La famille BONNAFY a été alliée aux FRUGIER.
II- Les FRUGIER alliés aux BONNAFY
Les FRUGIER dont est issue Léontine FRUGIER, épouse d’Arsène BONNAFY, ont pour origine des meuniers que l’on trouve au moulin de Biard et au Moulin des Moulins à Nexon. Ils vivaient confortablement sous l’Ancien Régime et ils ont pu se constituer un patrimoine terrien. Au cours des siècles, les moulins furent vendus, pour certains dans la deuxième moitié du XXème siècle, aux métayers. Au dix-neuvième siècle, les jeunes générations devinrent notaires, avocats, ingénieurs, médecins … La Grande Guerre a contribué à diminuer leur patrimoine mais il restait, à la fin du XXe siècle, encore de beaux domaines comme ceux de Nouailhaguet, de Betour (très belle ferme-auberge ancienne vendue en 1990), le Moulin des Moulins à Nexon (toujours à des descendants Frugier), Le Moulin de Biard devenu gîte, Ladignac-le-Long, Meilhac, La Thomazie à La Meyze (héritée de REYDY-TEXEROT des Places avec des blasons des Texerot) toujours à des descendants des Frugier.
Les FRUGIER étaient réputés habiles, l’esprit inventif, aimant la vie et ses plaisirs, mais les pieds sur terre, et, dans l’ensemble, ne gaspillant pas le patrimoine familial. Le nom, surtout porté en Haute-Vienne et en Dordogne, aurait une origine germanique, Frudegarius ou Frodegarius (frod = avisé, prudent et gari = lance). On rencontre la forme similaire Frogier en Poitou-Charentes. Mais comme il n’y a pas eu d’influence allemande dans notre région au cours des XVème ou XVIème siècles, je penche plutôt sur une origine latine liées à la déesse FRUGIFERA, déesse qui fait croître les moissons. Lié aux moissons le nom conduit aux meuniers dont plusieurs exerçaient cette profession dans la famille dont je parle.
Martial FRUGIER né en 1739 et Jeanne DAUDET se sont mariés à Nexon le 1er février 1763, commune de naissance de Jeanne. Ils ont eu 5 enfants, 4 garçons et une fille. Deux des garçons portent le même prénom, Léonard.
Léonard FRUGIER, l’ainé, est né le 19 avril 1769 à Biard, commune de Nexon. Comme c’était la coutume à cette époque, il a été baptisé le même jour par l’abbé DOUILHAC, vicaire à Nexon. Il est meunier au moulin de Biard et il épouse le 22 février 1791 Marie LASPOUGEAS, fille de Jean LASPOUGEAS, meunier, et de Marguerite GLANDUS du village des Moulin. Ils ont six enfants, quatre filles et deux garçons Jean FRUGIER né le 4 octobre 1803 et Martial né le 7 septembre 1811 qui n’aura pas d’enfant.
Jean FRUGIER , meunier propriétaire à Biard épouse le 17 février 1824 à Meilhac, Marie DESBORDES. Le 14 janvier 1825 nait leur fils Léonard dit Léon FRUGIER et Jeanne FRUGIER. Nous avons déja rencontré Jeanne qui a épousé Gilles BONNAFY d’où est isuue la lignée d’Arsène BONNAFY. Léonard dit Raymond épouse le 11 avril 1853 à Jourgnac, Marie Joséphine DUVERGER, fille du maire de Jourgnac. Ils auront trois enfants: Henri (1854-1920), René (1858-1944) et Prosper (1859-1899). Je reviendrai sur ces trois personnes.
Revenons à Léonard FRUGIER, le second, né le 7 janvier 1776 et baptisé le même jour. L’acte de baptème indique qu’il est né au village de Biard, fils légitime de Martial FRUGIER et de Jeanne DAUDET. Il épouse Catherine LASPOUGEAS, la soeur de Marie, le 22 février 1791. Ils ont eu 4 enfants, 2 garçons Jean FRUGIER et Léonard FRUGIER, et deux filles. La première, Marguerite est décédée le 11e jour, sa soeur, née deux ans plus tard, a gardé le prénom de Marguerite. Elle n’a pas eu d’enfant.
Jean FRUGIER est né le 15 frimaire an VII, 5 décembre 1798, au Moulin des Moulins, commune de Nexon, où son père était meunier.
Le 27 janvier 1818, à La Meyze, il a épousé Marie REYDY, fille mineure de feux Guilhaume REYDY décédé le 28 mai 1814 et de Catherine TEXEROT des PLACES, décédée le 15 germinal l’an 13. Catherine TEXEROT des PLACES descend des seigneurs des Places. Ils ont eu six enfants, cinq garçons et une fille.
Jean FRUGIER est décédé le 3 juillet 1870 à La Meyze à l’âge de 71 ans.
La branche FRUGIER-BRAGARD
Parmi les enfants de Jean FRUGIER, sa fille Catherine, née à Nexon le 19 mars 1826, épousa toujours à Nexon, le 27 mai 1847, Martial BRAGARD (1816-1859), un garçon de Janailhac, plus agée qu’elle de 10 ans, dont les parents étaient propriétaires. Ils eurent deux enfants, Marie BRAGARD (1846-1909) qui n’eut pas d’enfant et Henri Pierre BRAGARD (1847-1926) qui devint marchand de vin en gros à La Plaine et expert agricole.
Henri-Pierre BRAGARD eut deux enfants, Léon BRAGARD (1870-1948) qui continua l’affaire de son père à La Plaine. Il n’eut pas d’enfant. Sa soeur Catherine devint religieuse.
Une autre branche BRAGARD n’a pas de lien direct avec les BONNAFY mais elle a marqué l’histoire de Nexon. En effet Martial BRAGARD avait un frère plus jeune qui s’appelait également Martial (1823-1916). Marié avec Anne GUITARD ils ont eu deux enfants : Pierre BRAGARD et Marie. Pierre qui était instituteur a épousé Alice LAPLAUD. Leur fils Martial »Arsène » BRAGARD (1890-1938) était marchand de vin et expert agricole à la Plaine. Pendant la Première Guerre Mondiale qu’il a effectué comme maréchal des logis, il a été décoré de la croix de guerre. Il a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 25 fevrier 1932.
Il est décédé le 7 octobre 1938 à l’agge de 38 ans. Marié à Marie BEYNETOUT ils avaient eu trois enfants : Paulette (1922-2012), Fernand (1924-1977) et Marcel (1927-2010). Ce dernier fut PDG de la compagnie des trolleys bus de Limoges de 1974 à 1984 puis directeur général des Transports en commun de Limoges, jusqu’en 1989.
Léonard FRUGIER, le frère de Jean, né en 1803 a été marié trois fois. D’abord avec en 1826 avec Anne LIMOUSIN dont il a eu deux enfants morts en bas age. Après le décès de son épouse en 1832 il épousa Andrive LASPOUGEAS (1811-1856). Ils eurent quatre enfants dont Michel FRUGIER (1838-1916) qui fut Juge de Paix à Chalus. Il était l’oncle d’Arsène BONAFY, juge de Paix comme lui.
De la branche aînée des FRUGIER, Léonard né en 1769 a eu deux enfants, Léonard et Jeanne. Nous avons déja rencontré Jeanne (1827-1883) qui a épousé Gilles BONNAFY ( 1817-1885) et de ce mariage est né Arsène BONNAFY, juge de Paix à Nexon. Son frère ainé, Léonard dit Léon FRUGIER, né le 4 janvier 1825 au moulin de Biard à Nexon, a épousé à Jourgnac, Marie DUVERGER le 11 avril 1853. Ils eurent trois enfants Henri (1854-1940), René (1858-1944) et Prosper (1859-1899).
1-Henri, Marie,-Jean-Baptiste, Joseph FRUGIER (1854 -1940) .
Il est né à Nexon le 20 mars 1854 et il y est décédé le 25 janvier 1940 à l’âge de 85 ans. Il effectue ses études de médecine à Limoges et à 20 ans il est convoqué pour effectuer son service militaite. Affecté à la 14e section d’infirmiers militaire il obtient un sursis d’un an pour ses études. Il effectue sa période obligatoire du 5 novembre 1875 au 5 novembre 1876. Une fois soutenue sa thèse de doctorat en médecine il est affecté comme médecin militaire dans la réserve. Il sera rayé des cadres avec le grade de médecin major de 2e classe, ce qui correspond au grade de capitaine.
Il se marie le 7 janvier 1884 à Saint-Yrieix-la-Perche avec Thérèse ARDILLER (1862-1835) dont les parents étaient négociants. Plus jeune que son mari elle décèdera avant lui en ayant deux enfants, Jeanne (1884-1980) et Edouart (1886-1918).
Le docteur FRUGIER a exercé à Nexon pendant près de 40 années. Il était très aimé de ses patients.
Il a habité d’abord avenue de la gare, dans la maison qui est devenue ensuite la gendarmerie et aujourd’hui le restaurant Massy. Il est ensuite allé rue du Nord, rue Gambetta actuelle dans la grande maison a gauche en allant vers l’église après la boulangerie.
Pour plus de 40 années consacrées à la médecine tant civile que militaire le Docteur FRUGIER a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur par décret du Président de la République du 9 juillet 1931. Pour lui remettre cette décoration qui faisait état de son grade de médecin militaire il a choisi le médecin militaire chef de l’Hopital de Limoges.
Il a eu la douleur de perdre son fils Edouart. Brillant étudiant il fit des études de notariat et obtint un doctorat en droit. Sa mère lui acheta une étude en 1913 et lui fit construire une belle grande maison à Limoges. Il était le « fils chéri » de sa mère. Dès la déclaration de la guerre en 1914 il s’engagage pour la durée de celle ci. Brigadier au 213e régiment d’Artillerie, il est tué lors des combats de juin 1918, à Silly la Poterie le 3 juin 1918. Il avait 31 ans.
Jeanne, soeur ainée d’Edouard, est née le 30 septembre 1884. Elle a 22 ans lorsqu’elle épouse à Nexon, le 2 février 1907, Paul DENIS un homme de 36 ans, industriel dont le père est notaire à Séreilhac.
Jeanne etait une femme de caractère, redoutable en affaires. Elle contrastait avec son mari qui était plutôt réservé. Ils eurent un fils, Maurice, né le 7 fevrier 1908 à Limoges. Il fit des études d’ingénieur et parti dans la banlieu parisienne diriger une entreprise. Son père Paul est mort jeune, à 41 ans.
2- Gilbert Marie « René » FRUGIER (1858-1954)
Il est né le 20 mai 1858 à Nexon. C’est le deuxième enfant de Léonard FRUGIER et de sa femme Marie DUVERGER. A l’état civil il est déclaré s’appeler Gilbert Marie René mais, comme souvent, c’est le troisième prénom qui devient usuel.
Brillant élève, déjà au lycée qui ne s’appelle pas encore Gay Lussac il obtient des prix, par exemple en calcul, en classe de 5ème :
Chercheur dans l’âme, il faiasait des expériences de chimie chez ses parents. Il a fait plusieur fois sauter le kiosque dans le parc de la maison de Nexon.
Il sera diplomé ingénieur de l’ École centrale des arts et manufactures en 1882.
Le 24 novembre 1891à Limoges René FRUGIER a épousé Valentine Marie ROUGIER (1872-1952), fille d’un banquier de Guéret, agée de 20 ans de moins que lui. Le 8 mai 1893 naissait leur fille Yvone Marie Louise (1893-1972).
René Frugier fonda en 1896 sa propre société. Il fit de nombreuses recherches sur le kaolin, modifia les proportions des composants de la pâte à porcelaine. Il mit au point un nouveau mélange composé à 65% d’argiles et de kaolin soit 15% de plus que dans la porcelaine traditionnelle. Grâce à ces proportions, la porcelaine devenait plus réfractaire, pouvait résister au feu tout en conservant l’aspect d’un produit traditionnel. Cependant un tel procédé exigeait une cuisson à une température plus élevée à 1430°. Il breveta son procédé lui donna un nom: ALUMINITE. Cette technique permit à l’entreprise FRUGIER de se spécialiser dans les ustensiles de cuisine et de laboratoire.
M. FRUGIER avait transformé son entreprise en Société Anonyme en 1910.
En 1958 la manufacture fut rachetée par le société Haviland. L’Aluminite n’est plus fabriquée, le respect des données techniques et notamment la haute température de cuisson en font une matière d’un prix de revient prohibitif.
On trouve aujourdhui sur les sites de vente par Internet et dans les brocantes des pièces en bon état :
A coté de son activité dans la porcelaine il se lança dans la fabrication de tuiles et de briques sur sa proprété de Bostrichard. Le village est situé sur la commune de Meilhac mais pour la publicité René FRUGIER indiquait « près de Nexon ». La terre glaise était extraite aux Blas et elle était acheminée par des charettes tirées par des chevaux et des wagonnets sur rails.
Réné Frugier était un entrepreneur insatiable. Il voulait maitriser toute la chaine de production de sa porcelaine. Pour cela il a acheté des carrières de kaolin dans les Cotes d’Armor et dans la région de Béziers.
Pour autant René FRUGIER ne néglige pas ses propriétés. Ainsi il obtint des prix lors des concours d’élevage :
René FRUGIER décède le 11 fevrier 1944 à 85 ans. On notera que l’acte de décès utilise son prénom officiel « Gilbert » et non le prénon usuel « René »:
Ses héritiers n’ont ni ses compétences scientifiques ni managériales. La fabrique de porcelaine fut reprise par Haviland et la tuilerie périclitera. Les cheminées seronr démolies, le terrain nettoyé …
3-Prosper FRUGIER (1859-1899)
Le troisième enfant de Léon FRUGIER et de Marie DUVERGER, Pierre « Prosper » FRUGIER est né le 21 mai 1859.
A19 ans il effectue une année de service militaire au 25e Régiment de Dragons ou il arrive le 8 novembre 1878. Ile quitte le 8 novembre 1879.
Il se présente aux élections dépertementales et il est élu conseiller d’arrondissement pour le canton de Nexon avec Louis BONNAFY.
Il meurt brutalement le 25 novembre 1899 à 40 ans. Il n’était pas marié.
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