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L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : V -la Révolution AN III et An IV (22 septembre 1794 – 21 septembre 1796)

– AN III (22 septembre 1794 – 22 septembre 1795)

Le 4 Vendémiaire il est procédé à l’enlèvement du bois et du charbon se trouvant dans la forêt de Mr de Nexon pour être conduit à la maison commune dans l’intérêt de la Nation, les habitants de La Bergère persistants dans leurs exploits, mais pendant cette opération il se présenta le commissaire député Pierre SAZERAT et deux forgerons de Limoges, qui interdirent l’enlèvement, disant que ce charbon de bois avait été acquis par eux et payé aux habitants de la Bregère.

Le Conseil se transporta sur place et il fut décidé d’en référer au Directoire à Limoges.

L’éducation des filles

Le décret du 26 octobre 1793 déclarait que « les filles s’occupent des mêmes objets d’enseignement et reçoivent la même éducation que les garçons, autant que leur sexe le comporte, mais qu’elles s’exercent particulièrement à la filature, à la couture et aux travaux domestiques qui conviennent à leur sexe »

Le 7 Vendémiaire le Conseil s’est réuni pour discuter sur le mode d’instruction à donner aux jeunes personnes du sexe féminin de la commune confiées au sieur LALANDE, car les mères de famille n’ont pu se mettre d’accord sur leur tour de rôle pour assister à cette instruction conformément à l’arrêté du 16 Thermidor. Il fut procédé à une réunion des mères de famille et celles-ci après avoir entendu l’Agent National décidèrent de confier provisoirement l’éducation des jeunes filles à la citoyenne Magdeleine GIZARDIN, conformément à la Loi.

Le même jour, la municipalité fut informée que lors de l’adjudication du domaine de Biard, bien des émigrés, il avait été omis une châtaigneraie, et qu’il y avait lieu de la vendre aux enchères. Il fut fait annonce par la Garde et les habitants rassemblés à la maison commune à 17 heures. L’enchère eut lieu et c’est le citoyen François DUVERNEIX du Village de Biard qui en devint propriétaire pour la somme de 22 livres.

Le 7 vendémiaire il fut décidé d’aller chercher le blé attribué à la commune, savoir 10 sur JANAILHAC, 10 sur LA MEYZE, 20 sur LA ROCHE L’ABEILLE, 25 sur celle de LADIGNAC.

Le 12 Vendémiaire an 3, se présenta à la maison commune TOUSTAIN, représentant du peuple dans le département de la Dordogne et autres circonscriptions, pour faire le triage et la répartition des objets réquisitionnés par divers arrêtés précédents. Le Maire et l’Agent National lui firent connaître qu’il ne se trouvait pas de forte romaine dans la commune. Le Représentant TOUSTAIN leur donna un délai de deux jours pour s’en procurer une.

4 brumaire an IV (26 octobre 1795) : Début du Directoire

19 Brumaire, dénonciation par DESBORDES contre le sieur GIZARDIN qui détenait 6 000 livres appartenant aux émigrés. Ce même jour recensement de tous les bestiaux de la commune. Du même jour règlement du litige opposant Mathurin BONNET, secrétaire de la municipalité, qui avait mal tenu les registres. Il fut décidé de ne lui donner que le tiers de ce qu’il avait droit.

Réquisition du foin et interdiction de servir du pain dans les auberges

Le 30 brumaire, réquisition de 750 quintaux de foin et des bouviers nécessaires pour la conduite au magasin central de Limoges, sous la surveillance de François TARRADE LAVERGNE, membre du Conseil, commissaire à qui tous pouvoirs de réquisition sont donnés avec l’assistance de la Garde Nationale.

Le même jour Pierre SAZERAT est chargé d’établir le tableau des secours dus aux parents des défenseurs de la Patrie, ainsi qu’à celui des pensions dues aux défenseurs mis hors d’état de service. Le même jour défense est faite à tous les aubergistes sous peine de 50 livres d’amende de donner du pain dans leurs auberges à qui que ce soit de la commune, même de leur donner à boire et à manger pendant les séances de la Société Populaire ou du Conseil.

Le 12 Nivôse répartition entre les propriétaires des impositions de seigle et blé noir à fournir au Directoire de Limoges, ce même jour arrive le soldat Léonard JOUHAUD, malade, avec repos de 3 mois.

Le 18 Nivôse enrôlement forcé par le Comité Révolutionnaire de St YRIEIX des sieurs Jean CONSTANT de Lage, Léonard DENIS de Sazerat, Pierre CANARD du Bourg, Jean PORTEFAIX des Vanneaux, Léonard JOUHAUD de Lavaud, Jean VEDRENNE de Combrouse, Jean CHEMINAUD de Valeix, Pierre DUPUYTREN du Bourg et le domestique d’ARRAGON de Sallas.

Le 2 Pluviôse, fin de la détention de Jean Baptiste GAY de Nexon et de son épouse.

Le 30 pluviôse (19 février 1796) après que le Directoire eu décidé de supprimer l’assignat, les planches et poinçons sont solennellement détruits place Vendôme. L’assignat de 100 francs ne valait plus alors que 30 centimes. L’inflation était arrêtée mais il fallait maintenant retirer de la circulation cette masse énorme de papier monnaie.

Le 12 pluviôse, arrivée du soldat Pierre DUPUYTREN, sergent au 3ème bataillon de la Haute-Vienne, en congé de 3 mois pour soigner ses différentes blessures qu’il a reçues en combattant nos ennemis.

Le 19 ventôse un inconnu accoste le Maire et lui dit que par charité il veuille bien l’autoriser à enterrer dans le cimetière de Nexon, son fils mort au Pont de Solignac. Le maire lui répondit qu’il fallait connaître l’identité du défunt et de savoir de quel accident il était mort. L’inconnu prit la fuite, le Maire lança la Garde Nationale à sa poursuite avec mission de ramener et lui et le mort. C’est Pierre LELONG, capitaine de la Garde qui le captura au lieu dit les quatre chemins avec deux autres personnes et le mort. Ils furent ramenés à la maison commune où ils furent interrogés, le plus vieux a dit se nommer Raymond CATALIFAUD du village de Bon commune de LADIGNAC, et que les deux autres étaient ses deux fils. Que le mort était son fils ainé nommé Jean, âgé de 42 ans, marié à Pétronille CELERIER du village des Combes commune de LASTOURS. Ils déclarèrent qu’en revenant de LIMOGES au lieu dit Ventraud, ils rencontrèrent des bouviers conduisant de l’eau de vie et que l’un d’eux, PALLAT de LA MEYZE, leur offrit de cette eau de vie qu’ils en acceptèrent et qu’ils en burent tellement qu’ils s’enivrèrent tellement qu’ils furent obligés de se dévêtir dans l’auberge de la Veuve SAMIE au pont Rompu, qu’ils en furent très incommodés toute la nuit et que le matin l’ainé des fils avait perdu totalement connaissance et qu’il ne put dire que l’eau de vie lui bouillait les entrailles qu’il agonisa toute la journée et mourut sur le coup de minuit. Et qu’ils ne purent le faire enterrer à Solignac car il n’avait pas d’argent.

Sur quoi le Maire fit faire l’autopsie du cadavre dans la chapelle du cimetière par le chirurgien TARRADE, qui après avoir ouvert le ventre, constata une grande quantité d*alcool qui avait provoqué la mort. Il fut aussitôt enterré sans cercueil, mais pour l’authenticité le Maire lui appliqua le sceau de la Mairie sur le front.

Le 22 ventôse visite du citoyen CLIDET délégué du département de la Creuse qui modifia la municipalité comme suit :

Gabriel BEAUNE BORIE remplace Pierre SAZERAT la JONCHERE pour cause de parenté. Pierre FAYARD remplace Pierre VALETTE comme étant illettré.

Notables : Pierre SAZERAT la JONCHERE remplace BEAUNE BORIE, Martial DUMOULIN remplacera BONNET comme Secrétaire Greffier.

Le 14 Floréal, arrivée du soldat THOMAS Jean du 5ème bataillon de la Haute-Vienne en congé absolu de réforme.

Les Loups font des ravages

Le 15 Floréal fut une date importante. Les loups causaient des dégâts et ravages très importants, plusieurs habitants prétendaient que certains étaient enragés. La garde rassembla tous les hommes valides qui armés de fourches, de piques, de bâtons, de fusils et autres instruments se rendirent dans les forêts de Nexon et St-Hilaire et des Farachas le dimanche suivant pour y faire chasse aux loups sous, la direction de DELIGNAT et de DECOULHAC.

Il était fait défense de tirer autre gibier que les loups sous peine de 3 jours de prison et 50 livres d’amende. Le dimanche 300 habitants de Nexon était sur place avec ceux de St-Hilaire, et la chasse commença par chiens et par rabatteurs. 20 loups furent aperçus, une véritable bande, et il en fut abattu six adultes de forte taille et cinq petits louveteaux.

Le 15 Messidor, serment de Jean BEGOGNE comme prêtre du culte catholique dans la commune de NEXON ; mais le 21 il fut rappelé dans la commune de St-GENCE d’où il était parti, les habitants de cette commune ayant menacé plusieurs officiers municipaux et des troubles sérieux s’étant produit à la suite de son départ.

Le 24 Messidor, c’est Joseph D’ARSONVAL qui prêta serment comme prêtre curé de Nexon.

Ce même jour moyennant 2425 livres marché est passé avec les sieurs Guillaume ROUGERIE et François MEUNIER menuisiers à Limoges faubourg St-Antoine pour le rétablissement du principal autel de l’Eglise.

Le 1er Thermidor serment de Pierre ROCHE comme curé de Nexon et son traitement est fixé à 6 000 livres pour sa nourriture, son entretien, celui d’un domestique et d’un cheval. Il sera logé au presbytère. Le même jour pétition pour un bureau d’enregistrement à Nexon, pétition qui sera adressée à la convention.

Le 21 Fructidor arrivée du soldat Pierre DUPUYTREN bénéficiaire d’un congé de 3 mois pour soigner et guérir ses blessures. Ce même jour élection du bureau de l’assemblée en vue des élections mais très peu d’électeurs, les commissaires sont désignés pour parcourir les villages et rappeler aux intéressés leur devoir électoral.

 

– An IV (23 septembre 1795 – 21 septembre 1796).

 

1er vendémiaire (23 septembre 1795) : Début de l’an IV. Décret portant la proclamation de l’acceptation par le peuple français de la Constitution.

Le 11 vendémiaire, le Conseil charge Léon Baptiste MARTIAL de confectionner la matrice des rôles des impositions de la commune.

Le 1er Brumaire, serment des Élus et Notables de tout le canton, serment de fidélité à la République.

Vente au prochain jour de foire de Nexon de bestiaux, charrettes, outils du domaine de Bosvieux.

François GAY de NEXON est élu Secrétaire de l’Assemblée Cantonale et nomme comme garde champêtre pour Nexon, Jean MARQUET de Mamondeix;  pour Rilhac DESCHAMPS LAPARADE de Gorsas;  pour St-Hilaire, Antoine ARRAGON du Village de La Cosse.

Le 8 Brumaire perception dans les communes du canton de la Taxe de guerre par les officiers municipaux,

Ce même jour défense est faite à toute personne de venir troubler les séances et réunions du Conseil, les pétitionnaires doivent s’adresser au secrétaire qui enregistrera leur demande.

Le 9 Brumaire, comparait devant le Conseil Pierre ROCHE de NEXON qui déclare « Je reconnais que l’universalité des citoyens Français est le Souverain, et je promets soumission et obéissance aux lois de la République »

Le 27 Brumaire le sieur GUYOT déclare être atteint d’un mal de jambe et de tête et il donne sa démission de secrétaire. Il est remplacé par Louis GUYOT notaire Public.

Le 5 Nivôse, le sieur GAY de NEXON reprend possession de ses biens.

Le même jour le citoyen CAZE est désigné pour la vente des biens d’émigrés et les baux à ferme.

Le 30 Nivôse recensement sur la place publique de Nexon de tous les chevaux, juments, milles, mulets du Canton où ils avaient été réunis.

Le 10 Germinal, jour de foire à NEXON, les sieurs Gabriel LA VAREILLE et Pierre MONTAZEL étaient venus acheter des bœufs pour l’approvisionnement de l’armée d’Italie, bien entendu sans aucun argent. Les paysans refusèrent de livrer les bêtes sans être payés et reconduisirent ces dernières aux étables, malgré les protestations des acheteurs, qui promettaient paiement sous un mois. Ce même jour rectification des côtes mobilières par abaissement du taux. On y voit les motifs suivants : J.B. Ferréol de NEXON; aucune ressource pour vivre est réduit à une grande disette ; J. FAYE est paralysé ; GIZARDIN a une hernie ; Jean RAFFARD nombreux enfants de deux lits ; AUDONNET a eu beaucoup de pertes.

Le 20 Germinal, prestation de serment des élus « Serment de haine à la Royauté ». En effet la loi du 20 ventôse an IV (10 mars 1796) oblige les fonctionnaires publics des différents cantons (présidents, officiers municipaux, agents de commune, adjoints, juges des tribunaux civils et criminels, et de police criminelle, juges de paix, accesseurs, notaires, etc.) et tous les employés du gouvernement, soit tous ceux qui étaient salariés par la république à déclarer, en présence du peuple, qu’ils étaient attachés à la République et qu’ils haïssaient la royauté, en répétant les mots suivants : « Je jure haine à la royauté, attachement et fidélité à la République et à la Constitution de l’an III. » Ceux qui ne le prêtaient pas étaient arrêtés. Les religieux (prêtres, curés…) étaient aussi tenus de prêter ce serment s’ils voulaient exercer leurs fonctions.

Le recensement donna 21 chevaux, 130 juments, 60 mules ou mulets, 40 poulains, 2 étalons.

Le 2 Floréal, DESVALOIS est nommé Commissaire du Pouvoir exécutif de l’administration municipale du Canton de Nexon en remplacement du sieur GUYOT démissionnaire.

Ce même jour il est décidé que tous les prêtres qui pourraient être revenus sur leur serment de fidélité seraient à nouveau entendus.

Le 24 Germinal le Sieur MAUD Curé de St-Martinet envoi une lettre au Conseil s’excusant de ne point comparaître mais rappelant qu’aimant trop son pays, il renouvelle sa soumission aux lois de la République.

Le 5 Floréal le conseil décrète que tous les soldats qui sont revenus dans leur foyer feront la déclaration de leur habillement, armements ou équipements qui peuvent appartenir à la République ainsi que de ceux qu’ils pourraient avoir vendus ou aliénés.

Le 5 Floréal, tous hôtes, aubergistes, traiteurs et vendant du vin ne pourront recevoir et donner à coucher à aucun voyageur sans s’être préalablement assuré que son passeport a été visé par l’Agent National de la commune.

Ce même jour il a été rendu aux individus qui avaient été reconnus suspect, leurs armes et effets saisis.

Ce même jour il est décidé de dresser une liste exacte des jeunes gens de la première réquisition de 18 à 25 ans, et de ceux qui auraient abandonnés leur drapeau pour se retirer dans leur maison.

Le 26 Floréal, sont conduits à l’hôpital de Limoges deux nouveaux nés, au service des enfants pauvres, un enfant male de la Veuve JOUHAUD et une fille de 3 mois dont les parents Jean PERRIER et Anne DES­BORDES sont décédés subitement tous les deux.

Le 7 Prairial, le Conseil Cantonal renvoie le rôle des impositions dressé pour l’an 3 par la Municipalité de NEXON, s’élevant à 45.916 Livres, comme exorbitant et surtout pour violation des lois constitutionnelles. Les acomptes perçus furent remboursés.

Ce même jour répartition des impôts entre les acquéreurs des biens des émigrés vendus au profit de la Nation.

Le 30 Messidor, le Commissaire exécutif DESVALLOIS réunit toutes les municipalités du canton et leur fait de violents reproches de la part du Directoire Départemental, car ils négligeaient l’application des décrets et arrêtés et que rien n’était fait. Notamment il mis en demeure les Municipalités de fournir dans le plus bref délai le tableau civique du Canton, le tableau des parents des défenseurs de la Patrie, le tableau de la Population et des Animaux du Canton, l’Organisation de la Garde Nationale Sédentaire, la liste des citoyens pouvant remplir les fonctions de jurés, le rôle de l’emprunt forcé avec les sommes payées et à payer, l’état des rôles de 1791-92-93 et 94 pour les contributions directes, le tableau des dépenses locales, l’exécution de la contribution personnelle et somptueuse.

L’assemblée constata encore que l’administration est obligée de faire des dépenses soit pour un courrier, un garde bureau, du papier, de l’encre, des plumes, de la lumière, du bois, etc. qu’il n’y a aucun argent pour ces dépenses qui sont utiles à la chose publique qui en souffre, la salle des séances n’étant pas balayée depuis 3 mois et étant d’une saleté repoussante.

*Les assemblées primaires de chaque canton ou section forment un tableau des citoyens du canton ou de la section, et y inscrivent chaque année à un jour marqué, tous ceux qui ont atteint l’âge de 21 ans, après leur avoir fait prêter serment de fidélité à la constitution et aux lois. Nul ne peut être électeur et n’est éligible dans les assemblées primaires, lorsqu’il a accompli sa vingt-cinquième année, s’il n’a été inscrit sur ce tableau civique.

Le 25 Fructidor l’assemblée décide d’affecter les presbytères de Nexon et Rilhac au logement des instituteurs et pour y faire la classe.

 

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : IV -la Révolution 1794 (12 nivôse an 2 = 1er janvier 1794

On ne sait pas si les habitants de Nexon ont fêté  le nouvel an le 1er janvier ou s’ils ont suivi la calendrier révolutionnaire. Le 1er janvier 1794 correspond au 12 nivôse an 2.

Le décret du 4 frimaire an II (24 novembre 1793) « sur l’ère, le commencement et l’organisation de l’année, et sur les noms des jours et des mois » orthographiait le nom du mois nivose, sans accent circonflexe. L’ajout généralisé de cet accent s’est installé progressivement, à une époque ultérieure indéterminée. On rencontre d’ailleurs des milliers d’actes ou documents officiels de l’époque ne faisant pas encore usage de cet accent.

Épuration des autorités en vertu du « décret du 7 août 1793 »

Le 30 Nivôse, se présenta devant la municipalité, les notables et un grand nombre de citoyens assemblée en la maison commune, l’Agent National du District de St-YRIEIX qui fit connaître qu’il venait remplir la mission que lui prescrit le Gouvernement provisoire révolutionnaire et donner lecture d’un arrêté du représentant du Peuple BRIVAL* qui était venu à St-Junien pour faire l’épuration.  Il a longtemps péroré l’assemblée en lui faisant sentir et apprécier l’excellence du Gouvernement nouvellement décrété. Il a puissamment insisté à faire connaître aux fonctionnaires toute l’étendue et l’importance des devoirs mutuels et respectifs que leur impose la loi sur le Gouvernement Révolutionnaire provisoire et combien grande était leur responsabilité personnelle. Ensuite il a beaucoup parlé de l’importance de faire ponctuellement, strictement et avec célérité exécuter toutes les lois en général mais il a principalement recommandé  celle sur la démolition des châteaux forts,1e dessèchement des étangs, le broiement des titres, sur le séquestre des père et mère des émigrés, l’organisation de la Garde Nationale, sur les volontaires et déserteurs, et il a laissé à la responsabilité personnelle de l’Agent National de Nexon l’exécution de toutes les lois ci-dessus mentionnées. Il reçu la promesse de tous les présents qu’ils ne négligeraient rien pour mettre en pratique les objets de sa sollicitude.

Ensuite il donna lecture d’un arrêté de BRIVAL désignant les membres de la municipalité : François Louis GUYOT, Maire, Pierre SAZERAT, Pierre VALETTE, SIRIEIX ex Maire, Pierre SAZERAT La JONCHERE, Martial LIMOUSIN, Officiers Municipaux. Gabriel TARRADE, Agent National, TARRADE, Officier de Santé, Pierre GUYONNAUD, Jean GUYOT dit Bigarot, Pierre BONNAUD, Annet TARRADE Officier Public, Mathurin PEYRAT, Clément LELONG, Gabriel BONNE BORIE, Gabriel MEYNIER, Jean RICHARD, Jean DESPLANCHES dit Planchaud, Jean BONNEAUD Notables.

Le sieur SAZERAT, Officier Agent de la commune, fit lecture à haute et intelligible voix de cet arrêté au Peuple assemblé. L’assemblée considérant que quelques officiers Municipaux et la majeure partie des notables mettaient une insouciance coupable à remplir leurs fonctions, arrêta qu’elle siégerait tous les dix jours et que celui qui manquerait serait frappé d’une amende de 5 francs, payable par forme de police.

*Jacques Brival, est né le 14 février 1751 à Saint-Hilaire-Peyroux en Corrèze et décédé le 8 octobre 1820 à Constance en Allemagne. Issu d’une famille aisée il est nommé Procureur du roi au bailliage de Tulle en 1776. Il est élu procureur général syndic de la commune de Tulle le 22 janvier 1790, puis du département en août 1790. Il entre au club des jacobins. Il est envoyé en mission dans les départements de Corrèze et de Saône et Loire et par décret du 7 août 1793 il est chargé d’épurer les autorités en Haute Vienne. Puis il est nommé par un arrêté du Comité de salut public en date du 9 nivôse an II (29 décembre 1793) dans la Vienne et la Haute-Vienne pour y organiser le gouvernement révolutionnaire. En pluviôse an II (janvier –février 1794) il prend diverses mesures pour faire libérer des suspects. Cette politique modératrice dresse contre lui la société populaire de Limoges, son collègue Gay-Vernon, député de Haute-Vienne dont le frère est à la tête du directoire de ce département, François-Xavier Audouin adjoint de Bouchotte à la 6e division du Ministère de la Guerre originaire de Limoges. Se développant dans le contexte parisien de la lutte des factions, entre « Indulgents » et « Hébertistes », doublée d’une lutte de factions dans les départements, cette cabale conduit à son rappel, par lettre du Comité de salut public du 11 ventôse an II (1 mars 1794) ; il part le 20 ventôse (10 mars).

Le 1er Ventôse an 2, Martial DUMOULIN ancien curé de Nexon, déclara qu’il voulait ouvrir une école publique pour l’enseignement du 1er degré d’instruction.

Le 14 Ventôse Réunion du Conseil Général pour désigner deux cavaliers à prendre parmi les jeunes gens de plus de 25 ans. Elle fit assembler tous les jeunes gens et ils furent mesurés par le sieur SAZERAT. Ce fut le citoyen Martial GUYOT qui s’est trouvé avoir la taille requise et au delà, les autres s’étant trouvés trop courts. Il y eu un réfractaire qui se nommait JOUHAUD François, domestique de Pierre BONNAUD, qui s’était caché dans les bois. Le Conseil sachant qu’il avait la taille requise, le fit rechercher par la Garde Nationale, et il fut trouvé et le lendemain dirigé avec GUYOT sur St-Yrieix pour être enrôlés aux postes voulus.

Ce même jour les citoyens Pierre SAZERAT et Martial LIMOUSIN furent désignés comme commissaires pour peser l’avoine destinée à l’Armée.

Le 3 Ventôse, les médecins GONDINET, LACHARTRE et BARGUET examinèrent deux jeunes recrues. Jean LAFFARET qu’il reconnurent atteint d’inflammation et grosseur à l’œil et de grosses glandes au cou, côté droit ; il bénéficia d’un délai de 40 jours pour rejoindre son corps. Puis le citoyen Jean VEDRENNE atteint de fièvre quarte serait exempté de servir la Patrie.

Le 15 Ventôse, MAZERIEUX fut élu Commandant de la Garde Nationale, Léonard TARRADE Adjudant et Pierre LELONG Porte-drapeau.

Le 21 Ventôse, les citoyens SAZERAT de la Jonchère et BEAUNE BORIE furent désignés pour aller quérir les objets et linges se trouvant dans l’église et servant au culte, pour en faire remise au Directoire du département. Ils devront en dresser un état et une description et en donner décharge au sieur Martial DUMOULIN curé.

Le 28 Ventôse, le Conseil Général trancha un important différent existant entre Mathurin DUVERNEUIL, colon à Biard du domaine de ROZIER émigré, et les acquéreurs de ce domaine. En effet ce domaine fut vendu à la chaleur des enchères et les nouveaux propriétaires voulaient s’approprier la récolte plantée et non mûre. Le Conseil décida que le Gouvernement Révolutionnaire voulait protéger les colons et que la récolte en cours était leur propriété et qu’ils pourraient en jouir mettant la garde à leur disposition.

Les décrets des 8 et 13 ventôse sur les indigents

Ces décrets décident la confiscation des biens de ces ennemis de la République, qui doivent être distribués aux patriotes indigents ; ils prévoient la constitution de listes d’indigents par les autorités locales et la création de commissions révolutionnaires pour faire la part entre les vrais ennemis de la République et les personnes injustement emprisonnées.

Le 30 Ventôse, le Conseil décide de siéger tous les deux jours à tour de rôle, il désigne pour chaque séance 5 officiers ou notables, et décide qu’une amende de 10 livres frapperait ceux qui n’assisteraient pas aux réunions.

Ce même jour les citoyens Martial DUMOULIN, François TARRADE la VERGNE, Jean GUTOT dit Bigarot, Mathurin PEYMARD et Jean DESPLANCHES percepteur des impôts, furent désignés pour dresser la liste des indigents, des enfants en bas âge appartenant à des familles d’indigents, des enfants abandonnés, des vieillards indigents en vue de leur attribuer des secours conformément au décret du 13 Pluviôse. Les citoyens Annet et Gabriel TARRADE, Pierre SAZERAT, Annet SAZERAT, François de COULLAC, Mathurin BONNET furent désignés pour dresser un tableau contenant :

1°le nombre des domaines gros et petits de la commune

2°le nombre des charrues de chaque domaine

3°le nombre d’arpents que contient chaque domaine

4°la production et espèce de production de chaque domaine

5°le nombre d’arpents des petites propriétés

6°le rapport ou produit approximatif de chacun de ces arpents.

Ce fut encore une constatation de l’état d’un sieur Ferréol VEYRINAS qui, soldat aux armées, avait séjourné dans les hôpitaux de PEZENAS et de BEZIERS, qui était atteint d’une fluxion de poitrine. Le médecin constata une poitrine très délicate, qu’il crachait fréquemment le sang, que les remèdes étaient inefficace et que le meilleur pour lui serait de lui faire respirer l’air natal où il trouvera auprès de sa famille les soins nécessaires et particuliers à son triste état.

Le 6 Germinal, les commissaires n’avaient encore pu dresser la liste des indigents, il fut donc décidé de se transporter dans chaque village pour aider ces malheureux qui croyaient être persécutés ou frappés de honte.

Le même jour le sieur GUYOT, notaire public, rendit compte de la gestion des biens DESTHEVES, curé de Nexon, qui avait été déporté et qui était le frère de son épouse. Il avait vendu diverses marchandises et vin pour une somme de 994 livres 5 sols. Mais les dépenses s’élevaient à 835 livres 10 sols et parmi celle ci des notes de la femme de TISTOU, de la Paulie DURAND, de la Catherinaude, toutes les trois fileuses ; le logement et la nourriture des deux vicaires, et les soins pour traitements médicaux par TARRADE, de BONNET maréchal pour ferrement des chevaux. Et puis la plus intéressante, une somme de 80 livres que ce brave notaire avait dû donner à des brigands venus lui rendre visite et sous menace de mort, afin qu’ils ne boivent pas son vin.

Le 21 Germinal le citoyen GIZARDIN fut désigné pour aller prendre livraison du grain attribué à la commune par le district de St-Yrieix. Le même jour Pierre SAZERAT et Annet TARRADE firent la levée des scellés, l’inventaire et l’estimation des objets mobiliers du curé DESTHEVES pour être vendus aux enchères.

Le même jour réquisition à son de tambour et par la garde de tous les hommes valides pour procéder aux coupes de bois à charbon.

Le 22 Germinal ils se portèrent en masse dans les bois et procédèrent à des coupes importantes sous la direction des commissaires DUMOULIN, BONNAUD, VALLETTE et GUYONNAUD.

La recherche de salpêtre

Les besoins de poudre sont importants et pour la fabriquer on utilise du salpêtre. En vertu de la loi du 14 frimaire an II (4 décembre 1793), toutes les communes, tous les citoyens de France furent en réquisition pour la production de salpêtre pour fabriquer de la poudre

Paris le 19 février 1794

Les nécessités de la défense nationale commandent. Là où l’Ancien Régime aurait demandé trois ans, trois décades suffirons à la République. Un mois, c’est en effet le délai consenti aux aspirants armuriers pour apprendre à fabriquer des poudres et du salpêtre. L’idée vient de Barère, qui l’a exposée et fait adopter le 2 février par ses collègues du Comité de salut public. Dès aujourd’hui, un millier de citoyens robustes, canonniers ou gardes nationaux venus de tous les coins de France, suivront des cours accélérés dispensés par les plus grands chimistes.

Le trente germinal, le sieur Jean Baptiste GUYOT fils du Maire est désigné pour aller s’instruire sur la fabrication du salpêtre[3]. Il s’en fut à St-Yrieix ou le citoyen LA CHATRE lui enseigna la manière la plus simple et plus économique pour faire du salpêtre. (Le charbon de bois et le salpêtre servaient à la fabrication de la poudre dont les besoins sont énormes).

Le 6 Floréal, le Conseil désigne Maximilien LIMOUSIN dit Champagne comme garde forêt pour la conservation des bois.

Le 8 Floréal recensement par le Conseil Général de tous les cochons mâles et femelles de plus de 5 mois, des vieilles barriques, futailles et bois de merrain.

Le même jour la Garde Nationale notifie à Jean CHELINAUD de Valeix, Jean DESPLANCHES de Sallas, Pierre JOUHAUD de Bosmarèche et Gabriel JAYAT de Larticie que le Conseil Général les a requis avec leurs chevaux et voitures pour se rendre immédiatement à Chabanais pour quérir une quantité de 44 quintaux de blé attribué a la Commune.

Le 11 Floréal la religieuse de l’ordre de la Règle, Radegonde SAZERAT prêta serment de maintenir la liberté et l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République.

Le 19 Floréal, tous les chevaux du canton de Nexon furent assemblés sur la place publique où le Conseil Général assisté de 2 commissaires de chaque commune procéda à la réquisition et à l’achat de 10 chevaux pour le service des transports militaires.

Le 6 Prairial, se présentèrent devant la municipalité Louis SAZERAC et son épouse MITAULT Madeleine, habitant Solignac, qui firent soumission pour exercer dans la commune de Nexon les fonctions d’instituteur et d’institutrice.

Le 7 Prairial, la Société Populaire de Nexon désigne 2 commissaires, les citoyens Pierre SAZERAT la Rivière et Nicolas GIZARDIN pour faire la liste des chiens mordus par un chien enragé il y a deux jours et de les faire tuer sous 24 heures sous peine de dix livres d’amende par chien.

Le 7 Prairial, perquisition par 15 commissaires et ramassage par la Garde Nationale des cendres de bois pour assurer la consommation de la Salpêtrerie. Les perquisitions durèrent six jours.

Le 11 Prairial Mathurin BONNET atteint de fièvre bilieuse intermittente obtient 20 jours de convalescence avant de regagner son armée.

Le 13 Prairial, l’Agent National avait depuis dix jours fait annoncer la mise aux enchères des herbes du cimetière, des noix, de la Grange et du jardin du presbytère pour 3 ans. Il fit sonner les cloches à 9 heures et une grande affluence se porta à la maison commune, où il fut procédé aux enchères après lecture par le greffier du cahier des charges. Ce fut le sieur TARRADE la Vergne qui fut adjudicataire pour 180 livres.

Le 2 Messidor relâche dans les officiers municipaux et notables formant le Conseil Général de la commune, l’Agent National les fit convoquer individuellement et après un exposé fixa l’heure des réunions à 6 heures en été, 7 heures en octobre, 9 heures en hiver ; qu’il serait dressé un état des absences pour être transmis au Directoire pour sanctions à prendre.

Le 10 Messidor, Martial DUMOULIN est nommé secrétaire provisoire de l’assemblée.

Ce même jour Mathurin BONNET greffier de la Municipalité, volontaire comme chasseur à cheval pour secourir nos soldats de la République combattants en Vendée, contracte une maladie « STERNE » regrette que son état ne lui permette plus de combattre, mais pour être à l’abri de tous soupçons que pourraient lui faire quelques ennemis du bien public, demande à être examiné médicalement pour obtenir un congé prolongé dans ses foyers. Sa demande fut acceptée et il fut examiné par les officiers de Santé MICHELET et VILLEMONEIX.

Le 14 Messidor le Conseil Général décide la réquisition de la main d’œuvre nécessaire pour lever la prochaine récolte et de fixer leur salaire comme suit : à la journée, les faucheurs 18 sols et nourris ; Les moissonneurs et faneurs 12 sols et nourris. Quant aux femmes il leur serait alloué 8 sols et nourriture. Les bouviers à bœufs et à vaches 2 livres 5 sols avec nourriture.

Le même jour, réquisition des plaques de foyers, chenets, les mauvais pots et marmites et autres objets en fonte ; chaque officier et notable y procédant dans les villages qui leur sont assignés.

Le 24 Messidor il éclata sur la commune un orage très violent, sans précédent, suivi d’une très forte chute de grêle. C’était la désolation et la consternation ; le Conseil fut assiégé par une foule d’habitants de villages venant réclamer secours, la récolte étant anéantie. Une commission composée de Gabriel BEAURE, Jean DESPLANCHES, greffier du Juge de Paix, Jean BONNET et François COULAC fut désignée pour se transporter sur les lieux endommagés et dresser procès verbal et estimation.

Ce même jour le citoyen François de COULAC de Mazérieux a été déclaré adjudicataire moyennant la somme de 270 livres de la charge de percepteur des impositions.

Le 27 Messidor le citoyen PEYMARD demande à être inscrit sur la liste des personnes secourues par la République.

Ce même jour un inventaire fut dressé de l’avoine se trouvant dans les greniers.

Toujours le manque de salpêtre

Le 30 Messidor la fabrication du salpêtre n’avançait guère et le Conseil décida que cette matière indispensable pour garder la liberté, chèrement acquise, devait être fabriquée rapidement. A cet effet il décida que chacun donnerait une journée à tour de rôle sans que sous aucun prétexte il puisse s’y refuser sous peine d’une amende de 25 livres payable immédiatement en faveur de l’atelier.

Comme la grêle et l’orage avait presque détruit la récolte, il fut également désigné un commissaire par village pour dénoncer ceux qui procéderaient à des battages clandestins de grains, ces battages ne devant être effectués qu’en présence des commissaires qui feront l’inventaire.

Le 16 Thermidor, soumission est faite du sieur Louis ROSSIGNOL LALANDE pour exercer la charge d’Instituteur Public dans la commune. Le Conseil Général le charge de faire la leçon aux filles provisoirement en présence d’une mère de famille en attendant que la commune puisse se procurer une institutrice en raison de quoi il jouira du traitement y attaché.

Le 20 Thermidor les sieurs Antoine CHENU, Pierre GUYONNAUD et Jean MARQUET sont désignés comme surveillant séquestre de la maison, grange et jardin du sieur DES ETANGS émigré. Ils seront personnellement responsables de toute disparition.

Ce même jour recensement et inventaire des laines.

Manque de blé et donc de pain

Le 25 Thermidor le manque de grains était tel que de nombreux habitants étaient privés de pain depuis plusieurs jours. II fut délégué un commissaire au district de St-Yrieix pour exposer le cas et le district accorda à la commune 100 quintaux de blé à prendre à St-Yrieix. Dix bouviers furent réquisitionnés qui se rendirent à St-Yrieix, accompagnés de TARRADE Lavergne commissaire, il fut chargé d’exprimer au Directoire la reconnaissance de la Municipalité.

Le 27 nouvelle réquisition des voituriers pour le service de la FORGE et réquisition de cendres pour la fabrication du Salpêtre.

Fixation du jour des foires dans le nouveau calendrier

Le 28 Thermidor, réunion du Conseil qui décide que par suite du nouveau calendrier les douze foires de l’année qui se tenaient le dernier mardi de chaque mois auraient lieu à compter de ce jour tous les 21, sauf celle de janvier, Pâques, Septembre qui seront en plus à date fixe. Il sera imprimé 150 exemplaires de ce calendrier des foires pour être distribués et que cette décision serait imprimée dans le calendrier des foires du sieur Jean BAUDOUT, imprimeur.

L’adoption du calendrier révolutionnaire a posé dans toutes les communes de sérieux problèmes pour la fixation du jour des foires et marchés. En effet le mois composé de quatre semaines était remplacé par un mois de trois décades. Des villes comme Chalus habituées aux marchés hebdomadaires en perdaient un chaque mois. Aussi, pour « soutenir le cours ordinaire du commerce » la municipalité de Jacques Garebeuf  » considérant que les marchés de Châlus sont les plus importants qui existent dans un arrondissement de plus de cinq lieues de rayon » décide de remplacer ce quatrième marché par une foire de mois (Arrêté municipal de Châlus du 1er floréal de l’An VI (lundi 20 avril 1789). Mais les habitudes furent les plus fortes : usagers et marchands continuèrent à tenir marché les vendredis, comme cela était la règle à Châlus, de temps immémoriaux.

Les besoins en salpêtre et en fer sont importants

Le 4 Fructidor visite de l’Agent des Salpêtres de St-Yrieix qui enjoint à la commune de faire fabriquer un contingent de charbon de bois dans les plus brefs délais et de l’envoyer de suite au Citoyen BON à Limoges.

DU 4 FRUCTIDOR An 2. Au nom de la Patrie Réquisition.

Conformément à l’arrêté du 4 prairial, un représentant du peuple a été envoyé dans le département de la Dordogne et autres circonscriptions pour donner de l’activité aux fonderies. L’agent national du district de St-Yrieix requiert sur la demande de Georges AUCONSUL, Maître de Forges de la Fonderie de Bessous commune du Chalard, employé pour le service de la République, la commune de NEXON de fournir sur un ordre de la Municipalité les ouvriers journaliers bouviers ou voituriers nécessaires pour les travaux ou les transports de la Fonderie. Un double de cette réquisition restera à la Municipalité pour être enregistré, l’autre signé sera remis au Maitre de Forge.

Le 7 Fructidor sur convocation de l’agent du district la Municipalité, le Conseil Général, les habitants se rassemblèrent sur la Place Publique. L’agent national du district vérifia les registres et les archives, les trouva en bon ordre, sauf celui de la correspondance. Il développa autant qu’il le put tous les avantages qui doivent résulter de l’exécution des lois et le besoin de la surveillance lorsqu’on est appelé à la fonction publique et il a rappelé celle sur les travaux de la récolte, sur le recensement, sur la réquisition, sur le salpêtre, les salaires, les secours à accorder aux parents des défenseurs de la Patrie, sur la culture des terres et autres de genre dont l’objet de l’exécution appartient plus immédiatement aux campagnes.

L’exécution de toutes ces lois a été laissée à la surveillance et à la responsabilité de l’Agent Nationale.

Le 14 Fructidor, les voituriers n’ont pas de sacs pour transporter le charbon de bois à la Forge de Bessous ; il est décidé de procéder à une visite domiciliaire chez tous les particuliers et il est nommé des commissaires à cette fin.

Le 17 Fructidor Pierre LELONG qui était Directeur de l’atelier du salpêtre à NEXON, avait épuisé les 300 livres fournies par le Directoire de St-Yrieix et il n’avait plus d’argent. Il fut décidé qu’il se transporterait à St-Yrieix pour chercher 600 livres afin de pouvoir continuer la fabrication.

Le 20 Fructidor dénonciation par le citoyen LIMOUSIN du village de la Drouille d’une vente de bois de la forêt de Nexon par les habitants du village de la Bregère.

Le 26 Fructidor, mise en demeure au citoyen Mathurin BONNET secrétaire de la municipalité qui a négligé de copier les lois sur le registre et qu’il était tenu de le faire.

Ce même jour requête présentée par Jean DOUDET de Valeix qui perdit 4 mules le même jour par maladie.

Le 28 Fructidor, retour à NEXON du soldat COMBROUSE Léonard, malade. Ce même jour un détachement de la Garde Nationale est détaché dans la forêt de Mr Gay de Nexon où les habitants de la Bregère enlèvent le bois.

Mathurin BONNET n’ayant pas mis son registre à jour comme il lui avait été ordonné le 26, c’est DUMOULIN Martial qui a été chargé de ce travail.

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : III -la Révolution 1793 (début de l’an II)

Le 1er janvier 1793 se présenta à Nexon devant le Conseil Général de la commune, le sieur BONNET de St-YRIEIX, premier adjudant de la Légion du District de St-Yrieix, et qui expliqua qu’il était nécessaire de donner plus de liaison et d’activité a la force armée. Que dans le but de faire respecter la loi et de faire face aux événements il était nécessaire de réunir les citoyens de Nexon qui composent le « bataillon » de Nexon, afin de procéder à la nomination des officiers et sous-officiers dans les postes vacants.

Il déclara également que des officiers et sous-officiers ainsi que quelques soldats avaient paru suspects et qui si les armes leur avaient été retirées, c’était dans l’intérêt de la Nation, mais que ces armes seraient immédiatement remises aux nouveaux, faisant preuve de fidélité et ayant donné leur preuve de civisme.

Cette déclaration fut portée par le greffier à toutes les municipalités du Canton avec invitation d’en prendre grande considération.

Le 3 janvier le Conseil Général se réunit à nouveau pour délibérer sur la pétition du citoyen curé de Nexon, relative à la fourniture du culte. Il fut décidé de lui payer une somme de 60 livres à prendre sur les fonds de la Fabrique.

Le 21 janvier 1793, le gouvernement révolutionnaire exécute Louis XVI.

Le 3 février l’Etat Major de la Garde Nationale, au nombre de 35, se réunit à l’Eglise de Nexon, sous la Présidence de SAZERAT, Procureur de la commune, et le citoyen DELIGNAT de LAVAUD fut élu Commandant par 34 voix et l’assemblée s’ajourna au dimanche suivant.

Les billets de confiance

A Bordeaux, en mai 1790, industriels et commerçants, ayant à payer leurs ouvriers, forment une société pour émettre des billets de faible valeur cautionnés par une réserve d’assignats de valeur correspondante permettant l’échange (il s’agit à cette date, d’assignats de 200 livres et plus). Cet exemple est immédiatement suivi à Marseille, Lyon et Montpellier. Des sociétés philanthropiques et des négociants émettent des assignats. Cependant, ces billets émis à usage interne (par les industriels pour payer leurs ouvriers, par les propriétaires fonciers pour payer les journaliers) et sans reconnaissance officielle, rencontrent la même défiance que les assignats. Pour remplacer les billets de confiance, dont la prolifération devient incontrôlable, l’Assemblée Législative décrète le 4 janvier 1792 une émission d’assignats de faible valeur (10, 15, 25 et 50 sols) et décide par la loi du 1er avril 1792 de laisser en circulation les billets émis par les sociétés et les particuliers, après le contrôle de leur caisse, mais de leur interdire toute nouvelle émission.

Le 8 février le Conseil Général de la commune désigne les citoyens GUYOT et DESMOULINS pour ramasser dans le Canton tous les billets de confiance qui circulent.

Le 3 mars la dame TOUZAC des ETANGS, épouse de CHARLES DAVID des ETANGS émigré, adresse une pétition pour reprendre la jouissance de sa maison de Nexon qu’elle avait été obligée d’abandonner sous les menaces. Le conseil fit droit à sa demande et obligea l’occupant à quitter les lieux immédiatement.

Le 15 mars le Conseil Général désigne GUYOT, Juge de Paix, pour procéder au recrutement des hommes du contingent que doit fournir le Canton de Nexon, conformément au tableau de répartition dressé par le district de St-YRIEIX.

La garde nationale est envoyée dans les Deux Sèvres

Le 18 mars le Conseil se réunit extraordinairement et de toute urgence à 7 heures du soir, ou le citoyen SAZERAT Procureur, l’informa que des troubles sérieux se produisaient dans le département des Deux-Sèvres, que ces attroupements dévastaient le pays et qu’il était urgent de rétablir l’ordre. Le Conseil décida aussitôt d’envoyer 70 citoyens de la Garde Nationale de Nexon, voler au secours de la Patrie menacée dans les Deux-Sèvres. – Que demain 19 à la première messe ils seront avertis par le citoyen curé et le greffier de se rendre sans perdre de temps sur la place de Nexon pour se rendre ensuite à St-Junien lieu de rassemblement.

– Que le percepteur de l’impôt versera entre les mains du commandant la somme de 132 livres 7 sols pour fournir à la dépense des 70 hommes qui vont marcher. Il décida en outre de siéger en permanence en la Maison Commune.

Il fut ouvert un registre pour l’inscription volontaire des 24 soldats que devait fournir la commune pour le contingent ; mais comme aucun citoyen ne s’était présenté, il fut décidé de procéder par voie de tirage au sort. Il y fut procédé sur la place publique en grande pompe, au milieu des cris et d’un grand désordre, chacun attendant si le sort lui était ou non favorable.

Le Conseil entra en la maison commune et chargea le sieur SIRIEX d’acquérir chez tel marchand d’habits de Limoges qu’il lui plaira de choisir les étoffes en drap, doublures, toiles et autres marchandises qu’il faudra pour l’équipement et l’habillement de ces 24 soldats et le tout le plus promptement possible.

Le 23 mars, SIRIEIX rendit compte qu’il s’était rendu à Limoges, chez plusieurs marchands, qu’il avait trouvé que très peu de drap et encore à un prix exorbitamment cher, et que dans la commune il n’y avait pas de tailleur capable de faire lesdits habits. Et le Conseil décida de rendre compte au district de son impuissance à habiller ses soldats.

Le 26 mars se présenta devant le conseil, le Citoyen BARNY de ROMANET qui avait un certificat de résidence pour la commune de NEXON, le citoyen DE GAY de NEXON retour de COGNAC où une maladie cruelle l’avait retenu et qui sollicitait un certificat de civisme, Certificat qui lui fut aussitôt délivré.

Création d’un Corps de Garde

Le 31 mars la Municipalité décida que les circonstances actuelles imposaient la création d’un corps de garde pour maintenir l’ordre. Il fut procédé à la création de ce corps de garde qui se tenait en permanence dans la maison la plus proche de la maison commune pour le maintien de l’ordre public.

Il fut décidé qu’une garde d’honneur accompagnerait la relique de St-Ferréol lors de la procession qui sera faite mardi et à laquelle assisteront Messieurs les Officiers Municipaux.

Le 2 avril, la municipalité procéda à l’inventaire de tous les chevaux se trouvent sur le territoire de la commune et procéda à leur réquisition. Elle fit porter l’inventaire au district de St-YRIEIX.

Le 12 avril sept citoyens se présentèrent pour requérir un certificat de civisme et de résidence en faveur de la dame Radegonde SAZERAT de la JONCHERE, Religieuse à la Règle en la ville de LIMOGES, qui voulait se retirer chez son frère SAZERAT Officier Municipal.

Le 20 avril, il fut décidé que les citoyens SIRIEIX, Maire, et TARRADE, Officier Municipal, se rendraient à Limoges pour parler aux administrateurs du département, et leur dire que la municipalité n’a aucun fonds entre ses mains pour pouvoir payer le contingent de grain qui est attribué à la Commune et de les autoriser à emporter ce grain de l’entrepôt et d’ouvrir une souscription volontaire pour le payer.

Le 10 mai c’est le citoyen curé DUMOULIN qui présente une pétition en vue de la réduction de ses impôts fixés par le district à 953 livres 48 deniers et disant que jamais pareille injustice fut faite à son égard. Le Conseil ramène la somme à 50 livres.

Renforts de la Garde nationale pour la Vienne

Le 10 mai il fut décidé que les officiers de la Garde Nationale partiraient en renfort pour la Vienne. Que tous les propriétaires de chevaux les conduiront le dimanche prochain sur la place publique pour en fournir aux officiers partants qui en manquent, conformément aux instructions du Comité de salut Public.

Et le dimanche des chevaux se trouvant sur la place, après visite, il en fut donné un aux citoyens DE COULAC, Pierre LELONG, Simon RICHARD, Jean GUYOT. Trois furent payés 300 livres pièce et le 4ème appartenant aux Haras de Nexon 500 livres.

Ces mêmes citoyens étaient dépourvus de manteaux, le conseil à requis les citoyens J.B. RAFFARD, Gabriel de BEAUNE de BORIE, veuve Jeanne PRADEAU et Jean LELONG jeune, de fournir les leurs, ce qu’ils firent de bonne grâce. Et leurs manteaux portés en la maison commune furent estimés par Pierre RICHARD, tailleur expert. Celui de LELONG le plus beau à 90 livres. Tous avaient un sabre sauf Simon RICHARD, mais Martial LIMOUSIN lui donna le sien en lui disant de bien s’en servir et de défendre la Patrie de toutes ses forces.

C’est le 24 mai 1793 que fut décerné à Jean Baptiste Ferréol GAY de NEXON, le certificat de civisme attestant sa fidélité à la République.

2 juin 1793 début de la Terreur

Les Girondins sont arrêtés ou s’enfuient en essayant de soulever le peuple des provinces mais sans succès. La plupart sont attrapés et guillotinés. Les Montagnards prennent le pouvoir et font régner la terreur pendant 13 mois. Rien de particulier ne se passe à Nexon.

Le 28 juillet il fut commandé pour la défense publique 60 piques à Pierre FAYARD, serrurier à Nexon. Ce fut SAZERAT de la Jonchère qui les mancha et il reçu 10 sols pour chaque manche.

Le 20 août, Beaune BORIE réclama son dû pour réquisition de son costume, de deux épaulettes et de son sabre pour l’armée de Vendée.

Le 22 septembre attestation délivrée à François TARRADE, chirurgien à NEXON depuis 1790, âgé de 26 ans, qui a suivi les cours à Montpellier avec distinction.

Début de l’An II (22 septembre 1793).

Le 22 septembre 1792, lendemain de l’abolition de la royauté et jour anniversaire de l’adoption du premier article de la Constitution de 1789 la Convention nationale décréta que « Tous les actes publics sont désormais datés à partir de l’an I de la République ». Le 20 septembre 1793 Charles-Gilbert ROMME présente à la Convention ce qui deviendra bientôt le calendrier républicain. Après certains ajustements, il entra en vigueur à partir du lendemain du décret de la Convention nationale du 14 vendémiaire an II (5 octobre 1793).

Les noms associés aux mois du calendrier républicain ont été choisis par le poète Philippe François Nazaire Fabre, dit Fabre d’Églantine (1750-1794). L’année républicaine commence avec le mois de vendémiaire, mois des vendanges, correspondant à la période du 22 septembre au 21 octobre. Puis suivent les mois de brumaire (des brumes), et frimaire (des frimas) ; nivôse (des neiges), pluviôse (des pluies) et ventôse ; germinal (de la germination), floréal (des fleurs) et prairial (des prairies) ; enfin messidor (des moissons), thermidor (des chaleurs) et fructidor (des fruits).

Les noms associés aux jours du calendrier républicain ont également été choisis par Fabre d’Églantine, parmi les noms de fleurs, d’arbres, de plantes diverses, d’animaux et d’outils agricoles, comme il s’était inspiré, pour les noms des mois, du rythme des saisons et des événements naturels qui y sont associés : ainsi l’année républicaine commence avec le mois de vendémiaire, mois des vendanges, correspondant à la période du 22 septembre au 21 octobre.

Le 25 octobre ordre fut donné dans toutes les communes du Canton d’amener les chevaux sur la place publique de Nexon afin qu’il en soit choisi 6 pour la cavalerie, le citoyen François CAYOLLE de la Ville de St-YRIEIX étant désigné comme expert pour procéder à leur toisement et estimation.

Mais la réunion la plus importante fut celle qui eut lieu le quatorzième jour du second mois de l’an second de la République. Le Conseil Général qui depuis de nombreux mois siégeait en permanence commençait à être fatigué par suite du travail qui devenait pour la municipalité de plus en plus conséquente.

Aussi fut-il décidé de répartir le travail entre les six officiers municipaux et par décade, chaque officier étant assisté de deux notables :

1° décade : TARRADE assisté de Jean GUYOT dit Bigarot et de Jean BONNEAU du Brouillet ;

2° décade : GUYOT assisté de Pierre BONNEAU de Leyraud et de Jean DESPLANCHES dit Planchaud ;

3° décade : Pierre VALETTE assisté de Martial DUMOULIN et de Jean JAYAT ;

4° décade : Léonard PRADEAU assisté de Martial LIMOUSIN et de Gabriel MEYNIER ;

5° décade : Pierre SAZERAT de la Jonchère assisté de Clément LELONG et de Jean RICHARD ;

6° décade : SIRIEX Maire assisté de Gabriel de BEAUNE et de Mathurin PEYMARD et le citoyen BONNET secrétaire devant toujours siéger. Sanctions :10 livres par journées d’absence, ces sommes étant affectées aux réparations de la Maison Commune.

Répression de l’abus de boisson

Ce même jour, le quatorzième jour du second mois de l’an second de la République, le conseil décida de réprimer les abus de boissons qui se commettaient dans les cabarets de Nexon. En effet des individus ne quittaient plus les cabarets, buvant énormément de vin qu’ils réglaient avec le pillage de certains biens. Il fut donc décidé que chaque aubergiste ne pourrait donner à chaque personne qui ira boire dans son cabaret qu’une demi-pinte de la mesure de Nexon, sous peine de dix livres d’amende en faveur des pauvres et du double en cas de récidive. En outre il taxe les produits de première nécessité dont une liste très complète fut dressée, publiée et affichée dans les cabarets, à l’Eglise et sur la Place Publique.

La lutte contre les langues locales et l’imposition du français

Plusieurs textes vont se succéder à la fois pour créer des écoles et pour que seul le français y soit enseigné. Il a été ainsi décidé par la Convention :

– le 21 octobre 1793, d’instituer des écoles primaires d’État où la langue utilisée serait exclusivement le français ;

– le 26 octobre 1793, de rappeler, par décret, que l’instruction ne se faisait qu’en langue française ;

– le 17 décembre 1793, le Comité de salut public interdisait l’usage de l’ « allemand » en Alsace;

– le 27 janvier 1794, d’adopter un décret dans le but d’empêcher les populations de se laisser abuser à la faveur des langues locales (nomination dans les dix jours d’un instituteur francophone dans toutes les communes où on ne parle pas le français).

Le 5 brumaire an II (26 octobre 1793) pour assurer le principe d’Egalité la loi oblige le partage égal des héritages entre les héritiers des deux sexes, y compris les enfants naturels. C’est une rupture juridique, qui parce qu’elle met fin aux privilèges de l’aînesse et de la masculinité.

Démission du maire pour raison de santé

Les affaires municipales n’allaient pas trop bien car il fallait siéger en permanence, et statuer sur toutes les réclamations, journellement et assurer la police. Le Maire SIRIEIX déclara que pourvu d’infirmités et malade il donnait sa démission et de bien vouloir le remplacer. Cette démission fut présentée le 23 Brumaire an 2 de la République*. On essaya vainement de faire le recensement de la population de la Commune, en triant les citoyens actifs des autres, mais les archives ne portent pas le résultat définitif, il semble donc que les Officiers Municipaux aient trouvé certains empêchements et qu’ils aient abandonné.

*Première apparition d’une date avec le nouveau calendrier dans le registre des délibérations

Les noms les plus cités sont Gay de Nexon, Lelong, Pataud, Pradeau, Jouhaud, Guyot, Cheminaud, Lombertie, Gizardin, Tarrade, Limousin, Duverneix, Albin, Sazerat, Vergnolle, Granger, Desplanches, Bonnet, Chirol et Thomas.

Le 30 brumaire, il fut délivré un laisser passer au sieur JOUHAUD, chargé de conduire à Limoges un chargement de seigle et de châtaignes à charge par lui que dans six jours il soit de retour et montre à la Municipalité un certificat délivré par celle de Limoges attestant que les denrées ont bien été livrées.

Les maisons des émigrés sont pillées

Le 12 frimaire, le Procureur de la commune informa la municipalité que des individus se livraient à des vols, brigandages les plus affreux, en enlevant serrure dès portes, châssis des croisées pour pénétrer dans les maisons des émigrés et qu’ils ont même pillé les meubles de la Maison commune. Que les biens des émigrés appartiennent à la Nation et doivent être protégés. Qu’il lui a été indiqué qu’un des principaux chefs de ces pillages est un nommé DENIS de Mazérieux.

Aussitôt TARRADE, GUYOT, DESMOULINS, Officiers Municipaux, et SAZERAT, Procureur, et les citoyens SIRIEIX et CATODE, défenseurs nationaux, se sont rendus chez DENIS. Sa fille refusa les clefs et de laisser perquisitionner mais les défenseurs SIRIEIX et CATODE s’emparèrent de la fille, forcèrent les portes et tout le monde pénétra dans la maison où deux coffres et un placard furent ouverts. Il fut trouvé onze clefs de différentes grandeurs et de nombreux effets volés et reconnus. Des serrures fracturées des maisons nationales, une bride de cheval neuve, un ciel de lit, trois feuilles de plomb.

Tout fut transporté à la maison commune et il fut donné avis par tambour, que les bons citoyens seraient invités à dénoncer ceux qui se trouvent avoir participé à ces vols et brigandages.

La famine sévit encore

Le 18 frimaire la famine se fit sentir de plus en plus, et il fut décidé de procéder à un recensement sur perquisition des seigles, froments, ballarge, orge, avoine, blé noir, pommes de terre pour en distribuer à ceux qui n’en n’ont pas, afin qu’ils ne meurent point de faim.

Le 18 frimaire an 2, le curé Elie Martial DESMOULINS donna sa démission de curé de Nexon et ne plus exercer ses fonctions sacerdotales.

Ce même jour escorte est faite à la voiture de TEISSIER de Bosmarèche pour conduire un chargement de froment à la Chapelle Montbrandeix et de ramener un chargement de châtaignes.

Tirage au sort pour servir dans l’armée

Ce même jour encore tirage au sort de quatre citoyens pour servir dans l’armée révolutionnaire du district. Ce fut fait en public, et le sort désigna Jean MAUZEREIX, Jean SAZERAT dit Germain, François PERRIER et François DEVILLE. Ils se rendront à St-YRIEIX aussitôt.

Le maire reprend sa démission, son état de santé s’est amélioré

Le 30 Frimaire de l’an 2 le sieur SIRIEIX, Maire de la Commune, qui avait donné sa démission pour raison de santé, déclara que son état s’étant amélioré, il désirait reprendre ses fonctions, voulant être utile au Public autant que ce sera possible.

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : II -la Révolution : 1792

Les 6 et 10 janvier 1792 la municipalité s’occupe de l’organisation de la Garde Nationale et de la vérification des listes dressées.

Le 15 janvier la Municipalité fut invitée à créer des foires à date fixe, celles existantes étant très variables. Elle décida que les foires auraient lieu le dernier mardi de chaque mois, à compter du mois de février pour la vente du bétail et toutes sortes et denrées. Mais les autres foires furent maintenues.

Le 18 Janvier la Municipalité s’est fait communiquer la liste des rôles dressée par les Commissaires, et elle constata que ce travail avait été très mal fait par les commissaires, elle leur adressa un blâme et dit que le sieur MARTIAL vérifierait le tout avec les commissaires, sans désemparer de jour et de nuit et de dresser ensuite le registre.

Le 22 Janvier il fut procédé en séance au recensement des marchands et colporteurs pour les imposer à la patente conformément à la loi du 17 mars 1791. En principe la Révolution se défendait de taxer le travail. Libératrice, elle abolissait les vingtièmes que l’Ancien Régime faisait peser sur lui. Le député Dallarde* qui défendit cette loi devant ses collègues de l’Assemblée Constituante affirmait que la patente était un impôt de circonstance imposé par la nécessité.

*Pierre Gilbert Le Roy, baron d’Allarde, né à Montluçon en 1749 et mort à Besançon en 1809, a fait adopter l’institution des patentes. Son œuvre la plus connue est le « décret d’Allarde» du 23 avril 1791 qui abolit les jurandes et les maîtrises. Ce décret, qui vise à promouvoir la liberté des professions et du commerce, a été complété quelques mois après par la Loi Le Chapelier du 14 juin 1791. 

Le 4 mars s’est tenue à NEXON l’assemblée générale des Gardes Nationales du canton, et la municipalité ayant eu vent que des ennemies de la liberté voulaient organiser des désordres et des troubles prit un arrêté interdisant à qui que ce soit de se servir d’un terme injurieux, de porter des voies de faits vis a vis de personne et elle fit lire cet arrêté avant la manifestation. D’autre part elle ordonna que les municipalités accompagneraient leur garde respective et de les maintenir sous leur propre responsabilité. La manifestation se déroula dans le calme.

Le 8 mars jour de dimanche, le 4ème de la Liberté Française, à sept heures du matin, dans l’Eglise de Nexon, la Municipalité et le peuple se rassemblèrent pour la prestation de serment de fidélité du sieur Léonard TARRADE, choisi comme vicaire par le curé de Nexon. Ce vicaire prononça un discours au Peuple et jura fidélité à la République.

Mise sous séquestre des biens des immigrés

Les biens des Émigrés ayant été mis sous séquestre par la Convention, la Municipalité prit un arrêté confisquant toutes les sommes qui pourraient être dues aux émigrés de la Paroisse par des particuliers et décida que les dites sommes seraient versées au sieur GIZARDIN qui reçu notification de l’arrêté des mains de BONNET secrétaire greffier de la Municipalité qui se transporta au domicile avec le registre à l’appui.

De nouveaux troubles

Le 9 mars le procureur fit réunir la municipalité pour l’informer que des bandes de citoyens avaient dévasté et pillé quelques maisons et propriétés de particuliers à MEILHAC. Il exhiba une lettre de la Municipalité de Meilhac signalant que l’attroupement s’était dissipé mais qu’il y avait lieu de signaler les faits au Juge de Paix, au district et d’envoyer la Garde Nationale pour punir et châtier les auteurs de ce brigandage.

La récolte de 1791 avait été fort médiocre. Au printemps 1792, les paysans du Limousin n’avaient plus de quoi assurer leur subsistance d’ici l’été. En même temps, les prix montaient et l’assignat perdait de sa valeur. En mars 1792, les paysans de Haute-Vienne dans le canton d’Aixe, puis vers Nexon, commencent à s’en prendre aux propriétaires, ainsi qu’aux châteaux. Ce mouvement antiseigneurial atteignit rapidement la Corrèze où l’on pilla de nombreux châteaux dont celui de Seilhac.

Il fut donné une suite à cette affaire puisque le 20 Mars à la Maison commune du bourg se sont présentés Messieurs MORIN et GENEBRIAS, Membres du Directoire de Limoges, lesquels ont dit qu’ils avaient été nommés Commissaires afin de  se transporter à Nexon avec un détachement de la Garde Nationale de Limoges et de plusieurs brigades de Gendarmerie pour dissiper les attroupements qui seront formés dans le voisinage. La Municipalité reconnut comme bons et loyaux les pouvoirs accordés aux dits commissaires et il fut décidé de leur accorder aide et assistance.

On constate à la lecture de ces comptes rendus que les troubles existent de manière latente depuis 1789. Ici dans le pays de Nexon on voit des gens armés jeter le trouble, en particulier autours des châteaux. Les causes sont toujours les mêmes : la disette, une certaine déception à ne pas voir de véritables changements dans la vie quotidienne…Alors si la pauvreté règne toujours dans les campagnes, pourquoi ne pas se servir chez ceux que l’on considère comme riches !

Confiscation des biens des émigrés

Dès le début de l’année 1791 les autorités révolutionnaires se rendent compte que l’émigration s’accompagne d’une fuite des capitaux qui peut s’avérer néfaste à l’économie nationale si elle continue. Le 12 février 1792 décrète que les biens des émigrés « sont mis sous la main de la Nation et sous la surveillance des corps administratifs ». Le 27 juillet, elle en décide leur mise en vente. Les émigrés, ou leurs familles vont réagir pour tenter de sauver leur patrimoine. Mais qu’est-ce un émigré ? La loi n’est pas claire sur ce point.

Le 21 mars la Municipalité « arrete qu’à la diligence du procureur de la commune M. le juge de paix ou a son defaut le premier assesseur seront invité et requis de proceder sans perte de temps à la mise des scellés ou a toute autres opérations necessaires pour empecher toutes fraudes ou soustractions et se conformement au decret de l’assemblée nationalle relatif aux biens des emigrés, et a larreté du departement sous les peines portées par la loi ».

Les ostensions

Le 10 Avril, jour de la troisième de Pâques, la Municipalité se réunit pour se conformer au pieu usage universellement pratiqué dans le département d’exposer tous les sept ans à la vénération publique les précieux restes des reliques des Saints que chaque Eglise possède.  Avec le curé, le Vicaire, les Notables, elle se transporta dans la Chapelle de St Ferréol, à l’Eglise, dans l’enfoncement de laquelle sont déposées les reliques ci après désignées, sous une porte de bois fermant à clé retenue par Mr le Curé, et un grillage de fer fermant à deux cadenas dont une clé est retenue par SIRIEIX Maire et l’autre par Annet TARRADE, Adjoint.

Il a été retiré : une coupe d’argent dans laquelle repose le chef de St-Ferréol en trois morceaux joints ensemble, comme aussi sa mâchoire où sont adhérentes plusieurs de ses dents plus une coupe en cuivre contenant partie du Chef de Ste Catherine plus une demie coupe en bronze où sont enchâssées deux petits ossements de la longueur de deux travers de doigt ou environ, plus un autre ossement de la longueur d’environ un pouce et demi, plus un ossement du bras de St-Ferréol de la longueur d’environ 9 à 10 pouces, plus un autre ossement de la cuisse de la longueur d’environ un pied, plus un reliquaire d’argent contenant des reliques de Saint André et de Saint Philippe, apôtres, de Saint Laurent, de Saint Georges, de Saint Antoine de Padoue et de Sainte Quitery. Plus un coffre en bois couvert d’airain très ancien contenant partie du chef de Saint Constant et un ossement de Saint Modeste avec un écriteau défigurant la relique de Saint Modeste. Enfin il a été retiré de ladite armoire un reliquaire en argent qui contient une partie du crâne de Saint Roc.

Toutes ces reliques ont été trouvées dans un état décent et seront exposées à la vénération publique jusqu’au jour de la fête prochaine de la Sainte-Trinité, dont la clôture se fera avec la décence convenable.

Et le 3 juin jour de Fête de la Sainte Trinité, eut lieu la clôture des Ostensions et ce fut une cérémonie grandiose. Le matin une grande messe chantée, en présence des notables de la commune, le défilé des paroissiens devant les reliques, à 15 heures des vêpres solennelles et une grande procession avec toutes les reliques qui avaient été exposées à la vénération publique.

Après cette émouvante procession où grande foule assistât, la Municipalité se transporta vers les 18 heures à l’Eglise où toutes les reliques furent enfermées dans l’armoire, lesquelles furent constatées en bon état à l’exception du petit coffre en bois couvert d’airain qui s’était fini de casser, lequel a été plié d’un linge avec deux galons en fil et les clés furent confiées l’une au Maire l’autre au Curé.

Il n’y a pas de papier pour établir les patentes

Le 4 Juin grand désarroi. Les commerçants ou colporteurs de la paroisse se présentèrent au secrétariat pour payer leur patente mais à la grande confusion il n’y avait pas d’imprimé pour attester de leur reçu, le papier spécial timbré à cet effet n’étant pas parvenu. La Municipalité décide devant le bon vouloir des présents et l’urgence de satisfaire à leur demande, de délivrer des reçus sur papier libre.

Menace d’une nouvelle disette

Le 4 juin également le manque de pain se fit sentir et il fallait bien nourrir la population. La municipalité décide que tous ceux qui ont des grains doivent les vendre « au prix courant a ceux qui se trouveront en avoir besoin ». Mais pour éviter que les paysans gardent pour eux leur blé quatre Officiers Municipaux assistés de la Garde Nationale furent chargés de visiter les greniers. Ce qui fut fait aussitôt et un état très détaillé fut établi, avec défense de disposer des grains inventoriés. Les sieurs SIRIEIX Maire et TARRADE Adjoint se transportèrent au Directoire de Limoges pour faire leur rapport sur cette opération.

Assemblée générale de la garde nationale

Le 8 juin les capitaines, lieutenants, sous lieutenants et sergents des différentes compagnies du canton se sont réunis en assemblée dans l’église de nexon. Ils sont 48 et c’est M. Nicolas GIZARDIN, le plus âgé des capitaines, qui préside. On trouve que dans le canton il y a 6 compagnies de 50 hommes ce qui forme un bataillon de 300 hommes. Les officiers élisent alors un commandant en chef en la personne de M. DESSOUB de Rilhac Lastours. M. GIZARDIN est élu commandant en second, GUYOT LABOINE adjudant et VERGNOLLE, porte drapeau.

Par rapport à la première élection de février 1790 on constate que les « nobles » n’occupent plus les principaux commandements.

Le 11 Juin eut lieu sur la Place publique, devant la Maison commune un attroupement de particuliers qui protestèrent énergiquement contre l’évaluation du territoire de la Commune. La Municipalité se réunit aussitôt et décide de ne point nommer d’autres Commissaires, mais que ceux qui étaient mécontents fassent des protestations écrites par voie de pétition et de les déposer au Secrétariat.

Mariage d’une « fille de l’hôpital »

On abandonne plus facilement en ville qu’à la campagne, où l’on ne peut pas se fondre dans l’anonymat. Dans les villes un grand nombre d’enfants sont déposés sur la voie publique, devant les porches des églises ou les maisons bourgeoises, la nuit. Ces enfants abandonnés ne sont pas seulement le fruit d’amours illégitimes. Des couples légalement mariés poussés par la nécessité liée à l’absence de travail en raison des mauvaises conditions climatiques (hivers rigoureux, sécheresse) ou aux épidémies, estiment que leurs enfants seront mieux soignés à l’hospice où ils seront pris en charge et nourris.

À Limoges, en 1730, il y a en moyenne 4,8 abandons par mois quand le setier de seigle coûte 2,77 livres, mais 46 abandons quand il monte à 8,20 livres (1770) et 72 abandons quand il monte à 8,32 (1788).

A l’époque révolutionnaire, les pouvoirs publics semblent s’émouvoir d’une situation aussi lamentable, et l’assistance aux enfants trouvés qui ne relevait jusqu’alors que d’initiatives privées, de grandes générosités individuelles, soit émanant de certains membres de la Noblesse, soit d’ecclésiastiques et de communautés religieuses, cette assistance se structure, avec un succès des plus relatifs, d’ailleurs, par la reprise en main des hôpitaux et hospices des enfants trouvés.

A Nexon c’est le mariage d’une fille abandonnée qui va être célébré, ce qui n’était pas possible dans l’ancien régime.

Le 30 juin « s’est présenté devant le maire et les officiers municipau de la paroisse de Nexon… la nommée Marguerite fille de l’hôpital (c’est à dire une enfant trouvée) agée d’environ vingt deux ans, résidante au village de Veyrinas ché Leonard Gay Bonnet laboureur laquelle désirant contracter mariage avec pierre Fretillhe laboureur au village de Lavaud paroisse de St ylaire Lastours… et ne connaissant aucun parent elle a produit pour attester que le mariage proposé eté à tous égard conveneble à letat et fortune du futur epoux , ledit Leonard Gay Bonnet chez qui elle demeure , Leonard Auxemerix laboureur au village de veyrinas, Jacques Duverneuilh laboureur au village du Courdin…..après mure deliberation ont unanimement atesté en leur ame et conscience que le mariage dont il s’agit été très convenable  au futur epoux…».

Confiscation des biens des émigrés (suite)

Le sieur Rogier de NEXON, fidèle à la royauté, était émigré en pays étranger et ses biens avaient été mis sous séquestre. Le 22 juin, à la réquisition du procureur de la commune, Pierre SAZERAT, le secrétaire greffier Mathurin BONNET a notifié à Jean PERIER et Léonard FAURISSOU, tuiliers, les textes par lesquels en tant que créanciers de M. Rogier de NEXON ils saisissent les sommes qu’ils lui doivent. La même démarche a été faite auprès de Jean MAUD, meunier au Moulin Trouly.

La Patrie en danger

Les autrichiens et les prussiens accentuent progressivement leur pression en s’avançant vers la frontière. Devant ce danger les députés, le 11 juillet, décrètent la Patrie en danger*. Partout les volontaires sont poussés à s’inscrire.

Pierre Victurnien Vergniaud né le 31 mai 1753 à Limoges, guillotiné le 31 octobre 1793 à Paris, un des plus grands orateurs de cette période avait déclaré la patrie en danger dans un discours du 3 juillet.

Le 5 août, la Patrie ayant été déclarée en danger, se présentèrent à NEXON, les sieurs Michel MAUD et Louis DELIGNAC, administrateurs au District de St-YRIEIX, qui avaient prévenu la Municipalité de leur venue, qui elle même fit appeler pour ce jour tous les officiers, sous-officiers et caporaux des Gardes Nationales du Canton. En présence de tout le monde, il fut donné lecture à très haute voix, après roulement de tambours, de la proclamation du Directoire de Limoges sur ces dangers. Aussitôt soixante personnes répondirent à cette proclamation, en déclarant qu’ils étaient prés à défendre la patrie et la Liberté si chèrement acquise.

Les Commissaires firent rapport de cette manifestation au Directoire de Limoges.

Les difficultés d’établir le montant de la contribution

Le 13 Août la question de la contribution n’est pas encore réglée les rôles de la commune avaient été très mal faits d’où un concert de protestations. La Municipalité se réunit donc, et décida devant le mécontentement de demander une réduction pour toute la collectivité en se fondant sur l’article 23 de la loi du 11 août 1791.

« Depuis lestimation qui fut faite en 1742 du territoire de cette commune les citoyens ont gémis sous un poids énorme d’impôts, sans avoir put dans aucun temps se faire entendre.

Considerant que ce fardaut na u etre allegué parce que les diverse commune du didtrict non point adopté une base uniforme pour le mode des évaluations de leurs revenus nets …

Considerant que cette maniere disparate de faire les evaluations ayant forcé M.M. les administrateurs …a prendre pour baze de la repartition, les ancienes imposition…

Considerant en outre quaux terme de l’artyicle 3 du decret des 16 et 17 mars 1791, tout contribuable qui justifierait avoir eté cotisé à une somme plus forte que le sixieme de son revenu net foncier à raison du principal de la contribution foncière,à droit à une reduction, arretent que pour obvier aux plaintes journalière et fondées des divers particuliers, la demande en reduction sera formé pour toute la communauté conformement aux articles 23 et suivant du 11 aout 1791. »

Le 16 août ce fut une nouvelle réunion de la Municipalité et du Conseil Général de la Commune qui révisèrent les rôles, augmentant les uns, diminuant les autres.

Maintien de l’ordre public

Le 20 Août la Municipalité procéda, à l’arrestation sur dénonciation à elle faite, du sieur Julien le BASTARD joueur de profession, qui proférait des menaces, propos déplacés contre les citoyens et le corps municipal. Ils constatèrent par eux mêmes les faits, les reconnurent exacts puisque le sieur JULIEN les couvrit d’insultes, et avec l’assistance de la Garde, l’enfermèrent dans la Maison commune à défaut de maison d’arrêt jusqu’au lendemain matin, six heures, pour être de suite conduit à la prison de la Ville de St-YRIEIX et être puni conformément à la loi.

Confiscation des biens des émigrés (suite)

Le 30 août la municipalité délibéra sur les émigrés et elle constata qu’il n’existait dans la commune ni père, ni mère, ni enfant d’émigré, que seulement une petite enfant appartenant à Madame DESETANGS actuellement domiciliée à St-Yrieix. Il n’y a pas lieu de procéder à la consignation requise. Arrête qu’il en sera, donné avis au syndic du district,

Le 5 septembre la Municipalité prend acte de la déclaration faite par le sieur Pierre DECOULHAC de Mazérieux, prêtre ci-devant vicaire de Bussière Galand, de se retirer dans sa maison paternelle et ne plus exercer.

Les biens des émigrés (suite)

Toujours le 5 septembre la municipalité et le Conseil Général de la Commune dressèrent l’état des chevaux, juments, pouliches, poulains et autres suites appartenant aux émigrés ou à leurs parents. Les conseillers parcourent la commune, accompagnés de gardes nationaux et il fut recensé :

1-A Mr de NEXON

– dans le pré clôturé : deux chevaux entiers, deux poulains de 3ans et deux poulains de 18 mois ;

– dans les 2 domaines de la Grange : deux juments poulinières, un poulain et une mule ;

– dans le domaine de Lombertie : une jument poulinière ;

– à la Sélive : trois juments poulinières ;

– à la Garde : deux juments et deux poulains ;

– à Verneuil une jument et une pouliche ;

– à Montezol une jument poulinière

–  et à Valettes une jument.

Il y avait donc deux chevaux entiers, onze juments, sept poulains, une pouliche et une mule.

2- À Mr ROSIER, au bourg : une jument ; à Biard : une jument et une pouliche ; à Lage : une jument et une pouliche ; au Brouillet : une jument et une pouliche ; à Puyravaud : une jument et une pouliche ; a Verneuil : une jument, une pouliche et une mule ; au Mas : deux juments et deux pouliches ; à Sazerat : une jument, un poulain et une mule.

3-A Mr DAVID des POUSSES : deux juments

4-A Mr BARNY Les MOULINS deux juments et un poulain.

Collecteur des impôts : mise aux enchères

Le 9 septembre 1792 les citoyens de la commune furent convoqués à se trouver à Nexon à la sortie des premières et deuxièmes messes, sur la place publique, afin de mettre aux enchères publiques la levée des impositions foncières et mobilières de la paroisse. C’est le greffier de la commune qui procéda aux enchères et à la criée. Les enchères eurent lieu entre Jean DESPLANCHES collecteur qui a fixé le droit de ladite levée à la somme de 377 livres. Gabriel THOMAS appariteur l’a porté à 300 livres et après plusieurs rabais DESPLANCHES l’a portée à 200 livres et fut déclaré adjudicataire sous la caution de Gabriel TARRADE.

20 septembre 1792, victoire de Valmy contre les Autrichiens. La nouvelle parvient à Paris le 21. Aussitôt la Convention nationale proclame l’abolition de la royauté, à laquelle se substitue la République. Pas d’écho particulier à Nexon.

Le premier novembre il fut délivré par la municipalité un passeport au sieur Pierre BONNAUD du Village d’Aixette pour se rendre à BORDEAUX.

Ce premier passeport délivré fut écrit sur un papier au seau de la commune avec un signalement détaillé et avec la mention de lui porter aide et assistance, étant un pur défenseur de la République.

Ce même jour la municipalité décida de donner une plus grande publicité aux foires de Nexon et arrête que le citoyen BARDON, imprimeur et commandant de la Garde Nationale à Limoges, fasse une annonce dans son calendrier pour les derniers mardis avant le dernier jeudi de chaque mois de l’année.

La municipalité décida en outre de contrôler les retenus de la Fabrique de la paroisse de Nexon et de s’en faire verser le reliquat, c’est le sieur GUYOT notaire royal qui fut désigné pour les examiner. Les officiers municipaux procédèrent à la visite des greniers de la commune pour dresser l’était des grains qui s’y trouvaient. Ce fut un travail difficile qui rencontra beaucoup de résistance du monde paysan, mais la Garde Nationale prêta son appui et tout rentra dans l’ordre.

Naissance de l’Etat civil

Le 4 novembre le Maire et le sieur TARRADE, greffier, se transportèrent au Presbytère pour prendre les registres paroissiaux tenus par le Curé pour les déposer à la Maison commune pour les y conserver.

Le 21 novembre le Conseil Général s’est réuni pour désigner un officier public pour recevoir les actes destinés à constater les naissances, mariages et sépultures. C’est le citoyen Elie MARTIAL notable du village des Moulins qui réunit tous les suffrages.

Le 13 décembre il fut procédé à l’installation du nouveau Juge de Paix du Canton de Nexon, en la personne du citoyen Jean Baptiste GUYOT, administrateur au Conseil du District de St-YRIEIX. Cette cérémonie eut lieu en l’Eglise de NEXON, après la messe chantée à l’intention du St-Esprit, en présence du peuple assemblé et du Conseil Général. Le Maire SIRIEX adressa, un compliment au Juge de Paix qui remercia et prêta serment « de vivre libre ou mourir, de maintenir de tout son pouvoir la loi et la constitution, la Liberté et l’Egalité ou de mourir à son poste en la défendant, de remplir avec zèle et courage toutes les fonctions civiles et politiques qui lui seront confiées ».

Le 13 décembre il fut établi une première liste des personnes qui devaient de l’argent aux émigrés, ainsi que l’inventaire des biens de ces derniers.

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : I -la Révolution :1789-1791

Madame Huguette Billaudelle a effectué un énorme travail en relisant les délibérations du Conseil municipal pour les années 1790, 1791 et 1792. son travail a été publié par la Mairie de Nexon en 1989 sous le titre « Nexon au temps de la Révolution Chronique de 1790-1791-1792 ». je reprend son travail en l’enrichissant de quelques développements complémentaires.

1- L’année 1789

Jusqu’à la Révolution de 1789 l’administration municipale est sous le contrôle de l’intendant général. L’intendant de la généralité de Limoges est , depuis 1793,  Marie-Pierre-Charles Meulan d’Ablois. Le décret du 14 décembre 1789 fait table rase de toutes les structures anciennes pour créer les communes et organiser leur administration par un maire élu :

Article premier. Les municipalités actuellement existantes en chaque ville, bourg, paroisse et communauté, sous le nom d’hôtel de ville, mairie, échevinats, consulats, et généralement sous quelque titre et dénomination que ce soit, sont supprimées et abolies, et cependant les officiers municipaux actuellement en service, continueront leurs fonctions jusqu’à ce qu’ils aient été remplacés.

Article 2. Les officiers et membres des municipalités actuelles seront remplacés par voie d’élection.

Article 3. Les droits de présentation, nomination ou confirmation et le droit de présidence ou de présence aux assemblées municipales, prétendus ou exercés comme attachés à la possession de certaines terres, aux fonctions de commandant de province ou de ville, aux évêchés ou archevêchés, et généralement à tel autre titre que ce puisse être, sont abolis.

Article 4. Le chef de tout corps municipal portera le nom de maire.

Les articles suivants organisent le processus électoral :

Article 5. Tous les citoyens actifs de chaque ville, bourg, paroisse ou communauté pourront concourir à l’élection du corps municipal.

Pour être citoyen actif et électeur, il fallait payer un impôt au moins égal à la valeur locale de trois journées de travail. de l’avis général des historiens c’est un taux bas qui a été fixé pour permettre une large participation aux élections.

Article 6. Les citoyens actifs se réuniront en une seule assemblée dans les communautés où il y a moins de 4,000 habitants, et en deux assemblées de 4,000 à 8,000 habitants, en trois assemblées dans les communes de 8,000 à 12,000 habitants, et ainsi de suite.

Article 7. Les assemblées ne peuvent se former par métiers, professions ou corporations, mais par quartiers ou arrondissements.

Le maire est élu pour deux ans:

Article 16. Les maires seront toujours élus à la pluralité absolue des voix. Si le premier scrutin ne donne pas cette pluralité, il sera procédé à un second ; si celui-ci ne la donne point encore, il sera procédé à un troisième, dans lequel le choix ne pourra plus se faire qu’entre les deux citoyens qui auront réuni le plus de voix aux scrutins précédents ; enfin, s’il y avait égalité de suffrages entre eux à ce troisième scrutin, le plus âgé serait préféré.

Article 38. Le conseil municipal s’assemblera au moins une fois par mois ; il commencera par arrêter les comptes du bureau, lorsqu’il y aura lieu ; et après cette opération faite, les membres du bureau auront séance et voix délibérative avec ceux du conseil.

Article 42. Les officiers municipaux et les notables seront élus pour deux ans, et renouvelés par moitié chaque année : le sort déterminera ceux qui devront sortir à l’époque de l’élection qui suivra la première. Quand le nombre sera impair, il sortira alternativement un membre de plus ou un membre de moins.

Article 43. Le maire restera en exercice pendant deux ans ; il pourra être réélu pour deux autres années, mais ensuite il ne sera permis de l’élire de nouveau qu’après un intervalle de deux ans.

En 1789 la commune de Nexon comptait 368 maisons dont 108 pour le bourg. Il existait 9 moulins à eau et 3 tuileries. Les moyens de communication étaient assez réduits et les ordres qui partaient de Paris mettaient plusieurs jours pour parvenir au Directoire de Limoges puis dans les districts et communes.

En février-mars 1789 lors de la préparation des Etats généraux la paroisse de Nexon avait droit à quatre délégués. Furent choisis :

Defaye, médecin ( Madame Billaudelle pense que Defaye, médecin et Jean-Baptiste Faye, médecin sont la même personne); Guyot, notaire ; Deverneilh, notaire ; Guyot de la Boueine

Ces quatre délégués ont porté les cahiers de Doléances de Nexon à l’Assemblée du Tiers Etat de la Sénéchaussée (nom de la division administrative de l’Intendance dans le Sud et qui dans le Nord est appelée « baillage »). Defaye et Guyot font parti des 24 membres chargés de rédiger le cahier de la sénéchaussée

La nuit du 4 août 1789, l’Assemblé Constituante, future Assemblée Nationale, vota la suppression de tous les privilèges et vit, après signature de Louis XVI, le 5 octobre de la même année, la suppression des classes ecclésiastiques, nobles et membres du Tiers-Etat, des corporations, des villes et des provinces.

2- L’année 1790

Les premières instructions arrivèrent au bourg de Nexon le 1er février 1790. Bien entendu ce ne fut pas sans un certain remous que cette transformation s’opéra. C’est le sieur Jean BONNET qui prit la direction des opérations.

Le premier Maire

L’élection s’est faite en plusieurs temps.

Premier temps : les officiers Municipaux sont nommés par procès-verbal des 8 et 9 Février. Le choix a été particulièrement difficile par l’assemblée de la paroisse réunie sous l’inspection de Jean BONNET, Maréchal Chef des Officiers du Comité. Le sieur FAYE, réunissant presque tous les suffrages, fut élu Président et le sieur GUYOT, notaire Royal, pour la charge de secrétaire. Ces deux personnes ont prêté serment de soutenir de tous leurs pouvoirs la constitution du Royaume et d’être fidèles à la Nation, à la loi et au Roi. L’assemblée prêta le même serment.

Deuxième temps : trois scrutateurs furent désignés, toujours à la majorité des voix, en la personne des sieurs DESTHIVER, curé de la paroisse de Nexon, Nicolas GIZARDIN, notaire et Annet TARRADE, chirurgien. Le président fit observer que, conformément aux ordres reçus de Paris il fallait distinguer parmi les citoyens ceux qui pouvaient être élus de ceux qui ne pouvaient qu’élire et le secrétaire dressa une liste des membres de l’assemblée.

Troisième temps : aussitôt et séance tenante, il fut procédé à l’élection du Maire par bulletin individuel au scrutin secret. Ce fut le sieur FAYE Jean Baptiste, Docteur en Médecine qui obtint la grande et absolue majorité des suffrages.

Quatrième temps : il consista, par un autre scrutin individuel et secret, d’élire le PROCUREUR de la COMMUNE. Le sieur Louis GUYOT, notaire Royal, fut élu.

Cinquième temps : le Président Maire, déclara que la paroisse comptant prés de 2 500 âmes, il était nécessaire de désigner cinq Officiers Municipaux par scrutin de liste. La pluralité absolue des suffrages se porta sur Pierre SIRIEIX marchand, Annet TARRADE chirurgien, Jean de COULHAC meunier, Léonard PRADEAU au bourg et Pierre SAZERAT, huissier au bourg.

Enfin la sixième opération, après quelque repos, fut de procéder à l’élection de douze notables pour former le Conseil Général de la Commune. Furent élus à la majorité : Jean LAFARET aîné du Plantadis ; Jean JOUHAUD dit Renard, de Bosmarèche ; Jean DOUDET dit Le JALAP d’Excette ; Léonard CHIROL de Valeix ; Jean LASPOUGEAS des Moulins ; Martial BAUDOU de Biard ; Pierre JOUHAUD dit Tonichou, d’Excette ; Jean GUYOT dit Bigarot, de Valeix ; Jean VERGNON dit Leliard, de Noyéras, Jean JAYAT dit Cadichou, de Lartissie ; Pierre MARTY dit Pierricaud, de Noyéras et Denis DESCHAMPS de Biard.

Puis ont été déclarés notables de NEXON les sieurs Jean DESPLANCHES dit Planchaud, de Sallas ; Léonard DUVERNEIX dit le Roudier, de Montezol et GAREAU de Biard, et en même temps suppléants en cas d’événement. Ce fut au tour du Procureur de la Commune de prendre la parole. Il expose qu’un grand nombre des habitants de la paroisse serait bien aise que la Municipalité autorisa l’établissement de la Garde Nationale dans le bourg de NEXON, et, qu’au gré de tout le monde, elle serait composée d’un commandant, d’un major, d’un aide-major, de quatre capitaines en premier, de quatre capitaines en second, de quatre lieutenants et de quatre compagnies composées de 32 hommes chacune, dont une de grenadiers.

Le 11 février 1790, Jean Baptiste FAYE, docteur en médecine, a été proclamé Maire de Nexon. Le Conseil se réunit dès le lendemain chez le Maire, à défaut, est-il dit, de maison commune, pour sa première assemblée.

Les officiers municipaux et le Conseil Général de la commune dressèrent une liste des personnes susceptibles de faire partie de la Garde Nationale.

Le seize février la Municipalité s’étant assemblée, le maire exhibe un paquet que lui avait remis, la veille, le délégué de la Ville de SAINT-YRIEIX. Ce paquet fut ouvert en séance, les scellés brisés. Il fut constaté par le Procureur qu’il contenait deux imprimés en placard (c’est-à-dire des affiches) contenant lettres patentes du Roy sur deux décrets de l’assemblée Nationale du 16 Janvier dernier, l’un relatif aux conditions pour être citoyen actif et l’autre concernant les crimes. (On notera que les décrets mettent un mois pour arriver à Nexon. Pourtant la « Poste aux chevaux » met trois jours pour relier Paris à Limoges). Ces deux décrets furent copiés sur le registre, et il fut ordonné qu’à son de trompe ils seraient lus au peuple à la sortie de la Messe paroissiale et ensuite placardés à la porte de l’Eglise, ce qui fut constaté par le Procureur le dimanche suivant.

La Garde Nationale de Nexon

Ensuite le maire informe que la Garde Nationale avait été constituée, mais que faute de sujets, chaque compagnie n’aurait à sa tête qu’un seul capitaine, avec un lieutenant et deux sergents. Et la Garde se composa comme suit :

Messire Philippe Ignace de GAY DE NEXON, Commandant

Messire Charles de DAVID DES ETANGS, Major

Monsieur Hebrar de VEYRINAS, Aide-Major

COMPAGNIE DES GRENADIERS

Gabriel TARRADE, Capitaine

Jean DESPLANCHES, Lieutenant

Sergents : Pierre SIRIEX, maréchal et Léonard DECOULHAC, meunier

Caporaux : Simon REBEYROL, menuisier, Jean RICHARD, tailleur

SECONDE COMPAGNIE :

Le Sieur GIZARDIN, Capitaine

Le Sieur Maximilien LIMOUSIN, Lieutenant

Le sieur GUYOT de Labouyne, Porte-drapeau

Sergents ; Pierre LELONG et Pierre JOUHAUD

Caporaux : Aubin RAFFARD, Jean GUYAUNAUD, maçon

TROISIÈME COMPAGNIE :

Le sieur BEAURIE, Capitaine

Le sieur de COULHAC, Lieutenant

QUATRIÈME COMPAGNIE :

Le sieur LIMOUSIN père, Capitaine

Le sieur LIMOUSIN fils, Lieutenant

Et comme fusiliers : Léonard JOUHAUD du Courdein, François JOUHAUD de la Grange, Jean DESPLANCHES dit Planchaud, Martial JOUHAUD d’Aixcette, Martial BEAUDOU de Biard, François TEXIER dit La Verdure, Jean GUYOT dit le petit de Sallas; Léonard CHIROL de Valeix, Léonard VALETTE du Bourg, Jean JOUHAUD de Leyraud, Léonard GIBEAU de Noyéras, Jean GUYOT de Verneuil (Varnet),Martial GUYOT de Sallas, Antoine CHIROL de Biard, Pierre DOUDET dit le jalap, François PERRIE du Bourg, Pierre LOMBERTIE de Lombertie, Jean SAZERAT cardeur à Biard, Pierre GUYONNAUD de Valette, Léonard JOUBERT du Bourg, Pierre MEYNIER des Moulins, Pierre LARCHER de Noyéras, Jean LAFARET de Plantadis, Léonard BONNET de Valeix, Jean MARQUET de Masmondeix, Jean PORTEFAIX de Biard, Pierre GUYOT de Moulin Neuf, Denis des CHAMPS de Biard, Léonard MAUX du Moulin de Madame, Pierre FRUGIER, François COMBROUSE du Bourg, François BEYMIER, Martial MARTIN de Sallas, Léonard GUYAUD de Valeix, Jean DUPUYROUX et Léonard FAURISSOU de Puyravaud, Martial PRADEAU et Jean AUVERT de Combrouze, Pierre CHARBONNIERAS de Valette, Léonard PRADEAU de la Mazeaurie.

Le Procureur de la Commune requis que la Garde fut autorisée à acheter deux drapeaux, offerts par Mr de GAY DE NEXON à la paroisse, et qu’ils devraient être bénis pour servir un à la Légion et l’autre pour la publication de la Loi Martiale en cas d’événement.

Le 28 Février 1790, le Maire réuni à nouveau la Municipalité chez lui, où le Procureur ouvrit un paquet contenant des décrets et lois de l’Assemblée Nationale sur l’organisation administrative, notamment la création des Départements, Arrondissements, Cantons et Communes, l’administration et les modes d’élections, les attributions des conseils municipaux etc.

L’article 1er de la loi du 22 décembre 1789 indique « Il sera fait une nouvelle division du royaume en départements tant pour la représentation que pour l’administration, ces départements seront au nombre de 75 à 85 ». L’article 2 stipule que « chaque département sera divisé en districts » et l’article 3 que « Chaque district sera partagé en divisions appelées cantons d’environ quatre lieues carrées ».

Le 7 Mars 1790, eut lieu la bénédiction des drapeaux et la présentation du serment civique comme suit :

La Municipalité suivie de la Garde Nationale, ayant à sa tête son commandant et ses majors, se sont rendus à l’Eglise, en deux lignes et au son du tambour, où la messe fut chantée. Celle ci terminée, le Procureur requis la bénédiction. Le commandant pris le drapeau de la Légion et le major celui de la loi Martiale et Mr le curé les fit avancer et procéda dans les formes ordinaires de droit à la bénédiction. Mr le Curé prêta le premier serment de fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi et de maintenir de tout son pouvoir la Constitution et les décrets de l’Assemblée Nationale. Le Commandant Philippe Ignace de GAY DE NEXON s’approcha de la table sur laquelle était placé l’Évangile et ayant tiré son épée il l’a posée sur celui ci et prêta le même serment ainsi que tous les fusiliers et officiers, de même que le peuple présent à la cérémonie. Il fut ensuite chanté un TE DEUM, puis la Garde reconduisit son Commandant en son château et tira une décharge de mousqueterie et unanimement on inscrivit sur le registre cette devise : « IN AETERNAM DONORUM DOMINI DOMINI DE GAY MEMORIAM » (en mémoire éternelle du Seigneur précisée par Maître de GAY DE NEXON)

Ce même jour furent lus et affichés à la porte de l’Eglise quatre décrets concernant les juifs dits Portugais et Avignonnais et Espagnols, la collecte des impôts, le paiement des octrois, droits, la perception des impôts pour l’année 1790.

Le 14 Mars arrivèrent, par plis portés à cheval, divers décrets de police et autres, notamment un décret portant sur les statuts des Religieux des couvents et des frères laïcs.

Le 11 Avril arriva le décret portant formation de 83 départements dont il est relevé que pour la Haute-Vienne le chef lieu est LIMOGES. Le décret décidant la division de la France en 83 départements a été voté par l’Assemblée constituante le 22 décembre 1789. Toutefois, leur nombre exact (83) et leurs limites furent fixés le 26 février 1790, et leur existence prit effet le 4 mars suivant.

Le département de la haute-Vienne est formé de six districts dont les chefs-lieux sont Limoges, Le Dorat, Bellac, St-Léonard, St-Yrieix et Rochechouart avec Tribunal Civil à Rochechouart.

Le 24 mai sont lus et affichés les décrets des 14 et 20 avril 1790 nationalisant les biens du clergé et mettant à la charge des dépenses publiques le traitement des ecclésiastiques. Ces décrets ne génèrent aucune protestation tant la dîme était décriée à la fois du fait de la charge qu’elle représentait pour le peuple mais aussi car les contribuables voyaient que les curés et vicaires des paroisses rurales n’en profitaient pas, certains satisfaisant tout juste leurs besoins. Inutile de dire que les pauvres des paroisses n’étaient pas non plus bénéficiaires des largesses du haut clergé !

Les personnes ayant plus de quatre cents livres de rentes devaient payer un impôt patriotique de 100 livres mais ces personnes n’étaient pas très chaudes pour payer cet impôt, aussi le 23 Mars 1790, la Municipalité réunie dressa la liste et mis en demeure une dernière fois ces contribuables.

A cette époque la Municipalité s’occupait de tous les litiges et autres chicanes, la mise en place des lois de l’Assemblée Nationale étant assez longue. Ainsi le 27 du mois de Mai 1790, le Maire étant absent, se présenta par devant les sieurs Annet TARRADE et Pierre SAZERAT, Officiers Municipaux, le sieur Jean Baptiste DUVERNEILH, notaire royal, habitant le bourg de Nexon, lequel a dit qu’il possédait au devant de la Place Publique, une maison avec jardin entourée d’une muraille joignant un chemin public qui partait de la Place publique pour aller en Cornedie. Or un sieur GUYOT Laboine, huissier, était également propriétaire de l’autre coté du chemin. Le sieur DUVERNEILH exposa que GUYOT s’était approprié la moitié du chemin public et qu’en outre il avait déposé des tas de bois, de matériaux et du fumier. Il requit que la Municipalité fasse rétablir les lieux et condamner le sieur GUYOT à 30 francs de dommages intérêts pour les pauvres de la paroisse. A 14 heures le même jour, les Officiers Municipaux disponibles se transportèrent sur les lieux et dressèrent un procès verbal constatant les litiges et entendirent contradictoirement les deux parties qui s’accusèrent de faussetés et qui requirent que lesdits officiers mesurent la longueur et la largeur du chemin, ce qui fut fait séance tenante. On ne retrouve pas trace de la décision rendue.

Le 2 juin le maire publie un arrêté condamnant les propriétaires de cochons entrant dans le cimetière à » trois livres d’amende en faveur des pauvres, et une plus forte en cas de récidive » ; cette décision faisait suite au fait que les jours précédents des cochons et des chiens avaient exhumé un cadavre et en avaient mangé une partie.

Le 7 juin 1790, une importante assemblée : l’élection des électeurs du canton.

Pour satisfaire l’art. 1° de la première section du décret de l’Assemblée Nationale relatif aux assemblées primaires et administratives et une ordonnance de M.M. LA NOUILLE de la CHEZE, avocat et Maire de St-Léonard, Jean François de DAVID Baron des RENAUDIES, Chevalier de l’Ordre Royal et Militaire de St-Louis, Grégoire de ROULHAC du CLUZEAU, Ecuyer, nommés par le roi pour la convocation et formation des assemblées primaires et nomination des électeurs qui doivent composer le Département de la Haute-Vienne et districts en découlant, les citoyens actifs des paroisses de NEXON, MEILHAC, St-MARTINET, RILHAC LASTOURS, LASTOURS, St-HILAIRE LAS TOURS et JANAILHAC, au nombre de 715, furent convoqués dans l’Eglise de NEXON le 7 Juin 1790 à huit heures.

460 répondirent présents à la convocation et le sieur DEVERNEILH, doyen d’âge, pris place au bureau pour assurer la Présidence et GUYOT, notaire Royal, celle de Secrétaire. Les sieurs FAYE, docteur en médecine à NEXON, l’enclosure BOURGOIS de Plombard et VERGNOLLE Maire de RILHAC LASTOURS furent désignés comme scrutateurs. Le Président et le Secrétaire furent élus par acclamation et applaudissements à l’unanimité. Ils prêtèrent serment devant l’assemblée d’être fidèles à la Nation, au Roi et à la loi, de choisir en leur âme et conscience les personnes les plus dignes de la confiance publique et de remplir avec zèle et courage les fonctions civiles et politiques qui leur sont confiées. Mais plusieurs délégués émirent le vœu qu’il soit procédé à la désignation par scrutin de liste des trois scrutateurs, et non ceux qui avaient été désignés.

Ainsi en fut fait et au lieu d’un scrutin il fut procédé à cette élection par applaudissements et à l’unanimité les sieurs DESTHEVES, curé de Nexon, DESBORDES notaire Royal et Juge de Meilhac, Audonnet de LAFERRANDIE, avocat au Parlement furent élus et après serment remplacèrent les trois scrutateurs plus anciens d’âge.

Le Président après avoir rappelé qu’il fallait distinguer ceux qui pouvaient être élus et ceux qui ne pouvaient qu’élire, se fit présenter les déclarations des contributions patriotiques et extraits des rôles de chaque paroisse.

La séance fut brève, étant l’heure de midi, pour reprendre à deux heures, où les délégués réunis à nouveau procédèrent à l’élection par scrutin secret des sept électeurs du Canton.

Ceux qui ne savaient pas signer, et ils étaient nombreux, firent remplir leur bulletin de vote par les scrutateurs. Comme cette formalité fut longue et qu’à 7 heures le scrutin ne venait que de terminer, il fut décidé de placer les bulletins de vote dans un vase, de sceller ce dernier, de le placer dans une armoire de la Sacristie et de se réunir à nouveau le lendemain à 7 heures.

Le 8 juin à 7 heures le vase fut ouvert. Il fut constaté 470 billets et il fut procédé au dépouillement qui à l’heure de midi n’était pas terminé. Le Président pris de fringale leva la séance et invita ceux qui savaient signer à venir le faire. Sur 460 il s’en trouva 14 qui signèrent, les autres ne sachant pas. Les signataires sont notaires, huissiers, avocat, médecin ou curé. Dans le département Paul d’Hollander et Pierre Pageot estiment que moins de 15% des hommes et moins de 10% des femmes étaient capables de signer de leur nom ,« La révolution Française dans le Limousin et la marche » Privat 1989.

Le même jour de 14 heures à 19 heures le dépouillement continua et comme « aucun membre de l’assemblée n’avait obtenu de beaucoup prés la pluralité des suffrages », il fut décidé que l’assemblée poursuivrait ses travaux le 9 juin à 7 heures pour un deuxième tour de scrutin. Le 9 juin à 7 heures il se trouvait 567 votants dans l’église. Plusieurs membres exprimèrent le vœu d’en terminer au plus tôt. Toute l’assemblée prêta serment de fidélité et il fut décidé qu’il n’y aurait qu’un seul scrutin à la majorité relative avec vote sur appel nominal. Il y eut en fin de journée 567 délégués qui avaient voté. Il fut décidé que le dépouillement aurait lieu le 10 Juin à 8 heures.

Le 10 juin il fut procédé au dépouillement et furent élus : DESBORDES, notaire Royal, 318 voix ; GUYOT, Huissier, 252 ; DELIGNAC, bourgeois, 236; GUYOT,  Notaire Royal, 234; FAYE, docteur en médecine et maire de Nexon, 220; de LAFERANDIE, avocat en parlement, 219 et VERGNOLLE, maire de Rilhac Lastours, 218. Furent élus suppléants : Daudet DESFOUR 195 voix ; SIRIEIX 173 ; TUILLIER 156 et TARRADE 156.

La famine.

Le 4 juillet 1790 le Procureur de la Commune requis la convocation du Conseil Municipal pour statuer d’urgence sur la cherté excessive des grains, sur la distribution du pain aux pauvres de la commune, qui se trouvent, par suite de la rareté et cherté, dans la dernière indigence, privés de toutes ressources et qui se voient exposés aux horreurs de la famine, les contribuables se refusant de donner l’aumône à ces derniers. Parmi les récalcitrants se trouvait un sieur BEAURIE. La Municipalité s’est réunie sur le champ et après avoir déclaré qu’elle était profondément émue par la compassion des pauvres de la paroisse, que leur état doit inspirer naturellement à chacun, et que par un devoir que prescrit l’Humanité auquel la religion attache une récompense éternelle, doit conduire chacun à payer l’aumône suivant ses facultés. Estime que sous peine d’amende envers chaque contribuable, il sera servi aux pauvres une livre et demie de pain par jour et à chacun, l’inventaire des grains permettant de faire ce geste. Et ce jusqu’au 21 juillet inclus, sans préjudice de proroger cette date s’il y a lieu pour retard de la récolte ou autrement. Décide de faire notifier le présent arrêté à chaque contribuable.

Cette disette provient du fait que la récolte de 1989 a été mauvaise à cause du mauvais temps mais comme celle de 1788 avait également été mauvaise à cause de la sécheresse et la grêle il n’y avait aucune réserve.

Les rendements du blé sont faibles car la terre n’est pas riche, il n’y a pas de fumier car il n’y a pas beaucoup de bétail on manque donc de farine et on ne peut donc pas faire de pain. D’où la grogne et parfois les révoltes. Il est pourtant essentiel dans la nourriture du paysan. Sans pain il reste les châtaignes…Hippolyte Taine dans « LES ORIGINES DE LA FRANCE CONTEMPORAINE. LA RÉVOLUTION : L’ANARCHIE » publié en 1878 considérait que la première cause de la révolution française était la disette due aux mauvaises récoltes, au rude Hiver de 1788 à 1789 et à la cherté et la mauvaise qualité du pain.

La grande peur

Le 29 juillet on attend l’arrivée de troupes d’Anglais. C’est la suite de la Grande Peur de Juillet 1789 ou les plus folles rumeurs annonçaient l’arrivée de brigands, d’anglais, voire d’Anglais ou d’Espagnols dont le nombre augmentait au fur et à mesure que la rumeur se répandait. Monsieur DEVERNEILH-PUYRASEAU raconte ainsi qu’alors qu’il discutait avec le curé DESTHEVES « nous vîmes apparaître…M. LABESSE, vicaire…Aux armes ! Aux armes ! s’écria-t-il d’un ton a moitié plaisant et moitié sérieux. Il nous raconta qu’un domestique de la maison des Cars portait pour nouvelles qu’un corps de dix mille anglais s’avançait de nos côtés, laissant partout la désolation sur son passage. Les villes de Confolens et de Rochechouart avaient brûlé et déjà Chalus était en feu…

Je rentrai bientôt à la maison. A peine s’était-il écoulé un quart d’heure que j’entendis sonner le tocsin… J’aperçus un groupe nombreux de personnes. On convint que le soir après souper, tous les hommes en état de s’armer se réuniraient au château pour de là s’aller poster sur les hauteurs qui dominaient le village du Courdein. »

Le 30 Juillet 1790 la Municipalité fut informée à 6 heures du matin, qu’il y avait un cadavre humain dans un bois appelé « des Serves » appartenant au sieur SAZERAT et que ce cadavre était le nommé MACHAU, métayer de Mr des ETANGS, qui se promenait dans le bourg le dimanche précédent .Aussitôt la Municipalité et le Procureur se transportèrent dans le bois où ils ont vu ledit cadavre sur la pelouse, et ils ont appelé le Sieur TARRADE LAVERGNE, Chirurgien major de la Garde Nationale, qui après serment a examiné, visité et ouvert ledit cadavre, sans qu’il ait pu découvrir aucune fracture, ayant seulement remarqué une petite égratignure à l’occiput, à la jambe droite et sur le coup du pied gauche, mais que cela provenait de sa chute. Que dans l’intérieur il n’a rien découvert qui ait pu occasionner sa mort, si ce n’est beaucoup de glandes avec du liquide ce qui annonçait une « Etropisie ». Qu’étant d’un âge avancé, il n’avait pas eu assez de force pour se relever. Il fut décidé qu’il serait inhumé dans les formes ordinaires.

Démission du maire.

Le 8 septembre 1790 le sieur FAYE, docteur en médecine, Maire, déclara qu’ayant été élu administrateur au district de SAINT YRIEIX, il donnait sa démission de la Mairie et se démettait de ses fonctions, priant les citoyens actifs qui l’avait élu de recevoir les hommages de sa reconnaissance et de vouloir le remplacer. Le même jour et dans les mêmes termes le sieur GUYOT, notaire royal, se démet de la charge de procureur.

Ce même jour le sieur BONNET fut désigné comme secrétaire greffier de la Municipalité de NEXON.

Le 11 Septembre 1790 la Municipalité a donné acte au sieur FAYE de sa démission, vivement affectée dans la perte qu’elle vient de faire dans la personne de son respectable chef, de « cet ange titulaire (tutélaire ?) qui sait si bien réunir le patriotisme le plus ardent, les talents les plus distingués dans la nouvelle administration des affaires publiques… La Municipalité pour lui prouver sa gratitude de la manière la plus authentique, la plus équivoque, vote à sa sollicitude, et à son zélé les plus solennel actions de grâce pour noble et louable emploi qu’il a fait pendant 8 mois. Le supplie de vouloir bien encore regarder la Municipalité d’un œil favorable, être dans les circonstances les plus difficiles son conseil et son appui tant que les importantes fonctions qui viennent d’être si bien placées en ses dignes mains pourront le lui permettre. Désigne deux membres de l’assemblée pour lui porter les vœux de la Municipalité et de la Population. Fixe les élections au 19 Septembre à 8 heures du matin, Dit que le tout sera annoncé et affiché à la sortie de la messe du 12 courant ».

Ce fut le sieur SIRIEIX Pierre qui fut élu Maire et administra la Paroisse de NEXON mais on ne trouve pas trace des délibérations qui ont porté Pierre SIRIEIX à la tète de la commune. On peut supposer qu’il a été élu le 19 septembre, date annoncée pour le remplacement de M. FAYE. On perd trace de son activité jusqu’au 22 Novembre 1790, où, réunissant l’assemblée municipale, il fut décidé conformément aux instructions reçues de procéder à la nomination d’un Juge de Paix pour le Canton de NEXON et de convoquer pour le 2 décembre tous les électeurs des municipalités du canton, dans l’Eglise de NEXON, pour y procéder.

Renouvellement de la municipalité.

A l’ouverture, le Maire SIRIEIX constitua le bureau formé des 4 plus anciens que l’assemblée désigna sous le nom de « vieillards », car ils avaient leur confiance. Les électeurs actifs au nombre de 60, les présents faisant pour les absents, furent informés qu’il s’agissait de renouveler la moitié des officiers Municipaux. Le Président déclara à son tour que la plupart des votants ne sachant ni lire ni écrire, étaient dans l’impossibilité de faire leur billet qu’il était donc nécessaire qu’ils se présentent au bureau pour les faire écrire, ce qui a été accepté par applaudissement, le vote aurait duré trop longtemps. On discuta fort, on procéda à des élections du bureau et ce fait, les officiers Municipaux furent invités à sortir par la porte du fond de l’église, car il allait être tiré au sort pour ceux qui allaient être renouvelable, par billet noirs et blancs (blancs maintenus, noirs renouvelables).

Le sort désigna comme officiers municipaux sortants les sieurs TARRADE et Jean DECOUILLAC et comme notables Jean JAYAT, Jean DOUDET, Jean VERGNOU, Jean NOUHAUD, Martial BEAUDOU, le sieur LAFARET étant décédé depuis quelque temps.

Au scrutin par billet, écrit par le bureau vu le nombre des illettrés (chaque votant désigna au bureau les noms à inscrire) furent élus officiers Municipaux, par 40 voix, BONNET maréchal et Pierre de VALETTE, fontainier à Valette, avec 36 voix. Le Président annonça à l’assemblée que maintenant il était question d’élire six notables pour compléter le Conseil Général de la Commune. Mais à ce moment, Mr le sacristain sonna le midi et l’assemblée décida de reprendre ses travaux à 2 heures.

Après appel nominal le vote eut lieu et furent proclamés élus : l’Abbé LABESSE vicaire de la paroisse, Gabriel MENIER de Verinas, Pierre BONNAUD d’Aixcette, Clément LELONG du bourg, Pierre ADAM dit Lallé, Jean RICHARD tailleur d’habits au bourg.

Alors que les scrutins étaient terminés, le sieur Jean BONNET élu le matin officier Municipal, déclara que vu son peu d’instruction, il ne pouvait accepter cette charge et donnait sa démission. L’assemblée dit que les raisons alléguées étaient vraies et décide de procéder à un vote pour son remplacement. Ce fut le sieur TARRADE qui obtint la presque totalité des suffrages. Tout le monde prêta serment encore une fois, car il en fut prêté six au cours de la réunion, et la séance fut levée.

Le 22 novembre le procureur syndic de saint-Yrieix annonce par courrier qu’il est nécessaire d’élire un juge de paix pour le canton de Nexon. L’assemblée des citoyens est convoquée le 2 décembre à l’église. L’élection ne figure pas dans les procès verbaux, ceux-ci ne relatent que la cérémonie d’investiture le 3 janvier 1791.

3- L’année 1791

Le Conseil Général de la commune formé des officiers municipaux et des notables se réuni le 2 Janvier, pour examiner les contributions patriotiques imposées à chaque contribuable de la commune, il les reconnu véritables et vota cette imposition. Il constata par la suite que tout le monde avait bien versé.

Installation du 1er Juge de Paix.

Elle eut lieu en grande pompe le 3 Janvier. Le 2 décembre 1790 avait été élu comme Juge de Paix le sieur Audonnet de LAFERRANDIE, homme de loi, Commandant de la Garde Nationale de RILHAC – LASTOUR, y demeurant au village des Combes. Il se présenta donc ce 3 janvier à 9 heures du matin au Conseil Général et à la population. Il fut accompagné à l’Eglise par la Garde Nationale et une Grande messe fut célébrée, l’Eglise était archicomble. Après l’Évangile ledit Juge de Paix, dit un grand discours et prêta serment entre les mains des Officiers Municipaux et désigna comme son greffier Jean Baptiste GUYOT qui rempli également les fonctions d’huissier et de porte-drapeau. La messe terminée, le sieur SAZERAT, Procureur de la Commune fit un discours au nom de toutes les municipalités du Canton et le Juge fut conduit en sa demeure où il dût tenir ses audiences.

Les faux assignats

Quelques assignats émis en 1790 et 1791, avec pour certains le portrait de Louis XVI.

Un assignat faux avec le cachet indiquant la falsification.

Le 13 Janvier se présenta un courrier qui invita la Municipalité à coucher et prendre copie de l’original du discours prononcé le 17 novembre dernier par le Procureur Général de la Haute-Vienne. Ce discours avait trait aux abus concernant les assignats qui dégénèrent en crime social, (le nombre des criminels étant déjà alarmant et la qualité des coupables ajoute encore a son énormité). Ce discours, d’une très grande violence, dénonçait les trafiquants comme des ennemis du Peuple, des accapareurs scélérats, des pervers exécrables, d’anthropophages moraux etc.

Le Conseil Général du département accepta des mesures sévères contre les trafiquants.

Les assignats étaient des titres de l’emprunt émis par le Trésor en 1789, dont la valeur est assignée sur les biens nationaux. Le fonctionnement de l’assignat est simple : la valeur d’un bien est divisée en assignats mais comme il est impossible de vendre tout de suite les biens du clergé, des billets seront émis, qui représenteront la valeur de ces biens par fraction. Il faut donc avant toute vente que les particuliers achètent des assignats auprès de l’État, ce qui procure de la trésorerie à l’Etat. Une fois la vente d’un bien réalisée, le produit de la vente est inscrit au registre civil et, lorsque les assignats reviennent dans les mains de l’État contre remboursement, ceux-ci sont détruits. Le risque est que l’Etat mette en circulation que la valeur réelle des biens nationaux ce qui entraînerait une perte de leur valeur et une inflation. Certains députés, par ailleurs bons économistes, comme Condorcet ou encore Du Pont de Nemours sont entièrement contre ce système. De plus, à cette époque, les billets sont facilement falsifiables. Un grand nombre de faux assignats sont fabriqués en Belgique, en Hollande et ailleurs avec la complicité du gouvernement britannique, alors tous ennemis de la France, qui cherchent ainsi à déstabiliser la France en accélérant la crise économique. Mais des français aussi sont tentés par la fabrication de faux assignats. On en prend et on les condamne à Limoges.

Les assignats deviennent une monnaie en 1791. Leur valeur est le plus souvent comprise entre 2 et 30 sols. Les assemblées révolutionnaires multiplient les émissions ce qui entraînent une forte inflation. Le cours légal des assignats est supprimé en 1797.

Un témoignage Angoumoisin montre l’importance de l’inflation dans les campagnes, la perte de valeur des assignats et l’avantage pour l’acheteur à payer en pièces d’or. Il s’agit d’une note de J.-F.-Eusèbe Castaigne en 1801* : «1795. – Le discrédit dans lequel tombèrent les assignats pendant le cours de cette année firent que les denrées de première nécessité et les marchandises de toute espèce montèrent à un prix étonnant et inouï jusqu’alors. S’il me fallait détailler ici ce que chaque chose se vendait, tout ce volume ne suffirait pas. Qu’il me suffise seulement de transmettre à là postérité ce que le boisseau de froment, pesant quatre-vingt livres se vendait plus de mille livres. Le boisseau de froment monta à près de cinq mille livres, et les autres denrées à proportion, ce qui faisait valoir la livre de pain quinze livres, la méture six cents livres le boisseau, le blé d’Espagne quatre cents livres; le vin jusqu’à deux mille livres la barrique ; les bœufs autrefois de douze à quinze louis se vendaient trente, quarante et cinquante mille livres, ce qui faisait valoir la viande huit francs la livre ; il en était de même proportionnellement de la chandelle, du beurre, de la graisse, du cochon qui se vendait jusqu’à trente livres, la livre, des étoffes et de tout ce que l’on puisse s’imaginer, soit clous, planches, charbon, bois à brûler, souliers, etc. Cela n’empêchait pas que ceux qui avaient de l’argent n’achetassent au prix ordinaire. Aussi le blé pour ceux-ci ne valait-il que quinze livres le boisseau et la barrique de vin cinquante à soixante livres.

*CHAUVET Petites notes d’Archéologie charentaise No VI. ANGOULÊME IMPRIMERIE OUVRIÈRE 1922Vers la fin de l’année personne ne voulait d’assignats. L’ouvrier ne demandait que du blé et avec cette denrée on était assez riche. Ceux qui cherchaient à amasser l’or et l’argent payaient un louis d’or jusqu’à quinze cents livres et l’on dit même qu’à Paris ils n’avaient plus de prix.

Les maisons et les terres se vendaient cent et cent fois plus qu’au temps du cours de l’argent ; on a vu à Angoulême une maison se vendre cinq cent mille livres que l’acquéreur voulut depuis donner pour six mille livres ; qu’on juge par cet exemple combien peu de cas on faisait des assignats qui ruinèrent plus de cent mille familles en France par, le remboursement qu’on leur fit en cette monnaie. Les propriétaires même furent réduits à la misère et sans le décret du 20 thermidor qui obligea les fermiers à leur payer la moitié de leur ferme en nature de grains, ils ôtaient entièrement ruinés en ce que l’assignat de vingt sols n’était pas prisé six deniers. – (Page 381.) »

Pour lutter contre l’utilisation de pièces et soutenir de lourdes amendes et de graves peines d’emprisonnement sont prévues pour toute personne surprise à ne pas payer en assignat ou à le refuser. Dès les premiers jours de la Terreur, le 8 septembre 1793, la non acceptation de l’assignat est déclarée passible de la peine de mort : les biens sont confisqués et le délateur récompensé. Ainsi le 7 mai 1791 la municipalité de Limoges a fait arrêter un nommé BORDIER qui s’occupait a la fabrication d’assignats de 200 et 300 livres. On a trouvé chez lui une partie des outils et des matières qui pouvaient aider à cette fabrication. Le 24 du même mois ont été emprisonnés les nommés DUNAD, VIDAUD et LAMI L’EVEQUE qui travaillaient a la la fabrication d’assignats de 2000 livres. Catherine VACQUAND, veuve Renoir, marchande quincaillière, domiciliée à Limoge, département de la Haute-Vienne, a été condamnée à mort comme distributrice de faux assignats, le 30 avril 1793, par le tribunal criminel du département.

Division de la commune en sections.

A partir de la fin du dix-septième siècle, la France, comme tous les pays européens, essai de réformer son système fiscal en créant un cadastre mais celui-ci ne fut réalisé qu’en 1850. Pourtant il y eu des tentatives comme l’article 2 de la déclaration royale de Louis XV du 21 novembre 1763 ordonnant la confection d’un cadastre général des biens-fonds, y compris ceux de la couronne, des princes et des privilégiés. Seuls quelques plans sont relevés sous Louis XV et Louis XVI. Ainsi en Limousin, Turgot continue le travail commencé par son prédécesseur Tourny. Le but est d’établir un relevé du territoire, le cadastre, afin d’arriver à une estimation plus exacte pour la taille.

Aux anciennes taxes et impôts, totalement injustes et inégales, la Révolution substitua le principe de l’égalité de tous devant l’impôt. Le mot impôt était banni du vocabulaire et remplacé par le mot plus populaire de contribution. C’est dans ces conditions que l’Assemblée constituante fait des contributions mobilière et foncière, les piliers de son nouveau système fiscal. Elles rapportent à elles deux, la presque totalité des recettes fiscales.

La contribution foncière, créée par la loi du 23 novembre 1790, est assise sur le revenu net des biens-fonds, c’est-à dire des propriétés bâties et non bâties, indépendamment des facultés personnelles des contribuables. Elle est substituée aux anciennes impositions des vingtièmes et des tailles.

La contribution mobilière porte sur tous les revenus issus d’autre chose que la terre ou le commerce (rente, bénéfice industriel). Elle est basée sur les signes extérieurs de richesse au prorata des revenus de chacun. C’est encore la municipalité qui a la charge de la collecter.

Aux côtés de ces deux contributions existent deux autres impôts qui connaissent des fortunes diverses pendant la Révolution : la patente, créée le 2 mars 1791 et acquittée essentiellement par les commerçants car elle atteint les bénéfices du commerce et de l’industrie, et la contribution des portes et fenêtres, créée le 4 frimaire an VII (24 novembre 1798) qui repose sur le nombre des ouvertures des maisons censées indiquer les revenus de leurs occupants

Le Décret concernant la contribution foncière des 20, 22 et 23 novembre 1790 ordonne aux Municipalités de former un « tableau indicatif du nom des différentes divisions de leur territoire, s’il y en a d’existantes, ou de celles qu’elles détermineront s’il n’en existe déjà ; et ces divisions s’appelleront sections ». Les limites doivent être claires et fixes, telles que des chemins, ruisseaux, limites d’un bois ou autres. Il n’y a là rien de neuf et les limites anciennes sont reprises, avec leurs points remarquables (bornes, arbres marqués, épines, etc.) et leurs enclaves bien connues par les habitants.

Le 12 janvier 1791 la Municipalité s’est réunie pour procéder à la Division de la paroisse de NEXON en sections et la séance dura toute la journée et fut fort animée. Elle eut lieu dans une salle réservée à la Municipalité pour y tenir ses audiences, mais il n’est pas possible d’en indiquer le lieu exact.

Après une très longue discussion les Officiers Municipaux se mirent d’accord pour diviser la commune en 13 sections comme suit :

1° Section : le bourg ou le centre*

2° Section : Village de Noyéras

3° Section : Valeix

4° Section : Eccete (Aixette)

5° Section : Biard

6° Section : La Garde

7° Section : Le Brouillet

8° Section : Les Pousses

9° Section : Sazerat

10° Section : le Plantadis

11° Section : La Jaye

12° Section : Valette

13° Section : Veyrinas

* « Première section dite du bourg ou du centre est la portion du territoire de notre communauté qui est limité sçavoir au levant par le ruisseau des biards, au nord par le ruisseau du moulin de letang, au couchant par le ruisseau de la lande et au midi par la section de Valette jusquau apartenaces de la Mazorie et de lartissie. »

Cette décision fut affichée immédiatement à la porte des séances et à la porte de l’Eglise afin que les propriétaires ne puissent invoquer la cause d’ignorance.

Le 23 Janvier, nouvelle réunion avec les notables afin de se transporter dans les dites sections, pour y faire le relevé des propriétés de chacun et de dresser un état indicatif pour être déposé au secrétariat de la Municipalité,

Il fut ensuite procédé à la désignation des Commissaires pour faire le travail ci-dessus. On relève les noms de BONNET, RAFFARD, DE VALETTE, LE LIARD, GUYOT dit Bigarot, CHIROL, DECOULHAC, GIZARDIN, BONNAUD. Ils devaient procéder à leurs opérations à compter du lundi 7 Février.

Le serment des prêtres et le refus de le prêter

Pour régénérer l’église de France l’Assemblée vote le principe du serment obligatoire. Le décret est promulgué par le Roi. « Par décret de l’Assemblée nationale, et conformément à la constitution civile du clergé en date du 24 août 1790, tous les ecclésiastiques prêteront le serment exigé un jour de dimanche après la messe, en présence du conseil général de la commune et des fidèles. Ceux qui ne le prêteront pas seront réputés avoir renoncé à leur office et il sera pourvu à leur remplacement. »

Les prêtres (et les évêques) doivent prêter le serment suivant : « Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse (ou du diocèse) qui m’est confiée, d’être fidèle à la nation, à la loi, au roi et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le Roi. »

Le 7 janvier, commencèrent les prestations de serment dans les provinces. Elles furent échelonnées tous les dimanches de janvier et février 1791, à des dates différentes selon les diocèses. Seuls quatre évêques et la moitié des curés refusèrent de prêter serment dont un des vicaires de Nexon, le second vicaire, M. LABESSE, ne se présente pas.

Le pape Pie VI dans les brefs Quod aliquantum du 10 mars 1791, et Caritas du 13 avril 1791 demandait aux membres du clergé n’ayant pas encore prêté serment de ne pas le faire, et à ceux qui avaient déjà prêté serment, de se rétracter dans l’espace de quarante jours. Les élections épiscopales et paroissiales sont déclarées nulles. Les consécrations d’évêques sacrilèges. La publication des brefs étant interdite, ceux-ci circulent clandestinement et sont largement connus. Une situation de schisme divise le clergé en prêtres constitutionnels, désignés comme intrus et prêtres insermentés, désignés comme réfractaires. La rupture entre la Révolution et l’Église catholique semble inévitable.

Le 12 Février il se produisit un incident à l’occasion du serment de fidélité que devait prêter METAYER, un des vicaires de NEXON. A l’issue de la Grande Messe, la Municipalité et le Conseil des Notables se réunirent dans l’Eglise, pour faire prêter serment au dit Vicaire. Mais ce dernier, au moment de le faire apporta des restrictions et des interprétations à ce serment, comme le lui indiquait sa conscience.

Il fut invité à prêter ce serment purement et simplement. Il refusa à nouveau et le Conseil Général refusa de le recevoir dans d’autres formes.

Ce Conseil resta fort longtemps dans l’Eglise et comme le vicaire et Mr LABESSE, curé, ne se présentaient pas malgré l’ordre qui leur en fut donné par la Garde, il fut dressé un procès verbal de défaut.

Le Conseil Général en informa le district de Saint-YRIEIX le 9 Mars en priant ce dernier de bien vouloir nommer un nouveau curé en la personne du sieur Elie MARTIAL du Village des Moulins. Ce dernier reçu l’agrément de Monseigneur GAY DE VERNON, évêque de LIMOGES*, et du district de St-YRIEIX et il fut installé curé de la paroisse de NEXON le 10 avril dans les formes suivantes : Le Conseil Général de la Commune, la Municipalité se transportèrent à l’église de Nexon, où le peuple avait été convié à son de trompe de tambours et de cris, par la Garde Nationale. Là, Mr le curé MARTIAL prêta le serment, puis fut accompagné par la Garde Nationale à l’autel de l’église où il prononça un discours au Peuple, célébra une grande messe et signa à la sacristie le procès verbal de son installation.

*Gay de Vernon qui était curé de Compraignac a été élu évêque en remplacement de Monseigneur d’Argentré qui avait refusé de prêter le serment.

Le 6 juin se présenta de bonne heure devant la municipalité le Commissaire de la Commune, qui donna un arrêté du Directoire du Département ordonnant la fermeture de toutes les églises et chapelles autres que celles paroissiales, et que le culte ne pourrait y être célébré à nouveau que sur autorisation de l’Évêque.

Le 8 juin il fut procédé à la mise sous scellés des chapelles de Veyrinas, des Moulins et des Pousses. Mais le 25 juin, le sieur Des RENAUDIES fit porter un pli par un sieur DAVY des Pousses. Il s’agissait d’une lettre signée de DUMAS, procureur général du département de la Haute Vienne qui faisait état de la plainte de Monsieur des RENAUDIES contre ces fermetures. Le procureur rappelle que le décret ne vise que les lieux où est célébré un culte ouvert au public, et non celui des lieux particuliers, où n’assistent au culte que les personnes de la maison. Il prie donc la Municipalité « de procéder à la levée des scellés que vous avés apposés sur la chapelle de M. des Renaudies. » Il fut fait droit à la demande du procureur et le 26 juin les scellés ont été levés sur les trois chapelles.

Le 16 Juillet la Municipalité se réunit pour examiner diverses plaintes portées contre un sieur GUYOT qui d’après le règlement ne pouvait cumuler les fonctions d’huissier et de greffier. Le sieur GUYOT dû se démettre de ses fonctions d’huissier.

Nomination d’un collecteur des impôts

Chaque année les communes procèdent a la nomination au rabais d’un receveur des impositions foncières et mobilières et l’adjudication définitive de la recette. Les citoyens qui désirent cette fonction, rémunérée à tant par livre perçue pour la commune, font une mise à prix. Celui qui demande la plus faible rémunération par livre perçue d’après le montant des rôles est accepté.  Les propositions dans les campagnes vont de 3 à 12 deniers à la Livre. (Une livre est divisée en 20 sous, chaque sou étant lui-même divisé en 12 deniers, la livre valait donc 240 deniers. Le collecteur demandait donc une rémunération variant de 1,25 à 5%.) La municipalité exige généralement que le receveur pour l’année présente comme caution un autre citoyen de la commune.

Le 20 Août, la Municipalité siégea en plein air sur la place publique, afin de mettre aux enchères au rabais la place de collecteur des impôts pour l’année 1791. La Garde Nationale passa dans les Villages et dans le bourg et cria plusieurs et différentes fois l’objet de la réunion. Il y eut trois amateurs : Gabriel TARRADE, Jean BONNET et Jean DESPLANCHES, et c’est ce dernier qui remporta l’enchère pour la somme de 377 livres de traitement.

Le 15 Octobre, réunion pour décider de l’entretien et de la conservation du Presbytère, des cloches, des sanctuaires et retables de la paroisse, le curé DESTHEVES émigré à l’étranger, ayant emporté les fonds destinés aux réparations. La municipalité constata que des réparations étaient urgentes et qu’il fallait trouver de l’argent. Il fut donc décidé de faire une saisie arrêt sur les sommes dues au curé DESTHEVES, ce qui fut fait le même jour en ces termes : «Nous maire et officier municipeau susdit vu le réquisitoire du procureur de la commune nous arretons quil est de linteret commun de faire saisir et arreté au prejudice de dt Sr Deteve sy devant curé entre les mains de ses débiteurs toute les sommes qui pourront lui etre dues en consequence, nous autorison le procureur de notre commune a faire toutes les diligence et saisie oppositions aux fin que dessus fait deliberé et arreté le dit jours mois et an que de lautre part et avon signé sauf les dit Rafard et Valette. Pradeau- Sirieix maire- tarrade off. ml. » Le sieur DESPLANCHES collecteur d’impôts a été chargé de l’exécution de cet arrêté.

Le 26 Octobre la Municipalité étudia une autre question très importante, un de ses membres ayant dit qu’à bref délai le bureau d’enregistrement de NEXON allait être supprimé. Qu’en ce moment même un commis, fait prendre tous les registres pour les faire transporter à CHALUS. Cette mesure porte la désolation dans les esprits, car il y a de Nexon à Chalus quatre mortelles lieux et chaque fois que les notaires et autres voudront faire enregistrer un acte cela fera huit lieux ; il y a encore trois ruisseaux à franchir qui grossissent à la moindre pluie, au point qu’il est impossible de passer car il n’y a pas de pont.

Aussi la Municipalité à l’unanimité procède à la saisie des registres en se transportant sur les lieux au domicile du sieur GIZARDIN, qui à cette époque enregistrait les actes et en référa immédiatement à l’Assemblée Nationale à PARIS.

Réorganisation de la garde nationale

Le 29 septembre 1791, l’Assemblée constituante votait une loi sur la Garde nationale, qui fut approuvée par le roi le 14 octobre 1791. La première section était intitulée De la composition des listes de citoyens, la deuxième De l’organisation des citoyens pour le service de la Garde nationale, la troisième Des fonctions des citoyens servant en qualité de gardes nationales, la quatrième De l’ordre du service et la cinquième De la discipline des citoyens servant en qualité de gardes nationales.

Il résultait de cette loi que seuls les citoyens actifs, c’est-à-dire pouvant voter et ayant une résidence continue depuis plus d’une année, pouvaient servir dans la Garde nationale. Dans les campagnes, se répartissait par cantons et par districts et non plus par municipalités.

Le 24 décembre le Procureur de la commune exposa à la Municipalité qu’il y avait lieu de mettre en application le décret concernant la Garde Nationale afin de faire exécuter les lois sans délai et de défendre les droits nationaux. Les citoyens vraiment attachés à la Constitution doivent se réunir sous l’étendard de la LIBERTÉ. La Municipalité décida :

1° de dresser une liste des citoyens actifs et de leur fils domicilié dans la paroisse,

2° de nommer des commissaires qui voudront bien y concourir, a savoir les citoyens Annet TARRADE, Jean DEVERNEILH, Gabriel TARRADE et Mathurin BONNET furent désignés pour ce travail,

3°qu’un double registre serait ouvert au bureau de la municipalité pour les inscriptions,

4°que les citoyens non actifs déclarés « bon pour le service » par la Révolution seraient également inscrits.

Le 25 décembre, le sieur MARTIAL n’avait pas encore remis les listes des contribuables éventuels et la Municipalité se fâcha tout rouge. Elle prit des mesures sévères et immédiates, en fit rapport au Département, et étant sans ressources, envoya l’état des Charges locales au Directoire pour être statué.

le passage de Notre Dame de Boulogne à Nexon le 5 septembre 1943

Le Grand Retour de Notre-Dame de Boulogne à travers la France (1943-1948).

Le culte à Notre-Dame de Boulogne est, avec celui du Puy-en-Velay, un des plus ancien de France. En effet la légende veut qu’en 638, sous le règne du roi Dagobert, une statue de la Vierge « portée par les anges » soit venue s’échouer sur la plage à Boulogne-sur-Mer. Personne ne sait d’où venait cette statue. Ce n’est qu’à la fin du XIe siècle que Philippe Le Long (1293-1322), fils de Philippe le Bel, fit bâtir une cathédrale à sa gloire. Avant de partir en croisades les chevaliers venaient à Boulogne-sur-Mer faire bénir leurs épées auprès la Vierge. Devant le succès de ces pèlerinages les Parisiens organisèrent des manifestations en l’honneur de Notre dame de Boulogne dans la forêt du Rouvray, dont il ne reste aujourd’hui que le Bois de Boulogne. Ainsi Boulogne Billancourt doit son nom à la vierge de Boulogne.

La statue représente la Vierge assise dans une barque, tenant son fils Jésus sur son bras gauche.

De nombreux miracles sont attribués à la statue. En 1938, lors du congrès Marial national à Boulogne-sur-Mer, fut émise l’idée de la faire circuler dans le diocèse d’Arras.  D’autres diocèses firent la même chose avec des copies de la statue originale. En décembre 1942, le Pape Pie XII consacre l’humanité entière au cœur immaculé de Marie. En mars 1943, l’Église de France faisant sienne cette consécration fait partir de Lourdes une copie de Notre-Dame de Boulogne, assise triomphalement dans une barque pour qu’elle remonte vers Boulogne. On l’appela Notre-Dame du Grand Retour parce qu’elle devait, dans toutes les paroisses où elle passerait, prêcher le retour de Dieu, par la pénitence et la prière.

Trois autres copies de la statue de Notre-Dame-de-Boulogne assise sur une barque partiront pour ce Grand Retour. Le Père Louis Pérouas* a en reconstitué les quatre itinéraires :

  • L’itinéraire Maritime au départ de Bordeaux , en fait Dieulivol**, vers la Bretagne ;
  • L’itinéraire Ouest par Tarbes-Limoges-Poitiers- Orléans… ;
  • L’itinéraire Centre qui part de Tulle vers Bourges-Dijon et Reims ;
  • L’itinéraire Est depuis Albi, Le Puy, Lyon, Marseille, Grenoble…

 

Les itinéraires reconstitués par L. Pérouas

Dans chaque commune traversée des processions nombreuses les accompagnent. Des oratoires sont construits, des cérémonies de prières sont organisées pour demander le retour de la paix mais aussi celui des prisonniers et des travailleurs du STO contraints d’aller travailler en Allemagne.

C’est bien après la fin de la guerre que les quatre statues arrivent finalement à leur port d’attache de Boulogne-sur-Mer, le 19 août 1948, cinq ans après leur départ.

* Louis Pérouas, Le Grand Retour de Notre-Dame de Boulogne à travers la France (1943-1948). Essai d’interprétation, Archives de sciences sociales des religions 28e Année, No. 56.1 (Jul. – Sep., 1983), pp. 37-57

**dans le petit village de Dieulivol en Gironde à 70 km au Sud Est de Bordeaux, une grotte en l’honneur de Notre Dame de Lourdes a été aménagée en contrebas de l’église et inaugurée le 15 août 1942.

Plaque souvenir du départ de la « Croisade mariale » à Dieulivol le 8 août 1943

peu de cartes postales ont été éditées sur ces processions. L’une d’entre elle illustre le passage de la statue à Périgueux. Elle permet de se rendre compte de la foule qui participe.

                                                                                 Source  cartespostalesanciennesperigord.over-blog.com

Le parcours en Limousin septembre – octobre 1943

Le Populaire du centre du 11 octobre 1943 rendait ainsi compte de son périple en Limousin : « On va voir passer sur les routes d’Auvergne, de Gascogne et du Limousin, Notre-Dame de Boulogne qui par le chemin des écoliers s’en revient du Midi vers le Pas-de-Calais.

Partout dans les villes comme dans les bourgs les plus humbles, la population fait cortège à la Madone qui voyage sur un chariot à deux roues tirées par les boy-scouts.

Notre-Dame de Boulogne, écrit un de nos confrères, remonte à l’an 633. Les moines, selon la règle de saint Benoit, chantaient les psaumes, quand une voix s’éleva dominant les leurs : « Frères, cessez de psalmodier, accourez vite au bord de la mer. »  Ils y furent et ils virent venir à eux une nef tirée sur la mer par des anges. Une statue de la vierge y était assise d’une éblouissante blancheur. Les bénédictins l’installèrent alors dans leur sanctuaire ou elle fit des miracles, douze cents ans avant Lourdes.

La guerre surprit la Madone sur les anciens champs de bataille de la Marne ou l’avaient emmenée des pèlerins boulonnais. Repliée dans le Midi, ayant trouvé un digne asile au Puy, puis à Lourdes, elle regagne maintenant le Nord par petites étapes pour céder à la sollicitation des foules. »

Je n’ai pas trouvé beaucoup de traces du périple de la statue en Haute-Vienne. Elle était à Nexon le 5 septembre et à Boisseuil le 6 octobre.

Ayant quitté le Limousin, la statue arrive à Poitiers, venant de Montmorillon, le 12 novembre 1943. Elle est présente le 13 novembre, pour la messe, dans l’église Saint-Porchaire. Elle passe l’hiver dans la cathédrale Saint-Pierre et elle repart le 5 mars 1944, en direction de Niort.

L’arrivée à Nexon le 5 septembre 1943

Parcourant la campagne, la statue arrive tirée par des hommes. Ici elle est accompagnée portée par N.D. de Saint Hilaire les Places.

Bien avant l’arrivée de la procession les habitants décorent les rues et les vitrines. Ici Monsieur Vigneron, en haut de l’échelle à gauche, tend une banderole partant de la boutique de son épouse et traversant la rue.

Partout des draps blancs sont tendus aux fenêtres.

Voici ce qu’en dit la Presse : « — Nexon recevait dimanche dernier dans ses murs la vierge miraculeuse de Notre-Dame de Boulogne, cette statue qui vient de faire le Tour de France meurtrie.

Son arrivée fut une apothéose, une foule immense était allée au-devant d’elle.  Un cortège venant de La Plaine fut accueilli au pont du moulin Pintou par une foule vibrante d’enthousiasme. En tête on remarquait les Cœurs Vaillants avec leurs fanions et étendard, puis le clergé ; derrière venait sur son char fleuri, la statue miraculeuse, traînée par les Nexonnais ; puis les Ames Vaillantes, les Jacistes et les Vierges bénies de tous les villages environnants suivies de leurs paroissiens.

Fête pieuse et merveilleuse, nous avons pu constater une organisation où rien ne laissait à désirer, tous furent à la hauteur de leur tâche, toutes les délégations se présentèrent dans un ordre merveilleux, petits et grands, par leur tenue et leur ferveur, contribuèrent à la splendeur de cette fête.

Nexon avait voulu magnifier Notre Dame de Boulogne et ce fut sous une quantité considérable d’arches de verdure, de banderoles et parmi les parterres de fleurs que s’avança le cortège à travers la ville, se rendant à la coquette chapelle de Notre Dame des Garennes puis ensuite à l’église où Notre Dame fut placée au milieu d’un trône de verdure et de lumière ; là se déroulèrent jusqu’au lendemain à 13 heures des cérémonies religieuses prévues pour la circonstance.

Chaque maison, chaque petit coin avait un air de fête, ce qui est tout à l’honneur des Nexonnais qui rivalisèrent d ‘ingéniosité et de bon goût pour contribuer au merveilleux de cette journée.

Et ce fut avec de profonds regrets que les Nexonnais virent la vierge miraculeuse repartir le lendemain vers d’autres villes et d’autres villages où nous espérons qu’elle recevra un aussi vibrant et pieux accueil.

En résumé fête magnifique dont il convient de féliciter M le curé doyen, tous les organisateurs, toutes les délégations chrétiennes ainsi que tous les décorateurs. »

L’Appel du centre Jeudi 9 septembre 1943

 

   

Sans doute l’arrivée de la statue par la route de La Plaine avec dans le cortège, les jeunes filles en uniforme de la Jeunesse Agricole Catholique (JAC). Les différentes statues de la Vierge sont portées par des hommes, des femmes et des jeunes.

 

La Vierge, Notre dame de Boulogne.

 

La procession part de la Chapelle des garennes. On aperçoit l’avant de la barque sur laquelle se trouve la statue de la Vierge.

La procession remonte vers l’église et passe devant La Modiste, puis le garage Chibois et la boucherie Guyot.

Elle continue et arrive devant l’atelier de M. Vigneron et la boutique de Madame Vigneron.

Le cortège entre dans la rue Saint Ferréol

                                                              

Le cortège descend la rue pasteur et passe devant la boucherie Lelong.

 

 

 

Journée belge le 20 décembre 1914

Le 20 décembre 1914, dans toutes les villes de France étaient vendus dans les rues des « petits drapeaux belges ». Cette « Journée du petit drapeau belge » était la première journée de solidarité créée en France durant la guerre. Organisée par un comité central franco-belge elle avait pour but de collecter des fonds pour venir en aide aux réfugiés.

Afin de préparer cette journée au niveau national, le gouvernement avait envoyé courant novembre un télégramme aux préfets leur demandant d’établir un bilan estimatif de la recette globale afin d’envoyer une quantité suffisante de drapeaux.

Ce jour-là, le Petit Journal consacre toute sa une à la journée du drapeau belge. Des portraits de la famille royale et l’emblème de ce “peuple de lions” sont reproduits, ainsi qu’une grande photo de la halle aux drapiers et de l’hôtel de ville d’Ypres. Hugues Delorme a créé pour cette occasion un long poème, “Noir, jaune et rouge”…

Presque tous les journaux ont fait la promotion de cette journée. Ainsi La France de Bordeaux et du Sud Ouest:

La Journée a été un succès. Une réception a été organisée à l’hôtel de ville de paris ou était reçu M. Carton de Wiar, Vice-président du Conseil des Ministres de Belgique. Le soir les membres du Gouvernement belge étaient invités à l’Elysée, à un dîner offert par le Président de la République

Le Comité franco-belge avait fait parvenir le petit drapeau au Président de la République et à Mme Poincaré ; ils y ont répondu par l’envoi de mille francs. La vente du petit drapeau belge a rapporté 350.000 francs à Paris et dans la banlieue ; 120.000 francs à Marseille et dans la banlieue ; 20.000 francs dans le département de la Loire ; 32.000 francs dans le Morbihan ; 20.000 francs dans la Seine-et-Marne, cependant éprouvée par l’invasion – ; 56.000 francs dans l’Hérault, 35.000 francs dans le Calvados.

La Haute-Vienne et Nexon n’ont pas boudé cette manifestation.

Le bi-mensuel « Limoges-illustré » de janvier 1915 donnait un compte rendu de de cette opération.

Malgré le temps affreux qu’il a fait le dimanche 20 décembre, la vente des petits drapeaux belges a été très fructueuse à Limoges, grâce au dévouement des charmantes petites filles qui ont affronté tout le jour la pluie et le vent pour offrir le noble emblème belge qui, selon l’expression de Maeterlinck, « a palpité comme un symbole d’amour et de reconnaissance dans toutes les mains françaises.»

L’amicale belge du Limousin a fait éditer cette carte postale en souvenir de cette journée.

A Nexon les petits drapeaux ont été vendus et le maire, M. Lelong, à remis à Madame Bertouin une gravure du roi Albert 1er. je n’ai pas trouvé les chiffres de la collecte réalisée à Nexon, ni les traces de Mme Bertouin.

Si je m’intéresse à la Belgique et à ses relations avec le Limousin c’est parce que mon grand père était belge. Il a effectué la plus grande partie de son service militaire de 1915 à 1918 à Cherbourg ou l’armée belge avait ouvert un hôpital militaire. C’est dans cette ville qu’il a rencontré ma grand mère. Mon père lui même était belge, il a effectué son service militaire en 1939  et comme en 1914, l’armée belge a été vaincue en quelques jours, mon père comme des milliers de ses compatriotes faits prisonniers et le gouvernement belge a quitté la Belgique.  Regroupé en partie à Limoges pendant quelques jours on peut considérer que cette ville a été la capitale de la Belgique. le 31 mai 1940 les parlementaires votent la résolution  suivante: « Les sénateurs et représentants belges résidant en France, et ici à Limoges, exprimant à l’unanimité leurs sentiments, flétrissent la capitulation dont Léopold III a pris l’initiative et dont il porte la responsabilité devant l’histoire […] et se déclarent solidaires du gouvernement qui a constaté l’impossibilité juridique et morale pour Léopold III de régner ».

Mon grand père et sa famille sont venu à Nexon en 1945 après que mon père ait été libéré. Mon père a épousé une jeune fille de Nexon. Il a demandé a être naturalisé français et je suis né un mois après la publication du décret qui lui accordait la nationalité française…

Artisans, commerçants…par leurs factures, photos…

  Auberges, cafés, restaurants.

Avant 1914, il y a plus de 20 auberges/restaurants à Nexon.

richard-restaurand-1906

 

Le café de la Promenade possédait des salons, une salle de théâtre , des billards et même un salon de tir. Propriété de Jean Thomas qui était charron, forgeron, taillandier et entrepreneur de battages , ce café a été fermé à la fin des années 1920, en 1928 ou 1929, et les locaux loués à Monsieur Bitaud qui ouvre une quincaillerie. Quand Monsieur Bitaud a transféré son commerce Rue du Nord, en face de l’actuelle gendarmerie, Madame Vigneron, fille de Jean Thomas, transforme le commerce. Elle vend du matériel électrique et des postes de radio, les fameux postes de TSF. Son mari réalise l’installation électrique nécessaire car il y a encore de nombreuses familles qui n’ont pas l’électricité.

Boucherie

Suivant acte passé devant Me Garraud, notaire à Nexon, le 16 novembre 1945, M. François-Octave Lelong, boucher-charcutier, et Mme Maxence ­Ursule Berlancourt, son épouse, demeurant ensemble à Nexon, ont vendu à M. Emile Bosbaty, boucher, demeurant à la Maurie, commune de Champsac (Haute-Vienne), le fonds de commerce de boucherie-­charcuterie exploité à Nexon par M. Lelong, comprenant la clientèle et l’achalandage, et le matériel servant à son exploitation. L’entrée en jouissance a été fixée au 1er janvier 1946

 Caveaux, tombes…

Le corbillard hippomobile qui est représenté sur ce document n’est plus utilisé aujourd’hui. A Nexon celui d’Henri Desbordes a été utilisé jusqu’à la fin des années 1950. L’origine du nom corbillard est originale. Au Moyen Âge, des bateaux à fond plat faisaient la navette sur la Seine entre Paris et Corbeil pour transporter des marchandises et des matériaux de construction. Ils étaient appelés corbeillards. Lors de la grande épidémie de peste, ces bateaux servirent à évacuer les morts. Le nom resta et fut donné aux véhicules funéraires.

Le texte de la lettre est lui aussi intéressant. M. Deville présente ses excuses à M. Lachenaud, chef de bureau au ministère de la marine. Alors que ses ouvriers travaillaient sur un caveau à Saint Maurice ils ont posé des pierres sur une tombe de M. Lachenaud. En ayant été informé il a déposé une plainte. M. Deville écrit qu’il a « mis à la porte » l’ouvrier indélicat et qu’il est allé à Limoges pour présenter ses excuses de vive voix mais que M. Lachenaud était parti à Paris. L’annotation de M. Lachenaud est aussi la marque de ces relations très complexes entre un fonctionnaire du ministère de la marine et un patron de province. Il fait écrire qu’il retirera sa plainte lorsque Léonard Constant lui aura indiqué que tout était réparé.  A cette époque un patron mettait facilement un ouvrier à la porte, une personne « bien placée » comme on disait portait facilement plainte…

Chaussures

La maison Adam fabriquait principalement des galoches, sorte de chaussure dont le dessus est  en cuir et la semelle en bois. Ces chaussures grossières ne se portent plus guère, mais les jeunes garçons doivent toujours « rouler des galoches ». L’origine de cette expression n’est pas connue  et ne doit pas avoir de liens avec les chaussures!

Cycles

Droguerie vétérinaire

Louis Nouhaud, né à Nexon en 1855, devenu pharmacien, a créé avec son frère Charles Nouhaud un laboratoire fabriquant des produits vétérinaires. Ils étaient vendus dans toute la France et dans les colonies. Le laboratoire était spécialisé dans les produits pour détruire les rats et les souris.

nouhaud-1905

nouhaud-1913

Enseignes

Henri Delaty fabriquait des enseignes et vendait des pompes à eau qu’il fabriquait.

Entrepreneur de bâtiment

 

Épicerie

Avant 1914, il y a 12 épiciers à Nexon, Raymond Limousin est l’un d’eux :

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Exploitation forestière, Scierie…

L’entreprise a été créée en 1875 par Pierre Laspougeas (1845-1908).Son fils Paulin né en 1882 lui a succédé. A son décès sa veuve a continué l’exploitation de l’entreprise avec ses enfants, Renée (1913-1944) épouse Laplaud et Jean.

Garage – Mécanique

Monsieur Louis Aymard était mécanicien. Il a créé l’usine électrique à Nexon et ouvert des lignes de transport en car entre Nexon et Chalus par Flavignac et Les Cars. Décédé à la suite d’un accident de voiture, sa femme a continué l’activité de l’entreprise.

Le garage est situé sur la place, en face de l’église. Au dessus du garage se trouve un hôtel-restaurant

 

 

Le garage Laspéras est situé sur la place de l’église. Il succède au garage Brouillaud.

 

Le garage Valette  était situé en face de la chapelle des Garennes.

 

Horloger, bijoutier

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La bijouterie Desplanches

Henri Desplanches et son épouse vers 1900

Les employés devant la boutique. 

 

1944: René Desplanches succède à son père, Henri Desplanches

« Suivant acte reçu par Me Garraud, notaire à Nexon, Monsieur Henri-Martial Desplanches, horloger, et Madame Marie-Louise Granger, son épouse, demeurant ensemble à Nexon, ont fait donation à Monsieur René-Jean Desplanches, leur fils, horloger, demeurant à Nexon, du fonds de commerce d ‘horlogerie-bijouterie, exploité Nexon par Monsieur et Madame Desplanches, comprenant le nom commercial, la clientèle et l’achalandage, le matériel servant à son exploitation et les marchandises existant en magasin. L’entrée en jouissance a été fixée au 19 novembre 1944 »

Hotel

Le  23 août 1884, le Courrier du Centre publiait cette petite annonce :  » A LOUER , le Grand Café de la Patrie, Nexon (Haute-Vienne) ; immense matériel. Ce vaste établissement, le mieux situé de la ville, se compose de nombreux Appartements et peut servir pour un hôtel. — S’adresser à M. Boutaud-Lacombe, notaire à Nexon. »

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Monsieur Leymarie est à la fois le propriétaire de l’Hotel du Nord et un entrepreneur de transport et de travaux en ciment. En 1900 c’est Madame Lauzeille qui était la patronne de l’Hôtel du Nord.

Outre l’Hotel, la famille Gourinchas  tenait un commerce d’épicerie au nom du « Planteur de Caïffa ».

«Le Planteur de Caïffa», était une société parisienne importatrice de café. Elle en assurait la torréfaction et la distribution dans toute la France. Elle ouvrit de nombreuses succursales dans toute la France, principalement en zone rurale. A coté du café on y vendait également  des sardines en boîte, des pâtes, des chocolats, de l’huile et du vinaigre, du sucre, du savon ou des épices… En 1935, François Gourinchas a obtenu la médaille du travail pour 30 années de services dans cette entreprise.

Maréchal ferrant

Le maréchal avait l’exclusivité du soins des chevaux jusqu’à la création des écoles vétérinaires en 1825.

Suivant acte reçu par Me Garraud, notaire à Nexon, le 31 octobre 1945, M. Etienne dit André Sanciaud, maréchal ­ferrant, et Mme Marie Elène Lelong, son épouse, demeurant ensemble à Nexon, ont fait donation à M Jean ­Eugène Sanciaud, leur fils, maréchal ferrant, demeurant également à Nexon, d’un fonds de commerce de maréchalerie, exploité à Nexon par M. André Sanciaud, comprenant la clientèle et l’achalandage et le matériel en dépendant. L’entrée eu jouissance 1er novembre 1945.

 

Menuiserie, Ébénisterie

 


          

 

Peintre

 

 

Quincaillerie

 

Serruriers, charrons-forgerons

M. Pierre Peyrat exerce le métier de charron-forgeron. Il cède son atelier à messieurs Combrouse et Thomas. Outre l’atelier, les magasins de réserve, un grenier…, la cession comportait six chambres et une cuisine pour le café de la Promenade dont nous avons parlé plus haut. Pendant la Première Guerre mondiale, en 1917-1918, ces chambres ont servis à loger des soldats américains stationnés à Nexon.

Sur la facture on remarque que Pierre Peyrat est titulaire du Mérite agricole. Il a obtenu cette décoration lors de la promotion du 15 août 1896. Le Journal officiel donne pour chaque personne l’exposé sommaire des services qui ont motivé cette décoration.  Pour Pierre Peyrat on lit  » constructeur d’instruments agricoles à Nexon (Haute-Vienne) : nombreux premiers prix : 25 ans de pratique agricole. » (Le Courrier du Centre 19 août 1896) Parmi les prix on peut citer  le 1er prix, médaille d’argent pour  les instruments agricoles au Comice agricole de Nexon en septembre 1878, le 1er prix et 15 fr  au concours du 22 septembre 1878,  également à celui du 21 septembre 1880, avec une somme de 10 francs.

Dans le courrier du centre du 21 juillet 1905 on lit, à l’annonce d’un concours de moissonneuses à Saint Priest Ligoure, « dimanche prochain 23 juillet, la maison Valhut, représentée par M. Peyrat, de Nexon, mettra en marche dans des champs à proximité de Saint-Priest-Ligoure, sa faucheuse Mac-Cormick, avec son appareil à moissonner, une moissonneuse simple et même une lieuse de la même marque ». La maison Valhut était alors une des principales entreprise française à commercialiser les machines agricoles importées des Etats-Unis.

Le 23 novembre 1899, dans le courrier du Centre les frères Peyrat informent MM. les propriétaires que par suite du décès de leur oncle, M. Jouhaud, ils ont pris la direction de l’atelier pour la fabrication des Pompes en bois que leur oncle avait créé à Nexon en 1849.

Puis Jean Thomas exploite seul l’atelier de forge, charronnage, serrurerie et taillanderie.

thomas

 

Il y avait également Monsieur Perrier comme charron à Nexon. J’ai trouvé cette annonce dans le Courrier du centre du 12 juin 1899 : « Le jeune Pierre Perrier, demeurant avec son père, charron à Nexon, a trouvé dans son colombier un pigeon voyageur portant sur l’aile gauche un cachet avec la mention: < Société colombophile, la Colombe de Belleville, Paris, 30, > puis sur l’aile droite, la mention  < Angoulême > et une autre mention un peu effacée que nous n’avons pu lire; enfin à l’une des pattes ce volatile a une bague en métal portant les n° 88 et 48. Le sus dit Perrier, tient ce pigeon à la disposition de la personne qui le lui réclamera. »


Teinturerie

Le magasin d’Henri Malardeau dans les années 1930. A coté de l’activité de teinturerie, M. Malardeau, mon grand père, et son épouse Marguerite vendent de la laine.  

Le certificat d’études primaires (CEP) : un diplôme créé il y un peu plus de 150 ans …

       I – Historique du certificat d’études primaires

C’est le 20 août 1866 que sous l’impulsion de Victor Duruy, une circulaire recommande aux recteurs d’inviter les inspecteurs d’académie à organiser un certificat d’études primaires. Victor Duruy, était très préoccupé par le nombre d’analphabètes. Il rendit obligatoire la création d’une école de filles pour toute commune de plus de cinq cents habitants mais il ne réussit pas à convaincre Napoléon III de rendre l’instruction primaire obligatoire et d’imposer le certificat d’études primaire.

D’après cette circulaire, l’examen devait être fait par l’instituteur en présence et avec le concours du maire et du curé. L’absence de contrôle strict pour la délivrance de ce certificat n’a pas favorisé son développement. Seules quelques communes le délivrent. Aussi les inspecteurs d’académie cherchent à uniformiser les règles d’obtention de ce certificat.

Ce n’est qu’en 1882 qu’il est réglementé au niveau national par la Loi Jules Ferry du 28 mars 1882. Cette loi rend l’instruction primaire obligatoire de 6 à 13 ans. Son article 6 précise :

« Il est institué un certificat d’études primaires ; il est décerné après un examen public auquel pourront se présenter les enfants dès l’âge de onze ans. Ceux qui, à partir de cet âge, auront obtenu le certificat d’études primaires, seront dispensés du temps de scolarité obligatoire qui leur restait à passer. »

Des commissions cantonales nommées par les recteurs, se réunissent chaque année, soit au chef-lieu de canton, soit dans une commune centrale désignée à cet effet. L’inspecteur primaire du ressort est président de droit de ces commissions. Une circulaire ministérielle du 2 mai 1892 recommande de ne réunir les commissions d’examen du certificat d’études que vers le 15 juin au plus tôt, et même, s’il est possible, à une date plus éloignée. Pour l’examen des jeunes filles, des dames font nécessairement partie de la commission. (Arrêté du 18 janvier 1887, art. 254.)

Ce certificat sanctionnait un cycle de formation de sept ans : une année de cours primaire (CP), deux années de cours élémentaire (CE1 et CE 2), deux années de cours moyen (CM1 et CM2) et deux années de Classe de fin d’études primaires. Ce cycle n’était suivi que par les élèves qui n’étaient pas entrés dans l’enseignement secondaire, ce qui était le cas de la majorité des élèves dans les communes rurales du Limousin.

En 1936, la loi Jean Zay prolonge l’instruction obligatoire jusqu’à 14 ans.

La réforme de 1959 du ministre de l’Éducation nationale, Jean Berthoin, prolonge l’instruction obligatoire jusqu’à 16 ans. Les classes de fin d’études primaires disparaissent peu à peu, avec l’allongement de la scolarité obligatoire, puis la mise en place du collège unique en 1975.

En 1972, le certificat d’études primaires ne s’adresse plus qu’aux adultes.

Le 28 août 1989, par le décret n° 89-607, le certificat d’études primaires est supprimé. Le « certif » est mort!

II – Les épreuves

Les épreuves écrites ont lieu à huis-clos, sous la surveillance des membres de la commission. Elles comprennent quatre épreuves :

1° Une dictée d’orthographe de quinze lignes au plus ; le point final de chaque phrase est indiqué. La dictée peut servir d’épreuve d’écriture courante.

Elle est suivie de questions (cinq au maximum) relatives à l’intelligence du texte (explication du sens d’un mot, d’une expression ou d’une phrase ; analyse d’un mot ou de plusieurs mots, etc). ;

2° Deux questions d’arithmétique portant sur les applications du calcul et du système métrique, avec solution raisonnée ;

3° Une rédaction d’un genre simple portant, suivant un choix à faire par l’inspecteur d’académie, sur l’un des trois ordres de sujets ci-dessous :

  1. a) L’instruction morale ou civique ;
  2. b) L’histoire et la géographie ;
  3. c) Notions élémentaires des sciences avec leurs applications ;

4° Pour les garçons, suivant les écoles déterminées dans chaque département par l’inspecteur d’académie, soit un exercice très simple de dessin linéaire ou d’ornement tiré du programme du cours moyen, soit une ou plusieurs questions choisies dans le programme d’agriculture du cours moyen.

Pour les jeunes filles, un travail de couture usuelle, sous la surveillance d’une dame désignée à cet effet.

Les épreuves orales sont publiques. Elles comprennent :

  • Une lecture expliquée, accompagnée de la récitation d’un morceau choisi sur une liste présentée par le candidat ;
  • Des questions d’histoire et de géographie.

La durée de l’ensemble de ces épreuves ne doit pas excéder un quart d’heure pour chaque candidat. (Arrêté du 18 janvier 1887, art 258.)

III – Les résultats au certificat

Conçu par Jules Ferry pour sanctionner la fin des études primaires, le certificat d’étude devait être acquis par la grande majorité des élèves arrêtant leurs études. En fait ce n’est pas ce qui c’est passé. Le certificat d’études primaires s’est vite révélé comme un examen e un examen sélectif réservé à une élite. La raison essentielle était la fameuse dictée et son barème selon lequel cinq fautes entrainaient un zéro. Ajoutons à cela que les instituteurs ne présentaient que les élèves capables de réussir. Le taux de réussite au certificat était considéré comme une preuve de leurs propres compétences bien que ceci ne soit pas pris en compte dans les promotions.

Jusqu’en 1900, la proportion d’élèves sortant de l’école primaire avec le certificat d’études est d’environ 25 à 30 %. Cette proportion monte jusqu’à 35 % vers 1920 et atteint 50 % à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Par contre le taux de reçus parmi les présentés est élevé. De l’ordre de 66 % au début des années 1880 il monte à 80 % une dizaine d’années plus tard et à près de 90 % à partir du XXe siècle.

Après la Seconde Guerre mondiale, un accès plus important au collège réduit le nombre des candidats et modifie le profil de ceux qui s’y présentent.

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Les certificats d’étude de mes parents

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Le certificat d’étude de ma petite sœur, un beau diplôme comparé a celui de nos parents…

IV – Les résultats du certificat d’études primaire à Nexon au XIXe siècle

– Août 1866, le certificat n’est pas encore né mais, en Haute-Vienne comme dans d’autres départements, la Société pour le développement de l’instruction primaire dans la Haute-Vienne favorise le développement des concours cantonaux. Ces prix sont ouverts aux élèves âgés de moins de 13 ans.

Pour le Canton de Nexon le prix est décerné à Henri Peylet, élève de l’école libre de Nexon ; l’accessit à Guillaume Doudet, élève de l’école publique de Meilhac.

Le jeune Henri Peylet était sans doute un brillant élève puisqu’il remporte le Prix d’arrondissement de Saint-Yrieix. (Le Courrier du Centre 19 aout 1866)

 

-En août 1867, le Courrier du Centre publie un article qui décrit l’importance que le Préfet accorde à cet examen :

« Séance du 12 août 1867 sous la présidence de M. le Préfet.

La séance est ouverte à neuf heures- et demie. L’objet de la réunion est la lecture du rapport concernant les prix à décerner aux instituteurs et institutrices du département, tant pour les classes du jour que pour les cours d’adultes.

M. le président donne la parole à M. Blanchard, conseiller de préfecture, chargé du rapport en l’absence de M. Marc de La Guéronnière, secrétaire général, et en remplacement de M. Guillemot, secrétaire adjoint, empêché.

M. Blanchard s’exprime en ces termes :

Messieurs,

Pour la seconde fois, nous sommes appelés à distribuer des encouragements et des récompenses à nos instituteurs. C’est une tâche qui nous est doublement agréable, car au plaisir de faire des heureux vient se joindre celui de constater l’importance des services déjà rendus par notre société, services réels, qui peuvent faire pressentir dès à présent que le but que nous poursuivons sera atteint, sans trop tarder, dans le département de la Hante Vienne.

Vous connaissez, Messieurs, l’organisation de nos commissions cantonales. Il me semble donc inutile de vous rappeler comment elles fonctionnent.

Par une circulaire en date du 15 juillet dernier, M. le préfet invitait les présidents à faire diligence dans leurs travaux de classement, et à nous faire parvenir, avant le 1er août, leurs propositions pour les prix à décerner, conformément à votre délibération du 16 avril 1867.

La plupart des commissions ont répondu à cet appel, et c’est le résultat de toutes ces délibérations cantonales que j’ai mission de vous faire connaître aujourd’hui.

Je le ferai aussi sommairement que possible, dans l’espoir que le temps que j’ai dû consacrer à l’examen de ces demandes nombreuses et fortement motivées, pourra servir à épargner un peu du vôtre.

Pour le canton de Nexon, je transcris textuellement le second rapport de la commission : A l’unanimité, le premier prix, pour l’école du jour, est accordé à M. Robert Florentin, directeur de l’école libre des frères du Sacré Cœur à Nexon, et le premier prix pour l’école du soir (adultes), à M. Fournier, instituteur public à Meilhac.

Le second prix, pour l’école du jour, est décerné à M. Laporte, instituteur à La Roche l’Abeille, et le second prix, pour la classe d’adultes, à M. Roche, instituteur à Saint- Priest-Ligoure. Il reste, en outre, bien établi pour tous les membres de la commission, que M. Besse, instituteur à Nexon, se trouve, en raison de ses insignes académiques, hors concours pour la bonne tenue de son école. »

Le Courrier du Centre, 24 août 1867

 

– En 1872 ce sont encore les concours d’arrondissements et les concours cantonaux.

Pour l’Arrondissement de Saint Yrieix :  – 1er prix, Henri Chasseuil de l’école communale laïque de Saint-Germain ; 2°, Louis Chabrier de l’école communale laïque de Saint- Yrieix. — 1er accessit, Victor Monin de l’école communale laïque de Nexon ; 2e, Pierre Crouzillaud, de l’école communale laïque de Glanges.

Pour le Canton de Nexon : — 1er Prix, Armel Boulot, de l’école laïque de Nexon ; 2e, Victor Monin, de l’école laïque de Nexon. – Le Courrier du Centre, 17 décembre 1872

 

En 1878, 13 élèves sont inscrits, 12 sont présents et 9 sont reçus, soit 69, 2 % des inscrits et 75% des présents.

Voici les résultats publiés dans le Courrier du Centre :

« On nous écrit de Nexon, le 12 août : « L’examen pour le certificat d’études primaires a eu lieu à Nexon, le 11 août courant, dans une des salles de l’école communale. Sur 13 élèves inscrits, 12 ont répondu à l’appel de leur nom et 2 ont échoué pour l’orthographe.

« Voici par ordre de mérite les 10 qui out obtenu le certificat d’études primaires : 1er Léon Samie, 2° Léon Frugier, 3° Eugène Pradeau, 4° Louis Cubertafon, 5° Pierre Thabard, de l’école laïque de Nexon ; 6° Eugène Villoutreix, de l’école de Rilhac-Lastours ; 7° Jean Doumez, 8° Léon Ducraut, de l’école de Nexon : 9° Martial Démoulin, de l’école de Saint-Priest Ligoure ; 10° François Caysac, de l’école de Meilhac. »  Le Courrier du Centre 15 août 1878

 

On nous écrit de Nexon, le 30 août 1879.

L’examen pour le certificat d’études primaires eu lieu à Nexon, dans une des salles de l’école communale, jeudi dernier, 28 du courant, sous la présidence de M. l’inspecteur primaire de Saint-Yrieix.

La commission était composée de MM. Boué, inspecteur primaire ; Bonnet, maire de Nexon et délégué cantonal ; Chaule, ancien commandant, officier de la Légion d’honneur, délégué cantonal ; Nouhaud, pharmacien, délégué cantonal, Pouret et Fournier, instituteurs,

Voici, par ordre de mérite, les noms des jeunes élèves jugés dignes du certificat d’études : 1er Victor Jacquet, de l’école de Nexon ; 2e Henri Boucheron, de l’école de La Meyze ; 3e Fernand Pouchat, de l’école de Coussac Bonneval ; 4e Pierre Charreix, 5e Thomas Lasconjarias, de l’école de Nexon ; 6e Clovis Latouille, de l’école de La Meyze; 7e Mathieu Baliani, 8° Michel Boucheron, de l’école de Rilhac-Lastours ; 9e Jean Faucher, de l’école de Nexon ; 10° Jean Chirol, de l’école de Meilhac.

Le Courrier du Centre – 1 août 1879

 

– En 1880 les effectifs ont doublé, 24 élèves sont présents et 20 sont reçus soit un taux de réussite de 83,3%. Sur ces 20 reçus on compte 15 garçons et seulement 5 filles.

« Certificats d’Etudes – Nexon, le 18 mai 1880. Les examens du certificat d’études primaires ont eu lieu aujourd’hui à Nexon devant une commission composée de : MM. Boué, inspecteur primaire ; Bonnet, maire de Nexon et délégué cantonal ; Laporte, Chaule et Nouhaud, délégués cantonaux.

Sur 24 candidats qui ont subi l’examen, 20 ont été jugés dignes du certificat d’études primaires.

Ce sont par ordre de mérite :

Garçons : MM. Henri Versavaud, de l’école communale de Nexon ; Alexandre Pradeau, id.; Jean Combellas, id.; Remy Cistet, id.; Pierre Peynègre, de l’école de Meilhac ; Jean-Baptiste Jouhaud, de l’école communale de Nexon ; Pierre Jouhaud, de l’école de Meilhac ; François Audevard, de l’école de La Roche- l’Abeille ; Martial Crouzillard, de l’école de La Meyze ; Jean Beylier, de l’école de Saint-Priest-Ligoure; Antoine Taraud, de l’école communale de Nexon ; François Nardot, de l’école des Chapelles; Léonard Boucheron, de l’école de La Meyze ; Louis Bonnet, id.; Martial Bragard, de l’école de Saint-Priest-Ligoure.

Filles : Mlles Adrienne Frugier, de l’école de Nexon ; Marthe Boutaud-Lacombe, id. ; Marguerite Mazeau, id. ; Elisa Zabilon-d’Her, de l’école de Saint-Priest-Ligoure, et Marie Deschamps de l’école de Nexon. » –  Le Courrier du Centre, 22 mai 1880

 

1881 – On nous écrit de Nexon, le 2 juin : Les examens pour la délivrance du certificat d’études primaires du canton de Nexon, ont eu lieu au chef-lieu, le 30 mai dernier.

La commission chargée de juger l’aptitude des candidats était composée de MM. Meslet, inspecteur primaire, président, Bureau, instituteur public à Flavignac et Mme Bureau, institutrice de la même commune, de MM. les délégués cantonaux, Bonnet, membre du conseil général, maire de Nexon, Chaule, ancien commandant, Laporte, ancien capitaine, membre du conseil d’arrondissement et Nouhaud, pharmacien.

Voici par ordre de mérite les noms des élèves qui ont obtenu le certificat d’études :

Jean Barataud, 82 points, élève de l’école communale de Nexon ; 2. Alphonse Dossard, 73, id. ; 3.  Charles Gorce, 63, id ; 4. Georges Debernard, 61, id. ; 5. Louis Jouhaud, 60, de Saint Priest-Ligoure ; 6. François Desbordes, 59 1/2, de l’école communale de Nexon ; 7. Pierre Périnaud, 58, id. ; 8. Henri Barnagaud, 58, de Janailhac; 9. Guillaume Lascaud, 53, id. ; 10. Pierre Vedrenne, 50. id. ; 11. Mlle Céline Frugier, 45 1/2, de l’école de La Meyze ; 12. Mlle Françoise Guilhot, 45 1/2, id. ; 13 Clément Brugerie, 43, de l’école de Nexon; 14 Mlle Anne Minot, 41 1/2, de l’école de La Meyze ; 15. Mlle Marie Deymont, 40, de Saint-Priest- Ligoure.

Le Courrier du Centre 4 juin 1881

 

– Nous sommes en juin 1884, la loi de Jules Ferry est entrée en application. Les chiffres exposent puisque 71 candidats se présentent au certificat mais seulement 42 seront reçu, soit un taux de réussite de 59, 2%. Par contre si les filles sont moins nombreuses à se présenter que les garçons leur taux de réussite est nettement plus élevé : 70,3% contre 52,3%. Alors que 16 jeunes filles ont plus de 50 points seulement 8 garçons atteignent ce total et la jeune fille première totalise 75 points contre 64 pour le premier garçon. Ce constat va perdurer jusqu’à la fin du XIXe siècle.

« Examen du certificat d’études primaire. NEXON – Les dix et onze juin, a siégé à Nexon la commission nommée par M. le recteur pour examiner les Candidats au certificat d’études primaires élémentaires de ce canton. Elle se composait de MM. Bénéteau, inspecteur primaire, président ; Bonnet, maire de Nexon, conseiller général, délégué cantonal, vice-président : Nouhaud et Frugier, délégués cantonaux ; Pailler, instituteur à Chalus ; Mme Gorce, institutrice à Bussière-Galand ; M. Gorce, instituteur à Bussière-Galant. M. Gorce a été choisi pour remplir les fonctions de secrétaire.

71 aspirants, 44 garçons et 27 filles, ont pris part aux diverses épreuves ; 23 garçons et 19 filles ont été jugés dignes de l’obtention du certificat. Ce sont, par rang de mérite :

Garçons. — 1er Auguste-Ernest Escure, 64 points ½, de l’école laïque de Nexon ; 2. Georges Martial, 58 p. 1|2, même école : 3. Aubin Lavaud, 55 p. 1|2, même école ; 4. François Brunerie, 55 p., même école ; 5. Joseph Brissaud. 52 p., pensionnat des Frères ; 6. Jean Roche, 51 p., école de Meilhac ; 7. Jules Faure, 51 p. pensionnat des Frères ; 8. Jean Gand, 50 p. 1|2, école de La Meyze ; 9. Gabriel de Sauniers, 49 p. 1I2, pensionnat des Frères ; 10. Jean Latouille, 48 p. 1|2, école laïque de Nexon ; 11. Louis Gorce, 48 p. 1I2, école de Rilhac-Lastours : 12. Adrien Vergonjeanne, 48 p. 1|2, école de Rilhac-Lastours ; 13. Emile Bonnet, 47 p. 1|2, pensionnat des Frères; 14. Etienne Desproges, 47 p., id. ; 16. Jean Laroudie, 46 p. 1|2, école de Rilhac-Lastours : 17. Jean Beaudout. 46 p. 1|2, école de La Meyze, 18. Jean Pradeau, 44 p. 1|2, pensionnat des Frères de Nexon ; 19. Charles Parot, 43 p., id. ; 20. Henri Lereclus, 12 p. 1|2, id. ; 21. Jean Barret, 42 p. 1I2, école laïque de Nexon : 22. Louis Nover. 40 p 1|2, pensionnat des Frères ; 23. Léonard Delomenie, 40 p., id.

Filles. — 1° Ida Morterol, 75 points, pensionnat des Sœurs de Nexon ; 2. Catherine Dupuy, 60 p., école de Rilhac-Lastours ; 3. Mélanie Bragard, 59 p. 1|2, école de Saint-Priest-Ligoure ; 4.  Jeanne Louise Cubertafond. 59 p. 1[2, école de Saint-Hilaire-Lastours ; 5. Céline-Hélène Lamonthézie, 59 p. 1|2, école de La Meyze ; 6. Catherine Gibeau, 58 p., école de Saint-Priest-Ligoure : 7. Marie Villoutreix, 56 p., école de Nexon : 8. Marguerite Decoulhac, 56 p., pensionnat des Sœurs de Nexon ; 9. Marguerite Sazerat, 55 p., école de Nexon ; 10. Marthe Lelong, 55 p., pensionnat des Sœurs de Nexon ; 11. Anna Pailler. 51 p. 1|2, id. : 12. Marthe Frugier, 54 p. 1|2, école de Saint-Priest-Ligoure ; 13. Elisa Combrouze, 54 p. 1|2, école de Saint-Hilaire-Lastours ; 11. Anna Roche, 52 p., école de Nexon ; 15. Marie Labregère, 5t p. 1|2, pensionnat des Sœurs de Nexon ; 16. Elise Sargent, 50 p. 1|2, id. ; 17. Anna Truchassout. 48 p. 1|2, école de Nexon ; 18 Automne Monk, 48 p. 1|2, pensionnat des Sœurs de Nexon : 19. Amélie Mazelléras, 48 p. 1|2, école de Rilhac-Lastours.

NOTA. — Il convient d’ajouter que les pointa obtenus pour la couture ont été totalisés avec la somme des pointa obtenus pour les autres éprouves.

Le Secrétaire, GORCE. » Le Courrier du Centre, 17 juin 1884

« M. Vaugelade, instituteur à Saint-Priest-Ligoure, nous signale, dans le compte-rendu des examens du certificat d’études primaires qui ont eu lieu à Nexon le 9 juin, l’omission du jeune Gibeau (François), élève de l’école de Saint Priest-Ligoure, qui a obtenu 18 points. » – Le Courrier du Centre, 19 juin 1884

 

– L’année suivante le nombre des candidats chute vertigineusement : de 71 on tombe à 36 avec un taux de réussite inférieur à la moyenne puisqu’il n’est que de 47,2%.  5 filles sur 6 sont reçues soit 83,3% de réussite contre 40% pour les garçons.

« NEXON. — Certificat d’études primaires. Sur 36 candidats, 30 garçons, 6 filles, il y en a eu 17 de reçus, 12 garçons et 5 filles. Voici les noms :

Filles. — Julie Cibot, 75 p., de l’école de Meilhac ; Pétronille Mazabraud, 53 p. 1/2, de l’école de Saint Priest-Ligoure ; Anna Bossenie, 52 p., de l’école de La Meyze ; Anna Laplaud. 51 p., de l’école de Saint Priest-Ligoure ; Jeanne Pailler, 48 p., de l’école de Saint-Hilaire-Lastours.

Garçons. — Marius Lenfumé, 58 p. 1/2, de l’école de Nexon : Martial Nouailhas, 57 p., de l’école de Burgnac ; Léon Fournier. 51 p., de l’école de Lavignac ; Léonard Hautier, 52 p. ½, de l’école de La Meyze ; Henri Couteau, 50 p. 1, 2. de l’école de Nexon : Jean Sage, 49 p. 1/2, de l’école de Saint Priest-Ligoure ; François Roussette, 49 p., de l’école de Nexon ; Prosper Laplaud, 47 p. 1/2, même école : Léonard Pradaux, 47 p., de l’école de Saint-Priest Ligoure ; Louis Frugier, 46 p. 1/2, même école ; Denis Rabier, 45 p. de l’école de Nexon ; Jean Laspougeas, 43 p., de l’école de La Roche-l’Abeille.

Le Courrier du Centre, 27 juin 1885

 

–  Pour l’année 1886 la presse n’a pas publié les résultats pour les garçons. 23 filles se sont présentées et 17 ont été admises soit 73,9%.

« Le 2 juin 1886, s’est réunie, à Nexon, la commission chargée d’examiner les aspirantes au certificat d’études primaires.

Membres de cette commission présents : MM. Château, Inspecteur primaire à Saint-Yrieix, président ; Bonnet, conseiller général, délégué cantonal, vice-président ; Frugier, délégué cantonal ; Nouhaud, délégué cantonal. Mmes Moreau, Bourbon, Delhoume, institutrices, et enfin M. Tricaud, Instituteur, secrétaire.

Vingt-trois aspirantes, appartenant aux diverses écoles du canton, s’étaient fait inscrire, vingt-trois se sont présentées. L’épreuve d’orthographe en a éliminé sept. Les dix sept autres ont été admises aux épreuves orales et ont été définitivement reçues.

Ce sont, par ordre de mérite :

Mlles Marie Couvidou, 64 points, école de Nexon. — Marie Aymard, 60 points, école de Nexon : — Hélène Pissanchi, 55 points 1/2, école de Nexon. — Marie Laspougeas, 55 points, école de Saint-Priest-Ligoure. — Ex aequo, Noémie Valérie, 55 points, école de Saint-Priest-Ligoure. — Marguerite Guitard, 54 points, école de Saint-Priest-Ligoure. — Marie Chirol, 53 points 1/2, école de Meilhac – Marguerite Bauer, 53 points 3/7, école de Saint-Priest-Ligoure. — Alice-Caroline Benoit, 52 points 1/4, école de Nexon. Ex aequo : Mlles Louise-Joséphine Pagnon, 51 points 1/2, école de La Roche-l’Abeille. — Marie Sénigout 51 points 1/2, école de Nexon. — Catherine Bonnet, 50 points, école de Rilhac-Lastours. — Catherine-Emilienne Lasconjarias. 49 points 1/2, école de La Meyze. — Marte Roque, 48 points 1/2, école de Nexon. — Marie Sazerat, 44 points, école de Saint-Hilaire Lastours. — Madeleine Amélie Chirol, 47 points, école de la Grimaudie, commune de Saint-Hilaire-Lastours. — Andrive-Anne Barnagaud, 46 points1/2, école de Janailhac.

Le secrétaire, TRICAUD.

Le Courrier du Centre, 10 juin 1886

 

1888

Garçons. Inscrits : 38 ; définitivement admis : 31.

Voici leurs noms par ordre d’inscription et par école :

Ecole laïque de Nexon — Léonard Aymard, 66 points ; Henri Barnagaud, 48 1/2 ; Bernard Bégot, 45 1|2 ; Henri Desplanches, 53 1/2 ; Maurice Le Creurer et Léonard Sazerat, 50 1/2 ; François Richard, 41 et Joseph Verneuil, 52. — Ecole de La Meyze. — François Crouzillard, 60 1/2 ; Antoine Ragot, 50 et Mathurin Grospas, 47 1/2. — Ecole de Janailhac. — Pierre Goudard, 54 1|2. — Ecole de Saint-Hilaire Lastours. — Léonard Loup, 60 1/2. — Ecole de Saint-Priest-Ligoure. — Léon Texier, 58 1/2 ; Joseph Barbe, 49 et Jean-Baptiste Peyrat, 46 1/2. — Ecole du hameau des Chapelles. — Jean Charbonniéras, 50 ; Jean Faure, 47 ; François Nicolas, 56. — Ecole de Rilhac-Lastours. — Léonard Dupuy et Léonard Perrier, 54. — Ecole libre congréganiste de Nexon. — Martial Peyrat, 44 ; René Pelletier, 48 ; Antoine Barreau, 53 ; Antoine Laleu, 47 ; Louis Villoutreix, 44 1/2 — Ecole de Meilhac. — Joseph Cayssac, 54 1/2 ; Pierre Mariaud, 48 1/2 ; Guillaume Chatenet, 47. — Ecole mixte de Lafarge. — Léonard Desmont, 49 et Jean Montintin, 51 1/2.

Filles. — Inscrites 22 — Définitivement admises, 13.

Ecole publique congréganiste de Nexon. — Françoise Rattier, 47 points ; Catherine Laborie, 59 ; Catherine Célérier, 58. — Ecole de La Meyze. — Marie-Eugénie Doudet, 57 points 1I2 ; Marie-Louise Guillot. 60. — Ecole de Rilhac-Lastours. — Catherine Vergnolle, 57 1|2. — Ecole mixte de Lafarge. — Marie Grospas. 54 1/2. —Ecole de Saint-Priest-Ligoure. — Louise Artige, 63 1/2 ; Marguerite Gibeaud, 61. — Ecole de Meilhac. — Marie-Louise Tabutaud, 71 1/2. — Ecole libre congréganiste de Nexon. — Mathilde Laleu. 61 ; Mélanie Bardet, 58 1I2 et Léonie Laurent, 71 points.

Le secrétaire de la commission d’examen. DECONCHAT

Le Courrier du Centre, 3 juillet 1888

 

1889 – La commission chargée d’examiner les candidats au certificat d’études primaires s’est réunie à Nexon le vendredi 21 juin courant, dans une des salles de l’école publique de garçons.

Elle se composait de MM Chaminade, inspecteur primaire, président ; Bonnet et Thomas, délégués cantonaux ; Bourbon, instituteur à Séreillac ; Desvilles, instituteur à Saint-Yrieix ; Combellas, instituteur à Quinsac ; Leblanc, instituteur au Martoulet (ce dernier secrétaire) ; Mmes Bourbon, institutrice à Séreilhac et Leblanc, institutrice au Martoulet.

59 aspirants s’étaient fait inscrire ; 52 se sont présentés ; 25 out été définitivement admis.

Ce sont par école et par ordre alphabétique :

Ecole publique de Nexon. — François Barret, Pierre Desbordes, Alphonse Fromentin, Ernest Jolibois, Léon-François Brégère, Marcellin Dauriat, Albert Deville. Jean Frugier, Léonard Monnerie.

Ecole congréganiste de Nexon. — Gaston Cavalié, Martial Dannaud, Baptiste Desbordes, Jean Pateaud, Martial Pradeau, Denis Perrier.

Ecole de Saint-Priest-Ligoure. — Jean Chabrol, Jean Breuil, Martial Berland, Jean Châtenet.

Ecale de La Meyze. — Elie Guillot.

Ecole de Leyssard. — Pierre Gauthier.

Ecole de La Roche l’Abeille. — François Pradeau.

Ecole de Janailhac. — Léonard Lamargot.

Ecole des Chapelles. — Germain Château.

Ecole de Meilhac. — Jean Peyrichou.

Le Courrier du centre 29 juin 1889

 

–  Pour l’année 1891 le Courrier du centre donne les résultats des garçons. Sur 55 inscrits, 48 se présentent et 39 sont admis soit 81,2 % des présents. La présentation de la liste des reçus par école communale montre que pour Nexon, 8 garçons viennent de l’école publique et 6 de l’école privée.

« Certificat d’études primaires – CANTON DE NEXON – La commission chargée de l’examen des candidats au certificat d’études s’est réunie le 15 juin courant.

Etaient présents : MM. Chaminade, inspecteur primaire, président ; Thomas et Fournier, délégués cantonaux ; Bourbon, Grimodie, Mérand et Desvilles, Instituteurs, ce dernier secrétaire.

55 aspirants s’étaient fait inscrire ; 48 se sont présentés, 40 out été admis à l’oral et 39 admis définitivement. Ce sont, par ordre d’inscription :

Pierre Bataille, Henri Bonnet, Léon Guyot, Camille Rebeyrolle, Léon Sazerat, Joseph Sazerat, François Laurent et Alphonse Fromentin (ces deux derniers ayant obtenu la mention d’agriculture), de l’école publique de Nexon.

Martin Villoutreix, Louis Chauvier, Jean Audoinet, Martial Gorce, Martin Favard, de l’école de Rilhac Lastours.

Jean Aubert, de l’école de La Roche l’Abeille.

Martial Gibaud, de l’école de Fressinet.

Pierre Doudet, Léonard Gibeaud, Jean Doudet, Emile Lasconjarias, Martial Jouhaud, de l’école de La Meyze.

Jean Peyrat, Léon Peyrat. Aubin Texier, Jean Baptiste Vedrenne, de l’école de Saint-Priest-Ligoure.

Jean Desmont et Evariste Tallet, de l’école de Lafarge.

Clément Mourguet et François Jouhaud, de l’école de Meilhac.

Martial Fleurât, Jean Gizardin el François Salvaudon, de l’école de Rilhac-Lastours.

François Bellingard, de l’école de Deshaies.

Jean Laplaud, de l’école de Saint-Jean-Ligoure.

Léonard Rabetaud, Léonard Valéry, de l’école de Jourgnac.

Jules Constant, Félix Bonnet, Léon Desbordes, Pani Peynichoux, Pierre Desmaison et Gaston Carrière (mention de dessin), de l’école privée de Nexon. »

Le Courrier du Centre 23 juin 1891

 

1893

Garçons. — Inscrits : 56 ; présentés : 52 ; reçus : 36.

Ecole de garçons de Janailhac. — Thouraud, Jouhaud, Deyliat, Bergemine et Granier.

Ecole de garçons de Meilhac. – Fournier.

Ecole de garçons de la Meyze. — Papel, Roux, Dubois, Jouhaud.

Ecole communale de Nexon. — Léon Laspougeas, Tarrade, Combrouze, Jean Laspougeas, Desproges.

Ecole congréganiste de Nexon. — Barrac, Croisant, Guyonnaud, Marquet, Redain, Roche.

Ecole de garçons de Rilhac. — Gayot, Dussoubs.

Ecole de garçons de Lastours. — Defaye.

Ecole de garçons de la Roche l’Abeille. — Barry, Marcou, Ventaud.

Ecole de garçons de Saint Priest-Ligoure. — Valéry, Eugène Berland.

Ecole mixte de Freyssinet (Saint-Priest-Ligoure). Nouhaud.

Ecole de garçons de Jourgnac. — Adam, Vigier, Nouhaud, Marquet, Brousseau, Frugier.

Le Courrier du Centre 31 juillet 1893

 

En 1893, 27 filles sur 31 présentes sont reçues soit une réussite de 87,1%.

« CANTON DE NEXON – Aspirantes -Inscrites, 32 ; présentes, 31 ; reçues, 27.

Ecole de Janailhac. — Barette, Valéry.

Ecole de Meilhac. — Delomenie, Landoize

Ecole de La Meyze. — Monneron, Lasconjarias, Nicaud.

Ecole de Nexon. — Barret, Brégère, Marie Cellérier, Jeanne Cellérier, Desbordes, Granger, Laleu, Dapuy, Dieuaide.

Ecole de Rilhac. — Laroudie.

Ecole de Lastours. — Delage, Guilhot.

Ecole de La Roche-l’Abeille. — Laporte, Bonnafy.

Ecole de Saint Hilaire Lastours. – Bragard, Barriere, Couteaud

Ecole de Saint-Priest-Ligoure. – Pradeaud, Dufroid

Ecole de Freyssinet. — Escure. »

Le Courrier du Centre, 8 août 1893

 

1897

M. Fournier, instituteur honoraire à Nexon, officier de l’instruction publique, a la très louable habitude, depuis 1838, de décerner des prix aux élèves qui obtiennent le certificat d’études primaires dans sa délégation cantonale. Le 31 juillet dernier il s’est rendu à Lastours et a fait lui même la remise de quatre beaux volumes, bien choisis, aux quatre élèves reçus.

Dans une improvisation toute de circonstance, dictée par le cœur et l’expérience, M. Fournier a fait ressortir, en termes fort bien mis à la portée de son auditoire, les bienfaits de l’instruction qui doit marcher de pair avec un bonne éducation.

Au nom des parents et des élèves de la commune de Rilhac-Lastours, nous remercions M. Fournier de sa générosité en partant de l’intérêt qu’il porte à la cause de l’instruction populaire. UN GROUPE DE PÈRES DE FAMILLE.

Le Courrier du Centre, 4 août 1897

 

 

Les tempêtes

La tempête de décembre 1999 a marqué les esprits mais Nexon a connu, dans le passé des tempêtes violentes.

Parmi les plus violentes celle de 1879 a commis de nombreux dommages dans la région et a tué plusieurs personnes, en particulier en Auvergne. L’Univers illustré du 08 mars 1879, N° 1250 écrit : « OURAGANS ET INONDATIONS

La tempête qui a sévi, le 20 février dernier, a causé plus d’un désastre dans nos départements du Sud et de l’Ouest, et a produit un grand nombre de sinistres dans la navigation côtière.

A Angoulême, à Niort, à Châlons, à Mâcon, à Agen, à Toulouse, à Périgueux, à Tarbes, des murs ont été effondrés, des cheminées enlevées, des palissades de chemin de fer renversées, les arbres des promenades déracinés.

Dans le petit port de Fou(d)ras, aux environs de Rochefort sept chaloupes ont été jetées à la côte, et la force du vent a fait instantanément varier le niveau de l’Océan de 60 centimètres de hauteur. C’est à Bordeaux surtout que la tempête s’est déchaînée avec le plus de fureur. Pendant plus de sept heures, la ville a été assaillie par une affreuse bourrasque, mêlée de pluie, de grêle et de tonnerre. Dans la rade, les navires n’étaient plus en sûreté, et l’on compte vingt-deux bâtiments ayant chassé sur leurs ancres ou leur mouillage ; plusieurs ont éprouvé de sérieuses avaries, entre autres l’Avo-Giuseppe, que représente une de nos gravures, et qui, après avoir eu ses chaînes de corps-mort brisées est allé se jeter sur la côte de Queyrie, ans qu’on pût lui porter aucuns secours. Beaucoup d’autres vaisseaux n’ont pu échapper à quelque désastre qu’en sacrifiant volontairement leur mâts… ».

 

I – La tempête du 20 Février 1879 à Nexon et dans les environs.

La presse en a fait le compte rendu suivant :

Nexon, 23 février 1879.

Nexon et toutes les communes du canton ont été victimes, dans la journée du jeudi 20 février, d’une violente tempête qui a causé des dégâts matériels très considérables.

Le vent s’est déchaîné avec une telle impétuosité, vers une heure, que les habitations ont été menacées du danger de s’écrouler. La rafale a duré jusqu’à quatre heures, répandant la consternation parmi les populations. On ne se rappelle pas d’avoir vu chose pareille.

Les arbres de toutes sortes, renversés par l’ouragan sur les routes, étaient tellement nombreux, qu’ils ont mis obstacle à la circulation, et ce dans tout le canton.

Il n’y a pas eu d’accidents de personnes à déplorer, mais les maisons ont été toutes plus ou moins endommagées :

1° Au Courdein, en cette commune, la toiture d’une maison de maître, nouvellement construite, a été en partie emportée ;

2° Aux Pouces, la couverture d’une grange appartenant à M. Thomas, de Nexon, a été enlevée ;

3* A Chamessouse, commune de Janailhac, plusieurs toitures de maisons ont été en partie enlevées ;

4° A Sazerat, commune de Nexon, tous les beaux arbres fruitiers de M. Combrouse, ont été arrachés et complètement déracinés ;

5° A Meilhac, plusieurs beaux arbres, qui avaient plus de quatre-vingt ans, et qui entouraient le château de M. Muret de Bort pour en faire l’ornementation ont été déracinés ou coupés par le milieu du tronc ;

6° A Rilhac, la toiture de la maison du nommé Jouhaud a été emportée ainsi que celles d’une maison et d’une grange de Mme Guillot du Puyfaucon, même commune ;

7° A la Meyze et à la Roche-l’Abeille, les ravages ont été plus grands que partout ailleurs ; des maisons, mêmes nouvellement construites, ont eu leurs toitures complètement emportées ; les bois châtaigniers ou autres, ont été bouleversés.

En somme la dégradation des toitures des bâtiments de toute nature fait que les tuiles qui se vendaient primitivement 15 fr. à 20 fr. le mille, se vendent maintenant 40 fr. ; et malgré cette augmentation, il n’y en pas assez pour ceux qui en veulent.

Cette terrible bourrasque restera dans la mémoire des habitants de Nexon et des environs.

 

Saint-Yrieix, 23 février.

La tempête du 20 février commença vers midi et demi. A une heure elle avait atteint sa plus grande violence. Le vent soufflait avec une fureur inouïe ; de toutes parts les tuiles pleuvaient dans les rues, il était impossible de sortir, et l’eût-on voulu que l’on n’aurait pu marcher contre le vent…

Les mêmes constats sont faits à Ambazac, La Chapelle Monbrandeix, Nantiat, Saint Sulpice les Feuilles…

Le Journal ajoute : « Il nous arrive aujourd’hui de toutes parts, dit le Charcutais, des renseignements sur les innombrables dégâts causés dans la ville et en divers points de notre département par l’ouragan qui a fait rage pendant les premières heures de l’après-midi d’hier. Malheureusement, comme nous l’avons dit dans notre dernier numéro, tout ne se borne pas à des pertes matérielles. Aux accidents de personnes que nous avons déjà mentionnés, nous devons ajouter celui dont plusieurs artistes de l’Alcazar ont été victimes pendant une répétition…

Nous lisons dans le Périgord : « Une véritable tourmente s’est déchaînée jeudi sur notre ville, causant sur plusieurs points des dégâts graves. Sur Tourny, les vieux arbres centenaires qui avaient vu passer tant d’hivers rigoureux et résisté aux violences de tant d’orages ont été hier fort endommagés par le vent terrible qui les a secoués. Un d’entre eux a été complètement déraciné, un autre très ébranlé; presque tous ont eu de grosses branches cassées…

Jeudi, entre deux et trois heures, dit le Courrier de la Vienne, un ouragan violent, entremêlé de pluie s’est déchainé sur Poitiers. Une partie importante du faîtage des bâtiments du palais de justice situés du côté du passage connu sous le nom &Echelle an Palais est tombée avec un fracas épouvantable sur la plate-forme de l’escalier…

L’ouragan n’a pas épargné la Creuse. On écrit de Montluçon au Courrier de la Creuse qu’un accident très grave est arrivé à un train en marche entre Saint-Bonnet et Gannat ; trois wagons chargés de paille ont été renversés par un coup de vent excessivement élevé et ont été précipités dans la Sioule qui coule au bas. Deux serre-freins ont été tués ; un seul cadavre a été trouvé. Le reste du train n’a pas éprouvé de dommages et a pu continuer sa marche

Le Courrier du Centre 24 février 1879