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Un article de Limousin Elevage d’avril 1978 consacrait un article à l’élevage de Guy DEFAYE. Souvenir…

Près de 45 ans après ce bel hommage à cet éleveur, digne continuateur de son père Louis et modèle pour son fils Stéphane, ce clin d’œil au camarade avec lequel je partageait les bans de l’école primaire à Nexon…

Limousin Elevage n°65 avril 1978

Quelques années après la publication de cet article, le 3 avril 1983, Guy se voyait remettre la médaille du mérite agricole, décoration rarement remise à une personne de moins de 40 ans !

Guy DEFAYE et Léon PAUZET décorés du Mérite agricole le 3 avril 1983

IL y a 51 ans, le 26 septembre 1971, Nexon organisait la finale du Championnat de France de labours. A cette occasion la première Caravelle se posait à l’aéroport de Limoges.

Le Populaire 14 septembre 1971

Le Comité département des Jeunes agriculteurs (C.D.J.A.) de la Haute-Vienne, pépinière de champions de France de labours, avait été chargé d’organiser, le dimanche 26 septembre 1971, la finale du championnat de France de labours. Avec quatre champions de France, Guy BOUTET, René COMMUN, Albert NEXON et Gilbert CHARTIER la Haute-Vienne possédait alors le plus grand nombre de champions.

Jean BABAUDOU, président du C.D.J.A. 87 et son équipe ont choisi le site de La Plaine, bien desservi par la route nationale qui va de Limoges à Saint Yrieix. Un terrain de 60 hectares a été prêté par MM. ROZIER, ROUX, BAUDOU, SIBILOT, GOUDENEIX, FRUGIER et POUJAUD.

Ce championnat voulait être une grande fête de l’agriculture. A coté des labours un colloque sur la régénération des prairies était organisé et des expériences réalisées. Une exposition de vieux matériels, et un festival folklorique apportaient une note festive à cette manifestation.

Mais avant le concours de labours tous les regards étaient tournés vers Bellegarde ou une Caravelle affétée par le groupe ESSO, sponsor de la manifestation, devait amener une centaine de personnalités et des journalistes à ce championnat.

I- Le premier atterrissage d’une Caravelle à Limoges

Le dimanche 26 septembre près de 3000 personnes étaient massées derrière les barrières, dès 9h00 du matin, pour voir arriver la Caravelle. Ce qui nous semble banal aujourd’hui était un évènement en 1971. La Caravelle avait effectué son premier vol le 17 mai 1955 à Toulouse et avait reçu son certificat de navigabilité le 2 avril 1959. La Caravelle, premier avion commercial moyen courrier à réaction biréacteur, fut une réussite technique et symbolisait le succès de l’industrie aéronautique française. Elle n’eut pas la réussite commerciale qu’elle méritait car elle a été éclipsée par le programme du supersonique Concorde qui absorbait une grande partie des moyens financiers. Boeing et Douglas en ont profité pour occuper une grande partie du marché international de ce secteur. La chaîne de production s’arrête en mars 1973, moins de deux ans après son atterrissage à Limoges.

La foule scrute son arrivée
La Caravelle se pose
La Caravelle arrive
La Caravelle est arrivée.

Cette arrivée de la Caravelle correspond à l’ouverture de l’aéroport à la circulation aérienne publique. La piste est longue de 2.280 m et large de 45 m et elle est dotée d’un balisage pour les atterrissages de nuit mais ce n’est qu’en 1973 qu’elle a été dotée d’un système d’atterrissage tout temps.

Il faut faire la queue pour monter à bord et visiter la Caravelle

Tous ceux qui sont venus à Bellegarde n’étaient pas intéressés par le championnat de labour mais à la Plaine la foule n’a pas manqué.

2- Le concours de labour

Pour les concurrents la compétition a les mêmes contraintes et les mêmes exigences qu’une course cycliste ou un rallye automobile. Il faut avoir un bon matériel et il faut s’entrainer ce qui exige du temps et de l’argent. Pour faire face à ces exigences les candidats cherchent des sponsors. Et comme tous les sportifs chacun participe pour gagner.

Le Populaire 25 septembre 1971

Les concurrents sont sponsorisés par les fabricants de tracteurs et les fabricants de charrues. les trois concurrents de la Haute-Vienne sont équipés de charrues Huard et conduisent des tracteurs McCormick ou Someca.

De 9 à 10 heures les concurrents préparaient leurs tracteurs dans le bourg de Saint Maurice les Brousses et les décoraient. A 10 heures ils partaient en convoi vers le lieu du concours.

Le plan du site au croisement de La Plaine
Dans le bourg de Saint Maurice en direction de La Plaine

Arrivés sur le terrain chacun se place sur sa parcelle et après avoir déjeuné, la compétition débute à 13 heures. Le terrain est en légère pente ce qui permet aux spectateurs de suivre la compétition dans les moindre détails.

A l’arrivée les locaux n’ont pas laissé leur place et remportent les titres :

La tribune des personnalités
A gauche M. REGAUDIE, président du Conseil département est avec René Rebière, maire de Nexon, et Maurice DESCHAMPS, maire de Saint Maurice avec Olivier PHILIP, préfet de région.
La coupe

Le colloque sur la régénération sans labour des prairies, présidé par M. HENIN, chef du département d’Agronomie de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) le colloque était animé par M. JEANNIN également de l’INRA. Il a réuni le samedi après midi plus de 300 personnes à la salle des fêtes. Les démonstrations sur le terrain ont également intéressé un grand nombre d’agriculteurs.

Et si la modernité attirait l’ancien temps n’était pas en reste …

3- Retrouvailles 50 ans après…

Les champions Gilbert CHARTIER et Raymond CAMUS se sont retrouvés avec des participants et des organisateurs de cet évènement pour évoquer sur les lieux mêmes les souvenirs d’une époque aujourd’hui révolue. le monde de l’agriculture a été bouleversé, le nombre d’agriculteurs a fondu comme neige au soleil, la mécanisation a fait un bond considérable …

Le Populaire 9 octobre 2021

En 2009 Nexon avait un champion de France : David EYRICHINE

Bulletin municipal n° 226 3e trimestre 2009

De belles photos de Nexon

Jean RIBIÈRE (1922 -1989) est un photographe de renom, qui, avec son épouse Micheline VIALLE a créé leur agence de presse.  Pendant les années 1950 ils s’orientent vers la vie quotidienne des français. Il venait souvent à Coussac Bonneval où vivait la grand-mère de son épouse. De là il partait en moto et s’arrêtait pour photographier des scènes de la vie Il cherche l’instant ou son cliché va rendre le geste, l’expression les plus parlants.

En 2013, Page centrale, une maison d’édition coopérative de Clermont Ferrand édite un ouvrage intitulé « Jean Ribière Instantanés de l’Auvergne et du Limousin » dans lequel sont publiées des photos que jean RIBIERE a réalisées dans les années 1952-1954.

Quand j’ai vu cet ouvrage je me suis précipité pour l’acheter ! la couverture était une photo de la place de l’église avec, sur la route huit jeunes se tenant par la main. Je pensais trouver des explications mais il n’y avait qu’une simple légende  » les huit solidaires . Nexon. Haute-Vienne ».

Un galerie qui vend cette photo qu’il intitule « Les 8 enfants descendant la grand-rue du village, Nexon, 1952  » j’ai montré cette photo a plusieurs personnes qui habitaient place de l’église dans les années 1950, principalement à ceux qui avaient entre 3 et 7 ans en 1952. Aucun e n’a reconnu le moindre de ces jeunes. Je lance donc un appel à mes lecteurs pour trouver qui étaient ces jeunes.

Dans sa préface Annick FAURET écrit que les scènes photographiées ne sont pas préméditées. C’est sans doute vrai pour la plupart d’entre elles mais il est difficile d’imaginer à Nexon huit jeunes garçons et filles remontant du bourg en se tenant par la main et occupant la totalité de route.  C’est d’autant plus étonnant que la jeune fille qui tourne la tête vers la droite se retrouve sur une autre photo, prise quelques mètres plus loin, en train de mener un attelage de bœufs.

Quelqu’un reconnaît il l’agriculteur ?

Il y a deux autres photos avec un agriculteur au travail. Ce sont de belles photos et pour des nexonnais ne pas connaître les acteurs est frustrant. Je fais appel à vos mémoires.

La gare de Nexon et son quartier. II-un développement qui conduit à l’ouverture de trois hôtels -restaurants

Lors du recensement de 1841 il bien évidemment pas question de la gare. Dans le quartier seul est mentionné le lieu dit Lombertie avec la famille LOMBERTIE qui y habite. Lors du recensement suivant, en 1886 la gare y occupe une place importante. D’abord par l’avenue de la gare qui commence à la sortie du bourg à l’époque c’est à dire à la hauteur de la rue Gay Lussac et de la rue Lavoisier. Les maisons bourgeoises qui étaient construites autours de l’église au XVIIIe siècle puis dans les rues commerçantes ensuite sont maintenant à la sortie des bourgs, en retrait de la rue avec un parterre devant et un parc jardin à l’arrière. Le fait que des 1886 cette rue porte le nom d’avenue est significatif. C’est le lieu des promenades dominicales et les plus courageux vont voir passer les trains, spectacle surprenant en 1880 ! Les auberges sur le parcours ou à la gare permettent de passer un agréable moment. La carte postale ci dessous qui date des années 1910 permet de mesurer ce phénomène.

L’avenue de la gare un après midi

A la hauteur de la gendarmerie, à droite sur la carte postale (restaurant Massy aujourd’hui) l’avenue devient la rue de la gare. Dans cette partie ce ne sont plus des maisons bourgeoises comme celles que l’on voit de part et d’autre de l’avenue mais une ferme et un moulin en descendant sur la gauche et un étang à droite. Nous reviendrons sur cette avenue et cette rue devenue avenue Charles de GAULLE.

Pendant la construction de la ligne de chemin de fer il a fallu construire des bâtiment, d’abord la gare et les logements pour le personnel et très vite des auberges et des hôtels ont vus le jour.

1 – L’Hôtel de la gare des voyageurs

Les affaires ont sans doute eux du mal à démarrer puisque dès le mois de fevrier 1877 M. LAFFARET cherche un gérant pour son hôtel.

Le Courrier du Centre 13 février 1877

En mai 1880 le Tribunal de commerce de Saint Yrieix la perche annonce la faillite de Fulbert LAFFARET. Il est invité au Tribunal pour entendre ses propositions, afin de lui consentir un concordat, ou, à défaut, être constitués en état d’union.

Le Courrier du centre 14 mai 1880

Il faut croire que M. LAFFARET a trouvé une solution pour régler ses dettes puisqu’au recensement de 1886 l’auberge est au nom de Fulbert LAFFARET. Avec son épouse ils ont quatre enfants ; un neveu et une servante vivent avec eux.

La famille DECOULHAC habite toujours à la gare avec leurs trois enfants. Ils ont une cuisinière et deux domestiques. Les autres personnes du quartier sont essentiellement des employés du chemin de fer, le chef de gare, le chef de dépôt …au total 20 personnes.

Au recensement de 1891 LAFFARET n’habite plus à la gare, Annet DIEUAIDE est aubergiste et il l’est encore au recensement de 1896.

Recensement de 1891. ADHV

Le quartier de la gare n’est pas encore très vivant? Il n’y a qu’une auberge et la majorité des habitants travaillent pour le chemin de fer.

Les choses changent à partir de 1890. Au recensement de 1901 la famille Decoulhac habite toujours à la gare, le restaurant est tenu par Antonin MOMOT et Jean BONNET a créé une affaire de négoce.

Le restaurant MOMOT acquiert une certaine notoriété. Il figure sur les cartes postales de la gare. En 1906, au recensement, Antonin MOMOT est déclaré menuisier et c’est son épouse Louise qui est restauratrice.

Recensement 1906 ADHV
Une belle photo avec la locomotive, les réservoirs d’eau et le restaurant vers 1910

Après la guerre de 1914-1918 le restaurant passera ensuite dans les mains de la famille LATHIERE. Le mari était peintre et son épouse tenait le restaurant.

Emile LATHIERE a épousé le 13 juillet 1912 à Nexon, Clémence dite Germaine PRUGNY (1890-1984) dont les parents étaient débitants de tabac et éditeurs de cartes postales. Monsieur LATHIERE (1887 – 1967) était une personnalité à Nexon ou il a été premier ou deuxième adjoint au maire de 1947 à 1967. Ils ont eu le malheur de perdre leur fils Daniel abattu dans un pré à l’entrée des Cars par les allemands. Il avait 21 ans et avait rejoint le maquis à Cussac.

L’Hôtel de la Gare des Voyageurs

Après la famille Lathière l’hôtel-Restaurant-tabac a été racheté par Adrien RATINAUD et exploité par Mme Alice BEYRAND.

Publicité 1968

L’hôtel a eu son dernier client pour la nuit du 30 décembre 1974. Lorsque le restaurant a fermé le bâtiment a été transformé en résidence.

L’ancien hotel des voyageurs converti en logements

2 – René-Mathurin BONNET un entrepreneur dynamique véritable créateur du quartier

René-Mathurin BONNET (1889-1959) a un peu plus de 20 ans quand il crée avant la guerre de 1914 une entreprise de négoce. Il vend des légumes, des fruits, des céréales mais aussi des engrais, de la chaux et du ciment. Il achetait beaucoup de pommes de terre dont il écoulait le plus gros tonnage dans la région bordelaise. Il n’avait pas été gâté par la nature car il était bossu mais il en riait et s’appelait lui même « BONNET la bosse ». Pendant la seconde guerre mondiale il avait ouvert une épicerie de première nécessité dans la partie droite de la mairie. Il y vendait de tout, y compris des glands qu’il faisait ramasser dans les bois.

A droite épicerie de 1ere nécessité

Son activité devait être florissante car à l’exception de l’hôtel LATHIERE il possédait toutes les maisons et hôtels de la gare, adossés à la colline.

Proposition commerciale pour l’Hérault

La société, dans les années 1950, a été gérée par sa fille Marie-Edith qui avait épousé M. Armand DAURIAT (1913-1972) le 3 juin 1937.

A l’intérieur de la halle de la gare des marchandises il y avait un Bureau dit PV, soit Petite Vitesse, qui gérait le trafic des wagons de marchandises. On mesure l’importance de la gare de Nexon à l’époque quand on pense aux voies de garage, au parc centralisateur, au district, et, en face du hall, entre gare voyageurs et gare marchandises, le dépôt de matériel électrique avec trois appartements tout autour. Ce dépôt a pris feu en septembre 1969 et il n’est rien resté. Depuis 3 semaines soufflait un vent d’est très sec, ce qui fait que lorsque les flammes atteignirent la charpente, les pompiers de Nexon, aidés par ceux de Limoges, ne purent rien sauver et noyèrent les décombres. La SNCF ne reconstruisit rien, mieux, elle démolit les deux châteaux d’eau quelques années après.

3 – L’Hôtel des Deux Gares qui deviendra Le Nouvel Hôtel

Dans les maisons construites le long de la colline on trouve deux hôtels. Le premier, presque en face de la gare a le toit mansardé.

Cet hôtel est à l’enseigne « Hôtel des Deux Gares » pour bien montrer d’un côté la gare des voyageurs et de l’autre la gare des marchandises. Le premier propriétaire est Pierre LOMBERTIE. Le 20 juillet 1914, lorsque son fils Albert nait, il est donné comme aubergiste à la gare. On le retrouve exerçant cette profession lors du recensement de 1921

Recensement de 1921. ADHV

En 1926, Pierre LOMBERTIE n’est plus aubergiste mais agriculteur. Paul MORELLO qui vient du midi ouvre un commerce de vin et son épouse gère l’hôtel qui devient le « Nouvel Hôtel ».

Recensement de 1931
Le Nouvel Hôtel. Une R16 devant fin des années 1960.

Lorsque René DUPUYDENUS installe son garage dans le local contiguë à l’hôtel son épouse prend la gérance de l’hôtel et du restaurant. L’activité du restaurant est particulièrement importante les jours de foire.

Par la suite plusieurs gérants vont se succéder; L’hôtel deviendra le « Lézard vert ». Une des gérantes a marqué l’histoire locale, la fameuse Requitta, une femme très affriolante qui attirait beaucoup d’hommes, jeunes et moins jeunes dans son établissement … Et petit à petit la gare a perdu son attractivité, l’hôtel et le bar ont fermé. Le bâtiment a été transformé en appartements dont certains semblent fermés en 2022.

L’ancien hotel transformé en appartements

3 – L’Hôtel de la Gare

Le troisième hôtel, l’Hôtel de la Gare était géré par Louis BEYRAND (1883-1951) et son épouse Marie BOYER (1887-1979).

Recensement 1926 – ADHV

La salle de bal servait de salle de restaurant les jours de foire et, ces jours là, il se consommait 2 barriques de vin rouge et une barrique de vin blanc.

Comme les autres hôtels restaurants du quartier de la gare, l’activité a fortement diminuée avec la fin des foires à Nexon en Octobre 1980.

Il n’y a plus d’activités commerciales dans cette rue. Certaines maisons ont été rénovées mais souvent fermées. Le quartier de la gare s’est peu à peu endormi. Les trains de voyageurs s’arrêtent encore à Nexon. Souhaitons que ce soit encore pour longtemps…

Juillet 2021

La Place de la Mairie autrefois… et aujourd’hui.

La couverture du « Trait d’Union nexonnais » du mois de mai 2022 m’amène a reprendre quelques vues de la place de la mairie depuis le début du XXe siècle jusqu’à aujourd’hui.

La couverture de ce bulletin montre l’évolution en un peu plus d’un siècle.

En haut, couleur sépia, une vue de l’ancienne mairie ; en bas, la même place en 2022. Il est difficile pour les jeunes nexonnais d’imaginer que le bâtiment que l’on voit à droite soit l’ancienne mairie. Nombreux sont ceux qui me montrant d’anciennes cartes postales croient qu’il s’agit de l’ancien Agora. Une lecture attentive de l’image montre qu’il n’en est rien.

Un peu d’histoire.

Quelques cartes postales permettent de bien comprendre la disposition des deux bâtiments.

La place de la mairie vers 1910

Au premier plan la mairie qui se situe à l’emplacement actuel des gradins et à l’arrière plan, à droite, le grand bâtiment qui deviendra la mairie en 1919 puis le centre Agora et la Maison de l’intercommunalité.

La place de la mairie avant 1914

Sur cette carte postale la route n’est pas apparente, il n’y a pas de trottoirs.

Sur la carte postale du bas on voit la trace de la route. Les premières voitures automobiles circulent à Nexon. Celle qui est garée devant la mairie est certainement celle de François LELONG qui a été maire de Nexon de 1904 à 1919.

La photo du bulletin communal montre le travail de macadamisation de la route. Cette technique utilisée avant le goudronnage a été élaborée par John McAdam, un écossais, vers 1820. Elle consiste à répandre sur un sol nivelé et asséché, des couches successives de pierres concassées de tailles différentes, liées avec du sable et de l’eau, et agglomérées par le passage d’un rouleau compresseur.

La macadamisation de la route

Aujourd’hui on confond macadam et goudron mais c’est un abus de langage.

Pendant la durée des travaux le conducteur du rouleau vivait dans une roulote qu’il attelait à son engin. On imagine qu’il ne pouvait pas rentrer chez lui le soir, à la fin de sa journée de travail … Son épouse et ses enfants le suivaient.

Le rouleau compresseur et sa roulotte avec le conducteur et sa famille

Une carte postale intéressante montre un rouleau appelé ici machine routière, au travail à Flavignac.

Si l’on revient à la place de la mairie avant la deuxième guerre mondiale quelques photos la montre sous un autre jour. Par exemple avec une batterie d’artillerie qui fait étape à Nexon vers 1905. C’était très fréquent à l’occasion des manœuvres, grandes ou petites.

Il arrivait que plusieurs centaines d’hommes et de chevaux passent 2 ou 3 jours à Nexon et qu’il faille assurer l’hébergement des officiers et la nourriture des hommes et des animaux. L’officier commandant avait, en cas de difficultés, le droit de procéder à des réquisitions.

On voit sur cette photo, des militaires devant l’école. Ils n’ont pas l’air en manœuvre et sont peut-être en convalescence. Les salles ont sans doute été réquisitionnées pour loger les soldats.

L’évolution de la place.

Le 20 avril 1919 le conseil municipal décide la démolition de la Mairie, vétuste et dangereuse, et installe la Mairie dans l’ancien presbytère. La place prend une autre allure, d’autant plus que la route est maintenant matérialisée par des caniveaux. Le monument aux morts dont la construction avait également été décidée en 1919, y a tout naturellement trouvé sa place.

De nombreuses cérémonies ont eu lieu sur cette place idéalement centrale entre la mairie et l’église.

11 novembre 1940

En 1950 le monument aux morts est déplacé à coté du cimetière. Des barres sont installées sur cette place qui est alors uniquement utilisée pour y attacher les animaux les jours de foire.

1983

Lorsque les foires vont disparaitre, les barres seront enlevées et la place connaitra plusieurs évolutions…

mai 2016
juin 2016
Travaux en 2020
17 mai 2021
mai 2022

Henri JABET (1871-1958), résidant au château du Plantadis, cavalier émérite, 6ème d’un raid de 750 km…

L’annuaire DUMONT de 1905 recensait 8 châteaux à Nexon parmi lesquels le château du Plantadis à M. JABET et un second à Mme Veuve FOUREST. Aujourd’hui on ne les considèrent plus comme des châteaux mais comme manoir, gentilhommière ou maison bourgeoise.

Annuaire DUMONT 1905

Je vais m’intéresser à la famille JABET. On en trouve trace lors du recensement de 1901. Henri JABET a 30 ans et il est déclaré comme rentier. Son épouse Gabrielle DECHABACQUE a 28 ans et ils ont deux enfants, Henriette qui a 5 ans et Robert 4 ans. Une servante, Madelaine MAZAUD âgée de 19 ans vit avec eux.

Recensement de 1901

Henri JABET est né le 15 mars 1871 à Bordeaux. Il est l’ainé de cinq enfants, son second a vécu trois jours, puis Léon (1873 – 1931), Marthe (1874 – 1961) et Albert (1878 – 1941). La famille JABET était une famille de commerçants de Limoges.

Leur ancêtre, Jean Baptiste Joseph JABET (1732 -1798) était négociant. Il a présidé le Tribunal de commerce de Limoges vers 1785 et sa fortune lui a permis d’acheter le fief de COYOL (Couzeix) à la famille de sa femme. Il a eu 6 enfants et parmi sa descendance (5ème génération) on trouve Henri JABET. Son grand père, Siméon JABET (1805 – 1869), a épousé Clara CLOUET de PIETTRE, sœur de Clarisse CLOUET de PIETTRE qu’avait épousé son frère ainé Jean Baptiste (1799- 1890). L’histoire des CLOUET de PIETTRE est passionnante mais sort du cadre de cet article. Disons simplement que c’est une famille franco-espagnole qui joua un rôle important en Louisiane, immense Province française devenue espagnole avant d’être achetée par les Etats-Unis. L’un d’entre eux, Louis CLOUET a acheté un hôtel particulier à Bordeaux. De ce fait les familles JABET, qui ont eu de nombreux enfants, se sont épanouies à Limoges et à Bordeaux. Il n’est donc pas étonnant de voir qu’ Henri JABET soit rentier à 30 ans. Il avait épousé Gabrielle de CHABAQUE le 31 juillet 1895 à Panazol.

Extrait du registre des mariages ADHV

La liste des témoins permets de constater que les mariés appartiennent à la fois à la bourgeoisie bordelaise et limougeaude puisqu’on y trouve le vicomte Louis de CLOUET, Alfred PETINIAUD, Louis BRIGUEUIL ancien président du tribunal civil de Lyon, maire de Saint Just, Ludovic de PLAS, capitaine d’infanterie…

Extrait du registre des mariages ADHV

Lors du recensement de 1901 Henri JABET et son épouse sont au Plantadis avec leurs deux premiers enfants Henriette et Robert. Henriette est née le 22 juillet 1896 à Panazol ou résidait alors la famille tandis que son frère Robert est né le 16 octobre 1897 au château de Maumont à Juignac en Charentes.

En 1901, le 20 octobre au Plantadis nait le troisième enfant de la famille, Joseph – Michel dont les témoins sont les barons Armand et Félix de Nexon. Ceci montre les relations qui existaient entre ces deux familles qui se retrouvaient aux courses, à la chasse…

Extrait de naissance de Joseph Michel JABET au Plantadis ADHV

Au recensement de 1906 la famille est encore au Plantadis mais on ne trouve pas mentionné le jeune Joseph Michel. Il n’y a plus de servante à domicile.

Figurent également un domestique et plusieurs propriétés cultivées par des domestiques et un colon aux nombreux enfants.

recensement 1906 le Plantadis ADHV
recensement 1906 Le Plantadis ADHV
recensement 1906 Le Plantadis ADHV

Entre 1900 et 19010 Henri JABET occupe son temps a gérer ses propriétés, à élever ses chevaux et ses chiens et à participer à des courses et des concours. Il figure aux palmarès de compétitions hippiques pour gentlemen, à des raids militaires, à des tirs aux pigeons… Henri JABET monte des chevaux du baron de Nexon

1902 Le Courrier du Centre 28 aout
1904 Le Courrier du Centre 24 mai
1905 Gil Blas 27 juillet

Ce qui me frappe le plus dans la vie de Henri JABET c’est sa participation aux raids hippiques sur des très longues distances, plus de 500 km. Il était lieutenant de réserve. C’était une spécialité militaire à une époque ou la cavalerie était l’arme essentielle et noble des armées. En lisant les discours des généraux lors des remises des prix aux vainqueurs je suis surpris de leur manque de lucidité lorsqu’ils pensent que la qualité des chevaux et de leurs cavaliers permettront à la France de gagner les futures batailles.

Henri JABET a raconté les 750 km qu’il a parcouru de Biarritz à Versailles en 8 jours en avril 1913, la connaissance de son cheval, les soins qu’il lui donne … Son allure est précise, trot cadencé de 250 par minute avec alternance de temps de trot et de pas; A la fin du parcours il pousse sa jument à un rythme de 17 km/h avec des stimulants étonnants : du lait sucré et 2 bouteilles de champagne. Sur les 80 cavaliers du départ il a terminé à la 6ème place. C’était une référence dont il était fier et il entretenait sa forme en participant régulièrement à des raids de plusieurs centaines de kilomètres.

Henri Jabet a dilapidé sa fortune dans les courses. Le Plantadis a été vendu. Je n’ai pas terminé mes recherches mais je souhaitais rappeler les exploits de ces hommes capables de vivre des journées entières avec leurs chevaux. C’était une autre époque. Si vous avez des documents sur la famille et sur les successeurs au château, n’hésitez pas à me laisser un commentaire.

Un parc de groupement de bétail en 1914 à Nexon

Le hasard des recherches de cartes postales m’a permis de trouver une carte postale originale. Le recto ne m’intéressait pas particulièrement car je possédais déjà cette carte mais je lis toujours le verso car les textes révèlent la vie courante de ceux qui écrivent.

Cette carte a été envoyée de Nexon le 22 novembre 1914 par un militaire qui vient d’y arriver. Il participe au rassemblement et à l’expédition de bétail pour les soldats qui sont au front.

Le soldat est arrivé à Nexon après des marches et des contremarches mais il ne se plaint pas car il voit du pays et il est bien nourri et logé chez des gens très gentils. Il est affecté au parc de regroupement du bétail qui est chargé d’expédier les bêtes au parc général à Meung sur Loire qui était rattaché à la Station Magasin des Aubrais.

Quand on parle de la guerre on pense surtout aux combattants mais on oublie souvent ceux qui les font vivre, les services du ravitaillement. Au moment de la déclaration de la guerre, le 3 septembre 1914, il y avait 880 000 hommes dans les casernes , ceux des classes 1911, 1912 et 1913 qui sont nés entre 1891 et 1893. Entre le 2 et le 7 août, 2 200 000 hommes de la réserve sont appelés, ceux des classes 1900 à 1910 qui sont nés entre 1880 et 1890 et avaient donc de 24 à 34 ans. A partir du 14 août, sont appelés les 700 000 hommes des troupes territoriales, ceux des classes 1893 à 1899, nés entre 1873 et 1879 et donc âgés de 35 à 41 ans. A partir du 16 août il a fallu ajouter la réserve de la territoriale formée des classes 1887 à 1892 ainsi que les 71 000 engagés volontaires qui avaient devancé l’appel. Il y eu rapidement plus de 3 millions de militaires à nourrir…

Chaque armée doit fournir 300 000 rations chaque jour. Pour cela ce sont 500 à 600 bœufs ou vaches qui, tous les jours, partent pour le front. Une fois par semaine, on donnait aux soldats de la viande de porc. Pour ce jour-là, 1.000 à 1.500 porcs vivants étaient expédiés aux abattoirs de l’armée….

Des plans étaient prévus puisque depuis la défaite de 1870 qui s’est traduite par la perte de l’Alsace et la Moselle par le traité du 10 mai 1871, tous les efforts étaient organisés en vue de leur reconquête. Et bien sur le ravitaillement n’était pas oublié. Chaque corps d’armée dispose d’une sous-intendance spéciale comprenant 3 officiers et 6 secrétaires, chargée du ravitaillement en viande fraîche. Le corps d’armée dispose également d’un parc de bétail conduit et administré par 7 officiers et 125 hommes. Ils sont dotés de 16 automobiles pour amener la viande au front… Et s’il fallait des bouchers il fallait également des boulangers, des cuisiniers …

Cette carte postale me permet d’approfondir le ravitaillement en viande fraiche des militaires pendant la guerre de 1914 – 1918

L’Instruction sur l’alimentation et le ravitaillement en viande des troupes en campagne du 18 mars 1901 mise à jour plusieurs fois jusqu’au 1er août 1915 permet de se faire une idée de cette organisation .

Art. 1er. Toutes les fois que cela est possible, on distribue aux troupes de la viande fraîche ; à défaut de viande fraîche, on distribue de la viande de conserve.

La viande fraîche est fournie d’abord par l’exploitation des ressources locales (1) des pays traversés par les troupes : ces ressources servent à assurer les distributions ainsi qu’à organiser et à entretenir des troupeaux marchant à la suite des troupes (troupeaux de ravitaillement, parcs de bétail de corps d’armée).

A défaut de ressources dans les pays traversés par les troupes, le bétail est envoyé de l’arrière par le service des étapes qui se le procure soit au moyen des ressources de la zone d’étapes si elles sont suffisantes, soit, dans le cas contraire, en le demandant aux stations-magasins.

Les stations-magasins sont alimentées en bétail par le service territorial du ravitaillement qui fournit le bétail nécessaire à la formation de troupeaux d’approvisionnement (entrepôts de stations-magasins, parcs de groupement).

Si les troupes ont dû consommer de la viande de conserve ou si l’envoi de bétail par l’arrière est impossible, les stations magasins expédient de la viande de conserve dont un approvisionnement, constitué dès le temps de paix dans chaque station-magasin, est entretenu par des envois de l’intérieur.

Un troupeau de ravitaillement est affecté à chacune des grandes fractions du corps d’armée (divisions, éléments non endivisionnés), sous la direction immédiate des sous-intendants de ces unités.

Lorsque les ressources de la zone immédiate seront épuisées ou avant ce moment si les circonstances l’exigent (art. 33), le bétail nécessaire sera tiré de zones réservées plus en arrière le long de la ligne de communication qui dessert la station magasin. Dans chacune de ces zones (art. 24), est prévu (sur la ligne de communication et ses embranchements), un parc de groupement de bétail.

Qu’il s’agisse de l’approvisionnement de l’entrepôt ou du parc de groupement, le bétail est rassemblé dans un ou plusieurs centres de réception d’où il est dirigé par voie de terre sur l’entrepôt de la station-magasin ou le parc de groupement (2e échelon) par les soins d’une ou plusieurs commissions de réception, fonctionnant conformément aux instructions en vigueur pour l’exploitation méthodique des ressources du territoire national par le service du ravitaillement.

Quelques cartes postales illustre cet aspect de la guerre dont on ne parle pas souvent !

Parc de ravitaillement à Autun
Les vaches ont remplacé les chevaux sur l’hippodrome de Longchamp

C’est sans doute ce qui se passait à Nexon. le bétail qui était rassemblé dans le parc de groupement était conduit à la gare pour être embarqué vers Orléans et se rendait ensuite à Meung sur Loire par la route.

Le parcours sur la route était organisé dans les moindres détails. L’instruction prévoit que les ouvriers préposés à la garde et à l’entretien des bestiaux prennent le nom de bouviers ou de toucheurs. Leur nombre varie selon le nombre des animaux et la nature du terrain qui, suivant qu’il est plus ou moins accidenté, augmente ou diminue les difficultés de la surveillance. En thèse générale, on admet qu’il faut en moyenne : en station, 3 à 4 toucheurs et 1 surveillant (caporal, autant que possible) pour 100 bêtes ; en marche, 6 à 8 toucheurs et 1 surveillant par 100 bêtes. Les toucheurs sont chargés des soins de propreté, de la conduite et de la garde des troupeaux au pâturage ou à l’abreuvage, de la distribution des fourrages, de la nourriture sur place quand il y a lieu, de la surveillance en marche ; enfin de tout ce qui a trait à la conduite et à l’entretien des animaux.

Pour conduire les troupeaux au pâturage ou à l’abreuvage, on les divise en groupes de 60 à 80 bêtes au plus, que l’on confie à un surveillant ayant sous ses ordres le nombre de toucheurs nécessaire, à raison de 2 toucheurs pour 30 à 40 bêtes. Chaque groupe est compté à la sortie et à la rentrée. On munit les toucheurs d’aiguillons. Chaque animal est pourvu de sa longe.

Marche des troupeaux.

Les troupeaux doivent avoir été examinés le matin du départ ou la veille au soir par le vétérinaire qui désigne les bêtes qui ne peuvent pas suivre et doivent être laissées sur place, confiées aux autorités locales contre reçu.

Les bœufs (ou vaches) peuvent faire 30 kilomètres par jour, à raison de 4 kilomètres à l’heure, mais à la condition qu’on ne presse pas leur marche, qu’on puisse les abreuver plusieurs fois et qu’on fasse des haltes de temps en temps (toutes les trois heures si possible). A moins de nécessité absolue, on évite de faire marcher les animaux pendant les heures de forte chaleur. On les fait marcher de préférence le matin et le soir.

Les haltes ont lieu, autant que possible, dans des endroits qui offrent aux bestiaux de l’eau potable, des pâturages et un abri contre le soleil ou le mauvais temps.

A l’arrivée à l’étape, le troupeau est de nouveau réuni. On cherche à se procurer des étables, hangars et à défaut un emplacement quelconque entouré de clôtures. S’il n’en existe pas, on y supplée en choisissant le campement le plus convenable et on y fait veiller les toucheurs à tour de rôle. Le service de surveillance de nuit doit être fortement organisé.

Des instructions ont été données pour que les toucheurs ne frappent ni ne piquent les bêtes ce qui fait perdre de la qualité à la viande.

Interdiction d’utiliser des moyens violents dans la conduite et le gardiennage du bétail
le Miroir n°45 – 4 octobre 1914

Si un des lecteurs a des informations sur ce parc de regroupement de bétail il peut me le signaler par un commentaire.

A l’école pendant la guerre de 1939 – 1945 : témoignages de plusieurs élèves.

Yves ADAM, fils de Léon et Léonie ADAM, avait 7 ans au début de la guerre. Il m’a apporté son témoignage sur cette période qui marque profondément tous ceux qui l’on vécue. Il avait mis en commun ses souvenirs avec ceux d’Yves PIQUET, un de ses camarades, malheureusement décédé avant que nous nous rencontrions.

A ces témoignages je mêle celui de Lucienne CLERMONTEIL, épouse de Jacques FAURISSON que j’ai rencontré chez elle, à Saint Maurice les Brousses. Nous avons longuement parlé et elle aussi m’a confié des photos de classes qui complètent celles de Yves ADAM.

J’y ajoute les notes que m’avait remises René REBIERE au cours des nombreuses heures passées dans son salon à l’écouter me raconter ses souvenirs de Nexon. Il n’y était pas né, étant de Sarrazac en Dordogne, mais il a suivi ses parents lorsqu’ils ont acheté, juste avant la guerre, le commerce de vin aux « Glycines » derrière la gare de Nexon. Il est allé à l’école à Nexon puis au lycée à Saint Yrieix. 

J’y ajoute Paul LACORE, camarade d’école d’Yves ADAM, qui m’apporte toujours des réponses quand je l’interroge tant sa mémoire est fidèle.

Merci à tous ceux qui par leur témoignage et les documents qu’ils me confient, me permettent d’écrire l’histoire de Nexon…

Souvenirs d’élèves à l’école de Nexon entre 1940 et 1947

L’école que fréquentent les jeunes en 1940 se situent dans le bâtiment central du collège actuel. Il n’y a eu aucun travaux depuis l’inauguration de cette école en septembre 1914.

Il y avait en 1940 quatre classes de garçons et quatre classes de filles ainsi que quatre logements pour les instituteurs. En annexe il y avait une classe maternelle avec un logement pour la directrice et un pour la femme de service. En sous-sol deux préaux, deux salles pour la justice de paix et deux cours séparées par un mur de pierre, l’une pour les garçons et l’autre pour les filles.

L’entrée à l’école ne se faisait pas par les cours mais par le haut puisque les classes étaient toutes au 1er étage par rapport à la cour.

En 1945 la cantine a été installée dans les salles de la justice de paix. En 1946 l’école primaire a été transformée en Cours complémentaire, ce qui permis aux élèves de poursuivre leur scolarité jusqu’au Brevet. Compte tenu de l’augmentation du nombre des élèves, la municipalité a fait construire trois classes.

En 1940, l’école est telle qu’elle était en 1913
L’école en 1943
Nb : l’instruction est obligatoire jusqu’à 14 ans depuis la loi sur l’instruction primaire obligatoire du 9 août 1936.
  • Les maîtres de l’époque

Clase maternelle : Mme PIGNOULET

Cours préparatoire mixte : Mme GAUMY

Autres classes de filles : Mmes JALICON, LAPLAUD, MATHIEU, PAUZET

Coté garçons : Cours élémentaire : M. CHAIZEMARTIN puis M. MODENEL

Cours moyen : M. LAPLAUD, blessé à une main pendant la guerre de 14-18 il était handicapé pour écrire au tableau.

Cours supérieur : M. MAISONGRANDE

Fin d’études primaires (classes mixtes) : M. COUEGNAS, directeur, puis M. JALICON

M. COUEGNAS, au milieu, à gauche son épouse. En blouse blanche Mme PAUZET, future directrice.
M. COUEGNAS, au milieu au deuxième rang, à droite Mme PAUZET et devant lui Mme COUEGNAS

Chaque classe comprenait deux divisions. Certaines classes comme le cours moyen (CM) et le cours supérieur (CS) avaient un grand nombre d’élèves du fait de la présences de réfugiés du Nord, d’Alsace ou de la zonz occupée. On peut citer les familles LECLERC, BOUVARD, (Alsacien) LECONTE, CORTEL (Nord)…

Ces classes étaient mixtes mais sur les photos garçons et filles étaient séparés sauf pour le cours préparatoire.

Le cours préparatoire de Mme GAUMY en 1940-1941

Yves Adam est au 3ème rang, 3ème en partant de la gauche

1941 – 1942, le cours élémentaire de M. MODENEL

Yves ADAM est assis par terre, au milieu l’étiquette photo entre les jambes.

1942 -1943, le cours moyen de M. MAISONGRANDE

Yves ADAM n’était pas dans cette classe

1943 Cours Moyen M. LAPLEAU

Yves ADAM, 4ème à partir de la droite au 1er rang

1945 – 1946 CS M. MAISONGRANDE

Yves ADAM, 2ème à partir de la droite au 1er rang, Paul LACORE 1er à droite au 2ème rang

1946 – 1947, la classe de fin d’études primaires de M. JALICON

Yves ADAM, 1er rang 1er à droite

Les photos de Lucienne CLERMONTEIL dans les années 1941-1944 mais sans les dates précises :

Lucienne CLERMONTEIL est au 1er rang, 3ème à partir de la droite. Elle reconnaît beaucoup de ses camarades : Denise ADAM, Jacqueline ANDRE, Bernadette BOUCHERON, Denise CHAMINAUD, Odile DESMOULIN, Bernadette LAGORCE, Georgette MAPATAUD, Madelaine MAZAUD, Andrée SANCIAUX, Jacqueline VALETTE …
Lucienne CLERMONTEIL, 3ème à partir de la droite au 3ème rang. Elle reconnaît Odette BARNAGOT, Paulette DUVERNEIX, Eva GRANIER, Denise LARNE…

Les filles portent une blouse et une veste par-dessus et très souvent un béret.

Bénéficiant des pleins pouvoirs depuis le 10 juillet 1940, Pétain, considérant que la défaite était en partie due à la formation dispensée dans les écoles sous la IIIe République va très rapidement modifier les programmes scolaires. L’école doit « édifier un nouvel homme » qui aura le sens des « sacrifices » et le « goût du travail ». L’école doit développer une morale du « devoir » et non celle des « droits. » (message du Maréchal Pétain du 4 février 1941).

L’éducation de la morale, centrée sur la devise de l’Etat français « Travail, Famille, Patrie. » est une discipline essentielle. Les instituteurs doivent transmettre aux élèves l’amour pour la terre, l’importance de la famille et l’amour de la Patrie.

Cela va se traduire par la cérémonie des couleurs. Chaque lundi, tous les élèves étaient réunis dans la cour des garçons ou un mat avait été érigé pour la montée des couleurs. Le directeur, M. COUEGNAS, désignait une fille ou un garçon dont le père avait été tué ou fait prisonnier pour cette cérémonie. Quelques minutes de silence étaient observées et les élèves chantaient « Maréchal nous voilà ».

Les programmes donnaient une grande place aux travaux manuels et à la découverte de la nature. Les enseignants disposaient d’un jardin. M. MAISONGRANDE qui s’était blessé à la cheville le faisait bêcher par ses élèves qui semaient et plantaient également les légumes. Dans les différentes classes nous portions des fruits, des légumes, des feuilles pour illustrer les cours qui s’appelaient alors « leçons de choses ».

Les jeux pendant les récréations étaient la corde à sauter pour les filles et les billes pour les garçons.

Périodiquement, il y avait des exercices d’alerte. Au coup de sifflet, il fallait quitter les salles de classe au plus vite et courir vers les Rochilles pour se cacher derrière les rochers près du garage des pompiers de l’époque ou derrière les châtaigniers dans le bois.

La caserne des pompiers a été construite au début des années 1950. Pendant la guerre de 39 – 45 il y avait un court de tennis et des rochers.

Le tennis de tennis aux Rochilles jusqu’au début 1950

On arrive à l’école à l’heure. On dit bonjour. Le directeur siffle et les élèves se mettent en rang par deux devant leur classe.

En ce temps-là, les hivers étaient très froids : gel et neige, beaucoup d’élèves soufraient d’engelures. Certaines fontaines d’eau potables étaient gelées. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il fasse chaud ou qu’il neige, les grands prenant soin des plus petits, tout ce petit monde accomplissait chaque jour le trajet domicile-école aller et retour. Ceux qui venaient des villages éloignés : Le Brouillet, Veyrinas, Combrouze, Noyéras, Valette, etc. pouvaient marcher deux heures chaque jour d’école. Mais les communes avaient passé des accords afin que les enfants demeurant loin de l’école de leur commune puissent fréquenter l’école la plus proche de leur domicile. Ainsi, ceux du village des Moulins allaient à l’école de la Grimaudie, ceux de Valeix allaient à Rilhac, ceux de Leyraud, des Pousses et de la Bonnetie à St-Maurice les Brousses. L’hivers la route était pénible, d’autant plus que presque tout le monde avait des sabots ou des galoches à semelles bois qu’il fallait ressemeler régulièrement ou qui étaient ferrées ou cloutées. Et chacun portait un cartable sur le dos avec livres et cahiers et le bidon de nourriture d’une main l’autre tenant celle d’un petit frère ou d’une petite sœur.

Dans la classe il faisait parfois très froid. Un grand poêle trônait au milieu de la salle avec un long tuyau d’évacuation des fumées. Les premiers arrivés, le matin, étaient chargés d’allumer les poêles.

Le maître, comme les élèves, portait une blouse. Contrairement aux élèves, leurs doigts étaient blanchis par la craie qu’il utilisaient pour écrire au tableau noir alors que les doigts des enfants étaient tâchés par l’encre violette, tout comme les pupitres, les cahiers et les buvards. On écrivait avec l’encre préparée par l’école, avec un porte -plume et une plume sergent-Major qu’on trempait dans un encrier de porcelaine blanche intégré au plateau de la table d’écolier.

Pour le déjeuner les élèves pouvaient manger une soupe, préparée par une employée municipale, et le morceau de pain que leur mère avait mis dans leur sac. Certains avaient un repas à réchauffer, transporté dans un bidon à étages superposés pour séparer entrée, plat de résistance et dessert. Ceux du bourg rentraient chez eux. Les instituteurs qui n’habitaient pas sur place déjeunaient au restaurant, ce qui leur laissait peu de temps entre midi et treize heure trente. Sur le plan alimentaire, chaque famille disposait de tickets d’alimentation. Elle recevait la quantité de nourriture correspondant aux tickets qu’elle donnait. Pour le pain par exemple, il était vendu an poids en fonction du nombre de tickets. Le pain était noir et lourd. Il était difficile d’en définir la composition. On enviait les élèves de la campagne qui venaient la plupart du temps avec du pain plus blanc.

Nous trouvions du lait dans des fermes proches de chez nous, Sazerat et au Moulin des Hébras. Le fermier nous fournissait quelques bouteilles. Dans les épiceries, il n’y avait que les produits alimentaires de base et en quantité réduite (fromage, sucre, saccharine).

On essayait d’améliorer notre ordinaire en allant ramasser des châtaignes ou des noix et en allant chercher les champignons à la saison. On allait à la pêche sur la Vanelle à la bouteille ou à la ligne avec une baguette de noisetier et une aiguille coudée. Du côté di moulin Trouly il nous arrivait de prendre des goujons.

Pour le chauffage familial on rencontrait des difficultés à se procurer du bois. Il était livré à une longueur d’un mètre par des paysans locaux. Il fallait recouper les bûches pour les cuisinières. On faisait appel à M. DEMAISON, qui possédait une scie à moteur électrique sur roues. Il utilisait deux grandes perches avec crochet pour le branchement sur le réseau électrique public.

Le jour de repos était le jeudi. A la fin de l’année chaque classe participait à la fête des écoles. Comme il n’y avait pas de salle assez grande à l’école celle-ci était organisée salle Paul FAURE, rue Pierre et Marie CURIE (Dojo). La distribution des prix a été suspendue pendant la guerre. Elle a repris par la suite organisée soit sur la place de la république soit dans la cour de l’école une estrade étant accolée au préau.

Le maire, L.J. PRADEAU prononce le discours d’ouverture, M. et Mme JALICON sont assis autours de la table sur laquelle sont posés les prix à distribuer. La cérémonie a lieu sur la place de la République.
La cérémonie a lieu devant le préau dans la cour des filles. M. JALICON va appeler les élèves récompensés. le maire est assis près de la table et à côte de lui les adjoints.

Le 14 juillet 1947, Yves ADAM recevait le 1er prix de la classe de fin d’étude remis par M. le Maire. Ses résultats sont brillants aussi il reçoit un beau livre relié sur Saint Louis et son siècle.

Si ce livre est un beau livre il n’est pas adapté à la lecture d’un garçon de 14 ans, aussi brillant fut-il. Aussi je n’ai pas été surpris quand Yves m’a dit qu’il ne l’avait jamais lu. Il a de nombreux prix comme celui-ci qui sont des décors de bibliothèques…

Quelques faits marquants pour des garçons de 9 à 14 ans pendant ces années 1940 – 1947.

  • Mr MOURET, Sacristain de l’époque enseignait le catéchisme à l’ancien couvent de filles, en face du cimetière. Il avait peu de candidats.
  • Il y avait le camp près de la gare, mais on ne savait pas ce qu’il s’y passait. Nos parents nous demandaient de passer très vite et de ne jamais s’arrêter.
  • Le 6 juin 1944, enfin le débarquement : gros titres des journaux, on suivait, jours après jours la progression des armées alliées. On remarque que la censure de Vichy veille encore et que le débarquement n’est qu’une « tentative ». cependant on note que le chef de l’Etat lance un appel pathétique…
L’Appel, nom du Populaire sous Vichy, du 7 juin 1944.
  • Le 9 juin1944, c’était un vendredi, la division DAS REICH, qui remontait vers la Normandie passe près de Nexon. Un détachement s’arrête sur la place de la Mairie. La veille, à Tulle, les soldats avaient pendu 99 hommes innocents pour venger les allemands tués pendant la reconquête de la ville que les maquisards avaient occupé. A Nexon cela ne se sait pas car la presse n’en parle pas mais les nexonnais restent chez eux. Le curé de Nexon, M. LAZARUS, fut un négociateur acharné et un défenseur efficace de la population. Il a convaincu les allemands qu’il ne se passait rien à NEXON. Les allemands ont repris leur route vers Meilhac, Burgnac et… ORADOUR SUR GLANE !!! Ce jour-là, M. LAZARUS, a peut-être évité le pire a NEXON.
  • Le 10 juin au soir des nexonnais ayant appris la nouvelle du massacre d’ORADOUR, montent aux Rochilles d’où, paraît-il, on apercevait les fumées de la ville en feu.

–  Les GMR, gardes mobiles républicains ont occupé le préau des garçons quelques jours avec des soldats de garde armés, postés aux quatre routes et au bas de la rue Casse Toupie. Pourquoi ? – Un jour nous avons vu passer un escadron d’avion, environ une cinquantaine, au nord dans le ciel de NEXON, en direction de l’ouest. Le lendemain nous apprenions par la presse, le bombardement de ROYAN.

Le Populaire, 6 janvier 1945

–  A cette époque, peu de familles disposaient d’un téléphone ou même d’un poste de radio. Les nouvelles locales étaient communiquées par M. NARDOT, garde champêtre, qui parcourait le bourg et certains villages et se postant sur une place, après un roulement de tambour pour attirer l’attention, annonçait à voix forte les nouvelles.

1945 … ENFIN LA LIBERTE

À la suite de la création du CEG, années 47-48, certains élèves ont quitté l’école de NEXON pour poursuivre leurs études à Limoges après avoir été reçu au concours des bourses… Ainsi Yves PIQUET et Raymond LAVEYSSIERE sont allés au lycée Gay Lussac ; Yves ADAM, Jeanot ANDRIEUX et Marie DUPUYDENU a l’ENP, aujourd’hui lycée Turgot. Un grand nombre d’entre nous n’a pas continué d’études et a intégré le monde du travail soit dans l’entreprise familiale soit dans la fonction publique.

– Avec la fin de la guerre les prisonniers reviennent dans leur famille. La vie de famille reprend son cours et les distractions sportives, culturelles ou de plein air vont reprendre leur cours. Pour permettre de pratiquer le jardinage, le retour des prisonniers, M. DESPLANCHES, horloger, qui possède un pré a Cornedie crée des lots pour les jardiniers amateurs. Aujourd’hui le pré est devenu une partie du lotissement de Cornedie.

– Si les prisonniers français ont été libérés ce ne fut le cas des prisonniers allemands. Il restait plusieurs centaines de milliers de prisonniers allemands en France dont une partie avait été capturée en Afrique. De plus les Etats-Unis ont confiés à la France les prisonniers qui avaient été faits par leur Armée. C’est donc environ 1 700 000 allemands qui se trouvaient en France pour contribuer à reconstruire ce qui avait été détruit.

Une grande partie de ces prisonniers a été employé dans les mines de charbon du Nord et dans l’agriculture. Il a également été créé des commandos communaux mis à disposition des mairies pour exécuter des travaux d’intérêt général. La municipalité de Nexon a saisi cette opportunité pour demander un commando d’une dizaine de personnes pour participer à la construction du stade. Ils venaient du camp de ST PAUL et armés de pelles, de pioches, de brouettes ils ont réalisé le terrassement du futur terrain de football, ceci sous la surveillance de Paul JARY.

Ce stade allait favoriser la pratique de football. Un nouveau club se crée, l’AS Nexonnaise qui va pouvoir bénéficier d’un vrai terrain au lieu de jouer dans un pré à La Seyne pour lequel il n’y avait ni vestiaire, ni eau. A cette époque les principaux joueurs étaient, entre autres : DESCHAMPS, les frères FOUILLAUD, JOUVE, Maurice TRIAL, Gaby VALLETTE…

  • La renaissance des foires (le 16 de chaque mois)

Les agriculteurs amenaient leur bétail sur la place du marché, le plus souvent à pied. Après accord de marché, ils allaient embarquer ce bétail dans des wagons prêts litiérés avec de la paille et de la sciure de bois.

Leurs retours étaient souvent très arrosés en faisant des haltes dans les cafés, avenue de la gare.

Les après-midi de foire, il y avait bal à l’hôtel Moderne chez M. MASSY.

Salle CHARREIX : M. PRIOLAUD, électricien de Pierre Buffière, proposait avec un projecteur et un écran des séances de cinéma ; Le plus il s’agissait de documentaires relatifs à la guerre, et quelques on avait des films comiques, Laurel et Hardy, par exemple.

Et pour nous les jeunes qui avions connu le pain noir avec ticket, le froid, la misère, cette période fut : Plus BELLE LA VIE.

QUELQUES SOURIRES

La vie reprenait a NEXON…

* M. COMBROUZE, marchand de bière, rue du Moulin de Trouly effectuait ses livraisons dans les cafés de la ville avec son camion à gazogène. Il était accompagné de sa chienne Lily, non attachée, la queue en l’air. Il faut dire que la vitesse ne dépassait pas les 30 km/ h.

Quelques mois après le massacre, M. COMBROUZE a amené une dizaine de personnes du quartier voir la ville martyre d’Oradour. Quelle tristesse….

*René LASPOUGEAS, correspondant SNCF effectuait ses livraisons avec sa remorque et son cheval. Nous les écoliers, nous aimions bien lui faire des blagues. On donnait au cheval les ordres contraires de ceux donnés par son maître ! Quand il disait « Ho » on criait « Hu ». Le pauvre cheval ne savait plus qui écouter et le brave René nous fâchait gentiment !

*Les jours de foire, un agriculteur dont je tairai le nom, venait au marché avec son âne et sa carriole. Il attachait l’âne à un platane, à l’ombre. Il lui donnait un peu de foin et de l’eau puis il partait à la foire. En fait il faisait le tour des cafés. A la fin de la journée, pour qu’il rentre chez lui, il fallait l’aider à monter dans sa carriole. On détachait l’âne et on le mettait sur route. La brave bête connaissait le chemin de l’écurie et sans encombre, mais sans toujours respecter le code de la route, elle ramenait son maître à domicile, souvent endormi. On ne pouvait pas dire : « bête comme un âne ! »

*M. Malardeau avait créé une petite filature, à la sortie du bourg, rue Gay Lussac actuelle, avec 5 ou 6 ouvriers dont ses deux gendres et mon père, Léon ADAM. Je ne peux pas terminer sans penser à Léon qui a travaillé au moulin de mon grand père et qui remplissait les sacs « bon poids » quand c’était à mon tour de les porter. Toujours de bonne humeur quand il y avait moins de travail au moulin il allait donner un coup de main à mon père à sa ferme. Il y avait entre eux une solidarité d’anciens prisonniers de guerre. je pense aussi à Jean Pierre, le jeune frère d’Yves, qu’à Nexon on a toujours appelé Jeanot. Et comme c’était la même chose pour moi, il y avait entre lui et moi une relation de grand frère entretenue par le football. Malheureusement « Jeannot » ADAM nous a quitté en 2015.

Léon ADAM et son fils Jean Pierre en 1961

Chars aux dates non identifiées

J’ai collecté plusieurs photographies de chars mais les auteurs n’ont pas indiqué la date au dos. La mémoire, aussi fidèle qu’elle puisse être a du mal a citer l’année exacte d’un char, sauf à avoir participé à sa réalisation. Peut-être que l’un des lecteurs en reconnaitra !

Au loin on voit le Schtroumf
Le Schtroumf est suivi par le ballon de rugby
Lucky Luke est suivi par le pot de fleurs
En général la patrouille de France termine le défilé.

Ces six chars ont défilés la même année. On les voit à l’arrière du char pris en photo et chaque tracteur porte un panneau donnant le nom du char dans le même caractère.

Pour les chars suivant les indices sont rares ! Pas de nom sur les tracteurs, pas de char identifiable en enfilade…

La fête de septembre 1977

Pour la troisième année consécutive depuis leur redémarrage, les chars seront au cœur de la fête de septembre.

Dès le mois de juin les thèmes des chars sont définis : violon, coq, bombarde, roulotte, globe et Bambi. On remarque que l’engouement de 1975 commence à fléchir, le nombre de chars se réduit d’années en années. Pourtant la réalisation d’un char est l’occasion de se retrouver entre voisins, amis … Mais on commence à percevoir dans les bourgs la montée de l’individualisme. La voiture est maintenant un objet de loisir autant que de travail. Les boites de nuit commencent à rendre archaïques les bals. Le monde change et pourtant il y a encore de la joie à faire ensemble quelque chose pour la collectivité. A Nexon les chars vont encore perdurer une dizaine d’années.

Quelques photographies de la réalisation du char  » Le globe  » permettent de constater l’ambiance qui règne pendant les réunions de travail. Le char est élaboré dans le hangar de M. BETHOULE, suffisamment vaste pour l’abriter et permettre de travailler dans de bonnes conditions.

On travaille avec le sourire et dans la bonne humeur
C’est très sérieux car il faut respecter le tracé des continents et les couleurs
Josette DUGOT au travail

Tout le travail ne s’effectue pas dans le hangar. Il a fallu au préalable confectionner des milliers de fleurs en papier.

Une fois le char terminé c’est la fierté du travail accompli et le bonheur de donner de la joie à celles et ceux qui viennent regarder le défilé.

Tout est prêt pour le départ
Le violon ouvre la voie suivi du globe
Devant la maison « aux éléphants »

On va retrouver le défilé arrivant devant l’église.

Le coq en voyant le clocher se met à chanter …
Le doux regard de Bambi pour le papillon posé sur sa queue
La bombarde devant l’église fortifiée !

Et c’est le retour vers les Garennes pour la fin du défilé.

Il y avait deux groupes de majorettes, l’un de La Rochefoucauld et l’autre de Sauviat sur Vige et le bourg était sonorisé par M. FONCHY.