Des lecteurs de mon blog qui venaient à Nexon pour les fêtes de la Toussaint souhaitent me rencontrer. Ils m’ont demandé de leur conseiller un restaurant et un café afin que nous puissions nous rencontrer et discuter. Ma tache fut réduite à sa plus simple expression. Un dimanche a Nexon il n’y a pas de restaurant ouvert. Ils se sont rabattu sur le Moulin de la Gorce. C’est un bon choix mais il est dommage qu’a Nexon il n’y ait pas un restaurant servant des repas pour des familles. Des personnes me parlent encore des Chaumières, fermée depuis plusieurs années mais dont certains sites ne mentionnent pas la fermeture. L’Instant Gourmand à La Plaine était également fermé. Nous devions nous retrouver dans l’après midi pour prendre un café. J’avais donné rendez vous au Noctambule, place Fratellini. Là encore , fermé!
J’ai rêvé des années ou à Nexon il y avait des Hotels, des restaurants et des cafés, ceux que je fréquentais avec mes camarades quand j’étais jeunes, mais c’était une autre époque. J’ai donc effectué un petit tour dans l’histoire pour retrouver l’offre dont disposait la commune pour satisfaire les besoins de restaurations pour ceux qui souhaitaient se retrouver autours d’une bonne table, prendre un verre avec des amis ou passer une nuit dans un lit confortable.
Jusqu’à la fin du 19ème siècle on voyageait principalement en voiture à Cheval. Il fallait faire des haltes pour reposer les chevaux. Pour les longs trajets le voyageur devait trouver un gite pour lui et une écurie pour son cheval. Cette fonction était assurée par les auberges. Elles servaient un repas simple et peu couteux. Le repas était obligatoire d’où l’inscription « Qui dort dine ».
L’arrivée du chemin de fer a entrainé la création d’auberges et d’hôtels autours des gares. La ligne Limoges Périgueux a été mise en service le 26 août 1861. Le premier hôtel a été rapidement créée par Fulbert LAFFARET. Lors du recensements de 1886 la profession d’hôtelier n’est pas employé et c’est encore d’aubergiste
Pourtant M. LAFFARET apparait comme propriétaire de l’hôtel qu’il met en location, dans l’annonce du Courrier du Centre le 13 février 1877
Les affaires de M. LAFFARET n’ont pas du être florissantes puisqu’en 1880 il est déclaré en faillite.
Lors des recensements suivants le mot « hôtel » n’apparait toujours pas dans les professions des personnes recensées. En 1891 et en 1896 il n’y a toujours qu’un aubergiste à la gare, Annet DIEUAIDE.
L’Almanach-Annuaire Limousin de 1896 donne une liste de 16 aubergistes, parmi lesquels DIEUAIDE, et 3 cafetiers : AUDEVARD, DESBORDES et PEYRAT.
En 1897 il y a 17 aubergistes. GRANGER a disparu, DELOUIS et PRUGNY se sont installés. Les 3 cafetiers sont toujours présents mais il n’y a pas encore d’hôtel.
En 1901 la liste des aubergistes s’accroit, on en compte alors 21, les 3 cafetiers sont toujours les mêmes; Parmi les aubergistes 3 ont disparu, AYMARD Vve, DELOUIS et DIEUAIDE. Les 7 nouveaux sont BEGOT, BONNET, BREIX, DESBORDES, MOMOT, NOUHAUD Vve, TRUCHASSOU et DUROUX.
Avec le début du XXe l’activité commerciale se développe autours de la gare. Une nouvelle auberge se crée et plus tard un troisième hôtel sera créé. J’ai développé l’histoire de ces hôtels ici : https://etsinexonmetaitconte.fr/wp-admin/post.php?post=7220&action=edit ainsi que ceux du bourg dans un article de ce blog le 20 fevrier 2018 : https://etsinexonmetaitconte.fr/wp-admin/post.php?post=2557&action=edit
Aujourd’hui il n’y a plus d’hotel à Nexon alors qu’on en comptait 7 avant 1940. Il y a pourtant eu des tentatives de créer un hotel de luxe dans le chateau de la Garde en 1986 aprés qu’il a été vendu par la famille de Nexon. mais ce projet n’a pas abouti.
Après de très longs articles quelques moments de lecture plus plus courts. Ceux d’une époque ou le vin devait chanter, donner la joie et le bonheur. Il n’y avait pas la circulation que nous connaissons sur les routes aujourd’hui, les contrôles d’alcoolémie n’existaient pas et pour commercialiser leurs vins de table les marchands leur ont donné des noms faisant penser à la fête. C’était l’époque du lancement des marques nationales : Préfontaines, vin des Rochers, Gévéor, Kiravi, etc. qui vantaient les mérites de vins de table. Pour les obtenir les vins « médiocres » du Midi étaient coupés avec ceux, plus puissants, qui venaient d’Algérie. Ces vins de table de 10° étaient vendus au litre dans les fameuses bouteilles aux cinq étoiles. Ces coupages permettaient d’obtenir une qualité constante.
Kiravi, vin marseillais, apartenait à la Sapvin (Société d’approvisionnement en vins). Ce vin était vendu dans toute la France et ses affiches ventaient le plaisir qu’il procurait.
La loi EVIN controlant strictement la publicité pour l’alccol n’était pas encore votée. Elle le sera le 10 janvier 1991. Aussi n’est-on pas surpris de voir Renault participer à la publicité de Kiravi en faisant gagner la nouvelle Renault 4.
A Nexon, les deux principaux marchands de vin, DENIS et REBIERE, vont eux aussi donner une marque à leurs vins. Le premier à se lancer dans cette politique est M. DENIS. Il baptise son vin « J’M.S.A », « J’aime ça ». Il le commercialise en rouge et en blanc de 10° et ajoute à sa collection un blanc sec de 11° et un à 9° ( en fait 10°-1!).
REBIERE ne peut pas rester sans réagir. Il baptise alors son vin de table « Samyra ». Je n’ai pas trouvé d’étiquette de ce vin mais un cendrier que m’a permi de photographier Pascale, fille de René REBIERE, offert aux bons clients. Si quelqu’un possède une étiquette elle bien venue sur ce blog…
On peut noter que ce cendrier était fabriqué à Nexon
A Nexon, comme dans le reste de la France l’ordonnace d’aout 1967 qui interdit les coupages de vins et précise que » les vins originaires ou en provenance de l’étranger doivent être conservés sans coupage ni mélange » va sonner le glas du litre de rouge ordinaire. Le Midi va alors s’orienter vers une production de vins de pays de bonne qualité. En même temps le développement des super marché avec leurs rayons de vins et alcool va faire perdre une grande partie de leur marché aux petits marchands de vin. Le vin de table vendu au litre a pratiquement disparu au profit des vins de pays. Les grands groupes d’alcool ont racheté les producteurs de vin. Ainsi la Société des Vins de France est devenue filiale du groupe Pernod Ricard puis elle a été rachetée par le groupe Castel.
A Nexon DENIS et REBIERE ont cessé leur activité au cour des années 1970, et dans le caviste, « O chapiteau des vins » avait ouvet en 2016 a céssé son activité le 31 mars 2022.
La rue saint Ferréol est une ancienne rue de Nexon, c’est une des seules qui n’ait pas de trottoirs. Jusqu’au milieu du 19ème siècle elle s’est appelée rue du Midi. Elle était le voie normale pour accéder à la place de l’église. En effet comme on le constate sur le plan napoléonien établi en 1817 pour la commune de Nexon, un bâtiment (parcelle 105) en interdit l’accès par le moyen actuel.
Pour traverser le bourg depuis la chapelle des Garennes vers La Meyze ou La Plaine il fallait suivre la rue du Nord qui recouvrait le tracé de l’actuelle rue Gambetta et de la rue Pasteur ou bien passer par la rue du Midi.
Cadastre napoléonien 1817
Au recensement de 1823 l’immeuble sur la parcelle 80 et les jardins 79 et 81 appartiennent à Léonard SAZERAT, cultivateur à Nexon. L’immeuble contiguë de la parcelle 83 appartient à Pierre DUPUYTREN, huissier, et c’est une boulangerie. L’immeuble n°88 appartient à Martial LIMOUSIN dit Champagnac ainsi que les parcelles 85 et 86. A côté, au 89, c’est un immeuble de Pierre DUPYTREN et mitoyen, le 92 est à Antoine TARRADE, greffier du Juge de Paix propriétaire de la grange au 92 et du jardin derrière n°91. Sur la parcelle 94 se trouve un grange de Laurent LELONG, boucher, avec derrière, le jardin n°93. La maison qui fait l’angle avec le passage vers la place de l’église numérotée 96 au cadastre et qui porte le n° 5 aujourd’hui appartient à Pierre DUPUYTREN, huissier, qui possède comme on vient de le voir plusieurs parcelles dans cette rue. La numérotation revient en arrière avec le 97 qui appartient à Valérie NICOT, veuve JOUHAUT. A côté, au 98, une étable à Antoine TARRADE, greffier, puis un bâtiment d’Aimé LELONG, boucher, n° 99, et un ensemble bâtiment avec cour, n° 100 à Antoine DESBORDES propriétaire aux Combes.
Ce n’est pas dans la rue mais je signale la parcelle 100 qui sera démolie pour laisser passer la rue Victor Hugo est un cabaret appartenant à Jean BAUDOU. On remarque qu’il n’y a pas de construction sur le côté Nord de l’église.
Au milieu du 19ème siècle la rue du Centre a été ouverte en traversant les parcelles 70, 71 et 105.
Tracé de 1866
Le tracé actuel n’a pas changé depuis celui de 1866 mais l’activité économique n’est plus la même. On ne passe plus par la rue saint Ferréol que lorsqu’on y est obligé, il n’y a plus de commerçants et le presbytère est presque désert.
Le cadastre actuel fait démarrer la rue saint Ferréol à partir du numéro 4 de la place Fratellini.
Cadastre 2020
Les plaques indiquant le nom de la rue sont récentes, elles ont été posée au début des années 2000. Il serait intéressant de rappeler que pendant plusieurs siècles c’était la rue du midi.
Le numéro 2, situé du côté droit en montant, est composée d’une grange et d’une ancienne boutique.
N°2, 2bis et 4
Après la deuxième guerre la maison appartenait à M. LELONG qui utilisait le pré derrière pour y faire paître ses animaux. En 1967, la maison a été achetée par M. et Mme ERBAULT. Madame ERBAULT, née Louise FILLOUX, y entreposait des fleurs qu’elle vendait dans sa boutique du 12 rue Victor Hugo. Fernand, son mari, stockait dans la grange les céramiques qu’il fabriquait dans son atelier de l’autre côté de la rue, au n°1.
En 2002-2003, JERRICO s’établi comme installateur d’eau et de gaz puis la maison a été rachetée par Damien O SHEA, comédien d’origine britannique qui a fait de gros travaux pour y créer un petit théâtre qu’il a nommé « Piccolo teatro ».
Il s’y joue des pièces de théâtre au rythme des créations, sévèrement perturbé par la crise sanitaire.
A côté, l’immeuble dont la façade a été refaite porte le n° 2 bis. Elle est habitée par M. Lucien GRATADE, dernier garde champêtre de Nexon à la manière ancienne. Il a joué du tambour au début de sa carrière mais les temps avaient changé par rapport à son prédécesseur M. GUILHAT et le tambour a vite été rangé, détrôné par les journaux, la radio puis par Internet.
n° 2 bis
M. GRATADE a transformé en garage la grange qui servait à remiser la remorque de René LASPOUGEAS (1897-1971) qui, « camionneur hippomobile ». Il était correspondant de la SNCF et prenait tous les colis qui arrivaient à la gare et les distribuait aux habitants du bourg. Il était très bavard et à chaque maison où il livrait un colis il discutait, buvait un verre, et parfois plus, et même cassait la croûte. Pendant ce temps sa jument était libre. Elle avançait avec son attelage brouter l’herbe des fossés sans tenir compte du code de la route. Il colportait les nouvelles qu’il avait apprises lors de ses différents arrêts en les arrangeants à sa manière. Parfois les jeunes qui revenaient à pied de la gare s’asseyaient sur la remorque. « Fleflette » était une figure de Nexon.
Flefette revient de la gare
Puis au numéro 4 une maison qui a du abriter un commerce autrefois. N’hésitez pas à m’en donner le nom, je ne l’ai pas retrouvé.
n°4
Au numéro 6 il y avait un marchand de chaussures, Pierre LONGEQUEUE. Il est décédé en juin 1959. Son épouse à pris alors des locataires, Maurice LAGNEAU et son épouse qui ont continué à vendre des chaussures. Madame LAGNEAU fabriquait des petits chaussons en feutre pour bébé pour une société.
La maison a été vendue en 1997, le commerce a été fermé et la vitrine a été supprimée. On voit encore la poutre qui dessinait la vitrine. Depuis juin 2028, Mme Camille LEVEQUE y exploite une activité dans le design.
n°6
Au numéro 8 c’était un marchand de vin. L’immeuble n’est pas bien entretenu et pourtant ce fut avec au moins deux familles entre les années 1900 et 2000 un très beau commerce.
n°8
Dans les années 1900 – 1940 cet immeuble appartenait à la famille JOUHAUD. Jean JOUHAUD était marié à Jeanne BARRET qui était sage-femme.
Recensement de 1906
Ils ont eu trois enfants, Alice, Renée et Maurice (1905-1983) qui vivent avec leur parents ainsi qu’une servante qui s’appelait également JOUHAUD mais n’était pas de la famille.
En 1921 Alice ne vit plus chez ses parents et la famille n’a plus de servante à demeure. Alice, dès ses 18 ans, a épousé Paulin LASPOUGEAS qui exploitait une scierie avenue de la gare. Au décès de son père Maurice a continué le commerce de vin. Il a eu deux filles, Noelle et Jeannette. Noelle a épousé Angel VILLESSOT, garagiste à Jumilhac le Grand. Leur fils Patrick VILLESSOT a développé l’entreprise vers le transport en car.
Acte de naissance de Maurice JOUHAUD – ADHV
C’est ensuite Marcel SIMON qui a exploité le commerce de vin jusqu’en 1964.
A la fin de l’année 1964 M. Alfred REMINIERAS a ouvert un commerce de vin qu’il a fermé le 31 novembre 1987.
Au numéro 10 l’immeuble est en retrait, c’est le seul dans toute la rue.
n° 10
Au numéro 12 se trouve le presbytère. C’est vers 1910 que l’immeuble est devenu la résidence du curé de Nexon. On l’y trouve pour la première fois pour le recensement de 1911 car le presbytère était jusqu’en 1907 place de la mairie. Le curé doyen est alors Charles MOUSSARD âgé de 68 ans. Il vit dans la cure le jeune vicaire de 29 ans, l’abbé Léonard MICHELET et leur cuisinière Marie RUCHATON-DURIEUX.
recensement 1911 – ADHV
Ce sont succédés ensuite les abbés MOUSSARD qui décède en 1914, l’abbé TOURNAUD qui décède en 1932 et lui succède l’abbé LATZARUS jusqu’en 1941. En 1936 il vivait avec sa mère et sa sœur.
recensement 1936 – ADHV
Ensuite il y eu l’abbé DELHOUME dit le gros, puis Jean DELHOUME jusqu’en 1965, les abbés REDOR de 1965 à 1976, ROLLET de 1976 à 1981, BRENNAC de 1981 à 1989, CHARPENTIER de 1990 à 2012, LAMY de 2012 à 2014, KIEDROWSKI de 2012 à 2018. A partir de 2015 le curé de Nexon a eu la charge de la paroisse de Saint Yrieix de sorte qu’il n’a plus résidé à Nexon comme c’est le cas du curé en charge de la paroisse en 2022, le père Michel LATERAS.
Le presbytère n’est ouvert que deux demi-journées par semaine.
Au numéro 14 une belle maison dont le crépi a été enlevé pour laisser les pierres apparentes. Les 4 immeubles des n° 14-16 et 18 appartiennent aux familles SIBILOT et BLOCH.
Au n° 20 on trouve une belle grange qui était autrefois l’abattoir de la boucherie charcuterie LELONG située place de l’église. Le Docteur Rose FORGERON me racontait que, petite fille elle allait jouer avec son amie Yvette LELONG dans le jardin derrière l’abattoir et que parfois, en revenant, elle était effrayée par la vue des carcasses ensanglantées.
La rue se termine en longeant le mur des anciennes écuries du château et débouche sur la place de l’église.
Le côté pair
Au n° 1 et 1B, en 1967 M. ERBAULT avait installé son atelier de céramique. En juillet 1999, Karim OULDTATA a pris sa place toujours avec un atelier de céramique. Il l’a fermé le 17 juin 2002. Par la suite plusieurs entreprises de construction mécanique se sont installées, certaines pour quelques mois seulement. D’abord Dimitri FARGEOT de janvier 2003 à juillet 2004, puis Frédéric MAZARD quelques mois en 2004 et THERMOCONCEPT de juin 2005 à juillet 2008.
C’est ensuite un commerce de boisson de Christian PEYRONNET « Aux vers de vin » qui a déménagé de la place de la république pour s’établir 1 bis rue saint Ferréol.
En 2021 M. Nicolas DANGLES a ouvert un atelier d’aménagement pour véhicules utilitaires « Rêve en VAN ».
On arrive au n° 3 après avoir longé un long mur. On est alors face à une grande maison dont la façade a été refaite. Elle appartenait juste après la guerre au coiffeur Georges André dont le salon était place de l’église.
L’immeuble a été rachetée par M. FURELAUD, architecte à Nexon qui l’a rénové pour la location.
Au n° 5 l’immeuble est perpendiculaire à la rue et il marque l’angle qui oriente la rue vers l’église. Dans les années 1970 Madame Marthe LACAYROUSSE y exerçait le métier de couturière.
En remontant la rue saint Ferréol on trouve l’arrière des maisons de la place de l’église. Au n° 7 une belle maison en pierre apparentes. A côté, au n°9, un bardage en bois modifie l’allure générale de l’immeuble.
Et la belle maison au n° 11 qui communique avec le n°8 de la place de l’église vient d’être achetée par « Le Sirque ».
Et on arrive au bout de la rue.
Il y a eu dans les années 1960 un ambulancier, M. LAGNEAU, dans la rue saint Ferréol mais je n’ai pas encore identifié ou il se trouvait.
Au n° 11, c’était la « maison Limousin » en 1900. Elle est devenue « la maison LASPERAS » dans les années 1940-1960. Aujourd’hui elle ne porte plus le nom d’un artisan qui y exercerait son art, elle est devenue résidence particulière.
La maison a pris le nom de « maison LIMOUSIN » après le mariage d’un LIMOUSIN et d’une GIZARDIN. Cette famille originaire de Rilhac-Lastours est présente à Nexon depuis Pierre GIZARDIN (1670-1720) qui était à la fois chirurgien, apothicaire et notaire à Nexon. Son fils, Mathurin GIZARDIN (1692-1762) et son petit-fils Nicolas GIZRDIN (1742-1806) furent tous les deux notaires à Nexon. Parmi leurs descendants plusieurs furent aubergistes à Nexon.
En 1896, Raymond LIMOUSIN (1842-1922) habite avec sa famille dans la maison de la place de l’église. Le 28 octobre 1867 il avait épousé Marie-Antoinette GIZARDIN (1846-1916), la fille de Léonard GIZARDIN (1876-1867). Au moment du recensement Raymond LIMOUSIN est fabricant de vinaigre, mais aussi épicier, mercier et quincailler. Il a été admis au Cercle de la Concorde en 1886 et dès son admission il en est élu secrétaire en remplacement de Fernand GIZARDIN qui a démissionné.
Recensement de 1896 (archives départementales de la Haute-Vienne)
La famille LIMOUZIN vit avec ses 3 derniers enfants, Gabriel (1883-1960), Léonce (1885-1966) et Raymond (1892-1956). Le beau-frère, Léonce GIZARDIN, vit avec eux ainsi que 2 domestiques dont l’un a 70 ans et l’autre 14ans.
Raymond LIMOUSIN et son épouse Marie Antoinette ont eu 12 enfants dont 4 ont vécus quelques jours ou quelques mois. Une photo réuni Raymond Limousin et son épouse au centre entourés de leurs 8 enfants ayant vécu, accompagnés de leur conjoint.
La famille de R. et M. A. LIMOUSIN – Photo communiqué par un des arrières petit-fils, Jean Pierre LIMOUSIN
Les enfants sont disposés par ordre de naissance, de gauche à droite et de haut en bas. En haut à gauche, Marie (1868-1929) et son époux Armand NANEIX, à droite Henri LIMOUSIN (1872-1955) et son épouse Berthe BOULANGER. Sur la 2ème rangée, Léon LIMOUSIN (1874-1948) et son épouse Marthe BOURDICHON-LAFARGE puis Jeanne LIMOUSIN ( 1877-1955 et son mari Louis BOURDICHON-LAFARGE. Au 3ème rang, Aimé LIMOUSIN (1878-1952) et son épouse Valentine JEANNOT puis Gabriel LIMOUSIN (1883-1960) et son épouse Berthe NAUDASCHER. Enfin, Léonce LIMOUSIN (1885-1966) et son épouse Hélène GUERIN puis Raymond LIMOUSIN (1892-1956) et son épouse Suzanne NOTTIN.
Raymond LIMOUSIN aime être entouré de ses enfants comme ici avec les parents sur la terrasse et les enfants sur les marches de l’escalier.
Raymond et marie Antoinette LIMOUZIN et leurs enfants vers 1900
L’enseigne sur le mur, en haut des marches, indique que c’est l’agence d’une compagnie d’assurance contre l’incendie.
Panonceau Assurances
En 1901, Léon (1874-1948), le 3ème des enfants, à rejoint la maison familiale. Agé de 27 ans, Léon est pharmacien. Il est venu passer quelques mois chez ses parents pour préparer son départ pour l’Indochine. Il restera à Tourane, aujourd’hui Da Nang, pendant 2 ans (1902-1904). Une fois rentré en France il revient chez ses parents et le 21 septembre 1904 il épouse Marthe BOURDICHON-LAFARGE. Ils partent ensuite à Poitiers ou ils restent quelques mois avant revenir dans la région et de s’installer à Solignac.
1901
1906
Gabriel LIMOUSIN qui avait commencé une carrière de comptable à Nexon n’est plus présent lors du recensement de 1906. le 10 mars 1902, il s’est engagé pour 4 ans au 26e bataillon de chasseurs à pied et il est affecté à Vincennes. Il ne termine pas les 4 ans de son contrat. En effet le 27 octobre 1904, son jeune frère Léonce s’est lui aussi engagé dans le même bataillon .
Libéré de son engagement, Gabriel LIMOUSIN choisi de s’expatrier. En 1906 il part pour rejoindre la Compagnie des chemins de fer de Kayes au Soudan.
Située sur le fleuve Sénégal, 500 kms à l’Ouest de Bamako, Kayes fut de 1892 à 1899 la capitale du Soudan français. Lorsque Gabriel LIMOUSIN y arrive le tronçon Kayes-Bamako a été inauguré 2 ans auparavant.
La ligne dakar-Niger
La gare de Kayes en 1906
Gabriel rentre en France au début de l’année 1930 et ouvre un cabinet d’assurances au Bugue en Dordogne. Son fils Antoine (1914-2000) a dû hériter du désir d’exotisme de son père puisqu’il est parti au Maroc puis en Indochine où il s’est marié. Son fils Jean Pierre LIMOUSIN, moins globe-trotter mais héritier du gout des assurances, a ouvert un cabinet à Limoges où il a présidé la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Haute-Vienne, le Conseil économique social et environnemental régional (CESER) du Limousin puis le CESER de la grande région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes devenue Nouvelle Aquitaine. Ainsi, au-delà de notre amitié, nous avons des racines nexonnaises communes.
En 1911, Raymond et son épouse n’ont plus leurs enfants avec eux. Gabriel est en Afrique, Léonce après la fin de son engagement militaire deviendra représentant de commerce. Rappelé au service militaire en 1914 il effectuera une brillante campagne au cours de laquelle il sera blessé 2 fois. Promu lieutenant en 1917 il est décoré de la Légion d’Honneur en 1918. Raymond, le dernier, sera assureur et comme ses frères il s’engera en 1913 et fera une campagne en 1914-1918 qui lui vaudra d’etre décoré de la croix de guerre.
Recensement de 1911
Marie Antoinette décèdera le 8 septembre 1916 à 70 ans. Sa tombe est dans le cimetière de Nexon ainsi que celle de son père, Léonard GIZARDIN (1816-1867).
Après la guerre Raymond LIMOUSIN est veuf et tous ses enfants ont quitté Nexon. Au recensement de1921il est seul dans la maison. Il en loue une partie aux LAVAUD dont l’ époux, Louis, est tonnelier et l’épouse Léonie tient l’auberge, sans doute avec leur fille Marie âgées de 21 ans.
Recensement de 1921
Au recensement de 1926 un garage ouvre au rez de chaussée de l’immeuble. Il est tenu par Eugène BROUILLAUD. Les LAVAUD habitent maintenant rue du Centre, actuelle rue saint Ferréol. Monsieur est journalier, madame est aubergiste et leur fille qui a 26 ans est sans profession. Elles doivent tenir l’auberge sans habiter sur place. La maison est louée à la famille BROUSSEAUD.
Recensement de 1926
Avec le garage, la physionomie de cette partie de la place va changer. Des voitures vont stationner, une pompe à essence va être installée. Sur l’agrandissement de la carte postale ci-dessous, on voit les premières automobiles stationner et la pompe à essence actionnée à la main. A l’étage l’enseigne indique « Garage Moderne » mais l’auberge n’est pas mise en évidence. La boulangerie d’à côté est tenue par Jean MARTIN.
Le garage à la fin des années 1920
En 1931 la boulangerie MARTIN est recensée avec les habitations de la place de l’église. Monsieur BROUILLAUD a un ouvrier mécanicien logé et Madame BROUILLAUD tient le café.
Sur l’en-tête de la facture, non seulement le garage est présenté avec ses activités diverses mais aussi l’hôtel.
En 1936 m. BROUILLAUD est recensé comme « garagiste et hôtelier » et son épouse est hôtelière. dans l’immeuble habite Lydie GUILLOT qui est sage-femme.
A la fin des années 1930 M. René LASPERAS succède à M. BROUILLAUD. L’en-tête de la facture ne fait pas référence à l’hôtel<; le garage a conservé le même nom et il affiche « Citroën » dont il est agent sur le mur de la boulangerie.
Une facture du 30 septembre 1941
En 1947 rien n’a changé sur l’en-tête des factures.
Au milieu des années 1950 seule la couleur des factures change : le bleu remplace le noir.
Facture du 28 février 1958
Si l’hôtel a été fermé il reste le café du balcon très fréquenté les jours de foire mais aussi les jours d’enterrement par les hommes qui n’entrent pas dans l’église et par ceux qui attendent que la réparation de leur voiture soit terminée en prenant un petit verre…
Dans les années 1970 le garage quitte Citroën pour devenir agent FIAT et Bernard, le fils , devient associé à son père.
Facture du 27 décembre 1977
René LASPERAS n’était pas seulement un technicien de la mécanique c’était un homme engagé dans la cité. Très rapidement il devient pompier et souvent le garage fermait quand il y avait une intervention, le patron partait en intervention mais son ouvrier mécanicien, M. DEBORD, également pompier partait avec lui. M. LASPERAS a progressivement gravi tous les échelons pour devenir commandant de la compagnie de Nexon avec le grade de lieutenant. Son dévouement était unanimement apprécié dans tout le canton.
Lorsque son père a pris sa retraite son fils Bernard a conservé le garage mais il n’a plus fait de mécanique. Il a gardé la distribution d’essence et de gaz et a assuré les transports en taxi avec son épouse Andrée.
Facture du 31 aout 1985
Les pompes se sont modernisées et sont devenues électriques, la publicité sur le mur de la boulangerie a disparu.
Lorsque Bernard a pris sa retraite les Transports du Haut Limousin (THL) ont repris l’activité de taxi et se sont installés au numéro 4, à la place du coiffeur.
Aujourd’hui il n’y a plus d’activité commerciale au numéro 11. L’immeuble a été rénové dans le même style que son vis à vis du n° 1.
Notons que sur le côté droit, un escalier permet d’accéder aux appartements du numéro 12 de la place. Cette immeuble est distinct de celui du n° 11 et de celui de la boulangerie au n° 14 de la rue Victor Hugo. Les trois toitures sont différentes, et par la forme et par la couverture.
L’immeuble abrite 4 appartements dont certains donnent sur la rue Saint Ferréol..
Sur le plan d’alignement de 1901 l’immeuble situé au n° 9 actuel est appelé « maison GUYOT ».
Jean GUYOT figure dans le registre du recensement de 1886 avec son épouse Marie BARBARY et 3 de ses 8 enfants. L’un d’eux, Jules, est cordonnier. Il a 19 ans en 1886 et c’est lui qui va rester le plus longtemps dans cette maison.
Recensement de 1886
Jean GUYOT décède le 3 avril 1890 âgé de 70 ans. Il est déclaré propriétaire-cultivateur. Son épouse va continuer à habiter la maison avec son fils Jules. Il n’y a pas encore de GUYOT boucher et lorsque son petit-fils, Jean Baptiste GUYOT (1890-1972) choisira de ce métier comme le fera son fils Albert GUYOT (1921-2000) les gens pour les distinguer des autres familles GUYOT bouchers préciseront GUYOT-BABARY et parfois simplement BARBARY. J’ai souvent entendu les gens parler ainsi.
Le 26 mars 1905, Marie VILLOUTREIX, l’épouse de Jean GUYOT décède. L’acte de décès précise que son mari est cordonnier et qu’ils habitent place de l’église.
Décès de Marie VILLOUTREIX. Archives départementales de la Haute-Vienne
En 1906 Marie BARBARY est toujours présente. Elle a 73 ans. On notera que les épouses sont alors appelées par leur nom de naissance, pratique qui varie selon les époques. On notera également que souvent les prénoms changent selon les documents. En effet dans les familles il était habituel de donner les prénoms des parents et des grands parents pour les honorer. Ainsi Jean GUYOT né en 1779 a eu un fils qu’il a nommé Jean, né en 1820 lequel a donné ce prénom a deux de ses fils, Jean né le 28 mars 1860 et Jean né le 28 avril 1866. Tous les deux ont eu une épouse dont le prénom était Marie… Ceci conduit parfois à des erreurs que l’on rencontre sur les sites généalogiques!
Recensement de 1906
En 1907, le 14 mai, Jean GUYOT épouse Marie DUFOUR. Lors du recensement de 19011, contrairement à ma remarque précédente, Marie DUFOUR est nommée Marie GUYOT comme sa belle mère. Il faut faire attention à la date de naissance pour ne pas se tromper. Jean GUYOT est appelé Jules-Jean.
Recensement de 1911
De son premier mariage, Jean GUYOT a eu 2 enfants, Jean Baptiste né le 21 septembre 1898 et Hélène née le 24 décembre 1901. Ils sont tous les deux écoliers au moment du recensement en 1911.
Après la guerre de 1914-1918, le recensement de 1921 montre que Jules GUYOT est toujours présent avec sa fille Hélène âgée de 19 ans mais son épouse ne figure plus sur le registre. D’autres personnes résident dans la maison dont la famille DEBORD dont le père est tailleur.
Recensement de 1921
En 1925 il y a toujours Jules GUYOT et sa fille Hélène et la famille DEBORD qui s’est agrandie puisqu’il y a maintenant 5 enfants avec les parents.
Recensement de 1926
En 1931 Jules GUYOT est toujours cordonnier et sa fille habite encore avec lui. Les DEBORD ne sont plus là et l’appartement qu’ils occupaient a été loué à Denise PAROT et ses deux enfants.
Recensement de 1931
En 1936 les GUYOT sont toujours présent. Il n’y pas d’autre famille dans l’immeuble.
Il y eu ensuite l’antenne nexonnaise de la régie d’électricité devenue EDF par la loi de nationalisation du 8 avril 1946. Puis M. et Mme. DELIAT y sont venu. Marie Jeanne DELIAT, née COUVIDOU (1920-2010), y tenait un atelier de couture. Ma mère y faisait faire ses manteaux et ses tailleurs et nous l’accompagnions souvent lorsqu’elle allait choisir les modèles et procéder aux essayages. M. Louis DELIAT (1918-1992) était coiffeur à la gare. Il était également apiculteur amateur et élevait des poules qui lui ont donné des œufs sortant de l’ordinaire :
Les œufs « géants » de M. DELIAT en 1984
En janvier 2013 Les Ateliers de l’Esperluette* y ouvrent une galerie d’art. L’exposition inaugurale (juillet-septembre 2013) était intitulées « La légèreté des pierres ». La dernière, perturbée par la crise de la COVID, était consacrée à « l’horizontale ».
L’esperluette est le signe &, une liaison du « e » et du « t ». Si on prononce en occitan es-per-lou-et cela se traduit par : C’est pour le « et ».
Au numéro 10 on trouve la « maison LELONG », au débouché de la rue St Ferréol. C’est une maison à la construction particulière. Le mur latéral s’amenuise en s’élevant, on dit que c’est le fruit du mur. Il est fait pour garantir sa solidité et sa résistancecdu mur.
boucherie LELONG
Fruit du mur
Pendant plus de trois siècles cette maison a appartenu à la famille LELONG qui y a exploité une boucherie-charcuterie. Le premier de cette lignée est François LELONG, né en 1676 et mort en 1757. Parmi ses enfants on trouve un des aubergistes, des cordonniers, des boulangers, des bouchers, des médecins… Parmi eux François LELONG (1861-1925) qui fut maire de Nexon de mars 1904 à novembre 1919 et aussi le docteur François Philibert LELONG (1870-1956). Sa fille Lucienne, épouse du Dr. Marcoff, à son décès fit don de son patrimoine à la commune.
Lors du recensement de 1896 Laurent LELONG (1832-1927) est le patron de la boucherie. Il est le descendant à la sixième génération de François LELONG (1676-1757). , père d’une longue lignée de bouchers, de boulangers, de médecins et aussi de François LELONG (1861-1925)
Laurent LELONG est avec son épouse, Jeanne COMBROUZE, et ses deux fils Pierre LELONG (1858-1926) marié à Augustine LABREGERE et Jean LELONG (1880-1950) qui a 22 ans de moins que son frère Pierre. Trois enfants de Pierre vivent également avec eux comme cela se faisait à l’époque où trois générations vivaient sous le même toit.
Recensement de 1896
En 1901 Laurent LELONG est toujours le patron; Il travaille avec son fils Pierre et son petit fils Jean comme apprenti.
Recensement 1901
Laurent LELONG a plus de 70 ans continue a diriger la boucherie. Son fils Pierre et ses petits enfants prennent petit à petit la suite.
1906
1911
Après la guerre de 1914-1918, André et Baptiste ont pris les rênes de l’affaire.
1921
1926
1931
André est resté célibataire tandis que son frère Jean-Baptiste a épousé, le 11 mai 1925 à Nexon, Françoise VIALLE, sa voisine de la rue du Centre (aujourd’hui Victor Hugo) ; leur fille, Yvette (1926-1987), a épousé en 1948 Michel COURAUD, pépiniériste en Creuse.
Mariage Michel COURAUD et Yvette Lelong. source : legermariefr
la boucherie LELONG était une boucherie très réputée avec un importante clientèle qui allait bien au-delà de la commune de NEXON.
A la fin des années 1960, lorsque tous les LELONG prirent leur retraite la boutique fut louée à l’auto école REYTIER. Celle ci y exerça son activité du 1er janvier 1979 au 31 décembre 1997.
A la fermeture de l’auto-école, Paul BUFORN quitte Limoges et y installe son atelier d’émailleur. C’est un Maître émailleur de renommée internationale qui a gagné en 1990 le Grand Prix du public de la Biennale Internationale de l’émail et en 1992 le Prix National du Travail Manuel.
En 2016 il arrête de créer et transforme son atelier en musée où il aime accueillir tous ceux qui ont envie de découvrir l’artiste et ses œuvres. En entrant on est surpris de trouver en vitrine des vélos, son autre passion. Il cherche des vieux vélos qu’il rénove et qu’il utilise pour parcourir les dizaines de kilomètres quotidiens qu’il effectue sur les routes du Limousin.
En continuant le tour de la place, ayant traversé la rue Victor Hugo, on se trouve en face d’une grande maison portant le numéro 5. Elle faisait partie du domaine du baron de Nexon qui y logeait son régisseur ou d’autres salariés du haras. Elle n’était pas particulièrement bien entretenue jusqu’à ce qu’elle soit vendue à un particulier qui a fait refaire les crépis et les peintures.
Avant 1914
En 2020
Façade « est » avec niche
La niche avec sa statue
Parc
Pendant les années 1900-1910 le régisseur est Alfred DESMAISON. Il y habite avec son épouse et sa fille. Les 3 servantes sont sans doute employées au château.
recensement de1901
recensement de 1906
Après la guerre de 1914-1918 on constate que les résidants sont palefreniers, cuisiniers, servantes… Une partie du personnel du château est logé dans cet immeuble.
Après la seconde guerre mondiale on retrouve les mêmes catégories de résidents. Le dernier régisseurs, le dernier en date ayant été M. Louis FABRE. Au début des années 1970, l’annuaire des abonnés au téléphone indique Nexon, Haras et domaine de, 5 place de l’église
Annuaire 1976
En 1999 l’immeuble et ses dépandances ont été achetés par l’antiquaire Michel NAUDET. En 2021 l’ensemble est en vente.
Les jours de foire, pendant longtemps les 16 de chaque mois, le marché des porcs se tenait devant l’entrée du château et face à l’immeuble du régisseur.
Sur cette carte postale on peut constater que le marché aux cochons est animé. Les hommes sont en blouse bleue ou noire et portent un chapeau de feutre plat. Les femmes, peu nombreuses ici, sont en robe avec fichus et ombrelle. Le marché aux volailles quant à lui se tient devant la sacristie de l’église et celui des bovins sur le foirail en face de la poste.
Les marchands se plaignaient de ne pas pouvoir embarquer sur place les animaux qu’ils achetaient. En effet la place est vide de tout quai d’embarquement.
Un quai pour le chargement des porcs a été construit en 1922 et il existe toujours, bien qu’il n’y ait plus de foire depuis longtemps.
Le quai d’embarquement en 2021
N° 6, la conciergerie du château à l’entrée de la cour d’honneur.
C’était autrefois l’entrée de la loge du concierge. C’est devenu l’Office de Tourisme. Une partie du personnel du château logeait dans la tour et la construction attenante. Elle est suffisamment vaste pour accueillir plusieurs couples.
N° 6 Actuellement l’Office de Tourisme occupe la tour et le bâtiment accolé.
Au coin de la rue Saint Ferreol, qui s’appelait autrefois la rue du Midi, il y avait des urinoirs. On constate sur la photo précédente qu’ils n’y sont plus.
L’urinoir au coin de la rue saint Ferréol
Après le débouché de la rue St Ferréol sur la place, on trouve un ensemble de 5 immeubles. Un croquis d’alignement approuvé par le préfet en 1901 permet d’identifier les propriétaires de ces immeubles à l’époque.
Plan d’alignement 1901
N° 7, les cartes postales du début du siècle montrent une grande maison de deux étages avec des mansardes en toiture. C’était l’une des nombreuses auberges de Nexon qui en comptait 25 en 1905.
n°7 avant 1910
n° 7 en 2021
En 1843, le 3 juillet, Emile GIZARDIN, s’engage par écrit à ne pas nuire à son voisin Pierre LELONG par la construction qu’il fait à la place du poulailler. Mais il ne dit pas l’usage qu’il va faire de l’agrandissement de sa salle. Est-ce une salle de restaurant ?
Emile GIZARDIN (1808-1875) était le fils de Léonard Dit Pierre GIZARDIN (1771-1854). Comme son père, Emile était aubergiste place de l’église. Son fils Ferdinand (1841-1910) n’a pas continué l’activité de son père. Il a du quitter Nexon puisqu’il est mort à Limoges le 8 février 1910. Il avait sans doute rejoint son jeune frère Antoine qui avait épousé Berthe BERTRAND, héritière du magasin de chaussure « A la grâce de dieu ». J’ai raconté son histoire ici : https://etsinexonmetaitconte.fr/?s=a+la+gr%C3%A2ce+de+dieu
Au recensement de 1886 on constate qu’un plâtrier, Jean TREBUCHERE, et sa famille habitent l’immeuble avec deux ouvriers plâtriers. Son épouse est débitante aubergiste. L’auberge fonctionne donc encore.
Recensement de 1886
En 1890, aux mois de mai et de juin, plusieurs annonces sont publiées dans la Courrier du Centre pour louer la maison dont on dit qu’elle sert d’auberge avec écurie.
Le Courrier du Centre 26 mai 1890
Jean TREBUCHERE décède à Nexon le 8 juin 1894 à l’âge de 50 ans.
En 1896 la patronne de l’auberge est Louise Herminie BONNET (1849-1901). Elle a 45 ans et elle est veuve. Son mari, Louis RICHARD (1839-1889), est décédé à 49 ans. Il était marchand de vin en gros. Elle travaille avec ses deux enfants Arthur et Paul RICHARD qui sont voituriers. Elle emploie deux domestiques dont l’un est boulanger. On peut donc penser que l’auberge a une bonne clientèle.
Recensement de 1896
Au recensement de 1901 la famille BONNET-RICHARD n’est plus présente, l’auberge est tenue par Marcelle AUROYER et Ferdinand GIZARDIN y habite avec une servante.
Recensement de 1901
C’est la maison GIZARDIN du plan 1901. Ferdinand GIZARDIN, rentier de 58 ans est célibataire et s’il est rentier c’est qu’il est issu d’une famille de la bourgeoisie nexonnaise. Un des premiers GIZARDIN de cette lignée, Pierre, était apothicaire à Nexon au début des années 1700. Son fils Mathurin GIZARDIN (1692-1762) fut notaire ainsi que son petit-fils Nicolas GIZARDIN (1742-1806). Léonard GIZARDIN (1771-1854), fils ainé de Nicolas, était aubergiste à Nexon en 1823. Ayant acheté une propriété à Saint Hilaire les Places il s’y installa et fut adjoint au maire. Gabriel GIZARDIN (1789-1866), jeune frère de Léonard, fut épicier à Nexon ainsi que son fils Léonce GIZARDIN (1859-1922). Ceux-ci habitaient au numéro 11 actuel.
Mais, avant 1910, l’immeuble va changer d’allure. Des 2 étages avec 4 fenêtres en façades et 4 chambres mansardées il ne reste plus qu’un seul étage avec 3 fenêtres en façade et il n’y a plus de mansardes sur le toit.
La place de l’église dans les années 1930
N° 7 inoccupée en avril 2021
A l’arrière de la maison est accolé une autre habitation entourée d’un jardin. Un vieille pompe à main est accolée au mur.
Arrière du n° 7 inoccupée
La pompe à eau à main
Ce n’est plus un établissement qui reçoit du public mais la maison d’un cordonnier. En 1921 c’est Edmond TRUCHASSOU qui y est avec son épouse Anne. Il a avec lui un jeune apprenti, André DESBORDES.
En 1926 c’est Antoine DEBORD (1885-1978) qui est cordonnier-sabotier. Il a épousé Zélie LATOUILLE le 29 avril 1920 et ils ont eu en 1925 une fille, Berthe. Elle a été assistante sociale à Nexon et était très appréciée des nexonnais . C’était une camarade du docteur Rose FORGERON-VIGNERON qui me parlait souvent d’elle.
Recensement de 1926
Puis ce fut le cabinet de madame le docteur GARNIER. Elle comptait s’installer à Nexon mais cela ne s’est pas fait. Il eut ensuite plusieurs propriétaire et actuellement, début 2021, elle n’est pas occupée.
Au n° 8, une maison avec perron, « Maison TOURENNE » sur le document d’alignement de 1901 vu précédemment. Il s’agit d’un immeuble qui appartenait à Pierre LELONG (1806-1877) dont sa fille Marie (1846-1919) avait. Elle avait épousé Elie TOURAINE à Nexon le 9 juin 1866 et elle est parti habiter à Limoges. A son décès le 2 janvier 1919 sa fille Léonie TOURAINE en a hérité pour moitié avec sa sœur Jeanne, épouse LANTERNIER. Elles l’ont très rapidement vendu à Pierre DUROUX, l’acte étant signé le 25 janvier 1920.
C’est lui qui figure comme résidant au recensement de 1926. Avec son épouse Marie il y a également leur fille. En 1926 elle s’appelle Jeanne née en 1922 et en 1931 son nom est Berthe, également née en 1922!
Recensement de 1926
Quand les BONNET quittent leur logement celui-ci est loué à Emile LELONG qui y ouvre une boucherie. Les DUROUX sont trois, Monsieur, Madame et leur fille Berthe née en 1922.
Recensement de 1931
En 1936 la fille DUROUX n’est plus chez ses parents. Comme elle a 14 ans, elle devait être pensionnaire au moment du recensement. Chez les LELONG, Emile est appelé Octave mais il s’agit de la même personne. En effet les enfants avaient souvent 3 prénoms, les deux premiers étaient ceux des grands parents et c’était le 3ème prénom qui était le prénom d’usage. La boucherie est très connu à Nexon et, sans doute pour ne pas la confondre celle de leurs cousins au n°10, les gens parlaient de la boucherie « Chez Milord ». Les anciens se souvenaient des tournées qu’il effectuait à cheval dans les villages alentours.
Recensement de 1936
A la mort de Pierre DUROUX le 27 aout 1936, quelques mois après son épouse Marie, l’un des quatre enfants, Adrien Jean, achète la part des ses deux frères Aimé et Henri et de sa sœur Marie Louise. Il confirme la location à M. LELONG et loue l’étage à M. DUDOGNON, cordonnier. Maintenant il y a deux locataire dans la maison.
N° 8 de la viande est pendue à la porte.
A la fin de la guerre M. DUROUX décide de vendre son immeuble. Le 23 janvier 1948, chez Me GARRAUD, il signe l’acte de vente au profit de M. et Mme LASCAUX habitant à Meilhac. Il donne congé à ses locataires.
23 janvier 1948- Vente par M. et Mme Jean DUROUX à M. et Mme LASCAUD
M. et Mme LASCAUX viennent y habiter avec la famille de leur fille Marcelle. Celle-ci a épousé Paul DESSELAS (1919-1985). Du mariage naitront deux garçons, Gérard (1944-2019) et Jean Marie, bien connus à Nexon.
La maison a deux entrées, l’une au 8 place de l’église et l’autre au 11 rue Saint Ferréol. De ce fait il est facile de loger deux familles. Une grange et un jardin, situés rue saint Ferréol, font partie de la propriété.
11 rue Saint Ferréol
Grange du 8 place de l’église et du 11 rue Saint Ferréol donnant sur le jardin
Les enfants n’étant plus à la maison, le 18 mai 1976, M. et M. DESSELAS louent une partie de leur maison à la mairie de Nexon au profit de l’amicale du 3ème qui vient de se créer. A l’échéance du 30 juin 1988 le bail n’est pas renouvelé.
Après le décès de Mme Marcelle DESSELAS, le 13 janvier 2014, la maison va être mise en vente.
Elle est achetée par M. Bernard BEAUFILS qui y entreprend d’importants travaux afin de la transformer en chambres d’hôtes. La belle cheminée en pierre est mise en valeur dans la pièce d’entré avec son dallage en pierre. je ne sais pas ce qu’est devenu le sous-terrain dont Jean Marie me parlait et qu’il avait exploré avec ses copains quand il était jeune. Ce sous-terrain partait de la cave et se dirigeait vers le Nord, en direction du parc du château. Il était suffisamment haut pour qu’un personne se tienne debout. Son exploration n’a pas dépassé quelques dizaines de mètres et n’a pas permis de découvrir sa sortie.
La belle cheminée en pierre et le sol en pierres
Le décès de M. BEAUFILS, en juin 2020, alors que les travaux n’étaient pas terminés, amène son fils à mettre de nouveau en vente l’immeuble.
Avril 2021
Merci à Jean Marie DESSELAS pour toutes les informations et documents fournis.
L’Eglise Saint-Jean-Baptiste de Nexon, est au cœur de cette place à laquelle elle a donné son nom.
La place est délimitée à l’ouest par la rue d’Arsonval. Cette rue a été tracée à la fin du XIXe siècle et s’appelait alors rue Nouvelle. De même la rue Victor Hugo qui traverse la place n’existait pas. La traversée de Nexon s’effectuait par la rue Gambetta et son prolongement la rie Pasteur L’accès à la place de la république n’était possible qu’à pied, une construction, le numéro 100 du plan napoléonien (croix rouge sur le plan), était au milieu de l’actuelle rue. Sur le plan Napoléonien ci-dessous, les deux voies de circulation anciennes sont en bleu et les voies nouvelles en jaune.
Sur la place les maisons sont numérotées de 1 à 12 en partant de la rue d’Arsonval et en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre pour revenir en face de la rue d’Arsonval.
Le numéro 1 a été attribué à la maison située à l’entrée de la place en venant du bourg. Cette maison n’existe pas sur le plan napoléonien. Les visiteurs pensent souvent qu’il s’agit de l’ancien presbytère ; Il n’en n’est rien, même si l’histoire dit que cette maison aurait été construite par un riche curé et qu’il l’aurait léguée à ses deux nièces…
Dans les années 1930 elle était habitée par la famille PINGARD, Victor PINGARD étant inspecteur à la Compagnie Paris-Orléans.
Recensement de 1936
En 1942 ou 1943 une photo prise pendant une fête religieuse la montre sans éclat, les volets non peints contrairement à ceux de la maison voisine, rue d’Arsonval.
Après la deuxième guerre Mme PINGARD vit avec les BRIDGELAND, la maison ne change pas d’aspect et elle est très souvent fermée.
Rachetée dans les années 1980 par la famille PAUZET, la maison a été remarquablement restaurée.
N° 1 place de l’église en 2020
Le numéro 2, se situe de l’autre coté de l’église. L’accès se situe entre la sacristie et la maison des n°3 et 4.
Les bâtiments du n° 2 encadrés en jaune
En 1896 y est installé François COUVIDOU (1839-1915) qui est marchand de bois et son épouse Babet FAUGERE (1844-1918) déclarée aubergiste au recensement de 1896. A cette date 4 enfants vivent avec eux, Simon (1862-1908), marchand de bière, Anna, Marie et Emile.
Recensement de 1896
En 1901 et en 1905 François et Simon sont toujours présents et exercent les mêmes activités. Une des filles COUVIDOU, Marie, épouse Jean QUINQUE (1861-1942) et après avoir habité au Courdein ils s’installent place de l’église où Jean va exercer son métier de tonnelier.
En 1911 Jean QUINQUE et son épouse sont installés avec leurs fils Edmond et Simon, tous les deux tonneliers avec leur père. Ils vivent avec une partie de la famille COUVIDOU. François a 72 ans et il est toujours marchand de bois, sa fille Amélie est couturière et son fils Emile est sellier, son épouse aubergiste. Simon COUVIDOU qui était marchand de bière est décédé en 1908 à l’âge de 46 ans.
Recensement de 1911
Jean QUINQUE a eu deux enfants, Edmond (1886-1975) et Simon (1890-1957). Edmond est resté à Nexon ou il a ouvert un commerce de bière et charbon et Simon qui était tonnelier est parti à Paris puis en Belgique comme représentant.
Le 5 octobre 1911 à Nexon, Edmond QUINQUE a épousé Marie BEYRAND (1892-1985).
Mariage d’Edmond Quinque et Marie Beyrand. Les parents du marié, Jean et Marie Quinque sont à droite, ceux de la mariée à gauche. Simon, le frère du marié, est debout, derrière sa mère. [Geneanet arbre Pascal LEMERCIER (gropif)]
Comme tous les garçons nés entre 1870 et 1896 ils ont fait leur service militaire d’une durée de deux ans et ils ont été rappelés en 1914. Edmond a effectué son service militaire du 7 octobre 1907 au 25 septembre 1909 qu’il a terminé comme brigadier. Rappelé le 3 aout 1914, il est fait prisonnier le 23 aout. Rapatrié d’Allemagne le 3 janvier 1919 il est démobilisé le 15 avril 1919. Son frère Simon a été appelé le 9 octobre 1911 pour rejoindre la 20e section de commis et ouvriers d’administration (20e SCOA) en Algérie. Il termine son service en novembre 1913 avec le grade de sergent. Rappelé le 4 aout 1914 il est revenu à la vie civile le 21 aout 1919 avec le grade d’adjudant. En 1939 il a été rappelé le 1er septembre 1939 et renvoyé dans ses foyers le 28 octobre 1939. On mesure les perturbations que plus de 6 ans passés sous les drapeaux, dans des conditions souvent très difficiles, entrainent pour la vie personnelle, familiale et professionnelle.
Edmond a eu deux enfants , Aimé (1913-1985) et Simone (1919-2013). Simone a épousé Jean Alfred COMBEAU et a effectué un beau parcours comme cadre supérieur à la Banque de France. Aimé est resté à Nexon et a travaillé avec son père.
Au recensement de 1936 , Jean QUINQUE et son épouse, son fils Edmond et son épouse, ses petits enfants Aimé et Simone ainsi que les beaux-parents d’Edmond vivent ensemble.
Recensement de 1936
Jean QUINQUE est décédé en 1942 et son épouse en 1945.
Le Populaire 9 novembre 1945
En 1942 également, le 24 octobre, Aimé QUINQUE a épousé Maria DESMOULIN (1919-1990 ). De ce mariage naitra leur fille Marie Françoise.
Edmond a développé son activité de brasseur et de marchand de charbon avec le concours de son fils Aimé.
Quand Edmond a pris sa retraite Aimé à continué uniquement le commerce de la bière.
L’immeuble qui abrite les numéros 3 et 4 actuels n’a pas toujours eu la même physionomie. On peut suivre son évolution sur les différentes cartes postales qui ont été publiées.
Agrandissement d’une carte postale postée le 27 novembre 1901
Sur cette agrandissement on voit qu’à la maison a été adossé un appentis. De droite à gauche on trouve une épicerie, tenue par Léonard DELIRAND, un tailleur et un zingueur, Henry CHARREIX.
Recensement de 1896
En 1905 la structure de l’immeuble n’a pas changé mais à la place d’Henry CHARREIX, zingueur, on trouve un sellier-bourrelier Emile COUVIDOU.
Vers 1910 l’appentis est démoli et l’ensemble de l’immeuble va être modifié.
La démolition de l’appentis et la reconstruction de l’immeuble.
Le nouvel immeuble est plus imposant que le précédent et il y a toujours trois activités mais seulement deux vitrines. A gauche le coiffeur et la buvette et à droite l’épicerie est toujours là.
Le coiffeur est François DEBORD, né à Nexon le 4 janvier 1892. Lorsqu’il épouse Marguerite PORTEFAIX il est déjà coiffeur. On notera que dans l’immeuble loge une infirmière, Marie CHABAUD, âgée de 60 ans.
Recensement de 1921
Pour le recensement de 1926 deux enfants sont nés dans la famille DEBORD, André en 1921 et Jean en 1923. Un autre coiffeur arrive, logé chez les DEBORD, Emile GOURINCHAS né en 1899. En 1931 il est rayé des listes électorales mais son épouse est recensée comme coiffeuse. Un garçon coiffeur, JANIN, est logé dans l’appartement.
Recensement de 1931
Un peu avant la seconde guerre mondiale l’épicerie devient buvette. Il y a ainsi deux buvettes pratiquement l’une à coté de l’autre.
Au numéro 3, lorsque le commerce a fermé l’immeuble est resté la propriété de la famille DEBORD dont le fils Jean était mécanicien chez M. LASPERAS.
Recensement de 1936
Dans les années 1960-70 le logement a été occupé par différentes personnes, en particulier l’entreprise de taxi qui a pris la suite de Bernard LASPERAS qui exerçait son activité au n° 11 de la place. L’entreprise CTRE AMBULANCIER ET FUNERAIRE LIM PERIGO était situé à Solignac a fonctionné de mai 1997 à octobre 2002.
En janvier 2008 la société Puissance Analyse y a exercé son activité du commerce de gros de composants et d’équipements électroniques et de télécommunication. En 2021 elle est installée à la ZA des Gannes.
Le numéro 4 . Un jeune coiffeur arrivé de Creuse, Georges ANDRE, le 10 septembre 1934 épouse une jeune nexonnaise, Marie Madelaine BONNAUD âgée de 20 ans.
Recensement de 1936
Georges et Marie Madelaine que les clients appelleront vite « La Madelon », vont travailler ensemble. Le salon et la buvette passent à droite de l’immeuble, Georges coupe les cheveux, son épouse fait les barbes.
Georges ANDRE à un banquet du foot;
Comme tous les salons à cette époque il n’y avait pas de rendez-vous. On attendait souvent une heure, surtout quand nous étions enfants, les adultes étaient prioritaire et le coiffeur s’arrêtait de temps en temps pour aller trinquer avec ses clients. Le charme résultait des discussions sur tous les sujets, chasse, pêche, mais surtout foot dont Georges était un inconditionnel et un dirigeant fidèle. Son épouse servait les clients qui attendaient leur tour à la buvette. La pause casse-croute du coiffeur vers 16h30 était sacrée ce qui permettait aux clients en attente de prendre une nouvelle consommation et pour ceux qui ne buvaient pas, comme mes frères et moi quand nous étions gamins, l’attente s’allongeait et nous plongions alors dans la lecture des Mickey et autres journaux pour enfants qui s’empilaient sur la table. Pour nous la coupe était simple, une brosse et les trois garçons nous avions la même tête!
Avec mas frères Daniel et Michel, Alain derrière à gauche, tous la même coupe de cheveux. 3 mai 1959
Lorsque Georges André a pris sa retraite il a été remplacé par Marc.
Puis par les Ambulance-Taxi BARRAUD Père et fils. Aujourd’hui il n’y a plus de commerce au numéro 4.
La ruelle qui fait l’angle du salon de coiffure était principalement empruntée par les chevaux qui sortant des écuries de la cour du château descendaient dans les près devenus aujourd’hui des lotissements. Elle a été baptisé au début des années 2000 « passage Pocheros » (prononcer peau-chair-os) du nom la Compagnie Pocheros fondée en 1993et composée d’anciens élèves du Centre national des arts du cirque. Elle est venue à Nexon plusieurs fois.
Le Passage Pocheros de la place de l’église vers la rue Pasteur.
le château depuis le passage
Au milieu du passage Pocheros
Au bas du passage Pocheros
L
Le long du mur, en allant vers le château une belle fontaine où s’abreuvaient les chevaux.
Les chevaux s’abreuvent en descendant au pré. Au premier plan la bascule.
Au milieu de la place, devant la sacristie se tenait la bascule publique. Le mécanisme était abrité dans une construction en pierre de forme carrée, coiffée d’un toit à quatre pans couvert en ardoises surmonté d’un épis en zinc. le fonctionnement de la bascule était assuré par M. et Mme QUINQUE.
Merci à Marie Françoise QUINQUE-GRIZON pour les souvenirs échangés et les précisions apportées.
Au début du XXe siècle la rue qui part du centre du bourg et mène à l’église s’appelle la Rue du Centre. Sur le coté droit, en montant, toutes les maisons ont un magasin au rez de chaussée et leur commerce est prospère. Sur le coté gauche, un mur clos le jardin de la maison bourgeoise, située à l’angle de la rue d’Arsonval, qui appartenait à la famille BOUTAUD-LACOMBE.
Il y a un caniveau sur le coté gauche par contre à droite un large trottoir facilite la déambulation des clients des nombreux magasins. Les maisons possèdent des mansardes, les toits sont en ardoise ce qui est le signe d’une certaine aisance. En effet, avant l’arrivé du train, dans les régions éloignées des ardoisières, les toitures étaient en tuiles. Seuls les châteaux, les églises et quelques maisons de notables étaient couvertes d’ardoises.
En 1948, comme presque toutes les rues de Nexon, la rue du Centre a vu son nom changer pour devenir la rue Victor HUGO.
Carte postale éditée par Champeaud-TerrassonCarte postale éditée par Desprats
Prises presque sous le même angle, ces deux cartes postales donnent un bel aperçu de l’importance des commerces. Elles montrent la rue du Centre avant la Première Guerre mondiale à un moment ou de nombreux militaires stationnaient à Nexon à l’occasion de manœuvres.
La première maison en montant coté droit, numéro 2 actuel, était un bureau de tabac. Il est ici depuis 1910, et avant il se trouvait un peu plus haut dans la rue. Pierre DESPRATS est receveur buraliste depuis 1901. Cet emploi était réservé aux anciens combattants, ou victimes de guerre. Il vendait du tabac, monopole d’Etat et percevait les taxes sur les alcools et leurs transports. A coté de la vente des timbres et des vignettes il édite des cartes postales. pendant l’année 1918 son bureau est très fréquenté par les soldats américains qui stationnent à Nexon. L’un deux indique au dos de la carte éditée par DESPRATS » « Post Card Store ».
Par la suite le bureau de tabac a de nouveau changé de place, il a été installé rue Pasteur puis avenue Gambetta.
Le bureau de tabac est devenu une épicerie.
L’Alimentation en 1942
Au cours des années 1950 c’est une épicerie à l’enseigne DOC qui s’installe. Elle était tenue par M. Claude OLIVERO. Il a présidé l’A.S. Nexonnaise de 1985 à 1987.
Après le DOC c’est une compagnie d’assurance, la compagnie AXA, qui prend la suite.
Au dessus de la porte d’entrée, la date de construction de l’immeuble, « 1883 ».
L’agence AXA de Nexon a fermé, seule celle de saint Yrieix est ouverte. la vitrine est vide, seul le nom sur la boite aux lettres permet de connaitre le nouvel occupant : Le service équipent des communes du Conseil départemental.
Au numéro 4 se trouvait l’Hotel de France et la pâtisserie BOURDEIX.
Alexis BOURDEIX (1856 -1890) et son fils Raymond (1883 – 1964) étaient pâtissiers. La maison BOURDEIX était très réputée, l’une de ses spécialités appréciée par les nexonnais était le baba au rhum. La maison était également connue pour ses conserves de gibiers. Au décès de son mari en 1890, Madame BOURDEIX prend la direction des affaires. C’est sans doute la qualité de ses produits qui a conduit un officier américain, H.A. GIFFORD, qui séjournait à Nexon, sans doute à l’hôtel, à coller une vignette sur le livre souvenir de son régiment.
The History of Battery E 66th Artillery C.A.C.
Après les BOURDEIX ce sont les CROUZILLE qui prennent la gérance de la patisserie.
Au début des années 1960 un restaurant vient s’adjoindre à la pâtisserie. Le Doc fait l’angle avec la place Fratellini.
Après la fermeture de la pâtisserie, dans les années 1980, c’est une épicerie-primeur PINTEAUX qui s’y installe.
Puis plusieurs restaurants se sont succédés, sans demeurer très longtemps. L’Orchidée a ouvert en 2005.
Puis lui a succédé Chez Fifi, ouvert de mai 2009 à juin 2013.
Après les restaurants ce fut à partir du 15 juin 2016 un dépôt-vente, « L’Armoire Magique ». Fin avril 2017 l’entreprise a déménagé pour s’installer dans un local plus petit, juste à côté au numéro 6.
C’est une entreprise de services à la personne » Quartier Libre Services » qui a pris la place.
Le n° 4 de la rue Victor Hugo
A côté, au numéro 6, au début des années 1900 il y avait une chapellerie de M. NOUHAUD qui était en même temps coiffeur et barbier.
Le bourrelier Prosper LAPLAUD qui était rue Gambetta y transfert son atelier.
Au début des années 1950 M. Lucien PASQUET qui était installé à Janailhac ouvre un magasin d’électricité et d’appareils radio à la marque RADIOLA. .
Au début des années 1960 M. PASQUET a transféré son magasin au N° 1 de la rue d’Arsonval.
A la place, M. Raymond LABREGERE a ouvert un atelier de tailleur d’habits. Il avait comme apprenti Gaston LABREGERE. Il réside à Nexon et m’a raconté le travail du tailleur jusqu’à ce qu’arrive l’industrialisation du prêt à porter. Nexon en a profité pendant quelques années lorsque Vet-France a ouvert un atelier, d’abord dans la rue Pierre et Marie Curie puis aux Gannes. Jusqu’à cette arrivée du « prêt à porter » les notables portaient tous les jours le costume et les dimanches ainsi que les jours de fête la plus grande partie des hommes s’habillaient en costume. Ils étaient faits sur mesure par le tailleur. Certains clients en faisaient faire plusieurs chaque année, et général il fallait un costume neuf pour Pâques. Les tissus étaient choisis sur échantillon et M. LABREGERE commandait le métrage nécessaire. Il fallait en moyenne 2 à 3 semaines pour que le costume soit prêt compte tenu du temps de transport du tissu et de l’essayage nécessaire avant les finitions. Mon grand-père, Henri MALARDEAU fabriquait du tissu que les dames appréciaient pour leurs manteaux.
L’Armoire magique qui avait transféré sa boutique du numéro 4 au 6 le 2 mai 2017 l’a fermée le 30 septembre 2017.
Aujourd’hui il n’y a plus de boutique, ce n’est qu’un logement.
Au numéro 8 il y avait jusqu’en 1910 le bureau de tabac, passé ensuite au numéro 2, et Louis CHARREIX. En 1900 le receveur-buraliste était M. SERRE et en 1896 M. ROUSSEL. On voit bien la carotte, nom donné à l’enseigne rouge que l’on trouve à l’entrée de tous les bureaux de tabac depuis 1906, qui se détache du mur, au bout de la rue.
Le bureau de tabac a été remplacé par l’épicerie de Mme IMBAUD. Elle était la sœur de Léonard LASPOUGEAS, forgeron à Saint Priest Ligoure qui a construit la première automobile du Limousin en 1896. L’épicerie est restée fermée au début des années 1960 puis ce fut le dépôt de pain de la coopérative de panification de la Valoine, la BOCOVAL, lorsque les boulangers n’ont plus accepté de faire l’échange-blé pain. Il ne s’y vendait pas de pain la semaine mais il y avait foule le dimanche. Ensuite s’y est installée l’agence d’assurance Générali.
A gauche de la porte d’entrée c’est la boutique d’Henri CHARREIX, ferblantier. C’est un homme éclectique qui est plombier, électricien, monteur de pompes et qui tient en même temps la salle de bal qui se trouvait sur l’actuelle place Fratellini. Après Henri c’est Jean CHARREIX qui a pris la suite. En 1946 il a cédé la moitié du fond à Robert-Jean CHARREIX
Robert-Jean (1908 – 1983) est le fils de Pierre CHARREIX lui même ferblantier rue du Centre.
Le Populaire du Centre 21 juin 1946
Les factures de Robert n’ont pas la beauté de celles d’Henri
Une boucherie a pris la suite du plombier. Ce fut d’abord M. PRADEAU, dit »Saucisson ». Ensuite pendant quelques mois M. AGARD et ensuite Pierre ASTIER. Ouvrier charcutier à Limoges il s’est installé à Nexon en 1963 et à fermé en décembre 1997. Je l’ai rencontré quelques mois avant son décès, en avril 2020. Il avait une mémoire fabuleuse et connaissait toutes les petites histoires du pays. Il m’a expliqué l’évolution de la consommation de viande, les éleveurs à qui il achetait les bêtes, l’arrivée des agriculteurs Normands qui se sont mis à élever des bovins Limousins… Mais sa vie était marquée par le décès de son fils Eric, tué accidentellement alors qu’il avait 47 ans. Il m’a donné une feuille du papier qui servait à emballer la viande, seul souvenir qui lui restait de sa boucherie. Je la trouve très belle.
L’élégant papier d’emballage de la viande de M. ASTIER
Aujourd’hui le cabinet d’architecture Epure occupe les deux boutiques qui hier étaient séparées.
le 1er janvier 2017 M Fabrice GERVILLE REACHE a quitté le cabinet Epure et cédé ses parts à Anne SIMON.
Au numéro 10 se trouvait la mercerie des demoiselles VIALLE.
Les trois sœurs VIALLE
La famille VIALLE était originaire de Corrèze. Des trois sœurs, Elise, Georgette et Françoise. Georgette et Françoise se sont mariées. Françoise a épousé le 11 mai 1925 à Nexon, Jean Baptiste LELONG, boucher Place de l’Eglise. Ils ont eu une fille, Yvette, une des meilleures amies de Rose FORGERON, née VIGNERON.
De chaque côté du magasin il y avait deux grands comptoirs. Du côté mercerie un grand choix de boutons, rubans, dentelles…de l’autre les tissus tout aussi abondants. Toutes les jeunes filles adoraient aller dans ce magasin.
Un magasin de Radio-Télé et Electro-ménager y a été installé dans les années 1970. A l’automne 1986 M. BETHOULE a fermé son magasin de Nexon et a conservé son atelier de Janailhac.
Puis il y eu Alain BUFFAT avec son atelier de réparation d’ordinateurs et d’équipements périphériques de fin 2009 à juin 2016. Le cabinet d’ostéopathie de Mme Elise GONZALEZ a pris la suite.
Le cabinet d’ostéopathie
L’immeuble du numéro 12 est divisé en deux parties. A droite de la porte d’entrée un immeuble d’habitation qui appartenait au début du XXe siècle à la famille JOUHAUD. Le père, Jean JOUHAUD né à Bourganeuf en 1864 était employé de commerce. Il a épousé le 11 janvier 1890 à Nexon Jeanne BARRET qui était sage femme. Il a ouvert un commerce de vin en gros avec un chais rue Saint Ferréol. Ils ont eu quatre enfants. L’aînée Marie Alice a épousé Jean Paulin LASPOUGEAS, puis ensuite Hélène, Renée et Maurice (1905 -1983). Ce dernier a pris la suite de son père. Sa fille Noëlle a épousé Angel VILLESSOT, garagiste à Jumilhac qui a créé une entreprise de transport par autocars que préside son fils Patrick .
A gauche de la porte d’entrée le magasin a été celui de M. MARTY « Nexon Mobilier » .
Ensuite M. Fernand ERBAULT y a transféré son atelier de moulage de porcelaine de la rue Pasteur et son épouse y a développé un commerce de fleurs.
Annuaire téléphonique 1976
Lorsqu’ils ont pris leur retraite ce fut d’abord l’agence immobilière S.T.I.A.
Puis HM Immo.
L’immeuble au numéro 14 a toujours compté une boulangerie le second commerce ayant changé selon les époques.
Il y a eu une auto-école, le dernier a y avoir un bureau était M. H. RAFFIER. Il est ensuite parti à Limoges.
Depuis novembre 2010 c’est la La Sabataria, un atelier de réparation de chaussures et d’articles en cuir de M. François FESNEAU qui y est installé. Autrefois il y avait ici le magasin de tissus des demoiselles DESCHAMPS. C’était celui dans lequel on trouvait les plus beaux tissus.
A coté la boulangerie existait depuis le XIXe siècle mais je n’ai pas retrouvé la trace des anciens propriétaires. Dans les années 1930 il y avait M. BRECZENSKI (BRZIZINSKI). Sa fille Janine allait à l’école avec Rose VIGNERON. Ensuite M. TEXEROT.
Après son départ pour la retraite M. TEXEROT a loué son fonds à M. VILLENEUVE, puis à M. COUTEAU et enfin, à partir du 3 novembre 2015 à Mme S. VALADE. La boulangerie a fermé en mars 2017 et elle cherche toujours un repreneur.
Sur le coté Est , faisant l’angle avec la rue Victor Hugo, autrefois rue du Centre, se trouvait l’Hotel de France. Depuis la place on ne voyait son nom que sur l’écurie – remise. Jusqu’aux années 1920 la plupart des voyageurs venaient en train ou en voiture attelée. D’un côté il fallait loger les hommes, de l’autre les chevaux. Dans les hôtels de luxe les écuries étaient comparables à celles des châteaux.
Après l’Hotel de France le rez de chaussée de l’immeuble a été transformé en épicerie à l’enseigne DOC, succursale des Docks de France puis en agence d’assurance. Nous verrons ceci avec la rue Victor Hugo
-Numéro 1, place Annie Fratellini
C’était autrefois la maison d’habitation des propriétaires de l’Hotel de France, la famille BOURDEIX. Le rez de chaussée a été transformé en cordonnerie. Elle était tenue par M. Henri DUDOGNON (1907-1989). Il habitait au premier étage avec sa femme Germaine, née PIQUET (cousine de Mme VIGNERON) et leurs trois enfants Yvonne, Jean et Marie (dite Ninou).
Après la fermeture de la cordonnerie la maison a retrouvé sa fonction initiale et est redevenue maison d’habitation.
Le numéro 1 redevenu maison d’habitation.
Numéro 2
A la fin des années 1920, un salon de coiffure pour hommes à été créé à cet endroit par M. Jean DEBORD (1904-1977). En 1967 Marie Noëlle DEBORD le transforme en salon de coiffure pour femme et le baptise « Salon Gisèle », son troisième prénom. . Elle va le tenir pendant 50 ans et cesse son activité le 31 décembre 2016. En janvier 2017, Mme Mireille BONNETAUD-AUVERT ouvre son salon qui devient Naturel Coiff’.
Numéro 2 bis
C’étaient autrefois les écuries de l’Hotel de France.
En 1942, les lettres de l’enseigne se sont estompées mais l’allure n’a pas changée.
Puis quand le lavoir de la fontaine a été démoli il ne resta plus qu’un robinet. L’enseigne pour la remise n’était presque plus lisible.
Au début des années 1950
Aujourd’hui c’est une maison d’habitation et la fontaine est à peine visible de la place, cachée qu’elle est par les voitures.
Numéro 2 ter
Cette maison, faisant l’angle avec la rue Saint-Ferréol, est l’ancienne maison de Louis FOUILLAUD, peintre, associé à son frère, Henri. Ils avaient pris la suite de leur père dans leur entreprise de peinture. Robert FOUILLAUD a continué le métier de son père Louis.
De leurs fenêtres du premier étage les FOUILLAUD pouvaient regarder le lavoir.
Le lavoir de la Mazerole à l’angle de la place et de la rue Saint Ferréol
Coté sud de la Place
De ce coté de la place, on se trouve dans le prolongement de la rue Saint Ferréol.
Numéro 3.
On est face à un bel immeuble, avec deux parties séparées par un porche.
La partie gauche abritait, depuis le début des années 1900, l’Hôtel du Champ de Foire tenu par M. GUYOT. Je ne sais pas s’il est de la famille des bouchers ? Par la suite il fut tenu par la famille NOUAILHAS et leurs deux filles, Marthe et Marcelle Monsieur NOUAILHAS était également laitier.
L’Hotel du Champ de foire en 1942
C’est bien parce que les foires se déroulaient sur cette place que l’hôtel a pris ce nom. Les foires ce sont déplacées sur la place de la République après la démolition de l’ancienne mairie. Le monument aux morts y a été érigé et après son déplacement à côté du cimetière, après la Deuxième Guerre Mondiale les foires y ont eu lieu.
Aujourd’hui il n’y a plus d’hôtel, c’est une maison d’habitation.
A gauche débute la rue saint Ferréol
Au numéro 4 actuel c’était la Poste. Celle ci a déménagé plusieurs fois, d’abord dans l’actuelle rue Gambetta puis place de la République. C’est devenu ensuite le bar et la salle de spectacle CHARREIX.
Pratiquement deux fois par mois des pièces de théâtres sont présentées aux nexonnais
Même pendant la guerre des concerts sont donnés :
5 avril 1942
24 avril 1943
La salle est également utilisées pour des réunions, des assemblées, des mariages et des bals.
C’est aussi l’atelier de Monsieur Henri CHARREIX, plombier, zingueur, couvreur… Ils sont apparentés aux PERRIARD de la rue Gambetta.
Avec la construction de la salle des fêtes les salles de bal privées ont perdu de l’activité, le bar perd sa clientèle et l’ensemble n’est plus entretenu. Le bâtiment est acheté par M. David BONNEAU, entrepreneur de maçonnerie à Valeix sur la commune de Nexon. Après l’avoir rénové, le 1er janvier 2014 il y transfert le siège social de son entreprise qu’il cède en mai 2016 à Cédric RIMBAUX.
Entraid’service, entreprise de service à la personne s’installe également dans ces locaux et après son dépôt de bilan locaux de l’agence sont repris par le réseau Free Dom qui poursuivant son expansion en France ouvre en juin 2017 sa deuxième en Haute-Vienne.
Numéro 5
A l’origine c’est la maison de la famille JOUHAUD, marchand de petits cochons. Puis elle deviendra la poissonnerie de M. BREUIL et de son épouse, Bernadette LAGORCE, (fille des LAGORCE épiciers). Madame BREUIL y habitait jusqu’à son décès en 2020. Elle était alors la plus ancienne habitante de la Place.
A gauche, volet baissé l’ancienne poissonnerie, à droite la fenêtre du salon
En prolongeant, vers l’ouest, la maison contiguë est dans la rue des écoles. C’est une belle maison en pierres qui appartenait au baron de Nexon. C’est ici que logeaient les palefreniers, la cour arrière servait d’espace pour la saillie des juments du haras. Elle a été acquise par M. Robert FOUILLAUD, peintre, et son épouse Denise.
3 rue des Ecoles
L’entreprise est d’abord localisée au n°1 puis au n° de la rue des écoles
Numéro 6
C’est un très beau bâtiment du 19ème siècle se composant de deux maisons en équerre formant une cour intérieure bordée au sud par des communs qui longent la rue des écoles. Ceci explique les deux portes d’entrée sur la façade que l’on remarque sur les cartes postales anciennes. Aujourd’hui les deux maisons communiquent par le rez de chaussée et le deuxième étage.
La seconde porte a été transformée en fenêtre dont on voit l’assise. La glycine est toujours làLa glycine a été arrachée, le crépis enlevé et les pierres mises en valeur
Le Docteur THOMAS et sa famille habitaient dans cette belle demeure. Sa petite fille Claude était dans la même classe que Rose VIGNERON, épouse FORGERON, à l’école libre.
Après le Docteur THOMAS la maison a été vendue à la famille JOUHAUD,marchand de petits cochons. Ensuite, c’est le docteur Thierry LE BRUN qui a acheté la maison, au début des années 2000. Il quitte Nexon en 2008 et M. Jean Pierre BEL et son épouse achètent la maison. Elle est mise en vente à la fin de l’année 2019.
Au numéro 7 il y avait la boulangerie PRESSICAUD.
Il y a du monde !
Elle figure déjà dans les annuaires de 1897 mais elle doit dater de 1891. En effet Louis PRESSICAUD, âgé de 29 ans et de son état boulanger avec ses parents à Saint Just, épouse le 2 décembre 1890 à Nexon, Marguerite AUDEVARD dont les parents possèdent un café. On peut supposer que le café a été remplacé par la boulangerie que son mari a créé.
Acte de mariage de Louis PRESSICAUD et Marguerite AUDEVARD à Nexon le 2/12/1890
Louis PRESSICAUD n’a pas exploité la boulangerie pendant de longues années. Il la cède à Aristide MARTIGNE. En décembre 1924, celui-ci le revend à la société anonyme « L’Avenir du Centre Ouest » dont le siège social était au 63 rue François Chénieux à Limoges. Le directeur était M. BERLAND et à cette adresse la société exploitait une épicerie. L’acte spécifie que la boulangerie est connue sous le nom de « Boulangerie PRESSICAUD ».
En 1934 le fond est de nouveau vendu à M. Léon BOUBY (1902 – 1962) qui, né à Saint Cyr, a épousé le 7 décembre 1928 une nexonnaise, Marguerite BONNET dont les parents étaient aubergistes à la Croix de Valette à Nexon.
De grands travaux sont réalisés et à la place de la vieille bâtisse un immeuble moderne est construit. La boulangerie est devenue le Café Moderne, tenu par M. GIBAUD. Dans le « Tout Limoges et Limousin » on lit « Café Moderne- F. GIBAUD, place du Champ de Foire, consommations de marque, concert-dancing, pick-up, brasserie, bar, Noces et Banquets, Billard.
La famille MASSY a succédé aux GIBAUD, et après transformations, le café est devenu l’Hôtel-Café-Moderne.
Carte postée le 26 juin 1940En 1943Le Moderne au début des années 1950
Au premier étage la grande salle était utilisée pour les banquets, les mariages et pour les bals.
M. CHAULET a repris le commerce dans les années 1950.
Passionné par le football il est devenu dirigeant de l’A.S. Nexonnaise. Les banquets étaient toujours l’occasion de réunir joueurs, dirigeants et élus municipaux.
Au milieu, chemise foncée, J. Crouzillac, présidentA droite, L.J. Pradeau, maireEn 1961 ou 62 chez CHAULET, banquet de l’Amicale Sportive
Comme d’autres à Nexon, l’hôtel a été fermé et le nom a disparu de l’enseigne qui est devenue « Le Moderne ».
En 2002 le Moderne est repris par Nathalie HYVERNAUD, née DESBORDES. L’établissement cesse son activité en juin 2007. M. Alain RATIER rachète l’établissement et crée LE NOCTAMBULE.
Le Noctambule
Au numéro 8 se trouvaient autrefois les écuries de l’Hôtel de la Poste qui était contiguë. Cet hôtel était tenu, dans les années 1910, par la famille DEFAYE puis dans le courant des années 1920 par la famille LEYMARIE. A la fermeture de l’hôtel de la Poste la famille LEYMARIE a exploité l’hôtel du Nord.
A gauche les usagers potentiels des écuries
Après la démolition des vieilles écuries, un immeuble moderne a été construit. Il appartenait à la famille Jean PRADEAU, propriétaire de la maison d’à coté.
Numéro 8, maison PRADEAU
C’est le fils, Louis Jean PRADEAU (1909 – 2012), huissier de justice et maire de Nexon de 1946 à 1965 qui s’y installa.
Après l’arrêt de l’activité de M. PRADEAU, le rez de chaussé a été transformé en magasins qui ont connus plusieurs gérants.
On y trouve les Ambulances Nexonnaises. Ces dernières gérées par Agnès BRUZAT puis par Catherine DUMAIN s’y sont installées en juillet 2000. Après le dépôt de bilan en novembre 2018, les Ambulances ont été reprises au début de l’année 2019 par la Société PIRONNEAU dont le siège social est à Saint Yrieix la Perche et deviennent les Taxis Nexonnais.
Du coté droit de l’immeuble il y avait la boutique de Tapisserie d’ameublement de M. Philippe MONAQUE dont l’atelier était à Bel Air. Ouvert en juillet 2012 la boutique a été transférée à Limoges, avenue Georges Dumas, en septembre 2019.
Le tapissier a été remplacé par Marylène RAMBERT qui pratique l’hypnose, le reiki…Son atelier s’appelle L’Etoile à 7 branches.
Au numéro 9 se trouve une maison que nous avons rencontré plusieurs fois (voir le chapitre « Place de la République »). C’est une des cartes postales les plus connues de Nexon car elle est très largement illustrée de personnes en costumes d’époque.
L’hôtel de la Poste et l’épicerie.
L’Hotel de la Poste a été créé au début des années 1930. Il été fermé et transformé par M. Jean PRADEAU en un commerce de vente de produits agricoles.
Sur la porte : Pâtes 1F63 – Beurre 2F75
Puis c’est M. BOUNY qui a pris la suite. Il a fait éditer quelques cartes postales. Ensuite du début des années 1960 jusqu’à la fin des années 1970 ce fut l’épicerie CELERIER.
L’épicerie est devenue ensuite dans les années 1980 une boutique de confection tenue par Madame MAZEAU.
En 1984 le docteur FARRANDO qui exerçait avec ses confrères vétérinaires ATZEMIS et CONORD avenue du général de Gaulle, a acheté l’immeuble et l’a transformé en « Clinique Vétérinaire Saint Ferréol ».
La clinique décorée pour les Ostensions de 2002
Le docteur Joël BESSERON lui a succédé. La clinique a été fermée le 31 octobre 2013.
La clinique est fermée et un panneau « A Louer » est affiché sur la vitrine
Après quelques mois de fermeture, la clinique est transformée en établissement de vente de produits alimentaires.
Travaux avant l’ouverture
La Fromagerie-Épicerie Fine « Crèmerie de Jadis » créée par Gwenaëlle GAUDIOZ a ouvert le samedi 17 décembre 2016. Après quelques mois d’activité la couleur des boiseries a changé.
La place a retrouvé un commerce d’alimentation, comme cela avait été le cas pendant plus de 100 ans.
La façade a changé de couleur
Autrefois se tenait un marché le vendredi. Certains commerçants faisaient de la publicité pour leur stand, comme M. REBEYRAT :
En continuant le tour de la place, en longeant la rue pasteur nous arrivons au numéro 7. S’y trouve un immeuble dont j’ai déjà parlé car c’était celui de mes grands-parents. Ma mère n’a pas vécu dans celui que nous voyons aujourd’hui puisqu’il a été construit au début des années 1950 et qu’à cette époque elle était mariée. Mais elle a passé sa jeunesse dans la vieille maison qui existait alors. C’était une petite maison à un étage avec la boutique au rez de chaussée et le logement à l’étage.
La maison en 1943
Ma mère à la fenêtre en 1943
La maison a été achetée par mon grand-père, Henri MALARDEAU, au début des années 1930. Il était arrivé à Nexon en 1931 après que sa filature, au pied du village d’Aurin sur la commune de Bussière Galand ait été détruite par un incendie causé par un orage. Il ne reste aucune trace de cette filature mais je ne désespère pas d’en trouver un jour !
Le Populaire du centre 15 mars 1929
Le stock de laine et la voiture qui étaient dans un bâtiment
annexe n’ont pas été touché. Ceci permis la continuation de l’activité en
attendant que tout soit réglé avec l’assurance ce qui a pris plus d’un an.
Finalement la filature ne sera pas reconstruite. Aussi en 1931 Henri MALARDEAU
décide de déménager et d’aller s’installer à Nexon. Il choisit ce bourg car il
est connu pour son dynamisme économique et la qualité de ses foires, élément
essentiel du commerce de la laine.
Il loue une maison rue Pasteur, juste après la boulangerie et poursuit son commerce de laine. Mais cela ne lui suffit pas. Mon grand-père est un manuel, très adroit de ses mains, il va donc créer une teinturerie. Pour cela il lui faut un grand local pour y installer des cuves. En 1935 la maison du maréchal-ferrant qui possède un grand garage à l’arrière est en vente. Il l’achète. Cette maison appartenait à Mr SANCIAUD. Elle n’a pas changé entre 1900 et 1930, seul l’environnement a évolué. Sur les cartes postales suivantes on constate l’arrivée de l’électricité avec le poteau au beau milieu de la carte postale, avec aussi le trottoir de rue Pasteur et enfin, sur la troisième carte le trottoir vautours de la place. On remarque également que la maison mitoyenne a été totalement refaite avec 2 étages.
Lorsque mon grand-père achète la maison, le sol de l’atelier
est en terre battue. Il le fait cimenter et transforme le rez de chaussée en
boutique de teinturier, nettoyage et vente de laine. Dans le garage, situé à
l’arrière du magasin, il fait monter, sur des foyers en brique, trois cuves en
cuivre utilisées chacune pour une couleur différente. La teinture impliquait
une série d’opérations que devaient subir les écheveaux de laine : bain
colorant, rinçage, essorage et séchage. Le nettoyage s’effectue à la benzine
dans un gros tambour qui tourne comme une machine à laver.
Avec l’énorme tas de fagots pour la boulangerie
Devant la maison on voit toujours l’énorme tas de fagots qui alimente le four du boulanger, de l’autre côté de la rue. Mais le feu frappe une nouvelle fois mon grand-père. Un incendie éclate, le 22 octobre 1941, dans l’atelier de la teinturerie et se repend rapidement à la toiture et gagne la maison voisine.
Le Populaire 30 octobre 1941
Dès la guerre terminée mon grand-père fait entièrement reconstruire sa maison. Elle a maintenant deux étages et la boutique occupe la totalité du rez de chaussée. Mais surtout il fait poser en grandes lettres rouges, le mot « Laines » au fronton.
Pendant les années 1950-1960 l’activité est variée. Dans l’atelier qu’il a acheté à la sortie du bourg, route du moulin Trouly, il a monté une filature pour retrouver le métier de sa jeunesse. Il est secondé par deux de ses gendres, René PEYRICHOUX et Marcel JEUDY. En même temps il sillonne les foires des environs pour acheter de la laine brut et vendre des pelotes tout en continuant a nettoyer et teindre les vêtements. A l’époque il est indispensable de respecter les codes et après un décès le deuil doit être porté par les proches pendant plusieurs mois. Aussi après un décès il fallait en quelques heures, l’engagement était de 8 heures, teindre en noir toute la garde-robe des parents du défunt. L’en tête de la facture résume cette activité variée.
Lorsqu’Henri MALARDEAU a pris sa retraite son gendre René PEYRICHOUX et son épouse Marie-Thérèse ont repris le commerce en le faisant évoluer. Le développement du prêt à porter a réduit les ventes de laine, le nettoyage était devenu la spécialité des « pressings » aussi c’est vers les vêtements de confection qu’ils se sont orientés.
En octobre 1989 le fond est repris par Mme Catherine DEBORD COUQUET. Elle baptisé son commerce « Cathy Boutique ».
L’immeuble du numéro 8 a lui aussi beaucoup changé au cours du siècle précédent. En 1900 c’est une petite maison d’un étage avec un grenier mansardé. Au rez de chaussée il y a deux commerces dont l’un, à droite, était une épicerie qui si je déchiffre bien l’enseigne était l’épicerie BREIX, l’autre l’atelier d’un peintre-vitrier.
Quelques années plus tard la vieille maison est remplacée par un immeuble de 2 étages avec au fronton, en grosses lettres « Horlogerie Bijouterie ».
Cette construction a été faite par M. Henri DESPLANCHES qui y a transféré la boutique qu’il avait, rue Pasteur, à côté de la pharmacie. Sa première boutique était située rue Victor Hugo.
Les anciennes boutiques
Henri DESPLANCHES était né à Nexon le 12 juillet 1873. De son mariage avec Louise GRANGER le 24 juin 1900 à Nexon il a eu deux enfants, Alice née en 1906 et René, né en 1909.
Henri et Louise le jour de leur mariage
Avec l’année 1900 le monde occidental et la France en particulier, ont connu jusqu’en 1914 des années heureuses que l’on a appelé « La belle époque ». Le 14 avril 1900, jour de l’inauguration de l’Exposition Universelle Paris est le centre du monde. Les nouveaux bâtiments comme le Grand et le Petit Palais, la gare d’Orsay ou le pont Alexandre III font briller Paris. La première ligne de métro est ouverte le 19 juillet 1900, l’électricité commence à éclairer les rues de celle qui est alors appelée la « Ville lumière ». A Nexon aussi règne une certaine joie de vivre. On déjeune sur l’herbe le dimanche et on va à la pêche en famille.
Pique-nique au bord de l’eau et partie de pêche en famille.
Les jours de fête, pour aller à la frairie les femmes revêtent leurs plus beaux habits.
les femmes portent le barbichet et les hommes le canotier ou le chapeau melon
Après la difficile période de la guerre ce sont de nouvelles
années d’effervescence, « Les années folles ». Les bijoutiers sont un
passage obligé pour chaque fête et à chaque évènement. Pour la naissance et le
baptême des enfants on offre des médailles et des chaines en or ou en argent,
des gobelets, des ronds de serviettes… Pour la communion solennelle les garçons
reçoivent leur première montre, en or pour les familles aisées, et les filles
une croix avec sa chaine. Il y a les boucles d’oreilles pour les filles, et les
chevalières pour les garçons, puis vient le mariage avec les bagues et les
alliances et l’incontournable ménagère en argent…
Comme horloger M. DESPLANCHES vendait pendules et horloges
qu’il réparait.
En 1944 Henri DESPLANCHES transmet son commerce à son fils René-Jean DESPLANCHES.
Le Populaire 7 décembre 1944
L’horlogerie-bijouterie va petit à petit connaitre la concurrence des bijoux fantaisie et des montres bon marché. Dès 1955 le géant américain Timex s’associe à un fabricant de montre de Besançon pour produire des montres a bas cout sous le nom de TIMEX. La marque innove dans le choix de son réseau de distribution en ciblant les bureaux de tabac, les papeteries, les stations-service, les drugstores et les grands magasins. KELTON devient une marque emblématique avec son slogan « Vous vous changez, changez de KELTON ». Elle vend plus de 4 000 000 de montres au début des années 70. Au début des années 80, une nouvelle technologie arrive du Japon avec les montres à Quartz…
Françoise, la fille de M. et Mme DESPLANCHE n’a pas choisi
de suivre la voie de ses parents et s’est orientée vers la coiffure. Elle a
ouvert son salon dans la maison d’à coté et quand ses parents ont pris leur
retraite la bijouterie a fermé.
C’est Michel CROZET-ROBIN qui a ouvert un salon de coiffure le 1er janvier 1979. Jeune et dynamique il choisit d’appeler son salon « Attitude coiffure ».
Le salon de coiffure au numéro 8
Il est le premier salon du groupe que M. CROZET-ROBIN va ensuite constituer. Il donnera à ce groupe le nom de sa fille Laurie. De ce fait, derrière le salon, un immense espace de travail réuni ceux qui gèrent la quinzaine de salons du groupe « Holding Laurie ». Attitude Coiffure et Studio M sont les deux enseignes de ce groupe dont les salons sont implantés à Nexon, Limoges, Boisseuil, Montluçon – Domérat, Saint-Étienne – Villars, Moulins.
L’immeuble situé au numéro 9 était le plus imposant au début des années 1900. Deux commerces sont abrités sous le même toit, la bijouterie PAROT et une épicerie-poterie-buvette.
L’immeuble en 1900
La bijouterie est tenue par Eugène PAROT. Marié avec Emilie NOUHAUD, ils auront 2 garçons, François né le 22 août 1905 et René, né le 9 mai 1907 qui travailleront comme horlogers avec leur père.
Lorsque la famille PAROT a cessé ses activités, Melle Renée
MOUNIER qui habitait à Valette installa son atelier de modiste à la place de la
boutique. Puis Mme CLERMONTEIL dite « Nénette » lui a succédé en
ouvrant une épicerie-primeurs.
Chaque matin elle se rendait aux halles, à Limoges, pour s’approvisionner en fruits et légumes. Elle partait avant le jour afin d’être de retour à Nexon pour servir ses clients à partir de 8 heures. Très courageuse, très avenante pour ses clients, elle était très appréciée de ses clients. Son mari, Martial CLERMONTEIL avait été fait prisonnier et sans nouvel de lui après l’armistice son épouse a publié, comme plusieurs autres femmes, un avis de recherche dans la presse :
Le Populaire 28 juillet 1945
Martial CLERMONTEIL était également pompier volontaire. Il a
terminé son engagement avec le grade de sergent.
Au 1er étage se trouvait, pendant quelques années, le cabinet dentaire de M. et Mme DURENGUE. Ils avaient, depuis 1933 un cabinet place de l’église et ils travaillaient également dans des cabinets secondaires à Châteauneuf la Foret et à La Meyze. Ils ont ensuite transféré leur cabinet avenue de la gare. Au 2ème étage habitait M. Henri FOUILLAUD et sa famille. Lui était peintre mais il n’était pas associé à son frère Louis. A la Libération, du fait d’un engagement dans la milice et d’une collaboration active toute la famille a disparu et n’a plus jamais donné de nouvelles.
Quand l’épicerie a fermé, Françoise CONORT, a ouvert un salon de coiffure qui a très vite acquis une excellente réputation. Fille de M. et Mme DESPLANCHES, les bijoutiers de l’immeuble contiguë, elle est avait épousé Jean Pierre CONORT, fils du vétérinaire de Nexon. Leur fille Sophie est devenue coiffeuse. Elle a travaillé avec sa mère puis elle lui a succédé.
Aujourd’hui c’est Stéphanie TABESSE qui tient ce salon à l’enseigne « Art Coiff’»
Au numéro 10, au début des années 1900 il y avait une épicerie-buvette -poterie. C’était la maison de Mme Marie Christine HAUTIN. Ses parents étaient commerçants à Limoges mais sa mère, comme cela se faisait fréquemment à l’époque, est venue accoucher, le 18 juin 1883, chez son frère Jean VILLOUTREIX, épicier à Nexon. Puis le commerce a disparu et le rez de chaussée a été transformé en appartement. C’est ce que l’on constate sur cette photo de 1943.
La maison a été achetée au début des années 1950 par M. et Mme BOSBATY. En 1947 ils avaient acheté le fonds de commerce de boucherie-charcuterie de François LELONG. Ils l’ont d’abord installé 2 rue Michelet puis quand l’immeuble HAUTIN a été libre à l’achat ils y ont installé leur boucherie-charcuterie.
Le Populaire 27 novembre 1947
La boucherie-charcuterie a rapidement acquis une bonne clientèle, à la fois grâce à la qualité des produits et à la qualité de l’accueil.
Monsieur Emile BOSBATY
faisait également preuve d’un fort engagement citoyen. Caporal du Corps des
pompiers de Nexon en 1961 il en est promu chef de corps le 15 juin 1970 avec le
grade de sous-lieutenant. Il quitte son commandement le 11 juin 1978 après 27
ans de services.
En 2005, quand ils ont pris leur retraite les BOSBATY ont été remplacés par la société GUINARD-RATIER dont le siège était à Saint Paul et le gérant M. Alain RATIER. La boucherie a fermé en 2007 et M. RATIER a alors créé Le Noctambule, place Fratellini.
Aujourdh’hui le rez de chaussée n’est pas occupé.
La dernière maison de la place, au numéro 11, abritait autrefois un restaurant. L’immeuble appartient à M. et Mme Henri DESBORDES. C’est Mélanie DESBORDES qui tenait le restaurant tandis que son époux était camionneur. Il avait un attelage à cheval et c’est lui qui faisait office de corbillard.
L’attelage conduit par René LASPOUGEAS
Madame le docteur FORGERON se souvient que lorsqu’elle était petite fille Mme Desbordes élevait des oies en toute liberté. Elles étaient agressives et menaçaient ses mollets quand elle apportait une lettre à la Poste.
Après la retraite de Mme DESBORDES le restaurant est devenu bistrot, tenu par Mme Ginette BANCAUD puis ce fut une annexe de la boulangerie DIVRY. Au début des années 2000 une brasserie au nom ironique « Aux vers de vin » s’est installée. Elle vendait également du vin. La brasserie a fermé en 2006 et « Aux vers de vin » a déménagé pour s’établir 1 bis rue saint Ferréol.
Il y eu ensuite une boutique d’informatique puis pendant quelques mois David MAURY y a installé son entreprise de plomberie avant de la transférer rue Gambetta.
Le 1 mars 2017, Mme ISABELLE AUMAITRE a créé un salon original, un bar à ongle, qu’elle a appelé « Mad Nails ».