Le parc du château de Nexon

Le parc du château est un site classé à l’inventaire des monuments historiques. Clos par un mur en pierre, il s’étend sur 38,5 hectares.

Il a été créé, sans doute en 1854, par Paul de Lavenne, Comte de CHOULOT, paysagiste français, pour le baron Astolphe de Nexon. Paul de LAVENNE, né à Nevers le 31 janvier 1794 a été anobli en 1824 par Louis XVIII dont il était garde du corps. Véritable personnage de roman il a une vie trépidante et riche auprès des grands du royaume, en particulier la duchesse de Berry dont il fut agent secret. Passé 50 ans il se retire dans son et entame une carrière d’architecte paysagiste. Il la poursuivra jusqu’à sa mort, le 4 avril 1864, après avoir dessiné plus de 300 parcs en France et en Europe.

Il écrivit en 1846 son ouvrage L’Art des jardins dans lequel il expose ses principes. Son idée maîtresse est qu’il est primordial d’intégrer le parc à créer au sein de son environnement naturel. De ce fait le parc est une partie d’un ensemble plus vaste. Il écrit « Il faut tirer le plus grand parti des potentialités du terrain, connaitre la nature géologique du sol, exploiter les particularités du terrain, utiliser le plus souvent possible la végétation indigène et davantage dessiner le parc en enlevant des arbres et en y faisant quelques plantations judicieuses plutôt qu’en y plantant des arbres exotiques qui ne s’intégreraient pas au paysage d’origine.

1- Les parc conçus par le comte de CHOULOT en Haute – Vienne

En Haute-Vienne on lui doit 6 parc. L’un au château de Bagnac, à Saint Bonnet de Bellac, pour le M. le marquis de BAGNAC. Aujourd’hui ce parc a disparu et le château est en ruines. A Isle il dessina le parc du château de la Chabroulie, alors propriété de M. LESTERPT de BEAUVAIS. Le parc originel s’est progressivement effacé, le château étant resté inoccupé pendant un demi-siècle. Repris en 1997 par M. de LA SELLE le château et le parc sont ouverts toute l’année au hôtes qui occupent les quatre chambres mises à leur disposition. Le parc du château de La Cosse à Veyrac, propriété de M. de CHATENET a également été dessiné par le comte de CHOULOT. Le parc a été subit de nombreux aménagements par les propriétaires. Il se visite sur rendez-vous le dimanche après-midi. Le château de Laborie, à Solignac était la propriété de la famille NOUALHIER, émailleurs à Limoges. Armand NOUALHIER (1803 – 1885) fit une brillante carrière politique étant député de la Haute-Vienne de 1852 à 1870 et maire de Limoges (1853 – 1860). Il fit aménager le parc du château de la Borie mais il n’en, le château ayant changé plusieurs fois de propriétaires. Fréderic LE PLAY, polytechnicien fit une brillante carrière d’ingénieur des Mines et de professeur. Il fut également Conseiller d’Etat, Sénateur, Inspecteur Général des Mines mais aussi économiste et sociologue avec une réputation internationale.  En 1856 il achète le domaine de Ligoure alors à l’abandon. Il transforme totalement le domaine pour mettre en application ses idées novatrices en matière d’agriculture. Le parc paysager a été conçu par le comte CHOULOT. Le domaine est toujours resté dans la famille Le Play mais il est aujourd’hui géré par l’Association du château de Ligoure.

 2- Le parc de Nexon conçu par le comte de CHOULOT

Le comte CHOULOT, pour dessiner le parc que lui commandait le baron Astolphe de Nexon, s’appuya sur les espaces existants tels que les masses boisées et les chaos rocheux de la colline. Il fallait offrir au château un parc d’agrément au goût du jour et donner une impulsion aux haras. Pour cela il conçu le parc en deux parties principales : les abords du château traités en jardin d’agrément et un secteur boisé sur la partie sud-ouest du château.

Les différents espaces sont reliés entre eux de manière subtile et l’on passe en douceur de la cour d’entrée au bois.

La cour d’entrée, espace clos en terrasse sablée sert à la fois de cour d’honneur à l’avant du château et de cour pour les grandes écuries situées en retrait, à l’arrière d’une haie d’ifs taillés. Cet espace est orné par la fontaine Saint-Ferréol édifiée en 1929, à deux vasques en granit surmontées d’une statue en plomb.

Longeant les murs d’enceinte est et nord du parc, les passages avaient pour fonction de relier le château aux dépendances (communs, écuries, orangerie), au jardin potager et aux parcelles agricoles par des allées différentes, soit par de larges allées cavalières et piétonnes bordées de platanes, ifs et buis, soit par de petites sentes. Ces espaces ont aujourd’hui disparu ainsi que le canal, autrefois en quart de cercle. La pelouse à l’arrière du château offre une perspective sur le bois.

La fontaine des Marmousets

Au pied du château subsiste la petite fontaine des Marmousets, en bronze ornée d’angelots, dont les proportions ne sont plus en rapport avec le parc en raison de la disparition du labyrinthe de rosiers qui la cernait et lui donnait toute sa place dans la composition d’ensemble.

Un canal souterrain traversant le parc du sud au nord alimente le petit étang, puis se déverse en cascade dans la grotte construite en deux niches. Le circuit se prolonge de manière souterraine vers le canal et vers la fontaine des Marmousets, avant de se rejoindre dans la cour d’honneur pour alimenter la fontaine Saint-Ferréol.

Les vastes prairies qui s’étendent au sud ont vu s’implanter les chapiteaux du Sirque.

le chapiteau dans la pr

Situé au sud-ouest du château, le bois correspond à la plus grande partie du parc. Les massifs boisés sont peuplés de feuillus qui se sont développés de manière naturelle et sont composés de chênes, hêtres, érables, acacias, noisetiers et taillis de châtaigniers.

On découvre ainsi en plein cœur de ce bois, au point haut du parc, une série de chaos rocheux, tous différents dans leur configuration et leur forme. Plus au nord se trouve le rocher légendaire de saint Ferréol.

Le rocher saint Ferréol

La présence dans le bois de la chapelle funéraire de la famille de Nexon renforce l’esprit sacré. La chapelle et les chaos rocheux ont été encadrés par des plantations en masse de rhododendrons.

Chapelle funéraire

Les sous-bois à proximité de la chapelle et des pièces d’eau ont été plantés de houx, de buis et d’ifs afin de bien marquer le caractère religieux ou pittoresque. Par contre les rochers ont été dégagés pour leur donner un caractère plus sauvage.

Des modifications ont été apportées au plan originel. Des essences exotiques comme le cryptomeria ont été plantées et en 1979-1980 des parcelles ont été exploitées. Les arbres abattus ont été remplacés par des plantations en alignement de frênes, de merisiers, de noyers, de chênes rouges et de résineux.

3 -Le rocher Saint Ferréol et sa légende

En suivant l’allée n°2, environ 200 mètres après être passé devant la chapelle funéraire, sur la gauche, s’élève le fameux rocher Saint Ferréol. La légende veut que le jour de leur mariage, les jeunes mariés qui viennent s’assoir sur le rocher sont assurés de s’aimer toujours et de vivre un parfait bonheur. Plusieurs cartes postales représentent ce rocher, avec ou sans personnages. Sur la carte postale ou figurent deux jeunes, la jeune fille en habits limousins est Marie PENOT, la fille des concierges du château. Le jeune garçon est un jockey de l’écurie du baron de Nexon. Le cliché a été pris en 1913 ou au début de l’année 1914.

Plusieurs cartes postales montrent un portique. Il a sans doute été démoli pour cause de vétusté.

Dans le haut du parc, en bordure du verger, a mi-chemin entre le manège et la sortie vers l’étang de la Lande se trouvait une petite maison dans laquelle les enfants du baron de Nexon aimaient jouer. Sans entretien elle a subi les affres du temps et a disparu. Il en reste un croquis que m’a adressé Ferréol de Nexon.

Contiguë au parc, avec vue sur la maison de retraite s’élève le Jardin des sens dont nous parlerons dans un prochain article.

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