Dans un chapitre précédent j’ai montré comment Annelise NELCK avait servi de modèle à MATISSE. En 1945, la guerre terminée MATISSE passe beaucoup de temps à Paris pour les expositions qui reprennent. Annelises n’est plus modèle mais devient artiste.
Elle a fait voir ses dessins à MATISSE qui lui expliqué ce qu’il fallait qu’elle travaille. Il lui en a montré les défauts mais il a perçu ses capacités et il lui a donné des conseils. « Cherchez les directions : c’est l’orientation, l’élan des lignes et des formes qui entrainent l’esprit dans un sens plutôt que dans un autre ». Elle choisi les plantes pour commencer à mettre en pratique ses conseils. Elle a compris que dans un dessin il fallait se mettre à la place du spectateur et lui transmettre un message. Et sans cesse il corrigeait et elle gommait tandis qu’il répétait » Il n’y a pas d’excuses dans le travail ».
Après le dessin elle passe à la couleur. Elle appris comment « faire chanter les gris, les rendre chauds ou froids par une pointe de couleur pure, exalter les les contrastes… »
Lorsqu’elle gagna le prix dans une exposition « Jeunes Peintres Méditerranéens » Matisse lui remis une enveloppe contenant un billet sur laquelle étaient dessinés trois verres à pieds encadrés par ces mots » Pour arroser le prix ».
C’est en fréquentant les artistes de la galerie qu’ elle rencontra Vincent de CROZALS. Elle le présenta à MATISSE et plus tard il lui demanda de poser pour lui servir de modèle pour le Christ de la chapelle du rosaire à Vence.
Elle épouse Vincent de CROZALS en 1947. Ils resteront mariés pendant 20 ans. Tandis qu’elle peint sous le nom d’ANATOLE son mari s’oriente vers la sculpture.
Après une période de sculptures en terre cuite et en bois, Crozals crée des sculptures en aluminium ainsi qu’en fer forgé galvanisé qui suscitent un grand intérêt.
Jean Vincent de Crozals est engagé par Marc CHAGALL de 1950 à 1951 à Vence pour la réalisation de divers travaux de céramiques, puis il travaillera avec Jean DUBUFFET. Il acquiert une plus grande notoriété que son épouse.
Annelies NELCK resta en contact avec Henri MATISSE jusqu’à sa mort en 1953. Elle lui rendait visite régulièrement à l’hôtel Régina de Nice. Elle sera également toujours en contact avec Lydia DELECTORSKAYA, sa secrétaire russe et surtout confidente de MATISSE.
Après son divorce d’avec Annelies, de CROZALs s’installe en Allemagne en 1974 tout en gardant sa maison à Vence où il décédera en 2009.
La carrière artistique d’ANATOLE n’a pas été rectiligne. Après la mort de MATISSE son style change et elle essaye divers techniques. Elle fait du vitrail, de la poterie, de la tapisserie puis de la scrulpture . Elle expose régulièrement avec Jean DUBUFFET dont elle est devenue l’assistante, Henri LAURENS et Pierre BONNARD.
A Vence elle est appréciée par tous les artistes et les galeristes qui admirent sa culture, louent son exigence et sa gentillesse. Elle ne se laisse pas influencer par les modes et reste fidèle à ses principes.
Voici quelques illustrations de son talent.
Quelques dessins à l’encre de chine sur papier en 1972:
Des peintures
Une tapisserie
Des sculptures
En 2011 elle s’installe à Nexon dans la maison qu’a acquise son amie Andrée SABKOWSKY. Je parlerai plus tard des 3 années qu’elle y a passées.
Pour réaliser ces articles j’ai beaucoup utilisé « L’Olivier du rêve » l’ouvrage qu’A. NELCK a publié à compte d’auteur en 1999, difficile à trouver et souvent à des prix dissuasifs … mais en cherchant on trouve des bouquinistes qui pratiquent des prix raisonnables. Elle y raconte sa jeunesse en Hollande, son arrivée à Vence ou son père a acheté un terrain et y a installé une caravane de sa fabrication, le culot avec lequel elle a forcé la porte de la villa d’Henri MATISSE…
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