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Un groupe actif de Libres-Penseurs dans le canton de Nexon à l’orée du XXe siècle

Dès le triomphe de la République en 1879 et jusqu’en 1914 des sociétés de Libre pensée se sont créées un peu partout en France. Le Limousin n’a pas échappé à ce mouvement et l’histoire des Libres-Penseurs en Limousin est bien connue grâce aux travaux de Louis PEROUAS.

Les premières sociétés apparaissent à Limoges en 1880 puis en Creuse, dans le Lot et la Charente. Elles sont actives pendant quelques années avant de connaitre une léthargie dont elles sortiront avec le début de l’affaire DREYFUS (1894-1906). L’Association Nationale des Libres-Penseurs de France se constitue en 1902, restructurant une ancienne fédération de 1890. En 1905 un second groupement voit le jour, la Fédération française de la Libre-Pensée. C’est à cette fédération que va se rattacher la fédération régionale créée à Limoges en 1904 à l’occasion du premier congrès régional qui une centaine de délégués de Corrèze, Creuse, Dordogne et Haute-Vienne. La jeune fédération est animée par Emile NOEL, ouvrier imprimeur arrivé à Limoges au milieu des années 1890, très engagé dans l’action syndicale mais aussi politique. Il parcourt la région en donnant de nombreuses conférences et se démène pour créer un périodique. Il y réussira en lançant « Le Libre Penseur du Centre » le 29 octobre 1905. Sa devise est « Tout pour la laïcité par la laïcité ».

*Publié à Limoges, Le Libre Penseur du Centre devient en 1908 Le Libre Penseur du Centre et du Centre Ouest puis en 1910 Le Libre Penseur de France et de Libre Pensée Universelle, sous-titré Journal anticlérical de défense socialiste, républicaine et laïque. Bimensuel. Il réapparaît à Tours de 1920 jusqu’en 1938, à la mort de son principal animateur Emile Noel.

Bandeau du premier numéro

En lisant ce journal on trouve les traces d’un groupe de libre penseur dans le canton de Nexon actif jusqu’au début de la guerre en 1914 grâce au dynamisme de Paul NONATEL de Saint-Hilaire-les-Places (I). Partout la guerre a conduit à la mise entre parenthèse de l’activité de ces groupes. Leur réveil en 1919 a été lent, d’autant plus à Nexon que Paul NONATEL avait été tué au front en 1915. On retrouve une activité dans les années 1930 avec la montée du fascisme en Europe (II).  

I- Le Libre penseur du Centre et le canton de Nexon jusqu’en 1914

C’est en parcourant les numéros de ce périodique que l’on peut se faire une idée de l’importance de ce mouvement de pensée dans les différentes régions. Le principal rédacteur du journal était Emile NOEL lui-même pour les articles de portée nationale. Les chroniques locales étaient alimentées par un réseau de correspondants dont la plume était plus ou moins féconde.

Pour le canton de NEXON, le correspondant était un feuillardier de Saint-Hilaire les Places, Paul NONATEL, qui a joué un rôle important dans la création du syndicat de cette profession.  

Comme dans la plupart des communes ce sont les relations entre le curé de la paroisse et les libres-penseurs qui font l’essentiel des chroniques, les libres penseurs militant pour les cérémonies laïques, qu’il s’agisse du baptême ou du mariage. Dans les villages les affrontements verbaux sont fréquents mais NONATEL reproche à ses adversaires de ne pas venir en discuter dans les réunions publiques.

Dans une chronique de novembre 1905 il rappelle qu’il a déjà organisé deux conférences aux quelles il avait invité Emile NOEL en personne mais qu’aucun des adversaires de la Libre Pensée n’était intervenu.

Le Libre Penseur du Centre , 12 novembre 1905

Dans le même numéro il est fait référence à une conférence qu’il donnera à la Grènerie le 19 novembre 1905 à l’occasion d’une fête laïque.

Le Libre Penseur du Centre, 12 novembre 1905

La fête du mois de novembre annonçait un prochain mariage civil à Saint-Hilaire -les-Places. Le 27 janvier 1906, Pierre LAVAUD et Marie PONCET se sont mariés et NONATEL a prononcé une allocution dans laquelle il félicite les jeunes mariés d’avoir bravé les critiques pour être les premiers dans la commune à s’unir sans passer par l’église.

Le Libre Penseur du Centre, 10 février 1906

Avant sa chronique sur le mariage civil à Saint Hilaire les Places, Paul NONATEL a écrit un long article demandant une réforme du Code du mariage qui est toujours le même depuis Napoléon. Il demande une plus grande liberté pour les futurs mariés, contraints pour le moment de se soumettre à l’autorité des parents et il souhaite une juste indemnité de l’épouse en cas de divorce.

« CHOSES A RÉFORMER

Chaque jour, nous, habitants des campagnes assistons au départ de quelques jeunes filles lesquelles contrariées dans l’affection très chère de l’amour, le désir du mariage, voient s’en produire la rupture, parce que souvent cela ne plaît pas aux familles. Quittant, son pays, la jeune fille suivant en cela ce qu’elle a appris chez elle, se dirige vers la grande ville et une fois arrivée rentre comme domestique, si elle trouve, au service de la bourgeoisie, et a défaut de cela, ne pouvant pas faire autre chose, se loue’ comme bonne ou servante de cabarets, de brasseries. Celles oui tombent mal en place, et je dis cela pour faire une exception vont grossir les rangs des sans pain, des sans-logis, et finalement voient inscrire leurs noms sur les registres tenus par la police des mœurs, elles sont à jamais perdues ; et nos campagnes perdent en elles leurs plus robustes auxiliaires féminins.

Il y a un remède à cela, dans la faible mesure de mes connaissances, je vais en parler.

Depuis un siècle, nous jouissons d’un code dont les lézardes se montrent et s’effritent de plus en plus. Construit dans l’esprit romain, le code Napoléon n’est plus en rapport, ni avec nos mœurs, ni avec le régime politique qui doit faire éclore les légitimes aspirations de demain.

La nécessité de le transformer, de l’adapter aux exigences de la société est déjà reconnue. De tous côtés en ce moment des voix généreuses s’élèvent proclamant le besoin d’un tel progrès. De toutes les lois dont est chargé le chantier parlementaire, celle de la réforme du code, touchant si près la famille par la voie du mariage, s’impose au premier chef. Décrétons le mariage laïque affranchi de ce restant d’empire et de l’église, la société s’en portera bien mieux.

Une des premières modifications à apporter au mariage sera d’en abréger la formalité paperassière et administrative, et nul doute aussi que l’autorité parentale, abusive de nos jours, en sortirait fortement restreinte, car il n’est pas admissible que l’homme atteignant 25 ans, la femme 21 ans, soient, tenus à accomplir toutes sortes de formalités pour s’unir. Je sais qu’on a déjà réduit à un, les actes respectueux, mais pourquoi laisser, au moins pour cet âge, le droit, inique d’opposition, je sais qu’il découle de tout ceci des procès onéreux et toujours, ou à peu près, des brouilles méchantes et parfois éternelles dans les familles. Je demande qu’on déblaie la porte d’entrée du mariage ; cela fait, on en aura élargi l’accès en supprimant tout un tas de choses à réformer et ridicules.

Ensuite, on poursuivra le texte du régime de la communauté, celui de la séparation de biens, on introduira, on imprimera dans les obligations réciproques des époux le mot « Amour », celui tout au moins d’« affection », qui dégrade la femme, et de « fidélité », qui ne tiennent toujours pas certains hommes ; alors, à quoi servent tous ces mots ?

Le mariage s’établira sur le consentement mutuel des individus. Leur séparation de biens ne pourra pas être l’objet d’une spéculation malhonnête ; le divorce établissant la faute de l’homme, les juges puniront ce dernier en le condamnant au paiement d’une indemnité envers la femme, la famille, basée sur ses revenus annuels.

Les juges, qui n’en souffrent pas, ne devraient pas avoir le droit de différer un divorce en maintenant rivés à la chaîne deux êtres qui se haïssent. Je sais que l’Eglise désapprouve le divorce, parce que souvent elle a à ratifier l’union, et qu’en se rompant, elle prouve le peu d’importance de l’Etre suprême, qui a présidé à la cérémonie religieuse ; que de ce fait sa nullité apparaît éclatante.

Pourquoi, les élections approchant, n’obligerait-on pas les candidats à donner leur opinion sur les réformes dont je viens de parler ; s’ils restent muets, que les électeurs leur en parlent, et je dis que si les villes n’y perdraient rien, les campagnes y gagneraient. NONATEL. Le Libre Penseur du Centre 10 février 1906.

Mais NONATEL ne se limite pas à écrire sur le mariage. Il intervient sur tous les sujets qui intéressent les habitants comme ici, le 14 avril 1906, au sujet de la distribution du courrier à la Grènerie.

Le Libre Penseur du Centre, 14 avril 1906

Il a également défendu le repos hebdomadaire sans que ce repos soit nécessairement pris le dimanche, ce qui lui a valu les foudres de ses amis socialistes de Limoges. Il leur répond en expliquant que le paysan qui ne va pas à la messe le dimanche va à Limoges se promener et faire des emplettes. Il faut bien alors que les magasins soient ouverts ! La question de l’ouverture des commerces le dimanche n’est donc pas nouvelle.

Le Libre Penseur du Centre 26 août 1906

Une autre fois il s’indigne de la vétusté des écoles et l’absence de « fosses d’aisance » et il met en parallèle les travaux dans les églises 

Le Libre Penseur du Centre , 9 mars 1907

Le 4 avril 1909, à la salle Charreix à Nexon, NONATEL avait organisée une réunion à laquelle il avait invité Emile NOEL. qui pendant une heure présente son rêve d’une République dans laquelle le peuple aurait de larges pouvoirs.  cette fois-ci c’est un long compte rendu qui est publié dans le Populaire du Centre.

Le Populaire du Centre 15 avril 1909

Au total, de 1905 à 1909, NONATEL exprime ses convictions en plus de 25 articles ou chroniques dans le Libre-Penseur du Centre. Mais il dut attendre 1908 pour fonder une section, bientôt étendue, du moins officiellement, à l’ensemble du canton. Grace à sa ténacité, Paul NONATEL sera élu en 1910 président de l’Union syndicale des feuillardiers du Centre.

Soldat de 2ème classe au 327e Régiment d’infanterie, il trouvera la mort sur le champ de bataille le 10 juin 1915 à Colincamps dans la Somme. Il avait 40 ans.

2 – Les libres penseurs à Nexon dans les années 1930.

Avant la première guerre mondiale c’est la personnalité de Paul NONATEL qui domine les actions de la libre pensée dans le canton. Après la guerre, du fait du décès de NONATEL, Le Libre Penseur ne relate plus les actions de la section nexonnaise. On en trouve une référence dans le numéro du 15 décembre 1920.  Du fait de l’absence de trésorerie il devait être le dernier publié. Mais un vaste mouvement de solidarité des militants s’organise et de nombreux dons arrivent au journal. Emile Noel écrit : « Ce numéro devait être celui de la disparition du Libre Penseur mais les invitations pressantes, les promesses faites, me font un devoir de tenter l’impossible afin que j’en sorte la possibilité de sauver notre journal. »

Il publie sur plusieurs pages les mots d’encouragement accompagnés de dons qu’il a reçus parmi lesquels j’ai relevé celui d’un nexonnais, PIQUET :

« Mon cher Noël,

Malgré la destinée qui s’obstine à me serrer de son frein, elle ne m’empêchera pas d’arriver pour déposer un peu de baume bienfaisant sr la plaie saignante de notre cher organe, car plus que jamais, c’est le moment qu’il vive. La religion catholique, c’est inouï ! a une recrudescence de vie, mais je crois que semblable au moribond qui se cramponne, elle crèvera tout de même, si les nôtres sont courageux. Je vous adresse 5 francs et je consens à faire partir mon réabonnement du 1er janvier. Au revoir, mon cher Noël, comptez sur moi.

PIQUET, Nexon (Haute-Vienne) »

Pour autant les libres penseurs n’avaient pas disparu. Un groupe qui a pris comme nom « L’Aurore » se réuni.  On les retrouve dans les années 1930, principalement au travers d’articles dans le Populaire.

 Ainsi ils sont invités à participer au banquet du vendredi saint de 1933 organisé par la section socialiste de Nexon. Sans doute que la personnalité de son secrétaire, la pharmacien PIALLOUX, avait amené un plus grand nombre de militants vers les socialistes que vers la libre pensée.  

« Banquet du vendredi-saint. — Les libres penseurs de Nexon et des environs, désirant assister au banquet du vendredi-saint sont priés, le nombre des places étant limité, d’envoyer leur adhésion à M. Pialloux, à Nexon, avant le mercredi soir 13 avril, dernier délai.

Ce banquet, dont le prix a été fixé à 15 francs, aura lieu vendredi 14 avril, à 20 heures, au restaurant Autier

Le Populaire du Centre 1 avril 1933 »

A la fin de l’année 1933, alors que le parti communiste n’a pas encore abandonné la politique de non-coopération avec les sociaux-démocrates des comités antifascistes se créent un peu partout en France dont un à Nexon. Il organise un meeting le 12 décembre 1933 dont le Populaire rend ainsi compte :

« Meeting antifasciste. — La réunion organisée salle Paul-Faure, par le comité antifasciste de Nexon (cellule communiste, groupe de libre pensée, section socialiste), a obtenu le plus vif succès.

Les membres des trois organisations adhérentes et de très nombreux sympathisants se trouvaient dans la salle avant l’heure indiquée et c’est finalement devant plus de 200 personnes que notre ami Laplaud, président, assisté des citoyens Autier et Fâcherie, ouvre la séance. En termes très heureux, il indique dans quelles circonstances cette, réunion avait été organisée, demande à l’assistance de respecter la liberté de parole et de contradiction et donne la parole au citoyen Pialloux, représentant du groupe de libre pensée « l’Aurore ».

Pialloux explique les raisons de son intervention et lit la copie d’une lettre recommandée, par lui adressée à M. Meynier, principal avocat de la Ligue des contribuables dans le département, lettre où il invitait ce dernier à venir défendre la cause de l’organisation qu’il représente. M. Meynier, dans une réponse qui voudrait être ironique, mais dont les termes trahissent l’embarras, se dérobe et se refuse à toute discussion. Pialloux constate que M. Meynier, brillant (??) avocat ne condescend pas à venir s’expliquer devant des prolétaires. (Il serait certainement plus à son aise dans un salon de douairières, parmi ses amis les Chevaliers de la Matraque.)

Après avoir fait en termes cinglants le procès annoncé de la Ligue des contribuables, l’orateur conclut, aux applaudissements de l’auditoire, que cette association sera énergiquement combattue par la classe ouvrière et paysanne, dont elle est en réalité l’adversaire irréductible. Il termine en déclarant la guerre au fascisme sous toutes ses formes.

Le citoyen Charlet, du Parti socialiste, lui succède. Après avoir remercié le comité antifasciste d’avoir bien voulu l’associer à cette manifestation do front Unique, il fait l’historique du fascisme en Italie, puis en Allemagne, indique dans quelles conditions il a pris naissance et dégage les responsabilités de la France depuis le Traité de Versailles jusqu’à nos jours, il montre ensuite sous quels masques divers le fascisme pourrait se développer dans notre pays. Très applaudi, avec une belle éloquence, il tient pendant près d’une heure toute l’assistance sous le charme de sa parole, dénonçant toutes les menaces de guerres et de dictatures qui pèsent sur le monde.

Il exhorte, dans une vibrante péroraison, tous les travailleurs présents à oublier leurs querelles intestines pour lutter, sans défaillance, contre les dangers terribles d’une guerre imminente ; « Soyez unis, soyez persévérants et ayez confiance », conclut-il, sous un tonnerre d’applaudissements.

Après lui, le citoyen Texier, représentant le parti communiste, se déclare particulièrement heureux du rapprochement opéré à Nexon pour la lutte contre la guerre et le fascisme, entre deux groupements politiques différents. Il définit le rôle du comité d’Amsterdam, explique son action contre la guerre, fait le procès du chauvinisme, du pangermanisme et de tous les nationalismes qui conduisent inévitablement à la guerre. Il trace rapidement le tableau de toutes les calamités effroyables que déchainerait une nouvelle guerre, essentiellement chimique et bactériologique. Il démontre que les haines entre races ou peuples différents proviennent toujours de l’incompréhension mutuelle. Il termine très applaudi, apportant son adhésion sans restriction à la lutte engagée contre le fascisme et la guerre.

Le citoyen Laplaud, après avoir fait un vain appel à la contradiction, remercie l’assistance pour sa bonne tenue et la sympathie profonde qu’elle n’a cessé de témoigner aux orateurs. Il met aux voix l’ordre du jour ci-dessous qui est adopté à l’unanimité et par acclamations.

Il est plus de 23 heures quand cette magnifique réunion prend fin. Tous les assistants se retirent enthousiasmés, beaucoup exprimant le désir de voir se renouveler pareille manifestation et commentant de diverses façons la dérobade des marquis, des comtes, des barons et de M. Meynier.

Texte de l’ordre du jour adopté à l’issue de cette réunion :

« Les travailleurs de tontes tendances, réunis salle Paul-Faure, à Nexon, le samedi 25 novembre, sur appel du comité antifasciste, après avoir entendu Pialloux, de la libre pensée ; Charlet, du Parti socialiste, et Texier, du parti communiste, et constaté la défaillance des contradicteurs, dénoncent les organisations telles que la Ligue des contribuables ou la Fédération agraire comme des organisations essentiellement fascistes.

S’engagent à rester unis pour mener sur le terrain de la lutte des classes une action énergique contre la poussée du fascisme dans leur propre pays.

Et devant toutes les menaces de guerre qui assombrissent l’horizon mondial, se déclarent plus que jamais partisans d’un désarmement général, simultané et contrôlé par le prolétariat, seul et unique moyen d’empêcher une conflagration générale où sombrerait la civilisation. »

L’année suivante le Populaire publie une invitation du groupe « L’aurore » à une réunion ordinaire.

Le Populaire du Centre 20 juillet 1934

Depuis mai 1934 le parti communiste a abandonné la politique de non-collaboration avec les sociaux-démocrates aussi communistes, socialistes, libres-penseurs peuvent siéger dans une même organisation.

A Nexon, un Comité antifasciste réorganisé a été constitué le 30 décembre 1934. Y sont représentés, à raison de trois délégués chacun, les groupements suivants : sections socialistes de Nexon, Saint-Hilaire-les-Places, La Meyze et La Roche-l’Abeille ; cellule communiste de Nexon ; Groupe de Libre-Pensée de Nexon ; Section du Secours Rouge de Nexon. Le Syndicat des feuillardiers de Saint-Hilaire-les-Places sera invité à se faire représenter au Comité

Un bureau, comprenant un secrétaire général, deux secrétaires-adjoints et un trésorier a été élu.

Des réunions d’information et de propagande sont prévues dans toutes les communes du canton et, si le temps le permet, dans certaines communes des cantons voisins.

La première réunion a lieu à Nexon, salle Paul Faure, le dimanche 27 janvier. Le populaire en rend compte la semaine suivante.

Le Populaire du Centre 6 janvier 1935

André LORULOT, délégué à la propagande de la Fédération nationale des libres penseurs de France, devant être de passage dans la Haute-Vienne fin janvier, tous les groupements libres penseurs ou antifascistes sont invités à se mettre en relations avec M. PIALLOUX, pharmacien à Nexon et secrétaire de la section socialiste.

Le Populaire du Centre , 5 janvier 1935

A. LORULOT (1885-1963) est une figure de la Libre pensée. Libre-penseur antireligieux et anarchiste individualiste il est directeur de la revue L’anarchie de 1909 à 1911, puis il fonde L’Idée libre en 1911 et La Calotte en 1930. Nommé au Comité directeur de la Fédération nationale de la Libre Pensée en août 1921 et en devient le délégué à la propagande. Il est un brillant orateur et parcourt toute la France, l’Afrique du Nord, la Belgique, la Suisse pour donner des conférences au cours desquelles il aime affronter ses adversaires, en particuliers les grands orateurs comme le chanoine DESGRANGES, l’abbé VIOLLET… Son livre le plus célèbre, « Pourquoi je suis athée » est paru en 1933. En août 1958 il est élu président de la Fédération nationale des Libres penseurs de France.

Pour cette année 1935, une réunion commune du secteur A qui comprend les communes de Nexon, Meilhac, Rilhac-Lastours et Saint-Hilaire-les-Places est prévue le 9 novembre 1935.

Le Populaire du Centre 1935

C’est le dernier article sur la Libre-Pensée à Nexon.

Sources : Le Libre Penseur du Centre, Louis PEROUAS, Limoges une capitale régionale de la Libre-Pensée à l’orée du XXe siècle, dans : Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 91, N°142, 1979. pp. 165-185

Pour aller plus loin : Jacqueline Lalouette, La Libre-pensée en France, 1848-1940, Albin Michel 2001

Dominique DANTHIEUX, Le département rouge : république, socialisme et communisme en Haute-Vienne (1895-1940). Pulim 2005 

La Place de la République n°7 à 11.

En continuant le tour de la place, en longeant la rue pasteur nous arrivons au numéro 7. S’y trouve un immeuble dont j’ai déjà parlé car c’était celui de mes grands-parents. Ma mère n’a pas vécu dans celui que nous voyons aujourd’hui puisqu’il a été construit au début des années 1950 et qu’à cette époque elle était mariée. Mais elle a passé sa jeunesse dans la vieille maison qui existait alors. C’était une petite maison à un étage avec la boutique au rez de chaussée et le logement à l’étage.

La maison en 1943

Ma mère à la fenêtre en 1943

La maison a été achetée par mon grand-père, Henri MALARDEAU, au début des années 1930. Il était arrivé à Nexon en 1931 après que sa filature, au pied du village d’Aurin sur la commune de Bussière Galand ait été détruite par un incendie causé par un orage. Il ne reste aucune trace de cette filature mais je ne désespère pas d’en trouver un jour !

Le Populaire du centre 15 mars 1929

Le stock de laine et la voiture qui étaient dans un bâtiment annexe n’ont pas été touché. Ceci permis la continuation de l’activité en attendant que tout soit réglé avec l’assurance ce qui a pris plus d’un an. Finalement la filature ne sera pas reconstruite. Aussi en 1931 Henri MALARDEAU décide de déménager et d’aller s’installer à Nexon. Il choisit ce bourg car il est connu pour son dynamisme économique et la qualité de ses foires, élément essentiel du commerce de la laine.

Il loue une maison rue Pasteur, juste après la boulangerie et poursuit son commerce de laine. Mais cela ne lui suffit pas. Mon grand-père est un manuel, très adroit de ses mains, il va donc créer une teinturerie. Pour cela il lui faut un grand local pour y installer des cuves. En 1935 la maison du maréchal-ferrant qui possède un grand garage à l’arrière est en vente. Il l’achète. Cette maison appartenait à Mr SANCIAUD. Elle n’a pas changé entre 1900 et 1930, seul l’environnement a évolué. Sur les cartes postales suivantes on constate l’arrivée de l’électricité avec le poteau au beau milieu de la carte postale, avec aussi le trottoir de rue Pasteur et enfin, sur la troisième carte le trottoir vautours de la place. On remarque également que la maison mitoyenne a été totalement refaite avec 2 étages. 

Lorsque mon grand-père achète la maison, le sol de l’atelier est en terre battue. Il le fait cimenter et transforme le rez de chaussée en boutique de teinturier, nettoyage et vente de laine. Dans le garage, situé à l’arrière du magasin, il fait monter, sur des foyers en brique, trois cuves en cuivre utilisées chacune pour une couleur différente. La teinture impliquait une série d’opérations que devaient subir les écheveaux de laine : bain colorant, rinçage, essorage et séchage. Le nettoyage s’effectue à la benzine dans un gros tambour qui tourne comme une machine à laver.

Avec l’énorme tas de fagots pour la boulangerie

Devant la maison on voit toujours l’énorme tas de fagots qui alimente le four du boulanger, de l’autre côté de la rue. Mais le feu frappe une nouvelle fois mon grand-père. Un incendie éclate, le 22 octobre 1941, dans l’atelier de la teinturerie et se repend rapidement à la toiture et gagne la maison voisine.

Le Populaire 30 octobre 1941

Dès la guerre terminée mon grand-père fait entièrement reconstruire sa maison. Elle a maintenant deux étages et la boutique occupe la totalité du rez de chaussée. Mais surtout il fait poser en grandes lettres rouges, le mot « Laines » au fronton.

Pendant les années 1950-1960 l’activité est variée. Dans l’atelier qu’il a acheté à la sortie du bourg, route du moulin Trouly, il a monté une filature pour retrouver le métier de sa jeunesse. Il est secondé par deux de ses gendres, René PEYRICHOUX et Marcel JEUDY. En même temps il sillonne les foires des environs pour acheter de la laine brut et vendre des pelotes tout en continuant a nettoyer et teindre les vêtements. A l’époque il est indispensable de respecter les codes et après un décès le deuil doit être porté par les proches pendant plusieurs mois. Aussi après un décès il fallait en quelques heures, l’engagement était de 8 heures, teindre en noir toute la garde-robe des parents du défunt. L’en tête de la facture résume cette activité variée.

Lorsqu’Henri MALARDEAU a pris sa retraite son gendre René PEYRICHOUX et son épouse Marie-Thérèse ont repris le commerce en le faisant évoluer. Le développement du prêt à porter a réduit les ventes de laine, le nettoyage était devenu la spécialité des « pressings » aussi c’est vers les vêtements de confection qu’ils se sont orientés.

En octobre 1989 le fond est repris par Mme Catherine DEBORD COUQUET. Elle baptisé son commerce « Cathy Boutique ».

L’immeuble du numéro 8 a lui aussi beaucoup changé au cours du siècle précédent. En 1900 c’est une petite maison d’un étage avec un grenier mansardé. Au rez de chaussée il y a deux commerces dont l’un, à droite, était une épicerie qui si je déchiffre bien l’enseigne était l’épicerie BREIX, l’autre l’atelier d’un peintre-vitrier.

Quelques années plus tard la vieille maison est remplacée par un immeuble de 2 étages avec au fronton, en grosses lettres « Horlogerie Bijouterie ».

 Cette construction a été faite par M. Henri DESPLANCHES qui y a transféré la boutique qu’il avait, rue Pasteur, à côté de la pharmacie. Sa première boutique était située rue Victor Hugo.

Henri DESPLANCHES était né à Nexon le 12 juillet 1873. De son mariage avec Louise GRANGER le 24 juin 1900 à Nexon il a eu deux enfants, Alice née en 1906 et René, né en 1909.

Henri et Louise le jour de leur mariage

Avec l’année 1900 le monde occidental et la France en particulier, ont connu jusqu’en 1914 des années heureuses que l’on a appelé « La belle époque ». Le 14 avril 1900, jour de l’inauguration de l’Exposition Universelle Paris est le centre du monde. Les nouveaux bâtiments comme le Grand et le Petit Palais, la gare d’Orsay ou le pont Alexandre III font briller Paris. La première ligne de métro est ouverte le 19 juillet 1900, l’électricité commence à éclairer les rues de celle qui est alors appelée la « Ville lumière ». A Nexon aussi règne une certaine joie de vivre. On déjeune sur l’herbe le dimanche et on va à la pêche en famille.

Les jours de fête, pour aller à la frairie les femmes revêtent leurs plus beaux habits.

Après la difficile période de la guerre ce sont de nouvelles années d’effervescence, « Les années folles ». Les bijoutiers sont un passage obligé pour chaque fête et à chaque évènement. Pour la naissance et le baptême des enfants on offre des médailles et des chaines en or ou en argent, des gobelets, des ronds de serviettes… Pour la communion solennelle les garçons reçoivent leur première montre, en or pour les familles aisées, et les filles une croix avec sa chaine. Il y a les boucles d’oreilles pour les filles, et les chevalières pour les garçons, puis vient le mariage avec les bagues et les alliances et l’incontournable ménagère en argent…

Comme horloger M. DESPLANCHES vendait pendules et horloges qu’il réparait.

En 1944 Henri DESPLANCHES transmet son commerce à son fils René-Jean DESPLANCHES.

Le Populaire 7 décembre 1944

L’horlogerie-bijouterie va petit à petit connaitre la concurrence des bijoux fantaisie et des montres bon marché. Dès 1955 le géant américain Timex s’associe à un fabricant de montre de Besançon pour produire des montres a bas cout sous le nom de TIMEX. La marque innove dans le choix de son réseau de distribution en ciblant les bureaux de tabac, les papeteries, les stations-service, les drugstores et les grands magasins. KELTON devient une marque emblématique avec son slogan « Vous vous changez, changez de KELTON ». Elle vend plus de 4 000 000 de montres au début des années 70. Au début des années 80, une nouvelle technologie arrive du Japon avec les montres à Quartz…

Françoise, la fille de M. et Mme DESPLANCHE n’a pas choisi de suivre la voie de ses parents et s’est orientée vers la coiffure. Elle a ouvert son salon dans la maison d’à coté et quand ses parents ont pris leur retraite la bijouterie a fermé.

C’est Michel CROZET-ROBIN qui a ouvert un salon de coiffure le 1er janvier 1979. Jeune et dynamique il choisit d’appeler son salon « Attitude coiffure ».

Le salon de coiffure au numéro 8

Il est le premier salon du groupe que M. CROZET-ROBIN va ensuite constituer. Il donnera à ce groupe le nom de sa fille Laurie. De ce fait, derrière le salon, un immense espace de travail réuni ceux qui gèrent la quinzaine de salons du groupe « Holding Laurie ».  Attitude Coiffure et Studio M sont les deux enseignes de ce groupe dont les salons sont implantés à Nexon, Limoges, Boisseuil, Montluçon – Domérat, Saint-Étienne – Villars, Moulins.

L’immeuble situé au numéro 9 était le plus imposant au début des années 1900. Deux commerces sont abrités sous le même toit, la bijouterie PAROT et une épicerie-poterie-buvette.

L’immeuble en 1900

La bijouterie est tenue par Eugène PAROT. Marié avec Emilie NOUHAUD, ils auront 2 garçons, François né le 22 août 1905 et René, né le 9 mai 1907 qui travailleront comme horlogers avec leur père.

Lorsque la famille PAROT a cessé ses activités, Melle Renée MOUNIER qui habitait à Valette installa son atelier de modiste à la place de la boutique. Puis Mme CLERMONTEIL dite « Nénette » lui a succédé en ouvrant une épicerie-primeurs.

Chaque matin elle se rendait aux halles, à Limoges, pour s’approvisionner en fruits et légumes. Elle partait avant le jour afin d’être de retour à Nexon pour servir ses clients à partir de 8 heures. Très courageuse, très avenante pour ses clients, elle était très appréciée de ses clients. Son mari, Martial CLERMONTEIL avait été fait prisonnier et sans nouvel de lui après l’armistice son épouse a publié, comme plusieurs autres femmes, un avis de recherche dans la presse :

Le Populaire 28 juillet 1945

Martial CLERMONTEIL était également pompier volontaire. Il a terminé son engagement avec le grade de sergent.

Au 1er étage se trouvait, pendant quelques années, le cabinet dentaire de M. et Mme DURENGUE. Ils avaient, depuis 1933 un cabinet place de l’église et ils travaillaient également dans des cabinets secondaires à Châteauneuf la Foret et à La Meyze. Ils ont ensuite transféré leur cabinet avenue de la gare. Au 2ème étage habitait M. Henri FOUILLAUD et sa famille. Lui était peintre mais il n’était pas associé à son frère Louis. A la Libération, du fait d’un engagement dans la milice et d’une collaboration active toute la famille a disparu et n’a plus jamais donné de nouvelles.

Quand l’épicerie a fermé, Françoise CONORT, a ouvert un salon de coiffure qui a très vite acquis une excellente réputation. Fille de M. et Mme DESPLANCHES, les bijoutiers de l’immeuble contiguë, elle est avait épousé Jean Pierre CONORT, fils du vétérinaire de Nexon. Leur fille Sophie est devenue coiffeuse. Elle a travaillé avec sa mère puis elle lui a succédé.

Aujourd’hui c’est Stéphanie TABESSE qui tient ce salon à l’enseigne « Art Coiff’»

Au numéro 10, au début des années 1900 il y avait une épicerie-buvette -poterie. C’était la maison de Mme Marie Christine HAUTIN. Ses parents étaient commerçants à Limoges mais sa mère, comme cela se faisait fréquemment à l’époque, est venue accoucher, le 18 juin 1883, chez son frère Jean VILLOUTREIX, épicier à Nexon. Puis le commerce a disparu et le rez de chaussée a été transformé en appartement. C’est ce que l’on constate sur cette photo de 1943.

La maison a été achetée au début des années 1950 par M. et Mme BOSBATY. En 1947 ils avaient acheté le fonds de commerce de boucherie-charcuterie de François LELONG. Ils l’ont d’abord installé 2 rue Michelet puis quand l’immeuble HAUTIN a été libre à l’achat ils y ont installé leur boucherie-charcuterie.

Le Populaire 27 novembre 1947

La boucherie-charcuterie a rapidement acquis une bonne clientèle, à la fois grâce à la qualité des produits et à la qualité de l’accueil.

Monsieur Emile BOSBATY faisait également preuve d’un fort engagement citoyen. Caporal du Corps des pompiers de Nexon en 1961 il en est promu chef de corps le 15 juin 1970 avec le grade de sous-lieutenant. Il quitte son commandement le 11 juin 1978 après 27 ans de services.

En 2005, quand ils ont pris leur retraite les BOSBATY ont été remplacés par la société GUINARD-RATIER dont le siège était à Saint Paul et le gérant M. Alain RATIER. La boucherie a fermé en 2007 et M. RATIER a alors créé Le Noctambule, place Fratellini.

Aujourdh’hui le rez de chaussée n’est pas occupé.

La dernière maison de la place, au numéro 11, abritait autrefois un restaurant. L’immeuble appartient à M. et Mme Henri DESBORDES. C’est Mélanie DESBORDES qui tenait le restaurant tandis que son époux était camionneur. Il avait un attelage à cheval et c’est lui qui faisait office de corbillard.

L’attelage conduit par René LASPOUGEAS

Madame le docteur FORGERON se souvient que lorsqu’elle était petite fille Mme Desbordes élevait des oies en toute liberté. Elles étaient agressives et menaçaient ses mollets quand elle apportait une lettre à la Poste.

Après la retraite de Mme DESBORDES le restaurant est devenu bistrot, tenu par Mme Ginette BANCAUD puis ce fut une annexe de la boulangerie DIVRY. Au début des années 2000 une brasserie au nom ironique « Aux vers de vin » s’est installée. Elle vendait également du vin. La brasserie a fermé en 2006 et « Aux vers de vin » a déménagé pour s’établir 1 bis rue saint Ferréol.

Il y eu ensuite une boutique d’informatique puis pendant quelques mois David MAURY y a installé son entreprise de plomberie avant de la transférer rue Gambetta.

Le 1 mars 2017, Mme ISABELLE AUMAITRE a créé un salon original, un bar à ongle, qu’elle a appelé  « Mad Nails ».  

La place de la République du n°1 au n°6.

Aujourd’hui la place de la république recouvre 4 espaces différents qui, autrefois, ne portaient pas tous le même nom. Le numéro 1 se trouve au coin de la place FRATELLINI et de l’ancien champ de foire, sur la rue qui s’appelait autrefois la rue de la Poste. La numérotation s’effectue en se déplaçant dans le sens des aiguilles d’une montre.

Numéro 1. Les cartes postales du début du siècle montrent que la grande maison faisant l’angle était l’Hôtel de la Poste, tenu par M. DEFAYE. C’était l’un des 8 hôtels qui existaient à Nexon en 1905. On peut être surpris par ce nombre sachant qu’il n’y a plus d’hôtel aujourd’hui à Nexon !

L’hôtel de la poste en 1900
L’hôtel de la Poste et la maison mitoyenne, futur n° 1 et n° 2 de la place de la République

En 1900, date de la photographie de cette carte postale on remarque qu’un mur prolonge l’hôtel de la poste, la poste actuelle n’est pas encore construite. On voit également l’ancienne mairie, un bâtiment vétuste qui a été démoli après une décision du conseil municipal du 20 avril 1919.

Certains nexonnais pensent que le bâtiment qu’ils voient sur la droite de cette carte postale est l’ancienne mairie devenue le Centre Agora. Il n’en est rien. Un regard attentif permet de constater qu’il n’y a pas de marches pour accéder au rez de chaussée et que le bâtiment est très proche de la route. Il s’agit de la vieille mairie qui a été démolie en 1919.

Sur la carte postale suivante on voit à gauche la vieille mairie et à droite le bâtiment dans lequel a été installée la nouvelle mairie en 1920. Elle remplira cette fonction jusqu’en 1986.

Vers 1910, à gauche la mairie et à droite la future mairie

Progressivement l’hôtel a laissé la place à l’épicerie PRADEAU. Avec le temps elle s’est développée et a proposé des articles de poterie et de vannerie.

Après M. PRADEAU, la grande épicerie a été tenue par M. BOUNY. Il a édité plusieurs cartes postales. On remarque la pompe à essence mécanique.

Lorsque l’épicerie a fermé l’immeuble est devenu un cabinet vétérinaire dans lequel Yves FARRANDO a exercé seul puis associé à Joel BESSERON.

L’immeuble a été rénové et en 1984 a été créée la « Clinique vétérinaire St Ferréol ». Elle a fermé le 31 octobre 2013.

L’entrée du numéro 1, nouvel appartement

La clinique vétérinaire a été remplacée par une fromagerie-crèmerie. Le local au numéro 1 de la place de la République est depuis 2017 la permanence parlementaire du député Jean-Baptiste DJEBBARI et de son suppléant, Pierre VENTEAU.

Jean-Baptiste DJEBBARI devant sa permanence le 13 octobre 2017

Au numéro 2, lorsque l’épicerie n’a plus occupé l’ensemble de l’immeuble, un magasin vendant de la vaisselle a ouvert. Ce fut par la suite, le bureau de tabac tenu par M. DESBORDES et M. CADIN.

Après le transfert du bureau de tabac la Caisse d’Epargne s’y est installée. La façade a changé avec l’évolution de son logo et de sa signalétique.

Au numéro 3, on trouvait l’un des nombreux café de Nexon, particulièrement fréquenté les jours de foire. Il était tenu par M. Pierre JOUHETTE qui était en même temps tailleur. Les deux activités se déroulaient dans la même salle.

Le bar de la Poste en 1984

Avec la retraite de M. JOUHETTE le bar a fermé.

Le bar de la poste en 2019

Au numéro 4 se trouve le bureau de poste construit en 1930-1931.

Au début du XIXe siècle la poste fonctionnait mal en Limousin, en grande partie du fait du mauvais état de la voirie restée sans entretien jusqu’à la restauration. Sous le règne de Louis Philippe (1830-1848) de nouvelles routes sont créées. La route Limoges Poitiers, achevée en 1843, avec les relais de Conore, Bellac, Bussière-Poitevine et Lussac-les-Eglises. Celle d’Angoulême à Nevers, traverse le nord du département avec des relais à Confolens, Champeaux, Bellac, Saint-Sornin-Leulac et la Souterraine. La liaison Limoges -Périgueux se faisait par Aixe, Chalus et Thiviers. Il n’était pas nécessaire d’en établir une autre par Saint-Yrieix. Mais un personnage important, le maréchal BUGEAUD, né à Limoges, s’était retiré dans sa propriété de La Durantie à Lanouaille. Il obtint la création d’une ligne de poste avec les relais de la Plaine (la liaison avec Nexon se faisait par un facteur à pied), Saint-Yrieix et Lanouaille à deux kilomètres de son domaine.

Le 2 mai 1830 le conseil municipal de Nexon proteste contre la lenteur du courrier. En effet une lettre postée à Limoges n’arrive à Nexon que 4 ou 5 jours après car le service est fait par un piéton qui va de Limoges à St-Yrieix tous les 2 jours. Il demande la création d’un bureau de poste à La Plaine ou au Plantadis où la commune ferait prendre son courrier à ses frais. Ce n’est que le 4 mai 1846 que Jacques PENICAULT, Maitre de Poste est installé au relais de Poste de La Plaine, par arrêté du Roi, avec engagement d’avoir de nombreux postillons, chevaux et équipages nécessaires et prescrits par le service.

 Le 10 mars 1929 décision est prise de construire l’actuel Hôtel des Postes. M. SAUTERAUD est désigné comme architecte. Il réalise les plans suivants :

Le 25 janvier 1931 le chauffage central est posé. Au milieu de l’automne le bâtiment est terminé et il est réceptionné le 7 novembre 1931.

Le Procès verbal de réception de la Poste

Lorsque le bureau de poste ouvre ses portes le receveur est M. LACOUR. Son fils, André LACOUR dit « Dédé » sera médecin à Nexon ; Un vieux garçon au verbe haut et au langage truculent toujours disponible. Je me souviens de l’avoir vu arriver chez mes parents à 10 heures du soir au moment des grippes. Il n’avait pas mangé et il avait encore des patients à voir.

A cette époque le monument aux morts se trouve en face de la Poste. Il sera déplacé en 1950 pour permettre d’agrandir le champ de foire sur lequel seront alors installées des barres pour attacher le bétail.

On remarque la Peugeot 402, sans doute celle du Dr Jumeaux-Lafond

Les Postes, télégraphes et téléphones, les fameux  PTT, changent de nom et deviennent Postes et télécommunications à partir de 1959. Au fur et à mesure des réformes de l’État la poste et les télécommunications sont séparés en deux sociétés de service public, France Télécom en 1988 et La Poste en 1991.

Au numéro 5, s’élève une belle villa dans le style Art-Déco qui appartenait au docteur JUMEAUX-LAFOND.

Après le décès de Monique JUMEAUX-LAFOND en mars 2018, la maison a été mise en vente.

A côté se trouve la maison la plus récente de la place. Elle a été construite en 1954 sur un terrain qui appartenait à M. PAPEL, terrain sur lequel sera également construite la salle des fêtes.

Sur la carte postale suivante reproduisant une cérémonie de mars 1941 un grand mur longe la place . Mme le docteur FORGERON se rappelle que lorsqu’elle était encore la petite Rose VIGNERON, les carrioles des gitans stationnaient devant le mur, et,comme tous les enfants elle en avait peur. C’est aussi devant ce mur que certains jours de frairies, les montgolfières gonflées à l’air chaud s’envolaient devant une foule admirative.

Ayant acheté le terrain M. LONGEQUEUE demande au Conseil municipal l’autorisation d’ouvrir un portail dans le mur qui sépare son terrain de la place. Cette ouverture entraînant l’enlèvement d’une barre les conseillers ont délibéré à huis clos et malgré la diminution de la taille du champ de foire qui allait en résulter, « considérant que M. LONGEQUEUE allait construire un immeuble important qui allait embellir la place, ont donné leur accord.

En 1984
En 2019

En continuant vers la droite on arrive au numéro 6 où il y avait autrefois un atelier de cordonnier, d’abord M. CLERMONTEIL puis M. ROUSSE. On voit la boutique avec le pare soleil baissé sur cette vue des années 1950.

Aujourd’hui il n’y a plus de cordonnier.

La rue Pasteur, côté pair.

La rue Pasteur longe la place de la République jusqu’à l’immeuble « MALARDEAU » au rez de chaussé duquel se trouve le magasin de vêtements « Cathy Boutique » avec son entrée au n° 7 place de la République. Catherine COUQUET y a débuté son activité en octobre 1989.

Le numéro 2 de la rue Pasteur est une petite entré du garage de l’immeuble « MALARDEAU ».

Le numéro 4 fait l’angle avec la rue Michelet.

Angle rue Pasteur et rue Michelet

Dans la rue Michelet il n’y a pas de boutique. Sur la droite on est à l’arrière des commerces de la place de la République. Un immense espace de travail abrite les bureaux de la société « Holding Laurie ». Créée par M. Michel CROZET-ROBIN, la société gère la quinzaine de salons de coiffure qu’elle possède.

Les bureaux de la holding Laurie

Autrefois on trouvait dans cette rue les écuries des maisons situées de part et d’autre. A droite on remarque la terrasse de la maison DESPLANCHES à l’endroit de laquelle se trouvent aujourd’hui les bureaux de la « Holding Laurie ».

La rue Michelet avant 1914.

Au numéro 4 de cette rue, M. Gilles GAUTHIER exerçait une activité d’électricien à l’enseigne « CON-SER-VAT ».

Au numéro 2, une belle maison donnant sur la place, appartenait à Madame LESTRADE. Au rez de chaussée il y avait la pâtisserie-bar JOUANINE, dont la réputation était excellente. Puis M. GRIMPERELLE a été pâtissier et à son décès seul le bar a continué son activité. Pendant quelques temps M. BOSBATY y avait son commerce de boucherie, jusqu’à ce qu’un local se libère place de la République. Aujourd’hui il n’y a plus de commerce.

Il n’y a plus de commerce au 2 rue Michelet

Revenons à la rue Pasteur.

Au numéro 4 il y avait l’épicerie DOC. Lorsqu’elle a déménagé rue Victor Hugo un horloger s’est installé. D’abord M. COMBACAL dans les années 1960 puis M. FORTIER. Aujourd’hui l’immeuble abrite trois appartements.

Au numéro 6, il y eu autrefois, pendant peu de temps, un magasin de cycles appartenant à M. DUGENET.

Au numéro 8 c’était la pâtisserie CROUZILLE. Elle faisait également bar. Les voisins n’étaient pas réveillés par le coq mais par la forte voix du fils, Alfred CROUZILLE qui égrenait les belles chansons d’autrefois dès 5 heures du matin parmi lesquelles revenait inlassablement la chanson d’André DASSARY, « Les blés d’or ».

La pâtisserie ne fut pas reprise et à la place, madame Léonie ADAM y ouvrit un restaurant-bar. Il y avait également quelques chambres.

Les repas étaient copieux et goûteux ce qui donna à la maison une solide réputation, aussi bien pour les repas ouvriers que pour les banquets. Les joueurs du club de foot aimaient y venir « boire un coup » et s’y retrouver lors des banquets d’autant plus que le mari de Léonie, Léon ADAM, était vice-président de l’ASN et que leur second fils, « Jeannot », fit les belles heures du club comme joueur (il signait sa première licence à 13 ans) puis comme éducateur et comme dirigeant.

Après la retraite de Mme ADAM, M. J.M. DEXET lui a succédé. Pendant quelques année la même fibre sportive vibrait dans l’établissement. Mais l’espace trop limité ne permettait pas le développement de l’affaire et M. DEXET la transféra rue du général de Gaulle.

Après le déménagement du restaurant il y eu une sophrologue.

Actuellement, c’est le siège d’une association, LES TÉMOINS DU FUTUR, déclarée le 1 février 2019 à la Préfecture de la Haute-Vienne pour promouvoir les arts et la culture.

L’ancien café-restaurant ADAM puis DEXET

Au numéro 10, la maison était autrefois le siège de la boucherie Eugène LELONG. Cette famille n’est pas apparentée aux LELONG, bouchers de la place de l’Eglise mais aux SANCIAUD. M. et Mme LELONG avaient une fille, Bernadette, employée à la Poste centrale à Limoges. C’était une bonne boucherie qui, du fait de l’évolution du commerce, a sans doute pâti du fait d’être excentrée.

A côté de la boucherie il y avait l’abattoir et derrière la boucherie, un très beau jardin avec un accès rue Michelet. Dans un petit appartement à l’arrière de la maison est venu s’installer la famille PICAT et leur fils Bernard après qu’ils eurent quitté leur logement de la rue Pierre et Marie Curie. Quand M. LELONG a pris sa retraite la boucherie n’a pas été reprise. Mme Emilie TABARAU-ROUFFY s’y est installée en 2012 pour y exercer la profession de praticienne en énergétique traditionnelle chinoise. Elle a présidé l’épicerie associative Vl’a aut’chose, de 2015 à 2017.

Aujourd’hui la façade a été entièrement refaite par les nouveaux propriétaires et on ne distingue plus la vitrine du boucher.

Il n’y a plus de trace de la boucherie LELONG

Au numéro 12 se trouve une belle petite maison avec grange. Elle était la propriété de M. MERLE qui était chef d’atelier à la Manufacture de chaussures ADAM. Décédé sans enfant, la maison a été achetée par M. CROZET-ROBIN. Sur le linteau de la grange on lit la date 1821.

A gauche la grange de 1821

Au numéro 14 c’est la grande maison ou habitaient les « demoiselles BONNET », Louise, l’aînée et Germaine sa cadette, dernières descendantes de la bourgeoisie nexonnaise. Elles vivaient de leurs rentes, possédaient des fermes et des métairies, notamment à Champagnac et à St Maurice les Brousses.

Leur maison était meublée à l’ancienne, avec de belles boiseries et une grande cheminée. A l’arrière de la maison s’étant un magnifique parc qui possède une entrée rue d’Arsonval.

Les demoiselles BONNET se déplaçaient en voiture hippomobile, l’écurie et la grange étaient de l’autre côté de la rue.

Elles n’avaient pas d’héritiers directs, seulement de lointains parents. A leur décès leur maison a été achetée par la famille CROZET-ROBIN.

Nous arrivons ensuite à la maison d’angle de la rue d’Arsonval. Elle appartenait à M. BECHADE, menuisier, ainsi que celle d’en face. Il avait son atelier au numéro 27.

En remontant la rue on longe le mur de soutènement des jardins avant d’arriver au passage Pocheros. On a alors une vue inhabituelle sur l’église qui se dégage sur un premier plan de verdure.

Une vue inhabituelle de l’église se détachant sur un premier plan de verdure.

La Compagnie Pocheros (prononcer peau-chair-os) a été co-fondée en 1993 par Adèll Nodé-Langlois, Gulko,  Titoune Krall, Mads Rosenbeck et a monté son premier spectacle dans la rue. La troupe est composée d’anciens élèves du centre national des arts du cirque. C’est sa venue en 2000 qui est commémorée par le nom de la rue.

Ce passage était utilisé par les chevaux du château pour rejoindre les près sur lesquels le lotissement a été réalisé.

En continuant vers la rue Victor Hugo, la rue Pasteur longe toujours un mur qui abrite de grands jardins et par-dessus lequel on aperçoit le clocher de l’église.

Le clocher semble émerger d’un bloc de bâtiments!

La rue Pasteur, coté impair, suite. Du numéro 15 à 33.

Un porche sépare les immeubles des numéros 13 et 15.

Au numéro 15 il y a eu pendant de très nombreuses années une boulangerie. Elle a été tenu pendant de nombreuses années par les MEYNIER, une famille de boulangers descendant de Jean MEYNIER né à la Meyze en 1831. Ces trois garçons furent tous les trois boulangers, à La Meyze puis à Nexon pour l’un, Pierre -Buffière et Coussac – Bonneval pour les deux autres. Le troisième, Martial MEYNIER a dû arriver à Nexon vers 1890, commune dans laquelle son premier fils Jean Martial est né en 1895. Son troisième fils, Martial Adrien, né en 1900 a pris sa suite comme boulanger. Dans la famille un des fils MEYNIER est transporteur et pendant la seconde guerre mondiale il est l’un des rares à posséder un camion. Aujourd’hui c’est le Docteur Marie-Claude FURELAUD-MEYNIER qui a vissé sa plaque à la place de l’ancienne boulangerie. Dans le même immeuble, Thierry FURELAUD exerce le métier d’architecte. On accède à son cabinet en passant par le porche. L’immeuble appartient toujours à la famille MEYNIER.

La boulangerie avant 1914.

Après la guerre de 1939-1945, la boulangerie a été tenue par MM. ANDRIEUX, puis GROLLAUD pendant les années 1960 et Michel BARNABET.  Il a ensuite transféré sa boulangerie dans la rue Gambetta

Monsieur FURELAU s’y installe comme architecte et son épouse, le docteur FURELAU-MEYNIER comme médecin.

-L’immeuble situé au numéro 17 appartenait à M. et Mme AYMARD. Après avoir créé son usine électrique M. AYMARD et son épouse ont acquis plusieurs maisons à Nexon. L’avantage des propriétés situées sur la droite en descendant la rue Pasteur, qui à l’époque s’appelait rue du nord, c’est qu’elles donnaient sur la rue de l’usine électrique où Monsieur AYMARD avait son usine électrique et son garage. Après son décès accidentel la maison appartint à sa veuve et à sa fille qui avait épousé M. LENOIR, électricien à Nexon jusqu’au début des années 1930. La famille LENOIR et Mme veuve AYMARD sont parti à Excideuil. En 1939 ils ont vendu leur immeuble à M. et Mme CHIROL.

Cet immeuble est ainsi décrit dans l’acte : « Immeuble situé à NEXON (Haute Vienne) rue du Nord et rue de l’Electricité, comprenant : Maison à usage d’habitation, en façade sur la rue du Nord, composée de rez de chaussée, cellier à coté, premier étage, grenier mansardé au-dessus ; derrière la maison cour avec petites dépendances et Jardin faisant suite au tout et dans son prolongement, bâtiment à usage de garage, cour au-devant sur ladite rue de l’Electricité. »

Après le décès accidentel de Louis AYMARD, Louis VALETTE qui était son mécanicien a pris sa suite.

Il loge dans l’immeuble et expose les modèles des nouvelles voitures au rez de chaussée.

 M. Henri DENIS (1889 – 1950) était locataire de la maison et propriétaire du chais qui donne sur la rue Pierre et Marie Curie. Né à Saint Martin le Vieux, il est rappelé sous drapeaux en 1915 et affecté au 20ème dragon. A la fin de la guerre il devient commis voyageur puis, excellent cavalier, il s’engage dans la gendarmerie à cheval. La vie de gendarme ne convient pas à son caractère alors il change de métiers. Il achète le garage VALETTE et y installe un chais. Il crée un commerce de vin en gros et en en détail. Son fils Maxime DENIS (1914 – 1987) le fera prospérer.

Dans le chais il y a toujours les traces de l’ancien garage avec en particulier le logo CITROËN gravé dans le ciment.

Le logo Citroën dans le chais de M. Denis

Lorsque madame CHIROL vend son immeuble Maxime Denis et son épouse l’achètent. Ils y créent des chambres pour l’hôtel et transforment le magasin en studio. Il sera loué, au début des années 1980 il l’est au docteur Marie Claude PEYRICHOUX qui y installera, jusqu’en 1985, son cabinet médical.

L’immeuble, entièrement rénové, est la résidence nexonnaise de M. et Mme LEOBON.

Le numéro 17 en 2020

-Numéro 19.

C’est un immeuble d’habitation qui appartenait à Mlle CHARREIX, employée à la Poste à Limoges.

Il y avait au rez de chaussée un bureau de tabac tenu par M. DESBORDES, mutilé de la guerre de 1914-1918. Il le transfèrera par la suite rue Gambetta.

Monsieur PERRIARD qui était plombier s’y installa puis M. F. ERBAULT qui fabriquait des moules en porcelaine. Il y eu ensuite, à la fin des années 1960, la Maison du Meuble de Mme ADAM.

Ensuite M. Raymond FONCHY achète l’immeuble et passe son activité d’électricien et son commerce d’appareils de radio et de télévision du n° 8 au n° 19 de la rue Pasteur.

Par la suite le magasin a été supprimé et n’est plus qu’un immeuble d’habitation appartenant à la famille FONCHY.

le numéro 19 en 2020.

-Au numéro 21, il y avait un restaurant et une habitation, propriété de de M. et Mme François AUTHIER. François AUTHIER, né à Nexon en 1878, a épousé en 1902, Joséphine AYMARD, la sœur de Louis AYMARD, le futur créateur d’une usine électrique à Nexon. Ils avaient acquis ce bien en 1907 de M. et Mme Pierre BRAGARD.

M. AUTHIER, au moment de son mariage en 1902, était tailleur d’habit et son épouse couturière. Ils sont devenu restaurateurs en 1906, peu de temps avant d’acheter l’immeuble. Ils l’ont vendu en février 1941 à M. et Mme PEYNICHOU.

L’acte notarié décrit ainsi l’immeuble ; « Une maison à usage d’habitation et de restaurant situées Nexon, rue du Nord et rue de l’Electricité, composée au rez de chaussée d’une salle de restaurant d’une cuisine et d’une salle à manger, cave sous le tout, au premier étage, quatre pièces et grenier au-dessus ; attenant à la maison, une cour dans laquelle se trouve un puits avec pompe, waters closets, deux petites étables, hangar et remise en façade dans la cour, le tout d’un seul tenant, figurant au plan cadastral de la commune de Nexon, sous les numéros 47- 48 et 45p de la section A, pour une contenance totale de deux cent vingt mètres carrés environ et confrontant dans son ensemble à la rue du Nord, aux immeubles Dudognon et Estier à la rue de l’Electricité, aux immeubles restant appartenir aux vendeurs et par eux réservés et aux immeubles de Mademoiselle Charreix. »

Après le décès de son père, Marthe PEYNICHOU, épouse de Maxime DENIS, hérite de l’immeuble et de ses dépendances. Elle développe le restaurant. Utilisant son prénom comme enseigne M. DENIS, le dénomme « Chez Maxime ». Mais il n’y avait alors pas besoin d’enseigne. Les jours de foire le restaurant était complet du matin au moment du casse-croûte jusqu’à la fin de l’après-midi. Les repas pour les fêtes de famille, les baptêmes, les communions, les fiançailles, les mariages s’y tenaient régulièrement. Les touristes aimaient y séjourner, des chambres avaient été aménagées au numéro 17.

Madame DENIS, à gauche, avec ses employées et sa fille Rachel au premier rang.

Le restaurant « Chez Maxime » deviendra une table recherchée pour les événements familiaux, baptêmes, communions et mariages mais aussi pour les repas copieux servis les jours de foire.

Pendant les congés, l’hôtel reçoit de nombreux vacanciers, souvent des habitués. Les voyageurs de commerces font partie des clients réguliers.

Des parisiens en vacances à Nexon.

La réputation de la maison résulte non seulement des talents de cuisinière de madame Marthe DENIS mais aussi de la qualité des vins que commercialise Maxime DENIS et que l’on retrouve sur la carte du restaurant. Nous consacrerons un prochain article à un extrait de sa carte.

Après sa retraire Madame DENIS louera son commerce à différents restaurateurs. Le premier d’entre eux fut M. Christian MARSAC au milieu des années 1970.

En 2005 le restaurant devient « Le Petit Chef ». Il est tenu par Bruno ROYER qui le fera prospérer jusqu’en 2010 avant de partir s’installer à Glandon.

Il est remplacé par Cyril TRILLAUD et son épouse. Ils exploitent le restaurant pendant quelques années et en novembre 2015 ils vendent le fond.

Mme Roselyne ROMANO achète le fond et transforme le restaurant en un « bar-crêperie » à l’enseigne « Les deux anges » dont la salle avait été entièrement redécorée.  

Le restaurant fonctionne quelques mois et cesse son activité.

Pour ne plus avoir à subir la succession de plus en plus rapide des gérants, Mme LEOBON rachète le fond et vend l’ensemble de l’immeuble. Il est acheté par un couple d’enseignants qui maintenant y habite.

-Au numéro 23 s’élève une des plus ancienne maison de Nexon. On y accède par un escalier qui descend au rez de chaussé, en contrebas du trottoir. L’immeuble appartenait à M. DESPLANCHES et pendant les années 1945 – 1970, M. et Mme DUDOGNON y sont coiffeurs. Germaine DUDOGNON a son salon installé au 1er étage tandis que se mari, Albert, coupe les cheveux au rez de chaussé. Il tient également, dans l’angle de la maison avec la rue Pierre et Marie Curie, une petite poissonnerie.

L’immeuble en 1984
Le numéro 23 en 2020

Après avoir traversé la rue Pierre et Marie Curie on longe un pré. Il appartenait à Baptiste LELONG dont la boucherie était située en face de l’église.  Il a été amputé de quelques mètres pour faciliter la prise du virage par les camions qui venaient de La Plaine ou de La Meyze. Au belles heures du haras les chevaux du baron étaient conduits régulièrement.  

Au numéro 23 bis se trouve l’entrée dans cet ancien pré devenu un parc au fond duquel un pavillon a été construit.

Au numéro° 25 il y avait autrefois un garagiste, M. GUYONNAUD, le frère du coiffeur de la rue Gambetta. Puis l’épicerie de Mme HELION, dont les crayons de couleur faisaient envie à tous les jeunes écoliers et écolières. Maintenant c’est une habitation.

En remontant vers Cornedie on passe devant les numéro 27 et 27 bis, puis on arrive à la Rue René Cassin qui a été ouverte pour permettre l’accès au lotissement construit sur les prés du baron.

Vue sur le lotissement

Au numéro 29 une belle petite maison avec jardin qui étaient avant-guerre la propriété de Mme Saint-Ange. Elle les a légués à l’Eglise et pendant quelque temps le curé LATZARUS y a habité. Par le suite la propriété a changé de main et appartient à Mme BILLAT.

Sur le côté droit de la maison, juste au-dessus du volet droit quand il est ouvert, une pierre de taille porte gravée l’année 1759.

Au numéro 31 une ancienne grange a été transformée en habitation. Dans les années 1930-1960 y habitait le garde champêtre, M. NARDOT et sa famille. Jusque vers la fin des années 1950 il battait le tambour et lisait, à forte voix, sur les places du bourg et dans les villages, les avis officiels.

Au numéro 33, une belle maison aux volets rouges et dans le coin droit du mur une croix avec gravé : JEAN guyo 1774 -.

Arrivé au bout de la rue, et avant de repartir pour parcourir le côté pair, je remercie une nouvelle fois Madame le docteur FORGERON dont la mémoire parcourt sans fatigue les rues de Nexon, me dressant une trame que je n’ai plus qu’à approfondir. Merci également à Madame LEOBON, redevenue la jeune Rachel DENIS pendant plusieurs heures que nous avons passées à faire revivre le Nexon de notre jeunesse.

La rue Pasteur, côté impair de 1 à 13.

Prolongement direct de la rue Gambetta, elle descend jusqu’à son intersection avec la rue Pierre et Marie CURIE puis remonte ensuite vers Cornedie, le plus vieux quartier de Nexon.

Jusqu’au numéro 21 inclus, les maisons sont traversantes et ont une sortie rue Pierre et Marie CURIE, ancienne rue de l’usine électrique.

La Rue Pasteur

Autrefois la rue Pasteur prolongeait la Rue du Nord, rue Gambetta aujourd’hui. C’était la rue principale de Nexon et les premières automobiles ne passaient pas devant l’ancienne Mairie.

Elle débute à partir du porche situé à gauche de la pharmacie. Il donne donne accès aux remises et aux jardins communs aux trois maisons, avec un accès à la rue Pierre et Marie Curie comme plusieurs des maisons de cette rue.

La pharmacie NOUHAUD en 1905. La rue est empierrée, les automobiles sont très rares à Nexon.
Vue sur les jardins et à droite le laboratoire de la pharmacie NOUHAUD

Numéro 1- C’est l’ancienne pharmacie NOUHAUD. Elle appartenait d’abord à Louis NOUHAUD (1855-1922) puis à son fils Charles NOUHAUD né à Nexon le 28 décembre 1886. A côté de l’officine la pharmacie Louis NOUHAUD qui était également chimiste, exploitait un laboratoire pharmaceutique spécialisé dans les produits vétérinaires. Les locaux ou travaillaient une dizaine de personnes sont à l’arrière de la pharmacie et on accède par le porche.

Le laboratoire

M. NOUHAUD vendait ses produits dans toute la France et en Algérie. Il avait déposé sa marque le 30 octobre 1888.

La marque déposée le 30 octobre 1888
Une facture pour des produits expédiés dans les Vosges

A la mort de Louis NOUHAUD, le 17 octobre 1922, sa veuve a continué à exploiter le laboratoire de produits vétérinaires et habite seule au n°3 de la rue Pasteur tandis que son fils Charles NOUHAUD prend sa suite à la pharmacie.

André LONGEQUEUE achète la pharmacie en 1944. Son frère Louis LONGEQUEUE, également pharmacien fut maire de Limoges de 1956 à 1990.

Monsieur Longequeue n’était pas originaire de Nexon, mais de Saint Léonard de Noblat ou son père était instituteur. Né le 22 aout 1911 il avait trois ans de plus que son frère Louis. Il s’est marié à Nexon, le 10 août 1940 avec Marthe Frida RICHERT. Il habitait au 1er étage de la pharmacie avant de faire construire sa maison en 1954, en bordure de l’ancien champ de foire.

Très investi dans la vie de la commune André LONGEQUEUE a été adjoint au maire de Nexon.

En 1979 M. et Mme POURET succèdent à M. LONGEQUEUE.

En 2000 M. Daniel DESMOULIN et Mme Christiane MERIGOUS achètent la pharmacie et lui donnent le statut de société d’exercice libéral à responsabilité limitée sous le nom de « Pharmacie Saint Roch ».

La Pharmacie Saint Roch

Numéro 3 – C’était la maison d’habitation de M. et Mme. Charles NOUHAUD. Après le décès de son mari Mme NOUHAUD a habité seule cette maison puis elle l’a vendue à M. René REBIERE, maire de Nexon de 1965 à 1995, qui y habitait avec ses trois filles.

La maison du n°3 à l’époque ou René Rebière y habitait

Il y exerçait la profession d’assureur comme agent de la société Trieste et Venise. Créée en 1831 en Italie elle ouvre sa première agence en France, à Bordeaux en 1832. Elle a été remarquée en 1963 en créant Europe Assistance, service encore inédit dans le monde. Dans les années 1980 R. REBIERE représentait le groupe « Concorde ».

Numéro 5 – Il y avait autrefois, ici, une boucherie. On la voit bien sur cette carte postale dont la photo date de 1910.

La photo a été prise un dimanche, les personnes sont en habits de fête.

A gauche de la boucherie, la porte donne sur un couloir au fond duquel se trouvait une boulangerie. Le dernier boulanger a été M. BORUEL. Il n’y avait pas d’enseigne ce qui ne l’empêchait pas d’avoir une bonne clientèle.

La boucherie était celle de Léon Baptiste GUYOT, frère de Jean Baptiste GUYOT, boucher rue Gambetta.

M. Léon Baptiste GUYOT était également marchand de bestiaux. Il avait possédait un pré et une grange sur la route de la Barrière et une autre grange dans la rue des écoles, touchant le mur du collège.

La grange de Jean baptiste GUYOT.

Dans les années 1950 la boucherie a fermé mais a conservé la devanture d’origine puis celle-ci a été supprimée et la façade a été transformée.

Au début des années 1960 la boucherie est fermée mais la devanture est encore présente.

La façade a été refaite, la devanture a disparu mais on en devine les contours.

Numéro 7 – Il y avait ici un commerce de tissus et de nouveautés tenu par Mme GROSPAS.

Puis ce fut une mercerie et nouveautés avec Madame PRADEAU. Cette boutique fait partie des nombreux commerces de bonneterie, draperie, mercerie, tissus qui existent alors à Nexon. Il faut rappeler que le « prêt à porter » est né dans les années 1950.

C’est lors de la Première Guerre mondiale que l’armée américaine qui devait habiller ses soldats le plus rapidement possible standardisa les tailles afin de gagner du temps de fabrication. On parlait alors de la « confection ». Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la confection ne représente qu’un quart de la production de vêtements, le reste est fait à la maison ou par une couturière. C’est en 1948 que le terme « prêt-à-porter » est progressivement à ces vêtements produits en série. Ils vont s’imposer du fait de leur prix avantageux par rapport à un vêtement fait sur mesure. On ne vendra pratiquement plus de tissus dans les villages et petit à petit les couturières disparaitront, leur commerce ne trouvant de repreneur lorsqu’elles prendront leur retraite. C’est ce qui va se passer à Nexon.

C’est un marchand de vélos qui va s’installer à la place de la mercerie. Au début des années 1960, Monsieur Roger FAUCHER transfert son atelier de la rue Gambetta à la rue Pasteur. Il devient agent Peugeot.

La vitrine de la boucherie n’a pas été encore enlevée et la boutique de cycles est juste repeinte

La réparation et la vente de vélos se réduisent, il faut élargir la gamme de produits. M. FAUCHER ajoute à son activité, les articles de chasse et de pêche mais aussi les tronçonneuses, les tondeuses et les motoculteurs.

Pour autant les artisans se heurtent à la concurrence des grandes surfaces spécialisées. Il ferme son commerce. La boutique reste inoccupée pendant quelques années.

M. FAUCHER a fermé son commerce

La pharmacie qui s’est agrandie comme nous le verrons plus loin, s’y installe pendant quelque mois pour y exposer des matériels.

La vitrine est occupée pour exposer du matériel médical.

Vers la fin de l’année, M. Michel ROCHE, y transfère son commerce de vin « « Ô CHAPITEAU DES VINS » qu’il exploitait rue Gambetta.

Au numéro 9 on trouvait une pharmacie. Depuis 1878 elle appartenait à M. BONNEL.

Le Courrier du Centre – 17 octobre 1878

M. BONNEL est pharmacien chimiste et médecin. Il fabrique des médicaments dont il fait la publicité dans les journaux. Il a plusieurs pharmaciens dépositaires de ses produits dans le département de la Haute-Vienne et un droguiste à Paris. Il produit un Élixir reconstituant et une poudre qui redonne de la vigueur aux animaux fatigué.

Le Courrier du Centre – 29 décembre 1889
Le Courrier du Centre – 21 mars 1890
Le Courrier du Centre – 16 octobre 1889

M. BONNEL est également pharmacien des chemins de fer, qualité qu’il met en avant dans ses factures et dans ses publicités.

Notez l’écriture de la date : 22 Xbre 1883. C’est un reliquat du calendrier JULIEN. Ce calendrier a été mis en place par Jules César pour remplacer le calendrier romain républicain basé sur la Lune. De fait il y avait des décalages avec l’année solaire qu’il fallait régulièrement rajouter des jours pour être en concordance avec le soleil. Le nouveau calendrier entra en application en l’an 45 avant JC. Et fut appelé JULIEN en hommage à Jules César. Avec le développement des instruments de mesure les astronomes se rendirent compte que le calendrier Julien était en retard par rapport au temps astronomique. En 1582, le Pape Grégoire XIII promulgue le calendrier GREGORIEN. Il fut rajouté 10 jours et le jeudi 4 octobre 1582 fut immédiatement suivi par le vendredi 15 octobre. En France Henri III l’adopta le 9 décembre 1582 et de ce fait le lendemain devint le 20 décembre 1582. Ce calendrier ne fut adopté par les pays de tradition orthodoxe qu’au XXe siècle.

Il resta cependant des reliquats du calendrier JULIEN pour lequel l’année commençait le 1er mars. De ce fait le mois de septembre était le septième mois (7bre), octobre le 8 ème (8bre), novembre le 9ème (9bre) et décembre le 10ème (Xbre). Les autres mois s’écrivent normalement.

Le Courrier du Centre 16 et 17 août 1889

Ab la fin des années 1920 la pharmacie est achetée par M. Auguste PIALLOUX.

Annuaire DUMONT 1928

Son épouse, institutrice, est nommée à Nexon à la rentrée de septembre 1930.

Le Populaire 5 octobre 1930

A l’époque, la jeune Rose VIGNERON, était fascinée par les deux énormes flacons de verre emplis de liquides de couleurs vives qui trônaient dans la vitrine. Il y avait aussi les publicités très colorées pour Aspro (aspirine), Kalmine (antalgique), la ouate Thermogène, symbolisée par un diable qui crache une flamme rouge et préconisée pour remplacer les cataplasmes à la moutarde comme « traitement » des bronchites.

Monsieur PIALLOUX était également très engagé dans la politique. Il représentait la section de Nexon à la Fédération socialiste de la Haute-Vienne. Il animait les débats dans les réunions organisées dans les cantons voisins.

Le Populaire, 7 mai 1934

En 1937 M. PIALLOUX part à Limoges et s’installe « Au Mortier d’Or », 33 Boulevard Louis Blanc à Limoges.

e Populaire, 15 août 1937

Il est remplacé par M. Jean SOULIER qui restera quelques années à Nexon.

Il vend sa pharmacie à M. LAMOURE qui va rester à Nexon jusqu’à sa retraite. M. et Mme LAMOURE habitent au 1er étage, au-dessus de la pharmacie, puis ils font construire une maison aux Garennes où ils iront habiter. Leur fils Jean Paul LAMOURE est photographe à Limoges.

Madame NOUILLAS succède à M. LAMOURE. Son mari est dentiste, rue Pierre et Marie Curie. Elle profite de la fermeture de la boulangerie voisine, installée au n° 11, pour acheter les murs et agrandir sa pharmacie. En 1983 l’adresse devient 9-11 rue Pasteur. Puis au début des années 1990 Mme NOUILLAS s’associe avec M. Stéphane LABARRE . Cette association prendra fin en mars 2011. M. LABARRE continue seul à exploiter la pharmacie.

Les évolutions de la pharmacie
La pharmacie après son agrandissement

Le 20 février 2014 M. LABARRE demande l’autorisation de transférer sa pharmacie sur le parking du Super U, route de La Meyze. Un longue procédure va s’ensuivre dont on peut suivre la chronologie :

Le 3 juin 2014, L’Agence régionale de Santé (ARS), après enquête, refuse ce transfert en jugeant qu’il ne répond pas aux besoins de la population résidente et qu’il serait en contradiction avec les lois et règlements en vigueur

Après ce refus, la Pharmacie LABARRE dépose en juin 2014 un recours hiérarchique direct auprès du Ministère de la Santé, visant à faire annuler la décision de l’ARS. En décembre 2014, le Ministère de la Santé annule l’arrêté de l’ARS.

En février 2015, plusieurs pharmacies rurales voisines demandent au tribunal administratif de Limoges de se prononcer sur la légalité de l’arrêté ministériel.

En décembre 2015, fort de l’annulation de l’arrêté de l’ARS par le Ministère, M. LABARRE transfert son officine sur son nouvel emplacement.

Le 28 septembre 2017, le tribunal administratif de Limoges déclare l’arrêté ministériel illégal, jugeant que le Ministère avait fait une erreur d’appréciation. Par conséquent, le nouvel emplacement devient non conforme aux lois et règlements en vigueur. Le 28 octobre à minuit, l’officine ne peut plus délivrer de médicaments et le Conseil de l’ordre des pharmaciens a radié son titulaire Stéphane LABARRE .

Un fort mouvement de soutien se manifeste alors : Le 17 novembre 2017, une manifestation organisée par le groupe « Sauvons la pharmacie LABARRE » est organisée à Limoges devant le siège du Conseil régional de l’ordre des pharmaciens de Haute-Vienne.

La Pharmacie LABARRE et le Ministère de la Santé font appel de ce jugement devant la cour administrative d’appel de Bordeaux qui, le 8 février 2018, confirme complètement le jugement du tribunal administratif de Limoges.

Le 24 mars 2018, un rassemblement de soutien de 250 personnes se rassemble devant l’ancienne pharmacie dans le but de mobiliser les élus.

24 mars 2018

En avril 2018, la SARL Pharmacie LABARRE dépose une nouvelle demande de transfert sur le même lieu. Le 29 juin 2018 un arrêté de l’ARS Nouvelle-Aquitaine autorise ce transfert.

La nouvelle pharmacie implantée sur le parking du Super U

Au numéro 11 il y avait une boulangerie. Elle a été tenue par Jean SAUVAGE dans les années 1920-1930, puis par M. BESSE et ensuite M. BARBE.

Sur cette carte postale on voit le déchargement d’une charrette de bois devant la boulangerie. Jusqu’à la guerre de 1939-1945 la plupart des fours étaient chauffés au bois. Le plus souvent il était entreposé devant la boulangerie, comme ici.

Dans les locaux laissés libre par le départ de la pharmacie LABARRE, l’épicerie associative, « V’la aut’chose » quitte la rue Gambetta pour le vaste espace constitué de la réunion des anciens commerces des numéros 9 et 11.

Au numéro 13, il y avait au début des années 1900 une épicerie à l’enseigne des « Économats du centre ». C’est une Société anonyme française, constituée en 1910 pour la création et l’exploitation de fonds de commerce d’épicerie, vins et spiritueux, charcuterie, mercerie, bonneterie, chaussures, etc… Les entrepôts sont à Saint-Etienne, Montpellier, Decazeville, Montluçon, Brive. Le social est à Clermont-Ferrand.

Un jour de fête en 1943

En passant sous le porche on accède à l’hôtel du Faisan tenu par M. Louis DESMAISON.

Au 1er étage habite M. et Mme Louis BRUGEAS (1895 – 1964). M. BRUGEAS a épousé en juillet 1925 une jeune fille de Nexon, née au Plantadis.  Leur fils, Jean Marie, naît le 24 juillet 1926 ; Il se marie avec Yvonne MASSALOUX, qui travaillait dans une usine de pantoufle à Aixe sur Vienne. Dès que l’épicerie ferme elle s’y installe et crée un atelier de pantoufle qu’elle appelle « la Nexonnaise ».

Monsieur BRUGEAS décède le 12 mars 1980, ses fils trouverons tous les deux une mort tragique. Le magasin est fermé, Madame Brugeas vit seule avec ses souvenir au 1er étage.

Comme pour la rue Gambetta, la trame est due à la mémoire fidèle de Madame FORGERON. Elle se souvient de tout ce qu’elle a vu lorsque, jeune fille, elle habitait chez ses parents, M. et Mme VIGNERON, les commerçants, ses petites camarades, les événements… Merci mille fois.

Connaissez vous le village de Gardenéchat à Nexon ?

Le Registre de l’Etat Civil de la commune de Nexon a enregistré plusieurs naissances au village de Gardenéchat ? En particulier en 1905, 1906 et 1904. En voici une concernant Maurice Fernand QUEYROIS :

Je n’ai trouvé aucune trace de ce village dans les différents documents que j’ai consulté. Qui pourrait me dire ou était situé ce village ou lieu-dit ?

J’ai la même question pour Le Communal, La Croix des quatre chemins, le Moulin de la Rose.

Dans le bourg où se trouvait la rue du Midi, le quartier des Grands Près, la Place Fontaine Bidet ?

Merci de votre contribution.

Jean François NYS

Bonne année 2020

Que cette nouvelle année soit une année de bonheur pour tous les lecteurs de ce blog. Que l’intérêt pour notre histoire, nos racines ne faiblisse pas car si « tu ne sais pas d’où tu viens comment savoir où tu vas? »

N’hésitez pas à écrire des commentaires, à me proposer des sujets….

Jules VEDRINES, aviateur

A Nexon une vingtaine d’affichettes décrivent un bâtiment ou un événement. L’une d’entre elles, au coin de la rue Gambetta et de la rue Gay-Lussac, très abîmée, rappelle les exploits de Jules VEDRINES, célèbre aviateur des années 1910. Il est indiqué que Jules VEDRINES a effectué de nombreuses visites dans sa famille à Nexon.

A ce jour je n’ai pas pu trouver trace de ces visites ni identifier sa famille Nexonnaise. L’Office de Tourisme, éditeur de ces affichettes, ignore tout de ce personnage et de l’auteur du texte. Alors je lance un appel aux lecteurs de ce blog pour essayer de découvrir les attaches nexonnaises de Jules VEDRINES.

L’affichette abîmée !

La tache n’est pas aisée. Jules VEDRINES est mort le 21 avril 1919 à Saint-Rambert-d’Albon dans la Drome ou son avion, un bimoteur Caudron C-23, est tombé en panne alors qu’il effectuait le vol inaugural de la ligne Paris-Rome.

Jules VEDRINES est né le 21 décembre 1881 à la Plaine Saint Denis de parents Creusois. sa jeunesse ne le prédestine pas à devenir un as de l’aviation. Il est ouvrier dans la société Gnome qui fabrique des moteurs pour bateaux et automobiles. A partir de 1908 elle va mettre au point un moteur d’avion rotatif. VEDRINES travaille sur ce moteur.

Sa rencontre avec le pilote anglais Robert LORAINE, un acteur Britannique célèbre venu en 1909 à Pau, pour apprendre le pilotage à l’école créée par BLERIOT, va bouleverser sa vie. Le 7 décembre 1910 VEDRINES passe son brevet de pilote à PAU.

Il est embauché par MORANE et en mai 1911 il gagne la course Paris Madrid au cours de laquelle Roland GARROS a du abandonner. le 21 mai 1911, jour du départ, 200 000 personnes étaient venues sur l’aéroport d’Issy les Moulineaux. Maurice BERTAUX, ministre de la guerre qui était venu avec le Président du Conseil assister au départ est tué par la chue de l’avion d’un des concurrents. Le prix au vainqueur est de 100 000 francs ! la vie de VEDRINES change; C’est un héros et il est riche.

Le 9 décembre 1912 il gagne la coupe Gordon-Bennet organisée aux Etats-Unis et bat le record de vitesse à 167,8 km/h. Du 20 novembre au 29 décembre 1913 il réalise la première liaison aérienne France – Egypte avec escales à bord de son monoplan Blériot.

Il a épousé Amélie LEJEUNE, une jeune fille de Bussière-Dunoise en Creuse. En 1911, sa famille a du être surprise de le voir atterrir dans un pré à bord de son Morane-Borel alors qu’il participait au rallye aérien Paris-Pau.

Intéressé par la politique, il s’était présenté aux élections cantonales de Limoux en 1910, sans succès, et aux élections législatives de 1912 sans plus de succès. 

En 1914 il est mobilisé comme aviateur. Il baptise son avion « La Vache », sans doute en souvenir de la Creuse mais aussi parce qu’il devait souvent « brouter l’herbe et les Marguerites ». Il est nommé adjudant le 7 octobre 1915. Il effectue de nombreuses missions de combat au-dessus de Verdun, comme instructeur il forme de nombreux pilotes dont Guynemer et il se spécialise dans des missions difficiles comme le convoyage d’espions français derrière les lignes allemandes puis leur récupération. Il est nommé sous lieutenant le 26 juin 1918.

Parlant de ces vols la célèbre espionne Mata Hari affirma qu’« un aviateur français qui survolait les lignes ennemies était guetté », ce qui amena certains à penser que VEDRINES transportait des espions de nationalité allemande en Allemagne et allait les rechercher. cette information a été démentie par les services de renseignement français. Condamnée à mort pour intelligence avec l’ennemi en temps de guerre, Mata Hari, de son nom Margaretha Zelle passa devant le peloton d’exécution le 15 octobre 1917. Avait-elle été victime de son penchant pour l’affabulation ou d’une manipulation des services secrets français et allemands ? Le mystère subsiste.

Le 19 janvier 1919, malgré l’interdiction, il se pose sur le toit des galeries Lafayette et empoche le prix de 25 000 francs offert pour cet exploit.

Arrivée sur le toit des galeries Lafayette.

  Le 21 avril 1919, lors du vol inaugural de la ligne Paris-Rome le moteur de son avion tombe en panne. L’avion s’écrase à Saint Rambert d’Albon. Jules VEDRINES et son mécanicien sont tués.