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1er critérium cycliste international de Nexon 24 aout 1969

Ce premier critérium international annonçait une suite qui malheureusement n’a pas eu lieu. Et pourtant les participants étaient les vedettes internationales du moment et parmi elles Raymond POULIDOR. A l’époque il était déjà un des plus connus et des plus aimés du public français.

Il y avait eu des courses cyclistes à Nexon mais jamais au niveau international. C’est lors de sa réunion du 28 septembre 1968 que le Comité des fêtes, présidé par M. Henry MAURILLEGANT, qu’est adopté le principe d’un criterium international de cyclisme sur le modèle de ceux d’Oradour et de Saint Claud. La Fédération Française de Cyclisme (FFC) à la charge d’en fixer la date. Celle ci est annoncée aux nexonnais dans le bulletin municipal de janvier 1969, et c’est le 24 aout 1969 qui a été choisi.

Bulletin municipal n° 53décembre 68 – janvier 69

Lors de sa réunion du 24 juin le Comité prévoit plusieurs entrées et plusieurs buvettes. Il est même envisagé d’élire une Miss Nexon au bal du 13 juillet et de lui confier la remise du bouquet au vainqueur. Et le 31 juillet le Comité retient les noms des coureurs qui participeront au criterium et désigne les responsables pour les 10 caisses, les 5 buvettes ainsi que les contrôleurs volants. Le bulletin municipal de juillet donne quelques informations sur le criterium.

Bulletin municipal n° 55 Juin – Juillet 1969

Rien n’est publié dans la presse avant le mois d’aout. Il est vrai que les criterium internationaux attirent les coureurs qui se sont illustrés lors du Tour de France et c’est sur leur nom que les organisateurs centrent leur publicité.

Compte tenu des primes qu’il faut verser aux coureurs professionnels pour qu’ils choisissent ce criterium, il faut trouver de l’argent. Lorsque quelques années plus tard j’analyserai cet aspect du sport en consacrant une partie de mes recherches universitaires au financement du sport et à son analyse je développerai la règle des « 3S » : les spectateurs, les sponsors et les subventions des collectivités pour finacer les compétitions sportives. C’est le problème qu’ a eu à régler le Comité. Faire payer les spectateurs, c’est facile dans un stade car le nombre d’entrées est limité, mais pour une course sur route, même en circuit, c’est difficile car il est impossible de clore la totalité du parcours. Et il suffit aux habitants des maisons situées sur le bord de la route de se mettre à leurs fenêtres et ils sont aux premières loges. Et rien ne les empêche d’inviter, ce jour là, famille et amis. Les organisateurs ont donc prévus de passer solliciter ces habitants, d’où l’appel qui leur est fait de réserver le meilleur accueil aux organisateurs quand ils passeront les voir. Les sponsors étaient là, en particulier « Le Centre de la Mode » de M. RUCASSIE, habitué des courses cyclistes et présent sur la commune avec son atelier « Vet’France ». Quant aux collectivités locales, principalement la commune, elles pouvaient difficilement verser des subventions substantielles pour un criterium cycliste professionnel devant aider toutes les associations de la commune.

J’imagine que dès le mois de juillet une forte équipe de bénévoles était constituée mais je n’ai pas trouvé le nombre de ces bénévoles et je n’en ai pas le souvenir. Il faut dire qu’étudiant, une fois passé mes examens, dès la fin juin je suis parti avec 2 autres camarades en Angleterre et je suis rentré à Nexon à la fin aout . Le criterium était terminé et je n’en avait pas entendu parler ! On parlait plus du concert géant des Rolling Stones à Hyde Park le 5 juillet et du premier pas sur la lune d’AMSTRONG le 21 juillet. Je suis certain que des lecteurs de ce blog on assisté à ce criterium et qu’ils programmes, des billets, des photos et au moins des souvenirs. N’hésitez pas les faire connaitre par les commentaires que vous pouvez mettre au bas de cet article.

La Presse locale, principalement le Populaire, publie un article le 19 aout, 5 jours avant la course. C’est tard, mais l’activité sportive est fournie à cette époque. Les premiers noms des professionnels sont publiés. On est surpris, en 2022, de voir que POULIDOR n’est pas mis en tout premier plan. Pourtant il a terminé le Tour de France à la troisième place derrière MERCKX, mais sans qu’il y ait le moindre suspens puisqu’il était à 22 minutes. Et puis sa rivalité avec ANQUETIL est oubliée, c’est MERCKX qui occupe le haut de l’affiche. Mais il ne viendra pas à Nexon, il demande beaucoup trop d’argent et il préfère courir chez lui, en Belgique. Et comme c’est le 1er criterium international organisé à Nexon il n’a aucune réputation sur l’ambiance, sur le nombre des spectateurs, sur les primes pendant la course… Ce n’est pas le Bol d’or des Monédières.

Le Populaire 18 aout 1969

Le nom du champion du monde est mis en premier mais seul les spécialistes le connaissent. Il a gagné ce titre qui se disputait en Belgique le 10 aout, à la surprise générale et personne ne le connais.

19 aout 1969

Cet article nous révèle que le champion du monde ne se pas présent car il a été trop exigeant, mais Jean TAMAIN, le meilleur des présentateurs sera présent ce qui donne du crédit à ce 1er critérium. Le journal y croit compte tenu de la ferveur des Limousins pour le cyclisme et le faible nombre de courses de niveau international. Mais il rappelle cependant l’échec du cyclocross international organisé à Nexon en 1961.

Le Populaire 20 aout 1960

L’article explique que l’absence de MERCKX est largement compensée par la qualité des inscrits professionnels parmi les 4 suivants de MERCHX au Tour de France mais aussi par la présence des meilleurs coureurs régionaux

Lors de sa réunion du 20 aout le Comité a fixé le prix des entrées à 8 francs soit l’équivalent de 9,20 € en équivalent de pouvoir d’achat 2020.

Le lendemain un nouvel article s’interroge sur la capacité des jeunes pro à battre les « vedettes ». Aucun de ceux qui figurent dans le titre de l’article n’a atteint la notoriété internationale mais ils furent de bon coéquipiers, José CATIEAU a disputé 7 Tours de France et il a même porté le maillot jaune pendant 4 jours en 1973, ce que n’a pas fait POULIDOR.

Le Populaire 21 aout 1969

Un article est ensuite consacré aux Limousin.

Puis ce sont les arrêtés règlementant la circulation qui sont publiés :

La veille la liste des 40 engagés est publiée ainsi que les détails de l’organisation et les journalistes engagement leurs pronostics : un duel PINGEON – POULIDOR arbitré par GIMONDI et GANDARIAS. Des informations sont données sur un bon nombre des coureurs.

Et enfin le jour tant attendu arrive. Les coureurs sont venus en voiture, certains de loin, et ils ne sont a Nexon que quelques heures avant le départ de la course. Où sont-ils accueillis ? Je ne le sais pas. Des chambres ont du être réservées dans les hôtels car il y en a encore en 1969.

Le public est présent, on parle de 5 000 personnes, la course se déroule et POULIDOR gagne. Le compte rendu qu’en fait le Populaire est élogieux. Une pleine page est consacré à l’évènement. POULIDOR gagne détaché devant Alain VASSEUR, Raymond RIOTTE, Francis CAMPANER et Jan JANSSEN.

Le circuit ne devait pas être trop difficile puisque POULIDOR a effectué les 100 km en 2 h 33 soit une moyenne de 39,2 km/h.

Raymond POULIDOR, vainqueur
JANSSEN en tête du peloton
POULIDOR en train de s’échapper
Raymond RIOTTE

Quel bilan a tiré le Comité de ce critérium ? Le compte rendu publié dans le bulletin municipal d’octobre – novembre est mitigé. Il ne donne donne aucun chiffre sur le plan financier mais fustige ceux qui ont contourné les entrées pour ne pas payer. Mais le public a été généreux car une grosse prime de 4000 francs, soit l’équivalent actuel de 4 500 € a été accordée sans compter les nombreuses petites primes offertes pour animer la course.

Le bilan financier n’a pas du être positif puisque le Comité du 21 janvier 1970 a annulé le 2ème criterium qui était prévu le 23 aout 1970. le 19 janvier 1971 il a été évoqué un criterium pour le 22 aout 1971 mais le 16 février il a été décidé de le remplacer par une corrida. Le 1er Criterium cycliste international de Nexon a été le dernier.

La fête de septembre 1976

La fête de septembre 1975 avait été un succès aussi le comité a souhaité continuer sur sa lancé. Bien qu’il ait changé de président et que des postes aient été renouvelés la ligne est restée la même : la fête doit être jolie et donner du plaisir.

Bulletin municipal n° 92 1er trimestre 1976

Les chars donnent à la fête, pour peu que le soleil y apporte son concours, un air de gaité particulier. A lui seul, le nom donné à ces défilés de chars, corso fleuri, fait penser au soleil d’Italie. Cette habitude de défiler dans les rues, corso, est née au 19e siècle. Il s’agissait de fêter l’arrivée du printemps et pour cela dans certaines villes, les habitants ont pris l’habitude sortir leurs charrettes et de les décorer avec des branchages et des fleurs. Ces fêtes coïncidaient avec le Carnaval.

Quand les charrettes furent tirées par des chevaux ont leur donna le nom de cavalcade. Et ce n’est que vers les années 1950 qu’on leur donna le nom de corso fleuri. En effet les chars n’étaient plus décorés de fleurs naturelles mais de fleurs en papier confectionnées par les habitants pour décorer leur char.

A Nexon la plupart des chars sont des carcasses que le comité des fêtes achète d’occasion aux villes réputées pour leur carnaval. C’est la ville de Nyons dans la Drome dont le défilé de char était parmi les plus réputés qui a commencé à vendre ses carcasses à Nice pour son défilé l’année suivante. Aujourd’hui à coté des villes il y a des marchands qui offrent sur Internet des dizaines de chars et tout le matériel nécessaire pour les décorer et habiller les participants.

Mais a l’époque il fallait de nombreux jours de travail, d’abord pour confectionner les fleurs et ensuite les assembler sur les carcasses. Voici l’illustration de ce travail d’assemblage minutieux qu’il fallait réaliser mais tout se faisait dans la joie et la bonne humeur. Pour faire ce travail il faut que le char soit a l’abri et qu’il y ait la place pour entreposer du matériel et pouvoir travailler à plusieurs personnes. Les propriétaires de granges et de hangars fermés étaient, de ce fait, les bienvenus.

Une fois tous les chars prêts, tous les participants habillés, le départ peut être donné. Devant l’église on rencontre un très beau cœur aux couleurs blanches et rouge pour répandre l’amour tout au long du parcours.

A la différence de l’année 1975, le comité des fêtes a décidé de faire partir les chars depuis la gare afin d’éviter aux majorettes de monter deux fois la côte qui mène au centre bourg. Montant de la gare jusqu’à l’église et faisant demi tour, les chars traversent deux fois la fête et le défilé se termine dans les Garennes.

Il y a 9 chars et 4 groupes de majorettes et fanfares.

Le cœur a été décoré par les personnes de l’avenue de la gare, responsable DUGOT

Un petit et sa carriole dorée de fleurs suit le cygne que nous retrouverons quand ils va remonter…

Cette belle voiture rouge on la retrouvera elle aussi, entourée de vélo, dans la montée vers le bourg.

Ils descendent vers la gare et on les trouve dans la cour de la ferme de La Léoniderie.

Et maintenant il faut remonter vers le centre du bourg.

de l’amour avec le cœur
De l’argent avec la corne d’abondance par la place du marché, responsable MAZEAUD
de la force avec l’éléphant

Je me souviens d’avoir eu le visage noirci pour une fête ou nous étions habillés en jeunes africains. J’avais 5 ou 6 ans. Je ne sais pas si on nous avait noirci avec du cirage ou avec des bouchons brulés mais j’ai détesté cette journée. Aujourd’hui on ne ferrait plus cela.

le chien fidèle et bon gardien

Et une seconde cariole très décorées, tirées par un petit âne lui aussi fleuri.

et des vélos de tout âge pour accompagner la belle voiture rouge.

devant eux le char d’une fée…

Le carrosse par place de la mairie, responsable DESPLANCHES

On est arrivé dans la bourg et on retrouve le cœur, le cygne, les éléphants…

Cette vue de la place permet de retrouver les commerces d’alors, à gauche la boutique de nouveautés de Mme PEYRICHOUX, puis l’horlogerie -bijouterie de M. et Mme DESPLNCHES, l’épicerie primeurs de « Nenette » CLERMONTEIL, la charcuterie boucherie de M. et Mme BOSBATY et le café DESBORDES.

L’éléphant a été décoré par la rue Gay Lussac, responsable PRADEAU
Le char CRCL était sous la responsabilité de DUVERNEIX et BARBE

Après la fête, les membres du comité étaient satisfaits.

Bulletin municipal n° 94 3ème trimestre 1976

Comme pour l’article précédent vous pouvez me proposer des photos, vous reconnaitre sur un char ou dans le public… C’est ainsi que vit ce blog.

La fête en septembre 1975

Cette fête marque le retour du défilé de chars au cours de la fête. Le comité présidé par M. Henri MAURILLEGANT a décidé de reprendre cette tradition qui a fait le succès des fêtes nexonnaises pendant les années 1960. Une fois les carcasses de chars achetées et réparties entre les quartiers il faut se mettre à la confection des fleurs en papier. L’enthousiasme des nombreux bénévoles a permis la réalisation de 16 chars. Partant du château, les chars traversent le bourg jusqu’au moulin Barlet et remontent vers le centre où la circulation automobile a été interdite pendant le défilé.

Il n’y a pas de fête sans bal. Le parquet est tout près des manèges, sur la place de la république. A la fin de l’année 1973 M. BEYLIER avait cédé son affaire d’organisateur de bal sur parquet à M. ROYER et il fut difficile au comité de faire affaire avec le nouveau propriétaire. N’ayant pas pu s’entendre en 1974 le comité avait loué un parquet à un autre entrepreneur tandis que M. ROYER, considérant qu’il avait un contrat pour être présent aux fêtes de Nexon avait installé le sien du coté du champ de foire, parallèlement aux barres d’attache du bétail. Cette concurrence était nuisible aux finances du comité qui a terminé l’année 1974 avec un déficit. Au début de l’année 1975 une médiation avec le maire René REBIERE est organisée avec M. ROYER. Sa proposition est qu’il accepte de ne pas venir à la fête à Nexon si le comité lui paye le cachet de son orchestre soit 1 800 francs. Finalement un accord est obtenu et la fête sera un succès.

Les chars traversent le bourg avec un public présent tout le long du parcours. La foule est plus nombreuse autours de l’actuelle place Fratellini sur laquelle sont installés les principaux manèges, auto tamponnantes, chenille, manège enfantin, stand de tir, loteries…

Les chars passent pour aller vers la gare, le public est moins nombreux…Le passage dans le bourg permet de retrouver les commerces qui existaient alors, la boucherie charcuterie BOSBATY, les primeurs de Nenette CLERMONTEIL, la bijouterie DESPLANCHES, les nouveautés PEYRICHOUX… et plus loin dans la rue Gambetta les aliments pour animaux REALLE …

Et la reine de la fête avec ses dauphines clos le défilé.

La descente vers la gare pour le moulin à vent

Guy DEFAYE au volant de son tracteur

Après avoir fait demi tour au bas de l’avenue de la gare devenue Charles de Gaulle on retrouve les chars accompagnés des 3 troupes de majorettes qui ont été invitées à la fête.

Ici ce sont les majorettes de Nexon, les coccinelles, sur leur char.

Et la reine ferme la marche…

On retrouve les chars et les majorettes dans la montée vers le bourg …

Le défilé se termine, la reine va quitter son trône…

Pour ce défilé nous avons la chance d’avoir un petit film. Il a été réalisé par Jean ATZEMIS qui a filmé le défilé depuis son domicile, avenue Charles de Gaulle. Il a déposé son film à la Mémoire Filmique de Nouvelle-Aquitaine. Cette structure a été réalisée à l’initiative de la Cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine (Limoges) qui a réuni le Fonds Audiovisuel de Recherche (La Rochelle), La Mémoire de Bordeaux Métropole (Bordeaux) et Trafic Image (Angoulême) pour former un réseau.

https://www.memoirefilmiquenouvelleaquitaine.fr/films/chars-a-nexon

https://www.memoirefilmiquenouvelleaquitaine.fr/films/chars-a-nexon

Si vous avez d’autres photos, si vous vous reconnaissez n’hésitez pas à écrire un commentaire. merci.

La ligne de chemin de fer Nexon-Brive, des belles heures à la chute.

J’ai déjà parle de cette ligne en 2017. Vous trouverez l’article ici : https://etsinexonmetaitconte.fr/les-lignes-de-chemin-de-fer-nexon-perigueux-et-nexon-brive/

Je rappelle ici les belles heures de cette ligne et la crise qu’elle connait depuis 2018.

I- Les belles heures de la ligne.

Le 11 avril 1857 la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans a reçu la concession d’une ligne « de Limoges à Brive » par la convention signée avec le ministre des Travaux publics. Cette convention est approuvée par décret le 19 juin 1857.

La construction de la ligne entre Limoges et Brive est déclarée d’utilité publique par décret impérial le 17 mai 1865. Initialement prévue pour être à double voie, la ligne fut finalement construite avec une seule voie, par souci d’économie. Cette ligne permettait de réduire de 70 km le trajet entre Paris et Toulouse et de ce fait de réduire le temps du trajet par rapport à l’ancien itinéraire passant par Périgueux.

Au départ de Limoges le trajet empruntait la ligne de Périgueux puis bifurquait vers l’Est pour rejoindre Brive par Saint-Yrieix. Le décret de 1865 avait cette bifurcation à Lafarge. Mais après près de 10 ans de discussions entre les partisans de Lafarge et ceux de Nexon un décret du 13 juin 1873 fixe l’embranchement a Nexon. J’en parlerai dans un prochain article.

L’inauguration de la ligne a eu lieu le 18 décembre 1875. Le convoi inaugural, composé d’une locomotive, son tender et sept wagons, est parti de Brive à 9h25 pour arriver à Nexon à 17h44. La vitesse moyenne était de 27km à l’heure. Elle est mise en service le 20 décembre 1875 par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO).

Pendant 18 ans Nexon connu un important trafic puisque tous les trains de l’axe Paris – Toulouse – Espagne et ceux vers Périgueux passaient par la gare de Nexon. Mais à partir de 1893 le Paris-Toulouse emprunta la nouvelle ligne passant par Uzerche. Le trafic se réduisit mais restait cependant suffisant pour permettre à la gare de Nexon d’occuper une place importante en Haute-Vienne.

En fevrier 2001, la revue « Rail Passion » dans son numéro 46 a consacré un article à cette voie. Il s’intitulait « Jours tranquilles sur Nexon-Brive ». C’est un bel article, à la fois technique pour le matériel avec le passage de la vapeur au diesel et économique On y parle de la clientèle voyageur aussi bien que fret. On découvre que des wagons de pigeons provenaient de Belgique pour des lâcher colombophiles en gare de Saint-Yrieix. Je parlerai de ces lâchés de pigeons depuis nexon dans un prochain article.

Le 11 avril 1857 la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans a reçu la concession d’une ligne « de Limoges à Brive » par la convention signée avec le ministre des Travaux publics. Cette convention est approuvée par décret le 19 juin 1857.

La construction de la ligne entre Limoges et Brive est déclarée d’utilité publique par décret impérial le 17 mai 1865. Initialement prévue pour être à double voie, la ligne fut finalement construite avec une seule voie, par souci d’économie. Cette ligne permettait de réduire de 70 km le trajet entre Paris et Toulouse et de ce fait de réduire le temps du trajet par rapport à l’ancien itinéraire passant par Périgueux.

Au départ de Limoges le trajet empruntait la ligne de Périgueux puis bifurquait vers l’Est pour rejoindre Brive par Saint-Yrieix. Le décret de 1865 avait cette bifurcation à Lafarge. Mais après près de 10 ans de discussions entre les partisans de Lafarge et ceux de Nexon un décret du 13 juin 1873 fixe l’embranchement a Nexon. J’en parlerai dans un prochain article.

L’inauguration de la ligne a eu lieu le 18 décembre 1875. Le convoi inaugural, composé d’une locomotive, son tender et sept wagons, est parti de Brive à 9h25 pour arriver à Nexon à 17h44. La vitesse moyenne était de 27km à l’heure. Elle est mise en service le 20 décembre 1875 par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO).

Pendant 18 ans Nexon connu un important trafic puisque tous les trains de l’axe Paris – Toulouse – Espagne et ceux vers Périgueux passaient par la gare de Nexon. Mais à partir de 1893 le Paris-Toulouse emprunta la nouvelle ligne passant par Uzerche. Le trafic se réduisit mais restait cependant suffisant pour permettre à la gare de Nexon d’occuper une place importante en Haute-Vienne. La concurrence de la route fit perdre de l’importance au rail.

En fevrier 2001, la revue « Rail Passion » dans son numéro 46 a consacré un article à cette voie. Il s’intitulait « Jours tranquilles sur Nexon-Brive ». C’est un bel article, à la fois technique pour le matériel avec le passage de la vapeur au diesel et économique On y parle de la clientèle voyageur aussi bien que fret. On découvre que des wagons de pigeons provenaient de Belgique pour des lâcher colombophiles en gare de Saint-Yrieix. Je parlerai de ces lâchés de pigeons depuis Nexon dans un prochain article.

II – Les difficultés

A partir des années 1960 la concurrence de la route fit perdre de l’importance au rail. Mais surtout les lignes secondaires ont pâti de la priorité donnée aux trains à grande vitesse. Leur entretien a été négligé, le matériel roulant peu modernisé…

Sur la ligne Nexon-Brive, devant la dégradation des voies la vitesse de circulation a été limitée à 70 km/h puis en 2015 à 60 km/h et à 50 km/h en 2018. Le 27 février 2018 au soir entre Pompadour et Objat la constatation d’un affaissement de la voie sur une vingtaine de mètres aux environs de Vignols a conduit à l’interruption de la ligne entre Pompadour et Objat. Elle a ensuite été prolongée jusqu’à Saint-Yrieix-la-Perche.

En octobre 2019, la région Nouvelle-Aquitaine s’est engagée à hauteur de 41,4 M€ pour la régénération des tronçons abîmés. Un montant qui s’ajoutait aux 4,01 millions de SNCF Réseau et 1,79 million de l’État, pour s’élever au total à 47,2 M€. En mars 2020, la région a rajouté cinq millions d’euros en urgence pour éviter une limitation de vitesse des TER à 40km/h pour raison de sécurité.

Alors qu’aucun train ne circulait depuis le 15 décembre 2019, la circulation a repris le 14 juin 2020 entre Nexon et Saint Yrieix la Perche. Au total, 6,3 km de voie ferrée ont été rénovés sur les 22 qui séparent Nexon de Saint Yrieix. Certains rails avaient 130 ans ! 2.800 traverses ont été changées sur les zones qui n’ont pas totalement été rénovées. Les vieux rails sont remplacés par des rails de 216 m soudés entre eux alors que les anciens étaient reliés grâce à des éclisses, des sortes de joints. Ceci évite les chocs du train sur la voie ce qui augmente le confort et la sécurité des voyageurs et des riverains le train faisant moins de bruit.

Le Populaire 12 mars 2020

Le 17 juin 2020, Alain Rousset, président du Conseil régional, est venu constater l’amélioration de la ligne après les travaux financés par une subvention de la Région de près de 5 millions d’euros. Ainsi les trains peuvent continuer à rouler à 60 km/h alors que planait la menace d’une réduction de la vitesse à 40 km/h pour raison de sécurité. En 2023, des travaux seront menés sur 13 autres kilomètres, ce qui permettra de relever la vitesse à 75 km/h.

Alain ROUSSET et Daniel BOISSERIE – Le Populaire 18 juin 2020

Le 17 décembre 2021 la Région Nouvelle-Aquitaine a annoncé prendre en charge les travaux de régénération et d’adaptation des lignes Saint-Yrieix – Nexon et Brive – Objat pour un montant de 30 millions d’euros. Sur la section Nexon – Saint-Yrieix, une régénération « classique » (20,2 millions d’euros) va permettre un retour aux 70 km/h. Sur la section Objat – Brive, des travaux pour un montant de 4 millions d’euros plus 800.000 € par an jusqu’en 2030, soit un total de 10 millions d’euros, seront menés pour envisager une solution avec des trains légers. 

Mais il est loin le temps ou sur cette ligne maintenant coupée en deux, la partie Saint-Yrieix-la-Perche à Objat étant fermée depuis 2018, est déjà fermée depuis 3 ans, le Paris-Toulouse l’empruntait plusieurs fois par jours.

Edmond COUVIDOUX, sellier

L’achat d’un carton publicitaire m’a fait revenir sur le sellier-bourrelier de la place de l’église avant 1914.

On trouve aux recensements de 1896 et 1906 Emile COUVIDOU, sellier.

Emile COUVIDOU est né le 1er septembre 1876 au Vigen. A l’état civil son premier prénom est François mais comme son père s’appelle lui aussi François on l’appellera Emile.

Au recensement de 1911 les COUVIDOU sont toujours à Nexon mais ils sont recensés avec la famille QUINQUE. Les deux familles sont alliées depuis 1885, année ou Maria COUVIDOU, sœur ainée d’Emile, a épousé Jean QUINQUE.

Recensement de 1911 – Archives départementales de la Haute-Vienne

Je possède une facture de COUVIDOU sans prénom comme fabricant de cercles. Il n’y a pas de prénom mais il s’agit de François, le père, âgé de 84 ans. En effet sur le registre de l’Etat Civile du Vigen, pour l’enregistrement vde la naissance de son fils François il déclare comme profession « cercleur ».

J’ai parlé rapidement de la famille COUVIDOU lors du chapitre consacré à la place de l’église , côté nord n° de 1à4, https://etsinexonmetaitconte.fr/wp-admin/post.php?post=5713&action=edit

Revenons à son fils François dit Emile. Il est né le 1er septembre 1876 au Vigen.

Acte de naissance de François COUVIDOU – Archives départementales de la Haute-Vienne

Sur sa fiche militaire son nom est écrit comme à l’Etat Civil et son prénom est François, ce qui est normal!

Cette fiche militaire nous renseigne sur son parcours.

Il effectue ses 3 ans de service militaire à partir du 16 novembre 1897 au 20e Dragons. Une fois libéré de ses obligations militaires il s’installe comme sellier à Nexon, fort de l’expérience qu’il a acquise à l’armée.

A Nexon il profite de présence du haras pour se spécialiser dans les selles. C’est ce qui l’amène a faire éditer une carte commerciale que je viens d’acquérir. Avec surprise il écrit son nom avec un X, COUVIDOUX. est une volonté de sa part ou une erreur de l’imprimeur ?

L’intérieur est écrit en français et en anglais, sans doute parce que des jockeys anglais sont dans l’écurie de course du baron de Nexon.

DRANEM devait être connu en 1900 mais je n’en trouve aucune trace aujourd’hui.

En 1914, comme beaucoup de garçons, il est touché par la guerre. Il est mobilisé le 28 novembre 1914 au 21 régiment d’artillerie de campagne qui se trouvait alors en Champagne. Le 17 janvier 1915 il est mis en sursis d’appel chez M. ROUDEAU, sellier à Périgueux. Ce dispositif était destiné à renvoyer des soldats dans des entreprises qui manquaient de main d’œuvre du fait de la mobilisation et dont la production était indispensable à la Nation. C’était le cas des selliers lorsque la cavalerie représentait une arme importante lors des conflits. Mais la puissance des armes de feu, fusils, mitrailleuses, canons… rendu la cavalerie très vulnérable et a conduit a leur remplacement progressif par les blindés. Emile COUVIDOU était plus très utile comme sellier que comme cavalier. Il est donc resté à Périgueux jusqu’au moment ou une indiscipline dont on ne connait pas la nature le fasse revenir dans son régiment, le 27 novembre 1916. Au début de l’année 1917 le 21e R.A. participe aux différentes offensives contre les lignes allemandes et au mois de novembre il est envoyé en Italie près du lac de garde et de Vérone. Il décède le 3 juillet 1918 à l’Ambulance B/2 à Vérone des suites d’une maladie. Était-ce la grippe espagnole dont les ravages ont débutés en mars ?

Emile COUVIDOU est mort et la boutique du bourrelier-sellier à été détruite. A quelle date précise ?

Les fêtes en 1962 et 1963.

Je n’ai pas trouvé de photos pour les fêtes de ces années. Si vous en possédez scannez les ou prêtez les moi pour que je le fasse.

L’année 1962 est une année particulière. Le Comité des fêtes est bien organisé et les finances sont saines. Aussi lorsque le conseil se réunit a quelques semaines de la fête de septembre personne n’imagine la manière dont il va se dérouler.

Le vendredi 24 aout 1962 le conseil se réuni sous la présidence de Robert FOUILLAUD. Sont présents : MM. CHIBOIS, RABBE, LAGNEAU Père, GRAMMAGNAT, BOSBATY, ERNY, COMBACAL, LASPERAS B., LAGNEAU Fils, REBIERE. MM. JARRY-LACOMBE et CROUZILLAC sont excusés.

Le Président donne le compte rendu de la saison 1961-1962. Le livre de caisse accuse un compte créditeur de 1 892,50 francs.

Immédiatement après, pour des raisons personnelles, le président donne sa démission. Elle est acceptée à l’unanimité. Aucun membre ne se présente à la présidence. Tous démissionnent. L’association est de ce fait dissoute et les fonds remis à la mairie. La municipalité prend en charge l’organisation de la fête de septembre dont le programme était déjà prêt.

Les 23 et 24 septembre la fête est un succès et le bulletin municipal en rend compte ainsi:

C’est la belle époque des manèges pour les petits et les grands : auto tamponnantes, avions, chenille, manège pour les petits avec la célèbre queue de Mickey qui donne un tour gratuit a celui qui l’attrape… Les photos qui suivent rappellerons de bons souvenirs aux plus anciens mais elles ne sont pas prises à Nexon.

Le lundi, comme cela se faisait depuis plusieurs années, une course cycliste était organisée par le Cyclo Racing Club du Limousin (CRCL). Ouverte à toutes les catégories elle se disputait sur 105 kilomètres. 21 coureurs étaient engagés parmi lesquels mon cousin Jacques PRADAUD. Pour rien au monde nous aurions raté cette course pour applaudi Jacques qui était presque du pays depuis qu’il avait épousé Marguerite BOUCHER la cousine germaine de ma mère qui habitait Aurin sur la commune de Bussière Galant, le village ou était née ma mère.

Ce jour là PRADAUD termine deuxième derrière Maurice REJASSE, le vétéran et devant le jeune Albert PETER.

C’est une arrivée classique mais ici le trio de tête est dans le désordre.

Avec l’aide de Bernard VERRET, ancien journaliste du sport au Populaire, Jacques PRADAUD a écrit l’histoire de sa vie, un exemple de courage et de volonté.

Lorsque la municipalité fait le bilan de cette fête et publie un compte rendu dans le Bulletin Municipal une phrase va faire bondir 4 nexonnais décidés à intenter une action pour diffamation.

Dans ce compte rendu, le maire, Louis Jean PRADEAU, écrit que 4 commerçants n’ont pas donné d’argent pour la collecte de la fête du printemps 1963.

Bulletin municipal 15 octobre 1962

René REBIERE est furieux de voir cité le nom de son père et les 3 autres commerçants manifestent la même colère. Pour avoir passé des heures avec René pour qu’il me raconte l’histoire de Nexon je peux assurer que 50 ans après sa colère était toujours vive. J’ai déjà écrit dans l’hommage que je lui ai rendu après son décès que j’ai l’intime conviction que cet évènement n’est pas le moins important parmi ceux qui l’on conduit à présenter une liste contre M. PRADEAU lors des élections municipales de 1965.

La fête du printemps 1963 a connu un grand succès. Elle était animée par la clique de Chalus et le lundi une course était organisée, toujours par le CRCL. Elle était moins prestigieuse que celle de l’automne 1962 car elle n’était ouverte qu’aux catégories 3 et 4 et se disputait sur 75 km. Il y avait 26 partants et le vainqueur était Daniel LAVERGNE devant Armand BLONDY. La fête a laissé un bénéfice de 1607 francs, soit l’équivalent de 2 350 euros en 2020. Mais on remarquera que la municipalité a versé une subvention de 1 046 francs.

Bulletin municipal 19 mai 1963

Le maire publie la liste des commerçants qui ont donné à la souscription mais il ne fait pas apparaitre le nom de ceux qui n’ont pas donné.

La fête de septembre est organisée sur le même modèle que les précédentes; Elle est animée par la clique de Chalus, un feu d’artifice est tiré le dimanche soir et c’est de loin la dépense la plus élevée.

Le bénéfice de 1224 francs est à peine supérieur à la subvention municipale. La course du lundi 23 septembre ouverte a toutes les catégories a vue 26 engagés disputant 110 km. Alain DESPLAT a terminé 1er devant Henri RABAUTE et Jacques PRADAUD, toujours fidèle à Nexon.

Le maire publie toujours la liste des souscripteurs…

La fête à Nexon en 1959

Pour cette année 1959 j’ai plusieurs photos mais comme pour les années précédentes il n’y a aucune date. Si vous voyez des erreurs n’hésitez pas à me les signaler. Si vous avez d’autres photos que celles que j’ai publié n’hésitez pas à m’envoyer un scan. Merci d’avance.

Ce char est intéressant car il reprend un mot d’ordre de Félix GAILLARD (1919-1970) qui fut ministre et président du Conseil, et qui pour éviter que les prix de la viande augmentent trop vite donnait ce conseil aux français « mangez du poulet ». Sur le côté du char, dans l’encadré, on lit « Mon Gaillard de poulet ». Ce slogan a été lancé en 1957, le char est peut-être de 1958 car on oublie vite les slogans politique. Félix Gaillard a été président du Conseil, équivalent à 1er ministre pendant 5 mois et 9 jours, du 6 novembre 1957 au 15 avril 1958. C’était la durée moyenne des gouvernement sous la 4ème République.

C’est le char de la place de l’église avec les mêmes « acteurs »…La voiture est fournie par le garage LASPERAS, le père est au volant et son fils Bernard est à gauche et vise avec son fusil le guépard qui est suspendu par les pattes. A coté du chauffeur on retrouve Jean CROUSILLAC.

Fête au début des années 1900

Didier BUISSON m’a envoyé trois photos d’une fête qui se déroulait à Nexon. La date n’est pas indiquée mais compte tenu de habits la fête a lieu avant 1914. Il y a plusieurs chars, très différents de ceux des années 1950 -1960. Ils sont très hauts , tirés par des chevaux. Si quelqu’un a une idée de la date je le remercie d’avance.

A ces photos je peux ajouter celles de la famille DESPLANCHES que j’ai déjà publié sur ce blog. Elles dates de 1900 et m’ont été prêtées par Françoise DESPLANCHES-CONORD.

L’essentiel de la fête est concentré sur la place FRATELLINI actuelle. Hommes et femmes ont la tête couverte, les femmes du barbichet et les hommes d’un canotier ou d’un chapeau noir.

Les fêtes à Nexon de 1919 à 1945

La Première Guerre mondiale s’achève par l’Armistice du 11 novembre 1918 puis plus officiellement, le 28 juin 1919 avec la signature du Traité de Versailles. l’Union des Grandes Associations Françaises prend l’initiative d’organiser le dimanche 3 août 1919 également, une journée de reconnaissance nationale envers le soldat français et demande aux instituteurs la participation des écoliers et ainsi le 3 août 1919, toutes les communes de France organisent des fêtes de la Victoire, afin de remercier et honorer dignement les combattants, glorifier les morts et rappeler au pays le rôle de la France dans la guerre.

Nexon n’ignore pas cette date et avec le concours d’un escadron du 24e régiment de dragons organise une fête au cours de laquelle les jeunes se livreront à des jeux sportifs avec les militaires.

Le Populaire 29 juillet 1919

Le dimanche 12 octobre, grand concours et comice agricole. Toute la journée se tiennent des Jeux de toutes sortes, loteries, chevaux de bois. A 2 heures, lancement d’un ballon ; à 8 heures du soir, grand feu d’artifice, retraite aux flambeaux. Bals de jour et de nuit.

Le Populaire 6 octobre 1919

1921 La fanfare de Limoges agrémente la fête du 18 septembre.

Le Populaire 16 septembre 1921
La fanfare de Limoges à la fête de Nexon 18 septembre 1921

1933 Les cosaques à Nexon

Le dimanche 28 mai à l’hippodrome, les cosaques djiguistes, réputés être les meilleurs cavaliers du monde ont donné leur spectacle.

1936 le 19 septembre, toujours la fête avec le comice. A l’occasion de la fête M. BUSSIERE qui vient d’ouvrir son magasin de mode, rue Gambetta, à la place de la fleuriste actuelle, fait pour une des premières fois à Nexon, de la publicité pour son magasin:

Le Populaire 17 septembre 1936

Pour cette fête c’est la fanfare des « Gosses de Limoges » qui viendra animer.

Le Populaire 17 septembre 1936

Le programme de cette fête permet de découvrir deux associations nexonnaises, les Cliqueurs nexonnais et l’association colombophile. Si l’on trouve des traces de la seconde dans les résultats des concours je n’ai jamais rien vu sur la première. On voit également qu’un dirigeable, j’imagine que c’est un ballon, qui est parti et que des parachutistes ont été largués. Ce n’était certainement dans le bourg mais vraisemblablement à La Seyne.

1938, le comité des fêtes a organisé la fête en partenariat avec le Comice agricole. Cette année une course cycliste est organisée le lundi 19 septembre par le Cyclo-Club Limousin.

Le Populaire 16 septembre 1938

En septembre 1939 et pendant les années suivantes l’organisation des fêtes n’était pas une préoccupation importante pour les nexonnais. Pendant toute la période de la guerre les moments récréatifs étaient organisés afin de valoriser les actions du gouvernement. Les fêtes étaient des fêtes des jeunes des chantiers de Jeunesse comme celle du 9 octobre 1942

Le Populaire 10 septembre 1942

Il y avait aussi les tournées de théâtre des JAF, les Jeunes Artistes Français.

Mais comme dans toutes les périodes de guerre pendant lesquelles les bals sont interdits il y des transgressions. Des bals sont organisés clandestinement dans des granges et là aussi il y a des dénonciations. C’est ce qui c’est passé à Nexon en 1943 ou trois personnes ont été incarcérées.

Le Populaire 2 aout 1943

Les fêtes à Nexon avant la Première Guerre Mondiale

Les fêtes de village existent depuis longtemps et dans chaque région elles portaient un nom spécifique.

  • Fête, frairie, ballade ?

A Nexon au début des années 1900 on parlait principalement de ballade, mais peu a peu ce mot a disparu du langage…

L‘Atlas Linguistique de la France, projet initié par le linguiste Suisse J. GILLERON et mis en chantier en 1896, a conduit E. EDMONT à sillonner la France pendant près de quatre ans pour collecter les différents mots des patois que l’on parlait pour désigner 1400 termes qui avaient été retenus. Les résultats ont été publiés entre 1902 et 1910 et comporte près de 2000 cartes. La carte 556, la fête du village, montre que ballade est principalement utilisé en Haute-Vienne et frairie en Charente.

Atlas linguistique de la France – carte 556

Au début des années 2010 une grande enquête a été lancée « Quel français régional parlez-vous? ». Parmi les questions on demandait , “Comment appelez-vous la fête de votre village ou de votre quartier, qui a lieu en général une fois par an ?” La question était suivie d’une quinzaine de propositions, extraites pour la plupart du Dictionnaire des régionalismes de France (DRF), édité par P. Rézeau en 2001.

Dans les réponses données on constate que des mots ont disparus et en 2016, ballade n’est plus employé en Haute-Vienne et que l’on utilise « frairie ». Je me souviens pourtant qu’entre jeunes, dans les années 1950-1950 il nous arrivait de demander  » tu vas à la ballade?  » . C’est sans doute la difficultés des homophonies de survivre. « Balade » avec un seul « l » est « une flânerie, promenade sans but précis » ou bien « une sortie, excursion vers des lieux relativement proches ». Si on écrit « ballade » avec deux « l » c’est une « pièce vocale et instrumentale destinée à la danse » ou bien un « poème formé de strophes égales terminées par un refrain et d’un couplet final plus court appelé envoi ». ( source « Trésor de la langue française »).

Comme on dit chez nous : le grand livre du français de nos régions. Le Robert 2016
  • Les fêtes depuis 1789

Avant la Révolution de 1789 les fêtes étaient principalement adossées à des évènements religieux, le plus important étant tous les 7 ans les Ostensions. Cependant, chaque année, en septembre se tenait une foire-fête importante en l’honneur de St-Ferréol, patron de la paroisse.

Avec la Révolution Nexon a, comme toutes les communes, organiser les fêtes révolutionnaires. Mais en 1792 la plus importante manifestation fut le 3 juin, jour de Fête de la Ste Trinité, la clôture des Ostensions. Ce fut une cérémonie grandiose avec une grande procession derrière toutes les reliques qui avaient été exposées à la vénération publique. cette même année le Conseil organise la fête du 14 juillet sur invitation du ministre de l’Intérieur et vote une somme de 50 francs pour illuminer la nuit et invite les habitants à pavoiser leur maison et à les illuminer.

Par la suite, du fait de l’instauration du calendrier révolutionnaire fixant le début de l’année le 1er vendémiaire an 1, chaque mois étant formé de 3 décadi de 10 jours, il était difficile aux citoyens de s’y retrouver. Les dirigeants imposèrent bien par de nombreuses lois les nouvelles fêtes révolutionnaires mais elles ne furent pas très suivi dans les petites communes, surtout dans celles comme Nexon ou le chatelain, même s’il n’avait pas de pouvoir politique, jouissait d’un respect incontestable.

On note quelques décisions municipales comme le 27 ventôse an 6 ( 17 mars 1798), où le sieur Annet TARRADE est désigné comme Commissaire pour préparer la fête de la souveraineté du peuple fixée au 30 ventôse. Nexon, comme chaque commune, fournit un piquet de 10 hommes de la Garde Nationale auxquels il est remis 3 cartouches. Cette célébration a lieu entre l’arbre de la liberté et l’arbre de la Fraternité.

Mais 10 ans après la Révolution, la commune délibère pour se conformer à la loi du 13 Fructidor an 6 (30 aout 1798) qui imposait la célébration des fêtes décadaires, jusque là peux suivies. La loi imposait que chaque 1er décadi une fête soit célébrée, que les enfants y assistent et pour cela qu’il n’y ait pas classe, que les boutiques soient fermées et que les mariages soient célébrés uniquement ce jour là.

Le 18 brumaire mit fin à toutes ces fêtés et ne subsistèrent que la fête de la Liberté le 89 thermidor (10 aout) et le jour de l’an le 1er vendémiaire ( 22 septembre). le 14 juillet ne sera véritablement instauré comme jour de fête qu’en 1880.

A Nexon on retrouve des fêtes organisées en même temps qu’un Comice agricole. Ce fut le cas le 23 septembre 1860. Le conseil municipal vote une somme de 150 francs et charge MM. de VEYRINAS et FRUGIER d’en surveiller l’emploi.

En 1878 une grande fête est organisée les 22 et 23 septembre en même temps que le Comice.

5 septembre 1878 Le Courrier du Centre

Le Courrier du Centre dans le style ampoulé de cette époque en rend compte et l’on se prend à imaginer des fêtes comparables aujourd’hui avec plusieurs bals, un retraite aux flambeaux avec toutes les maisons illuminées alors qu’il n’y a pas l’électricité, un magnifique feu d’artifice et la fin à 5 heures du matin…

24 septembre 1878 Le Courrier du Centre

Le lendemain, 25 septembre 1878, un autre journaliste dans le même journal, décrit plus particulièrement le concours agricole mais il dépeint le cadre et la fête dans des termes comparables a ceux employés par son collègue la veille.

Le souvenir de la fête de l’année précédente est toujours présent et Le Courrier du Centre annonce celle qui va se dérouler le 21 septembre 1879 dans des termes dithyrambiques. On notera l’invitation a visiter les monuments en particulier l’église et aussi a effectuer une promenade sur la propriété Morterol considérée comme une petite Suisse. cette remarque me va droit au cœur puisque je suis né sur une terre qui avait appartenu à cette famille et qui était toujours propriétaire au Courdein…

Après la fête les commentaires étaient encore plus élogieux .

La loi du 6 juillet 1880 instaure le 14 juillet comme jour de la fête nationale. Dans les faits, on commémore deux 14 juillet : la prise de la Bastille et l’insurrection populaire du 14 juillet 1789 mais aussi la première fête de la Fédération, le 14 juillet 1790. La

Aussi le 11 juillet 1880, le Conseil organise la fête du 14 juillet sur invitation du ministre de l’Intérieur et vote une somme de 50 francs pour illuminer la nuit et invite les habitants à pavoiser leur maison et à les illuminer.

La presse du 15 juillet n’a pas parlé de la fête de Nexon car l’essentiel des pages étaient consacrées à la Fête à Paris et à celle de Limoges. On peut retenir qu’il c’est vendus des quantités astronomiques de drapeaux et que les rues étaient décorées de guirlandes, de banderoles et même d’arcs de triomphe. Nexon a du vivre la même chose.

Mais le 14 juillet n’a pas détrôné la fête de septembre qu’elle soit ou non jumelée avec un comice agricole.

Pour 1886 le jumelage fête-comice avait été reconduit et ce fut un succès.

En 1892, le 14 juillet a été brillement fêté comme le décrit le Courrier du Centre du 18 juillet :

« La fête nationale a été célébrée cette année avec un éclat inaccoutumé. Annoncée par le carillon de nos cloches, elle a commencé par une aubade donnée aux notabilités par la fanfare. Puis, à neuf heures, a eu lieu une abondante distribution de secours aux indigents.

Le maire, n’ayant à sa disposition qu’une modeste somme de 50 francs, avait ouvert une souscription qui a produit 135 francs, avec lesquels il a é possible d’illuminer l’hôtel de ville et d’organiser le soir un bal au café de la Patrie.

Des jeux de toute sorte avaient été organisés dans la journée.

Le soir, un feu d’artifice très réussi a été tiré sur la place de la mairie. Une retraite aux flambeaux, avec la fanfare, a terminé cette fête splendide.

Tous nos remerciements au sympathique maire, M. Gabriel Thomas. »

Le Courrier du Centre 18 juillet 1892.
  • Les fêtes à partir de 1900

Il n’y a pas de changement majeur avec le changement de siècle. Comme pour l’ensemble de la vie sociale la rupture est marqué par la Première guerre mondiale.

En 1900, si l’on compare à ce qui c’est passé pour l’an 2000, il a du y avoir de belles fêtes en France. La fête-comice de septembre en 1900. Les hommes portent tous un chapeau et beaucoup de femmes sont coiffées du barbichet. L’essentiel de la fête se déroule sur l’actuelle place Fratellini. Il y a quelques bovins, à gauche, place de la République.

1906 la première fête avec l’électricité.

En Septembre 1906, quelques jours avant la frairie, le grand jour arriva. M. AYMARD allait connecter sa machine à la première ligne destinée à éclairer le bourg. Comment allait se comporter cette installation ? La machine tournerait-elle ? La dynamo ferait-elle son office ? Le courant atteindrait-il les lampes installées.  L’angoisse de Louis AYMARD a été de courte durée. Pour éviter tout incident il tint à agir seul ! Il éloigna tous les curieux et même son collaborateur. Dès qu’il mit en action ces mécanismes compliqués et si laborieusement élaborés le miracle se produisit. Dans le crépuscule naissant toutes les lampes installées se mirent à scintiller d’une belle lumière, franche et sans faiblesses. La population était fascinée. A partir de ce jour la vie de tous va changer mais la fête se déroula sans que la fée électricité y joua quelque rôle que ce soit.

1910

Le Populaire du 9 septembre donne le programme de la fête du dimanche 18 septembre et de la foire du lundi 19. Plusieurs choses nous surprennent : la distribution des secours aux pauvres le dimanche matin, le comice agricole de midi à 14 heures, le feux d’artifice avant la retraite aux flambeaux et le lundi la multitude des courses et concours qui se suivent toutes les demi-heures.

Le Populaire 9 septembre 1910

Le manège de bicyclette a vu le jour à la fin des années 1900 lorsque des forains astucieux firent tourner le manège en faisant pédaler les clients. En 1910 Nexon n’avait l’électricité que depuis 4 ans.

Un manège de bicyclette vers 1905

Le 9 septembre 1911, le conseil vote une subvention de 50 francs pour la fête patronale. C’est la première subvention pour cet objet.

Pendant la guerre on ne trouve pas de traces de fête à Nexon. Le 28 avril 1917 le préfet de la Haute-Vienne prend un arrêté affiché à la porte de toutes les mairies, qui interdit les bals publics et tous les divertissements bruyants. Cet ordre valait non seulement pour les salles publiques mais aussi pour les salles privées, en général les granges des fermes où s’organisaient les bals de villages ou de hameaux.