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Les juges de paix à Nexon

I – Historique de la justice de paix

C’est la Constituante qui instaure en France les justices de paix par la loi des 16 et 24 août 1790. L’objectif de cette création est de mettre au service des citoyens une justice plus proche et efficace, en parallèle à la justice classique : c’est la volonté d’une justice simple, rapide, gratuite et équitable, héritière de la Justice seigneuriale de l’Ancien Régime. Les juges de paix avaient pour principale mission de régler les litiges de la vie quotidienne par une démarche conciliatrice : petites affaires personnelles et mobilières, conflits bénins entre particuliers, contraventions de simple police.

Accessible gratuitement, le juge de paix était présent dans chaque canton. De plus, l’accès à la fonction ne nécessitait aucune qualification particulière en droit, mais résultait d’un vote, puis d’une nomination. Dès lors, on retrouve principalement des personnes dotées d’une autorité morale et d’une situation sociale établies. Il était également chargé de tâches administratives notamment la présidence de diverses commissions locales.

La professionnalisation des juges de paix et le regroupement des justices de paix (nouveau maillage face à l’urbanisation croissante), débutés en 1929, ont constitué les prémices de la disparition de ces juridictions originales liée initialement à la déprise des campagnes.

De plus la judiciarisation de la société a nécessité des institutions plus qualifiées. Supprimées en 19581, les justices de paix sont remplacées par les tribunaux d’instance et les médiateurs, dont le point de vue sur l’efficacité est relatif à la compétence des intervenants et de la formation de ces professionnels, alors que le besoin d’une justice de proximité s’accroît.

  1. Historique de l’institution

Avant la Révolution, la sénéchaussée de LIMOGES comptait dans son ressort 136 justices seigneuriales. Beaucoup d’entre elles n’avaient ni officiers, ni postulants, ni auditoire, ni greffe, ni prison.

Les justices de paix, créées en 1790 ne commencent à fonctionner réellement qu’en 1802. Elles sont présidées par un juge élu jusqu’en 1814 puis nommé. IL est assisté d’un greffier.

L’arrêté du 30 novembre 1801, sous le Consulat, fixe à 26l le nombre des juridictions de paix est pour le département de la Haute-Vienne.

A partir de 1809, le juge de paix siège au chef-lieu du canton, assisté de son greffier.

Parallèlement dans le département, sont mis en place en 1800 quatre tribunaux de première instance : LIMOGES, BELLAC, ROCHECHOUART et SAINT YRIEIX LA PERCHE.

L’ancrage territorial et familial des juges de paix leur de tenir compte des particularismes locaux (baux ruraux, droit d’usage et de successions…). Ils pouvaient comprendre les plaideurs qui n’étaient pas toujours capable de s’exprimer en français.

La professionnalisation des juges de paix avec le recrutement sur concours débute en 1930 et marque les prémices de la disparition de ces juridictions originales. Elle sera effective par l’ordonnance du 22 décembre 1958 qui supprime les justices de paix en les remplaçant par des tribunaux d’instance. A partir du 1er janvier 1959 le Tribunal d’instance de Saint-Yrieix-la-Perche remplace le juge de paix de Nexon.

Les tribunaux d’instance héritent des compétences des anciennes justices de paix. Ils disposent d’un ou plusieurs magistrats et d’un secrétariat-greffe qui aide les parties dans leurs démarches et dispense de l’assistance obligatoire d’un avocat. Ils deviennent des tribunaux de police compétents en matière pénale pour les contraventions.

Jusqu’au 31 décembre 2009, il y aura 4 tribunaux d’instance en Haute-Vienne : LIMOGES, BELLAC, ROCHECHOUART et ST YRIEIX LA PERCHE

II – liste des juges de paix nommés à Nexon

L’installation du 1er Juge de Paix eut lieu en grande pompe le 3 Janvier 1791.

Le 2 décembre 1790 avait été élu comme Juge de Paix le sieur Audonnet de la FERRANDIE, homme de loi Commandant de la Garde Nationale de Rilhac Lastour, y demeurant au village des Combes. Il se présenta donc ce 3 janvier à 9 heures du matin au Conseil Général et à la population. Il fut accompagné à l’Eglise par la Garde Nationale et une Grande messe fut célébrée, l’Eglise était archicomble. Après l’Évangile ledit Juge de Paix, dit un grand discours et prêta serment entre les mains des Officiers Municipaux et désigna comme son greffier Jean Baptiste GUYOT qui rempli également les fonctions d’huissier et de porte-drapeau. La messe terminée, le sieur SAZERAT, Procureur de la Commune fit un discours au nom de toutes les municipalités du Canton et le Juge fut conduit en sa demeure où il dût tenir ses audiences.

François Audonnet de La FERRANDIE siège au Directoire du département à partir du 16 novembre 1792, maintenu par arrêté du 2 frimaire an III (22 novembre 1794). Il a présidé l’administration départementale de la Haute- Vienne du 1er thermidor au 1er fructidor an II (19 juillet 1794 au 22 septembre 1794)

Le 13 décembre 1792 il fut procédé à l’installation du nouveau Juge de Paix du Canton de Nexon, en la personne du citoyen Jean Baptiste GUYOT, administrateur au Conseil du District de St-YRIEIX. Cette cérémonie eut lieu en l’Eglise de NEXON, après la messe chantée à l’intention du St-Esprit, en présence du peuple assemblé et du Conseil Général.

Le Maire SIRIEX adressa, un compliment au Juge de Paix qui remercia et prêta serment « de vivre libre ou mourir, de maintenir de tout son pouvoir la loi et la constitution, la Liberté et l’Egalité ou de mourir à son poste en la défendant, de remplir avec zèle et courage toutes les fonctions civiles et politiques qui lui seront confiées ».

Le 9 Frimaire An X ( lundi 30 novembre 1801), Les Consuls ordonnent la réduction des justices de paix. Nexon reste chef lieux de justice de paix avec 9 communes (leur orthographe a évolué depuis) : Hilaire-Lastour (Saint). – Janailhac. – Lameize. – Laroche l’Abeille. – Melhac et Saint Martinet. – Nexon. – Priest (Saint) et Fressinet. – Reilhac-Lastour. -Royère.

Le 16 septembre 1809 l’Assemblée du canton de Nexon est convoquée par décret Impérial du 30 juin 1809 à Janailhac. Elle a jusqu’au 30 septembre pour nommer 4 membres au collège électoral de département, 4 membres au collège électoral d’arrondissement, 2 candidats aux fonctions de juge de paix, et 4 candidats pour les fonctions de suppléants juge de paix. Cette assemblée se réuni à Janailhac car le président en est Mathieu Joseph d’ARBONNEAU. M. Pierre DUMAS est élu.

1825 – 1849 : M. MOUSNIER il signe BURGUET-MOUSNIER en 1832

1er mai 1849 : est nommé juge de paix du canton de Nexon, M. DESVAUD, suppléant du juge de paix du Dorat, en remplacement de M. MOUSNIER, admis à faire valoir ses droits à la retraite.

Par décret impérial, en date du 23 juillet 1860 est nommé juge de paix du canton de Nexon, M. SENAMAUD, juge de paix du canton nord de Tulle, en remplacement de M. DESVAUD, nommé juge de paix du canton de Saint-Germain-les-Belles- Filles.

20 février 1864 : M. SENAMAUD, juge de paix à Nexon est nommé juge au tribunal de Saint Yrieix.

Par décret impérial du 13 avril 1864, M. CROUZAUD, avocat à Bellac, a été nommé juge de paix du canton de Nexon

9 janvier 1878 : M. DUPETY André- Jean-Baptiste, licencié en droit, est nommé juge de paix à Nexon en remplacement de M. CROUZAUD, nommé juge de paix à Jarnages (Creuse).

Le Populaire 10 novembre 1882 : « Un Infanticide.

On nous écrit de Saint-Priest-Ligoure, le 8 octobre : D’après un réquisitoire délivré par M. le juge de paix de Nexon, la gendarmerie s’est rendu au village de Boucaunaud pour faire une enquête qui a eu pour résultat de découvrir un infanticide.

La fille Anna Latouille a déclaré que, le 26 septembre dernier, travaillant avec son père et sa mère à couper du blé noir jusqu’à deux heures du soir, heure à laquelle ils sont allés manger, après le repas, elle est allée accompagner sa sœur qui conduisait les moulons au pâturage ; vers quatre heures, elle s’en revenait ; chemin faisant, elle a accouché d’un enfant dans un champ de bruyères qui se trouve à environ 500 mètres de la maison d’habitation. L’enfant était un garçon qu’elle a étouffé et porté à 207 mètres environ, près le ruisseau de Ligoure.

Après cela, elle s’est rendue dans le champ où elle avait travaillé le matin, dans lequel se trouvait également son père, auquel elle n’a point parlé de son accouchement.

La fille Latouille a montré l’endroit où elle avait enfoui son enfant qui a été retiré en la présence de la gendarmerie.

  1. Massy, docteur à Nexon, ayant été requis par M. le juge de paix, a certifié que l’enfant avait vécu.
  2. le juge de paix, après une enquête, a reconnu qu’il n’y avait pas de complice, et que Latouille (Anna) était seule coupable du crime d’infanticide.

Sur son ordre, elle a été conduite à Saint-Yrieix, pour être mise à la disposition de M. le procureur de la République ».

BILLOT (Louis-Antonin-Auguste-Raymond), né le 06/10/1881, remplace BONNAFY (Arsène) dans la fonction de greffier à Nexon (Haute-Vienne), le 13/10/1907.

Avril 1886 : M. DUPETY, juge de paix à Nexon, est nommé juge de paix d’Aubusson. Il est remplacé par M. VERDIER.

13 avril 1887 : M. Adolphe SARAUDY, conseiller municipal à Limoges est nommé juge de paix à Nexon, en remplacement de M. VERDIER, nommé juge de paix à Bugeat (Corrèze). M. SARAUDY publie en aout 1890 un ouvrage : « Du Bail à Colonat et des usages locaux de la Haute Vienne »

26 avril 1889 : M. MANDON, juge de paix à Chateaurenault (Indre et Loire) est nommé à Nexon.

8 Novembre 1892, M. Prosper PAGEOT est nommé juge de paix à Nexon, en remplacement de M. MANDON, nommé à Pontarion (Creuse).

Février 1893 : M. DUBRAC, juge de paix de Brinon les Allemands (Nièvre) est nommé à Nexon.

Mai 1903 : M. DUBRAC est nommé juge de paix à Saint Yrieix. Il est remplacé par M. PORTES.

Le Populaire du Centre 11 mai 1906 : « AFFAIRE d’HONNEUR

  1. Portes, juge de paix à Nexon, envoie ses témoins à M. Maurice Delcaire — Entrevue de témoins— Lettres relatives à l’incident

Au cours de la période électorale qui vient de se terminer, l’honorable M. Portes, juge de paix à Nexon, ayant été violemment attaqué dans un journal qui soutenait la candidature de M. Delcaire, a chargé deux de ses amis. M. le docteur Vacherie, député de l’arrondissement de Bellac, et M. le capitaine Pitance, de demander à M. Delcaire, une rétractation ou une réparation par les armes.

Voici les documents qui nous sont communiqués au sujet de cet incident :

LETTRE DES TÉMOINS DE M. PORTES

Saint-Yrieix le 9 mai 1906.

Mon cher ami,

Conformément à votre désir, nous nous sommes présentés hier à 4 heures 40 de l’après-midi chez M. Delcaire, avocat à Saint-Yrieix, auquel nous avons fait pari de voire intention de lui demander réparation par les armes pour les injures à votre égard contenues dans un écrit signé : « Un électeur » qui a été distribué, à la fin de la période électorale par ses amis ou par ses agents, dans l’intérêt de sa candidature.

Après nous être mis en relation avec MM. Bayle et Lacoste, tous deux avoués à Saint-Yrieix, ces messieurs nous ont déclaré, au nom de M. Delcaire, que leur client est étranger à l’écrit signé : « Un électeur », distribué jeudi dernier, et que cet écrit ayant été répandu à son insu, il en décline par suite toute responsabilité.

Devant une pareille déclaration, nous avons considéré notre mission comme terminée.

Veuillez agréer, mon cher ami, l’assurance de nos meilleurs sentiments.

Signé : Capitaine PITANCE ; Docteur VACHERIE, Député de l’arrondissement de Bellac.

LETTRE DE PORTES A SES TÉMOINS

Nexon, le 9 mai, 1906.

Mes chers amis,

  1. Delcaire se dérobe. J’espérais qu’à son défaut, j’aurais trouvé quelqu’un de ses amis acceptant la responsabilité qu’il décline.

Je regrette de vous avoir dérangés inutilement et je laisse à l’opinion publique le soin de juger la conduite inqualifiable du sieur Delcaire en même temps que l’attitude piteuse de ses partisans.

J’avais en effet le droit de croire qu’il accepterait celte responsabilité, ou que l’auteur se serait montré. Tous fuient.

Triste et lâche !

Encore une fois merci, et bien cordialement à vous.

  1. PORTES »

5 mars 1908, M. PORTES Étienne-Henry-Pierre-Édouard, né le 21/12/1864, est nommé receveur des finances à Gex (Ain). Il est remplacé par M. LACOSTE Bernard dans la fonction de juge de paix à Nexon.

13 janvier 1910, Bernard LACOSTE, né le 16/03/1840, démissionnaire, est remplacé par M. BONNAFY dans la fonction de juge de paix à Nexon ; M BONNAFY est ancien greffier et ancien adjoint au maire.

Bonnafy loue au département un immeuble qui abrite la gendarmerie. Le bail qui expirait le 31 décembre 1935 a été renouvelé pour 9 ans à compter du 1er janvier 1936 contre un loyer annuel de 7000 francs, le loyer précédent était de 4000 francs.

1er janvier 1929 M. BONNAFY fait valoir ses droits à la retraite.

30 juin 1929 : M. NEBOUT quitte Châteauneuf la Forêt et il est nommé juge de paix de Saint Yrieix et Nexon.

17 septembre 1934 : M. NEBOUT est nommé à Montbron et Montembœuf. Le poste de Saint-Yrieix et Nexon est supprimé.

Les percepteurs à Nexon

Le percepteur est un fonctionnaire préposé au recouvrement des impôts. Il n’existait pas dans la France de l’Ancien régime.

I- La perception des impôts dans l’Ancien régime

Chaque paroisse avait un collecteur qui sous la surveillance de l’intendant, était chargé de la rentrée des impôts. Il se pouvait qu’une paroisse soit partagée entre plusieurs collectes et réciproquement. La fonction de collecte était renouvelée chaque année et c’est celui qui demandait les appointements les plus faibles qui l’emportait.

Il y avait une multitude d’impôts dont le calcul du montant différait d’une généralité à l’autre et au sein d’une même généralité d’une Election à l’autre.

L’un des impôts les plus anciens, la dîme, était payée au clergé et aux seigneurs et ceci jusqu’en 1789. Parmi les différentes dîmes citons la dîme grosse qui frappe les principales cultures comme les céréales, la dîme petite qui se levait sur les fruits et la dîme verte qui se percevait sur les potagers.

La gabelle, était un impôt basé sur le sel. Le gabelou qui collectait cet impôt était particulièrement détesté. Chaque habitant était obligé d’acheter une quantité minimale de sel chaque année et il la payait très chère. Aussi beaucoup de gens fabriquaient du sel et le vendait en fraude.  Ces fraudeurs, les « faux sauniers » étaient traqués par les gabelous et ceux qui étaient pris étaient pendus.

Le Limousin n’a pas connu ces guerres du sel. Comme le Poitou, l’Auvergne, le Périgord, la Guyenne … il était redîmé. En effet ces provinces avaient racheté les droits en payant une somme convenue avec le Roi.

La taille était la principale contribution directe. Du fait de la guerre de Cent Ans elle devint un impôt annuel et permanent dès 1439. Payable selon leurs revenus par les roturiers, le clergé et les nobles en étant exemptés.

Certaines provinces comme la Bretagne, la Bourgogne, la Provence et le Languedoc négociaient le montant de leur impôt avec l’intendant de la généralité par le biais de leurs assemblées (états). Elles se chargeaient ensuite de son recouvrement. C’étaient les pays d’état.

Le reste du royaume était pays d’élection. Dans ces Provinces l’intendant et les élus (officiers de l’élection) partageaient l’impôt (la taille) de leur généralité entre les différentes élections qui les répartissaient entre les différentes paroisses ou fractions de paroisse de leur ressort. Le territoire de l’actuelle Haute-Vienne se trouvait en « pays d’élection ». L’Election de Limoges comptait 191 paroisses.

L’assiette de la taille était variable selon les régions. Dans la majeure partie du royaume, il s’agissait de l’ensemble des revenus de chaque contribuable, selon l’estimation qu’en faisaient les collecteurs locaux, désignés chaque année par la communauté paroissiale. Turgot en Limousin prenait en compte la quantité de terres exploitées rapportée à l’équipement en train d’attelage.

La province du Limousin, reconnue comme étant pauvre payait pourtant plus d’impôts que celle du Périgord. Les cahiers de doléances de 1789 font part de ces inégalités et sont la source d’un grand mécontentement des habitants des paroisses.

Le paysan devait également la corvée. Il travaillait gratuitement un certain nombre de jour par an à l’entretien des routes et chemins, aux travaux des champs…

II – La Révolution et l’Empire : la naissance d’une administration

Lors de la nuit du 4 août, le principe de la vénalité des charges était aboli et le principe de l’élection lui est substitué. L’Election est réservée aux citoyens actifs, ceux qui remplissent les conditions du cens électoral.

Mais l’élection assurait une trop grande indépendance de l’élu vis-à-vis de l’État et de ses électeurs. Les impôts rentraient mal. Aussi après la chute des Girondins en 1793 le comité de Salut public a mené une politique de centralisation. Les « jacobins » l’emportaient sur les « girondins ».

Peu à peu l’administration va s’étoffer. Avec Bonaparte puis Napoléon elle va prendre un visage qu’on lui connait encore aujourd’hui. Ainsi le 24 novembre 1799 fut établie dans chaque département une « direction du recouvrement des impositions directes » composée d’un directeur, d’un inspecteur et de contrôleurs (840 pour toute la France). Le système fut complété par l’institution de percepteurs, le 14 janvier 1803, dans les communes dont les rôles dépassaient 15 000 F de contributions directes.

Les nouveaux principes sont instaurés :

  1. La nomination, première condition à la naissance d’une fonction publique en France.
  2. L’établissement d’une hiérarchie des traitements correspondant à une hiérarchie des fonctions ;
  3. Une discipline fondée sur un ensemble cohérent de règlements ;
  4. Une uniformisation entre les différents services publics.

III – le percepteur et la perception : une évolution en deux siècles

Au XIXe siècle, les percepteurs sont les fonctionnaires chargés du recouvrement des contributions directes. Il s’agit de la contribution foncière, portant sur tous les terrains ; de la contribution personnelle et mobilière, portant sur tous les revenus qui ne sont pas tirés du commerce ou de la terre (rente, industrie) ; de la patente, qui taxe les professions selon des signes extérieurs ; de la contribution sur les portes et fenêtre. Ce sont les fameuses « quatre vieilles ».

Les percepteurs gèrent également la recette des communes de leur circonscription, sauf pour les grandes villes qui possèdent leurs propres receveurs. Leur charge de travail s’accroît tout au long du siècle à mesure que les attributions des communes s’élargissent, que leur sont confiées de nouvelles missions, comme le recouvrement des amendes, ou, à partir de 1853, la participation aux opérations de mutation.

Du fait de ces missions les percepteurs s’imposent comme des figures familières des maires, particulièrement dans les campagnes. Du tuteur qu’il était au XIXe siècle il va progressivement devenir le conseiller financier du maire.

Les premiers percepteurs, dont on exige qu’ils sachent « chiffrer et calculer »., vont être recrutés parmi les notables locaux. L’Etat exige seulement qu’ils garantissent leur gestion au moyen d’un cautionnement. Comme ce sont des notables bien installés sur leur territoire ils ne changent pas beaucoup d’affectation et restent souvent plus de 20 ans dans la même perception et s’ils bougent c’est dans la proximité.

Mais pour rendre le recouvrement de l’impôt plus efficace l’Etat va recruter des percepteurs plus compétents. Ainsi l’ordonnance du 31 octobre 1839 institue un surnumérariat de deux années pendant lesquels le futur comptable se forme à son métier dans une recette des Finances. En 1857, pour accéder au surnumérariat sont peu à peu précisées il faut réussir un examen d’aptitude départemental est instauré en 1857, puis en 1894 un concours national. Le surnumérariat est supprimé en 1907 et remplacé par un concours permettant d’accéder directement aux perceptions de troisième classe.  Ajoutons qu’à partir de 1844 une notation régulière est mise en place pour les fonctionnaires. Cela permettra des promotions, des évolutions de carrières et donc la création d’un véritable métier, celui de percepteur.

De ce fait, alors que pendant la première moitié du XIXe siècle le percepteur reste longtemps dans le même poste on va progressivement voir sa mobilité accroître. Il n’a plus nécessairement d’attaches avec sa terre d’origine. Il change de poste pour gravir des échelons en fonction de son ancienneté et de ses promotions. Ainsi la norme à la fin du XIXe siècle est de changer près de trois fois de résidence et de passer d’un département à l’autre, parfois très éloigné.

 

Pour aller plus loin : Jean Le Bihan, « Fonctionnaires et mobilité géographique au XIXe siècle. L’exemple des percepteurs des contributions directes », Travail et Emploi, juillet-septembre 2011.

IV- Liste des percepteurs à Nexon

Son Exc. le ministre des finances, par arrêtés du 5 avril 1819 a nommé M. Jacquet, percepteur des communes de Nexon, en remplacement de M. des Étangs, décédé le 4 mars 1819.

Par arrêté de M. le ministre des finances en date du 14 octobre 1852, M. Brouhaud Jean-Baptiste, titulaire de la perception actuelle de Nexon, est nommé percepteur-receveur municipal des huit communes composant la réunion définitive de Nexon.

Par arrêté de S. Exc. le ministre des finances du 31 mars 1865, M. Meunier Charles Pierre, commis à la trésorerie d’Afrique, est nommé percepteur-receveur municipal de la réunion de Nexon, en remplacement de M. Brouhaud.

Avant 1869 : Monsieur Meunier Charles Pierre, percepteur de 3e classe.

6 août 1869 : M. Meunier est nommé à Vagney, 2e classe (Vosges). Pierre Antoine « Albert » Tenant de la Tour, ancien employé du gouvernement général de l’Algérie, est nommé à Nexon. M. Dardanne, percepteur surnuméraire, est nommé à Compreignac, 5e classe.

9 juillet 1873 : M. de La Tour part à Chateauponsac en remplacement de M. Pichot qui vient à Nexon.

27 novembre 1873 : M. Eyssartier percepteur de Saint Angeau (Charente) passe à Nexon en remplacement de M. Pichot, décédé.

24 septembre 1877 : M. Eyssartier est nommé à Agde (Hérault) (2° cl.). Il est remplacé par M. Barat qui vient d’Huriel (Allier).

Le 7 octobre 1877 le préfet de l’Allier écrit au Ministre des finances « … Je suis informé par M. Barat, ancien percepteur d’Huriel nommé à Nexon, qu’il n’a pas quitté Huriel mais qu’il annonce qu’il ne partira pas avant le 1er novembre.

Il est de la plus grande importance que M. Barat ait quitté Huriel avant les élections.

Je prie votre excellence de donner des ordres pour que M. Barat rejoigne immédiatement son poste. »

21 décembre 1877 : M. Deynat, d’Huriel (Allier) passe à Nexon en remplacement de M. Barat.

1881 : M. Dumas, de Laurière est nommé à Nexon en remplacement de M. Deynat.

29 mars 1885 : M. Dumas est nommé percepteur de Ruffec, 2° classe (Charente).

Mai 1885 : M. Brégérac, percepteur de Chalus, 3ème classe a été nommé percepteur de Nexon, 3ème classe, en remplacement de M. Dumas.

Mars 1899 : Maurice Brégérac, percepteur de 2e classe est nommé à Charroux (Vienne) et M. Chavoix passe de Lalinde (Dordogne) passe à Nexon.

Août 1899 :  M. Chavoix passe de Nexon à Montpont (Dordogne), 2e classe.

Septembre 1899 :  M. Guyonnet passe de la perception de Peyrat le Château (Haute-Vienne), 4e classe à celle de Nexon, 2e classe.

Le 28 décembre 1903, Gabriel Thomas, conseiller général et maire de Nexon est nommé percepteur d’Aixe sur Vienne en remplacement de M. Simon, décédé.

11 janvier 1908 M. Portes, juge de paix à Nexon, est nommé receveur des finances à Gex (Ain), 2° classe.

2 juin 1908 : M. Isnard, percepteur de Saint Laurent de la Cabrerisse (Aude) est nommé à Nexon à la place de M. Guyonnet nommé à Frévent dans le Pas de Calais en remplacement de M. Daâge, retraité.

17 novembre 1919, M. Isnard est nommé à la perception de Saint-Emilion (Gironde) et M. Pinelli, percepteur d’Ambazac est nommé à Nexon

Décembre 1923 : M. Mamoul percepteur de Noailles (Corrèze) est nommé à Nexon.

Juin 1926 : M. Mamoul est nommé à Gond-Pontouvre (Charente).

Septembre 1926 : M. Melon passe de Chauvigny (Vienne) à Nexon.

A partir du 1er janvier 1932 Nexon devient perception de 1ere classe

25 juillet 1934 M. Melon passe à la perception de Brioude (Haute-Loire)

 

M. Mallet

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M. Gaudy (1969-1997)

M. Jean Jacques Picot (1997- 2003)

Arrêté du 12 décembre 2005 portant réorganisation de postes comptables des services déconcentrés du Trésor : L’activité de recouvrement de l’impôt actuellement assurée par le comptable du Trésor de la trésorerie de Nexon est transférée au comptable du Trésor de la trésorerie de Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne).

Arrêté du 26 mars 2007 portant réorganisation de postes comptables des services déconcentrés du Trésor : La trésorerie de Nexon est regroupée sur la trésorerie de Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne).

Receveur-percepteur de Saint-Yrieix et Nexon

Paul Guionnet (2008-2012)

Jean-Jacques Picot  nommé le 1er juillet 2012

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M. Guionnet à gauche et M. Picot à droite pour le départ de l’un et l’arrivée de l’autre.

Contexte général

L’instauration des justices de paix traduit la volonté républicaine d’une justice proche, simple, rapide, gratuite et équitable vis-à-vis des citoyens

La perception

Elle était installée dans le bâtiment qui abritait les bureaux de l’ancienne usine électrique. Sur la carte postale suivante il s’agit de la maison , à gauche en montant, avec le balcon.

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Le témoignage d’un jeune stagiaire en 1971 qui effectua ensuite une brillante carrière dans l’administration du Trésor…

Nexon, été 1971…

 Été 1971, étudiant stagiaire du Trésor Public, je dois effectuer une période de travail durant les mois de juillet et septembre dans l’un des services de cette noble et ancienne administration de la République. Après avoir réuni les critères « obligés » de ce stage, perception rurale, dimension et compétences du poste, disponibilité et possibilités d’accueil, commodité personnelle, etc…je choisis la perception de Nexon.

 C’est donc dans les locaux de de ladite  perception, situés rue Pierre et Marie Curie, que je me présentais le jour « J ». Ce poste comprenait un chef de Poste et deux agents, structure habituelle à cette époque permettant au profane de découvrir le maximum de choses et d’apprendre une part du métier.

 Les missions du service étaient alors de trois ordres, d’abord le recouvrement de l’impôt direct (impôt sur le revenu (impôt sur le revenu des personnes physiques, IRPP), taxe d’habitation (cote mobilière), taxe foncière (contribution foncière bâtie et non bâtie) et taxe professionnelle (patente), ensuite les placements d’épargne (bons du Trésor, emprunts d’Etat, comptes particuliers), autant de produits qui n’ont pas survécu à l’évolution des choses et du temps et qui ont aujourd’hui disparu…, enfin la gestion des collectivités locales, à l’époque principalement les communes et leurs « satellites d’alors », les syndicats communaux. Comment une telle mission pouvait-elle s’organiser ? Comment concilier le prélèvement de l’impôt et le paiement de la dépense publique (Etat ou communes) en assurant l’unité du vivre ensemble ? Comment, l’ignorant que j’étais, allait-il apprendre tout cela ? C’était parti !!!

 Les horaires étaient simples et clairs, 8 h – 12 h et 13 h 30 – 17 h 30, pas de souci donc, il convenait évidemment d’être à l’heure (cela ne posait aucun problème) et… nous pouvions vivre après le travail…

Le rythme souhaité s’imposa à moi rapidement tant l’organisation de la journée était conditionnée par les tâches à remplir, précises et régulières. La vie du Trésor Public était réglée par le calendrier et les délais étaient respectés ! Rien ne devait manquer, rien ne manquait !

 Parmi toutes les caractéristiques d’une perception de 1971, j’en évoquerai ici deux principales.

Tout d’abord l’accueil du public. A cette époque n’existaient ni cartes bleues, ni prélèvements ou virements automatiques, ni smart-phone, ni ordinateurs, l’argent liquide, la monnaie, on disait « le numéraire», était un moyen de paiement aussi important (sinon plus) que les chèques. Les « usagers » du service public, contribuables ou bénéficiaires de l’Etat, créanciers ou débiteurs de la commune, portefeuille et billets en main, étaient donc nombreux à venir au guichet. Il arrivait même qu’ils «fassent la queue», notamment les jours d’échéance ou de foire, dont la fréquence rythmait les activités et le travail et animait les bureaux d’une vie particulière. C’était alors aussi un lieu de rencontres et d’échanges, où les gens se parlaient; qui en patois, qui en français et où bien des problèmes trouvaient une solution !

 Ensuite la relation régulière avec les responsables de la gestion communale, soit à la Perception, soit à la mairie. Il m’est arrivé d’accompagner le Percepteur lors de réunions avec les élus (le contact personnel et direct était à l’époque très fréquent et très important), j’avais alors l’impression d’exercer moi-même une part du « pouvoir local » ! Le maire, le secrétaire de mairie, le garde-champêtre incarnaient l’autorité, la référence et l’animation de la commune et de la vie locale, ils avaient chacun leur place et leurs compétences, ils étaient tous indispensables et entretenaient une relation permanente avec le Percepteur. Le maire traitait de toutes les missions fondamentales, (budget, projets, etc…) et le secrétaire de mairie assurait la gestion administrative et financière de ces décisions, encaissements des recettes et paiements des dépenses, suivi des marchés publics, etc… Le garde-champêtre, un peu par nature et par mission, avait lui aussi un rôle à jouer avec tout le monde, aussi bien les services, Perception, Poste, Gendarmerie ou autres, que les habitants du bourg ou des villages de la commune. Ce rôle était d’une nature différente, il venait quasiment tous les jours à la Perception, en général en début de journée, et pratiquait une sorte de « renseignement de proximité » avant l’heure. Il interrogeait, il répondait, il renseignait, il était la « chaîne info » de l’époque et son concours était précieux pour obtenir ce que l’on cherchait et indispensable pour éviter confusions ou maladresses. Rien de la vie de la commune ne lui échappait.

C’est donc dans cette ambiance que se passèrent les deux mois de mon stage. L’apprentissage professionnel, qu’il était au départ, s’accompagna très vite d’un apprentissage de la vie rurale. L’époque était autre, cette vie rurale était riche, ancrée dans le pays et la campagne, animée par un sentiment d’appartenance à un lieu, à des terres, à des bois, à des maisons, où, même s’il fallait à un moment partir pour la ville ou pour ailleurs, chacun des habitants trouvaient ses marques et son « chez soi », un peu comme s’il avait alors « tout sous la main ».

Si l’on ajoute la bonne humeur qui accompagna ces deux mois, on comprend aisément qu’ils restent dans ma mémoire comme le moment heureux de relations humaines complètes, où chacun vivait avec l’autre. Ce monde nous paraît bien différent de celui d’aujourd’hui et pourtant il n’est pas si loin de nous, c’était hier, peut-être avant-hier…

 Francis MOUNET

Septembre 2016

 

Une lettre ouverte de M. PIALLOUX au percepteur M. MELON suite à un compte rendu qu’il a rédigé du conseil municipal ou M. MELON a été prié de quitter la salle.

Lettre ouverte à M. Melon, percepteur à Nexon. — A la suite du compte rendu de la dernière réunion du conseil municipal où je faisais allusion à vos interventions aussi intempestives que déplacées, vous êtes venu chez moi me réclamant impérieusement des explications les exigeant même sur un ton hautain. Vous me permettrez de vous faire remarquer tout de suite que si vous ne vous étiez pas départi de l’attitude que vous aviez observée au cours des précédentes réunions jamais je ne me serais occupé de vous. En reporter consciencieux je note ce que j’entends et ce que je vois, mon dernier compte-rendu comme les autres étant l’expression stricte de la vérité, je ne retranche ct ne rétracte absolument rien en ce qui vous concerne.

D’ailleurs, si jusqu’à présent vous aviez assisté sans agitation aux réunions du Conseil Municipal (pourquoi n’avez-vous pas continué) il n’en a pas été de même à d’autres réunions d’un conseil Municipal d’une commune voisine. Je fais appel à vos souvenirs, est-ce qu’un certain jour un conseiller ne vous a pas rappelé à l’ordre ? Il semblerait que partout, vous êtes indispensable et de très haute importance.

Vous vous êtes étonné d’avoir été mis à la porte. Sachez Monsieur que si vous vous étiez comporté en homme bien élevé, je vous aurais reçu aimablement.

Maïs je ne puis admettre comme beaucoup sans doute, que l’on vienne chez moi le verbe haut, l’injure à la bouche, écumant d’une colère non justifiée pour « exiger » des explications que je n’avais d’ailleurs pas à vous fournir. Nous ne sommes pas encore en France heureusement sous le régime d’Hitler ou de Mussolini.

Je croyais, Monsieur, que vos relations aristocratiques, vous auraient quelque peu « polissé ». Je suis peiné de constater qu’il n’en est rien. S’il me fallait, quant à moi, aller « exiger » des explications chaque fois que je suis pris à parti, je n’aurais pas peu à faire, mais je tiens tout de même à faire remarquer que si j’avais adopté pareille attitude à votre égard, il m’en aurait sans doute cuit.

Insulte à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. Ce que vous ne voulez probablement pas pour vous, ne le pratiquez donc pas à l’égard des autres.

Je vous ai fait remarquer poliment qu’il vous était loisible de me répondre par voie de presse, car il n’est pas dans mes habitudes, de me livrer à des colloques qui comme celui de Poissy n’aboutissent jamais et à la suite desquels il est trop facile de raconter ce que l’on veut, comme aussi de tirer des conclusions favorables.

Vous m’avez déclaré avec vivacité que « l’on me répondrait bien ailleurs ». J’ai attendu patiemment pendant plus de quinze jours, ne voyant rien venir, je constate votre défaillance.

Vous m’avez traité de lâche. Je voudrais bien savoir pourquoi et serais curieux de vos explications à ce sujet. Vous avez même levé le bras et tout comme un nervi de la Cannebière, vous m’avez invité à sortir. Vous préférez sans doute les arguments frappants à ceux de la raison. Je ne vous ai point suivi sur ce terrain-là, je respecte trop les mutilés de guerre, que je connais bien, mais je vous demande, Monsieur de ne point abuser de ce respect. Votre attitude dans cette affaire m’a donné lieu de croire que, comme l’on dit, vous vouliez une histoire vous ne l’avez pas eue. J’en suis heureux.

Avant de terminer, un conseil, dont certainement vous ferez fi. Conservez donc votre calme, vous aviez ma foi, fort mauvaise mine l’autre jour. Il me serait tout à fait pénible d’apprendre que vous êtes dangereusement malade.

A vous lire, peut-être bientôt recevez, Monsieur, mes très courtoises salutations socialistes

PIALLOUX –  Le Populaire du Centre 16 janvier 1934

Le Cercle de la Concorde

                   Les différentes catégories de cercles

Maurice Agulhon dans son étude « Le Cercle dans la France bourgeoise 1810-1848 » (1), montre que, dans la société bourgeoise de Louis-Philippe, entre 1830 et 1848, la fréquentation des cercles s’est progressivement substituée aux salons. Mais pour autant les grands salons mondains n’ont pas disparus des grandes métropoles, principalement Paris. Le Cercle de l’Union, le plus prestigieux, le Jockey club ou le Cercle de la Rue Royale comptent plus de 90% de nobles parmi leurs membres (2). On peut donc considérer que vont coexister deux catégories de cercles, les cercles aristocratiques et les cercles bourgeois.

Ces derniers se sont créés pour que leurs membres se rencontrent, lisent les journaux auquel le cercle est abonné, jouent aux cartes ou au billard mais aussi discutent de questions professionnelles et politiques. Ces cercles qui se développent rapidement à partir du milieu du XIXe siècle sont le produit de la culture bourgeoise, fondée sur l’égalité, la masculinité et la recherche de loisirs nouveaux. Avec la IIIe République ils vont devenir le creuset du renforcement du sentiment républicain, surtout au moment où le clergé et la bourgeoisie locale se déchireront à travers la querelle de l’école. Ces cercles ont contribué à la créations d’un « espace social » fraternel, solidaire et démocratique (3). Cela se traduit dans leurs noms : « de la concorde », « de l’union », « de la paix », « des travailleurs », « de l’avenir », « des démocrates », « des citoyens » …

1- Maurice Agulhon, Le Cercle dans la France bourgeoise 1810-1848, Cahiers des Annales, 36, Paris, Librairie Armand Colin, 1977, 105 p.

2- Bravard Alice, « Le cercle aristocratique dans la France bourgeoise 1880-1939 », Histoire, économie & société 1/2011 (30e année), p. 85-99

3- Bernard Traimond – Cercles et Sociabilité en Gascogne- Annales du Midi, n° 152-juin 1981).

Les cercles en Haute-Vienne

On ne connait pas de cercle purement aristocratique en Limousin. Le plus prestigieux et le plus ancien en Haute-Vienne, Le cercle de l’Union a été créé par la haute-bourgeoisie limougeaude en 1844. Il est né place Royale (aujourd’hui place de la République) en 1844 fondé par les industriels de la porcelaine et de la chaussure. A la création le droit d’entrée était de 125 F et la cotisation annuelle de 100 F. Elle baisse ensuite à 75 F en 1865. En 1878, les sociétaires déménagent pour se réunir dans le bâtiment qu’ils ont fait construire boulevard de Fleurus. En 1888 ils y ajoutent un jardin d’hiver abrité sous une somptueuse véranda jalonnée de vitraux réalisés par Chigot. Le cercle abrite alors 4 salons, une bibliothèque, 2 salles à manger et une salle de jeux.

C’est un cercle luxueux qui avec sa vie intellectuelle et sociale importante a marqué l’histoire de Limoges jusqu’à la fin du XXe siècle. A partit des années 1990 la fréquentation baisse régulièrement. La décoration a vieilli, les cuisines ne sont pas adaptées aux normes et aux exigences nouvelles aussi en 2003 les tableaux et les meubles sont mis en vente et le cercle ferme ses portes en 2007. La reprise du bâtiment par un établissement bancaire avait fait germer l’espoir d’une réouverture mais en août 2016 l’acheteur a renoncé à ce projet.

En 1865 le Cercle des jeunes gens a été créé avec les mêmes objectifs pour un public moins riche puisque la cotisation est de 25 F.

Bellac a un cercle en 1853, Saint Léonard en 1856 et celui de Saint Junien naît sous la république, en 1872.

Le Cercle de la Concorde à Nexon

Le cercle de Nexon, a été fondé en 1876, principalement par des commerçants et des membres des professions libérales.  Pour A. Corbin c’est un cercle politique, ce qui serait un cas unique dans le département (4). A ce sujet il cite un propos du sous-préfet de Saint Yrieix considérant le patron du café de l’Univers ou les membres se réunissent, comme étant « un rouge écarlate ». (Archives dep. M 972)

4 – Archaïsme et modernité en Limousin au XIXe siècle (1845-1880), nouvelle édition, Presses universitaires de Limoges, Limoges, 1999 (1re éd. 1975), 2 vol.

Les 13 membres fondateurs se réunissent le 20 septembre 1876 et, partant des statuts qu’ils viennent d’adopter, ils élisent le bureau suivant :

Président : Louis Boutaud-Lacombe, notaire à Nexon*

*Notaire à Nexon de 1864 à 1893, il assure la gérance de l’étude de Meilhac, du 24 décembre 1880 au 14 juillet 1881.

Secrétaire-trésorier : Joseph Faure

Membres : Crouzeau d’Azat, Frugier notaire, Bonnet J.B. et Eyssartier.

Commissaires : Michel Frugier, Eugène Cubertafond, Ludovic Guilhaumaud, Ferdinand Gizardin.

Trois journaux sont choisis : Le Temps, Le Courrier du centre et La Vie Parisienne.

création du cercle

Les statuts du cercle

statuts 1statuts 2statuts 3

statuts 4statuts5

L’année suivante les membres décident de supprimer l’abonnement à la Vie parisienne et prennent des abonnements d’essai pour 4 nouveaux journaux :  le Républicain, L’Union Conservatrice, Le Soleil et Le Figaro. L’Assemblée décide également de supprimer les quatre commissaires.

Le 10 mars 1878, deux membres, présentés, comme le stipulent les statuts, par deux membres sont cooptés : Messieurs Dupety, juge de paix et Deynat percepteur tous deux à Nexon.

Le 2 juin 1878 deux nouveaux membres sont admis : Messieurs Capel, employé des contributions indirectes et Alfred Desmaison, propriétaire à Nexon.

Lors de l’Assemblée générale de septembre 1878 la composition de la Commission a été modifiée à la suite de la démission du trésorier, Joseph Faure.

La nouvelle composition est alors :

Président : Boutaud-Lacombe

Secrétaire-archiviste : Ferdinand Gizardin

Trésorier : Deynat

Membres : J.B Bonnet, Eugène Cubertafond, Frugier notaire, Ludovic Guilhaumaud.

L’assemblée décide de renouveler les abonnements à 4 journaux : Le Temps, le Courrier du Centre, Le Soleil et le Monde Illustré.

Lors de l’Assemblée générale de décembre 1879 les comptes présentés laissent apparaître un excédent sur les deux derniers exercices. Six nouveaux membres sont admis : Bonnel, pharmacien, Nouhaud, pharmacien, Gabriel Thomas, aspirant au notariat, Joseph Tarrade, tous à Nexon et Gabriel Tarrade, bijoutier à Limoges. C’est la première personne n’habitant pas à Nexon à être admise.

Le 14 juin 1881 l’assemblée élit Joseph Tarrade, huissier, comme nouveau trésorier à la suite du départ de Nexon de M. Deynat. Elle coopte deux nouveaux membres : le Docteur Frugier, médecin et M. Dumas, nouveau percepteur à Nexon. Les quatre journaux choisis sont : Le temps, Le Soleil, La France Centrale et le Charivari.

Le loyer du cercle est de 400 francs, sans changement depuis la création ainsi que la cotisation fixée à 24 francs. Les abonnements coûtaient 51 francs pour La république, 48 pour Le temps, 30 pour Le Courrier du Centre, 14 pour le Monde Illustré.

En février 1882 trois nouveaux membres sont admis : Henri Lelong, René Tarrade et Laurent Lelong, propriétaires à Nexon.

Tous les candidats ne sont pas admis. Ce fut le cas pour M. Sallon en août 1882.

En octobre 1882 le cercle comptait 31 sociétaires. Leurs cotisations de 24 francs généraient une recette de 744 francs ne couvre pas totalement les dépenses du cercle qui s’élèvent à 766, 40 francs. Les principaux postes de dépense sont :

-loyer : 400

– abonnements 193,10 : Le Charivari (80,10 F.), Le temps (68 F.), Le Soleil (20 F) et la France centrale (20 F).

– Impôts : 130,50

-divers : 42,60 dont cartes du cercle (30 F.), affranchissement (7 F.)

L’équilibre de la trésorerie est assuré par l’excédent des recettes des années précédentes.

Pour l’année 1884-1885 le cercle compte 26 sociétaires, les abonnements sont les mêmes et le bureau est reconduit.

En octobre 1884 M. Suidureau, commerçant à Nexon a admis parmi les membres du Cercle et le 13 décembre trois nouveaux membres sont admis : Messieurs Raby, Laleu, Sergent.

Au début de l’année 1886, M. Raby, propriétaire du grand Hotel fait savoir au président qu’il ne pourra plus continuer à louer au cercle les appartements qu’il occupe.

raby denonce le bail 1885

Les membres décident de transférer le Cercle dans une grande salle , au premier étage d’une maison que possède M. Raymond Limousin. Un bail est établi le 3 février 1886.

bail 25 septembre 1875

En avril 1886 neuf demandes sont faites par MM. Bonnafy , Pierre et François Lelong, Georges Janety, Albert Bouteau-Lacombe, Antoine Tarrade, Henri Bragard, Raymond Limousin et Breguin. Ces admissions ont sans doute été réalisées pour compenser les démissions, en moyenne une chaque année. Monsieur Raymond Limousin, dès son admission est élu secrétaire en remplacement de Fernand Gizardin qui a démissionné.

Au cours de cette assemblée le trésorier signale que plusieurs membres, dont un fondateur, n’ont pas payé leurs cotisations depuis plusieurs années. Pourtant la cotisation est payable d’avance !  Négligence ? Dans plusieurs comptes rendus les membres se plaignent que des anciens membres ayant démissionné viennent dans les locaux du cercle lire les journaux ou jouer aux cartes. A chaque fois il est demandé aux membres du bureau d’être rigoureux dans les contrôles.

En mai 1886 trois nouvelles admissions : Léon Decoulhac et Antoine Thomas de Nexon, Augustin Fournier, maire de Meilhac, Philibert Beaufort, maire de La Roche l’Abeille. C’est la première fois que des maires de communes autres que Nexon sont admis es-qualité au sein du Cercle.

Le budget prévisionnel pour l’année 1886-1887 est établi sur la base de 35 cotisations à 24 francs soit une recette de 840 francs.

membres du cercle 1885

membres du cercle 1885 suite

Liste des membres à la fin de l’année 1886

En septembre 1887 est présentée la demande d’admission de M. Tremplin, directeur de la distillerie du Courdein. Cette distillerie est devenue ensuite un moulin, acheté par mon grand-père en 1945 et qui a fermé en 1974.

cotisation 1887

 

Les membres renouvellent les abonnements à l’Illustration, Soleil et le Temps.

abonnements 1887

Le 13 janvier 1889 M. Rebeyrolle, instituteur à Nexon est admis au cercle. Le trésorier encaisse 34 cotisations ce qui permet au Cercle de dégager, comme les années précédentes, un excèdent. Le président Boutaud-Lacombe est reconduit chaque année à la tête du cercle.

comptes 1888

Le 14 juillet 1892 le marquis de Bony, de Saint Priest Ligoure est admis comme membre du Cercle.

A partir de 1892 le nombre d’abonnements augmente et le cercle achète des livres que les membres peuvent emprunter.

le 18 septembre 1893, M. Chatelard, chef de district à Nexon est admis comme 35 ème membre du club.

cotisation 1895

En 1895 le cercle est abonné à 9 journaux :

L’autorité (25 F.), Le radical (25 F.), L’Illustration (36 F.), Journal amusant (17 F.), Petit centre (18 F), Chasseur français (1,50 F), Le fermier (24 F), Le Jockey (45 F), Le soleil du dimanche (14 F), Le courrier français (20 F).

Les cotisations ont généré des recettes de 716 francs auxquels se sont ajoutés les reliquats de l’année précédentes, 208 francs. Les 924 francs de recettes ont largement couvert les frais qui se sont élevés à 684,15 francs. Le cercle ne devait plus avoir de billard puisqu’une délibération du 18 septembre 1895 chargeait une commission de se renseigner sur le prix d’un bon billard, le propriétaire du café ne voulant pas en acquérir à ses frais. Une proposition est faite en octobre pour un billard à 460 francs. Pour financer cet achat le cercle décide de réduire les abonnements au seul journal l’illustration pour une année au moins et de procéder à une souscription. Celle-ci a rapporté 112 francs et ainsi le déficit de l’année 1896 a été limité à 56 francs.

achat billard

En 1898 les effectifs du Cercle sont de 36 membres. Les cooptations compensent largement les départs. Avec ce nombre de membres les comptes retrouvent leur équilibre et le Cercle reprend les abonnements aux journaux. Le trésorier indique que les impôts du cercle ont baissé du fait que chaque sociétaire qui était imposé précédemment à hauteur de 4 francs ne sont plus que de 2 francs ce qui fait que le cercle ne paye plus que 46,90 francs depuis 1891 contre 150,10 en 1890. L’assemblée décide de ce fait de réduire les cotisations à 22 francs pour les membres de Nexon et à 12 francs pour les extérieurs.

Le 28 septembre 1899 la réunion annuelle du Cercle n’a pu se tenir qu’à la troisième convocation, les 18 et 22 septembre le quorum n’était pas atteint.

1900 : le changement de siècle.

Au cours de l’année 1900 le cercle perd quatre membres : les démissions de MM. de Bony et G. Thomas, le décès de M. Frugier et le départ de Nexon de M. Vergnolle. Le Cercle ne compte plus que 30 membres.

le 6 janvier 1901 les membres examinent la demande de Léon Sazerat fils. Le procès verbal , comme tous ceux qui figurent dans le registre, rappelle fidèlement la procédure : présentation par deux membres, affichage dans les locaux, vote. le candidat ayant été admis les parrains sont chargés de faire connaitre la réponse du cercle au candidat.

cercle procedure admission 6 janvier 1901

Lors de l’assemblée du 18 septembre 1901 M. Bouteau-Lacombe a été réélu président. Il occupe ce poste depuis la création. Le secrétaire est Léonce Gizardin, M. Gourinchas, trésorier et Albert Thomas, Pierre Balaise, M. Suidureau père, Pierre Lelong, membres.

Cinq candidatures sont acceptées le 1er mai 1902 : le docteur Boutard, député de la circonscription, de Saint Yrieix ; M. Bridgland, entraîneur ; Armand Bonnet, propriétaire ; M. Chambon ; Guyonnet, percepteur tous les quatre de Nexon.

A la fin de l’année 1903, le cercle compte 37 membres, nombre le plus élevé depuis la création. Ce nombre élevé de membres permet au Cercle d’encaisser des recettes supérieures aux dépenses et ainsi, chaque année, de dégager un excédent. Parmi les recettes nouvelles le Cercle décide, lors de la réunion du 18 septembre 1906, de prélever 5% de la somme que le joueur de baccara annoncera mettre à la banque.

fournitures 1906

Le 1er mai 1907, M. Sazerat est élu trésorier à la place de M. Gourinchas qui a quitté Nexon. Au cours de cette même réunion, les membres proposent de faire éclairer le local du cercle à l’électricité ainsi que l’escalier qui y conduit. Un devis pour l’installation des lampes s’élève à 100 francs. Les membres le trouvent un peu élevé et chargent une commission d’obtenir une réduction et de suivre les travaux. Une souscription est lancée auprès des membres.

Décès du président fondateur.

Le 15 juin 1908 l’assemblée générale doit procéder à l’élection d’un nouveau président suite au décès de M. Bouteau-Lacombe. L’assemblée présidée par M. Balaize, doyen d’âge, élit M. Albert Bouteau-Lacombe (1864-1960) comme président du Cercle. Ainsi le fils succède au père. Les autres postes du bureau ne changent pas de titulaires. Les abonnements au matin, à La Vie au grand air, à l’Illustration, au Jockey et au Journal amusant sont renouvelés pour un montant de 146 francs.

En 1909 le nombre de membres est tombé à 31, de ce fait les recettes baissent. Les membres du Cercle choisissent de souscrire 4 abonnements, Le Matin, L’Illustration, Le Journal Amusant et de remplacer le Jockey par Paris Sport. Le montant total de ces abonnements s’élève à 92 francs.

Le 16 février 1910 le Cercle admet six nouveaux membres : Camille Bonnet, André Lelong, Isnard, percepteur, Jouhannetand, clerc de notaire, tous de Nexon ; Marc Guilhaumond de Lallet et Emile Bonnet d’Entraigas. Les effectifs augmentent et s’établissent à 36 membres. Trois journaux sont choisis : le matin (24 F.), L’Illustration (36 F.) et Tour du Monde (26 F.)

Le bureau est ainsi composé: Boutaud-Lacombe, président. Dr Ribière, trésorier; Gizardin, secrétaire ; Dr Thomas, Suiduiraud, Bragard et Papel membres.

En 1911 le Cercle enregistre 3 démissions. Les membres décident de souscrire 3 abonnements, Le matin, l’Illustration, Excelsior.

Le 22 octobre 1911 Paulin Laspougeas, industriel à Nexon et Jean Barret, propriétaire à Royer, commune de Jourgnac sont admis à l’unanimité des 14 membres présents. C’est une faible participation pour une réunion au cours de laquelle il doit être procédé à l’admission de nouveaux membres. La faible participation aux réunions a conduit presque systématiquement à reporter l’Assemblée générale. C’est encore le cas le 18 septembre 1912 ou l’assemblée a dû être reportée au 24 septembre. Le Cercle compte 32 membres, 22 habitent Nexon et 11 dans les communes voisines.

Le 5 octobre 1913 le cercle enregistre un déficit du fait d’une dépense imprévue de 130 francs pour une réparation du billard. Il est alors décidé de souscrire seulement deux abonnements, Excelsior et l’Illustration.

La guerre éclate, le cercle va perdre son rayonnement

Le 2 octobre 1914 a lieu l’Assemblée générale. Du fait du départ de plusieurs membres à la guerre il est décidé que l’assemblée délibérera quel que soit le nombre de présents. Le Dr Ribière étant mobilisé, Emile Suiduiraud est nommé trésorier adjoint pour le suppléer pendant son absence. Pour pallier l’absence de cotisation des membres éloignés les cotisations sont augmentées et passent à 24 francs pour les habitants de Nexon et à 14 francs pour les autres.

L’assemblée générale de 1915, après plusieurs reports du fait du petit nombre de présent du fait de la guerre a finalement lieu le 26 septembre. Devant l’incertitude sur l’avenir du cercle, M. Raymond Limousin, propriétaire du local, fait savoir qu’il ne demandera pas le loyer cette année et attendra la décision du cercle quant à son avenir. Le 10 octobre devant les faibles recettes enregistrées décident une nouvelle fois d’augmenter les cotisations et de les porter à respectivement à 30 francs pour les locaux et à 17 francs pour les extra-muros ; N’ayant pas de nouvelles de Léonce Gizardin les membres décident de nommer Raymond Limousin comme secrétaire jusqu’à nouvel ordre. Le cercle souscrit un seul abonnement, à l’Illustration.

Le 1er juillet est examiné la candidature de M. Beylier, agent d’assurance. Mais devant la faible participation des membres aux acticités du fait des mobilisations, le cercle décide de suspendre toute les admissions jusqu’à la fin des hostilités. Le 1er septembre 1916 l’assemblée décide de poursuivre les activités du cercle et de maintenir le montant des cotisations au montant fixé en 1915 et de souscrire un seul abonnement à l’Illustration.

En 1917 et 1918 les comptes font apparaitre un léger déficit que comblent les membres non mobilisés. Mais devant la hausse des prix du chauffage et de l’éclairage et de l’incertitude qui pèse sur le nombre de membres cotisants il n’y a pas de budget prévisionnel pour 1918 et pas d’abonnement souscrit.

L’assemblée du 18 septembre 1919 constate un déficit de 79 francs que comblent les membres présents. Le bureau est reconduit sauf le trésorier, M. Suiduiraud qui ne souhaite plus exercer cette charge. Il est remplacé par Camille Bonnet. A la demande des membres extérieurs leur cotisation est abaissée de 17 à 15 francs. Six nouveaux membres sont admis : M. Pradeau fils du Plantadis, Queyroi fils, Garraud, clerc de notaire, Bonnel fils, Marcel Rioblanc, Jouhaud, négociant en vin et Vignéras.

L’association compte 17 membres de Nexon et 11 extérieurs mais la fragilité des finances ne permet pas encore de renouveler les abonnements aux journaux.

membres 1919

L’assemblée du 18 septembre 1920 constate que les comptes font apparaitre un léger excédent, pour autant il est décidé de ne pas souscrire d’abonnement. Les recettes sont presque totalement absorbées par la location des pièces pour le cercle, par les impôts, le chauffage et l’éclairage. Les prix du charbon et du pétrole ayant augmenté M. Limousin, le propriétaire demande 200 francs de plus pour ces deux dépenses.

Le 16 février 1921, sept nouveaux membres sont admis : Etienne Thomas, capitaine à Limoges ; Rivaud, clerc de notaire à La Meyze ; Dr Jumeaux Lafond, médecin à Nexon ; Catinaud, secrétaire de mairie ; Bragard, propriétaire à Champsiaux ; Coulaud Dutheil, industriel à Limoges ; Debrégeas, conseiller général. Le 19 septembre, lors de l’assemblée général, M. Bonnafy remplace au bureau le Dr Thomas, décédé. Les comptes de l’année. Cette fois encore un déficit apparait, comblé par les membres. De ce fait les abonnements aux journaux ne sont pas encore renouvelés. Les membres viennent principalement pour jouer aux cartes et au billard et discuter entre eux.

L’assemblée du 3 octobre 1922 constate un excédent de trésorerie pour autant les abonnements ne sont pas encore renouvelés. En effet M. Limousin, propriétaire de l’immeuble dans lequel se réunit le cercle est décédé et ses héritiers l’ont vendu à Madame veuve Prunet. Il convient donc de négocier avec elle un nouveau bail ou une résiliation. D’autre part les héritiers acceptent de vendre au Cercle le matériel utilisé par les membres à savoir 9 tables, 26 chaises, 2 lampes et les queues de billard pour une somme de 300 francs. A cela s’ajoutent 70 verres à 1 franc pièce. Les membres acceptent ces achats et décident que si les recettes ne sont pas suffisantes ils organiseront une collecte entre eux.

Le 5 novembre 1922, quatre nouveaux membres sont admis.

Le 16 août 1923 le président lit un courrier par lequel Mme Prunet demande 500 francs pour le chauffage et l’éclairage du Cercle. En cas de refus elle donnerait congé au Cercle le 1er octobre. Devant le court délai courant jusqu’au 1er octobre, les membres décident de payer la somme demandée. Pour faire face à cette nouvelle dépense la cotisation des locaux est augmentée de 10 francs et de 5 francs pour les autres membres.

L’assemblée du 29 septembre 1923 constate un déficit de 172 francs. Elle décide de faire un appel aux membres pour le couvrir et ne renouvelle toujours pas les abonnements. Le Cercle verse 50 francs à un distributeur pour qu’il fournisse les journaux pendant 24 heures ;

Le 20 septembre 1924 malgré un léger excédent de trésorerie l’assemblé ne renouvelle pas les abonnements, verse 50 francs au distributeur de journaux et reconduit le bureau. M. Boutaud Lacombe est président ; André Lelong trésorier et secrétaire ; MM. Bragard, Suiduiraud, Papel et Bonnafy membres.

Le 16 octobre 1925 le bureau est reconduit; les abonnements aux journaux ne sont pas repris et le Cercle verse 50 francs à un distributeur.

Le 21 septembre 1926 l’assemblée note que les comptes font apparaître un excédent mais que l’équilibre est fragile. les membres reconduisent les décisions de l’année précédente. Le bureau est reconduit avec un seul changement, M. Bardin est élu comme membre à la place de M. Bragard. Le Cercle compte 19 membres locaux et 16 extérieurs.

Le 16 mars 1927 MM. Delage, directeur des écoles et Pialloux, ancien directeur sont admis comme membres.

Le 19 septembre, les comptes présentés par le trésorier font apparaitre un excédent de 106 francs. Cependant la fragilité des finances amène les membres à reconduire les mêmes décisions que les années précédentes. Le bureau est reconduit, M. Vergonjeanne remplaçant M. Bardin comme membre.

Le 13 octobre 1928 l’assemblée se réunit et comme souvent c’est à la seconde convocation qu’elle peut délibérer. L’année se termine avec un faible déficit de 3 francs. Les mêmes décisions sont reconduites. M. Lelong ne souhaitant plus remplir les fonctions de trésorier, M. Pierre Rioblanc est élu pour le remplacer. Le Cercle compte 34 membres, 16 locaux et 18 extérieurs. Pour la première fois les membres extérieurs sont majoritaires. Du fait du prix réduit de leur cotisation les recettes n’augmentent pas. On peut se poser la question de savoir pourquoi le Cercle n’attire pas les notables nexonnais ? M. de Nexon n’en fait plus parti, son départ a eu lieu pendant les années de guerre.

Le 6 octobre 1929 le trésorier présente une nouvelle fois des comptes en déficit. Le bureau est reconduit.

La dissolution

Le 22 juin 1930 l’assemblée réuni ne compte que 7 présents mais elle peut valablement délibérer puisqu’il s’agit d’une seconde réunion, la première, convoquée le 15 juin, n’avait réuni que 9 membres. Devant le désintérêt manifeste des membres les 7 présents décident la dissolution du Cercle à compter du 1er octobre 1930, date d’échéance du bail.

Étaient présent : Boutaud Lacombe, président ; Suiduiraud et Vergonjeanne, commissaires ; Vignéras, Thomas, Lelong et Garraud, membres.

dissolution du cercle

 

Madame Prunet prend acte de la résiliation du bail.

lettre Prunet fin du bail 1930

Le cercle de la Concorde aura vécu près de 54 ans. Il a été dirigé par 2 présidents, Messieurs Boutaud Lacombe, père et fils. Les membres se réunissaient pour lire, jouer et discuter. A-t-il été, comme l’écrit A. Corbin, une exception dans le paysage Limousin en étant un cercle politique ? A lire l’intégralité des comptes rendus rien ne permet de le penser. Dès sa création le baron Armand de Nexon en est membres et pourtant on ne peut pas le considérer comme un militant « rouge ». Les titres des journaux choisis ne révèlent pas non plus une orientation exclusivement Républicaine. Le Soleil était un quotidien monarchiste, plus modéré que les autres, qui certes a déconcerté ses lecteurs en choisissant de défendre le capitaine Dreyfus. De même Le Jockey, bi-hebdomadaire fondé en 1863, puis quotidien à partir de 1882 n’est pas connu pour ses engagements politiques ! Il était, avec le Sport, le premier journal sportif à être publié en France.

Avec le temps la fréquentation se réduit, les nexonnais sont de moins en moins nombreux à solliciter leur admission. La guerre, par la mobilisation d’un grand nombre de membres en a signé l’arrêt de mort. Le cercle n’a jamais pu équilibrer ses finances. Il a réduit ses dépenses en supprimant les abonnements. Venir au Cercle pour lire le journal, boire un verre, discuter perd de son intérêt, surtout s’il faut faire plus de 10 km pour cela. L’engagement citoyen s’est progressivement émoussé car il était pratiquement de réunir une assemblée générale avec un quorum suffisant pour délibérer valablement. Une seconde convocation était presque toujours nécessaire. Il y a rarement plus de 20 membres présents à ces assemblées générales, essentielles pour la vie démocratique de l’association.

J’en conclus que le cercle de la Concorde n’était pas un lieu très politisé. Comme tous les cercles il était un lieu de rencontre, de discussion dont la vie a été active pendant une trentaine d’années. Avec la Première guerre mondiale on est entré dans un autre monde et dans un autre siècle, les cercles ne correspondaient plus aux besoins d’une société qui changeait. Certes la question de la mixité n’était pas encore posée mais on peut imaginer que les notables et les commerçants préféraient le confort de leurs domiciles ou ils pouvaient lire le journal, écouter la radio et prendre l’apéritif sans avoir besoin d’aller à l’extérieur.

 

les comices agricoles

Les sociétés d’agriculture, des précurseurs des comices agricoles

En 1757, est créée la « Société d’agriculture, de commerce et des arts des États de Bretagne ». C’est la première société de ce genre en France. Il existait déjà des sociétés analogues en Europe, en particulier la Société de Dublin pour l’amélioration des Elevage, Agriculture et autres arts utiles (« Society for improvement of husbandry, agriculture and other useful arts ») créée en 1731, sans doute la première en Europe, et d’autres à Londres, Florence…

La Société de Bretagne bénéficia de la notoriété de Jean Claude Vincent de Gournay, un négociant malouin, devenu intendant du commerce en 1751. Fervent partisan de la liberté du commerce il est connu pour être le père de l’expression « laisser-faire et laisser passer », expression qu’il utilise en septembre 1753 dans la conclusion de ses réflexions sur la contrebande : « Ces deux mots, laisser faire et laisser passer, étant deux sources continuelles d’actions, seraient donc pour nous deux sources continuelles de richesses ».

Dès le milieu des années 1750 un nouveau courant de pensée, la Physiocratie, va redonner à l’agriculture ses lettres de noblesse. Il est né des réflexions d’un brillant médecin, François Quesnay, anobli en 1752 par Louis XV pour avoir guéri le Dauphin de la petite vérole. Cet anoblissement le conduit à acquérir un domaine dans le Nivernais. Pour l’exploiter efficacement il lit tous les traités d’agriculture et procède à une analyse rationnelle de tous les procédés d’exploitation. Il compare le cout et les bénéfices qu’il aurait à utiliser des bœufs ou des chevaux, à mettre un fermier ou un métayer… Il publie les articles « Fermiers » (1756), « Grains » (1757), « Hommes » (1757) dans l’Encyclopédie de Diderot et Le Tableau économique en 1758. Sa notoriété est grande et il est entouré de véritables disciples, régnant en maitre sur ce que l’on appelle « la secte des économistes ». Parmi eux Turgot, maitre de requête au Parlement de Paris. Il a accompagné Gournay dans ses tournées à travers la France et il est séduit par les idées de Quesnay. Il est nommé en 1761 intendant de la généralité de Limoges ou il remplace M. de Pajot de Marcheval. Dès 1759 il avait réuni un groupe de propriétaires pour créer une institution ayant pour but d’améliorer les pratiques agricoles.

Le 22 août 1760, Trudaine, Directeur du Commerce et à ce titre gouverneur de l’ensemble des intendants, et Bertin, Contrôleur général des Finances, avaient invité les intendants à créer des Sociétés royales d’agriculture. Un arrêt du Conseil d’Etat du 12 mai 1761 donne à la Société de Limoges le statut de Société Royale d’Agriculture avec deux bureaux annexes l’un à Brive, l’autre à Angoulême. Elle est remplacée en 1801 par la Société d’agriculture, des sciences et des arts de la Haute-Vienne.

Sous Napoléon l’agriculture n’occupe pas une place de choix mais dans les années 1820 quelques propriétaires vont relancer l’intérêt pour ce secteur en portant leurs regards vers l’agriculture britannique et suggérant que l’on s’en inspire. Le duc Elie Decazes, ministre de l’intérieur de Louis XVIII, fait de ceux que le modèle britannique séduit.

Mais la renaissance des sociétés d’agriculture ne s’opère véritablement que dans les années 1830. Des concours de charrues sont organisés, les premières fermes modèles sont présentées…et les premiers comices agricoles ont lieu.

Les premiers comices agricoles.

Corinne Marache, maitre de conférences à l’université de Bordeaux et spécialiste du développement agricole de la Dordogne montre que dès les années 1820 ce département se dote de comices agricoles avec ceux fondé en 1824 à Lanouaille et en 1827 à Montagrier. L’initiateur de ce mouvement est le futur maréchal Bugeaud (né à Limoges le 15 octobre 1784, mort à paris le 10 juin 1849). Après une première partie de sa vie consacrée à la carrière militaire son soutien indéfectible à Napoléon le fait entrer en disgrâce avec la restauration. Il se consacrer alors à son domaine de la Durantie sur la commune de Lanouaille en Dordogne. Quand il a acquis la certitude d’avoir trouvé les meilleures méthodes pour exploiter les terres de son domaine il en fait profiter les autres agriculteurs au cours de réunions. C’est le premier comice agricole. Il continuera à œuvrer pour le développement d’une agriculture moderne et quand il sera élu député il prononcera à la Chambre, le 28 février 1832, un discours dans lequel il propose d’établir un comice agricole dans chaque canton

Mais, comme dans le reste du pays, le phénomène ne prend toute son ampleur que dans les années 1830. Un comice se crée pour les cantons de Limoges en 1834, suivi par Nieul la même année, puis Aixe en 1835, le Dorat, Saint Léonard… Ils sont 9 en 1870, 12 en 1880 et ce n’est qu’en 1910 qu’il y en a un dans chaque canton, parfois sous le nom de « syndicat d’élevage ».

Pendant tout le XIXème siècle, les comices agricoles se multiplient sur tout le territoire. Ils sont le reflet de la France rurale ouverte au progrès. On y met en avant les découvertes en agronomie, les nouveaux matériels, on récompense les agriculteurs qui innovent avec des prix et des médailles.  Dans le seconde moitié du XIXème siècle, les comices s’ouvrent à l’ensemble de la population et deviennent de véritables fêtes.

Dans son célèbre roman, Madame Bovary, publié en 1857, Flaubert dans la deuxième partie, chapitre 8 décrit l’ambiance des comices agricoles à Yonville. Rodolphe y retrouve Emma. Il écoute les discours, celui de M. Lieuvain, délégué par le Préfet, celui de M. Derozerays qui préside le comice. C’est un sujet classique au lycée de demander aux élèves de commenter ces discours.

La race bovine Limousine

Au début du XIXe siècle les bœufs ne pèsent pas lourd, 300 à 350 kg, et mesurent 1,5 mètre au garrot. Cela vient à la fois de la génétique mais aussi de la médiocrité des terres et donc de leur alimentation. De plus, le faible niveau de vie des paysans ne leur permet pas de nourrir des bêtes qui ne travailleraient pas, aussi tous les bovins participent aux travaux des champs. La race limousine est alors considérée comme une race de travail.

Avec la création du comice de Limoges, en 1834, la question de l’avenir de cette race va donner lieu à de nombreux débats. Que faut-il faire pour la rendre plus prospère ? Faut-il croiser la race limousine avec d’autres comme la charolaise, faut-il pratiquer une sélectionner rigoureuse des meilleurs bovins limousins, faut-il abandonner cette race régionale pour passer à une race plus nationale, voire internationale comme la durham ? Cette dernière option est défendue par ceux qui s’appuient sur l’arrivée du chemin de fer à Limoges en 1856, offrant ainsi les débouchés vers les grands marchés parisiens

L’opposition se fait en fait entre les agriculteurs qui privilégient l’élevage d’un animal pour le travail et ceux qui préfèrent un animal pour la boucherie. Mais pour développer l’élevage d’animaux de boucherie qu’il faut engraisser rapidement il faut développer parallèlement la production fourragère et donc passer aux prairies artificielles, employer beaucoup de chaux… D’un côté un système qui demande des capitaux, pratiqué par des propriétaires qui emploient des domestiques, de l’autre un système plus traditionnel ou les fermes sont exploitées par des métayers, une agriculture de bourgeois opposée à une agriculture de paysans.

L’économiste Frédéric Le Play qui a acheté en 1856 une propriété au Vigen dirigée par son fils Albert, jouera un grand rôle au sein de la société d’agriculture et prendra parti pour une agriculture de paysans. C’est également la position de M. Teisserenc de Bort, député, sénateur, plusieurs fois ministre de l’agriculture, présidant du comice du canton d’Ambazac et auteur en 1889 de la brochure « La vérité sur la race limousine »

Dès 1860 on constate que le choix a été fait de procéder à l’amélioration de la race limousine en sélectionnant les meilleurs taureaux afin de faire gagner du poids à chaque animal. Cela passe par l’amélioration de la qualité des prairies à la fois grâce aux engrais et à l’utilisation du trèfle. De 350 kg les bœufs passent à plus de 500kg. De race de travail la limousine devient une race de boucherie et ses représentant gagnent de plus en plus de prix dans les concours. La consécration arrive avec le prix d’honneur, toutes races confondues, obtenu en 1886 par le taureau d’Achille Caillaud au concours général de Paris et le grand prix d’honneur pour son troupeau, également toutes races confondues, obtenu par Charles de Léobardy en 1889.

Le couronnement de ces efforts sera la création du herd-book limousin en 1886, le second après celui de la nivernaise-charolaise créé en 1864. Après deux ans d’existence, 479 animaux sont inscrits. Ils sont 674 en 1890, 3.142 en 1897 et 6.416 en 1914. Pour faire la promotion de leurs animaux les propriétaires créent en 1893 le syndicat de la race bovine limousine. Les foires et les concours vont connaitre un développement continu jusqu’à la Première guerre mondiale.

Philippe Grandcoing et Raymond Julien, La belle Limousine, Culture et patrimoine en Limousin, coll. « Patrimoine en poche », 2004

Le Comice de Nexon

Camille Larcher a réuni une belle documentation sur le « Comice agricole du canton de Nexon » et a publié en 2006 une brochure « Mémoire du Comice de Nexon ».  Nous ne présenterons qu’un résumé de ce travail.

memoire du comice de nexon

Dans les délibérations du Conseil municipal on note que pour le 23 septembre 1860, jour de Fête et de Comice Agricole, il est voté une somme de 150 francs.  M. de Veyrinas et Frugier sont chargés d’en surveiller l’emploi. Et pourtant le comice de Nexon n’est pas encore créé puisque l’assemblée générale constitutive se réuni à la mairie de Nexon le 7 avril 1877. Plus de 100 personnes ont leur nom transcrit sur la liste des souscripteurs. On compte 52 personnes de Nexon, 23 de Janailhac, 10 de Saint Priest, 9 de la Meyze, 5 de saint Hilaire et 2 de Meilhac. Presque tous sont propriétaires, et parmi eux on trouve Ludovic Eyssartier, percepteur à Nexon, Jean Baptiste Fournier, instituteur à Nexon, Frank Limousin, curé à Janailhac ou Louis Gary, négociant à Lafarge.

Un bureau provisoire est composé de Messieurs Boutaud Lacombe, Léon Frugier et Ernest Morterol, tous de Nexon. Une fois les statuts adoptés il est procédé aux élections du bureau. Ont été élus :

Président : Boutaud Lacombe

Vice-Président : Armand de Nexon

Trésorier : Joseph Faure

Secrétaire : Michel Frugier

Membres : Léon Frugier, Alfred Demaison, Jean Baptiste Bonafy, Ludovic Guillaumaud, Jean de Bony, Antoine de Beaune, Joseph Bessoule, Eugène Cubertafond, Fernand Gizardin, Dazat Crouzaud, Pierre Lauzeille, Cyprien Frugier, David Lalleu, Maurice Duverger, Pierre Suidraud et Jean Baptiste Nicot.

22 septembre 187822 septembre 1878. verso jpg

Médaille d’argent du concours du 22 septembre 1878

1880 « Le Comice agricole de Nexon.

Le temps n’a pas favorisé hier cette fête qui s’annonçait, cependant, sous les meilleurs auspices. La pluie qui a commencé dès la pointe du jour a cessé un instant pendant la journée pour reprendre dans la soirée avec plus de force que jamais. Malgré tout, les exposants avaient tenu bon et le foirail était très amplement garni. Ainsi que dans les précédents concours, les génisses et les vaches se distinguaient par un remarquable ensemble de qualités. La mission au jury a été très longue et très laborieuse; nous avons même entendu former le souhait qu’à l’avenir le jury fonctionnât le matin, de façon à éviter aux animaux les inconvénients résultant d’une aussi longue station et à épargner au public les fatigues d’une attente que la température d hier rendait encore plus sensibles.

A trois heures, M. Baury. député, président, prenait place sur l’estrade dressée devant la mairie. Près de lui on remarquait M. Boutaud-Lacombe, président du comice ; M. Bonnet, maire de Nexon, conseiller général ; les membres du bureau du comice, M. de Beaune de Beaurle, souspréfet de Semur ; M. Fournier, intituteur à Nexon ; M. Roche, instituteur à BaintYrieix, et plusieurs de leurs collègues de l’arrondissement. Une partie de l’estrade était occupée par la Fanfare de Saint Yrieix, qui s’est fait entendre plusieurs fois pendant la distribution des prix. La séance étant ouverte, M. Boutaud-Lacombe a pris la parole en ces termes :

« Messieurs, » La première période triennale de l’existence de notre comice s’est écoulée d’une manière satisfaisante ; il est k désirer qu’il en soit ainsi de la seconde période qui commeuce aujourd’hui, et même que nos progrès agricoles, déjà très sensibles, s’accentuent davantage ; dans ce but, je viens faire un nouvel appel à l’intelligence et au bon vouloir des habitants de tout le canton. » La concurrence redoutable que les produits étrangers portent sur nos marchés, rend nos comices plus nécessaires que jamais ; ils constitue ut une arme dont il faut se servir pour lutter contre cet ennemi ; c’est défendre « Son pays que de s’y associer ». On a dit que notre Société agricole avait une nuance politique ; bien que le public n’ait pas partagé cette erreur, il est de mon devoir de déclarer qu’il n’en est rien ; ici, Messieurs, toutes les opinions s’effacent, tout le monde se tend la main, il n’y a que des Français aimant leur patrie et travaillant de leur mieux au bien de tous. »

Groupons-nous, chaque année, plus nombreux autour de cette heureuse institution ; que chacun, qu’il fasse ou non partie de ses membres, nous dise ses impressions, nous signale les améliorations qui peuvent y être faites, chaque observation sera discutée dans nos assemblées, et tout ce qui paraîtra bon sera adopté. » C’est le cri de l’intérêt public que je vous transmets, et j’ai la pleine confiance qu’il sera entendu et compris. » Que M. le député de l’arrondissement me permette de le remercier, au nom du comice, de ses largesses pour nos coucours, et surtout d’avoir bien voulu venir présider nos assises; merci s nos deux jurys, dont le dévouement tris précieux k notre agriculture ne se dément pas ;

Merci à la Fanfare de Saint-Yrieix pour avoir assisté à la distribution de vos prix; merci, enfin, à tous ceux qui nous entourent pour applaudir aux vainqueurs. » A la suite de ce discours, M. Frugier secrétaire, a donné lecture du rapport de M. Ernest Morterol sur la visite des cultures, puis il a proclamé la liste des prix. Le reste de la journée s’est passé gaiement en dépit de la pluie ; nos rustiques et solides paysans la redoutent moins que les gens de la ville. On s’est égayé de la course aux ânes, au jeu du lapin et devant la diseuse de bonne aventure qui, armée d’un long tube en fer blanc annonçait gravement l’avenir à l’oreille de ses clients ébahis. Le soir un bal a eu lieu dans la salle de la mairie.

Liste des prix.

Prix des cultures. — Prime d’honneur, médaille d’or, à M. Honoré Sazerat. 1er prix, médaille d’argent à M. Limousin, aux Places ; 2e, médaille d’argent, à Mlle. H. Cubertafon ; 3e, médaille d’argent, à M. Martial Faure ; 4e, médaille de bronze, M. Laurent Lelong. 30 fr., à Guillaume Desmaison, colon au Plantadis ; 25 fr., à Terrasse, colon aux Places ; 20 fr., à Portefaix, colon aux Landes; 20 fr., à Chabrier, colon au Mourier ; 20 fr., à Frugier, colon à Sazerat ; 15 fr. à Larcher, colon à Monbessier; 10 fr., à Charbonniéras, colon à Meilhac.

Prix aux propriétaires-cultivateurs. — ler prix, médaille d’argent, à M. Cubertafon, de Las Panicias ; 2e, médaille de bronze et 10 fr., à M. Picquet.

Prix aux ménagères. — 1er prix et 15 fr., à la femme Portefaix, aux Landes ; 2e et 10 fr. à Marie Desbordes, femme Desmaison, aux Plantadis ; 3e et 10 fr. à Marguerite Demignon, veuve Tricard, au Mourier.

Taureaux. — 1er prix, 50 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour ; 2°, 40 fr., à M. Cubertafon, à Pœnissias ; 3e, 30 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour.

Vaches suitées. — ler prix, 45 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour ; 2e , 35 fr., à M. Cacatte, aux Plantadys ; 3e , 25 fr., à Léonard Bazaire, colon de M. Faure, à La Plaine; 4e, 20 fr., à Léonard Duverneix, colon de M. Roche, à Plaud.

Vaches pleines. — 1er prix, 45 fr., à M. Pierre Desplanches, propriétaire, à Viallette; 2e, 35 fr., à Christophe Peynichon, colon de M. de Veyrinas, à Veyrinas ; 3e, 25 fr., à Léonard Duverneix, colon de M. de Veyrinas, à Veyrinas; 4e, 20 fr., à M. Cacatte, aux Plantadys.

Génisses de 16 mois à 2 ans. — 1er prix, 30 fr., à M. Cacatte, aux Plantadys ; 2e, 25 fr., à Léonard Chabrier, colon de M. Faure, à Mourier ; 3e, 15 fr., à M. Cacatte, aux Plantadys ; 4e, 10 fr., à Léonard Bazaire, colon de M. Faure, à La Plaine.

Génisses de 8 à 16 mois. — 1er prix, 30 fr., à Léonard Chabrier, colon de M. Faure, à Mourier ; 2e, 25 fr., à Jean Nicolas, colon de M. de Beaune de Beaurie à Chapelle ; 3e , 15 fr., à M. Martini Bragard, à La Plaine ; 4e, 10 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour.

Veaux Âgés de moins d’un an. — 1er prix, une médaille d’argent et 35 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour ; 2′, 35 fr., à M. Arsène Olivier, au Pay ; 3e, 25 fr., à M. Martial Bragard, à La Plaine ; 4e. 20 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour.

Prix d’ensemble. — Une médaille de vermeil et 35 fr., à Guillaume Desmaisons, colon de M. Sazerat, aux Plantadys; 25 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy ; 15 fr., à François Limousin, pour sa truie; 10 fr., à Guillaume Desmaisons, colon de M. Sazerat, aux Plantadys.

Verrats. — 1er prix, 45 fr., à M. Louis Jouhaud, à Rilhac; 2e, 30 fr., à Léonard Barrière, colon de M. Beaurie, à Teulet.

Truies pleines et suitées. — 1er prix, 30 fr., à Mathieu Deschamps, colon de M. Bonafy, à Betour ; 2e, 25 fr., à Léonard Chabrier, colon de M. Faure, à Mourier ; 3e, 15 fr., à Laplaud, colon de M. Tarrade, à La Plaine.

Brebis. — 1er prix, 35 fr., à M. Coste, à Lafarge ; 2e, 25 fr., à Guillaume Frugier, colon de M. Lelong, à Sazerat.

Aux vieux serviteurs. — 1er prix, médaille d’argent et 10 fr. à Léonard Nicolas, domestique chez Mme veuve Halary, à Bellevue ; 2e, médaille d’argent et 10 fr. au ménage Larcher, domestiques chez M. Duverger, a Meilhac ; 3e. 15 fr., à veuve Romanet, domestique chez Mme Veuve Halary, à Bellevue ; 4e, 10 fr., à Pierre Desvalois, domestique chez M. de Nexon; 5e, 5 fr., à François Auxeméry, chez M. Guillaumaud, à Puycheny ; 6e, 5 fr., à Jean Jarry, domestique chez M. Bonnafy, à Betour.

Labourage. — 1er prix, 20 fr,, à Pierre Duverneix, colon de M. de Nexon, à La Seine ; 2e, 15 fr., Pierre Desmaisons, colon de Mme Roche, à Plaud ; 3e, 15 fr., à Martial Truchassou, colon de M. de Nexon, à La Seine ; 4e, 10 fr. à Pierre Villoutreix, colon de M. Bragard, à Baillaut ; 5e, 5 fr., à Martial Duverneix, colon de M. de Nexon, à La Seine; 6e, 5 fr., à Cosma Penot, colon de M. Beaudemoulin, à Lajoussannie.

Instruments agricoles. — Ier prix, médaille d’argent et 10 fr.,à Pierre Peyrat, de Nexon ; 2e, médaille d’argent et 5 fr., à Paul Desmaison, de Nexon. Horticulture. — Rappel de 1er prix hors concours, Elie Frugier, jardinier chez M. de Nexon; 2e prix, une médaille d’argent, Tampetit Desmaison, jardinier chez M. Sazerat ; 3e, une médaille d’argent, à pierre Desvalois, jardinier chez M. de Nexon.

Animaux de basse-cour. — 1er prix, médaille d’argent, à Cadette Desmaison, jardinière chez M. Sazerat, au Plantady ; 2e, médaille d’argent, à François Limousin, chez M. de Nexon . ( Le Courrier du Centre  21 septembre 1880)

Le premier concours dont les archives possèdent des traces a eu lieu en 1884. Trois médailles d’or ont été décernées à Jean Duverneix de Plaud, Guillaume Fruitier de Sazerat et Martial Barry aux Landes.

Un concours a lieu en 1885. Voici le discours prononcé, par M. Boutaud-Lacombe, maire, à cette occasion:

« Messieurs,

Un rapport publié récemment et adressé au ministre par M. Borral, sur l’agriculture dans la Haute-Vienne, dit que notre département est l’un des plus favorisés de France, sous le rapport des prairies.

Cette haute appréciation, qui est aussi celle d’autres personnes très compétentes, semble nous dévoiler un devoir à remplir. Puisque la nature de notre sol et les sources qui s’y trouvent nous favorisent, pourquoi ne profiterions-nous pas de cet avantage et n’en ferions-nous pas profiter nos concitoyens.

Il a été créé, depuis quelques années, bien des prairies dans le canton ; mais il peut s’en faire beaucoup plus, et nous devons y travailler activement jusqu’à complète réalisation; la société est en droit do le réclamer, et chacun de nous lui doit le tribut de ce qu’il peut faire d’utile ; nous y avons-nous même un intérêt personnel que nous ne pouvons pas négliger : en augmentant nos prairies, nous augmenterons les produits de nos excellentes races de bétail et nos engrais, et si nous diminuons l’étendue de nos terres, elles seront mieux fumées et produiront relativement davantage. Les départements moins heureux que le nôtre, qui ne peuvent produire que du grain, nous fourniront celui qui pourra nous manquer et nous leur enverrons le bétail qui leur est nécessaire ; c’est là le véritable libre-échange qui convient à l’agriculture française.

Vous savez que la différence du prix de ces deux choses de première nécessité, comme la différence des frais qu’occasionne leur production, est entièrement à notre profit. Tout propriétaire se doit à ce changement, c’est un moyen d’augmenter sa fortune et le bien-être de tous.

Il arrive souvent que celui qui devrait faire ces améliorations recule devant la dépense qu’elles occasionnent et qu’il n’a pas toujours l’argent qui y serait nécessaire, mais, dût-il l’emprunter, que son intérêt, bien entendu, lui commanderait de le faire.

Sa dette le disposerait à l’économie et s’éteindrait graduellement au moyen des bénéfices qu’il ferait sui les foins de ses « nouvelles prairies, bénéfices élevés, si on les compare aux produits de son terrain cultivé en seigle ou froment, diminués des frais de la main-d’œuvre qui les absorbe presque en entier. Après quelques années d’amortissement, il posséderait, libre de son emprunt, des prairies dont la valeur serait au moins triple de celle qu’avait sa terre.

Les prairies naturelles n’excluront pas les prairies artificielles et il faut reconnaître que le canton de Nexon a compris leur utilité ; on en fait déjà beaucoup et leur nombre ne peut que s’augmenter considérablement dans un avenir très prochain.

Il ne suffit pas d’avoir des prairies, il faut les Soigner, les entretenir, et par suite lies bien fumer ; invitons les cultivateurs qui vendent une grande partie des pailles qu’ils récoltent, à comprendre que toutes ces pailles ont leur place marquée dans leurs étables pour faire des engrais destinés à améliorer le sol et non ailleurs.

Vous serez heureux d’apprendre que désormais il vous sera facile d’acheter à bon compte et d’une qualité assurée toutes les matières premières nécessaires à l’agriculture ; il s’est formé à Limoges, pour tout le département, un syndicat qui a pour but de procurer ces matières et d’éclairer sur le choix de celles qui sont appropriées à chaque nature du terrain. Ceux d’entre vous qui voudront user des précieux avantages qu’offre cette société, pourront prendre connaissance de ses statuts, ils sont déposés au secrétariat du comice et le bureau de ce comice est à votre disposition si vous le croyez utile, pour vous mettre en rapport avec ce syndicat.

Personne ne sera surpris d’apprendre que M. Boury nous continuera le don généreux qu’il nous a toujours fait de notre plus belle médaille, chacun de vous sait qu’il favorisait l’agriculture non seulement de ses conseils, mais encore de son exemple et de sa bourse, qu’il reçoive les plus vifs remerciements du comice.

Merci aussi aux membres du jury qui nous ont fait connaître les plus méritants du concours, leur dévouement à notre cause agricole ne se dément pas.

Merci encore à l’excellente fanfare de St-Yrieix qui nous assiste. » (Le Courrier du Centre 1885/09/23)

En 1889 Ernest Morterol est élu Président, Baptiste Bonnet vice-président, Léonce Gizardin secrétaire et Alfred Demaison trésorier. Les membres du comité passent de 16 à 6.

En 1891 la Fête Patronale et le Comice Agricole se déroulent en même temps.

Voici le compte rendu publié dans le Courrier du Centre: « Hier ont eu lieu la fête patronale de Nexon et le comice agricole du canton. Favorisée par un temps magnifique, la fête était splendide et une affluence considérable de personnes s’y était donné rendez-vous ; aussi les hôtels et cafés ont-ils faits de bonnes recettes.

Les jeux de toutes sortes, cirques, manèges de chevaux de bois, tirs, loteries, etc., n’ont cessé d’être occupés toute la journée et une partie de la nuit. Un magnifique feu d’artifice a été tiré sur la place de la Mairie par M. Delaty, ferblantier à Nexon qui s’est fort bien acquitté de ses fonctions d’artificier. Une illumination bien préparée a été légèrement dérangée par la pluie qui cependant n’a pas empêché l’exécution d’une superbe retraite aux flambeaux par la jeune fanfare de Nexon. Enfin de nombreux bals ont duré jusqu’au jour.

Le champ de foire était abondamment pourvu de beau bétail. L’exposition des fruits, légumes et conserves était aussi remarquable. Nous y avons particulièrement admiré les collections horticoles exposées par Mme veuve de Boys, de MM. Gabriel Thomas et de Bony, ainsi que les conserves et les beaux fruits de M. Pranet.

A trois heures de l’après-midi a eu lieu la distribution des récompenses. Sur l’estrade ont pris place MM. Morterol, président ; de Nexon, maire ; Mandon, juge de paix ; le bureau du comice, MM. les experts et les notabilités. M. Morterol, président, a ouvert la séance et a prononcé un discours qui a été très applaudi. Nous regrettons de ne pouvoir le reproduire.

Voici la liste des lauréats du comice ;

Agriculture

Récompenses accordées aux propriétés en 1891.

Grand prix d’honneur, médaille d’or, M. Henri Bragard, pour sa réserve de Villeneuve, et 40 fr. au sieur Louis Léonard, son maître valet ; 1er prix, médaille-de vermeil, à M. Henri Bragard, pour son petit domaine de Baillant, et 40 fr. à Jean Faye, son métayer.

Rappel de médaille de vermeil et 10 fr. au-sieur Faucher, métayer du domaine de Lavaud ; 2e prix, médaille d’argent, à M. le marquis de Bony, pour son domaine de Caches-Nid, et 20 fr. à Jean Longequeue, son colon ; 3e, médaille d’argent, à H. Dumas, pour son domaine de Charreneuve, et 10 fr. au sieur Rabot, son métayer ; 4e, 10 fr. à Jean Faye, colon de Mme du Boys, à Varnet ; 5e, 10 fr. à Léonard Marquet, colon de la même.

Domaine Hors concours

Médaille d’argent grand module offerte par la société des agriculteurs de France et 10 francs à Jacques Charreix, colon à La Pouce ; 10 fr. à Desroche, métayer du grand domaine de Baillant ; médaille de bronze offerte par la société des agriculteurs de France i M. La porte, pour sa réserve de la Roche l’Abeille, et 10 francs à son maître valet Jean Vanteau.

Prix des ménagères. — 1er prix, médaille d’argent, à la femme de Louis Léonard, de Villeneuve ; 2e, médaille d’argent, à la femme de Pierre Rabot, de Charreneuve.

Concours d’animaux. — Taureaux ayant obtenu la prime cantonale. — 1er prix, 30, à M. Gabriel Thomas, à Ribière ; 2e, 20 fr. ; à M. Frugier, à Saint Priest, colon Laplaud,

Veaux âgés de plus d’un an. – 1er prix, 40 fr., à M, Bonnafy, à Betour, colon Deschamps ; 2e, 30 fr., à M. de Nexon, aux Landes, colon Brunerie ; 3e, 10 fr., à M. de Bonny, au château de Lavergne (réserve).

1ère Section — Vaches pleines ou suitées. — 1er prix, 30 fr., à Mme veuve Sazerat, au Plantadis (réserve) ; 2e, 26 fr., à Mme veuve Sazerat, colon Desmaisons : 3e, 15 fr. à Mallefond, colon aux Primes. 4e, 10 fr., à Mme veuve Du Boys, à Varnet, colon Faye ; 5e, 10 fr., à M. Beaudemoulin, à la Josonnier.

Génisses âgées de trente mois. — 1er prix. 25 fr., à M. Beaudemoulin, colon Château ; 2e, 10 fr., à M. de Bony, domaine des Trois-Hommes, colon Nicot ; 3e, 15 fr, à M. Michelet, colon Narbonne ; 4e, 10 fr., à M. de Nexon, réserve.

Génisses de six à seize mois. — 1er prix, 15 fr., à M. Mallefond, aux Primes; 2e, 10 fr., à M. Morterol, an Courdein, réserve ; 3e, 15 fr., à M. Beaudemoulin, colon Chatard ; 4e, 10 fr., à M. de Bony, colon Malissain.

Veaux de 6 mois à us an. —1er prix, 10 fr. à Mathieu, à Pontinont de Meilhac.

Prix d’ensemble. — 2e sections. — Rappel de 1er prix, n° 16, M. Morterol, au Courdein, colon Desbordes.

Vaches pleines ou suitées. — 1er prix, [30 fr.; à Auguste de Nexon, aux Biez, colon Laurent ; 2e, 10 fr., au même et même colon ; 3e, 20 fr., à M. Gabriel Thomas, domaine de Chez-Nardy, colon Degoutiéras.

Génisses au-dessus de 30 mois. — 1er prix. 15 fr, à M. Bragard, réserve de Villeneuve ; 2e, 10 fr., à M. Bessoule, domaine de Pluvier, colon Calet.

2* Section. — Génisses de 6 à 16 mois. — 1er prix, 25 fr., à M. Henri Bragard, pour sa réserve de Villeneuve.

Veaux âgés de 6 mois à 1 an. — 1er prix, 10 fr., à M. Auguste de Nexon au Biez, colon Laurent ;2e, 15 fr., à M. Bessoule, colon Calet.

Prix d’ensemble 1ere section, – 1er prix, 20 fr. à M. Mallefond aux Prunes ; 2e 18 fr. à M. Desçhamp, colon à Betoure, pour le plus bel animal de la section. Une médaille de bronze à M. Bonnafy à Betours, colon Deschamps.

Prix d’ensemble. — 2e section. — 1er prix 20 fr. à M. Morterol, domaine du Mas Pellisson, colon Desbordes, pour le plus bel animal de la section

Verrats. — 1er prix, 30 fr., à M. Chassagnes à l’Hôpital ; le, 20 fr., à M. Baury aux Pargues,  Colon Barrière.

Truies pleines ou suitées. — 1er prix, 30 fr. à M. Henri Bragard, à Villeneuve ; 2e, 10 fr., à M. Combrouze, au Boucheron ; 3e. 15 fr., à M. Gabriel Thomas, à la Ribière (réserve).

Espèce ovine

Brebis. -1er prix, 10 fr., à Mme veuve Sazerat, colon Demaison; 2e, 15fr., à M. Beaudemoulin, colon Château.

Instruments agricoles. —1er prix, 10 fr., à M. Pierre Peyrat à Nexon ; 2e, médaille d’argent à M. Perrier de Nexon

Horticulture. – 1er prix, 15 fr., à Mme veuve de Boys, jardinier Bonnet ; 2e, 10 fr., à M. de Bony, à Saint-Priest (réserve).

Prix supplémentaire : Médaille d’argent. — MM. Prunet et Frugier, à Nexon.

Animaux de basse-cour : Médaille d’argent à Mme veuve de Boys, de Varnet.

Vieux serviteurs : 5 francs à Anne Mathieu, servante chez M. Boutaud-Lacombe.

Concours de labourage

1er prix, 30 fr., à Latouille, colon de M. Thomas au Brouilhet ; le, 15 fr., à Bonneau, colon à Lapouge ;  3e, 15 fr., à Boyer, colon à Sélive; 4e. 10 fr . à Mallemauvais, colon à Betours.

Prix de défoncement : 10 fr. et une médaille d’argent, à Pécout, aux Trois-Hommes.

Aujourd’hui, 21, ont eu lieu les jeux annoncés au programme et tout s’est terminé dans d’excellentes conditions grâce à l’habile direction de MM. les administrateurs qui ont fait preuve d’un réel dévouement.

Nous devons adresser, en terminant, nos plus chaleureuses et sincères félicitations à la jeune fanfare de Nexon qui, sons l’habile direction de M. Denard, a largement contribué à rehausser l’éclat de cette charmante fête. (Le Courrier du Centre 1891/09/23)

 

En 1892 c’est Jean de Bony qui est élu Président. Au concours d’animaux vient s’ajouter un concours de labourage et un prix pour le meilleur forgeron ayant apporté une amélioration à un instrument ou une machine.

A l’occasion de leur assemblée générale de janvier 1893 les membres, moins nombreux qu’à la création puisqu’ils ne sont plus qu’une petite soixantaine, adressent un vœu au Ministre de l’agriculture pour qu’il défende devant la Chambre le maintien des tarifs douaniers. En effet un vaste mouvement libre échangiste s’est développé à partir du milieu du XIXe siècle. Il est né au Royaume Unis avec l’abolition des « corn laws », les droits de douane sur les importations, en 1846. En 1860 Napoléon III signe le traité de Commerce franco-britannique qui fait entrer la France, contre l’avis des députés, dans le monde du libre-échange. Mais dans le monde agricole les échanges extérieurs sont faibles par rapport à la production. Les choses changent lorsque les Etats-Unis et la Russie exportent des quantités importantes de blé vers l’Europe. A partir de 1879 les prix agricoles s’effondrent. Pour faire face à la crise la France adopte, dès 1881, une politique protectionniste.

A cette époque, comme aujourd’hui l’agriculture est coupée en deux : d’un côté les céréaliers qui souhaitent un prix élevé pour le blé, de l’autre les éleveurs plus soucieux du coût de l’alimentation des animaux. La politique agricole de l’époque a été incarnée par Jules Méline, un des plus célèbres Ministres de l’agriculture.

Le Ministère soutien les concours agricoles par des subventions. En 1895 celle ci est de 450 francs ( soit plus de 1800 € en 2016). Cette somme est indiquée sur le programme ainsi que les médailles, en or et en vermeille qu’il offre et qui sont remises respectivement par M. Lavertujon, député,  et  M. Teisserenc de Bort , sénateur.

programme 1895

Programme du 22 septembre 1895

On constate qu’à coté du concours d’animaux, bovins, porcins et ovins, un concours de labourage est organisé . ( Aujourd’hui on parle plus facile de concours de labour mais les deux expressions sont correctes)

En 1898 le bureau décide de baisser le montant des cotisations pour les petits propriétaires. Fixée à 10 francs depuis la création du Comice, la cotisation est inchangée pour les propriétaires possédant plus de 10 hectares, par contre elle n’est que de 5 francs pour les autres.  Le bureau décide également de la création d’un concours de printemps destiné à la seule présentation d’animaux. La date en est fixée au lundi de pâques le couplant ainsi avec la fête patronale. Une troisième décision marque un changement dans la pratique des concours : la mise en place d’un concours de labourage.  Il est prévu le 11 septembre à saint Priest Ligoure. Le premier prix a été remporté par Martial Pauliat.

Au début de l’année 1900 des ennuis de santé éloignent M. de Bony de l’association dont il démissionne. Le trésorier en encaissé 62 cotisations.

comice agricole 1902 versocomice agricole 1902 recto

 Une médaille du comice de 1902

Pour l’année 1903, le Comité est présidé par M. Morterol. Les archives détiennent les comptes détailles. Les recettes s’élèvent à 2376 francs (équivalent en pouvoir d’achat à 9192 euros de 2015).

Elles proviennent de :

  • Reliquat de 1902 : 326
  • Département : 400
  • Etat : 1050
  • Cotisations : 600

Les dépenses s’élèvent à 1619,80 francs laissant apparaître un bénéfice substantiel de 726,2 francs.

Les dépenses sont ainsi réparties :

  • Courrier et enveloppes :7
  • Tambour de ville et affiches : 2,30
  • Abonnement Race limousine : 20,70
  • Abonnement Syndicat des Agriculteurs : 20,70
  • Déjeuners chez Lauzeille : 84
  • Déjeuners chez boucher à Meilhac : 21
  • Primes : 20
  • Recouvrement des cotisations : 14,10
  • Timbres de vœux : 1
  • 1/5 des cotisations à la Mairie : 120
  • Plaques payées à Delaty : 66,60
  • Médailles payées à Desplanches : 58,20
  • Rousseau entrepreneur : 18

Dans le palmarès de cette année 1903 on note que des prix ont été remis pour les porcs d’espèce limousine et pour les brebis. Le concours de labours dans la catégorie jeunes est remporté par Louis Meau de la senne et dans la catégorie Hommes par Jean Jouhaud du Jalinier.

Des médailles sont remises aux « Vieux serviteurs, Métayers et ménagères ».

L’assemblée du 21 janvier 1910 abandonne le nom de Comice et le remplace par Syndicat d’élevage du canton de Nexon. Cette année les récoltes ont été mauvaises du fait du mauvais temps, en particulier des inondations. Le Syndicat demande que des dégrèvements fiscaux soient accordés aux plus défavorisés.

L’activité de l’association, interrompue pendant la guerre, reprend en 1919 avec un concours organisé en septembre. Cette même année a vu la création d’un syndicat professionnel agricole affilié à l’Union fédérale des agriculteurs limousins (U.F.A.L.).

En 1928 une caisse d’assurance mutuelle agricole est créé pour faire face à la mortalité du bétail.

concours 1929

Le 2ème prix d’ensemble du concours du 14 avril 1929

Les agriculteurs portent une cravate et on revêtu la blouse bleue, lo blaudo.

Le 13 avril 1936 les statuts sont modifiés. Le bureau est ainsi constitué :

Président : P. Bouteau-Lacombe

Vice-Président : M. de Nexon

Secrétaire : J. Laspougeas

Membres : R. Bonnet, S. Rebeyrol, L. Pradeau.

Sur la période 1936- 1958 les archives municipales sont pauvres en documents mais on trouve les comptes rendus dans la presse locale.

Une note de la préfecture du 25 mai 1938 suspend les rassemblements d’animaux en raison d’une épizootie de fièvre aphteuse.

1943 : « Comice agricole. — Palmarès du concours du 19 septembre 1943

— Veaux âgés de moins de 15 mois inscrits au herd­book : 1er prix, 100 fr., M. Frugier, à Bostrichard ; 2e prix, 70 fr., M. Mazeau, colon de M. de Nexon, à la Grange ; 3e prix, 50 fr., M. Basset, à Janailhac ; 4e prix, 50 fr., M Ménicot, à Nexon. 5e prix. 50 fr., M. Rabaud, à Galiford ; 6e prix, 50 fr., M. Lelong Eugène, à Nexon ; 7e prix, 50 fr., M. Massy, colon de Mme Laspougeas, à Betour ; 8e prix, 50 fr., M. Cacoye à Frontonin ; 9e prix, 50 fr., M. Lacorre, au Brouillet ; 10° prix, 50 fr., M. de Nexon, réserve ; 11e prix, sans argent, M. Basset, précité ; 12e prix, 50 fr., M. Clermonteil, colon de M. Lelong Eugène à Nexon ; 13e prix, sans argent, M. Rabaud, précité.

Veaux âgés de moins de 15 mois non-inscrits : 2e prix, 60 francs, M. Penot, colon de M. de Nexon, à la Sélive.

Génisses de six mois à un an. — 1er prix, 80 francs, M. Lelong Eugène, à Nexon ; 2e prix, 60 fr., M. Rabaud, à Galiford ; 3e prix, sans argent, M. Lelong, précité ; 4e prix, 50 fr., M. Penot, colon de M. de Nexon, à la Sélive.

Génisses au-dessus d’un an et ayant toutes leurs dents de lait : 1er prix, 100 francs, M Penot, colon de M. de Nexon, à la Sélive ; 2e prix, 60 fr., M. Lelong Eugène, à Nexon.

Fortes, génisses, — 1er prix, 200 fr., M. Massy, colon de Mme Laspougeas, à Betour ; 2e prix, sans argent, M. Massy, précité ; 3e. prix. 150 fr., M Lelong Eugène, à Nexon ; 4e prix, 100 fr., M. Mazeau, colon de M. de Nexon, à la Grange ; 5e prix, 100 fr., M. Gizardin, colon de M. Malary, à Bellevue.

Vaches suitées. — 1er prix, 200 fr., M. Penot, colon de M. de Nexon, à la Sélive ; 2e prix, 150 fr., M, Mazeau, colon de M. de Nexon, à la Grange ; 3e prix, 150 fr., M Rabaud, à Galiford ; 4e prix, 100 fr., M Lelong Eugène, à Nexon ; 5e prix, sans argent. M. Penot et de Nexon, précités ; 6e prix, 100 fr., M. Massy, colon de Mme Laspougeas, à Betour ; 7e prix, sans argent, M. Massy et Mme Laspougeas, précités ; 8e prix, sans argent, M. Rabaud, précité.

Vaches pleines — 1er prix, 150 fr., M. Mazeau, colon de M. de Nexon à la Grange ; 2e prix, 100 fr., M. Penot, colon de M. de Nexon, à la Sélive ; 3e prix, 80 fr., M Lelong Eugène, à Nexon; 4e prix, 50 fr., M Furelaud, aux Réserves ; 5e prix, 50 fr., M. Massy, colon de Mme Laspougeas, à Betour ; 6e prix, 50 francs, M. Rabaud, à Galiford ; 7e prix, 50 francs, Mme Denis, au Plantadis ; 8e prix, sans argent, M. Rabaud, précité ; 9e prix, sans argent, M. Lelong, précité ; 10e prix, 50 fr., M. Limousin, colon de M. Grassin, à Champagnac ; 11e prix, 10 fr., M. Lacorre, au Brouillet ; 12e prix, sans argent, ­M. Penot, précité ; 13e prix, sans argent, M. Massy, précité.

Taureaux. — 1er prix, 250 fr., M. Beyrand, colon de M. Tarrade, au Mas ; 2e prix, 200 fr., M. Gizardin, colon de M. Massy à Bellevue ; 3e prix, 150 fr., M. Limousin, colon de M. Grassin, à Champagnac ; 4e prix, 100 fr., M. Massy colon de Mme Laspougeas, à Betour ; 5e prix, 80 fr., M. Lelong Eugène, à Nexon ; 6e prix, 80 fr., M. Villars, aux Martigues, commune de Rilhac.

Prix d’ensemble. — 1er prix, médaille de vermeil et 150 fr., M. Massy, colon de Mme Laspougeas, à Betour ; 2e prix, médaille de bronze et 100 fr., M. Penot colon de M. de Nexon, à la Sélive ; 3e prix, 80 fr., M. Lelong Eugène, à Nexon ; 4e prix, 80 fr., M. Rabaud, à Galiford.

Prix d’honneur. — Mâle : M. Beyrand colon de M. Tarrade, au Mas.

Femelle : M. Mazeau, colon de M. de Nexon, à la Grange

Brebis. — 1er prix, 100 fr., M. Mazeau, colon de M. de Nexon, à la Grange.

Béliers. — 1er prix, 100 fr., M. Mazeau, colon de M. de Nexon, à la Grange ; 2e prix, 80 fr., M. Mourier, colon.de M. de Nexon, à Chantelauve. » (Le Populaire du Centre 22 septembre 1943)

 

Après la guerre l’association reprend ses activités sous la présidence de Georges de Nexon et de Jean Nouhaud comme secrétaire. Les concours sont organisés chaque année dans une commune différente : Nexon en 1956, La Meyze en 1957, Nexon en 1958.

Le concours de l’année 1958 se déroule les 20 et 21 septembre. Il réunit un grand nombre de participants, tant du côté des agriculteurs que du côté des marchands de machines agricoles. En effet la motorisation du travail est en marche, chaque agriculteur va chercher à acheter un tracteur.

En 1959 le concours a lieu à La Meyze et à Nexon en 1960.

En 1961 le concours a lieu à Janailhac, couplé avec le concours départemental puis à Saint Priest Ligoure en 1962. Le concours se déroule ensuite à Nexon jusqu’en 1968.

Le 2 février 1963 l’assemblée générale élit un nouveau bureau :

Président : Jean Marie Garraud notaire à Nexon

Vice-Présidents : Pierre Rabaud, La Meyze ; Pierre Penot

Secrétaire : Jean Nouhaud

Membres : A. Mariaud, G. Debrégeas, J. Pacherie, J. Mousnier, M. Duverneix, A. de Reilhac, J. Dugoua, J. Massy.

1963 mairie et foirail1963 foirail vers poste

Le foirail en avril 1963, côté marie et côté poste

1963 foirail

Les taureaux en 1963 ne ressemblent plus à ceux des années 1860!

1963 jeunes

Les jeunes qui ont concouru pour le prix du meilleur jeune juge

Le 17 janvier 1967, lors de son assemblée générale les membres, devant la diminution du nombre des éleveurs du canton aux concours souhaitent un regroupement avec un autre comice. Celui d’Aixe sur Vienne a la préférence de la majorité. Le président Garraud et le président Souppat d’Aixe s’étant mis d’accord une réunion extraordinaire des deux bureaux à Nexon le 25 juin 1967. Il est convenu :

  • Le maintien de chaque comice avec son organisation propre.
  • Une entente entre les deux comices pour l’organisation du concours inter cantonal.
  • Un tirage au sort pour l’organisation du premier concours.

Le tirage au sort désigne Nexon et c’est ainsi que le dimanche 24 mars 1968 a lieu le premier concours inter cantonal Aixe – Nexon, une première dans le département.

Concours 1968

Le foirail le jour du concours de 1968

L’habillement a changé, fini la cravate et la blouse…

Le centenaire du Comice.

concours 1978

Le programme du centenaire

Il est fêté le 1er avril 1978 à Nexon. Un grand nombre d’agriculteurs ont revêtu la blouse traditionnelle, le groupe de l’Ecolo dau Barbichet fait résonner le son des chabrettes et des accordéons.

1er avril 1978 le barbichet

L’Ecolo dau Barbichet en pleine représentation

Les stands regorgent des spécialités limousines, une exposition de matériel fait côtoyer la charrue de 1750 avec la batteuse…

Plus de 200 animaux sont présents,

1er avril 1978 le champ de foire et le bétail

1er avril 1978 la foule

La foule se presse, nombreuse, pour voir les plus beaux spécimen

Un concours de jugement est organisé pour les jeunes..

1er avril 1978 le maire et le president

Les jeunes « juges » entourés par le président J.M. Garraud et le maire, R. Rebiere.

1970 le president

Le préfet Olivier Philippe entouré de J.M. Garraud, président du Comice, du président de Herd Book, et de Maurice Deschamps, maire de saint Maurice les Brousses. Au second plan, Pierre Rabaud, Maire de La Meyze et René Rebiere, maire de Nexon.

Le  préfet Olivier Philip honorait de sa présence cette manifestation et remettait la médaille du mérite agricole à Messieurs Aimé Célerier, Robert Lacore, André Mariaud et Pierre Villeneuve.

Le Comité en 1980 :

Président : Jean Marie Garraud notaire à Nexon

Vice-Présidents : Pierre Rabaud, La Meyze ; Camille Larcher, Nexon

Secrétaires : MM. Lacorre, Nexon et Pacherie, Janailhac.

Membres délégués :

Nexon : Mariaud, Delomenie, Dupuydenus

La Meyze : Blancher

Janailhac : Buxeraud

Meilhac : Jean Mousnier, Desbordes

Saint Hilaire les Places : Dugoua, Arragon, J.P. Defaye

Saint Priest Ligoure : de Reilhac, Villeneuve

La Roche l’Abeille : Duverneilh

Saint Maurice les Brousses : Faucher

Rilhac Lastour : Massaloux, Boniface.

Les concours des deux comices d’Aixe et de Nexon ont continué leurs activités. Nexon a reçu le comice le samedi 22 mars 1980, le samedi 20 mars 1982, le samedi 17 mars 1984…jusqu’au samedi 14 mars 1992.

D’un commun accord chacun reprend son autonomie. Les concours ont eu lieu jusqu’en 1998 puis ils ont disparu pour laisser la place à des présentations ponctuelles d’animaux.

En près de 120 ans d’existence le comice a connu une très grande stabilité dans sa gouvernance puisque seulement 5 présidents ont exercé ce mandat , Messieurs Boutaud-Lacombe,  de Bony, Tarrade, de Nexon et Garraud.

Le monde rural a changé. Les agriculteurs sont de moins en moins nombreux. Le coût en temps et en argent des différentes manifestations est élevé. Il reste le salon de l’agriculture à Paris pour que la race bovine limousine puisse présenter à un nombre de plus en plus grand de spectateurs ses plus beaux spécimens.

salon agriculture 2016

Les champions du concours 2016 de la race limousine au Salon de l’agriculture 2016

A gauche Hippy chez Emmanuel Zerger a Dinsac, à droite garniture du GAEC Camus à Arnac la Poste

La Guerre de 1870 : Les soldats de la Haute-Vienne et de Nexon et les conséquences de la défaite.

Un peu d’histoire

Le 13 juillet 1870, le chancelier Bismarck intercepte et remanie, en lui donnant un caractère offensant, une dépêche que le roi de Prusse Guillaume avait rédigé depuis Ems les Bains, son lieu de villégiature, pour Napoléon III, Empereur des Français. Cette dépêche est diffusée à toutes les ambassades et à la presse. Le contenu de la « dépêche d’Ems » est rapidement connu en France. L’opinion publique et la presse sont largement favorables à la guerre contre la Prusse. Napoléon III la déclare le 19 juillet 1870.

Malheureusement, malgré les affirmations du maréchal Lebœuf, major-général de l’armée puis chef du 3ème corps, déclarant « Nous sommes prêts et archiprêts. La guerre dût-elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de guêtre à nos soldats », les troupes françaises sont peu préparées à un conflit de cette envergure. Elles sont mal équipées, ont des chefs peu compétents, un Empereur malade… Emile Zola en rend parfaitement compte dans La Débâcle, le 19ème volume des Rougon-Macquart, publié en 1892. « C’était un dénuement extraordinaire, les magasins de Belfort qui devaient tout fournir, étaient vides : ni tentes, ni marmites, ni ceintures de flanelle, ni cantines médicales, ni forges, ni entraves à chevaux. Pas un infirmier et pas un ouvrier d’administration. Au dernier moment, on venait de s’apercevoir que trente mille pièces de rechange manquaient, indispensables au service des fusils… les effectifs partout incomplets, les 430000 hommes se réduisant à 230000 au plus ; les généraux se jalousant, bien décidés, chacun à gagner son bâton de maréchal, sans porter aide au voisin… »

carte

Les mouvements des 3 armées françaises en rouge . Celles des Allemands en vert.

Le 12 août le maréchal Bazaine prend le commandement de l’armée du Rhin. Si les premiers combats se traduisent par un succès tactique français la supériorité prussienne s’affirme rapidement. Le 18 août les troupes de Bazaine sont battues à la bataille de Gravelotte-/Saint-Privat. Les tirs d’obus étaient si intenses que l’on disait « Ça tombe comme à Gravelotte » pour parler d’une pluie particulièrement violente. Bazaine se replie sur Metz ; les prussiens en commencent le siège.

Le 30 août 1870, à Beaumont, au Sud Est de Sedan, les soldats du 5e corps d’armée français sont surpris dans leur campement par les soldats prussiens de l’armée de la Meuse commandée par le Prince royal de Saxe.  Deux mille hommes sont tués, dont le colonel du 5e cuirassiers, M. de Coutenson, deux mille sont faits prisonniers et quarante-deux canons sont pris. Les Prussiens perdent 3 500 soldats.

Bataille de Beaumont

La bataille de Beaumont- 30 août 1870

Le 1er septembre l’armée de la Meuse et la Troisième Armée Prussienne du Feld-Marschall von Moltke, accompagné par le Kaiser et le Chancelier Otto von Bismarck, firent jonction et encerclèrent les 120 000 hommes des 1er, 5e, 7e et 12e corps d’armées qui se regroupaient à Sedan sous le commandement de Mac-Mahon.

La bataille est violente, les obus tombent sur la ville faisant des ravages parmi les troupes. Les soldats sont épuisés et les généraux regroupés autour de l’Empereur à la sous-préfecture lui disent que la lutte est devenue sans espoir. Napoléon III donne l’ordre de hisser le drapeau blanc sur la citadelle pour demander un armistice.

Le roi de Prusse qui observait la bataille depuis Frénois qui domine la Meuse et la ville de Sedan voisines exige une capitulation sans condition.

Le 2 septembre à 10 heures 30, l’empereur est conduit à Frénois, commune intégrée à Sedan depuis 1965.

napoleon III prisonnier a sedan

L’Empereur napoléon III, prisonnier, est conduit à Frénois.

Une heure plus tard, les généraux en chef des deux camps signent l’acte de reddition de l’armée française, en présence de Napoléon III et du roi de Prusse. Tandis que l’Empereur est emmené est Allemagne pour y être interné, environ 80 000 hommes sont conduits sur la presqu’île d’Iges et parqués pratiquement sans abris et sans vivres. Beaucoup de soldats vont mourir de faim ou de maladies, tant les conditions sont épouvantables.

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Napoléon III remettant son épée à Guillaume Ier. Gravure américaine anonyme de 1871.

Les conséquences de la défaite de Sedan

Le 4 septembre, malgré l’opposition du corps législatif et sous la pression des Parisiens, Léon Gambetta annonce la déchéance de l’empereur et proclame la République. Un gouvernement de défense nationale est instauré, composé de 11 députés de Paris. Le gouvernement refuse la défaite et reconstitue une armée mais dès le 20 septembre, Paris est encerclé.

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La proclamation de la République signée du seul Gambetta.

Malgré cela le gouvernement décide de rester dans Paris mais il crée une délégation gouvernementale dirigée par Adolphe Crémieux, ministre de la Justice, qui s’installe à Tours le 12 septembre 1870. Sa mission est de coordonner les actions en province pour tenter de vaincre l’ennemi.

Le siège de Paris se déroula du 17 septembre 1870 au 26 janvier 1871, date de la signature de l’armistice. Le seul moyen, alors, de transmettre, entre Paris et la province, des informations était l’utilisation de pigeons voyageurs.

A Tours il fallait un homme fort pour diriger la délégation. Le 7 octobre, sollicité par ses collègues Gambetta, quitte Paris en ballon monté et rejoint Tours le 9 octobre.

Gambetta tente d’organiser la résistance depuis Tours. Mais la capitulation le 19 octobre du maréchal Bazaine livrant aux Prussiens près de 180 000 soldats, 1 660 canons et 278 000 fusils est une trahison qui permet aux armées prussiennes de marcher vers Orléans.

Un fort mouvement patriotique se développe, touchant tous les milieux politiques allant des Vendéens royalistes aux Chemises rouges de Garibaldi. Il permit la reconstitution de trois armées : l’Armée du Nord, l’Armée de la Loire et l’Armée de l’Est. Une quatrième armée, l’Armée des Vosges était formée majoritairement de soldats étrangers s’étant mis au service de la France. Ces quatre armées combattirent sur différents fronts :

La première armée de la Loire commença par remporter quelques victoires comme celle de Coulmiers, à l’ouest d’Orléans, le 9 novembre mais elle fut ensuite battue le 2 décembre à Loigny et le 8 décembre près d’Orléans. L’armée allemande attaqua alors la deuxième armée de la Loire, confiée au général Chanzy, qui fut battue le 11 janvier au Mans. L’armée de la Loire se replia alors derrière la Mayenne.

L’Armée du Nord, dirigée par le général Bourbaki puis par le général Faidherbe, se battit à Amiens, à Péronne et à Bapaume avant de battre en retraite dans les places fortes de Cambrai et Lille. Cette Armée n’a pas pu intervenir sur Paris mais son action a permis aux départements du Nord et du Pas-de-Calais de ne pas être envahis

L’armée de l’Est, commandée par le général Bourbaki, commence par remporter une victoire à Villersexel mais échoue dans sa tentative de libérer Belfort assiégée. Bourbaki tente de se suicider et il est remplacé le 26 janvier 1871 par le général Clinchant, qui, encerclé par les Allemands, n’eut d’autres ressources que de négocier sa reddition. Les soldats français sont désarmés en Suisse, le 1er février 1871, ce qui provoqua la disparition de l’Armée de l’Est.

Giuseppe Garibaldi, général républicain italien, se met à la disposition du gouvernement de la Défense nationale et débarque le 7 octobre à Marseille mais aucun officier supérieur français n’accepte d’être sous ses ordres. Gambetta lui confie le commandement de tous les corps francs de la zone des Vosges, de Strasbourg à Paris et une brigade de gardes mobiles. Avec les volontaires étrangers (polonais, hongrois, espagnols, américains et, surtout, italiens) il dispose de moins de 4 000 hommes mal armés, mal équipés pour passer l’hiver.

Malgré cela, le 19 novembre, son fils Ricciotti GARIBALDI à la tête d’un corps franc de 800 hommes inflige une défaite aux Prussiens à Châtillon-sur-Seine. Le 17 décembre, les Prussiens, informés de l’arrivée des troupes du général BOURBAKI évacuent Dijon qu’ils occupaient. Garibaldi sortit victorieux des attaques menées par les Prussiens.

Le 8 décembre 1870, la Délégation du Gouvernement de la Défense nationale de Tours est transférée à Bordeaux.

Ce qui restait des armées françaises tente de résister mais, très affaiblies, elles sont vaincues. Aussi le 20 janvier 1871, le gouvernement de la Défense nationale se résout à la capitulation. Le 22 janvier, des Parisiens excédés par la faim et les bombardements réclamèrent l’élection d’une commune. Pressé d’en finir, le 26 janvier le gouvernement signe un armistice. Il ne concernait pas les opérations militaires dans l’Est de la France car les négociations sur le futur tracé de la frontière franco-allemande n’avaient pas encore abouti. L’armistice général intervint le 15 février 1871. L’ordre fut alors donné à la place fortifiée de Belfort de se rendre, ce qu’elle fit, le 18 février, l’ennemi lui rendant les honneurs de la guerre.

Conformément aux clauses de l’armistice, une Assemblée nationale est élue au suffrage universel le 8 février. Cette Assemblée est majoritairement monarchiste et favorable à la paix. Elle investit le 19 février un gouvernement dirigé par Adolphe THIERS.

La France dut céder à l’Allemagne, l’Alsace, française depuis les traités de Westphalie de 1648 et de Ryswick de 1697, les territoires annexés par Louis XIV dont Strasbourg en 1681, ainsi que Metz, française depuis le siège de 1552, soit tout ou partie de cinq départements de l’Alsace et de la Lorraine. Elle dut également payer une indemnité de guerre de 5 milliards de franc-or. Les troupes allemandes occupèrent une partie de la France, jusqu’à ce que le total du tribut soit versé en septembre 1873.

L’annexion devait concerner le Territoire de Belfort, mais étant donné la bravoure des troupes françaises du colonel Denfert-Rochereau lors du siège de Belfort, ce territoire resta à la France en contrepartie d’autres territoires lorrains.

La garde mobile

Sous le Second Empire, le fonctionnement de l’armée reposait sur la conscription. Le Service militaire s’effectuait selon un tirage au sort. Ceux qui avaient tiré les « mauvais numéros » étaient incorporés pour 7 ans de service dans l’armée active.  Ceux qui avaient tiré les bons numéros allaient rejoindre la Garde mobile.

Le maréchal Niel, ministre de la guerre reforme l’armée par la loi du 1er février 1868 qui institue la Garde mobile. Elle formait une masse de réserve d’environ 600 000 hommes. En théorie, celle-ci devait permettre au gouvernement de multiplier par deux les effectifs de son armée mise sur le pied en cas de guerre. Mais l’application pratique de ce principe se révélait difficile, en raison en particulier de la nécessité de fournir régulièrement une formation militaire à toutes ces formations civiles.

Lorsque la Guerre franco-allemande éclate une loi du 17 juillet 1870 appelle la garde nationale mobile à l’activité la Garde mobile. Mais celle-ci ne parvient pas à s’organiser. Les Mobiles étaient médiocrement armés et entraînés. Les unités manquaient souvent de cohésion et d’instruction ; Or, deux mois après la défaite, les combats avaient englouti les 9/10e de l’armée régulière. La Garde mobile se trouvait alors représenter à elle seule l’essentiel des forces armées françaises.

Un décret impérial du 7 août appelle tous les hommes de 30 à 40 ans à faire partie de la garde nationale sédentaire puis la loi du 12 août 1870, prescrit dans son article premier « La garde nationale est rétablie dans tous les départements » et dans son deuxième article « Il sera procédé immédiatement à sa réorganisation, conformément aux dispositions de la loi des 8 avril, 22 mai et 13 juin 1851 ». Le 18 août, une autre loi incorpore dans la garde mobile 40 000 jeunes gens des classes de 65 et 66 qui n’avaient aucun service militaire et dont l’inscription n’avait pas été exigée après la promulgation de la loi de 1868. Le 29 septembre la délégation du gouvernement de la défense nationale décrète que : « Les préfets organiseront immédiatement en compagnies de gardes nationaux mobilisés :

1° Tous les volontaires qui n’appartiennent ni à l’armée régulière, ni à la garde nationale mobile,

2° Tous les français de 21 à 40 ans, n’ayant pas de famille à charge.

C’est avec cette ultime ressource que la Nation, devenue républicaine, opposa à l’envahisseur une résistance militaire prolongée durant six mois. Le courage, l’abnégation, l’héroïsme, en dépit de leur impréparation à la guerre, sont à mettre au crédit de ces unités que l’on qualifierait de « paramilitaires »

Les formations de Mobiles disparurent après le conflit pour faire place à des unités composées de réservistes, formés et encadrés par le Service des Armées.

La garde mobile en Haute-Vienne et à Nexon

La Haute-Vienne compte 2 bataillons. Ils sont mis sur pied dès le 17 août 1870. Ils sont réunis le 1er octobre pour former un régiment qui prit le nom de régiment de la Haute-Vienne avec le n° 71 dans l’arme de la garde mobile.

Dans son rapport adressé au Ministre de la Guerre le colonel PINELLI, décrit, jour par jour, la marche des bataillons puis du régiment depuis le 17 août jusqu’au 9 décembre, date à laquelle il est blessé. C’est un rapport très critique qui va au-delà de la description factuelle des événements.

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Le rapport du colonel PINELLI

Dès les premières lignes il écrit « Malheureusement rien n’était prêt pour cette organisation ; il n’existait ni effets d’habillement, ni équipement, ni armement, ni même le linge et chaussure indispensables, la plupart de nos mobiles n’ayant que des sabots aux pieds, d’autres de mauvais souliers éculés, et presque tous qu’une chemise usée. »

Dès le 23 Septembre les 8 compagnies du 1er bataillon font route vers Limoges soit à pied, soit par le train. Ainsi la 8e compagnie s’est mise en route de Saint-Yrieix et Châlus vers Nexon pour prendre le train vers Limoges. Dès le lendemain les 2 bataillons sont envoyés à Nevers puis Gien. Peu à peu les hommes sont équipés et entraînés pour faire face à l’ennemi prussien qui s’approche de la Loire.

Le colonel PINELLI note que le 6 octobre « Les deux bataillons partent à pied, un peu avant minuit, pour Beaune-la-Rolande…Les habitants, qui étaient loin de nous attendre, furent surpris de cette entrée inopinée dans leur petite localité, et nous accueillirent tous avec des transports de joie. Nos mobiles eurent à boire, à manger, et furent traités en enfants gâtés par tous ces braves gens à qui les Prussiens devaient, peu de temps après, faire payer bien cher le patriotisme, en les massacrant en partie, et en incendiant leurs maisons. »

Des espions rodent dans les campagnes, ceux qui sont pris sont fusillés.

Pendant le mois d’octobre le régiment se déplace le long de la Loire, Montargis, Briare puis Bourges. C’est dans cette ville que le colonel rencontre le général CHANZY qui commandait la 3e division du 16e corps en formation. A la suite de cette rencontre il écrit « dans la conversation que nous eûmes ensemble, il me parut très entendu et fort capable de commander des troupes devant l’ennemi. Après cet entretien, je dis à mes officiers que nous avions enfin un général, et que nous devions nous estimer heureux d’être dans sa division. »

On mesure ici la sévérité du jugement porté sur les autres généraux !

Le 26 octobre le colonel PINELLI écrit « Si, au lieu de nous lancer au hasard sur toutes les routes du département du Loiret, on nous eût donné le temps de nous habiller, nous équiper, nous munir de tout ce dont nous avions besoin ; si on nous eût permis de nous instruire, nous discipliner, faire quelquefois des marches militaires, nous exercer au tir à la cible, il est évident qu’on aurait pu tirer de la mobile des résultats bien plus satisfaisants que ceux obtenus de ces jeunes gens pleins de patriotisme, remplis de bonne volonté, mais marchant à l’aventure et manquant presque de tout. »

Au début du mois de Novembre l’ennemi est proche et le jeu du chat et de la souris continue. Le régiment est à la Mothe-Beuvron puis Orléans.

Le 14 Novembre le régiment se porte sur Saint-Péravy-Ia-Colombe, à cinq lieues d’Orléans ; le colonel écrit «  En entrant dans ce petit bourg, je ne savais où aller nous n’avions avec nous aucun chef de brigade… Je rencontrai un général, je l’accostai et le priai de me dire où il fallait me caser avec mon régiment : « Je n’ai rien à vous ordonner, me répondit-il, je commande la cavalerie, et le reste ne me regarde pas. ».  Un officier d’état-major vint m’apporter l’ordre d’aller camper dans un champ de blé dont l’herbe était déjà haute. Je m’y installai, à regret. C’était la première fois que nous foulions aux pieds la future récolte : nous devions plus tard nous y habituer, car, à dater de ce jour, nous avons dévasté tous les pays parcourus par nous, et cela par le fait seul de notre passage ou de notre séjour sur des terrains cultivés et ensemencés. Les environs étaient couverts de ruines faites par l’ennemi. Dans notre trajet d’Orléans à Saint-Péravy-la-Colombe, nous eûmes occasion de constater les dégâts résultant du passage des Bavarois. Des maisons abandonnées, à moitié ouvertes et pillées ; d’autres endommagées par des projectiles. — Par-ci par-là, des tombes encore fraîches et des chevaux tués. Partout la tristesse, la désolation et la misère. »

Le 19 Novembre on distribue des souliers à ceux qui en ont besoin ; mais ils sont trop petits !

Le 1er Décembre le régiment arrive à Sougy, où il campe. On entend les canons a quelques kilomètres et le soir la lueur des obus et les incendies allumés par l’ennemi donnent l’impression que l’horizon était en feu.

Le 2 Décembre marche vers Terminiers. Le régiment s’approche de plus en plus des lignes ennemies. La division forme une ligne de bataille avec à l’aile droite le 40e de marche, à l’aile gauche le 8e régiment de mobiles (Charente-Inférieure), et au centre le 71e de mobiles (Haute-Vienne). L’artillerie marchait en avant de la ligne de bataille, et le tout était couvert de tirailleurs.

Le combat commence alors que les troupes françaises sont fatiguées par des marches nocturnes à travers champs qui en plus entrainaient la perte des fourgons qui portaient les bagages… Les fantassins tombent sous les balles et les éclats d’obus. Baïonnette au bout du canon le colonel ordonne une marche en avant, au pas redoublé, et au cri de Vive la République ! Il écrit « Ce fut un moment sublime, officiers et soldats étaient électrisés : et, comme l’ouragan, nous eussions tout renversé sur notre passage si on nous avait opposé de la résistance. Nous parcourûmes ainsi environ deux cent mètres sans recevoir aucun projectile, les canonniers ennemis n’ayant pas eu le temps de pointer. Ce mouvement, exécuté d’une manière résolue, causa une telle panique parmi les Bavarois qui étaient à Lumeau, qu’ils l’abandonnaient déjà pour se porter sur la hauteur. » Après cet acte héroïque le régiment bat en retraite.

Il ne m’a jamais été possible de connaître, d’une manière certaine, les pertes subies au cours de cette journée mais le nombre total des hommes mis hors de combat est évalué à 600 environ, le 71e mobile, pour sa part a eu à déplorer la mort de plus de deux cents hommes.

Le 3 Décembre le régiment arrive à Boulay et le 4 reçoit l’ordre de battre en retraite vers Beaugency à travers champs poursuivis par l’ennemi.

Le 7 Décembre la 3e division se met en marche sur Blois pour se rendre ensuite dans le parc de Chambord afin de procéder à sa réorganisation.

Tout en marchant le colonel pressent une catastrophe prochaine car les bruits de canons le laissent penser que l’ennemi était maître des deux rives de la Loire. Les habitants des villages traversés paraissaient étonnés de cette marche sur Chambord ; Le colonel fit part de ses appréhensions aux officiers supérieurs. Il était qu’ils seraient cernés pendant la nuit, et que le lendemain ils se trouveraient dans la triste alternative de se faire tuer ou de se rendre. C’est dans cette disposition d’esprit que le régiment entre dans le parc vers six heures du soir. Le colonel PINELLI attend des ordres qui ne viennent pas lorsqu’il entend un grand bruit de paroles, au milieu desquelles il distingue « Rendez-vous ! ». Une fusillade éclate alors qu’il fait nuit. Le colonel est blessé aux jambes et alors qu’il se dirigeait vers le château il est fait prisonnier. Plusieurs autres officiers et une centaine d’hommes sont également faits prisonniers et dirigés vers l’Allemagne. Ceux qui n’ont pas été tués ou faits prisonniers fuient.

Ce qui restait du régiment n’ayant pas été pris dans le piège de Chambord sont regroupés aux ordres de M. de Couronnel, prit le commandement du régiment par privilège d’âge et se rendit à Tours puis à Limoges.

Pendant ce temps le colonel PINELLI est soigné à Chambord en attendant que son état de santé lui permette de prendre la route de l’Allemagne. La nuit du 19 décembre avec l’aide de son beau-frère, médecin à Limoges, que l’on avait fait venir pour le soigner, il s’évade, déguisé en paysan. Il arrive à Limoges le 28 au matin.

Il ignorait que le 71e y était aussi. Il fut surpris d’apprendre que le retour du régiment avait été mal accueilli, les gens pensant que les soldats n’avaient pas voulu se battre. Les nouvelles étaient contradictoires et souvent absurdes. Personne ne connaissait la réalité des combats et la bravoure des hommes. Et pourtant les pertes avaient été importantes.

Le 31 décembre, le régiment est renvoyé vers le Mans où certains contractent la petite vérole. Il faut à nouveau progresser dans la neige, alterner marches et retraites, se contenter pour manger de graisse étalée sur des tranches de pain, jusqu’au 29 janvier où les hommes apprennent l’armistice à Laval avant de regagner enfin leurs foyers.

En conclusion de son rapport le colonel écrivait : « On s’est demandé souvent d’où provenaient nos désastres. Je ne veux pas répéter ce qui a été chanté sur tous les tons, pour mettre en relief les causes évidentes de nos malheurs : 1° fautes commises par le gouvernement de l’empereur, en déclarant, d’un cœur léger, mais en assumant sur lui la plus lourde des responsabilités, une guerre d’autant plus insensée, que nous ne pouvions disposer que d’une armée de 280,000 hommes pour la mettre en présence de toute l’Allemagne nous opposant simultanément 1,200,000 hommes instruits, exercés, préparés de longue main à une lutte attendue et désirée ; 2° notre imprévoyance, en laissant envahir notre pays, depuis une trentaine d’années, par des myriades d’Allemands, qui avaient pour mission de s’initier dans le secret de nos affaires le plus intimes, en étudier le mécanisme, en faire ressortir nos défauts et nos faiblesses, et tout cela au profit futur de leur mère patrie ; 3° impéritie de nos généraux en chef, dont les dispositions prises sur la frontière, à l’ouverture des hostilités, présentaient une ligne de bataille trop étendue, et dont, par conséquent, tous les points étaient faibles et vulnérables ; 4° enfin l’inaction de notre flotte, sur laquelle il était permis de compter pour faire, le long des côtes de la mer du Nord et de la Baltique, une diversion paraissant indispensable aux mouvements offensifs qui se dessinaient sur les-bords du Rhin. »

Mais il ajoute également « Non, la lutte n’était pas possible en présence de la France démoralisée, dont les habitants préféraient, en général, tout souffrir, tout endurer, même les plus grandes humiliations, que de courir le risque de perdre la vie; elle n’était pas possible, je l’avoue sincèrement, en voyant nos armées improvisées découragées par tant de batailles perdues, et si peu confiantes dans le talent et l’expérience de certains de leurs chefs ; elle n’était pas possible enfin, avec l’indiscipline qui se manifestait à peu près partout, avec l’absence de ce lien de solidarité dans les fractions constituées qu’on a toujours appelé l’esprit de corps, et surtout avec le développement de cet instinct de conservation que notre luxe, notre bien-être et l’habitude du confort ont porté au point de nous faire perdre toutes les qualités viriles et les vertus mâles qui rendent invincibles les peuples accoutumés à regarder la mort en face et à la mépriser.

Pendant nos retraites, j’ai vu des milliers de soldats se jeter sur toutes les routes, feignant d’être à la recherche des corps dont ils faisaient partie, mais en réalité marchant invariablement du côté opposé à l’ennemi, sachant que leurs régiments étaient engagés. — Oui, la guerre eût pu se continuer et tourner, à la destruction complète des armées allemandes, si chaque Français avait apporté à l’œuvre de la délivrance son concours le plus actif et le plus dévoué, et si on eût adopté, pour combattre l’ennemi, un système de guerre tout à fait opposé à celui qu’on a eu le malheur de s’entêter à suivre depuis que notre armée permanente avait été enlevée de différentes places fortes pour être transportée en Allemagne, où elle était retenue prisonnière…

On ne peut qu’être surpris par une telle liberté de parole dans un rapport au ministre. Beaucoup des remarques sur le manque de combativité de certains, le choix de la perte de liberté et la soumission à l’ennemi pour avoir la vie sauve auraient pu être formulées après la défaite de 1940.

Après le colonel PINELLI le 71e Mobile a été commandé par le Lt colonel PERIER puis par M. de BEAUMONT avant d’être dissous le 24 mars 1871.

Le comte de Couronnel qui était capitaine au 71 e Mobile a publié un ouvrage pour rendre hommage aux soldats. Dans ce livre, « La garde Mobile de la Haute-Vienne » publié en 1897 il raconte en détail la tragique épopée et confirme les propos du colonel PINELLI.

Le Monument « À la mémoire des enfants de la Haute-Vienne morts pour la défense de la patrie en 1870-1871 ».

On l’ignore souvent mais le monument situé à Limoges, à l’angle de l’avenue du Général-de-Gaulle et du cours Jourdan a été érigé pour honorer la mémoire de tous les mobiles de la Haute-Vienne.

En 1892 un comité se constitue pour honorer les deux bataillons du 71ème Mobiles de la Haute-Vienne morts pour la défense de la patrie. Au mois d’avril, une souscription est ouverte sous le patronage des autorités publiques. Le comité abandonna l’idée d’organiser un concours pour traiter de gré à gré avec le sculpteur Adolphe Martial THABARD né à Limoges en 1831. La première pierre est posée le 25 mai 1895. Les sculptures en bronze sont mises en place au mois d’août 1899. L’inauguration a lieu le 1er octobre 1899 en présence d’Alexandre Millerand ministre du Commerce, des Postes et télégraphes.

Martial Adolphe THABARD est né le 13 novembre 1831 à Limoges, et mort le 2 décembre 1905 à Clamart. Issu d’une famille d’artisans porcelainiers i commence naturellement à travailler dans une fabrique de porcelaine où il débute en 1845 et où il reçoit ses premières leçons de modelage.

Il suit les cours d’anatomie à l’Ecole de médecine et acquiert ainsi une bonne maîtrise du corps humain qu’il mettra en pratique dans les figurines en porcelaine et dans ses statues.

Il entre à l’École des beaux-arts de Paris et à la sortie il part aux Etats-Unis ou il devient modeleur et le ciseleur d’une maison d’orfèvrerie. De retour en France, il s’installe à Paris où il collabore avec les bronziers du Marais, tout en continuant à produire des statuettes pour Limoges.

Il se consacre toute sa vie à la sculpture décorative et obtient de nombreuses commandes de l’État.

L’œuvre est constituée d’une structure en granit, formée de deux socles et d’un obélisque en avant duquel est disposé groupe en bronze du sculpteur Martial THABARD réalisé par le fondeur DURENNE. Le groupe compte cinq personnages : au centre une femme rappelant Marianne personnifie la Haute-Vienne, avec ses sabots et sa coiffe (barbichet). Elle entraîne les soldats au combat dans un mouvement très dynamique. À gauche, un officier et un franc-tireur agenouillé ; à droite, un clairon des Mobiles mourant et un fantassin de ligne. A ses pieds, le blason de Limoges. On peut lire sur le piédestal : « A la mémoire des enfants de la Haute-Vienne morts pour la défense de la patrie en 1870-1871 ».

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Le Monument à la mémoire des Mobiles.

On remarque , à droite de la femme, un rouet, signe que la femme est toujours vue sous l’angle  « domestique ».

Les conséquences de la défaite

Le 18 janvier 1871, dans la galerie des Glaces du château de Versailles Guillaume Ier de Prusse est proclamé empereur du nouvel Empire allemand. BISMARCK devient chancelier du nouveau Reich. L’Allemagne devient alors un rival économique pour l’Angleterre et les Etats-Unis.

Face à cette nouvelle puissance la France va chercher à prendre sa revanche et à récupérer l’Alsace et la Lorraine.

Jules FERRY écrit quelques semaines après la défaite « sous l’Empire nous ne disions pas beaucoup de bien du militarisme……je vous le demande, en est-il un seul aujourd’hui qui n’ait été converti par les évènements ? ».

GAMBETTA souhaite que l’on mette « partout, à côté de l’instituteur, le gymnaste et le militaire ».

La Ligue française de l’enseignement a pour devise « Pour la Patrie, par le livre et par l’épée ».

Les devoirs envers la patrie sont magnifiés dans une abondante littérature qui en exalte les vertus et dont une grande partie est destinée aux écoliers et lycéens. Un « Manuel de tir à l’usage des écoles primaires, des lycées et des bataillons civiques » avec une préface de Jean  circule. Les élèves du primaire auront des fusils de bois à leur disposition.

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Une publicité pour des fusils scolaires

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Des écoliers dans la cour de leur école, défilent avec des fusils en bois.

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Les écoliers défilent à Paris

Dans les classes on rappelle sans cesse que la France est amputée de l’Alsace et de la Lorraine. C’est la ‘Tache noire ».

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La  Tache noire d’Albert BETTANIER (1851 – 1932)

La scène peinte sur cette toile se déroule dans une salle de classe située vraisemblablement à Paris compte tenu de la carte accrochée au mur du fond. L’instituteur montre avec sa règle les « provinces perdues » sur une carte de France à un élève en uniforme de bataillon scolaire, On distingue dans le fond de la classe un râtelier de fusils et, derrière le bureau du maître, un tambour. Cette ambiance martiale est renforcée par la présence de l’élève habillé en blanc qui porte la croix de la Légion d’honneur, ce qui laisse supposer qu’il fut un héros.

Source : François ROBICHON, « L’annexion de l’Alsace et de la Lorraine », Histoire par l’image [en ligne], consulté le 04 Août 2016. URL : http://www.histoire-image.org/etudes/annexion-alsace-lorraine

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Les images d’Épinal relaient le sentiment de revanche avec cette page consacrée à la « Tache Noire »

La mémoire de 1870

La  » Guerre de Soixante-dix  » et l’image des Prussiens ont marqué la mémoire des Limousins.  Pascal PLAS, professeur d’Histoire et Guy MANDON, Inspecteur général de l’Education Nationale, développent les différents aspects de cette mémoire dans le présent dans l’ouvrage publié aux éditions Lavauzelle en 2003.

Pascal PLAS écrit : « cette monumentalité en sommeil de la guerre de 1870 mériterait pourtant d’être tirée de l’oubli et de servir de base ne serait-ce qu’à une « leçon de civisme » sur l’engagement, les Mobiles furent d’une certaine façon les derniers volontaires en arme dans la grande tradition des armées de la Révolution française. »

Les Nexonnais morts au cours des combats

Cinq garçons sont morts du fait de cette guerre. Les plus jeunes ont 23 ans et le plus âgé 33 ans. deux étaient dans la garde Mobile, les 3 autres dans des régiments, les 65e et 68 de ligne. François FENEROL a été blessé à la célèbre bataille de Beaumont. Il est mort 3 semaines plus tard. Pierre DEBORD est mort de la variole à l’hôpital de Châteauroux et François VIGNOLLE est mort à l’hôpital d’Issoudun sans que l’on connaisse la cause. Les deux autres soldats, Pierre LONGEQUEUE et Léonard PERRIER sont morts en captivité.

morts guerre 1870 de Nexon

Le dernier vétéran de cette guerre, vivant dans le Sud de la France avait été facteur à Nexon. Julien PÉGOURIÉ qui était né le 4 décembre 1849, à Livernon (Lot) de parents agriculteurs est mobilisé dans les chasseurs, à Montauban en Juillet 1870. Il est fait prisonnier lors de la bataille du Mans, à Parigné-l’Evêque le 10 janvier 1871. Avec ses camarades, il est emmené à Berlin ou il arrive le 31 janvier 1871 dans le froid et la neige. Il est interné à Stettin, un peu plus au nord de Berlin. Après plusieurs mois de captivité, la guerre finie, il peut enfin rejoindre la France en bateau depuis Hambourg jusqu’à Cherbourg.

Julien PEGOURIE entre aux PTT comme facteur le 1er décembre 1872. Il est d’abord affecté à Nexon puis il est muté à Limoges. Il part en retraite le 1er décembre 1909. Il décède à 102 ans le 13 avril 1952.

Les décisions du Conseil municipal de Nexon pendant la guerre de 1870

Le 10 septembre 1870 le nouveau conseil municipal est installé. Ont été élus : FAURE, DE NEXON, SIRIEIX, LIMOUSIN Raymond, DECOULHAC, MAZEAUD, COMBROUSE, FRUGIER, CUBERTAFOND, JOUHAUD, MORTEROL, LELONG, FAURE, BARRET, LELONG Laurent, DE VEYRINAS, BRAGARD, CHIROL Simon, LIMOUSIN Maire, GIZARDIN Ferdinand et GRANGER Pierre.

Paulin LIMOUSIN est désigné par le Préfet comme Maire en remplacement de son frère.

Le 17 septembre 1870, le conseil élu par le suffrage universel se réuni et le nouveau Maire Paulin LIMOUSIN prononce une allocution appelant les conseillers à le soutenir dans les moments difficiles que la France traverse.

C’est à ce moment qu’un membre du Conseil, non désigné déclare : « Convoqués pour recevoir ici une communication du préfet et nous occuper de la défense nationale du pays, permettez-moi de vous faire une proposition à laquelle je ne doute pas que M. LIMOUSIN, Maire, ne s’associe également.

Cette proposition est d’adresser à M. le Préfet quelques observations sur une mesure qui nous parait inopportune, sinon dangereuse dans un moment où nous devons tous nous réunir contre l’ennemi commun, l’ETRANGER ».

Le conseil sauf le Maire vote la motion suivante : « Les membres du Conseil élus par le suffrage universel sont profondément humiliés d’apprendre qu’il leur a été donné un Maire pris en dehors de leur conseil. Ne doutant pas que M. le Préfet ne veuille agir dans tous ses actes dans l’intérêt du Pays et du Gouvernement de la défense Nationale qu’il représente, ils croient devoir le prévenir que les renseignements qui lui ont été donnés sont inexacts et complètement contraires aux sentiments patriotiques et populaires de la commune toute entière, jalouse du reste d’user de ses droits légitimes ».

Le 18 septembre le conseil désigne la formation de deux compagnies de Gardes Nationaux et désigne Messieurs QUENTIN et MEGARD comme capitaines.

Le Préfet révoque et dissous le Conseil Municipal.  Il désigne la commission suivante pour administrer la commune : LIMOUSIN Paulin, CHAULE, DESMAISON, FAURE, THOMAS, FRUGIER, JOUHAUD, FRUGIER Jean, ancien Maire, QUENTIN horloger, LALEU, SIRIEIX huissier, TARRADE, huissier.

La commission administrative ainsi formée, désigne à nouveau les capitaines officiers et sous-officiers des deux compagnies de gardes Nationaux. Ils s’occupent des effets d’habillement, d’équipement de campement et de solde.

Le 18 novembre la Commission décide que l’instituteur appelé à remplacer M. BESSE soit un laïque, repoussant de toute son énergie tout instituteur congréganiste et demande que POUCHUT remplisse ce poste.

Le 6 avril 1871, le conseil fait droit à la demande de M. FOURNIER, instituteur communal, de prendre des élèves pensionnaires.

Le 30 avril 1871, nouvelles élections municipales. M. de GAY de NEXON obtient le plus de voix. Sont élus également BOUTAUD LACOMBE, COMBROUSE, DECOULHAC, FAURE, LELONG, FRUGIER, BRAGARD, BARRET, LIMOUSIN, VERGNOLLE. LIMOUSIN Henri, MORTEROL, CHIROL, GRANGER, MAZAUD, de VEYRINAS, JOUHAUD, SIRIEIX, GIZARDIN et FAURE.

Le Conseil élit LIMOUSIN Jean Baptiste comme Maire et BOUTAUD LACOMBE comme 1er adjoint et FRUGIER Léonard 2ème adjoint.

Le 18 Juin, FRUGIER donne sa démission d’adjoint. Le Conseil le remplace par COMBROUSE.

La déclaration de la 2 eme guerre mondiale

En plein été, le 23 août 1939, le monde entier est stupéfait par l’incroyable nouvelle : l’Allemagne et l’Union soviétique viennent de signer à Moscou un pacte de non agression. Une clause secrète de ce pacte prévoit même le partage de la Pologne le mois suivant. Le 25 août, Chamberlain confirme le soutien de la Grande-Bretagne à la Pologne par la signature à Londres d’un accord anglo-polonais.
Le 1er septembre 1939, sans déclaration de guerre préalable, 52 divisions de la Wehrmacht franchissent la frontière polonaise. La radio française annonce aussitôt la mobilisation générale décrétée par le gouvernement pour le lendemain. Cette mobilisation est confirmée par voie d’affichage.

mobilisation 1939

Le télégramme officiel  adressé par le Ministre de la Guerre au Maire de la Commune de Nexon arrive le 1er septembre 1939 à 20h20. Le texte est court: « Ordre de mobilisation. Le premier jour de la mobilisation est le samedi 2 septembre 0 heures ».

telegramme ordre mobilisatio 1914

Les Allemands ne retirent pas leurs troupes de Pologne comme le demandent les gouvernements français et britannique. Du coup, le 3 septembre à 11 h, l’Angleterre, qui avait rétabli le service militaire obligatoire le 27 avril, entre en guerre contre l’Allemagne. Elle constitue un Cabinet de Guerre dirigé par Sir Winston Churchill et déclare le blocus naval de l’Allemagne. Trois pays du Commonwealth, l’Australie, l’Inde et la Nouvelle-Zélande entrent en guerre au côté de la Grande-Bretagne. Les Français entrent à leur tour en guerre contre l’Allemagne à 17 h.

 

 

 

 

 

Le travail des enfants

Dès l’Antiquité les enfants ont travaillé, principalement aux champs avec leurs parents et en participant aux tâches domestiques. Avec la Révolution industrielle une prise de conscience de leurs conditions de travail va se faire jour, principalement en Europe et en particulier en France. Des lois vont être votées pour réduire progressivement ce travail des enfants.

Dans l’Ancien Régime le cercle familial est le lieu principal ou s’exerce le travail des enfants. Les jeunes garçons participent aux activités de la ferme dans un monde ou l’agriculture occupe plus de 70% de la population active. Tant qu’ils n’ont pas encore la force physique nécessaire pour réaliser les travaux des champs ils gardent les animaux. Les enfants d’artisans apprennent progressivement le métier du père. Quant aux filles elles sont chargées de l’entretien de la maison en attendant d’être mariées, ce qui arrivait en moyenne autour des 15 ans. Très peu de ces enfants allaient à l’école, d’abord parce que les parents n’en voyaient pas l’utilité et parce qu’elle était payante. Seules les enfants des familles aisées de la bourgeoisie et l’aristocratie étaient scolarisées et n’étaient pas contraintes à un travail.
Dès le XIII ème siècle les enfants commencent à travailler hors du foyer familial. La plupart d’entre eux sont placés comme valets de ferme ou comme domestiques pour les garçons et comme servantes pour les filles. Ils répondent à une demande croissante d’employeurs à la recherche d’une main-d’œuvre peu coûteuse et en même temps ils permettent à leurs familles de disposer d’un revenu supplémentaire.
Ces enfants sont employés sur la base de « contrats de louage » ou sont placés comme apprentis dans les corporations. Les enfants abandonnés et les orphelins sont eux aussi mis au travail par les institutions qui les recueillent. Dans les grandes villes des « petits boulots » vont se développer comme vendeurs de journaux, porteurs, cireurs de chaussures… sans parler de prostitution.
La Révolution industrielle qui survient à la fin du XVIIIe siècle d’abord en Angleterre puis au Royaume-Uni et au début du XIXe siècle en France va voir se développer les mines et les manufactures qui ont besoins d’une main d’œuvre abondante.
La souplesse et la petite taille des enfants leur permettent de réaliser des taches que les adultes sont incapables de faire. Dans les mines ils se glissent dans des boyaux étroits, leurs petites mains sont adaptées aux métiers à tisser et aux filatures, ils peuvent se faufiler derrière les machines pour les nettoyer…
Le travail est non seulement fatigant et très pénible mais les enfants sont soumis à l’autorité souvent brutale de leurs patrons qui n’hésitent pas à recourir aux sévices corporels. Les conditions dans lesquelles ils travaillent ont des conséquences sur leur santé. Ils sont souvent blessés, sont victimes d’accidents, de tuberculose, de scolioses ou de rachitisme.
La prise de conscience
La crise économique, sévit en France dès la fin des années 1820 et se poursuit au début des années 1830 et aboutira aux fameuses Journées de Juillet 1831 ayant entraîné la chute de Charles X et la venue au pouvoir de Louis Philippe.
De nombreuses voix s’élèvent pour demander une réglementation sur le travail des enfants. Finalement, en 1835, l’Académie des sciences morales confie à Louis-François Benoiston et au docteur Villermé (1782-1863) une mission d’enquête sur ce sujet. Entre juin 1835 et août 1837 ils visitent des manufactures de coton, de laine et de soie dans les régions de Mulhouse, de Lille et de Lyon mais aussi à Nîmes et Carcassonne. Lors de ces déplacements, ils étudient les conditions de travail des ouvriers mais également leur logement, leur alimentation, leur salaires…
L’ouvrage né de ces recherches est publié par le docteur Villermé en 1840 sous le titre «Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie ». On peut y lire ces pages sur le travail des enfants :
« L’épluchage du coton, son cardage, et surtout le dévidage, l’empaquetage du fil, sont plus particulièrement faits par des femmes aidées d’enfants du même sexe. Chaque métier à filer occupe deux, trois, quelquefois quatre personnes, dont la plus âgée dirige les trois autres, qui sont presque toujours des enfants. Ces derniers, appelés rattacheurs, surveillent les fils, rattachent ceux qui se brisent, nettoient les bobines en se précipitant sur le plancher, pendant que la partie mobile du métier (le chariot) s’écarte de la partie fixe, et ramassent le coton de déchet. »
« Les enfants qui n’ont pas encore assez de force pour tisser, préparent les fils, et ceux qui tissent sont âgés au moins de quinze ans accomplis. »
« Les seuls ateliers de Mulhouse comptaient, en 1835, plus de 5000 ouvriers logés ainsi dans les villages environnants. Ces ouvriers sont les moins bien rétribués. Il faut les voir arriver chaque matin en ville et en partir chaque soir. Il y a, parmi eux, une multitude de femmes pâles, maigres, marchant pieds nus au milieu de la boue, […] et un nombre encore plus considérable de jeunes enfants non moins sales, non moins hâves, couverts de haillons tout gras de l’huile des métiers, tombée sur eux pendant qu’ils travaillent. Ces derniers, […] n’ont pas même au bras, comme les femmes dont on vient de parler, un panier où sont les provisions pour la journée; mais ils portent à la main ou cachent sous leur veste, ou comme ils le peuvent, le morceau de pain qui doit les nourrir jusqu’à l’heure de leur rentrée à la maison. »
« L’insuffisance de la nourriture, la continuité de toutes les privations, l’insalubrité de leur nouveau métier, la durée trop longue de la journée de travail, altèrent leur santé : leur teint se flétrit, ils maigrissent, et perdent leurs forces. Cet état de souffrance, de dépérissement des ouvriers dans les filatures de coton de l’Alsace, s’observe surtout chez les enfants. »
« Les enfants employés dans les manufactures de coton de l’Alsace, y étant admis dès l’âge où ils peuvent commencer à peine à recevoir les bienfaits de l’instruction primaire, doivent presque toujours en rester privés. »
« Les pauvres, je l’ai déjà dit, ont besoin que leurs enfants gagnent un peu d’argent; et les enfants encore fort jeunes sont aptes d’ailleurs à certains travaux. Le mal n’est donc point qu’ils entrent jeunes dans les ateliers, mais qu’on exige d’eux un travail au-dessus de leurs forces »
« Si j’ai pu faire partager mes opinions; si j’ai pu convaincre surtout qu’il est urgent de soumettre les grandes manufactures dites réunies à un règlement d’administration, ou bien, à une loi qui fixe un maximum à la durée quotidienne du travail des enfants, d’après leur âge, et empêche ainsi l’abus, porté jusqu’à l’immolation, qu’on y fait de ces malheureux, je n’aurai plus rien à désirer… »
L’impact de cet ouvrage a été considérable. Il conduit à une prise de conscience sur la condition ouvrière, en particulier celle des enfants. Il va en résulter un changement de mentalité conduisant à admettre qu’on ne pouvait pas «laisser faire» les patrons et qu’il fallait intervenir. Les travaux du docteur Villermé ont contribués à la remise en cause de l’idéologie libérale ce qui s’est traduit par le vote des premières lois sociales. C’est ainsi que le 22 mars 1841 est votée la loi qui interdisait le travail des enfants. On est surpris de voir aujourd’hui qu’elle se contente d’interdire le travail des enfants de moins de 8 ans, de limiter la durée du travail à 8 heures par jour pour les enfants de 8 à 12 ans et à 12 heures pour ceux de 13 à 16 ans. La portée de cette loi est limitée par le fait qu’elle s’applique uniquement dans les entreprises de plus de 20 salariés.
Une loi du 22 février 1851 réglemente le travail des enfants placés en apprentissage en limitant la durée du travail à 10 heures pour les moins de 14 ans, et à 12 heures ceux âgés de 14 à 16 ans.
La loi du 19 mai 1874 rend encore plus strict l’emploi des enfants en interdisant de faire travailler un jeune de moins de 12 ans et en étendant cette interdiction à l’ensemble des manufactures, usines, ateliers, chantiers. La durée maximale du travail est fixée à 6 heures quotidiennes pour les moins de 13 ans et à 12 heures au-delà.
Un des éléments important de cette loi est la création du corps des inspecteurs du travail. Dotés de pouvoirs de contrôles étendus et habilités à sanctionner les infractions. Ils vont jouer un rôle déterminant dans l’amélioration des conditions de travail non seulement des enfants mais de tous les salariés.
Une étape supplémentaire va être franchie après l’adoption des lois Ferry de 1881-1882 qui ont rendu l’instruction obligatoire. A partir du moment où l’école devient obligatoire il faut interdire aux enfants d’être employé avant la fin de la scolarité obligatoire.

Ce sera fait avec la loi du 2 novembre 1892 qui élève à 13 ans l’âge d’admission au travail. C’est ce que stipule son article 2 : « Les enfants ne peuvent être employés par des patrons ni être admis dans les établissements énumérés dans l’article 1er avant l’âge de treize ans révolus. Toutefois les enfants munis du certificat d’études primaires, institué par la loi du 28 mars 1882, peuvent être employés à partir de l’âge de douze ans.»
La loi précise qu’« Aucun enfant âgé de moins de treize ans ne pourra être admis au travail dans les établissements ci-dessus visés, s’il n’est muni d’un certificat d’aptitude physique délivré, à titre gratuit, par l’un des médecins chargés de la surveillance du premier âge ou l’un des médecins inspecteurs des écoles, ou tout autre médecin, chargé d’un service public, désigné par le préfet. Cet examen sera contradictoire, si les parents le réclament. »
La surveillance des enfants incombe également aux maires. L’article 10 prévoit que « Les maires sont tenus de délivrer gratuitement aux père, mère, tuteur ou patron, un livret sur lequel sont portés les nom et prénoms des enfants des deux sexes âgés de moins de dix-huit ans, la date, le lieu de naissance et leur domicile. »

Pour aller plus loin:

Philippe Ariès, L’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, Seuil, coll. Points Histoire, 1975,
Danièle Alexandre-Bidon et Didier Lett, Les Enfants au Moyen Âge, Hachette, 2004.

Le travail des enfants à Nexon

Dans la mairie de Nexon, comme dans toutes les mairies de France, une grande affiche présente les principaux extraits de la loi du 2 novembre 1892. Les patrons sont tenus de faire afficher dans chaque atelier les disposition de cette loi ainsi que les noms et adresse des inspecteurs du travail de la circonscription (article 11). Ils doivent afficher également les heures auxquelles commencera et finira le travail ainsi que les heures et la durée des repos.
Les archives de la mairie de Nexon ont conservé le registre destiné à inscrire les livrets des enfants mineurs employés dans l’industrie.

registre

Ce registre débute le 29 juin 1896. Chaque année on trouve une dizaine de noms, cela semble peu mais il ne faut pas oublier que les jeunes qui travaillent dans l’agriculture ne relèvent de la loi de 1892 et qu’en ce qui concerne les emplois dans l’industrie, sont exemptés des dispositions de cette loi les personnes qui travaillent seuls avec leur père ou leur mère.
9 enfants sont enregistrés pendant l’année 1896 :
Barny Léonard né le 24 novembre 1879, cordonnier chez Guyot
Desbordes Jean-Paul né le 21 novembre 1880, sellier chez Laplaud
Desbordes Léon, né le 5 janvier 1880, sellier chez Laplaud
Marquet Jean Baptiste, né le 6 avril 1879, maréchal-ferrant chez Parvaud
Desproges Joseph, sellier chez Prugny
Audebert Martial, né le 24 août 1881, tailleur d’habit chez Combrouse
Laleu François, né le 6 janvier 1881, cordonnier chez Lambertie
Dudognon Jean né le 24 juin 1880, cordonnier chez Marquet
Pascal B. né le 9 août 1881, sellier aux ateliers de Désigne

travail des enfants 1

Les fiches individuelles montrent l’ampleur de la journée de travail. Les jeunes embauchent le plus souvent à 6 heures du matin et débauchent à 18 heures. Ils bénéficient d’une première pause entre 8 et 9 heures pour un casse-croûte et d’une seconde entre midi et 13 heures pour le déjeuner.

travail des enfants Combrouze

travail des enfants Combrouze tailleur

travail des enfants Lombertie

En 1897 il n’y a que 3 jeunes de moins de 18 ans inscrits sur le registre, un garçon et deux filles. L’une d’entre elles est couturière chez Mme Combrouse, l’autre est lingère chez madame Lamoure, repasseuse place de la bascule. Cette dernière, Léontine Barny est née le 23 juin 1882 ; Elle a été embauchée le 31 juillet 1897, un mois après ses 15 ans. Elle commence son travail à 7 heures le matin et y travaille jusqu’à 11 heures. Elle s’arrête 1 h 30 pour déjeuner et reprend le travail à 12 h 30 jusqu’à 19 heures avec une pose d’une demie heure de 16 heures à 16 h 30. Elle passe ainsi 10 heures par jour à repasser, du lundi au samedi soir, soir 60 heures de travail par semaine. Elle se repose le dimanche et les jours de fête.

Le jeune garçon, Albert Bonnet, né lui aussi en 1882, est apprenti sellier chez M. Prugny.

En 1898, 5 jeunes, tous des garçons,  sont enregistrés. Deux sont menuisiers chez M. Chenu, un est forgeron chez M. Perrier, l’autre cordonnier chez Guyot, place de la mairie et le cinquième est tailleur d’habits chez M. Truchassou. Ils embauchent à 6 heures le matin et travaillent 10 heures chaque jour. Pour eux il y a une pause casse-croûte à 8 heures. Elle dure en général 1 heures et à midi il y a généralement 2 heures pour déjeuner.

En 1899, 12 noms figurent sur le registre et là on note un changement important : il y a 10 filles et seulement 2 garçons. Ce sera la même chose les années suivantes jusqu’en 1920, dernière année qui figure sur le registre.

Les jeunes filles sont lingères pour 6 d’entre elles chez Mme Lamoure (2) ou chez Mme Quinque (4), ou bien ouvrière tailleuse chez Mme Lanternat (2), couturière rue de la barre ou chez Mme Guyonnaud (2). Les garçons sont menuisier chez M. Chenu et ouvrier forgeron (le nom du patron n’est pas mentionné). Parmi ces jeunes, 4 sont nés en 1886, ils ont donc tout juste 13 ans ! C’est le cas de Louis Limerie, né le 28 juillet 1886, embauché comme apprenti forgeron en novembre 1889 ou de Marie Barret, née 15 mars 1886, embauché en mai 1899 comme lingère apprentie chez Mme Lamoure.

En 1900, on compte 15 embauches, 9 filles et 6 garçons. Les filles sont lingères ou couturières. Mme Quinque emploie 3 lingères. On retrouve son nom chaque année avec deux ou trois jeunes filles, comme celui de Mme Combrouse qui emploie chaque année deux ou trois couturières.

L’un des garçons est forgeron chez M. Truchassou, un autre est  bourrelier chez Prosper Laplaud, maréchal ferrant chez Louis Parvaud, menuisier chez Felix, serrurier chez M. Peyrat ou jardinier au château de la garde.

Sur ces 15 jeunes, six sont nés en 1886. Ils ont donc 14 ans et travaillent 10 heures par jour.

En 1901, il y a 9 noms, 7 filles et 2 garçons. Comme l’année précédente les filles sont couturières (5) et lingères (2). Les garçons sont forgeron chez Etienne Truchassou et ferblantier chez M. Delaty. La plus jeune est Marie Boucher, née le 5 mars 1887, couturière chez Mme Jourde.

En 1902 on dénombre 14 noms, 9 filles et 5 garçons. Pour les filles ce sont les mêmes professions, 5 lingères et 4 couturières. Pour les garçons, le  même jeune, Marcel Nouhaud né le 14 août 1885 est enregistré le 20 mai comme apprenti coiffeur à Limoges, chez M. Melier, puis le 24 août comme serrurier chez M. Beaudout à Limoges.

Parmi ces jeunes 4 sont nés en 1888 et 2 en 1889. Marie Louise Pradeau, née le 4 février 1889 est couturière chez Mme Jourde et Jeanne Rousselle, née le 16 juin 1889 est couturière chez Mme Combrouse, née Guyot précise le registre. Elles ont 13 ans quand elles sont embauchées.

En 1903 ils ne sont que 7, 5 filles et 2 garçons. Aux lingères et couturières vient s’ajouter une modiste employée par Mlle Puyvert. La jeune Marie Dudognon, née le 5 octobre 1890 a tout juste 13 ans lorsqu’elle va travailler comme lingère chez M. Quynque à Champagnac. Le jeune Jean baptiste Rapnouille est apprenti maréchal ferrant chez son père.

En 1904 on compte 15 jeunes, 12 filles et 3 garçons. Les filles sont lingères ou couturières et les garçons tailleurs d’habits (2) et serrurier.

En 1905 ils sont 12 jeunes, 10 filles, lingères (6) ou couturières (4) et 2 garçons, tailleur chez M. Authier et maréchal ferrant chez M. Sanciaud.

En 1906 on retrouve une forte majorité de filles : 10 contre 3 garçons. Il y a 10 lingères et une couturière.

travail enfants 1906

En 1907 l’écart entre les garçons et les filles se réduit. Sur 10 jeunes il y a 6 filles et 4 garçons. Ales filles sont toujours lingères out couturières. Chez les garçons on trouve un tonnelier  chez M. Laurent, un charron chez M. Perrier, un menuisier chez M. Rattier et un coiffeur chez M. Nouhaud.

En 1908 il y a presque égalité : 6 filles et 5 garçons sont embauchés. Les filles sont toujours lingères ou couturières. Chez les garçons, M. Desplanches, horloger, embauche 2 jeunes apprentis et M. Bitaud un tout jeune quincaillier qui n’a pas encore 13 ans, Léon Lombertie né le 7 avril 1896 .

En 1909 on trouve 6 filles et 3 garçons. Les filles sont couturières (5) ou lingère (1). Les garçons apprennent le métier de maréchal-ferrant (2) et de quincaillier (1).

En 1910 il n’y a que des filles : 6 couturières, 1 lingère et 1 brodeuse. Cette dernière travaille à Brive chez Melle Assan.

En 1911 un garçon est employé comme tuilier par M. Roche et 5 filles sont soit couturières (3), soit lingères (2). Les patronnes sont Mesdames Dumoulin et Quinque.

En 1912 on constate une explosion du nombre des jeunes apprentis avec 17 jeunes  dont 15 filles qui sont toujours couturières (10) lingères (5) chez Mesdames Couvidou, Desmoulin, Dumoulin, Guyonnaud, Jourdes, Quinque et Rattier. Certaines n’ont pas encore 14 ans comme Angèle Jouhaud, Louise Faure ou Marguerite Faure, née le 5 décembre 1899 et embauchée le 19 octobre 1912 comme lingère.  Les 2 garçons sont l’un menuisier chez M. Rattier et l’autre maréchal-ferrant chez M. Sanciaud.

En 1913 le nombre de jeunes mineurs embauchés dans l’industrie chute vertigineusement pour tomber à 5, 4 filles et 1 garçon employé comme maréchal-ferrant  puis à 4 en 1914. Les filles sont toujours lingères ou couturières.

travail enfants 1916

 

En 1914 on ne compte que 4 jeunes enregistrés, 5 le seront en 1915, 5 en 1916 et 2 en 1917. Ce sont principalement des filles employées comme lingères ou couturières. Les 2 garçons sont tuiliers. L’un deux, André Muylle a tout juste 13 ans quand il est embauché. C’est le cas également pour la jeune Jeanne Mathieu, lingère à 13 ans et 9 mois.

En 1918 on compte 7 inscrits sur le registre, 6 filles comme lingères (5) ou couturière (1) et 1 garçon comme forgeron embauché chez Combrouse et Thomas.

travail enfants 1919

En 1919 il n’y a qu’une jeune couturière enregistrée de même qu’en 1920. La jeune Madeleine Combrouse n’a pas encore 14 ans lorsqu’elle part travailler chez Mme Breix comme couturière.

L’US Nexonnaise et l’Hirondelle, le rugby à Nexon de 1920 à 1940

 I- L’Union Sportive Nexonnaise et le rugby.

Le premier sport collectif pratiqué à Nexon a été le rugby, tout de suite après la fin de la première guerre mondiale. On parlait à l’époque de Football-rugby et de Football-Association, c’est à dire notre football actuel.

On trouve dans le Populaire, au mois d’avril 1919, le compte rendu de matchs de rugby disputés par les Hirondelles de Nexon.

Match contre l’Education Physique de Limoges . Le Populaire 4 avril 1919

Match contre l’Amicale Sportive . Le Populaire 19 avril 1919

L’association l’Hirondelle Sportive Nexonnaise a été fondée le 12 septembre 1920 (paru au Journal Officiel le 6 novembre 1920. Agréée du Ministère de la Guerre le 20 octobre 1920).

Les matchs se disputaient sur un terrain qui n’était en fait qu’un près, aux Garennes. Ce près était la propriété de la famille de Nexon. Puis le terrain a été déplacé sur la route des Vanneaux, à la Seyne. Les déplacements s’effectuaient en train ou en cars, parfois en camionnettes les joueurs étant assis sur des bancs. Quand ils prenaient le train les joueurs de Nexon descendaient à la gare à pied et inversement les visiteurs montaient au terrain à pied, ce qui constituait un bon échauffement.

La lecture du Populaire m’a permis de retrouver un certain nombre de matchs disputé par le club de rugby, quelques noms de joueurs sont cités, rarement. Quant aux dirigeants je n’ai rien trouvé avant les années 1930. Albert Adam a été président pendant les années 1930.  Le joueur le plus souvent cité est F. Laplaud. Il était capitaine ainsi que Gibeau.

M. Colmar m’a transmis cette photo des Hirondelles mais elle ne comporte pas de date. Si quelqu’un peut me renseigner ce sera un grand plaisir.

106 - SPO - Hirondelle Sportive - football (photo Blanchon) - Photothèque Paul Colmar

Saison 1920-1921

Le Populaire du 7 octobre annonce un match de la Société Athlétique de Limoges (S.A.L) contre l’Hirondelle de Nexon.

Le même jour on lit dans Le Populaire, le compte rendu d’un match contre Saint Junien : « Union sportive Saint-Junien (2) bat Nexon (1) par 6 points (2 essais) Vevaud à 5 points (l’essai transformé). Partie jouée avec ardeur, par nos Jeunes « espoirs », qui eurent, la victoire grâce à leur supériorité en vitesse sur Nexon. L’aile rouge Lachaud-Vevaud, bien lancée par le demi d’ouverture Chabaneau, fit une belle partie et surclassa ses adversaires directs. L’arrière rouge fut mauvais. Le « sprinter » Vevaud fut l’as de la journée. Bravo ! Robert. En avants : Bonneau, Dumont, Nougier et le poids mouche Texaud furent les meneurs. Les demis furent bons : celui de la mêlée un peu souvent « off side ». L’ouverture lança bien ses trois-quarts et ses coups de pied de déplacements furent dangereux pour la défense adverse. A Nexon, Laplaud fut le meilleur avec le meilleur avec le trois-quart aile droite. Les lourds Nexonnais se firent bloquer supérieurement par les « bébés rouges ». Ces derniers garderont ils longtemps leur virginité ? Espérons-le. »

Football rugby. — Hirondelle Sportive Nexonnaise et Union Sportive Saint-Junien font match nul. 3 points un essai de chaque  côté. Le Populaire 19 octobre 1920.

Football Rugby. — Sous la pluie, dans la boue… ils jouent… et gardent leur virilité… les bébés rouges de l’U. S. S. J. Il pleuvait ! II pleuvait toujours ! Dimanche dernier nos « jeunes as » se déplaçaient à Nexon pour rencontrer les sympathiques joueurs de l’H. S. N. Disputée sous les ondées, la partie fut jouée par deux quinze animés par deux raisons différentes. Les hirondelles désirant reprendre leurs plumes laissées au ground du Châlet ; les « Bébés rouges » désirant garder leur virginité et si possible ajouter une nouvelle victoire à leur palmarès. Mais hélas pour les « rouges » le ballon glissant ne leur permit pas de faire leur jeu habituel. A Nexon, Laplaud fut le meilleur joueur. A remarquer Gandeix, Lévèque, Rebeyrolle, Villoutreix. A Saint-Junien, on ne plaque pas aux jambes et beaucoup de progrès sont à faire. L’essai de Saint-Junien fut marqué dans les 10 premières minutes du jeu sur déplacement du demi-d’ouverture bien suivi par l’ailier gauche. Nexon égalisa sur mêlée à 5.

Il pleuvait toujours. Après le match, Phœhus souriait doucement, mais ce n’était pas le soleil d’Austerlitz.

Le Populaire 22 octobre 1920

En novembre à Brive contre l’équipe 3 du CAB : « Rugby. — Aujourd’hui dimanche au terrain de Lascamps à Brive, l’Hirondelle sportive nexonnaise (1) rencontrera le C. C. A. B. (3), à 13 heures 45. » Le Populaire, 28 novembre 1920

Parc des Sports (avenue de Louyat). — C’est ce soir, à 13 heures, que sera sifflé le coup d’envoi qui mettra aux prises, en championnat
3e série, Nexon (1) contre Bourganeuf (1). Ces deux équipes doivent nous faire assister a du beau jeu.

Le Populaire 5 décembre 1920.

9 janvier 1921,  à 13 heures : Hirondelle de Nexon (2) contre S. A. U. L. (4).

Au Parc des Sports. — Le Stade Olympique de Limoges (2) et l’Hirondelle Sportive Nexonnaise (1) font match nul 0 à 0.
Après une partie des plus confuses ou aucune équipe ne parvint à marquer, malgré la supériorité des noir et blanc, qui firent là une mauvaise exhibition, beaucoup d’hommes ne tenant pas leur place, trop de gris, aucun sens l’attaque, voilà ce que l’on ne devrait plus voir dans cette équipe qui contient d’excellents éléments.
De Nexon, à signaler l’arrivée handicap, très espacée de l’équipe ! ! ! Quand donc arriverons-nous à obtenir l’exactitude ? Quand à l’heure fixée, le club qui reçoit, le public qui paie, ont droit de l’exiger. Espérons que la leçon servira. Le Populaire 10 janvier 1921.

S. A. U. L. (4) bat Hirondelle de Nexon (2) par 12 points. 2 essais, 1 but, 1 drop goal à 0. Le Populaire 12 janvier 1921.

Parc des Sports (avenue de Louyat). — Hirondelle Sportive Nexonnaise (mixte), bat Stade Olympique de Limoges (3) par 6 à 0. Partie jouée sur un terrain détrempé où aucune équipe ne put faire de jeu, ceci se borna à un duel d’avants, où Nexon plus lourd que ses adversaires imposa son jeu. Le Populaire 24 janvier 1921.

29 janvier 1921, Union Sportive de Saint Léonard reçoit l’Hirondelle Nexonnaise.

6 février 1921, l‘Hirondelle Nexonnaise joue en lever de rideau d’un saut en parachute !

L’expérience de parachute
L’ENGIN NE FONCTIONNE PAS
Blanquier, fort heureusement, n’est que légèrement contusionné

La promesse faite par Blanquier de se lancer dans le vide en parachute Robert d’une hauteur de 500 mètres avait attiré au Vélodrome du Grand-Treuil des milliers de spectateurs.
En attendant ce périlleux exercice le public assista à deux intéressants matches de football ( rugby) qui mirent aux prises
diverses équipes de notre ville et l’Hirondelle Nexonnaise. La foule applaudit chaleureusement les joueurs, mais, malgré
tout l’intérêt que présentait la partie, l’esprit n’était pas complètement fixé sur les matches.
Ce qu’il fallait au public c’était la descente en parachute et, ma foi il faut constater qu’elle se faisait attendre. On comprend aisément d’ailleurs que le parachutiste ne soit pas aussi pressé que le public. Il sait qu’il joue sa vie dans l’expérience qui, vue par la foule, constitue
pour elle une attraction, un divertissement, un amusement.
Annoncée pour deux heures trente environ l’assistance s’impatientait ; tout comme au théâtre elle frappait des pieds sur les gradins des tribunes pour marquer son mécontentement d’attendre ; des farceurs donnaient de faux espoirs en criant : « Le voilà ! Le voilà !…  » On voyait
sur le ciel gris filer un pigeon ou un corbeau et l’on riait. D’autres disaient que Blanquier faisait son testament.

Pourtant vers quatre heures et demie, les têtes des spectateurs se levèrent vers un point du ciel ; cette fois c’était vrai. Deux avions arrivaient et bientôt évoluaient au-dessus de la piste du vélodrome sur laquelle un large disque en toile blanche avait été étendu pour indiquer le
terrain et marquer approximativement le point de chute.
Les avions évoluaient toujours et tous les yeux étaient braqués sur eux. Tout à coup l’on vit quelque chose d’informe se détacher d’un avion puis, immédiatement une silhouette humaine, un peu minuscule et grotesque, qui pendait au bout d’un câble qui, lui-même, était relié au parachute.
On avait l’illusion de voir un pantin dont les ficelles ne marchaient pas. On vit fort bien et tout de suite que l’engin ne fonctionnait qu’imparfaitement. Gonflé à demi par le vent il ne se déployait pas connue il était prévu. La chute fut donc trop rapide et l’on eût l’intuition
d’un malheur. Impressions rapides qui passent successivement dans l’esprit et qui sont beaucoup plus longues à lire ou à écrire qu’à ressentir.
L’homme s’abattit sur le sol d’un champ voisin. On n’avait pas le sentiment qu’il fut mort mais on le croyait certainement
blessé. La foule se rua vers le champ. Mais que de difficultés pour y parvenir. Les portes de sortie trop étroites où l’on s’écrasait ; les haies aux ronces piquantes qui déchiraient les vêtements, les fils de fer, les palissades, la boue et l’eau d’un petit chemin fangeux, tout cela fut franchi
en une sorte de cross-country inconscient et affolé.
Lorsqu’on arriva près du parachutiste on le trouva fort mal en point ; on le souleva. Deux personnes lui prêtèrent assistance et clopin-clopant, soutenu sous les bras, on le dirigea sur le vélodrome où lui furent prodigués les premiers secours. En chemin, il n’eut d’autre souci que de savoir si l’on prenait soin de son parachute. En somme Blanquier peut s’estimer chanceux d’en avoir été quitte pour un choc violent, Limoges a bien failli voir la mort d’un parachutiste.

Dans la soirée d’hier nous avons téléphoné à l’Hôtel Vialle où le parachutiste Blanquier était descendu. Nous avons appris par M. Besnard, patron de l’Hôtel, qui a bien voulu fort aimablement nous renseigner, que Blanquier n’avait reçu dans son atterrissage trop brusque, que des contusions sans gravité. Nous nous en félicitons pour cet homme courageux. Le Populaire, 7 février 1921.

12 avril 1921, Hirondelle Nexonnaise contre Union Sportive de Saint-Léonard;

Saison 1921-1922

L’Hirondelle Sportive nexonnaise sera dimanche 23 octobre, à Juillac contre le Sport Club Juillacais. Rendez-vous des joueurs à 7 heures directement, salle des pas-perdus, gare de Nexon. Le Populaire 23 octobre 1921

25 décembre 1921 – Stade Olympique de Limoges. — Deux très bonnes équipes mixtes du S. O. L. se rendront en déplacement de vulgarisation du rugby, dimanche 25 courant, l’une à Aubusson contre l’équipe (1) de la J. S. Aubussonnaise ; la deuxième à Nexon contre l’équipe (1) de l’Hirondelle Nexonnaise. Les équipes des blancs et noirs ont surtout l’intention de bien jouer, faire du beau jeu, tout en défendant hautement le fanion de Limoges.
Souhaitons donc le succès aux sympathiques stadistes. Rendez-vous pour l’équipe se rendant à Aubusson, gare des Bénédictins à 1 h. 45. Pour l’équipe se rendant à Nexon en auto-car, à midi 30, place de l’Hôtel de Ville. Le Populaire 24 décembre 1921.

Dimanche 15 janvier  1922 à Nexon. — C. A. E. P. de Limoges (1) contre Hirondelle Sportive Nexonnaise (1).
Le terrain des Garennes sera le théâtre d’une belle partie qui mettra aux prises deux équipes ayant une connaissance parfaite du rugby.
Le quinze nexonnais, dirigé avec compétence par Laplaud, passe pour une des meilleures équipes du Limousin, dans sa catégorie. Quant, au C. A. E. P., toujours en progrès, il doit disposer de ses adversaires si l’on se souvient qu’il a battu et tenu honorablement en échec des clubs de 1ère  série.
C’est à un vrai régal sportif que sont conviés les amateurs de beau jeu qui se presseront nombreux sur la pelouse. Le Populaire, 14 janvier 1922.

Saison 1922- 1923

Employé Club de Limoges. — L’équipe 1 se rendra dimanche 10 décembre à Nexon rencontrer en un match amical l’équipe 1 de l’Hirondelle Sportive Nexonnaise. Rendez-vous des joueurs à 2 heures, gare des Bénédictins.

Dimanche prochain 10 décembre, à 8 heures du soir, une belle soirée sera donnée par l’Hirondelle sportive nexonnaise.

Des artistes comiques, genre Polin et excentrique ; Emile Tombelaine et Georgy’s dans leur répertoire ; Leprêtre, violoniste virtuose, et un orchestre de choix se feront entendre dans les vastes salles du Café de la Promenade. La fête se terminera par un grand bal. Se presser pour retenir des places numérotées. Le Populaire 9 décembre 1922

Football Rugby. — Championnat du Limousin (2° série). — Nous rappelons aux fervents du ballon ovale que c’est dimanche à 2 h. 30 que M. Maury, arbitre officiel du Limousin, sifflera le coup d’envoi de la partie Nexon– Saint-Léonard.

Les deux équipes sont de même valeur, si l’on en juge par les résultats acquis cette année. Dans les éliminatoires, Nexon triompha de Saint-Léonard à Nexon par 3 à 0 et gagna sur Beaulieu par 6 à 3. Saint-Léonard a battu Beaulieu de 9 à 3, il y a donc égalité au point de vue points marqués. Saint-Léonard jouant sur son terrain et devant son public devrait gagner la partie par un essai au moins. Que la foule vienne nombreuse encourager ces deux belles équipes.

Le match étant organisé par le Comité du Limousin, toutes les places sont payantes : 1 franc et 0 fr. 50. Le Populaire dimanche 14 janvier 1923.

Dimanche dernier, l’Hirondelle Sportive Nexonnaise recevait sur son terrain des Garennes, le Sporting-Club de Limoges.
L’Hirondelle s’étant présentée à peu près au complet a surclassé son adversaire en marquant 42 points (12 essais et 3 buts) à
3 (1 essai).
Aujourd’hui 8 avril, l’Hirondelle Sportive (1) recevra également sur son terrain des Garennes, l’équipe correspondante du Stade
Olympique de Limoges, pour disputer un match comptant pour la coupe du Limousin. L’Hirondelle, quoique n’étant pas de la classe
de son adversaire, jouera avec son cœur habituel et fournira une bonne partie.
Très belle rencontre qui ne manquera pas d’attirer la foule des grands jours. Le Populaire, 8 avril 1923.

Saison 1923-1924

NEXON – Hirondelle Sportive nexonnaise (1) bat Sporting-Club de Saint-Yrieix (1)  par 4 points (1 drop goal) à 3 points. Partie jouée devant un très nombreux public, record de la recette battu. Equipe très près l’une de l’autre Nexon  marque un drop goal en premier mi-temps. Saint-Yrieix marque un essai en deuxième.  Manque d’entraînement de part et d’autre.  Partie toute amicale, sans brutalité. Bon arbitrage de M. Philippon. Le Populaire du centre – 27 septembre 1923

A l’occasion d’un article consacré à l’équipe réserve du S.A.U.L on apprend que Nexon fait partie de la même poule.  La Section Athlétique et Universitaire de Limoges (S.A.U.L) est l’ancien nom de l’U.S.A.L. Rugby. La S.A.U. de Limoges était le club phare du Limousin et 10 ans de suite, de 1921 à 1930, elle a remporté le titre de Champion du Limousin. Le calendrier de l’équipe réserve, publié dans le Populaire du 28 septembre 1923, nous montre les équipes que les Hirondelles de Nexon ont été amenées à rencontrer.Voici ce que l’on apprend sur la composition de la poule: » Après les deux parties qui se sont jouées au Vélodrome du Grand-Treuil, les supporters de note grand club local ont pu se convaincre que l’équipe première des bleu et rouge avec du travail et de la discipline, était à même de défendre avec succès les couleurs limousines.

Chacun se demande ce que sera l’équipe réserve. L’an dernier les cadets saulistes ont donné bien des déboires nu Comité directeur. Cette année il n’en sera pas de même et l’équipe seconde doit attirer au Grand Treuil tous les amateurs de rugby au même titre que la première. Ceci pour deux raisons. En premier lieu, le calendrier du team second qui est présenté au public aujourd’hui, peut rivaliser avec celui de beaucoup de clubs de première série de la région par la qualité des équipes et la diversité des méthodes de jeu qu’elles pratiquent. Nous relevons parmi les équipes engagées, des équipes premières de première série comme Nexon et le Stade Olympique Périgourdin, des équipes premières de deuxième série comme Marengo de Toulouse, le Réveil Basco-Béarnais de Paris, l’Aviron Cadurcien, l’A. S. de Châteauroux, Ussel, etc. et enfin des équipes réserves de clubs de première série connus. Parmi ces derniers le C. A. P. qui a succombé devant le Sporting-club Tulliste (1) seulement de 8 à 6, le C. O. P. O. de Périgueux qui fut battu par le Stade Olympique de Limoges dimanche dernier par 8 à 5. Les réserves de Poitiers, Moulins, La Rochelle, Angoulême donneront également la réplique aux réserves de la S. A. U. le public limousin est donc assuré d’assister à de belles rencontres lorsque le team premier sera en déplacement. »

Suit le calendrier . Il montre que les équipes vont à Figeac, Périgueux, Angoulême, Chateauroux, Moulin…

SAISON 1923-1924, Equipe seconde de la S. A. U. L. :

30 septembre : Groupe Sportif Figeacois (1), Figeac.

7 octobre : Club Athlétique Périgourdin (2), Périgueux.

14 octobre : Aviron Cadurcien (1), Cahors.

21 octobre : S.O.L. (championnat), Parc des Sports.

28 octobre : Réveil Basco-Béarnais de Paris (1), Vélodrome.

4 novembre : Sporting-Club Montluçonnais (1), Vélodrome.

11 novembre : Hirondelle Sportive Nexonnaise (1), Nexon.

18 novembre : Foot-Ball Club Moulinois (2), Moulins.

25 novembre : Vainqueur poule B., Poule B

2 décembre : Compound Club Athlétique Capdenacois (1), Vélodrome.

9 décembre : Vainqueur Poule B., Vélodrome.

16 décembre : Union Sportive Terrassonnaise (1), Terrasson.

23 décembre : Stade Rochelais (2), La Rochelle.

30 décembre : Stade Poitevin (2), Poitiers.

1er janvier, Sport Olympien Marengo de Toulouse (1), Vélodrome.

6 janvier : Compound Club Athlétique Capdenacois (1), Capdenac.

13 janvier : Club- Athlétique Périgourdin (2), Vélodrome.

20 janvier : Hirondelle Sportive Nexonnaise (1) Nexon.

27 janvier : Sporting Club d’Angoulême (2), Vélodrome.

3 février : Stade Rochelais (2), Vélodrome.

10 février : Stade Olympique et Coqs Périgourdins (1), vélodrome.

17 février : C. O. P. O. Périgueux (2), Périgueux.

24 février : Association Sportive de Châteauroux (1), Vélodrome.

2 mars : Foot- Ball club Moulinois (1), vélodrome

9 mars : C.O.P.O. Périgueux (2), Vélodrome.

16 mars : Union Sportive Terrassonnaise (1), Vélodrome.

23 mars : Stade Poitevin (2), Vélodrome.

30 mars : Union Sportive Usselloise (1), Vélodrome

6 avril : Sporting club d’Angoulême (2), Angoulême.

13 avril : Association Sportive de Châteauroux (1), Châteauroux. Le Populaire du Centre 28 septembre 1923

28 octobre 1923 : A Limoges. — S. O. Limoges bat H. S. Nexonnaise, par 3 à 0.

Championnat du Limousin. — S. A. U. L. (1) contre Nexon (1). — Demain, 11 novembre, à 14 heures 30, Nexonnais et Saulistes s’aligneront au Grand-Treuil pour le dernier acte de la poule A.

Nexon ayant engagé seulement son équipe première dans la compétition régionale, les équipes 2, 3 et 4 de la S. A. U. L. sont qualifiées d’office pour la finale. L’équipe 2 en profitera pour rendre au Sporting-Club de Montluçon la visite que ce dernier lui a fait dimanche dernier. L’équipe 3 se rendra de son côté à Objat pour rencontrer l’Union Sportive Objatoise (1). Quant à l’équipe 4, elle jouera contre l’équipe 3 au Stade Olympique à Limoges.

Les équipes premières de Nexon et de Limoges se sont préparées activement en vue de la rencontre de demain. Pour les poulains de M. Baulieu c’est le match capital de la saison, celui qui permettra d’avoir une ligne sur la valeur comparée de l’équipe avec celle des grands clubs français.

Nexon a succombé devant Saint-Junien par 6 à 0 seulement. Ce résultat a encouragé les dévoués qui s’occupent si activement du développement du rugby à Nexon. S’ils n’ont pas de prétentions exagérées, si pour eux le résultat du match ne fait pas de doute, Ils veulent néanmoins faire une belle exhibition devant le grand club local.

En évitant toute obstruction, en profitant de toutes les occasions pour éclaircir le jeu, ils rendront service â la cause sportive. Le public demande à voir du Jeu, il se lasserait bien vite si on lui présentait le Jeu de championnat dans toute son horreur.

Le Populaire 10 novembre 1923

On peut lire le compte rendu du match qui opposait la S.A.U.L. à Nexon le 11 novembre 1923 :

« FOOTBALL RUGBY – Championnat du Limousin. — A Limoges, Hirondelle Sportive Nexonnaise (1) contre S. A. U. L. (1).

A 14 heures 30, M. Dupont, arbitre officiel du Périgord-Agenais sifflera le coup d’envoi de la rencontre Nexon – S. A. U. L.

Nexon se présentera sur le terrain dans la formation suivante Bonnet, Ponstéaud, Truchassou, Chambon, Boucher, Gaudeix (cap.), Nicard, Gibaud, Naquin (m.), Vacquin (o.), Thomas, Chanaud ou Villoutreix, Parthonnaud, Iras, Jouhaud.

Limoges sera formée parmi les joueurs suivants : Moccand, Ribert, Faure, Nanot, Caen, Apcher, Parcelier, Soubé (cap.), Jandou, Migaud (m.), Boyer (o.), Lefort, Michaud, Lescombes, Lalande, Nouhaud, Silles, Cousty. Deux joueurs, Crouzy et Sohm sont encore indisponibles.

Que fera la jeune équipe de Nexon devant cette équipe plus lourde, plus athlétique ? Le résultat ne peut faire aucun doute. Limoges gagnera, mais par quelle marge de points ?

Les avants de Nexon réussiront-ils à contrebalancer l’action des avants saulistes pour empêcher leurs adversaires de prendre le commandement des opérations ? C’est là que réside toute l’inconnue de la partie.

La S. A. U. est à quinze jours d’un match décisif pour le championnat du Limousin. Elle profitera de la rencontre de ce soir pour mettre son quinze définitivement au point. Les avants tenteront de mettre en pratique les combinaisons apprises au manège. Les lignes arrières composées d’individualités brillantes, chercheront à perfectionner leurs moyens d’attaque. La ligne d’avants s’efforcera de prendre un avantage dans tous les compartiments du jeu pour permettre à la ligne de trois-quarts de développer ses qualités offensives.

Si l’équipe bleue et rouge joue avec tout le cœur nécessaire, il faut prévoir une nette défaite de Nexon par un score important.

Souhaitons que les équipiers de Gaudeix laissent jouer et ne cherchent pas l’obstruction.

La meilleure façon de se défendre est d’attaquer. Les blancs et rouges en le faisant, mériteront la reconnaissance du public et ses applaudissements. » Le Populaire du Centre – 11 novembre 1923 .

Le journaliste ne s’était pas trompé dans ses pronostics puisque la Section Athlétique Limoges a battu l’Hirondelle – Nexon, par 50 à 0.

6 janvier 1924, Hirondelle nexonnaise contre Sporting Club de Tulle à Tulle.

Dimanche 13 janvier 1924 – L’Employé Club de Limoges (E. C L.) se rendra légèrement mixte, à Nexon, pour disputer une rencontré amicale avec l’excellente équipe de l’Hirondelle Nexonnaise.
Ayant à cœur de démontrer que la dure défaite subie à Aubusson, ne provient point, comme certains le prétendent, de son manque de cohésion, mais plutôt de la différence énorme de poids qui la séparait de son concurrent valeureux, notre équipe se déplaçant jouera avec ardeur et avec la seule pensée de confectionner du beau rugby.
Le déplacement s’effectuant par auto, tous les équipiers du E. C. L. devront se trouver réunis à 12 h. 15, place Denis-Dussoubs. Les joueurs Lhermitte, Poultaud, Planchat sont convoqués. Le Populaire 12 janvier 1924.

Employés-Club. — A Rugby-Park, demain à 2 heures, aura lieu la rencontre Hirondelle Nexonnaise (1) contre Employés-Club (1). Cette partie sera très ouverte, les deux quinze étant assez près l’un de l’autre ; le public qui fera le déplacement est assuré d’assister à une belle rencontre.
Le Populaire 2 février 1924.

Championnat des équipes premières de première série, 7 clubs en première série :

S.A.U. Limoges, C.A. Briviste, U.S. St Junien, S.O. Limoges, S.C. Tulliste, H.S. Nexon, R.C. Guéret.

Exempt : S.A.U. de Limoges

2 poules de 3 :

poule A — C.A. Briviste, S.C. Tulliste, R.C. Guéret.

poule B. — U.S. St Junien, S.O. Limoges et H.S. Nexon.

12 octobre. — C.A. Briviste contre S.C. Tulliste à Brive ; U.S. de St-Junien contre S.O. de Limoges, à Limoges.

26 octobre. — C.A. Briviste contre R.C. de Guéret, à Guéret ; U.S. de St-Junien contre H.S. de Nexon, à. St-Junien.

9 novembre. — R.C. Guéret contre S.C. Tulliste, à Tulle ; H.S. Nexon contre S.O. Limoges, à Nexon.

23 novembre. — Vainqueur A contre vainqueur B, chez A.

7 décembre. — Finale S.A.U. de Limoges contre vainqueur division d’honneur à Limoges

Le Populaire 23 mai 1924

Saison 1924- 1925

Nexon dispute le championnat du Limousin, 3ème série.

Union Sportive Nexonnaise. — Calendrier de l’équipe pour la saison 1924- 1925

  1. — 14 septembre, S. C. Limoges à Nexon ; 21 septembre, Saint-Yrieix S. C. à Nexon ; 28 septembre, S. A. Bordelais à Bordeaux ; 5 octobre, A. S. Ambazac à Nexon ; 12 octobre, R. C. Guéretois à Guéret ; 19 octobre, U. S. Saillat à Nexon ; 26 octobre, U. S. Saint-Junien à Saint-Junien (champ) ; 1 novembre, U. A. Gujan-Mestras à Gujan ; 2 novembre, en pourparlers ; 9 novembre O. L. à Nexon (champ) ; 16 novembre, C. A. Briviste (R) à Brive ; 23 novembre, R.C. Limoges à Limoges ; 30 novembre, R. C. Guéretois à Nexon ; 7 décembre, A. S. Ambazac à Ambazac ; 14 décembre, Saint-Yrieix à Saint-Yrieix ; 21 décembre, E. C. Limoges à Nexon ; 25 décembre (Noël), S. A. U. L. (R) à Limoges ; 28 décembre, C. A. Périgueux (R.) à Périgueux.
  2. —11 janvier, C. A. Briviste (2) à Nexon ; 4 janvier, A. S. Nontron à Nontron ; janvier R. S. C. A. P. à Nexon ; 18 S -C. Tulliste à Tulle ; 25 janvier, A. S. Nontron à Nexon ; 1er février, E. C. Limoges à Limoges ; 8 février, S. A. U. L. (R.) à Nexon ; 15 février, U. S. Saint-Junien (R.) à Nexon ; 25 février, R. S. C. A. P. à Limoges ; 1er mars, C. A. Périgourdin (R) à Nexon ; 8 mars, U. S. Saint-Junien (R.) à Saint Junien ; 15 mars, S.C. Tulliste, à Nexon ; 22 mars en pourparlers avec Montluçon ; 29 mars Saillat à Saillat. Le Populaire du Centre, 19 août 1924

Sporting Park. — Par suite de déplacements les nombreux admirateurs du Sporting ont été privés des beaux matches joués par l’équipe première. Du fait du forfait de Pierre-Buffière, c’est la brillante équipe de l’U. S. Nexonnaise qui donnera la réplique au team premier du Sporting. Les visiteurs ayant dû s’incliner lors du match aller par le score de 6 à 3, viennent avec l’intention de se réhabiliter. Quelques bonnes rentrées assureront à leur équipe beaucoup d’espoirs mais les bleu de roi, jouant sur leur terrain, espèrent tenir leurs dangereux adversaires en confirmant leur première victoire. Coup d’envoi à 14 h. 30. Le Populaire dimanche 30 novembre 1924.

Employé-Club de Limoges. — Dimanche, le quinze premier des blancs et verts ira donner la réplique au quinze correspondant de
l’Union Sportive Nexonnaise.
Nexon qui possède une excellente équipe s’efforcera de remporter la victoire sur nos jeunes Eclistes, aussi, nul doute que cette
partie soit chaudement disputée.
Tous les équipiers sont priés de se trouver dimanche à midi 30 très précises au Siège. Le Populaire samedi 20 décembre 1924.

Employé Club de Limoges. — Résultats du dimanche : A Nexon, Limoges-Employé-Club (1) bat Hirondelle Sportive Nexonnaise (1)
par 6 points (2 essais à 0) après une superbe partie ou tous donnèrent un furieux coup de collier. Néanmoins il faut signaler le jeune
demi de mêlée du E. C. L., Max, qui fut réellement le roi de la partie.
Partie des plus cordiales ; arbitrage légèrement incompétent, mais impartial. Le Populaire, mardi 23 décembre 1924.

On constate que le club est appelé Union sportive le samedi et Hirondelle sportive le mardi!

Noël sportive au Grand-Treuil. — U. S. Nexon (1) contre S. A. U. L. (2). — Le jour de Noël ne se passera pas sans qu’il y ait une
rencontre de rugby au Grand-Treuil ; les réserves saulistes recevront l’excellent équipe première de l’Union Sportive Nexonnaise,
classée en première série du Comité du Limousin.
Les saulistes sont obligés de s’attaquer à des équipes de première série puisque les clubs de seconde série, qui devraient être à leur niveau, ont été notamment battus jusqu’alors.
La rencontre entre les poulains de Nacquin et la vaillante équipe nexonnaise doit être pleine d’intérêt. Nexon a produit d’excellents
joueurs qui ont fui ensuite vers d’autres cieux. Avec les moyens dont dispose cette société, à Nexon, on ne peut que féliciter ses
dirigeants d’être arrivés a obtenir des résultats satisfaisants. –

La rencontre de demain doit attirer au Grand Treuil tous ceux qui aiment le sport, et savent reconnaître les efforts fournis ; les
deux équipes ont, à des titres différents, les plus grands mérites. On ne sait ce qu’il faut le plus admirer chez les deux adversaires de
demain : la ténacité des Nexonnais ou le superbe rétablissement opéré par les réserves saulistes au lendemain de leur défaite
imméritée de Brive. C’est pourquoi, malgré les fêtes, il faut prévoir une belle chambrée demain, à 14 heures 30, lorsque sera sifflé le coup d’envoi. Dans un but de propagande sportive, la S. A. U. L. a mis le prix des places à 3 fr. et 2 fr. Le Populaire, 24 décembre 1924.

FOOTBALL RUGBY AU GRAND-TREUIL – U. S. NEXONNAISE (1) CONTRE S.A.U. L. (1)
C’est à 14 heures précises que sera sifflé aujourd’hui le coup d’envoi qui opposera l’équipe première de l’Union sportive Nexonnaise à l’équipe réserve des champions du Limousin.
Nexon équipe de première série vient précédé d’une excellente réputation due à la qualité de son jeu et à la courtoisie de ses équipiers. Ce quinze a disputé ses chances en championnat du Limousin dans la poule du Stade Olympique et de Saint Junien. Bien que battu, il fit bonne figure devant ses deux adversaires ; à St-Junien, Nexon termina la première mi-temps sur le score de 5 à 5 ; sur son terrain le Stade Olympique pris le meilleur de 13 à 5. En rencontres amicales, Nexon fit un déplacement dans la région bordelaise et y laissa une excellente impression.

Il est inutile de présenter l’équipe sauliste, il suffit de noter que les poulains de Nacquin en sont à 243 points marqués pour et 23 contre ; ils comptent 13 rencontres, 12 victoires. C’est un palmarès qui se suffit à lui même, sans autres commentaires.

C’est, pourquoi tous les rescapés du réveillon se donneront rendez-vous autours des barrières du Grand-Treuil pour applaudir indistinctement nexonnais et saulistes.
Prix d’entrée : tribunes, 3 fr. populaires, 2 francs. Le Populaire, Jeudi 25 décembre 1924.

Une assemblée fixe des amendes pour les absences aux réunions et aux matchs! 

A l’Union Sportive Nexonnaise. – Dimanche soir, joueurs et dirigeants., de notre société sportive s’étaient réunis. D’importantes décisions furent prises. Les principales sont les suivantes :

Tout membre du comité absent sans raison sérieuse sera passible d’une amende de cinq francs. Trois absences sans raison entraînent la radiation. Pour les joueurs, la cotisation de fin de saison a été fixée à cinq francs, payables immédiatement. Il a été institué une amende de trois francs pour absence sans raison à un match. Deux absences sans raison entraînent la radiation,

Disons enfin qu’un comité des fêtes a été nommé et s’occupe activement de mettre sur pied un programme qui donnera satisfaction aux plus difficiles.

A l’issue de la soirée récréative, il sera procédé au tirage d’une tombola dont les lots sont exposés chez M. Laplaud

Le Populaire du Centre 8 janvier 1925

Saison 1925-1926

Au Stade Montjovis. — Red Star C. A. (1) contre U. S. Nexonnaise (1). — Dimanche, au Stade Montjovis, aura lieu cette rencontre.
On se souvient du dernier match qui opposa ces deux quinze en Championnat, la saison passée. Le Red Star l’emporta de 8 à 4, après une partie épique et encore fallut-il deux prolongations pour que d’un coté et d’autre on parvienne à marquer. Depuis, de grandes modifications ont été faites dans les deux équipes, aussi attendons nous avec curiosité le résultat de cette rencontre,

Du côté du R. S. C. A. l’équipe devra bien se comporter malgré l’absence de Chauviret, Bertrand, Chabrillat, Dauriat, Richard, Dupuch, indisponibles. Les Rassat, Barrière, Plumeau, Jacquet, etc., joueront pour la deuxième fois avec leur nouveau club.
Quant à Nexon, sa belle victoire de dimanche sur Saint-Yrieix indique sa bonne forme. Aussi pouvons-nous être assurés d’assister
à un joli match. Le Populaire, samedi 26 septembre 1925.

Hirondelle Sportive de Nexon (1) contre Sporting Club (1). Demain dimanche aura lieu à Sporting-Park, l’ouverture de la saison de rugby du Sporting qui l’an dernier fit une excellente saison terminant en finale du championnat de 3e série. Sa performance le font classer cette  saison en 2e série, et tout fait prévoir une saison pleine de succès ; Le Populaire 12 septembre 1925.

A Sporting Park. — Sporting-Club de Limoges (1) bat Hirondelle sportive de Nexon (1) par 9 points (3 essais) à 0. Partie d’entraînement et toute amicale qui permit aux deux quinze une première mise au point en vue de la formation définitive de leur équipe première.
L’équipe du Sporting doit bien faire, mais il lui faut beaucoup d’entraînement. M. Shom, arbitre officiel du Comité du Limousin
fut impartial et apprécié des deux quinze. Le Populaire 15 septembre 1925

Le calendrier publié dans le Populaire montre que le club a changé de nom et qu’il est devenu l’Union Sportive Nexonnaise (U.S.N.)

Calendrier de l’Union Sportive Nexonnaise (1) :

— 27 septembre : Red Star C. A. E. P. (1) à Limoges.

— 4 octobre : Sporting-Club Limoges à Nexon. — 11 octobre : Stade Olympique Limoges (2) à Limoges. — 18 octobre : C. A. Pompadour à Nexon. — 25 octobre : Saint-Yrieix S. G. à Saint-Yrieix.

—1er novembre : S. C. Saillat à Nexon. — 8 novembre : en pourparlers. — 15 novembre : C. A. Pompadour à Pompadour.  — 22 novembre : en pourparlers. — 29 novembre : en pourparlers.

—13 décembre 1 S. A. U- Limoges (3) à Nexon. — 20 décembre : C. A. Briviste (2) à Briviste. — 27 décembre : Employés-Club Limoges à Nexon.

—3 janvier : S. C. Saillat à Saillat. — 10 janvier : Championnat en déplacement. — 17 janvier : S. A. U. Limoges (3) à Limoges. — 24 janvier : Championnat à Nexon. —31 janvier : Championnat.

—7 février : C. A. Briviste (2) à Nexon. — 14 février : Le Bugue A. C. au Bugue. — 21 février : Le Bugue A. C. à Nexon. — 28 février : Employés-Club Limoges à Limoges.

7 mars : A. S. Nontronnaise à Nontron. — 14 mars : en pourparlers. — 21 mars : A. S. Nontronnaise à Nexon. — 28 mars : en pourparlers.

4 avril : Stade Olympique Limoges (2) à Nexon. — 11 avril : A. S. Châteauroux à Châteauroux. — 18 avril : A. S. Châteauroux à Nexon. — 25 avril : Red-Star C. A. E. P. à Nexon. Le Populaire du Centre, 25 octobre 1925

Le R. S. C. A. E. P. à Biarritz – Après avoir ouvert brillamment la saison 1925-26 sur le « ground du Stade Montjovis » en battant l’U. S. Nexonnaise par 42 à 3 après une emballante partie de jeu ouvert l’équipe 1ère du R S.C.A.E.P. se déplacera aujourd’hui à Biarritz. Le Populaire 3 octobre 1925.

Rugby – Sporting-Club Limoges (1) contre Union Sportive Nexonnaise. A 14 heures, au Stade des Garennes aura lieu cette rencontre tant attendue par les supporters de Nexon dont l’équipe aura à cœur d’effacer la mauvaise impression de dimanche dernier. D’autre part, le Sporting qui a été battu sévèrement dimanche s’efforcera de vaincre. Aussi nous pouvons être assurés d’assister à un match sévèrement disputé. Le Populaire 3 octobre 1925.

Championnat du Limousin 2° série. — Poule A
A Rugby-Park (cité Beaublanc). — U. S. Nexonnaise (1) contre Employé-Club (1). — Cette partie promet d’être des plus intéressantes. En effet, Nexon nous arrive avec le prestige d’un club de première série, battu l’an dernier en barrage par le C.A.E.P. par un faible écart de points.
S’ils veulent gagner il faudra qu’ils déploient toute leur science car leurs adversaires sont de taille à leur répondre, et voudraient bien eux aussi fournir les vainqueurs. M. Nicard arbitrera, ce qui sera pour les clubs en présence, une garantie de parfaite impartialité. Le Populaire, 6 novembre 1925.

A Sporting-Park. — Demain, si le temps le permet, aura lieu, a Sporting-Park, la rencontre U. S. Nexonnaise (1) contre Employé-Club (1). Chacun des adversaires s’efforcera de vaincre, car, de cette partie, doit sortir le finaliste du championnat de 2e série qui sera qualifié pour rencontrer l’A. S.P. O. Briviste pour le titre.
Une note brève sur le Journal de dimanche indiquera si cette partie a lieu. Le Populaire, 19 décembre 1925.

Championnat du Limousin (2e Série) – A Sporting-Park, — Aujourd’hui, à 14 h. 30 sera sifflé le coup d’envoi de la partie comptant pour le Championnat du Limousin, a disputer entre l’U. S. Nexonnaise (1) et le E. C. L. (1).
Le public qui viendra assister à ce match peut être assuré de voir du beau jeu, ces deux quinze, très homogènes, pratiquant un rugby intéressant, exempt de brutalité.
Rendez-vous des équipiers du E. C. L., chez Boulaud à 13 h. 15. Le Populaire, 20 décembre 1925.

Au Vélodrome. En lever de rideau du match Stade Saintais (1) contre S.A.U.L. (1), la S.A.U.L. (3) rencontrera l’excellente équipe première de l’Union Sportive Nexonnaise. Le Populaire 16 janvier 1926.

Saison 1926-1927

La publication du calendrier du Red Star C. A. au seuil de la saison de rugby, permet de noter les dates auxquelles ce club affrontera l’ U. S. Nexonnaise.

Le Red Star C.A. a, cette année, un fort beau calendrier.  Qu’on en juge :

Septembre : 12, entraînement à St-Junien ; 19, Employés-club a Limoges ; 26 Agen à Agen.

Octobre : 3, U. S. Royannaise, à Royan ; 10, S.  Tulliste, à Tulle ; 17, S. C. Decazeville à Decazeville ; 24, A. S. Châteauroux à Limoges ; 31, U. S. du Berry, à Limoges.

Novembre : 1er, Stade Saintais à Limoges ; 7, U. S du Berry, à Bourges ; 14, Championnat à Limoges ; 21, Championnat, à Limoges ; 28, Stade Saintais, à Saintes.

Décembre : 5, réservé ; 12, Championnat ; 19 Bordeaux-Etudiants-Club, à Limoges ; 25, U. A. Cadillaçaise, à Limoges.

Janvier : 8, S. C. Tulliste, à Limoges ; 9, R. C. Guéret à Guéret ; 16, U. S St-Junien, à Limoges ; 23, L. E. C, à Limoges ; 30, Stade Foyen à Sainte-Foy.

Février :  6, R.C. Guéret, à Limoges ; 13, U.S. Nexonnaise, à Nexon ; 20, Stade Poitevin à Portiers ; 27, C. O. P. O. Périgueux, à Péri gueux.

Mars : 6, U S St-Junien à St-Junien ; 13, U. S. Nexonnaise, à Limoges ; 20. U. A. Cadillacaise, à Cadillac ; 27, U. S. de Vichy, à Vichy.

Avril : 3, Stade Foyen, à Limoges ; 10, C.O. P. O. Périgueux, à Limoges ; 17. Stade Ruthenois, à Rodez.

Le début de la saison est marqué par quatre déplacements de suite et cela à cause des transformations du terrain du Stade Montjovis. Comme les voyages forment la jeunesse, le quinze de Paulin ce devra de faire ensuite de belles exhibitions devant son fidèle public. Le Populaire du Centre – 12 septembre 1926

– Union Sportive Nexonnaise (1) contre Club Athlétique P. O. Limoges (1). C’est à 14 h. 30 que sera donné le coup d’envoi qui mettra aux prises l’Union Sportive Nexonnaise et le C. A. P. O, Limoges. « Malgré l’absence de bons joueurs indisponibles au C. A. P. O. et le manque d’entraînement, la partie semble devoir être intéressante à suivre. Les deux équipes ont, en effet l’intention de pratiquer le jeu ouvert, le terrain de la Croix-des-Places, en très bon état s’y prêtant parfaitement.

Nous éperons que les fervents du rugby viendront nombreux applaudir nos Capistes, qui la saison dernière défendirent si vaillamment les couleurs limousines.  Le match sera arbitré par M. Couchet Pierre, arbitre officiel. » (Le Populaire, 12 septembre 1926)

— Par suite du forfait d’Aubusson l’Union Sportive Nexonnaise rencontrera aujourd’hui les réserves du Sporting Olympique de Limoges
Sont convoqués pour jouer à Nexon : Pâquet II, Coste, Faucher, Cheyroux. Paris, Broussaud, Marquet, Baron, Bardet, Duvernet, Vitau, Bazinet, Fargeaudou, Redon, Lamousse, Breuil, Poutout, Poncet II, Roux Manager. Martin).
Rendez-vous à 1 h 30 gare des Bénédictins. Le Populaire, 31 octobre 1926.

Saison 1927-1928

Employé Club, — Rugby, — Tous les joueurs sont priés de se trouver demain, à 20 heures 45, manège Beaublanc (caserne Beaublanc). Entraînement obligatoire sous la direction de M. Leroy. Formation définitive de l’équipe se déplaçant, à Nexon dimanche prochain et de l’équipe (2) rencontrant la Pervenche Normalienne à Rugby-Park. Le Populaire du centre, 13 octobre 1927

A 2 h. 30, M. Sohm, arbitre officiel du Comité, donnera le coup d’envoi de la rencontre U. S. Nexonnaise-Employé Club. Elle est d’un gros intérêt pour les deux équipes car elle compte pour le championnat de 3e série. Elle devrait logiquement donner la victoire aux Employés, qui par deux fois en rencontres amicales, ont battu très nettement leurs adversaires d’aujourd’hui. Le Populaire 12 novembre 1927.

FOOTBALL RUGBY CHAMPIONNAT (3e série) – A Rugby Park. — Employé-Club (1) bat U. S. Nexonnaise, par 27 points (9 essais), à zéro.
Ainsi que l’indique le score, cette partie fut menée, de bout en bout, par le Lec et, sauf quelques rares réactions Nexonnaises, le jeu se cantonna dans le camp adverse. Les avants « verts et blancs », dont les lignes avaient été sérieusement modifiées, jouèrent toute la partie avec beaucoup d’entrain. Quelques beaux dribblings sont à signaler. Le roi de la partie fut, comme toujours, l’excellent demi de mêlée du Lec : Max Couturier. Son compère, Barbat, à l’ouverture, tint également très honorablement son poste ; l’ailier, Chazolas, marqua à lui seul 4 essais.
Nous féliciterons toute l’équipe en bloc de son excellente partie. Lorsque les quelques indisponibles auront repris leur place, elle sera encore de taille à tenir tête à de bonnes équipes régionales. A Nexon, équipe courageuse, mais manquant de métier, seuls deux ou trois joueurs émergèrent. Partie jouée très correctement. Arbitrage excellent de M. Michaud, remplaçant, au pied levé, l’arbitre désigné par le
Comité. Le Populaire 15 novembre 1927.

Rugby. — S. O. L. (2) bat U. S. Nexon (1) par 11 points à 3.
Dimanche dernier, les réserves solistes, ont eu raison du quinze premier de l’Union sportive nexonnaise. Partie assez plaisante et tout amicale, au cours de laquelle les deux équipes dominèrent tour à tour. Les sang et or jouant la première mi-temps avec le soleil dans les yeux, ne purent que marquer un essai qui fut transformé. En deuxième mi-temps, deux nouveaux essais non transformés vinrent grossir le score, tandis que les Nexonnais marquaient également un bel essai très applaudi. Le Populaire 8 décembre 1927.

S. O. L. — Rugby. — Les joueurs désignés pour se rendre à Nexon, afin d’y rencontrer l’Union Sportive Nexonnaise, sont priés de se
réunir aujourd’hui à la gare des Bénédictins, à 14 heures. Réunion sous l’horloge extérieure. Le Populaire, 25 mars 1928

Les jeunes zèbres du S.O.L. sont allés rendre visite à l’Union Sportive de Nexon, qui s’est assurée la victoire par 3 à 0, après une partie très amicale où de nombreux jeunes se sont signalés. Ici encore, nous croyons que le S.O.L récoltera bientôt les-fruits de son labeur opiniâtre ; L’arbitrage de M. Touze, de Nexon, fut impeccable et tout le monde fut satisfait. Le Populaire du centre, 27 mars 1928.

Saison 1929-1930

A Nexon. — Hirondelle Sportive (mixte) bat U. S. Nexonnaise, par 8 (2 essais, 1 but) à 6 (2 essais). En première mi-temps, les locaux s’assurent l’avantage et marquent deux jolis essais par leur trois-quarts. La mi–temps arrive sur le score de 6 à 0 en faveur de Nexon. En deuxième mi-temps, les visiteurs marquent 2 essais dont 1 transformé. Excellent arbitrage. Dimanche, l’H. S. L. se déplace à Brive. Le  Populaire 28 mars 1930

Saison 1930-1931

Calendrier de l’Hirondelle Sportive. — Dimanche prochain, l’H. S. L. effectuera sa première sortie à Nexon. Malgré quelques départs relatifs au régiment, l’équipe, composée de jeunes éléments et encadrée par quelques anciens, espère faire bonne figure. Faisons-lui confiance et espérons que la saison qui va s’ouvrir sera aussi brillante que ses devancières.

Voici le calendrier 1930-31 : Septembre : 21, Nexon (1) ; 28, C. A. P. O. (2). Octobre : 5, S. O. L. (1); 12. St-Junien (2); 19. Rochechouart (1); 26, S. O. L. (1). Novembre : 2, Saint-Yrieix (2); 9, Guéret (2); 16, Réservé championnat 23. Pourparlers Saintes ; 30, réservé championnat…

H. S. L. — Réunion de tous les joueurs ce soir, vendredi, à 20 h. 30, au siège. Cotisation, Match de dimanche à Nexon. Le  Populaire 19 septembre 1930

H. S. L. — Les joueurs suivants sont priés de se trouver à 13 h 45 à la gare des Bénédictins : Asthier, Tricard, Leboutet, Rabe, Armand, Viteau frères, Barget, Hervieu,  Peynichou, Delage, Jeandeau, Raynaud, Frontou, Mounier, Marelaigue, Martin, Chassin, Redat, Savary, Rebeyrolles. Le Populaire 21 septembre 1930.

Hirondelle Sportive bat U. S Nexonnaise par 3. 1 essai à 0.
Dimanche, pour l’ouverture de la saison, à Nexon, l’ H. S. L. a battu, sur le terrain de la Belle, l’équipe locale qui se trouvait, assez forte.
C’est devant un public nombreux que s’est déroulé cette partie. Elle ne tint pas ce qu’elle promettait car nous étions au début de la saison.
Avec de l’entraînement, ces deux équipes peuvent très bien faire.
A Nexon, nous avons remarqué Charret, Pradou, Guyonnaud.
A l’H. S. L. nous avons remarqué Jeandeau, Delage, Raynaud, Chasseing et Hervieu. le nouveau capitaine ex-professeur de la piscine de Limoges. Le Populaire 24 septembre 1930.

Au Parc des Sports. — S. O. L (2) bat U. S. Nexon (1), par 6 à 3 ; Le Populaire 18 novembre 1930

Saison 1931-1932

Hirondelle Sportive. — Continuant son calendrier pour la saison 31-32, l’H. S. L. va se déplacer, dimanche, à Nexon, pour y rencontrer l’équipe locale. Venant après son match d’Angoulême, dimanche dernier, nos jeunes joueurs se rendront à Nexon pour y faire du rugby où le fair play sera à l’honneur. Le Populaire 1 octobre 1931

A Saint-Léonard. — Au terrain de la Belle, U. S. Nexon contre U. S. St Léonard. — Après la victoire des miaulétous sur leurs visiteurs de dimanche dernier, victoire acquise dans un style brillant, tous les amis de notre club local auront à cœur applaudir dimanche leurs valeureux représentants en face des Nexonnais. Le Populaire 10 octobre 1931

Le 18 octobre 1931, Le Populaire annonce la rencontre Football Employés-Club (2) contre U. S. Nexonnaise (1)

« Stade Montjovis. — Aujourd’hui, à 15 heures, l’équipe réserve du Football-Employés-Club de Limoges sera opposée à l’US Nexonnaise au Stade Montjovis.

Le quinze second des Tout-Noirs limousins, énergiquement pris en mains par son nouveau capitaine Simon, a été entièrement remanié et renforcé par de nouvelles unités, il doit vaincre après une belle partie, s’inspirant en ceci de l’équipe première dont les brillantes performances ont attiré l’attention des sportifs limousins depuis le début de la saison.

Entrée générale : 2 francs.

P.-S. — Les équipiers du Football Employés Club sont invités à être présents sur le terrain à 14 heures. » (le Populaire 18 octobre 1931)

S.O.L. —- Rugby. — Ce soir samedi à 19 heures, réunion des rugbymen au siège Comptoir Lyonnais. Formation de l’équipe se rendant à Nexon. Match de Coupe du Limousin.

L’équipe sera formée avec les éléments présents. Cotisations, remise des cartes 1932. ( Le Populaire du Centre, 23 janvier 1932)

A Nexon. — Limoges Etudiants Club (2) contre U. S. Nexonnaise (1). Tandis que leurs aînés se rendront à Clermont, les  » espoirs  » du L. E. C. rencontreront la bonne équipe de l’Union Sportive. Ils présenteront une formation remarquable composée de joueurs excellents dont quelques-uns dignes de figurer en équipe première. Citons Dessus, Dagoury, etc., et aussi Ribette, Saulière et Bonnamy, dont ce sera la rentrée. Avec les conseils éclairés de Bragard, ce sympathique groupement satisfera les plus difficiles. Le Populaire du Centre, 28 février 1932

A Nexon. — Limoges Etudiants Club (2) contre U. S. Nexonnaise (1). Tandis que leurs aînés rencontreront les valeureux gantiers, les « espoirs » du L. E. C. se mesureront à la belle équipe locale de Nexon pour laquelle ils ne sont pas des inconnus. C’est encore une belle rencontre en perspective, capable d’attirer tous les sportifs de la région. (Le Populaire du Centre, 13 mars 1932)

Saison 1932-1933

U. S. NEXON (1), libre 16 et 23 octobre . Ecrire : Gibeau, Café Moderne, Nexon. (Le Populaire 12 octobre 1932)

AU VÉLODROME : U.S NEXON (1) CONTRE S. A. U. L. (2)

Les équipes se présenteront à 14 h. 30 dans la formation suivante :

Nexon : Charreix ; Beyrand, Dugoua, Perrier, Cubertafond, Bouby (ouv.), Pradeau (m.), Guyonnaud, Lagorce I, Lagorce II, Barrière, Sanciaud, Dufroid, Faure, Laplaud, Gibeau.

S.A. U. L. : Cathelinaud ; Tamagnaud, Raynaud, Menudier, Picout, Delage (ouv.) (cap.), Vitau (m.), Martin, Buisson, Chatard I, Jaby, Jarraud, Beausoleil, Lagueny, Grany, Plazanet.

Pailler dirigera la rencontre qui s’annonce des plus ouvertes. En lever de rideau, à 13 heures, les équipes troisièmes du Club Athlétique Périgourdin et de la S. A. U. L. s’affronteront en une partie amicale où le jeu ouvert sera à l’honneur

Prix des places : Tribunes, 5 fr. ; tribunes et gradins populaires, 3 fr. (Le Populaire 23 octobre 1932)

Demande de match : U.S. Nexonnaise libre le 20 novembre par suite de forfait, demande match sur son terrain ou terrain adverse de préférence. Ecrire F. Gibeau, secrétaire, café Moderne, Nexon (Le Populaire 13 novembre 1932)

A NEXON – S.A.U. Limoges (3) bat U.S. Nexonnaise (mixte) par 5 points (1 essai transformé) à 3 (1 essai).

Nexon, où opèrent de nombreux remplaçants, débuta avec 12 joueurs. La S. A. U. L. présenta une équipe jeune, très homogène, qui tenta sa chance en toutes occasions et réussit à enlever la partie, bien que Nexon ait sérieusement dominé. Belle partie de la ligne d’avants nexonnaise. A signaler dans les lignes arrières Jean Bouby et Queyroi.

Excellent arbitrage de M. Maurice Jouhaud –(Le Populaire du centre 16 novembre 1932)

Le 25 novembre 1932 le journal rend compte du match de l’USN contre Pompadour : « Dimanche 20 novembre, les équipiers de l’U.S. Nexonnaise, rencontraient à Pompadour, l’équipe locale. Ils durent s’incliner devant leurs valeureux adversaires qui l’emportèrent par 9 points (3 essais), à zéro.

— Dimanche prochain, 27 novembre, les Arédiens seront les hôtes de Nexon. L’U.S.N. rencontre le S.C. St Yrieix, en championnat. Tous les sportifs nexonnais iront au terrain des Buissons assister à cette belle rencontre. Saint Yrieix possède une équipe très complète, redoutable pour les meilleurs, mais les Nexonnais se laissent difficilement manœuvrer sur leur terrain.

Coup d’envoi : 2 h. 30. » (Le Populaire 25 novembre 1932)

Photo publiée dans Match, le 6 décembre 1932

Le S. O. L. à Nexon. — Le S. O. Limoges, qui vient de faire une belle démonstration de rugby en face d’Ussel et Bourganeuf, se rendra aujourd’hui à Nexon, rencontrer le club local dirigé avec maestria par le sympathique Gibaud. Il est certain que nos représentants doivent faire è Nexon une très bonne impression, et que nos « sang et or » sauront démontrer que le fanion limousin est toujours debout.

Le Populaire 25 décembre 1932

Au Parc des Sports Dimanche, 15 janvier, le Parc des Sports du S. O. L. va reprendre une activité que les divers déplacements des équipes solistes de ces derniers dimanches lui avaient momentanément fait perdre. Après avoir visité Angoulême, Périgueux, Ussel, Nexon, tant en basketball qu’en rugby, la série des matches au Parc va reprendre, par une belle rencontre, S. O. L. contre Union Sportive Nexonnaise.

Au match aller à Nexon, nos « sang et or » ne purent enlever la décision que par un seul essai à rien. C’est dire que le quinze de Gibeaud, qui est bien connu des Limousins pour l’avoir vu opérer à Limoges où sa grande valeur fut justement appréciée, est un club sympathique qui joint à une vitesse générale, une très grande compréhension du vrai rugby. Ce sera, n’en doutons pas, un match qui sera plaisant à suivre et qui sera suivi par tous les amateurs de rugby, amis de nos petites Sociétés. .Pour corser cette réunion de rugby (S.O.L.-Nexon), deux matches de basketball auront également lieu à Beaublanc. A 14 heures, un match comptant pour le Championnat du Limousin, entre le Red Star (4) et l’équipe première de l’Association Sportive Aixoise. Ce patch nous promet de belles émotions sportives et, enfin, pour terminer, match amical entre le R. S. (5) et l’A.S. Couzeix (2). Le Populaire du centre 12 janvier 1933

Après demain dimanche l’équipe première de la section Athlétique Universitaire de Limoges disputera, sur son terrain du Vélodrome du Grand-Treuil, le quatrième match comptant pour le Championnat de France de la division d’excellence.

En lever de rideau, à 13 heures précises, l’équipe troisième de la S. A. U. L. sera opposée à l’équipe première de l’Union Sportive Nexonnaise. Le Populaire du centre – 20 janvier 1933

Au Stade Montjovis: A 13 h. l’U.S. Nexonnaise rencontrera les jeunes « tout noir ». Cette partie sera un intéressant prélude au morceau de résistance de l’après-midi. M. Brouillaud dirigera les ébats des jeûnes. Le Populaire du centre – 12 février 1933

Saison 1933-1934

« Réunie en assemblée générale le 29 juin 1933, l’U. S. Nexonnaise a réélu son bureau pour la saison 1933-1934, dont voici la composition :

Président : M. Albert Adam.

Vice-présidents : MM. Deloze et Ratier.

Trésorier : F. Laplaud.

Secrétaire : F. Gibeau.

Membres du bureau : MM. Maisongrande, Maurice Jouhaud, F. Queyroi, F. Penot, M. Clermonteil, J. Bouby, Alex Guyonnaud, René Desbordes.

Nous espérons qu’avec ce nouveau comité et la bonne volonté de tous, l’U.S. N. fera parler d’elle encore cette saison.

Les clubs désirant conclure sont priés d’adresser la correspondance à M. Gibeau, Café Moderne, Nexon. » (Le Populaire – 9 juillet 1933)

L’U.S. NEXONNAISE et la Préparation militaire

On nous prie d’insérer : L’Union sportive a depuis quelques années organisé son effort, suivant la mesure de ses moyens qui sont par trop restreints, vers la préparation militaire. Mais cette année elle a vu ses efforts récompensés ; malgré le nombre peu imposant de candidats qui avaient suivis les cours; sur sept, six ont passé avec succès leur examen et ce sont classés dans un bon rang. Malheureusement dans nos campagnes, peu de jeunes connaissent les avantages que peut leur accorder le brevet de préparation militaire ; puissent ces résultats encourager les jeunes de notre ville et des environs à venir nombreux s’inscrire au club.

Il nous est agréable, à l’occasion de ces résultats de l’U. S. N., en tant que préparation militaire, de féliciter ses dirigeants, et surtout son dévoué instructeur, M. Beaubrieul, qui se consacre entièrement à sa tâche et qui trouve dans les magnifiques résultats obtenus par ses élèves, la plus belle des récompenses.

Les jeunes gens qui désirent suivre les cours de préparation militaire sont priés de se faire inscrire chez M. Gibeau, secrétaire de l’U. S. N., café Moderne, Nexon. Le Populaire du Centre – 13 septembre 1933

A Nexon. – F. E. C. Limoges (2) contre U. S. Nexonnaise. Après Saint-Léonard, voilà que les réserves du F. E. C. rendront visite dimanche au quinze premier de l’U. S. N. Ce sera encore un bien beau match; et vraiment les sportifs nexonnais sont gâtés dans leur sport préféré. Le F. E. C. présentera une équipe jeune dont le point fort réside en sa ligne d’avants au jeu sobre et puissant, unis combien efficace. Du coté nexonnais, l’équipe sera à peu de chose près celle qui dimanche dernier triompha de Saint-Léonard. Le Populaire du Centre – 1 octobre 1933

A NEXON, S. A. U. L. (3) CONTRE U. S. NEXONNAISE (1)
Dimanche, les équipiers troisième de notre grand club limousin rendront visite aux Nexonnais, les dirigeants saulistes nous annoncent une bonne équipe, un peu jeune, mais n’est-ce pas dans-les éléments jeunes que la S. A.U. L. a puisé pour son équipe première, depuis de longues années, non par un système de racolage, comme certains  grands clubs le pratiquent, pour ceci nous pouvons rendre hommage
aux dirigeants saulistes.
Du côté nexonnais, la forme arrive et l’équipe sera la même que celle qui fit une si belle démonstration de rugby dimanche dernier à Juillac.
Les dirigeants nexonnais et leur capitaine Laplaud, peuvent avoir confiance en leurs hommes; ils seront fin prêts dans quinze jours pour affronter en championnat Saint-Yrieix sur son terrain.
Pour permettre aux spectateurs et joueurs d’assister au meeting d’aviation, le coup d’envoi aura lieu à 12 heures 30 précises. Le Populaire, samedi 14 octobre 1933.

A Nexon. — U. S. Nexonnaise contre U. S. Juillacoise (1).

C’est à 14 heures 30 que M. Jouhaud appellera les deux équipes sur le terrain. Ce match devrait certainement attirer un nombreux public sur le terrain des Buissons ; car l’équipe de Juillac n’est pas à dédaigner et pratique un jeu vraiment spectaculaire. Nexon, privé des services de son demi d’ouverture Bouby, blessé dimanche dernier, se présentera, vraisemblablement dans cette formation.

Avants : Barrière, Rougerie, Lagorce, Clermonteil, Dudognon, Dugoua, Faure, Laplaud (cap.) ; demis : Malissin (m), Gibeau (o) ; trois-quarts Charliat, Perrier, Beyrand, Cubertafond

Remplaçants : Desbordes, Reynols.

Arrière : Cubertafond

Le Populaire du Centre – 22 octobre 1933

S. Y. S. C (1) BAT U. S. NEXONNAISE (1) PAR 3 POINTS (1 ESSAI) A 0
Cette partie de championnat fut agréable à suivre, surtout en deuxième mi-temps. Il faut en remercier les « blanc et rouge » et les « bleu». C’est assez rare de voir deux équipes essayer de confectionner du beau jeu pour que nous le remarquions et en félicitions ces rugbymen au bon esprit.
Pourtant la tâche était bien difficile ce jour-là, à cause du ballon glissant et du froid assez vif pour engourdir les mains.
Saint-Yrieix gagna son match pour un seul essai acquis en deuxième mi-temps.
De l’avis unanime, la marge était plus grande entre les deux équipes et c’est à une quinzaine de points que les supporters des deux camps
avaient évalué dès le début, la victoire arédienne. Ce score est donc tout à l’honneur des Nexonnais qui se défendirent bien et ne se considérèrent jamais comme battus.
Les deux mi-temps furent identiques. Butant les premières minutes les Arédiens fournissent un gros travail, bousculent les Nexonnais. Mais le jeu se ralentit et se déplace d’un but a l’autre grâce à de longs coups de pied ou interceptions heureuses. Soit malchance, soit énervement, à 3 ou 4 reprises des essais tout faits sont manqués par Saint-Yrieix. Nexon n’est jamais inquiétant.
S. Y. S. C. nous a paru en grands progrès sur le dernier match joué au Pinet. Mais l’on commet encore bien des fautes. La mêlée est mal soudée, en première mi-temps, elle tenait à peine les huit avants adverses beaucoup plus légers. Les trois-quarts ailes ne poussent pas assez leur action offensive et devraient chercher a « recentrer ». Les meilleurs joueurs furent Redon et surtout Eyrolle, arrière très sûr, et joueur complet puisqu’il tint, un temps, les places de trois-quart centre et d’avant troisième ligne. Le jeune Rouchet a de l’étoffe.
Nexon possède une équipe très accrocheuse, où se distinguent le demi d’ouverture et le capitaine GIBEAUD. Le Populaire, mercredi 1er novembre 1933.

U. S. NEXON – Nexon contre C. A. Pompadour
Nous rappelons que seuls les joueurs munis de leur laisser-passer et les spectateurs ayant des cartes d’invitation auront l’entrée gratuite sur le terrain.
Il est également rappelé que la fédération fixant elle-même le prix d’entrée. L’entrée générale est de 3 fr. par place.
Dimanche l’Union Sportive recevra sur son terrain le C. A. Pompadour, en un match comptant pour la Coupe du Limousin.
Les visiteurs nous arrivent précédés d’un brillant palmarès, leur magnifique victoire sur Saint-Yrieix en dit long sur les possibilités de cette belle équipe.
De leur côté les Nexonnais mettront tous leurs atouts en main pour faire triompher leurs couleurs.
Nul doute que l’enjeu, la perspective d’un beau match doivent attirer la foule des grands jours sur le magnifique terrain de la Seine.
Arbitre, M. Pallier.

Le Populaire du centre, samedi 9 décembre 1933

Assemblée générale de l’U. S. N.
Tous les membres actifs et honoraires sont priés d’assister à la conférence qui sera faite par M. Maury Pierre, arbitre fédéral, sur le rugby : ses origines, application des nouvelles règles, le jeudi 14, à 20 heures, salle Café Moderne. Le Populaire du centre 14 décembre 1933.

U. S. . Nexonnaise (1) contre U. S. Saint-Léonard
Dimanche prochain, si toutefois le temps le permet, aura lieu cette rencontre annuelle entre les équipes de Nexon et de Saint-Léonard ; Nexon semble cette année avoir retrouvé, sous l’impulsion de GIBAUD et LAPLAUD, sa grande forme des saisons 1925-1926 où, on s’en souvient, les Nexonnais comptaient parmi les bonnes équipes limousines ; de son côté, Saint-Léonard essayera d’aligner son
équipe au grand complet, et à la veille de la reprise de la Coupe du Limousin, il sera intéressant d’assister à ce match, car chacun des deux clubs doit aller loin dans cette compétition.
Nexon vient, du reste, de battre en Coupe du Limousin, le C. A. Pompadour, dimanche dernier, cependant que Saint-Léonard est à la tête de sa poule. Nexon voudra justifier de sa bonne forme en face de Saint-Léonard. Le Populaire du centre samedi 16 décembre 1933.

L’annuaire Dumont pour l’année 1934 donne les informations suivantes sur l’Union Sportive Nexonnaise:

Société fondée le 12 septembre 1920 ( paru au Journal Officiel le 6 novembre 1920. Agréée du Ministère de la Guerre le 20 octobre 1920).

Président d’honneur : M. BOUTAUD-LACOMBE, maire

Vice présidents d’honneur : M. JUMEAUX-LAFOND, M. de NEXON.

Président : M. TOULEMONT

Vice-Présidents : MM. DELOZE et RATIER

Secrétaire : M. JARRY-LACOMBE.

Le 7 janvier 1934, le journal annonce :  » Dimanche l’U. S. Nexonnaise recevra sur son terrain de la Seine l’équipe première du S. C. de Saint Yrieix en un match comptant pour la Coupe du Limousin. Saint-Yrieix, possède cette année une belle équipe, dont le point fort consiste en sa ligne d’avants, bien emmenée par les frères Latournerie. Nexon battu par un essai au match aller présentera sa grande équipe, celle qui triompha si brillamment de Pompadour. » Le Populaire 7 janvier 1934

Dimanche 14 janvier match au Grand Treuil à 13 heures contre les juniors Saulistes, en lever de rideau du match des réserves du Sporting Club d’Angoulême et de la Section Athlétique Universitaire de Limoges. Le Populaire 11 janvier 1934.

ASSOCIATION : OZANAM (1), CONTRE E. P. S. SAINT-LEONARD (1). RUGBY : U.S. NEXON (1), CONTRE U. S. SAINT-LEONARD (1).

Le public de Saint-Léonard et des environs est convié à assister ce soir à une belle manifestation sportive. C’est d’abord deux équipes scolaires d’Ozanam et de l’E. P. S. Saint-Léonard, qui disputeront un match d’association. On commit la valeur de ces deux équipes, c’est donc là un lever de rideau de premier ordre.

Ensuite, les équipes premières de l’U. S. Nexonnaise et de l’U. S. St. Léonard prendront possession du terrain pour un match de rugby. Nexon nous arrive précédé d’une excellente réputation et avec une équipe au grand complet ; nul doute que les poulains de Gibaud et Laplaud feront leur possible pour enlever la décision à nos locaux. Saint-Léonard, à la veille de la reprise de la coupe du Limousin, alignera aussi une excellente formation, c’est dire qu’à lui seul ce match vaut le déplacement de la Belle. Le temps étant beau, ces deux marches doivent attirer un grand nombre de spectateurs qui n’auront qu’à se louer des efforts des soccers et des rugbymen, qui veulent démontrer l’attrait de leur jeu respectif. Arbitres. — Association : M. Bosse; Rugby : M. Couloudon ou Dezon. Le Populaire du centre 11 février 1934

On note que dans la presse à cette époque on ne parle pas encode football, mais de rugby association que l’on réduit à « association ». Deux noms ressortent parmi les joueurs : Gibeau et Laplaud.

Saison 1934-1935

RUGBY – A L’ U. S. NEXONNAISE

L’U. S. Nexonnaise réunit en assemblée générale a réélu son bureau pour la saison 1934-35.

Président : Albert ADAM.

Vice-présidents : MM. DELOZE et RATTIER

Trésorier : M. F. LAPLAUD.

Secrétaire : M. F. GIBEAU.

Préparation militaire ; M. BEAUBREUIL.

Membres du bureau : M. A. GUYONNAUD, F. PENOT, J. MAISONGRANDE, J. BOUBY.

Les clubs désirant conclure avec l’U. S. N. sont priés d’adresser la correspondance à M. GIBEAU, secrétaire de l’U. S. N., Café Moderne, Nexon. Le Populaire du Centre – 5 août 1934

Coupe du Limousin des séries inférieures- Clubs engagés.
U. S. Objatoise, U. S. St-Léonard, Saint Yrieix S. C., C. C. A. Usselois, C. S. Ussacois, U. S. Nexonnaise, U. S. O. Saint Junien, U. S. Argentacoise, C. A. Larchois, U. S. Meymacoise. Le Populaire 12 septembre 1934

U.S. Nexonnaise. — Rugby. — Libre le 7 octobre par suite de forfait, demande match sur son terrain ou terrain adverse. Ecrire à M. GIBEAU, Café Moderne, Nexon (H.-V.), Tél. 48. Le Populaire du Centre, 4 octobre 1934

En observant le calendrier du Saint-Yrieix-Sports-Club pour la saison 1934-1935 on constate que l’USN, outre Saint Yrieix, affronte des équipes à Allassac, Angoulême, Larche, Limoges, Périgueux, Saint Leonard, Thiviers… Il y avait donc des déplacements importants à effectuer et il fallait amener une vingtaine de personnes. Comme il n’y avait pas assez de voitures individuelles c’était en camion que l’équipe se déplaçait. On mettait des bancs à l’arrière et serrés les uns contre les autres joueurs et dirigeants se tenaient tant bien que mal dans les virages. Il est vrai que la vitesse était réduite par rapport à aujourd’hui. Mais disputer un match après un tel déplacement donnait un sérieux avantage à l’équipe qui recevait.

CALENDRIER DE L’EQUIPE 1ere du Saint-Yrieix-Sports-Club.

Octobre 14 : B- C. Angoulême, à Angoulême ; 21 : U. S. Thibérienne, à Saint-Yrieix ; 28 : E. N. Limoges, à St Yrieix.

Novembre 1er : Périgueux, à Saint Yrieix ; 8 : C. A. Larchois, à Larche (Championnat) ; 11 : C.S. Allasacois, à Saint-Yrieix (Championnat) ; 13 : U. S. Objatoise, à Objat ; 25 : E. C. Limoges, à Saint-Yrieix.

Décembre : 2, U. S. Nexonnaise à Nexon ; 9 : Hirondelle Sportive Limousine, à Saint-Yrieix, 10 : S. A. U. L., Limoges ; 23 : Réservé (Championnat) ; 30 : U. S. Saint-Léonard, à Saint-Léonard.

Janvier 6 : Réservé Championnat ; 13 U. S. Nexonnaise, à Saint-Yrieix ; 20 : U. S. Thibérienne, à Thiviers ; 27 : C. O. P. O., à Saint-Yrieix.

Février : U. S. Yézerienne, à Condat ; 10 : En pourparlers ; 17 : S.A.U.L., à St Yrieix ; 27 ; U. S. Saint-Léonard, à St Yrieix.

Mars 3 : En pourparlers ; 10, C. A. Pompadour à Pompadour ; 17 : S. C. Angoulême, a Angoulême ; 24, U.S. Objatoise, à St-Yrieix. 31, En pourparlers. (Le Populaire 11 octobre 1934)

Dimanche prochain, 11 novembre, U.S.O. disputera son deuxième match de championnat contre l’Union sportive Nexonnaise. Nexon n’a succombé, devant Saint- Léonard que par le faible écart d’un essai. La ligne d’avants, point fort de l’équipe, est très accrochante, et notre huit devra s’employer à fond pour lui résister victorieusement, Sur le papier, Saint-Junien doit fournir le vainqueur et terminer le premier de sa poule, nous serons fixés dimanche. Nous engageons le public à se rendre nombreux au stade municipal pour encourager nos joueurs. Prix d’entrée habituel. La rencontre débutera à 14 heures 30 précises, sous la direction de M. Lapleau. Le Populaire du centre 9 novembre 1934

Soirée de gala. — C’est le 10 mars que l’U. S. Nexonnaise organisera une soirée de gala qui aura lieu salle Charreix.

Au programme : « Le droit aux étrennes », pièce de Courteline ; « Un client sérieux », pièce de Courteline ; « Napoléon fait dit cinéma », pièce en 1 acte. Ces trois pièces seront interprétées par l’excellente troupe des Amis de la Gaieté, dont l’éloge n’est plus à faire. La U. S. N. convie tous ses membres honoraires à assister, sans exception à cette excellente soirée.

Prix de places : 6 francs et 4 francs. Enfants, demi-tarif. Les joueurs de l’U. S. N. auront l’entrée gratuite sur présentation au contrôle de leur carte de membres actifs.

Un superbe bal terminera cette agréable soirée.

L’après-midi, à 2 heures, au terrain de la Seyne, un match de rugby opposera les jeunes joueurs aux vétérans de l’U. S. N. (Le Populaire du Centre 6 mars 1935)

En mars 1935 on lit l’annonce du match  » A NEXON – EX DE LIMOGES CONTRE H.S- NEXON

Dimanche 31 mars, l’Hirondelle Sportive de Nexon convie son fidèle public à assister au plus grand match de la saison.

En effet, au prix de gros sacrifices, un match vient d’être conclu avec les « Ex » de Limoges. Nous ne pensons pas qu’il soit utile de présenter ce groupement, signalons cependant que les « Ex » n’ont pas encore connu la défaite, et qu’ils ont battu ces derniers temps : l’Hirondelle Sportive de Limoges, par 36 à 0 : le S. L U. C. (réserve), par 21 à 3 ; le S. O. L., par 31 à 6.

Nous reviendrons demain sur la composition de leur équipe qui groupe d’excellentes individualités ». (Le Populaire 29 mars 1935)

Saison 1935-1936

Disputant le Championnat du Limousin pour la saison 1935-1936 on trouve l’annonce de la rencontre  :  »  U. S. NEXON CONTRE C. A. POMPADOUR.

Dimanche, l’U. S. Nexon recevra sur son terrain en un match comptant pour le championnat du Limousin (4e série), le C. A. Pompadour.

Coup d’envoi à 2 h. 30. Arbitre : M. Clapeaud. (Le Populaire, 21 décembre 1935)

Saison 1936-1937

Avec la saison 1936- 1937, le club revient à son ancien nom, l’US Nexonnaise comme le montre l’annonce du match  » U. S. SAINT-LEONARD contre U. S. NEXONNAISE. Pour l’ouverture de la saison, l’Union Sportive reçoit aujourd’hui sur son terrain, le quinze de Saint-Léonard ; on se souvient de la belle saison que fit ce club l’année dernière. Nul doute que ce match attirera au terrain de la Seyne de nombreux spectateurs. » (Le Populaire 27 septembre 1936)

Championnat du Limousin – S. O. L. CONTRE U. S. NEXONNAISE. Dimanche, le Sporting recevra, sur son terrain, l’U. S. Nexonnaise, en championnat du Limousin. La partie sera très disputée, car Nexon viendra pour prendre sa revanche de dimanche dernier et fera son possible pour arracher la victoire.

D’autre part, le S. O. L. jouera au complet, et le public pourra applaudir les exploits d’anciens joueurs qui ont repris, cette saison, du service dans les rangs du Sporting, ainsi que certaines vedettes venant de clubs d’excellence et d’honneur qui tiennent à débuter sous les couleurs « sang et or » et en championnat.

La composition des deux quinze n’est pas encore connue, et nous y reviendrons sous peu ; néanmoins, le public qui fera le déplacement du Parc des Sports, dimanche, est sûr d’assister à une belle partie. (Le Populaire 8 novembre 1936)

Les matchs ne se déroulent plus aux Garennes mais sur un terrain situé route des Vanneaux, à la Seyne. Dans la presse il est orthographié soit La Senne, soit La Seyne.

U.S.N. contre U. S. SAINT-LEONARD – Dimanche prochain, l’U. S. S. L. recevra, sur son terrain l’équipe de rugby de Nexon. Venu, il y a un mois, pour remplacer un forfait, Nexon avait déplacé une jeune équipe sympathique et accrocheuse ; pourtant cette équipe était, ce jour-là, fort mixte. Aussi, dimanche prochain. Nexon déplacera sa meilleure formation et nous fera assister à une partie rondement menée. Coup d’envoi à 14 h. 30. Arbitrage de M. Mazelaigue. Le Populaire du Centre – 1 janvier 1937

L’équipe de rugby à une date non déterminée.

Que devient le club de rugby ensuite ? Si vous avez des réponses elles sont les bien venues…

Le Conseil de révision et les conscrits

Je dois avoir fait partie des derniers jeunes à être passé devant le Conseil de révision en me présentant nu devant les autorités civiles et militaires réunies pour cette occasion à la mairie. C’était le 14 avril 1965. Comme nos anciens nous avons fêté dignement le fait d’être «bon pour le service» et une fois encore notre bal des conscrits a rempli la salle des fêtes.

1- De l’armée de mercenaires à l’armée de citoyens.

Avec la Révolution française et la fin de l’Ancien régime la défense de la nation n’est plus assurée par des armées de mercenaires mais par les citoyens réquisitionnés par l’État. Cette armée du peuple a combattu pour la première fois après la levée en masse de l’an II et la fameuse victoire de Valmy le 20 septembre 1792. Le futur Maréchal Jourdan, né à Limoges en 1762, alors député, propose d’organiser l’armée de terre par le mécanisme de la conscription. La loi sera votée le 19 fructidor, an VI (5 septembre 1798). La «conscription universelle et obligatoire» de tous les Français âgés de 20 à 25 ans est instaurée et «Tout Français est soldat et se doit à la défense de sa patrie» (article 1).

En réalité, le service militaire n’est pas «universel». Tous les jeunes garçons ne sont pas appelés à effectuer le service militaire. Le principe du tirage au sort est institué par la loi du 29 décembre 1804: sur 100 conscrits d’un canton, célibataires ou veufs sans enfants, 35 sont appelés à servir sous le drapeau. Le remplacement de celui qui est tiré au sort est possible s’il trouve un remplaçant. C’est ce que font certains fils de familles riches qui payent quelqu’un, souvent un jeune issu d’une famille modeste, qui effectue le service à leur place.
La conscription, supprimée sous la Restauration, est rétablie après la défaite de 1870 face à la Prusse qui avait mis en place une mobilisation efficace des jeunes Prussiens. Le 26 juin 1871, Léon Gambetta a alors rappelé le principe de la conscription élaboré par la loi Jourdan : «Que pour tout le monde il soit entendu que quand en France un citoyen est né, il est né soldat». La loi Cissey du 27 juillet 1872 rend le service national obligatoire, toujours selon la méthode du tirage au sort.
En 1889, la loi Freycinet instaura un service de 3 ans, personnel et obligatoire pour tous, mais qui restait inégal. Les dispensés devaient un service d’un an réduit à dix mois pour les bacheliers et étudiants ; et les exemptés du service actif ne devaient qu’un service auxiliaire. Les marginaux étaient désormais incorporés dans les corps de discipline coloniaux, tandis que les condamnés pour crimes étaient envoyés dans les bataillons d’infanterie légère d’Afrique.

Le service militaire moderne a été instauré par la loi du 21 mars 1905. Elle supprime le tirage au sort et rétablit le principe d’égalité en interdisant toute possibilité d’exemption autre que médicale.

En 1971, le service militaire devient officiellement le «service national». La participation d’un jeune homme peut prendre désormais de multiples formes, militaire technique ou civique, et peut être reportée jusqu’à l’âge de 22 ans.
Avec la chute du mur de Berlin une partie de la «menace» disparaît. La société accepte mal que les appelés interviennent à l’extérieur de nos frontières dans les zones de conflit. Aussi, le 22 février 1996, le Président de la République, Jacques Chirac, annonce la suppression du service militaire et propose de mettre en place une armée de métier. La conscription est suspendue, et non supprimée, pour tous les Français qui sont nés après le 31 décembre 1978 et ceux qui sont rattachés aux mêmes classes de recensement.
2- La mise en œuvre de la conscription

Dans le langage courant un conscrit est une personne appelée à passer le conseil de révision et si elle est reconnue apte, elle sera appelées sous les drapeaux en même temps que ceux ayant le même âge qu’elle. Ils faisaient donc leurs classes en même temps et se reconnaissaient en désignant leur classe par l’année d’appel sous les drapeaux.

Tout commence par le recensement. Lorsqu’il a 17 ans, chaque garçon est invité à se présenter à la mairie avec le livret de famille de ses parents pour être recensé. Une fois le recensement des jeunes de chaque commune achevé, la préfecture prépare le conseil de révision. Comme les conseils de l’ensemble du département doivent se terminer avant une date fixée par le ministère, la préfecture établie le calendrier des dates des conseils dans les chefs lieux de canton du département.

Jusqu’en 1904 l’étape suivante consistait à l’inscription sur les listes de tirage au sort. Le contingent est divisé en 5 parties et le conscrit est affecté dans l’une de ces parties ou exempté après passage devant le conseil de révision.
• la 1e partie regroupe les jeunes gens qui seront déclarés bons pour le service ; Elle se décompose en 2 portions :
– 1e portion, les mauvais numéros. Ils sont bons pour un service long (de 2 à 9 ans selon les époques)
– 2e portion, les bons numéros. Ils sont bons pour un service court (6 mois à 1 an).• les 2e et 3e parties sont celles des dispensés ;
• La 4e partie concerne le service auxiliaire, créé par la loi de 1872. Il est destiné aux jeunes gens inaptes au service actif mais suffisamment aptes à un service dans des corps non mobilisables (construction et réparation des voies ferrées, subsistances et magasins…) ;
• la 5e partie est celle des jeunes ajournés d’un an.

Après vérification des tableaux de recensement, un premier tirage au sort a lieu : l’ordre dans lequel les communes du canton vont être appelées. Ensuite, pour chaque commune, les hommes sont appelés dans l’ordre de leur inscription sur le tableau de recensement. Ils tirent au sort un numéro (préalablement, on a mis dans une urne le même nombre de numéro que de personnes recensées, les absents et les fraudeurs obtenant d’office les plus petits). Chaque homme tire un numéro qui est inscrit alors sur les tables de recensement. Les hommes ne savent pas encore si le numéro est « bon » ou « mauvais », même s’ils devaient en avoir une idée. Les petits numéros étaient systématiquement ceux qui faisaient le temps de service complet, les plus gros, ceux qui ne faisaient qu’un an (ou deux s’ils étaient illettrés et qu’on leur demandait de rester un an de plus pour corriger ce problème). Ce n’est pas pour rien que l’expression « tirer le bon numéro » est apparue à cette époque !

Ils ne le sauront officiellement que bien plus tard, fin août, à peine un mois avant l’appel. C’est une circulaire ministérielle qui fixe chaque année le contingent appartenant à la première portion et celui de la deuxième portion. Première portion : service complet, petits numéros ; deuxième portion : service d’un an, gros numéros. Cette information était transmise par la préfecture aux mairies du département qui devaient ensuite informer les futurs appelés par un affichage.

• Le jour du conseil de révision

Les conseils de révision furent institués le 29 août 1805. Dans chaque département siégeait un conseil de révision composé du préfet, de représentants du conseil général et du conseil d’arrondissement, d’un officier général ou supérieur. Le conseil se déplaçait dans les différents cantons. Il était assisté d’un membre de l’intendance, du commandant du recrutement et d’un médecin militaire. Pour chaque canton, était dressée une liste du recrutement indiquant les conscrits bons pour le service, les engagés volontaires, les dispensés et les ajournés. Le commandant de recrutement dressait les registres matricules à partir de cette liste.

affiche conseil de revision
Une fois l’itinéraire fixé, les dates connues, le conseil de révision se met en route. Sa venue dans le canton est un moment important, à la fois pour les jeunes hommes et pour les municipalités locales. Un peu moins de 3100 conseils de révision se tiennent tous les ans et il ne faut pas imaginer un accueil uniforme dans tous les cantons. Mais comme on peut le voir sur des cartes postales, la réception des membres du conseil pouvait faire l’objet d’un cérémonial poussé : fanfare municipale, cortège, haie d’honneur.
Les jeunes hommes sont invités à se présenter devant la mairie du chef-lieu de canton au moins 10 minutes avant l’heure de la convocation. Ensuite, c’est le passage devant le conseil de révision.

• Composition du conseil de révision
Même s’il y a eu peu d’évolution dans sa composition, il convient de distinguer deux périodes : avant la guerre et pendant la guerre. Ce dernier cas sera traité séparément dans la partie consacrée aux appels des classes pendant la guerre.
Jusqu’à la révision de la classe 1914, la composition théorique du conseil de révision est invariable :
– Le préfet ou un membre de l’administration préfectorale désigné par le préfet
– Un conseiller de préfecture
– Un conseiller général
– Un membre du conseil d’arrondissement
– Un officier général ou supérieur
– Un sous intendant militaire
– Le commandant du bureau de recrutement
– Un médecin militaire ou à défaut un médecin civil.
Le conseil de révision est public et les maires des communes du canton sont présents. Ces derniers peuvent faire des observations.
Les gendarmes sont chargés du bon déroulement du conseil et du tirage au sort. Un arrêté du 16 février 1906 relatif aux frais qu’occasionne le service du recrutement et à la procédure à suivre en matière de recrutement fixe une indemnité journalière exceptionnelle de 3,50 francs pour un gendarme.

• Déroulement du conseil de révision

Les jeunes gens sont appelés dans l’ordre du tableau de recensement. On écoute leur demande, leurs observations, ils passent nus devant le médecin.

Le-conseil-de-revision-fin-19eLe conseil de révision par Pierre-Georges Jeanniot (1848-1934)
fin du XIXe siècle, Musée des Beaux-Arts de Pau

CP humourJeune homme au cours de la visite médicale du conseil de révision

Leur taille est vérifiée, mais les toises n’ayant pas toujours été d’une grande précision, une circulaire du ministère de la guerre intervient au début du siècle pour imposer des toises graduées. La vérification de la taille n’avait pas qu’un but statistique : jusqu’à la loi du 2 avril 1901, une taille minimale était exigée : 1,54 m. En deçà, pas de service militaire.

liste tirage au sort canton Nexon

A partir de 1905, le conseil de révision juge les aptitudes physiques des recrues suivant 4 catégories, article 18 de la loi de 1905 :
– 1ère catégorie : Bon pour le service armé ;
– 2ème catégorie : Bon pour le service militaire en raison d’une infirmité relative ou d’une constitution douteuse.
– 3ème catégorie : Constitution physique trop faible nécessitant un ajournement ;
– 4ème catégorie : Infirmité qui entraine une exemption de tout service militaire.
Au final, le conseil de révision rend ses décisions. Elles sont prises à la majorité, en cas d’égalité la voix du président, le préfet, est prépondérante.
Dans le chef-lieu de canton, c’est la fête pour les garçons reconnus « bon pour le service ». Musique par la fanfare, bal, photographies souvenirs, achats de broches et autres souvenirs tels des cocardes avec rubans ou des chapeaux fantaisie achetés à des mercantis venus pour l’occasion sont les éléments visibles de ces festivités.

 

bon pour le servicebon pour les filles

Les heureux élus déclarés bons pour le service arborent fièrement leurs cocardes .

cocarde

Ils se retrouvent tous pour le bal des conscrits auquel sont invitées les jeunes filles.

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Malgré la disparition presque totale des bals quelques bals des conscrits sont encore organisés…

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3- Les conscrits de la Haute Vienne au XIXème siècle.

Les conscrits du Nord de la Haute-Vienne sont en moyenne plus grands que ceux du Sud. Ainsi la stature moyenne est de 165,8 cm pour le Dorat et de 165,6 cm pour Magnac-Laval. Par contre les conscrits des cantons de Saint-Germain-les-Belles et de Saint-Yrieix avec une taille moyenne de 160 cm sont parmi les plus petits de la région, et donc probablement de France. Une explication se trouve peut-être dans la nourriture. En effet c’est dans cette région que la consommation de châtaignes est la plus forte et que les carences en aliments carnés et lactés sont les plus importantes.

taille des conscrits - Copie

En plus des différences de taille selon le lieu d’habitation on constate des écarts sensibles en fonction de la profession. Ainsi pour la période 1873-1904 dans les arrondissements de Bellac et de Saint-Yrieix, la taille moyenne des 10 531 conscrits était de 164,19 cm. Les plus petits étaient les journaliers avec une taille moyenne de 161,68 cm (142 conscrits) et les plus grands étaient les paveurs avec 166,6 cm (105 conscrits). Les plus nombreux, les 6 823 cultivateurs, avaient une taille se situant dans la moyenne avec 164,15 cm. Les maçons, au nombre de 2276, étaient eux aussi dans la moyenne en mesurant 164,4 cm. Le sommet de la hiérarchie des tailles est détenu par les artisans menuisiers, charpentiers, meuniers, forgerons qui mesurent un peu plus de 165 cm et par les propriétaires et les jeunes gens sans profession (rentiers, etc.). Cette hiérarchie n’a pas changé par rapport à la période 1843-1871 mais la taille moyenne des conscrits a augmenté passant de 161,48 cm à 164,19cm.

Entre 1843 et 1872, les conscrits des cantons de Saint-Yrieix, Saint-Germain-les-Belles et Nexon sont enregistrés au centimètre près des tailles les plus élevées jusqu’à 154 cm puis, en-deçà, de 10 cm en 10 cm. Tout simplement parce que le montant de la toise n’est gradué que de 10 cm en 10 cm entre 1 mètre et 1 mètre 54 puis de centimètre en centimètre entre 154 et 200 cm.
La taille minimale légale est de 156 cm pour la période 1831-1867, puis 155 cm entre 1868 et 1871 et enfin 154 cm en 1872.

Munie des données du recensement et du tirage au sort, l’armée entrait dans le processus. Les hommes vont recevoir leur convocation, sur laquelle est d’ailleurs noté leur numéro de tirage au sort, au conseil de révision.

Sources :

Laurent HEYBERGER, L’évolution des niveaux de vie en France, de la fin de l’Ancien Régime à la Seconde Guerre Mondiale, approcha anthropométrique, université Marc Bloch (Strasbourg), thèse, 2004, 792 p.
Laurent HEYBERGER Les niveaux de vie de la jeunesse limousine d’après les registres de la conscription, 1782-1940, Archives en Limousin
Laurent HEYBERGER Stature et niveau de vie biologique des conscrits du Limousin (1782-1940). Un indice de développement socio-économique Histoire & Sociétés Rurales 2005/2 (Vol. 24)

carte conseil revision France

4- Le souvenir de quelques Conseils de révision à Nexon 

1921

Le bal s’appelle « Bal d’Adieu ». Il est organisé au Café de la Promenade.

 

1961
Dimanche 19 Novembre 1961 les conscrits de la classe 1962 organisaient leur bal annuel qui fut une réussite sans précédent.
Des centaines de voitures, des centaines de jeunes gens venus de fort loin se pressaient dans la salle de Bal, tant en matinée qu’en soirée. La gaieté était de rigueur, et en quelques instants, billets de tombola enveloppes et décorations furent vendus à la satisfaction de tous. De nombreux lots furent distribués. Un banquet amical fut servi au restaurant DENIS, où étaient invités Mr le Maire et son épouse, Mr DOUSSAUD Gendarme chargé de la Préparation Militaire.
Le jeune LARCHER au nom de ses camarades prononça une brève mais touchante allocution. Le Maire remercia et bien entendu, ce banquet fut copieusement arrosé comme il se doit en pareille circonstance, et, animé par le jeune DUCAILLOU.
Un seul regret, l’absence de nos conscrits qui ont déjà été appelés et ne purent assister à cette journée.

1962

Le 4 novembre 1962 après un copieux banquet servi à l’Hôtel LATHIERE, à la Gare les conscrits organisaient leur bal, en matinée et soirée à la salle des fêtes. Comme le veut la tradition le bal est gratuit.
En soirée ce fut un triomphe, jamais bal n’avait connu une telle affluence et il était nécessaire d’avoir une salle aussi grande pour recevoir toute la jeunesse qui s’était donné rendez vous.

Les conscrits : COUDERT Jean Claude, DUDOGNON Jean, DUGOT Jean Claude, FOUILLAUD Christian, GUYOT Camille, LAGNAUD Claude, LARUE Daniel, PEYRAT Hubert, SAZERAT Raymond.

1964.

Sont présentés au Conseil de révision le 20 Mai 1964 : BERTIGNAC Roger, BOUCHER Jean Claude, BRETON Claude, BUISSON Michel, COUDERT Paul Fernand, DEFAYE Guy, DUCOURTIEUX Jean Pierre, DUDOGNON Jean Pierre, DUMONT Jean Pierre, FILLOUX Pierre Alexandre, GRATADE Hubert Henri, GARRAUD Christian, HELFRID Paul, LACORRE Marcel Alain, LAGORCE Guy Jean, LAMONERIE Jean Pierre, MARCELAUD François, NOUHAUD Bernard, PRADEAU Albert, ROUGERIE Jean, VALETTE Jean Pierre, VALETTE Roger Jean Claude.

Le bal a lieu le 24 janvier 1965 avec l’orchestre Roland DUBREUIL. Le repas avait eu lieu à midi au restaurant Lamonerie.

1965

Conseil de révision le 14 avril 1965. 14 conscrits dont l’auteur de ce blog. Le bal a eu lieu avec l’orchestre de Roland DUBREUIL. La salle des fêtes était comble. Les filles étaient invitées au bal, les garçons mettaient ce qu’ils voulaient dans une panière à l’entrée.

Les conscrits revêtaient une cocarde, plus ou moins grande selon les régions. La fête durait souvent deux jours et si le bal avait procuré une cagnotte suffisante elle se poursuivait le weekend suivant.

 

Les bals des conscrits n’ont pas disparus partout. Pour preuve cette affiche

 

 

Les donneurs de sang bénévoles à l’honneur

Mai 1962: 21 donneurs mis à l’honneur

donneurs de sang mai 1962

Le 21 mai 1962, M. Pradeau, maire, et le conseil municipal étaient entourés du Docteur Malinvaud, directeur du Centre de transfusion sanguine, de M. Méré, président de l’Association des Donneurs de sang de la Haute-Vienne et de M. Peyronnet, administrateur de la Fédération des donneurs de sang pour remettre 21 diplômes et insignes aux donneurs de sang bénévoles de la commune.
Dans la Salle du Conseil, décorée avec gout, cette manifestation toute sympathique se déroula dans une cordiale amitié.
Le Maire présenta les excuses du Dr Jacques Boutard, Député Maire de St-Yrieix, retenu par des obligations antérieures et déclara: »S’il existe en France un nombre impressionnant de croix, de médailles, de décorations, de rubans et d’étoiles, dont nul ne met en doute la valeur, je crois que le diplôme de donneur bénévole de sang dépasse, et de loin, toutes les autres récompenses et décorations. »
Il adressa ses remerciements au Docteur Malinvaud, à M.M. Méré et Peyronnet.
Le docteur Malinvaud adressa ses félicitations aux récipiendaires et à la Municipalité pour son bon accueil.

Mr le Maire remit la médaille de la Famille Française à Madame Martaillé, mère de 5 enfants ainsi qu’une gerbe aux femmes décorées.

Un champagne d’honneur termina cette cérémonie où l’on remarquait Mr le Docteur Jumeaux-Lafond, M.M. Maillet, Percepteur, Capeau, Receveur des P.et T., Barbe, Contrôleur Principal des Contributions Indirectes, Lasperas, Chef du Corps des Sapeurs Pompiers et son Adjoint Sanciaud, Richemond, Chef de Brigade, Lathiere et Clermonteil, Présidents des A.C. et des P.G., Mlle Jouhaud, Assistante Sociale, Madame Sanciaud, Sage Femme, M.M. Penot, Président de la C.G.A., Longequeue de la Gare de Nexon, ancien donneur de sang, etc.

Liste des diplômés :
BEYRAND André à Sazerat,
BEYRAND Louis à Sazerat,
BOSBATY Émile, Place de la république
BOSBATY Gabrielle, Place de la république
CLERMONTEIL Renée, Place de la république
COINAUD Armand à la gare,
DEBORD Jean Pierre, place de l’église,
DELAGE Françoise, moulin de Biard,
DENARDOU Armand, rue Gambetta,
DESBORDES Simon, route du Courdein,
GUYOT Pierre, rue Pierre Curie,
JOUHAUD Marie, avenue de la gare,
LAPLAUD François, avenue de la gare,
LASPOUGEAS Henriette, avenue de la gare,
LAVEYSSIERE Pierre à Biard,
MASSY Martial, La Meyze,
MICHAUD Lucien, Nexon,
NYS Andrée, le Courdein,
NYS Lothaire, le Courdein,
QUEYROI Maurice, avenue de la gare,
RICHEMONT Jean, gendarmerie.