’un atelier de forge, d’un atelier de peinture et d’un vaste atelier regroupant les activités de menuiserie, montage, perçage, ajustage, tournage et outillage.

Dès la fin de la Deuxième Guerre Mondiale l’entreprise Dollé n’a pas vu venir l’arrivée massive du matériel agricole américain avec la marque Mc Cormick et surtout la motorisation de l’agriculture.

L’histoire de Mc Cormick est passionnante. C’est l’histoire d’une famille écossaise qui immigre aux etats-Unis en 1735. La ferme que la famille exploite devient vite prospère et le père et ses enfants conçoivent des outils pour faciliter le travail. Le prmier brevet pour une moissonneuse est déposé en 1834. L’entrepris crée pour fabriquer le matériel agricole devient vite la plus importante des Etats Unis. Présent dans les grandes expositions internationals ils gagnent de nombreux prix. En 1902 ils rachètent Deering, construisent une usine en Suède en 1905, en Allemagne en 1908 et en france la même année. En 1915 la première moissonneuse batteuse est commercialisée. En 1937 le premier tracteur sort des usines allemandes, en 1938, une usine de production de machinerie agricole est inaugurée en Angleterre… et en 1950 c’est l’arrivée en France de Mc Cormick qui commence la fabrication de tracteurs en 1951. On comprend que face à ce développement vers la motorisation Dollé étéit en retard d’une guerre ! On n’est donc pas surpris de voir qu’en 1953 quand Dollé ferme c’est Peugeot qui s’installe dans ses locaux.

En en 1944 il y deja 3 Mc Cormick puisque Deering lui appartient.

Moissonneuse lieuse Mc Cormick

Il reste une Puzenat. C’est également un matériel agricole qui est née de l’esprit d’innovation d’un forgeron, Émile Puzenat, qui avec ses enfants va créer à Bourbon Lancy en Saone et Loire une manufacture de machines agricoles.

Comme Dollé la Manufacture Centrale de Machines Agricoles C. Puzenat a du s’allier avec un fabriquant d’automobiles. D’abord avec le groupe Simca, puis avec le groupe Fiat-Someca pour la fabrication de tracteurs agricoles.

Les BONNAFY-FRUGIER deux familles qui ont marqué Nexon pendant près de deux siècles.

La famille BONNAFY a été alliée aux FRUGIER.

II- Les FRUGIER alliés aux BONNAFY

Les FRUGIER dont est issue Léontine FRUGIER, épouse d’Arsène BONNAFY, ont pour origine des meuniers que l’on trouve au moulin de Biard et au Moulin des Moulins à Nexon. Ils vivaient confortablement sous l’Ancien Régime et ils ont pu se constituer un patrimoine terrien. Au cours des siècles, les moulins furent vendus, pour certains dans la deuxième moitié du XXème siècle, aux métayers. Au dix-neuvième siècle, les jeunes générations devinrent notaires, avocats, ingénieurs, médecins … La Grande Guerre a contribué à diminuer leur patrimoine mais il restait, à la fin du XXe siècle, encore de beaux domaines comme ceux de Nouailhaguet, de Betour (très belle ferme-auberge ancienne vendue en 1990), le Moulin des Moulins à Nexon (toujours à des descendants Frugier), Le Moulin de Biard devenu gîte, Ladignac-le-Long, Meilhac, La Thomazie à La Meyze (héritée de REYDY-TEXEROT des Places avec des blasons des Texerot) toujours à des descendants des Frugier.

Les FRUGIER étaient réputés habiles, l’esprit inventif, aimant la vie et ses plaisirs, mais les pieds sur terre, et, dans l’ensemble, ne gaspillant pas le patrimoine familial. Le nom, surtout porté en Haute-Vienne et en Dordogne, aurait une origine germanique, Frudegarius ou Frodegarius (frod = avisé, prudent et gari = lance). On rencontre la forme similaire Frogier en Poitou-Charentes. Mais comme il n’y a pas eu d’influence allemande dans notre région au cours des XVème ou XVIème siècles, je penche plutôt sur une origine latine liées à la déesse FRUGIFERA, déesse qui fait croître les moissons.  Lié aux moissons le nom conduit aux meuniers dont plusieurs exerçaient cette profession dans la famille dont je parle.

Martial FRUGIER né en 1739 et Jeanne DAUDET se sont mariés à Nexon le 1er février 1763, commune de naissance de Jeanne. Ils ont eu 5 enfants, 4 garçons et une fille. Deux des garçons portent le même prénom, Léonard.

Léonard FRUGIER, l’ainé, est né le 19 avril 1769 à Biard, commune de Nexon. Comme c’était la coutume à cette époque, il a été baptisé le même jour par l’abbé DOUILHAC, vicaire à Nexon. Il est meunier au moulin de Biard et il épouse le 22 février 1791 Marie LASPOUGEAS, fille de Jean LASPOUGEAS, meunier, et de Marguerite GLANDUS du village des Moulin. Ils ont six enfants, quatre filles et deux garçons Jean FRUGIER né le 4 octobre 1803 et Martial né le 7 septembre 1811 qui n’aura pas d’enfant.

Jean FRUGIER , meunier propriétaire à Biard épouse le 17 février 1824 à Meilhac, Marie DESBORDES. Le 14 janvier 1825 nait leur fils Léonard dit Léon FRUGIER et Jeanne FRUGIER. Nous avons déja rencontré Jeanne qui a épousé Gilles BONNAFY d’où est isuue la lignée d’Arsène BONNAFY. Léonard dit Raymond épouse le 11 avril 1853 à Jourgnac, Marie Joséphine DUVERGER, fille du maire de Jourgnac. Ils auront trois enfants: Henri (1854-1920), René (1858-1944) et Prosper (1859-1899). Je reviendrai sur ces trois personnes.

Revenons à Léonard FRUGIER, le second, né le 7 janvier 1776 et baptisé le même jour. L’acte de baptème indique qu’il est né au village de Biard, fils légitime de Martial FRUGIER et de Jeanne DAUDET. Il épouse Catherine LASPOUGEAS, la soeur de Marie, le 22 février 1791. Ils ont eu 4 enfants, 2 garçons Jean FRUGIER et Léonard FRUGIER, et deux filles. La première, Marguerite est décédée le 11e jour, sa soeur, née deux ans plus tard, a gardé le prénom de Marguerite. Elle n’a pas eu d’enfant.

Jean FRUGIER est né le 15 frimaire an VII, 5 décembre 1798, au Moulin des Moulins, commune de Nexon, où son père était meunier.

Acte de naissance de Jean FRUGIER 15 frimaire an 7

Le 27 janvier 1818, à La Meyze, il a épousé Marie REYDY, fille mineure de feux Guilhaume REYDY décédé le 28 mai 1814 et de Catherine TEXEROT des PLACES, décédée le 15 germinal l’an 13. Catherine TEXEROT des PLACES descend des seigneurs des Places. Ils ont eu six enfants, cinq garçons et une fille.

Jean FRUGIER 1798 1870

Jean FRUGIER est décédé le 3 juillet 1870 à La Meyze à l’âge de 71 ans.

La branche FRUGIER-BRAGARD

Parmi les enfants de Jean FRUGIER, sa fille Catherine, née à Nexon le 19 mars 1826, épousa toujours à Nexon, le 27 mai 1847, Martial BRAGARD (1816-1859), un garçon de Janailhac, plus agée qu’elle de 10 ans, dont les parents étaient propriétaires. Ils eurent deux enfants, Marie BRAGARD (1846-1909) qui n’eut pas d’enfant et Henri Pierre BRAGARD (1847-1926) qui devint marchand de vin en gros à La Plaine et expert agricole.

Catherine BRAGARD et ses deux enfants (cliché G. Ruhla)

Henri-Pierre BRAGARD eut deux enfants, Léon BRAGARD (1870-1948) qui continua l’affaire de son père à La Plaine. Il n’eut pas d’enfant. Sa soeur Catherine devint religieuse.

Une autre branche BRAGARD n’a pas de lien direct avec les BONNAFY mais elle a marqué l’histoire de Nexon. En effet Martial BRAGARD avait un frère plus jeune qui s’appelait également Martial (1823-1916). Marié avec Anne GUITARD ils ont eu deux enfants : Pierre BRAGARD et Marie. Pierre qui était instituteur a épousé Alice LAPLAUD. Leur fils Martial »Arsène » BRAGARD (1890-1938) était marchand de vin et expert agricole à la Plaine. Pendant la Première Guerre Mondiale qu’il a effectué comme maréchal des logis, il a été décoré de la croix de guerre. Il a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 25 fevrier 1932.

Il est décédé le 7 octobre 1938 à l’agge de 38 ans. Marié à Marie BEYNETOUT ils avaient eu trois enfants : Paulette (1922-2012), Fernand (1924-1977) et Marcel (1927-2010). Ce dernier fut PDG de la compagnie des trolleys bus de Limoges de 1974 à 1984 puis directeur général des Transports en commun de Limoges, jusqu’en 1989.

Léonard FRUGIER, le frère de Jean, né en 1803 a été marié trois fois. D’abord avec en 1826 avec Anne LIMOUSIN dont il a eu deux enfants morts en bas age. Après le décès de son épouse en 1832 il épousa Andrive LASPOUGEAS (1811-1856). Ils eurent quatre enfants dont Michel FRUGIER (1838-1916) qui fut Juge de Paix à Chalus. Il était l’oncle d’Arsène BONAFY, juge de Paix comme lui.

De la branche aînée des FRUGIER, Léonard né en 1769 a eu deux enfants, Léonard et Jeanne. Nous avons déja rencontré Jeanne (1827-1883) qui a épousé Gilles BONNAFY ( 1817-1885) et de ce mariage est né Arsène BONNAFY, juge de Paix à Nexon. Son frère ainé, Léonard dit Léon FRUGIER, né le 4 janvier 1825 au moulin de Biard à Nexon, a épousé à Jourgnac, Marie DUVERGER le 11 avril 1853. Ils eurent trois enfants Henri (1854-1940), René (1858-1944) et Prosper (1859-1899).

1-Henri, Marie,-Jean-Baptiste, Joseph FRUGIER (1854 -1940) .

Il est né à Nexon le 20 mars 1854 et il y est décédé le 25 janvier 1940 à l’âge de 85 ans. Il effectue ses études de médecine à Limoges et à 20 ans il est convoqué pour effectuer son service militaite. Affecté à la 14e section d’infirmiers militaire il obtient un sursis d’un an pour ses études. Il effectue sa période obligatoire du 5 novembre 1875 au 5 novembre 1876. Une fois soutenue sa thèse de doctorat en médecine il est affecté comme médecin militaire dans la réserve. Il sera rayé des cadres avec le grade de médecin major de 2e classe, ce qui correspond au grade de capitaine.

Il se marie le 7 janvier 1884 à Saint-Yrieix-la-Perche avec Thérèse ARDILLER (1862-1835) dont les parents étaient négociants. Plus jeune que son mari elle décèdera avant lui en ayant deux enfants, Jeanne (1884-1980) et Edouart (1886-1918).

Le docteur FRUGIER a exercé à Nexon pendant près de 40 années. Il était très aimé de ses patients.

Ordonnace du Dr. Frugier du 19 juin 1899

Il a habité d’abord avenue de la gare, dans la maison qui est devenue ensuite la gendarmerie et aujourd’hui le restaurant Massy. Il est ensuite allé rue du Nord, rue Gambetta actuelle dans la grande maison a gauche en allant vers l’église après la boulangerie.

Pour plus de 40 années consacrées à la médecine tant civile que militaire le Docteur FRUGIER a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur par décret du Président de la République du 9 juillet 1931. Pour lui remettre cette décoration qui faisait état de son grade de médecin militaire il a choisi le médecin militaire chef de l’Hopital de Limoges.

Il a eu la douleur de perdre son fils Edouart. Brillant étudiant fit des études de notariat et obtint un doctorat en droit. Sa mère lui acheta une étude en 1913 et lui fit construire une belle grande maison à Limoges. Il était le « fils chéri » de sa mère. Dès la déclaration de la guerre en 1914 il s’engagage pour la durée de celle ci. Brigadier au 213e régiment d’Artillerie, il est tué lors des combats de juin 1918, à Silly la Poterie le 3 juin 1918. Il avait 31 ans.

Jeanne, soeur ainée d’Edouard, est née le 30 septembre 1884. Elle a 22 ans lorsqu’elle épouse à Nexon, le 2 février 1907, Paul DENIS un homme de 36 ans, industriel dont le père est notaire à Séreilhac.

Acte de mariage – ADHV

Jeanne etait une femme de caractère, redoutable en affaires. Elle contrastait avec son mari qui était plutôt réservé. Ils eurent un fils, Maurice, né le 7 fevrier 1908 à Limoges. Il fit des études d’ingénieur et parti dans la banlieu parisienne diriger une entreprise. Son père Paul est mort jeune, à 41 ans.

Paul DENIS (G. RULHA)

2- Gilbert Marie « René » FRUGIER (1858-1954)

Il est né le 20 mai 1858 à Nexon. C’est le deuxième enfant de Léonard FRUGIER et de sa femme Marie DUVERGER. A l’état civil il est déclaré s’appeler Gilbert Marie René mais, comme souvent, c’est le troisième prénom qui devient usuel.

Acte de naissance 1858- ADHV

Brillant élève, déjà au lycée qui ne s’appelle pas encore Gay Lussac il obtient des prix, par exemple en calcul, en classe de 5ème :

Le Courrier du Centre 13 aout 1872

Chercheur dans l’âme, il faiasait des expériences de chimie chez ses parents. Il a fait plusieur fois sauter le kiosque dans le parc de la maison de Nexon.

Il sera diplomé ingénieur de l’ École centrale des arts et manufactures en 1882.

Le 24 novembre 1891à Limoges René FRUGIER a épousé Valentine Marie ROUGIER (1872-1952), fille d’un banquier de Guéret, agée de 20 ans de moins que lui. Le 8 mai 1893 naissait leur fille Yvone Marie Louise (1893-1972).

René Frugier fonda en 1896 sa propre société. Il fit de nombreuses recherches sur le kaolin, modifia les proportions des composants de la pâte à porcelaine. Il mit au point un nouveau mélange composé à 65% d’argiles et de kaolin soit 15% de plus que dans la porcelaine traditionnelle. Grâce à ces proportions, la porcelaine devenait plus réfractaire, pouvait résister au feu tout en conservant l’aspect d’un produit traditionnel. Cependant un tel procédé exigeait une cuisson à une température plus élevée à 1430°. Il breveta son procédé lui donna un nom: ALUMINITE. Cette technique permit à l’entreprise FRUGIER de se spécialiser dans les ustensiles de cuisine et de laboratoire.

M. FRUGIER avait transformé son entreprise en Société Anonyme en 1910.

En 1958 la manufacture fut rachetée par le société Haviland. L’Aluminite n’est plus fabriquée, le respect des données techniques et notamment la haute température de cuisson en font une matière d’un prix de revient prohibitif.

On trouve aujourdhui sur les sites de vente par Internet et dans les brocantes des pièces en bon état :

A coté de son activité dans la porcelaine il se lança dans la fabrication de tuiles et de briques sur sa proprété de Bostrichard. Le village est situé sur la commune de Meilhac mais pour la publicité René FRUGIER indiquait « près de Nexon ». La terre glaise était extraite aux Blas et elle était acheminée par des charettes tirées par des chevaux et des wagonnets sur rails.

Réné Frugier était un entrepreneur insatiable. Il voulait maitriser toute la chaine de production de sa porcelaine. Pour cela il a acheté des carrières de kaolin dans les Cotes d’Armor et dans la région de Béziers.

Marc LARCHEVEQUE

Pour autant René FRUGIER ne néglige pas ses propriétés. Ainsi il obtint des prix lors des concours d’élevage :

René FRUGIER décède le 11 fevrier 1944 à 85 ans. On notera que l’acte de décès utilise son prénom officiel « Gilbert » et non le prénon usuel « René »:

Ses héritiers n’ont ni ses compétences scientifiques ni managériales. La fabrique de porcelaine fut reprise par Haviland et la tuilerie périclitera. Les cheminées seronr démolies, le terrain nettoyé …

3-Prosper FRUGIER (1859-1899)

Le troisième enfant de Léon FRUGIER et de Marie DUVERGER, Pierre « Prosper » FRUGIER est né le 21 mai 1859.

1874 8 8 Le Courrier du Centre

A19 ans il effectue une année de service militaire au 25e Régiment de Dragons ou il arrive le 8 novembre 1878. Ile quitte le 8 novembre 1879.

Régistre militaire Pierre Prosper FRUGIER

Il se présente aux élections dépertementales et il est élu conseiller d’arrondissement pour le canton de Nexon avec Louis BONNAFY.

1895 1er aout Le Courrier du Centre

Il meurt brutalement le 25 novembre 1899 à 40 ans. Il n’était pas marié.

Hommage à Guy BARJOU (1931-2023)

J’ai parlé de Guy BARJOU sur ce blog lors de mes souvenirs d’école. Guy BARJOU est l’instituteur qui m’a le plus marqué pendant l’école élémentaire. J’ai eu l’occasion de le retrouver à Limoges alors qu’il était à la retraite lors de conférences auxquelles nous assistions.

Nous avons échangé des courriers dans lesquels il me donnait les noms de mes camarades de classe car il avait gardé toutes les listes de ses élèves. Je lui avait proposé de venir partager un repas de classe avec les anciens de Nexon que j’aurai pu réunir mais le Covid n’a pas permis cette réalisation.

Son souvenir de Nexon était d’autant plus fort qu’il a épousé Suzanne MONTITIN qui à l’époque, habitait à la gare.

Sur les photos de classe que je poste à nouveau certains ont quitté cette terre avant notre maître. Mais les souvenirs de jeunesse ne s’oublient pas.

Le Populaire samedi 1er juillet 2021

Je ne suis pas sur cette photo, c’est la génération juste avant la mienne, ceux des années 1945 et 1946. Guy BARJOU avait 23 ans, il portait la cravate et comme les élèves il avait une blouse.

Je suis sur cette photo de CE1-CE2. Certains de la photo précédente sont en CE2 les autres sont passés au CM1. Nous étions 35 dans la classe. Nous rentrions en rang et en silense. Le maitre porte toujours la cravate et la blouse.

Guy BARJOU était arrivé à Nexon en mai 1954 après avoir terminé son service militaire en Algérie. Il a remplacé Michel BOUCHAREISSAS qui partait effectuer son service militaire en Algérie.

Après Nexon, Guy BARJOU a été nommé à Limoges. Ses compétences et sa rigueur dans le travail lui ont permis de devenir conseiller pédagogique auprès le l’Inspecteur de l’Education Nationale. Il a été décoré des palmes académiques, d’abord chevalier puis officier et enfin commandeur, grade le plus élevé de cet Ordre.

Il était membre de l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques de la Haute Vienne dont il a été Vice Président.