Archives de l’auteur : admin

Nexon au temps de Richard Cœur de Lion par les élèves de la classe de 5ème B du collège A. Bonneaud.

La Fédération Patrimoine-Environnement (http://patrimoine –environnement.fr) organise depuis 2005 un concours national, agréé par l’éducation nationale, dans le but de faire découvrir aux élèves le patrimoine de proximité tout en les initiant aux nouvelles technologies de l’information et de communication (NTIC) et au métier de journaliste.
En 2015, 1 512 élèves ont réalisé un petit journal sur le patrimoine de leur commune en lien avec le thème « Le Moyen Âge toujours présent » ; Parmi les 74 petits journaux reçus, celui réalisé par les élèves de la classe de 5ème B du collège Arsène Bonneaud de Nexon.
Sur l’initiative de leur professeur de français, Madame Duhard, et de leur professeur d’histoire-géographie, Monsieur Duranteau, les 26 élèves de la classe ont effectué des recherches aux Archives départementales de la Haute-Vienne, sur Internet, au CDI du collège. Ils ont créé un journal « Nex’presse » rapportant les évènements de Nexon à l’époque de Richard Cœur de Lion.On le trouve sur le site de la Fédération, http://patrimoine-environnement.fr/wp-content/uploads/2015/06/87-Coll%C3%A8ge-Ars%C3%A8ne-Bonneaud-5%C3%A8me.pdf   , et je le mets en ligne.nex presse 1nex presse 2nex presse 3nex presse 1

Leur journal a obtenu le deuxième prix. Félicitations aux élèves et à leurs professeurs.

 

 

 

 

 

 

A ma mère

Si je me suis intéressé à l’histoire de Nexon c’est grâce à ma mère. Elle adorait l’histoire, lisait beaucoup, conservait tout les documents sur Nexon. Elle me racontait le Nexon qu’elle a connu quand elle y est arrivée au début des années 1930. J’ai acheté la carte postale de la maison ou elle habitait. Elle me montrait ou était sa chambre, me parlait des voisins, des commerces…

maison Malardeau annees 30

Nous avions encore beaucoup de choses à nous dire mais, bien qu’elle ait fêté ses 91 ans, elle est partie trop tôt, le 6 septembre 2015.

Pour lui rendre hommage je met en ligne le texte que j’ai lu le jour de ses obsèques.

 

« Maman,

Tu nous as quittés trop rapidement. Lorsqu’il y a quelques semaines nous avons fêté tes 91 ans nous avons émis l’hypothèse que tu puisses quitter le Courdein pour passer l’hiver moins seule. Tu nous as regardés et ta réponse a cinglé « où veux voulez vous que j’aille ? Il y a 70 ans que j’habite ici, vous y êtes nés, j’y suis heureuse et je veux y rester».

Tu es effectivement arrivée au Courdein il y a 70 ans, lorsque tu as épousé papa. Tu avais 22 ans, tu étais une belle jeune fille qui avait envie de s’envoler de la cage dorée ou tu vivais avec tes parents et tes deux sœurs, Marie-Thérèse et Marie-Louise. Tu aidais tes parents en t’occupant de la comptabilité de la filature et du commerce de laines que ton père, Henri Malardeau, avait créé à Nexon, au début des années 1930.
Tu es donc venue à Nexon quand tes parents ont quitté la filature qu’ils géraient à Bussière Galant. Une petite filature au pied du village d’Aurin ou ton père est arrivé après la guerre, en 1919. Dans ce petit village vivait une jeune fille, Marguerite Boucher. Les deux jeunes se sont plus, se sont mariés et ils ont eux trois enfants. Tu es née le 19 juin 1924 et tu as vécu ta petite enfance dans ce village ou tu aimais revenir. Tu as effectué ta scolarité d’abord à Bussière puis à Nexon, à l’école religieuse. Tu étais une bonne élève et tu aurais aimé, une fois ton certificat d’études en poche, continuer des études car ton rêve était d’être institutrice. Mais ce n’était pas le choix de ton père. Et à l’époque on ne discutait pas les décisions du père. En plus l’époque n’était pas facile.

Tu avais 16 ans quant la guerre a éclaté. Tu as vécu cette période difficile ou l’on est pris entre le devoir d’obéissance à un gouvernement légitime et celui de résister. Tu n’aimais pas trop en parler mais ce que nous avons retenu c’est que les contraintes de cette période de guerre ne t’ont pas permis de vivre la même jeunesse que celle que nous avons connu, nous tes enfants. Aussi en 1946 lorsque que tu as rencontré un jeune homme nouvellement arrivé à Nexon tu es vite tombée amoureuse ; Il avait 27 ans, il avait passé 5 ans en captivité, il était belge et il travaillait avec son père qui venait d’acheter le moulin et la boulangerie du Courdein. Les fiançailles ont été rapides et le mariage a été célébré dans la foulée. A peine neuf mois après je suis venu au monde. Tu as eu 7 enfants en sept ans, c’est vrai qu’il y avait des jumeaux et tu as assuré avec chaleur mais aussi autorité la lourde charge de mère. Tu as été aussi une belle grand-mère pour tes 19 petits-enfants et tes 14 arrières petits-enfants.

Au delà de notre éducation que tu as voulue très classique tu as milité avec papa pour que les familles puissent assurer l’éducation de leurs enfants dans les meilleures conditions. Papa et toi avez été des membres actifs de l’association familiale, participant aux réunions de formation et de promotion aux nouvelles technologies qu’étaient les machines à tricoter et tu y as converti papa. Tu n’avais pas ton pareil pour tricoter un pull dans la journée et tu n’avais pas besoin de couturière pour t’aider à nous habiller tous et toutes. Nos sœurs n’y ont pas toujours vu que des avantages !

A coté des tâches ménagères c’est toi qui assurais la gestion des affaires. En effet papa a quitté très vite l’atmosphère enfariné du moulin et de la boulangerie préférant le grand air de la petite ferme en friche qu’il a achetée à Saint Hilaire. Dans les faits c’est toi qui dirigeais les affaires : tu étais le chef du personnel d’une petite entreprise agro-alimentaire : du grain de blé au pain tu maitrisais tous les stades de la production. Tu pouvais aussi bien aller donner un coup de main à la ferme ou vendre le pain lors des tournées que nous faisions du lundi au samedi.

Tu étais en même temps capable d’organiser tous les jours les repas pour une douzaine de personnes, en effet nous étions déjà 9, les enfants et vous mais il y avait aussi pépé et mémé, des ouvriers qui étaient nourris et parfois logés et ce qui nous toujours émerveillé c’est qu’’à n’importe quel moment quelqu’un pouvait arriver et tu rajoutais un couvert. La maison était ouverte à tous. Combien de fois lorsque nous étions étudiants sommes nous arrivés avec un ou deux camarades, sans te prévenir, bien sur il n’y avait pas encore de téléphone portable, et avec le sourire tu accueillais tous ceux qui venaient à la maison.
Oui, nous avons été étudiants ! C’est toi qui l’as voulu. Combien de fois t’avons-nous entendu dire « j’aurais voulu faire des études et je n’ai pas pu, alors vous vous ferrez ce que je n’ai pas pu faire ». Je te remercie personnellement pour la volonté que tu as mis à nous pousser au maximum de nos capacités. La contrepartie c’est que papa et toi, vous ne dressiez pas de lauriers. Nous n’avions pas, ou peu de compliments car pour vous le travail était la norme. Mais nous savions par les autres que tu étais très fière de tes enfants. A cet égard tu étais comme la mère poule, les surveillants sans cesse, les voulant toujours sous ton aile. Ce n’était pas sans engendrer quelques réactions de notre part. Quelques semaines avant de nous quitter tu nous parlais comme si nous étions toujours des enfants. Nous en te disions souvent « maman nous ne sommes plus des gamins » mais pour toi, nous étions toujours tes petits. Ce n’est plus vrai aujourd’hui…

Tu as souffert dans ta vie, on ne vit pas plus de 91 ans sans soucis physiques mais ce que tu as du mal à surmonter c’est la mort de notre sœur, ta fille Marie-Andrée. Elle était comme toi, la même énergie, la même gentillesse, le même dévouement ; Une sage femme dont on nous parle encore aujourd’hui emportée en quelques mois alors qu’elle n’avait pas 40 ans. Et puis il y a eu la maladie de papa, son hémiplégie et pendant près de 10 ans tu l’as fait preuve d’un dévouement exemplaire. Son décès, il y a 7 ans à quelques jours près t’a fait vivre une difficile solitude.
Nous pensions qu’il ne pouvait rien arriver à une femme comme toi. La réalité nous a rattrapés et tu es partie mais il nous restera plein de choses de toi. Il nous restera tout ce que tu nous as offert : le courage, la volonté, le gout de l’effort et du travail bien fait, le respect des autres, le sens de la famille, la générosité, la politesse…en un mot l’Amour.

Il nous manquera la chaleur de des baisers, il nous manquera le sourire que tu offrais quand nous arrivions ; Mais je veux être optimiste et en reprenant le poème de William Blake je veux dire :

Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l’océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.
Quelqu’un à côté de moi dit : « Il est parti ».
Parti vers où, parti de mon regard, c’est tout.
Son mât est toujours aussi haut,
sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et juste au moment où quelqu’un auprès de moi dit : « Il est parti »,
il y en a d’autres qui, le voyant pointer à l’horizon et venir vers eux,
s’exclament avec joie : « Le voilà ».
C’est ça la mort.
Il n’y a pas de morts,
Mais des vivants sur les deux rives. »

 

 

Photos de classe à Nexon

Cette rubrique est d’abord alimentée par mes propres photos ou celles de mes frères et sœurs. Elle demande a être enrichie par ceux qui voudront bien m’envoyer leurs photos.  ( Je les renvois bien entendu!). Le Collège m’a également fait passer des photos que je mettrai en ligne progressivement. Seules les personnes qui sont sur les photos peuvent indiquer leur nom. Ce serait un grand plaisir de retrouver tous ceux avec qui j’étais en classe.

CP 1953 54 JF

                                                                        CP

CP Nexon M. GrafeuilleMa classe de CE1 avec M. Grafeuille

CE Nexon M. BarjouMa classe de CE2 avec M. Barjou

Mon parcours scolaire et universitaire a été marqué par la rencontre avec des enseignants qui étaient de véritables » maîtres ». Ce fut le cas des  instituteurs et de l’institutrice que j’ai eu au primaire à Nexon. Guy Barjou occupe une place particulière, non seulement parce-que j’ai eu l’occasion de le retrouver, lui à la retraite et moi toujours en activité, mais aussi parce que le jeune élève, un peu timide que j’étais a beaucoup appris, aussi bien en matière de savoir que de savoir être de ce jeune « maître d’école ». Il revenait juste d’accomplir son service militaire et prenait la suite de Michel Bouchareissas qui partait effectuer ses 18 mois d’armée. Albert Grafeuille me laisse le souvenir d’un maître sévère, faisant beaucoup travailler les élèves. C’est un bon footballeur mais nous ne le savions pas car les cours d’éducation physique n’étaient pas faits par les instituteurs mais par Monsieur Duguet. Il n’était pas enseignant et travaillait dans l’administration fiscale à Limoges. Nous allions au stade, en rang, pour les cours. J’ai retrouvé par la suite Raymond Duguet à la Ligue du centre Ouest de football et au district de football de la Haute Vienne qu’il a présidé.

Mes frères et sœurs à l’école

Ecole maternelle 1953 Daniel MichelMichel et Daniel à l’école maternelle  1952-53

maternelle 1953 Daniel Michel

1953-54

Ecole 1955 Michel Daniel

1954-55

ecole primaire Alain

Alain à la maternelle 1954-55

cours elementaire 1957 Alain professeur M Thoumieux

Alain dans la classe de M. Thoumieux

1956 Alain

1956-57

Maternelle ou CP filles 1957 marie Andrée

Ma sœur Marie Andrée à la maternelle


chorale Anne Marie 1960
Chorale Anne marie 1 960 61La chorale de l’école de filles en 1960 avec une de mes sœurs

Chorale Nexon Chalus 1962-63 Pierre Leplant Concours UFOLEAChorale Nexon – Chalus avec M. Leplant

Photos anciennes et récentes…

1931

1935

Primaire 1935

Une classe de primaire en 1935. Tous les élèves sont chaussés de galoches et ils portent presque tous une blouse noire. Photo aimablement communiquée par la fille de Georges Maraillat, au 2ème rang avec l’écharpe.

1937

 1941

Novembre 1941

1945-1946

1953

CE en 1953 avec Mme Mathieu. Photo prêtée par Paulette Quantin.

      1970

5 B 1970 - Copie5ème B 1970

L’école à Nexon

L’école avant la Révolution

Dans les campagnes c’est le curé qui tient et dirige l’école. Dans les statuts synodaux de Philippe de Montmorency, évêque de Limoges, datés de 1519, on relève l’article suivant « Chaque curé aura avec lui un clerc de science médiocre, qui chantera au chœur et tiendra école où il enseignera l’alphabet et les dix commandements de Dieu »
Mais, malgré les prescriptions réitérées de l’autorité ecclésiastique, malgré les termes pressants des statuts synodaux publiés en 1619 par l’évêque de Limoges, Raymond de la Marthonie rappelant aux prêtres qu’une de leur principale fonction était l’instruction des enfants il n’a pas existé beaucoup d’écoles curiales dans les villages.

Le Limousin avait ni école ni université célèbre. Les étudiants avaient des places réservées à Toulouse, au collège de Saint-Martial, créé en 1359 par Innocent VI pour recevoir et nourrir vingt pauvres étudiants dix en droit canon et dix en droit civil dont six de Limoges et dix de Toulouse, et le collège de Sainte-Catherine, fondé par le cardinal Pierre de Monteruc, en 1379, augmenté par les libéralités de son neveu Hugon, évêque d’Agde, et qui pouvait recevoir deux prêtres et dix étudiants en droit canon ou en droit civil. A Paris le collège de Grandmont (Mignon), et celui de Saint-Michel, fondé en 1318 par un prélat de la famille de Chanac, enrichi par un autre et dont l’administration était réservée à des Limousins, enfin le collège de la Marche avec des places gratuites pour les étudiants de cette province.

Les bourgeois appréciaient l’instruction et savaient quel avenir elle ouvrait à leurs enfants. Aussi les voit-on manifester en mainte occasion leur désir que ceux-ci soient mis à l’école et fassent des études

Dans ses mémoires Charles Joseph Verneilh-Puiraseau raconte son éducation. Son père, procureur fiscal, lui a donné ses premières leçons de lecture puis, compte tenu de la situation de son père et du fait que ses ancêtres avaient été co-seigneur de Nexon il lui a été permis de partager l’instruction primaire des enfants de M. de gay de Nexon qui avait engagé un instituteur chez lui. Vers 8 ou 9 ans il fut envoyé à Saint-Yrieix chez un frère de son père, un médecin sans enfants. Il alla à l’école chez un maitre qui faisait l’école chez lui. Avec lui il y avait un autre élève qui était pensionnaire chez le maitre d’école. Celui-ci utilisait facilement le fouet et la férule. Après cette période d’école solitaire, il va chez l’instituteur en titre de Saint-Yrieix. La ils sont 60 élèves. Le maitre qui avait été nommé par le Chapitre de la Collégiale. Le latin, base essentielle de l’enseignement, comme toutes les leçons étaient apprises par cœur. Chaque élève, a tours de rôle, récitait sa leçon devant le maitre, assis dans un fauteuil et tenant un martinet à la main. A la moindre faute de mémoire l’élève recevait un coup de martinet sur la partie des jambes non protégée par le pantalon court.

Dans son ouvrage, « L’instruction primaire en Limousin sous l’ancien régime » publié en 1888, Louis Guibert a examiné les signatures des actes de mariage dans le Limousin. Il constate qu’en 1700 et 1701 il n’y a aucune signature dans le canton de Nexon, une douzaine de cantons dont Bellac, Limoges et Saint Junien dépassent 10%.
En 1789 1790 la proportion est d’à peine 10% dans des cantons comme à Chalus et Saint-Yrieix.
En 1883, sur le désir exprimé par la Société Archéologique et encouragé par M. F. Buisson, inspecteur général de l’université, M. L. Galliard, inspecteur d’académie à Limoges voulut bien adresser à tous les instituteurs du département une circulaire pour prescrire le dépouillement, à des dates fixées d’un commun accord, et à un intervalle moyen de vingt-cinq années, des registres de toutes les anciennes paroisses de la Haute Vienne.

Signatures hommes en %        Signatures femmes en %
1650            5,7                                                       3,8%
1675            7,02                                                     4,1
1700           8,7                                                        5,7
1725         10,02                                                      5,8
1750           8,2                                                         5,4
1800        10,3                                                         7,6
1825        16,8                                                        10,8
1850        26,5                                                        15,4

Pourcentage d’actes de mariage signés en Haute-Vienne

On constate qu’en 2 siècles il y a quatre fois plus d’actes de mariage signés; mais ce progrès montre malgré tout un important illettrisme dans la population de l’académie de Limoges puisque les trois quarts des mariés ne sont pas capables de signer leur acte de mariage. Il est temps que l’école devienne obligatoire et gratuite, ce qui est le corolaire du caractère obligatoire.

L’école à partir du XIXe siècle
Le XIXe siècle oscille donc entre Empire, Monarchie et République. Il est donc partagé entre des tendances diverses émanant de ces changements de gouvernement, que l’on retrouve dans l’évolution de l’école, en particulier l’éducation des filles. Bien que la République soit devenue le régime stable de notre pays, l’éducation va subir au XXe siècle de nombreuses évolutions.

La Monarchie de Juillet (1830-1848)

En 1830, c’est la Monarchie de Juillet, Louis-Philippe est « roi des français ». La loi du 28 juin 1833 ou loi GUIZOT, va constituer une étape importante dans l’histoire de l’instruction primaire en obligeant les communes de plus de 500 habitants d’entretenir une école primaire de garçons et de payer le maître. Tout individu âgé de dix-huit ans peut exercer librement la profession d’instituteur primaire, à condition d’obtenir un brevet de capacité, délivré à l’issue d’un examen, et de présenter un certificat de moralité.

La réalité cependant était d’une autre nature, les instituteurs mal payés occupaient bien souvent un autre métier. L’enseignement payant fermait la porte à beaucoup d’enfants. En 1848, près de 3 000 000 enfants sont scolarisés dans le primaire.
Qu’elle soit privée ou publique, l’instruction primaire élémentaire comprend nécessairement « l’instruction morale et religieuse, la lecture, l’écriture, les éléments de la langue française et du calcul, le système légal des poids et mesures » (article 1er). Cependant, une timide notion de laïcité est introduite à l’article 2 : la participation à l’instruction religieuse est laissée à la responsabilité du père de famille.
La IIe république (1848-1852)

La loi FALLOUX du 15 mars 1850 complète la loi GUIZOT en rendant obligatoire également la création d’une école de filles dans toute commune de plus de 800 habitants.
Cette loi place l’Université sous contrôle du clergé et autorise l’ouverture d’établissements privés en dehors du contrôle de cette institution. Elle permit l’essor de l’enseignement catholique en parallèle de l’enseignement public en spécifiant que tous les établissements dits libres pouvaient recevoir des communes, des départements ou de l’État des aides financières ou matérielles.
Le terme « école libre » apparaît en opposition à l’école publique.
Les instituteurs sont choisis par la commune sur une liste d’aptitude dressée par le conseil académique. Ils sont logés et rémunérés par la commune (600F par an). L’école est payante, mais ceux qui ne peuvent pas la payer bénéficient de bourses.

Le second Empire (1852-1870)

Victor DURUY est soucieux de développer l’enseignement du peuple et prend à cet égard de nombreuses mesures. Il propose en 1865 de rendre l’enseignement primaire obligatoire et gratuit, mais ne peut obtenir la réalisation de ce projet. Dans la lignée des lois GUIZOT et FALLOUX, son œuvre principale, la loi du 10 avril 1867 oblige les communes de plus de 500 habitants à créer une école de filles. Il encourage la gratuité de l’éducation en incitant les communes pauvres à l’instaurer en bénéficiant pour cela de garanties de subventions de l’État. À l’octroi de bourses s’ajoute bientôt la création de Caisses des écoles destinée à aider les élèves issus de familles nécessiteuses.

La IIIe république (4 septembre 1870 – 1940)

Jules FERRY fait voter la loi du 16 juin 1881 qui rend l’enseignement primaire public et gratuit. Ceci permis, ensuite, de rendre l’instruction primaire (6-13 ans) obligatoire par la loi du 22 mars 1882. A l’issue de la scolarité l’élève passe le certificat d’études. Cette loi impose également un enseignement laïque dans les établissements publics.

La loi obligea les communes et les départements, avec l’aide de l’État, à créer des collèges pour filles. Jusqu’alors les filles ne pouvaient poursuivre un enseignement secondaire que dans des institutions religieuses.
Ces réformes furent accompagnées par un réel effort financier puisque le budget de l’Éducation a été multiplié par six entre 1880 et 1914.
Il faut dire que l’objectif de Jules Ferry était ambitieux. Il s’agissait d’introduire les idées républicaines dans les régions de France les plus isolées. Les instituteurs, les « hussards noirs » doivent prouver que la République est le seul système capable de permettre le Progrès. Une conséquence de cette scolarisation massive a été la diminution de l’usage des langues régionales. En outre le développement de l’éducation avait pour but de donner une instruction aux jeunes français au moins équivalent à celle qu’avaient les allemands. En effets certains considéraient qu’une des raisons de la défaite contre la Prusse venait du fait que les soldats allemands étant jugés mieux instruits que les Français. L’idée de revanche était donc sous-jacente aux réformes Ferry.
Le régime de Vichy (1940-1945).

Le gouvernement ferma les Écoles Normales et mis en place de nouveaux programmes pour les cours complémentaires en introduisant la physique et chimie dès la 6ème.

La IVe République (1944-1958)

Les Écoles normales sont rouvertes et le Brevet élémentaire, délivré par l’enseignement primaire, est remplacé par le Brevet d’études du premier cycle de l’enseignement secondaire (BEPC).
L’école primaire est encore la seule voie possible d’accès à l’éducation pour la majorité des enfants « du peuple » mais on assiste à un affaiblissement de l’idéologie républicaine et les « leçons de morale » disparaissaient de bien des classes. L’obligation de scolarité est portée à 16 ans, l’enseignement est réparti en 4 cycles :
Le cycle élémentaire 6-11 ans.
Le cycle d’observation 11-13 ans.
Le premier cycle 13-15 ans.
Le second cycle 15-18 ans.

La Ve République (1958 -…)

Le décret BERTHOIN du 6 janvier 1959 rendit obligatoire la scolarité jusqu’à 16 ans, au lieu de 14. Ce même décret créait le collège d’enseignement général (ou CEG) collèges qui distribuaient un enseignement court à coté des Collèges d’enseignement secondaire (CES) dont les élèves poursuivaient en général leurs études dans le second cycle long.

La loi HABY du 11 juillet 1975 crée un « collège unique » sur la base des CEG et des CES.
La structure actuelle est la continuation de celle mise en place en 1975:
– École maternelle jusqu’à 6ans.
– L’école primaire en 5 ans.
– Tous les élèves entrent au collège pour une formation secondaire générale sans distinction.

L’instituteur ou l’institutrice dans un village
L’école à Nexon a suivi le schéma décrit précédemment. Il est marqué par le fait que Nexon est une commune rurale ce qui rend les enseignants plus visibles de l’ensemble de la population.

Nous n’avons trouvé de récits d’instituteur ou d’institutrice racontant sa vie à Nexon mais elle ne devait pas être sensiblement différente de celle décrite par ailleurs. Pour connaître ce qu’était la vie d’une institutrice on peut se référer au roman de Léon FRAPIE, «L’Institutrice de Province» publié en 1897. Quelques années plus tard, en 1904, il poursuit dans la même veine avec son roman « La maternelle ». Il reçoit le prix Goncourt, le deuxième dans l’histoire de ce prix. Léon FRAPIE était un modeste fonctionnaire à la préfecture de la Seine. Il raconte que c’est par le mariage qu’il est venu à l’écriture, inspiré par l’expérience de sa femme, Léonie MOUILLEFERT, épousée en 1888. Elle était institutrice affectée au service d’une école installée dans un quartier populaire. La presse couvre de lauriers le nouveau prix Goncourt pour son réalisme et sa fibre sociale. Mais tout le monde n’est pas d’accord avec lui, certaines institutrices vont dans son sens, d’autres mettent en évidence la fierté qu’elles ont d’exercer ce métier. On peut aussi relire des romans qui mettent en scène l’école et sur la période 1860-1914 on citer Le Petit Chose d’Alphonse DAUDET (1868), Sans famille d’Hector MALOT (1878), L’Enfant de Jules VALLES (1881), Poil de carotte de Jules RENARD (1894), Claudine à l’école de COLETTE (1900) ou Le Grand Meaulnes d’Alain FOURNIER en 1913. Pour une analyse universitaire une référence est la volumineuse étude de Jacques et Mona OZOUF, La République des instituteurs, Hautes Études, Gallimard, Le Seuil, Paris, 1992.

Les instituteurs et les institutrices mènent une vie austère. Les salaires sont bas, les débuts de carrière sont difficiles. Les premiers mois, le salaire est trop faible pour les dépenses de la vie courante, comme payer la pension à l’auberge. Ils sont alors obligés de trouver des revenus supplémentaires. Les compléments habituels sont le secrétariat en mairie, les cours aux adultes ou encore le travail chez un notaire, comme le recopiage des actes de ventes. D’une manière générale, 1 instituteur sur 2 a d’autres revenus que son salaire mais seulement 1 femme sur 5, cela peut être expliqué par l’isolement plus important que subissent les institutrices.

La loi du 19 juillet 1889 a fait des instituteurs des fonctionnaires d’État. Leur rémunération est de 700 F auxquels s’ajoute un supplément de traitement dont le montant varie versé par la commune. Les paysans considèrent que c’est un bon salaire et « qu’il pleuve, ou qu’il vente il est payé ». Instituteurs et paysans ne se comprennent pas toujours : quand l’un travaille dur dans les champs l’autre est en vacances ! Pour eux seul le certificat compte et pourtant ils font porter des œufs, des légumes, des fruits… à l’instituteur. Il est le lettré du village mais pour autant il ne peut pas être considéré comme un bourgeois. Il se sent inférieur et ne les fréquente pas beaucoup. L’instituteur est souvent seul mais c’est encore plus vrai pour les institutrices. Elles ne peuvent envisager un mariage avec un jeune paysan ni un fils de bourgeois, elles restent donc célibataires, ce qui fait dire à certains auteurs que c’est un « métier à vieille fille ».

C’est pour éviter cette solitude que l’administration, en particulier l’École normale, recommande les mariages entre instituteurs. On trouve des conseils à ce propos dans les livres de morale à l’École normale : quand elles quittent l’école, les institutrices doivent par exemple, « rester célibataire au moins 3 ans pour reconnaître les bienfaits de l’État et faire son service le mieux possible sans charges d’intérieur pour le ménage ou rechercher si possible le compagnon avec lequel, on pourra lire le même livre ».

L’accueil que la population réserve à l’instituteur est déterminant. Il accentue ou atténue son isolement dans le village. Les instituteurs classent donc les cantons ou les communes en fonction de cet accueil.

Les instituteurs se heurtent à l’absentéisme très fréquent des élèves. Les motifs d’absence sont nombreux. Il y a les premières communions, les confirmations, les lendemains de fête et surtout les travaux agricoles, principalement les récoltes. Il ne faut pas oublier les maladies et les épidémies qui sont fréquentes a ces époques ou personne n’est vacciné et ou les antibiotiques n’ont pas encore été découverts.

Malgré cet absentéisme ils font face à des classes nombreuses. Ils ont souvent plus de 100 élèves, répartis en plusieurs niveaux. Il faut dire qu’à cette époque la discipline était stricte. Les coups de règles sur les doigts, les tirages de cheveux, les mises au piquet et les bonnets d’ânes faisaient partis de la panoplie largement utilisée. Pourtant un règlement de 1882 interdisait les châtiments corporels et permettait seulement les mauvais points, la réprimande, la privation de récréation ou la retenue après la classe.

bonnet d'ane

Quelques dates pour l’école à Nexon

Le 15 mai 1818 le conseil décide de nommer un deuxième instituteur en la personne de M. RISPAL, ancien avoué à St-Yrieix.

Dans les dépenses de la commune pour l’année 1827 on note que 100 Francs ont été alloués comme indemnité aux deux instituteurs.

Le 4 Mai 1829, le conseil municipal autorise la dame BESSE née TARRADE à exercer les fonctions d’institutrice primaire du 2° degré dans la commune de Nexon.

L’acte de naissance de l’école primaire publique est signé par la loi Guizot du 28 juin 1833. Celle-ci, dans son article 8, précisa la notion d’école publique « celles qu’entretiennent en tout ou partie, les communes, les départements ou l’État ».

Le 6 septembre 1833, le Conseil, faute de ressources, refuse la création à Nexon d’une école d’enseignement supérieur.
Il décide que la rétribution mensuelle revenant à l’instituteur sera payée par les élèves à raison de 2 francs pour les commençants et de 3 francs pour ceux qui recevront les premiers principes d’écriture et de calcul.
M. Pierre-Philippe BESSE, instituteur, recevra un logement et une indemnité de 100 francs de la commune.

A coté de l’école publique il existe une communauté des « Sœurs de l’enfant Jésus » qui accueille des élèves. Outre Nexon, il y a des établissements à Blond, Chalus, Jourgnac, La Meyze, Saint-Hilaire-Lastours,

En 1836, la demoiselle Léonarde BEAUDOU de Solignac est nommée institutrice à Nexon.

Le 14 mars 1840, le Conseil désigne Jean LIMOUSIN, docteur-médecin, et TARADE, huissier, comme membre du Comité local de surveillance de l’école.

Le 22 mars 1847, le Conseil municipal adresse des félicitations à l’instituteur BESSE pour ses bonnes méthodes d’enseignement.
Le 6 Février 1851, 19 enfants sont admis gratuitement à l’Ecole de Nexon, les parents étant incapables de payer. Le traitement de l’Instituteur est fixé ainsi :
1. 1, 50 franc pour ceux qui apprennent à lire seulement
2. 2 francs pour ceux qui lisent et qui commencent à écrire
3. 3 francs pour ceux qui sont plus avancés,

Le 8 Novembre 1858 Mr VIGNERAS est nommé instituteur.

Le 7 mai 1862 il est décidé d’aménager une deuxième classe dans les bâtiments de l’Hôtel de Ville et de faire réparer celles existantes qui sont très vétustes. 1000 francs sont votés à cet effet.

place mairie animme

L’ancienne école est au fond, à droite

Le 30 octobre 1863, Louis NADAUD est nommé instituteur.

Le 6 décembre 1867, Jean BEYRAND est nommé instituteur.

Le 24 février 1869, le Conseil décide l’installation d’un bureau télégraphique à Nexon qui sera installé dans une partie de l’Ecole Libre. Le Directeur en sera le Frère REVERSAT, homme instruit, bon, honnête et aimé et si ce dernier est malade le frère FLORENTIN le suppléera.

Le 27 février 1869, Anne Marie Rosalie LIABEUF, sœur ÉMILIENNE est nommée institutrice à l’Ecole communale de Nexon.

Le 23 novembre 1869, Louis REBEYROLLE est nommé instituteur.

Le 18 novembre 1870, la Commission décide que l’instituteur appelé à remplacer Mr. BESSE soit un laïque, repoussant de toute son énergie tout instituteur congréganiste et demande que FOURNIER remplisse ce poste.

Le 6 avril 1871, le conseil fait droit à la demande de Mr FOURNIER instituteur communal de prendre des élèves pensionnaires.

Le 15 Janvier 1872, François GOUET est nommé instituteur adjoint.

Le 3 juillet 1872, Alexandre MANGAUD est nommé instituteur adjoint.

En Mai 1873, l’école de filles compte 100 élèves, une deuxième institutrice est demandée d’urgence.

Le 5 janvier 1874 Madame JOUTE Joséphine est nommée institutrice à l’école communale de filles.
Le 21 Octobre 1874, Mr CHATEAU Joseph est nommé instituteur adjoint.

depenses-ecole-1876

Le 16 Mai 1880, Monsieur l’Inspecteur a été frappé par l’insuffisance d’instituteurs pour l’école de Nexon qui compte 192 élèves.

Le 25 septembre 1881, le Conseil décide l’agrandissement des classes d’école, le déplacement des lieux d’aisances, la création d’une cour de recréation et l’achat de mobilier scolaire. M. FOURNIER est toujours instituteur. Il a un adjoint. L’institutrice communale est encore une religieuse, Sœur Odilon.

Le 17 décembre 1882, le conseil désigne une commission pour choisir un emplacement pour construire l’école.

Le 14 Mai 1883, Mr Antoine JOUHAUD fait rapport au conseil que la commission a désigné le jardin de M. SUIDURAUD pour l’édification de l’école et que le propriétaire est prêt à le céder pour la somme de 25,000 F. Le conseil refuse cette proposition,

Le 12 juin 1885, le conseil décide la création d’une école au hameau d’Aixette, (projet qui n’a jamais été réalisé). M. FOURNIER est toujours instituteur mais il a deux adjoints.

depenses-ecole-1887

Le 15 février 1903, le conseil demande l’affectation du presbytère aux classes scolaires.

1905, M. CHAMBON est directeur. MM. LAMAUD et SICOT sont adjoints. Pour les filles Mme CHAMBON est directrice et Mme SICOT adjointe.

1908, M. BUREAU est directeur. Il a deux adjoints. Mme BUREAU est directrice avec une adjointe.

Les enseignants de 1906 à 1921

1906

Directeur : M. SICOT

Instituteurs : M. LAMAUD

Institutrices : Mme CHAMBON et Mme SICOT

1907

Directeur : M. BUREAU

Instituteurs : MM. THOURAUD et BARONET

Institutrices : Mme BARONET et Mme BUREAU

indemnite-residence-ecole-1907indemnite-residence-ecole-1907-verso

1908

Directeur : M. BUREAU

Instituteurs : MM. THOURAUD et BARONET

Directrice Mme BUREAU, à la suite de la création d’un poste supplémentaire d’institutrice

Institutrices : Mme BARONET et Melle JARRAUD (emploi nouveau)

1909

Directeur : M. BUREAU

Instituteurs : MM. THOURAUD, BARONET et AYMARD

Directrice Mme BUREAU

Institutrices : Mme BARONNET et Melle JARRAUD

1914

Directeur : M. BUREAU

Instituteurs : MM. THOURAUD, BARONET et AYMARD

Directrice Mme BUREAU

Institutrices : Mme BARONET, Melle BROUSSE et Melle LOMINE

1915

Directeur : M. BUREAU

Instituteurs : MM. BARONET et Aymard

Directrice Mme BUREAU

Institutrices : Mme BARONET, Melle BROUSSE et Melle Lominé

1916

Directeur : M. BUREAU

Instituteurs : MM. BARONET, Melle LOMINE

Directrice Mme BUREAU

Institutrices : Mme BARONET, Melle BROUSSE et Melle LHERRBET

1919

Directeur : M. BUREAU

Instituteurs : MM. BARONET et AYMARD, Mme FRENEIX

Directrice Mme BUREAU

Institutrices : Mme BARONET, Melle BROUSSE et Melle LHERBET

1921

Directeur : M. ROYER

Instituteurs : Mlles DUBLONDET, CHALEYER et FAURE

Directrice : Mme ROYER

Institutrices : Mlles QUINQUE, BROUSSE et LAPOUYADE

1936

Directeur : M. COUEGNAS

M. Couégnas est au centre avec à gauche son épouse. La deuxième en partant de la droite est madame Pauzet qui a été ensuite directrice de l’école des filles.

1939 : Monsieur COUEGNAS est directeur

L’équipe enseignante photographiée le 27 octobre 1939. Monsieur Couégnas est au milieu, au second rang.

Le nombre des enfants augmente régulièrement et  la vieille école qui se situait dans l’actuel centre Agora, ne comptait que quatre classes, deux au rez-de-chaussée, deux à l’étage. Elle avait une capacité d’accueil de 120 élèves, et ne pouvait pas en accueillir davantage. Les besoins en nouvelles classes primaires étaient cruciaux. Dès lors, on comprend la décision en 1912 du conseil municipal de Nexon de construire un nouveau groupe scolaire.
Le programme de l’opération comprend huit classes classes, 4 de garçons et de 4 classes de filles. 4 logements étaient prévus pour les instituteurs. En annexe il y avait une classe maternelle avec un logement pour la directrice et un pour la femme de service. En sous sol deux préaux, deux cours et deux salles pour la justice de paix. La capacité d’accueil est doublée et passe de 120 à 240 élèves. La construction débute en 1913. Le bâtiment est réceptionné par le maître de l’ouvrage le 23 Septembre 1914, et est investi dans l’année.

ecole 1

La cour de l’école est coupée en deux parties distinctes par un mur en pierres , fille d’un coté, garçon de l’autre. Les W.C. sont adossés au mur. Les préaux occupent une grande partie du rez-de-chaussée, sous les classes, et la cantine se situe sous les appartements des instituteurs, dans la zone centrale du bâtiment. L’hiver le confort des élèves est assuré par des poêles à bois et charbon.

ecole 2

En 1945, une cantine est installée dans les locaux de la justice de paix.

En 1946, il y a création du Cours complémentaire, ce qui entraîne une augmentation du nombre des élèves. La municipalité fait construire trois classes, sans aucune subvention.

En 1948 ouverture d’une 2ème et 3ème classe, équivalent des 6ème et 5ème d’aujourd’hui. En effet, l’immédiat après guerre constitue la période de forte croissance initiale du second degré, ce qui deviendra le collège à part entière.

En 1949, tous les niveaux du second degré sont ouverts à Nexon avec les classes allant de la 6ème à la 3ème actuelle. L’établissement compte également des classes « couture » adaptées.

L’école privée qui se trouvait dans l’ancien couvent de la rue Gambetta, subventionnée jusqu’en 1944, fermera définitivement ses portes en 1953.

ancien couventNexon ecole libreL’école privée dans l’ancien couvent

Le chauffage central au charbon est installé dans les années 1950 puis c’est une chaudière au fuel.

Le cours complémentaire se développe régulièrement et en 1958 la municipalité demande la création d’une quatrième classe et le 4 mars 1958 elle dépose un projet d’agrandissement du groupe scolaire. Pour cela elle achète le terrain nécessaire, terrain Papel.

Le 22 novembre 1958, le conseil approuve le projet de construction de trois classes plus une salle de sciences dans les préaux. Ce projet est classé en 39ème position par le Conseil général pour l’obtention des subventions. Une première tranche de travaux est financée grâce à un emprunt de 11 millions de francs. Cette première tranche a fait disparaître les anciens préaux. Les élèves sont de plus en plus nombreux et il est difficile de les accueillir.

Pendant les années 1960 et 1961 le maire et son conseil interviennent aussi bien auprès de l’État que du Conseil général pour faire reconnaître l’urgence d’agrandir le groupe scolaire. Malgré ces interventions le dossier n’est pas classé comme prioritaire. Pourtant il y avait pour l’année scolaire 1960-1961: 145 élèves au Collège, 116 à l’école de garçons, 122 à l’école de filles et 72 à l’école maternelle.

A la rentrée de septembre 1961 le Collège d’enseignement général (C.E.G.) est dirigé par M. DUPUY. Mademoiselle BOTTON, professeur de français, histoire et géographie est remplacée par M. BOULAUD.  Madame BARRET est professeur d’anglais, M. PICAT professeur de sciences et mathématiques, M. THOURAUD professeur de sciences et français. M. GEANDILLOU est nommé comme professeur de lettres au CEG et pour la classe de fin d’études.

A l’école de filles Madame PAUZET est directrice . Mesdames RAYMOND, ROUSSIN et ROUSSIN sont institutrices.

A l’école de garçon M. DUPUY est directeur. Mesdames THOUMIEUX et DUPUY sont institutrice et M. THOUMIEUX instituteur.

Pour accueillir les nouveaux élèves le conseil décide le 2 mai 1963, de faire construire 3 classes préfabriquées dans le jardin de la gendarmerie.

Le conseil du 15 juin 1963 adopte le principe d’un emprunt de 150 000 francs auprès de la caisse des dépôts pour financer l’agrandissement et il décide l’achat de deux classes préfabriquées. Le 26 août une adjudication de 670 000 francs est lancée.

Jusqu’en 1965, la cour de l’école est coupée en deux parties par un mur en pierre, les filles d’un coté, les garçons de l’autre. Les toilettes, non chauffées, sont adossés au mur. Le mur et les toilettes sont démolis par Gaston BETHOULE à la demande de la municipalité. Le mur est remplacé par une grille et des toilettes neuves au confort moderne sont créées entre les nouveaux préaux. La mixité qui était fréquente depuis les années 1930, notamment à cause des nombreuses classes uniques des petits villages de France. Elle se généralise dans les années 1960, sauf en éducation physique, activité pour laquelle il faut attendre les années 1980…

En août 1999 le chauffage central passe au gaz de ville puisque qu’à cette date, Nexon se trouve approvisionné par cette nouvelle énergie.

college nexon

Il n’y a ni mur, ni grillage  mais une seule grande cour

Le collège a pris le nom de « Collège Arsène-BONNEAUD». Né à Oradour Saint-Genest le 3 août 1884, Arsène BONNEAUD est d’abord professeur de physique en lycée puis à l’Ecole de médecine. Après la guerre il passe les diplômes de pharmacien puis de médecin tout en continuant à enseigner à l’école de médecine. A partir de 1942 il entre dans la résistance, il s’investit dans la distribution des journaux clandestins, la dissimulation des armes et explosifs, les contacts avec les agents de liaisons. Arrêté par la Gestapo le 29 mars 1943, il est emprisonné à Limoges, puis à Romainville, mis au secret, son calvaire s’achèvera en mars 1944 au camp de Buchenwald.

100 du collège affiche

2012-2013
L’école maternelle est composée de 4 classes soit 104 élèves.
Les enseignantes sont : Mme GAUDY, directrice, Mme CANCÉ, Mme TEULÉ et Mme PRADEAU
L’école élémentaire est composée de 7 classes soit 159 élèves.
Les enseignants sont : Mme LAMONNERIE, Directrice, Mme CHAUVIER, Mme BAYLET, Mme DAVID, Mme TRARIEUX, Mme DARDILHAC et M. DELIGNAT-LAVAUD.
Le collège est composé de 12 classes soit 300 élèves.
Ils sont répartis en 3 classes de 6ème (69 élèves), 3 classes de 5ème (75 élèves), 3 classes de 4ème (72 élèves) et 3 classes de 3ème (84 élèves).

2013-2014

A la rentrée de septembre 2013, l’école élémentaire a accueilli 175 élèves répartis en sept classes. 96 étaient dans les quatre classes de l’école maternelle. Le collège comptait 270 élèves.

En février 2014 le rectorat annonce la fermeture de deux classe au collège ce qui entraîne un mouvement de grève…

manif-au-college-fevrier-2014

 

Nexon, une étape pour les soldats américains engagés dans le Premier conflit mondial.

Le 6 avril 1917, le Congrès américain vote l’entrée en guerre des États-Unis contre l’Empire allemand. Des milliers de jeunes soldats américains doivent être recrutés car le service militaire n’est pas obligatoire aux États-Unis, formés, acheminés vers la France avec leur matériel. C’est une organisation complexe qui va voir des trains de soldats américains passer par la gare de Nexon et des soldats séjourner à Nexon avant de partir au front.

Le 19 août 1918 la lettre d’une dame de Nexon est publiée dans le « Ashland Tidings », journal de la ville d’ Ashland dans l’Oregon. C’est aujourd’hui une ville de près de 20 000 habitants et la majorité des jeunes soldats américains qui ont séjourné en Haute-Vienne en 1918 étaient originaires de cet État.

lettre de nexonLa page du Ashland Tidings du 19 août 1918, publiant la lettre d’une femme de Nexon

Le texte est le suivant:

Frenchwoman mothers American soldiers

Mrs E. McClintock of Roseburg has two sons with the United States forces in France; recently she receive the following letter from a French woman in which the beautiful spirit of fellowship and love for the Yankee soldiers boys who have gone to that country’s assistance is shown:

Nexon France
Juliet 19-1918

Madame,

I am keeping a promise I have made to your two good sons. First of all I am happy to be able to tell you that your two children are in splendid health. Since the arrival Monsieur Leon at nexon I have considered him as my son and he calls me his mother in France. Since he came to nexon he is not unhappy. But one thing he misses and that is the caresses of his American mother. I do not known Monsieur John very well, as he not been in nexon very long, but they are very happy to be together. When your receive this letter I thing they will no longer to be here, they will go to —,— and then to the front.
I pray God, Madame, that the war will soon be over , and your children will return to kiss you.
Not knowing English I hesitate to write you but your son says his American mother can have it read to her. I am sending you a little view of the village where your children are. After the war Monsieur Léon has promised to bring you and his father in France. You will see, Madame, that I seek to distract and amuse them, to make life in France as pleasant as possible.

Just receive for yourself, Madame, and your family my sincere regard.

La traduction donne: Mme E. McClintock, de Roseburg a deux fils avec les forces des États-Unis en France; récemment, elle a reçu la lettre suivante d’une femme française dans laquelle transparait le bel esprit de fraternité et d’amour pour les soldats yankees qui sont allés à l’aide de ce pays:

Nexon France 19 juillet 1918

Madame,

Je réalise une promesse que j’ai faite à vos deux bons fils. Tout d’abord, je suis heureuse de pouvoir vous dire que vos deux enfants sont dans une splendide santé. Depuis l’arrivée à Nexon de M. Léon je l’ai considéré comme mon fils et il m’appelle sa mère en France. Depuis son arrivée à Nexon il n’est pas malheureux. Mais une chose lui manque, ce sont les caresses de sa mère américaine. Je ne connais pas très bien M. John, car il n’est pas resté très longtemps à Nexon mais ils sont très heureux d’être ensemble. Lorsque vous recevrez cette lettre, je pense qu’ils ne seront plus ici, ils iront à —, — et ensuite au front.
Je prie Dieu, Madame, que la guerre soit bientôt finie, et que vos enfants reviennent vous embrasser.

Ne sachant pas l’anglais, j’hésite à vous écrire, mais votre fils, dit sa mère américaine peut faire cette lettre. Je vous envoie une petite vue du village où sont vos enfants. Après la guerre, M. Léon m’a promis de vous amener en France avec son père. Vous voyez, Madame, que je cherche à distraire et amuser vos enfants pour leur rendre la vie en France aussi agréable que possible.

Recevez, Madame, ainsi que votre famille ma sincère amitié.

On remarque d’abord que la lettre postée de Nexon le 19 juillet est publiée un mois après dans un journal de l’Oregon. Il fallait au moins 8 jours pour traverser l’Atlantique et ensuite sans doute le même temps pour aller de New York jusque dans l’Oregon. Le ton de la lettre est celui d’une mère qui écrit à une autre mère. Toutes les lettres que l’on peut lire et tous les témoignages des jeunes américains révèlent un accueil chaleureux de la population française. Pour comprendre ces sentiments retraçons le chemin parcouru par ces jeunes américains partis de la côte Ouest des États-Unis pour venir combattre au côté des jeunes français.

L’entrée en guerre des États-Unis

Après 32 mois de neutralité, les États-Unis d’Amérique déclarent la guerre à l’Allemagne le 6 avril 1917. Ils le font après que l’état-major allemand, désireux d’accélérer la fin d’un conflit qui s’enlise, joue son va-tout et, au risque de heurter les États-Unis, proclame le 31 janvier 1917 la reprise de la guerre sous-marine à outrance. Les Allemands avaient suspendu la guerre sous-marine après le torpillage du paquebot britannique le 7 mai 1915. À la suite du naufrage qui a fait 128 victimes américaines, le président des États-Unis, W. Wilson menaça l’Allemagne et exigea réparation. Inquiet de l’éventuelle entrée en guerre des États-Unis dans la guerre, l’Allemagne décide le 27 août 1915 de restreindre son offensive sous marine.
Le 3 mai 1917 les États-Unis créent l’American Expeditionary Force (AEF). Disposant dans un premier temps d’effectifs et de matériel militaire limités, l’armée américaine fait appel à ses immenses ressources industrielles, prévoyant en effet que le conflit se prolongerait jusqu’en 1922 !
Le transport des soldats et du matériel de guerre.

carte pour soldats quitant les etats Unis

Les jeunes soldats partent soit de la côte Ouest des États-Unis et après avoir embarqué à Seattle ou San Francisco ils rejoignent New York par le canal de Panama, soit ils sont déjà à l’Est et ils sont regroupés dans un immense camp avant d’embarquer vers l’Europe.

La traversée n’est pas de tout repos car les sous marins allemands sont dangereux. Les bateaux sont camouflés pour être moins visibles. Ce camouflage, appelé Razzle Dazzle aux États-Unis, repose sur un motif complexe formé d’un enchevêtrement de lignes irrégulières et de couleurs très contrastées, afin de briser la silhouette du navire.

mauritenia camouflé

Le Mauritania

Le 13 juin 1917 le général PERSHING, chef de l’American Expeditionary Force (AEF), débarque avec son état-major à Boulogne sur Mer. Le 26 juin, la 1ere division américaine commandée par le général W. L. SIBERT arrive à Saint-Nazaire à bord de l’USS Tenadores. Mais pour accueillir le flux de soldats et de matériel qui va arriver il faut une organisation sans faille. On passe en effet de 12 000 hommes débarquant en juin 1917 à 30 000 en septembre, 50 000 en décembre, 100 000 en mars 1918, 270 000 en juin …
Au total 2 millions de soldats américains seront sur notre sol en Novembre 1918 dont 1 million sur le front. Il faut faire vivre tout ce monde avec non seulement tout ce qui est indispensable à la vie des armées, mais ce qui est nécessaire aux loisirs, à l’époque principalement le cinéma mais aussi la santé avec les hôpitaux militaires.
Pour accueillir ces hommes et ce matériel il a fallu répartir les arrivages sur tous les ports français disponibles de la façade Atlantique car ceux de la Manche étaient à pleine charge du fait du trafic franco-anglais et que ceux de la Méditerranée étaient difficiles à utiliser du fait de la guerre sous-marine. Parmi les ports de l’Océan, Brest, seul port en eau profonde, ainsi que Saint-Nazaire et Bordeaux verront débarquer la plus grosse part des arrivages. Nantes, La Pallice, Rochefort seront aussi largement utilisés et il sera même fait appel, mais de façon accessoire, à des ports secondaires : Grandville, Saint-Malo, Les Sables-d’Olonne, Marans, Tonnay-Charente, Bayonne.

Arrivée des troupes à Bordeaux, port de Bassens
Plus spécialement affecté à la réception des matériels et des approvisionnements, le choix de Bordeaux est entériné le 21 juin 1917 et devient ainsi le Quartier Général de la base n°2 du Service of Supply.

L’extension du port de Bordeaux qui avait été entreprise en 1915 s’accélère avec l’arrivée des troupes américaines. A la mi-septembre 8000 hommes des labour batallions, partagés en 3 équipes travaillant chacune 8 heures par jour, se mettent au travail. Dès le 15 mars 1918, les premiers cargos américains, d’un tirant d’eau de 7m à 7,50 m, s’ancrent dans Bassens américain. Le 1er mai, 5 postes sont complètement terminés. Le 1er juillet, tous les postes sont déjà en service.

arrivée troupes US a bordeaux

Le George Washington à Brest en 1918 revêtu de son camouflage de guerre. Il transportera le Président W. Wilson pour les négociations du Traité de Versailles en 1919.

Les opérations de déchargement sont effectuées avec une rapidité exceptionnelle pour l’époque grâce à des équipements révolutionnaires pour l’époque comme des grues électriques à portique et des tracteurs électriques mais grâce aussi au système de desserte des postes en boucle par un service continu. A cela s’ajoute l’esprit de compétition entre les ports qu’à développé le Général PERSHING. Jusqu’en août 1919, 739 navires américains arrivent dans l’estuaire.

ecpad_gironde_article
Fête de l’Independance Day à Bordeaux, le 4 juillet 1918

Les chemins de fer pour le transport des troupes américaines
Les américains relient chacun de leurs ports et de leurs camps par des voies ferrées. Au printemps 1918, 5 000 hommes et 10 000 tonnes de matériel empruntent chaque jour ces lignes.
Une ligne Nord part de Saint-Nazaire pour aller vers Saint-Dizier et le front par Nantes, Tours, Vierzon, Auxerre. A Vierzon se rejoignent la ligne qui part de Brest et passe par le Mans et Tours ainsi que celle qui part de La Rochelle pour aller à Niort et Saumur. Compte tenu de l’importance de Vierzon un immense camp a été implanté à Gièvres dans le Loir et Cher. C’est à la fois une immense gare régulatrice et le plus grand dépôt installé par l’AEF. Il y a deux gares de triage avec 145 hectares de stockage, un dépôt pétrolier, un arsenal pour les munitions, un atelier de 200 locomotives, plus de 200 hangars d’une superficie totale de 36 ha couverts, une usine frigorifique pouvant contenir 8 000 tonnes de viande, 400 baraques de cantonnement où logeaient entre 20 000 et 30 000 hommes.
Une ligne Sud, relie Bordeaux, Périgueux, Limoges, Issoudun, Bourges, Nevers, Dijon, Is sur Tille puis le front vers Saint-Dié et Belfort. La gare de triage d’Is sur Tille est une partie de la base avancée no 1 où près de deux millions de soldats américains et environ quatre millions de tonnes d’approvisionnements sont passés entre l’automne 1917 et le printemps 1920.
Presque toutes ces lignes empruntaient des voies transversales à profil accidenté, mal outillées pour faire face à un trafic intense. Il faudra donc exécuter d’énormes travaux à une époque où manquaient tant les ouvriers exercés que les matériaux.

carte des hopitaux Us en 1918

lignes chemin fer utilisées par l'armée américaine

On constate sur ces cartes que la ligne Bordeaux- Limoges-Issoudun passe par Nexon. Elle dépend de la compagnie Paris-Orléans (P.O.) qui installe de nouveaux postes sémaphoriques, allonge des garages, augmente les moyens de triage et de garage des gares de Coutras, Limoges, Châteauroux, Saint- Pierre-des-Corps, Vierzon, ouvre au service de nuit des gares habituellement fermées, entretient avec plus de soin les voies et les signaux.

A Nexon le pont de la route de Biard est élargi. On peut encore lire sur les briques du parapet, en venant de l’usine en direction de la gare,la signature « U 18 S ». Il y a d’autres lettres mais l’usure du temps fait qu’elles sont difficiles à lire.

Comme il n’y a pas suffisamment de matériel en France pour acheminer ce volume d’hommes et de matériel on établit un programme qui comportait, dès le printemps 1918, l’emploi de trains complets américains. Des moniteurs français donnèrent aux mécaniciens, chauffeurs, garde freins américains une instruction théorique sur les règlements français sur les lignes et les gares où ils devaient circuler. A cause de la différence des langues chaque convoi était accompagné par un chef de train français.
En novembre 1918, le personnel américain du chemin de fer, même s’il a été inférieur de 40% aux prévisions, s’élève à plus de 30 400 agents pour un parc de 14 000 wagons et de 1 380 locomotives.

Le parcours des jeunes soldats américains de l’Oregon à Nexon
Pour rejoindre l’Europe dans le cadre de l’AEF les États-Unis vont créer 6 nouveaux régiments, les 54e, 55e, 56e, 59e, 60e et 65e Régiment d’artillerie de côte (Coast Artillery Corps). L’ordre de les mettre sur pied est donné le 15 Décembre 1917.
Le 65e régiment du Corps de l’artillerie de côte (CAC) en fait partie. Retraçons leur voyage avant que certains d’entre eux découvrent Nexon.

Le 2 mars 1918 le voyage commence en partant de San Francisco pour rejoindre New York en passant par le canal de Panama qui est emprunté le 9 mars.
Le 16 mars c’est l’arrivée à New York. Les hommes débarquent et prennent le train pour Camp Merritt, immense base construite en quelques mois ou sont réunies les troupes avant leur départ pour l’Europe.
Le 23 mars les hommes embarquent sur le HMS Mauritanie. Il y a également à bord le 55e Régiment d’’artillerie de côte qui vient de la région de Boston et 200 infirmières de la Croix-Rouge.

MauretaniaLe Mauritania à son arrivée à Liverpool

Le 25 mars le HMS Mauritanie lève l’ancre. Il accoste à Liverpool, en Angleterre le 1er avril. Les deux régiments débarquent et gagnent Southampton en train.
Le 5 avril les hommes embarquent à bord d’un bateau à vapeur pour traverser la Manche
Le 6 Avril le bateau est à quai au Havre. Il y a plus d’un mois que les jeunes soldats ont quitté San Francisco. En arrivant en France les soldats devaient envoyer à leur famille un carton indiquant qu’ils étaient bien arrivés »sains et sauf ». Ils ne devaient donner aucune indication mais le soldat qui a renvoyé ce carton n’a pas respecté la consigne.

carte pour signaler son arrivée en franceCarton d’arrivée « sain et sauf »

Puis, par train, le régiment va rejoindre Limoges. La description du voyage est savoureuse. Les soldats découvrent les wagons à bestiaux. S’ils sont fascinés par la beauté des paysages qu’ils traversent et par la gentillesse des gens à chaque arrêt en gare, (ils racontent que leurs gourdes n’étaient pas remplies seulement avec de l’eau !) ils ont du mal à s’allonger et à dormir sur le plancher en bois.

le havre Aixe en train

Wagons dans lesquels voyagent les soldats américains

Le matin du quatrième jour, le train arrive à Limoges. Comme ils sont plus ou moins abattus par leur long trajet, les hommes n’ont pas sauté de joie quand ils sont enfin arrivés dans la caserne de pierre, au cœur de la ville, autrefois occupé par le 20e régiment de dragons.

Le régiment dans ses premiers jours à Limoges a subi un nettoyage sévère. Tous les hommes ont été autorisés à visiter la ville et les bains douches semblaient être les attractions les plus populaires. Très vite ils comprennent que la première nécessité est d’apprendre la langue française car, dans les magasins, très peu de gens comprenait la langue américaine. Mais grâce à l’utilisation de dictionnaires français-américain, ils ont pu faire quelques achats.
Les habitants ont traité les soldats américains comme s’il était des héros envoyé pour les délivrer des envahisseurs. Dans tous les commerces et dans toutes les maisons ils ont été reçus à bras ouverts. Ils ont sympathisé avec les jeunes filles, des idylles sont nées.

L’entrainement est intense avec de nombreux exercices physiques et des marches dans la campagne Limousine. Il faut apprendre à conduire les camions sur les routes de france avant de passer au maniement du canon.

camion du 63 et son embleme

Après quelques semaines de formation, le régiment a été divisé en 3 bataillons. Le premier bataillon a été envoyé à Nexon, le deuxième bataillon à Pierre-Buffière et le troisième bataillon ira plus tard à Nexon.

Les soldats américains à Nexon

Le 1er bataillon du 65 th artillery CAC était en cours de formation à Nexon lorsque le 31 Juillet 1918 le calendrier de l’instruction a été interrompu. Le bataillon a du rejoindre le camp de La Courtine pour s’entraîner au tir avec les canons « BL 9.2 inches Mk I & Mk II Howitzer ». Ces canons au diamètre impressionnants (234 mm) ont été mis en service par l’armée britannique à l’été 1914 ; le 65e CAC a été un des premiers régiments américain a en être doté. Le 21 Août 1918 le bataillon quitte La Courtine en train pour rejoindre le front.
Le 3ème bataillon est arrivé à Nexon le 24 mai. Il y est resté jusqu’au 2 août, date à laquelle il a rejoint le camp de la Courtine.

Dans le texte de cette carte écrite le 11 mai 1918 la personne écrit  » tante Angèle ne pourra pas venir car sa chambre est réquisitionnée par des Américains, il y en a 2000 à présent pour un certain temps et ceux-ci partis d’autres les remplaceront ». Le chiffre de 2000 est très exagéré car il ne correspond pas aux effectifs d’un bataillon et on ne voit pas comment Nexon aurait pu accueillir 2000 soldats pendant plusieurs mois. Mais au delà de la réalité du nombre on mesure bien le poids de cette présence pour les habitants.

americains a nexon 11 mai 1918

Les troupes s’entraînent dans les près situés autours du bourg.

troupes sur pré drapeau en tete troupes gros plan

troupe et musique gros plan

Des cérémonies sont organisées sur la place, comme celle photographiée ici:

ceremonie place de la mairieceremonie place de la mairie 1918

Le Journal « ASHLAND TIDINGS» a publié le 30 septembre 1918 des lettres d’Harold Simpson datées du 23 juillet et du 1er août 2018. Le jeune homme y décrit son voyage à Bordeaux, les vignobles, les paysages, sa rencontre avec des prisonniers allemands, les frites. Il raconte un jour de foire à Nexon. Il est content des femmes qui lavent son linge et le raccommodent mais il est très surpris de la manière dont on coupe le poulet car il n’arrive pas à reconnaître les morceaux !

Voici le texte de ces deux lettres que l’on peut retrouver à cette adresse:http://oregonnews.uoregon.edu/lccn/sn85042399/1918-09-30/ed-1/seq-8.pdf
Nexon. France, July 23, 1918.
Dear Mamma and Papa:
Back again to our little village and after quite a trip, too. I was very glad to have the chance to make this trip as it gave me a chance to use some of the knowledge I gained at the truck school.
We left here on trucks. 13 of us from this battery and 14 from F.
We went to xxx, where we took the train, regular third class compartment coaches.
We transferred at xxxx and rode in the baggage car. We arrived at our destination at 1:30 a.m., rode out to a casual camp and remained there the rest of the night.
This camp is located at an old amusement park, and we slept in what appeared to lie the dance hall.
We were in Bordeaux for a couple of days, and had a few hours off a couple of times.
It is a large city, more modern and American looking than Paris. There were squares, statues and monuments, as in all French cities. There were some especially nice ones there and modern and well kept stores. A dandy « Y » there, hotel, restaurant, canteen and library combined.
We ran into a couple of the « Blue Devils, » the French soldiers who were in the states for the
Fourth and paraded in New York. One of them told us for is trip. Said I was soon going back to the front.
We came back from Bordeaux with trucks.
The first part of our trip was through vineyards, one after another. I had expected to find many vineyards in France, but these were the first I had seen in large amount.
As we drove along the vineyard gradually gave way to fields of grain, pasture or garden plots, and we passed through many towns, slept in a number, so saw a good deal of the country.
American soldiers were everywhere, doing all kinds of things and always on the best of terms with the French people.
There were a number of German prisoners at Bordeaux, unloading baggage. They were unguarded and seemed well satisfied. I talked to them a little. I could understand them fairly well and they seemed to « compree » my « Deutsch. » We passed several of scrub corn on our trip. The vineyards are located on the most level ground In France and the grain fields are in the rolling country, just reverse conditions of the United States.
It was a good tip. We worked hard but we don’t mind that, when we feel we are accomplishing something. We slept on the ground, and It was rougher than the Rocky Mountains. We « shore » did sleep.
The name of my French friend, of Paris, is Maurice Averill. He is at the front now as a dispatch rider. He promised to write, but hasn’t yet.
The boys just now are telling yarns of our trip, and of course, improving them each time they are told.
The French and Yankees have been landing the Germans a « few » the last few days.
It makes the American soldiers feel good and it tickles the French most to death.
Love.
HAROLD.

Nexon, France, August 1,1918.
Dear Mamma and Papa: August first and sure enough August weather, hot, dry and sultry.
The band gave us a concert last night.
They play well and are improving all the time.
They nearly always start the concerts with « Arrah Go On, I Want to Go Back to Oregon, » and finish with the « Marseillaise » and « Star Spangled Banner. » The French inhabitants turn out « en masse » every time the band plays. A bunch of casuals came in last night during the concert.
The little river that through this town is far more beautiful than the Seine.
It has been dammed at Intervals to provide water power for various industries along its banks, and is a succession of still mirror like pools, then falls and rapids, and all along it flows through meadows and woods. The reflections are very clear and distinct, where it is still.
It’s a very popular place for fishermen.
Just had some lemonade at the “Y”. It was good and Ice cold. Ice is scarce in France. American camps are about tho only places where Ice is to be found, although everybody drinks and beer gardens and wine shops are everywhere.
I just came over to the schoolhouse to fill my fountain pen and on the blackboard is a colored drawing of the American and French flags with crossed staffs and written under it in English,
« Hurrah for America. »
One of the teachers here speaks a little English. The teachers live right in the schoolhouses here, and the people usually live over their stores and places of business.
I never tire of watching the French people and trying to talk to them.
Not long ago we had a « Fair day in a fair little village, » and the streets were crowded.
Cattle, sheep and pigs for sale. And merchandise stands and people everywhere, and those merchandise stands! There’s everything for sale from candy to millinery. There was close on bolts, pins, oranges, hats (both for ladies and men), postal cards, glass ware, laces, ribbons, baskets, meat, and everything else you can mention.
Everybody everywhere comes to these fairs for miles around, bringing everything they have to sell, and there is the greatest bargaining, wrangling and trading you ever saw.
The French women here do our washing and they do it well and are very reasonable about it.
They also do the mending when necessary.
They spin their own yarn for darning and I have watched them spinning the yarn for the sox
(chausettes, they call them.) There is a little restaurant here where we eat, when we « eat out ».
In nearly all of these restaurants the kitchen is in the front and you have to go through it to get into the dining room and the cooking it done over a fireplace.
Lawson and I got hungry for fried chicken Sunday, so we went out in the country, got a chicken, and gave it to the little French lady at the restaurant and Monday evening we marched down for our chicken. We had « pomes de terre, » « frites, » « salade, » chocolate and
« du pain » (French fried potatoes, bread, etc.).
Well, the chicken was good, but there was so many parts we couldn’t identify, for instead of cutting the chicken at the joints as we do, it was cut right through the bones. We didn’t care particularly for the head as its eyes were open. It reminded me of the story of the newly-wed who told the butcher to be sure and close the eyes of the turkey as she « Just couldn’t stand to put it in the oven with its eyes open. » I never expected to have it so clearly demonstrated, however.
There is quite a routine to go through with to get a meal at this little restaurant, but it is clean and the cooking usually good. The other day we bought some mutton chops, got tomatoes at a store and she fixed them for us and made some crepes (hot cakes which are sweeter than
American ones), baking them over the fireplace.
Must close for tonight. We are expecting to leave here soon for another training camp.
It seems to take lots of training for this class of artillery.
Love
HAROLD.

Il y a sans doute des relations amoureuses entre des soldats américains et des jeunes filles de Nexon. J’ai trouvé un message sur un site généalogique dans lequel une Californienne cherchait des informations sur la grand mère de son mari. Elle savait seulement ceci: « Henriette Clémence HAMON née le 8 février 1898 à Bordeaux était l’épouse de guerre de Percy BELL, un soldat américain de Minnesota. Il est né le 11 janvier 1881. Ils se sont mariés en Nexon, Haute-Vienne, le 6 mai 1918. Leur enfant premier, Jean Henri, est né le 10 janvier 1919 à Pauillac, Gironde. Ils ont émigré aux États-Unis en 1919 ». Cette demande n’a pas reçu de réponse.

Pendant son séjour en France, il ne semble pas que le régiment ai subit de lourdes pertes. Lors du retour du 65e sur le sol américain, le Ashland Tindings du 25 février 1919 se réjouissait du faible nombre de morts et de blessés parmi les jeunes soldats de l’Oregon. Il fait état d’un tué au combat et de trois blessés parmi ceux de l’Oregon pour un total de 3 morts et 99 blessés pour l’ensemble du régiment.

Témoignages de soldats américains dans les communes voisines de Nexon.

D’autres régiments américains ont séjourné dans les environs de Nexon. Le 59e à Aixe sur Vienne, le 67e CAC à Chalus puis à Aixe sur Vienne. Le 63e est celui qui va rester le plus longtemps. Arrivé à Aixe le 2 août 1918 en provenance du Havre le régiment ne sera pas appelé au front du fait de l’armistice. La vie quotidienne des soldats est contée par  John Brown qui tenait un Journal et de nombreuses photos. Nous en extrayons les passages qui montrent la différence de vie entre les États-Unis et les villages du Limousin en 1918.

livre de route du soldat Brown 63 CACJournal d’un bleu

Avant de rejoindre les maisons qui leur sont assignés les militaires sont logés dans tous les magasins vacants, les granges et les étables que le village pourrait épargner. En plein mois d’août ils apprécient l’eau de l’Aixette et de la Vienne.

Soldats Us aixe 1918Au bord de l’Aixette

A peine arrivés ils se précipitent pour prendre un bain dans la Vienne. Ils sont surpris d’y voir des femmes en train de laver leur linge en utilisant des « battoirs ». L’un d’entre eux prend cette photo :

lavage du linge aixeLaveuse à Aixe sur Vienne en août 1918

Les jeunes sont également très surpris de voir les hommes avec leurs sabots et de découvrir les charrettes comme moyens de locomotion.

charette qui surprend les americains a AixeThis was the transportation of the Local French people

La visite du cimetière est également un étonnement pour le jeune Brown. Il écrit dans son journal que les tombes sont décorées de guirlandes de fleurs d’imitation fabriqués à partir de perles de couleurs variées, et beaucoup datent de plusieurs centaines d’années. Dans un coin, un tas de crânes et d’ossements du défunt dont les parents survivants avaient omis de payer le loyer de leurs tombes.

 cimetiere Aixe
Le cimetière d’Aixe sur Vienne en août 1918

Les Aixois sont très intéressés par les objets que possèdent les soldats. Les vieux rasoirs, le savon, le tabac et le cirage sont vendus et avec l’argent obtenu les jeunes font la connaissance du Café Central, Cherry Brandy, et les «Vin Sisters ». Les soldats sont restés à Aixe jusqu’à la fin de la guerre. Ils ont rejoint Bordeaux le 1er février 1919 puis après avoir embarqué à Marseille le 6 février sur un navire Italien, le Caserta ils partent pour les États-Unis qu’ils atteindront le 12 mars.

Avant de quitter le Limousin les soldats participent à des cérémonies avec les troupes françaises.

63rd Arty 2 Limoges 12 decembre  63rd Arty 3 decembre  63rd Arty 563rd Arty 563rd Arty 1 Limoges63rd Arty 4

A Limoges le 12 décembre 1918

Nexon n’a pas oublié les soldats américains. 

Le 5 octobre 1919, le conseil municipal décide d’allouer la somme de 100 francs pour participer à la construction du monument qui sera placé à la Pointe de Grave en Gironde, commémorant l’arrivée des premières troupes américaines en France.

delibération 5 oct 1918 pour monument US 1 deliberation 5 octobre 1918 monument US 2

Le 20 mars 1960, George A. DUVAL, président de l’association des vétérans du 66th Artillery, C.A.C. vient à Nexon. Ce jour est officiellement déclaré jour de célébration du 41 ème anniversaire du retour de France du 66 ème Coast Artillery Corps par le Gouverneur de l’Etat de Rhode Island, Christopher Del Sesto.

66 coast certificat du gouverneur 1 66 certificat gouverneur 2

George A. DUVAL offre à la commune un drapeau des Etats-Unis ayant flotté sur le Capitole.

drapeau Us tenu par le maire et le secretaire Canard 8 mars 1960

Le drapeau des Etats-Unis tenu par A. CANARD, secrétaire de mairie et L.J. PRADEAU, maire.

En 1962, la France était encore dans le commandement intégré de l’OTAN, des troupes américaines stationnaient en France en particulier au camp de la Braconne, près d’Angoulême. Ce camp a été construit en 1952 sur un terrain de 800 ha. Il abritait 4 000 militaires américains et civils français, avait 12 km de route de ceinture, et 30 km de voies intérieures. Un millier de chars y était stocké. Il y avait un cinéma, et un drugstore, premier supermarché du département. Les Américains ont quitté le camp le 13 mars 1967 et le camp a été reconverti en zone économique.
Le 18 mars 1962 la municipalité de Nexon a invité le colonel RAFTERY, colonel commandant en chef le dépôt américain de la Braconne et des représentants du gouvernement des Etats-Unis à un service religieux à la mémoire des morts et vétérans du 66 ème d’artillerie CAC américain qui séjourna à Nexon pendant la première mondiale, en 1917-1918.

americains a Nexon 6Discours officiels devant la mairie 12 mars 1962

americains a Nexon 1

americains a Nexon 5

americains a Nexon 2

americains a Nexon 3 americains a Nexon 4    Un hommage devant le monument aux morts

M. DUVAL, qui habite à Woonsocket dans la Massachusetts a organisé une exposition des photos et articles relatant son séjour à Nexon. Sa commune souhaite des relations entre les deux communes.

M. DUVAL revient à Nexon pour les cérémonies du 11 novembre 1968.

img117

A l’occasion de ce passage à Nexon, le baron Ferréol de Nexon et son épouse ont offert à M. DUVAL une chasuble ayant appartenu à l’abbé Luc de Nexon. Un article du journal local, le Woonsocket Call du 21 avril 1969 publie un article relatant le voyage en France de M. DUVAL avec une photo ou il est revêtu de la chasuble.

Duval en chasuble

Le basket à Limoges a bénéficié de la présence des troupes américaines.

Outre l’apport militaire incontestable les américains ont fait découvrir au jeune français le basket, ce qui est particulièrement important à Limoges ou combiné avec l’action des patronages le CSP a pu se hisser sur les plus hautes marches de ce sport en Europe

                                               basket a saint nazaire                 match de basket a Royan     Le basket, une des distractions favorite des jeunes soldats américains.

 Dès le moi de juin le général PERSHING confie l’intendance de l’arrière à la YMCA. Beaucoup ignorent encore aujourd’hui ce que signifie ce sigle. Pour certains c’est juste le titre d’un tube disco chanté par les Village People. En fait ce sigle est celui de la Young Men’s Christian Association.  Cette association a été fondée par le pasteur britannique Georges Williams en 1844 pour diffuser la religion protestante par le sport et la culture. C’est un professeur de gymnastique au Spingfield College dans la Massachusetts appartenant à la YMCA qui inventa le basket en 1891. C’est également dans la YMCA que fut inventé le volley ball en 1895. Trois anciens responsable sont reçu le prix Nobel de la Paix.

Au travers des foyers du soldat qui organisaient spectacles, bibliothèques et activités sportives elle a contribué largement à l’implantation du basket-ball et du volley-ball dans les classes populaires françaises. Il est incontestable qu’en 1919 le basket français est principalement développé dans les villes qui se situent sur la ligne de front, là ou l’on trouvait les foyers de soldats américains : Mulhouse, Nacy, Reims, Lille… (Voir N. Séoudi « Histoire d’une contagion. Le basket-ball dans le département du Nord » dans «L’aventure des « grands » hommes: études sur l’histoire du basket-ball , Pulim 2003 ).

A Limoges Albert CHAMINADE (1912-2009), ancien arbitre national et international, ayant occupé plusieurs postes de dirigeants au sein du basket français racontait qu’il avait vu les premiers panneaux de basket dans la cour de l’école normale de filles devant laquelle il passait tous les jours à la fin de la première guerre mondiale. L’école abritait un hôpital militaire et le foyer avait fait poser ces panneaux pour les soldats. Cela lui a donné, quelques années plus tard , l’envie de pratiquer ce sport.

Les ostensions à Nexon

Les ostensions

Les 72èmes Ostensions du Limousin se déroulent en 2016. Elle débutent traditionnellement le lundi de Pâques à Rochechouart et à Esse, en Charente. En plus d’Esse et Abzac en Charente limousine, deux communes de la Creuse, Crocq et Guéret organisent des ostensions, toutes les autres communes organisatrices sont situées en Haute-Vienne. Elles ont été solennellement ouvertes à Limoges le dimanche 3 avril 2016. Elles ont eu lieu à Nexon le 17 avril.

Logo-Ostensions-21-05

Date des Ostensions de 2016 , Ville ostensionnaire et Saints honorés:
28 mars 2016, lundi de Pâques à Rochechouart le matin et Abzac l’après-midi : Saints Lucius et Emerite
Samedi 2 et dimanche 3 avril à Limoges ouverture diocésaine : Saint Martial (1er évêque de Limoges), Saint Aurélien (son successeur), saint Loup (évêque de Limoges) et sainte Valérie.
10 avril à Saint-Just-le-Martel: Saint Just.
17 avril à Nexon : Saint Ferréol évêque de Limoges du VIe siècle.
24 avril après-midi à Saint-Victurnien : Saint Victurnien, ermite venu d’Écosse.
5 mai à Javerdat : Saint Blaise.
7 mai à Aixe-sur-Vienne : Notre-Dame d’Arliquet et son saint patron Alpinien, compagnon de saint Martial.
8 mai à Saint-Léonard-de-Noblat : Saint Léonard, ermite du Ve siècle
15 mai à Rochechouart : Saint Julien de Brioude, soldat romain martyrisé en 304.
16 mai Esse (Charente) Saint Étienne.
22 mai au Dorat : Saint Israël et saint Théobald, chanoines du XIe siècle.
29 mai à Charroux : Saint-Sauveur et Notre-Dame.
5 juin à Saint-Yrieix : Aredius ermite du VIe siècle, futur Saint-Yrieix.
12 juin à Chaptelat : Saint Éloi, conseiller du roi Dagobert, fondateur de Solignac en 632.
19 juin à Eymoutiers Saint Psalmet
26 juin à Saint-Junien : Saint Junien et son maître Saint Amand de Coly
Samedi 2 juillet à Limoges clôture des Ostensions.
3 juillet après-midi à Aureil : Saint Gaucher et Saint Faucher.
10 juillet à Crocq: Ssaint Éloi
2 octobre à Pierre-Buffière : Saint Côme et saint Damien.
9 octobre à Guéret : Saint Pardoux, Saint Valéric et Saint Roch.
13 novembre Clôture des Ostensions limousines

Ostensions_limousine_Carte (2)

L’origine des ostensions.
Ces fêtes religieuses seraient nées en 994, alors que le Limousin, comme d’autres provinces du royaume, se trouvait aux prises avec le mal des ardents, ou ergotisme. Cette épidémie causée par la consommation de pain de seigle contaminé par un champignon parasite, l’ergot de seigle, se déclenche à la fin des moissons. Elle provoque d’atroces brûlures d’où l’appellation « ardent », du latin ardere, brûler auxquelles s’ajoutent des crises de convulsions, des maux de tête, des vomissements. Dans les cas les plus graves les membres noircissent, se nécrosent et tombent. L’origine de ce mal a été ignoré pendant tout le Moyen-âge et jusqu’au XVIIIème siècle. Ce n’est qu’en 1776, grâce aux travaux de l’abbé Tesier, que la responsabilité de l’Ergot de seigle a été établie.
En 994, cette maladie comme toutes les épidémies est perçue comme un châtiment de Dieu. Des cérémonies sont organisées dans les églises pour implorer Dieu de faire cesser le mal. Et comme on ne s’adresse pas directement à Dieu on passe par l’intermédiaire des saints, les saints les plus honorés localement et bien sur la Vierge Marie.
A Limoges Monseigneur Hilduin, évêque, et son frère Geoffroy, abbé de Saint Martial décident d’organiser une grande cérémonie au cours de laquelle seront exposées les reliques des saints limousins. C’est ainsi que le 12 novembre 994, après trois jours de prières et de jeûne, le corps de saint Martial, premier évêque de Limoges, est sorti de son tombeau et déposé dans une châsse d’or. Elle sera portée en procession jusqu’au mont Jovis (Montjovis). De nombreux prélats sont venus des provinces voisines ainsi que Guillaume IV, duc d’Aquitaine, ainsi qu’une foule de pèlerins. Le 4 décembre, alors que le corps de saint Martial est ramené jusqu’à son tombeau, l’épidémie a cessé de sévir. Les chroniques de l’époque font état de plus de sept mille guérisons.
Cette manifestation a été la première ostension, nom que lui donna Bernard Itier, moine bibliothécaire de l’abbaye Saint-Martial en 1211en tirant ce nom du verbe latin ostendere, qui signifie montrer, exposer.

Développement du rite

Le récit du miracle des Ardents se répand dans le royaume grâce aux manuscrits de l’abbaye Saint-Martial. Mais la pratique des Ostensions n’est qu’occasionnelle. Les reliques sont exposées lors de la venue à Limoges du Roi ou d’un personnage important ou en cas de catastrophe. Ce n’est qu’à partir des XVe-XVIe siècles qu’elles vont devenir régulières en ayant lieu tous les sept ans.

Les dernières ostensions de l’ancien régime eurent lieu en 1792. Elles ont été interrompues, pour cause de révolution en 1799 et reprirent en 1806.

Hymne pour les ostensions de 1876

Les ostensions de 1862 à Limoges décrites dans un article du courrier du Centre, le Lundi 28 avril 1862
« La cérémonie de l’ostension des reliques des saints a eu lieu hier dimanche, par le temps le plus magnifique.
Tout s’est passé, du reste, selon le programme arrêté par Mgr l’évêque de Limoges et avec le plus grand ordre.
La messe a été chantée à Saint-Michel par Mgr Desprez, archevêque de Toulouse, et l’homélie a été faite par Mgr Cousseau, évêque d’Angoulême, qui a développé, avec un rare bonheur, ce texte des paroles de Jésus-Christ à se s Apôtres: pax vobis.
A l’issue de la messe, la procession, partie de la cathédrale à dix heures, s’est remise en marche et a parcouru successivement les rues et boulevards désignés dans le programme . Elle n’a pas duré moins de quatre heures sous un soleil brûlant. Rien n’était intéressant à voir comme celte longue file de jeunes filles vêtues de blanc, de jeunes enfants portant des oriflammes aux diverses couleurs et de membres des diverses congrégations et confréries religieuses. Les reliques renfermées dans de riches châsses portées par des personnes de tout âge et de toutes conditions, et les bannières occupaient le milieu de la colonne; puis venaient la musique de notre nouveau régiment de hussards et NN.SS. les évêques, précédés du clergé. Des arcs-de-triomphe, des couronnes et des guirlandes de verdure, étaient placés de loin en loin, et les maisons étaient pavoisées, souvent avec beaucoup d’élégance et de goût, sur tout le parcours de la procession.

Mais le moment le plus solennel a été celui où, de retour sur la place d’Aisne, le cortège s’est massé, après diverses évolutions faites avec ordre. NN.SS. de Toulouse, d’Angoulême, de Tulle et de Limoges sont alors montés sur l’estrade élégante dressée sur les marches du palais de justice, et ont béni le peuple avec les reliques des saints.
Il y avait à ce moment, en cet endroit, un coup d’œil magnifique : toutes les châsses des saints, les bannières, les oriflammes, les diverses communautés, les confréries, etc., avec leurs costumes variés, formaient un ensemble pittoresque et grandiose, que terminait heureusement le reposoir qui venait se marier harmonieusement avec la façade du palais de justice.
La cérémonie était alors en quel que sorte achevée, car la procession, reprenant sa marche, est rentrée définitivement à la cathédrale. »

Les Ostensions de 1946 marquaient, à peu de chose près, le 950e anniversaire du miracle des Ardents. Aussi, tant pour célébrer cet anniversaire que pour donner aux Ostensions une note plus missionnaire, Mgr l’Évêque de Limoges eut l’idée d’organiser le Grand retour de saint Martial. Précédée d’équipes de missionnaires (quarante au total, Dominicains et Oblats de Marie), la châsse de saint Martial, à partir du 14 avril 1946 et durant sept semaines, a parcouru les deux départements de Haute-Vienne et de Creuse et visité plus de deux cents paroisses, où ont eu lieu des cérémonies solennelles

Les Ostensions au XXIème siècle

Les Ostensions limousines sont des manifestations qui mêlent la foi catholique, la tradition, le patrimoine et le tourisme. Leur organisation mobilise de nombreux bénévoles qui fabriquent des milliers de fleurs en papier plusieurs mois avant, décorent les rues et les façades des maisons. Des confréries y participent, en particulier à Limoges et à Saint Junien.

La 8ème session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, qui s’est déroulée à Bakou (Azerbaïdjan), du 2 au 7 décembre 2013, a voté l’inscription des Ostensions septennales limousines sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

La justice a été saisie à propos des subventions

De nombreuses collectivités territoriales interviennent pour subventionner ses manifestations considérées comme appartenant au patrimoine local. Ainsi, pour l’organisation des Ostensions 2009, le Conseil général avait versé 26 360€, le Conseil régional 41 497€ et toutes les communes concernées sauf une avaient octroyé aux comités ostensionnaires des subventions d’un moment variable de 2 000 à 20 000€.
En mai 2009, 21 Laïques et Libres penseurs de Haute-Vienne et de Creuse ont demandé au Tribunal Administratif de Limoges de juger l’illégalité de subventions publiques aux ostensions et ainsi de faire respecter la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État.
Par un jugement en date du 24 décembre 2009 le Tribunal administratif de Limoges a donné raison aux plaignants. Suite à ce jugement, les sommes versées aux confréries et comités coorganisateurs des ostensions ont été restituées aux collectivités publiques.
Cette décision du Tribunal a été contestée devant la Cour Administrative d’Appel de Bordeaux en 2010 par 6 confréries et comités, par la commune du Dorat et par le Conseil Régional du Limousin. Celle-ci, par des arrêts rendus le 21 décembre 2010, a confirmé le jugement du Tribunal administratif de Limoges.

Quelques photos des ostensions passées …

drapeau ostensions

1953

L’auteur de ces pages participe aux ostensions avec l’un de ses frères

ostensions nexon 1953 Jf et Michel

1960

Un de mes frères  au fond, à peine visible

ostensions 1960 michel au fond a droite

1967

Mes sœurs et mon plus jeune frère

ostensions 1967 AM et MAostensions 1967 Pilloux

1995

La décoration du parcours mobilise de nombreux bénévoles qui pendant plusieurs semaines confectionnent des milliers de fleurs en papier.

Josette Dugot en plein travail

fabrication des fleursJosette prepare les fleurs

De Notre Dame des Garennes à l’église…

Chapelle des garennes

Denardou

La gendarmerie aussi est décorée!

gendarmerie

librairieepicerie Lagorce

boulangerie Gaby Quinque devantassurance Dauriac

pharmacie

malardeau

champ de foire

clinique Farrando

Saint Ferreol porte JC Dugot

face eglisecoiffeur G Andre

etoileentree Nexon

Le buste de Saint Ferréol est exposé dans plusieurs autres communes, comme ici à Aixe sur Vienne, le 27 mai 1995.

Aixe sur Vienne 27 mai 95 St Ferreol

2002

vers la Poste

2009

ostensions 2009

ostensions-nexon4

Ostensions 10 mai 2009

Ostensions de 2002

nexon devant l'egliseostensions 2009 saint ferreol

ostensions 2009 evequeostensions 2009 pretres

ostensions 2009 foule devant eglise

ostensions 2009 entree eglise

ostensions 2009 entree chateauostensions 2009 chateau parc

Dimanche 17 avril 2016

Les ostensions se déroulaient le dimanche 17 avril sous un ciel couvert et quelques averses. les reliques étaient protégées sous des housses en plastiques et les parapluies étaient de sortie.

La procession a s’est mise en route à partir de la Chapelle des Garennes pour rejoindre le parc du château  où Mgr Kalist, le père Pierre Kiedrowski, curé de Nexon, accompagnés de plusieurs prêtres  ont célébré une messe.

Plusieurs photos proviennent du site de la confrérie de saint Loup et ont été réalisée par Marie Alice Foucher.

https://confreriedesaintloup.wordpress.com/category/ostensions-2016/

drapeau

Départ de la chapelle des garennes

chapeele des garennes

La traversée du bourg sous la pluie

sous la pluie

Les représentants de la Confrérie de Saint Loup n’avaient pas oublié leurs parapluie

la confrerie de saint Loup

sortie de nexon

Une éclaircie pour Aredius

saint Yrieix devant la poste (Capteur87)

La pluie n’épargne pas le clergé

????????????????????????????????????

Arrivés devant l’église la pluie n’a toujours pas cessé…

entree eglise

Monseigneur Kalist arrive au château

Mgr kalist et la lieutenance de saint lazare

messe devant le chateau

Les curés de Nexon

L’Église catholique de l’Ancien Régime était constituée du bas et du haut clergé. Le bas clergé regroupait le curé et ses vicaires, se trouvant en bas de la hiérarchie religieuse dans les paroisses. Selon les ressources des paroisses, il était souvent assez pauvre, ne vivant que de la portion congrue de la dîme.
Le haut clergé regroupait les évêques, dirigeant le diocèse, placés en haut de la hiérarchie religieuse et les archevêques, les cardinaux… Ces ecclésiastiques étaient généralement riches, du fait des ressources foncières importantes de chaque siège épiscopal et des biens de leurs propres familles nobles.

XIV, XV siècle et XVIe siècle
Hélie de Campagne est mort en 1323 et Guy de Brugère en 1346.

Jean Julien était curé en 1404.

Plusieurs membres de la famille de Lastours furent curés de Nexon. Jean de Lastours , bachelier en droit civil et canon, fut curé de Nexon, Bussière-Galant et Rilhac. Le 9 février 1496, il fit construire la nef de l’église de Nexon pour 400 livres et 400 setiers froments. Il mourut vers 1511. Geoffroy, fils de Jean de Lastours, devint prêtre et doyen du Puy-en-Velay en 1501. Il présida en 1505 et 1508 l’assemblée des Etats du Languedoc tenues à Nîmes, il fut curé de Nexon et autres lieux de 1523 à 1527. Et aussi François de Lastours, protonotaire du Saint-Siège dès I534, abbé de Dalon (Dordogne), doyen du Puy-en-Velay, prévôt de St-Vaulry (Creuse) et curé de Nexon dès 1537. »Il fut frappée en juillet 1546 en revenant de N.D de Rocamadour de certain coup de canon à St-Robert près de Vignoux duquel il mourut ».

Jean Tectoris, dit Pénicaille, curé de Nexon et chanoine de la cathédrale, consentit le 2 juillet 1556 à l’union de la cure de Nexon au chapitre de la cathédrale conformément à une bulle du pape Paul III du 1er avril 1546 qui l’autorisait. Le chapitre nommait un vicaire et la cure versait un quart de ses revenus. Pour obtenir ce revenu les chanoines mettaient en avant les couts élevés que le chapitre devait supporter pour l’entretien de la cathédrale à la suite des conflits avec les anglais.
Jean Delombre a été nommé curé en décembre 1557.
Joseph Chambon nommé en 1565.
Jean Thomas nommé en 1582.

XVIIe siècle

François Maledent en 1600.

François Fellines était curé en 1638.

Laurent Jean, est porté dans le registre en 1672, comme prieur de la Madeleine et prêtre de Nexon. M. Perrault croit que ce prieuré concerne une fondation faite dans le courant du XVe siècle par deux prêtres de la famille de Gay à l’autel de Sainte Marie Madeleine la Repentie, dans l’église de Saint-Léonard-de-Noblat.
Une des conditions de cette fondation était que le chef de la famille de Gay aurait le droit d’en nommer le titulaire. C’est à François de Gay, seigneur de Nexon, que Laurent Jean devait le titre sous lequel il figure dans les registres paroissiaux.

Pierre Croisier nommé en 1673.

Pierre Juge est curé de 1687 à 1709. A sa demande, le parlement de Bordeaux par un arrêté du 9 aout 1687 déclara l’union avec la cathédrale abusive.

En 1693, Morin est vicaire et Bouthet en 1695.
Le relevé des baptêmes des enfants de Jean de Gay de Nexon, seigneur de Nexon et de Marguerite de Trion, son épouse, commence en 1695 pour la naissance de Campaigne, leur premier fils. Il est baptisé par M. Juge, curé de Nexon qui baptisera cinq autres enfants. Les vicaires Bouté, Breuil et Guerin baptiseront les autres. La lecture de ces actes montre la forte variation dans l’écriture d’un même mot d’une année à l’autre et l’évolution de l’orthographe en moins de trois siècles !
On notera aussi qu’entre 1695 et 1710, Madame de Nexon a mis au monde douze enfants soit une naissance tous les quinze mois en moyenne. Elle est morte le 10 avril 1712 âgée de 35 ans, laissant vivant trois garçons et sept filles.

Mon fils Campaigne. 1- Le 1 septambre 1695, ma fame s’est accouchée, jour de samedy, a huit heures du soir de nostre fils ayné ; a esté batissé le 17 dudit mois par Mr Juge, curé de Nexon. A esté son parein Messire Pierre de Trion, seigneur de Panvilier, et mareine Jeanne de Gay, dame de la Judie, ma sœur. Son nom de batesme est Pierre. Mort le 12 aoust en l’ennée 1712 en Allemagne.

Ma fillie de Nexon. 2.- Le 19 octobre 1696, ma fame s’est accochée a six heures et demy du soir, jour de vendredy ; et si a esté batisé le … (laissé en blanc) par Mr Juge, curé de Nexon. A esté son parein Monsieur le compte de Chataumorand, et sa maraine Madamoiselle de Panvilier. Le nom de batesme de ma fillie est Gabrielle.

Mon fils le chevalier [de Campaigne, a present mon fils ayné].- Le 2 novembre 1697, jour de samedy, ma fame s’est accouchée, environ deux heures apres midy, d’un garson, et a esté batisé par Mr Bouté, viquere de ladite paroisse. Son nom de batesme est Philippe et Igniase. A heu pour parein Mr de Ley[c]urat, et maraine Madame de La Bastide.

Ma Fillie de Campaigne 4- Le 15 fevrier 1699, ma fame s’est accouchée d’une fillie, un jour de dimanche, antre neuf et dix heures du matin. A esté batisée par Mr Bouté viquaire. Son parain est André de Nemon, baron des Monts, et sa maraine Thoinete de Gay, dame de La Grange, ma sœur. Son nom de batesme est Anthoinete.

Ma fillie de Lagrange. 5. Le 3 mars 1700, est naye ma troysieme fille apellé Marie ; a esté batisée dans l’eglise de Nexon par Mr Juge, curé. Son parein, Mr le chevalier de Panvilier , son oncle, et sa maraine Marie de Tavau, dame de Salmase et des Pouses. Batisée le 7 du dit mois.

6- Le 23 mars 1701, ma fame s’est accouchée d’une fillie. Elle s’apelle Mariane-Marguerite. Sont parain est Monsieur de La Judie, mon beau frere, et la maraine est Madame de Lesgurat, ma belle sœur. Elle a esté batisée dans l’eglise de Nexon, par Mr Juge, curé de ladite paroisse.
7- Le 5 novembre 1702, ma fame s’est accouchée de sa cinquieme fille a midy et trois quarts, jour de dimanche. Elle s’apelle Gabrielle. Son parein est Mr de La Bastide, mon oncle, et sa maraine est Madame de Sescheres, ma tante. Elle a esté batisée le 12 present mois, dans l’eglise de Nexon, par Mr Juge, curé.
8.- Le 6 fevrier 1704 ma fame s’est accouchée de sa sisiesme fillie a mydy, jour des Sandres. Elle s’apelle Marie-Severine. Son parein est Mr de La judie le fils, mon neveuf, et sa maraine et Madame de Lestant. Elle a esté batisée dans l’eglise de Nexon par Breuil, vicaire.

9.- Mon troisieme fils Francois Alexis qui s’apelle Lagrange, … (a present le chevalier)- Le 6 mai 1705, ma fame s’est accouchée de son troisieme garson. Son parain est Mr l’abbé de Chateaumorand, et la marraine Madame la presidante de Nemond, de Paris.

10.- Mon quatrieme fils, Jean Fereol, qui s’apelle Lagarde. Le 14 mars 1707, ma fame s’est accouchée de mon quatrieme fils, a neuf heures et demy du soir, jour de mardy au soir ; et s’apelle Jean Fereol. Son parain a esté son frere le chevalier, et la maraine la Minette, sa seur. Il a esté batisé le 15 courant par M. Guerin, fesent la fonction de viquaire a l’eglise de Nexon.- Mort.

11- Mon cinquieme garçon s’apelle Gaspard. .- Le 2 avril , jour de mardy, environ minuit, ma fame s’est accouchée d’un garson ; et a esté batissé par Mr Juge, curé de Nexon, le 5 du mesme mois. Et son parein a esté Mr l’abbé de La Lande, curé de Cougniac, et chanoine de l’eglise royalle de St Spire de Corbeil sur Cene, proche Paris, et la maraine a esté Mademoiselle de la Judie. Et s’est acouchée le 2 avril 1709- Mort.

12.- Ma septieme fillie s’apelle Marie Charlotte.- Le 29 octobre, jour de mescredy, en l’année 1710, entre dix et onse heures du soir, ma fame s’est accouchée de sa septieme fillie. Son parain a esté Monsieur le chevalier de Chateaumorand, et sa maraine a esté Marie de Couet, fillie a Mr de la Qoir…

XVIIIème siècle.

Breuil, vicaire en 1704
Marc Antoine Romanet (Roumanet ?), bachelier de Sorbonne est curé de 1717 à 1739.

Le 6 septembre 1737, Madame de Campaigne s’est accouchée, a onze du matin, d’un garson, tresieme de la famille. Elle a esté batissé a l’eglise de Nexon, par Mr Roumanet aîné, curé de la paroisse.

1745 Rouvenar est nommé curé de Nexon

Jean Pierre Amable de Cosnac, nommé en 1760 meurt en 1780. L’abbé Guyot est vicaire en 1766.

François Desthèves, fut le dernier curé de l’ancien régime et joua un rôle de premier plan dans l’administration municipale de Nexon au début de la Révolution.
La Constitution civile du clergé.

À l’automne 1789 commencent à la Constituante les débats sur la nouvelle organisation de l’Église de France, l’ordre du clergé ayant été aboli à la suite de la Nuit du 4 aout 1789. Le comité ecclésiastique, présidé par Treilhard, est chargé d’élaborer un projet. L’idée des Constituants est de construire une Église de France indépendante du pape dans la lignée des « libertés gallicanes ». La réforme doit également permettre à l’Église de retrouver sa pureté primitive en mettant en place un gouvernement démocratique des communautés paroissiales et diocésaines. La loi sur la Constitution civile du clergé est votée le 12 juillet 1790. Louis XVI promulgue le décret le 24 août 1790.
Cette loi provoque la division du clergé entre les constitutionnels et les réfractaires.

Le serment obligatoire : décret du 27 novembre 1790

Le texte du serment élaboré par l’Assemblée nationale constituante était le suivant : « Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse [ou du diocèse] qui m’est confiée, d’être fidèle à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le roi. »

Le 7 Mars 1790 la Municipalité suivie de la Garde Nationale, ayant à sa tête son commandant et ses majors, se sont rendus à l’Eglise, en deux lignes et au son du tambour, où la messe fut chantée. Celle-ci terminée, le Procureur requis la bénédiction. Le commandant pris le drapeau de la Légion et le major celui de la loi Martiale et Mr le curé les fit avancer et procéda dans les formes ordinaires de droit à la bénédiction. Mr le Curé prêta le premier serment de fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi et de maintenir de tout son pouvoir la Constitution et les décrets de l’Assemblée Nationale.
Le 24 mai sont lus et affichés les décrets des 14 et 20 avril 1790 nationalisant les biens du clergé et mettant à la charge des dépenses publiques le traitement des ecclésiastiques. Ces décrets ne génèrent aucune protestation tant la dime était décriée à la fois du fait de la charge qu’elle représentait pour le peuple mais aussi car les contribuables voyaient que les curés et vicaires des paroisses rurales n’en profitaient pas, certains satisfaisant tout juste leurs besoins. Inutile de dire que les pauvres des paroisses n’étaient pas non plus bénéficiaires des largesses du haut clergé !

Le 10 mars 1791 le pape Pie VI demande aux membres du clergé n’ayant pas encore prêté serment de ne pas le faire, et à ceux qui ont déjà prêté serment de se rétracter dans l’espace de quarante jours. Les élections épiscopales et paroissiales sont déclarées nulles et les consécrations d’évêques sacrilèges. De nombreux prêtres se rétractent et l’Église de France est divisée en prêtres constitutionnels, désignés comme « intrus », et prêtres insermentés, désignés comme « réfractaires ».

A Nexon François Desthèves refusa de prêter serment à la constitution civile du clergé et fut remplacé, en 1791, par un prêtre schismatique, Martial Dumoulin.
Les biens que possédait l’abbé Desthèves furent saisis et vendus nationalement, tandis qu’il prenait le chemin de l’exil en Italie, à Rome, ou il mourut.
De son côté, Martial Dumoulin démissionna de sa cure de Nexon en frimaire an II.

Le 12 Février 1791 il se produisit un incident à l’occasion du serment de fidélité que devait prêter l’abbé Metayer, un des vicaires de NEXON. A l’issue de la Grande Messe, la Municipalité et le Conseil des Notables se réunirent dans l’église, pour faire prêter serment au dit Vicaire. Mais ce dernier, au moment de le faire apporta des restrictions et des interprétations à ce serment, comme le lui indiquait sa conscience.
Il fut invité à prêter ce serment purement et simplement, il refusa à nouveau et le Conseil Général refusa de le recevoir dans d’autres formes.

Ce Conseil resta fort longtemps dans l’église et comme le vicaire et Mr Labesse, curé, ne se présentaient pas malgré l’ordre qui leur en fut donné par la Garde, il fut dressé un procès-verbal de défaut. Le Conseil Général en informa le district de Saint-Yrieix le 9 Mars en priant ce dernier de bien vouloir nommer un nouveau curé en la personne du sieur Élie Martial du Village des Moulins. Ce dernier reçu l’agrément de Monseigneur GAY DE VERNON, évêque de LIMOGES, et du district de Saint-Yrieix et il fut installé curé de la paroisse de Nexon le 10 avril dans les formes suivantes : Le Conseil Général de la Commune, la Municipalité se transportèrent à l’église de Nexon, où le peuple avait été convié à son de trompe de tambours et de cris, par la Garde Nationale. Là, Mr le curé Martial prêta le serment, puis fut accompagné par la Garde Nationale à l’autel de l’église où il prononça un discours au Peuple, célébra une grande messe et signa à la sacristie le procès-verbal de son installation.

Le 6 juin 1791 se présenta de bonne heure devant la municipalité le Commissaire de la Commune, qui donna un arrêté du Directoire du Département ordonnant la fermeture de toutes les églises et chapelles autres que celles paroissiales, et que le culte ne pourrait y être célébré à nouveau que sur autorisation de l’évêque.

Le 8 juin 1791 il fut procédé à la mise sous scellés des chapelles de Veyrinas, des Moulins et des Pousses. Mais le 25 juin, le sieur Des Reneaudies fit porter un pli par un sieur DAVY des Pousses, par lequel il protestait contre ces fermetures, le décret ne visant que les lieux où était célébré un culte ouvert au public, et non celui des lieux particuliers, où n’assistent au culte que les personnes de la maison. Il fut fait droit à sa demande et les scellés levés sur les trois chapelles.

Le 15 Octobre 1791, réunion pour décider de l’entretien et de la conservation du Presbytère, des cloches, des sanctuaires et retables de la paroisse, le curé Labesse émigré à l’étranger, ayant emporté les fonds destinés aux réparations. La municipalité constata que des réparations étaient urgentes et qu’il fallait trouver de l’argent. Il fut donc décidé de faire une saisie arrêt sur les sommes dues au curé Labesse, ce qui fut fait le même jour par le Juge de Paix et le Procureur. Le sieur Desplanches collecteur d’impôts étant chargé de l’exécution.

Le décret contre les réfractaires du 29 novembre 1791.

Les commissaires envoyés en Vendée pendant l’été 1791 indiquent dans leurs rapports que les troubles qui se développent dans cette province sont dus aux prêtres réfractaires auxquels la population reste attachée.
Dans le même temps, au club des Jacobins, Robespierre réclame une politique de répression. L’Assemblée législative dénonce les prêtres réfractaires et vote, le 29 novembre, un décret interdisant à tout prêtre réfractaire d’invoquer les droits de la Constitution ; En conséquence tout réfractaire sera traité en suspect, soumis à une surveillance particulière et il perdra tout traitement ou pension. Quelques jours auparavant, le 23 novembre, il avait été décrété que les églises seraient réservées uniquement au clergé constitutionnel.

Texte du décret du 29 novembre 1791 :
« Le serment civique sera exigé dans le délai de huit jours. Ceux qui refuseront seront tenus suspects de révolte et recommandés à la surveillance des autorités. S’ils se trouvent dans une commune où il survient des troubles religieux, le directoire du département pourra les éloigner de leur domicile ordinaire. S’ils désobéissent, ils seront emprisonnés pour un an au plus ; s’ils provoquent à la désobéissance, pour deux ans ».

Le 8 mars 1792, jour de dimanche, le 4ème de la Liberté Française, à sept heures du matin, dans l’église de Nexon, la Municipalité et le peuple se rassemblèrent pour la prestation de serment de fidélité du sieur Léonard Tarrade, choisi comme vicaire par le curé de Nexon. Ce vicaire prononça un discours au Peuple et jura fidélité à la République.

Le 26 août 1792, un décret bannit les réfractaires qui pourront choisir leur lieu d’exil. Selon le préambule cette « mesure générale, [est] justifiée par le danger de la patrie et l’obligation de rétablir l’union entre les Français. » Les prêtres infirmes ou âgés de plus de soixante ans peuvent rester en France, rassemblés dans les chefs-lieux de département et sous la surveillance de sa municipalité. Tous les membres du clergé qui n’avaient pas été contraints de prêter le serment à la Constitution civile peuvent être arrêtés sur une simple dénonciation. Les prêtres réfractés doivent « sortir du royaume sous le délai de quinze jours ».
Les prêtres infirmes ou âgés de plus de soixante ans peuvent rester en France, rassemblés dans les chefs-lieux de département et sous la surveillance de sa municipalité. Tous les membres du clergé qui n’avaient pas été contraints de prêter le serment à la Constitution civile peuvent être arrêtés sur une simple dénonciation. Les prêtres réfractés doivent « sortir du royaume sous le délai de quinze jours ».
Le 22 novembre 1792 les registres tenus par les curés furent clos et arrêtés pour être remplacés par l’Etat Civil. En 1824, le 11 mars, Charles de David des Etangs, maire, constate : « Ayant ensuite vérifié les registres de l’Etat civil nous avons reconnu qu’ils datent de 1634 et que jusqu’en 1727 ils sont réunis en liasse et sont très mal en ordre ».

Le 10 mars 1793 le citoyen curé Dumoulin présente une pétition en vue de la réduction de ses impôts fixés par le district à 953 livres 48 deniers et disant que jamais pareille injustice fut faite à son égard. Le Conseil ramène la somme à 50 livres.

Le 18 frimaire an 2 (8 décembre 1793), le curé Elie Martial Dumoulin donna sa démission de curé de Nexon et ne plus exercer ses fonctions sacerdotales.
Le 1er Ventôse an 2 (19 février 1794), Martial Dumoulin ancien curé de Nexon, déclara à la Municipalité qu’il voulait ouvrir une école publique pour l’enseignement du 1er degré d’instruction.

Le 6 germinal an 2 (26 mars 1794) le sieur Guyot, notaire public, rendit compte de la gestion des biens Destheves, curé de Nexon, qui avait été déporté et qui était le frère de son épouse. Il avait vendu diverses marchandises et vin pour une somme de 994 livres 5 sols. Mais les dépenses s’élevaient à 835 livres 10 sols et parmi celles-ci des notes de la femme de Tistou, de la Paulie Durand, de la Catherinaude, toutes les trois fileuses; le logement et la nourriture des deux vicaires, et les soins pour traitements médicaux par Tarrade, de Bonnet maréchal pour ferrement des chevaux. Et puis la plus intéressante, une somme de 80 livres que ce brave notaire avait dû donner à des brigands venus lui rendre visite et sous menace de mort, afin qu’ils ne boivent pas son vin.

Le 24 Messidor an 3 (12 juillet 1795), Joseph D’Arsonval prêta serment comme prêtre curé de Nexon.
Ce même jour moyennant 2425 livres marché est passé avec les sieurs Guillaume Rougerie et François Meunier menuisiers à Limoges faubourg St-Antoine pour le rétablissement du principal autel de l’église.

Le 1er Thermidor an 3 (19 juillet 1795) serment de Pierre ROCHE comme curé de Nexon et son traitement est fixé à 6 000 livres pour sa nourriture, son entretien celle d’un domestique et d’un cheval. Il sera logé au presbytère.

XIXème siècle

Régime concordataire français de 1801

Le concordat de 1801 fut signé le 26 messidor an IX à minuit entre Joseph Bonaparte, frère du Premier consul, l’administrateur Emmanuel Crétet et le cardinal Consalvi, secrétaire d’État et représentant du pape Pie VII. Un mois plus tard, le pape ratifie le texte, avec la bulle Ecclesia Christi (15 août 1801). Le régime concordataire fut introduit, sous le Consulat, par la loi du 18 germinal an X (8 avril 1802), relative à l’organisation des cultes. Ce régime restera en vigueur dans toute la France de 1801 à 1905, date de la séparation des Églises et de l’État sauf en Alsace-Moselle, où il est toujours en vigueur.
Le 16 messidor an 12 (4 juillet 1804) de la République, le Préfet de la Haute-Vienne prend un arrêté ordonnant que la somme de 156 F 40, excédent de recettes de l’an 11, soit affectée au rétablissement du culte catholique conformément aux vœux du Gouvernement. Ces dépenses seront affectées aux réparations de l’Église, de la maison du Presbytère et achat d’ornements.

Une autre somme de 464 F est dépensée comme suit :
Le sieur Palette qui a pavé l’Église…………………………… 85 F
Gizardin qui a posé un cadre à l’horloge…………………. 160 F
Objets du culte, curé Mazérieux….,………………………….. 84 F
Le reste, 1 65 F, a été payé à ceux qui l’avaient avancé.
Il fut encore réglé diverses réparations ou achat dont :
Pierre Texier qui a fait les bâtons du dais………………….. 20 F
Morgiére qui a raccommodé la croix…………………………. 24 F
Suisse vitrier………………………………………..………………..9,50 F
Simonet vitrier……………………………………………………. 61,50 F
Au vicaire Régent pour objets nécessaires au culte……… 32 F

Le 19 décembre 1816 le Conseil charge Mr le Curé Jean-Pierre Hervy de prendre les renseignements nécessaires pour dresser la liste des indigents de la commune. Il demande l’ouverture d’un atelier à Nexon pour venir au secours des indigents valides et leur assurer du travail. Il désigne Mr le Curé pour dresser la liste des femmes et vieillards infirmes de la commune et lui ordonne de lancer du haut de sa chaire une invitation à tous les citoyens aisés de la commune à faire des dons en argent et en denrées. Il ordonne également que pareille invitation soit faite à l’issue de la messe par Mr le Maire et que les dons que feront les âmes bienfaisantes seront reçus par le Curé.

Jean-Pierre Hervy, né à Limoges le 31 décembre 1747, membre de la Société de la Sorbonne, fit ses études de latin au collège de Magnac-Laval, puis sa théologie à Paris de 1763 à 1770. Professeur de philosophie à Orléans, puis à Limoges, il fut nommé archiprêtre de Saint-Michel de La Meyze en 1778. En mars 1789, il fut désigné premier secrétaire pour la rédaction du cahier de doléances en vue de la réunion des États Généraux. Prêtre réfractaire, il émigra en Espagne de septembre 1792 à mars 1801. Rentré en France gravement malade, il fut affecté à la cure de Nexon le 24 avril 1803. Sa santé en avait souffert et, fatigué, il lui fallu un vicaire pour le suppléer. Pierre Louis Mazérieux fut nommé vicaire gérant en 1805. Jean Pierre Hervy est mort en 1825, Pierre Louis Mazérieux fut alors nommé curé-doyen le 6 juillet 1825.

Laurent Pradeau a été nommé le 25 août 1845.

Pierre Gaspard Molinié est nommé le 10 février 1872. L’abbé Charzat est vicaire;

Émile Jean-Baptiste Pinchaud nommé le 18 septembre 1882.

Jean-Baptiste Maurelet, nommé le 22 juin 1890. Il meurt en juin 1896.

Charles Moussard, nommé le 7 juillet 1896. L’abbé Manhes est vicaire.

XXème siècle.

1903 Le conseil demande l’affectation du presbytère aux classes scolaires.

1905, Charles Moussard est curé, Edmond Giraud, vicaire.

1907 M. le curé Moussard quitte le presbytère

Léonard-André Michelet, de Janailhac, prêtre, vicaire à Nexon, soldat-brancardier, mort à l’hôpital militaire de Châlons-sur-Marne, le 8 février 1915, des suites d’une maladie contractée au service.
1914, Gustave Tournaud nommé en 1914.

1932, Paul Latzarus est nommé curé de Nexon.

Avril 1935, Paul Latzarus se voit confier, en plus de Nexon, les paroisses de Meilhac et de Lavignac.

L’abbé Latzarus, curé de Nexon et de Saint-Hilaire-les-Places, 1941

cure-lazarus

Abbé Léon Delhoume, dit « le gros » 1948 – 1955

Jean Delhoume (1955 -1965)

1965 Abbé Redor (1965-1976)

1973, décès de Louis Mouret (1877 – 1973)dit le « Père Mouret » une figure incontournable de l’église de Nexon pendant un demi siècle. Tertiaire de saint François il a servi plusieurs curés comme sacristain, il donnait de son temps à l’école religieuse ou il avait été élève, il assurait le catéchisme, il était brancardier à Lourdes..Forte personnalité, parfois un peu rude il a marqué son époque.

1976 Abbé Rollet, (octobre 1976 – juillet 1981)

1981 Abbé Jacques Brenac, (août 1981- septembre 1989)

1989 Jean Michel BONNIN ( septembre 1989 – 1993)

1993 Joseph CHARPENTIER (1993 – 1996)

1997 Thierry BODIN (1997 – 2000)

2000 Guy MIDY (2000 – 2011)

2012 Nexon (paroisse Saint-Aurélien) P. Michel Lamy, curé. A partir de ce moment le prêtre chargé de la paroisse réside à Saint Yrieix. Le presbytère n’est plus utilisé comme résidence mais comme lieu de réunion, de rencontres…

La paroisse saint Aurélien s’étend de Meilhac, la commune la plus au nord, à Glandon, la commune la plus au sud. Les 12 communes qui la composent regroupent près de 16.700 habitants.Elles comprend deux relais :

  • celui de Nexon avec les communes de Janailhac, Meilhac, La Meyze, Nexon, Rilhac Lastours, La Roche l’Abeille, Saint Hilaire les Places
  • celui de Saint Yrieix la Perche avec les communes de Coussac Bonneval, Glandon, Ladignac le Long, Le Chalard, Saint Yrieix la Perche

2014 : Père Pierre Kiedrowski.

2018 : Père Michel Lateras nommé le 1er septembre 2018.

Les vicaires

Les auxiliaires du curé de Nexon étaient le plus souvent au nombre de deux. Toutefois, pendant de courtes périodes on n’en trouve qu’un seul mais c’est l’exception.

La plus grande partie des actes paroissiaux rédigés par les vicaires les plus anciens, ceux dont on retrouve la signature, les Jouhaud – les Désazérat -les Tarade – les Guyot – les Vergnolle, étaient des enfants du pays.

Initiés aux us et coutumes de l’endroit, ils ont fixé d’une façon exacte et correcte les noms des personnes et des localités. Leurs actes rédigés sans formule réglementée, d’après l’impression du moment, abondent en détails intéressants, ils émulèrent avec complaisance les titres, qualités et professions de chacun. Sans eux, il serait impossible de chercher à établir avec certitude l’état social des générations qui ont grandi à Nexon avant la Révolution. Mais à ces précurseurs succédèrent trop souvent des étrangers venus un peu de partout ignorant les mœurs et le langage de leurs ouailles, et dans ces cas-là, la rédaction des actes devient une Tour de Babel.
Par exemple, sous leur plume, les villages de Plantadis, Lombertie, Montezol, l’Arstissie, deviennent Plante-dix, Lombardie, Montessaut, l’Artiche. L’un d’eux pour désigner le hameau de Montcuq paroisse de Flavignac écrit irrévérencieusement Moncul. De même pour les personnes Martial de la Vigne est fils de Pierre de Laveynia car jusqu’au milieu du 18e siècle la moitié de la population au moins n’avait pour nom que celui du village dont elle était originaire.

Malheureusement la majeure partie des registres antérieurs à 1700 est perdue. Le plus ancien date de 1634.

Il n’y avait pas de formule, pour les baptêmes. A Nexon, on baptisait d’ordinaire les enfants le jour même où le lendemain de leur naissance. Quand la saison était trop rigoureuse ou les chemins trop mauvais les gens des villages éloignés allaient à la paroisse la plus voisine. C’est ainsi qu’on trouve la transcription de nombreux actes de baptême faits à Rilhac-Lastours, St-Hilaire ou St-Martinet avec la mention : « Vu la mauvaise saison et la difficulté des chemins ».

Pendant une certaine période, vers 1730 le nom de l’enfant n’est même pas indiqué ; il faut en déduire qu’il recevait invariablement le nom de son parrain, ce qui d’ailleurs est conforme à la tradition. Mais c’était plutôt le fait d’un vicaire peu consciencieux qui rédigeait parfois ses actes après coup, en les tronquant à l’occasion et en ajoutant en interligne « Vide infra ».

Pour les enterrements, rien de fixe non plus. Certains vicaires citent des témoins, les autres non. S’il s’agit de personnes mariées de femme surtout, les uns indiquent le nom du conjoint, les autres s’abstiennent, ce qui est toujours relaté, ce sont les morts subites, ou accidentelles, et en général tous les cas qui avaient empêché l’administration des sacrements.

Pour aller plus loin:
J. Aulagne, Un siècle de vie ecclésiastique en province. La réforme catholique du XVIIe siècle dans le diocèse de Limoges, Paris-Limoges, 1906.
Michel Cassan, Le temps des guerres de religion. Le cas du Limousin (vers 1530 – vers 1630), Paris, Publisud, 1996, p. 128-141.
Louis Pérouas, Les Limousins. Leurs saints, leurs prêtres, du XVe au XXe siècle, Paris, Le Cerf, 1988.
Pouillé du diocèse de Limoges, manuscrit du grand séminaire de Limoges, par l’abbé Nadaud, curé de Teyjac édité avec de nombreuses additions sous forme de Dictionnaire géographique de la Marche et du Limousin par M. l’abbé Texier, Société archéologique et historique du Limousin, 1859.

L’hopital bénévole n°5 bis à Nexon en 1914

La plupart des villes de garnison de province possèdent un hôpital mixte, civil et militaire, administré par une commission civile pour les salles civiles. Dès le mois d’août 1914, la plupart des salles civiles furent réquisitionnées par l’autorité militaire. Après la déclaration de guerre le 3 août 1914, l’avance allemande est rapide. Il faut évacuer les malades hospitalisés dans les hôpitaux généraux et dans les asiles psychiatriques. Ce flux de malades vient s’ajouter à celui des blessés de plus en plus nombreux sur le champ de bataille. Les hôpitaux permanents ne suffisent plus. Aussi il faut ouvrir de nouveaux établissements.
Il n’est pas facile de se retrouver dans le foisonnement de structures qui ont été créées tant par les autorités de l’État que par des bénévoles.
A côté des hôpitaux permanents (ceux du temps de paix) il y a donc les hôpitaux temporaires (ils n’existent que du temps de guerre) qui comprennent:
-les hôpitaux Complémentaires (HC) dont la gestion est directement assurée par la Direction du Service de Santé (militaire) de la région.
-les hôpitaux Auxiliaires (HA) dont la gestion est assurée par l’une des 3 sociétés d’assistance de la Croix-Rouge, la Société de Secours aux Blessés Militaires (SSBM), l’Association des Dames Françaises (ADF) et l’Union des Femmes de France (UFF), toutes homologuées par le ministère de la guerre.
-les hôpitaux Bénévoles (HB), d’initiatives privées, créés par l’arrêté du 21/8/1914.
Ajoutons que, bien que ce mode d’hébergement ait été déconseillé, quelques malades et blessés ont été placés chez des particuliers.
La numérotation des Hôpitaux se faisait par Région Militaire, sans tenir compte du découpage en départements.
Pour les HB il était tenu compte du nom de la société d’assistance et le n° était suivi de « bis »:
– SSBM: n° 1 à 100; au-delà n° dans la série des 300;
– UFF: n° 101 à 200; au-delà n° dans la série des 400;
– ADF: n° 201 à 300; au-delà n° dans la série des 500.
Le décret du 6 août 1874, suivant la loi du 24 juillet 1873 découpe le territoire français en 18 régions. La loi du 5 décembre 1897 met en place la 19e région militaire en Algérie et celle du 8 février 1898 crée une 20e région militaire dans l’Est, en scindant la 6e région militaire. Une 21e région militaire est créée par la loi du 31 décembre 1913 par division de la 7e région.

 

 

Limoges est le chef-lieu de la XIIème Région militaire composée de cinq départements, la Charente, la Corrèze, la Creuse, la Dordogne et la Haute-Vienne

En Haute-Vienne il existera une soixantaine de structures, certaines ayant fonctionné quelques mois d’autres pendant toute la durée du conflit.
Dès le 8 aout 1914 un hôpital complémentaire vient soutenir l’hôpital général de Limoges. Il porte la numérotation HC n° 1 Limoges. Il est situé dans les locaux de l’école libre Colbert, 9 rue des Argentiers et compte 280 lits. Il fonctionne du 8 août 1914 au 18 février 1919 et comporte des services d’ORL et de prothèse maxillo-faciale et une école d’infirmières.
De nombreuses annexes vont lui être rattachées. Elles sont situées dans les cliniques privées, dans les orphelinats, au grand séminaire et même dans l’usine de porcelaine Haviland.
Rapidement des établissements et des personnes privées vont mettre à la disposition du service de santé des armées leurs locaux.
A Nexon l’Institution libre de filles, rue du Nord offre très rapidement ses locaux et dès le 30 aout un hôpital bénévole est créé sous le numéro HB n° 5 bis Nexon. Il compte 22 lits et fonctionne du 30 août 1914 au 1er décembre 1917.

Nexon Hopital 5 bis

Enveloppe datée du 11 juillet 1916 avec cachet rond violet » Hôpital Temporaire de Nexon – Le Directeur »

 

Nexon hopital benevole

Enveloppe du 24 mai 1917 avec cachet rond rouge  » Hôpital bénévole N°5 bis Nexon (H-V) Le Directeur)

Une carte postale écrite le 9 octobre 1917 révèle que le malade séjourne dans le château du baron de Nexon. Si l’on en croit le recto de la carte postale il s’agit du château de la garde. Le malade écrit, avec des fautes , « je suis chez un baron, dans son château, tu parle d’une bonne vie il parait que j’en n’ai encore pour 1 mois »

CP hopital 5bis texte

Une feuille avec deux photographies jaunies par le temps présente l’État-major de L’Hôpital bénévole 5bis . Sur la photo de droite ne figurent que des femmes. Il semble que ce soit l’État-major avec la baronne de Nexon comme directrice. Elle est assise au premier rang entourée des mêmes personnes à sa droite et à sa gauche sur les deux photos. Les hommes qui figurent sur la photo de gauche sont des militaires. Comme leur nom n’est pas indiqué on peut supposer que ce sont des malades. La baronne est Gertrude Ricardo, l’épouse du baron Maurice « Auguste » de Nexon. Elle est avec ses deux filles Thérèse née le 18 septembre 1890 et Jeanne née le 12 juillet 1895.

Nexon hopital 5bis

Sur la photo de gauche figurent de gauche à droite au 1er rang : Mme St Ange, Mme de Nexon, Mlle Bragard. Au 2eme rang: Mlle Tarrade, Mlle Bonnafy, Mlle J de Nexon, Mlle T de Nexon, Mlle Lelong.

Sur la photo de droite de gauche à droite au 1er rang : Mme St Ange, Mme de Nexon, Mlle Bragard, Mlle T de Nexon. Au 2eme rang: Mlle Tarrade, Mlle J de Nexon, Mlle Lelong, Mlle Bonnafy .

nexon en 1815

Le 20 mars 1815, Napoléon entre dans Paris par la barrière d’Italie pendant que Louis XVIII s’enfuit par la barrière de Clichy et s’exile à Gand pendant les Cents-Jours.

Le conseil prête serment à l’Empereur

Le 29 avril 1815 le maire et les conseillers municipaux prêtent serment d’obéissance aux constitutions de l’empire et fidélité à l’Empereur.
Drôle d’époque ou a quelques mois de distance le conseil se renie !

Quelques délibérations du Conseil:

Le 26 mai, devant le Maire GUYOT, se sont présentés les sieurs Mathurin MANDARY de Janailhac et Pierre BARRIERE de Betour, élus Maires et adjoint de la commune de Janailhac en remplacement d’Antoine GLANDUS et J.B. BARNAGAUD qui n’étaient que provisoires, pour prêter serment d’obéissance et de Fidélité.

Le 14 juin le Conseil décide l’ouverture d’un registre à la Mairie pour recevoir les dons volontaires que tout citoyen voudrait faire en faveur de l’État pour subvenir aux besoins actuels d’équipement des gardes Nationaux mobilisés.

Le 18 juin le Maire reçoit le serment de fidélité à l’Empereur du sieur Vincent Barthélémy SAUVAGE, arpenteur géomètre à Limoges qui procède à l’arpentement de la commune de Nexon.

Le 18 juin 1815 c’est la défaite de Waterloo. Le 22 juin Napoléon est contraint d’abdiquer et est exilé à Saint Hélène. Le 8 juillet Louis XVIII regagne Paris et son trône. C’est la seconde restauration.

 

Les taxes sur les débits de boissons sont jugées trop lourdes…

Le 20 aout tous les cabaretiers et débitants de boissons de la commune de Nexon : Henry SALIE du village de l’Articie, Jean PEYRAT de Veyrinas, François MAZERIEUX de Nexon, François MARCHADIER de Bosmarèche, Mathurin BONNET, Pierre LELONG, Vve JOUHAUD, Jean LELONG, LANDRY, Vve SAZERAT, Martial LIMOUSIN, Pierre FAYARD, François BARBARY, Annet LELONG, Marguerite BATAILLE, du bourg se sont présentés à la Mairie et ont exposés que la répartition de la somme de 2 680,35 francs faite par Messieurs les Syndics des Débitants de Boissons le 1er juin dernier était trop considérable et qu’ils ne pouvaient continuer leur profession et qu’ils donnaient leur démission de cabaretiers.

Le 9 octobre, Jean RAYNAUD cordonnier à Valeix, déclare quitter la commune de NEXON.

Le Haras de Nexon

LE HARAS DE NEXON.

Des papiers de famille de Nexon établissent que l’on s’occupait d’élever des chevaux de luxe à Nexon dés le commencement du 17° siècle. Ainsi en 1602 un habitant reconnaît tenir de M. de Gay une polène de l’âge de 18 mois. Même déclaration en 1603 pour une pouliche à Damoyselle Barbe de Chenaud, veuve de M. de Gay.

En 1656 François de Gay vend à M. de Lescurs, seigneur de Puy Galhard à Oradour sur Vayres un cheval moyennant 1000 livres. Celui-ci le trouvant trop cher, le vendeur lui répond que ce cheval de 6 ans est un coureur et le plus rapide de la province et qu’il vendait ses chevaux jusqu’à 2000 livres.

En 1634, inventaire du Château : 1 cheval d’aratz (étalon originaire du pays basque espagnol), 1 cheval de service, 2 juments et une poulaine.

Au 18ème siècle un grand nombre de poulinières existait à Nexon et presque tous leurs produits étaient vendus pour les écuries du Roi et pour les officiers supérieurs de l’armée. Les haras de Pompadour en achetèrent plusieurs.
On trouve ainsi en 1734, 24 chevaux recensés dans un inventaire des différentes fermes. En 1750 achat d’un étalon. Le roi donne le privilège de le tenir à titre de garde étalon pour le service des juments de son Canton.

En 1786, lettre du régisseur du Comte des Cars offrant les services d’un cheval Limousin de Pompadour qu’il détient.
Lorsque furent importés les chevaux d’orient on leur livre un grand nombre de juments. Un de ces étalons se distingue par la supériorité de ses produits. M. de Nexon se le procure.

Au moment de la révolution le haras possède une trentaine de poulinières dont presque tous les produits sont achetés par la maison du roi et pour les officiers supérieurs de l’armée. Les chevaux d’une bonne conformation, issus d’étalons arabes, étaient conservés comme producteurs et certains étaient achetés par les haras de Pompadour. Mais pendant la Révolution les chevaux furent vendus ou pris pour la remonte de l’armée. Le cheval de  » remonte  » remplace celui qui est jugé inapte à la mission et au travail demandés (âge, maladie, blessures etc.). La remonte du cheval de selle à toujours été un gros problème. Les chevaux étaient achetés dans des régions bien spécifiques. La Normandie fournissait des montures pour les cuirassiers, les dragons et les lanciers; la Bretagne les montures de trait destinées à l’artillerie et au train des équipages et le Sud-Ouest les chevaux de la cavalerie légère (hussards, chasseurs à cheval).

Ferréol de Gay de Nexon se plaint au Directoire de St Junien. Dès l’an VII on retrouve des chevaux à la Sélive. Trois juments échappèrent aux ravages de la Révolution et c’est avec elles que Mr de Nexon reconstitua sa race.

L’ancienneté de l’écurie et le titre de vraie race limousine qu’elle avait mérité ont donné à Mr de Nexon l’avantage de choisir au Haras de Pompadour, parmi les chevaux arabes, les étalons qui lui convenaient le mieux. En 1813 le directeur de Pompadour acquiert un cheval 2024 francs à M. de Nexon.

Celui-ci réorganise son haras avec les poulinières récupérées dont « L’Andalouse », fille d’un cheval andalou, don du Roi d’Espagne au roi de France.

Depuis 1821 le registre des poulinières a été tenu sans discontinuer.

Le premier baron de Nexon dont le nom figure sur les listes d’engagement pour les courses en limousin est Astolphe (1817-1876). En 1841 il achète au haras de Pompadour, Koeyl, un étalon arabe dont la descendance sera nombreuse et durable Amine, Gamba, Moheleda, Garba…
Dès 1840 le Baron importa d’Angleterre deux juments de race pure et il commença à faire courir. Chaque année, par la suite, il continua à importer des juments poulinières et des étalons dont les plus marquants ont été Weathergage, Malton et Pyrrhus the first, gagnant du Derby à Epson en 1846, chevaux qui furent tous achetés par l’Administration des Haras et qui contribuèrent grandement à l’amélioration de la race pure en France.

Ce n’est qu’après avoir fait réaliser un piste d’entrainement que les couleurs des de Nexon vont briller sur les champs de course. Le baron adopte définitivement la souche anglaise et il n’hésite pas à envoyer ses juments à la saillie en Angleterre.
La liste des principales juments présentent en 1839 (Seine, Lionne, Colombe…) figure dans l’ouvrage du Comte Achille de Montendre « Des institutions hippiques et de l’élève du cheval dans les principaux États de l’Europe », Tome II, Paris 1840 pages 337-338.

Il poursuivi dans cette voie avec ses fils Armand (1847-1912) qui épousa Marie Antoinette de Chérade de Montbron (1872-1934), et Auguste (1853-1932) qui épousa Gertrude Hainguerlot (1859-1886) dont il eut deux enfants, Maurice né en 1884 et Alice née en 1885 ; après son décès, il épouse en seconde noces, le 30 novembre 1889, une anglaise, Gertrude Ricardo.

A la mort de son père, survenue en 1878, le baron Armand de Nexon dirige le haras ses deux avec ses deux frères, Félix et Auguste. A la mort de Félix, en 1898, il continue avec Auguste seul, et, à partir de 1910, avec le fils de celui-ci, Maurice, qui continuera les grandes traditions sportives de la famille. Ses couleurs — casaque grise, toque cerise — étaient populaires dans le Sud-ouest où elles triomphèrent six fois dans le Derby de Bordeaux, avec Loustic {1810), Lutine (1873), Marquis (1875), Mascaret (1878), Loterie (1881), et Weber II (1908).

Au 31 décembre 1910 le haras comptait : 6 chevaux de service, 12 juments de pur sang et leurs 7 poulains de l’année, plus 18 nés en 1909 et 17 en 1908.

Les petits fils Maurice, né en 1884, Robert (1892-1967) et Georges vont poursuivre l’œuvre de leur grand père. Ferréol de Nexon héritier du domaine et des terres, abandonne peu à peu l’élevage chevalin devenu peu rentable. Après avoir cédé le château à la municipalité en 1983, il vend sa dernière poulinière en 1990 et met fin, à 500 ans d’histoire de sa famille et de l’élevage du cheval dans le bourg de Nexon.
La casaque gris perle, toque cerise du Baron de Nexon était l’une des trois couleurs les plus anciennes de France.
Sources :

Philippe Grandcoing « Le cheval en limousin dans la première moitié du XIX siècle » page 216 in « Cheval Limousin, chevaux en Limousin » sous la direction de Bernadette Barriere et Nicole de Blomac. Pulim, Limoges 2006.

Comte Achille de Montendre « Des institutions hippiques et de l’élève du cheval dans les principaux Etats de l’Europe », Tome II, Paris 1840.

chevaux 1 chevaux 2 chevaux 3 chevaux 4 chevaux 5 chevaux 6 couleur chevaux 8 chevaux avec nom cheval Weber II

Un ouvrage du baron d’Etreillis publié en 1873 consacré à la « Physionomie des écuries de courses françaises » analyse la situation dans les écuries de Province et décrit celle du baron de Nexon auquel il rend un brillant hommage.
Pour que les non spécialistes du cheval comprennent la description des chevaux quelques précisions.
Les deux couleurs de robe des chevaux du haras de Nexon sont alezan ou bai:
Alezan est une couleur très fréquente, caractérisée par un pelage composé de poils roux à brun plus ou moins foncés, les crins et les extrémités étant de la même couleur ou d’une nuance plus claire que la robe, mais jamais plus foncés que celle-ci. On distingue plusieurs types de robes alezanes, d’alezan clair à alezan brûlé, couleur du café torréfié, quasiment marron.
Bai est également une couleur fréquente. Le pelage est dans les tons roux, marron à chocolat. La crinière, la queue, le contour des oreilles et le bas des membres sont noirs.
Il y a aussi des robes blanches, grises ou noires.

robe chevaux

Le cheval peut présenter diverses marques en tête, suivant leur taille et forme, ces marques blanches portent un nom différent :
L’en-tête est une tache de poils blancs sur le front du cheval.
La pelote est une tache ronde ou ovale sur le front.
La liste est une marque verticale généralement située au milieu de la tête, qui descend sous la ligne des yeux.

Différentes possibilités de marques en tête :

marques en tete
Fortement en tête prolongé par liste
Faiblement en tête prolongé par fine liste
En tête prolongé par liste, boit dans son blanc et ladre
En tête irrégulier et mélangé prolongé par liste irrégulière déviée à gauche et boit dans son blanc
Liste interrompue
Belle-face
Petite pelote en tête
Pelote en tête
En tête en losange prolongée par fine liste
En tête irrégulier à droite
Grisonné
Boit dans son blanc

Les membres peuvent eux aussi présenter différentes marques, suivant la taille et forme, elles portent un nom différent.
La balzane est une tache de poils blancs sur les jambes. La balzane chaussée monte jusqu’au-dessous du genou (membre antérieur) ou du jarret (membre postérieur), la balzane haut chaussée englobe le genou ou le jarret.

balzanes

Différents cas de balzanes :
Balzane chaussée
Grande balzane
balzane
petite balzane
principe de balzane
trace de balzane.

PHYSIONOMIE DES ÉCURIES DE COURSES FRANÇAISES
PROPRIÉTAIRES – ENTRAINEURS – JOCKEYS
PAR LE BARON D’ÉTREILLIS (NED. PEARSON)
PARIS J. ROTHSCHILD, ÉDITEUR 13, RUE DES SAINTS-PÈRES, 13
1873

Deux chapitres concernent les écuries de Nexon. Le premier, « Les écuries en Province. Circonscription du Midi », pp. 425-429, rend hommage aux propriétaires du Midi pour leur action en faveur du cheval malgré des conditions moins favorables que pour les élevages du Nord.
Le second, «Écurie de M. le baron de Nexon », pp. 430 – 434, présente l’élevage du baron de Nexon et décrit 18 de ses chevaux.

LES ÉCURIES EN PROVINCE CIRCONSCRIPTION DU MIDI

Le mouvement fiévreux des courses, leur concentration de plus en plus accentuée sur les hippodromes de Paris et de Chantilly, et peut-être aussi les tendances un peu trop exclusivement spéculatives du public ordinaire, empêchent pendant le cours de la saison de prêter aux écuries de province toute l’attention qu’elles comportent. Au point de vue général et sérieux, leur importance est cependant plus réelle que celle de bon nombre d’établissements sans physionomie bien définie, nés d’hier pour mourir demain et dont le rôle parasite se borne à glaner toujours sur un champ qu’ils n’ensemencent jamais. Les courses ont une raison d’être justifiée, à la condition de demeurer l’expression de doctrines se rattachant à une idée pratique, applicable aux besoins généraux du pays. Réduites à un spectacle ou une occasion de jeu, elles ne tarderaient pas à perdre le caractère qu’il est indispensable de leur conserver. Les éléments qui tentent de les entraîner dans cette voie seraient impuissants à les alimenter, et réussiraient seulement à convertir en une industrie douteuse une œuvre féconde et utile. L’influence des propriétaires de province est sous ce rapport beaucoup plus directe. Occupant tous une position considérée dans le pays qu’ils habitent, vivant au milieu des éleveurs, ils sont mieux à même de les familiariser avec cette idée de course appliquée à la production générale et presque toujours si mal comprise dans notre pays. Des hommes comme MM, de Nexon, Vanteaux et de Beauregard, par exemple, ont beaucoup plus fait pour l’amélioration générale, que des réunions de courses isolées, ayant lieu annuellement dans des localités où le lendemain de la solennité on ne se préoccupe plus de ces questions.

La circonscription du Midi est surtout, sous ce rapport, digne d’intérêt et d’encouragements. Non seulement c’est un des centres d’élevage de pur sang les plus considérables et les plus intelligents, mais encore une des rares contrées où on ne se contente pas de faire des chevaux, et l’on forme en même temps des hommes de chevaux. Presque tous les propriétaires de la division MM. de Vanteaux, Nexon fils, de Beauregard, Prat, s’ils ne président pas exclusivement à la préparation de leurs chevaux, y prennent part activement ; tous montent ou ont monté leurs produits en public, chaque fois qu’ils en ont eu l’occasion ; ils les appliquent à tous les usages des réunions ordinaires. Il est aisé de comprendre l’influence d’un semblable exemple ; aussi le Midi est-il de toute la France le pays où le cheval de pur sang est le plus et le mieux apprécié en dehors de sa spécialité de coureur. Ce résultat est en grande partie dû aux écuries résidant sur les lieux mêmes et à l’intelligente direction de leurs propriétaires…
Les propriétaires du Midi ne sauraient affronter la concurrence des écuries du Nord dans des conditions d’égalité indispensables pour y courir équitablement leur chance. Non pas que la production soit intrinsèquement partout inférieure à celle du Nord, mais ils manquent, pour la préparation de leurs chevaux, des ressources que l’on trouve sans peine à Chantilly et à Compiègne. Il leur faut suppléer à cette insuffisance par des dépenses et des soins qui n’atteignent encore le but qu’imparfaitement. M. le baron de Nexon a dû faire préparer une piste d’entraînement de 2,000 mètres, sur sa propriété même. De semblables moyens sont à la portée de peu de personnes, et ne compensent pas d’ailleurs les avantages d’une préparation comme celle que les chevaux du Nord sont à même de recevoir. Les écuries du Midi disparaîtraient donc forcément, si de justes et sages restrictions ne leur garantissaient pas les moyens de se soustraire à une aussi redoutable concurrence. L’avantage de décharge accordé aux chevaux divisionnaires a justement été supprimé. Il est contraire au principe même de grandes courses caractéristiques, qui doivent toujours être gagnées par le meilleur cheval, en dehors de toute autre considération. Mais nous regrettons de ne pas voir les intérêts de la division du Midi mieux sauvegardés par un plus grand nombre de prix réservés exclusivement aux chevaux de cette provenance, et d’autres courses où les chevaux du Nord seraient admis avec une surcharge. Le Midi est sous ce rapport à peu près abandonné à sa propre initiative, et on ne saurait le blâmer d’appliquer la plus grande partie de ses ressources à ses intérêts directs, dont personne ne prendrait souci, s’il ne s’en préoccupait lui-même.

C’est à ces mesures protectrices que l’élevage du Midi doit d’avoir pu conserver son homogénéité, malgré la tourmente que nous venons de traverser. Si elles étaient étendues davantage, on pourrait donner une juste satisfaction à de légitimes intérêts. Telles qu’elles sont constituées, l’ensemble des écuries du Midi constituent cependant un précieux auxiliaire pour le développement de la race de pur sang en France et la propagation des doctrines dont elle est l’expression.

ÉCURIE DE M. LE BARON DE NEXON

– ENTRAINEUR: W. SARGANT
– JOCKEYS GREEN ET W. COOPER

 

La plus importante des écuries de la circonscription est celle de M. le baron de Nexon. Elle est constituée sur les bases d’une existence qui, malheureusement, tend tous les jours à disparaître de notre organisation sociale. M. le baron de Nexon habite la terre de son nom ; il dirige lui-même son haras et la préparation de ses chevaux. L’un et l’autre, annexés à une grande exploitation agricole, en sont en quelque sorte la conséquence. M. de Nexon élève dès chevaux à peu près depuis sa naissance ; mais, en 1840 seulement, il a eu l’idée de joindre à son haras un certain nombre de poulinières, qu’il est allé chercher lui-même en Angleterre. Depuis, l’accessoire a emporté le principal, c’est-à-dire que la production de pur sang est devenue la branche la plus importante du haras de Nexon, qui ne compte pas moins de soixante-dix animaux de toute provenance. Une prairie de cinquante hectares est uniquement réservée à cette destination, les chevaux peuvent à l’aise y galoper dans tous les sens.
M. le baron de Nexon porte un si constant intérêt à ses produits, qu’il n’a pu se résigner à les envoyer entraîner loin de sa surveillance. Depuis douze ans, ils reçoivent leur préparation à Nexon même, où leur propriétaire a fait disposer une piste de sable de 2,000 mètres et une de gazon de même étendue.
Le fils aîné de M. le baron de Nexon seconde activement son père dans un goût qui semble un don de famille ; il assiste à l’exercice et est connu sur tous nos hippodromes comme l’un des meilleurs gentlemen riders français. Il apporte dans ces luttes, assez rares aujourd’hui, l’avantage d’une, constante condition qui, généralement, fait défaut aux plus habiles cavaliers.
L’intervention de M. le baron de Nexon dans l’élevage de pur sang français s’est manifestée à tous les points de vue ; il a importé en France plusieurs étalons de mérite, entre autres Pyrrhus The First, que l’Administration des Haras s’est hâtée d’acheter dès qu’ils ont eu fait leurs preuves. Les constants succès de M. le baron de Nexon dans la division du Midi sont une juste récompense de longs sacrifices et d’une organisation complète et intelligente. On doit regretter qu’il ne se produise pas plus souvent sur les hippodromes du Nord, où tout le monde serait heureux de voir M. de Nexon gagner une grande course. Ce serait la légitime consécration d’une longue carrière, consacrée à l’une des principales industries du pays qu’il habite, et d’un constant dévouement aux doctrines dont la propagation de la race pure est l’expression.

CHEVAUX DE CINQ ANS

Princeps.– Par Zouave et Princess. Alezan brulé ; balzane postérieure gauche, petite lisse en tête, très gros, grand et fort.
Kaolin. — Par Zouave et Dainty. Bai ; balzane herminée postérieure.
Royale. — Par Zouave et Auréole. Baie ; petite en tète, très grande.

CHEVAUX DE QUATRE ANS

Francœur. – Par Zouave et Day Spring. Alezan ; deux balzane postérieure gauche haut chaussées, une antérieure droite, une grande tache blanche aux sangles du côté gauche, buvant dans son blanc. Très régulier, très joli cheval mais un peu petit.
Monaco II. — Par Zouave et Ada Mary. Bai; petite balzane postérieure gauche; quelques poils blancs en tête.
La Mouette. — Par Zouave et Reine de Naples. Alezan doré ; balzane postérieure gauche haut chaussé ; lisse blanche en tète.

CHEVAUX DE TROIS ANS

Gringalet. — Par Marengo et Mico. Alezan ; balzane antérieure gauche, demi-lune blanche en tête, petit cheval régulier.
Volontaire. — Par Marengo et Smala. Alezan ; petite balzane postérieure gauche, quelques polis blancs en tète. Grand, très élégant cheval.
Moblot. — Par Marengo et Pierrette. Alezan. Petite balzane antérieure droite, trace de lisse en tête. Grand poulain, très décousu, ayant besoin de prendre de la force
Lutide. — Par Zouave et Eming. Brun zain. Grande pouliche, avec beaucoup de sang, sœur de Loustic.
Mauviette. — Par Zouave ou Marengo et Misadventure. Baie zain, Petite jument très régulière, sœur de Cantinière.

CHEVAUX DE DEUX ANS

Archiduc. — Par Zouave et Reine de Naples. Alezan brulé; quelques poils blancs en tête. Joli poulain élégant et fort sans être très grand.
Le Chambigier — Par Marengo et Vesta. Alezan; petite pelote en tête. Régulier mais petit cheval.
Aventurier. — Par Zouave et Day Spring. Bai; balzane postérieure gauche, lisse en tête. Assez grand, bien membré.
Ludonnais. — Par Bagdad et Equation. Alezan ; deux balzanes postérieures, grande lisse en tête. Très régulier, élégant, un peu court, très fort.
Chambord. — Par Zouave et Auréole. Alezan brulé rubican; deux balzanes postérieures ; deux lisses en tête. Très grand poulain, très fort de membres, frère de Glaïeul.
Dragée. — Par Tourlourou et Zizi. Baie ; deux balzanes postérieures, grande lisse. Petite pouliche très compacte.
Pistache. — Par Marengo et Espérance, Baie ; petite pelote en tête, pouliche très réguliers, assez grande.

————–

Un peu plus tard, en 1906, une prestigieuse  revue, Le SPORT UNIVERSEL ILLUSTRE , a également consacré un article au haras de Nexon.

Le  premier numéro de SPORT UNIVERSEL ILLUSTRE a été publié le 1er Octobre 1895. Son objectif était d’informer le public sur » tous les sports et l’élevage, en conservant la plus large part au cheval et au cycle, qui se partagent actuellement le gout du public. » Si la rédaction écrit ceci c’est qu’en 1895 le cheval est encore le premier moyen de locomotion. Paris en compte plus de 80 000. Toutes les grandes familles possèdent des chevaux et elles aiment se faire photographier avec leurs plus beaux spécimen. Ce journal, publié deux fois par mois met l’accent sur la photographie « dont l’absolue exactitude écartera les erreurs qui proviennent souvent de l’interprétation » écrit le rédacteur en chef dans le premier numéro. Ce numéro est le produit de la fusion avec la luxueuse revue La Photographie hippique fondée par Jean Louis Delton et ses fils Louis Jean et Georges. Le père, Jean Louis Delton, ancien officier de cavalerie avait créé en 1862 un studio de photographie où toute l’aristocratie et la bourgeoisie se faisait photographier. Il a ainsi fait poser, montés sur leurs chevaux préférés, posant devant de gigantesques toiles peintes la famille impériale, le roi de Prusse…Du studio ils sont passé à l’extérieur et en 1884 réalisent les premières photos de chevaux en mouvement.

En décembre 1906 un long article est consacré au Haras de Nexon. Il sera publié en 3 fois dans les numéros du 16 décembre, du 23 décembre et du 30 décembre.

haras histoire 1     haras histoire 3

Le baron Armand de Nexon à coté de la tribune au milieu de la piste que le baron a fait construire sur sa propriété

 

haras suite 1haras suite 2haras suite 3

 

haras la piste

Vue de la piste avec au centre la tribune pour observer les galops

 

 E-H BRIDGELAND : brillant jockey puis entraineur.

Élevé à l’école d’Henri Jennings, après avoir passé chez M. Lupin et chez Jack Cunnington qui entraînait les chevaux du vicomte de Trédern, Bridgeland a débuté sur les hippodromes en 1879, portant la casaque de M. Fould. Il resta attaché à cette écurie jusqu’à la fin de 1887.

bridgeland 4

Bridgeland (n°4) avec les meilleurs jockeys de France en 1890

L’année suivante, il devenait premier jockey du baron de Soubeyran. Jean-Marie Georges Girard, baron de Soubeyran (1828-1897) fait des études de droit et effectue une carrière de Haut fonctionnaire dans les ministères puis au Crédit Foncier de France. Homme politique il est réélu sans interruption député de la Vienne entre 1863 et 1893. Fortuné, il rachète en 1873 le quotidien Le Soir, fondé en 1869 par le banquier Merton, et impose une ligne éditoriale plus conservatrice. Il crée la Banque d’Escompte de Paris ainsi que différents établissements financiers ou d’assurances. Entre 1881 et 1890, il dirige les haras de Saint-Georges, près de Moulins dans l’Allier, qu’il a rachetés avec le vicomte d’Harcourt et le duc de Castries. Bridgeland est l’un des quatre jockeys du baron. Quatre années de suite il est arrivé premier sur la liste des jockeys gagnants en portant la casaque blanche.

À la suite d’irrégularités, le Tribunal de commerce de la Seine prononce la faillite de la Banque d’Escompte de Paris en février 1894. Le baron de Soubeyran est d’abord arrêté puis libéré. Ses biens sont liquidés. Ruiné, il meurt trois ans plus tard.

  Le vicomte d’Harcourt se l’ait attaché lorsque l’association d’Avermes fut dissoute. Et le brave jockey a défendu vaillamment les intérêts de son propriétaire jusqu’au moment où la monte américaine s’est imposée.

bridgeland 21

Bridgeland (n°21 ) avec les meilleurs jockeys de France en 1895

Les vingt -deux meilleurs jockeys de plat et d’obstacle en 1895 sont , comme en 1890, en majorité des anglais. 1 Edward Watkins – 2 Wycherley – 3 Tom Lane – 4 Kearney – 5 Hartley – 6 Belle – 7 Hunter – 8 A. Newby- 9 J. Watkins –10 Dodd – 11 Storr – 12 T. Franch – 13 Rolfe – 14 J. Childs – 15 Collier – 16 Barlen – 17 W. Pratt – 18 J. Cooke — 19 Dodge– 20 Albert Johson – 21 Bridgeland – 22 Boon

Bridgeland pèse 47 kilos. Il fait partie des jockeys de poids moyen (moins de 50 kilos). Les lourds pèsent entre 50 et 55 kilos. On y trouve Dodge (55) T. Lane (53,5). Les légers pèsent moins de 45 kilos. Les jockeys sont jeunes et doivent faire attention à ne pas grossir. Ils ne montent en général pas plus de 10 années.
A. Richard Penart dans LES COURSES RAISONNÉES GUIDE DU PARIEUR publié en 1895 décrit Bridgeland ainsi :Bridgeland « est ce qu’on peut appeler un bon jockey ; généralement monte bien, mais s’il s’entend bien avec certains chevaux, il en est d’autres aussi avec lesquels il fait très mauvais ménage. Je n’aime pas beaucoup Bridgeland dans les courses de fond. On a dit, l’année dernière, que Bridgeland avait perdu plusieurs courses, de sa faute, par suite de manque d’énergie à l’arrivée. Cette faiblesse de sa part était très excusable, car Bridgeland passait la plupart de ses nuits en chemin de fer, sur la route de Moulins, et rien ne fatigue davantage que cette déambulation perpétuelle »
A Limoges, sur l’hippodrome de Texonnieras, en mai 1904, à la troisième course, Bridgeland, montant Malakoff, au baron de Nexon, est tombé au dernier tournant et s’est fracturé la clavicule. C’est la fin de sa carrière de jockey. Comme un certain nombre d’entre eux il devient entraineur. Il reste au service du baron de Nexon.

chevaux Bridgland recto chevaux Bridgland verso

Carte postale postée le 4 décembre 1904 signée par E. Bridgeland et adressée à l’entraineur Flatman pour lui demander s’il a bien reçu les châtaignes qui lui ont été envoyées.

L’effectif de l’écurie de courses de Nexon atteignait, au début de 1907, plus de cinquante têtes, exactement 54. Pour la campagne de 1908, Bridgeland n’a plus que deux chevaux de 5 ans, quatre chevaux de 4 ans sous sa direction ; en revanche il n’a pas moins de quinze trois ans et trente-trois poulains de 2 ans. Ce dernier chiffre excède de beaucoup celui de la production du haras, même en y comprenant les élèves de Combas, que M de Neuville envoie régulièrement essayer à Nexon, car il possède une part d’associé dans l’écurie. Le surplus est formé par les yearlings de M. Cornet, à Bagnères-de-Bigorre et du marquis d’Ambelle, dans la Dordogne.

bridgeland entraineur

Bridgeland devant sa maison d’habitation à Nexon

Barthélémy BOUTINAUD : un amoureux des chevaux

A peine âgé de 16 ans le jeune Boutinaud s’engage comme palefrenier – cavalier chez M. de Rovira qui possède un haras dans son domaine de Capeillans à Saint Cyprien.

 

B. Boutinaud jeune

Il y reste deux ans et quitte cette maison au grand regret du propriétaire. Le 30 mars 1921 il lui écrit une lettre de recommandation et espère qu’après son service militaire il reviendra travailler chez lui.

B. Boutinaud lettre de recommandation

C’est un jeune homme élégant qui pose en tenue de gentleman farmer

B. Boutinaud pose

Il effectue son service militaire, mais sans doute que les chevaux lui manque car la joie ne se lit pas sur son  visage ni sur celui de ses camarades.

B. Boutinaud soldat

Son service effectué, la passion des chevaux ne quitte pas le jeune Boutinaud. Il commence une carrière de jockey et sa licence de jockey de 1936 atteste qu’il a déjà gagné 15 courses..

licence B. Boutinaud

Sur la photo suivante c’est lui qui monte le cheval en train de gagner la course.

B. Boutinaud victoire

Les parcours son particulièrement bien étudiés ainsi qu »en témoigne le schéma suivant:

B. Boutinaud reconnaissance parcours

Puis  il entre en contact avec le baron de Nexon et c’est ainsi qu’il va pendant plusieurs dizaines d’années s’occuper des chevaux à la fois comme palefrenier, jockey et homme de confiance. Il conduit les chevaux sur les champs de course…

 

B. Boutinaud retour a l'écurie

…et prend soin d’eux a l’écurie…

M. Boutinaud dans écurie

 

…et avec sa famille il prend quelques moments de repos dans le parc du château…

B.Boutinaud dans le parc

…et son épouse apprécie les fleurs des parterres.

Mme Boutinaud dans le parc en octobre 1961

La famille Boutinaud logeait dans une des maison du parc, a proximité des chevaux qui ont été à la fois une passion et un travail.

barthelemy boutinaud devant le logement

 

Cet article fait suite a ma rencontre avec la petite fille de Barthélémy Boutinaud. Les documents qui l’illustrent sont sa propriété.