L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : IX – La Restauration – LOUIS XVIII – (8 juillet 1815 – 16 septembre 1824 )

La Seconde Restauration : Louis XVIII remonte sur le trône.

L’arrivée des troupes Russes à Paris le 6 juillet 1815 accélère le retour du Roi. Il rentre dans la capitale le 8 et le 9 il nomme Talleyrand chef du Gouvernement.

A Nexon ces changements à la tête de l’Etat n’affectent pas la vie quotidienne des gens. Par contre  les patrons des cafés trouvent que les taxes sur les débits de boissons sont trop lourdes…

Le 20 août 1815 tous les cabaretiers et débitants de boissons de la commune de Nexon : Henry SALIE du village de l’Articie, Jean PEYRAT de Veyrinas, François MAZERIEUX de Nexon, François MARCHADIER de Bosmarèche, Mathurin BONNET, Pierre LELONG, Vve JOUHAUD, Jean LELONG, LANDRY, Vve SAZERAT, Martial LIMOUSIN, Pierre FAYARD, François BARBARY, Annet LELONG, Marguerite BATAILLE, du bourg se sont présentés à la Mairie et ont exposés que la répartition de la somme de 2 680,35 francs faite par Messieurs les Syndics des Débitants de Boissons le 1er juin dernier était trop considérable et qu’ils ne pouvaient continuer leur profession et qu’ils donnaient leur démission de cabaretiers.

Le 9 octobre, Jean RAYNAUD cordonnier à Valeix, déclare quitter la commune de NEXON.

Année 1816

Le 28 mai 1816 les sieurs Antoine GLANDUS et Jean Baptiste ARBONNEAU, nommés par le Préfet, Maire et Adjoint de la commune de JANAI­LHAC, prêtent serment en ces termes :

« Nous jurons et promettons à DIEU de garder obéissance et fidélité au ROI, de n’avoir aucune intelligence, de n’assister à aucun conseil, de n’entretenir aucune ligue qui serait contraire à son autorité et si dans le report de nos fonctions où ailleurs nous apprenions qu’il se trame quelque chose à son préjudice, nous promettons de le faire connaître au ROI. »

Un nouveau maire est désigné

Le 1er juin, c’est au tour du sieur Gabriel TARRADE d’être destitué de ses fonctions d’adjoint au Maire de Nexon et d’être remplacé par François LIMOUSIN, Officier de Santé qui prête le même serment que ci-dessus.

Le 25 août 1816 le sieur GUYOT Abouenne Léonard, instituteur primaire, breveté du troisième degré, est installé à Nexon.

Le 19 décembre le Conseil charge Mr le Curé de prendre les renseignements nécessaires pour dresser la liste des indigents de la commune. Il demande l’ouverture d’un atelier à Nexon pour venir au secours des indigents valides et leur assurer du travail. Il désigne Mr le Curé pour dresser la liste des femmes et vieillards infirmes de la commune et lui ordonne de lancer du haut de sa chaire une invitation à tous les citoyens aisés de la commune à faire des dons en argent et en denrées. Il ordonne également que pareille invitation soit faite à l’issue de la messe par Mr le Maire et que les dons que feront les âmes bienfaisantes seront reçus par le Curé.

D’autre part afin d’ouvrir rapidement un atelier à Nexon il vote une somme de 300 francs à joindre à celle du gouvernement, somme qui sera prélevée sur les contribuables de la commune par répartition.

Année 1817

Le 22 Juin 1817, l’atelier de charité fonctionne conformément à la délibération du conseil du 19 décembre 1816 et il fut payé :

1° 90 journées sur le chemin de Nexon à Limoges

2° 70 journées sur les chemins de Nexon à St-Yrieix et de Nexon à Chalus.

3° 80 journées pour la voie publique aboutissant à l’Eglise de Nexon et à la Place Publique.

4° 60 journées au chemin qui borde le cimetière de Nexon aménagé en Place de foirail.

Le 18 juillet 1817 une vive discussion s’engage au sujet de la réclamation d’une somme de 750 francs pour le salaire du Garde Champêtre et qui serait due à ce dernier. Le Conseil décide de remercier ce Garde et qu’il cesse ses fonctions aujourd’hui même. La commune de Nexon écrasée d’impôts avait de la peine à pouvoir les acquitter. Par ailleurs il lui était de toute impossibilité de pouvoir salarier un homme de ce genre qui lui était entièrement inutile. Quant au paiement de l’arriéré, cinq conseillers, Bonnet, Frugier, Pradeau, Decoulhac et Gizardin, furent d’avis de ne point le payer parce qu’il était impossible d’acquitter l’impôt qui serait voté à cet effet et en outre qu’il était inutile et n’avait pas rempli ses fonctions d’après leur importance. Les deux autres conseillers DE NEXON et TARRADE furent d’avis de payer l’arriéré en étalant cette somme sur trois années.

Le 26 septembre 1817 le Conseil décide de vendre à un banquier Parisien la créance de 2673 francs de la commune sur l’Etat pour remboursement de diverses taxes.

Année 1818

Encore des loups

Le 29 mars 1818 c’est Jean LATOUILLE et Faure COINAUD qui ont présenté une louve mère non pleine, âgée, de 5 ans, qu’ils ont tué ce jour à la battue qui a eut lieu dans la forêt de Nexon et de St-Hilaire les Places et réclament en conséquence la prime de destruction.

Le 15 Mai 1818 le Conseil approuve les comptes administratifs du Maire avec un déficit de 78 francs.

Il décide de nommer un deuxième instituteur en la personne de M. RISPAL, ancien avoué à St-YRIEIX.

Il décide la restitution des pierres de taille provenant de l’ancien cimetière, pierres que diverses personnes se sont appropriées.

Il autorise GIZARDIN à faire toutes poursuites contre les délinquants.

Le foirail aux bœufs et aux veaux forts se tiendra dans l’emplacement de l’ancien cimetière, celui des cochons, moutons, brebis, vaches et jeunes veaux sur la place publique.

Année 1820

Le 7 septembre 1820 M. le Préfet saisi le conseil de la réclamation déjà étudiée par le conseil concernant le salaire de l’ex garde champêtre.

Le conseil maintien sa première délibération de refus et la motive ainsi : « cette demande est complètement erronée et injuste attendu qu’il n’a jamais eu le moindre soin des propriétés de la commune qui l’avait nommé, qu’il se servait de son titre de garde pour être continuellement en chasse au lieu de surveiller les délits qui se commettaient sur les propriétés d’autrui. Qu’il avait perçu 40 francs par an et que ce salaire était suffisant pour le travail qu’il avait fait. »

Il est d’avis encore qu’il ne soit pas établi de nouveau Garde Champêtre suppliant M. le Préfet de vouloir bien intercéder auprès de M. le Conseiller d’Etat, directeur général de l’administration communale pour qu’il veuille bien préserver cette commune d’un pareil fardeau.

Année 1821

Nexon s’oppose à la création de nouvelles foires à Chalus

Le 19 août le Conseil est saisi d’une demande de la commune de Chalus qui veut établir de nouvelles foires[1]. Le conseil décide, dans l’intérêt du commerce, de rejeter cette demande aux motifs :

– que la ville de Chalus a déjà un marché tous les vendredis

– qu’il y a déjà trop de foires qui toment le même jour

– que ce grand nombre de foires porte un préjudice réel à l’agriculture, que beaucoup d’individus n’y vont que par curiosité et qu’ils remplissent les cabarets, font des ivrognes, ont des disputes et souvent se battent au lieu de travailler leur propriété[2].

Le même jour le conseil prête serment de fidélité au Roi.

Année 1822

Le 15 mai nouvelle délibération du conseil qui décide la construction d’une halle. Il vote à cet effet une somme de 1696 francs.

Il décide de faire réparer le presbytère qui tombe en ruine et dont le coût s’élève à la somme de 523 francs.

Le 1er juin le sieur GUILLOT, charpentier maçon, ayant présenté un devis de 1667,55 francs pour la construction de la halle, le conseil le transmet à l’autorité supérieure pour qu’il reçoive une suite favorable.

Année 1823

Le 8 avril, le Maire et Antoine Tarrade, greffier, sont désignés pour faire partie de la commission cantonale qui doit délibérer sur la répartition de l’impôt foncier.

Ce même jour le Maire présente au conseil les plans et devis de la halle qui ont été dressés par GIZARDIN, architecte. Le conseil les approuve et en décide l’adjudication.

Le 18 juin le conseil désigne les sieurs GIZARDIN Aîné, BONNET Mathurin, GUYOT François, de VEYRINAS J.B. et DUVERNEUILH Joseph pour faire le classement des terrains de la commune.

Le même jour le conseil confirme son désir de faire prendre deux fois par semaine par un piéton sa correspondance au bureau de poste de Limoges.

Année 1824

Un nouveau Maire

Le 11 mars le marquis de BONY de LAVERGNE, Maire de St Priest, installe à la Maison commune de Nexon le sieur BARON des ETANGS, nommé maire de Nexon par arrêté de Monsieur le préfet de la Haute Vienne. Il prête serment au ROI et il est fait inventaire du matériel et des archives qui lui sont confiées. Le matériel est le suivant : le sceau de la Mairie, un litre et un demi litre en plomb servant d’étalon pour les liquides, un boisseau et un demi boisseau pour les grains, deux balances avec des poids en cuivre, un mètre en bois, une toise à deux branches, deux fusils, des munitions et une baïonnette.

A cette occasion les sieurs GROPAS et DUPUYTREN sont nommés conseillers municipaux.

Le 12 Juillet le sieur DECOULHAC-MAZERIEUX est désigné comme adjoint, installé dans ses fonctions et prête serment au roi.

 

6 septembre 1824, mort du Roi Louis XVIII à Paris.

[1] Depuis le 13 décembre 1805, jour de l’approbation du calendrier des foires par le ministre de l’intérieur, Châlus dispose, en plus des marchés des vendredis, de sept foires, qui se tiennent le 31 janvier, le 2 mars, le 23 avril (foire de la Saint-Georges), le 16 août, le 30 septembre (foire de la Saint-Michel), le 13 décembre et le Mercredi saint. En 1819, la municipalité, estimant le nombre de foires insuffisant, demande la création de onze foires mensuelles. Cette demande est rejetée par le préfet. En 1821, revenant à des prétentions plus raisonnables, la municipalité demande la création de cinq foires mensuelles, en plus des sept déjà existantes. C’est finalement en 1838 que le calendrier des foires sera modifié et que Châlus sera doté d’une foire par mois en plus des marchés du vendredi.

[2] Chalus est devenu un lieu de rencontre dont la renommée dépasse celle du canton, avec des effets sociaux induits, tels la transformation des cafés et auberges en tripots. Le phénomène devient si important qu’il conduit, en 1845, au recrutement par le conseil municipal d’un commissaire de police pour remédier aux désordres entraînés par « la passion du jeu, qui a valu à Châlus une triste célébrité ».

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