La publicité sur les automobiles est née au début du XXe siècle aux Etats-Unis. Un fabricant de chocolats, Milton HERSHEY (1857-1945) qui a réussi à produire de façon industrielle du chocolat au lait a eu l’idée de peindre son nom en forme de logo « Hershey » sur tout son parc automobile. Il était surnommé « le Henry Ford des chocolatiers ».
A l’époque les lettres étaient peintes sur la carrosserie aussi la publicité sur les automobiles était rare. Mais avec l’invention du vinyle dans les années 1920, l’impression sur film vinyle remplacera progressivement la peinture pour la publicité automobile.
A Nexon Paul BITAUD était avant-gardiste en matière de publicité. Lorsqu’il a transféré sa boutique de la rue Gambetta, au numéro 6 actuel, pour l’installer dans l’ancien pensionnat pour jeunes filles, il la baptise « Sam Suffit ».
A gauche de la nouvelle boutique « Sam Suffit » le mur est couvert de la marque de peinture VALENTINE. Pour attirer le client les marques ne sont pas encore suffisamment développée; il faut montrer qu’il y a une abondance de marchandise aussi on en met sur le trottoir et dans la petite cour. Le camion qui est garé dans la cour est lui même chargé jusque sur le toit. Mais sur les cotés on ne voit pas de publicité.
Par contre sur celui d’Armand DENARDOU qui va épouser Jeanne BITAUD en 1939, une publicité vente les savons de Marseille, les savons « Latour » et « les deux haches » fabriqués par les Savonneries de la méditerranée.
Plus tard, un autre commerçant, Henri VIGNERON, va utiliser son automobile Citroën C4 qui date des années 1930 pour promouvoir la peinture « Novemail » qui vient d’être commercialisée en 1952. Le film vinyle va permettre de na pas abimer cette belle voiture qui est devenue collector…
Le 23 juillet 1953, à saint Céré dans le Lot, Pierre POUJADE prend la tête d’un groupe de commerçants pour s’opposer au contrôle fiscal d’un de leurs collègues. Les contrôleurs renoncent à leur contrôle. La nouvelle se repend rapidement et un mouvement de refus des contrôles va naitre dans la région.
Pierre POUJADE, qui est né à saint Cré le 1er décembre 1920, y a ouvert une librairie papèterie.
Saint Céré
Excellent orateur il va mobiliser autours de sa personne une mouvement de révolte des « petits » contre « l’État vampire ». Il méprise les élites et les médias et trouve un soutien auprès du parti communiste qui restera à ses cotés jusqu’en 1955, quand ses attaques contre Pierre MENDES FRANCE qu’il traite de juif « qui n’a de français que le mot FRANCE ajouté à son nom ».
Il crée l’Union de défense des commerçants et artisans (UDCA), syndicat professionnel dont le symbole est le coq gaulois. Un parti politique lui est adossé, l’Union et Fraternité Française (UFF). Le mouvement va compter jusqu’à 450 000 cotisants.
Il édite à Limoges un hebdomadaire, Fraternité Française, au 49 rue Emile Zola.
Une lettre est envoyée au lecteurs et amis :
Les commerçants du centre ville souscrivent à un abonnement au Journal de Pierre POUJADE : Emile BOSBATY, boucher charcutier place de la République, Mélanie DESBORDES qui tient le café à coté, henry MALARDEAU, mon grand père avec son commerce de laines sur le même coté de la place. André MASSY est sur la place du marché avec son hôtel Moderne, Albert GUYOT, boucher charcutier rue Gambetta. Je n’ai pas trouvé traces du café NAUDY. Peux être que l’une ou l’autre d’entre vous connait ?
Les élections législatives de 1955
‘Edgar Faure, président du Conseil sortant, avait provoqué, en décembre 1955, des élections anticipées. L’élection du 2 janvier 1956 a permis l’entrée de 52 députés poujadistes à l’Assemblée Nationale.
Un seul d’entre eux continuera en politique, Jean-Marie LE PEN qui, quelques mois après l’élection, volera de ses propres ailes. Les 2,5 millions de voix du mouvement Poujade (11,5% des votants à l’échelon national) ont cassé le jeu du bipartisme qui prévalait jusqu’alors. La SFIO qui obtient une majorité relative qui porte Guy MOLLET a la tête du gouvernement et le démocrates chrétiens du MRP qui deviennent minoritaires. Jusqu’au retour au pouvoir du général de Gaulle, aucun gouvernement ne durera, en moyenne, plus de six mois ! Pierre POUJADE, brillant orateur, a commis l’erreur de na pas se présenter à l’élection. Il a laissé la place à Jean Marie LE PEN qui le fascinait. Quand il a compris son erreur il a exclu de son parti, celui qu’il admirait mais qui devenait encombrant. Poujade ne voulant plus de lui, Jean Marie LE PEN se met en congé de l’Assemblée et rejoint son régiment pour aller en Algérie. A son retour en 1957 il regagne son siège de député. N’ayant plus de brillant orateur à l’Assemblée le mouvement Poujadiste tombe dans l’anonymat….
Pierre POUJADE continue à écrire mais son écho est de plus en plus faible. mais jusqu’à sa mort, en 2003, il milite pour un biocarburant alternatif à base de topinambours. Il était écologiste avant l’heure.
Un des premiers article que j’ai publié sur ce bog, le 27 février 2015, était consacré à l’hôpital 5 bis ouvert dés le début de la guerre par la baronne de Nexon dans les locaux du pensionnat de jeunes filles. Les jeunes nexonnais ne connaissent pas cet ancien établissement dont la structure est toujours présente, 36 boulevard Gambetta.
L’école de filles en 193036 Bd Gambetta en 2023
La baronne va faire appel à ses propres enfants et aux jeunes filles de Nexon. Ma collection c’est enrichie de deux nouvelles photos qui me permettent de mieux identifier les jeunes infirmières.
Sur la photo prise devant la porte de l’hôpital on compte 12 femmes en blouses blanches autours du médecin. La baronne est assise à droite du médecin, Derrière la baronne sa fille Thérèse est debout avec à ses cotés, derrière le médecin, sa sœur Jeanne.
Thérèse de GAY DE NEXON est née le 1er octobre 1890 à Azay-le-Rideau. En effet son père, Auguste de Nexon, louait le château de La Chevrière situé à Saché dans la banlieue d’Azay le Rideau. Devant le refus de son épouse à son souhait d’acheter le château d’Azay le Rideau, il a fait construire le château de La Garde à Nexon. Thérèse a exercé le métier d’infirmière et était enseignante à l’école d’infirmière à Limoges. Elle décède en 1961, à l’âge de 71 ans. Jeanne de Nexon est née à Saché (Indre et Loire) le 12 juillet 1895. Elle épouse M. de LAUZUN le 29 mars 1921 à Nexon. Elle décède en 1962.
Au premier rang, de gauche à droite, Madame St Ange, Madame de Nexon, Mlle Bragard, Mlle Thérèse de Nexon. Au deuxième rang, de gauche à droite, Mlle Tarrade, Mlle Jeanne de Nexon, Mlle Bonnafy, Mlle Lelong.
Mademoiselle Renée TARRADE (1890-1922) était la fille de Jean baptiste TAARADE, huissier à Nexon. Mlle Jeanne BONNAFY (1890 – 1988) était la fille d’Arsène BONNAFY, juge de paix à Nexon dont l’histoire se trouve sur ce blog. Je n’ai pas trouvé la filiation de Mme Saint Ange, ni celle de Mlle LELONG et de Melle BRAGARD.
D’autres photos que je viens de recevoir permettent de confirmer certaines identités.
Une autre photo est celle de Thérèse RALU (1889 – 1970) qui a épousé Jean DESBORDES (1887 – 1971) le 15 mai 1913. Jean DESBORDES est né à Nexon, coiffeur à Paris il y a rencontré sa future épouse. Mobilisé pendant toute la durée de la guerre de 1914-1918 son épouse a du venir chez ses beaux parents à Nexon. Son mari avait effectué son service militaire comme infirmier (1908-1910) et c’est en cette qualité qu’il a été mobilisé en 1914.
C’était le premier article de ce bog « Les bals à Nexon : histoire des bals, les salles, les orchestres » publié le 20 février 2017. C’était il y a plus de 6 ans… Que de chemin parcouru ! Cet article est celui le plus de commentaires : 35 à ce jour. Il a permis à certain de se retrouver, de rappeler des souvenirs …
Aujourdhui j’ajoute une affiche vierge d’André BRUNERIE. Il habitait Nexon et animait avec son orchestre les bals dans les communes environnantes. Cette affiche m’a été communiquée par Monique, sa fille et Daniel FAUCHER, rencontré à l’exposition des oeuvres de Francine THIBAUD et Remi AUCHERE à l’église romane de Saint Hilaire.
André BRUNERIE est né à Nexon le 18 février 1920 et il décédé à l’age de 81 ans le 23 juillet 2001. Je me souviens que ma mère parlait de lui comme un excellent accordéoniste. Il animait les mariages, les fêtes familiales mais je n’ai jamais entendu parler de son ensemble. Peut-être qu’un lecteur trouvera des documents pour rappeler ces orchestres locaux.
Après de très longs articles quelques moments de lecture plus plus courts. Ceux d’une époque ou le vin devait chanter, donner la joie et le bonheur. Il n’y avait pas la circulation que nous connaissons sur les routes aujourd’hui, les contrôles d’alcoolémie n’existaient pas et pour commercialiser leurs vins de table les marchands leur ont donné des noms faisant penser à la fête. C’était l’époque du lancement des marques nationales : Préfontaines, vin des Rochers, Gévéor, Kiravi, etc. qui vantaient les mérites de vins de table. Pour les obtenir les vins « médiocres » du Midi étaient coupés avec ceux, plus puissants, qui venaient d’Algérie. Ces vins de table de 10° étaient vendus au litre dans les fameuses bouteilles aux cinq étoiles. Ces coupages permettaient d’obtenir une qualité constante.
Kiravi, vin marseillais, apartenait à la Sapvin (Société d’approvisionnement en vins). Ce vin était vendu dans toute la France et ses affiches ventaient le plaisir qu’il procurait.
La loi EVIN controlant strictement la publicité pour l’alccol n’était pas encore votée. Elle le sera le 10 janvier 1991. Aussi n’est-on pas surpris de voir Renault participer à la publicité de Kiravi en faisant gagner la nouvelle Renault 4.
A Nexon, les deux principaux marchands de vin, DENIS et REBIERE, vont eux aussi donner une marque à leurs vins. Le premier à se lancer dans cette politique est M. DENIS. Il baptise son vin « J’M.S.A », « J’aime ça ». Il le commercialise en rouge et en blanc de 10° et ajoute à sa collection un blanc sec de 11° et un à 9° ( en fait 10°-1!).
REBIERE ne peut pas rester sans réagir. Il baptise alors son vin de table « Samyra ». Je n’ai pas trouvé d’étiquette de ce vin mais un cendrier que m’a permi de photographier Pascale, fille de René REBIERE, offert aux bons clients. Si quelqu’un possède une étiquette elle bien venue sur ce blog…
On peut noter que ce cendrier était fabriqué à Nexon
A Nexon, comme dans le reste de la France l’ordonnace d’aout 1967 qui interdit les coupages de vins et précise que » les vins originaires ou en provenance de l’étranger doivent être conservés sans coupage ni mélange » va sonner le glas du litre de rouge ordinaire. Le Midi va alors s’orienter vers une production de vins de pays de bonne qualité. En même temps le développement des super marché avec leurs rayons de vins et alcool va faire perdre une grande partie de leur marché aux petits marchands de vin. Le vin de table vendu au litre a pratiquement disparu au profit des vins de pays. Les grands groupes d’alcool ont racheté les producteurs de vin. Ainsi la Société des Vins de France est devenue filiale du groupe Pernod Ricard puis elle a été rachetée par le groupe Castel.
A Nexon DENIS et REBIERE ont cessé leur activité au cour des années 1970, et dans le caviste, « O chapiteau des vins » avait ouvet en 2016 a céssé son activité le 31 mars 2022.
La mécanisation de l’agriculture n’est pas encore très visible dans les campagnes Limousines. Le recensement qui est fait à Nexon révèle que seuls 11 cultivateurs possèdent une moissonneuse lieuse pour une surface totale cultivée de 133, 53 hectares soit une moyenne de 12, 1 ha.
A cette époque les céréales ne constituent pas encore une production destinée à la vente mais principalement à la satisfaction des besoins de l’exploitant : le blé pour le pain et les autres céréales pour la nourriture des animaux.
André PENOT et Maurice de NEXON représentent à eux deux le quart de la surface cultivée. La production dépasse ici les besoins des exploitants et une partie doit etre destinée à la vente. Par contre DAMARZIT à Varnet et Jean MAZABRAUD à Valeix avec respectivement 4 et 3 ha cultivés doivent consacrer toute leur proction aux besoins de l’exploitation.
Un élément qui m’a intrigué est celui du nom des contructeurs. A sur 11, 63,6 % sont des machines Dollé. Je ne connaissait pas cette marque qui devait pourtant etre largement dominante dans notre région. La raison en est simple, la société Dollé a fermé ses portes en 1953. Pourtant en 1949, dans une publicité, l’usine est qualifiée de « plus grande manufacture française de machines agricoles ». Fondée en 1868 par Emile Oscar Dollé à Gevigney (70), dirigée à partir de 1909 par son fils Victor Dollé, ingénieur des Arts et Métiers après avoir été transplantée près de Vesoul sur un vaste terrain militaire et fils du fondateur, reprend en 1909 la direction de l’usine qui devient après la fin de la Première Guerre Mondiale un établissement industriel disposant d’une fonderie, d’un atelier de forge, d’un atelier de peinture et d’un vaste atelier regroupant les activités de menuiserie, montage, perçage, ajustage, tournage et outillage.
Dès la fin de la Deuxième Guerre Mondiale l’entreprise Dollé n’a pas vu venir l’arrivée massive du matériel agricole américain avec la marque Mc Cormick et surtout la motorisation de l’agriculture.
L’histoire de Mc Cormick est passionnante. C’est l’histoire d’une famille écossaise qui immigre aux etats-Unis en 1735. La ferme que la famille exploite devient vite prospère et le père et ses enfants conçoivent des outils pour faciliter le travail. Le prmier brevet pour une moissonneuse est déposé en 1834. L’entrepris crée pour fabriquer le matériel agricole devient vite la plus importante des Etats Unis. Présent dans les grandes expositions internationals ils gagnent de nombreux prix. En 1902 ils rachètent Deering, construisent une usine en Suède en 1905, en Allemagne en 1908 et en france la même année. En 1915 la première moissonneuse batteuse est commercialisée. En 1937 le premier tracteur sort des usines allemandes, en 1938, une usine de production de machinerie agricole est inaugurée en Angleterre… et en 1950 c’est l’arrivée en France de Mc Cormick qui commence la fabrication de tracteurs en 1951. On comprend que face à ce développement vers la motorisation Dollé étéit en retard d’une guerre ! On n’est donc pas surpris de voir qu’en 1953 quand Dollé ferme c’est Peugeot qui s’installe dans ses locaux.
En en 1944 il y deja 3 Mc Cormick puisque Deering lui appartient.
Moissonneuse lieuse Mc Cormick
Il reste une Puzenat. C’est également un matériel agricole qui est née de l’esprit d’innovation d’un forgeron, Émile Puzenat, qui avec ses enfants va créer à Bourbon Lancy en Saone et Loire une manufacture de machines agricoles.
Comme Dollé la Manufacture Centrale de Machines Agricoles C. Puzenat a du s’allier avec un fabriquant d’automobiles. D’abord avec le groupe Simca, puis avec le groupe Fiat-Someca pour la fabrication de tracteurs agricoles.
Les FRUGIER dont est issue Léontine FRUGIER, épouse d’Arsène BONNAFY, ont pour origine des meuniers que l’on trouve au moulin de Biard et au Moulin des Moulins à Nexon. Ils vivaient confortablement sous l’Ancien Régime et ils ont pu se constituer un patrimoine terrien. Au cours des siècles, les moulins furent vendus, pour certains dans la deuxième moitié du XXème siècle, aux métayers. Au dix-neuvième siècle, les jeunes générations devinrent notaires, avocats, ingénieurs, médecins … La Grande Guerre a contribué à diminuer leur patrimoine mais il restait, à la fin du XXe siècle, encore de beaux domaines comme ceux de Nouailhaguet, de Betour (très belle ferme-auberge ancienne vendue en 1990), le Moulin des Moulins à Nexon (toujours à des descendants Frugier), Le Moulin de Biard devenu gîte, Ladignac-le-Long, Meilhac, La Thomazie à La Meyze (héritée de REYDY-TEXEROT des Places avec des blasons des Texerot) toujours à des descendants des Frugier.
Les FRUGIER étaient réputés habiles, l’esprit inventif, aimant la vie et ses plaisirs, mais les pieds sur terre, et, dans l’ensemble, ne gaspillant pas le patrimoine familial. Le nom, surtout porté en Haute-Vienne et en Dordogne, aurait une origine germanique, Frudegarius ou Frodegarius (frod = avisé, prudent et gari = lance). On rencontre la forme similaire Frogier en Poitou-Charentes. Mais comme il n’y a pas eu d’influence allemande dans notre région au cours des XVème ou XVIème siècles, je penche plutôt sur une origine latine liées à la déesse FRUGIFERA, déesse qui fait croître les moissons. Lié aux moissons le nom conduit aux meuniers dont plusieurs exerçaient cette profession dans la famille dont je parle.
Martial FRUGIER né en 1739 et Jeanne DAUDET se sont mariés à Nexon le 1er février 1763, commune de naissance de Jeanne. Ils ont eu 5 enfants, 4 garçons et une fille. Deux des garçons portent le même prénom, Léonard.
Léonard FRUGIER,l’ainé, est né le 19 avril 1769 à Biard, commune de Nexon. Comme c’était la coutume à cette époque, il a été baptisé le même jour par l’abbé DOUILHAC, vicaire à Nexon. Il est meunier au moulin de Biard et il épouse le 22 février 1791 Marie LASPOUGEAS, fille de Jean LASPOUGEAS, meunier, et de Marguerite GLANDUS du village des Moulin. Ils ont six enfants, quatre filles et deux garçons Jean FRUGIER né le 4 octobre 1803 et Martial né le 7 septembre 1811 qui n’aura pas d’enfant.
Jean FRUGIER , meunier propriétaire à Biard épouse le 17 février 1824 à Meilhac, Marie DESBORDES. Le 14 janvier 1825 nait leur fils Léonard dit Léon FRUGIER et Jeanne FRUGIER. Nous avons déja rencontré Jeanne qui a épousé Gilles BONNAFY d’où est isuue la lignée d’Arsène BONNAFY. Léonard dit Raymond épouse le 11 avril 1853 à Jourgnac, Marie Joséphine DUVERGER, fille du maire de Jourgnac. Ils auront trois enfants: Henri (1854-1920), René (1858-1944) et Prosper (1859-1899). Je reviendrai sur ces trois personnes.
Revenons à Léonard FRUGIER, le second, né le 7 janvier 1776 et baptisé le même jour. L’acte de baptème indique qu’il est né au village de Biard, fils légitime de Martial FRUGIER et de Jeanne DAUDET. Il épouse Catherine LASPOUGEAS, la soeur de Marie, le 22 février 1791. Ils ont eu 4 enfants, 2 garçons Jean FRUGIER et Léonard FRUGIER, et deux filles. La première, Marguerite est décédée le 11e jour, sa soeur, née deux ans plus tard, a gardé le prénom de Marguerite. Elle n’a pas eu d’enfant.
JeanFRUGIER est né le 15 frimaire an VII, 5 décembre 1798, au Moulin des Moulins, commune de Nexon, où son père était meunier.
Acte de naissance de Jean FRUGIER 15 frimaire an 7
Le 27 janvier 1818, à La Meyze, il a épousé Marie REYDY, fille mineure de feux Guilhaume REYDY décédé le 28 mai 1814 et de Catherine TEXEROT des PLACES, décédée le 15 germinal l’an 13. Catherine TEXEROT des PLACES descend des seigneurs des Places. Ils ont eu six enfants, cinq garçons et une fille.
Jean FRUGIER 1798 1870
Jean FRUGIER est décédé le 3 juillet 1870 à La Meyze à l’âge de 71 ans.
La branche FRUGIER-BRAGARD
Parmi les enfants de Jean FRUGIER, sa fille Catherine, née à Nexon le 19 mars 1826, épousa toujours à Nexon, le 27 mai 1847, Martial BRAGARD (1816-1859), un garçon de Janailhac, plus agée qu’elle de 10 ans, dont les parents étaient propriétaires. Ils eurent deux enfants, Marie BRAGARD (1846-1909) qui n’eut pas d’enfant et Henri Pierre BRAGARD (1847-1926) qui devint marchand de vin en gros à La Plaine et expert agricole.
Catherine BRAGARD et ses deux enfants (cliché G. Ruhla)
Henri-Pierre BRAGARD eut deux enfants, Léon BRAGARD (1870-1948) qui continua l’affaire de son père à La Plaine. Il n’eut pas d’enfant. Sa soeur Catherine devint religieuse.
Une autre branche BRAGARD n’a pas de lien direct avec les BONNAFY mais elle a marqué l’histoire de Nexon. En effet Martial BRAGARD avait un frère plus jeune qui s’appelait également Martial (1823-1916). Marié avec Anne GUITARD ils ont eu deux enfants : Pierre BRAGARD et Marie. Pierre qui était instituteur a épousé Alice LAPLAUD. Leur fils Martial »Arsène » BRAGARD (1890-1938) était marchand de vin et expert agricole à la Plaine. Pendant la Première Guerre Mondiale qu’il a effectué comme maréchal des logis, il a été décoré de la croix de guerre. Il a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 25 fevrier 1932.
Il est décédé le 7 octobre 1938 à l’agge de 38 ans. Marié à Marie BEYNETOUT ils avaient eu trois enfants : Paulette (1922-2012), Fernand (1924-1977) et Marcel (1927-2010). Ce dernier fut PDG de la compagnie des trolleys bus de Limoges de 1974 à 1984 puis directeur général des Transports en commun de Limoges, jusqu’en 1989.
Léonard FRUGIER, le frère de Jean, né en 1803 a été marié trois fois. D’abord avec en 1826 avec Anne LIMOUSIN dont il a eu deux enfants morts en bas age. Après le décès de son épouse en 1832 il épousa Andrive LASPOUGEAS (1811-1856). Ils eurent quatre enfants dont Michel FRUGIER (1838-1916) qui fut Juge de Paix à Chalus. Il était l’oncle d’Arsène BONAFY, juge de Paix comme lui.
De la branche aînée des FRUGIER, Léonard né en 1769 a eu deux enfants, Léonard et Jeanne. Nous avons déja rencontré Jeanne (1827-1883) qui a épousé Gilles BONNAFY ( 1817-1885) et de ce mariage est né Arsène BONNAFY, juge de Paix à Nexon. Son frère ainé, Léonard dit Léon FRUGIER, né le 4 janvier 1825 au moulin de Biard à Nexon, a épousé à Jourgnac, Marie DUVERGER le 11 avril 1853. Ils eurent trois enfants Henri (1854-1940), René (1858-1944) et Prosper (1859-1899).
1-Henri, Marie,-Jean-Baptiste, Joseph FRUGIER (1854 -1940) .
Il est né à Nexon le 20 mars 1854 et il y est décédé le 25 janvier 1940 à l’âge de 85 ans. Il effectue ses études de médecine à Limoges et à 20 ans il est convoqué pour effectuer son service militaite. Affecté à la 14e section d’infirmiers militaire il obtient un sursis d’un an pour ses études. Il effectue sa période obligatoire du 5 novembre 1875 au 5 novembre 1876. Une fois soutenue sa thèse de doctorat en médecine il est affecté comme médecin militaire dans la réserve. Il sera rayé des cadres avec le grade de médecin major de 2e classe, ce qui correspond au grade de capitaine.
Il se marie le 7 janvier 1884 à Saint-Yrieix-la-Perche avec Thérèse ARDILLER (1862-1835) dont les parents étaient négociants. Plus jeune que son mari elle décèdera avant lui en ayant deux enfants, Jeanne (1884-1980) et Edouart (1886-1918).
Le docteur FRUGIER a exercé à Nexon pendant près de 40 années. Il était très aimé de ses patients.
Ordonnace du Dr. Frugier du 19 juin 1899
Il a habité d’abord avenue de la gare, dans la maison qui est devenue ensuite la gendarmerie et aujourd’hui le restaurant Massy. Il est ensuite allé rue du Nord, rue Gambetta actuelle dans la grande maison a gauche en allant vers l’église après la boulangerie.
Pour plus de 40 années consacrées à la médecine tant civile que militaire le Docteur FRUGIER a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur par décret du Président de la République du 9 juillet 1931. Pour lui remettre cette décoration qui faisait état de son grade de médecin militaire il a choisi le médecin militaire chef de l’Hopital de Limoges.
Il a eu la douleur de perdre son fils Edouart. Brillant étudiant fit des études de notariat et obtint un doctorat en droit. Sa mère lui acheta une étude en 1913 et lui fit construire une belle grande maison à Limoges. Il était le « fils chéri » de sa mère. Dès la déclaration de la guerre en 1914 il s’engagage pour la durée de celle ci. Brigadier au 213e régiment d’Artillerie, il est tué lors des combats de juin 1918, à Silly la Poterie le 3 juin 1918. Il avait 31 ans.
Jeanne, soeur ainée d’Edouard, est née le 30 septembre 1884. Elle a 22 ans lorsqu’elle épouse à Nexon, le 2 février 1907, Paul DENIS un homme de 36 ans, industriel dont le père est notaire à Séreilhac.
Acte de mariage – ADHV
Jeanne etait une femme de caractère, redoutable en affaires. Elle contrastait avec son mari qui était plutôt réservé. Ils eurent un fils, Maurice, né le 7 fevrier 1908 à Limoges. Il fit des études d’ingénieur et parti dans la banlieu parisienne diriger une entreprise. Son père Paul est mort jeune, à 41 ans.
Paul DENIS(G. RULHA)
2- Gilbert Marie « René » FRUGIER (1858-1954)
Il est né le 20 mai 1858 à Nexon. C’est le deuxième enfant de Léonard FRUGIER et de sa femme Marie DUVERGER. A l’état civil il est déclaré s’appeler Gilbert Marie René mais, comme souvent, c’est le troisième prénom qui devient usuel.
Acte de naissance 1858- ADHV
Brillant élève, déjà au lycée qui ne s’appelle pas encore Gay Lussac il obtient des prix, par exemple en calcul, en classe de 5ème :
Le Courrier du Centre 13 aout 1872
Chercheur dans l’âme, il faiasait des expériences de chimie chez ses parents. Il a fait plusieur fois sauter le kiosque dans le parc de la maison de Nexon.
Il sera diplomé ingénieur de l’ École centrale des arts et manufactures en 1882.
Le 24 novembre 1891à Limoges René FRUGIER a épousé Valentine Marie ROUGIER (1872-1952), fille d’un banquier de Guéret, agée de 20 ans de moins que lui. Le 8 mai 1893 naissait leur fille Yvone Marie Louise (1893-1972).
René Frugier fonda en 1896 sa propre société. Il fit de nombreuses recherches sur le kaolin, modifia les proportions des composants de la pâte à porcelaine. Il mit au point un nouveau mélange composé à 65% d’argiles et de kaolin soit 15% de plus que dans la porcelaine traditionnelle. Grâce à ces proportions, la porcelaine devenait plus réfractaire, pouvait résister au feu tout en conservant l’aspect d’un produit traditionnel. Cependant un tel procédé exigeait une cuisson à une température plus élevée à 1430°. Il breveta son procédé lui donna un nom: ALUMINITE. Cette technique permit à l’entreprise FRUGIER de se spécialiser dans les ustensiles de cuisine et de laboratoire.
La revue scientifique du Limousin 15 juin 1901
M. FRUGIER avait transformé son entreprise en Société Anonyme en 1910.
En 1958 la manufacture fut rachetée par le société Haviland. L’Aluminite n’est plus fabriquée, le respect des données techniques et notamment la haute température de cuisson en font une matière d’un prix de revient prohibitif.
On trouve aujourdhui sur les sites de vente par Internet et dans les brocantes des pièces en bon état :
Ramequins en Aluminite
A coté de son activité dans la porcelaine il se lança dans la fabrication de tuiles et de briques sur sa proprété de Bostrichard. Le village est situé sur la commune de Meilhac mais pour la publicité René FRUGIER indiquait « près de Nexon ». La terre glaise était extraite aux Blas et elle était acheminée par des charettes tirées par des chevaux et des wagonnets sur rails.
Réné Frugier était un entrepreneur insatiable. Il voulait maitriser toute la chaine de production de sa porcelaine. Pour cela il a acheté des carrières de kaolin dans les Cotes d’Armor et dans la région de Béziers.
fabrication industrielle des porcelaines par Marc LARCHEVEQUE Paris 1928Marc LARCHEVEQUE
Pour autant René FRUGIER ne néglige pas ses propriétés. Ainsi il obtint des prix lors des concours d’élevage :
René FRUGIER décède le 11 fevrier 1944 à 85 ans. On notera que l’acte de décès utilise son prénom officiel « Gilbert » et non le prénon usuel « René »:
Ses héritiers n’ont ni ses compétences scientifiques ni managériales. La fabrique de porcelaine fut reprise par Haviland et la tuilerie périclitera. Les cheminées seronr démolies, le terrain nettoyé …
Les cheminées en 1989En 2023 il n’y a plus de trace des cheminées
3-Prosper FRUGIER (1859-1899)
Le troisième enfant de Léon FRUGIER et de Marie DUVERGER, Pierre « Prosper » FRUGIER est né le 21 mai 1859.
1874 8 8 Le Courrier du Centre
A19 ans il effectue une année de service militaire au 25e Régiment de Dragons ou il arrive le 8 novembre 1878. Ile quitte le 8 novembre 1879.
Régistre militaire Pierre Prosper FRUGIER
Il se présente aux élections dépertementales et il est élu conseiller d’arrondissement pour le canton de Nexon avec Louis BONNAFY.
1895 1er aout Le Courrier du Centre
Il meurt brutalement le 25 novembre 1899 à 40 ans. Il n’était pas marié.
Kader, car c’est comme cela que nous l’appelions à Nexon. Il est arrivé en 1959 et pendant quelques années il a fait le bonheur de l’ASN. Il jouait avant centre, il avait une parfaite maitrise du ballon, il était vif et précis. Il logeait à l’hotel chez Léonie Adam, rue Pasteur. Il était peintre et je me souvient du plaisir que nous avons eu lorsqu’il est venu chez mes parents repeindre la cuisine. A cette époque Henri Phelipeaux, un autre très bon joueur mais plus agée que Kader, était employé chez mes parents. C’était un plaisir d’aller aux matchs tous les dimanches.
L’équipe 1 en 1959-60
Toujours joyeux il aimait s’amuser et les soirs de banquet il n’étaut pas le dernier à faire la fête.
Puis en 1964 il est parti à Cussac pour jouer à la JSC. Il en est devenu l’entraineur. Il a trouvé un emploi, il s’est marié, a eu des enfants et des petits enfants mais il n’a jamais oublié Nexon. Sur les terrains on ne l’appelait plus Kader mais Didier et le plus souvent « Didi ».
La dernière fois que je l’ai vu à Nexon c’était le samedi 15 juin 2019, pour les 70 ans du club. Il a joué avec les anciens. Il retrouvé avec plaisir tous ceux qu’il connaissait. Nous avons longuement parlé du passé mais aussi de sa vie à Cussac, de sa famille…
Les anciens pour les 70 ans de l’ASN 15 juin 2019
Liliane et DidierDidier Labbas
Les dernières photos que j’ai faites le 25 juin 2019.
Ce soir en rentrant chez moi, en lisant le journal comme je le fais tous les jours, j’ai découvert avec tristesse l’annonce de son décès. Des souvenirs de plus de 60 ans son immédiatement revenus à mon esprit. Repose en paix cher Didier et nous n’oublierons pas Kader.
C’est le titre d’un article écrit par le baron Georges de Nexon qui a été publié en 1946 par le Centre d’Etudes des « Questions Actuelles » . Merci à M. Christian GESLIN de m’avoir donné ce document.
Quand j’ai lu cet article je me suis retrouvé plus de 50 ans en arrière quand j’étais étudiant à l’Université de Bordeaux, en DEA, c’est à dire le Master 2 actuel. J’avais choisi comme sujet de mémoire « Le modèle de développement agricole de françois QUESNAY » et mon directeur était le Professeur André GARRIGOU LAGRANGE. C’était un remarquable professeur, un grand bourgeois qui nous recevait dans son salon, toujours disponible pour ses étudiants. Il a André a relevé le nom de DAVID de LASTOURS qui se trouve maintenant accolé à GARRIGOU-LAGRANGE (Tribunal d’Angoulême le 31-12-1924).
Son père, Paul GARRIGOU LAGRANGE était un chercheur météorologue très connu qui avait fait construire un observatoire dans son parc à Limoges situé dans la rue qui s’appelle aujourd’hui « rue de l’observatoire Garrigou Lagrange ».
L’Observatoire de M. Paul GARRIGOU LAGRANGE
L’observatoire fut inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en mai 1978. Sa préservation paraissait assurée. Mais son déclassement a été obtenu quelques mois après par la société ROUCHAUD LAMASSIAUDE, en théorie pour agrandir son usine. Malgré la réaction des sociétés protectrices du patrimoine, le déclassement et la démolition furent plus rapide que les tribunaux et le 23 mars 1979 il ne restait qu’un tas de décombres de l’observatoire !
Pourquoi ce détour par Bordeaux et Limoges ? Parce que mon travail de recherche puis les cours que j’ai dispensés en sciences économiques à Limoges ont porté en partie sur la question que pose Georges de NEXON.
François QUESNAY dont j’ai parlé était un brillant médecin pendant les années 1730 – 1750 à la fois médecin de Mme de Pompadour et de Louis XV qui, ayant été anobli s’est posé la question de la meilleure manière de gérer le domaine que son titre lui avait permis d’acquérir. Ses réflexions qu’il publie à partir de 1750 en font pour moi, mais je ne suis pas le seul, le premier vrai économiste du monde moderne. Le débat sur fermier ou métayer est au cœur de la question de la production et de la répartition de son produit. Dès que le producteur n’est pas seul à produire et qu’il emploie de la main d’œuvre il se demande quelle rémunération il doit accorder à celui qui contribue à la production. Les différentes sociétés sont passés de l’esclavage au servage puis au salarié et dans l’agriculture du domestique au métayer puis au fermier. dans le cas du métayer c’est un partage de la récolte alors que le fermier verse un loyer. QUESNAY en 1750 se posait la question de savoir quel mode d’exploitation assurait le revenu le plus élevé pour les deux, propriétaire et exploitant. Avec le développement du progrès technique et de la mécanisation il fallait savoir qui devait financer l’investissement. Georges de NEXON ne s’appuie pas sur les théoriciens de l’économie qui depuis QUESNAY en passant par MARX jusqu’au Prix Nobel J. STIGLITZ ont analysé la répartition de la rente entre les différents acteurs de la production et la juste répartition entre la travail et le capital.
Voici le texte de Georges de NEXON :
La position de Georges de NEXON est celle du métayage. Pour avoir interrogé M. PAUZET qui a été métayer chez M. de NEXON cette position s’explique par un comportement de ce propriétaire différent de celui des autres propriétaires. En effet M. PAUZET m’a répété plusieurs fois que du jour où sa famille est entrée comme métayer au domaine de la Garde ils n’ont plus jamais eu faim. Il m’expliquait que ses parents ont eu des propriétaires qui ne facilitaient pas le travail des métayers et qui exerçaient un contrôle permanent et suspicieux, considérant par principe que le métayer était menteur et voleur.
Les conflits entre propriétaires et métayers étaient fréquents, tout n’était pas prévu dans les baillettes dans la mesure ou, surtout au XIXe siècle beaucoup de métayers ne savaient ni lire ni écrire. le ramassage du bois mort, des châtaignes, des fruits tombés au sol … étaient sources de contentieux de même que l’utilisation des charrettes en dehors de l’exploitation, la vente du bétail…
Voici la baillette de M. PAUZET signée le 5 mai 1935 pour une exploitation à partir du 1er novembre 1935. Si l’article 1 considère que le colon doit gérer « en bon père de famille » l’article 2 concerne les charrois. L’article 3 est relatif au bois, avec l’interdiction de couper un arbre sans autorisation et de ne prendre que le bois de chauffage qui lui aura été désigné. Rien n’est écrit sur les investissements et les innovations possibles.
Pour une analyse très fine du métayage en Haute-Vienne lire l’article de Dominique DANTHIEUX « Métayage et grande propriété foncière dans le département de la Haute-Vienne : entre utopie sociale et innovation agricole (fin 19e-début 20e siècle) » dans Ruralia, Revue de l’Association des ruralistes français n°14 -2004. Il montre que le développement de l’élevage de la race bovine limousine et celui des cultures qui lui sont associées qui ont été favorisés par les grands propriétaires, comme les de NEXON, ont permis aux métayers d’être des agents du changement et souvent de devenir à leur tour propriétaires, même si cela ne concerne qu’une partie des métayers. Sans aucun doute ceux du baron Georges de NEXON en font partie et ils confortent la conclusion générale de Dominique DANTHIEUX « Le métayage tel qu’on le pratique en Haute-Vienne est vanté non parce qu’il se fait le garant d’un ordre social traditionnel mais bien parce qu’il a permis à une frange de la paysannerie de prétendre par son travail et sa valeur propre à la propriété. »
Merci à Chantal, fille de M. PAUZET pour les baillettes.
Lorsqu’après la décision du conseil municipal du 20 avril 1919 de faire démolir la mairie jugée insalubre la nouvelle mairie a été déplacée de quelques dizaines de mètres pour être installée dans l’ancien presbytère.
Ces deux cartes postales d’avant 1914 montrent bien l’ancienne mairie et, à droite légèrement en arrière, le bâtiment qui allait devenir la nouvelle mairie. Les locaux scolaires qui y étaient ayant été transféré en 1913 au nouveau groupe scolaire de la place était disponible.
Un appel pour l’adjudication de matériaux liés à la démolition a été lancé dans la presse le 25 juillet 1919.
Le Populaire 25 juillet 1919
La nouvelle mairie hébergera, au premier étage, la justice de paix et le secrétaire de mairie. Le conseil municipal décide de refaire le crépi de l’immeuble et d’effectuer des réparations à la terrasse. La nouvelle mairie avec sa terrasse ne ressemble pas au centre Agora que les nexonnais ont connu.
L’ancienne mairie dans les années 1930. A gauche la grille du monument aux morts.
La partie gauche du bâtiment est louée et pendant la guerre, M. BONNET y installera un dépôt de graines et d’engrais.
Outre la terrasse on remarque qu’il n’y a pas de campanile. Mais après la guerre un certain nombre d’habitants demandèrent qu’une horloge soit apposée sur la façade de la mairie. Une souscription fut lancée dont les deux premiers souscripteurs furent André REBIERE, marchand de vin et père de René, ancien maire, et René DESPLANCHES, horloger en face de la mairie. Ces deux donateurs ont versés chacun 1000 francs. C’est la plus importante somme qui équivalait à 1/7ème du salaire minimum fixé alors à 7000 francs. En équivalent en termes de pouvoir d’achat ces 1000 francs représentent environ 55 euros en 2022. parmi les 634 donateurs, cinq ont versés 500 francs, quatre 300 francs, vingt-six 200 francs … Les plus petites sommes versées étaient de 5 francs. Au total la souscription a rapporté 42 511 francs qui ont été versés au percepteur.
Pour installer une horloge la mairie a décidé de faire intégrer un campanile dans la façade. Le projet a été confié à M. .Robert JALOUX, architecte à Limoges. Son projet a transformé la façade pendant 70 ans.
Projet campanile . JALOUX architecte
Le cout du campanile a été estimé à 293 485 francs.
Profitant de la création du campanile d’importants travaux ont été réalisés dans la mairie dans le but d’y installer un centre médico-social. Des cloisons ont été montées, un escalier en chêne installé, les huisseries changées, l’installation électrique normalisée… le tout pour 924 391 francs.
Travaux intérieurs
Pour terminer l’ensemble il a fallu crépir et peindre la façade pour 170 902 francs. Au total l’aménagement de la mairie, sans le campanile coutait 1 095 293 francs.
Avec le campanile les travaux s’élevaient à 1 388 778 francs. mais ce n’est pas tout car il fallait l’horloge.
Un des fabriquant d’horloges publiques, Francis PAGET de Morez dans le Jura vient à Nexon pour présenter les produits de sa fabrication.
Il propose une Horloge monumentale à Remontage Electro Automatique sonnant les heures et les demies avec une portée de 800 à 100 mètres. Le devis fournit une description précise de l’horloge et de son mécanisme…
L’horloge choisie, rendu posée en parfait état de marche, est proposée à 127 000 francs le 4 aout 1947. Mais compte tenu de la hausse des prix et des salaires un avenant signé le 15 avril 1949 amène le prix à 250 000 francs.
Avenant 15 avril 1949
Quand le campanile a été posé et l’horloge installée l’hôtel de ville a pris l’allure qu’on lui a connu pendant près de 70 ans.
L’hôtel de ville avec son campanile, dans les années 1950 en haut (photo noir et blanc colorisée) et dans les années 1960 en bas avec ses couleurs réelles.
Après le transfert de la mairie au château en avril 1986, l’hôtel de ville devient le Centre AGORA, toujours avec son campanile.
Le centre AGORA va être transformé en Maison de l’intercommunalité. Le campanile est démonté, la terrasse originelle reconstruite et le bâtiment va retrouver sa forme initiale.
La maison de l’intercommunalité prend forme.
Le bâtiment a retrouvé sa forme originelle. Il est caché par la véranda moderne. Certains regrettent le campanile et son horloge. Etait-ce plus joli en 1914 ? Les gouts et les couleurs ne se discutent pas…