Archives de catégorie : Connaissance de Nexon

« Métayage ou Fermage ? » un article de Georges de Nexon, ingénieur agronome en 1946

C’est le titre d’un article écrit par le baron Georges de Nexon qui a été publié en 1946 par le Centre d’Etudes des « Questions Actuelles » . Merci à M. Christian GESLIN de m’avoir donné ce document.

Quand j’ai lu cet article je me suis retrouvé plus de 50 ans en arrière quand j’étais étudiant à l’Université de Bordeaux, en DEA, c’est à dire le Master 2 actuel. J’avais choisi comme sujet de mémoire « Le modèle de développement agricole de françois QUESNAY » et mon directeur était le Professeur André GARRIGOU LAGRANGE. C’était un remarquable professeur, un grand bourgeois qui nous recevait dans son salon, toujours disponible pour ses étudiants. Il a André a relevé le nom de DAVID de LASTOURS qui se trouve maintenant accolé à GARRIGOU-LAGRANGE (Tribunal d’Angoulême le 31-12-1924).

Son père, Paul GARRIGOU LAGRANGE était un chercheur météorologue très connu qui avait fait construire un observatoire dans son parc à Limoges situé dans la rue qui s’appelle aujourd’hui « rue de l’observatoire Garrigou Lagrange ».

L’Observatoire de M. Paul GARRIGOU LAGRANGE

L’observatoire fut inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en mai 1978. Sa préservation paraissait assurée. Mais son déclassement a été obtenu quelques mois après par la société ROUCHAUD LAMASSIAUDE, en théorie pour agrandir son usine. Malgré la réaction des sociétés protectrices du patrimoine, le déclassement et la démolition furent plus rapide que les tribunaux et le 23 mars 1979 il ne restait qu’un tas de décombres de l’observatoire !

Pourquoi ce détour par Bordeaux et Limoges ? Parce que mon travail de recherche puis les cours que j’ai dispensés en sciences économiques à Limoges ont porté en partie sur la question que pose Georges de NEXON.

François QUESNAY dont j’ai parlé était un brillant médecin pendant les années 1730 – 1750 à la fois médecin de Mme de Pompadour et de Louis XV qui, ayant été anobli s’est posé la question de la meilleure manière de gérer le domaine que son titre lui avait permis d’acquérir. Ses réflexions qu’il publie à partir de 1750 en font pour moi, mais je ne suis pas le seul, le premier vrai économiste du monde moderne. Le débat sur fermier ou métayer est au cœur de la question de la production et de la répartition de son produit. Dès que le producteur n’est pas seul à produire et qu’il emploie de la main d’œuvre il se demande quelle rémunération il doit accorder à celui qui contribue à la production. Les différentes sociétés sont passés de l’esclavage au servage puis au salarié et dans l’agriculture du domestique au métayer puis au fermier. dans le cas du métayer c’est un partage de la récolte alors que le fermier verse un loyer. QUESNAY en 1750 se posait la question de savoir quel mode d’exploitation assurait le revenu le plus élevé pour les deux, propriétaire et exploitant. Avec le développement du progrès technique et de la mécanisation il fallait savoir qui devait financer l’investissement. Georges de NEXON ne s’appuie pas sur les théoriciens de l’économie qui depuis QUESNAY en passant par MARX jusqu’au Prix Nobel J. STIGLITZ ont analysé la répartition de la rente entre les différents acteurs de la production et la juste répartition entre la travail et le capital.

Voici le texte de Georges de NEXON :

La position de Georges de NEXON est celle du métayage. Pour avoir interrogé M. PAUZET qui a été métayer chez M. de NEXON cette position s’explique par un comportement de ce propriétaire différent de celui des autres propriétaires. En effet M. PAUZET m’a répété plusieurs fois que du jour où sa famille est entrée comme métayer au domaine de la Garde ils n’ont plus jamais eu faim. Il m’expliquait que ses parents ont eu des propriétaires qui ne facilitaient pas le travail des métayers et qui exerçaient un contrôle permanent et suspicieux, considérant par principe que le métayer était menteur et voleur.

Les conflits entre propriétaires et métayers étaient fréquents, tout n’était pas prévu dans les baillettes dans la mesure ou, surtout au XIXe siècle beaucoup de métayers ne savaient ni lire ni écrire. le ramassage du bois mort, des châtaignes, des fruits tombés au sol … étaient sources de contentieux de même que l’utilisation des charrettes en dehors de l’exploitation, la vente du bétail…

Voici la baillette de M. PAUZET signée le 5 mai 1935 pour une exploitation à partir du 1er novembre 1935. Si l’article 1 considère que le colon doit gérer « en bon père de famille » l’article 2 concerne les charrois. L’article 3 est relatif au bois, avec l’interdiction de couper un arbre sans autorisation et de ne prendre que le bois de chauffage qui lui aura été désigné. Rien n’est écrit sur les investissements et les innovations possibles.

Pour une analyse très fine du métayage en Haute-Vienne lire l’article de Dominique DANTHIEUX « Métayage et grande propriété foncière dans le département de la Haute-Vienne : entre utopie sociale et innovation agricole (fin 19e-début 20e siècle) » dans Ruralia, Revue  de l’Association des ruralistes français n°14 -2004. Il montre que le développement de l’élevage de la race bovine limousine et celui des cultures qui lui sont associées qui ont été favorisés par les grands propriétaires, comme les de NEXON, ont permis aux métayers d’être des agents du changement et souvent de devenir à leur tour propriétaires, même si cela ne concerne qu’une partie des métayers. Sans aucun doute ceux du baron Georges de NEXON en font partie et ils confortent la conclusion générale de Dominique DANTHIEUX « Le métayage tel qu’on le pratique en Haute-Vienne est vanté non parce qu’il se fait le garant d’un ordre social traditionnel mais bien parce qu’il a permis à une frange de la paysannerie de prétendre par son travail et sa valeur propre à la propriété. »

Merci à Chantal, fille de M. PAUZET pour les baillettes.

Bonne année 2023

Pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2023 j’utilise cette carte postale postée il y a 115 ans à Saint Sulpice Laurière et adressée à Paris.

Armand FALLIERES est président de la République depuis 1906 et il le restera jusqu’en fevrier 1913. Opposé à la peine de mort, il gracie systématiquement les condamnés à mort pendant les premiers temps de son mandat mais les mentalités ne sont pas prêtes pour son abolition. Plusieurs fois ministre, président du Sénat pendant 7 ans il était considéré comme un « patriarche de la République » . Originaire du Lot et Garonne il aimait le Sud Ouest ou il passa sa retraite.

A Nexon François LELONG était maire depuis 1904 et il le restera jusqu’en novembre 1919. Il n’était pas de la lignée des LELONG boucher charcutier, son père était boulanger et sa famille était nexonnaise depuis plusieurs générations. François LELONG (1861-1925) était expert agricole. Il a épousé le 11 octobre 1921 à Nexon Marie Louise Amélie BALAIZE. Ils seront mariés pendant moins de quatre ans.

François LELONG était le frère de François Philibert LELONG (1870-1956) qui était médecin. Marié à Catherine BORDE ils ont eu une fille, Céline Lucienne qui a épousé Boris MARKOFF, vétérinaire à Nexon. A son décès Lucienne MARKOFF a fait de la commune de Nexon son légataire universel. On voit aujourd’hui le résultat de ce don.

Pour lire le chapitre que j’ai consacré à ce don : https://etsinexonmetaitconte.fr/wp-admin/post.php?post=2319&action=edit

Au cours de l’année 2022 j’ai publié 34 articles soit presque 3 par mois. J’ai encore beaucoup de pages à écrire mais je cherche toujours des documents, des photos, des vieux papiers. Je les scanne et je vous les rend dans la semaine. Et si vous n’avez pas de documents vous avez sans doute des souvenirs, alors racontez les… Les commentaires sont faits pour cela. Ils sont très importants pour la reconnaissance du site sur les moteurs de recherche. Plus il y a des commentaires mieux l’article est classé. Je remercie tous ceux et toutes celles qui en écrivent, le site est ainsi dans les 2 ou 3 premières références quand on cherche sur Google « histoire de Nexon ».

Merci à tous mes lecteurs.

Distribution des prix à Nexon en 1948 ou 1949

J’ai dix photos d’une distribution des prix à Nexon. Il y en avait une quinzaine dans la série. M. PRADEAU est maire, M. JALICON est directeur et son épouse, Mme JALICON directrice. La cérémonie ne déroule pas dans la cour de l’école mais sur la place en face du champ de foire.

La première photo montre les personnalités avec les enseignants. M. PRADEAU, maire, lit son discours. Sur la table les nombreux livres à distribuer attendent les lauréats. M. et Mme JALICON sont prêts à officier.

On commence par les filles, ce sont les grandes en fin d’études. M. et Mme JALICON sont debout.

Maintenant il y a des filles et des garçons.

Encore une classe de filles.

Toujours les filles.

Un garçon descend, un autre monte…

On arrive aux petites classes, il n’y a presque plus de livres sur la table…

Une classe de garçons.

Les petits de la maternelle passent en dernier. Ils ne sont pas encore descendus que M. JALICON enlève le tapis qui couvrait la table.

C’est fini. Tout le monde doit être content car maintenant ce sont les vacances…

Si vous reconnaissez quelqu’un n’hésitez pas à me le signaler.

SOFRANCE a fêté ses 80 ans

Les plus vieux nexonnais ont du être surpris de lire cette annonce dans la presse car ils se souviennent que Sofrance est arrivée à Nexon en 1974, cela fait donc 48 ans. Mais avant de s’installer à Nexon, Sofrance existait mais à Limoges. La création de cette société ayant eu lieu en 1941 la société Sofrance a donc eu 80 ans en 2021. A ce moment , la crise du Covid n’avaient pas permis qu’un manifestation réunissant plusieurs centaines de personnes soit organisées. Elle fut donc reportées à 2022.

A la lecture de cette une du Populaire du 14 septembre 2022 on constate que c’est l’anniversaire de SAFRAN qui est fêté. Comment est-on passé de SOFRANCE à SAFRAN ?

1- La naissance de SOFRANCE.

En 1941 est créée à Limoges la « Société des Filtres Français », qui prend le nom de Sofrance quatre années plus tard. Le Bonhomme Limousin du 5 juillet 1941 publie l’acte de création de cette société dont M. SAINT ANDRE sera le premier gérant.

La jeune société fabriqua des filtres à huile qu’elle commercialisa sous la marque Sofrance et ouvrit une agence à ce nom à Paris. Ces filtres furent vite reconnus comme particulièrement performants et le journal L’Auto en vantait la qualité dès le mois de juillet 1941.

En fevrier 1942 , M. BOUDEAU qui est monteur est payé 1400 francs auxquels s’ajoutent une prime de 300 francs et un supplément de prime de 10% soit 30 francs. En juin le salaire de base est passé à 1600 francs et à 1800 francs en octobre.

La publicité pour les filtres SOFRANCE mettait l’accent sur l’économie qu’ils faisaient réaliser en éliminant les vidanges et en évitant l’usure des moteurs.

L’AUTO 7 octobre 1943

La notoriété de SOFRANCE dépassa vite les frontières nationales et les ventes de filtres s’effectuèrent dans les pays voisins comme le montre cette lettre de satisfaction d’un client belge.

Mais les utilisateurs haut viennois ne ménagent pas non plus leurs éloges.

En 1951 SOFRANCE est présent à foire exposition sur le stand PENICAUT.

La notoriété de SOFRANCE n’a pas cessé de croitre en s’élargissant à l’aéronautique et en commercialisant ses produits aux États-Unis.

Foreign Commerce Weekly janvier 1959
Avec un peu d’humour…

Lors de sa venue à Limoges les 19 et 20 mai 1962 le général de GAULLE a rendu visite à SOFRANCE.

La présence de SOFRANCE sur le marché de l’aérospatial en travaillant avec Sud Aviation sur le programme Caravelle va connaitre une forte croissance dans les années 60 avec les programmes Mirage et Concorde. Cette croissance exige d’importants moyens financiers et en 1973 le groupe Labinal acquiert Sofrance pour en faire sa branche dédiée à l’aérospatiale, accélérant ainsi son développement dans ce secteur.

C’est à cette époque que SOFRANCE cherche un terrain pour agrandir son usine trop à l’étroit à Limoges. René REBIERE qui était maire de Nexon et conseiller général apprend que la société cherche un terrain dans les environs de Limoges. Il saisit l’occasion prend contact avec M. SAINT ANDRE en juin 1973.

René REBIERE savait qu’un grand terrain appartenant à Marie Edith BONNET, la fille de Mathurin René BONNET pourrait faire l’affaire. Il connaissait bien l’endroit car il est situé en face de la maison de ses parents. La proximité de la gare est un atout et l’affaire va se réaliser et au cours de l’été 1974 SOFRANCE acquiert un terrain de 3ha 35 aux Gannes et entreprend la construction d’une usine de fabrication de filtres pour moteurs marine et aviation. La première tranche comprend un bâtiment principal de 104mx36m soit 3816 m2 avec un étage et un bâtiment annexe à simple rez de chaussée de 200 m2 au sol.

Les travaux vont aller bon train et en juin 1975 l’usine est prête. Elle ouvre avec 27 salarié et va rapidement monter à 150. Ce sont des soudeurs, des chaudronniers, des ajusteurs…

SOFRANCE en juin 1975

Les salariés venaient pour la plupart de Limoges. Un train spécial, le train SOFRANCE, partait de Limoges pour assurer l’embauche à Nexon et le soir, après la débauche il ramenait les ouvriers à Limoges.

le 16 juin 1976 la société procède à une augmentation de capital qui passe de 224 950 F. à 4 500 000 F.

SOFRANCE est solidement implanté dans le secteur des filtres pour les liquides, huiles et carburants, pour les fusées, les avions, les engins militaires ou industriels va de plus en plus recruter de personnel sur le canton de Nexon. Circulant sur les petites routes le directeur du personnel s’arrêtait quand il voyait un jeune garçon et lui demandait « tu cherches du travail ? » . S’il répondait oui il lui disait « Présentes toi demain matin au bureau ».

Parmi les machines il y avait des plisseuses allemandes ( Rabovsky ?) qui servaient à faire des plis avec plusieurs couches de papier et de toile métallique pour devenir des filtres. Elles pouvaient faire des filtres jusqu’à 1 mètre de large. 

A la fin des années 1980 le personnel avoisine les 300 salariés mais en 994 SOFRANCE diversifie son activité et se tourner vers les filtres à air et se centre sur l’aéronautique. L’entreprise abandonne la chaudronnerie et la métallurgie. Elle connait alors une période difficile avec des licenciements qui font passer le nombre des employés de 280 à 150.

En 1994 le chiffre d’affaire est de 60 millions de francs avec 120 employés. Les métiers ne sont plus les mêmes qu’en 1976. La recherche et le développement prennent une place plus importante, l’entreprise recrute plus d’ingénieurs et de techniciens supérieurs. SOFRANCE devient leader européen du filtre pour l’aéronautique. Les concurrents sont américains avec PALL qui domine. Un article du Populaire du 31 mai 1994 retrace bien la situation.

La récession dans le secteur aéronautique s’est estompée et à partir de 1998 le chiffre d’affaire a retrouvé le chemin de la croissance. Les embauches ont repris.

En 2000, Labinal cède sa branche aérospatiale au groupe Snecma, qui veut renforcer sa branche équipement. A Nexon le début des années 2000 a été marqué par la modernisation des ateliers en passant d’une installation manuelle à une installation semi automatisée. Le respect de l’environnement devient plus important avec un système d’aspiration des rejets atmosphériques plus efficace, un recyclage des bains de dégraissage …

Les employés ne prennent plus le train SOFRANCE matin et soir. Les horaires de travail ne correspondent plus aux horaires des trains. A peine une moitié des salariés habitent le canton de Nexon ; les autres habitent plus loin, à Limoges mais aussi en Dordogne et en Corrèze.

En 2005, SNECMA fusionne avec SAGEM pour créer le groupe SAFRAN, et SOFRANCE est rattachée à Messier-Bugatti-Dowty (devenue Safran Landing Systems en 2016). L’entreprise accompagne ainsi les programmes aérospatiaux Airbus A380 et A350, ainsi que Boeing 787.

En 2016 SOFRANCE devient SAFRAN FILTRATION SYSTEMS. Le logo à la porte de l’usine a changé mais à l’intérieur tout reste identique.

Avec plus de 180 salariés en 2019 l’entreprise connait depuis quelques années une croissance moyenne de plus de 7 % et réalise 35 millions d’euros de chiffre d’affaire.

La crise sanitaire et économique

Et survient le Covid et la crise sanitaire qu’il engendre. Les avions restent cloués au sol, le marché s’effondre et c’est une chute brutale d’activité pour Safran Filtration Systems. Pour l’année 2020 le chiffre d’affaires tombe à 28 millions d’euros soit une diminution de 20%.

Le 17 juin 2020 le président de la Région Alain ROUSSET effectue une visite en Haute-Vienne pour rencontrer les entreprises du secteur aéronautique. Il passe par Nexon pour redonner confiance. Les salariés ont pris des vacances et ont travaillé en activité partielle, les contrats courts n’ont pas été renouvelés, les investissements ont été revus à la baisse … jusqu’à ce que l’activité reprenne au début de l’année 2022.

En septembre 2022, l’activité économique ayant repris, le directeur, Pierre FARRENQ décide de fêter les 80 ans de l’entreprise avec un an de retard à cause de la crise sanitaire. C’est l’occasion pour le Populaire de consacrer un long article à l’entreprise.

Safran emploie en octobre 2022,160 personnes dont 42 cadres, 57 employés, techniciens et agents de maîtrise (ETAM) et 61 ouvriers/opérateurs. Le défit qui se pose à l’entreprise est de réduire de 30% ses émissions de carbone d’ici 2025 et de s’adapter aux besoins de l’avion du futur. C’est dans cet objectif que le groupe Safran a ouvert le 7 octobre 2022 au Haillan près de Bordeaux l’usine qui doit donner naissance aux premiers avions « zéro émissions de CO2 ».

Lorsqu’en 1973 René REBIERE a proposé à M. SAINT ANDRE de transférer son usine à Nexon c’était une action visionnaire à la fois pour Nexon qui bénéficie des importantes retombées économiques de l’activité de SAFRAN et pour l’entreprise elle bénéficie d’un cadre qui lui permet, comme le montre la photo aérienne, d’être une usine à la campagne, au milieu de la verdure qui s’étend à perte de vue.

Mes remerciements à Pierre FARRENQ pour les 2 heures qu’il m’a consacré, pour les documents qu’il m’a confié et pour les souvenirs que nous avons échangés des années qu’il à passé à Flavignac.

Des chasubles anciennes retrouvées dans les combles de l’église

Il y a quelque semaines lors d’une visite dans les combles de l’église, Madame Sylvie Geslin, présidente des amis de Saint Féréol de Nexon, enlève d’une main la poussière d’un ensemble dont il n’imaginait pas la nature. Elle est frappée par les dorures qui apparaissent. La décision est vite prise de descendre cet ensemble au grand jour. Il apparait que ce se sont des vêtements sacerdotaux, chasubles et chapes qui semblent bien conservées si ce n’est la poussière et les fientes de pigeons qui les recouvrent. Après les avoir dépoussiérées et nettoyées il reste quelques effets du temps, taches, moisissures … mais l’ensemble est dans un bon état de conservation. Que faisaient ces vêtements sacerdotaux dans les combles de l’église, sans protection particulière ? Ceux qui les ont déposés dans les combles de l’église ne sont plus là, aucun document ne les recense et la mémoire des fidèles n’a pas enregistré ce moment ou les chasubles sont passées de la sacristie aux combles.

Il est facile d’imaginer que ce « déplacement rangement » des chasubles dans les combles c’est effectué après le concile de Vatican 2.

1 – Rappel du concile de Vatican 2

Peux de temps après son élection le 28 octobre 1958, le pape Jean XXIII fait part à quelques cardinaux de son intention de convoquer un « concile œcuménique ». La convocation officielle a lieu le 25 décembre 1961. Le concile va se dérouler sur trois ans, en quatre sessions de trois à quatre mois. La première se tient le 11 octobre 1962, en présence de 2 400 évêques venus de 136 pays. Jean XXIII meurt quelques mois avant l’ouverture de la deuxième session, en juin 1963. Paul VI lui succède. Le 21e concile de l’histoire de l’Eglise s’achèvera le 8 décembre 1965 ; il produit de nombreux textes dont quatre « constitutions ». La première, Sacrosanctum concilium, est consacré à la rénovation et à la simplification des rites. Le latin est abandonné, le prêtre officie face aux fidèles … Les vêtements liturgiques des prêtres avaient déjà été affectés par un désir de plus grande simplicité. Ce mouvement de retour à la simplicité des origines ne pourra que s’amplifier avec le Concile et les chasubles vont reprendre des formes plus amples ; elles seront plus légères et moins chargées de broderies.

Si certains prêtres n’adoptent pas tout de suite les nouveaux rituels, d’autres vont aller très vite pour mettre en œuvre les changements. Gaston REDOR qui est curé de Nexon à partir de 1965 n’est pas le dernier à mettre en œuvre le changement et à abandonner la chasuble traditionnelle. Lors d’un entretien que j’ai eu avec le baron Philippe de NEXON, il me disait que le père REDOR se sentait enfermé dans les chasubles comme un violon dans sa boite. Cette image venait du fait que ces chasubles étaient dites « boites à violon » en raison de leur forme comme nous le verrons plus loin. Il est donc vraisemblable que dès 1966 les chasubles aient pris le chemin des combles et qu’elles y soient restés pendant 56 ans!

La chasuble est un vêtement sacerdotal à deux pans et sans manche avec une ouverture pour la tête, que le prêtre revêt par-dessus l’aube et l’étole pour célébrer la messe et les actions liturgiques précédant ou suivant immédiatement la messe. Le mot vient du latin casula, qui signifie « manteau sans manches ».

A l’origine la chasuble était très ample et enveloppait presque entièrement le corp. On l’appelle chasuble gothique. Avec le temps la forme va évoluer. La forme ronde qui recouvrait les bras est devenue ovale pour faciliter le mouvement des bras.

Au XVIIème siècle la forme évolue. la chasuble enveloppe moins que la gothique, les épaules sont plus échancrées. On l’appelle la chasuble romaine, parfois « baroque ». Elle est très épaisse et ornée.

Elle est appelée familièrement « boite à violon » ou chasuble « violon » en raison de la forme de sa partie antérieure, très étroite au niveau de la poitrine, qui n’était suspendue que par deux petites bandes de tissu, sa partie postérieure ne dépassait guère la largeur des épaules. La chasuble a progressivement pris cette forme de « boite à violon » dans la mouvance de la Contre-Réforme du Concile de Trente où l’Eglise a mis tout en œuvre pour magnifier le Saint Sacrément ; le vêtement a de tous temps contribué à la beauté de l’action liturgique. Les tissus utilisés étant de plus en plus lourds les chasubles rondes et amples en étaient devenues peu pratiques. Il a donc fallu en simplifier la forme pour de ne pas entraver la beauté du geste notamment celui de l’élévation de l’hostie et du calice.

2- Les 13 chasubles retrouvées

Les 13 chasubles de Nexon sont presque toutes de forme romaine appelée  » boite à violon ». Elles sont de différentes couleurs, celles qui sont prescrites par l’Eglise romaine depuis le concile de Trente pour être portées en fonction du temps liturgique. Cinq couleurs liturgiques principales sont actuellement prescrites:

  • le blanc, couleur de fête et de réjouissance, pour les cycles de Pâques, de Noël et les autres fêtes du Christ, de la Vierge Marie et des saints qui ne sont pas martyrs, ainsi que pour certaines solennités (Toussaint, etc.) ;
  • le rouge, couleur de la passion du Christ, pour les fêtes de l’Esprit Saint (Pentecôte, etc.) et pour honorer la mémoire des Apôtres (sauf saint Jean Évangéliste) et des martyrs ;
  • le vert, porté pendant le temps après l’Épiphanie et le temps après la Pentecôte et pour le temps ordinaire. ;
  • le violet pour les temps de préparation et de pénitence comme l’Avent et le Carême et ;
  • le rose, variante du violet, employé pour le troisième dimanche de l’Avent et le quatrième dimanche de Carême pour signifier un adoucissement temporaire du temps de pénitence par la joie de la fête à venir ;
  • le noir est utilisé pour les offices des défunts et le Vendredi saint.

Les deux chasubles blanches

Au dos de ces deux chasubles une croix brodée de fils d’or que l’on appelle orfroi. La croix dans le dos se trouve principalement sur les chasubles françaises. Elle n’est pas « obligatoire ».

Lex deux croix sont différentes, à la fois par les broderies et par le symbole à l’intersection du bras et de la jambe de la croix.

Pour la première chasuble blanche le trigramme IHS (parfois IHCJHS ou JHC) est une abréviation avec les deux premières et la dernière lettre du nom grec de Jésus IHΣOYΣ, Ι = J, Η = E et Σ = S. Selon la tradition latine ces trois lettres seraient les premières lettres des trois mots Iesus Hominum Salvator signifiant Jésus Sauveur des Hommes.

Au XVe siècle saint Bernardin de Sienne compose ce trigramme en lettres gothiques surmonté d’une croix et entouré d’une gloire rayonnante, qu’il expose à la vénération des fidèles pour raviver leur dévotion au nom du Christ. Puis saint Ignace de Loyola l’apposera sur son blason de supérieur général de la Compagnie de Jésus.

La seconde chasuble a comme symbole un poisson surmonté d’une croix. En grec ancien le mot poisson s’écrit ΙΧΘΥΣ. C’est l’acronyme de la formule ησοῦς Χριστὸς Θεοῦ Υἱὸς Σωτήρ : « Jésus-Christ, fils de Dieu, sauveur ». Si cet acronyme a permis aux premiers chrétiens de choisir le poisson comma symbole et comme moyen de reconnaissance par la suite d’autres explications au symbole du poisson ont été fournies : le poisson est muet et la vie du chrétien n’est pas une vie de revendication ; Le poisson ne ferme pas les yeux, il n’a pas de paupières, il ne cesse de veiller comme le chrétien qui doit toujours être éveillé.

Ici le poisson est surmonté d’une croix posée sur sur un petit panier contenant des pains, le tout dans un cercle duquel partent des épis de blé. Ce motif évoque le récit de la multiplication des pains et des poissons par Jésus comme anticipation de l’Eucharistie. Les pains renvoient au corps du Christ que le chrétien reçoit lors de la communion sous la forme d’une hostie.

Les 2 chasubles rouges (avec toutes les nuances …)

C’est l’image d’un agneau qui est brodée au centre de l’orfroi. L’agneau se réfère au mode de vie pastoral des peuples nomades de la Bible. Celle ci compare les fidèles à un troupeau dont le pasteur prend soin. L’agneau est aussi l’animal qui est sacrifié en offrande à Dieu.

C’est dans le livre de l’Exode qu’il prend une valeur symbolique fondamentale. Au moment où Moïse et Aaron préparent la fuite d’Egypte des Hébreux, ils sont invités à marquer leurs maisons du sang d’un agneau sans défaut qu’ils auront sacrifié. Ce sacrifice les préservera et il sera renouvelé chaque année à Pâques. Saint Jean baptiste désigne ainsi Jésus lors de son baptême dans le Jourdain : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » (Jean 1,29). Ce sont ces paroles que le prêtre prononce avant de distribuer la communion aux fidèles.

Comme symbole iconographique on trouve deux représentation de l’agneau . Dans l’une, dite de l’agneau immolé, il est représenté debout et tient par une de ses pattes, un étendard rouge symbole de la Résurrection. L’agneau porte le nimbe marqué d’une croix, réservé à la personne du Christ. Dans l’autre posture, celle que l’on trouve sur cette chasuble, l’agneau est couché sur une croix, elle-même posée sur un livre où sont représentés sept sceaux figurés sur ce modèle par des petites verroteries accrochées au livre et qui pendent. A l’arrière plan est brodée une gloire rayonnante qui symbolise la présence invisible mais agissante du Christ ressuscité lumière du monde.

Le livre aux sept sceaux est directement tiré du livre de l’Apocalypse de Saint Jean. Il contient la révélation de ce qui doit venir et seul le Christ est digne d’ouvrir les sceaux qui le ferment.

Ici la gloire rayonnante a perdu de son éclat du fait de sa mauvaise conservation.

La seconde chasuble rouge

Le tissu est moins brodé, elle est plus simple et on voit bien la forma « violon ».

Les 3 chasubles de couleur violette

Cette chasuble, comme la précédente est simple, sans broderies au fil d’or. Au dos le chrisme formé des deux premières lettres entrelacées du nom grec du Christ, Χριστός, le khi et le rho. Il est accompagné de l’alpha et de l’omega première et dernière lettres de l’alphabet grec , qui qualifient la personne du Christ tel qu’il le proclame lui-même dans l’Apocalypse de Saint Jean : « C’est moi qui suit l’Alpha et l’Omega » (Apôtres 1,8). O Crux ave, spes unica est une locution latine qui signifie : « Salut, ô Croix, [notre] unique espérance »

Le chrisme formé des deux lettres Χ (chi) et Ρ (rhô), les deux premières lettres du mot Χριστός («Christ»)

La deuxième chasuble violette est simple, ornées de fleurs de lys et le trigramme IHS dans l’orfroi. Comme la précédente elle a un aspect neuf comparé aux chasubles en damassé.

La troisième chasuble violette ressemble à la rouge précédente mais elle est en tissu damassé. La forme violon est bien marquée. Le trigramme JHS ressemble à celui de la chasuble rouge.

La quatrième chasuble en tissu damassé est très différente de part son orfroi noir sur lequel est brodé le trigramme JHS posé sur une gloire rayonnante, ce qui lui donne un puissant éclat. C’est également une chasuble violon a doublure jaune.

Les 2 chasubles jaunes (or)

La première est légèrement abimée sur le côté droit. L’orfroi est décoré par des anges qui entourent le Christ en gloire.

Le devant, en forme de violon, est orné de la Vierge tenant l’enfant Jésus dans ses bras.

La Vierge est revêtue d’un grand manteau bleu. Depuis le Moyen Age les artistes ont pris l’habitude de la représenter avec un manteau bleu. ce choix a été fait pour lui rendre un puissant hommage. En effet le bleu était une couleur très couteuse car tiré du lapis-lazuli qui coûtait aussi cher que l’or. Ce fut un tournant radical dans l’iconographie car dans l’antiquité grecque et latine le bleu n’était pas une couleur utilisée, si bien que des historiens du XIXsiècle pensaient que les Grecs ne voyaient pas le bleu. Chez les Romains avoir les yeux bleus était dévalorisant et personne ne portait de vêtements de ce coloris avant le IIIe siècle. Le bleu était tellement peu utilisé qu’il n’y a pas de mots pour désigner cette couleur! On utilisait « azur », mot qui vient des cultures arabes et persanes. qui est utilisé pour créer les mots « bleu » et « azur ».

La seconde chasuble jaune est plus simple. Une grande croix orne le dos.

Les 3 chasubles noires

De couleur noire ces chasubles sont utilisées pour les offices des défunts et le Vendredi saint. Elles sont sobres,

la deuxième chasuble noire ressemble à la première, la différence est un agneau immolé dans l’orfroi.

La troisième chasuble noire.

Une broderie or se détache sur cette chasuble. Elle comporte des croix celtiques et des croix de saint André potencées.

Ces chasubles proviennent de la maison E. VIAU qui était à Limoges spécialisée dans les ornements d’église. D’après l’étiquette E. VIAU fabriquait les chasubles mais son commerce vendait aussi des objets religieux. La fabrique d’ornements n’existe plus et au n° 3 de la rue du Maupas il y a aujourd’hui un boucher et un boulanger.

3- Les 2 Chapes

La chape, mot qui vient du latin cappa qui signifie capuchoncape, est un vêtement liturgique porté lors des cérémonies solennelles. Son origine est lointaine et elle dérive d’un manteau de pluie, comme l’indique son autre nom, pluvial. C’est pour cela qu’elle présente également un semblant de capuche, un chaperon à capuchon. Sur celui-ci des broderies de symboles chrétiens.

La première chape est blanche.

Le trigramme JHS est représenté à la manière des jésuites sans être entouré de la gloire triomphante.

La seconde est jaune d’or

Le trigramme JHS est représenté sans la croix mais entouré de la gloire triomphante.

Une recherche rapide sur les sites de vente en ligne montre que les objets religieux mis en vente sont nombreux et que les prix, pour des chasubles comparables à celles présentées ici vont de plusieurs centaines d’euros à plus de mille euros.

Ces vêtements religieux sont un patrimoine communal. Ils vont être présentés puis conservés.

Merci au père Xavier DURAND pour les précisions qu’il m’a permis d’apporter à mon texte originel.

Le campanile de l’ancienne mairie (Agora)

Lorsqu’après la décision du conseil municipal du 20 avril 1919 de faire démolir la mairie jugée insalubre la nouvelle mairie a été déplacée de quelques dizaines de mètres pour être installée dans l’ancien presbytère.

Ces deux cartes postales d’avant 1914 montrent bien l’ancienne mairie et, à droite légèrement en arrière, le bâtiment qui allait devenir la nouvelle mairie. Les locaux scolaires qui y étaient ayant été transféré en 1913 au nouveau groupe scolaire de la place était disponible.

Un appel pour l’adjudication de matériaux liés à la démolition a été lancé dans la presse le 25 juillet 1919.

Le Populaire 25 juillet 1919

La nouvelle mairie hébergera, au premier étage, la justice de paix et le secrétaire de mairie. Le conseil municipal décide de refaire le crépi de l’immeuble et d’effectuer des réparations à la terrasse. La nouvelle mairie avec sa terrasse ne ressemble pas au centre Agora que les nexonnais ont connu.

L’ancienne mairie dans les années 1930. A gauche la grille du monument aux morts.

La partie gauche du bâtiment est louée et pendant la guerre, M. BONNET y installera un dépôt de graines et d’engrais.

Outre la terrasse on remarque qu’il n’y a pas de campanile. Mais après la guerre un certain nombre d’habitants demandèrent qu’une horloge soit apposée sur la façade de la mairie. Une souscription fut lancée dont les deux premiers souscripteurs furent André REBIERE, marchand de vin et père de René, ancien maire, et René DESPLANCHES, horloger en face de la mairie. Ces deux donateurs ont versés chacun 1000 francs. C’est la plus importante somme qui équivalait à 1/7ème du salaire minimum fixé alors à 7000 francs. En équivalent en termes de pouvoir d’achat ces 1000 francs représentent environ 55 euros en 2022. parmi les 634 donateurs, cinq ont versés 500 francs, quatre 300 francs, vingt-six 200 francs … Les plus petites sommes versées étaient de 5 francs. Au total la souscription a rapporté 42 511 francs qui ont été versés au percepteur.

Pour installer une horloge la mairie a décidé de faire intégrer un campanile dans la façade. Le projet a été confié à M. .Robert JALOUX, architecte à Limoges. Son projet a transformé la façade pendant 70 ans.

Projet campanile . JALOUX architecte

Le cout du campanile a été estimé à 293 485 francs.

Profitant de la création du campanile d’importants travaux ont été réalisés dans la mairie dans le but d’y installer un centre médico-social. Des cloisons ont été montées, un escalier en chêne installé, les huisseries changées, l’installation électrique normalisée… le tout pour 924 391 francs.

Travaux intérieurs

Pour terminer l’ensemble il a fallu crépir et peindre la façade pour 170 902 francs. Au total l’aménagement de la mairie, sans le campanile coutait 1 095 293 francs.

Avec le campanile les travaux s’élevaient à 1 388 778 francs. mais ce n’est pas tout car il fallait l’horloge.

Un des fabriquant d’horloges publiques, Francis PAGET de Morez dans le Jura vient à Nexon pour présenter les produits de sa fabrication.

Il propose une Horloge monumentale à Remontage Electro Automatique sonnant les heures et les demies avec une portée de 800 à 100 mètres. Le devis fournit une description précise de l’horloge et de son mécanisme…

L’horloge choisie, rendu posée en parfait état de marche, est proposée à 127 000 francs le 4 aout 1947. Mais compte tenu de la hausse des prix et des salaires un avenant signé le 15 avril 1949 amène le prix à 250 000 francs.

Avenant 15 avril 1949

Quand le campanile a été posé et l’horloge installée l’hôtel de ville a pris l’allure qu’on lui a connu pendant près de 70 ans.

L’hôtel de ville avec son campanile, dans les années 1950 en haut (photo noir et blanc colorisée) et dans les années 1960 en bas avec ses couleurs réelles.

Après le transfert de la mairie au château en avril 1986, l’hôtel de ville devient le Centre AGORA, toujours avec son campanile.

Le centre AGORA va être transformé en Maison de l’intercommunalité. Le campanile est démonté, la terrasse originelle reconstruite et le bâtiment va retrouver sa forme initiale.

La maison de l’intercommunalité prend forme.

Le bâtiment a retrouvé sa forme originelle. Il est caché par la véranda moderne. Certains regrettent le campanile et son horloge. Etait-ce plus joli en 1914 ? Les gouts et les couleurs ne se discutent pas…

Une visite du cimetière : les plaques en porcelaine

Le cimetière est un lieu de recueillement mais c’est aussi un patrimoine dont la visite est une véritable leçon d’histoire. Depuis quelques années se développe un « tourisme funéraire », pas seulement pour le fameux cimetière du Père – Lachaise à Paris ou l’on peut passer des heures mais aussi pour tous les cimetières. C’est un livre d’histoire dans lequel on rencontre ceux qui ont marqué l’histoire économique, politique ou artistique. Mais c’est aussi un livre d’histoire de l’art. On y voit l’évolution de l’architecture tombale, les symboles funéraires, la décoration des tombes …

En cette période de Toussaint je commence mon voyage dans le cimetière en recensant les plaques en porcelaines. Certaines ont été détruites, d’autres s’abîment, en les photographiant elles échappent aux intempéries et aux vandales …

Les plaques en porcelaine apparaissent en Limousin vers le milieu du XIXe siècle. Depuis 1804 avec la mise en place du système des concessions perpétuelles ou temporaires se développent les tombes individuelles puis le caveau familial.

Des tombes en granit ont remplacé l’inhumation en pleine terre. Pour identifier les défunts graver un nom sur le granit était plus coûteux que de le faire sur une croix de bois. Aussi la plaque en porcelaine devint le moyen le plus fréquent pour laisser à la postérité le nom du défunt mais aussi son âge, son lieu d’habitation et les éléments caractéristiques de sa vie.

Au milieu du XXe siècle la pratique de la plaque en porcelaine a laissé la place à la gravure sur le granit ou sur des plaques en marbre…

La plus ancienne date de 1857. Elle toute simple, en noir et blanc. Elle identifie sœur Elidie. Je n’ai pas trouvé ce prénom. L’Elide est une région de Grèce mais il n’y a pas de prénom qui en est déduit. Je penche pour une erreur du dessinateur que la communauté des sœurs n’a pas voulu corriger ? Ce n’est pas la seule erreur ! je ne pense pas qu’il s’agisse d’une « religieuse de l’instruction du St enfant Jésus » mais de l’institution du St enfant Jésus.

Il ne s’agit pas d’un faux grossier car cette plaque est scellée sur la tombe des religieuses, au dessus de la plaque de la sœur Anne Marie CHAUSSE. Cette plaque de 1865n’a pas la sobriété de la précédente. Elle est sur fond bleu, le texte étant surmonté du dessin d’un cimetière avec des tombes en terre et une en pierre. On peut noter que les deux religieuses sont mortes jeunes, Elidie à 23 ans et Anne Marie à 32 ans.

La troisième plaque la plus ancienne date de 1867. C’est celle de Léonard GIZARDIN, adjoint au maire de Nexon. Sobre, en noir et blanc, elle exprime la peine de son épouse et de ses enfants , « sa femme et ses enfants éplorés » et les qualités qui lui sont reconnues «  »époux vertueux » et « le meilleur des pères ». Il est mort à 51 ans, ce qui est jeune en 1867.

En 1869 la plaque d’Henriette NOUHAUD est sobre, cerclée d’une bordure noire épaisse et sur le fond blanc de la plaque une tache de couleur avec l’image d’un cimetière aux couleurs d’automne. Ici encore c’est une très jeune fille décédée à l’âge de 9 ans.

Sur la même tombe ont été rajoutées deux plaques, l’une très sobre de 1886 pour Jacques NOUHAUD décédé à 71 ans et une plaque très récente, rarement utilisée alors, pour Reine Marguerite Aymard décédée le 16 avril 1980 à 78 ans.

Avec ces 7 plaques on voit se dessiner, autours de la forme circulaire des plaques, deux catégories, celles qui sont très sobres avec une écriture noire sur fond blanc et d’autres avec des dessins en couleur représentant soit un cimetière soit des fleurs sous forme de pensées.

Avec la plaque suivante on passe à la forme rectangulaire. La première, de 1876 est de Marguerite FOURNIER, épouse BONNET. Cette plaque a été réalisée par sa fille, Louise BONNET. Le texte qu’elle écrit invoque son père, Jean Baptiste BONNET décédé en 1859 à 43 ans, sa mère qui vient de la quitter et sa sœur Marie décédée en 1871 à 27 ans. Elle n’évoque pas sa sœur Marguerite décédée à sa naissance en 1943 et qu’elle n’a pas connue. Ses vœux ont exhaussés puisqu’elle c’est mariée et a deux garçons, Martial et Pierre RICHARD qui ont été entrepreneurs de transport et hôtelier à Nexon.

C’est une très belle plaque dont le décor vert de l’espoir éclaire la tombe d’une veuve entourée de 4 garçons. Elle se trouve sur une tombe dans la partie ancienne du cimetière, tombe qui n’a pas l’air d’être entretenue mais dont la plaque doit etre protégée comme valeur patrimoniale.

Louise BONNET est décédée en 1901 à 51 ans et ses enfants ont fait réaliser une plaque à sa mémoire. Elle n’est plus ceinte de noir mais d’or et le dessin du cimetière est un paysage de montagne avec des sapins et des croix qui s’élancent vers un ciel très lumineux.

En 1880 une nouvelle plaque rectangulaire est scellée à la mémoire de Pierre FRUGIER. Elle est très différente de la précédente, sur fond gris c’est le frère du défunt, martial FRUGIER qui lui manifeste son affection. Les deux mains qui se tiennent apportent la touche de couleur et sont le pendant du mot AMITIE écrit en lettres blanches sur une bannière noire.

Cette même année 1880, une autre plaque rectangulaire a été apposée par les collègues de Léonard GUYONNAUD qui travaillait aux chemins de fer de l’Etat à Saintes. Il est décédé à 35 ans et les pensées traduisent les regrets de ses collègues.

Il n’y a pas d’autres plaques rectangulaires avant l’année 1910. On retrouve les plaques circulaires comme celle de martial PELOPIDAS décédé à Nexon en 1879. Toujours cerclée de noir elle est illuminée par le dessin très vert d’un cimetière où se mélangent arbres et fleurs.

La même année Marie LACOTE est décédée mais la plaque n’a pas été faite à ce moment mais lors du décès de son beau-frère, Jean JOUHAUD en 1890. Le texte est en partie effacé, le dessin est celui d’un cimetière avec des fleurs et des arbres et la plaque est cerclée d’un cercle doré entouré de deux cercles noirs.

En 1885, avec les mêmes cercles entourant la plaque d’Anna AYMARD, décédée à 6 ans, un bouquet de pensées invite à ne pas l’oublier.

La même année la plaque de Jeanne PUYDENUS est toute cerclée d’or et un bouquet d’immortelles de plusieurs couleurs lui donne un éclat joyeux.

Jusqu’en 1910 on ne trouve dans le cimetière que des plaques rondes que voici.

Jeanne GUYOT est décédée le 17 décembre 1887, âgée de 19 ans, moins d’un an après avoir épousé Jean PIQUET, charpentier à Nexon. entourée de cercles noirs la plaque trouve de la couleur avec les deux mains entrelacées.

La plaque d’Azarie-Marie CEAUX décédée en 1888 est très sobre. En noir et blanc elle nous apprend que Azarie-Marie est née en Guadeloupe en 1813. Au recensement de 1886 elle est déclarée « connaissance ». Elle est inhumé dans le caveau des MORTEROL.

En 1891, une autre plaque très sobre pour Anna THOMAS décédée à 78 ans.

En 1892, Jean CHIROL a une plaque illustrée par des pensées.

En 1898 la plaque d’Ezida BONNET décédée à sa naissance est également décorée de pensées. A côté, la plaque de Jean BONNET, ancien sous officier de la guerre 1870, est en noir et blanc.

La même année, la plaque de Madeleine CHIROL est illustrée d’une pensée.

L’année suivante, en 1899, la plaque de Marie GUYOT, décédée à 17 ans est également illustré d’une pensée.

Au dessus de cette plaque, celle de François GROPAS, sans indication de dates. Le cercle noir est très épais, le dessinateur a écrit le prénom plus gros que le nom mais le dessin occupant près de la moitié de la plaque lui donne son originalité.

Avec le début du XXe siècle on retrouve la plaque de Louise BONNET déjà présentée et celle de Jean CHIROL. Elle est cerclée d’or, les lettres du nom sont également rehaussée d’or et la pensée jaune donnent à cette plaque un éclat qui contraste avec le côté funèbre de la plupart de celles que l’on rencontre.

En 1903, Anna FONTANILLE bénéficie elle aussi d’une plaque rehaussée d’or avec le dessin d’un cimetière en pleine verdure. On va peut-être retrouver les cimetières d’antan avec l’engazonnement des allées mais il manquera les arbres que l’on trouve dans les cimetières américains.

Sous cette plaque, celle de Jean Périchoux, décédé en 1907, avec un autre motif de cimetière. Elle est ébréchée, peut-être du fait de collectionneur qui cherchent à les desceller mais qui renoncent devant le risque de les détruire. Mais tous n’ont pas cette sagesse!

1905 nous offre une belle plaque, dans le même style que les trois précédentes. L’or a remplacé le noir et le dessin, ici un cimetière, est au milieu des arbres et des fleurs. Flavie PEJOUT est la seconde épouse de Pierre LAUZEILLE, marchand de vin et propriétaire de l’Hôtel du Nord.

On fait un bond en 1910 pour trouver la plaque de François L’ARCHET. On peut être surpris du nom de François, écrit comme l’archet du violoniste. par contre le nom est écrit conformément à l’état civil sur la la plaque de son épouse, au dessous de celle de son époux : François LARCHER. Les deux plaques sont dans le même style, seul le dessin des pensées change.

En 1911 la plaque de Charles RIHAC est sobre, en noir et blanc tandis que celle de son épouse décédée en 1916 est égayée d’un bouquet de pensées.

En 1910, une plaque rectangulaire, annonce la sépulture d’Albert CHARETT. Il était le fils d’un jockey de l’écurie du baron de Nexon. C’est une plaque sobre, entourée d’un filet d’or.

Avec la guerre de 1914 – 1918 on retrouve les plaques rectangulaires pour rendre hommage aux soldats décédés. Dès le mois d’aout 1914 tombent les premiers nexonnais ( voir l’article Nexon en 1914 publié le 30 juillet 2014). Dans le cimetière on trouve la plaque de Jean ROCHE, tué le 31 aout 1914. Figure ensuite le nom de son frère Jean Baptiste tué le 28 mai 1918. Ainsi la guerre a pris leurs deux fils aux parents ROCHE. faut-il s’étonner que le troisième nom sur la plaque soit celui du père, mort le 1er juin 1920 à 59 ans. Le drapeau français est largement représenté sur cette plaque.

Un mois plus tard, le 26 septembre décédait à 31 ans François DUDOGNON. Le nom de son épouse, Mélanie MARGINIER est en aussi grosses lettres que le sien comme pour les associer dans l’éternité. La plaque est sobre, sans drapeau tricolore mais en clamant « Honneur à ceux qui sont tombés pour la France »

La plaque suivante est très abimée. les couleurs des drapeaux et des décorations ont été effacées. Il reste la photo et le nom d’ Antoine MAZAUD, mort pour la France le 25 septembre.

Le même jour était tué Léon Michel TOURAUD. Les couleurs des décorations sont intactes. A gauche la médaille militaire, considérée comme la Légion d’honneur des sous officiers et à droite la croix de guerre avec étoile et palme. L’étoile de bronze résulte d’une citation au niveau du régiment et la palme de bronze d’une citation à l’ordre de l’armée.

En 1916, Jean VALERY, mort à 22 ans, est décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec étoile et palme.

En 1917 Pierre FAYE, âgé lui aussi de 22 ans a été tué. Deux belles plaques, réunies sur un support en marbre, rappellent le sacrifice de ce garçon face aux mitrailleuses de l’ennemi.

La même année Jean LATOUILLE est tué à 31 ans. Ses décorations ne sont pas dessinées mais nommées, la médaille militaire et la croix de guerre avec trois citations. Les couleurs sont bien conservées ,

En 1918 Mathieu DESMAISON est grièvement blessé. Il reçoit la médaille militaire et la croix de guerre avec étoile et palme. Il mourra presque sept ans plus tard, le 25 fevrier 1925. Il n’y a pas de drapeau français mais ses médailles dont les couleurs ne sont pas passées.

Toujours en 1918, une plaque très abimée, sans drapeaux ni médailles nous rappelle que Jean LATOUILLE, marié avec Marie LAMOURE a été tué au front le 18 octobre 1918. Il avait une fille, Marthe, née six mois avant la mort de son père.

Toutes les tombes des soldats tués au front n’étaient pas ornées de plaques rectangulaire. C’est le cas de Simon MAUD, mort le 8 mars 1916. La plaque est réalisée par sa mère, marie DESMONT, son époux étant décédé avant même la naissance de son fils. Quelle vie pour cette femme qui perd son mari, qui élève seule son fils et qui le voit disparaitre à l’aube de ses 21 ans.

Tous les décès pendant la guerre n’étaient pas ceux de soldats. Les plaques sont alors rondes et ressemblent à celles que nous avons vu auparavant. C’est le cas des trois plaques, toutes du même style pour Suzanne JOUVIE, épouse PAUZAT, décédée le 25 mars 1916 à 72 ans ; Alexandre MARIAUD, décédé le 21 avril 1918 dans sa 73ème et Anne TEYNEDE, épouse MARIAUD, décédée le 3 octobre 1919 à 72 ans.

La plaque de Marguerite CHIROL, épouse LATOUILLE est dans le même style que les trois précédentes, à la seule différence que les pensées sont de plusieurs couleurs, avec du jaune, du blanc … ce qui est moins funèbre que les pensées de couleur violette, symbole du deuil.

La plaque de Jean PRADEAU, décédé en 1917 à l’âge de 80 ans est cerclée de doré et un cimetière dans la verdure lui donne une luminosité d’espérance.

La plaque de Pierre CHIROL dans le même style que la précédente est moins lumineuse. mais ce qui est choquant c’est le vide laissé par la plaque qui était au dessus et qui a disparu…

La plaque de Pierre SILVY, cerclée de noir, prend de la couleur grâce aux pensées où se mêlent le jaune, le violet le marron et le vert.

Cachée par la végétation la plaque de Louis DEZON, décédé le 27 janvier 1919 est très lumineuse avec les mains entrelacées sur fond de ciel bleu.

La fréquence des plaques en porcelaine diminue et après 1918 on en trouve une tous les trois ou quatre ans. Ainsi en 1925 celle de Madame CHAUSSE, décédée le 11 octobre 1925. Les pensées donnent de la couleur à cette plaque cerclée de noir.

Puis en 1936, la plaque réuni Léonard PEYRICHOU décédé en 1933 et son épouse Catherine BUISSON décédée trois ans plus tard.

En 1937 la plaque d’Antoine COMBROUZE nous rappelle qu’il est un ancien combattant de la guerre de 1870. Il était, à Nexon, le dernier témoin de cette guerre.

En 1938, Eugénie DESROCHES, épouse de Jean SYLVIE décède. Nous avons déjà rencontré la plaque de Pierre SILVY, décédé en 1918 dont l’épouse était Eugénie DESROCHES. Une fois veuve elle c’est remariée le 3 octobre 1922 avec Jean SYLVIE. C’est le même nom mais pas la même famille !

Sans date, une plaque qui réuni deux belles sœurs. Les mains qui s’entrelacent sont celles de deux femmes.

Une plaque sans date pour la famille BOYER-VERGNE, la première qui indique qu’il s’agit d’une concession perpétuelle.

Il y a d’autres plaques rectangulaires, comme celle de la famille MOMOT,

ou celle de la famille COMBROUSE LAROUDIE

Sur la partie la plus ancienne du cimetière on trouve la plaque d’Aubin AYMARD, décédé en 1948. Elle rappelle son parcours professionnel, politique et militaire, tous très riches.

Sur la tombe Aymard plusieurs plaques rondes, dont celle d’Anna Aymard présentée plus haut.

Pour clore ce premier volet d’une promenade dans notre cimetière une vue de la partie ancienne :

Et du vandalisme:

Un certain nombre de tombes ne sont plus entretenues et se détériorent. la recherche des descendants n’est pas aisée. Le dépôt d’une pancarte peut permettre d’attirer l’attention de quelqu’un qui va prévenir un membre de la famille qu’il connait. Ce blog m’a ainsi permis d’aider M. BALAIZE à faire rénover la tombe de sa famille dont le dernier ancêtre était décédé en 1908. La tombe était en très mauvais état. Elle a été rénovée et j’ai pu rencontrer M. BALAIZE lors de sa visite à Nexon sur la tombe de sa famille. J’ai raconté son histoire sur ce blog.

La tombe rénovée et la plaquette qui annonçait la reprise possible est maintenant inutile.

Pour une vision plus large que le seul cimetière de Nexon lire le livre de Jean-Marc Ferrer et Philippe Grancoing « Des funérailles de porcelaine -L’art de la plaque funéraire en porcelaine de Limoges au XIXe siècle » Culture et patrimoine en Limousin 2000.

Quels livres lisaient les élèves de l’école en 1884

A son décès Jean-Baptiste Paulin LIMOUSIN a fait un legs à l’école laïque des garçons de Nexon d’un montant de 300 francs pour acheter des livres.

Jean-Baptiste Paulin LIMOUSIN était né le 18 juin 1806 à Nexon et il est décédé le 28 octobre 1881, à l’âge de 75 ans. Il avait été désigné maire de Nexon par le préfet de la Haute-Vienne le 10 septembre 1870 à la place de son frère Jean Baptiste Henry LIMOUSIN. Celui-ci a de nouveau été élu maire par le conseil municipal le 30 avril 1871.

Au décès de Paulin son testament révélait un legs au profit de l’école laïque. Compte tenu des délais nécessaires pour toutes les formalités pour un legs à une commune soient accomplies c’est le 5 juin 1884 que le maire Jean Baptiste BONNET a signé avec l’instituteur, Jean Baptiste FOURNIER, la liste des ouvrages à acquérir par la commune de Nexon pour la bibliothèque scolaire. Cette liste a été approuvée par son légataire universel et l’inspecteur d’académie.

La liste comprend 81 ouvrages et le total s’élève à 300 francs et 30 centimes.

L’ordre des 81 titres commandés ne donne pas d’information sur l’intérêt des ouvrages. Il en est de même pour le prix. Le premier ouvrage de la liste est consacré à l’armée de Sambre et Meuse. Cent ans après la Révolution Française et quelques années après les humiliantes défaites de 1871 les maitres doivent éveiller le patriotisme des jeunes élèves et leur donner envie d’être d’aussi vaillants soldats que leurs prédécesseurs des années 1894 -1897.

C’est un petit livre de 108 pages qui coute 75 centimes, le moins cher de la liste mais à même de montrer l’exemple comme l’indique la première page de l’ouvrage:

Le deuxième livre, Petite histoire du peuple Français de Paul Lacombe est un grand classique. Il ne coute que 1,50 francs et Paul Lacombe, ancien compagnon de Gambetta, devenu Inspecteur général des bibliothèques a publié de nombreux ouvrages . Le titre de Paul LACOMBE a été gardé et publié comme ouvrage du cours moyen par H. POMOT et H. BESSEIGE aux Presses Universitaires de France.

Avec le troisième ouvrage le prix change il coute 15 francs et c’est « l’Histoire de la guerre franco-Allemande » par Le Faure. deux exemplaires ont été commandés. Si cet ouvrage a été réédité en 1901 je n’en ai pas trouvé d’exemplaires.

Dans les titres suivants on trouves des ouvrages de poésie, de botanique et les classiques de la littérature comme « Le dernier des Mohicans », « Sans Famille », « Ivanhoé » ou « 20 000 lieux sous les mers ».

Bonnes lectures…