Cette question je la posais après avoir constaté qu’une plaque posée au coin de la rue Gambetta et la rue Emile Zola était abîmée et qu’il manquait donc des explication sur cette personne. Mes recherches à Nexon, que ce soit à la mairie ou à l’Office de Tourisme furent vaines. Les anciens n’avaient pas non plus d’explications. Ayant posé la question à la famille VEDRINE, sans S apparentée à la famille CHIGOT bien connue à Limoges ne m’apportèrent pas de réponses car les deux familles ne sont pas liées. Ma question posée m’avait pourtant laissé un espoir mais les pistes explorées n’aboutirent pas.
Je me retrouvais donc avec une plaque qui ne servait pas à grand-chose !

Comme souvent c’est le hasard qui me mis sur la bonne piste. Cherchant à identifier les commerces situés dans l’avenue de la gare en 1900 j’ai dépouillé les résultats des recensements. La liste nominative du recensement de la population de 1901 me fit sursauter ! Deux petites filles VEDRINES, Angèle et Germaine, figuraient avec leurs grands-parents RAPNOUILLE. L’absence de « S » au nomme laissait peu d’espoir, mais les erreurs dans l’orthographe des noms à l’Etat Civil ne sont pas rares.

Il fallait que je trouve le lien entre la famille RAPNOUILLE et la famille VEDRINES. Si je trouvais, j’avais l’explication de la phrase » Après de nombreuses visites à Nexon dans sa famille … ».
Le 7 novembre 1896 à Nexon, Jean VEDRINES épousait Elizabeth RAPNOUIL. On note qu’ici aussi l’orthographe amène une écriture différente, parfois RAPNOUIL d’autre fois RAMPNOUILLE!


Jean VEDRINES est né le 27 juillet 1872 à Saint Denis (Seine). Il était le plus jeune frère de Charles Toussaint Dit Jules VEDRINES. Leur père François VEDRINES (1845-1909) a eu 7 enfants, 5 garçons et 2 filles, Jules étant le 5ème.
Jean et Jules VEDRINES avaient 9 ans d’écart et on peut supposer que Jules voyait souvent son grand frère, surtout après qu’il se soit marié. Jean a eu deux filles, Angèle née en 1898 et germaine née en 1899. Elles devaient etre confiées à leur grand mère pour être enregistrée avec elle en 1901. A cette date Jules n’était pas l’as de l’aviation qu’il est devenu mais comme il a épousé en 1908 une Creusoise il était plus proche de Nexon.
D’abord ouvrier, puis metteur au point aux Usines de moteurs d’avions Gnome. Repéré par l’acteur Anglais et remarquable pilote, Robert Loraine, il a envie de piloter et avec ses économies il passe le brevet de pilote qu’il obtient en 5 leçons en novembre 2010. Dans les mois qui suivent il se fait remarquer en survolant Paris à basse altitude et se fait embaucher par Morane. Il gagne la course Paris Madrid dont le prix lui permet de ne pas manquer d’argent.
On ne connait pas les dates de ses déplacements à Nexon mais il est possible qu’il ait fait comme le 2 avril 1911, lorsqu’il a atterri dans un champ à Bussière Dunoise (Creuse) pour venir voir sa femme et sa fille.

Sa popularité, ses records, ses exploits et aussi sa personnalité en font un aviateur renommé. Elle va s’accroître pendant la guerre ou ses exploits lui valurent d’être promu officier et décoré de la croix de guerre.
Au sortir de la guerre il reprend ses exploits et se pose sur le toit des galeries Lafayette empochant une substantielle récompense. Et alors qu’il pilotait un bimoteur pour inaugurer la ligne Paris-Rome, le 21 avril 1919, un moteur tomba en panne et il trouve la mort dans la Drome avec son mécanicien Marcel Guillain.
Une plaque abîmée était la seule trace de cet aviateur, héros de l’aviation naissante, que cet article fait ressortir de l’oubli.
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