Annelise NELCK (suite 2)

Après les lettres de MATISSE le leg comportait des lettres de DUBUFFET.

Jean DUBUFET ( 1901-1985) est né dans une famille aisée de négociants en vin du Havre. Après son Bac, peu attiré par les études, il se disperse entre la littérature, la musique et les voyages tout en revenant travailler avec son père. Ce n’est qu’au cours de la Deuxième Guerre Mondiale qu’il décide de se consacrer totalement à la peinture. Il manifeste une volonté « anti-culturelle » et qualifie ses oeuvres d’ »Art brut ». Il acquiert une certaine notoriété et en 1955 il part s’installer à Vence. C’est là qu’il va se lier d’amitié avec Annelies et son mari.

Dans les lettres qui s’échelonnent de 1967 à 1976 on remarque l’évolution de DUBUFFET vers la sculpture, les oeuvres volumineuses et aussi son mauvais caractère. On note aussi la séparation d’Annelies avec Vincent de CROZALS puis sa rencontre avec Andrée SABKOWSKI

2 – Les lettres de Jean DUBUFFET

La première lettre donne le ton ! DUBUFFET l’invite à continuer à peindre sans s’interdire quoi que ce soit…

Lettre du 8 juin 1957

La date de la lettre suivante n’est pas précise, 1957 ou 1958 . Elle montre qu’il a visité le galeriste qui expose Annelies. Et il annonce sa visite avec son épouse…

La lettre suivante est adressée à Vincent de CROZALS qui lui a offert une statuette ce qui incite DUBUFFET à se lancer dans la sculpture. Il lui demande comment le voyage à Paris de son épouse c’est passé.

Lettre du 25 juin 1959

Une lettre pour souhaiter une bonne année …

Lettre du 3 janvier 1961

Cette lettre est illustrée d’un dessin caractéristique de l’évolution de DUBUFFET avec ses travaux sur « L’Hourloupe » commencés en 1962, ensemble d’huiles sur toile, de dessins, d’assemblages, de sculptures, de constructions, avec trois couleurs et des rayures : rouge, bleu et blanc. Ici il n’y a pas de bleu mais du vert, sans doute parce qu’il n’avait pas de stylo bleu sous la main…

Lettre du 19 janvier 1963

Le lendemain une invitation à diner pour le couple…

Lettre du 20 janvier 1963

L’épouse de DUBUFFET est dépréssive et il ne supporte pas cette situation.

Lettre 19 avril 1966

Lettre non datée mais de 1966 ou 1967 dans laquelle il explique qu’il a mauvais caractère , qu’il est un « notoire mauvais-coucheur ». Il passe presque tout son temps dans son atelier « absorbé à chercher mon chemin dans le labyrinthe de L’Hourloupe ».

Annelies n’est pas séparée de Vincent mais il fréquente Hannelore qu’il épousera en 1972. Lili ( Emilie CARLU) l’épouse de DUBUFFET est toujours souffrante tandis qu’il est très occupé par les problèmes techniques que posent ses créations…

Lettre du 21 juillet 1968

En 1969 DUBUFFET va moins souvent à Vence car, pour sa santé, son épouse a besoin de vivre près de Tubersent dans la Pas de Calais ou elle est née, près des plages du Touquet à quelques kilomètres.

Lettre du 16 octobre 1969

Annelies est seule et DUBBUFET lui dit qu’il aime la familiarité de ses lettres alors qu’il trouve le respect détestable. Une belle interrogation sur le bonheur : que veut dire « heureux » ?

Lettre du 26 décembre 1969

DUBUFFET ne va plus à Vence, il a vendu sa villa. Annelies est avec une amie, Andrée SABKOWSKY, et DUBUFFET en est heureux.

Lettre du 8 juin 1972

DUBUFFET donne l’adresse à Cannes d’une artiste avec laquelle il lui conseille d’entrer en relation.

Lettre du 14 juin 1975

DUBUFFET lui parle de sa collection d’oeuvres « Art Brut » qui est maintenant à Lausanne, agassé par les tracasseries de l’administration française pour créer son musée à Paris. Il lui demande des nouvelles d’Andrée. Il espère qu’elle « se tire d’affaire » car l’art n’est pas très rémunérateur !

Lettre du 27 mai 1976

Il n’y a pas de lettres postérieures à celle-ci. les relations se sont peut-etre distendues avec DUBUFFET ?

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