le Populaire du 22 février 2023 donne des précisions sur l’exposition que la BFM consacre aux trains de l’enfer et dont j’ai rendu compte dans un chapitre précédent.
L’auteur de de ces miniatures est M. Jean Paul MAÏS, membre de l’Historail de Saint Léonard de Noblat.
j’ai appris dans l’article du Populaire que les vitrines étaient des dioramas. J’ai cherché la définition au Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales du CNRS. Il donne celle ci : »Tableau ou suite de tableaux de grandes dimensions, en usage surtout au XIXe siècle, qui, diversement éclairé(e), changeait d’aspect, de couleur et de forme, était agrémenté(e) ou non de premiers plans en relief et donnait aux spectateurs l’illusion du mouvement. »
Wikipédia donne un définition plus contemporaine : » dispositif de présentation par mise en situation ou mise en scène d’un modèle d’exposition (un personnage historique, fictif, un animal disparu ou encore vivant à l’ère du public…), le faisant apparaître dans son environnement habituel. C’est un mode de reconstitution d’une scène (historique, naturaliste, géologique ou même religieuse) en volume »
Si le panorama est en deux dimensions, le diorama est en trois dimensions.
C’est mon ami Philippe HOCHAR, conseiller municipal à Nexon, qui m’a signalé une exposition à la Bibliothèque Francophone Multimédia (BFM) sur la rafle d’aout 1942. Le premier panneau représentait le départ des déportés à la gare de Nexon. Je n’avais rien lu dans la presse sur cette exposition et le site de la BFM n’en disait pas un mot.
Je suis donc allé à la BFM et dans le couloir qui relie l’entrée à l’espace des journaux par le jardin exotique une série de vitrines décrit, avec des figurines miniatures, le parcours des déportés depuis la gare de Nexon jusqu’à Auschwitz en passant par Compiègne, Drancy … Le train est le fil conducteur de cette exposition ce qui lui donne comme titre : Trains pour l’enfer.
Dans un article précédent j’ai raconté cette rafle, je ne vais donc pas y revenir. Je vais simplement mettre les photos de ces vitrines aux multiples personnages, tous très réalistes, depuis leur départ de Nexon jusqu’aux fours crématoires d’Auschwitz. Quelques documents devant les vitrines expliquent les évènements représentés et de part et d’autres des vitrines une dizaine d’ouvrages consacrés à ces déportations et à leurs victimes sont présentés sur des tables.
Il est dommage que le nom de la personne qui a réalisé ces miniatures, aussi bien les personnages que les trains, les gares, les automobiles…, ne soit pas indiqué. Je ne désespère pas de le connaitre.
Le convoi a quitté Nexon. On se trouve alors à la gare de Drancy, Pantin ou Le Bourget ou les déportés vont etre embarqués dans des wagons à bestiaux pour Auschwitz.
C’est le titre d’un article écrit par le baron Georges de Nexon qui a été publié en 1946 par le Centre d’Etudes des « Questions Actuelles » . Merci à M. Christian GESLIN de m’avoir donné ce document.
Quand j’ai lu cet article je me suis retrouvé plus de 50 ans en arrière quand j’étais étudiant à l’Université de Bordeaux, en DEA, c’est à dire le Master 2 actuel. J’avais choisi comme sujet de mémoire « Le modèle de développement agricole de françois QUESNAY » et mon directeur était le Professeur André GARRIGOU LAGRANGE. C’était un remarquable professeur, un grand bourgeois qui nous recevait dans son salon, toujours disponible pour ses étudiants. Il a André a relevé le nom de DAVID de LASTOURS qui se trouve maintenant accolé à GARRIGOU-LAGRANGE (Tribunal d’Angoulême le 31-12-1924).
Son père, Paul GARRIGOU LAGRANGE était un chercheur météorologue très connu qui avait fait construire un observatoire dans son parc à Limoges situé dans la rue qui s’appelle aujourd’hui « rue de l’observatoire Garrigou Lagrange ».
L’Observatoire de M. Paul GARRIGOU LAGRANGE
L’observatoire fut inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en mai 1978. Sa préservation paraissait assurée. Mais son déclassement a été obtenu quelques mois après par la société ROUCHAUD LAMASSIAUDE, en théorie pour agrandir son usine. Malgré la réaction des sociétés protectrices du patrimoine, le déclassement et la démolition furent plus rapide que les tribunaux et le 23 mars 1979 il ne restait qu’un tas de décombres de l’observatoire !
Pourquoi ce détour par Bordeaux et Limoges ? Parce que mon travail de recherche puis les cours que j’ai dispensés en sciences économiques à Limoges ont porté en partie sur la question que pose Georges de NEXON.
François QUESNAY dont j’ai parlé était un brillant médecin pendant les années 1730 – 1750 à la fois médecin de Mme de Pompadour et de Louis XV qui, ayant été anobli s’est posé la question de la meilleure manière de gérer le domaine que son titre lui avait permis d’acquérir. Ses réflexions qu’il publie à partir de 1750 en font pour moi, mais je ne suis pas le seul, le premier vrai économiste du monde moderne. Le débat sur fermier ou métayer est au cœur de la question de la production et de la répartition de son produit. Dès que le producteur n’est pas seul à produire et qu’il emploie de la main d’œuvre il se demande quelle rémunération il doit accorder à celui qui contribue à la production. Les différentes sociétés sont passés de l’esclavage au servage puis au salarié et dans l’agriculture du domestique au métayer puis au fermier. dans le cas du métayer c’est un partage de la récolte alors que le fermier verse un loyer. QUESNAY en 1750 se posait la question de savoir quel mode d’exploitation assurait le revenu le plus élevé pour les deux, propriétaire et exploitant. Avec le développement du progrès technique et de la mécanisation il fallait savoir qui devait financer l’investissement. Georges de NEXON ne s’appuie pas sur les théoriciens de l’économie qui depuis QUESNAY en passant par MARX jusqu’au Prix Nobel J. STIGLITZ ont analysé la répartition de la rente entre les différents acteurs de la production et la juste répartition entre la travail et le capital.
Voici le texte de Georges de NEXON :
La position de Georges de NEXON est celle du métayage. Pour avoir interrogé M. PAUZET qui a été métayer chez M. de NEXON cette position s’explique par un comportement de ce propriétaire différent de celui des autres propriétaires. En effet M. PAUZET m’a répété plusieurs fois que du jour où sa famille est entrée comme métayer au domaine de la Garde ils n’ont plus jamais eu faim. Il m’expliquait que ses parents ont eu des propriétaires qui ne facilitaient pas le travail des métayers et qui exerçaient un contrôle permanent et suspicieux, considérant par principe que le métayer était menteur et voleur.
Les conflits entre propriétaires et métayers étaient fréquents, tout n’était pas prévu dans les baillettes dans la mesure ou, surtout au XIXe siècle beaucoup de métayers ne savaient ni lire ni écrire. le ramassage du bois mort, des châtaignes, des fruits tombés au sol … étaient sources de contentieux de même que l’utilisation des charrettes en dehors de l’exploitation, la vente du bétail…
Voici la baillette de M. PAUZET signée le 5 mai 1935 pour une exploitation à partir du 1er novembre 1935. Si l’article 1 considère que le colon doit gérer « en bon père de famille » l’article 2 concerne les charrois. L’article 3 est relatif au bois, avec l’interdiction de couper un arbre sans autorisation et de ne prendre que le bois de chauffage qui lui aura été désigné. Rien n’est écrit sur les investissements et les innovations possibles.
Pour une analyse très fine du métayage en Haute-Vienne lire l’article de Dominique DANTHIEUX « Métayage et grande propriété foncière dans le département de la Haute-Vienne : entre utopie sociale et innovation agricole (fin 19e-début 20e siècle) » dans Ruralia, Revue de l’Association des ruralistes français n°14 -2004. Il montre que le développement de l’élevage de la race bovine limousine et celui des cultures qui lui sont associées qui ont été favorisés par les grands propriétaires, comme les de NEXON, ont permis aux métayers d’être des agents du changement et souvent de devenir à leur tour propriétaires, même si cela ne concerne qu’une partie des métayers. Sans aucun doute ceux du baron Georges de NEXON en font partie et ils confortent la conclusion générale de Dominique DANTHIEUX « Le métayage tel qu’on le pratique en Haute-Vienne est vanté non parce qu’il se fait le garant d’un ordre social traditionnel mais bien parce qu’il a permis à une frange de la paysannerie de prétendre par son travail et sa valeur propre à la propriété. »
Merci à Chantal, fille de M. PAUZET pour les baillettes.
Le premier chromo, image lithographique en couleur, utilisé comme support publicitaire avec un barbichet de Nexon l’a été par les Chocolats LOUIT. LOUIT Frères et Compagnie était une entreprise alimentaire française fondée à Bordeaux en 1825. En 1846, Émile LOUIT, le fils aîné hérite de l’entreprise et fonde avec le benjamin Edouard LOUIT la société « LOUIT Frères et Compagnie ». La maison va prendre un essor exponentiel et en 1857, elle se diversifie vers d’autres produits alimentaires, en particulier la moutarde. Elle ouvre des succursales partout en France. Au début du XXe siècle elle exploite un réseau commercial dans toute la France et exporte ses produits.
Vers 1925 elle va se lance dans des campagnes de publicité, on disait alors réclame. Elle utilise tous les supports de l’époque, cartes postales, affiches, annonces… et les chromos.
Les chocolat LOUIT émirent de très nombreux chromos sur des thèmes variés. Dans la série « Types et Costumes pittoresques de France » on voit un couple de Nexon.
Le Limousin ici se limite à Limoges, Saint-Yrieix et Nexon. Limoges est représenté par les laveuses, Saint Yrieix et Nexon par des paysans. Peut-être que des lecteurs connaissent les particularités de l’habit des femmes de Nexon.
Le chromo du Chocolat LOUIT est un repiquage d’un chromo édité par NATHAN sur les provinces . L’image est la même, sans la publicité. Au verso le Limousin est sommairement décrit avec un mot pour le kaolin de Saint Yrieix et la porcelaine de Limoges.
Un autre chocolatier a utilisé les chromos pour sa publicité. Il s’agit des chocolats Guérin-Boutron, fondés à Paris en 1775. C’étaient des chocolats de luxe vendus dans deux magasins de vente au détail à Paris et expédiés dans toute la France. En 1910, son usine située dans le 19e arrondissement employait 280 ouvriers.
Une des séries de chromos représente les coiffes des régions. On y trouve un barbichet de Nexon mais avec une faute de frappe et Nexon et est devenu Vexon.
La faute de frappe saute aux yeux !
D’autres coiffes ont été représentées, celle de Chalus et celle de Limoges.
Les Cartes postales de Geo FOURIER.
Georges FOURRIER (1898-1966), plus connu sous le pseudonyme de Geo-Fourrier, est un peintre illustrateur et graveur. Il a beaucoup voyagé et ses voyages l’ont inspiré tant pour la photographie que la peinture et l’illustration. Il a de nombreuses séries de cartes postales consacrées à la bretagne mais aussi quelques cartes sur notre région.
Pour nous la plus intéressante est celle de Nexon. Il peint _un joueur de vieille, assez jeune, qui tourne le regard vers la droite. Il signe d’un F et d’un G entrelacés. Elles sont tirées sur un beau papier mat, légèrement gaufré.
D’autres cartes postales concernent notre région: d’abord 3 femmes en barbichet pour Aixe, Saint Léonard et Saint Yrieix. le trait est assez fin et les couleurs correspondent bien à l’esprit Limousin.
Il y a une autre carte qui représente un homme d’Eymoutiers. C’est un joueur de cornemuse qui regarde vers la gauche. Les couleurs sont un peu plus vives. Elle est horizontale.
Peu de cartes ont voyagé. Sans doute de peur qu’elles s’abiment dans le transport mais aussi parce que les personnes les achetaient pour les garder.
Si vous avez d’autres exemples ou Nexon figure n’hésitez à me le signaler. Merci.
Pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2023 j’utilise cette carte postale postée il y a 115 ans à Saint Sulpice Laurière et adressée à Paris.
Armand FALLIERES est président de la République depuis 1906 et il le restera jusqu’en fevrier 1913. Opposé à la peine de mort, il gracie systématiquement les condamnés à mort pendant les premiers temps de son mandat mais les mentalités ne sont pas prêtes pour son abolition. Plusieurs fois ministre, président du Sénat pendant 7 ans il était considéré comme un « patriarche de la République » . Originaire du Lot et Garonne il aimait le Sud Ouest ou il passa sa retraite.
A Nexon François LELONG était maire depuis 1904 et il le restera jusqu’en novembre 1919. Il n’était pas de la lignée des LELONG boucher charcutier, son père était boulanger et sa famille était nexonnaise depuis plusieurs générations. François LELONG (1861-1925) était expert agricole. Il a épousé le 11 octobre 1921 à Nexon Marie Louise Amélie BALAIZE. Ils seront mariés pendant moins de quatre ans.
François LELONG était le frère de François Philibert LELONG (1870-1956) qui était médecin. Marié à Catherine BORDE ils ont eu une fille, Céline Lucienne qui a épousé Boris MARKOFF, vétérinaire à Nexon. A son décès Lucienne MARKOFF a fait de la commune de Nexon son légataire universel. On voit aujourd’hui le résultat de ce don.
Pour lire le chapitre que j’ai consacré à ce don : https://etsinexonmetaitconte.fr/wp-admin/post.php?post=2319&action=edit
Au cours de l’année 2022 j’ai publié 34 articles soit presque 3 par mois. J’ai encore beaucoup de pages à écrire mais je cherche toujours des documents, des photos, des vieux papiers. Je les scanne et je vous les rend dans la semaine. Et si vous n’avez pas de documents vous avez sans doute des souvenirs, alors racontez les… Les commentaires sont faits pour cela. Ils sont très importants pour la reconnaissance du site sur les moteurs de recherche. Plus il y a des commentaires mieux l’article est classé. Je remercie tous ceux et toutes celles qui en écrivent, le site est ainsi dans les 2 ou 3 premières références quand on cherche sur Google « histoire de Nexon ».
J’ai dix photos d’une distribution des prix à Nexon. Il y en avait une quinzaine dans la série. M. PRADEAU est maire, M. JALICON est directeur et son épouse, Mme JALICON directrice. La cérémonie ne déroule pas dans la cour de l’école mais sur la place en face du champ de foire.
La première photo montre les personnalités avec les enseignants. M. PRADEAU, maire, lit son discours. Sur la table les nombreux livres à distribuer attendent les lauréats. M. et Mme JALICON sont prêts à officier.
On commence par les filles, ce sont les grandes en fin d’études. M. et Mme JALICON sont debout.
Maintenant il y a des filles et des garçons.
Encore une classe de filles.
Toujours les filles.
Un garçon descend, un autre monte…
On arrive aux petites classes, il n’y a presque plus de livres sur la table…
Une classe de garçons.
Les petits de la maternelle passent en dernier. Ils ne sont pas encore descendus que M. JALICON enlève le tapis qui couvrait la table.
C’est fini. Tout le monde doit être content car maintenant ce sont les vacances…
Si vous reconnaissez quelqu’un n’hésitez pas à me le signaler.
Les plus vieux nexonnais ont du être surpris de lire cette annonce dans la presse car ils se souviennent que Sofrance est arrivée à Nexon en 1974, cela fait donc 48 ans. Mais avant de s’installer à Nexon, Sofrance existait mais à Limoges. La création de cette société ayant eu lieu en 1941 la société Sofrance a donc eu 80 ans en 2021. A ce moment , la crise du Covid n’avaient pas permis qu’un manifestation réunissant plusieurs centaines de personnes soit organisées. Elle fut donc reportées à 2022.
A la lecture de cette une du Populaire du 14 septembre 2022 on constate que c’est l’anniversaire de SAFRAN qui est fêté. Comment est-on passé de SOFRANCE à SAFRAN ?
1- La naissance de SOFRANCE.
En 1941 est créée à Limoges la « Société des Filtres Français », qui prend le nom de Sofrance quatre années plus tard. Le Bonhomme Limousin du 5 juillet 1941 publie l’acte de création de cette société dont M. SAINT ANDRE sera le premier gérant.
La jeune société fabriqua des filtres à huile qu’elle commercialisa sous la marque Sofrance et ouvrit une agence à ce nom à Paris. Ces filtres furent vite reconnus comme particulièrement performants et le journal L’Auto en vantait la qualité dès le mois de juillet 1941.
L’Auto 12 juillet 1941
En fevrier 1942 , M. BOUDEAU qui est monteur est payé 1400 francs auxquels s’ajoutent une prime de 300 francs et un supplément de prime de 10% soit 30 francs. En juin le salaire de base est passé à 1600 francs et à 1800 francs en octobre.
La publicité pour les filtres SOFRANCE mettait l’accent sur l’économie qu’ils faisaient réaliser en éliminant les vidanges et en évitant l’usure des moteurs.
L’AUTO 7 octobre 1943
La notoriété de SOFRANCE dépassa vite les frontières nationales et les ventes de filtres s’effectuèrent dans les pays voisins comme le montre cette lettre de satisfaction d’un client belge.
Mais les utilisateurs haut viennois ne ménagent pas non plus leurs éloges.
En 1951 SOFRANCE est présent à foire exposition sur le stand PENICAUT.
La notoriété de SOFRANCE n’a pas cessé de croitre en s’élargissant à l’aéronautique et en commercialisant ses produits aux États-Unis.
Foreign Commerce Weekly janvier 1959
Avec un peu d’humour…
Lors de sa venue à Limoges les 19 et 20 mai 1962 le général de GAULLE a rendu visite à SOFRANCE.
La présence de SOFRANCE sur le marché de l’aérospatial en travaillant avec Sud Aviation sur le programme Caravelle va connaitre une forte croissance dans les années 60 avec les programmes Mirage et Concorde. Cette croissance exige d’importants moyens financiers et en 1973 le groupe Labinal acquiert Sofrance pour en faire sa branche dédiée à l’aérospatiale, accélérant ainsi son développement dans ce secteur.
C’est à cette époque que SOFRANCE cherche un terrain pour agrandir son usine trop à l’étroit à Limoges. René REBIERE qui était maire de Nexon et conseiller général apprend que la société cherche un terrain dans les environs de Limoges. Il saisit l’occasion prend contact avec M. SAINT ANDRE en juin 1973.
René REBIERE savait qu’un grand terrain appartenant à Marie Edith BONNET, la fille de Mathurin René BONNET pourrait faire l’affaire. Il connaissait bien l’endroit car il est situé en face de la maison de ses parents. La proximité de la gare est un atout et l’affaire va se réaliser et au cours de l’été 1974 SOFRANCE acquiert un terrain de 3ha 35 aux Gannes et entreprend la construction d’une usine de fabrication de filtres pour moteurs marine et aviation. La première tranche comprend un bâtiment principal de 104mx36m soit 3816 m2 avec un étage et un bâtiment annexe à simple rez de chaussée de 200 m2 au sol.
Les travaux vont aller bon train et en juin 1975 l’usine est prête. Elle ouvre avec 27 salarié et va rapidement monter à 150. Ce sont des soudeurs, des chaudronniers, des ajusteurs…
SOFRANCE en juin 1975
Les salariés venaient pour la plupart de Limoges. Un train spécial, le train SOFRANCE, partait de Limoges pour assurer l’embauche à Nexon et le soir, après la débauche il ramenait les ouvriers à Limoges.
le 16 juin 1976 la société procède à une augmentation de capital qui passe de 224 950 F. à 4 500 000 F.
SOFRANCE est solidement implanté dans le secteur des filtres pour les liquides, huiles et carburants, pour les fusées, les avions, les engins militaires ou industriels va de plus en plus recruter de personnel sur le canton de Nexon. Circulant sur les petites routes le directeur du personnel s’arrêtait quand il voyait un jeune garçon et lui demandait « tu cherches du travail ? » . S’il répondait oui il lui disait « Présentes toi demain matin au bureau ».
Atelier mécaniqueAtelier mécanique
Parmi les machines il y avait des plisseuses allemandes ( Rabovsky ?) qui servaient à faire des plis avec plusieurs couches de papier et de toile métallique pour devenir des filtres. Elles pouvaient faire des filtres jusqu’à 1 mètre de large.
Christophe B. à la plieuse
A la fin des années 1980 le personnel avoisine les 300 salariés mais en 994 SOFRANCE diversifie son activité et se tourner vers les filtres à air et se centre sur l’aéronautique. L’entreprise abandonne la chaudronnerie et la métallurgie. Elle connait alors une période difficile avec des licenciements qui font passer le nombre des employés de 280 à 150.
En 1994 le chiffre d’affaire est de 60 millions de francs avec 120 employés. Les métiers ne sont plus les mêmes qu’en 1976. La recherche et le développement prennent une place plus importante, l’entreprise recrute plus d’ingénieurs et de techniciens supérieurs. SOFRANCE devient leader européen du filtre pour l’aéronautique. Les concurrents sont américains avec PALL qui domine. Un article du Populaire du 31 mai 1994 retrace bien la situation.
La récession dans le secteur aéronautique s’est estompée et à partir de 1998 le chiffre d’affaire a retrouvé le chemin de la croissance. Les embauches ont repris.
En 2000, Labinal cède sa branche aérospatiale au groupe Snecma, qui veut renforcer sa branche équipement. A Nexon le début des années 2000 a été marqué par la modernisation des ateliers en passant d’une installation manuelle à une installation semi automatisée. Le respect de l’environnement devient plus important avec un système d’aspiration des rejets atmosphériques plus efficace, un recyclage des bains de dégraissage …
Les employés ne prennent plus le train SOFRANCE matin et soir. Les horaires de travail ne correspondent plus aux horaires des trains. A peine une moitié des salariés habitent le canton de Nexon ; les autres habitent plus loin, à Limoges mais aussi en Dordogne et en Corrèze.
En 2005, SNECMA fusionne avec SAGEM pour créer le groupe SAFRAN, et SOFRANCE est rattachée à Messier-Bugatti-Dowty (devenue Safran Landing Systems en 2016). L’entreprise accompagne ainsi les programmes aérospatiaux Airbus A380 et A350, ainsi que Boeing 787.
En 2016 SOFRANCE devient SAFRAN FILTRATION SYSTEMS. Le logo à la porte de l’usine a changé mais à l’intérieur tout reste identique.
Avec plus de 180 salariés en 2019 l’entreprise connait depuis quelques années une croissance moyenne de plus de 7 % et réalise 35 millions d’euros de chiffre d’affaire.
La crise sanitaire et économique
Et survient le Covid et la crise sanitaire qu’il engendre. Les avions restent cloués au sol, le marché s’effondre et c’est une chute brutale d’activité pour Safran Filtration Systems. Pour l’année 2020 le chiffre d’affaires tombe à 28 millions d’euros soit une diminution de 20%.
Le 17 juin 2020 le président de la Région Alain ROUSSET effectue une visite en Haute-Vienne pour rencontrer les entreprises du secteur aéronautique. Il passe par Nexon pour redonner confiance. Les salariés ont pris des vacances et ont travaillé en activitépartielle, les contrats courts n’ont pas été renouvelés, les investissements ont été revus à la baisse … jusqu’à ce que l’activité reprenne au début de l’année 2022.
En septembre 2022, l’activité économique ayant repris, le directeur, Pierre FARRENQ décide de fêter les 80 ans de l’entreprise avec un an de retard à cause de la crise sanitaire. C’est l’occasion pour le Populaire de consacrer un long article à l’entreprise.
Safran emploie en octobre 2022,160 personnes dont 42 cadres, 57 employés, techniciens et agents de maîtrise (ETAM) et 61 ouvriers/opérateurs. Le défit qui se pose à l’entreprise est de réduire de 30% ses émissions de carbone d’ici 2025 et de s’adapter aux besoins de l’avion du futur. C’est dans cet objectif que le groupe Safran a ouvert le 7 octobre 2022 au Haillan près de Bordeaux l’usine qui doit donner naissance aux premiers avions « zéro émissions de CO2 ».
Lorsqu’en 1973 René REBIERE a proposé à M. SAINT ANDRE de transférer son usine à Nexon c’était une action visionnaire à la fois pour Nexon qui bénéficie des importantes retombées économiques de l’activité de SAFRAN et pour l’entreprise elle bénéficie d’un cadre qui lui permet, comme le montre la photo aérienne, d’être une usine à la campagne, au milieu de la verdure qui s’étend à perte de vue.
Mes remerciements à Pierre FARRENQ pour les 2 heures qu’il m’a consacré, pour les documents qu’il m’a confié et pour les souvenirs que nous avons échangés des années qu’il à passé à Flavignac.
Il y a quelque semaines lors d’une visite dans les combles de l’église, Madame Sylvie Geslin, présidente des amis de Saint Féréol de Nexon, enlève d’une main la poussière d’un ensemble dont il n’imaginait pas la nature. Elle est frappée par les dorures qui apparaissent. La décision est vite prise de descendre cet ensemble au grand jour. Il apparait que ce se sont des vêtements sacerdotaux, chasubles et chapes qui semblent bien conservées si ce n’est la poussière et les fientes de pigeons qui les recouvrent. Après les avoir dépoussiérées et nettoyées il reste quelques effets du temps, taches, moisissures … mais l’ensemble est dans un bon état de conservation. Que faisaient ces vêtements sacerdotaux dans les combles de l’église, sans protection particulière ? Ceux qui les ont déposés dans les combles de l’église ne sont plus là, aucun document ne les recense et la mémoire des fidèles n’a pas enregistré ce moment ou les chasubles sont passées de la sacristie aux combles.
Il est facile d’imaginer que ce « déplacement rangement » des chasubles dans les combles c’est effectué après le concile de Vatican 2.
1 – Rappel du concile de Vatican 2
Peux de temps après son élection le 28 octobre 1958, le pape Jean XXIII fait part à quelques cardinaux de son intention de convoquer un « concile œcuménique ». La convocation officielle a lieu le 25 décembre 1961. Le concile va se dérouler sur trois ans, en quatre sessions de trois à quatre mois. La première se tient le 11 octobre 1962, en présence de 2 400 évêques venus de 136 pays. Jean XXIII meurt quelques mois avant l’ouverture de la deuxième session, en juin 1963. Paul VI lui succède. Le 21e concile de l’histoire de l’Eglise s’achèvera le 8 décembre 1965 ; il produit de nombreux textes dont quatre « constitutions ». La première, Sacrosanctum concilium, est consacré à la rénovation et à la simplification des rites. Le latin est abandonné, le prêtre officie face aux fidèles … Les vêtements liturgiques des prêtres avaient déjà été affectés par un désir de plus grande simplicité. Ce mouvement de retour à la simplicité des origines ne pourra que s’amplifier avec le Concile et les chasubles vont reprendre des formes plus amples ; elles seront plus légères et moins chargées de broderies.
Si certains prêtres n’adoptent pas tout de suite les nouveaux rituels, d’autres vont aller très vite pour mettre en œuvre les changements. Gaston REDOR qui est curé de Nexon à partir de 1965 n’est pas le dernier à mettre en œuvre le changement et à abandonner la chasuble traditionnelle. Lors d’un entretien que j’ai eu avec le baron Philippe de NEXON, il me disait que le père REDOR se sentait enfermé dans les chasubles comme un violon dans sa boite. Cette image venait du fait que ces chasubles étaient dites « boites à violon » en raison de leur forme comme nous le verrons plus loin. Il est donc vraisemblable que dès 1966 les chasubles aient pris le chemin des combles et qu’elles y soient restés pendant 56 ans!
La chasuble est un vêtement sacerdotal à deux pans et sans manche avec une ouverture pour la tête, que le prêtre revêt par-dessus l’aube et l’étole pour célébrer la messe et les actions liturgiques précédant ou suivant immédiatement la messe. Le mot vient du latin casula, qui signifie « manteau sans manches ».
A l’origine la chasuble était très ample et enveloppait presque entièrement le corp. On l’appelle chasuble gothique. Avec le temps la forme va évoluer. La forme ronde qui recouvrait les bras est devenue ovale pour faciliter le mouvement des bras.
Au XVIIème siècle la forme évolue. la chasuble enveloppe moins que la gothique, les épaules sont plus échancrées. On l’appelle la chasuble romaine, parfois « baroque ». Elle est très épaisse et ornée.
Elle est appelée familièrement « boite à violon » ou chasuble « violon » en raison de la forme de sa partie antérieure, très étroite au niveau de la poitrine, qui n’était suspendue que par deux petites bandes de tissu, sa partie postérieure ne dépassait guère la largeur des épaules. La chasuble a progressivement pris cette forme de « boite à violon » dans la mouvance de la Contre-Réforme du Concile de Trente où l’Eglise a mis tout en œuvre pour magnifier le Saint Sacrément ; le vêtement a de tous temps contribué à la beauté de l’action liturgique. Les tissus utilisés étant de plus en plus lourds les chasubles rondes et amples en étaient devenues peu pratiques. Il a donc fallu en simplifier la forme pour de ne pas entraver la beauté du geste notamment celui de l’élévation de l’hostie et du calice.
Archives carmel Lisieux
2- Les 13 chasubles retrouvées
Les 13 chasubles de Nexon sont presque toutes de forme romaine appelée » boite à violon ». Elles sont de différentes couleurs, celles qui sont prescrites par l’Eglise romaine depuis le concile de Trente pour être portées en fonction du temps liturgique. Cinq couleurs liturgiques principales sont actuellement prescrites:
le blanc, couleur de fête et de réjouissance, pour les cycles de Pâques, de Noël et les autres fêtes du Christ, de la Vierge Marie et des saints qui ne sont pas martyrs, ainsi que pour certaines solennités (Toussaint, etc.) ;
le rouge, couleur de la passion du Christ, pour les fêtes de l’Esprit Saint (Pentecôte, etc.) et pour honorer la mémoire des Apôtres (sauf saint Jean Évangéliste) et des martyrs ;
le vert, porté pendant le temps après l’Épiphanie et le temps après la Pentecôte et pour le temps ordinaire. ;
le violet pour les temps de préparation et de pénitence comme l’Avent et le Carême et ;
le rose, variante du violet, employé pour le troisième dimanche de l’Avent et le quatrième dimanche de Carême pour signifier un adoucissement temporaire du temps de pénitence par la joie de la fête à venir ;
le noir est utilisé pour les offices des défunts et le Vendredi saint.
Les deux chasubles blanches
Au dos de ces deux chasubles une croix brodée de fils d’or que l’on appelle orfroi. La croix dans le dos se trouve principalement sur les chasubles françaises. Elle n’est pas « obligatoire ».
Lex deux croix sont différentes, à la fois par les broderies et par le symbole à l’intersection du bras et de la jambe de la croix.
Pour la première chasuble blanche le trigramme IHS (parfois IHC, JHS ou JHC) est une abréviation avec les deux premières et la dernière lettre du nom grec de Jésus IHΣOYΣ, Ι = J, Η = E et Σ = S. Selon la tradition latine ces trois lettres seraient les premières lettres des trois mots Iesus Hominum Salvator signifiant Jésus Sauveur des Hommes.
Au XVe siècle saint Bernardin de Sienne compose ce trigramme en lettres gothiques surmonté d’une croix et entouré d’une gloire rayonnante, qu’il expose à la vénération des fidèles pour raviver leur dévotion au nom du Christ. Puis saint Ignace de Loyola l’apposera sur son blason de supérieur général de la Compagnie de Jésus.
La seconde chasuble a comme symbole un poisson surmonté d’une croix. En grec ancien le mot poisson s’écrit ΙΧΘΥΣ. C’est l’acronyme de la formule Ἰησοῦς Χριστὸς Θεοῦ Υἱὸς Σωτήρ : « Jésus-Christ, fils de Dieu, sauveur ». Si cet acronyme a permis aux premiers chrétiens de choisir le poisson comma symbole et comme moyen de reconnaissance par la suite d’autres explications au symbole du poisson ont été fournies : le poisson est muet et la vie du chrétien n’est pas une vie de revendication ; Le poisson ne ferme pas les yeux, il n’a pas de paupières, il ne cesse de veiller comme le chrétien qui doit toujours être éveillé.
Ici le poisson est surmonté d’une croix posée sur sur un petit panier contenant des pains, le tout dans un cercle duquel partent des épis de blé. Ce motif évoque le récit de la multiplication des pains et des poissons par Jésus comme anticipation de l’Eucharistie. Les pains renvoient au corps du Christ que le chrétien reçoit lors de la communion sous la forme d’une hostie.
Les 2 chasubles rouges (avec toutes les nuances …)
C’est l’image d’un agneau qui est brodée au centre de l’orfroi. L’agneau se réfère au mode de vie pastoral des peuples nomades de la Bible. Celle ci compare les fidèles à un troupeau dont le pasteur prend soin. L’agneau est aussi l’animal qui est sacrifié en offrande à Dieu.
C’est dans le livre de l’Exode qu’il prend une valeur symbolique fondamentale. Au moment où Moïse et Aaron préparent la fuite d’Egypte des Hébreux, ils sont invités à marquer leurs maisons du sang d’un agneau sans défaut qu’ils auront sacrifié. Ce sacrifice les préservera et il sera renouvelé chaque année à Pâques. Saint Jean baptiste désigne ainsi Jésus lors de son baptême dans le Jourdain : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » (Jean 1,29). Ce sont ces paroles que le prêtre prononce avant de distribuer la communion aux fidèles.
Comme symbole iconographique on trouve deux représentation de l’agneau . Dans l’une, dite de l’agneau immolé, il est représenté debout et tient par une de ses pattes, un étendard rouge symbole de la Résurrection. L’agneau porte le nimbe marqué d’une croix, réservé à la personne du Christ. Dans l’autre posture, celle que l’on trouve sur cette chasuble, l’agneau est couché sur une croix, elle-même posée sur un livre où sont représentés sept sceaux figurés sur ce modèle par des petites verroteries accrochées au livre et qui pendent. A l’arrière plan est brodée une gloire rayonnante qui symbolise la présence invisible mais agissante du Christ ressuscité lumière du monde.
Le livre aux sept sceaux est directement tiré du livre de l’Apocalypse de Saint Jean. Il contient la révélation de ce qui doit venir et seul le Christ est digne d’ouvrir les sceaux qui le ferment.
Ici la gloire rayonnante a perdu de son éclat du fait de sa mauvaise conservation.
La seconde chasuble rouge
Le tissu est moins brodé, elle est plus simple et on voit bien la forma « violon ».
Les 3 chasubles de couleur violette
Cette chasuble, comme la précédente est simple, sans broderies au fil d’or. Au dos le chrisme formé des deux premières lettres entrelacées du nom grec du Christ, Χριστός, le khi et le rho. Il est accompagné de l’alpha et de l’omega première et dernière lettres de l’alphabet grec , qui qualifient la personne du Christ tel qu’il le proclame lui-même dans l’Apocalypse de Saint Jean : « C’est moi qui suit l’Alpha et l’Omega » (Apôtres 1,8). O Crux ave, spes unica est une locution latine qui signifie : « Salut, ô Croix, [notre] unique espérance »
Le chrisme formé des deux lettres Χ (chi) et Ρ (rhô), les deux premières lettres du mot Χριστός («Christ»)
La deuxième chasuble violette est simple, ornées de fleurs de lys et le trigramme IHS dans l’orfroi. Comme la précédente elle a un aspect neuf comparé aux chasubles en damassé.
La troisième chasuble violette ressemble à la rouge précédente mais elle est en tissu damassé. La forme violon est bien marquée. Le trigramme JHS ressemble à celui de la chasuble rouge.
La quatrième chasuble en tissu damassé est très différente de part son orfroi noir sur lequel est brodé le trigramme JHS posé sur une gloire rayonnante, ce qui lui donne un puissant éclat. C’est également une chasuble violon a doublure jaune.
Les 2 chasubles jaunes (or)
La première est légèrement abimée sur le côté droit. L’orfroi est décoré par des anges qui entourent le Christ en gloire.
Le devant, en forme de violon, est orné de la Vierge tenant l’enfant Jésus dans ses bras.
La Vierge est revêtue d’un grand manteau bleu. Depuis le Moyen Age les artistes ont pris l’habitude de la représenter avec un manteau bleu. ce choix a été fait pour lui rendre un puissant hommage. En effet le bleu était une couleur très couteuse car tiré du lapis-lazuli qui coûtait aussi cher que l’or. Ce fut un tournant radical dans l’iconographie car dans l’antiquité grecque et latine le bleu n’était pas une couleur utilisée, si bien que des historiens du XIXe siècle pensaient que les Grecs ne voyaient pas le bleu. Chez les Romains avoir les yeux bleus était dévalorisant et personne ne portait de vêtements de ce coloris avant le IIIe siècle. Le bleu était tellement peu utilisé qu’il n’y a pas de mots pour désigner cette couleur! On utilisait « azur », mot qui vient des cultures arabes et persanes. qui est utilisé pour créer les mots « bleu » et « azur ».
La seconde chasuble jaune est plus simple. Une grande croix orne le dos.
Les 3 chasubles noires
De couleur noire ces chasubles sont utilisées pour les offices des défunts et le Vendredi saint. Elles sont sobres,
la deuxième chasuble noire ressemble à la première, la différence est un agneau immolé dans l’orfroi.
La troisième chasuble noire.
Une broderie or se détache sur cette chasuble. Elle comporte des croix celtiques et des croix de saint André potencées.
Ces chasubles proviennent de la maison E. VIAU qui était à Limoges spécialisée dans les ornements d’église. D’après l’étiquette E. VIAU fabriquait les chasubles mais son commerce vendait aussi des objets religieux. La fabrique d’ornements n’existe plus et au n° 3 de la rue du Maupas il y a aujourd’hui un boucher et un boulanger.
3- Les 2 Chapes
La chape, mot qui vient du latin cappa qui signifie capuchon, cape, est un vêtement liturgique porté lors des cérémonies solennelles. Son origine est lointaine et elle dérive d’un manteau de pluie, comme l’indique son autre nom, pluvial. C’est pour cela qu’elle présente également un semblant de capuche, un chaperon à capuchon. Sur celui-ci des broderies de symboles chrétiens.
La première chape est blanche.
Le trigramme JHS est représenté à la manière des jésuites sans être entouré de la gloire triomphante.
La seconde est jaune d’or
Le trigramme JHS est représenté sans la croix mais entouré de la gloire triomphante.
Une recherche rapide sur les sites de vente en ligne montre que les objets religieux mis en vente sont nombreux et que les prix, pour des chasubles comparables à celles présentées ici vont de plusieurs centaines d’euros à plus de mille euros.
Ces vêtements religieux sont un patrimoine communal. Ils vont être présentés puis conservés.
Merci au père Xavier DURAND pour les précisions qu’il m’a permis d’apporter à mon texte originel.
Lorsqu’après la décision du conseil municipal du 20 avril 1919 de faire démolir la mairie jugée insalubre la nouvelle mairie a été déplacée de quelques dizaines de mètres pour être installée dans l’ancien presbytère.
Ces deux cartes postales d’avant 1914 montrent bien l’ancienne mairie et, à droite légèrement en arrière, le bâtiment qui allait devenir la nouvelle mairie. Les locaux scolaires qui y étaient ayant été transféré en 1913 au nouveau groupe scolaire de la place était disponible.
Un appel pour l’adjudication de matériaux liés à la démolition a été lancé dans la presse le 25 juillet 1919.
Le Populaire 25 juillet 1919
La nouvelle mairie hébergera, au premier étage, la justice de paix et le secrétaire de mairie. Le conseil municipal décide de refaire le crépi de l’immeuble et d’effectuer des réparations à la terrasse. La nouvelle mairie avec sa terrasse ne ressemble pas au centre Agora que les nexonnais ont connu.
L’ancienne mairie dans les années 1930. A gauche la grille du monument aux morts.
La partie gauche du bâtiment est louée et pendant la guerre, M. BONNET y installera un dépôt de graines et d’engrais.
Outre la terrasse on remarque qu’il n’y a pas de campanile. Mais après la guerre un certain nombre d’habitants demandèrent qu’une horloge soit apposée sur la façade de la mairie. Une souscription fut lancée dont les deux premiers souscripteurs furent André REBIERE, marchand de vin et père de René, ancien maire, et René DESPLANCHES, horloger en face de la mairie. Ces deux donateurs ont versés chacun 1000 francs. C’est la plus importante somme qui équivalait à 1/7ème du salaire minimum fixé alors à 7000 francs. En équivalent en termes de pouvoir d’achat ces 1000 francs représentent environ 55 euros en 2022. parmi les 634 donateurs, cinq ont versés 500 francs, quatre 300 francs, vingt-six 200 francs … Les plus petites sommes versées étaient de 5 francs. Au total la souscription a rapporté 42 511 francs qui ont été versés au percepteur.
Pour installer une horloge la mairie a décidé de faire intégrer un campanile dans la façade. Le projet a été confié à M. .Robert JALOUX, architecte à Limoges. Son projet a transformé la façade pendant 70 ans.
Projet campanile . JALOUX architecte
Le cout du campanile a été estimé à 293 485 francs.
Profitant de la création du campanile d’importants travaux ont été réalisés dans la mairie dans le but d’y installer un centre médico-social. Des cloisons ont été montées, un escalier en chêne installé, les huisseries changées, l’installation électrique normalisée… le tout pour 924 391 francs.
Travaux intérieurs
Pour terminer l’ensemble il a fallu crépir et peindre la façade pour 170 902 francs. Au total l’aménagement de la mairie, sans le campanile coutait 1 095 293 francs.
Avec le campanile les travaux s’élevaient à 1 388 778 francs. mais ce n’est pas tout car il fallait l’horloge.
Un des fabriquant d’horloges publiques, Francis PAGET de Morez dans le Jura vient à Nexon pour présenter les produits de sa fabrication.
Il propose une Horloge monumentale à Remontage Electro Automatique sonnant les heures et les demies avec une portée de 800 à 100 mètres. Le devis fournit une description précise de l’horloge et de son mécanisme…
L’horloge choisie, rendu posée en parfait état de marche, est proposée à 127 000 francs le 4 aout 1947. Mais compte tenu de la hausse des prix et des salaires un avenant signé le 15 avril 1949 amène le prix à 250 000 francs.
Avenant 15 avril 1949
Quand le campanile a été posé et l’horloge installée l’hôtel de ville a pris l’allure qu’on lui a connu pendant près de 70 ans.
L’hôtel de ville avec son campanile, dans les années 1950 en haut (photo noir et blanc colorisée) et dans les années 1960 en bas avec ses couleurs réelles.
Après le transfert de la mairie au château en avril 1986, l’hôtel de ville devient le Centre AGORA, toujours avec son campanile.
Le centre AGORA va être transformé en Maison de l’intercommunalité. Le campanile est démonté, la terrasse originelle reconstruite et le bâtiment va retrouver sa forme initiale.
La maison de l’intercommunalité prend forme.
Le bâtiment a retrouvé sa forme originelle. Il est caché par la véranda moderne. Certains regrettent le campanile et son horloge. Etait-ce plus joli en 1914 ? Les gouts et les couleurs ne se discutent pas…