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Une visite du cimetière : les plaques en porcelaine

Le cimetière est un lieu de recueillement mais c’est aussi un patrimoine dont la visite est une véritable leçon d’histoire. Depuis quelques années se développe un « tourisme funéraire », pas seulement pour le fameux cimetière du Père – Lachaise à Paris ou l’on peut passer des heures mais aussi pour tous les cimetières. C’est un livre d’histoire dans lequel on rencontre ceux qui ont marqué l’histoire économique, politique ou artistique. Mais c’est aussi un livre d’histoire de l’art. On y voit l’évolution de l’architecture tombale, les symboles funéraires, la décoration des tombes …

En cette période de Toussaint je commence mon voyage dans le cimetière en recensant les plaques en porcelaines. Certaines ont été détruites, d’autres s’abîment, en les photographiant elles échappent aux intempéries et aux vandales …

Les plaques en porcelaine apparaissent en Limousin vers le milieu du XIXe siècle. Depuis 1804 avec la mise en place du système des concessions perpétuelles ou temporaires se développent les tombes individuelles puis le caveau familial.

Des tombes en granit ont remplacé l’inhumation en pleine terre. Pour identifier les défunts graver un nom sur le granit était plus coûteux que de le faire sur une croix de bois. Aussi la plaque en porcelaine devint le moyen le plus fréquent pour laisser à la postérité le nom du défunt mais aussi son âge, son lieu d’habitation et les éléments caractéristiques de sa vie.

Au milieu du XXe siècle la pratique de la plaque en porcelaine a laissé la place à la gravure sur le granit ou sur des plaques en marbre…

La plus ancienne date de 1857. Elle toute simple, en noir et blanc. Elle identifie sœur Elidie. Je n’ai pas trouvé ce prénom. L’Elide est une région de Grèce mais il n’y a pas de prénom qui en est déduit. Je penche pour une erreur du dessinateur que la communauté des sœurs n’a pas voulu corriger ? Ce n’est pas la seule erreur ! je ne pense pas qu’il s’agisse d’une « religieuse de l’instruction du St enfant Jésus » mais de l’institution du St enfant Jésus.

Il ne s’agit pas d’un faux grossier car cette plaque est scellée sur la tombe des religieuses, au dessus de la plaque de la sœur Anne Marie CHAUSSE. Cette plaque de 1865n’a pas la sobriété de la précédente. Elle est sur fond bleu, le texte étant surmonté du dessin d’un cimetière avec des tombes en terre et une en pierre. On peut noter que les deux religieuses sont mortes jeunes, Elidie à 23 ans et Anne Marie à 32 ans.

La troisième plaque la plus ancienne date de 1867. C’est celle de Léonard GIZARDIN, adjoint au maire de Nexon. Sobre, en noir et blanc, elle exprime la peine de son épouse et de ses enfants , « sa femme et ses enfants éplorés » et les qualités qui lui sont reconnues «  »époux vertueux » et « le meilleur des pères ». Il est mort à 51 ans, ce qui est jeune en 1867.

En 1869 la plaque d’Henriette NOUHAUD est sobre, cerclée d’une bordure noire épaisse et sur le fond blanc de la plaque une tache de couleur avec l’image d’un cimetière aux couleurs d’automne. Ici encore c’est une très jeune fille décédée à l’âge de 9 ans.

Sur la même tombe ont été rajoutées deux plaques, l’une très sobre de 1886 pour Jacques NOUHAUD décédé à 71 ans et une plaque très récente, rarement utilisée alors, pour Reine Marguerite Aymard décédée le 16 avril 1980 à 78 ans.

Avec ces 7 plaques on voit se dessiner, autours de la forme circulaire des plaques, deux catégories, celles qui sont très sobres avec une écriture noire sur fond blanc et d’autres avec des dessins en couleur représentant soit un cimetière soit des fleurs sous forme de pensées.

Avec la plaque suivante on passe à la forme rectangulaire. La première, de 1876 est de Marguerite FOURNIER, épouse BONNET. Cette plaque a été réalisée par sa fille, Louise BONNET. Le texte qu’elle écrit invoque son père, Jean Baptiste BONNET décédé en 1859 à 43 ans, sa mère qui vient de la quitter et sa sœur Marie décédée en 1871 à 27 ans. Elle n’évoque pas sa sœur Marguerite décédée à sa naissance en 1943 et qu’elle n’a pas connue. Ses vœux ont exhaussés puisqu’elle c’est mariée et a deux garçons, Martial et Pierre RICHARD qui ont été entrepreneurs de transport et hôtelier à Nexon.

C’est une très belle plaque dont le décor vert de l’espoir éclaire la tombe d’une veuve entourée de 4 garçons. Elle se trouve sur une tombe dans la partie ancienne du cimetière, tombe qui n’a pas l’air d’être entretenue mais dont la plaque doit etre protégée comme valeur patrimoniale.

Louise BONNET est décédée en 1901 à 51 ans et ses enfants ont fait réaliser une plaque à sa mémoire. Elle n’est plus ceinte de noir mais d’or et le dessin du cimetière est un paysage de montagne avec des sapins et des croix qui s’élancent vers un ciel très lumineux.

En 1880 une nouvelle plaque rectangulaire est scellée à la mémoire de Pierre FRUGIER. Elle est très différente de la précédente, sur fond gris c’est le frère du défunt, martial FRUGIER qui lui manifeste son affection. Les deux mains qui se tiennent apportent la touche de couleur et sont le pendant du mot AMITIE écrit en lettres blanches sur une bannière noire.

Cette même année 1880, une autre plaque rectangulaire a été apposée par les collègues de Léonard GUYONNAUD qui travaillait aux chemins de fer de l’Etat à Saintes. Il est décédé à 35 ans et les pensées traduisent les regrets de ses collègues.

Il n’y a pas d’autres plaques rectangulaires avant l’année 1910. On retrouve les plaques circulaires comme celle de martial PELOPIDAS décédé à Nexon en 1879. Toujours cerclée de noir elle est illuminée par le dessin très vert d’un cimetière où se mélangent arbres et fleurs.

La même année Marie LACOTE est décédée mais la plaque n’a pas été faite à ce moment mais lors du décès de son beau-frère, Jean JOUHAUD en 1890. Le texte est en partie effacé, le dessin est celui d’un cimetière avec des fleurs et des arbres et la plaque est cerclée d’un cercle doré entouré de deux cercles noirs.

En 1885, avec les mêmes cercles entourant la plaque d’Anna AYMARD, décédée à 6 ans, un bouquet de pensées invite à ne pas l’oublier.

La même année la plaque de Jeanne PUYDENUS est toute cerclée d’or et un bouquet d’immortelles de plusieurs couleurs lui donne un éclat joyeux.

Jusqu’en 1910 on ne trouve dans le cimetière que des plaques rondes que voici.

Jeanne GUYOT est décédée le 17 décembre 1887, âgée de 19 ans, moins d’un an après avoir épousé Jean PIQUET, charpentier à Nexon. entourée de cercles noirs la plaque trouve de la couleur avec les deux mains entrelacées.

La plaque d’Azarie-Marie CEAUX décédée en 1888 est très sobre. En noir et blanc elle nous apprend que Azarie-Marie est née en Guadeloupe en 1813. Au recensement de 1886 elle est déclarée « connaissance ». Elle est inhumé dans le caveau des MORTEROL.

En 1891, une autre plaque très sobre pour Anna THOMAS décédée à 78 ans.

En 1892, Jean CHIROL a une plaque illustrée par des pensées.

En 1898 la plaque d’Ezida BONNET décédée à sa naissance est également décorée de pensées. A côté, la plaque de Jean BONNET, ancien sous officier de la guerre 1870, est en noir et blanc.

La même année, la plaque de Madeleine CHIROL est illustrée d’une pensée.

L’année suivante, en 1899, la plaque de Marie GUYOT, décédée à 17 ans est également illustré d’une pensée.

Au dessus de cette plaque, celle de François GROPAS, sans indication de dates. Le cercle noir est très épais, le dessinateur a écrit le prénom plus gros que le nom mais le dessin occupant près de la moitié de la plaque lui donne son originalité.

Avec le début du XXe siècle on retrouve la plaque de Louise BONNET déjà présentée et celle de Jean CHIROL. Elle est cerclée d’or, les lettres du nom sont également rehaussée d’or et la pensée jaune donnent à cette plaque un éclat qui contraste avec le côté funèbre de la plupart de celles que l’on rencontre.

En 1903, Anna FONTANILLE bénéficie elle aussi d’une plaque rehaussée d’or avec le dessin d’un cimetière en pleine verdure. On va peut-être retrouver les cimetières d’antan avec l’engazonnement des allées mais il manquera les arbres que l’on trouve dans les cimetières américains.

Sous cette plaque, celle de Jean Périchoux, décédé en 1907, avec un autre motif de cimetière. Elle est ébréchée, peut-être du fait de collectionneur qui cherchent à les desceller mais qui renoncent devant le risque de les détruire. Mais tous n’ont pas cette sagesse!

1905 nous offre une belle plaque, dans le même style que les trois précédentes. L’or a remplacé le noir et le dessin, ici un cimetière, est au milieu des arbres et des fleurs. Flavie PEJOUT est la seconde épouse de Pierre LAUZEILLE, marchand de vin et propriétaire de l’Hôtel du Nord.

On fait un bond en 1910 pour trouver la plaque de François L’ARCHET. On peut être surpris du nom de François, écrit comme l’archet du violoniste. par contre le nom est écrit conformément à l’état civil sur la la plaque de son épouse, au dessous de celle de son époux : François LARCHER. Les deux plaques sont dans le même style, seul le dessin des pensées change.

En 1911 la plaque de Charles RIHAC est sobre, en noir et blanc tandis que celle de son épouse décédée en 1916 est égayée d’un bouquet de pensées.

En 1910, une plaque rectangulaire, annonce la sépulture d’Albert CHARETT. Il était le fils d’un jockey de l’écurie du baron de Nexon. C’est une plaque sobre, entourée d’un filet d’or.

Avec la guerre de 1914 – 1918 on retrouve les plaques rectangulaires pour rendre hommage aux soldats décédés. Dès le mois d’aout 1914 tombent les premiers nexonnais ( voir l’article Nexon en 1914 publié le 30 juillet 2014). Dans le cimetière on trouve la plaque de Jean ROCHE, tué le 31 aout 1914. Figure ensuite le nom de son frère Jean Baptiste tué le 28 mai 1918. Ainsi la guerre a pris leurs deux fils aux parents ROCHE. faut-il s’étonner que le troisième nom sur la plaque soit celui du père, mort le 1er juin 1920 à 59 ans. Le drapeau français est largement représenté sur cette plaque.

Un mois plus tard, le 26 septembre décédait à 31 ans François DUDOGNON. Le nom de son épouse, Mélanie MARGINIER est en aussi grosses lettres que le sien comme pour les associer dans l’éternité. La plaque est sobre, sans drapeau tricolore mais en clamant « Honneur à ceux qui sont tombés pour la France »

La plaque suivante est très abimée. les couleurs des drapeaux et des décorations ont été effacées. Il reste la photo et le nom d’ Antoine MAZAUD, mort pour la France le 25 septembre.

Le même jour était tué Léon Michel TOURAUD. Les couleurs des décorations sont intactes. A gauche la médaille militaire, considérée comme la Légion d’honneur des sous officiers et à droite la croix de guerre avec étoile et palme. L’étoile de bronze résulte d’une citation au niveau du régiment et la palme de bronze d’une citation à l’ordre de l’armée.

En 1916, Jean VALERY, mort à 22 ans, est décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec étoile et palme.

En 1917 Pierre FAYE, âgé lui aussi de 22 ans a été tué. Deux belles plaques, réunies sur un support en marbre, rappellent le sacrifice de ce garçon face aux mitrailleuses de l’ennemi.

La même année Jean LATOUILLE est tué à 31 ans. Ses décorations ne sont pas dessinées mais nommées, la médaille militaire et la croix de guerre avec trois citations. Les couleurs sont bien conservées ,

En 1918 Mathieu DESMAISON est grièvement blessé. Il reçoit la médaille militaire et la croix de guerre avec étoile et palme. Il mourra presque sept ans plus tard, le 25 fevrier 1925. Il n’y a pas de drapeau français mais ses médailles dont les couleurs ne sont pas passées.

Toujours en 1918, une plaque très abimée, sans drapeaux ni médailles nous rappelle que Jean LATOUILLE, marié avec Marie LAMOURE a été tué au front le 18 octobre 1918. Il avait une fille, Marthe, née six mois avant la mort de son père.

Toutes les tombes des soldats tués au front n’étaient pas ornées de plaques rectangulaire. C’est le cas de Simon MAUD, mort le 8 mars 1916. La plaque est réalisée par sa mère, marie DESMONT, son époux étant décédé avant même la naissance de son fils. Quelle vie pour cette femme qui perd son mari, qui élève seule son fils et qui le voit disparaitre à l’aube de ses 21 ans.

Tous les décès pendant la guerre n’étaient pas ceux de soldats. Les plaques sont alors rondes et ressemblent à celles que nous avons vu auparavant. C’est le cas des trois plaques, toutes du même style pour Suzanne JOUVIE, épouse PAUZAT, décédée le 25 mars 1916 à 72 ans ; Alexandre MARIAUD, décédé le 21 avril 1918 dans sa 73ème et Anne TEYNEDE, épouse MARIAUD, décédée le 3 octobre 1919 à 72 ans.

La plaque de Marguerite CHIROL, épouse LATOUILLE est dans le même style que les trois précédentes, à la seule différence que les pensées sont de plusieurs couleurs, avec du jaune, du blanc … ce qui est moins funèbre que les pensées de couleur violette, symbole du deuil.

La plaque de Jean PRADEAU, décédé en 1917 à l’âge de 80 ans est cerclée de doré et un cimetière dans la verdure lui donne une luminosité d’espérance.

La plaque de Pierre CHIROL dans le même style que la précédente est moins lumineuse. mais ce qui est choquant c’est le vide laissé par la plaque qui était au dessus et qui a disparu…

La plaque de Pierre SILVY, cerclée de noir, prend de la couleur grâce aux pensées où se mêlent le jaune, le violet le marron et le vert.

Cachée par la végétation la plaque de Louis DEZON, décédé le 27 janvier 1919 est très lumineuse avec les mains entrelacées sur fond de ciel bleu.

La fréquence des plaques en porcelaine diminue et après 1918 on en trouve une tous les trois ou quatre ans. Ainsi en 1925 celle de Madame CHAUSSE, décédée le 11 octobre 1925. Les pensées donnent de la couleur à cette plaque cerclée de noir.

Puis en 1936, la plaque réuni Léonard PEYRICHOU décédé en 1933 et son épouse Catherine BUISSON décédée trois ans plus tard.

En 1937 la plaque d’Antoine COMBROUZE nous rappelle qu’il est un ancien combattant de la guerre de 1870. Il était, à Nexon, le dernier témoin de cette guerre.

En 1938, Eugénie DESROCHES, épouse de Jean SYLVIE décède. Nous avons déjà rencontré la plaque de Pierre SILVY, décédé en 1918 dont l’épouse était Eugénie DESROCHES. Une fois veuve elle c’est remariée le 3 octobre 1922 avec Jean SYLVIE. C’est le même nom mais pas la même famille !

Sans date, une plaque qui réuni deux belles sœurs. Les mains qui s’entrelacent sont celles de deux femmes.

Une plaque sans date pour la famille BOYER-VERGNE, la première qui indique qu’il s’agit d’une concession perpétuelle.

Il y a d’autres plaques rectangulaires, comme celle de la famille MOMOT,

ou celle de la famille COMBROUSE LAROUDIE

Sur la partie la plus ancienne du cimetière on trouve la plaque d’Aubin AYMARD, décédé en 1948. Elle rappelle son parcours professionnel, politique et militaire, tous très riches.

Sur la tombe Aymard plusieurs plaques rondes, dont celle d’Anna Aymard présentée plus haut.

Pour clore ce premier volet d’une promenade dans notre cimetière une vue de la partie ancienne :

Et du vandalisme:

Un certain nombre de tombes ne sont plus entretenues et se détériorent. la recherche des descendants n’est pas aisée. Le dépôt d’une pancarte peut permettre d’attirer l’attention de quelqu’un qui va prévenir un membre de la famille qu’il connait. Ce blog m’a ainsi permis d’aider M. BALAIZE à faire rénover la tombe de sa famille dont le dernier ancêtre était décédé en 1908. La tombe était en très mauvais état. Elle a été rénovée et j’ai pu rencontrer M. BALAIZE lors de sa visite à Nexon sur la tombe de sa famille. J’ai raconté son histoire sur ce blog.

La tombe rénovée et la plaquette qui annonçait la reprise possible est maintenant inutile.

Pour une vision plus large que le seul cimetière de Nexon lire le livre de Jean-Marc Ferrer et Philippe Grancoing « Des funérailles de porcelaine -L’art de la plaque funéraire en porcelaine de Limoges au XIXe siècle » Culture et patrimoine en Limousin 2000.

Quels livres lisaient les élèves de l’école en 1884

A son décès Jean-Baptiste Paulin LIMOUSIN a fait un legs à l’école laïque des garçons de Nexon d’un montant de 300 francs pour acheter des livres.

Jean-Baptiste Paulin LIMOUSIN était né le 18 juin 1806 à Nexon et il est décédé le 28 octobre 1881, à l’âge de 75 ans. Il avait été désigné maire de Nexon par le préfet de la Haute-Vienne le 10 septembre 1870 à la place de son frère Jean Baptiste Henry LIMOUSIN. Celui-ci a de nouveau été élu maire par le conseil municipal le 30 avril 1871.

Au décès de Paulin son testament révélait un legs au profit de l’école laïque. Compte tenu des délais nécessaires pour toutes les formalités pour un legs à une commune soient accomplies c’est le 5 juin 1884 que le maire Jean Baptiste BONNET a signé avec l’instituteur, Jean Baptiste FOURNIER, la liste des ouvrages à acquérir par la commune de Nexon pour la bibliothèque scolaire. Cette liste a été approuvée par son légataire universel et l’inspecteur d’académie.

La liste comprend 81 ouvrages et le total s’élève à 300 francs et 30 centimes.

L’ordre des 81 titres commandés ne donne pas d’information sur l’intérêt des ouvrages. Il en est de même pour le prix. Le premier ouvrage de la liste est consacré à l’armée de Sambre et Meuse. Cent ans après la Révolution Française et quelques années après les humiliantes défaites de 1871 les maitres doivent éveiller le patriotisme des jeunes élèves et leur donner envie d’être d’aussi vaillants soldats que leurs prédécesseurs des années 1894 -1897.

C’est un petit livre de 108 pages qui coute 75 centimes, le moins cher de la liste mais à même de montrer l’exemple comme l’indique la première page de l’ouvrage:

Le deuxième livre, Petite histoire du peuple Français de Paul Lacombe est un grand classique. Il ne coute que 1,50 francs et Paul Lacombe, ancien compagnon de Gambetta, devenu Inspecteur général des bibliothèques a publié de nombreux ouvrages . Le titre de Paul LACOMBE a été gardé et publié comme ouvrage du cours moyen par H. POMOT et H. BESSEIGE aux Presses Universitaires de France.

Avec le troisième ouvrage le prix change il coute 15 francs et c’est « l’Histoire de la guerre franco-Allemande » par Le Faure. deux exemplaires ont été commandés. Si cet ouvrage a été réédité en 1901 je n’en ai pas trouvé d’exemplaires.

Dans les titres suivants on trouves des ouvrages de poésie, de botanique et les classiques de la littérature comme « Le dernier des Mohicans », « Sans Famille », « Ivanhoé » ou « 20 000 lieux sous les mers ».

Bonnes lectures…

Un article de Limousin Elevage d’avril 1978 consacrait un article à l’élevage de Guy DEFAYE. Souvenir…

Près de 45 ans après ce bel hommage à cet éleveur, digne continuateur de son père Louis et modèle pour son fils Stéphane, ce clin d’œil au camarade avec lequel je partageait les bans de l’école primaire à Nexon…

Limousin Elevage n°65 avril 1978

Quelques années après la publication de cet article, le 3 avril 1983, Guy se voyait remettre la médaille du mérite agricole, décoration rarement remise à une personne de moins de 40 ans !

Guy DEFAYE et Léon PAUZET décorés du Mérite agricole le 3 avril 1983

IL y a 51 ans, le 26 septembre 1971, Nexon organisait la finale du Championnat de France de labours. A cette occasion la première Caravelle se posait à l’aéroport de Limoges.

Le Populaire 14 septembre 1971

Le Comité département des Jeunes agriculteurs (C.D.J.A.) de la Haute-Vienne, pépinière de champions de France de labours, avait été chargé d’organiser, le dimanche 26 septembre 1971, la finale du championnat de France de labours. Avec quatre champions de France, Guy BOUTET, René COMMUN, Albert NEXON et Gilbert CHARTIER la Haute-Vienne possédait alors le plus grand nombre de champions.

Jean BABAUDOU, président du C.D.J.A. 87 et son équipe ont choisi le site de La Plaine, bien desservi par la route nationale qui va de Limoges à Saint Yrieix. Un terrain de 60 hectares a été prêté par MM. ROZIER, ROUX, BAUDOU, SIBILOT, GOUDENEIX, FRUGIER et POUJAUD.

Ce championnat voulait être une grande fête de l’agriculture. A coté des labours un colloque sur la régénération des prairies était organisé et des expériences réalisées. Une exposition de vieux matériels, et un festival folklorique apportaient une note festive à cette manifestation.

Mais avant le concours de labours tous les regards étaient tournés vers Bellegarde ou une Caravelle affétée par le groupe ESSO, sponsor de la manifestation, devait amener une centaine de personnalités et des journalistes à ce championnat.

I- Le premier atterrissage d’une Caravelle à Limoges

Le dimanche 26 septembre près de 3000 personnes étaient massées derrière les barrières, dès 9h00 du matin, pour voir arriver la Caravelle. Ce qui nous semble banal aujourd’hui était un évènement en 1971. La Caravelle avait effectué son premier vol le 17 mai 1955 à Toulouse et avait reçu son certificat de navigabilité le 2 avril 1959. La Caravelle, premier avion commercial moyen courrier à réaction biréacteur, fut une réussite technique et symbolisait le succès de l’industrie aéronautique française. Elle n’eut pas la réussite commerciale qu’elle méritait car elle a été éclipsée par le programme du supersonique Concorde qui absorbait une grande partie des moyens financiers. Boeing et Douglas en ont profité pour occuper une grande partie du marché international de ce secteur. La chaîne de production s’arrête en mars 1973, moins de deux ans après son atterrissage à Limoges.

La foule scrute son arrivée
La Caravelle se pose
La Caravelle arrive
La Caravelle est arrivée.

Cette arrivée de la Caravelle correspond à l’ouverture de l’aéroport à la circulation aérienne publique. La piste est longue de 2.280 m et large de 45 m et elle est dotée d’un balisage pour les atterrissages de nuit mais ce n’est qu’en 1973 qu’elle a été dotée d’un système d’atterrissage tout temps.

Il faut faire la queue pour monter à bord et visiter la Caravelle

Tous ceux qui sont venus à Bellegarde n’étaient pas intéressés par le championnat de labour mais à la Plaine la foule n’a pas manqué.

2- Le concours de labour

Pour les concurrents la compétition a les mêmes contraintes et les mêmes exigences qu’une course cycliste ou un rallye automobile. Il faut avoir un bon matériel et il faut s’entrainer ce qui exige du temps et de l’argent. Pour faire face à ces exigences les candidats cherchent des sponsors. Et comme tous les sportifs chacun participe pour gagner.

Le Populaire 25 septembre 1971

Les concurrents sont sponsorisés par les fabricants de tracteurs et les fabricants de charrues. les trois concurrents de la Haute-Vienne sont équipés de charrues Huard et conduisent des tracteurs McCormick ou Someca.

De 9 à 10 heures les concurrents préparaient leurs tracteurs dans le bourg de Saint Maurice les Brousses et les décoraient. A 10 heures ils partaient en convoi vers le lieu du concours.

Le plan du site au croisement de La Plaine
Dans le bourg de Saint Maurice en direction de La Plaine

Arrivés sur le terrain chacun se place sur sa parcelle et après avoir déjeuné, la compétition débute à 13 heures. Le terrain est en légère pente ce qui permet aux spectateurs de suivre la compétition dans les moindre détails.

A l’arrivée les locaux n’ont pas laissé leur place et remportent les titres :

La tribune des personnalités
A gauche M. REGAUDIE, président du Conseil département est avec René Rebière, maire de Nexon, et Maurice DESCHAMPS, maire de Saint Maurice avec Olivier PHILIP, préfet de région.
La coupe

Le colloque sur la régénération sans labour des prairies, présidé par M. HENIN, chef du département d’Agronomie de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) le colloque était animé par M. JEANNIN également de l’INRA. Il a réuni le samedi après midi plus de 300 personnes à la salle des fêtes. Les démonstrations sur le terrain ont également intéressé un grand nombre d’agriculteurs.

Et si la modernité attirait l’ancien temps n’était pas en reste …

3- Retrouvailles 50 ans après…

Les champions Gilbert CHARTIER et Raymond CAMUS se sont retrouvés avec des participants et des organisateurs de cet évènement pour évoquer sur les lieux mêmes les souvenirs d’une époque aujourd’hui révolue. le monde de l’agriculture a été bouleversé, le nombre d’agriculteurs a fondu comme neige au soleil, la mécanisation a fait un bond considérable …

Le Populaire 9 octobre 2021

En 2009 Nexon avait un champion de France : David EYRICHINE

Bulletin municipal n° 226 3e trimestre 2009

Le 29 août 1942, 458 juifs raflés dans la Région de Limoges ( les 3 départements limousins et les parties non occupées de la Charente, du Cher, de la Dordogne, de l’Indre, de l’Indre et Loire, du Loir et cher et de la Vienne) partent de la gare de Nexon pour Drancy puis Auschwitz.

Si l’on connaît la grande rafle du Vel’ d’Hiv’ » des 16 et 17 juillet 1942 on oublie qu’il y en a eu avant et surtout après.

Ces rafles avaient pour but de livrer à l’Allemagne les juifs pour lesquels Hitler et ceux qui mettaient en œuvre ses idées voulaient réaliser « la solution finale ».

Le 11 juin 1942, une conférence qui réunit à Berlin tous les services des affaires juives de la Gestapo dans les pays occupés, décide de prendre des mesures rapides et efficaces pour y arriver. Pour cela la France devait livrer 100 000 Juifs des deux sexes.

  1. La politique anti juive du Reich et de Vichy

La législation antisémite mise en place le 27 septembre 1940 par les allemands dans la zone occupée conduit à un recensement de 170 000 juifs dont 150 000 pour l’agglomération parisienne. En zone libre le recensement exigé par le Reich et réalisé par les fonctionnaires de Vichy dénombre 140 000 personnes juives.

Depuis le 3 octobre 1940, date à laquelle la loi portant statut des Juif a été promulguée, la notion de « race juive » est proclamée et en fait des citoyens éliminés des fonctions électives et de la fonction publique. Le 4 octobre 1940, une nouvelle loi permet aux préfets de procéder à l’internement des « étrangers de race juive ». Le 7 octobre les Juifs d’Algérie, français depuis le décret Crémieux de 1870, sont déchus de leur nationalité et soumis à un régime d’exclusion. Ainsi le camp de Nexon va recevoir ses premiers internés.

Le Populaire 19 octobre 1940

En mars 1941 est créé à Vichy, le “Commissariat Général aux Questions Juives” (C.G.Q.J.), véritable ministère des affaires juives et en novembre l’“Union Générale des Israélites de France” (U.G.I.F.) rassemble en une seule organisation toutes les œuvres juives de France afin de mieux les contrôler.

En juin 1941 le statut des juifs devient plus sévère et leur interdit l’exercice des professions libérales et commerciales ainsi que les fonctions dans l’enseignement supérieur. En juillet ils sont dépossédé de toutes leurs entreprises et de leurs biens meubles et immeubles. Ils ne peuvent pratiquement plus voyager, sortir de leur domicile entre 20 heures et 6 heures, posséder une radio, une bicyclette, un téléphone. Il n’ont pas le droit d’entrer dans un jardin public, dans un théâtre, un cinéma, une piscine, des bains-douches, de changer de résidence. Leurs pièces d’identité sont marquées du tampon “Juif”. En zone occupée, à partir du 29 mai 1942, dès l’âge de 6 ans, ils doivent porter une étoile jaune avec le mot “Juif”.

2. La rafle du Vélodrome d’Hiver

Dès le 27 mars 1942, un premier convoi quitte la France pour Auschwitz suivi de quatre autres en juin emportant 4 000 hommes raflés en 1941.

Après l’accord du 11 juin 1942 à Berlin, Dannecker, représentant d’Adolf Eichmann à Paris ,qui avait proposé pour la France la déportation de 100.000 Juifs de 16 à 40 ans doit, dès le 15 juin, réviser son quota à la baisse et le réduire à 40.000 Juifs en trois mois à partir de la mi-juillet.

A partir du 16 juin, Bousquet, secrétaire général de la police du régime de Vichy sous le gouvernement de Pierre LAVAL, consent à livrer 10.000 Juifs apatrides de la zone libre. Les négociations butent sur le concours de la police française en zone occupée pour arrêter 30.000 Juifs dans cette zone, dont 22.000 dans l’agglomération parisienne et parmi eux 40 % de ressortissants français.

Le 2 juillet, Bousquet et Knochen, responsable de la Gestapo, tombent d’accord pour que les Juifs soient arrêtés uniquement par la police française, mais seuls les Juifs apatrides seront arrêtés.

Le 4 juillet, Laval entérine l’accord Bousquet-Knochen.

Le 15 juillet, Bousquet donne au préfet de police le feu vert pour la grande rafle. Il n’a pas voulu qu’elle ait lieu de 14 juillet ! Elle va être effectuée à partir du fichier juif constitué dès l’automne 1940.

Lettre n° 173 42 ordonnant la rafle

 Les personnes interpellées n’ont le droit de prendre qu’une couverture, un pull, une paire de chaussures et deux chemises. Les directives précisent que « les opérations doivent être effectuées avec le maximum de rapidité, sans paroles inutiles et sans aucun commentaire ».

Le 16 juillet à 4 heures du matin l’opération commence. Il y a peu de photos de la rafle elle même car elle a eu lieu dans le secret et à commencé très tôt. Par contre pour celle du 14 mai 1941 a été largement photographiée par un photographe allemand, Harry Croner, d’ une unité de la Wehrmacht chargée de l’endoctrinement, présent dans le gymnase Japy (11e arrondissement), le principal centre réquisitionné pour cette opération. A la fin de 1941, il est radié quand ses supérieurs découvrent que son père est juif. Il reprendra son métier de photographe en 1946. Les planches contacts de l’opération du 14 mai 1941 avaient disparu de la circulation jusqu’à l’automne 2020. Un brocanteur qui les avait achetées puis oubliées les montre à des spécialistes de la Shoas qui parmi elles reconnaissent une centaine de clichés de la rafle du 14 mai 1941. Entre mai 1941 et juillet 1942 il n’y a pas de différence dans la méthode, aussi j’utilise quelques cliché du 14 mai 1941 pour montrer le calme des juifs interpellés qui discutent avec les gendarmes et qui embrassent leurs femmes avant de partir pour un voyage dont ils ne reviendront pas.

La rafle du 14 mai 1941 dite du « billet vert ». Une répétition de ce qui se réaliser dans toute la France en 1942

Les quelques photos de la rafle du Vel d’hiv sont toutes réalisées à l’extérieur. On montre parfois une photo de l’intérieur mais elle a été réalisée à l’automne 1944, lorsqu’ y ont été enfermés des hommes et des femmes suspects de collaboration. 

La seule photo connue de la rafle réalisée  prise par un photojournaliste de Paris-Midi et censurée par les Allemands à l’époque est une photo d’extérieur :

La seule photo de la rafle du Vel d’Hiv

L’opération conduira à l’arrestation de 13 152 Juifs : 4 115 enfants, 5 919 femmes et 3 118 hommes. Après leur arrestation, une partie d’entre eux est emmenée par autobus au camp de Drancy. L’autre partie, 8 160 personnes : 4 115 enfants, 2 916 femmes et 1 129 hommes est envoyée au Vélodrome d’Hiver où elles resteront pendant cinq jours, sans nourriture, avec un seul point d’eau et dans une chaleur étouffante … Ils rejoindront Drancy, les camps de Beaune la Rolande et Pithiviers et finalement Auschwitz.

Le vélodrome a été démoli en 1959 pour laisser place à des immeubles. Il n’y a pas de manifestations, un pan de l’histoire disparait.  L’événement reste dans la conscience populaire sans image jusqu’en 1967 avec la publication du livre de Claude Lévy et Paul Tillard, le premier consacré à la rafle ( La grande rafle du Vél’ d’Hiv’ chez Robert Laffont)

3- Les rafles du 26 août 1942

Elles surviennent six semaines après celle du Vel d’Hiv et ont lieu dans toute la zone non occupée.

Elles s’inscrivent dans la lignée de l’accord du 2 juillet 1942 entre Carl Oberg, chef de la SS en France et René Bousquet, secrétaire général de la Police à Vichy.

Carl Oberg (à droite devant un officier de la SS) et son aide de camp Herbert Hagen (à gauche, de face) avec René Bousquet (de profil, à gauche) en 1942. 

L’accord protège les Juifs de nationalité française sur tout le territoire et les autorités de Vichy s’engagent à livrer 40 000 juifs : 10 000 Juifs étrangers de la zone libre et 30 000 de la région parisienne.

Le 5 août 1942 tous les préfets régionaux reçoivent une lettre confidentielle des services de René Bousquet, secrétaire général de la police, qui définit les juifs à arrêter et à transporter en zone occupée « avant le 15 septembre » : leur nationalité, leur date d’entrée sur le territoire français (1er janvier 1936), la liste des exemptés (« vieillards de plus de 60 ans », femmes « en état de grossesse », « enfants de moins de 16 ans non accompagnés », entre autres).

Lettre du Secrétaire général de la police au Préfet régional de Limoges. A.D.C. 147W4812

Le 10 août, le préfet Lemoine tient dans son cabinet de Limoges une conférence où il fait part des mesures envisagées prochainement par le gouvernement à l’égard de certaines catégories d’Israélites. Dans un courrier qu’il adresse aux préfets, il rappelle les dispositions prises : Pour effectuer le ramassage, le groupement et la conduite des israélites au centre régional de Nexon (Haute-Vienne), vous pourrez faire appel au concours des divers services de police et de gendarmerie de votre département qui, sous votre autorité, seront chargés de procéder à ces opérations. En ce qui concerne les groupes mobiles de réserve, je vous serais obligé de bien vouloir me faire connaître, dès que possible, le nombre de gardiens qui vous seraient nécessaires pour effectuer les opérations précitées. En effet je dois maintenir dans chaque groupe mobile un effectif de réserve destiné, le cas échéant, à assurer le maintien de l’ordre public. …

Pour le département de la Haute-Vienne le préfet adresse ses instructions détaillées aux services de police et de gendarmerie :

À l’issue de la conférence du 10 août 1942, le préfet Lemoine a remis une note résumant les instructions données par le contrôleur général de la Police nationale dans laquelle il est précisé que les israélites doivent être assemblés dans un camp régional d’où l’on fera partir un train complet.

Le camp de Nexon, après transfert des internés qui y séjournent vers le camp de Saint-Paul-d’Eyjeaux, a été désigné comme camp régional avec une capacité de 800 personnes au maximum. Il est prévu des camps primitifs où pourront être acheminés les israélites le jour du ramassage. En Haute-Vienne, il est envisagé de créer un centre provisoire à Saint-Germain-Les-Belles où pourront être logées environ 300 personnes. Mais compte tenu du nombre des personnes interpellées il ne sera pas utilisé. Les départements de la région doivent étudier la possibilité d’organiser un centre, notamment en Corrèze, en Dordogne et dans l’Indre, pour procéder à des décentralisations dans chaque département. Les israélites groupés dans ces centres seront ensuite dirigés vers Nexon au fur et à mesure des départs.

Dès que les listes seront prêtes, les services de police et de gendarmerie devront procéder à une prospection discrète pour s’assurer si les intéressés sont bien toujours domiciliés à l’endroit désigné.

Les embarquements pour la zone occupée se feront de nuit. Un service d’ordre de surveillance accompagnera les convois. Pour le moment il est prévu que les trains de départ seront dirigés vers Chalon-sur-Saône. Un service d’ordre important devra assister à l’embarquement. Dans chaque gare se trouvant sur le trajet, il sera placé un service discret susceptible d’être immédiatement renforcé. Dans les dernières gares avant la ligne de démarcation, la surveillance devra être particulièrement stricte.

Le 19 août 1942, un télégramme du préfet régional annonce la date de l’opération : « Vous informe que mesures d’arrestations et regroupements prévus par dépêche du 5 août auront lieu mercredi 26 août, heure fixée par contrôleur Surville STOP tenir cette date rigoureusement secrète. »

A cette même date les dérogations qui étaient au nombre de 11 sont ramenées à 6. Ainsi sont exemptés les parents d’un enfant de moins de deux ans au lieu de cinq ans comme précédemment.

Le 26 août 1942, le « plan de ramassage » est déclenché sur l’ensemble de la zone non occupée. Pour la Région de Limoges, 9 préfectures ou sous préfectures vont être concernées : Loches (Indre et Loire), Châteauroux (Indre), Saint Amand Montrond (Cher), Montmorillon (Vienne), Guéret (Creuse), Confolens (Charente), Limoges (Haute-Vienne), Périgueux (Dordogne) et Tulle (Corrèze). 5 centres de pré ciblage sont retenus : le camp de Douadic dans l’Indre pour le Nord de la Région, Boussac pour la Creuse, Auchères et Egletons pour la Corrèze, Saint Pardoux la Rivière et le château du Roc, au Change en Dordogne.

La carte de Guy Perlier dans son ouvrage La Rafle aux Edition « Les Monédières » en 2012 montre les liens entre ces différentes villes et Nexon, lieu de rassemblement final.

Source Guy PERLIER

Les recensements des juifs effectués en 1941 dénombraient 6 270 juifs étrangers dans la région. Trois départements en réunissaient 80% : La Dordogne 2 265, la Haute–Vienne 1600 et la Corrèze 1 165.

La Creuse ne comptait que 534 Juifs d’origine étrangère. C’était le département de la région qui en comptait le moins. Beaucoup sont arrivés dans ce département par hasard. Ils n’ont pas eu de grandes difficultés pour se loger et après quelques mois de présence ils se pensaient à l’abris. Pourtant ce ne fut pas le cas pour 91 d’entre eux. Parmi eux se trouvait le jeune Henri Wolff. Il fut l’un des rares à revenir vivant. Il a raconté souvent, et sur de nombreux médias, son histoire.

https://www.youtube.com/watch?v=2jIlLsV6r6k&ab_channel=YadVashemFran%C3%A7ais

Henri Wolff était un jeune belge de 14 ans lorsqu’il arrive avec ses parents aux Combes, un village d’une quinzaine d’habitations sur la commune de Saint-Hilaire-le-Château. Il découvre  » un havre de paix et de chaleur « . Le recensement de juin 1941 le rappelle à  la réalité.  » Un jour le secrétaire de mairie est venu : « Je dois recenser tous les juifs du canton et vous avez à  remplir ce questionnaire ».  » La mère d’Henry s’étonne :  » Nous n’avons jamais dit que nous étions juifs. « . Le secrétaire de mairie :  » Moi, je le sais ! Vous ne voulez pas remplir le questionnaire ? Je le ferai.  » Son père est envoyé dans un Groupements de travailleurs étrangers (G.T.E.), sur le plateau de Millevaches pour extraire de la tourbe tandis que sa mère et lui travaillent à la ferme aux Combes. Tous les deux sont obligés de pointer à  la gendarmerie où ils sont traités avec suspicion. Le vélo d’Henri est régulièrement inspecté, car les résistants utilisent souvent ce moyen pour convoyer leurs tracts.

Le 26 août 1942, cinq gendarmes se présentent, à  quatre heures du matin, à  leur domicile. Ils leur laissent un quart d’heure pour faire leurs bagages. L’un d’eux gifle Henri qui n’est pas assez rapide. Il gardera toute sa vie le souvenir de cette gifle. Ils sont d’abord regroupés à  Boussac, dans une cartoucherie désaffectée puis convoyés au camp de Nexon, en fin de journée. Henri est arrivé à Nexon avec sa mère et il y retrouve son père. Il décrit le camp ainsi  » Six cents à  huit cents prisonniers parqués dans une douzaine de baraques, vingt-quatre latrines … soixante robinets situés sur le terre-plein du camp et trois douches. « 

Henri Wolff poursuit :  » Nous avons reçu aussi la visite d’un fonctionnaire de Vichy qui nous assura que nous serions convenablement traités, envoyés en Allemagne ou en Pologne et serions astreints au travail de la terre.  » Il continue :  » Nous sommes restés un jour et une nuit à  Nexon et ce fut le départ pour Drancy. A la ligne de démarcation, nous attendait la Feldgendarmerie allemande, prenant le relais de la gendarmerie française. Une journée à  Drancy et le départ vers l’enfer. Le convoi n° 26 partit le 29 août et arriva à  Auschwitz le 2 septembre 1942. Le voyage dura quatre jours et trois nuits, entassés, une centaine par wagon à  bestiaux. Dans un coin, deux seaux : l’un servant de tinette, l’autre contenant de l’eau. La chaleur y était infernale. Sur les  » 957 juifs du convoi n° 26, 918 ont été gazés.  » Parmi eux, la mère d’Henry Wolff et probablement son père. Il sera l’un des 39 survivants de ce convoi.

Au total en Creuse, 90 personnes furent arrêtées le 26 août 1942 dont une quinzaine d’enfants. Regroupées à La Souterraine, Dun, Châtelus-Malvaleix, Bonnat et Guéret, elles sont ensuite conduites vers Boussac. Lors du criblage 39 personnes n’ont pas été retenus car elles remplissaient l’une des six conditions d’exemption comme ces deux familles, avec quatre enfants, dont les pères, d’origine allemande, s’étaient engagés en septembre 1939 dans les rangs de l’armée française. De Boussac 44 personnes sont dirigés vers le camp de Nexon.

En Corrèze la rafle a été réalisée en 2 fois. D’abord dès le 18 août 1942, 59 Juifs qui appartenaient aux différents groupements de travailleurs étrangers ( 101, 405, 651,653,665,881) sont regroupés au camp d’Auchères sur la commune de Rosiers d’Egletons. Le 23 août, ils se rendent à pieds du camp à la gare d’Egletons et parcourent les 4 kms en chantant selon le Rabbin Deutsch.

Rapport du Rabbin Deutsch, Archives du Mémorial de la Shoah

De là ils rejoignent Lyon et leurs wagons seront rattachés au convoi n°5 à destination de Drancy. Le nombre des wagons n’étant pas suffisant, un convoi de 33 personnes rejoindra Nexon par la route le 27 août.

Départ d’Egletons pour Nexon le 27 août 1942

Le 26 août, dans toute la Corrèze les gendarmes doivent interpeller les Juifs étrangers recensés et les regrouper à Egletons où l’Ecole Nationale Professionnelle est transformée en camp.

Télégramme du Préfet de la Corrèze pour l’organisation de l’ENP .

Les prévisions du préfet font état de 210 noms sur liste principale et de 64 en liste complémentaire.

Télégramme du Préfet de la Corrèze avec nombre de personnes sur les listes

Mais entre les « recensés » et les « ramassés » il y a des écarts. Certains ont fui car des informations leur étaient parvenus. D’autres étaient malades et intransportables. En ajoutant les motifs d’exemptions ce sont 58 Corréziens qui sont arrivés à Nexon.

En Dordogne deux centres sont aménagés à Saint-Pardoux-la-Rivière et dans le château du Roc, au Change, ce dernier une semaine avant le début de la rafle. 329 Juifs auraient dû être arrêtés mais 242 personnes seulement le seront et après les différents criblages 174 partiront de Nexon pour Drancy et 172 seront déportées à Auschwitz.

Stèle commémorative au Château du Roc en Dordogne

En Haute-Vienne 102 personnes ont été arrêtées, aucune à Nexon et dans les communes du canton. En effet lors de l’enquête du 3 juin 1941 la mairie de Nexon avait déclaré qu’aucun réfugié israélite ne vivait sur la commune. Il est vrai qu’entre le 1er juin 1941 et le 26 août 1942 certains auraient pu y venir. Je pense que la présence du camp les dissuadait.

Enquête de la Préfecture sur la présence des réfugiés israélites

Parmi les arrestations autours de Nexon on en note 9 à Chalus : Maurice Blau, son épouse Elsa et sa sœur Bertha; un jeune russe de 25 ans, Willy Grandenz; Meyer Loschner, son épouse Sarah et leur fille Ruth; Sigmund Pommer et son épouse Sarah. Ils seront 7 à être arrêtés à Saint Yrieix, d’autres le seront à Aixe sur Vienne et dans toute la Haute-Vienne.

Parfois c’est toute une famille comme les Jonap, les parents et leurs 3 fille ou les parents Kamelgarn avec leurs 3 enfants. La plupart de ces arrestations concernent des Allemands, des Autrichiens ou des Polonais qui ont fui dès le début de la guerre. Ils sont souvent passés par la Belgique qui était neutre et sont venu en France à partir de juin 1940. Ils passaient par Paris mais ils n’y restaient pas longtemps et cherchaient à gagner la zone libre. Ils sont arrivés à Limoges ou dans sa banlieue d’où ils ont été expulsés au début de l’année 1942; Ils sont allés alors à Chalus, Oradour sur Vayres, Saint Léonard… Quelques-uns ont été pris dès leur arrivée en Haute-Vienne, soit qu’ils aient été arrêté en franchissant la ligne de démarcation avec des faux papiers, soit en arrivant en gare de Limoges où ils ont été dénoncés par un contrôleur.

Au total 680 personnes ont été amenées au camp de Nexon les 27 et 28 août 1942. Leurs documents vont de nouveaux être examinés. En une journée les inspecteurs vont examiner les papiers et libérer ceux qui remplissant les conditions d’exemption. Aux partants on retirera les cartes d’alimentations à tous ceux qui remplissent les conditions pour être retenus.

Après toutes les vérifications 458 personnes ont été embarquées dans le train pour Drancy. Ce sont donc plus de 200 personnes qui ont été libérées parce qu’elles remplissaient les conditions pour ne pas partir.

Les 458 personnes retenus ont quitté le camp dans la soirée et ont pris place dans les wagons : 3 voitures de voyageurs réservées aux femmes, enfants et malades et 27 voitures à bestiaux aménagées. Les bagages étaient dans 4 fourgons à bagages et une voiture était réservée à l’escorte.

Le train a quitté Nexon le 29 août 1942 à 6h55. Il a franchi la ligne de démarcation à Vierzon à 11h31 d’où il est reparti à 12h15. Il est arrivé à Drancy à 18h03.

La plupart sont partis pour Auschwitz très rapidement. Le convoi n°26 avec 307 « raflés » est parti le 31 août et le convoi n°27 est parti le 2 septembre avec 75 « raflés ». La plupart ont été gazés le jour de leur arrivée.

Quelles réactions alors ?

A Nexon aucune. Il n’y a pas un mot dans la Presse. A part les personnels du camp personne n’a vu les « raflés ». Ils sont sortis du camp à la nuit tombée. Dans les quelques maisons devant lesquelles ils passaient pour aller à la gare les habitants avaient été priées de fermer leurs volets. Il n’y avait pas de cris car ils ne pensaient pas que ce voyage serait sans retour.

Dans les communes où il y a eu des arrestations s’il n’y a pas eu de manifestations violentes, le mécontentement et la désapprobation étaient visibles. Mais comme toutes les arrestations ont été effectuées par des gendarmes ou des policiers, sans aucune présence de soldats allemands à la différence de ce qui s’était passé à Paris quelques semaines avant, la légalité semblait respectée. Mais la censure veillant il n’y eu aucune photo dans la presse aussi bien de la rafle du Vel d’Hiv que des rafles d’août 1942. Il n’y eu pas de manifestation de désobéissance de la part des fonctionnaires chargés des opérations. Il y eu des fuites et des personnes furent prévenues ce qui explique le nombre d’arrestations inférieures aux prévisions.

On cite le cas du gendarme Honoré Haessler évacué du Bas Rhin et affecté à la brigade de gendarmerie de Solignac de 1941 à 1943. Il s’y installe avec son épouse Marie-Louise et leur fils Pierre. A Solignac plus de 80 juifs sont réfugiés. Chaque fois que cela lui a été possible, il prévenait les familles juives des menaces de rafles ou de l’arrivée des allemands. Ainsi de nombreuses familles ont pu se cacher et éviter l’arrestation. Mais quelques jours avant le 26 aout, quand il prévient la famille Imbert, celle ci ne veut pas fuir car Juda Imbert était malade et son épouse n’a pas voulu l’abandonner. Ils ont été arrêtés avec leur fille Elsa. Tous les trois déportés vers Auschwitz par le convoi n° 27 du 2 septembre 1942, ils sont les seules victimes juives parmi les réfugiés à Solignac, arrêtés le 26 août 1942. Le 3 février 2004, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à titre posthume à Honoré Haessler le titre de Juste parmi les Nations. La caserne de Solignac porte le nom de caserne du gendarme Haessler. Il y a eu d’autres fonctionnaires de police qui ont agi ainsi en Limousin comme Jean Cubertafond, policier inspecteur au service des étrangers, lui aussi reconnu Juste parmi les nations.

Si peu de personnes ont réellement vu les rafles elles vont cependant susciter un mouvement qui marque une rupture dans l’opinion. Parmi les éléments marquants il faut rappeler la lettre envoyée le 23 août 1942 par Mgr Saliège, archevêque de Toulouse, à tous les curés de son diocèse pour qu’elle soit lue le dimanche à la messe. Radio de Londres l’a largement relayée.

Cette lettre n’est en fait que la partie visible d’un réseau d’entraide et de sauvetage, en lien avec les institutions juives et les réseaux de résistance que l’on appelé le « réseau Saliège ». Le conseil national de l’Église réformée de France, que préside le pasteur Boegner, se réunit à Nîmes le 22 septembre 1942 et rédige un texte qui est lu dans tous les temples de France (sauf huit refus) le dimanche 4 octobre. Il exprime sa condamnation des persécutions et appelle les fidèles à la solidarité avec les Juifs. Et Combat dans son numéro d’octobre 1942 s’appuie sur Charles Péguy pour écrire : Les juifs nos frères.

4- L’oubli, puis le temps de la mémoire et de la commémoration.

A la fin de la guerre, comme les camps, les rafles ont été oubliées. Pendant des années on n’en a pas parlé, comme si une chappe de plomb s’était abattue sur ces évènements. Comme tous mes camarades nexonnais nés après la guerre, nos parents ne nous en non jamais parlé, ni nos instituteurs, ni nos professeurs.

C’est au début des années 1970 que les choses ont changé. Des travaux universitaires, des monographies… ont été publiées sur les camps et sur les rafles. D’abord celle du Vel d’Hiv, ce qui a eu pour effet d’occulter les autres. Et maintenant il existe une littérature abondante. Sur ce qui s’est passé dans la Région de Limoges l’ouvrage de Guy Perlier, La Rafle- Août 1942 – Région de Limoges Editions « Les Monédières » en 2012 est très complet. Le site de Fanny Dupuy sur les Réfugiés juifs en Haute-Vienne est riche car la vie de tous les déportés de la Haute-Vienne est retracée : https://www.refugiesjuifs87.fr

Pour la Creuse le livre de Christophe Moreigne – La Mesure J- Points d’Encrage 2022 ne se limite pas à des chiffres et des documents administratifs mais lui aussi fait revivre les personnes déportées

Un travail effectué par les élèves des classes de 1eres S, TEB et TP du lycée Pierre Caraminot d’Egletons en 2018-2019 est un bon résumé de ce qui c’est passé en Corrèze : https://blogsenclasse.fr/19-egletons-caraminot-commemoration/category/avancee-des-travaux-le-travail-dhistoire/larrestation-des-juifs-de-correze-en-aout-1942/

Pour la Dordogne la référence est le travail pionnier de Bernard Reviriego -Les Juifs en Dordogne- 1934.1945- Archives départementales de la Dordogne. Fanlac 2003- 255 p.

Sur la police en général un énorme travail de plus de 1000 pages de Jean-Marc Berlière – Les Polices des temps noirs : France, 1939-1945, Paris, Perrin, 2018, 1357 p.

Les travaux de Serge Klarsfeld sont la référence absolue : Vichy-Auschwitz. Le rôle de Vichy dans la solution finale de la question juive en France, 1942, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1983, 544 p. Mais au-delà de ses publications il y a ses actions. Serge Klarsfeld et de son épouse Beate ont passé leur vie à démasquer les responsables de la Shoah et à faire vivre la mémoire de ces évènements funestes. Par leur travail et leur conviction ils ont amené le président Chirac à commémorer le 53e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv le 16 juillet 1995 en prononçant un discours dans lequel il reconnaît la responsabilité de la France.

A Nexon, le 22 mai 1993, d’anciens internés de Nexon, militants politiques et syndicalistes français, ont fait apposer une plaque à la gare de Nexon : « Ici à Nexon, en 1940, est ouvert un camp d’internement surveillé. De cette gare sont partis en direction de Port-Vendres, en mars 1941, pour être déportés dans des camps en Afrique du Nord, des patriotes résistants antifascistes de toujours qualifiés d’indésirables français et internés par les gouvernements français et de Vichy. Victimes de la répression fasciste, ils furent les premiers à nous montrer le chemin de la Résistance. Plus tard, des juifs, des résistants et des patriotes furent déportés en Allemagne. N’oublions jamais leurs souffrances, leur courage, leur sacrifice. Restons vigilants, souvenez-vous. »

Quelques mois plus tard, le 12 septembre 1993, en présence de Serge Klarsfeld et de Gérard Gobitz, ancien interné et déporté, a été inaugurée une stèle dressée à côté de celle de 1959 à la porte de l’ancien camp, avec une forme inversée, et lui faisant pendant. La plaque porte l’inscription : « Le 29 août 1942, 450 Juifs dont 68 enfants habitant les départements de la région de Limoges, arrêtés à leurs domiciles et rassemblés au camp de Nexon, furent livrés aux nazis par le gouvernement de Vichy et déportés vers le camp d’extermination d’Auschwitz. Passant, souviens toi  »

Les deux stèles en 2022

Une pierre gravée fut également dressée à la gare. Son environnement a évolué avec la temps. D’une simple pierre dressée à l’origine c’est aujourd’hui un vrai espace du souvenir. Des panneaux expliquent le mouvement d’enfermement des années 1940 -1945 avec l’histoire des camps mais aussi de la déportation des juifs vers les camps de la mort. Ce fut un long travail mené par les associations de déportés, espagnols et juifs Polonais, Allemands, Autrichiens, Lettons, Tchèques…Apatrides, pour que l’on n’oublie pas. Le 28 avril 2018 a été inauguré un sentier de la mémoire rappelant l’histoire des 458 juifs déportés de la gare de Nexon vers Drancy la nuit du 29 août 1942.

13 septembre 1993 inauguration de la stèle de la rafle d’août 1942. René Rebière, à gauche, est maire
29 avril 2007 De G à D Mme Jamin, Maire, Josette Dugot, Souvenir Français, Françoise Dubuc, infirmière au camp, Jeanine Hery prisonnière au camp alors âgée de 6 ans, la fille de Mme Dubuc.

26 avril 2009, pour la première fois, lors des cérémonies commémoratives de la Journée de la Déportation, les descendants des espagnols républicains, à travers l’Ateneo Republicano du Limousin, étaient présents.

26 avril 2009
26 avril 2009
29 août 2012, Liliane Jamin Maire avec Claude Bérody et à gauche la porte drapeau Ateneo Republicano du Limousin
2012 Discours de Guy Perlier
2012
28 avril 2015,Fabrice GERVILLE-REACHE maire
Bulletin municipal d’Information n° 264 Juin 2021

Souhaitons que nous n’ayons pas à revivre des heures aussi cruelles…

Hommage à Josette DUGOT née LAGORCE

C’est avec surprise que j’ai appris le décès de Josette . Je la savait fatiguée mais pas au point de la voir partir maintenant. Il est vrai que je n’étais pas allé la voir depuis plusieurs mois alors que mes visites étaient fréquentes tant ses souvenirs sur Nexon étaient précis.

Elle avait deux ans de plus que moi et habitait route du Courdein, pas loin de chez mes parents. Je pensais la retrouver pour préparer la réunion des anciens que nous comptons organiser à l’automne prochain mais le sort en a décidé autrement. Elle est sur plusieurs des photos à partir desquelles nous reconstituons les listes de tous ceux et celles qui ont fréquenté l’école à Nexon.

Josette LAGORCE , 4ème à partir de la droite au 2ème rang, en 6ème

Je ne parlerai pas de son activité professionnelle, bien remplie et sanctionnée par les médailles du travail de 20 ans et de 30 ans mais de ses engagements bénévoles. C’est au travers de ceux-ci qu’elle participe à la vie sociale de Nexon, sa commune à laquelle elle est très attachée.

Elle s’engage pour les fêtes de Nexon dans la confection des chars et avec son mari, Jean Claude DOGOT, au Comité des fêtes. Elle a pratiquement toujours partagé ses engagements avec son mari, aussi bien pour les fêtes que pour les commémorations avec el Souvenir Français. En 1986 elle est secrétaire adjointe du Comité que préside le Docteur ROGER. Les activités sont nombreuses avec les chars, les rencontres inter villages, les barbecues… Quelques photos rappellent ces différents moments.

la confection du char de l’avenue de la gare en 1977
La découpe du mouton
1989, Bicentenaire de la Révolution Française
Rencontre inter village à Saint Maurice Josette et Anne Marie
L’équipe de Nexon

Parallèlement au Comité des fêtes Josette et son mari vont participer à la création du Comité pour le Souvenir Français à Nexon. Celui-ci nait en 1986 sous la présidence de M. ROCHE. D’abord secrétaire puis présidente de ce Comité, Josette en a été également la porte drapeau. Toujours accompagné de son mari Jean Claude elle participe en moyenne à 40 cérémonies chaque année non seulement en Haute-Vienne mais aussi dans les départements limitrophes. Pour réduire au maximum les frais, en adroite couturière elle confectionne le drapeau du Comité.

Il sera officiellement remis au Comité par le délégué général du Secours Français de la Haute-Vienne lors de la cérémonie du 11 novembre 1990.

11 novembre 1990 à Nexon

Quelques photos rappellent les nombreuses manifestations auxquelles le comité de Nexon était présent.

Médaille de bronze des portes drapeaux

1995 Les Diables bleus à Bellac
1996 Diplôme d’Honneur de Porte Drapeau

Le Comité de Nexon était un comité actif qui en 2018 comptait 70 membres.

AG du 9 fevrier 2019

Au delà de la participation aux différentes cérémonies, le Comité s’occupait de fleurir les tombes des personnes « Mort pour la France » et de faire les faire nettoyer. Il y avait également la vente du bleuet aux portes du cimetière au moment de la Toussaint mais Josette et son mari étaient les seuls à accomplir cette tache.

AG du 8 fevrier 2020. BMI n° 2/2020

Josette a annoncé son départ de la présidence le 1er septembre 2020. L’appel aux volontaires à été vain de même que la recherche d’un ou d’une remplaçante à la présidence de l’Association. De ce fait l’Association est en sommeil.

Je ne peux pas terminer cet hommage à Josette sans parler de son fils Laurent dont elle est fière. Par son engagement dans la gendarmerie elle vivait peut-être une vie qu’elle aurait aimé connaitre.

Enfin Josette jouissait d’un don qu’elle mettait au service des autres, sans contrepartie sinon celle d’avoir contribué à soulager son prochain. Elle enlevait le feu, soulageait certaines douleurs, aussi bien en présence des personnes que par correspondance. Je l’ai vécu pour moi même et pour des amis. Merci Josette.

Réunir les anciens des années 1945-1950

C’est un projet que j’ai eu avec François Marcelaud que le COVID a retardé. Nous avons échangé nos photos de classe et rapidement il nous est apparu qu’à 2 nous n’avions pas la mémoire de tous nos camarades de classe. Alors, au moulin Pintou nous nous sommes retrouvés d’abord à 4, Guy Defaye et Bernard Nouhaud nous ayant rejoints. Et là il a fallu se rendre à l’évidence, réunir seulement les garçons n’était pas la meilleure solution. Bien sur l’école élémentaire n’était pas mixte mais dès la 6ème, au collège garçons et filles étaient ensemble. Notre groupe c’est donc enrichi de Bernadette Rebeyrol, Marie Françoise Quinque, Jeanine Daugiras, Jean Louis Penot et d’autres encore, chacun et chacune apportant des photos si bien qu’en ajoutant à la liste des 233 enfants nés à Nexon au cours des années 1945 -1950, ceux qui ont été identifiés sur les photos de classe nous arrivons à 233 noms. Malheureusement dans cette liste plusieurs nous ont quitté, comme Yves ROUSSE dont nous avons appris le décès le matin même de l’une de nos réunions.

Voici quelques unes des photos que nous avons collectées, certaines ont été publiées sur ce blog, d’autres non. Il nous en manque certainement, surtout avec la date précise ainsi que la classe. Vous pouvez me les envoyer par mail ou mettre un commentaire et je vous contacterai. Nous aurons besoin de tous pour trouver les adresses…

6e ? avec Bernadette
CP avec Guy
maternelle
CM M. Thoumieux
1957 58 ? Guy
4e Guy
CP
CM2 M; Thoumieux
CM1 Mme Roussin
3e collège Guy
Fête
1956 8 juillet

En espérant qu’à l’automne nous aurons l’occasion de nous retrouver nombreux pour évoquer les souvenirs …

Mon adresse : nys-jean.francois@orange.fr

De belles photos de Nexon

Jean RIBIÈRE (1922 -1989) est un photographe de renom, qui, avec son épouse Micheline VIALLE a créé leur agence de presse.  Pendant les années 1950 ils s’orientent vers la vie quotidienne des français. Il venait souvent à Coussac Bonneval où vivait la grand-mère de son épouse. De là il partait en moto et s’arrêtait pour photographier des scènes de la vie Il cherche l’instant ou son cliché va rendre le geste, l’expression les plus parlants.

En 2013, Page centrale, une maison d’édition coopérative de Clermont Ferrand édite un ouvrage intitulé « Jean Ribière Instantanés de l’Auvergne et du Limousin » dans lequel sont publiées des photos que jean RIBIERE a réalisées dans les années 1952-1954.

Quand j’ai vu cet ouvrage je me suis précipité pour l’acheter ! la couverture était une photo de la place de l’église avec, sur la route huit jeunes se tenant par la main. Je pensais trouver des explications mais il n’y avait qu’une simple légende  » les huit solidaires . Nexon. Haute-Vienne ».

Un galerie qui vend cette photo qu’il intitule « Les 8 enfants descendant la grand-rue du village, Nexon, 1952  » j’ai montré cette photo a plusieurs personnes qui habitaient place de l’église dans les années 1950, principalement à ceux qui avaient entre 3 et 7 ans en 1952. Aucun e n’a reconnu le moindre de ces jeunes. Je lance donc un appel à mes lecteurs pour trouver qui étaient ces jeunes.

Dans sa préface Annick FAURET écrit que les scènes photographiées ne sont pas préméditées. C’est sans doute vrai pour la plupart d’entre elles mais il est difficile d’imaginer à Nexon huit jeunes garçons et filles remontant du bourg en se tenant par la main et occupant la totalité de route.  C’est d’autant plus étonnant que la jeune fille qui tourne la tête vers la droite se retrouve sur une autre photo, prise quelques mètres plus loin, en train de mener un attelage de bœufs.

Quelqu’un reconnaît il l’agriculteur ?

Il y a deux autres photos avec un agriculteur au travail. Ce sont de belles photos et pour des nexonnais ne pas connaître les acteurs est frustrant. Je fais appel à vos mémoires.

La gare de Nexon et son quartier. II-un développement qui conduit à l’ouverture de trois hôtels -restaurants

Lors du recensement de 1841 il bien évidemment pas question de la gare. Dans le quartier seul est mentionné le lieu dit Lombertie avec la famille LOMBERTIE qui y habite. Lors du recensement suivant, en 1886 la gare y occupe une place importante. D’abord par l’avenue de la gare qui commence à la sortie du bourg à l’époque c’est à dire à la hauteur de la rue Gay Lussac et de la rue Lavoisier. Les maisons bourgeoises qui étaient construites autours de l’église au XVIIIe siècle puis dans les rues commerçantes ensuite sont maintenant à la sortie des bourgs, en retrait de la rue avec un parterre devant et un parc jardin à l’arrière. Le fait que des 1886 cette rue porte le nom d’avenue est significatif. C’est le lieu des promenades dominicales et les plus courageux vont voir passer les trains, spectacle surprenant en 1880 ! Les auberges sur le parcours ou à la gare permettent de passer un agréable moment. La carte postale ci dessous qui date des années 1910 permet de mesurer ce phénomène.

L’avenue de la gare un après midi

A la hauteur de la gendarmerie, à droite sur la carte postale (restaurant Massy aujourd’hui) l’avenue devient la rue de la gare. Dans cette partie ce ne sont plus des maisons bourgeoises comme celles que l’on voit de part et d’autre de l’avenue mais une ferme et un moulin en descendant sur la gauche et un étang à droite. Nous reviendrons sur cette avenue et cette rue devenue avenue Charles de GAULLE.

Pendant la construction de la ligne de chemin de fer il a fallu construire des bâtiment, d’abord la gare et les logements pour le personnel et très vite des auberges et des hôtels ont vus le jour.

1 – L’Hôtel de la gare des voyageurs

Les affaires ont sans doute eux du mal à démarrer puisque dès le mois de fevrier 1877 M. LAFFARET cherche un gérant pour son hôtel.

Le Courrier du Centre 13 février 1877

En mai 1880 le Tribunal de commerce de Saint Yrieix la perche annonce la faillite de Fulbert LAFFARET. Il est invité au Tribunal pour entendre ses propositions, afin de lui consentir un concordat, ou, à défaut, être constitués en état d’union.

Le Courrier du centre 14 mai 1880

Il faut croire que M. LAFFARET a trouvé une solution pour régler ses dettes puisqu’au recensement de 1886 l’auberge est au nom de Fulbert LAFFARET. Avec son épouse ils ont quatre enfants ; un neveu et une servante vivent avec eux.

La famille DECOULHAC habite toujours à la gare avec leurs trois enfants. Ils ont une cuisinière et deux domestiques. Les autres personnes du quartier sont essentiellement des employés du chemin de fer, le chef de gare, le chef de dépôt …au total 20 personnes.

Au recensement de 1891 LAFFARET n’habite plus à la gare, Annet DIEUAIDE est aubergiste et il l’est encore au recensement de 1896.

Recensement de 1891. ADHV

Le quartier de la gare n’est pas encore très vivant? Il n’y a qu’une auberge et la majorité des habitants travaillent pour le chemin de fer.

Les choses changent à partir de 1890. Au recensement de 1901 la famille Decoulhac habite toujours à la gare, le restaurant est tenu par Antonin MOMOT et Jean BONNET a créé une affaire de négoce.

Le restaurant MOMOT acquiert une certaine notoriété. Il figure sur les cartes postales de la gare. En 1906, au recensement, Antonin MOMOT est déclaré menuisier et c’est son épouse Louise qui est restauratrice.

Recensement 1906 ADHV
Une belle photo avec la locomotive, les réservoirs d’eau et le restaurant vers 1910

Après la guerre de 1914-1918 le restaurant passera ensuite dans les mains de la famille LATHIERE. Le mari était peintre et son épouse tenait le restaurant.

Emile LATHIERE a épousé le 13 juillet 1912 à Nexon, Clémence dite Germaine PRUGNY (1890-1984) dont les parents étaient débitants de tabac et éditeurs de cartes postales. Monsieur LATHIERE (1887 – 1967) était une personnalité à Nexon ou il a été premier ou deuxième adjoint au maire de 1947 à 1967. Ils ont eu le malheur de perdre leur fils Daniel abattu dans un pré à l’entrée des Cars par les allemands. Il avait 21 ans et avait rejoint le maquis à Cussac.

L’Hôtel de la Gare des Voyageurs

Après la famille Lathière l’hôtel-Restaurant-tabac a été racheté par Adrien RATINAUD et exploité par Mme Alice BEYRAND.

Publicité 1968

L’hôtel a eu son dernier client pour la nuit du 30 décembre 1974. Lorsque le restaurant a fermé le bâtiment a été transformé en résidence.

L’ancien hotel des voyageurs converti en logements

2 – René-Mathurin BONNET un entrepreneur dynamique véritable créateur du quartier

René-Mathurin BONNET (1889-1959) a un peu plus de 20 ans quand il crée avant la guerre de 1914 une entreprise de négoce. Il vend des légumes, des fruits, des céréales mais aussi des engrais, de la chaux et du ciment. Il achetait beaucoup de pommes de terre dont il écoulait le plus gros tonnage dans la région bordelaise. Il n’avait pas été gâté par la nature car il était bossu mais il en riait et s’appelait lui même « BONNET la bosse ». Pendant la seconde guerre mondiale il avait ouvert une épicerie de première nécessité dans la partie droite de la mairie. Il y vendait de tout, y compris des glands qu’il faisait ramasser dans les bois.

A droite épicerie de 1ere nécessité

Son activité devait être florissante car à l’exception de l’hôtel LATHIERE il possédait toutes les maisons et hôtels de la gare, adossés à la colline.

Proposition commerciale pour l’Hérault

La société, dans les années 1950, a été gérée par sa fille Marie-Edith qui avait épousé M. Armand DAURIAT (1913-1972) le 3 juin 1937.

A l’intérieur de la halle de la gare des marchandises il y avait un Bureau dit PV, soit Petite Vitesse, qui gérait le trafic des wagons de marchandises. On mesure l’importance de la gare de Nexon à l’époque quand on pense aux voies de garage, au parc centralisateur, au district, et, en face du hall, entre gare voyageurs et gare marchandises, le dépôt de matériel électrique avec trois appartements tout autour. Ce dépôt a pris feu en septembre 1969 et il n’est rien resté. Depuis 3 semaines soufflait un vent d’est très sec, ce qui fait que lorsque les flammes atteignirent la charpente, les pompiers de Nexon, aidés par ceux de Limoges, ne purent rien sauver et noyèrent les décombres. La SNCF ne reconstruisit rien, mieux, elle démolit les deux châteaux d’eau quelques années après.

3 – L’Hôtel des Deux Gares qui deviendra Le Nouvel Hôtel

Dans les maisons construites le long de la colline on trouve deux hôtels. Le premier, presque en face de la gare a le toit mansardé.

Cet hôtel est à l’enseigne « Hôtel des Deux Gares » pour bien montrer d’un côté la gare des voyageurs et de l’autre la gare des marchandises. Le premier propriétaire est Pierre LOMBERTIE. Le 20 juillet 1914, lorsque son fils Albert nait, il est donné comme aubergiste à la gare. On le retrouve exerçant cette profession lors du recensement de 1921

Recensement de 1921. ADHV

En 1926, Pierre LOMBERTIE n’est plus aubergiste mais agriculteur. Paul MORELLO qui vient du midi ouvre un commerce de vin et son épouse gère l’hôtel qui devient le « Nouvel Hôtel ».

Recensement de 1931
Le Nouvel Hôtel. Une R16 devant fin des années 1960.

Lorsque René DUPUYDENUS installe son garage dans le local contiguë à l’hôtel son épouse prend la gérance de l’hôtel et du restaurant. L’activité du restaurant est particulièrement importante les jours de foire.

Par la suite plusieurs gérants vont se succéder; L’hôtel deviendra le « Lézard vert ». Une des gérantes a marqué l’histoire locale, la fameuse Requitta, une femme très affriolante qui attirait beaucoup d’hommes, jeunes et moins jeunes dans son établissement … Et petit à petit la gare a perdu son attractivité, l’hôtel et le bar ont fermé. Le bâtiment a été transformé en appartements dont certains semblent fermés en 2022.

L’ancien hotel transformé en appartements

3 – L’Hôtel de la Gare

Le troisième hôtel, l’Hôtel de la Gare était géré par Louis BEYRAND (1883-1951) et son épouse Marie BOYER (1887-1979).

Recensement 1926 – ADHV

La salle de bal servait de salle de restaurant les jours de foire et, ces jours là, il se consommait 2 barriques de vin rouge et une barrique de vin blanc.

Comme les autres hôtels restaurants du quartier de la gare, l’activité a fortement diminuée avec la fin des foires à Nexon en Octobre 1980.

Il n’y a plus d’activités commerciales dans cette rue. Certaines maisons ont été rénovées mais souvent fermées. Le quartier de la gare s’est peu à peu endormi. Les trains de voyageurs s’arrêtent encore à Nexon. Souhaitons que ce soit encore pour longtemps…

Juillet 2021

La Place de la Mairie autrefois… et aujourd’hui.

La couverture du « Trait d’Union nexonnais » du mois de mai 2022 m’amène a reprendre quelques vues de la place de la mairie depuis le début du XXe siècle jusqu’à aujourd’hui.

La couverture de ce bulletin montre l’évolution en un peu plus d’un siècle.

En haut, couleur sépia, une vue de l’ancienne mairie ; en bas, la même place en 2022. Il est difficile pour les jeunes nexonnais d’imaginer que le bâtiment que l’on voit à droite soit l’ancienne mairie. Nombreux sont ceux qui me montrant d’anciennes cartes postales croient qu’il s’agit de l’ancien Agora. Une lecture attentive de l’image montre qu’il n’en est rien.

Un peu d’histoire.

Quelques cartes postales permettent de bien comprendre la disposition des deux bâtiments.

La place de la mairie vers 1910

Au premier plan la mairie qui se situe à l’emplacement actuel des gradins et à l’arrière plan, à droite, le grand bâtiment qui deviendra la mairie en 1919 puis le centre Agora et la Maison de l’intercommunalité.

La place de la mairie avant 1914

Sur cette carte postale la route n’est pas apparente, il n’y a pas de trottoirs.

Sur la carte postale du bas on voit la trace de la route. Les premières voitures automobiles circulent à Nexon. Celle qui est garée devant la mairie est certainement celle de François LELONG qui a été maire de Nexon de 1904 à 1919.

La photo du bulletin communal montre le travail de macadamisation de la route. Cette technique utilisée avant le goudronnage a été élaborée par John McAdam, un écossais, vers 1820. Elle consiste à répandre sur un sol nivelé et asséché, des couches successives de pierres concassées de tailles différentes, liées avec du sable et de l’eau, et agglomérées par le passage d’un rouleau compresseur.

La macadamisation de la route

Aujourd’hui on confond macadam et goudron mais c’est un abus de langage.

Pendant la durée des travaux le conducteur du rouleau vivait dans une roulote qu’il attelait à son engin. On imagine qu’il ne pouvait pas rentrer chez lui le soir, à la fin de sa journée de travail … Son épouse et ses enfants le suivaient.

Le rouleau compresseur et sa roulotte avec le conducteur et sa famille

Une carte postale intéressante montre un rouleau appelé ici machine routière, au travail à Flavignac.

Si l’on revient à la place de la mairie avant la deuxième guerre mondiale quelques photos la montre sous un autre jour. Par exemple avec une batterie d’artillerie qui fait étape à Nexon vers 1905. C’était très fréquent à l’occasion des manœuvres, grandes ou petites.

Il arrivait que plusieurs centaines d’hommes et de chevaux passent 2 ou 3 jours à Nexon et qu’il faille assurer l’hébergement des officiers et la nourriture des hommes et des animaux. L’officier commandant avait, en cas de difficultés, le droit de procéder à des réquisitions.

On voit sur cette photo, des militaires devant l’école. Ils n’ont pas l’air en manœuvre et sont peut-être en convalescence. Les salles ont sans doute été réquisitionnées pour loger les soldats.

L’évolution de la place.

Le 20 avril 1919 le conseil municipal décide la démolition de la Mairie, vétuste et dangereuse, et installe la Mairie dans l’ancien presbytère. La place prend une autre allure, d’autant plus que la route est maintenant matérialisée par des caniveaux. Le monument aux morts dont la construction avait également été décidée en 1919, y a tout naturellement trouvé sa place.

De nombreuses cérémonies ont eu lieu sur cette place idéalement centrale entre la mairie et l’église.

11 novembre 1940

En 1950 le monument aux morts est déplacé à coté du cimetière. Des barres sont installées sur cette place qui est alors uniquement utilisée pour y attacher les animaux les jours de foire.

1983

Lorsque les foires vont disparaitre, les barres seront enlevées et la place connaitra plusieurs évolutions…

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