Les sociétés d’agriculture, des précurseurs des comices agricoles
En 1757, est créée la « Société d’agriculture, de commerce et des arts des États de Bretagne ». C’est la première société de ce genre en France. Il existait déjà des sociétés analogues en Europe, en particulier la Société de Dublin pour l’amélioration des Elevage, Agriculture et autres arts utiles (« Society for improvement of husbandry, agriculture and other useful arts ») créée en 1731, sans doute la première en Europe, et d’autres à Londres, Florence…
La Société de Bretagne bénéficia de la notoriété de Jean Claude Vincent de Gournay, un négociant malouin, devenu intendant du commerce en 1751. Fervent partisan de la liberté du commerce il est connu pour être le père de l’expression « laisser-faire et laisser passer », expression qu’il utilise en septembre 1753 dans la conclusion de ses réflexions sur la contrebande : « Ces deux mots, laisser faire et laisser passer, étant deux sources continuelles d’actions, seraient donc pour nous deux sources continuelles de richesses ».
Dès le milieu des années 1750 un nouveau courant de pensée, la Physiocratie, va redonner à l’agriculture ses lettres de noblesse. Il est né des réflexions d’un brillant médecin, François Quesnay, anobli en 1752 par Louis XV pour avoir guéri le Dauphin de la petite vérole. Cet anoblissement le conduit à acquérir un domaine dans le Nivernais. Pour l’exploiter efficacement il lit tous les traités d’agriculture et procède à une analyse rationnelle de tous les procédés d’exploitation. Il compare le cout et les bénéfices qu’il aurait à utiliser des bœufs ou des chevaux, à mettre un fermier ou un métayer… Il publie les articles « Fermiers » (1756), « Grains » (1757), « Hommes » (1757) dans l’Encyclopédie de Diderot et Le Tableau économique en 1758. Sa notoriété est grande et il est entouré de véritables disciples, régnant en maitre sur ce que l’on appelle « la secte des économistes ». Parmi eux Turgot, maitre de requête au Parlement de Paris. Il a accompagné Gournay dans ses tournées à travers la France et il est séduit par les idées de Quesnay. Il est nommé en 1761 intendant de la généralité de Limoges ou il remplace M. de Pajot de Marcheval. Dès 1759 il avait réuni un groupe de propriétaires pour créer une institution ayant pour but d’améliorer les pratiques agricoles.
Le 22 août 1760, Trudaine, Directeur du Commerce et à ce titre gouverneur de l’ensemble des intendants, et Bertin, Contrôleur général des Finances, avaient invité les intendants à créer des Sociétés royales d’agriculture. Un arrêt du Conseil d’Etat du 12 mai 1761 donne à la Société de Limoges le statut de Société Royale d’Agriculture avec deux bureaux annexes l’un à Brive, l’autre à Angoulême. Elle est remplacée en 1801 par la Société d’agriculture, des sciences et des arts de la Haute-Vienne.
Sous Napoléon l’agriculture n’occupe pas une place de choix mais dans les années 1820 quelques propriétaires vont relancer l’intérêt pour ce secteur en portant leurs regards vers l’agriculture britannique et suggérant que l’on s’en inspire. Le duc Elie Decazes, ministre de l’intérieur de Louis XVIII, fait de ceux que le modèle britannique séduit.
Mais la renaissance des sociétés d’agriculture ne s’opère véritablement que dans les années 1830. Des concours de charrues sont organisés, les premières fermes modèles sont présentées…et les premiers comices agricoles ont lieu.
Les premiers comices agricoles.
Corinne Marache, maitre de conférences à l’université de Bordeaux et spécialiste du développement agricole de la Dordogne montre que dès les années 1820 ce département se dote de comices agricoles avec ceux fondé en 1824 à Lanouaille et en 1827 à Montagrier. L’initiateur de ce mouvement est le futur maréchal Bugeaud (né à Limoges le 15 octobre 1784, mort à paris le 10 juin 1849). Après une première partie de sa vie consacrée à la carrière militaire son soutien indéfectible à Napoléon le fait entrer en disgrâce avec la restauration. Il se consacrer alors à son domaine de la Durantie sur la commune de Lanouaille en Dordogne. Quand il a acquis la certitude d’avoir trouvé les meilleures méthodes pour exploiter les terres de son domaine il en fait profiter les autres agriculteurs au cours de réunions. C’est le premier comice agricole. Il continuera à œuvrer pour le développement d’une agriculture moderne et quand il sera élu député il prononcera à la Chambre, le 28 février 1832, un discours dans lequel il propose d’établir un comice agricole dans chaque canton
Mais, comme dans le reste du pays, le phénomène ne prend toute son ampleur que dans les années 1830. Un comice se crée pour les cantons de Limoges en 1834, suivi par Nieul la même année, puis Aixe en 1835, le Dorat, Saint Léonard… Ils sont 9 en 1870, 12 en 1880 et ce n’est qu’en 1910 qu’il y en a un dans chaque canton, parfois sous le nom de « syndicat d’élevage ».
Pendant tout le XIXème siècle, les comices agricoles se multiplient sur tout le territoire. Ils sont le reflet de la France rurale ouverte au progrès. On y met en avant les découvertes en agronomie, les nouveaux matériels, on récompense les agriculteurs qui innovent avec des prix et des médailles. Dans le seconde moitié du XIXème siècle, les comices s’ouvrent à l’ensemble de la population et deviennent de véritables fêtes.
Dans son célèbre roman, Madame Bovary, publié en 1857, Flaubert dans la deuxième partie, chapitre 8 décrit l’ambiance des comices agricoles à Yonville. Rodolphe y retrouve Emma. Il écoute les discours, celui de M. Lieuvain, délégué par le Préfet, celui de M. Derozerays qui préside le comice. C’est un sujet classique au lycée de demander aux élèves de commenter ces discours.
La race bovine Limousine
Au début du XIXe siècle les bœufs ne pèsent pas lourd, 300 à 350 kg, et mesurent 1,5 mètre au garrot. Cela vient à la fois de la génétique mais aussi de la médiocrité des terres et donc de leur alimentation. De plus, le faible niveau de vie des paysans ne leur permet pas de nourrir des bêtes qui ne travailleraient pas, aussi tous les bovins participent aux travaux des champs. La race limousine est alors considérée comme une race de travail.
Avec la création du comice de Limoges, en 1834, la question de l’avenir de cette race va donner lieu à de nombreux débats. Que faut-il faire pour la rendre plus prospère ? Faut-il croiser la race limousine avec d’autres comme la charolaise, faut-il pratiquer une sélectionner rigoureuse des meilleurs bovins limousins, faut-il abandonner cette race régionale pour passer à une race plus nationale, voire internationale comme la durham ? Cette dernière option est défendue par ceux qui s’appuient sur l’arrivée du chemin de fer à Limoges en 1856, offrant ainsi les débouchés vers les grands marchés parisiens
L’opposition se fait en fait entre les agriculteurs qui privilégient l’élevage d’un animal pour le travail et ceux qui préfèrent un animal pour la boucherie. Mais pour développer l’élevage d’animaux de boucherie qu’il faut engraisser rapidement il faut développer parallèlement la production fourragère et donc passer aux prairies artificielles, employer beaucoup de chaux… D’un côté un système qui demande des capitaux, pratiqué par des propriétaires qui emploient des domestiques, de l’autre un système plus traditionnel ou les fermes sont exploitées par des métayers, une agriculture de bourgeois opposée à une agriculture de paysans.
L’économiste Frédéric Le Play qui a acheté en 1856 une propriété au Vigen dirigée par son fils Albert, jouera un grand rôle au sein de la société d’agriculture et prendra parti pour une agriculture de paysans. C’est également la position de M. Teisserenc de Bort, député, sénateur, plusieurs fois ministre de l’agriculture, présidant du comice du canton d’Ambazac et auteur en 1889 de la brochure « La vérité sur la race limousine »
Dès 1860 on constate que le choix a été fait de procéder à l’amélioration de la race limousine en sélectionnant les meilleurs taureaux afin de faire gagner du poids à chaque animal. Cela passe par l’amélioration de la qualité des prairies à la fois grâce aux engrais et à l’utilisation du trèfle. De 350 kg les bœufs passent à plus de 500kg. De race de travail la limousine devient une race de boucherie et ses représentant gagnent de plus en plus de prix dans les concours. La consécration arrive avec le prix d’honneur, toutes races confondues, obtenu en 1886 par le taureau d’Achille Caillaud au concours général de Paris et le grand prix d’honneur pour son troupeau, également toutes races confondues, obtenu par Charles de Léobardy en 1889.
Le couronnement de ces efforts sera la création du herd-book limousin en 1886, le second après celui de la nivernaise-charolaise créé en 1864. Après deux ans d’existence, 479 animaux sont inscrits. Ils sont 674 en 1890, 3.142 en 1897 et 6.416 en 1914. Pour faire la promotion de leurs animaux les propriétaires créent en 1893 le syndicat de la race bovine limousine. Les foires et les concours vont connaitre un développement continu jusqu’à la Première guerre mondiale.
Philippe Grandcoing et Raymond Julien, La belle Limousine, Culture et patrimoine en Limousin, coll. « Patrimoine en poche », 2004
Le Comice de Nexon
Camille Larcher a réuni une belle documentation sur le « Comice agricole du canton de Nexon » et a publié en 2006 une brochure « Mémoire du Comice de Nexon ». Nous ne présenterons qu’un résumé de ce travail.
Dans les délibérations du Conseil municipal on note que pour le 23 septembre 1860, jour de Fête et de Comice Agricole, il est voté une somme de 150 francs. M. de Veyrinas et Frugier sont chargés d’en surveiller l’emploi. Et pourtant le comice de Nexon n’est pas encore créé puisque l’assemblée générale constitutive se réuni à la mairie de Nexon le 7 avril 1877. Plus de 100 personnes ont leur nom transcrit sur la liste des souscripteurs. On compte 52 personnes de Nexon, 23 de Janailhac, 10 de Saint Priest, 9 de la Meyze, 5 de saint Hilaire et 2 de Meilhac. Presque tous sont propriétaires, et parmi eux on trouve Ludovic Eyssartier, percepteur à Nexon, Jean Baptiste Fournier, instituteur à Nexon, Frank Limousin, curé à Janailhac ou Louis Gary, négociant à Lafarge.
Un bureau provisoire est composé de Messieurs Boutaud Lacombe, Léon Frugier et Ernest Morterol, tous de Nexon. Une fois les statuts adoptés il est procédé aux élections du bureau. Ont été élus :
Président : Boutaud Lacombe
Vice-Président : Armand de Nexon
Trésorier : Joseph Faure
Secrétaire : Michel Frugier
Membres : Léon Frugier, Alfred Demaison, Jean Baptiste Bonafy, Ludovic Guillaumaud, Jean de Bony, Antoine de Beaune, Joseph Bessoule, Eugène Cubertafond, Fernand Gizardin, Dazat Crouzaud, Pierre Lauzeille, Cyprien Frugier, David Lalleu, Maurice Duverger, Pierre Suidraud et Jean Baptiste Nicot.
Médaille d’argent du concours du 22 septembre 1878
1880 « Le Comice agricole de Nexon.
Le temps n’a pas favorisé hier cette fête qui s’annonçait, cependant, sous les meilleurs auspices. La pluie qui a commencé dès la pointe du jour a cessé un instant pendant la journée pour reprendre dans la soirée avec plus de force que jamais. Malgré tout, les exposants avaient tenu bon et le foirail était très amplement garni. Ainsi que dans les précédents concours, les génisses et les vaches se distinguaient par un remarquable ensemble de qualités. La mission au jury a été très longue et très laborieuse; nous avons même entendu former le souhait qu’à l’avenir le jury fonctionnât le matin, de façon à éviter aux animaux les inconvénients résultant d’une aussi longue station et à épargner au public les fatigues d’une attente que la température d hier rendait encore plus sensibles.
A trois heures, M. Baury. député, président, prenait place sur l’estrade dressée devant la mairie. Près de lui on remarquait M. Boutaud-Lacombe, président du comice ; M. Bonnet, maire de Nexon, conseiller général ; les membres du bureau du comice, M. de Beaune de Beaurle, souspréfet de Semur ; M. Fournier, intituteur à Nexon ; M. Roche, instituteur à BaintYrieix, et plusieurs de leurs collègues de l’arrondissement. Une partie de l’estrade était occupée par la Fanfare de Saint Yrieix, qui s’est fait entendre plusieurs fois pendant la distribution des prix. La séance étant ouverte, M. Boutaud-Lacombe a pris la parole en ces termes :
« Messieurs, » La première période triennale de l’existence de notre comice s’est écoulée d’une manière satisfaisante ; il est k désirer qu’il en soit ainsi de la seconde période qui commeuce aujourd’hui, et même que nos progrès agricoles, déjà très sensibles, s’accentuent davantage ; dans ce but, je viens faire un nouvel appel à l’intelligence et au bon vouloir des habitants de tout le canton. » La concurrence redoutable que les produits étrangers portent sur nos marchés, rend nos comices plus nécessaires que jamais ; ils constitue ut une arme dont il faut se servir pour lutter contre cet ennemi ; c’est défendre « Son pays que de s’y associer ». On a dit que notre Société agricole avait une nuance politique ; bien que le public n’ait pas partagé cette erreur, il est de mon devoir de déclarer qu’il n’en est rien ; ici, Messieurs, toutes les opinions s’effacent, tout le monde se tend la main, il n’y a que des Français aimant leur patrie et travaillant de leur mieux au bien de tous. »
Groupons-nous, chaque année, plus nombreux autour de cette heureuse institution ; que chacun, qu’il fasse ou non partie de ses membres, nous dise ses impressions, nous signale les améliorations qui peuvent y être faites, chaque observation sera discutée dans nos assemblées, et tout ce qui paraîtra bon sera adopté. » C’est le cri de l’intérêt public que je vous transmets, et j’ai la pleine confiance qu’il sera entendu et compris. » Que M. le député de l’arrondissement me permette de le remercier, au nom du comice, de ses largesses pour nos coucours, et surtout d’avoir bien voulu venir présider nos assises; merci s nos deux jurys, dont le dévouement tris précieux k notre agriculture ne se dément pas ;
Merci à la Fanfare de Saint-Yrieix pour avoir assisté à la distribution de vos prix; merci, enfin, à tous ceux qui nous entourent pour applaudir aux vainqueurs. » A la suite de ce discours, M. Frugier secrétaire, a donné lecture du rapport de M. Ernest Morterol sur la visite des cultures, puis il a proclamé la liste des prix. Le reste de la journée s’est passé gaiement en dépit de la pluie ; nos rustiques et solides paysans la redoutent moins que les gens de la ville. On s’est égayé de la course aux ânes, au jeu du lapin et devant la diseuse de bonne aventure qui, armée d’un long tube en fer blanc annonçait gravement l’avenir à l’oreille de ses clients ébahis. Le soir un bal a eu lieu dans la salle de la mairie.
Liste des prix.
Prix des cultures. — Prime d’honneur, médaille d’or, à M. Honoré Sazerat. 1er prix, médaille d’argent à M. Limousin, aux Places ; 2e, médaille d’argent, à Mlle. H. Cubertafon ; 3e, médaille d’argent, à M. Martial Faure ; 4e, médaille de bronze, M. Laurent Lelong. 30 fr., à Guillaume Desmaison, colon au Plantadis ; 25 fr., à Terrasse, colon aux Places ; 20 fr., à Portefaix, colon aux Landes; 20 fr., à Chabrier, colon au Mourier ; 20 fr., à Frugier, colon à Sazerat ; 15 fr. à Larcher, colon à Monbessier; 10 fr., à Charbonniéras, colon à Meilhac.
Prix aux propriétaires-cultivateurs. — ler prix, médaille d’argent, à M. Cubertafon, de Las Panicias ; 2e, médaille de bronze et 10 fr., à M. Picquet.
Prix aux ménagères. — 1er prix et 15 fr., à la femme Portefaix, aux Landes ; 2e et 10 fr. à Marie Desbordes, femme Desmaison, aux Plantadis ; 3e et 10 fr. à Marguerite Demignon, veuve Tricard, au Mourier.
Taureaux. — 1er prix, 50 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour ; 2°, 40 fr., à M. Cubertafon, à Pœnissias ; 3e, 30 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour.
Vaches suitées. — ler prix, 45 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour ; 2e , 35 fr., à M. Cacatte, aux Plantadys ; 3e , 25 fr., à Léonard Bazaire, colon de M. Faure, à La Plaine; 4e, 20 fr., à Léonard Duverneix, colon de M. Roche, à Plaud.
Vaches pleines. — 1er prix, 45 fr., à M. Pierre Desplanches, propriétaire, à Viallette; 2e, 35 fr., à Christophe Peynichon, colon de M. de Veyrinas, à Veyrinas ; 3e, 25 fr., à Léonard Duverneix, colon de M. de Veyrinas, à Veyrinas; 4e, 20 fr., à M. Cacatte, aux Plantadys.
Génisses de 16 mois à 2 ans. — 1er prix, 30 fr., à M. Cacatte, aux Plantadys ; 2e, 25 fr., à Léonard Chabrier, colon de M. Faure, à Mourier ; 3e, 15 fr., à M. Cacatte, aux Plantadys ; 4e, 10 fr., à Léonard Bazaire, colon de M. Faure, à La Plaine.
Génisses de 8 à 16 mois. — 1er prix, 30 fr., à Léonard Chabrier, colon de M. Faure, à Mourier ; 2e, 25 fr., à Jean Nicolas, colon de M. de Beaune de Beaurie à Chapelle ; 3e , 15 fr., à M. Martini Bragard, à La Plaine ; 4e, 10 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour.
Veaux Âgés de moins d’un an. — 1er prix, une médaille d’argent et 35 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour ; 2′, 35 fr., à M. Arsène Olivier, au Pay ; 3e, 25 fr., à M. Martial Bragard, à La Plaine ; 4e. 20 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour.
Prix d’ensemble. — Une médaille de vermeil et 35 fr., à Guillaume Desmaisons, colon de M. Sazerat, aux Plantadys; 25 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy ; 15 fr., à François Limousin, pour sa truie; 10 fr., à Guillaume Desmaisons, colon de M. Sazerat, aux Plantadys.
Verrats. — 1er prix, 45 fr., à M. Louis Jouhaud, à Rilhac; 2e, 30 fr., à Léonard Barrière, colon de M. Beaurie, à Teulet.
Truies pleines et suitées. — 1er prix, 30 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour ; 2e, 25 fr., à Léonard Chabrier, colon de M. Faure, à Mourier ; 3e, 15 fr., à Laplaud, colon de M. Tarrade, à La Plaine.
Brebis. — 1er prix, 35 fr., à M. Coste, à Lafarge ; 2e, 25 fr., à Guillaume Frugier, colon de M. Lelong, à Sazerat.
Aux vieux serviteurs. — 1er prix, médaille d’argent et 10 fr. à Léonard Nicolas, domestique chez Mme veuve Halary, à Bellevue ; 2e, médaille d’argent et 10 fr. au ménage Larcher, domestiques chez M. Duverger, a Meilhac ; 3e. 15 fr., à veuve Romanet, domestique chez Mme Veuve Halary, à Bellevue ; 4e, 10 fr., à Pierre Desvalois, domestique chez M. de Nexon; 5e, 5 fr., à François Auxeméry, chez M. Guillaumaud, à Puycheny ; 6e, 5 fr., à Jean Jarry, domestique chez M. Bonnafy, à Betour.
Labourage. — 1er prix, 20 fr,, à Pierre Duverneix, colon de M. de Nexon, à La Seine ; 2e, 15 fr., Pierre Desmaisons, colon de Mme Roche, à Plaud ; 3e, 15 fr., à Martial Truchassou, colon de M. de Nexon, à La Seine ; 4e, 10 fr. à Pierre Villoutreix, colon de M. Bragard, à Baillaut ; 5e, 5 fr., à Martial Duverneix, colon de M. de Nexon, à La Seine; 6e, 5 fr., à Cosma Penot, colon de M. Beaudemoulin, à Lajoussannie.
Instruments agricoles. — Ier prix, médaille d’argent et 10 fr.,à Pierre Peyrat, de Nexon ; 2e, médaille d’argent et 5 fr., à Paul Desmaison, de Nexon. Horticulture. — Rappel de 1er prix hors concours, Elie Frugier, jardinier chez M. de Nexon; 2e prix, une médaille d’argent, Tampetit Desmaison, jardinier chez M. Sazerat ; 3e, une médaille d’argent, à pierre Desvalois, jardinier chez M. de Nexon.
Animaux de basse-cour. — 1er prix, médaille d’argent, à Cadette Desmaison, jardinière chez M. Sazerat, au Plantady ; 2e, médaille d’argent, à François Limousin, chez M. de Nexon . ( Le Courrier du Centre 21 septembre 1880)
Le premier concours dont les archives possèdent des traces a eu lieu en 1884. Trois médailles d’or ont été décernées à Jean Duverneix de Plaud, Guillaume Fruitier de Sazerat et Martial Barry aux Landes.
Un concours a lieu en 1885. Voici le discours prononcé, par M. Boutaud-Lacombe, maire, à cette occasion:
« Messieurs,
Un rapport publié récemment et adressé au ministre par M. Borral, sur l’agriculture dans la Haute-Vienne, dit que notre département est l’un des plus favorisés de France, sous le rapport des prairies.
Cette haute appréciation, qui est aussi celle d’autres personnes très compétentes, semble nous dévoiler un devoir à remplir. Puisque la nature de notre sol et les sources qui s’y trouvent nous favorisent, pourquoi ne profiterions-nous pas de cet avantage et n’en ferions-nous pas profiter nos concitoyens.
Il a été créé, depuis quelques années, bien des prairies dans le canton ; mais il peut s’en faire beaucoup plus, et nous devons y travailler activement jusqu’à complète réalisation; la société est en droit do le réclamer, et chacun de nous lui doit le tribut de ce qu’il peut faire d’utile ; nous y avons-nous même un intérêt personnel que nous ne pouvons pas négliger : en augmentant nos prairies, nous augmenterons les produits de nos excellentes races de bétail et nos engrais, et si nous diminuons l’étendue de nos terres, elles seront mieux fumées et produiront relativement davantage. Les départements moins heureux que le nôtre, qui ne peuvent produire que du grain, nous fourniront celui qui pourra nous manquer et nous leur enverrons le bétail qui leur est nécessaire ; c’est là le véritable libre-échange qui convient à l’agriculture française.
Vous savez que la différence du prix de ces deux choses de première nécessité, comme la différence des frais qu’occasionne leur production, est entièrement à notre profit. Tout propriétaire se doit à ce changement, c’est un moyen d’augmenter sa fortune et le bien-être de tous.
Il arrive souvent que celui qui devrait faire ces améliorations recule devant la dépense qu’elles occasionnent et qu’il n’a pas toujours l’argent qui y serait nécessaire, mais, dût-il l’emprunter, que son intérêt, bien entendu, lui commanderait de le faire.
Sa dette le disposerait à l’économie et s’éteindrait graduellement au moyen des bénéfices qu’il ferait sui les foins de ses « nouvelles prairies, bénéfices élevés, si on les compare aux produits de son terrain cultivé en seigle ou froment, diminués des frais de la main-d’œuvre qui les absorbe presque en entier. Après quelques années d’amortissement, il posséderait, libre de son emprunt, des prairies dont la valeur serait au moins triple de celle qu’avait sa terre.
Les prairies naturelles n’excluront pas les prairies artificielles et il faut reconnaître que le canton de Nexon a compris leur utilité ; on en fait déjà beaucoup et leur nombre ne peut que s’augmenter considérablement dans un avenir très prochain.
Il ne suffit pas d’avoir des prairies, il faut les Soigner, les entretenir, et par suite lies bien fumer ; invitons les cultivateurs qui vendent une grande partie des pailles qu’ils récoltent, à comprendre que toutes ces pailles ont leur place marquée dans leurs étables pour faire des engrais destinés à améliorer le sol et non ailleurs.
Vous serez heureux d’apprendre que désormais il vous sera facile d’acheter à bon compte et d’une qualité assurée toutes les matières premières nécessaires à l’agriculture ; il s’est formé à Limoges, pour tout le département, un syndicat qui a pour but de procurer ces matières et d’éclairer sur le choix de celles qui sont appropriées à chaque nature du terrain. Ceux d’entre vous qui voudront user des précieux avantages qu’offre cette société, pourront prendre connaissance de ses statuts, ils sont déposés au secrétariat du comice et le bureau de ce comice est à votre disposition si vous le croyez utile, pour vous mettre en rapport avec ce syndicat.
Personne ne sera surpris d’apprendre que M. Boury nous continuera le don généreux qu’il nous a toujours fait de notre plus belle médaille, chacun de vous sait qu’il favorisait l’agriculture non seulement de ses conseils, mais encore de son exemple et de sa bourse, qu’il reçoive les plus vifs remerciements du comice.
Merci aussi aux membres du jury qui nous ont fait connaître les plus méritants du concours, leur dévouement à notre cause agricole ne se dément pas.
Merci encore à l’excellente fanfare de St-Yrieix qui nous assiste. » (Le Courrier du Centre 1885/09/23)
En 1889 Ernest Morterol est élu Président, Baptiste Bonnet vice-président, Léonce Gizardin secrétaire et Alfred Demaison trésorier. Les membres du comité passent de 16 à 6.
En 1891 la Fête Patronale et le Comice Agricole se déroulent en même temps.
Voici le compte rendu publié dans le Courrier du Centre: « Hier ont eu lieu la fête patronale de Nexon et le comice agricole du canton. Favorisée par un temps magnifique, la fête était splendide et une affluence considérable de personnes s’y était donné rendez-vous ; aussi les hôtels et cafés ont-ils faits de bonnes recettes.
Les jeux de toutes sortes, cirques, manèges de chevaux de bois, tirs, loteries, etc., n’ont cessé d’être occupés toute la journée et une partie de la nuit. Un magnifique feu d’artifice a été tiré sur la place de la Mairie par M. Delaty, ferblantier à Nexon qui s’est fort bien acquitté de ses fonctions d’artificier. Une illumination bien préparée a été légèrement dérangée par la pluie qui cependant n’a pas empêché l’exécution d’une superbe retraite aux flambeaux par la jeune fanfare de Nexon. Enfin de nombreux bals ont duré jusqu’au jour.
Le champ de foire était abondamment pourvu de beau bétail. L’exposition des fruits, légumes et conserves était aussi remarquable. Nous y avons particulièrement admiré les collections horticoles exposées par Mme veuve de Boys, de MM. Gabriel Thomas et de Bony, ainsi que les conserves et les beaux fruits de M. Pranet.
A trois heures de l’après-midi a eu lieu la distribution des récompenses. Sur l’estrade ont pris place MM. Morterol, président ; de Nexon, maire ; Mandon, juge de paix ; le bureau du comice, MM. les experts et les notabilités. M. Morterol, président, a ouvert la séance et a prononcé un discours qui a été très applaudi. Nous regrettons de ne pouvoir le reproduire.
Voici la liste des lauréats du comice ;
Agriculture
Récompenses accordées aux propriétés en 1891.
Grand prix d’honneur, médaille d’or, M. Henri Bragard, pour sa réserve de Villeneuve, et 40 fr. au sieur Louis Léonard, son maître valet ; 1er prix, médaille-de vermeil, à M. Henri Bragard, pour son petit domaine de Baillant, et 40 fr. à Jean Faye, son métayer.
Rappel de médaille de vermeil et 10 fr. au-sieur Faucher, métayer du domaine de Lavaud ; 2e prix, médaille d’argent, à M. le marquis de Bony, pour son domaine de Caches-Nid, et 20 fr. à Jean Longequeue, son colon ; 3e, médaille d’argent, à H. Dumas, pour son domaine de Charreneuve, et 10 fr. au sieur Rabot, son métayer ; 4e, 10 fr. à Jean Faye, colon de Mme du Boys, à Varnet ; 5e, 10 fr. à Léonard Marquet, colon de la même.
Domaine Hors concours
Médaille d’argent grand module offerte par la société des agriculteurs de France et 10 francs à Jacques Charreix, colon à La Pouce ; 10 fr. à Desroche, métayer du grand domaine de Baillant ; médaille de bronze offerte par la société des agriculteurs de France i M. La porte, pour sa réserve de la Roche l’Abeille, et 10 francs à son maître valet Jean Vanteau.
Prix des ménagères. — 1er prix, médaille d’argent, à la femme de Louis Léonard, de Villeneuve ; 2e, médaille d’argent, à la femme de Pierre Rabot, de Charreneuve.
Concours d’animaux. — Taureaux ayant obtenu la prime cantonale. — 1er prix, 30, à M. Gabriel Thomas, à Ribière ; 2e, 20 fr. ; à M. Frugier, à Saint Priest, colon Laplaud,
Veaux âgés de plus d’un an. – 1er prix, 40 fr., à M, Bonnafy, à Betour, colon Deschamps ; 2e, 30 fr., à M. de Nexon, aux Landes, colon Brunerie ; 3e, 10 fr., à M. de Bonny, au château de Lavergne (réserve).
1ère Section — Vaches pleines ou suitées. — 1er prix, 30 fr., à Mme veuve Sazerat, au Plantadis (réserve) ; 2e, 26 fr., à Mme veuve Sazerat, colon Desmaisons : 3e, 15 fr. à Mallefond, colon aux Primes. 4e, 10 fr., à Mme veuve Du Boys, à Varnet, colon Faye ; 5e, 10 fr., à M. Beaudemoulin, à la Josonnier.
Génisses âgées de trente mois. — 1er prix. 25 fr., à M. Beaudemoulin, colon Château ; 2e, 10 fr., à M. de Bony, domaine des Trois-Hommes, colon Nicot ; 3e, 15 fr, à M. Michelet, colon Narbonne ; 4e, 10 fr., à M. de Nexon, réserve.
Génisses de six à seize mois. — 1er prix, 15 fr., à M. Mallefond, aux Primes; 2e, 10 fr., à M. Morterol, an Courdein, réserve ; 3e, 15 fr., à M. Beaudemoulin, colon Chatard ; 4e, 10 fr., à M. de Bony, colon Malissain.
Veaux de 6 mois à us an. —1er prix, 10 fr. à Mathieu, à Pontinont de Meilhac.
Prix d’ensemble. — 2e sections. — Rappel de 1er prix, n° 16, M. Morterol, au Courdein, colon Desbordes.
Vaches pleines ou suitées. — 1er prix, [30 fr.; à Auguste de Nexon, aux Biez, colon Laurent ; 2e, 10 fr., au même et même colon ; 3e, 20 fr., à M. Gabriel Thomas, domaine de Chez-Nardy, colon Degoutiéras.
Génisses au-dessus de 30 mois. — 1er prix. 15 fr, à M. Bragard, réserve de Villeneuve ; 2e, 10 fr., à M. Bessoule, domaine de Pluvier, colon Calet.
2* Section. — Génisses de 6 à 16 mois. — 1er prix, 25 fr., à M. Henri Bragard, pour sa réserve de Villeneuve.
Veaux âgés de 6 mois à 1 an. — 1er prix, 10 fr., à M. Auguste de Nexon au Biez, colon Laurent ;2e, 15 fr., à M. Bessoule, colon Calet.
Prix d’ensemble 1ere section, – 1er prix, 20 fr. à M. Mallefond aux Prunes ; 2e 18 fr. à M. Desçhamp, colon à Betoure, pour le plus bel animal de la section. Une médaille de bronze à M. Bonnafy à Betours, colon Deschamps.
Prix d’ensemble. — 2e section. — 1er prix 20 fr. à M. Morterol, domaine du Mas Pellisson, colon Desbordes, pour le plus bel animal de la section
Verrats. — 1er prix, 30 fr., à M. Chassagnes à l’Hôpital ; le, 20 fr., à M. Baury aux Pargues, Colon Barrière.
Truies pleines ou suitées. — 1er prix, 30 fr. à M. Henri Bragard, à Villeneuve ; 2e, 10 fr., à M. Combrouze, au Boucheron ; 3e. 15 fr., à M. Gabriel Thomas, à la Ribière (réserve).
Espèce ovine
Brebis. -1er prix, 10 fr., à Mme veuve Sazerat, colon Demaison; 2e, 15fr., à M. Beaudemoulin, colon Château.
Instruments agricoles. —1er prix, 10 fr., à M. Pierre Peyrat à Nexon ; 2e, médaille d’argent à M. Perrier de Nexon
Horticulture. – 1er prix, 15 fr., à Mme veuve de Boys, jardinier Bonnet ; 2e, 10 fr., à M. de Bony, à Saint-Priest (réserve).
Prix supplémentaire : Médaille d’argent. — MM. Prunet et Frugier, à Nexon.
Animaux de basse-cour : Médaille d’argent à Mme veuve de Boys, de Varnet.
Vieux serviteurs : 5 francs à Anne Mathieu, servante chez M. Boutaud-Lacombe.
Concours de labourage
1er prix, 30 fr., à Latouille, colon de M. Thomas au Brouilhet ; le, 15 fr., à Bonneau, colon à Lapouge ; 3e, 15 fr., à Boyer, colon à Sélive; 4e. 10 fr . à Mallemauvais, colon à Betours.
Prix de défoncement : 10 fr. et une médaille d’argent, à Pécout, aux Trois-Hommes.
Aujourd’hui, 21, ont eu lieu les jeux annoncés au programme et tout s’est terminé dans d’excellentes conditions grâce à l’habile direction de MM. les administrateurs qui ont fait preuve d’un réel dévouement.
Nous devons adresser, en terminant, nos plus chaleureuses et sincères félicitations à la jeune fanfare de Nexon qui, sons l’habile direction de M. Denard, a largement contribué à rehausser l’éclat de cette charmante fête. (Le Courrier du Centre 1891/09/23)
En 1892 c’est Jean de Bony qui est élu Président. Au concours d’animaux vient s’ajouter un concours de labourage et un prix pour le meilleur forgeron ayant apporté une amélioration à un instrument ou une machine.
A l’occasion de leur assemblée générale de janvier 1893 les membres, moins nombreux qu’à la création puisqu’ils ne sont plus qu’une petite soixantaine, adressent un vœu au Ministre de l’agriculture pour qu’il défende devant la Chambre le maintien des tarifs douaniers. En effet un vaste mouvement libre échangiste s’est développé à partir du milieu du XIXe siècle. Il est né au Royaume Unis avec l’abolition des « corn laws », les droits de douane sur les importations, en 1846. En 1860 Napoléon III signe le traité de Commerce franco-britannique qui fait entrer la France, contre l’avis des députés, dans le monde du libre-échange. Mais dans le monde agricole les échanges extérieurs sont faibles par rapport à la production. Les choses changent lorsque les Etats-Unis et la Russie exportent des quantités importantes de blé vers l’Europe. A partir de 1879 les prix agricoles s’effondrent. Pour faire face à la crise la France adopte, dès 1881, une politique protectionniste.
A cette époque, comme aujourd’hui l’agriculture est coupée en deux : d’un côté les céréaliers qui souhaitent un prix élevé pour le blé, de l’autre les éleveurs plus soucieux du coût de l’alimentation des animaux. La politique agricole de l’époque a été incarnée par Jules Méline, un des plus célèbres Ministres de l’agriculture.
Le Ministère soutien les concours agricoles par des subventions. En 1895 celle ci est de 450 francs ( soit plus de 1800 € en 2016). Cette somme est indiquée sur le programme ainsi que les médailles, en or et en vermeille qu’il offre et qui sont remises respectivement par M. Lavertujon, député, et M. Teisserenc de Bort , sénateur.
Programme du 22 septembre 1895
On constate qu’à coté du concours d’animaux, bovins, porcins et ovins, un concours de labourage est organisé . ( Aujourd’hui on parle plus facile de concours de labour mais les deux expressions sont correctes)
En 1898 le bureau décide de baisser le montant des cotisations pour les petits propriétaires. Fixée à 10 francs depuis la création du Comice, la cotisation est inchangée pour les propriétaires possédant plus de 10 hectares, par contre elle n’est que de 5 francs pour les autres. Le bureau décide également de la création d’un concours de printemps destiné à la seule présentation d’animaux. La date en est fixée au lundi de pâques le couplant ainsi avec la fête patronale. Une troisième décision marque un changement dans la pratique des concours : la mise en place d’un concours de labourage. Il est prévu le 11 septembre à saint Priest Ligoure. Le premier prix a été remporté par Martial Pauliat.
Au début de l’année 1900 des ennuis de santé éloignent M. de Bony de l’association dont il démissionne. Le trésorier en encaissé 62 cotisations.
Une médaille du comice de 1902
Pour l’année 1903, le Comité est présidé par M. Morterol. Les archives détiennent les comptes détailles. Les recettes s’élèvent à 2376 francs (équivalent en pouvoir d’achat à 9192 euros de 2015).
Elles proviennent de :
- Reliquat de 1902 : 326
- Département : 400
- Etat : 1050
- Cotisations : 600
Les dépenses s’élèvent à 1619,80 francs laissant apparaître un bénéfice substantiel de 726,2 francs.
Les dépenses sont ainsi réparties :
- Courrier et enveloppes :7
- Tambour de ville et affiches : 2,30
- Abonnement Race limousine : 20,70
- Abonnement Syndicat des Agriculteurs : 20,70
- Déjeuners chez Lauzeille : 84
- Déjeuners chez boucher à Meilhac : 21
- Primes : 20
- Recouvrement des cotisations : 14,10
- Timbres de vœux : 1
- 1/5 des cotisations à la Mairie : 120
- Plaques payées à Delaty : 66,60
- Médailles payées à Desplanches : 58,20
- Rousseau entrepreneur : 18
Dans le palmarès de cette année 1903 on note que des prix ont été remis pour les porcs d’espèce limousine et pour les brebis. Le concours de labours dans la catégorie jeunes est remporté par Louis Meau de la senne et dans la catégorie Hommes par Jean Jouhaud du Jalinier.
Des médailles sont remises aux « Vieux serviteurs, Métayers et ménagères ».
L’assemblée du 21 janvier 1910 abandonne le nom de Comice et le remplace par Syndicat d’élevage du canton de Nexon. Cette année les récoltes ont été mauvaises du fait du mauvais temps, en particulier des inondations. Le Syndicat demande que des dégrèvements fiscaux soient accordés aux plus défavorisés.
L’activité de l’association, interrompue pendant la guerre, reprend en 1919 avec un concours organisé en septembre. Cette même année a vu la création d’un syndicat professionnel agricole affilié à l’Union fédérale des agriculteurs limousins (U.F.A.L.).
En 1928 une caisse d’assurance mutuelle agricole est créé pour faire face à la mortalité du bétail.
Le 2ème prix d’ensemble du concours du 14 avril 1929
Les agriculteurs portent une cravate et on revêtu la blouse bleue, lo blaudo.
Le 13 avril 1936 les statuts sont modifiés. Le bureau est ainsi constitué :
Président : P. Bouteau-Lacombe
Vice-Président : M. de Nexon
Secrétaire : J. Laspougeas
Membres : R. Bonnet, S. Rebeyrol, L. Pradeau.
Sur la période 1936- 1958 les archives municipales sont pauvres en documents mais on trouve les comptes rendus dans la presse locale.
Une note de la préfecture du 25 mai 1938 suspend les rassemblements d’animaux en raison d’une épizootie de fièvre aphteuse.
1943 : « Comice agricole. — Palmarès du concours du 19 septembre 1943
— Veaux âgés de moins de 15 mois inscrits au herdbook : 1er prix, 100 fr., M. Frugier, à Bostrichard ; 2e prix, 70 fr., M. Mazeau, colon de M. de Nexon, à la Grange ; 3e prix, 50 fr., M. Basset, à Janailhac ; 4e prix, 50 fr., M Ménicot, à Nexon. 5e prix. 50 fr., M. Rabaud, à Galiford ; 6e prix, 50 fr., M. Lelong Eugène, à Nexon ; 7e prix, 50 fr., M. Massy, colon de Mme Laspougeas, à Betour ; 8e prix, 50 fr., M. Cacoye à Frontonin ; 9e prix, 50 fr., M. Lacorre, au Brouillet ; 10° prix, 50 fr., M. de Nexon, réserve ; 11e prix, sans argent, M. Basset, précité ; 12e prix, 50 fr., M. Clermonteil, colon de M. Lelong Eugène à Nexon ; 13e prix, sans argent, M. Rabaud, précité.
Veaux âgés de moins de 15 mois non-inscrits : 2e prix, 60 francs, M. Penot, colon de M. de Nexon, à la Sélive.
Génisses de six mois à un an. — 1er prix, 80 francs, M. Lelong Eugène, à Nexon ; 2e prix, 60 fr., M. Rabaud, à Galiford ; 3e prix, sans argent, M. Lelong, précité ; 4e prix, 50 fr., M. Penot, colon de M. de Nexon, à la Sélive.
Génisses au-dessus d’un an et ayant toutes leurs dents de lait : 1er prix, 100 francs, M Penot, colon de M. de Nexon, à la Sélive ; 2e prix, 60 fr., M. Lelong Eugène, à Nexon.
Fortes, génisses, — 1er prix, 200 fr., M. Massy, colon de Mme Laspougeas, à Betour ; 2e prix, sans argent, M. Massy, précité ; 3e. prix. 150 fr., M Lelong Eugène, à Nexon ; 4e prix, 100 fr., M. Mazeau, colon de M. de Nexon, à la Grange ; 5e prix, 100 fr., M. Gizardin, colon de M. Malary, à Bellevue.
Vaches suitées. — 1er prix, 200 fr., M. Penot, colon de M. de Nexon, à la Sélive ; 2e prix, 150 fr., M, Mazeau, colon de M. de Nexon, à la Grange ; 3e prix, 150 fr., M Rabaud, à Galiford ; 4e prix, 100 fr., M Lelong Eugène, à Nexon ; 5e prix, sans argent. M. Penot et de Nexon, précités ; 6e prix, 100 fr., M. Massy, colon de Mme Laspougeas, à Betour ; 7e prix, sans argent, M. Massy et Mme Laspougeas, précités ; 8e prix, sans argent, M. Rabaud, précité.
Vaches pleines — 1er prix, 150 fr., M. Mazeau, colon de M. de Nexon à la Grange ; 2e prix, 100 fr., M. Penot, colon de M. de Nexon, à la Sélive ; 3e prix, 80 fr., M Lelong Eugène, à Nexon; 4e prix, 50 fr., M Furelaud, aux Réserves ; 5e prix, 50 fr., M. Massy, colon de Mme Laspougeas, à Betour ; 6e prix, 50 francs, M. Rabaud, à Galiford ; 7e prix, 50 francs, Mme Denis, au Plantadis ; 8e prix, sans argent, M. Rabaud, précité ; 9e prix, sans argent, M. Lelong, précité ; 10e prix, 50 fr., M. Limousin, colon de M. Grassin, à Champagnac ; 11e prix, 10 fr., M. Lacorre, au Brouillet ; 12e prix, sans argent, M. Penot, précité ; 13e prix, sans argent, M. Massy, précité.
Taureaux. — 1er prix, 250 fr., M. Beyrand, colon de M. Tarrade, au Mas ; 2e prix, 200 fr., M. Gizardin, colon de M. Massy à Bellevue ; 3e prix, 150 fr., M. Limousin, colon de M. Grassin, à Champagnac ; 4e prix, 100 fr., M. Massy colon de Mme Laspougeas, à Betour ; 5e prix, 80 fr., M. Lelong Eugène, à Nexon ; 6e prix, 80 fr., M. Villars, aux Martigues, commune de Rilhac.
Prix d’ensemble. — 1er prix, médaille de vermeil et 150 fr., M. Massy, colon de Mme Laspougeas, à Betour ; 2e prix, médaille de bronze et 100 fr., M. Penot colon de M. de Nexon, à la Sélive ; 3e prix, 80 fr., M. Lelong Eugène, à Nexon ; 4e prix, 80 fr., M. Rabaud, à Galiford.
Prix d’honneur. — Mâle : M. Beyrand colon de M. Tarrade, au Mas.
Femelle : M. Mazeau, colon de M. de Nexon, à la Grange
Brebis. — 1er prix, 100 fr., M. Mazeau, colon de M. de Nexon, à la Grange.
Béliers. — 1er prix, 100 fr., M. Mazeau, colon de M. de Nexon, à la Grange ; 2e prix, 80 fr., M. Mourier, colon.de M. de Nexon, à Chantelauve. » (Le Populaire du Centre 22 septembre 1943)
Après la guerre l’association reprend ses activités sous la présidence de Georges de Nexon et de Jean Nouhaud comme secrétaire. Les concours sont organisés chaque année dans une commune différente : Nexon en 1956, La Meyze en 1957, Nexon en 1958.
Le concours de l’année 1958 se déroule les 20 et 21 septembre. Il réunit un grand nombre de participants, tant du côté des agriculteurs que du côté des marchands de machines agricoles. En effet la motorisation du travail est en marche, chaque agriculteur va chercher à acheter un tracteur.
En 1959 le concours a lieu à La Meyze et à Nexon en 1960.
En 1961 le concours a lieu à Janailhac, couplé avec le concours départemental puis à Saint Priest Ligoure en 1962. Le concours se déroule ensuite à Nexon jusqu’en 1968.
Le 2 février 1963 l’assemblée générale élit un nouveau bureau :
Président : Jean Marie Garraud notaire à Nexon
Vice-Présidents : Pierre Rabaud, La Meyze ; Pierre Penot
Secrétaire : Jean Nouhaud
Membres : A. Mariaud, G. Debrégeas, J. Pacherie, J. Mousnier, M. Duverneix, A. de Reilhac, J. Dugoua, J. Massy.
Le foirail en avril 1963, côté marie et côté poste
Les taureaux en 1963 ne ressemblent plus à ceux des années 1860!
Les jeunes qui ont concouru pour le prix du meilleur jeune juge
Le 17 janvier 1967, lors de son assemblée générale les membres, devant la diminution du nombre des éleveurs du canton aux concours souhaitent un regroupement avec un autre comice. Celui d’Aixe sur Vienne a la préférence de la majorité. Le président Garraud et le président Souppat d’Aixe s’étant mis d’accord une réunion extraordinaire des deux bureaux à Nexon le 25 juin 1967. Il est convenu :
- Le maintien de chaque comice avec son organisation propre.
- Une entente entre les deux comices pour l’organisation du concours inter cantonal.
- Un tirage au sort pour l’organisation du premier concours.
Le tirage au sort désigne Nexon et c’est ainsi que le dimanche 24 mars 1968 a lieu le premier concours inter cantonal Aixe – Nexon, une première dans le département.
Le foirail le jour du concours de 1968
L’habillement a changé, fini la cravate et la blouse…
Le centenaire du Comice.
Le programme du centenaire
Il est fêté le 1er avril 1978 à Nexon. Un grand nombre d’agriculteurs ont revêtu la blouse traditionnelle, le groupe de l’Ecolo dau Barbichet fait résonner le son des chabrettes et des accordéons.
L’Ecolo dau Barbichet en pleine représentation
Les stands regorgent des spécialités limousines, une exposition de matériel fait côtoyer la charrue de 1750 avec la batteuse…
Plus de 200 animaux sont présents,
La foule se presse, nombreuse, pour voir les plus beaux spécimen
Un concours de jugement est organisé pour les jeunes..
Les jeunes « juges » entourés par le président J.M. Garraud et le maire, R. Rebiere.
Le préfet Olivier Philippe entouré de J.M. Garraud, président du Comice, du président de Herd Book, et de Maurice Deschamps, maire de saint Maurice les Brousses. Au second plan, Pierre Rabaud, Maire de La Meyze et René Rebiere, maire de Nexon.
Le préfet Olivier Philip honorait de sa présence cette manifestation et remettait la médaille du mérite agricole à Messieurs Aimé Célerier, Robert Lacore, André Mariaud et Pierre Villeneuve.
Le Comité en 1980 :
Président : Jean Marie Garraud notaire à Nexon
Vice-Présidents : Pierre Rabaud, La Meyze ; Camille Larcher, Nexon
Secrétaires : MM. Lacorre, Nexon et Pacherie, Janailhac.
Membres délégués :
Nexon : Mariaud, Delomenie, Dupuydenus
La Meyze : Blancher
Janailhac : Buxeraud
Meilhac : Jean Mousnier, Desbordes
Saint Hilaire les Places : Dugoua, Arragon, J.P. Defaye
Saint Priest Ligoure : de Reilhac, Villeneuve
La Roche l’Abeille : Duverneilh
Saint Maurice les Brousses : Faucher
Rilhac Lastour : Massaloux, Boniface.
Les concours des deux comices d’Aixe et de Nexon ont continué leurs activités. Nexon a reçu le comice le samedi 22 mars 1980, le samedi 20 mars 1982, le samedi 17 mars 1984…jusqu’au samedi 14 mars 1992.
D’un commun accord chacun reprend son autonomie. Les concours ont eu lieu jusqu’en 1998 puis ils ont disparu pour laisser la place à des présentations ponctuelles d’animaux.
En près de 120 ans d’existence le comice a connu une très grande stabilité dans sa gouvernance puisque seulement 5 présidents ont exercé ce mandat , Messieurs Boutaud-Lacombe, de Bony, Tarrade, de Nexon et Garraud.
Le monde rural a changé. Les agriculteurs sont de moins en moins nombreux. Le coût en temps et en argent des différentes manifestations est élevé. Il reste le salon de l’agriculture à Paris pour que la race bovine limousine puisse présenter à un nombre de plus en plus grand de spectateurs ses plus beaux spécimens.
Les champions du concours 2016 de la race limousine au Salon de l’agriculture 2016
A gauche Hippy chez Emmanuel Zerger a Dinsac, à droite garniture du GAEC Camus à Arnac la Poste
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