Archives de l’auteur : admin

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : IX – La Restauration – LOUIS XVIII – (8 juillet 1815 – 16 septembre 1824 )

La Seconde Restauration : Louis XVIII remonte sur le trône.

L’arrivée des troupes Russes à Paris le 6 juillet 1815 accélère le retour du Roi. Il rentre dans la capitale le 8 et le 9 il nomme Talleyrand chef du Gouvernement.

A Nexon ces changements à la tête de l’Etat n’affectent pas la vie quotidienne des gens. Par contre  les patrons des cafés trouvent que les taxes sur les débits de boissons sont trop lourdes…

Le 20 août 1815 tous les cabaretiers et débitants de boissons de la commune de Nexon : Henry SALIE du village de l’Articie, Jean PEYRAT de Veyrinas, François MAZERIEUX de Nexon, François MARCHADIER de Bosmarèche, Mathurin BONNET, Pierre LELONG, Vve JOUHAUD, Jean LELONG, LANDRY, Vve SAZERAT, Martial LIMOUSIN, Pierre FAYARD, François BARBARY, Annet LELONG, Marguerite BATAILLE, du bourg se sont présentés à la Mairie et ont exposés que la répartition de la somme de 2 680,35 francs faite par Messieurs les Syndics des Débitants de Boissons le 1er juin dernier était trop considérable et qu’ils ne pouvaient continuer leur profession et qu’ils donnaient leur démission de cabaretiers.

Le 9 octobre, Jean RAYNAUD cordonnier à Valeix, déclare quitter la commune de NEXON.

Année 1816

Le 28 mai 1816 les sieurs Antoine GLANDUS et Jean Baptiste ARBONNEAU, nommés par le Préfet, Maire et Adjoint de la commune de JANAI­LHAC, prêtent serment en ces termes :

« Nous jurons et promettons à DIEU de garder obéissance et fidélité au ROI, de n’avoir aucune intelligence, de n’assister à aucun conseil, de n’entretenir aucune ligue qui serait contraire à son autorité et si dans le report de nos fonctions où ailleurs nous apprenions qu’il se trame quelque chose à son préjudice, nous promettons de le faire connaître au ROI. »

Un nouveau maire est désigné

Le 1er juin, c’est au tour du sieur Gabriel TARRADE d’être destitué de ses fonctions d’adjoint au Maire de Nexon et d’être remplacé par François LIMOUSIN, Officier de Santé qui prête le même serment que ci-dessus.

Le 25 août 1816 le sieur GUYOT Abouenne Léonard, instituteur primaire, breveté du troisième degré, est installé à Nexon.

Le 19 décembre le Conseil charge Mr le Curé de prendre les renseignements nécessaires pour dresser la liste des indigents de la commune. Il demande l’ouverture d’un atelier à Nexon pour venir au secours des indigents valides et leur assurer du travail. Il désigne Mr le Curé pour dresser la liste des femmes et vieillards infirmes de la commune et lui ordonne de lancer du haut de sa chaire une invitation à tous les citoyens aisés de la commune à faire des dons en argent et en denrées. Il ordonne également que pareille invitation soit faite à l’issue de la messe par Mr le Maire et que les dons que feront les âmes bienfaisantes seront reçus par le Curé.

D’autre part afin d’ouvrir rapidement un atelier à Nexon il vote une somme de 300 francs à joindre à celle du gouvernement, somme qui sera prélevée sur les contribuables de la commune par répartition.

Année 1817

Le 22 Juin 1817, l’atelier de charité fonctionne conformément à la délibération du conseil du 19 décembre 1816 et il fut payé :

1° 90 journées sur le chemin de Nexon à Limoges

2° 70 journées sur les chemins de Nexon à St-Yrieix et de Nexon à Chalus.

3° 80 journées pour la voie publique aboutissant à l’Eglise de Nexon et à la Place Publique.

4° 60 journées au chemin qui borde le cimetière de Nexon aménagé en Place de foirail.

Le 18 juillet 1817 une vive discussion s’engage au sujet de la réclamation d’une somme de 750 francs pour le salaire du Garde Champêtre et qui serait due à ce dernier. Le Conseil décide de remercier ce Garde et qu’il cesse ses fonctions aujourd’hui même. La commune de Nexon écrasée d’impôts avait de la peine à pouvoir les acquitter. Par ailleurs il lui était de toute impossibilité de pouvoir salarier un homme de ce genre qui lui était entièrement inutile. Quant au paiement de l’arriéré, cinq conseillers, Bonnet, Frugier, Pradeau, Decoulhac et Gizardin, furent d’avis de ne point le payer parce qu’il était impossible d’acquitter l’impôt qui serait voté à cet effet et en outre qu’il était inutile et n’avait pas rempli ses fonctions d’après leur importance. Les deux autres conseillers DE NEXON et TARRADE furent d’avis de payer l’arriéré en étalant cette somme sur trois années.

Le 26 septembre 1817 le Conseil décide de vendre à un banquier Parisien la créance de 2673 francs de la commune sur l’Etat pour remboursement de diverses taxes.

Année 1818

Encore des loups

Le 29 mars 1818 c’est Jean LATOUILLE et Faure COINAUD qui ont présenté une louve mère non pleine, âgée, de 5 ans, qu’ils ont tué ce jour à la battue qui a eut lieu dans la forêt de Nexon et de St-Hilaire les Places et réclament en conséquence la prime de destruction.

Le 15 Mai 1818 le Conseil approuve les comptes administratifs du Maire avec un déficit de 78 francs.

Il décide de nommer un deuxième instituteur en la personne de M. RISPAL, ancien avoué à St-YRIEIX.

Il décide la restitution des pierres de taille provenant de l’ancien cimetière, pierres que diverses personnes se sont appropriées.

Il autorise GIZARDIN à faire toutes poursuites contre les délinquants.

Le foirail aux bœufs et aux veaux forts se tiendra dans l’emplacement de l’ancien cimetière, celui des cochons, moutons, brebis, vaches et jeunes veaux sur la place publique.

Année 1820

Le 7 septembre 1820 M. le Préfet saisi le conseil de la réclamation déjà étudiée par le conseil concernant le salaire de l’ex garde champêtre.

Le conseil maintien sa première délibération de refus et la motive ainsi : « cette demande est complètement erronée et injuste attendu qu’il n’a jamais eu le moindre soin des propriétés de la commune qui l’avait nommé, qu’il se servait de son titre de garde pour être continuellement en chasse au lieu de surveiller les délits qui se commettaient sur les propriétés d’autrui. Qu’il avait perçu 40 francs par an et que ce salaire était suffisant pour le travail qu’il avait fait. »

Il est d’avis encore qu’il ne soit pas établi de nouveau Garde Champêtre suppliant M. le Préfet de vouloir bien intercéder auprès de M. le Conseiller d’Etat, directeur général de l’administration communale pour qu’il veuille bien préserver cette commune d’un pareil fardeau.

Année 1821

Nexon s’oppose à la création de nouvelles foires à Chalus

Le 19 août le Conseil est saisi d’une demande de la commune de Chalus qui veut établir de nouvelles foires[1]. Le conseil décide, dans l’intérêt du commerce, de rejeter cette demande aux motifs :

– que la ville de Chalus a déjà un marché tous les vendredis

– qu’il y a déjà trop de foires qui toment le même jour

– que ce grand nombre de foires porte un préjudice réel à l’agriculture, que beaucoup d’individus n’y vont que par curiosité et qu’ils remplissent les cabarets, font des ivrognes, ont des disputes et souvent se battent au lieu de travailler leur propriété[2].

Le même jour le conseil prête serment de fidélité au Roi.

Année 1822

Le 15 mai nouvelle délibération du conseil qui décide la construction d’une halle. Il vote à cet effet une somme de 1696 francs.

Il décide de faire réparer le presbytère qui tombe en ruine et dont le coût s’élève à la somme de 523 francs.

Le 1er juin le sieur GUILLOT, charpentier maçon, ayant présenté un devis de 1667,55 francs pour la construction de la halle, le conseil le transmet à l’autorité supérieure pour qu’il reçoive une suite favorable.

Année 1823

Le 8 avril, le Maire et Antoine Tarrade, greffier, sont désignés pour faire partie de la commission cantonale qui doit délibérer sur la répartition de l’impôt foncier.

Ce même jour le Maire présente au conseil les plans et devis de la halle qui ont été dressés par GIZARDIN, architecte. Le conseil les approuve et en décide l’adjudication.

Le 18 juin le conseil désigne les sieurs GIZARDIN Aîné, BONNET Mathurin, GUYOT François, de VEYRINAS J.B. et DUVERNEUILH Joseph pour faire le classement des terrains de la commune.

Le même jour le conseil confirme son désir de faire prendre deux fois par semaine par un piéton sa correspondance au bureau de poste de Limoges.

Année 1824

Un nouveau Maire

Le 11 mars le marquis de BONY de LAVERGNE, Maire de St Priest, installe à la Maison commune de Nexon le sieur BARON des ETANGS, nommé maire de Nexon par arrêté de Monsieur le préfet de la Haute Vienne. Il prête serment au ROI et il est fait inventaire du matériel et des archives qui lui sont confiées. Le matériel est le suivant : le sceau de la Mairie, un litre et un demi litre en plomb servant d’étalon pour les liquides, un boisseau et un demi boisseau pour les grains, deux balances avec des poids en cuivre, un mètre en bois, une toise à deux branches, deux fusils, des munitions et une baïonnette.

A cette occasion les sieurs GROPAS et DUPUYTREN sont nommés conseillers municipaux.

Le 12 Juillet le sieur DECOULHAC-MAZERIEUX est désigné comme adjoint, installé dans ses fonctions et prête serment au roi.

 

6 septembre 1824, mort du Roi Louis XVIII à Paris.

[1] Depuis le 13 décembre 1805, jour de l’approbation du calendrier des foires par le ministre de l’intérieur, Châlus dispose, en plus des marchés des vendredis, de sept foires, qui se tiennent le 31 janvier, le 2 mars, le 23 avril (foire de la Saint-Georges), le 16 août, le 30 septembre (foire de la Saint-Michel), le 13 décembre et le Mercredi saint. En 1819, la municipalité, estimant le nombre de foires insuffisant, demande la création de onze foires mensuelles. Cette demande est rejetée par le préfet. En 1821, revenant à des prétentions plus raisonnables, la municipalité demande la création de cinq foires mensuelles, en plus des sept déjà existantes. C’est finalement en 1838 que le calendrier des foires sera modifié et que Châlus sera doté d’une foire par mois en plus des marchés du vendredi.

[2] Chalus est devenu un lieu de rencontre dont la renommée dépasse celle du canton, avec des effets sociaux induits, tels la transformation des cafés et auberges en tripots. Le phénomène devient si important qu’il conduit, en 1845, au recrutement par le conseil municipal d’un commissaire de police pour remédier aux désordres entraînés par « la passion du jeu, qui a valu à Châlus une triste célébrité ».

La clique 1963…

La Clique Municipale est créée en juillet 1963

Président : L.J. PRADEAU, Maire

Vice-Président : Mme VIGNERON

Secrétaire : André CANARD, secrétaire de mairie

Trésorier : Maurice LAGNEAU

Directeur – instructeur : Robespierre CADIN

Sous-directeur – instructeur : Marcel CHAZELAS

Membres : Pierre PENOT, Jean LECOURNET, André DUMONT, Fernand QUANTIN, René LOUIT, Jean CROUZILLAC, Pierre PRADEAU, Edmond MAZABRAUD, Bernard LASPERAS.

Le conseil municipal a acquis un premier matériel, 6 tambours et 10 clairons à la maison Lagueny à Limoges pour la somme de 1235 F. 65.

La première sortie a lieu pour la cérémonie du 11 novembre 1963 à Nexon. La clique exécute les sonneries réglementaires.

Le maire L.J. Pradeau, le conseil municipal et les drapeaux le 11 novembre 1963 

Monsieur Cadin, et les jeunes musiciennes et musiciens de la Clique. 

Le public parmi lequel je reconnais ma petite sœur et mon grand père.

Le 16 février 1964 la Clique se produit pour la première fois hors de Nexon. Elle participe au défilé carnavalesque de la ville de Limoges. M. le Maire de Limoges exprime aux dirigeants ses félicitations et fait parvenir un chèque de 250 francs.

La 3ème sortie a lieu le 30 mars 1964, lundi de Pâques, à l’occasion du Comice. La clique donne une aubade Place de la République et place de l’Eglise.

4ème sortie le 19 avril, pour la frairie du quartier de Chamborêt à Aixe sur Vienne.

Arrivée devant la gare

A la fin de l’année  l’effectif est de 30 exécutants. Certains vont partir pour effectuer leur service militaire. Le bureau lance un appel aux plus de 20 ans

Sorties en 1964 : carnaval de Limoges, Fête d’Aixe sur Vienne, Comice agricole de Nexon, aux fêtes de Ladignac le Long, du 8 mai à Nexon, de la saint Jean, de Janailhac, de saint Hilaire les places, de la Plaine, de la gare de Nexon, du 14 juillet, de la nocturne de saint Hilaire, de Nexon en mai et en septembre, de saint Maurice les brousses, la Meyze, au bal des célibataires, au 11 novembre et au tournoi de Nexon.

La société possède le matériel suivant : 11 tambours, 5 cors, 15 clairons et 1 grosse caisse. Elle a également 40 calots, 40 paires d’épaulettes et 50 lyres en métal.

L’effectif est composé de 12 tambours, 16 clairons, 6 cors, 2 grosses caisses et 2 cymbales soit 38 exécutants. S’y ajoutent 5 élèves apprentis clairons et 2 apprentis tambours.

La société a encaissé 2 820, 31 francs de recette et a dépensé 2 218,30 francs réalisant un excédent de 602,01 francs.

Assemblée générale du 14 mai 1965

Le conseil d’administration est ainsi composé :

Président : René REBIERE, Maire

Vice-Président : Mme Alice VIGNERON

Secrétaire : René PENAUD

Secrétaire adjoint : André CANARD

Trésorier : Claude LAGNEAU

Membre de droit : MM. Robespierre CADIN et Fernand QUANTIN

Membres: Maurice LAGNEAU, Pierre PENOT, Jean LECOURNET, André DUMONT, Pierre PRADEAU, Henri VIGNERON, Henri PRADEAU, René LASPERAS, Mme Marthe LONGEQUEUE, Louis DELIAT.

La clique a participé au Festival de Musique Populaire de Bellac le 30 mai. Sa prestation lui a valu d’être retenue pour participer au Festival International de musique à Uzerche le 11 juillet 1965.

Lors du CA du 27 octobre 1965 il est décidé d’acheter des trompettes.

Lundi de Pâques 1966 sortie touristique pour l’ensemble des membres à Rocamadour, Padirac, Collonges la Rouge.

Lors de l’AG du 14 avril 1969 on constate que l’effectif est inférieur à 20. Il est décidé de ne pas effectuer de sorties à l’extérieur.

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : VIII – Le premier Empire ( 2 décembre 1804 – 22 juin 1815)

Il faut du temps pour que les idées de la Révolution française se mettent en place : lesquelles garder, lesquelles rejeter, que créer de nouveau ?  Période féconde, qui vit éclore certaines institutions ou structures qui font encore partie de notre quotidien : le code civil, le cadastre, les lycées, les préfets, le culte de la science … C’est un peu la naissance de la France contemporaine qui s’est jouée de 1799 à 1815.

L’administration héritée de la révolution se met progressivement en place. Le préfet Louis Texier-Olivier va rester en poste à Limoges de 1802 à la fin de l’Empire, durée de service à un poste comme celui-ci jamais égalée.

Le 18 mai 1804, le consul à vie Napoléon Bonaparte reçut la délégation du Sénat lui présentant le sénatus-consulte promulgué le 4 mai, qui le proclame empereur des Français sous le nom de Napoléon Ier.

Le 2 décembre 1804 Bonaparte est sacré Empereur et prend le nom de Napoléon 1er.

Le Sacre de Napoléon, tableau peint entre 1806 et 1807 par Jacques-Louis David

Aucun événement majeur n’est signalé à Nexon dans les premières années de l’Empire.

 

Le 5 septembre 1806 s’est présenté à la Mairie, Jean MAZELLE du village de la Grande Garde de La Roche L’Abeille. Il a déclaré qu’ayant été nommé Maire par Mr le Préfet de la Haute-Vienne, il venait prêter serment avant d’entrer en fonctions. Il a prêté serment en ces termes : « Je jure obéissance aux Constitutions de l’Empire et fidélité à l’Empereur, »

En l’an 13 il a été fait pour 140 F de réparations à la maison curiale et au cimetière.

La France est dans une paix relative jusqu’en 1805 ou Napoléon crée la Grande Armée pour faire face à la coalition constituée par l’Empire russe, l’Archiduché d’Autriche et la Suède. Elle se met en marche le 28 août 1805 avec des Limousin dans ses rangs. D’abord Martial BARDET[1] à la tête du 27ème régiment d’infanterie de ligne. JOURDAN[2], un autre enfant de la Haute Vienne est appelé au commandement en chef de l’armée d’Italie en 1803. Le 19 mai 1804, il est fait maréchal d’Empire. Jean-Baptiste DALESME né le 20 juin 1763 à Limoges, mort le 13 avril 1832, compagnon d’armes de Jourdan pendant plus de 45 ans il est général et le 23 juin 1810, il reçoit de l’empereur le titre de baron de l’Empire. Le 4 mai 1814, il remet solennellement l’île d’Elbe à l’empereur et regagne la France avec ses troupes. Le 23 mars 1815, Napoléon lui demande de prendre les fonctions de gouverneur de l’ile. Le général DALESME accepte[3].

Année 1807

Le 25 juillet 1807 le Conseil met sous séquestre les biens de Léonard BEAUDOU, Pierre BONNET dit Limouzi, Pierre GUYOT, Léonard JOUHAUD conscrits réfractaires.

Séance du 20 Octobre 1807.

En séance extraordinaire, le Conseil fut saisi de plusieurs plaintes de particuliers pour le déplacement du cimetière et délibéra sur les questions suivantes :

1°Acceptation de la proposition faite par Gabriel THOMAS, adjoint de fournir un local en ce quoi on lui laisse une petite portion de cimetière à côté de son jardin,

2°Laissera-t-on pour une place de foirail l’emplacement de l’ancien cimetière déduction faite de l’échange THOMAS,

3°Quel est l’emplacement le moins coûteux et en même temps le plus commode pour un nouveau cimetière afin d’atteindre le but proposé.

4°Le terrain proposé par TARRADE remplit il le vœu de la 3éme question.

5°Quels sont les moyens à prendre pour trouver les fonds nécessaires aux fins de la clôture du nouveau cimetière, Les premières, secondes et quatrièmes questions ont été adoptées à l’unanimité, Quant à la proposition TARRADE, après une longue discussion, l’échange est accepté avec une délimitation très précise. Quant à la 5éme question (financement) le Conseil décide de vendre les noyers se trouvant dans le cimetière actuel, et dans le jardin de la cure, et pour le surplus imposer tous les contribuables au marc le franc. Le surplus de l’ancien cimetière serait transformé en foirail. (Une partie du champ de Foire actuel).

Le 15 décembre 1807, le Conseil délibère à nouveau sur le changement du cimetière et fait connaître à Monsieur le Préfet : 1° que l’ancien cimetière se trouvant placé presque au milieu du bourg entouré d’ailleurs des maisons d’habitation pourrait dans les chaleurs excessives corrompre l’air et occasionner une épidémie ? 2° qu’il est incommode pour les habitants du bourg en ce que l’ espace qu’il renferme gène  considérablement leur sortie ce qui fait qu’on a vu de temps en temps quelques cadavres exhumés par des cochons, quelques précautions qu’on ait pu prendre; 3° que les particuliers les plus prés ayant senti pendant l’été quelques odeurs infectes, on a entendu de temps en temps des plaintes; 4° que sa position est nettement contraire à la loi; 5°  que le nouveau local choisi par la commune doit ne présenter aucun des inconvénients, ne peut en aucune façon nuire à la salubrité de l’air, étant placé à 112 mètres de la maison la plus prés ; 6° qu’à la vérité ce nouveau local présenterai une distance un peu plus longue pour certains villages, mais que cet inconvénient, si cela en est un, ne saurait être mis en parallèle avec les dangers qui pourraient résulter de l’insalubrité de l’air si le changement réclamé par le Conseil n’avait pas lieu.

Année 1809

Le 16 septembre l’Assemblée du canton de Nexon est convoquée par décret Impérial du 30 juin 1809 à Janailhac. Elle a jusqu’au 30 septembre pour nommer 4 membres au collège électoral de département, 4 membres au collège électoral d’arrondissement, 2 candidats aux fonctions de juge de paix, et 4 candidats pour les fonctions de suppléants juge de paix. Cette assemblée se réuni à Janailhac car le président en est Mathieu Joseph d’ARBONNEAU.

Né le à Limoges le 1er octobre 1750 Mathieu Joseph d’ARBONNEAU s’engage comme garde du corps du roi à la compagnie de Noailles le 14 avril 1771, il obtint le rang de capitaine de cavalerie le 14 avril 1786 et fut réformé avec le corps en 1791.  Il passa capitaine dans la garde nationale de Limoges en 1791, et il en devint le major le 12 août 1791. Le 1er octobre 1791, il fut nommé lieutenant-colonel, commandant en chef le 1er bataillon de volontaires de la Haute-Vienne, tout d’abord à l’armée du Centre, puis à l’armée des Ardennes en 1792 et 1793. Nommé général de brigade il servit à l’armée des Pyrénées orientales et participe à la guerre d’Espagne sous les ordres du général DAGOBERT de FONTENILLE jusqu’à ce qu’il soit dénoncé par l’administration du département de l’Ariège, et suspendu de ses fonctions le 25 octobre 1793. Il quitta son commandement le 13 novembre.

Il se retire dans sa propriété d’Abjat, sur la commune de Janailhac. Il en sera le premier maire et il présidera l’assemblée du canton de Nexon. Elu candidat au Corps législatif pour l’arrondissement de Saint Yrieix en 1809, il ne fut pas choisi par le Sénat[4]. Il est mort le 21 juin 1813 à l’âge de 63 ans.

 

Le 30 août le préfet adresse une lettre à monsieur ARBONNEAU, président de l’assemblée du canton de Nexon, lui indiquant la liste des documents qui lui seront envoyés pour qu’il organise cette assemblée.

Année 1810

Le 1er septembre 1810 ordre est donné par Monsieur le Baron de l’Empire, Préfet de la Haute-Vienne, à Monsieur GUYOT, Maire, de vérifier la caisse du sieur DONNET percepteur. Le Maire procéda à cette vérification le jour même et DONNET lui déclara qu’il n’avait rien car il avait son versement à la Caisse du Receveur de St-YRIEIX le 30 août. Néanmoins il ouvrit la caisse et il fut trouvé 4 pièces de 10 centimes en cuivre et 5 pièces de 5 centimes en cuivre.

Le 20 décembre remise est faite au Percepteur DONNET des rôles des contributions après que ceux ci aient été lus à la sortie de la grand messe.

Le 30 décembre le Maire fait prêter serment à l’Empereur et installe les sieurs François Alexis GAY de NEXON, Annet TARRADE, Jean Baptiste SAZERAT et Jean Baptiste BONNET, nommés conseillers municipaux par arrêté de Mr le Préfet de la Haute-Vienne, en remplacement des sieurs CHAMINAUD, TARRADE, LAFONT et DAVID décédés.

Année 1811

Le 12 Mai 1811 le conseil approuve les comptes de l’exercice 1810 s’élevant en recettes et dépenses à la somme de 750 francs.

Année 1812

Le 14 avril 1812 le sieur DELIGNAT LAVAUD, Maire de St-Hilaire- Lastours, commis par Monsieur le Préfet, procède à l’enquête commodo et incommodo relative au changement du cimetière,

Les sieurs Pierre DUMAS Juge de Paix, Charles René BERTHELOT, Receveur de l’enregistrement à Nexon, Jean GIZARDIN maréchal ferrant, Pierre LELONG aubergiste, Pierre PATAUD colon, Pierre DECOULHAC Mazérieux  vicaire, François PERRIER dit POULOU propriétaire, Jean LELONG dit La RAISON cordonnier, François TARRADE LAVERGNE chirurgien, Antoine TARRADE greffier, Pierre DUPUYTREN huissier, Antoine DESBORDES huissier, Jean Baptiste SIRIEIX propriétaire, se sont tous prononcés en faveur du changement du cimetière.

Le 13 mai 1812 le conseil arrête le budget de 1813 à 681 francs 87 et décide les frais accessoires du culte, le traitement du secrétaire et les frais de bureau de toutes sortes pour affecter ces sommes au logement d’un instituteur public qui est nécessaire à la nombreuse jeunesse de Nexon.

Que c’est fréquemment que des dégâts sont commis aux champs, récoltes bois, soit par vol, arrachage etc. et qu’il est nécessaire de nommer un garde champêtre. Qu’après avoir les plus exacts renseignements sur tous les militaires retirés, celui qui rempli le mieux les conditions est le sieur Pierre TARRADE et lui vote un traitement de 300 francs qui sera payé par une répartition au marc le franc sur tous les contribuables de la commune, Pierre TARRADE fut donc le premier Garde Champêtre de la commune.

Création d’un marché et d’une halle

Le 26 mai 1812 le Conseil décide la création à Nexon d’un marché qui se tiendra tous les mardis de chaque semaine et à cet effet il sera ouvert pour faciliter le mesurage des grains une porte à l’ancien grenier du presbytère du coté du chemin public, et celle qui donne issue dans la cour du même bâtiment sera provisoirement murée. Il décide en outre qu’une halle sera construite sur la place publique pour le mesurage des grains et le placement des autres marchandises qui s’y rendront et pour régler le coût de cette construction vote une somme de 2000 francs à répartir sur tous les contribuables de la Commune.

Le 27 mai le Maire désigne le sieur Antoine GUYOT du village du Brouillet, expert de la commune pour procéder à la délimitation de nouveau cimetière, à l’estimation du terrain et au coût du mur de clôture. Il nomme les sieurs François LIMOUSIN et François TARRADE officier de santé pour voir si la parcelle acquise peut bien servir de cimetière et s’il se trouve bien à la distance requise et ne cause aucun inconvénient aux voisins.

Année 1813

Enfin, le 10 janvier 1813, le Conseil Municipal valide toutes les opérations relatives au nouveau cimetière et décide son aménagement.

Les meuniers fripons

Le 8 mars 1813 le Maire procède à la visite des neuf moulins à farine de la commune. Il constate qu’ils sont à point rond et conformément aux dispositions de l’arrêté du 18 décembre 1812 et 9 janvier 1813 et que chacun des meuniers possédaient les mesures et poids nécessaires. Cette visite est la conséquence de la friponnerie de certains meuniers. C’est tellement courant qu’un dicton la reprend : « Tous les meuniers sont des fripons
Tous les frinots (garçons meuniers en patois normand) sont des larrons ! ». La triche consistait à construire un coffre carré autours de la meule ronde et ainsi de la farine s’accumulait dans les coins et le meunier la gardait pour lui. Avec un cercle autours de la meule toute la farine s’écoulait dans le sac.

Ceci est parfaitement décrit dans le livre de Louis LIGER « La nouvelle maison rustique, ou Economie générale de tous les biens de campagne » publié pour la première fois en 1721 et qui a connu de multiples éditions, la 13e édition l’étant en 1804. On y lit « 1°) Les meuniers fripons font le cercle d’ais (mot ancien qui désigne une planche de bois) carré afin qu’il reste de la farine dans les coins. Ils tiennent ce cercle peu serré, ils font des poches ou recoins et des ouvertures aux ais afin qu’une partie de la farine reste ou tombe ailleurs que dans la huche. On les oblige à avoir leur ais de meule à point rond, biens clos et serrés, ainsi que leur coulisse de chute. 2°) Ils font d’autres infidélités en rebattant et creusant leur meule pour avoir des poches, en mouillant leur ais pour retenir la farine, ou la rendre plus pesante pour ceux qui la prennent au poids ; ou bien en y mêlant de l’orge, des pois, des fèves, du son, des recoupes et autres mixtions parmi le bon blé, ou bien encore en serrant les meules, pour moudre plus fin à ceux dont ils prennent le blé, dans le dessein de reprendre leur farine à la mesure, au lieu du poids. 3°) Ils doivent moudre diligemment et chacun suivant son tour d’arrivée, et sans pouvoir garder le grain même qu’ils ont été chercher plus de vingt quatre, ou plus de trente six heures. 4°) Ils doivent avoir des mesures depuis la plus petite jusqu’à la plus grande, bien jaugées, marquées et solides, et des poids et balances bien étalonnés… »

 

Le 13 mai 1813 le Maire prend un arrêté contre les sieurs Martial LIMOUSIN et Annet LELONG qui journellement se lancent des injures et en viennent à des voies de faits et encombrent de matériaux une partie de la voie publique qu’ils revendiquent. Par cet arrêté il met en demeure les susdits de nettoyer et enlever à leurs frais tous matériaux, pierres, troncs d’arbre, bois, branches, fumier etc. qu’ils déposent ou ont déposé sur une partie de la voie publique, et leur fait défense d’en déposer à l’avenir, sous peines de poursuites devant les tribunaux de police.

Le 15 mai, Monsieur le Préfet ayant rejeté la délibération concernant la construction d’une halle, le conseil décide d’affecter l’ancien grenier du presbytère à cet effet, ce dernier pouvant contenir au moins 200 hectolitres de grains.

Année 1814

Au fur et à mesure des guerres napoléoniennes, les coalisés reprennent l’avantage. Au début de l’année 1814 la Campagne de France va voir les armées de Napoléon reculer et, malgré quelques manœuvres de retardement, il ne peut empêcher les alliés de prendre Paris le 31 mars.

La Première Restauration

Réunis au Congrès de Vienne les coalisés hésitent sur le successeur à choisir à Napoléon. Malgré son impopularité ils finissent par choisir Louis XVIII, frère de Louis XVI. Le 5 avril il monte sur le trône, débarque à Calais le 24 avril et entre dans Paris le 5 mai.

Le Conseil soutien Louis XVIII. Le 18 avril 1814 le Conseil se félicite des heureux événements qui sont arrivés à Paris depuis le 28 mars dernier . Les membres ont donné une adhésion pleine et entière aux actes du Sénat, du Corps législatif et du gouvernement provisoire en répétant plusieurs fois : VIVE LA PAIX, VIVE LOUIS XVIII.

Le 9 juillet 1814 le Conseil délibère sur la nourriture et la subsistance des troupes espagnoles stationnées à Nexon et dans la commune. Malgré l’amnistie accordée à ces troupes par le roi d’Espagne, il autorise le Maire, assisté du Percepteur, de dresser une liste des plus riches propriétaires et de placer chez chacun d’eux un de ces militaires, de leur assurer les fournitures ordinaires et usinées en pareil cas et de les garder jusqu’à leur départ. Chaque militaire sera tenu de mener une vie régulière et de se conformer aux usages locaux, de ne commettre ni vol ni malversation. Ils devront se coucher à 8 heures du soir et se rendre utiles à leur hôte et de répondre à la revue qui aura lieu chaque dimanche à 10 heures sur la Place publique,

Le Maire signalera au Ministre de la Guerre la malheureuse position de la commune et réclamera le départ de ces troupes ou obtiendra des vivres.

Le 8 novembre le conseil dresse le devis estimatif et descriptif de la clôture du nouveau cimetière qui coûtera 1 222 francs. (Les piles et le portail central de l’actuel cimetière proviennent de l’ancien, la dépose et pose en a coûté 24 francs). La vente des noyers de l’ancien cimetière n’ayant produit qu’une somme de 480 francs le conseil demande au Roi de prendre en charge la différence, la commune étant déjà trop imposée.

Année 1815

Les Cents Jours : 20 mars 1815 – 22 juin 1815

Le 20 mars 1815, Napoléon entre dans Paris par la barrière d’Italie pendant que Louis XVIII s’enfuit par la barrière de Clichy et s’exile à Gand pendant les Cents-Jours.

Le 29 avril 1815, le maire et les conseillers municipaux prêtent serment d’obéissance aux constitutions de l’empire et fidélité à l’Empereur. Drôle d’époque ou a quelques mois de distance le conseil se renie !

Le 26 mai, devant le Maire GUYOT, se sont présentés les sieurs Mathurin MANDARY de Janailhac et Pierre BARRIERE de Betour, élus Maires et adjoint de la commune de Janailhac en remplacement d’Antoine GLANDUS et J.B. BARNAGAUD qui n’étaient que provisoires, pour prêter serment d’obéissance et de Fidélité.

Le 14 juin le Conseil décide l’ouverture d’un registre à la Mairie pour recevoir les dons volontaires que tout citoyen voudrait faire en faveur de l’Etat pour subvenir aux besoins actuels d’équipement des gardes Nationaux mobilisés.

Le 18 juin le Maire reçoit le serment de fidélité à l’Empereur du sieur Vincent Barthélémy SAUVAGE, arpenteur géomètre à Limoges qui procède à l’arpentement de la commune de Nexon.

Le 18 juin 1815 c’est la défaite de Waterloo.

La bataille de Waterloo par Clément-Auguste Andrieux -1852

Le 22 juin Napoléon est contraint d’abdiquer et est exilé à Saint Hélène.

Le 22 juin 1815, seconde abdication de Napoléon.

[1] Martial BARDET, né le 22 mai 1764 à Peyrilhac et mort le 3 mai 1837 au même endroit. Général de division, il est fait baron de Maison-Rouge le 17 mars 1808.

[2] Jean-Baptiste, comte JOURDAN né le 29 avril 1762 à Limoges, mort le 23 novembre 1833 à Paris. Il a commencé sa carrière militaire sous l’Ancien régime, participa avec La Fayette à la guerre d’indépendance des Etats-Unis et devint l’un des plus brillants généraux de la Révolution et de l’Empire, vainqueur notamment de la bataille de Fleurus (26 juin 1794).

[3] Le 20 août 1830, Louis Philippe le rappelle à l’Hôtel des Invalides, à Paris ou il est chargé de seconder le gouverneur, son vieil ami le Maréchal Jourdan.

[4] Les membres du Corps législatif ne sont pas élus au suffrage universel direct. Ils sont désignés par le Sénat, au terme d’un processus complexe, sur des « listes nationales de notabilités », établies à la suite d’une série de votes « en cascade » : les citoyens élisent d’abord des « notabilités communales », qui à leur tour vont désigner des « notabilités départementales », et ces dernières choisissent enfin les « notabilités nationales ».

Les bals à Nexon : histoire des bals, les salles, les orchestres

I- L’histoire des bals et des danses

Des danses de ballet aux danses de salon

Notre enfance a été bercée de ces rondes héritières des rondes, rondeaux, caroles, farandoles… qui étaient chantées et dansées au moyen âge au son du fifre et du tambourin. La ronde s’est ouverte et a donné naissance à une chaîne et en même temps elle est devenue plus petite avec de nombreuses figures. Une rupture s’opère entre les danses populaires et les danses aristocratiques.

Les rois de France, et en particulier Louis XIV, aimaient les divertissements parmi lesquels les bals occupaient une place importante. Ils étaient somptueux, ce qui n’était du gout de tous car leur coût était élevé.

Que dansait-on alors ? La danse préférée de Louis XIV était le menuet. Elle faisait partie des suites, s’intercalant entre une sarabande et une gigue. Après son introduction dans les opéras de Lully sa vogue s’amplifia rapidement. Durant tout le XVIIIe siècle, les maîtres de danse ont cherché à en conserver les règles strictes et à maintenir son caractère de danse noble. Le formalisme, la rigueur des figures fait que ces danses deviennent un spectacle pour la majorité des membres présents.

« La harpe tremble encore et la flûte soupire

Car la valse bondit dans son sphérique empire,

Des couples passagers éblouissent les yeux,

Volent entrelacés en cercle gracieux ».

Le Bal    Alfred de Vigny (1797-1863)

En réaction à cet ordonnancement très strict va naître la contredanse. Elle privilégie le mouvement et préfigure la danse de couple fermée qui apparaîtra autour des années 1840 avec la valse. Elle se développe en Autriche et dans les Principautés allemandes en opposition aux danses de cour et en se dansant en couple, face à face et non côte à côte, en tournant. Cette proximité des corps fait juger licencieuse cette danse. Dans certains milieux très religieux, elle n’est acceptée, comme le boston, valse anglaise lente, que si la main de l’homme qui tient la taille de la femme est gantée. En s’imposant progressivement la valse ouvre la voie à la polka, la mazurka et plus tard le tango et la java. Ces danses deviennent les danses des salons urbains mais les campagnes vont à leur tour les adopter sans y apporter de grands changements.

Dans les Provinces, chacune a ses danses mais peu à peu elles vont sortir de leurs frontières et se répandre sur tout le territoire. Ainsi la gavotte et le passepied, rondes populaires bretonnes, la farandole et le rigaudon, danses traditionnelles de Provence et du Dauphiné. Ces dernières vont même traverser l’Atlantique et devenir des danses traditionnelles du Québec. Sans oublier la bourrée dont l’origine est indéterminée et ne se trouve pas dans la seule Auvergne et surtout pas en Limousin. Bénédicte GRAILLES et Patrice MARCILLOUX en font une danse folklorique née en 1895 à Paris*.

*Voir leur article « Fausses bourrées et vrais musiciens : si la bourrée limousine était née à Paris le 14 décembre 1895 ? » publié dans « Le Limousin, pays et identités : Enquêtes d’histoire (de l’Antiquité au XXIe siècle) » Pulim, octobre 2006.

Les bals publics et le bal musette.

Les bals publics se développent, d’abord pour fêter le 14 juillet, ou le 15 août lorsque le 14 juillet n’est plus reconnu comme le jour de la fête nationale. Ils vont progressivement prendre de l’ampleur tout au long du 19ème siècle. On en trouve une illustration dans les peintures de Renoir, en particulier son « Bal du moulin de la Galette » peint en 1876.

A partir des années 1900 on assiste à un renouveau de la danse et des bals qui se multiplieront dans les salles de café ou de restaurant, puis sur les parquets couverts, les dancings ou les « bastringues ».

C’est la naissance du bal musette, ce nom venant de la musette de la cornemuse (chabrette ou cabrette qui était utilisée par les musiciens. A Paris ces bals étaient majoritairement tenus par des Auvergnats, très nombreux dans la capitale. Ils avaient amené avec eux leurs musiques et leurs danses. Y avait-il la bourrée ? Sans doute pas si l’on en croit Bénédicte GRAILLES et Patrice MARCILLOUX dont j’ai parlé précédemment. Ils jouent des valses, des marches, des polkas…

Mais à côté des Auvergnats une autre communauté se regroupe dans les faubourgs parisiens : les italiens. Et eux, ils n’ont pas de chabrette mais un accordéon. La rivalité va être forte entre les partisans des bals auvergnats et ceux des bals italiens. Mais une autre concurrence arrive avec les musiques américaines, en particulier le jazz. Dès la fin de la Première Guerre mondiale le jazz, le swing, le fox-trot les danses américaines envahissent les salons mondains et les bals musette. Venu aussi d’Amérique, mais d’Amérique du sud le tango est introduit dans les salons parisiens juste avant la guerre et petit à petit il franchit les limites de Paris pour être introduit dans les bals de faubourgs. Les marches deviennent de plus en plus hispanisantes et se dansent en paso doble. La mazurka s’accélère et se danse de manière plus simple en java. De Cuba arrive la rumba et le mambo.

Mais la valse restait indétrônable.  Les séries classiques comportaient deux valses, un tango, une polka, une java, un fox-trot, une rumba, etc.…et le cycle recommençait.

L’arrivée du Jazz

Avec l’arrivée des Américains sur le front en 1918, la France profonde va peu à peu faire connaissance avec cette musique. Le jazz déconcerte et enthousiasme tout à la fois. Assistant (en 1919) à un concert au Casino de Paris, l’artiste-écrivain Jean COCTEAU dans « Le Coq et l’Arlequin » publié en 1918, décrit un « ouragan de rythmes et de tambour » dans une salle applaudissant debout, « déracinée de sa mollesse par cet extraordinaire numéro qui est à la folie d’Offenbach ce que le tank peut être à une calèche de 70 ».

Dans les années 1930 on peut danser avec l’orchestre Marcel’s jazz de Marcel LALUE, ou celui de Christian BEAUBRUN qui propose diverses animations jazz : bals (notamment à la préfecture), mariages ou arbres de Noël. Progressivement, les jeunes s’intéressent à ce genre de musique, également diffusée à la radio. Ray VENTURA se produit plusieurs fois à Limoges, devant 2000 personnes en 1938 ; Josephine BAKER vient en 1934 et en 1938.

Jean-Marie MASSE, né en 1921, découvre le jazz à 18 ans. Il achète des disques chez LAGUENY boulevard Carnot et entre en relation avec Hugues PANASSIE, grand gourou du Hot Club de France. Le conflit mondial marque d’abord un coup d’arrêt mais, dès 1941, c’est la reprise des concerts dans les brasseries, les cafés, les restaurants, sous réserve d’autorisation préfectorale. En 1943, le jazz est officiellement interdit, mais on continue à en jouer en francisant les titres.

Des Manouches installés dans des caravanes et des roulottes au Champ Dorat ou dans l’actuelle avenue Jean Gagnant jouent du jazz. Des jeunes limougeauds viennent les écouter. A la Libération, l’orchestre de Bob DIXON anime un bal à Limoges avec ses treize musiciens. En mai 45, Hugues PANASSIE donne à son tour une conférence au Théâtre Berlioz. Le jazz retrouve droit de cité, au Café Riche, au Central, au Faisan…Des musiciens vont se faire un nom comme Georges SUCHOT à la guitare qui ouvrira un commerce d’instruments. Plusieurs orchestres jouent du Jazz, Alex COSAI et son quintette, Camille LAROTTE, qui joue au Lion d’Or, l’orchestre CARENZI…

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les bals sont interdits par le régime de Vichy. Naturellement, ils connaissent un regain de popularité à la Libération. On laisse éclater sa joie et sa rage de vivre et on danse partout. Les bals musette sont à leur apogée. Ils incarnent la France et la musique populaire.

Les accordéonistes célèbres deviennent des stars :  André VERCHUREN, AIMABLE, Yvette HORNER, Louis CORCHIA, Maurice LARCANGE, Bruno LORENZONI pour les plus connus.

En 1954, le Cha-cha-cha, un dérivé du mambo est introduit dans le répertoire des bals musette. Les marches, polkas, scottishs…tombent en désuétude pour laisser la place au rock ‘n roll qui devient à la mode.

Le bal du samedi soir n’est plus celui où la jeune fille venait accompagnée de sa mère ou de sa tante. Les jeunes viennent seuls et ils veulent s’amuser. Ils veulent écouter les mêmes morceaux que ceux qu’ils écoutent sur leur électrophone ou qu’ils entendent à la radio. Depuis 1951, année ou Pathé-Marconi fabriqua le premier disque microsillon 45 tours les ventes ont explosées. Eddie BARCLAY qui avait le premier importé des électrophones des États-Unis, créé sa propre firme d’édition musicale et devient le « roi de la nuit ».

Au bal ils veulent retrouver les sons qu’ils écoutent à la radio ou à partir de leur électrophone. Les orchestres vont s’équiper de sonorisation de plus en plus puissante, augmentant de ce fait les coûts d’organisation des bals. Plus le matériel devient volumineux plus il leur faut des véhicules capables de le transporter. Fini le temps ou le « violoneux » arrivait sur son vélo, son violon en bandoulière.

A partir de la fin des années 1960, le genre musette régresse à la fois à cause de l’emprise croissante des musiques anglo-saxonnes, de l’arrivée des amplis et des synthétiseurs qui relèguent les musiciens du musette au rang de « ringard ». Les boites de nuit supplantent peu à peu les bals qui disparaissent au début des années 1980 pour revenir sous forme de thés dansants dans les années 2000.

Pour aller plus loin :

Yves GUILCHER, La danse traditionnelle en France : d’une ancienne civilisation paysanne à un loisir revivaliste, FAMDT Editions, nouvelle édition 2001

II- Les bals et les danses à Nexon

Comme cela se passait en Limousin et en Périgord, les veillées, les batteuses, les mariages devaient être égayés par des chants et des danses. Mais nous n’avons pas de traces pour Nexon de ces événements.

Dès la fin du XIX siècle, et beaucoup plus tôt en Périgord, les organisateurs des comices agricoles eurent l’idée d’ajouter une fête au comice. Dans cette fête, parmi les jeux et les feux d’artifice il y avait un bal.

Il devait y avoir à Nexon des joueurs de chabrette, d’autant plus que Saint Yrieix était considérée comme un point central de ce qu’on peut appeler une école de chabretaires. Éric MONTBEL, co-organisateur en 1999 de l’exposition « Souffler c’est jouer : chabretaires et cornemuses à miroirs en Limousin », présentée au Musée National des ATP de Paris et à St Yrieix la Perche, recense dans le catalogue de l’exposition, une trentaine de chabretaires dans le pays de Saint Yrieix avant 1914, mais aucun de Nexon. Il n’y a pas non plus de concours organisé à Nexon à la fin du XIX, au moment où les « concours de ménétriers » se développent en Haute-Vienne et en Corrèze. Les premiers concours sont organisés en 1892 à Saint-Junien puis à Limoges, Saint-Yrieix, Chalus… et à Nexon le 13 septembre 1900, jour de la Fête patronale avec le concours « Musettes, vielles et accordéons ». On en retrouve un autre le 21 septembre 1908, toujours à l’occasion de la fête patronale avec le titre « Musettes, accordéons, danse, barbichets », puis le 16 mai 1909 « Musettes, accordéons, danse » et enfin le 23 septembre 1912, de nouveau pour la fête, « Musettes, accordéons, danse ». On a donc quitté le bal pour entrer dans le folklore et la représentation.

Revenons aux bals. Il y avait dans toutes les communes un bal du 14 juillet. Il est devenu quasi automatique à partir de 1879, année de la commémoration du centenaire de la prise de la Bastille. Mais il y a surtout des bals privés organisés par les cafés qui possèdent de grandes salles.

A Nexon la plus grande salle est celle du Café de la Promenade avec son balcon. On y danse le quadrille, la valse, la polka, la scottish… au son d’une musique jouée par un orchestre composé de quatre musiciens, toujours un pianiste, deux violons et un saxophone. Le Café possédait également un piano harmoniphone*. Cette belle salle accueillait d’autres spectacles que les bals et concerts. Ainsi le 18 juillet 1920, Le Populaire du Centre annonce pour le même soir : « Soirée récréative. — Dimanche 18 juillet, café de la Promenade, l’excellent professeur Léonce DHORMOY, donnera une intéressante séance de prestidigitation. Nous pouvons assurer que cette soirée sera des plus intéressantes étant donné l’habileté et l’art consommé de Léonce Dhormoy. Les intermèdes seront remplis par Gaston DUBLUS, un comique qui sait faire rire les plus moroses. Prix d’entrée : premières, 2 fr. secondes, 1 fr. — La locution est ouverte. »

*L’histoire de l’harmoniphone commence le 14 août 1891 lorsque Pierre-Louis-Alphonse Rodolphe, 15 rue de Chaligny à Paris, dépose une demande de brevet d’invention de quinze ans pour « un nouveau système de casier harmonique applicable à l’instrument à anches libres dit harmoniphone ». Ce brevet est délivré le 30 septembre 1891. Ce système a pour but d’atténuer au maximum les harmoniques des jeux les rendant ainsi beaucoup plus ronds mais aussi plus sourds.

Après la fin de la guerre, dans les années 1920, l’accordéon va s’imposer au détriment du violon. On danse également dans les cafés les jours de foire. Ceci perdurera jusqu’à la disparition des foires, ce qui entraînera une baisse d’activité importante pour les cafés et restaurants.

Le Populaire du Centre du 27 novembre 1919, annonce que « Le banquet des anciens combattants de la commune de Nexon aura lieu le 7 décembre, à midi, à l’hôtel Bourdeix, et le bal aura lieu le même Jour, à huit heures du soir, au café de la Promenade. »

En 1921, le bal des conscrits a lieu au « café de la Promenade ». On constate qu’il n’y a pas de nom d’orchestre, celui-ci commence à être donné dans les années 1930 et la pratique deviendra systématique au milieu des années 1950. On notera également que le bal a lieu un dimanche, le 27 mars 1921, à 7 heures du soir.

La presse mentionne une bagarre dans un bal à Nexon, salle Buisson, en 1924. Aucun des inculpés à la suite de la bagarre sont originaires  de Nexon. Voici le compte rendu de l’audience du Tribunal correctionnel de saint Yrieix du jeudi 23 avril 1925 : « Le 16 décembre 1924, une rixe éclata au bal tenu par M. BUISSON, aux Landes, commune de Nexon. Cinq jeunes gens sont inculpés, ce sont les nommés Barget Léonard-Louis, 24 ans, né à Saint-Paul-d’Eyjeaux ; Robert François, 36 ans, né à Saint-Hilaire-les-Places ; Robert Paul-Jean, 20 ans, né à Saint-Hilaire-les-Places ; Faucher François, 28 ans, né à Pierre Buffière, et Chausse Joseph. 18 ans, né à Coussac-Bonneval. Le tribunal condamne les prévenus, savoir : Barget Léonard, 25 francs d’amende et sursis ; Robert François, 24 heures de prison et sursis et 100 francs d’amende ; Robert Jean, 50 francs d’amende et sursis ; Faucher François, 15 francs d’amende et sursis; Chausse Joseph, 16 francs d’amende et sursis ». (Le Populaire du Centre, 26 avril 1925)

Je n’ai pas trouvé de traces de violoneux nexonnais. Ils sont nombreux à avoir laissé un souvenir en Corrèze et les musicologues ont pu enregistrer certains de leurs morceaux. Un travail remarquable a été fait par Françoise ETAY, professeur au Conservatoire de Limoges et présidente de l’Association des enseignants de musique et danse traditionnelles dans son mémoire de maîtrise en 1983, « Le Violon Traditionnel en Limousin ». Elle cite 98 violoneux en Corrèze, 14 en Haute Vienne et 9 en Creuse. Aucun n’est proche de Nexon. Ils habitent à Saint Léonard, Ambazac, Le Palais … Aujourd’hui ces communes nous semblent proches mais jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale les musiciens se déplaçaient presque tous en vélo, le violon en bandoulière. Il est peu probable qu’ils soient venus à Nexon. Le seul qui a peut y jouer pourrait être Henri GAYOT, un violoneux de St-Léger-la-Montagne qui aurait vécu dans la région de Bussière-Galant.

Au début des années 1950 il y a 8 salles de bal à Nexon :

  • 3 salles sont dans le bourg. On trouve, Chez DUMONT, avenue de la gare ; la salle CHARREIX, place du marché et la salle PAUL FAURE, rue P et M Curie.
  • 2 salles à la gare, l’une à l’hôtel BEYRAND et l’autre au NOUVEL HOTEL.
  • 2 salles aux Landes, chez BUISSON et chez MALARDEAU.
  • 1 salle au Plantadis, chez DUVERNEIX.

Avant les années 1950 il est rare que pour les bals on donne le nom de l’orchestre. On indique « bal avec un grand orchestre ».  Lorsque le nom de l’orchestre est cité c’est qu’il s’agit d’un orchestre avec un nom qui tranche avec celui des accordéonistes locaux. Ainsi les années 1930 vont voir fleurir les orchestres de jazz. Cette musique est arrivée en France avec les soldats américains et elle a plus aux jeunes.

On trouve l’annonce d’un bal le dimanche 4 octobre 1936, chez DUPUYDENUS à la gare, avec l’orchestre Marcel «R» Jazz.

Les années 1950 vont voir le développement des « parquets » démontables, véritables salles itinérantes louées par les organisateurs. Ces salles étaient recouvertes de bâches ou de tôles, ce qui en faisait des fournaises l’été et des glacières l’hiver. Des bancs entouraient la piste de danse. A Nexon le parquet « Le Moulin Rouge » de M. BEYLIER était systématiquement utilisés pour les fêtes patronales, à Pâque et en septembre, même après la construction de la salle des fêtes. Ces parquets ont profité du fait que de nombreuses salles n’étaient pas conformes aux nouvelles normes de sécurité.

On peut s’étonner que la salle des fêtes n’ait pas été utilisée plus fréquemment pour les bals. La raison est qu’elle était principalement consacrée aux séances de cinéma. Tous les samedi soir et les dimanches après-midi un film était proposé aux amoureux du cinéma. La télévision ne diffusait alors qu’une chaîne en noir et blanc ne proposant pas de film avant qu’ils n’aient été exploités pendant deux ans en salle. Ajoutons que la commune ne voulait pas entrer en concurrence avec les propriétaires de salles.

Que ce soit pour les parquets, les salles privées ou les salles des fêtes le contrôle aux entrées à Nexon comme pour tous les bals à la campagne, s’effectuait par un tampon apposé sur la main. C’était le laissez-passer pour la soirée permettant d’entrer et de sortir pour aller à la buvette ou aux toilettes. Les petits malins avaient mis en place un système de fraude ingénieux. Le premier du groupe entrait et ressortait quelques minutes après rejoindre ses camarades dans un coin obscur. Là, ils examinaient le tampon et essayaient de la reproduire avec un bouchon de liège et un tampon encreur. Il fallait avoir plusieurs jeux de couleurs car les organisateurs ayant découvert la manœuvre utilisèrent des encres rouge, vert, bleu et des marques de plus en plus sophistiquées mais quand ils étaient submergés par la foule, les contrôleurs n’avait pas toujours la possibilité de déceler les fausses marques.

L’Amicale sportive est une des premières associations à utiliser la salle des fêtes. Deux bals sont organisés chaque saison, parfois trois comme en 1963. Cette année-là un premier bal a lieu le samedi 3 février avec l’orchestre René LOUIT. Le bal suivant a lieu le 8 juin, toujours avec René LOUIT et le dernier le 10 novembre.

Un bal classique était le bal des pompiers. Il s’inscrivait dans la logique des bals de société ou les danseurs étaient plutôt d’âge mur. Ce n’est pas le public que l’on rencontre quelques années après dans la majorité des bals ou le public est très jeune. Pour satisfaire les danseurs, les pompiers font appel à des orchestres habitués des salles des grands hôtels de Limoges, Le Faisan », « la Paix » ou le « Lion d’or » comme celui de Camille LAROTTE pour le bal du 8 décembre 1963.

Lorsque les jeunes du baby-boom ont l’âge d’aller au bal, au milieu des années 1960, le public des bals du samedi soir devient subitement beaucoup plus jeune. Les anciens orchestres sont « ringardisés ». De nouveaux orchestres naissent comme celui de Roland DUBREUIL puis celui d’ERIC ERDAY. Le nombre des bals augmente, de nombreuses associations trouvant là un moyen d’accroître leurs recettes. A côté des traditionnels bals pour la frairie, à Pâques et en septembre et du tout aussi traditionnel bal des conscrits on va avoir le bal du foot, souvent deux par an, le bal des pompiers, le bal des prisonniers, le bal de la chasse, le bal des anciens combattants, le bal de la croix rouge…

Les jeunes qui sont de plus en plus nombreux à fréquenter les bals le samedi soir ne sont pas tous des danseurs émérites. Ils rentraient dans la salle quand ils entendaient l’orchestre entamer la série des slows.  C’était alors la longue file des garçons qui étaient venus sans leur compagne à la recherche de la cavalière. Il y avait beaucoup de refus car les jeunes filles savaient que l’obscurité liée à l’extinction des lumières et la densité des danseurs favorisait le rapprochement des corps. Les mains trop baladeuses n’étaient pas toujours appréciées. C’est ce que traduit avec beaucoup de réalisme le fameux sketch joué en 1972 par Guy BEDOS et Sophie DAUMIER, « La drague ». Les premiers échanges donnent le ton :

« Sophie DAUMIER : Qu’est-ce qui est collant ce type – J’dis rien parce que je n’veux pas faire de scandale – Mais alors quel pot de colle ! – Y s’fait des idées ou quoi ? – J’ai accepté de faire cette série de slows avec lui – Pour pas faire tapisserie d’vant les copines – Mais alors… j’en vois plus l’bout !

Guy BEDOS : Mine de rien j’suis en train d’emballer moi ! – J’emballe, j’emballe sec – Allez ! vas-y Jeannot ! Attaque ! Attaque ! Ça marche ! Ça marche ! – Accroche-toi Jeannot ! La nuit est à nous… »

Quand il n’y avait pas de bal à Nexon il y en avait un à moins de 10 kilomètres, à La Meyze, aux Cars, à Flavignac, à Meilhac, à Rilhac…Dans les années 1950 -1960, les jeunes y allaient en Mobylette, par groupes de trois ou quatre, chacun prenant en passager ceux qui n’avaient pas la chance d’avoir de moyen de locomotion. Dans ce cas il fallait éviter les gendarmes car, bien que ces cyclomoteurs soient équipés de selles biplaces et de reposes pieds, il était interdit d’avoir un passager.

Dès la fin des années 1960 les 2CV et autres 4L ont remplacé les Mobylettes. Le champ d’action s’élargissait et on pouvait aller au bal à Chalus, Cussac ou Limoges. C’est une époque dorée pour les musiciens. Les orchestres vont se professionnaliser et de ce fait coûter de plus en plus cher. Les organisateurs doivent remplir les salles. Il faut faire connaître son bal. Bien sûr il y a la presse locale mais le moyen le plus efficace est l’affiche. S’organisent alors, trois semaines avant le bal, les tournées d’affichage. Armées de pots de colles et de pinceaux des équipes partent à la tombée de la nuit coller des affiches sur les panneaux de tous les villages, en déposent dans tous les cafés sans trop s’attarder au bar ! Il n’y a pas encore d’éthylomètre et plus d’un est rentré fatigué après une épuisante tournée de collage.

Et puis il fallait faire venir les limougeauds. Pour cela l’organisateur louait un car qui partait de la place du champ de foire à Limoges. Il fallait qu’un garçon a la voix tonitruante soit de la partie afin de pouvoir convaincre les jeunes de monter dans le car pour Nexon et non dans celui pour Ambazac ou saint Léonard… En fait beaucoup de jeunes choisissaient plus l’orchestre que le lieu. Chaque orchestre avait ses groupies. Peu à peu, avec la motorisation de la jeunesse ces cars ont été abandonnés car ils ne drainaient plus grand monde…

Les orchestres qui jouent à Nexon

De nombreux orchestres nationaux, plus rarement, et des orchestres régionaux animent les bals à Nexon dès la fin de la deuxième guerre mondiale. On trouve André DEXET, René DELOUTRE, Roland DUBREUIL, ERIC ERDAY, Jean Claude FAUGERAS, les frères LAVERGNE qui mettront un terme à leur activité en 1980, Lucien LANSADE de Masseret, René LOUIT, Roger PERYERAS, accordéoniste, chef d’orchestre et professeurs de musique réputé à Limoges… André VERCHUREN, l’accordéoniste français qui a vendu le plus de disques, mais aussi Yvette HORNER, Mario CAVALLERO sont venus à Nexon tout comme le corrézien Jean SEGUREL ou le périgourdin Marcel DEBERNARD.

En 1965 l’association des chasseurs décide d’organiser le premier bal des chasseurs. Il a lieu le 22 janvier 1966, salle Charreix avec l’orchestre Miguel FLORENCIO. Devant le succès remporté une grande nuit de la chasse a lieu à la salle des fêtes le 14 juillet 1966, toujours avec l’orchestre de Miguel FLORENCIO. En 1968, le 24 février et le 14 septembre c’est l’orchestre parisien de Mario CAVALLERO avec la chanteuse Lili Montes qui animera le bal des chasseurs.

Le programme du Comité des Fêtes pour 1972 montre l’importance que revêtaient encore les bals :

Bal d’hiver le 5 Février avec Gil MAZEAU -Gala Inter-Danse JO DAUNAT- ORTF-

22 Avril avec Harry WILLIAMS,  fils d’André VERCHUREN

Fête de Pentecôte les 20,21,22 Mai avec Christian AUZEL et Eric ERDAY

11 Juin, une surprise !!! de l’inédit à NEXON, « un gros pavé dans la mare », n’en disons pas plus pour l’instant.

21 Juillet Bal avec Eric ERDAY

22 Juillet : Grand Gala de variétés avec André VERSCHUREN

5 Août, bal des vacances avec Eric ERDAY

Fête des 22,23 et 24 Septembre avec les ensembles de Max Alan et Eric ERDAY

16 Décembre, Marcel DEBERNARD.

Un programme comparable était proposé en 1973:

10 Février……….: Marcel DEBERNARD

05 Mai…………..: Harry WILLIAMS

19 et 20 Mai…. : Fête patronale avec Gil MAZEAUD et PEYRIERAS

02 Juin …………: Les Compagnons de la chanson

21 Juillet ……….: Emile GARRY

04 Août …………: Eric ERDAY

22 Septembre …: Fête patronale avec J.P. SALVAT et Eric ERDAY

31 Décembre …..: Eric ERDAY

Au total 15 bals ont été organisés à la salle des fêtes en 1973.

Dans un rayon de 20 kilomètres autour de Nexon, pendant les années 1970-1975 cinq orchestres assurent plus de la moitié des bals du samedi soir : Roland DUBREUIL, Eric ERDAY, Jean Claude FAUGERAS, Roger PEYRIERAS, les frères LAVERGNE.

Le Populaire, 10-11 août 1974

Quelques orchestres parmi les habitués à Nexon.

Le premier, surtout dans les années 1945-1965, était RENE LOUIT. Derrière ce nom de scène se cache un voisin puisqu’il s’agit de R. CANARD de Saint Hilaire les Places. Son frère André était secrétaire de mairie à Nexon.

Plus tard la véritable star des bals de campagne a été Roland DUBREUIL. Il est invité par l’A.S.N. pour son bal du 12 mars 1966. C’est le début d’un long amour avec les jeunes puisque pendant plus de vingt ans il animera chaque année plusieurs bals à Nexon. Il est presque du pays. Il habite à l’Aiguille, il offre facilement sa tournée au bar et ses fidèles sont assurés de pouvoir danser avec lui tous les samedis dans un rayon de 30 kilomètres.

Roland Dubreuil

L’Orchestre de Jean-Claude FAUGERAS connu pendant dix années de la grande époque 1966 à 1976 un succès lié à la qualité de sa musique. Il n’avait pas la gouaille de Roland Dubreuil, ni la « gueule » d’Eric Erday mais il remplissait les salles. Il devint organisateur de bals de 1976 à 1981 et en 1981 il a créé la discothèque ‘LE MANUREVA’ qu’il a tenu jusqu’à sa fermeture en 2009.

Roland DUBREUIL a eu, au début des années 1970, une rude concurrence avec l’arrivée d’un jeune limougeaud, Georges DELOUTRE. Né derrière la gare des Bénédictins, le jeune Georges a été bercé par l’accordéon de son père, René DELOUTRE. Il commence sa carrière dans l’orchestre de son père et en 1968 il décide de voler de ses propres ailes. Il crée son orchestre et le nomme ERIC ERDAY, RD, les initiales de son père.

Dans son orchestre il a des noms connus dans le monde de la musique. Au piano Pat GIRAUD, aujourd’hui considéré comme l’un des grands organistes de jazz, à la guitare Jean-Paul SOURISSEAU, qui deviendra par la suite directeur de France Bleu Limousin, à la batterie Jean-Marc LAJUDIE qui ouvrira en 1971 son centre de formation et comme chanteur Pat HARRISSON. Derrière ce pseudonyme se cache Patrick HERNANDEZ. Il chante ses compositions parmi lesquelles Born to be alive. Mais ce titre ne deviendra un succès mondial qu’en 1978 après avoir remixé en Belgique.

Dans son livre de mémoires, Alive, Patrick HERNANDEZ raconte son arrivée dans l’orchestre d’ERIC ERDAY amené par son « pote Jean ; Paul SOURISSEAU… « Cette formation au répertoire archi classique rencontrait un grand succès auprès de la population autochtone, particulièrement au sein de la gent féminine en raison du physique avantageux du chef d’orchestre…Tous les weekend , je faisais le trajet Périgueux-Limoges dans la somptueuse jaguar de mon ami guitariste…L’ambiance était bien moins potache que dans mes précédents orchestres. C’était l’esprit « baluche » dans toute sa splendeur : pas de fantaisie, des costumes désuets, des fonctionnaires du bal qui se prenaient au sérieux…Si ERIC ERDAY se révéla plutôt ouvert sur le choix des morceaux à interpréter, les autres l’étaient beaucoup moins. A l’exception de Jean Paul et du clavier Patrick GIRAUD, le reste de la formation partageait peu mon gout pour la pop. Quant à leur technique musicale, elle se révéla d’un moins bon niveau que mes précédents orchestres. …Ce fut la première et la dernière fois de ma carrière ou j’eus vraiment l’impression de faire du bal au sens strict. » Patrick Hernandez, Alive ! Mareuil Editions, 2016

On comprend qu’après cette critique acerbe il quitte l’orchestre à la fin 1972.  Heureusement les centaines de jeunes qui se pressaient aux bals d’ERIC ERDAY n’avaient pas le même sens critique que Patrick HERNANDEZ. Les trésoriers des associations organisatrices de ces bals, et j’en étais, se frottaient les mains à la fin du bal, même si les cachets exigés ont connu une inflation galopante.

La fin des bals de campagne.

Au début des années 80, les bagarres deviennent fréquentes dans les bals. Les jeunes les désertent pour aller dans les boites de nuit, les discothèques qui se sont créés à la sortie de Limoges comme Le moulin des Cendrilles, la Locomotive… Progressivement il va s’en ouvrir dans les campagnes. Les bals du samedi sont morts.

Aujourd’hui la danse revient sur le devant de la scène et retrouve ses lettres de noblesse. Le succès de l’émission « danse avec les stars » en atteste. La salsa, les danses country et folk, les thés dansants sont devenus une autre forme de loisir.

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : VII – Le Consulat (1799 – 1803)

– An 8 (23 septembre 1799- 22 septembre 1800)

Le 9 brumaire l’administration décide de nommer Pierre SIRIEIX aîné et Pierre LELONG du bourg pour effectuer le recensement des chevaux, juments, mules…

Le 18 brumaire (9 novembre 1799) : Coup d’Etat de Bonaparte qui, après le refus du Conseil des Cinq-cents de réviser la Constitution de l’An III, renverse le Directoire, prend le pouvoir et se nomme Premier Consul. Rien n’est signalé à Nexon.

Bonaparte au Conseil des Cinq-Cent à Saint Cloud

Le  nouveau serment de l’Administration qui jure d’être fidèle à la République une et indivisible, fondée sur l’égalité, la Liberté et le système représentatifs.

Bonaparte après le coup d’Etat élabore avec Sieyès une nouvelle Constitution destinée à assurer un pouvoir exécutif fort et concentré dans les mains de Bonaparte. La constitution de l’An VIII est rédigée en 11 jours. Elle est promulguée le 22 frimaire an VIII (25 décembre 1799) et ratifiée ensuite par plébiscite le 7 février 1800. Le 23 frimaire est publiée la loi qui précise les modalités par lesquelles la nouvelle constitution sera portée à la connaissance du peuple.

Le 29 frimaire an 8, l’administration municipale procède à l’ouverture en séance publique du paquet reçu de l’administration centrale qui contient quatorze exemplaires en placards de la constitution de la République Française ainsi  que de la loi du 23 courant qui régit la manière dont cette constitution sera présentée au Peuple, Considérant ensuite combien il importe de donner la plus grande authenticité à un  événement aussi mémorable, arrête que demain 30 frimaire, jour de décade, elle se transportera en corps avec la garde Nationale dans le temple décadaire pour, en présence du peuple assemblé, être fait lecture à haute et intelligible voix, tant de l’acte constitutionnel que de la loi de proclamation des consuls de la République-En conséquence tous les membres qui composent l’administration étant présents après avoir déclaré accepter la constitution on a renvoyé à demain pour la grande solennité de la publication.

Advenant ce jour 30 frimaire les membres de l’administration précédés et suivis de deux détachements de la Garde Nationale, le Juge de Paix, ses assesseurs, l’instituteur et ses élèves se sont rendus au temple décadaire. Là en présence d’un concours nombreux d’habitants et forains, le secrétaire a fait lecture à haute et intelligible voix, au Peuple de la Constitution de la République Française, et autres intervenues ensuite, avec déclaration qu’il serait ouvert deux registres tant au secrétariat de l’Administration que chez le Juge de Paix et dans toutes les communes ainsi que chez TOUS LES NOTAIRES DU CANTON, L’UN POUR L’ ACCEPTATION, L’AUTRE POUR LA NON ACCEPTATION DE LA CONSTITUTION ET QUE tous les citoyens seraient libres d’y émettre leurs vœux.

Tous ont unanimement répondu qu’ils adhéraient à la constitution qui venait de leur être présenté, après quoi l’administration est revenue à la maison commune dans le même ordre et a chargé le commissaire du gouvernement de faire tenir les registres nécessaires conformément aux vœux de la proclamation.

Le Consulat est officiellement installé le 1er janvier 1800 (11 nivôse an VIII).

Les trois consuls : Cambacérès, Bonaparte, Lebrun

Le 19 nivôse, cinq conscrits du canton sont réformés.

Le 21 nivôse serment à la Constitution par les membres de l’administration.

La constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799) revient sur l’élection du maire et décide que les maires sont nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants, par le Premier Consul pour les autres. Avec la loi municipale du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), l’appellation de maire revient, qui remplace celle d’agent municipal.

Le 9 pluviôse remplacement de l’Administration Municipale par des Maires. Dès le même jour le maire de Nexon a commencé son exercice et il lui importe de justifier irrévocablement de l’emploi qu’il fera désormais dans sa carrière des fonds de la commune. Il arrête que le présent livre servira pour y transcrire les états et pièces justificatives et arrêter les dépenses municipales de tous genres.

Le 21 pluviôse les droits de patente sont fixés comme suit : NEXON : 297,40 ; St-HILAIRE : 62,90 ; RILHAC : 38 ; JANAILHAC : 40,90.

Le 2 germinal de l’AN 8, DUVERNEILH notaire public à Nexon adresse sa démission en ces termes : « Citoyens Administrateurs j’ai l’honneur de vous, prévenir qu’en raison de mon grand âge et des infirmités qui en sont la suite, je renonce à ce jour, purement et simplement, à l’exercice des fonctions de notaire public. Entendant néanmoins conserver la garde ou le dépôt de mes minutes jusqu’à ce qu’il en soit autrement ordonné par les lois. Je vous prie citoyens administrateurs de m’en donner acte.

Le 8 floréal an 8, l’administration municipale rend compte des recettes et dépenses pour les années 5, 6, 7 et 8.

Commune de Nexon :

Total des impôts perçus………………. 585 francs

Dépenses ………………………..…………585 francs

Dans ces dépenses figurent :

Réparation de l’Horloge publique………………. 18 francs,

Réparation murs du cimetière,…………………… 18 francs,

Réparation à l’édifice public et à la cloche…. 201 francs

Commune de JANAIHAC : Recette 224 F ; Dépenses 224 F

Commune de St-HILAIRE : Recettes 173 F ; Dépenses 173 F.

Commune de LASTOURS : Recettes 304 F ; Dépenses 304 F.

Commune de MEILHAC : Recettes 152 F ; Dépenses 152 F

Commune de St MARTINET : Recettes 113 F ; Dépenses 113 F.

Pour l’an 4 compte est rendu par François Louis GUYOT, notaire : Recettes 530 F, Dépenses 717 F. d’où un déficit de 187 F. qu’il demande à être payé car il a fourni et payé pour l’installation de l’administration municipale, un fauteuil, une table et six chaises, papier, encre, plumes et cire, lumière. Pour l’an 5 le déficit est de 706 F. car pendant l’hiver le service de l’administration s’est fait chez le Secrétaire, faute de bois, et ce dernier a fourni bois, lumière et papier. Pour certaines dépenses en l’an 7 il faut noter que le secrétaire avait perçu un traitement de 516,10 F., le Juge de Paix 688 F, le Greffier 227 F et les fêtes décadaires et nationales avaient coûté la somme de 125 F.

– An 9, 10 et 11 (23 septembre 1800 – 23 septembre 1803)

Recettes et dépenses des opérations de l’an 8, 9, 10 et 11 avec les arrêtés du Préfet approuvant les comptes.

Pour mémoire les dépenses principales étaient :

– le papier, la chandelle, la cire, l’encre et les plumes …………………………… 30 F

– loyer de la Mairie ……………………………………………………………..……………. 30 F

– traitement du Secrétaire…………………………………………………………………. 90 F

– frais de message…………………………………………………………………………….. 90 F

– les registres sur papier timbré………………………………………………………….. 83 F

– le piéton…………………………………………………………………………………………. 97 F.

Le rôle central du préfet dans le département

Depuis les débuts de la Révolution, les départements avaient été administrés par une direction collégiale. Certes, un lien s’était noué entre Paris et la province par l’envoi de commissaires du gouvernement, mais leur fonction était temporaire et, à aucun moment, ils ne couvrirent l’ensemble du territoire. La crainte de voir renaître le  » despotisme des intendants « , symbole de l’Ancien Régime, avait contribué à ce relatif affaissement du pouvoir central dans les départements.

Un arrêté du 11 ventôse an VIII porte nomination de 97 préfets. Dès le mois de mars 1800, le ministre de l’Intérieur, en leur adressant ses instructions, les met en garde contre la tentation de promouvoir les idées de la Révolution :  » Dans vos actes publics, et jusque dans votre conduite privée, soyez toujours le premier magistrat du département, jamais l’homme de la révolution ; ne souffrez pas qu’on rappelle en votre présence les qualifications dont les partis divers se sont tour à tour poursuivis ; elles n’appartiennent plus qu’au déplorable chapitre des folies humaines »[1].

La circulaire du 12 mars 1800, signée par Lucien Bonaparte, précise longuement les attributions des préfets. Elle fixe les règles de fonctionnement de ce nouveau corps. En premier lieu, les préfets doivent organiser la levée des conscrits, en vertu de la loi Jourdan, votée en 1798, mais fort mal appliquée. La seconde priorité des préfets consiste en la  » prompte rentrée des contributions « . La troisième priorité est le maintien de l’ordre. Mais le préfet est aussi chargé « d’assurer le bonheur de ces concitoyens « , bonheur qui passe, pour le ministre, par l’essor économique du pays, c’est pourquoi les préfets sont invités à encourager la production agricole, le commerce et l’industrie. 28 préfets sont restés en fonction plus de dix ans dans le même département et parmi eux, Louis Texier-Olivier préfet de la Haute Vienne du 9 mars 1802 au mois de mars 1814.

La loi du 9 frimaire an 10 (30 novembre 1801) portant réduction du nombre des justices de paix confirme le juge de paix de Nexon avec compétence sur les communes suivantes (orthographe de l’arrêté) : Saint Hilaire Lastour, Janailhac, Lameze, La Roche-L’Abeille, Melhac et Saint Martinet, Nexon, Saint Priest et Freissinet, Reilhac Lastour, Royère.

– An 12 (24 septembre 1803- 23 septembre 1804)

Le 16 messidor an 12 de la République, le Préfet de la Haute-Vienne prend un arrêté ordonnant que la somme de 156 F 40, excédent de recettes de l’an 11, soit affectée au rétablissement du culte catholique conformément aux vœux du Gouvernement. Ces dépenses seront affectées aux réparations de l’Eglise, de la maison du Presbytère et achat d’ornements »

Une autre somme de 464 F est dépensée comme suit :

Le sieur Palette qui a pavé l’Eglise……………………….. 85 F

Gizardin qui a posé un cadre à l’horloge………………. 160 F

Objets du culte, curé Mazérieux….,……………………….. 84 F

Le reste, 1 65 F, a été payé à ceux qui l’avaient avancé.

Il fut encore réglé diverses réparations ou achat dont ;

Pierre Texier qui a fait les bâtons du dais……………….. 20 F

Morgiére qui a raccommodé la croix………………………. 24 F

Suisse vitrier………………………………………..………………9,50 F

Simonet vitrier……………………………………………………. 61,50 F

Au vicaire Régent pour objets nécessaires au culte…. 32 F

 

Le Conseil Municipal à cette époque était composé de François GUYOT Maire, SIRIEIX, LIMOUSIN François, Léonard de COULAC, Jean CHEMINAUD, Gabriel TARRADE, Adjoint, GUYOT Antoine du Brouillet et Léonard PRADEAU.

 

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : VI – La Révolution , Ans V, VI et VII ( septembre 1796 – septembre 1799)

AN 5 (22 septembre 1796- 21 septembre 1797)

Le 15 vendémiaire, Jean DUTREIX de Mazérieux est exempté du service militaire.

Le 2 brumaire le sieur GUYOT est chargé de refaire les états de sections pour la répartition des impôts.

Ce même jour sont exemptés du service militaire : Antoine TARRADE, Annet TARRADE, Pierre SIRIEIX, Léonard GIZARDIN qui avaient été volontaires aux armées pour la défense de la Patrie et avaient bien fait leur devoir.

Le 8 pluviôse, l’assemblée décide que le bureau de Poste de Limoges est le plus commode pour elle, et de l’intérêt du Canton, le courrier sera porté à Limoges et pris à Limoges par un commissionnaire.

Le 20 pluviôse l’administration municipale prête serment en ces termes : « Je jure haine à la Royauté et à l’Anarchie. Je jure attachement et fidélité à la constitution de l’an 3 et de la République ».

Ce même jour sont nommés percepteur :

Gabriel TARRADE pour la commune de NEXON

Michel DESBORDES pour MEILHAC

Antoine GLANDUS pour JANAILHAC

François BOURDICHON pour St-HILAIRE

Martial DOUDET pour St-MARTINET

Pierre CAZE pour RILHAC LASTOURS

Ce même jour BOURDICHON LAFARGE, Antoine GLANDUS et Nicolas GIZARDIN sont réélus membres du Conseil Général du Canton.

Le tableau des citoyens actifs pour le canton s’élève à 1190 électeurs.

Le 4 germinal, Annet SAZERAT membre de l’assemblée, ayant affermé tous ses biens et quitté le canton, a donné sa démission.

Le 28 germinal, le citoyen Nicolas GIZARDIN, Agent de la Commune de Nexon, donne sa démission à la suite des remontrances dont il a été l’objet.

Le même jour Marie Guillaumette ROGER, épouse CRUVEILLER, se voit attribuer la toute propriété de Verneilh et de Lage, sis à Nexon. Le même jour un certificat de civisme est délivré à Nicolas LELONG des Combes de Lastours.

Le 14 floréal,  renouvellement des baux des biens des émigrés placés sous séquestre.

Le 17 floréal, s’est présenté devant l’administration municipale le sieur GOUZON Chaumette, huissier au Châtelet de PARIS, qui a déclaré s’installer à Nexon, et qu’il était porteur de nombreuses créances pour argent qu’il a prêté aux émigrés lors de leur départ de France.

Le 24 floréal, Jean DESPLANCHES de Puyravaud est nommé Agent Municipal en remplacement de GIZARDIN.

Le 1er prairial, l’Administration Municipale fait sommation au percepteur de chaque commune de porter les produits des impôts pour le 1er octobre, dernier délai, avec les quittances.

Le 8 prairial, Jeanne D’ALBIAC née Marie ROULHAC vient déclarer les sommes qui lui sont dues par les émigrés.

Le 23 prairial, Antoine Etienne DAVID des ETANGS, émigré à l’étranger, revient s’installer à Nexon.

L’administration se fait rappeler à l’ordre pour les impôts qui ne rentrent pas et dont le Trésor Public a grand besoin.

Le 4 thermidor le Trésor nomme des commissaires pour concourir à leur recouvrement à savoir :

NEXON              Jean GUYOT, Juge

JANAILHAC      ARBONNEAU

RILHAC              LAFFERANDIE

St-HILAIRE        BOURDICHON LAFARGE François

St-MARTINET   Léonard CANARD

Le 11 Thermidor, Nicolas GIZARDIN de Nexon, démissionnaire, est remplacé comme Agent Municipal de la commune de Nexon par le sieur Pierre DUPUYTREN.

Le 18 thermidor l’administration fixe les impôts pour chaque commune :

 

en principal

(en francs)

en additionnel

(en francs)

NEXON 14.705 2595
St-MARTINET 1020 180
St-HILAIRE 4250 750
RILHAC 3695 652
MEILHAC 3560 593
JANAILHAC 5225 922

 

Le 25 thermidor acte de soumission à la République de Pierre DOUIX de St-Hilaire.

Le 22 fructidor l’administration désigne comme répartiteurs :

– à NEXON : TARRADE, GUYOT, Juge de Paix, BONNET, SAZERAT et GUYOT Notaire

– à MEILHAC :  BOURDEAU de la JUDIE, Antoine TEULIER, FRUGIER et GUYOT ;

– à St-HILAIRE : Jean COUTEAU, François BOURDICHON LAFARGE, Martial LIMOUSIN, Jean ARRAGON et Gabriel LIMOUSIN ;

– à JANAILHAC : ARBONNEAU, BOUTOT, SIRIEIX, SAZERAT et BARNAGAUD ;

– à RILHAC : LAFERRANDIE, BAUDET, VERGNOLLE, DESCHAMPS et BOURGEOIS ;

– à St-MARTINET : DESVALLOIS, RATIER, Jean DEFAYE, MARIAUD et CANARD.

Le 29 Fructidor, se présentent Guillaume FAUGERON et Jean Pierre DOUIX qui ont déclaré prêter le serment de haine à la royauté et à l’anarchie, d’attachement et de fidélité à la République et à la Constitution.

Le même jour François MAUD ministre du culte catholique de la commune de St-MARTINET prêta le même serment. Même chose pour Pierre CAZE, ministre du culte catholique de RILHAC LASTOURS.

Ce même jour le commissaire exécutif DESVALLOIS enjoint à tous les militaires se trouvant dans leur foyer de rejoindre leurs corps respectifs.

Le 14 Vendémiaire ce même commissaire fait état que les commissaires répartiteurs n’ont encore rien fait. Il leur donne ordre de faire immédiatement leur travail sous peine de sanctions graves.

Le même jour François LIMOUSIN officier de Santé est autorisé à se retirer dans ses foyers à Nexon. François BOURDICHON volontaire au 15ème Régiment de Chasseurs à Cheval est autorisé à prendre un congé pour maladie.

Nicolas GIZARDIN est nommé séquestre des biens de Bertrand ROMANEE émigré, et Pierre DUPUYTREN agent de la commune de faire l’inventaire du mobilier et des bâtiments.

Le 30 vendémiaire le Commissaire DESVALLOIS adresse à l’administration du Canton de Nexon une lettre dans laquelle il constate l’inaction de cette dernière envers les biens des émigrés CARDAILLAC qui se trouvent sur la Commune de JANAILHAC, et il leur enjoint de désigner immédiatement un séquestre et de faire inventaire. Aussitôt l’Administration désigne à cet effet le citoyen TARRADE LAVERGNE.

 

AN 6 (22 septembre 1797 – 21 septembre 1798)

Le 7 brumaire an 6 le citoyen Antoine GLANDIER signale la mésintelligence qui règne entre les commissaires répartiteurs de la commune de JANAILHAC et qui, de ce fait, empêche la confection de la matrice des rôles pour la rentrée des impôts. Le sieur MAUD de LA MEYZE est désigné pour enquêter.

Le 8 brumaire sont nommés pour assister à la répartition de la côte mobilière :

– pour NEXON : Annet TARRADE Officier de Santé

– pour MEILHAC : Antoine TEULIER

– pour St-MARTINET : Martial DOUDET

– pour RILHAC : Audonnet de la FERRANDIE

– pour St-HILAIRE : François BOURDICHON LAFARGE

– pour JANAILHAC : ARBONNEAU

Les loups font encore des ravages

Le 12 frimaire, l’administration municipale a délibéré comme suit : « Considérant que depuis bien du temps le loup commet beaucoup de ravages dans le canton ; que lorsqu’il entre dans quelques bergeries ou qu’il rencontre des troupeaux de brebis, rien ne peut échapper à sa dent meurtrière, que non seulement il dévore ces animaux, mais qu’encore les autres ne sont pas à l’abri de sa voracité. Considérant en outre les plaintes réitérées de plusieurs citoyens auxquels il a causé des pertes considérables ; Arrête :

1° Désigne un capitaine pour tout le canton, pour commander la chasse au loup en fixant l’heure et le jour,

2° Ce capitaine dressera la liste des citoyens de chaque commune qui prendront part à la chasse ; fixera les lieux de rendez-vous,

3° Aucun citoyen désigné ne pourra se soustraire à cette chasse sous peine de 4 francs d’amende,

4° Défense est faite de tirer le gibier sous peine de confiscation de l’arme et d’une amende de 3 francs »

Le 20 nivôse rétablissement des séquestres sur les biens des ascendants d’émigrés : Séquestre de la famille DE NEXON, DE COULAC de Mazérieux, Famille DE VEYRINAS, Pierre LELONG dit Cadet aubergiste, DE BONY DE LAVERGNE, CHABROL de St-Jean Ligoure.

Le 25  nivôse mise en adjudication de la levée des impôts. Le sieur DESBORDES Agent municipal de Meilhac fit appeler le peuple des communes de St-Martinet, Meilhac et Nexon par son de cloches. Il ne se présenta que deux personnes qui moyennant un sou par livre se rendirent adjudicataires. Ce fut Antoine TARRADE pour NEXON et Jean Baptiste TEULIER pour Meilhac et St-Martinet.

Le 27 nivôse est affiché dans les communes le traité de paix conclu entre la République Française et l’Empereur, Roi de Hongrie et de Bohême. Ce traité, signé à Campo- Formio (Italie) par Napoléon Bonaparte le 26 vendémiaire (17 octobre 1797) met fin à la guerre entre la France et l’Autriche. La France récupère la Belgique et les Pays Bas.

Ce même jour, prêtent serment à la République : Antoine FAUGERON, DESVARGNE, Magdeleine SAZERAT et Jeanne DESPOTS, sœurs converses.

Le 2 pluviôse l’Agent exécutif ayant des doutes sur l’administration municipale fit prêter à nouveau serment à tous ses membres et ce sur la place Publique en présence du Peuple, sous l’arbre de la LIBERTÉ.  Étaient présents le Juge de Paix et tous les Fonctionnaires et les notables du Canton. Le Président rappela que ce 2 pluviôse correspondait à l’anniversaire de la juste punition du dernier des rois des français. Il prononça un discours de circonstance et le serment eu lieu individuellement.

Le 19 pluviôse le Ministre de la Police Générale de la République fait connaître par arrêté que la famille DE BONY est rayée de la liste des émigrés et que tous leurs biens doivent leur être rendus.

Le 28 pluviôse le Commissaire exécutif départemental envoi une mise en demeure à l’administration municipale qui fait preuve de négligence coupable ; qui ne se réunit plus, ne répond plus aux lettres, et il menace de saisir l’autorité supérieure à Paris.

Le 29 pluviôse révocation du citoyen CAZE, Ministre du culte à Rilhac Lastours, de ses fonctions d’agent municipal.

Le 8 ventôse, Jean Baptiste Ferréol GAY DE NEXON rend compte de la jouissance provisoire de ses biens, comme ascendant d’émigré, duquel il ressort que les recettes excèdent les dépenses de 136 francs 19 sols. Il n’en n’est pas de même pour la veuve DE VEYRINAS qui rend compte d’un déficit de 1692 francs 18 sols.

Ce même jour ouverture d’un livre de souscription à l’emprunt émis pour vaincre l’ennemi de la France. Le sieur FAUGERON DESVERGNES déclare vouloir remplir à Nexon le poste d’instituteur public.

Le 27 ventôse le sieur Annet TARRADE est désigné comme Commissaire pour préparer la fête de la souveraineté du peuple qui est fixée au 30 ventôse. Chaque commune fournira un piquet de 10 hommes de la Garde Nationale auxquels il sera remis 3 cartouches. Cette célébration aura lieu entre l’arbre de la liberté et l’arbre de la Fraternité.

Ce même jour adjudication de la levée d’impôts Jean Baptiste BARNAGAUD de Nexon, moyennant cinq deniers par livre a été battu par Louis NOUHAUD de Janailhac qui a offert de les lever gratuitement.

Le 18 germinal l’assemblée s’émeut des vols répétés d’assignats et pour réprimer ces vols, arrête que tous les aubergistes seront tenus de demander passeport régulier à tous les voyageurs ou étrangers de la commune qui mangeront ou logeront chez eux.

Ce même jour l’administration désigne comme garde bureau le sieur François BARBARY aux appointements de 50 francs par an.

Le 8 floréal, l’administration municipale désigne le sieur Jean DENIS maçon et charpentier pour vérifier les réparations effectuées aux biens sous séquestre de la famille DE VEYRINAS, qui s’élèvent à la somme de 960 francs. Jean DENIS en fit rapport et constata que la réclamation était bien fondée et l’administration alloua la somme de 960 francs et les frais de Jean DENIS soit 6 francs.

30 floréal an VI (19 mai 1798), Bonaparte quitte Toulon pour l’Egypte. Il débarque à Alexandrie le 1er juillet après avoir pris Malte. Le 21 juillet (3 Thermidor) a lieu la bataille des Pyramides.

Le 15 prairial, un blâme est adressé à l’adjoint municipal de la commune de RILHAC qui n’a pas procédé, malgré plusieurs avertissements, à la nomination d’un agent municipal. En conséquence arrête que le citoyen CERTE sera tenu de convoquer les citoyens actifs de cette commune pour le 20 courant pour nommer cet agent municipal et d’en rapporter procès verbal.

Le 16 messidor TARRADE percepteur donne quittance des impôts de la contribution mobilière de la commune de NEXON.

Le 8 thermidor, l’Administration centrale du département arrête qu’il sera procédé au remplacement de Pierre DESCHAMPS, garde forestier de la forêt Nationale de LASTOURS qui, ne sachant ni lire ni écrire, est incapable de rédiger les procès verbaux contre les délinquants. Après de multiples recherches, l’administration trouva pour ce poste le sieur Hyacinthe BOURGEOIS LARIBIERE et fixa son traitement à 200 francs par an. Il prêta serment devant l’administration du département.

 

An VII (22 septembre 1798 – 22 septembre 1799).

Le 11 vendémiaire, ouverture d’un registre pour l’enrôlement des jeunes gens de 20 ans de la première colonne de conscrits.

Le 9 brumaire l’Administration Municipale procède à la désignation d’un jury pour examiner les jeunes gens infirmes qui ne pourront faire de soldats. Furent désignés :

Pour Nexon : BONNET Jean de Nexon

Pour Meilhac : Antoine TEULIER du Puytren

Pour Rilhac : Jean BOYER dit GENTY de Lastours

Pour St-Hilaire : Martial LIMOUSIN des Places

Pour Janailhac : Jean GLANDUS dit Triquerie

Pour Officier de Santé : Annet BONNET de Nexon.

Le 9 brumaire, la Commission Centrale accorde au sieur Pierre BARRIERE de Janailhac un délai de dix décades avant de se rendre aux armées.

Le 28 brumaire, le Jury siège pour les conscrits ayant des infirmités en présence du Commissaire exécutif et de Annet TARRADE Officier de Santé :

– Jean PEYRICHOU de Poutinou de Meilhac présente une plaie moyenne extérieure à la jambe gauche qui lui est restée à la suite d’une maladie.

– Jean DELOUTRE de Sallas, une plaie assez forte à la jambe gauche provenant d’une humeur ambulante.

Un délai de neuf décades est accordé à chacun d’eux pour rétablir leur santé.

– Louis CHAZELAS de Sallas, prétend qu’il a des attaques d’épilepsie et que ces attaques sont périodiques chaque mois, mais comme il n’apporte aucune preuve, il est renvoyé devant la commission de Santé de Limoges.

– Louis PARTHONNAUD de Valeix a les deux petits doigts des deux pieds montés transversalement sur les autres ce qui le met hors d’état de marche.

– Jean REBEYROL du village de Maspataud, Commune de JANAILHAC, est atteint d’une hernie inguinale qui lui occasionne par intervalle de fréquentes coliques, et il est de faible santé.

La commission ne pouvant se prononcer les renvoie devant la Commission de Santé.

Le 29 frimaire Pierre PAUZET volontaire au 7ème Bataillon de Rhône et Loire bénéficie d’un congé de réforme.

Ce même jour l’administration met en adjudication la levée des impôts. Sont adjudicataires :

Pour NEXON : François TARRADE LAVERGNE,

Pour JANAILHAC : Martial BARRIERE à Joussonie, Pour MEILHAC : Jean TESSEYDRE à LAVIGNAC,

Pour RILHAC : François JOUHAUD de Leybaudie,

Pour St-HILAIRE : Abraham FREISSEIX de Lanternât

Pour St-MARTINET : Léonard RATIER des Sous.

Le 19 nivôse, certificat de réforme définitive est accordé au citoyen Pierre MASPATAUD du village de Veyrinas, fusilier dans la 38ème brigade du 2ème Bataillon, 4ème Compagnie.

Le 23 nivôse, assujettissement des commerçants aux droits de patente : les assujettis sont au nombre de 89 pour NEXON, 11 pour JANAILHAC, 19 pour St-HILAIRE, 18 pour RILHAC, 16 pour MEILHAC et 8 pour St-MARTINET.

Les fêtes décadaires

La loi réglant le culte révolutionnaire du décadi est votée le 13 fructidor an VI (30 septembre 1798). Cette loi ordonne :

art 1 : Chaque décadi l’administration municipale avec le Commissaire du Directoire exécutif et le secrétaire se rendent en costume au lieu destiné à la réunion des citoyens et y donnent lecture des lois et actes de l’autorité publique…

art 3 : La célébration des mariages n’a lieu que le décadi dans le local destiné à la réunion des citoyens …..

art 4 : A compter du 1er vendémiaire an 7 ….. il sera ouvert un double registre des mariages dans chaque administration municipale …… A compter de la même époque les Officiers publics…cesseront de recevoir lesdits actes de mariage sous peine de nullité et des dommages intérêts des parties.

art 5 : Le décadi, il est donné connaissance aux citoyens des naissances, des décès, des actes de reconnaissance « d’enfans » nés hors mariage, des actes d’adoption et des divorces qui ont eu lieu pendant la décade. etc….

Les fêtes chrétiennes traditionnelles (Noel, Pâques …) sont remplacées par des fêtes révolutionnaires. Le seul jour chômé est alors le décadi, revenant donc tous les dix jours. Cette loi institue également l’obligation de célébrer les mariages exclusivement les jours de décadi au chef-lieu du canton et ce à partir du 1er vendémiaire an VII (22 septembre 1798). Les maires des autres communes continuent de recevoir les déclarations de naissances et de décès, mais ne sont plus habilités à rédiger les actes de mariage. Cette loi est restée en vigueur jusqu’au 7 Thermidor an VIII (26 Juillet 1800).

Le 23 nivôse, l’Administration municipale délibère pour se conformer à la loi du 13 Fructidor dernier et l’arrêté du Comité Exécutif du 16 du même mois, sur la célébration des fêtes décadaires. Considérant que dans l’intérêt du régime républicain, il importe de donner à ces fêtes plus de publicité à cette loi bienfaisante qui permettra à tous les citoyens de se rapprocher de la connaissance des lois, les autorités doivent seconder de tout leur pouvoir les vues du gouvernement à ce sujet. Considérant que les mesures prises jusqu’à présent ont été inopérantes, décide que chaque décade à neuf heures du matin, tous les membres de la présente administration se réuniront avec leurs secrétaires en costumes au lieu destiné à la réunion des citoyens et que là après la célébration des mariages s’il y en a, il sera donné lecture au Peuple du bulletin des lois et de celui du gouvernement que ces jours solennels le ministre du culte sera tenu de différer son exercice jusqu’après la célébration, si mieux il n’aime s’en dispenser. Que les instituteurs publics et privés seront obligés de s’y rendre avec leurs élèves afin de se pénétrer des institutions républicaines. Que le Juge de Paix, son greffier et ses assesseurs y assisteront, leur exemple étant des plus salutaires. Que ce jour-là toutes les boutiques seront fermées. Enfin l’assistance de la Garde Nationale est requise pour donner plus d’éclat à cette solennité. Le présent arrêté sera publié à son de caisse et affiché dans toutes les communes du canton.

Le 7 pluviôse cette première fête eut lieu dans le TEMPLE destiné à la réunion où se trouvaient au complet, l’administration municipale, le juge de Paix, le greffier, ses assesseurs, les instituteurs et leurs élèves, les notaires, les huissiers, la Garde Nationale en présence d’un grand concours de citoyens. Lecture a été faite à haute et intelligible voix des lois du 18 floréal an 2, 23 nivôse an 4 et de l’arrêté du 3 frimaire relatif à la célébration de l’anniversaire de la juste punition du dernier roi des français après quoi l’hymne à la Patrie a été chanté. Puis chaque membre a prêté serment en ces termes : « Je jure haine à la royauté et à l’anarchie, je jure attachement et fidélité à la République et à la constitution de l’an 3. Après quoi l’assemblée s’est dissoute.

Le 29 nivôse sont désignés comme répartiteurs des impôts :

Annet TARADE Officier de Santé

Pierre SAZERAT Huissier public

Jean DESPLANOHES cultivateur

François Louis GUYOT notaire public

et JARRAFON de Burgnac.

Le 9 pluviôse, l’administration municipale siège car 53 personnes ont réclamé contre leur imposition à la côte mobilière et personnelle pour la commune de Nexon, 5 pour JANAILHAC, 16 pour RILHAC, 16 pour St-MARTINET, 3 pour St-HILAIRE.

Le 15 pluviôse, en présence du Commissaire agent particulier des contributions, arrête le montant des contributions foncières. Le 28 pluviôse même délibération pour la contribution mobilière et personnelle.

Le problème de l’insoumission

L’obligation du service militaire de 20 à 25 ans fut instituée par la loi Jourdan du 19 fructidor An VI (5 septembre 1798) qui créait la conscription. Cependant l’obligation ne comportait pas nécessairement le service. Le Corps législatif avait le droit de n’appeler que le contingent nécessaire pour compléter ou accroître les effectifs. Partout en France a lieu le recensement, à partir de l’état civil, des conscrits. Ils sont répartis en cinq classes : 20 – 21 ans, 21 – 22 ans, 22 – 23 ans, 23 – 24 ans, 24 – 25 ans.

Mais l’application de la conscription n’alla pas sans difficulté. La loi Jourdan rencontra très vite des difficultés d’application. D’abord le nombre des conscrits qui refusaient le résultat du tirage au sort, les conscrits réfractaires, était beaucoup plus important que prévu ; ensuite le nombre des conscrits inaptes au service armé pour des raisons physiques était énorme ; enfin il n’existait pas encore de tableaux réels et précis de la population. En pratique, à la fin du ministère Schérer, ministre de la Guerre, du 25 juillet 1797 au 21 février 1799 sur 143 404 aptes à devenir soldats,72 618 conscrits sont partis de leurs cantons, 51 000 seulement ont rejoint ; on est bien loin des 200 000 espérés dans la loi du 3 vendémiaire An VII (24 septembre 1798).

Le mal de l’insoumission et de la désertion rongea dès lors les armées de la République. Il y eut des « appels de contingent » successifs jusqu’à la loi de juin 1799 qui mobilisa les cinq classes intégralement. Le remplacement du conscrit, prévu par la loi du 28 germinal An VII (17 avril 1799) fut supprimé le 2 juillet suivant.

 A Nexon, le 6 floréal, l’administration décide de rester en permanence pour accomplir sa mission et remplir les vues prescrites par la loi du 28 germinal dernier.

Le 19 prairial les deux gendarmes de CHALUS, qui ont assuré l’enrôlement des jeunes conscrits, réclament 36 journées de salaire. L’administration leur vote une somme de 5 francs par jour à chacun d’eux et dit que cette somme sera payée solidairement entre les citoyens réfractaires au service militaire, savoir :  Pierre TEILLOT du village d’Aixette, BURGAUD gendre du village du Plantadis, Jean CELERIER de RILHAC, Jean FAVARD de RILHAC, Jean PRADEAU de JANAILHAC, Jean BOYER de LASTOURS.

Le 1er messidor, dispense de servir aux Armées est accordée à Léonard DOUDET meunier et Pierre VERGNOLE cultivateur.

Le 26 fructidor, adjudication et rabais des réparations nécessaires à la Grange du domaine de la Vigne appartenant au sieur DAVID des ETANGS, émigré. C’est Léonard PRADEAU du village de La Mazeaurie exerçant la profession de charpentier qui fut adjudicataire pour la somme de 690 francs.

Le 27 fructidor, nomination des répartiteurs pour les contributions de l’an 8. Sont désigné :

Léonard CHIROL de Valeix,

Gabriel TARRADE de NEXON,

Nicolas GIZARDIN de NEXON

François JARRAFON de BURGNAC.

Le 29 fructidor l’administration désirant prouver son zèle et son attachement inviolable à la République de l’an 3 prête serment en ces termes :

« Je jure fidélité à la République et à la Constitution de l’an 3, je jure de m’opposer de tout mon pouvoir au rétablissement de la Royauté en France et à celui de toute espèce de tyrannie, » Le même jour dispense définitive du service militaire au sieur Pierre VERGNOLLE du village de Rilhac qui présente une formidable bosse formée par la courbure de la colonne vertébrale qui s’oppose au port des harnais et de l’équipement militaire. Dispense accordée également à Jean Joseph GUYOT de Nexon atteint de surdité totale, ce qui est prouvé par l’attestation de dix citoyens qui vivent avec lui

 

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : V -la Révolution AN III et An IV (22 septembre 1794 – 21 septembre 1796)

– AN III (22 septembre 1794 – 22 septembre 1795)

Le 4 Vendémiaire il est procédé à l’enlèvement du bois et du charbon se trouvant dans la forêt de Mr de Nexon pour être conduit à la maison commune dans l’intérêt de la Nation, les habitants de La Bergère persistants dans leurs exploits, mais pendant cette opération il se présenta le commissaire député Pierre SAZERAT et deux forgerons de Limoges, qui interdirent l’enlèvement, disant que ce charbon de bois avait été acquis par eux et payé aux habitants de la Bregère.

Le Conseil se transporta sur place et il fut décidé d’en référer au Directoire à Limoges.

L’éducation des filles

Le décret du 26 octobre 1793 déclarait que « les filles s’occupent des mêmes objets d’enseignement et reçoivent la même éducation que les garçons, autant que leur sexe le comporte, mais qu’elles s’exercent particulièrement à la filature, à la couture et aux travaux domestiques qui conviennent à leur sexe »

Le 7 Vendémiaire le Conseil s’est réuni pour discuter sur le mode d’instruction à donner aux jeunes personnes du sexe féminin de la commune confiées au sieur LALANDE, car les mères de famille n’ont pu se mettre d’accord sur leur tour de rôle pour assister à cette instruction conformément à l’arrêté du 16 Thermidor. Il fut procédé à une réunion des mères de famille et celles-ci après avoir entendu l’Agent National décidèrent de confier provisoirement l’éducation des jeunes filles à la citoyenne Magdeleine GIZARDIN, conformément à la Loi.

Le même jour, la municipalité fut informée que lors de l’adjudication du domaine de Biard, bien des émigrés, il avait été omis une châtaigneraie, et qu’il y avait lieu de la vendre aux enchères. Il fut fait annonce par la Garde et les habitants rassemblés à la maison commune à 17 heures. L’enchère eut lieu et c’est le citoyen François DUVERNEIX du Village de Biard qui en devint propriétaire pour la somme de 22 livres.

Le 7 vendémiaire il fut décidé d’aller chercher le blé attribué à la commune, savoir 10 sur JANAILHAC, 10 sur LA MEYZE, 20 sur LA ROCHE L’ABEILLE, 25 sur celle de LADIGNAC.

Le 12 Vendémiaire an 3, se présenta à la maison commune TOUSTAIN, représentant du peuple dans le département de la Dordogne et autres circonscriptions, pour faire le triage et la répartition des objets réquisitionnés par divers arrêtés précédents. Le Maire et l’Agent National lui firent connaître qu’il ne se trouvait pas de forte romaine dans la commune. Le Représentant TOUSTAIN leur donna un délai de deux jours pour s’en procurer une.

4 brumaire an IV (26 octobre 1795) : Début du Directoire

19 Brumaire, dénonciation par DESBORDES contre le sieur GIZARDIN qui détenait 6 000 livres appartenant aux émigrés. Ce même jour recensement de tous les bestiaux de la commune. Du même jour règlement du litige opposant Mathurin BONNET, secrétaire de la municipalité, qui avait mal tenu les registres. Il fut décidé de ne lui donner que le tiers de ce qu’il avait droit.

Réquisition du foin et interdiction de servir du pain dans les auberges

Le 30 brumaire, réquisition de 750 quintaux de foin et des bouviers nécessaires pour la conduite au magasin central de Limoges, sous la surveillance de François TARRADE LAVERGNE, membre du Conseil, commissaire à qui tous pouvoirs de réquisition sont donnés avec l’assistance de la Garde Nationale.

Le même jour Pierre SAZERAT est chargé d’établir le tableau des secours dus aux parents des défenseurs de la Patrie, ainsi qu’à celui des pensions dues aux défenseurs mis hors d’état de service. Le même jour défense est faite à tous les aubergistes sous peine de 50 livres d’amende de donner du pain dans leurs auberges à qui que ce soit de la commune, même de leur donner à boire et à manger pendant les séances de la Société Populaire ou du Conseil.

Le 12 Nivôse répartition entre les propriétaires des impositions de seigle et blé noir à fournir au Directoire de Limoges, ce même jour arrive le soldat Léonard JOUHAUD, malade, avec repos de 3 mois.

Le 18 Nivôse enrôlement forcé par le Comité Révolutionnaire de St YRIEIX des sieurs Jean CONSTANT de Lage, Léonard DENIS de Sazerat, Pierre CANARD du Bourg, Jean PORTEFAIX des Vanneaux, Léonard JOUHAUD de Lavaud, Jean VEDRENNE de Combrouse, Jean CHEMINAUD de Valeix, Pierre DUPUYTREN du Bourg et le domestique d’ARRAGON de Sallas.

Le 2 Pluviôse, fin de la détention de Jean Baptiste GAY de Nexon et de son épouse.

Le 30 pluviôse (19 février 1796) après que le Directoire eu décidé de supprimer l’assignat, les planches et poinçons sont solennellement détruits place Vendôme. L’assignat de 100 francs ne valait plus alors que 30 centimes. L’inflation était arrêtée mais il fallait maintenant retirer de la circulation cette masse énorme de papier monnaie.

Le 12 pluviôse, arrivée du soldat Pierre DUPUYTREN, sergent au 3ème bataillon de la Haute-Vienne, en congé de 3 mois pour soigner ses différentes blessures qu’il a reçues en combattant nos ennemis.

Le 19 ventôse un inconnu accoste le Maire et lui dit que par charité il veuille bien l’autoriser à enterrer dans le cimetière de Nexon, son fils mort au Pont de Solignac. Le maire lui répondit qu’il fallait connaître l’identité du défunt et de savoir de quel accident il était mort. L’inconnu prit la fuite, le Maire lança la Garde Nationale à sa poursuite avec mission de ramener et lui et le mort. C’est Pierre LELONG, capitaine de la Garde qui le captura au lieu dit les quatre chemins avec deux autres personnes et le mort. Ils furent ramenés à la maison commune où ils furent interrogés, le plus vieux a dit se nommer Raymond CATALIFAUD du village de Bon commune de LADIGNAC, et que les deux autres étaient ses deux fils. Que le mort était son fils ainé nommé Jean, âgé de 42 ans, marié à Pétronille CELERIER du village des Combes commune de LASTOURS. Ils déclarèrent qu’en revenant de LIMOGES au lieu dit Ventraud, ils rencontrèrent des bouviers conduisant de l’eau de vie et que l’un d’eux, PALLAT de LA MEYZE, leur offrit de cette eau de vie qu’ils en acceptèrent et qu’ils en burent tellement qu’ils s’enivrèrent tellement qu’ils furent obligés de se dévêtir dans l’auberge de la Veuve SAMIE au pont Rompu, qu’ils en furent très incommodés toute la nuit et que le matin l’ainé des fils avait perdu totalement connaissance et qu’il ne put dire que l’eau de vie lui bouillait les entrailles qu’il agonisa toute la journée et mourut sur le coup de minuit. Et qu’ils ne purent le faire enterrer à Solignac car il n’avait pas d’argent.

Sur quoi le Maire fit faire l’autopsie du cadavre dans la chapelle du cimetière par le chirurgien TARRADE, qui après avoir ouvert le ventre, constata une grande quantité d*alcool qui avait provoqué la mort. Il fut aussitôt enterré sans cercueil, mais pour l’authenticité le Maire lui appliqua le sceau de la Mairie sur le front.

Le 22 ventôse visite du citoyen CLIDET délégué du département de la Creuse qui modifia la municipalité comme suit :

Gabriel BEAUNE BORIE remplace Pierre SAZERAT la JONCHERE pour cause de parenté. Pierre FAYARD remplace Pierre VALETTE comme étant illettré.

Notables : Pierre SAZERAT la JONCHERE remplace BEAUNE BORIE, Martial DUMOULIN remplacera BONNET comme Secrétaire Greffier.

Le 14 Floréal, arrivée du soldat THOMAS Jean du 5ème bataillon de la Haute-Vienne en congé absolu de réforme.

Les Loups font des ravages

Le 15 Floréal fut une date importante. Les loups causaient des dégâts et ravages très importants, plusieurs habitants prétendaient que certains étaient enragés. La garde rassembla tous les hommes valides qui armés de fourches, de piques, de bâtons, de fusils et autres instruments se rendirent dans les forêts de Nexon et St-Hilaire et des Farachas le dimanche suivant pour y faire chasse aux loups sous, la direction de DELIGNAT et de DECOULHAC.

Il était fait défense de tirer autre gibier que les loups sous peine de 3 jours de prison et 50 livres d’amende. Le dimanche 300 habitants de Nexon était sur place avec ceux de St-Hilaire, et la chasse commença par chiens et par rabatteurs. 20 loups furent aperçus, une véritable bande, et il en fut abattu six adultes de forte taille et cinq petits louveteaux.

Le 15 Messidor, serment de Jean BEGOGNE comme prêtre du culte catholique dans la commune de NEXON ; mais le 21 il fut rappelé dans la commune de St-GENCE d’où il était parti, les habitants de cette commune ayant menacé plusieurs officiers municipaux et des troubles sérieux s’étant produit à la suite de son départ.

Le 24 Messidor, c’est Joseph D’ARSONVAL qui prêta serment comme prêtre curé de Nexon.

Ce même jour moyennant 2425 livres marché est passé avec les sieurs Guillaume ROUGERIE et François MEUNIER menuisiers à Limoges faubourg St-Antoine pour le rétablissement du principal autel de l’Eglise.

Le 1er Thermidor serment de Pierre ROCHE comme curé de Nexon et son traitement est fixé à 6 000 livres pour sa nourriture, son entretien, celui d’un domestique et d’un cheval. Il sera logé au presbytère. Le même jour pétition pour un bureau d’enregistrement à Nexon, pétition qui sera adressée à la convention.

Le 21 Fructidor arrivée du soldat Pierre DUPUYTREN bénéficiaire d’un congé de 3 mois pour soigner et guérir ses blessures. Ce même jour élection du bureau de l’assemblée en vue des élections mais très peu d’électeurs, les commissaires sont désignés pour parcourir les villages et rappeler aux intéressés leur devoir électoral.

 

– An IV (23 septembre 1795 – 21 septembre 1796).

 

1er vendémiaire (23 septembre 1795) : Début de l’an IV. Décret portant la proclamation de l’acceptation par le peuple français de la Constitution.

Le 11 vendémiaire, le Conseil charge Léon Baptiste MARTIAL de confectionner la matrice des rôles des impositions de la commune.

Le 1er Brumaire, serment des Élus et Notables de tout le canton, serment de fidélité à la République.

Vente au prochain jour de foire de Nexon de bestiaux, charrettes, outils du domaine de Bosvieux.

François GAY de NEXON est élu Secrétaire de l’Assemblée Cantonale et nomme comme garde champêtre pour Nexon, Jean MARQUET de Mamondeix;  pour Rilhac DESCHAMPS LAPARADE de Gorsas;  pour St-Hilaire, Antoine ARRAGON du Village de La Cosse.

Le 8 Brumaire perception dans les communes du canton de la Taxe de guerre par les officiers municipaux,

Ce même jour défense est faite à toute personne de venir troubler les séances et réunions du Conseil, les pétitionnaires doivent s’adresser au secrétaire qui enregistrera leur demande.

Le 9 Brumaire, comparait devant le Conseil Pierre ROCHE de NEXON qui déclare « Je reconnais que l’universalité des citoyens Français est le Souverain, et je promets soumission et obéissance aux lois de la République »

Le 27 Brumaire le sieur GUYOT déclare être atteint d’un mal de jambe et de tête et il donne sa démission de secrétaire. Il est remplacé par Louis GUYOT notaire Public.

Le 5 Nivôse, le sieur GAY de NEXON reprend possession de ses biens.

Le même jour le citoyen CAZE est désigné pour la vente des biens d’émigrés et les baux à ferme.

Le 30 Nivôse recensement sur la place publique de Nexon de tous les chevaux, juments, milles, mulets du Canton où ils avaient été réunis.

Le 10 Germinal, jour de foire à NEXON, les sieurs Gabriel LA VAREILLE et Pierre MONTAZEL étaient venus acheter des bœufs pour l’approvisionnement de l’armée d’Italie, bien entendu sans aucun argent. Les paysans refusèrent de livrer les bêtes sans être payés et reconduisirent ces dernières aux étables, malgré les protestations des acheteurs, qui promettaient paiement sous un mois. Ce même jour rectification des côtes mobilières par abaissement du taux. On y voit les motifs suivants : J.B. Ferréol de NEXON; aucune ressource pour vivre est réduit à une grande disette ; J. FAYE est paralysé ; GIZARDIN a une hernie ; Jean RAFFARD nombreux enfants de deux lits ; AUDONNET a eu beaucoup de pertes.

Le 20 Germinal, prestation de serment des élus « Serment de haine à la Royauté ». En effet la loi du 20 ventôse an IV (10 mars 1796) oblige les fonctionnaires publics des différents cantons (présidents, officiers municipaux, agents de commune, adjoints, juges des tribunaux civils et criminels, et de police criminelle, juges de paix, accesseurs, notaires, etc.) et tous les employés du gouvernement, soit tous ceux qui étaient salariés par la république à déclarer, en présence du peuple, qu’ils étaient attachés à la République et qu’ils haïssaient la royauté, en répétant les mots suivants : « Je jure haine à la royauté, attachement et fidélité à la République et à la Constitution de l’an III. » Ceux qui ne le prêtaient pas étaient arrêtés. Les religieux (prêtres, curés…) étaient aussi tenus de prêter ce serment s’ils voulaient exercer leurs fonctions.

Le recensement donna 21 chevaux, 130 juments, 60 mules ou mulets, 40 poulains, 2 étalons.

Le 2 Floréal, DESVALOIS est nommé Commissaire du Pouvoir exécutif de l’administration municipale du Canton de Nexon en remplacement du sieur GUYOT démissionnaire.

Ce même jour il est décidé que tous les prêtres qui pourraient être revenus sur leur serment de fidélité seraient à nouveau entendus.

Le 24 Germinal le Sieur MAUD Curé de St-Martinet envoi une lettre au Conseil s’excusant de ne point comparaître mais rappelant qu’aimant trop son pays, il renouvelle sa soumission aux lois de la République.

Le 5 Floréal le conseil décrète que tous les soldats qui sont revenus dans leur foyer feront la déclaration de leur habillement, armements ou équipements qui peuvent appartenir à la République ainsi que de ceux qu’ils pourraient avoir vendus ou aliénés.

Le 5 Floréal, tous hôtes, aubergistes, traiteurs et vendant du vin ne pourront recevoir et donner à coucher à aucun voyageur sans s’être préalablement assuré que son passeport a été visé par l’Agent National de la commune.

Ce même jour il a été rendu aux individus qui avaient été reconnus suspect, leurs armes et effets saisis.

Ce même jour il est décidé de dresser une liste exacte des jeunes gens de la première réquisition de 18 à 25 ans, et de ceux qui auraient abandonnés leur drapeau pour se retirer dans leur maison.

Le 26 Floréal, sont conduits à l’hôpital de Limoges deux nouveaux nés, au service des enfants pauvres, un enfant male de la Veuve JOUHAUD et une fille de 3 mois dont les parents Jean PERRIER et Anne DES­BORDES sont décédés subitement tous les deux.

Le 7 Prairial, le Conseil Cantonal renvoie le rôle des impositions dressé pour l’an 3 par la Municipalité de NEXON, s’élevant à 45.916 Livres, comme exorbitant et surtout pour violation des lois constitutionnelles. Les acomptes perçus furent remboursés.

Ce même jour répartition des impôts entre les acquéreurs des biens des émigrés vendus au profit de la Nation.

Le 30 Messidor, le Commissaire exécutif DESVALLOIS réunit toutes les municipalités du canton et leur fait de violents reproches de la part du Directoire Départemental, car ils négligeaient l’application des décrets et arrêtés et que rien n’était fait. Notamment il mis en demeure les Municipalités de fournir dans le plus bref délai le tableau civique du Canton, le tableau des parents des défenseurs de la Patrie, le tableau de la Population et des Animaux du Canton, l’Organisation de la Garde Nationale Sédentaire, la liste des citoyens pouvant remplir les fonctions de jurés, le rôle de l’emprunt forcé avec les sommes payées et à payer, l’état des rôles de 1791-92-93 et 94 pour les contributions directes, le tableau des dépenses locales, l’exécution de la contribution personnelle et somptueuse.

L’assemblée constata encore que l’administration est obligée de faire des dépenses soit pour un courrier, un garde bureau, du papier, de l’encre, des plumes, de la lumière, du bois, etc. qu’il n’y a aucun argent pour ces dépenses qui sont utiles à la chose publique qui en souffre, la salle des séances n’étant pas balayée depuis 3 mois et étant d’une saleté repoussante.

*Les assemblées primaires de chaque canton ou section forment un tableau des citoyens du canton ou de la section, et y inscrivent chaque année à un jour marqué, tous ceux qui ont atteint l’âge de 21 ans, après leur avoir fait prêter serment de fidélité à la constitution et aux lois. Nul ne peut être électeur et n’est éligible dans les assemblées primaires, lorsqu’il a accompli sa vingt-cinquième année, s’il n’a été inscrit sur ce tableau civique.

Le 25 Fructidor l’assemblée décide d’affecter les presbytères de Nexon et Rilhac au logement des instituteurs et pour y faire la classe.

 

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : IV -la Révolution 1794 (12 nivôse an 2 = 1er janvier 1794

On ne sait pas si les habitants de Nexon ont fêté  le nouvel an le 1er janvier ou s’ils ont suivi la calendrier révolutionnaire. Le 1er janvier 1794 correspond au 12 nivôse an 2.

Le décret du 4 frimaire an II (24 novembre 1793) « sur l’ère, le commencement et l’organisation de l’année, et sur les noms des jours et des mois » orthographiait le nom du mois nivose, sans accent circonflexe. L’ajout généralisé de cet accent s’est installé progressivement, à une époque ultérieure indéterminée. On rencontre d’ailleurs des milliers d’actes ou documents officiels de l’époque ne faisant pas encore usage de cet accent.

Épuration des autorités en vertu du « décret du 7 août 1793 »

Le 30 Nivôse, se présenta devant la municipalité, les notables et un grand nombre de citoyens assemblée en la maison commune, l’Agent National du District de St-YRIEIX qui fit connaître qu’il venait remplir la mission que lui prescrit le Gouvernement provisoire révolutionnaire et donner lecture d’un arrêté du représentant du Peuple BRIVAL* qui était venu à St-Junien pour faire l’épuration.  Il a longtemps péroré l’assemblée en lui faisant sentir et apprécier l’excellence du Gouvernement nouvellement décrété. Il a puissamment insisté à faire connaître aux fonctionnaires toute l’étendue et l’importance des devoirs mutuels et respectifs que leur impose la loi sur le Gouvernement Révolutionnaire provisoire et combien grande était leur responsabilité personnelle. Ensuite il a beaucoup parlé de l’importance de faire ponctuellement, strictement et avec célérité exécuter toutes les lois en général mais il a principalement recommandé  celle sur la démolition des châteaux forts,1e dessèchement des étangs, le broiement des titres, sur le séquestre des père et mère des émigrés, l’organisation de la Garde Nationale, sur les volontaires et déserteurs, et il a laissé à la responsabilité personnelle de l’Agent National de Nexon l’exécution de toutes les lois ci-dessus mentionnées. Il reçu la promesse de tous les présents qu’ils ne négligeraient rien pour mettre en pratique les objets de sa sollicitude.

Ensuite il donna lecture d’un arrêté de BRIVAL désignant les membres de la municipalité : François Louis GUYOT, Maire, Pierre SAZERAT, Pierre VALETTE, SIRIEIX ex Maire, Pierre SAZERAT La JONCHERE, Martial LIMOUSIN, Officiers Municipaux. Gabriel TARRADE, Agent National, TARRADE, Officier de Santé, Pierre GUYONNAUD, Jean GUYOT dit Bigarot, Pierre BONNAUD, Annet TARRADE Officier Public, Mathurin PEYRAT, Clément LELONG, Gabriel BONNE BORIE, Gabriel MEYNIER, Jean RICHARD, Jean DESPLANCHES dit Planchaud, Jean BONNEAUD Notables.

Le sieur SAZERAT, Officier Agent de la commune, fit lecture à haute et intelligible voix de cet arrêté au Peuple assemblé. L’assemblée considérant que quelques officiers Municipaux et la majeure partie des notables mettaient une insouciance coupable à remplir leurs fonctions, arrêta qu’elle siégerait tous les dix jours et que celui qui manquerait serait frappé d’une amende de 5 francs, payable par forme de police.

*Jacques Brival, est né le 14 février 1751 à Saint-Hilaire-Peyroux en Corrèze et décédé le 8 octobre 1820 à Constance en Allemagne. Issu d’une famille aisée il est nommé Procureur du roi au bailliage de Tulle en 1776. Il est élu procureur général syndic de la commune de Tulle le 22 janvier 1790, puis du département en août 1790. Il entre au club des jacobins. Il est envoyé en mission dans les départements de Corrèze et de Saône et Loire et par décret du 7 août 1793 il est chargé d’épurer les autorités en Haute Vienne. Puis il est nommé par un arrêté du Comité de salut public en date du 9 nivôse an II (29 décembre 1793) dans la Vienne et la Haute-Vienne pour y organiser le gouvernement révolutionnaire. En pluviôse an II (janvier –février 1794) il prend diverses mesures pour faire libérer des suspects. Cette politique modératrice dresse contre lui la société populaire de Limoges, son collègue Gay-Vernon, député de Haute-Vienne dont le frère est à la tête du directoire de ce département, François-Xavier Audouin adjoint de Bouchotte à la 6e division du Ministère de la Guerre originaire de Limoges. Se développant dans le contexte parisien de la lutte des factions, entre « Indulgents » et « Hébertistes », doublée d’une lutte de factions dans les départements, cette cabale conduit à son rappel, par lettre du Comité de salut public du 11 ventôse an II (1 mars 1794) ; il part le 20 ventôse (10 mars).

Le 1er Ventôse an 2, Martial DUMOULIN ancien curé de Nexon, déclara qu’il voulait ouvrir une école publique pour l’enseignement du 1er degré d’instruction.

Le 14 Ventôse Réunion du Conseil Général pour désigner deux cavaliers à prendre parmi les jeunes gens de plus de 25 ans. Elle fit assembler tous les jeunes gens et ils furent mesurés par le sieur SAZERAT. Ce fut le citoyen Martial GUYOT qui s’est trouvé avoir la taille requise et au delà, les autres s’étant trouvés trop courts. Il y eu un réfractaire qui se nommait JOUHAUD François, domestique de Pierre BONNAUD, qui s’était caché dans les bois. Le Conseil sachant qu’il avait la taille requise, le fit rechercher par la Garde Nationale, et il fut trouvé et le lendemain dirigé avec GUYOT sur St-Yrieix pour être enrôlés aux postes voulus.

Ce même jour les citoyens Pierre SAZERAT et Martial LIMOUSIN furent désignés comme commissaires pour peser l’avoine destinée à l’Armée.

Le 3 Ventôse, les médecins GONDINET, LACHARTRE et BARGUET examinèrent deux jeunes recrues. Jean LAFFARET qu’il reconnurent atteint d’inflammation et grosseur à l’œil et de grosses glandes au cou, côté droit ; il bénéficia d’un délai de 40 jours pour rejoindre son corps. Puis le citoyen Jean VEDRENNE atteint de fièvre quarte serait exempté de servir la Patrie.

Le 15 Ventôse, MAZERIEUX fut élu Commandant de la Garde Nationale, Léonard TARRADE Adjudant et Pierre LELONG Porte-drapeau.

Le 21 Ventôse, les citoyens SAZERAT de la Jonchère et BEAUNE BORIE furent désignés pour aller quérir les objets et linges se trouvant dans l’église et servant au culte, pour en faire remise au Directoire du département. Ils devront en dresser un état et une description et en donner décharge au sieur Martial DUMOULIN curé.

Le 28 Ventôse, le Conseil Général trancha un important différent existant entre Mathurin DUVERNEUIL, colon à Biard du domaine de ROZIER émigré, et les acquéreurs de ce domaine. En effet ce domaine fut vendu à la chaleur des enchères et les nouveaux propriétaires voulaient s’approprier la récolte plantée et non mûre. Le Conseil décida que le Gouvernement Révolutionnaire voulait protéger les colons et que la récolte en cours était leur propriété et qu’ils pourraient en jouir mettant la garde à leur disposition.

Les décrets des 8 et 13 ventôse sur les indigents

Ces décrets décident la confiscation des biens de ces ennemis de la République, qui doivent être distribués aux patriotes indigents ; ils prévoient la constitution de listes d’indigents par les autorités locales et la création de commissions révolutionnaires pour faire la part entre les vrais ennemis de la République et les personnes injustement emprisonnées.

Le 30 Ventôse, le Conseil décide de siéger tous les deux jours à tour de rôle, il désigne pour chaque séance 5 officiers ou notables, et décide qu’une amende de 10 livres frapperait ceux qui n’assisteraient pas aux réunions.

Ce même jour les citoyens Martial DUMOULIN, François TARRADE la VERGNE, Jean GUTOT dit Bigarot, Mathurin PEYMARD et Jean DESPLANCHES percepteur des impôts, furent désignés pour dresser la liste des indigents, des enfants en bas âge appartenant à des familles d’indigents, des enfants abandonnés, des vieillards indigents en vue de leur attribuer des secours conformément au décret du 13 Pluviôse. Les citoyens Annet et Gabriel TARRADE, Pierre SAZERAT, Annet SAZERAT, François de COULLAC, Mathurin BONNET furent désignés pour dresser un tableau contenant :

1°le nombre des domaines gros et petits de la commune

2°le nombre des charrues de chaque domaine

3°le nombre d’arpents que contient chaque domaine

4°la production et espèce de production de chaque domaine

5°le nombre d’arpents des petites propriétés

6°le rapport ou produit approximatif de chacun de ces arpents.

Ce fut encore une constatation de l’état d’un sieur Ferréol VEYRINAS qui, soldat aux armées, avait séjourné dans les hôpitaux de PEZENAS et de BEZIERS, qui était atteint d’une fluxion de poitrine. Le médecin constata une poitrine très délicate, qu’il crachait fréquemment le sang, que les remèdes étaient inefficace et que le meilleur pour lui serait de lui faire respirer l’air natal où il trouvera auprès de sa famille les soins nécessaires et particuliers à son triste état.

Le 6 Germinal, les commissaires n’avaient encore pu dresser la liste des indigents, il fut donc décidé de se transporter dans chaque village pour aider ces malheureux qui croyaient être persécutés ou frappés de honte.

Le même jour le sieur GUYOT, notaire public, rendit compte de la gestion des biens DESTHEVES, curé de Nexon, qui avait été déporté et qui était le frère de son épouse. Il avait vendu diverses marchandises et vin pour une somme de 994 livres 5 sols. Mais les dépenses s’élevaient à 835 livres 10 sols et parmi celle ci des notes de la femme de TISTOU, de la Paulie DURAND, de la Catherinaude, toutes les trois fileuses ; le logement et la nourriture des deux vicaires, et les soins pour traitements médicaux par TARRADE, de BONNET maréchal pour ferrement des chevaux. Et puis la plus intéressante, une somme de 80 livres que ce brave notaire avait dû donner à des brigands venus lui rendre visite et sous menace de mort, afin qu’ils ne boivent pas son vin.

Le 21 Germinal le citoyen GIZARDIN fut désigné pour aller prendre livraison du grain attribué à la commune par le district de St-Yrieix. Le même jour Pierre SAZERAT et Annet TARRADE firent la levée des scellés, l’inventaire et l’estimation des objets mobiliers du curé DESTHEVES pour être vendus aux enchères.

Le même jour réquisition à son de tambour et par la garde de tous les hommes valides pour procéder aux coupes de bois à charbon.

Le 22 Germinal ils se portèrent en masse dans les bois et procédèrent à des coupes importantes sous la direction des commissaires DUMOULIN, BONNAUD, VALLETTE et GUYONNAUD.

La recherche de salpêtre

Les besoins de poudre sont importants et pour la fabriquer on utilise du salpêtre. En vertu de la loi du 14 frimaire an II (4 décembre 1793), toutes les communes, tous les citoyens de France furent en réquisition pour la production de salpêtre pour fabriquer de la poudre

Paris le 19 février 1794

Les nécessités de la défense nationale commandent. Là où l’Ancien Régime aurait demandé trois ans, trois décades suffirons à la République. Un mois, c’est en effet le délai consenti aux aspirants armuriers pour apprendre à fabriquer des poudres et du salpêtre. L’idée vient de Barère, qui l’a exposée et fait adopter le 2 février par ses collègues du Comité de salut public. Dès aujourd’hui, un millier de citoyens robustes, canonniers ou gardes nationaux venus de tous les coins de France, suivront des cours accélérés dispensés par les plus grands chimistes.

Le trente germinal, le sieur Jean Baptiste GUYOT fils du Maire est désigné pour aller s’instruire sur la fabrication du salpêtre[3]. Il s’en fut à St-Yrieix ou le citoyen LA CHATRE lui enseigna la manière la plus simple et plus économique pour faire du salpêtre. (Le charbon de bois et le salpêtre servaient à la fabrication de la poudre dont les besoins sont énormes).

Le 6 Floréal, le Conseil désigne Maximilien LIMOUSIN dit Champagne comme garde forêt pour la conservation des bois.

Le 8 Floréal recensement par le Conseil Général de tous les cochons mâles et femelles de plus de 5 mois, des vieilles barriques, futailles et bois de merrain.

Le même jour la Garde Nationale notifie à Jean CHELINAUD de Valeix, Jean DESPLANCHES de Sallas, Pierre JOUHAUD de Bosmarèche et Gabriel JAYAT de Larticie que le Conseil Général les a requis avec leurs chevaux et voitures pour se rendre immédiatement à Chabanais pour quérir une quantité de 44 quintaux de blé attribué a la Commune.

Le 11 Floréal la religieuse de l’ordre de la Règle, Radegonde SAZERAT prêta serment de maintenir la liberté et l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République.

Le 19 Floréal, tous les chevaux du canton de Nexon furent assemblés sur la place publique où le Conseil Général assisté de 2 commissaires de chaque commune procéda à la réquisition et à l’achat de 10 chevaux pour le service des transports militaires.

Le 6 Prairial, se présentèrent devant la municipalité Louis SAZERAC et son épouse MITAULT Madeleine, habitant Solignac, qui firent soumission pour exercer dans la commune de Nexon les fonctions d’instituteur et d’institutrice.

Le 7 Prairial, la Société Populaire de Nexon désigne 2 commissaires, les citoyens Pierre SAZERAT la Rivière et Nicolas GIZARDIN pour faire la liste des chiens mordus par un chien enragé il y a deux jours et de les faire tuer sous 24 heures sous peine de dix livres d’amende par chien.

Le 7 Prairial, perquisition par 15 commissaires et ramassage par la Garde Nationale des cendres de bois pour assurer la consommation de la Salpêtrerie. Les perquisitions durèrent six jours.

Le 11 Prairial Mathurin BONNET atteint de fièvre bilieuse intermittente obtient 20 jours de convalescence avant de regagner son armée.

Le 13 Prairial, l’Agent National avait depuis dix jours fait annoncer la mise aux enchères des herbes du cimetière, des noix, de la Grange et du jardin du presbytère pour 3 ans. Il fit sonner les cloches à 9 heures et une grande affluence se porta à la maison commune, où il fut procédé aux enchères après lecture par le greffier du cahier des charges. Ce fut le sieur TARRADE la Vergne qui fut adjudicataire pour 180 livres.

Le 2 Messidor relâche dans les officiers municipaux et notables formant le Conseil Général de la commune, l’Agent National les fit convoquer individuellement et après un exposé fixa l’heure des réunions à 6 heures en été, 7 heures en octobre, 9 heures en hiver ; qu’il serait dressé un état des absences pour être transmis au Directoire pour sanctions à prendre.

Le 10 Messidor, Martial DUMOULIN est nommé secrétaire provisoire de l’assemblée.

Ce même jour Mathurin BONNET greffier de la Municipalité, volontaire comme chasseur à cheval pour secourir nos soldats de la République combattants en Vendée, contracte une maladie « STERNE » regrette que son état ne lui permette plus de combattre, mais pour être à l’abri de tous soupçons que pourraient lui faire quelques ennemis du bien public, demande à être examiné médicalement pour obtenir un congé prolongé dans ses foyers. Sa demande fut acceptée et il fut examiné par les officiers de Santé MICHELET et VILLEMONEIX.

Le 14 Messidor le Conseil Général décide la réquisition de la main d’œuvre nécessaire pour lever la prochaine récolte et de fixer leur salaire comme suit : à la journée, les faucheurs 18 sols et nourris ; Les moissonneurs et faneurs 12 sols et nourris. Quant aux femmes il leur serait alloué 8 sols et nourriture. Les bouviers à bœufs et à vaches 2 livres 5 sols avec nourriture.

Le même jour, réquisition des plaques de foyers, chenets, les mauvais pots et marmites et autres objets en fonte ; chaque officier et notable y procédant dans les villages qui leur sont assignés.

Le 24 Messidor il éclata sur la commune un orage très violent, sans précédent, suivi d’une très forte chute de grêle. C’était la désolation et la consternation ; le Conseil fut assiégé par une foule d’habitants de villages venant réclamer secours, la récolte étant anéantie. Une commission composée de Gabriel BEAURE, Jean DESPLANCHES, greffier du Juge de Paix, Jean BONNET et François COULAC fut désignée pour se transporter sur les lieux endommagés et dresser procès verbal et estimation.

Ce même jour le citoyen François de COULAC de Mazérieux a été déclaré adjudicataire moyennant la somme de 270 livres de la charge de percepteur des impositions.

Le 27 Messidor le citoyen PEYMARD demande à être inscrit sur la liste des personnes secourues par la République.

Ce même jour un inventaire fut dressé de l’avoine se trouvant dans les greniers.

Toujours le manque de salpêtre

Le 30 Messidor la fabrication du salpêtre n’avançait guère et le Conseil décida que cette matière indispensable pour garder la liberté, chèrement acquise, devait être fabriquée rapidement. A cet effet il décida que chacun donnerait une journée à tour de rôle sans que sous aucun prétexte il puisse s’y refuser sous peine d’une amende de 25 livres payable immédiatement en faveur de l’atelier.

Comme la grêle et l’orage avait presque détruit la récolte, il fut également désigné un commissaire par village pour dénoncer ceux qui procéderaient à des battages clandestins de grains, ces battages ne devant être effectués qu’en présence des commissaires qui feront l’inventaire.

Le 16 Thermidor, soumission est faite du sieur Louis ROSSIGNOL LALANDE pour exercer la charge d’Instituteur Public dans la commune. Le Conseil Général le charge de faire la leçon aux filles provisoirement en présence d’une mère de famille en attendant que la commune puisse se procurer une institutrice en raison de quoi il jouira du traitement y attaché.

Le 20 Thermidor les sieurs Antoine CHENU, Pierre GUYONNAUD et Jean MARQUET sont désignés comme surveillant séquestre de la maison, grange et jardin du sieur DES ETANGS émigré. Ils seront personnellement responsables de toute disparition.

Ce même jour recensement et inventaire des laines.

Manque de blé et donc de pain

Le 25 Thermidor le manque de grains était tel que de nombreux habitants étaient privés de pain depuis plusieurs jours. II fut délégué un commissaire au district de St-Yrieix pour exposer le cas et le district accorda à la commune 100 quintaux de blé à prendre à St-Yrieix. Dix bouviers furent réquisitionnés qui se rendirent à St-Yrieix, accompagnés de TARRADE Lavergne commissaire, il fut chargé d’exprimer au Directoire la reconnaissance de la Municipalité.

Le 27 nouvelle réquisition des voituriers pour le service de la FORGE et réquisition de cendres pour la fabrication du Salpêtre.

Fixation du jour des foires dans le nouveau calendrier

Le 28 Thermidor, réunion du Conseil qui décide que par suite du nouveau calendrier les douze foires de l’année qui se tenaient le dernier mardi de chaque mois auraient lieu à compter de ce jour tous les 21, sauf celle de janvier, Pâques, Septembre qui seront en plus à date fixe. Il sera imprimé 150 exemplaires de ce calendrier des foires pour être distribués et que cette décision serait imprimée dans le calendrier des foires du sieur Jean BAUDOUT, imprimeur.

L’adoption du calendrier révolutionnaire a posé dans toutes les communes de sérieux problèmes pour la fixation du jour des foires et marchés. En effet le mois composé de quatre semaines était remplacé par un mois de trois décades. Des villes comme Chalus habituées aux marchés hebdomadaires en perdaient un chaque mois. Aussi, pour « soutenir le cours ordinaire du commerce » la municipalité de Jacques Garebeuf  » considérant que les marchés de Châlus sont les plus importants qui existent dans un arrondissement de plus de cinq lieues de rayon » décide de remplacer ce quatrième marché par une foire de mois (Arrêté municipal de Châlus du 1er floréal de l’An VI (lundi 20 avril 1789). Mais les habitudes furent les plus fortes : usagers et marchands continuèrent à tenir marché les vendredis, comme cela était la règle à Châlus, de temps immémoriaux.

Les besoins en salpêtre et en fer sont importants

Le 4 Fructidor visite de l’Agent des Salpêtres de St-Yrieix qui enjoint à la commune de faire fabriquer un contingent de charbon de bois dans les plus brefs délais et de l’envoyer de suite au Citoyen BON à Limoges.

DU 4 FRUCTIDOR An 2. Au nom de la Patrie Réquisition.

Conformément à l’arrêté du 4 prairial, un représentant du peuple a été envoyé dans le département de la Dordogne et autres circonscriptions pour donner de l’activité aux fonderies. L’agent national du district de St-Yrieix requiert sur la demande de Georges AUCONSUL, Maître de Forges de la Fonderie de Bessous commune du Chalard, employé pour le service de la République, la commune de NEXON de fournir sur un ordre de la Municipalité les ouvriers journaliers bouviers ou voituriers nécessaires pour les travaux ou les transports de la Fonderie. Un double de cette réquisition restera à la Municipalité pour être enregistré, l’autre signé sera remis au Maitre de Forge.

Le 7 Fructidor sur convocation de l’agent du district la Municipalité, le Conseil Général, les habitants se rassemblèrent sur la Place Publique. L’agent national du district vérifia les registres et les archives, les trouva en bon ordre, sauf celui de la correspondance. Il développa autant qu’il le put tous les avantages qui doivent résulter de l’exécution des lois et le besoin de la surveillance lorsqu’on est appelé à la fonction publique et il a rappelé celle sur les travaux de la récolte, sur le recensement, sur la réquisition, sur le salpêtre, les salaires, les secours à accorder aux parents des défenseurs de la Patrie, sur la culture des terres et autres de genre dont l’objet de l’exécution appartient plus immédiatement aux campagnes.

L’exécution de toutes ces lois a été laissée à la surveillance et à la responsabilité de l’Agent Nationale.

Le 14 Fructidor, les voituriers n’ont pas de sacs pour transporter le charbon de bois à la Forge de Bessous ; il est décidé de procéder à une visite domiciliaire chez tous les particuliers et il est nommé des commissaires à cette fin.

Le 17 Fructidor Pierre LELONG qui était Directeur de l’atelier du salpêtre à NEXON, avait épuisé les 300 livres fournies par le Directoire de St-Yrieix et il n’avait plus d’argent. Il fut décidé qu’il se transporterait à St-Yrieix pour chercher 600 livres afin de pouvoir continuer la fabrication.

Le 20 Fructidor dénonciation par le citoyen LIMOUSIN du village de la Drouille d’une vente de bois de la forêt de Nexon par les habitants du village de la Bregère.

Le 26 Fructidor, mise en demeure au citoyen Mathurin BONNET secrétaire de la municipalité qui a négligé de copier les lois sur le registre et qu’il était tenu de le faire.

Ce même jour requête présentée par Jean DOUDET de Valeix qui perdit 4 mules le même jour par maladie.

Le 28 Fructidor, retour à NEXON du soldat COMBROUSE Léonard, malade. Ce même jour un détachement de la Garde Nationale est détaché dans la forêt de Mr Gay de Nexon où les habitants de la Bregère enlèvent le bois.

Mathurin BONNET n’ayant pas mis son registre à jour comme il lui avait été ordonné le 26, c’est DUMOULIN Martial qui a été chargé de ce travail.

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : III -la Révolution 1793 (début de l’an II)

Le 1er janvier 1793 se présenta à Nexon devant le Conseil Général de la commune, le sieur BONNET de St-YRIEIX, premier adjudant de la Légion du District de St-Yrieix, et qui expliqua qu’il était nécessaire de donner plus de liaison et d’activité a la force armée. Que dans le but de faire respecter la loi et de faire face aux événements il était nécessaire de réunir les citoyens de Nexon qui composent le « bataillon » de Nexon, afin de procéder à la nomination des officiers et sous-officiers dans les postes vacants.

Il déclara également que des officiers et sous-officiers ainsi que quelques soldats avaient paru suspects et qui si les armes leur avaient été retirées, c’était dans l’intérêt de la Nation, mais que ces armes seraient immédiatement remises aux nouveaux, faisant preuve de fidélité et ayant donné leur preuve de civisme.

Cette déclaration fut portée par le greffier à toutes les municipalités du Canton avec invitation d’en prendre grande considération.

Le 3 janvier le Conseil Général se réunit à nouveau pour délibérer sur la pétition du citoyen curé de Nexon, relative à la fourniture du culte. Il fut décidé de lui payer une somme de 60 livres à prendre sur les fonds de la Fabrique.

Le 21 janvier 1793, le gouvernement révolutionnaire exécute Louis XVI.

Le 3 février l’Etat Major de la Garde Nationale, au nombre de 35, se réunit à l’Eglise de Nexon, sous la Présidence de SAZERAT, Procureur de la commune, et le citoyen DELIGNAT de LAVAUD fut élu Commandant par 34 voix et l’assemblée s’ajourna au dimanche suivant.

Les billets de confiance

A Bordeaux, en mai 1790, industriels et commerçants, ayant à payer leurs ouvriers, forment une société pour émettre des billets de faible valeur cautionnés par une réserve d’assignats de valeur correspondante permettant l’échange (il s’agit à cette date, d’assignats de 200 livres et plus). Cet exemple est immédiatement suivi à Marseille, Lyon et Montpellier. Des sociétés philanthropiques et des négociants émettent des assignats. Cependant, ces billets émis à usage interne (par les industriels pour payer leurs ouvriers, par les propriétaires fonciers pour payer les journaliers) et sans reconnaissance officielle, rencontrent la même défiance que les assignats. Pour remplacer les billets de confiance, dont la prolifération devient incontrôlable, l’Assemblée Législative décrète le 4 janvier 1792 une émission d’assignats de faible valeur (10, 15, 25 et 50 sols) et décide par la loi du 1er avril 1792 de laisser en circulation les billets émis par les sociétés et les particuliers, après le contrôle de leur caisse, mais de leur interdire toute nouvelle émission.

Le 8 février le Conseil Général de la commune désigne les citoyens GUYOT et DESMOULINS pour ramasser dans le Canton tous les billets de confiance qui circulent.

Le 3 mars la dame TOUZAC des ETANGS, épouse de CHARLES DAVID des ETANGS émigré, adresse une pétition pour reprendre la jouissance de sa maison de Nexon qu’elle avait été obligée d’abandonner sous les menaces. Le conseil fit droit à sa demande et obligea l’occupant à quitter les lieux immédiatement.

Le 15 mars le Conseil Général désigne GUYOT, Juge de Paix, pour procéder au recrutement des hommes du contingent que doit fournir le Canton de Nexon, conformément au tableau de répartition dressé par le district de St-YRIEIX.

La garde nationale est envoyée dans les Deux Sèvres

Le 18 mars le Conseil se réunit extraordinairement et de toute urgence à 7 heures du soir, ou le citoyen SAZERAT Procureur, l’informa que des troubles sérieux se produisaient dans le département des Deux-Sèvres, que ces attroupements dévastaient le pays et qu’il était urgent de rétablir l’ordre. Le Conseil décida aussitôt d’envoyer 70 citoyens de la Garde Nationale de Nexon, voler au secours de la Patrie menacée dans les Deux-Sèvres. – Que demain 19 à la première messe ils seront avertis par le citoyen curé et le greffier de se rendre sans perdre de temps sur la place de Nexon pour se rendre ensuite à St-Junien lieu de rassemblement.

– Que le percepteur de l’impôt versera entre les mains du commandant la somme de 132 livres 7 sols pour fournir à la dépense des 70 hommes qui vont marcher. Il décida en outre de siéger en permanence en la Maison Commune.

Il fut ouvert un registre pour l’inscription volontaire des 24 soldats que devait fournir la commune pour le contingent ; mais comme aucun citoyen ne s’était présenté, il fut décidé de procéder par voie de tirage au sort. Il y fut procédé sur la place publique en grande pompe, au milieu des cris et d’un grand désordre, chacun attendant si le sort lui était ou non favorable.

Le Conseil entra en la maison commune et chargea le sieur SIRIEX d’acquérir chez tel marchand d’habits de Limoges qu’il lui plaira de choisir les étoffes en drap, doublures, toiles et autres marchandises qu’il faudra pour l’équipement et l’habillement de ces 24 soldats et le tout le plus promptement possible.

Le 23 mars, SIRIEIX rendit compte qu’il s’était rendu à Limoges, chez plusieurs marchands, qu’il avait trouvé que très peu de drap et encore à un prix exorbitamment cher, et que dans la commune il n’y avait pas de tailleur capable de faire lesdits habits. Et le Conseil décida de rendre compte au district de son impuissance à habiller ses soldats.

Le 26 mars se présenta devant le conseil, le Citoyen BARNY de ROMANET qui avait un certificat de résidence pour la commune de NEXON, le citoyen DE GAY de NEXON retour de COGNAC où une maladie cruelle l’avait retenu et qui sollicitait un certificat de civisme, Certificat qui lui fut aussitôt délivré.

Création d’un Corps de Garde

Le 31 mars la Municipalité décida que les circonstances actuelles imposaient la création d’un corps de garde pour maintenir l’ordre. Il fut procédé à la création de ce corps de garde qui se tenait en permanence dans la maison la plus proche de la maison commune pour le maintien de l’ordre public.

Il fut décidé qu’une garde d’honneur accompagnerait la relique de St-Ferréol lors de la procession qui sera faite mardi et à laquelle assisteront Messieurs les Officiers Municipaux.

Le 2 avril, la municipalité procéda à l’inventaire de tous les chevaux se trouvent sur le territoire de la commune et procéda à leur réquisition. Elle fit porter l’inventaire au district de St-YRIEIX.

Le 12 avril sept citoyens se présentèrent pour requérir un certificat de civisme et de résidence en faveur de la dame Radegonde SAZERAT de la JONCHERE, Religieuse à la Règle en la ville de LIMOGES, qui voulait se retirer chez son frère SAZERAT Officier Municipal.

Le 20 avril, il fut décidé que les citoyens SIRIEIX, Maire, et TARRADE, Officier Municipal, se rendraient à Limoges pour parler aux administrateurs du département, et leur dire que la municipalité n’a aucun fonds entre ses mains pour pouvoir payer le contingent de grain qui est attribué à la Commune et de les autoriser à emporter ce grain de l’entrepôt et d’ouvrir une souscription volontaire pour le payer.

Le 10 mai c’est le citoyen curé DUMOULIN qui présente une pétition en vue de la réduction de ses impôts fixés par le district à 953 livres 48 deniers et disant que jamais pareille injustice fut faite à son égard. Le Conseil ramène la somme à 50 livres.

Renforts de la Garde nationale pour la Vienne

Le 10 mai il fut décidé que les officiers de la Garde Nationale partiraient en renfort pour la Vienne. Que tous les propriétaires de chevaux les conduiront le dimanche prochain sur la place publique pour en fournir aux officiers partants qui en manquent, conformément aux instructions du Comité de salut Public.

Et le dimanche des chevaux se trouvant sur la place, après visite, il en fut donné un aux citoyens DE COULAC, Pierre LELONG, Simon RICHARD, Jean GUYOT. Trois furent payés 300 livres pièce et le 4ème appartenant aux Haras de Nexon 500 livres.

Ces mêmes citoyens étaient dépourvus de manteaux, le conseil à requis les citoyens J.B. RAFFARD, Gabriel de BEAUNE de BORIE, veuve Jeanne PRADEAU et Jean LELONG jeune, de fournir les leurs, ce qu’ils firent de bonne grâce. Et leurs manteaux portés en la maison commune furent estimés par Pierre RICHARD, tailleur expert. Celui de LELONG le plus beau à 90 livres. Tous avaient un sabre sauf Simon RICHARD, mais Martial LIMOUSIN lui donna le sien en lui disant de bien s’en servir et de défendre la Patrie de toutes ses forces.

C’est le 24 mai 1793 que fut décerné à Jean Baptiste Ferréol GAY de NEXON, le certificat de civisme attestant sa fidélité à la République.

2 juin 1793 début de la Terreur

Les Girondins sont arrêtés ou s’enfuient en essayant de soulever le peuple des provinces mais sans succès. La plupart sont attrapés et guillotinés. Les Montagnards prennent le pouvoir et font régner la terreur pendant 13 mois. Rien de particulier ne se passe à Nexon.

Le 28 juillet il fut commandé pour la défense publique 60 piques à Pierre FAYARD, serrurier à Nexon. Ce fut SAZERAT de la Jonchère qui les mancha et il reçu 10 sols pour chaque manche.

Le 20 août, Beaune BORIE réclama son dû pour réquisition de son costume, de deux épaulettes et de son sabre pour l’armée de Vendée.

Le 22 septembre attestation délivrée à François TARRADE, chirurgien à NEXON depuis 1790, âgé de 26 ans, qui a suivi les cours à Montpellier avec distinction.

Début de l’An II (22 septembre 1793).

Le 22 septembre 1792, lendemain de l’abolition de la royauté et jour anniversaire de l’adoption du premier article de la Constitution de 1789 la Convention nationale décréta que « Tous les actes publics sont désormais datés à partir de l’an I de la République ». Le 20 septembre 1793 Charles-Gilbert ROMME présente à la Convention ce qui deviendra bientôt le calendrier républicain. Après certains ajustements, il entra en vigueur à partir du lendemain du décret de la Convention nationale du 14 vendémiaire an II (5 octobre 1793).

Les noms associés aux mois du calendrier républicain ont été choisis par le poète Philippe François Nazaire Fabre, dit Fabre d’Églantine (1750-1794). L’année républicaine commence avec le mois de vendémiaire, mois des vendanges, correspondant à la période du 22 septembre au 21 octobre. Puis suivent les mois de brumaire (des brumes), et frimaire (des frimas) ; nivôse (des neiges), pluviôse (des pluies) et ventôse ; germinal (de la germination), floréal (des fleurs) et prairial (des prairies) ; enfin messidor (des moissons), thermidor (des chaleurs) et fructidor (des fruits).

Les noms associés aux jours du calendrier républicain ont également été choisis par Fabre d’Églantine, parmi les noms de fleurs, d’arbres, de plantes diverses, d’animaux et d’outils agricoles, comme il s’était inspiré, pour les noms des mois, du rythme des saisons et des événements naturels qui y sont associés : ainsi l’année républicaine commence avec le mois de vendémiaire, mois des vendanges, correspondant à la période du 22 septembre au 21 octobre.

Le 25 octobre ordre fut donné dans toutes les communes du Canton d’amener les chevaux sur la place publique de Nexon afin qu’il en soit choisi 6 pour la cavalerie, le citoyen François CAYOLLE de la Ville de St-YRIEIX étant désigné comme expert pour procéder à leur toisement et estimation.

Mais la réunion la plus importante fut celle qui eut lieu le quatorzième jour du second mois de l’an second de la République. Le Conseil Général qui depuis de nombreux mois siégeait en permanence commençait à être fatigué par suite du travail qui devenait pour la municipalité de plus en plus conséquente.

Aussi fut-il décidé de répartir le travail entre les six officiers municipaux et par décade, chaque officier étant assisté de deux notables :

1° décade : TARRADE assisté de Jean GUYOT dit Bigarot et de Jean BONNEAU du Brouillet ;

2° décade : GUYOT assisté de Pierre BONNEAU de Leyraud et de Jean DESPLANCHES dit Planchaud ;

3° décade : Pierre VALETTE assisté de Martial DUMOULIN et de Jean JAYAT ;

4° décade : Léonard PRADEAU assisté de Martial LIMOUSIN et de Gabriel MEYNIER ;

5° décade : Pierre SAZERAT de la Jonchère assisté de Clément LELONG et de Jean RICHARD ;

6° décade : SIRIEX Maire assisté de Gabriel de BEAUNE et de Mathurin PEYMARD et le citoyen BONNET secrétaire devant toujours siéger. Sanctions :10 livres par journées d’absence, ces sommes étant affectées aux réparations de la Maison Commune.

Répression de l’abus de boisson

Ce même jour, le quatorzième jour du second mois de l’an second de la République, le conseil décida de réprimer les abus de boissons qui se commettaient dans les cabarets de Nexon. En effet des individus ne quittaient plus les cabarets, buvant énormément de vin qu’ils réglaient avec le pillage de certains biens. Il fut donc décidé que chaque aubergiste ne pourrait donner à chaque personne qui ira boire dans son cabaret qu’une demi-pinte de la mesure de Nexon, sous peine de dix livres d’amende en faveur des pauvres et du double en cas de récidive. En outre il taxe les produits de première nécessité dont une liste très complète fut dressée, publiée et affichée dans les cabarets, à l’Eglise et sur la Place Publique.

La lutte contre les langues locales et l’imposition du français

Plusieurs textes vont se succéder à la fois pour créer des écoles et pour que seul le français y soit enseigné. Il a été ainsi décidé par la Convention :

– le 21 octobre 1793, d’instituer des écoles primaires d’État où la langue utilisée serait exclusivement le français ;

– le 26 octobre 1793, de rappeler, par décret, que l’instruction ne se faisait qu’en langue française ;

– le 17 décembre 1793, le Comité de salut public interdisait l’usage de l’ « allemand » en Alsace;

– le 27 janvier 1794, d’adopter un décret dans le but d’empêcher les populations de se laisser abuser à la faveur des langues locales (nomination dans les dix jours d’un instituteur francophone dans toutes les communes où on ne parle pas le français).

Le 5 brumaire an II (26 octobre 1793) pour assurer le principe d’Egalité la loi oblige le partage égal des héritages entre les héritiers des deux sexes, y compris les enfants naturels. C’est une rupture juridique, qui parce qu’elle met fin aux privilèges de l’aînesse et de la masculinité.

Démission du maire pour raison de santé

Les affaires municipales n’allaient pas trop bien car il fallait siéger en permanence, et statuer sur toutes les réclamations, journellement et assurer la police. Le Maire SIRIEIX déclara que pourvu d’infirmités et malade il donnait sa démission et de bien vouloir le remplacer. Cette démission fut présentée le 23 Brumaire an 2 de la République*. On essaya vainement de faire le recensement de la population de la Commune, en triant les citoyens actifs des autres, mais les archives ne portent pas le résultat définitif, il semble donc que les Officiers Municipaux aient trouvé certains empêchements et qu’ils aient abandonné.

*Première apparition d’une date avec le nouveau calendrier dans le registre des délibérations

Les noms les plus cités sont Gay de Nexon, Lelong, Pataud, Pradeau, Jouhaud, Guyot, Cheminaud, Lombertie, Gizardin, Tarrade, Limousin, Duverneix, Albin, Sazerat, Vergnolle, Granger, Desplanches, Bonnet, Chirol et Thomas.

Le 30 brumaire, il fut délivré un laisser passer au sieur JOUHAUD, chargé de conduire à Limoges un chargement de seigle et de châtaignes à charge par lui que dans six jours il soit de retour et montre à la Municipalité un certificat délivré par celle de Limoges attestant que les denrées ont bien été livrées.

Les maisons des émigrés sont pillées

Le 12 frimaire, le Procureur de la commune informa la municipalité que des individus se livraient à des vols, brigandages les plus affreux, en enlevant serrure dès portes, châssis des croisées pour pénétrer dans les maisons des émigrés et qu’ils ont même pillé les meubles de la Maison commune. Que les biens des émigrés appartiennent à la Nation et doivent être protégés. Qu’il lui a été indiqué qu’un des principaux chefs de ces pillages est un nommé DENIS de Mazérieux.

Aussitôt TARRADE, GUYOT, DESMOULINS, Officiers Municipaux, et SAZERAT, Procureur, et les citoyens SIRIEIX et CATODE, défenseurs nationaux, se sont rendus chez DENIS. Sa fille refusa les clefs et de laisser perquisitionner mais les défenseurs SIRIEIX et CATODE s’emparèrent de la fille, forcèrent les portes et tout le monde pénétra dans la maison où deux coffres et un placard furent ouverts. Il fut trouvé onze clefs de différentes grandeurs et de nombreux effets volés et reconnus. Des serrures fracturées des maisons nationales, une bride de cheval neuve, un ciel de lit, trois feuilles de plomb.

Tout fut transporté à la maison commune et il fut donné avis par tambour, que les bons citoyens seraient invités à dénoncer ceux qui se trouvent avoir participé à ces vols et brigandages.

La famine sévit encore

Le 18 frimaire la famine se fit sentir de plus en plus, et il fut décidé de procéder à un recensement sur perquisition des seigles, froments, ballarge, orge, avoine, blé noir, pommes de terre pour en distribuer à ceux qui n’en n’ont pas, afin qu’ils ne meurent point de faim.

Le 18 frimaire an 2, le curé Elie Martial DESMOULINS donna sa démission de curé de Nexon et ne plus exercer ses fonctions sacerdotales.

Ce même jour escorte est faite à la voiture de TEISSIER de Bosmarèche pour conduire un chargement de froment à la Chapelle Montbrandeix et de ramener un chargement de châtaignes.

Tirage au sort pour servir dans l’armée

Ce même jour encore tirage au sort de quatre citoyens pour servir dans l’armée révolutionnaire du district. Ce fut fait en public, et le sort désigna Jean MAUZEREIX, Jean SAZERAT dit Germain, François PERRIER et François DEVILLE. Ils se rendront à St-YRIEIX aussitôt.

Le maire reprend sa démission, son état de santé s’est amélioré

Le 30 Frimaire de l’an 2 le sieur SIRIEIX, Maire de la Commune, qui avait donné sa démission pour raison de santé, déclara que son état s’étant amélioré, il désirait reprendre ses fonctions, voulant être utile au Public autant que ce sera possible.

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : II -la Révolution : 1792

Les 6 et 10 janvier 1792 la municipalité s’occupe de l’organisation de la Garde Nationale et de la vérification des listes dressées.

Le 15 janvier la Municipalité fut invitée à créer des foires à date fixe, celles existantes étant très variables. Elle décida que les foires auraient lieu le dernier mardi de chaque mois, à compter du mois de février pour la vente du bétail et toutes sortes et denrées. Mais les autres foires furent maintenues.

Le 18 Janvier la Municipalité s’est fait communiquer la liste des rôles dressée par les Commissaires, et elle constata que ce travail avait été très mal fait par les commissaires, elle leur adressa un blâme et dit que le sieur MARTIAL vérifierait le tout avec les commissaires, sans désemparer de jour et de nuit et de dresser ensuite le registre.

Le 22 Janvier il fut procédé en séance au recensement des marchands et colporteurs pour les imposer à la patente conformément à la loi du 17 mars 1791. En principe la Révolution se défendait de taxer le travail. Libératrice, elle abolissait les vingtièmes que l’Ancien Régime faisait peser sur lui. Le député Dallarde* qui défendit cette loi devant ses collègues de l’Assemblée Constituante affirmait que la patente était un impôt de circonstance imposé par la nécessité.

*Pierre Gilbert Le Roy, baron d’Allarde, né à Montluçon en 1749 et mort à Besançon en 1809, a fait adopter l’institution des patentes. Son œuvre la plus connue est le « décret d’Allarde» du 23 avril 1791 qui abolit les jurandes et les maîtrises. Ce décret, qui vise à promouvoir la liberté des professions et du commerce, a été complété quelques mois après par la Loi Le Chapelier du 14 juin 1791. 

Le 4 mars s’est tenue à NEXON l’assemblée générale des Gardes Nationales du canton, et la municipalité ayant eu vent que des ennemies de la liberté voulaient organiser des désordres et des troubles prit un arrêté interdisant à qui que ce soit de se servir d’un terme injurieux, de porter des voies de faits vis a vis de personne et elle fit lire cet arrêté avant la manifestation. D’autre part elle ordonna que les municipalités accompagneraient leur garde respective et de les maintenir sous leur propre responsabilité. La manifestation se déroula dans le calme.

Le 8 mars jour de dimanche, le 4ème de la Liberté Française, à sept heures du matin, dans l’Eglise de Nexon, la Municipalité et le peuple se rassemblèrent pour la prestation de serment de fidélité du sieur Léonard TARRADE, choisi comme vicaire par le curé de Nexon. Ce vicaire prononça un discours au Peuple et jura fidélité à la République.

Mise sous séquestre des biens des immigrés

Les biens des Émigrés ayant été mis sous séquestre par la Convention, la Municipalité prit un arrêté confisquant toutes les sommes qui pourraient être dues aux émigrés de la Paroisse par des particuliers et décida que les dites sommes seraient versées au sieur GIZARDIN qui reçu notification de l’arrêté des mains de BONNET secrétaire greffier de la Municipalité qui se transporta au domicile avec le registre à l’appui.

De nouveaux troubles

Le 9 mars le procureur fit réunir la municipalité pour l’informer que des bandes de citoyens avaient dévasté et pillé quelques maisons et propriétés de particuliers à MEILHAC. Il exhiba une lettre de la Municipalité de Meilhac signalant que l’attroupement s’était dissipé mais qu’il y avait lieu de signaler les faits au Juge de Paix, au district et d’envoyer la Garde Nationale pour punir et châtier les auteurs de ce brigandage.

La récolte de 1791 avait été fort médiocre. Au printemps 1792, les paysans du Limousin n’avaient plus de quoi assurer leur subsistance d’ici l’été. En même temps, les prix montaient et l’assignat perdait de sa valeur. En mars 1792, les paysans de Haute-Vienne dans le canton d’Aixe, puis vers Nexon, commencent à s’en prendre aux propriétaires, ainsi qu’aux châteaux. Ce mouvement antiseigneurial atteignit rapidement la Corrèze où l’on pilla de nombreux châteaux dont celui de Seilhac.

Il fut donné une suite à cette affaire puisque le 20 Mars à la Maison commune du bourg se sont présentés Messieurs MORIN et GENEBRIAS, Membres du Directoire de Limoges, lesquels ont dit qu’ils avaient été nommés Commissaires afin de  se transporter à Nexon avec un détachement de la Garde Nationale de Limoges et de plusieurs brigades de Gendarmerie pour dissiper les attroupements qui seront formés dans le voisinage. La Municipalité reconnut comme bons et loyaux les pouvoirs accordés aux dits commissaires et il fut décidé de leur accorder aide et assistance.

On constate à la lecture de ces comptes rendus que les troubles existent de manière latente depuis 1789. Ici dans le pays de Nexon on voit des gens armés jeter le trouble, en particulier autours des châteaux. Les causes sont toujours les mêmes : la disette, une certaine déception à ne pas voir de véritables changements dans la vie quotidienne…Alors si la pauvreté règne toujours dans les campagnes, pourquoi ne pas se servir chez ceux que l’on considère comme riches !

Confiscation des biens des émigrés

Dès le début de l’année 1791 les autorités révolutionnaires se rendent compte que l’émigration s’accompagne d’une fuite des capitaux qui peut s’avérer néfaste à l’économie nationale si elle continue. Le 12 février 1792 décrète que les biens des émigrés « sont mis sous la main de la Nation et sous la surveillance des corps administratifs ». Le 27 juillet, elle en décide leur mise en vente. Les émigrés, ou leurs familles vont réagir pour tenter de sauver leur patrimoine. Mais qu’est-ce un émigré ? La loi n’est pas claire sur ce point.

Le 21 mars la Municipalité « arrete qu’à la diligence du procureur de la commune M. le juge de paix ou a son defaut le premier assesseur seront invité et requis de proceder sans perte de temps à la mise des scellés ou a toute autres opérations necessaires pour empecher toutes fraudes ou soustractions et se conformement au decret de l’assemblée nationalle relatif aux biens des emigrés, et a larreté du departement sous les peines portées par la loi ».

Les ostensions

Le 10 Avril, jour de la troisième de Pâques, la Municipalité se réunit pour se conformer au pieu usage universellement pratiqué dans le département d’exposer tous les sept ans à la vénération publique les précieux restes des reliques des Saints que chaque Eglise possède.  Avec le curé, le Vicaire, les Notables, elle se transporta dans la Chapelle de St Ferréol, à l’Eglise, dans l’enfoncement de laquelle sont déposées les reliques ci après désignées, sous une porte de bois fermant à clé retenue par Mr le Curé, et un grillage de fer fermant à deux cadenas dont une clé est retenue par SIRIEIX Maire et l’autre par Annet TARRADE, Adjoint.

Il a été retiré : une coupe d’argent dans laquelle repose le chef de St-Ferréol en trois morceaux joints ensemble, comme aussi sa mâchoire où sont adhérentes plusieurs de ses dents plus une coupe en cuivre contenant partie du Chef de Ste Catherine plus une demie coupe en bronze où sont enchâssées deux petits ossements de la longueur de deux travers de doigt ou environ, plus un autre ossement de la longueur d’environ un pouce et demi, plus un ossement du bras de St-Ferréol de la longueur d’environ 9 à 10 pouces, plus un autre ossement de la cuisse de la longueur d’environ un pied, plus un reliquaire d’argent contenant des reliques de Saint André et de Saint Philippe, apôtres, de Saint Laurent, de Saint Georges, de Saint Antoine de Padoue et de Sainte Quitery. Plus un coffre en bois couvert d’airain très ancien contenant partie du chef de Saint Constant et un ossement de Saint Modeste avec un écriteau défigurant la relique de Saint Modeste. Enfin il a été retiré de ladite armoire un reliquaire en argent qui contient une partie du crâne de Saint Roc.

Toutes ces reliques ont été trouvées dans un état décent et seront exposées à la vénération publique jusqu’au jour de la fête prochaine de la Sainte-Trinité, dont la clôture se fera avec la décence convenable.

Et le 3 juin jour de Fête de la Sainte Trinité, eut lieu la clôture des Ostensions et ce fut une cérémonie grandiose. Le matin une grande messe chantée, en présence des notables de la commune, le défilé des paroissiens devant les reliques, à 15 heures des vêpres solennelles et une grande procession avec toutes les reliques qui avaient été exposées à la vénération publique.

Après cette émouvante procession où grande foule assistât, la Municipalité se transporta vers les 18 heures à l’Eglise où toutes les reliques furent enfermées dans l’armoire, lesquelles furent constatées en bon état à l’exception du petit coffre en bois couvert d’airain qui s’était fini de casser, lequel a été plié d’un linge avec deux galons en fil et les clés furent confiées l’une au Maire l’autre au Curé.

Il n’y a pas de papier pour établir les patentes

Le 4 Juin grand désarroi. Les commerçants ou colporteurs de la paroisse se présentèrent au secrétariat pour payer leur patente mais à la grande confusion il n’y avait pas d’imprimé pour attester de leur reçu, le papier spécial timbré à cet effet n’étant pas parvenu. La Municipalité décide devant le bon vouloir des présents et l’urgence de satisfaire à leur demande, de délivrer des reçus sur papier libre.

Menace d’une nouvelle disette

Le 4 juin également le manque de pain se fit sentir et il fallait bien nourrir la population. La municipalité décide que tous ceux qui ont des grains doivent les vendre « au prix courant a ceux qui se trouveront en avoir besoin ». Mais pour éviter que les paysans gardent pour eux leur blé quatre Officiers Municipaux assistés de la Garde Nationale furent chargés de visiter les greniers. Ce qui fut fait aussitôt et un état très détaillé fut établi, avec défense de disposer des grains inventoriés. Les sieurs SIRIEIX Maire et TARRADE Adjoint se transportèrent au Directoire de Limoges pour faire leur rapport sur cette opération.

Assemblée générale de la garde nationale

Le 8 juin les capitaines, lieutenants, sous lieutenants et sergents des différentes compagnies du canton se sont réunis en assemblée dans l’église de nexon. Ils sont 48 et c’est M. Nicolas GIZARDIN, le plus âgé des capitaines, qui préside. On trouve que dans le canton il y a 6 compagnies de 50 hommes ce qui forme un bataillon de 300 hommes. Les officiers élisent alors un commandant en chef en la personne de M. DESSOUB de Rilhac Lastours. M. GIZARDIN est élu commandant en second, GUYOT LABOINE adjudant et VERGNOLLE, porte drapeau.

Par rapport à la première élection de février 1790 on constate que les « nobles » n’occupent plus les principaux commandements.

Le 11 Juin eut lieu sur la Place publique, devant la Maison commune un attroupement de particuliers qui protestèrent énergiquement contre l’évaluation du territoire de la Commune. La Municipalité se réunit aussitôt et décide de ne point nommer d’autres Commissaires, mais que ceux qui étaient mécontents fassent des protestations écrites par voie de pétition et de les déposer au Secrétariat.

Mariage d’une « fille de l’hôpital »

On abandonne plus facilement en ville qu’à la campagne, où l’on ne peut pas se fondre dans l’anonymat. Dans les villes un grand nombre d’enfants sont déposés sur la voie publique, devant les porches des églises ou les maisons bourgeoises, la nuit. Ces enfants abandonnés ne sont pas seulement le fruit d’amours illégitimes. Des couples légalement mariés poussés par la nécessité liée à l’absence de travail en raison des mauvaises conditions climatiques (hivers rigoureux, sécheresse) ou aux épidémies, estiment que leurs enfants seront mieux soignés à l’hospice où ils seront pris en charge et nourris.

À Limoges, en 1730, il y a en moyenne 4,8 abandons par mois quand le setier de seigle coûte 2,77 livres, mais 46 abandons quand il monte à 8,20 livres (1770) et 72 abandons quand il monte à 8,32 (1788).

A l’époque révolutionnaire, les pouvoirs publics semblent s’émouvoir d’une situation aussi lamentable, et l’assistance aux enfants trouvés qui ne relevait jusqu’alors que d’initiatives privées, de grandes générosités individuelles, soit émanant de certains membres de la Noblesse, soit d’ecclésiastiques et de communautés religieuses, cette assistance se structure, avec un succès des plus relatifs, d’ailleurs, par la reprise en main des hôpitaux et hospices des enfants trouvés.

A Nexon c’est le mariage d’une fille abandonnée qui va être célébré, ce qui n’était pas possible dans l’ancien régime.

Le 30 juin « s’est présenté devant le maire et les officiers municipau de la paroisse de Nexon… la nommée Marguerite fille de l’hôpital (c’est à dire une enfant trouvée) agée d’environ vingt deux ans, résidante au village de Veyrinas ché Leonard Gay Bonnet laboureur laquelle désirant contracter mariage avec pierre Fretillhe laboureur au village de Lavaud paroisse de St ylaire Lastours… et ne connaissant aucun parent elle a produit pour attester que le mariage proposé eté à tous égard conveneble à letat et fortune du futur epoux , ledit Leonard Gay Bonnet chez qui elle demeure , Leonard Auxemerix laboureur au village de veyrinas, Jacques Duverneuilh laboureur au village du Courdin…..après mure deliberation ont unanimement atesté en leur ame et conscience que le mariage dont il s’agit été très convenable  au futur epoux…».

Confiscation des biens des émigrés (suite)

Le sieur Rogier de NEXON, fidèle à la royauté, était émigré en pays étranger et ses biens avaient été mis sous séquestre. Le 22 juin, à la réquisition du procureur de la commune, Pierre SAZERAT, le secrétaire greffier Mathurin BONNET a notifié à Jean PERIER et Léonard FAURISSOU, tuiliers, les textes par lesquels en tant que créanciers de M. Rogier de NEXON ils saisissent les sommes qu’ils lui doivent. La même démarche a été faite auprès de Jean MAUD, meunier au Moulin Trouly.

La Patrie en danger

Les autrichiens et les prussiens accentuent progressivement leur pression en s’avançant vers la frontière. Devant ce danger les députés, le 11 juillet, décrètent la Patrie en danger*. Partout les volontaires sont poussés à s’inscrire.

Pierre Victurnien Vergniaud né le 31 mai 1753 à Limoges, guillotiné le 31 octobre 1793 à Paris, un des plus grands orateurs de cette période avait déclaré la patrie en danger dans un discours du 3 juillet.

Le 5 août, la Patrie ayant été déclarée en danger, se présentèrent à NEXON, les sieurs Michel MAUD et Louis DELIGNAC, administrateurs au District de St-YRIEIX, qui avaient prévenu la Municipalité de leur venue, qui elle même fit appeler pour ce jour tous les officiers, sous-officiers et caporaux des Gardes Nationales du Canton. En présence de tout le monde, il fut donné lecture à très haute voix, après roulement de tambours, de la proclamation du Directoire de Limoges sur ces dangers. Aussitôt soixante personnes répondirent à cette proclamation, en déclarant qu’ils étaient prés à défendre la patrie et la Liberté si chèrement acquise.

Les Commissaires firent rapport de cette manifestation au Directoire de Limoges.

Les difficultés d’établir le montant de la contribution

Le 13 Août la question de la contribution n’est pas encore réglée les rôles de la commune avaient été très mal faits d’où un concert de protestations. La Municipalité se réunit donc, et décida devant le mécontentement de demander une réduction pour toute la collectivité en se fondant sur l’article 23 de la loi du 11 août 1791.

« Depuis lestimation qui fut faite en 1742 du territoire de cette commune les citoyens ont gémis sous un poids énorme d’impôts, sans avoir put dans aucun temps se faire entendre.

Considerant que ce fardaut na u etre allegué parce que les diverse commune du didtrict non point adopté une base uniforme pour le mode des évaluations de leurs revenus nets …

Considerant que cette maniere disparate de faire les evaluations ayant forcé M.M. les administrateurs …a prendre pour baze de la repartition, les ancienes imposition…

Considerant en outre quaux terme de l’artyicle 3 du decret des 16 et 17 mars 1791, tout contribuable qui justifierait avoir eté cotisé à une somme plus forte que le sixieme de son revenu net foncier à raison du principal de la contribution foncière,à droit à une reduction, arretent que pour obvier aux plaintes journalière et fondées des divers particuliers, la demande en reduction sera formé pour toute la communauté conformement aux articles 23 et suivant du 11 aout 1791. »

Le 16 août ce fut une nouvelle réunion de la Municipalité et du Conseil Général de la Commune qui révisèrent les rôles, augmentant les uns, diminuant les autres.

Maintien de l’ordre public

Le 20 Août la Municipalité procéda, à l’arrestation sur dénonciation à elle faite, du sieur Julien le BASTARD joueur de profession, qui proférait des menaces, propos déplacés contre les citoyens et le corps municipal. Ils constatèrent par eux mêmes les faits, les reconnurent exacts puisque le sieur JULIEN les couvrit d’insultes, et avec l’assistance de la Garde, l’enfermèrent dans la Maison commune à défaut de maison d’arrêt jusqu’au lendemain matin, six heures, pour être de suite conduit à la prison de la Ville de St-YRIEIX et être puni conformément à la loi.

Confiscation des biens des émigrés (suite)

Le 30 août la municipalité délibéra sur les émigrés et elle constata qu’il n’existait dans la commune ni père, ni mère, ni enfant d’émigré, que seulement une petite enfant appartenant à Madame DESETANGS actuellement domiciliée à St-Yrieix. Il n’y a pas lieu de procéder à la consignation requise. Arrête qu’il en sera, donné avis au syndic du district,

Le 5 septembre la Municipalité prend acte de la déclaration faite par le sieur Pierre DECOULHAC de Mazérieux, prêtre ci-devant vicaire de Bussière Galand, de se retirer dans sa maison paternelle et ne plus exercer.

Les biens des émigrés (suite)

Toujours le 5 septembre la municipalité et le Conseil Général de la Commune dressèrent l’état des chevaux, juments, pouliches, poulains et autres suites appartenant aux émigrés ou à leurs parents. Les conseillers parcourent la commune, accompagnés de gardes nationaux et il fut recensé :

1-A Mr de NEXON

– dans le pré clôturé : deux chevaux entiers, deux poulains de 3ans et deux poulains de 18 mois ;

– dans les 2 domaines de la Grange : deux juments poulinières, un poulain et une mule ;

– dans le domaine de Lombertie : une jument poulinière ;

– à la Sélive : trois juments poulinières ;

– à la Garde : deux juments et deux poulains ;

– à Verneuil une jument et une pouliche ;

– à Montezol une jument poulinière

–  et à Valettes une jument.

Il y avait donc deux chevaux entiers, onze juments, sept poulains, une pouliche et une mule.

2- À Mr ROSIER, au bourg : une jument ; à Biard : une jument et une pouliche ; à Lage : une jument et une pouliche ; au Brouillet : une jument et une pouliche ; à Puyravaud : une jument et une pouliche ; a Verneuil : une jument, une pouliche et une mule ; au Mas : deux juments et deux pouliches ; à Sazerat : une jument, un poulain et une mule.

3-A Mr DAVID des POUSSES : deux juments

4-A Mr BARNY Les MOULINS deux juments et un poulain.

Collecteur des impôts : mise aux enchères

Le 9 septembre 1792 les citoyens de la commune furent convoqués à se trouver à Nexon à la sortie des premières et deuxièmes messes, sur la place publique, afin de mettre aux enchères publiques la levée des impositions foncières et mobilières de la paroisse. C’est le greffier de la commune qui procéda aux enchères et à la criée. Les enchères eurent lieu entre Jean DESPLANCHES collecteur qui a fixé le droit de ladite levée à la somme de 377 livres. Gabriel THOMAS appariteur l’a porté à 300 livres et après plusieurs rabais DESPLANCHES l’a portée à 200 livres et fut déclaré adjudicataire sous la caution de Gabriel TARRADE.

20 septembre 1792, victoire de Valmy contre les Autrichiens. La nouvelle parvient à Paris le 21. Aussitôt la Convention nationale proclame l’abolition de la royauté, à laquelle se substitue la République. Pas d’écho particulier à Nexon.

Le premier novembre il fut délivré par la municipalité un passeport au sieur Pierre BONNAUD du Village d’Aixette pour se rendre à BORDEAUX.

Ce premier passeport délivré fut écrit sur un papier au seau de la commune avec un signalement détaillé et avec la mention de lui porter aide et assistance, étant un pur défenseur de la République.

Ce même jour la municipalité décida de donner une plus grande publicité aux foires de Nexon et arrête que le citoyen BARDON, imprimeur et commandant de la Garde Nationale à Limoges, fasse une annonce dans son calendrier pour les derniers mardis avant le dernier jeudi de chaque mois de l’année.

La municipalité décida en outre de contrôler les retenus de la Fabrique de la paroisse de Nexon et de s’en faire verser le reliquat, c’est le sieur GUYOT notaire royal qui fut désigné pour les examiner. Les officiers municipaux procédèrent à la visite des greniers de la commune pour dresser l’était des grains qui s’y trouvaient. Ce fut un travail difficile qui rencontra beaucoup de résistance du monde paysan, mais la Garde Nationale prêta son appui et tout rentra dans l’ordre.

Naissance de l’Etat civil

Le 4 novembre le Maire et le sieur TARRADE, greffier, se transportèrent au Presbytère pour prendre les registres paroissiaux tenus par le Curé pour les déposer à la Maison commune pour les y conserver.

Le 21 novembre le Conseil Général s’est réuni pour désigner un officier public pour recevoir les actes destinés à constater les naissances, mariages et sépultures. C’est le citoyen Elie MARTIAL notable du village des Moulins qui réunit tous les suffrages.

Le 13 décembre il fut procédé à l’installation du nouveau Juge de Paix du Canton de Nexon, en la personne du citoyen Jean Baptiste GUYOT, administrateur au Conseil du District de St-YRIEIX. Cette cérémonie eut lieu en l’Eglise de NEXON, après la messe chantée à l’intention du St-Esprit, en présence du peuple assemblé et du Conseil Général. Le Maire SIRIEX adressa, un compliment au Juge de Paix qui remercia et prêta serment « de vivre libre ou mourir, de maintenir de tout son pouvoir la loi et la constitution, la Liberté et l’Egalité ou de mourir à son poste en la défendant, de remplir avec zèle et courage toutes les fonctions civiles et politiques qui lui seront confiées ».

Le 13 décembre il fut établi une première liste des personnes qui devaient de l’argent aux émigrés, ainsi que l’inventaire des biens de ces derniers.