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NEXON 1905

Pierre Dumont, Imprimeur, Éditeur et Libraire à Limoges édite l’Annuaire Dumont, à partir de 1903, puis du Tout-Limoges et Limousin, concurrent et rival de l’Almanach-Annuaire Limousin de Ducourtieux. L’Annuaire 1905, troisième année de son édition, donne une description précise de l’activité économique des communes en particulier celle de Nexon.

Le canton compte 8 communes qui regroupent 11 963 habitants et 3 747 électeurs. ( Le suffrage universel masculin est adopté par le décret du 5 mars 1848 et ne sera plus remis en cause. Sont électeurs les Français âgés de 21 ans et jouissant de leurs droits civils et politiques. Pour voter, il faut résider depuis six mois au même endroit. Les militaires, les Français habitant à l’étranger ne votent pas. Le droit d’être élu est accordé à tout électeur de plus de 25 ans. Le vote devient secret.)
La commune de Nexon a 3 228 habitants et 1 032 électeurs.

Administration 

Conseiller général : Louis Nouhaud, pharmacien

Conseillers d’arrondissement : MM. Valery, Joseph Tarrade, huissier.

Le conseil d’arrondissement était formé par des conseillers élus sur les territoires des cantons, au scrutin majoritaire uninominal à deux tours. Le conseil devait compter un minimum de 9 conseillers, pour 9 cantons. Les fonctions de conseiller d’arrondissement n’étaient pas rémunérées, et elles pouvaient être cumulables avec un mandat parlementaire.
Dès le début du XXe siècle le scrutin d’arrondissement fut très critiqué du fait des inégalités de population, en particulier pour les arrondissements de montagne. Après les pertes dramatiques de population dues à la Première Guerre mondiale les inégalités devinrent encore plus flagrantes.
Mais ce n’est que le 10 septembre 1926 qu’un décret-loi supprima 106 arrondissements, réduisant ainsi leurs nombres de 386 à 280. L’arrondissement de Saint-Yrieix qui avait été créée le 17 février 1800 a ainsi été supprimée le 10 septembre 1926.

Maire : François Lelong

Adjoints : André Grospas et Arsène Bonnafy

Conseillers : François Lelong, Louis Mayéras, Simon Rebeyrol, Ferréol Jouhaud, Jean Doudet, Martial Barret, Léonard Desplanches, Joseph Tarrade, Jean Lathouille, Jean Chirol, Henri Bragard, Bernard Noailhas, Louis Nouhaud, Jean Parthonnaud, Pierre Faure, Henri Pradeau, Jean Barret, Jean Pradeau, Armand de Nexon.

Secrétaire de Mairie : F. Goïau

Gardes champêtres : MM. Piquet et Bregère.

Percepteur : Cyprien Guyonnet.

Juge de paix : Henri Portes.
Greffier du juge de paix : M. Bonnafy.

Huissier : Joseph Terrade

Gendarmerie : MM. Breilloux, maréchal des logis ; Marquet, Février, Quillard, Caillés, gendarmes.

Receveuse des postes et télégraphes : Mme Lestrade, suppléante : Mlle Mérigot.
Receveur buraliste : Pierre Desprats.

Tambour-afficheur : Louis Nouhaud.

Chefs de gare : MM. Bouygues et Rocques

Ecoles

Ecole communale de garçons : MM. Chambon, directeur ; Lamaud et Sicot, adjoints.
Ecole communale de filles : Mme Chambon, directrice ; Mme Sicot, adjointe.
Ecole libre et pensionnat de jeunes filles : Mlle Migaud, directrice.

Bureau de bienfaisance : MM. François Lelong, maire, président. Dr Henri Frugier, Dr Albert Thomas, Gabriel Blanchard propriétaire, Arsène Bonnafy propriétaire, Jean Bonnet débitant, Joseph Tarrade, membres.

Société de secours mutuels : La fraternelle Nexonnaise (6 juillet 1904). MM. Joseph Tarrade, président, Desplanches trésorier, Aupetit, secrétaire, Lombertie, surveillant. La société semble avoir été créée en 1900. Les archives de la Haute Vienne ont des documents des années 1900 à 1939.
En Limousin, ce sont les ouvriers porcelainiers qualifiés qui fondent en 1821 la première société de secours mutuels des peintres porcelainiers. De nombreuses autres suivront et regrouperont les ouvriers par métiers. Le 26 mars 1852, Louis Napoléon Bonaparte légalise par un décret les « sociétés mutualistes » ou « sociétés de secours mutuels ». Le 16 décembre 1888, le Syndicat des Sociétés de Secours Mutuels de Limoges et de la Haute-Vienne est constitué. La loi du 1er avril 1898, dénommée Charte de la Mutualité, précisera leur fonctionnement jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Culte 

Curé doyen : Charles Moussard, chanoine, curé doyen de 2eme classe ;
Vicaire : Edmond Giraud.
Noter qu’il a 10 curés dans le doyenné de Nexon.

Les professionnels de santé

Médecins, ils sont quatre : Henri Cubertafon, Henri Frugier, Félix Lelong, Albert Thomas.
Pharmaciens: Paul Bonnet, Louis Nouhaud.
Sages-femmes : Mmes Coulon, née Truchassou et Jouhaud, née Barret.

Foires

Elles ont lieu le 1er de chaque mois de janvier, février, mars, avril, mai, et décembre et le 16 de chacun des mois de janvier, février, mars, avril, mai, juillet, août, octobre, novembre, décembre et les 14 juin, 1er août et 18 septembre.

Les commerçants et artisans

Armuriers : Charreix, Delaty.

Assurances : Belier (L’Aigle), Nicolas, à Meilhac (Centre Mutuel, Océan, Ferme), Gizardin (France), Fournier (Générale).

Aubergistes : Bégot, Bonnet, Bourdeix, Breix, Charreix, Chatard, Couvidou, Defaye, Décubes, Desmaisons, Duroux, Guyot, Jourdes, Lauzeille, Lavaud, Momot, Nouhaud, Pirat, Pruny, Queyroix, Richard, Tarrade, Tombelaine, Tricard , Truchassou. 25 aubergistes, c’est impressionnant !

Banquiers : Blanchard et Lachenaud, Antonin Delaty.

Bières : Couvidou, Faure, Faure (M.), Queyroix.

Bijoutiers-horlogers : Desplanches, Parrot.

Bois (Marchand de) Couvidou, père.

Bois de construction : Laspougeas.

Bonneterie : Lavergne (Vve), Prunet (Vve), Verneuil, Hubert (Vve).

Bouchers : Charreix, Guyot, Antoine Laleu, Cyprien Laleu, Laurent Lelong, Barthelemy Lelong.

Boulangers : Deschamps (Vve), Meynier, Pressicaud, Veyriéras.

Bourreliers : Couvidou fils, Laplaud, Pruny.

Bureaux de tabac : Sallon (Mme), Thomas.

Cafés : Guyonnaud (Vve), Laplaud, Peyrat.

Camionneurs : Laspougeas, Fernand Richard.

Carriers : Dudognon, Guyot.

Cartes à jouer : Pierre Desprats, receveur buraliste.

Chapeliers : Denis, Guyonnaud, Nouhaud, Texier.

Chaisier : Denis.

Charbon : Aupetit.

Charcutier : Bégot.

Charpentiers : Déliran, Laspougeas, Rousseau.

Charrons : Combrouze, Desmaisons, Perrier, Peyrat, Truchassou.
Chaudronniers-Ferblantiers : Charreix, Delaty.

Chaussures (Marchand de) : Adam.

Chevaux (Loueur de) : Fernand Richard.

Coiffeurs : Denis, Guyonnaud, Nouhaud, Texier.

Cordonniers : Adam, Guyot, Lamberty, Marquet, Sazerat, Truchassoux, Verneuil.

Couturières en robes : Mmes Aymard, Breix, Combrouze, Mlle Desmaisons, Mmes Jourde, Rougerie, Texier.

Distillateur : Jouhaud.

Draperie et rouennerie : Mme Hubert, Vve Lavergne, Vve Prunet, Verneuil.

Entrepreneurs : Breix, Dumont, Jules Rousseau.

Épiciers : Breix, Deschamps, Duroux, Imbeau, Lomberty, Limousin, Meaux, Nardot, Pradeau, Prunet (Vve), Pyrat, Suiduiraud.

Experts : Henri Bragard, Léon Bragard, François Lelong.

Ferblantiers-lampistes : Charraix, Delaty.

Fabricant d’enseignes : Charraix, Delaty.

Hôtels : Jean Bonnet ( de la Gare), Bourdeix (Vve) (de France), François Chatard (des Voyageurs), Defaye (de la Poste), Desmaisons (du Faisan), Guyot ( du Champ de foire), Lauzeille (du Nord), Pruny (du Commerce).

Maçons : Breix, Dumont, Meaux, Pélopidas.

Maréchaux-ferrants : Descubes, Imbert, Parvaud, Rapnouille.

Mécaniciens : Louis Aymard, Léonard Peyrat, Pierre Peyrat.

Menuisiers-Ebénistes : Laurent Béchade, Chenu, Gibaud, Grandmagnat, Lanternat, Laurent, Perrier, Ratier.

Merciers : Breix, Charraix, Imbaud, Lomberty, Limousin, Meaux, Prunet (Vve), Verneuil, Pyrat.

Messagers : Laspougeas, Peynichoux, Philippe Rochette.

Monuments funéraires : Dunaud.

Moulins à farine : Gibaud, moulin des moulins ; Latouille, moulin de Biart, Nadomme, moulin Pinton et Barlet ; Thomas, moulin des Ebras ; Brochet, moulin Mazeau ; Chirol, moulin de Meilhac.

Pâtissiers : Bourdeix, Tombelaine.

Peintres : Dupuy, Lafarest, Mariette.

Plafonneurs : Bataille, Dupuy, Fouyaud, Lafarest.

Pressoirs à cidre : Gropas, Laspougeas, Nadomme, Peyrat (Ld); à huile : Laspougeas.

Quincailliers : Charraix, Delaty, Limousin, Suiduiraud.

Sabotiers : Arnault, Aupetit, Bonnet, Estier, Lamour, Latouille, Nouhaud, Perrier.

Serruriers : Aymard, Desmaisons, Grospas, Perrier, Peyrat (Ld), Pierre Peyrat, Combrouze, Thomas.

Tailleurs : Authier, Barraud, Combrouze, Mathieu, Meaux, Rougerie, Truchassoux.

Tailleur de pierres : Dunaud.

Tisserand : Roussel.

Fabricant de tuiles : Duché, René Frugier, Léonard Frugier.

Vins en gros : Léon Bragard, Jouhaud, Lauzeille, Rebeyrol.

Voitures à volonté : Georges Parot, Antoine Peynichou, Arthur Richard, Philippe Rochette.

Voitures publiques : Nexon- Les Cars durée du trajet 1h30.

Propriétaires notables : MM. Blanchard, Bonnafy, Bonnet, Boutaud-Lacombe, Decoulhac, Frugier, Jabet, Lachenaud, Armand de Nexon, Auguste de Nexon, Félix de Nexon, Papel, Thomas, de Veyrinas.

Châteaux

Château de la Garde à Auguste de Nexon ; Château de Nexon à Armand de Nexon ; château du Plantadis à M. Jabet ; Château des Pousses à Émile Lachenaud, Château de Sazerat à Alphonse Lemaire, Château de Varneix à M. le commandant Louis Duboys ; Château de Veyrinas à M. de Veyrinas.

Jean-Joseph de Verneilh-Puyraseau (1756-1839)

Le baron Jean-Joseph de Verneilh-Puyraseau ; Collections Ville de Périgueux, Musée d'art et d'archéologie du Périgord ; Inv. n° B.1460

Le baron Jean-Joseph de Verneilh-Puyraseau  Collections Ville de Périgueux,
Musée d’art et d’archéologie du Périgord ; Inv. n° B.1460

Jean-Joseph de Verneilh-Puyraseau est né le 29 juillet 1756 à Nexon. Il est le fils de Jean-Baptiste de Verneilh, notaire royal à Nexon, et de Françoise Brun.

Juriste de formation il devient avocat. Il épouse Christine de La Vallade, dame de Puyraseau (Dordogne). Il aura 4 enfants :
• Mathurine-Hélène qui épousera Antoine François Pabot du Chatelard puis de Bertrand Bourdeau.
• Françoise-Geneviève épouse de Pierre-Marie Valade.
• Antoinette-Eulalie épouse de Jean Sasseau de Vigneras.
• Jean-Baptiste époux de Mademoiselle Chassaignac de la Berthonie.
Il quitte Nexon pour exercer en Dordogne. Au moment de la révolution il en partage les idées. Maire de Pluviers (Dordogne) et membre du conseil général il est élu député de la Dordogne le 9 septembre 1791. Il siégea parmi les modérés.
Pendant la Terreur il se retira à la campagne. Après la chute de Robespierre il fut nommé président du tribunal civil de Nontron, puis, en 1799, président du tribunal criminel de la Dordogne.
Rallié à Bonaparte après le coup d’état du 18 brumaire, il fut successivement Préfet de la Corrèze puis Préfet du département du Mont-Blanc (Savoie actuelle). En février 1804 il est révoqué pour avoir refusé de faire condamner 322 familles de conscrits réfractaires.
Sa disgrâce dura peu, car, en mai suivant, il fut nommé directeur des droits réunis dans la Mayenne, mais il refusa. Il se retrouve directeur du bureau des desséchements*
*La priorité accordée aux céréales au XVIIIe siècle et la volonté d’en augmenter la production conduisit à accroître les surfaces labourables. Pour cela il fallait défricher et dessécher. Les principales cibles étaient les étangs et les marais. Les étangs, surtout après la révolution, étaient la première cible pour l’assèchement car, dans l’Ancien régime seul le seigneur décidait de la création et de l’extension des étangs sur sa seigneurie, même si cela se faisait au détriment des terres ou des prés situés autour. Les marais étaient condamnés pour deux raisons; d’abord pour une raison sanitaire, leurs eaux stagnantes étaient accusées d’engendrer de nombreuses maladies et épidémies. Ensuite les marais étaient considérés comme peu productifs car mal gérés du fait qu’une grande partie d’entre eux étaient des biens communaux. Pour une analyse complète de ce sujet lire Jean-Michel DEREX, 13. Le dessèchement des étangs et des marais dans le débat politique et social français du milieu du XVIIIe siècle à la révolution In : Eau et développement dans l’Europe moderne [en ligne]. Paris : Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2004 ; Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/editionsmsh/1354>. ISBN : 9782735115761.

Le 10 aout 1810 il est élu député de la Dordogne. Il approuve la chute de Napoléon et en 1814-1815 et le 18 mai 1815 il est élu à la Chambre des Cent-Jours par l’arrondissement de Nontron puis en septembre 1817 il est député du grand collège de la Dordogne. Battu en 1824 il est élu en 1827 et en 1830.
A la Restauration il est fait baron et il est promu chevalier de la Légion d’honneur.
Il meurt à Limoges le 3 juin 1839.
En 1836, il publiera ses mémoires « Mes souvenirs de 75 ans ». Alors qu’il est appelé Jean-Joseph dans toutes les biographies, ses mémoires sont signées « Charles-Joseph » ! Il y a la une énigme ! Quoi qu’il en soit ces mémoires sont intéressantes car elles relatent sa jeunesse à Nexon, les vacances qu’il y passait et les voyages qu’il rendait à ses parents. Elles le sont aussi par la description de la vie à la fin du XVIIIe et au début du XXe siècle.

Les souvenirs de Charles Verneilh-Puiraseau

Charles Joseph Verneilh-Puiraseau « MES SOUVENIRS DE 75 ANS » Limoges 1836

Quelques extraits :

Je naquis au bourg de Nexon, en Limousin, le 29 juillet 1756, un an environ après le fameux tremblement de Lisbonne, un an environ après la naissance de Louis XVI, dont il m’était réservé de voir de bien près un jour les dernières infortunes. Après environ trois quarts de siècle et les tourmens d’une longue révolution, le jour anniversaire de ma naissance devait en voir éclater une nouvelle : Dieu veuille que ce soit la dernière ! C’était l’époque d’un grand mouvement dans les esprits, dans les mœurs, dans les arts. L’expulsion des jésuites était peu éloignée.
L’élan de nouvelles doctrines était l’avant-coureur des réformes politiques; l’esprit de critique et de controverse devait amener l’esprit d’opposition.
Les Français, a dit l’abbé Raynal, qui, sous le ministère de trois cardinaux, n’avaient pu s’occuper d’idées politiques, osèrent enfin écrire sur des matières solides et d’un intérêt sensible. L’entreprise d’un dictionnaire universel des sciences et arts mit tous les grands objets sous les yeux, tous les esprits en activité. L’esprit des lois parut et l’horizon du génie fut agrandi. C’est vers le même temps que chez nos voisins, au patriotisme éclairé inspira l’entreprise de ces nombreux canaux qui sillonnent leur territoire et qui ont tant concouru à la prospérité de leur pays. C’était aussi, il faut le dire, l’époque d’un scepticisme irréligieux qui devait enlacer le reste du XVIIIe siècle.
J’eus le bonheur d’en être préservé de bonne heure par de bons conseils et de bons exemples. Et depuis, soit les troubles et les peines de la révolution, soit même l’expérience de l’irréligion, semblent avoir ramené parmi nous le dogme consolant des croyances religieuses.

Avant ma naissance, mon père avait perdu deux autres fils; cette circonstance ajoutait encore, s’il eût été possible, à sa tendresse pour moi, à son désir d’obtenir ma conservation de celui qui dispose de la vie; aussi, né faible et malingre, avais-je été voué à tous les saints, à toutes les vierges, particulièrement à celles de La Roche-l’Abeille et de Rocamadour.

Ma famille était ancienne et honnête, mais loin d’être riche dans les derniers temps. Ce vieux proverbe de chevalerie : Cent ans bannière et cent ans civière, s’applique aussi plus ou moins à toutes les conditions de la Société. Dès l’an 1600, le chef de ma famille, Jean de Verneilh, était coseigneur de Nexon : ce titre se lisait, dans ma jeunesse, sur deux cloches de notre église, dont il avait été parrain. Tous les ans, avant la révolution, on annonçait au prône, à certain jour de dimanche, un service solennel pour son fils aîné, François de Verneilh, sieur Delage et coseigneur de Nexon. Suivant un acte du 13 juillet 1665 (de Jouhaud, notaire royal), il était en même temps conseiller du Roi et son assesseur à l’élection de Limoges ; la fille unique de celui-ci porta la coseigneurie de Nexon à Simon Descoutures, avocat du Roi, dont on trouve plusieurs mentions honorables dans les Annales du Limousin, notamment celle-ci : qu’après la mort d’Henri IV, il fut député, avec un autre consul, pour porter à Louis XIII les premiers hommages de fidélité de la ville de Limoges. Cette terre avait passé ensuite, par mariage, dans la maison Rogier-des-Essarts, dont le nom s’est éteint dans l’émigration. Le second fils de Jean de Verneilh était venu gendre chez Jean Longeaud, notaire royal à Nexon, dans la maison même où je suis né. La mère de mon père, Marie Dubois-de-Ménièras (sa sœur avait épousé un pauvre gentilhomme nommé Guespin-de-la-Jugié ) se flattait de descendre de Simon Dubois, dont le président de Thon parle avec tant d’éloges. Enfin ma mère était petite-fille de Pierre Bourdeau, ancien Garde-du-Corps (de 1680 à 1697) et d’Anne d’Albiac-de-Mardaloux, fille et sœur de chevaliers de Saint-Louis. On attribue à Simon Dubois, entre autres ouvrages, Ratiastum Lemovicum (in-8°, chez Hugues Barbou, 1580). Feu M. Linguaud, homme érudit et très-zélé pour l’honneur de sa ville natale, m’avait communiqué son épitaphe, telle qu’on la lisait sur une lame de cuivre dans l’église de Saint-Pierre de Limoges, en ces termes : Hanesto loco natus, apud meos in honore vixi. Prœfectus huic Lemovicensium provinciœ cuique pro causœ oequitate jus dixi; parùm rei angendœ cupidus plurimum honestœ existimationis parandœ. Le président de Thon, dans son histoire in-4° (tom. 7, pag. 134, édit de Londres), parle ainsi de Simon Dubois : Je me souviens que le Jour même que le Roi entra dans Lyon (Henri III à son retour de la Pologne), je me trouvai chez Jean de Tournes, à qui la république des Lettres est si redevable; Simon Dubois, lieutenant-général de Limoges, célèbre par ses écrits et plus encore par son habileté dans les affaires, s’y rencontra; il me dit que bien des gens ne pensaient pas du Roi comme le commun, et qu’ils assuraient qu’on le verrait dans la suite tenir une conduite dont la fin serait peut etre funeste, et tromper ainsi toutes les espérances que ses sujets et les étrangers avaient conçues de la gloire de son règne. Je me révoltai d’abord à ce discours ; je lui fis même quelques objections que le penchant que nous avons à nous flatter me suggéra sur-le-champ; mais cet homme sage, qui n’aimait pas la dispute, me répondit froidement que ce n’était pas sans chagrin qu’il me parlait de la sorte; que je me souvinsse de ce qu’il me disait, et que j’en jugerais par l’événement. Etait-ce de lui-même qu’il me parlait, ajoute M. de Thon, et par quelque connaissance que son habileté dans l’astrologie lui eût donnée de l’avenir? Plusieurs l’ont cru…Quoiqu’il en soit, j’ai toujours beaucoup estimé la science profonde de ce grand homme, et j’ai cru que la chose méritait d’être rapportée.

Jean Longeaud avait acheté sa maison de Martial Lambert, écuyer (lors de la vérification des titres de noblesse, en 1598, il y avait des gentilshommes de ce nom à Saint-Maurice-les-Brousses, commune aujourd’hui réunie à celle de Jourgniac). Quoique cette maison fût tenue noblement et même en franc-alleu, Messieurs Degay-Nexon avaient prétendu y avoir droit à une rente (de deux chapons) en vertu d’une reconnaissance de 1593. Mais, par une transaction de 1618, bien rongée par les mîtes et que j’ai en mon pouvoir, ils renoncèrent à leur prétention.

Sacra domus sanctique Pénates/ Je ne la revois jamais sans éprouver une douce émotion, cette maison où je vis le jour, où s’écoula ma débile enfance, au milieu des tendres soins de mon père et de ma mère; tout ce qui s’y rattache m’intéresse. J’ai donc voulu déchiffrer péniblement un vieux procès-verbal d’état, en date du 12 décembre 1608, que le nouvel acquéreur en fit dresser devant le juge de Nexon. Il y était parlé d’une vieille tour bien lézardée et servant d’escalier, que surmontait une girouette, qui y tourne encore aujourd’hui. On y parle aussi d’armoiries sculptées sur la porte d’entrée et sur une cheminée, qui n’ont disparu que depuis 1793. La salle où l’on entrait sous un arceau gothique comme dans la pièce voisine, avait une grande cheminée en ceintre. Son pavé était en petites pierres, artistement configurée. Quoiqu’assez spacieuse cette salle n’était éclairée que par deux petits jours, grillés en fer, de deux pieds de longueur environ, sur deux et demi de hauteur; dans la pièce voisine, au-dessous d’une fenêtre de même dimension que les précédentes, il y avait une canonnière, pour tirer au besoin des coups d’arquebuse. Pour plus grande sûreté du petit castel, les portes étaient toutes barricadées, au moyen de barres enfoncées dans le mur et que l’on retirait à volonté. Enfin l’escalier consistait en de gros madriers de bois de chêne, dont la pointe s’appuyait dans un arbre planté au milieu. Tout porte à croire que ce modeste logis eut autrefois l’honneur de recevoir à la fois la personne et le dernier soupir d’un grand prince. Le duc des Deux-Ponts, Wolfgang de Bavière, était venu comme on sait, du fond de l’Allemagne, à la tète d’une armée de Reytres, au secours des Calvinistes, ses coreligionnaires. Cette armée, après avoir traversé la France, s’était réunie prés de Chalus, à celle de l’amiral Coligni, appelée des Princes, où se trouvaient le jeune Henri, prince de Béarn et le prince de Condé. Cette réunion avait lieu, avec de grandes acclamations, en présence de Marie d’Albret, qui était venue tout exprès de la Rochelle; tandis que, de son côté, Catherine de Médicis était venue au château d’Isle, près de Limoges, pour être témoin des exploits de son fils bien-aimé, (le duc d’Anjou depuis Henri II). Mézeray (tom. 3, in-fol., pag. 202) raconte, à ce sujet, que le duc des Deux-Ponts mourut à Nexon d’un excès qu’il avait fait à l’Allemande, pour guérir une plèvre quarte qui le travaillait depuis qu’il était sorti de son pays. Ce fut le 18 juin 1569 que le prince y mourut dans les bras de Louis de Nasseau, prince d’Orange, six jours avant la bataille de La Roche- L’abeille, où les Protestants furent vainqueurs. Le corps du prince fut embaumé et transporté d’abord à Angoulême, puis à La Rochelle et enfin dans ses états après la conclusion de la paix. Ses entrailles avaient été déposées dans un tombeau de serpentine, découvert, il y a peu d’années, au bord de mon jardin, tout près de la voie publique; ce tombeau était placé en regard d’un monument sépulcral, érigé en dehors de l’ancien cimetière (aujourd’hui place publique devant l’église). Il n’est pas présumable, en effet, que les Protestants, vainqueurs à La Roche-l’Abeille et restés maîtres du Limousin pendant plus de trois mois, eussent voulu quitter ce pays, sans y laisser quelque souvenir en l’honneur d’un puissant allié, qui y était mort victime de son dévouement à leur cause. Le monument consiste en une pierre de granit, en forme de carré long, posée de champ et percée de part en part, d’un grand trou circulaire de plus d’un pied de diamètre. La face méridionale de cette pierre est traversée horizontalement par une rainure qui coupe le cercle eu deux, de manière à figurer deux arches de pont, armes parlantes du duché des Deux-Ponts. L’élévation actuelle de la pierre au dessus du sol est de quatre pieds environ, sur trois et demi de largeur. On distingue encore, mais avec peine à deux de ses angles supérieurs, de petites croix dont elle était empreinte, comme sur son sommet on remarque un trou dans lequel avait été plombée une croix de fer ou d’autre métal. Il y a quelques années que l’on découvrit dans u coin de ma cour deux tombes l’une à coté de l’autre, ce qui prête à croire que la maison fat habitée anciennement par des Calvinistes. Enfin le château actuel de Nexon n’existait point encore en 1569. Toutes ces circonstances semblent prouver que mon modeste toit paternel eut autrefois l’insigne honneur que je réclame pour lui.

Mes souvenirs d’enfance les plus reculés se rapportent, l’un à la fondation de notre grange, qui porte sur une pierre, comme moi sur le front, le millésime 1756 ; l’autre, à la mort d’une de mes sœurs, appelée Judith, (filleule de madame de Verthamon). Ma mère m’ayant porté dans ses bras à l’endroit où l’on venait de poser la première pierre de cette grange, elle m’y fit jeter, de ma petite main, un écu de six franc pour la cimenter. Quant à la pauvre Judith, je perdais en elle ma meilleure amie, la plus rapprochée de mon âge. Notre sœur aînée fondait en larmes; je faisais tous mes efforts pour l’imiter, mais je ne pouvais, je ne savais pas pleurer. Un peu plus tard, comme je jouais avec un enfant de mon âge, dans une chambre basse où il y avait une canonnière, un malheureux chat étant sorti de sous une armoire, nous lui donnions la chasse; l’animal ne voyant pas d’autre issue pour s’échapper, s’était précipité dans la canonnière et y resta engagé, de manière à ne pouvoir ni avancer ni reculer : et nous d’accourir dans le jardin pour voir sa détresse. Il miaulait de toutes ses forces et ses yeux semblaient lui sortir de leur orbite; sans doute avec le temps il se serait débarrassé, mais dans notre joyeuse impatience nous le refoulâmes cruellement sur lui-même. Parlerai-je aussi d’un de ses analogues antipathiques? Les rats abondaient dans la vieille maison ; ils m’eussent d’un peu plus brouté les oreilles. Ils montaient, dans la nuit, faire leurs ébats jusque sur le ciel de mon lit, dont ils avaient bien maltraité les rideaux. Je résolus de leur rendre guerre pour guerre : je me procurai donc un piège en fer, qui les saisissait par le cou, au moyen de deux cercles dentelés. Chaque soir je le dressais à la porte de ma chambre, en le fixant par une petite corde, pour qu’ils ne puissent pas l’enlever. Un jour que j’avais omit cette précaution, le piège était disparu du palier de l’escalier où je l’avais placé. Je montai de suite une douzaine de marches dans la tour, et je le trouvai devant un trou de mur qui communiquait au grenier; ne pouvant y entrer autrement, le rat s’y était glissé à reculons, de manière qu’il n’offrait en dehors que la tète et les épaules. Je m’empressai d’enlever le piège qui était en fer et avait plus d’un bon pied de longueur, et je fus alors bien surpris de voir que le reste du corps du pauvre diable avait été mangé par ses frères. Ces animaux seraient donc une espèce d’anthropophages.

Mon père m’avait donné les premières leçons de lecture. Aussi vif de caractère que tendre pour moi, il m’avait un jour châtié assez rudement; c’était la veille d’un jour de fête ou de ballade à La Roche l’abeille. Comme pour me consoler, il m’y mena en trousse derrière lui; je n’étais plus sorti de la maison, j’allais faire, à cheval, un voyage de plus d’une lieue. Quelle bonne fortune ! Que d’objets nouveaux allaient frapper mes avides regards ! A mesure que nous trottions y il me semblait voir les moissons, les prés et les bois s’enfuir derrière nous, comme le rivage d’une rivière. La petite bourgade était tout encombrée de monde; l’embarras de la circulation pour arriver à un cabaret était encore augmenté par les nombreux étalages de petits marchands de comestibles, de riortes* d’Aixe et d’autres objets de toute espèce. La foule pressée entrait dans l’église par une porte et en sortait par l’autre; de là elle se dirigeait en silence, un cierge ou chapelet à la main, vers une croix de pierre, à travers un champ rocailleux, parsemé par intervalles de rares brins d’herbe ou de mousse et cependant plusieurs des fidèles y marchaient nu-pieds. On cheminait ainsi à pas lents, au milieu des clameurs d’un grand nombre de pauvres étendus çà et là et montrant des plaies sanguinolentes : spectacle hideux, peut-être fruit de la fraude et qu’on ne tolère sans doute plus aujourd’hui ; il m’en est toujours resté une impression pénible. Pendant notre station dans l’église, j’avais adressé à Marie la prière de l’innocence; et depuis, malgré toute la philosophie de notre époque, je me suis plu à l’invoquer avec ferveur dans plus d’une circonstance de ma vie. Mon père avait en elle une dévotion sincère que j’ai dû respecter; il avait fait en son honneur un pieux voyage à Rocamadour, peut-être pour lui demander ma conservation. J’eusse été bien curieux de la voir, cette chapelle que l’on disait avoir été bâtie dès les premiers temps du christianisme, au sommet d’un très-grand rocher. Longtemps après j’ai vu dans l’histoire que Henri le Jeune, un des trois fils de Henri II, duc d’Aquitaine et roi d’Angleterre, y était allé en dévotion, et qu’il était mort dans ces environs, des suites d’une blessure qu’il avait reçue au siège de la cité de Limoges.

* C’est une couronne de pain de blé fabriquée à Aixe sur Vienne à partir du XIème siècle. Elle était populaire dans tout le Limousin. Ces pains sont appelés  » Rédorte ou Riorte » à cause de leur forme. En effet en patois limousin riorte désigne un lien de bois formant un anneau. La Rédorte est un pain fantaisie en forme de couronne tournée en spirale et composée de farine de froment et d’un levain spécial qui lui donne son goût particulier.
Elle a pour origine le fait que l’on récompensait les soldats romains vainqueurs en leur promettant une couronne d’or à leur retour. En réalité, on leur remettait une  » Couronne de pain de blé ».

M. de Gay-de-Nexon avait pris chez lui, pour la première éducation de sa famille, un instituteur appelé M. Boin, homme d’un certain âge et d’une grande mansuétude. Outre la bienveillance de M. de Nexon pour mon père, procureur fiscal de cette châtellenie, madame de Nexon, fille d’une Delomenie, avait des attentions particulières pour ma mère. A ce double titre, il me fut permis de partager l’instruction primaire de leurs enfants. J’étais de la même classe, du même âge et du même prénom (Joseph) que le chevalier, auquel par la suite échut en partage la belle terre de Cognac, possédée aujourd’hui par mon cousin Bourdeau. M. l’abbé actuel de Nexon, son frère ainé, était un peu plus avancé que nous; il était devenu grand-
vicaire auprès de M. de Villoutreix-Defaye, son parent, évêque d’Oléron, quand la révolution le jeta par-delà les Pyrénées. Il vit encore (1836) révéré de tous, au sein d’une famille heureuse de le posséder. Quel plaisir j’ai à le retrouver, chaque fois que je peux aller voir mes Dieux Pénates ! Lorsque depuis le retour des Bourbons je siégeais à la chambre des députés, je présentai un jour au Ministre des Finances (M. le baron Louis) une note de recommandation relative à la place de percepteur à Nexon. Quoi? Nexon! me dit le Ministre avec empressement, j’ai fait mon séminaire à Saint Sulpice avec un abbé de ce nom; c’était bien le plus excellent homme! — Vous l’aviez bien jugé, Monseigneur, lui répondis-je : il m’honore de son amitié, et je lui dirai que vous ne l’avez point oublié.

A peine âgé de huit à neuf ans, je fus envoyé à Saint-Yrieix, chez un frère de mon père, qui y exerçait la médecine et n’avait point d’enfant. Sa belle-mère, que tous appelaient maman à cause de sa bonté, m’amenait souvent à un petit castel appelé de la Tranchardie, chez une vieille dame, sa parente; j’étais sûr d’y trouver toujours de bons fruits et quelque friandise. Ma sœur aînée, depuis madame Guyot, était pensionnaire dans un couvent de la même ville; les bonnes sœurs eussent voulu en faire une de leurs compagnes, et ma sœur semblait y être assez disposée. Quoiqu’il en soit, lorsque j’allais au parloir, je me ressentais des attentions qu’on avait pour elle. A propos du titre de Madame que l’on donne aujourd’hui à toutes les femmes mariées, il était alors réservé à la noblesse d’une manière tellement exclusive, que les femmes des magistrats au sénéchal, n’étaient appelées que Mademoiselle. Mais aussi on commença bientôt à se mettre en progrès, comme on dit aujourd’hui; et, dès 1789, cette révolution de pure courtoisie et de convenance s’était opérée presque partout d’elle-même. Mon oncle était bien avec les meilleures maisons de la ville, et on m’y traitait comme si j’eusse été son fils ; j’allais souvent, à ce titre au Clos-de- Barre, campagne habitée par M. Gentil-de-Lafaye, Chevau-Léger de la garde du Roi. Il y avait de jeunes personnes de mon âge; j’étais sûr d’y trouver bon accueil et d’innocens amusemens.

C’est dans la même propriété que furent découvertes en 1765 ou1766 ces belles terres à porcelaine qui ont acquis tant de célébrité et qui sont devenues si précieuses pour l’industrie de la ville de Limoges. J’ai toujours gardé, pour la mémoire de ce second père, un profond sentiment de respect et de reconnaissance.
Toute sa modique succession a passé à un parent de sa femme ; mais le meilleur héritage qu’il put nous laisser, c’était de faciliter comme il le fit, ma première éducation, et après moi celle de mes deux frères.

Mon premier maître d’école à Saint Yrieix fut M. Bardinet; il demeurait dans une maison canoniale près du Moutier, dans laquelle on entrait par une petite tour bien antique et bien décharnée. Dans un voyage que j’y fis naguères, je fus curieux de la revoir cette maison de ma première école, ainsi que celle de mon oncle ou je passai ma première jeunesse.

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En sortant de l’école solitaire de M. Bardinet, je fus envoyé à celle de M. Dumonteil, qui avait bien une soixantaine d’écoliers; c’était l’instituteur en titre de la ville. Il avait été nommé par le Chapitre, qui lui laissait la jouissance d’un petit borderage ; cette jouissance, avec une modique rétribution de la part de chaque écolier, servait à l’entretien de sa nombreuse famille. Dans la suite il se brouilla avec le Chapitre qui l’avait durement destitué, quoiqu’il eût élevé la plupart de ses membres. Chaque fois que j’allais à Saint-Yrieix, j’avais soin d’aller le voir, et je n’ai point oublié combien ma petite visite d’intérêt et de reconnaissance lui était agréable. Il demeurait d’abord an fond du quartier des Barris, au-dessous de la halle publique; là, dans une grande chambre basse, non pavée ni planchée, on avait posé contre terre deux longues poutres équarries, sur lesquelles nous étions rangés les uns à la suite des autres, sans aucun feu, même an plus fort de l’hiver. La cloche de Matines appelait à la fois les chanoines ou prébendés et les écoliers, chacun à leur poste. Cette cloche me semblait bien matinale; lorsque je ne l’avais pas entendue ou que je voulais composer avec elle, ma bonne tante me criait, de son lit. J’étais aussi souvent appelé par mes jeunes camarades Crézeunet et Villouvier, qui passaient devant la maison. Je me joignais à eux et nous cheminions ensemble vers l’école avec nos petits sabots et nos livres sous le bras, grelottant de froid dans la saison et déplorant par fois le sort des pauvres écoliers. M. Dumonteil alla ensuite demeurer au Foiral, dans le quartier haut de la ville. Nous y étions mieux, ou moins mal et beaucoup plus sainement.

Comme nous étions divisés en plusieurs classes, lorsqu’une d’elles avait dit sa leçon, on obtenait aisément, sous quelque prétexte, un permis de sortir, et nous courrions bien vite au pré Broussaud pour y faire nos ébats. Dans l’hiver, nous glissions à l’envi sur une petite pêcherie glacée où l’on tombait souvent les uns sur les autres, ou bien l’on s’amusait à faire des boules de neige, les plus grosses que l’on pouvait, et puis, pour les grossir encore, on les faisait rouler jusqu’au fond de la prairie. Dans un voyage que je fis dernièrement à Saint-Yrieix, j’étais logé chez la dame Belin. Le matin, en ouvrant ma fenêtre qui donnait sur la campagne, je m’écriai tout joyeux, comme Rousseau en voyant de la pervenche : Ah! voilà le pré à Broussaud ! Une seule composition nous avait rangés dans l’ordre suivant : Laborderie, Dumaine, moi, Crézeunet, Senemaud, Foucault, dit Toutou, Gondinet-d’Arfeuille, etc. Toutou, déjà grand garçon, fut condamné au fouet pour quelque grande faute; il s’était résigné à se mettre en devoir derrière un paravent pour subir sa peine. Mais, au premier coup de martinet, il se lève furieux et saute aux cheveux du maître, en le traitant de tous les noms, notamment de Cardeur; c’est le sobriquet que nous lui donnions dans nos petites colères. Eh bien! telle était l’habitude de l’obéissance que cet étrange incident ne dérangea pas le moins du monde l’ordre général de l’école. Toutou sortit après s’être rajusté au plus vite, et M. Dumonteil, vivement ému, se remit dans son fauteuil. Le surlendemain, nous vîmes revenir ce pauvre Toutou, conduit cette fois par son père M. Foucault-de-Malembert; il fit ses excuses, et la chose n’alla pas plus loin; Toutou ne revint plus à l’école, et deux ou trois ans après il portait une épaulette d’officier.

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L’enseignement de la langue latine était bien différent de ce qu’il est aujourd’hui; il n’existait encore aucune méthode pour l’apprendre si ce n’est le rudiment de Gaudin et un certain Despautère, auquel je n’ai jamais rien compris. Il fallait apprendre les livres par cœur, sans aucune explication qui en eût préparé l’intelligence. Chaque écolier était appelé à venir réciter à son tour sa leçon devant le maître assis gravement dans un fauteuil et tenant son martinet à la main : on appelait ainsi une espèce de fouet à long manche de bois, composé de cinq ou six courroies en parchemin, bien tordues et nouées par le bout. A la moindre faute de mémoire, le récitant était fouaillé aux jambes, qui n’étaient pas comme aujourd’hui protégées par un pantalon ; mais on ne trouvait pas mauvais qu’il arrivât muni de son chapeau à trois cornes, avec lequel parait les coups du mieux qu’il pouvait. Cependant, à force de temps et d’études, j’étais parvenu à connaître assez bien les principes de la latinité. On croyait que je serais admis dans la classe de Seconde an collège de Limoges; je ne pus être reçu qu’en Troisième. A la première composition en thème, je fus le premier, ce qui me donna la prétention de vouloir, à l’examen de Pâques, monter en Seconde; mais M. l’abbé Marcoul, mon régent, me rendit l’important service de me retenir. De cette manière, j’eus dans sa classe et dans les deux suivantes le premier prix, appelé d’Excellence. Je me rappelle à ce sujet, que dans une distribution générale des prix je reçus une couronne des mains de M. Turgot, alors intendant de la Province; il avait avec lui madame la duchesse de La Rochefoucault-Damville et son fils, que je vis depuis, en 1792, président du Directoire du département de la Seine, et dont je dirai plus tard la cruelle fin.

En Seconde j’eus pour professeur M. l’abbé Vitract, ce zélé panégyriste de nos Limousins célèbres. Sa première oraison funèbre avait été prononcée en 1774, dans une solennelle distribution des prix, en l’honneur de Marc-Antoine Muret, né au lieu de ce nom en 1526, dans les environs de Grandmont; la seconde le fut l’année suivante, en l’honneur du poète Jean Dorat (Dinemandi ou Dinematin); la troisième fut prononcée en 1776 en l’honneur du savant Baluze, né à Tulle en 1630; enfin la quatrième et malheureusement la dernière, fut prononcée en 1779, en l’honneur du pape Grégoire XI, Pierre Roger, qui était né en 1329 près de Pompadour. Infatigable dans ses recherches, l’abbé Vitract avait rassemblé de nombreux matériaux pour d’autres éloges, quand la révolution vint le jeter au-delà des Pyrénées, pour refus d’un serment qui répugnait à sa conscience. Pendant son exil en Espagne il vivait du produit des sermons qu’il composait. Après sa rentrée en France, il fut nommé curé de Saint-Michel de Limoges, sa ville natale. Quand j’étudiais sous lui, un écolier nommé Desrats avait composé, sur le compte de tous les professeurs, une espèce de philippique en vers qui fit grand bruit. Au lieu de s’en tenir pour offensé, M. l’abbé Vitract aimait à nous lire, en badinant, la strophe qui le concernait. Ce respectable pasteur mourut à Limoges le 27 avril 1805, justement regretté de tous. Digne panégyriste des Limousins célèbres, il méritait d’en avoir un lui-même; espérons qu’il l’aura un jour.

Pendant ma Troisième et ma Seconde, je demeurais en pension franche chez un de mes parens, le chevalier Verthamon-de-Ménieras; il m’avait demandé à mon Père, soit pour le faciliter dans mon éducation, soit pour que je donnasse les premiers soins à celle de son fils unique. Ce parent avait été capitaine au régiment de Montboissier; il demeurait rue Gagnole, n° 20, en face de la maison n°22 que j’habite et dans laquelle il était né. Du cabinet un peu haut, où je trace ces lignes, je plonge mes regards dans mon ancienne chambre d’écolier, dans cette chambre où je dormais si bien du sommeil de l’adolescence, qu’un certain soir on fut obligé, pour m’éveiller, d’en briser la porte.
Chaque matin, en ouvrant ma fenêtre, j’ai plaisir à la revoir; de-là aussi, j’entends parfois la cloche argentine du collège, qui m’appelait il y a, hélas! plus de soixante ans; elle n’appelle plus que mes petits-enfans, mais aussi au nombre de cinq, (deux de mon nom et trois de nom Bourdeau.) Mon jeune élève et cousin avait une sœur presque de mon âge et déjà pensionnaire dans un couvent. Quand les vacances furent venues, toute la famille s’était retirée à Larfouillère, dans une maison de campagne entourée de six bons domaines et de laquelle on apercevait, au sud, les ruines historiques de Chaslucet.

Cette campagne n’était qu’à une lieue de ma famille, où je faisais, le plus que je pouvais, d’agréables excursions; j’y fus atteint d’une maladie inquiétante, pour laquelle le célèbre médecin Faye, de Nexon, vint me voir. Depuis plusieurs jours j’étais tourmenté d’une grosse fièvre, avec délire; c’est au point qu’on avait envoyé chercher le confesseur. J’étais impatient de le voir arriver, à cause d’un rêve tort singulier, dont j’étais tourmenté. Ma bonne cousine se tenait le plus souvent auprès de mon lit pour me donner des soins. Je rêvais que j’avais été changé en un oiseau n’ayant qu’une aile; je croyais que si j’eusse été confessé, je les aurais toutes deux. Je demandai ainsi plusieurs fois, avec chagrin: M. l’abbé est-il venu ? Voyant que je gémissais à chaque réponse négative, une cousine imagina, pour me tranquilliser, de dire : Oui, il est arrivé. Aussitôt il me poussa une autre aile et je franchis l’espace. Je m’élevais en l’air à tire-d’aile, comme l’alouette en un beau jour, lorsque je fus rencontré par un autre oiseau de même plumage, qui descendait de l’Ethérée. On se prend tous deux par le bec et nous voilà rendus à la terre. Pauvre esprit humain! Ne dirait-on pas un songe fait à plaisir? Et pourtant c’était un véritable songe. Le confesseur arriva bientôt. Je lui contai, comme je pus, mes peccadilles, et dés le lendemain la petite-vérole se fut déclarée. C’était le vicaire de Saint-Jean-Ligoure, cet aimable abbé Richard qui a fait de si jolies chansons en patois limousin. Je n’ai plus eu occasion de le revoir; mais bien des années après, et depuis sa mort, je m’étais entendu avec M. Linguaud pour faire imprimer ses chansons en deux petits volumes; j’ai même eu le plaisir d’en offrir un exemplaire à M. Raynouart, comme analogue, sous quelques rapports, à son ouvrage, encore inédit, sur la langue romane.

Je fis ma rhétorique sous M. l’abbé Desthèves; ce respectable prêtre était né à Saint-Silvestre, dans les montagnes de Grandmont; il m’était réservé de le voir un jour curé de ma paroisse natale, une des plus recherchées du diocèse. Ses vénérables père et mère, dont la vieillesse me rappelait celle des miens, étaient venus le joindre à Nexon; c’est là que fut célébrée avec une sorte de pompe filiale, la cinquantième année de leur mariage. Ils espéraient, en mourant, qu’un jour les ossemens de leurs fils viendraient reposer auprès des leurs ; mais la cruelle destinée en avait décidé autrement. M. Desthèves fut déporté, pour refus du serment à la constitution civile du clergé ; ses deux vicaires, messieurs Labesse et Meytadier, furent les constans compagnons de son exil.

Pendant les premières années de leur déportation, ils ne s’étaient point séparés, ayant conservé l’espoir de revenir un jour au commun presbytère. Aux approches du 18 fructidor (4 septembre 1797), un rayon vivifiant d’espérance avait relui sur eux : ils s’étaient avancés jusque sur le Mont Cenis, joyeux de revoir bientôt leur patrie, lorsque ce coup d’Etat les refoula brutalement de l’autre côté des Alpes. Cependant leurs ressources étaient épuisées. Hélas ! que faire, que devenir ! Nos trois lévites, désolés de ne plus pouvoir vivre ensemble, se voient forcés de se séparer; ils s’embrassent, l’œil en larmes, au milieu des sanglots, et chacun tourne de son côté, à la garde du Dieu consolateur des opprimés ! M. l’abbé Desthèves alla mourir à Rome ou dans les environs; l’abbé Meytadier passa dans la Croatie et s’y fit religieux dans un couvent. Enfin l’abbé Labesse, après avoir longtemps erré en Italie, était rentré sous le consulat de Bonaparte…peu de temps après son retour en Limousin, M. Labesse fut nommé à la cure cantonale d’ Ambazac, lieu de sa naissance.

…/…

Le moment était venu où mon éducation et celle de mes frères allaient être plus couteuse; mon père vendit, pour y faire face, un petit domaine qu’il avait à Clairefaye, dans la commune de Sèrillac. J’allais partir pour étudier le Droit à Toulouse, dans la plus célèbre Université de l’époque. Je venais de vêtir la robe virile; j’étais plein de vie et d’avenir, sans autre ambition pourtant quo de revenir un jour faire l’avocat consultant et mourir sous le toit de mes pères. Je devais partir de Saint-Yrieix avec cinq autres étudiant, tous à cheval, ainsi que le messager, chargé de ramener nos montures. Mon père m’y avait accompagné.
Au moment de notre séparation, après m’avoir donné de sages conseils, il me remit quinze louis d’or et quelques écus pour le voyage, puis les yeux gonflés de larmes, il me serra tendrement dans ses bras, en me comblant de ses vœux. Mon bon oncle me donna ses pistolets, et déjà je portais un couteau de chasse; enfin nous voilà partis. Cette nombreuse cavalcade, dans des chemins de traverse, ne manquait pas de faire une certaine sensation, flatteuse surtout pour des écoliers. Nous cheminâmes ainsi, à petites journées, en passant d’abord près du château d’Hautefort, berceau du vaillant troubadour Bertrand-de-Born, qui résista longtemps an roi Richard ensuite par Labachellerie, Sarlat et Gourdon. L’hôte de cette dernière ville fut un peu embarrassé pour nous recevoir, pour nous donner à souper et surtout à coucher. Le lendemain nous fumes dédommagés par un beau jour : en traversant le vaste plateau qui sépare Gourdon de Pont-de-Rodes, où nous allions joindre la grande route de Paris à Toulouse, nous apercevions dans le lointain, au sud-ouest, la chaîne imposante des Pyrénées, couvertes de neiges. L’impression que j’éprouvai à la vue de ce magnifique amphithéâtre, fut beaucoup plus vive que celle que j’éprouvai dans la suite à la vue des Alpes, sans doute parce que je voyais de trop près ces dernières montagnes.

En arrivant à Toulouse, la jeune cavalcade descendit un peu au-delà de la porte Matabiau, devant un petit hôtel, déjà connu de presque tous mes compagnons de voyage. Il était tenu par une bonne vieille appelée madame Laurelian. C’était la pension la plus ordinaire des étudians limousins; la bonne dame leur faisait crédit au besoin ou même les aidait de sa bourse. Plusieurs de mes camarades y restèrent, et nous nous y réunissions par fois, en banquet toujours joyeux. J’allais, moi, m’établir dans une chambre rue du Taur, afin d’être plus près de l’Université, et j’allais manger presque vis-à-vis chez d’autres compatriotes. Un traiteur que nous appelions le bon père Rodes, nous y envoyait à manger dans une grande corbeille, à raison de 15 francs par mois, non compris le pain et le vin, qui étaient l’un et l’autre à très-bon marché. Le nom de Luquets était donné par dérision aux écoliers de la première année; il avait pris son origine de ce que les écoliers des collèges devaient rentrer en général, dès la Saint-Luc,à Lucalibus. Ce sobriquet populaire était une sorte d’injure et l’on aimait à jouer des tours à ceux qui le portaient;

Les marques et oblitérations de Nexon

Les marques postales sont apparues à la fin du Moyen Age. Elles avaient pour but de permettre l’encaissement du prix du transport soit à l’arrivée ce qui était le cas le plus fréquent, on parle alors de « Port dû », ou pour constater son paiement au départ. Par la suite ont été introduites des marques avec date pour vérifier les délais de transmission et éviter les accusations de retard fréquemment adressées à la poste.
Les premières marques manuscrites sur les lettres apparaissent dans le dernier quart du XVIIe siècle. Elles sont rendues obligatoires par Louvois, ministre de Louis XIV et surintendant général des postes, en 1687. Les marques ont pour but d’identifier le bureau expéditeur de la lettre. Le lieu, généralement une ville, parfois une province ou un pays est précédé du mot « DE ». Ces marques sont écrites par l’expéditeur de la lettre. On trouve ainsi des lettres avec la marque « De Limoges ». Au début c’est le directeur qui inscrit de sa main le nom du bureau de départ sur la lettre. Par la suite, du fait de l’augmentation du trafic, les marques sont apposées à l’aide d’un tampon. La première marque postale connue provient de la ville de Colmar en 1690. Le 23 mars 1749, une circulaire rend obligatoire les marques au tampon. Dans certains cas le cachet était constitué d’une lettre majuscule avec un ornement. Ainsi à Limoges c’était un L surmonté d’une couronne.

Le 4 mars 1792, l’Assemblée Nationale vote un texte « relatif à la division de la France » qui supprime les provinces et divise la France en 83 départements. La Haute-Vienne porte le numéro 81. Les bureaux ajouteront ce numéro à leur nom. On a alors « 81 Limoges ». Le cachet est apposé par les bureaux de distribution à la réception du courrier à distribuer. Le premier cachet à date apparaît en 1802 au moment de la Révolution Française à Paris. Il est apposé sur les lettres à l’arrivée puis au moment du départ et souvent aux deux. Sur le devant de la lettre est apposé le cachet qui indique la date de prise en charge du courrier par le service postal. Au dos du pli, est apposé le cachet du bureau qui assure la distribution au destinataire, et éventuellement les cachets à date des bureaux des différentes étapes du parcours de la lettre.

Nexon lettre 7 janv 1833

Lettre du 7 janvier 1833 adressée à Monsieur Deverneil-Puyraseau, président de Chambre au tribunal. Elle comporte  à la fois la cursive linéaire « 81 Nexon » et le cachet à date de Limoges . C’est le plus ancien cachet de Nexon connu (collection de l’auteur).

nexon 1834  felicie de nexon a son frere

Lettre écrite de Nexon le 3 mai 1835 par Félicie de Nexon et adressée à son frère Astolphe de Nexon, élève au Collège de Pont-Levoy dans le Cher. C’est un collège très réputé, en particulier pour la préparation à l’entrée des écoles militaires. Cette lettre, comme la précédente, porte à la fois la cursive linéaire  « 81 Nexon » et le cachet à date de Limoges . ( Collection de l’auteur)

 

lettre 1839Lettre du 8 novembre 1839 (ou 1837?) sans cachet à date, adressée à Monsieur Abria, notaire à Limoges (collection de l’auteur).

Le timbre poste
En vente depuis le 25 décembre 1848, l’utilisation des timbres poste entre en vigueur le 1er janvier 1849. Pour éviter qu’ils soient réutilisés les bureaux de poste les oblitèrent. Ils utilisèrent différents moyens d’oblitération à leur disposition, la plume, les cachets à date ou des tampons réalisés localement. Les bureaux furent pourvus de leur cachet oblitérant dans la première quinzaine de janvier 1849.
La première oblitération est une grille, au 15 janvier tous les bureaux reçurent leur cachet grille. A partir du 1er janvier 1852 elle est remplacée par un losange de 8 points par côté comportant au centre l’indicatif du bureau postal de départ. Il y eut successivement deux types de cachets :
• À partir de 1852, l’administration met en service des cachets oblitérants à petits chiffres. Elle établit une nomenclature des bureaux de postes de 1 pour Abbeville à 3703 pour Yvré-l’Evêque dans la Sarthe. Sont venu ensuite les bureaux d’Algérie puis au fur et à mesure les nouveaux bureaux créés. Nexon porte le numéro 2269
• À partir de décembre 1862, pour des raisons de lisibilité, l’administration décide d’utiliser des nouveaux cachets à gros chiffres. Elle établit une nouvelle nomenclature (de 1 pour Abbeville à 4361 pour Zévaco en Corse). Comme pour les petits chiffres suivent les nouveaux bureaux et ceux d’Algérie. Nexon porte le numéro 2655.

 

lettre 1869

Lettre du 1 juin 1869 avec deux timbres de 10 cts à l’effigie de l’Empereur. (Collection de l’auteur)

lettre 1874Lettre du 19 février 1874 avec le timbre oblitéré par le  losange avec le numéro 2655. (Collection de l’auteur)

A coté des cachets apposés par les bureaux de poste il existait des cachets « de gare », pour les courriers déposés dans les gares et des cachets « d’ambulants » pour les courriers oblitérés dans les trains postaux.

ecrit par Maurice de N

Cachet « gare de Nexon » daté du 2 aout 1900 sur une carte-lettre. (Collection de l’auteur)

lettre 1902Lettre de novembre 1902 adressée à la baronne de Nexon. (Collection de l’auteur)

Nexon, domaine de la famille des Lastours

Les Lastours ou Las Tours sont la première baronnie du Limousin selon certains, la seconde selon d’autres [1]. Leurs armes sont « d’azur à trois tours d’argent, 2 et 1, cantonnées de cinq fleurs de lis d’or, 3, 2 et 1 ou d’argent à trois tours de sable accompagnées de 6 fleurs de lis de même, 3 en chef, 2 en fasce et 1 en pointe. Ces armoiries se voient à l’église, au dessus de la porte du fond de la nef. Après la première croisade ils prirent de gueules à un bras armé d’or, du côté senestre de l’écu, et tenant une épée nue d’argent en pal, la garde et la poignée d’or ».

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Le blason des Lastours

La lignée des Lastours trouve sont origine, d’après les chroniques de Geoffroy de Vigeois, avec Gulferius de Lastours cité en 957, 962 et en 988, comme étant le compagnon de lutte et l’allié d’Archambault, vicomte de Comborn, dit « le Boucher » ou encore « Jambe Pourrie ». Gulferius se maria vers 970 et eut deux fils, Guy et Boson de Lastours. L’aîné, Guy de Lastours, surnommé « le Noir » à cause de la couleur de ses cheveux, jouissait d’un grand renom parmi les princes et les jeunes nobles du Limousin. Il était réputé pour sa bravoure entre tous les Seigneurs Limousins.
Son fils, Gouffier de Lastours dit le Grand ou le Vieux est né en 1080 et il est mort en 1135. Lors de la première croisade (1096 à 1099), aux cotés du comte de Toulouse, sa vaillance lui valut d’être considéré par les croisée comme « l’un des plus intrépides et des plus vaillants hommes de la terre » [2]. La chanson d’Antioche rapporte ses exploits [3].

Leur courage fut également mis en valeur lors des batailles contre les anglais où les limousins mettront en déroute les soldats de Richard « Cœur de Lion » après qu’il eu reçu la flèche qui lui fut fatale, le 26 mars 1199, sous les murs du château de Chalus, appartenant alors au vicomte de Limoges.

Au crépuscule du Xe siècle, les Lastours font déjà partie de la haute aristocratie limousine. Ils assoiront cette place privilégiée au sein de la noblesse limousine grâce à des mariages avec les familles de haut lignage. Cette place importante dans le paysage nobiliaire limousin leur vaut des conflits fréquents et parfois violents aux vicomtes de Limoges, qui voient en eux des vassaux quelque peu envahissants.

Durant la première moitié du XIIIe siècle, les querelles de légitimité et d’héritage au sein de la famille conduiront à la perte du prestige et au déclin des Lastours. En effet les représentants des branches indirects mais légitimes revendiquaient et obtenaient leur émancipation assortie d’une donation de parcelle territoriale.
Au XIIIe siècle un premier lien s’établit entre les familles de Lastours et de Nexon quand Agnès, fille de Séguin de Lastours, épousa Guy de Nexon.
En 1263 Ranulphe de Lastours, né vers 1200, chevalier et coseigneur de Lastours, fait dresser « les états et coutumes de la ville de Lastours avec les franchises des habitants portant qu’il était français (c’est à dire du côté du roi de France) et lesdits habitants anglais lesquels ledit seigneur recevra pour ses sujets et serviteurs». Il épousa vers 1270 Mademoiselle de Châteauneuf.

La maison des de Bourdeilles prétendait avoir des droits sur les domaines, suivant une transaction de 1266, passée entre Elbe de Bourdeilles et Ranulphe de Lastours, par médiation d’une vicomtesse de Limoges; mais cette médiation resta sans effet.

Le déclin se poursuit durant une grande partie du XIIIe siècle et la première moitié du XIVe. Vers 1330, Agnès de Lastours épousa Guy de Campagne. Ils eurent trois enfants, Geoffroy (1330-1374), Gouffier (1340-1425) et Guy (1350- ?). En 1354, Gouffier de Lastours, cinquième du nom, sera obligé, faute de descendant direct et légitime, de léguer les restes de la seigneurie à son neveu, le chevalier Geoffroy de Campagne. Ce neveu se verra par ailleurs contraint par les clauses du testament de son oncle à prendre le nom et les armes des « de Lastours » afin que ceux-ci ne disparaissent. Il est « sire de Lastours et de Nexon ».

En 1354 Jean de Gain, fils de Jeanne de Lastours et d’Aymery de Gain reçu la seigneurie de Linars et les dîmes de Nexon selon le testament de son oncle Geoffroy de Campagne, décédé le 3 juillet de cette année, qui était le fils de Guy de Campagne et d’Agnès de Lastours.

Mais au commencement du XIVe siècle, Nexon avait certainement changé de Maître, et appartenait aux vicomtes de Limoges, puisqu’en 1317, un de ces vicomtes donna à Gaucelin de Campagne «le droit de garenne et de Chasse aux faisans, bêtes fauves et autres animaux dans les bois du Chatenet près du bourg». Cet état de chose subsista pendant plus de 150 ans, et c’est durant cette période, en 1445, que fut terminée l’église de Nexon. A ce moment-là, le roi de France, Charles VII, avait déjà reconquis la plus grande partie de son royaume, grâce à Jeanne d’Arc.

Jean de Lastours, chevalier, baron de Lastours, premier baron du Limousin, seigneur de Champagne, Rilhac, Nexon…, conseiller du roi Charles VII en 1452 entra en conflit avec Gauthier des Cars et porta l’affaire devant le Parlement. Il obtint une sentence en sa faveur ainsi que des lettres royales en 1463 prononçant la mise sous séquestre de la seigneurie des Cars pour refus d’hommage. En 1479, Gauthier des Cars reconnaissait ses droits. Tous ces procès interminables qui se prolongeaient parfois sur des siècles entre les familles furent une des causes de la ruine de la noblesse et de l’enrichissement des nouvelles familles de robe.

Plusieurs membres de la famille de Lastours furent curés de Nexon. Jean de Lastours , bachelier en droit civil et canon, fut curé de Nexon, Bussière-Galant et Rilhac. Le 9 février 1496, il fit construire la nef de l’église de Nexon pour 400 livres et 400 setiers de froments. Il mourut vers 1511. Geoffroy, fils de Jean de Lastours, devint prêtre et doyen du Puy-en-Velay en 1501. Il présida en 1505 et 1508 l’assemblée des États du Languedoc tenue à Nîmes, il fut curé de Nexon et autres lieux de 1523 à 1527. Et aussi François de Lastours, protonotaire du Saint-Siège dès I534, abbé de Dalon (Dordogne), doyen du Puy-en-Velay, prévôt de St-Vaulry (Creuse) et curé de Nexon dès 1537. « Il fut frappé en juillet 1546 en revenant de N.D. de Rocamadour de certain coup de canon à St-Robert près de Vignoux duquel il mourut ».
En 1467, par contrat du 4 juin, Alain d’Albret et Françoise de Bretagne, sa femme, vendirent cette seigneurie à Gaucher de Pérusse des Cars, sous la réserve de la justice du bourg et de l’hommage, Au mois d’avril 1499, il en fut fait partage entre la maison des Cars et celle de Lastours. Après être ainsi rentrée dans la maison de Lastours, la terre de Nexon, passa par alliance dans celles d’Abzac et de Hautefort.

château de lastours 081210

Le château de Lastours aujourd’hui

[1] Jean Ruchaud, «Généalogies limousines et marchoises» éditions Mémodoc.

[2] Son tombeau se trouvait dans l’église du Chalard. La pierre qui recouvrait le sépulcre, retrouvée en 1884, porte cette inscription : « Hie Jacet Dominus Golferius de Torribus et de Nexonio, et Dominus Guido, filius ejus, milites …….filia ejus et genus suum qui elegerunt ad opus sui et suorum hic sepulturam. Animoe eorum per misericordiam Dei requiescant in pace. Amen ». Ce qui signifie « Ici repose, le seigneur Gouffier de Lastours et de Nexon, et Gui, son fils, Chevaliers …… sa fille et sa famille qui avaient choisi ici leur sépulture, que leurs âmes, par la miséricorde de Dieu repose en paix. Ainsi soit-il. »
Abbé Lecler, Dictionnaire historique et géographique de la Haute-Vienne, Limoges, 2 vol 1920-1926. Article « Le Chalard».

[3] La Chanson d’Antioche est une chanson de geste en ancien français, qui relate les événements autour de la conquête d’Antioche par les Croisées en 1098. La version originale a été perdue. Elle aurait été composée par un témoin visuel, Richard le Pèlerin. Il aurait commencé l’écriture au cours du siège qui dura huit mois. Ce texte a été traduit en occitan et complété par Grégori Bechada vers 1125 et en latin par Albert d’Aix vers 1120.

La poste à Nexon

C’est au XVIIe siècle qu’a été organisé le premier service des postes. Il reprend le modèle du Cursus publicus des Romains, service de poste qui assurait les échanges officiels et administratifs au sein de l’Empire et celui des messageries de l’Université.
Louis XI avait, par un édit du 14 juin 1464, crée la poste royale chargée du transport de la correspondance et des édits royaux. Seule la correspondance d’Etat était concernée. Les plis privés étaient pris en charge par l’Université. En effet l’Université de Paris avait mis en place un système de messageries qui se chargeait du transport des voyageurs, paquets et correspondance entre les différentes provinces qui lui envoyaient ses nombreux étudiants.

Louis XI constitua deux groupes, le premier composé des « courriers du cabinet » chargés de transporter les missives royales et le second, les « postes assises » chargées de fournir les chevaux. Ils deviendront les « maîtres des postes » qui disparaitront en 1873, supplantés par le chemin de fer.

Les relais étaient installés tous les sept lieues (soit 28 kilomètres), distance qu’un cavalier peut parcourir au galop. Seuls les courriers du roi pouvaient aller au galop, les autres cavaliers allaient au trop et ne voyageaient que de jour. Le cavalier changeait de monture à chaque relais et changeait quatre fois de chevaux par jour parcourant ainsi près de 90 kilomètres par jour. Les courriers royaux arrivaient à Limoges quatre jours après leur départ de Paris. Au XIXe le train a mis Paris à quelques heures de Limoges aujourd’hui, avec les messageries électroniques les délais n’existent plus et nous vivons dans l’instantané.

Des employés des relais, les postillons, ramenaient les chevaux au relais d’origine. Les maîtres des postes louaient les montures, sauf aux courriers pour qui elles étaient gratuites, et tenaient des auberges où les voyageurs pouvaient se restaurer et se reposer.

Les voitures de poste empruntaient les routes dont on connaît le tracé par quelques «guides» au départ destinés aux pèlerins, principalement ceux en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle. Le premier Guide imprimé en français et entièrement dédié à la France a été publié en 1551 par Charles Estienne. Intitulé « La Guide et vray enseignement des chemins du royaume de France » il a connu plusieurs éditions corrigées, revues et augmentées. Il donne des renseignements sur les routes, les cours d’eau, les villes et les villages, les grands itinéraires, les relais, les dangers qui guettaient le voyageur, les foires, les monnaies et le change, les monuments archéologiques et artistiques, les manufactures, les fleuves… Ainsi il donne sept itinéraires qui traversent le Limousin. Cinq partent de Paris et rejoignent Toulouse, Cahors ou Agen en passant par Limoges, Felletin, Tulle ou Brive. Les deux autres itinéraires sont celui de Lyon à Bordeaux, par Clermont, Limoges et Périgueux qui suit, en partie, le tracé de la voie romaine de Lyon à Saintes et celui de Guéret à Poitiers. Les premiers relais de chevaux partant de Limoges pour aller à Paris, Toulouse, Bordeaux et Lyon furent établis en 1602.

la poste en 1675

La poste en 1675  (Source : Georges Veyrinaud page 36)

Aucune route signalée à l’époque ne passe par Nexon et pourtant des voies romaines traversaient la commune. Nous en parlerons dans un prochain article. Il faut dire que les routes du Limousin n’étaient pas dans un très bon état et qu’il a fallu attendre l’arrivée de Turgot comme intendant en 1760 pour que les choses s’améliorent.

Peu à peu les messagers royaux prirent en charge des correspondances privées et leur organisation s’étoffera. Grâce à Henri IV et à son ministre Sully qui aimait répéter « Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France » le service de la poste bénéficia des chevaux qui leur étaient nécessaires. Avec Richelieu, une tarification unifiée est mise en place et à partir de 1622, une périodicité régulière est instaurée. En 1627 le premier tarif des lettres, dit tarif d’Alméras, du nom du contrôleur général des postes, ne concerne que quatre destinations : Bordeaux, Lyon, Toulouse, Dijon. La taxe des lettres simples est de 2 sous entre Paris et Dijon, de 3 sous entre Paris et Lyon, Paris et Bordeaux, Paris et Toulouse.

La Ferme générale des Postes concède au fermier, moyennant un bail de cinq ans, l’exploitation du service postal avec les bénéfices et les privilèges qui lui sont attachés. Les fermiers qui payent cher ces baux, cherchent à éliminer la concurrence des messageries privées qui subsistent et à augmenter leur propre trafic. Ceci va entraîner durant le siècle suivant une expansion constante des relations entre villes et la création de nombreux bureaux. Ils passent de 770 en 1703 à 1323 en 1791. Ces bureaux ont des employés préposés à la réception et à la distribution des lettres et paquets, ainsi qu’à la perception des taxes. En 1719 les messageries universitaires sont définitivement agrégées à la ferme des postes.

Le Calendrier de 1779 et l’Indicateur du diocèse de 1788 indiquent les bureaux des postes où doivent être adressées les lettres pour toutes les paroisses du diocèse et de la Généralité de Limoges et les jours auxquels les courriers partent de Limoges pour ces différents bureaux. Les 878 paroisses sont desservies par 58 bureaux, tous placés sur le bord des routes de poste dont six partent de Limoges :

– De Limoges à Paris par Orléans, 46 postes (par La M)aison Rouge, Chanteloube, Morterolles, Doignon).
– De Limoges à Toulouse par Cahors, Montauban, 36 postes (par
Boisseuil, Pierre-Buffière, Magnac-Bourg, Masseret, Uzerche, Le Bariolet, Donzenac, Brive, Cressensac).
– De Limoges à Lyon par Clermont, Thiers et Roanne, 41 postes (par le Mazet, Saint-Léonard, Sauviat, Bourganeuf, Pontarion, Charbonnier, Aubusson, Le Poux, La Villeneuve).
– De Limoges à Bordeaux par Périgueux, 26 postes (par Aixe, L’Etang, Châlus).
– De Limoges à Angoulême, par Saint-Junien, 10 postes (par La Barre, Saint-Junien, Chabanais, Pont-Sigoulant, Chasseneuil, La Rochefoucauld).
– De Limoges à Poitiers par Bellac et Lussac-les-Châteaux, 26 lieues (par le Petit-Limoges, Maison-Rouge, Berneuil, Bellac, Saint-Bonnet).

De 1764 à 1790 il y avait trois jours d’arrivée du courrier. Le lundi à 8 heures du matin arrivait le courrier de Bordeaux, le mardi soir, les messagers de Confolens, Guéret, Clermont, Moulins, Eymoutiers et le courrier de Paris, le vendredi à midi les courriers de Toulouse,
Aurillac et à 5 heures du soir, le courrier de Poitiers, chargé des paquets de Paris, La Rochelle, Bordeaux, Angoulême.

Il y avait aussi trois jours de départ des courriers. Le mardi matin partait le messager de Saint-Léonard et le soir, le courrier de Poitiers, chargé des paquets pour Paris, La Rochelle, Bordeaux et Angoulême, à 11 h. 30 le courrier de Bordeaux, à minuit, le courrier de Toulouse. Le vendredi à 2 heures de l’après midi partait le courrier de Paris et à 8 heures, le soir les messagers pour Confolens, Guéret, Moulins et Clermont. Le mercredi matin était le jour du messager d’Eymoutiers. A partir de 1773, les mardis et vendredis soir partait le messager de Châlus. Nexon n’était pas desservis directement aussi fallait-il qu’une personne se rende à Limoges pour récupérer le courrier.

Avec la Révolution, les maîtres de poste perdent leur privilège. Les directeurs des bureaux de poste sont élus au suffrage universel. En 1791, la ferme est supprimée et les postes sont exploitées directement par l’État.

Le 8 pluviôse An V (27 janvier 1797) l’assemblée communale de Nexon décide que le bureau de Poste de Limoges est le plus commode pour elle, et de l’intérêt du Canton, le courrier sera porté à Limoges et pris à Limoges par un commissionnaire.

En 1804 la Haute-Vienne compte 11 bureaux de direction de poste situés à Limoges, Arnac, Bellac, Châlus, Chanteloube, Le Dorat, Morterolle, Rochechouart, Saint-Junien, Saint-Léonard et Saint-Yrieix. Un 12eme bureau est créé à Pierre-Buffière en 1812. En 1830 vient s’ajouter celui d’Eymoutiers.

Le 18 juin 1823 le conseil confirme son désir de faire prendre deux fois par semaine par un piéton sa correspondance au bureau de poste de Limoges. A partir de 1824, un piéton fait le service de la poste pour Solignac et Nexon. Il part le mercredi et le samedi.

Création d’un bureau de poste à La Plaine

En 1830 est mis en place un service rural qui permet aux villages d’être desservis par le facteur d’abord tous les 2 jours, puis progressivement tous les jours. Mais le 2 mai 1830 le conseil municipal de Nexon proteste contre la lenteur du courrier. Une lettre postée à Limoges n’arrive à Nexon que 4 ou 5 jours après car le service est fait par un piéton qui va de Limoges à Saint-Yrieix tous les 2 jours. Il demande la création d’un bureau de poste à La Plaine ou au Plantadis où la commune ferait prendre son courrier à ses frais. Cette protestation de Nexon n’était pas la seule et le Conseil général de la Haute-Vienne attachait une grande importance à ce que toutes les communes soient desservies quotidiennement. Entre 1840 et à 1848 il renouvelle ses vœux pour qu’un bureau de poste soit créé dans tous les chefs-lieux de cantons ou dans les localités d’une certaine importance.

La protestation du conseil municipal a été entendue et finalement ce fut La Plaine, sur la route de Limoges à Saint-Yrieix, qui a été choisie pour la création d’un entrepôt de dépêches. Ils sont 6 en Haute Vienne : Châlus (extra-muros), Conore (commune de Peyrilhac), La Maison-Neuve (route d’Eymoutiers), Moulin de la Poitevine (commune de Bussière-Poitevine), La Plaine (commune de Nexon) et Vayres. Les bureaux d’entrepôts reçoivent et expédient les dépêches des directions et distributions qui ne sont pas situées sur le passage des courriers.

Le 4 mai 1846, Jacques PENICAULT, Maitre de Poste, est installé au relais de Poste de La Plaine, par arrêté du Roi, avec engagement d’avoir de nombreux postillons, chevaux et équipages nécessaires et prescrits par le service.

Création d’un bureau de poste à Nexon

En 1848 il y a 21 bureaux de direction, avec ceux d’Aixe, Châteauponsac, Magnac-Laval, Mézières, Nantiat, Nexon, Saint-Germain, Saint-Sulpice-les-Feuilles (le bureau de Razès a remplacé celui de Chanteloube. Nexon a enfin son bureau de poste.

A coté des bureaux de direction il y avait les bureaux de distribution dont les attributions étaient moins étendues. Ils ne recevaient pas de dépôt d’argent, on n’y payait pas de mandats et on n’y recevait pas d’affranchissement pour l’étranger. Il y en a 14 en 1848 situés à Ambazac, Bessines, Châteauneuf, Laurière, Lussac-les-Eglises, Magnac-Bourg, Nieul, Oradour-sur-Vayres, Peyrat-le-Château, Sauviat, Solignac, Saint-Laurent-sur-Gorre, Saint-Mathieu.

Les premiers timbres-poste sont mis en circulation le 1er janvier 1849. Les timbres sont à l’effigie de Cérès, déesse des moissons, et les tarifs généraux sont de 20 centimes pour une lettre jusqu’à 7,5 grammes, de 40 centimes jusqu’à 15 grammes et 1 franc jusqu’à 100 grammes puis 1 franc par tranche de 100 grammes.
Sous le second Empire, à la faveur de l’ouverture de nombreuses routes et du développement des lignes de chemins de fer, la poste prend une grande extension. En 1873 la poste aux chevaux est supprimée.
Le 10 mars 1929 le conseil municipal décide de construire l’actuel Hôtel des Postes. M. SAUTERAUD est désigné comme architecte. Le 25 janvier 1931 un chauffage central est posé à la Poste. Le 20 Juillet 1946 le conseil décide de céder le bureau des Postes à la direction régionale des PTT.
Le 27 octobre 1956 on relève dans la Presse que « Le village de Nexon a été mis en émoi hier, « le facteur Mr G. qui n’avait pas quitté son poste depuis la guerre, « ne fit pas ses tournées habituelles. Les habitants, surpris envoyèrent une délégation chez lui, ils trouvèrent le malheureux les pieds « meurtris, dans une bassine d’eau chaude et soupirant : je ne veux plus porter que des chaussures à semelles de cuir. »

Pour en savoir plus lire :
Paul DUCOURTIEUX, « La Poste en Limousin » dans le bulletin de la Société Archéologique et Historique du Limousin, TOME LXII-1913

Les maires de Nexon

C’est à partir de la Constitution Civile du Clergé du 12 juillet 1790 que les maires qui portent alors le nom d’agents municipaux, sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles.Sont électeurs les citoyens actifs de la commune, c’est à dire ceux qui payent une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.

Avec cette Constitution le maire a reçu de nombreuses attributions qui appartenaient auparavant au curé, souvent la seule personne dans les villages sachant lire et écrire. Il n’est pas étonnant qu’aux élections communales de février 1790 un certain nombre de curés ont été élus maires (en Bretagne 20% des maires seront des curés). Dans beaucoup de communes ce sera le médecin ou le notaire. C’était au préfet de trouver dans chaque commune un laïc capable d’assurer les fonctions de maire. Mais beaucoup de préfets se plaignent de ne pas trouver personne. Le Ministère leur demande alors de prendre le moins ignorant.

La constitution du 22 août 1795 (5 fructidor), met en place les municipalités cantonales. Chaque commune élit dorénavant un agent municipal qui participe à l’administration de la municipalité cantonale. L’agent municipal passe sous l’autorité des « présidents des municipalités cantonales ».

Sous le Consulat, la constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799) revient sur l’élection du maire, les maires sont nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants, par le Premier Consul pour les autres.
Avec la loi municipale du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), l’appellation de maire revient et remplace celle d’agent municipal.
La Restauration instaure la nomination des maires et des conseillers municipaux. Après 1831, les maires sont nommés (par le roi pour les communes de plus de 3 000 habitants, par le préfet pour les plus petites), mais les conseillers municipaux sont élus pour six ans.
Avec la Seconde République (1848-1851) les maires sont élus par le conseil municipal pour les communes de moins de 6 000 habitants. Les maires des chefs-lieux d’arrondissement, de département et les villes de 10 000 habitants et plus, continuent d’être nommés par le préfet.
Pendant le Second Empire (1851-1871) les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants et pour 5 ans à partir de 1855.
A partir de 1871 les maires sont élus par le conseil municipal sauf pour les chefs-lieux de département et de canton et les villes de plus de 20 000 habitants où le maire reste nommé par le préfet.
Une loi du 5 avril 1884 étend le principe de l’élection du maire et des adjoints par le conseil municipal, quelle que soit l’importance de la commune (sauf pour Paris). Elle fixe le mandat à quatre ans, durée portée le 10 avril 1929 à six ans. Cette loi est toujours celle qui s’applique. Elle n’a pas été appliquée sous le régime de Vichy où les maires des communes de plus de 10 000 habitants étaient nommés par le gouvernement, ceux des communes de 2000 à 10 000 habitants, par le préfet. Seuls les maires des communes de moins de 2000 habitants étaient élus par le conseil municipal.

Entre élection et nomination…

Quand un pouvoir nomme un maire celui-ci est aux ordres de ce pouvoir. Ce pouvoir change de couleur politique avec le temps. Il royaliste ou républicain, parfois bonapartiste. Lorsqu’il est nommé le maire doit prêter serment de fidélité à celui qui le nomme: l’Empereur, le roi… ou le maréchal Pétain.
Puisque ce maire a été nommé il peut être révoqué. Cela se passe à chaque changement de régime. La révocation est un pouvoir discrétionnaire sous le Premier et le Second Empire. Elle se fait sur avis du Conseil d’État sous la Deuxième République, par décret motivé depuis 1884 et par décret en Conseil des ministres depuis 1982.

Depuis la promulgation de la loi du 28 mars 1882 sur l’organisation municipale qui nous régit encore, le maire est élu par le conseil municipal. Afin d’éclairer le choix des électeurs, il est convenu que la tête de liste aux élections municipales sera normalement la personne que les futurs conseillers municipaux choisiront pour maire. Le choix du maire ne dépend plus du pouvoir central mais de ses électeurs.

Depuis 1e 12 février 1790 Nexon a connu 23 maires. certains ont été réélus plusieurs fois et ont dirigé la commune pendant de nombreuses années. Pour d’autres le passage a été court.
C’est René REBIERE qui détient le record de longévité. Il a dirigé la commune pendant 30 ans, de mars 1965 à juin 1995. Deux autres maires ont exercé leur mandat pendant plus de 20 ans: Jean-Baptiste LIMOUSIN pendant 29 ans ( de juillet 1848 à septembre 1870 puis d’avril 1871 à février 1878) et Albert BOUTAUD LACOMBE maire pendant presque 25 ans (de novembre 1918 à janvier 1943).
Le mandat le plus court a été celui de Pierre SIRIEIX qui a démissionné au bout de 2 mois pour raison de santé. D’autres mandats ont duré moins d’un an, ceux d’Henry LIMOUSIN en 1848, de Roger GAUMY en 1944 et de Mathurin PAULIAT en 1945.

Dossier d'Albert Boutaud Lacombe pour être nommé chevalier de la légion d'honneur en qualité de Maire de Nexon

Dossier d’Albert Boutaud Lacombe pour être nommé chevalier de la légion d’honneur en qualité de Maire de Nexon

Liste des maires

Jean Baptiste FAYE, médecin, proclamé maire le 12 février 1790, élu au district de Saint-Yrieix il démissionne le 8 septembre 1790 .
Pierre SIRIEIX, élu le 11 septembre 1790. Démission pour un mois le 23 Brumaire an 2 (13 novembre 1793).
François Louis GUYOT, nommé le 30 nivôse an II (19 janvier 1794).
Jean MAZELLE, nommé le 5 septembre 1806 reste quelques mois.

François Louis GUYOT redevient maire au début de l’année 1807. Il le restera jusqu’à son décès brutal le 8 février 1824.
Charles de DAVID, Baron des ÉTANGS, nommé le 11 mars 1824.
Antoine TARRADE, délégué à la place du maire malade, le 9 septembre 1824.
Charles de DAVID, Baron des ÉTANGS, renommé le 26 décembre 1825.
Armand CUBERTAFOND, notaire, nommé le 20 août 1830.
Arnould CUBERTAFOND, nommé le 11 janvier 1834.
Arnould CUBERTAFOND, nommé le 6 juin 1837.
Henry LIMOUSIN, nommé le 27 février 1848.
Jean-Baptiste LIMOUSIN, élu le 8 juillet 1848.
Jean-Baptiste LIMOUSIN, nommé le 17 juillet 1852.
Jean-Baptiste LIMOUSIN, nommé le 14 juin 1855.
Jean Baptiste LIMOUSIN, nommé le 14 juillet 1860.
Jean Baptiste Paulin LIMOUSIN, désigné le 10 septembre 1870. Frère de Jean Baptiste Henry Limousin.
Jean Baptiste LIMOUSIN, élu le 30 avril 1871.
Jean Baptiste BONNET, nommé le 19 février 1878.
Jean Baptiste BONNET, désigné le 13 février 1881
Jean Baptiste BONNET, élu le 18 mai 1884.
Armand Ferréol GAY de NEXON, élu le 20 Mai 1888.
Gabriel THOMAS, élu le 15 mai 1892.
Gabriel THOMAS, élu le 17 mai 1896.
Gabriel THOMAS, élu le 15 mai 1900.
François LELONG, élu le 15 mars 1904.
François LELONG, élu le 24 janvier 1907.
François LELONG, élu le 8 mai 1908.
François LELONG, élu le 5 mai 1912.
Albert BOUTAUD LACOMBE, élu le 30 novembre 1919.
Albert BOUTAUD LACOMBE, élu le 17 mai 1925.
Albert BOUTAUD LACOMBE, élu le 12 mai 1929.
Albert BOUTAUD LACOMBE, élu le 19 mai 1935.
Albert BOUTAUD LACOMBE, désigné le 1 mars 1941.
François LAPLAUD, désigné le 15 janvier 1943. Démission du conseil le 3 sept 1944.
Roger GAUMY, élu le 22 sept 1944 par un conseil désigné.
Mathurin PAULIAT, élu le 18 mai 1945, démissionne le 17 mars 1946 suite à la perte de confiance du conseil.
Louis Jean PRADEAU, élu le 31 Mars 1946.
Louis Jean PRADEAU, élu en mai 1953.
Louis Jean PRADEAU, élu en mars 1959.
René REBIERE, élu en mars 1965.
René REBIERE, élu en mars 1971.
René REBIERE, élu en mars 1977.
René REBIERE, élu en mars 1983.
René REBIERE, élu en mars 1989.
Liliane JAMIN, élue en juin 1995.
Liliane JAMIN, élue en mars 2001.
Liliane JAMIN, élue en mars 2008.
Fabrice GERVILLE-REACHE, élu en mars 2014.

Le premier Maire

Le 11 février 1790, le sieur Jean Baptiste FAYE, docteur en médecine, a été proclamé Maire de la paroisse de Nexon.

La première délibération du Conseil assemblé chez le Maire, à défaut, est-il dit, de maison commune, eut lieu le 12 Février 1790.

Cette élection s’est faite en plusieurs temps.

Premier temps : les officiers Municipaux avaient été nommés par procès-verbal des 8 et 9 Février, le choix ayant été particulièrement difficile par l’assemblée de la paroisse réunie sous l’inspection de Jean BONNET, Maréchal Chef des Officiers du Comité, le sieur FAYE, réunissant presque tous les suffrages, fut élu Président et le sieur GUYOT, notaire Royal, pour la charge de secrétaire. Ces deux personnes ont prêté serment de soutenir de tous leurs pouvoirs la constitution du Royaume et d’être fidèles à la Nation, à la loi et au Roi. L’assemblée prêta le même serment.

Dans un deuxième temps furent désignés trois scrutateurs, toujours à la majorité des voix, en la personne des sieurs DESTHIVER, curé de la paroisse de Nexon, Nicolas GIZARDIN, notaire et Annet TARRADE, chirurgien.

Le président fit observer que, conformément aux ordres reçus de Paris il fallait distinguer parmi les citoyens ceux qui pouvaient être élus de ceux qui ne pouvaient qu’élire et le secrétaire dressa une liste des membres de l’assemblée.

Dans le troisième temps, aussitôt et séance tenante, il fut procédé à l’élection du Maire par bulletin individuel au scrutin secret. Ce fut le sieur FAYE Jean Baptiste, Docteur en Médecine qui obtint la grande et absolue majorité des suffrages.

Le quatrième temps consista, par un autre scrutin individuel et secret d’élire le PROCUREUR de la COMMUNE. Le sieur Louis GUYOT, notaire Royal, fut élu.

Dans un cinquième temps le Président Maire, déclara que la paroisse comptant près de 2 500 âmes, il était nécessaire de désigner cinq Officiers Municipaux par scrutin de liste. La pluralité absolue des suffrages se porta sur Pierre SIRIEIX marchand, Annet TARRADE chirurgien, Jean de COULHAC meunier, Léonard PRADEAU au bourg et Pierre SAZERAT, huissier au bourg.

Enfin la sixième opération, après quelque repos, fut de procéder à l’élection de douze notables pour former le Conseil Général de la Commune. Furent élus à la majorité : Jean LAFARET ainé du Plantadis ; Jean JOUHAUD dit Renard, de Bosmarèche ; Jean DOUDET dit Le JALAP d’Excette ; Léonard CHIROL de Valeix ; Jean LASPOUGEAS des Moulins ; Martial BAUDOU de Biard ; Pierre JOUHAUD dit Tonichou, d’Excette ; Jean GUYOT dit Bigarot, de Valeix ; Jean VERGNON dit Leliard, de Noyéras ; Jean JAYAT dit Cadichou, de Lartissie ; Pierre MARTY dit Pierricaud, de Noyéras et Denis DESCHAMPS de Biard.

Puis ont été déclarés notables de NEXON les sieurs Jean DESPLANCHES dit Planchaud, de Sallas ; Léonard DUVERNEIX dit le Roudier, de Montezol et GAREAU de Biard, et en même temps suppléants en cas d’événement. Ce fut au tour du Procureur de la Commune de prendre la parole. Il expose qu’un grand nombre des habitants de la paroisse serait bien aise que la Municipalité autorisa l’établissement de la Garde Nationale dans le bourg de NEXON, et, qu’au gré de tout le monde, elle serait composée d’un commandant, d’un major, d’un aide-major, de quatre capitaines en premier, de quatre capitaines en second, de quatre lieutenants et de quatre compagnies composées de 32 hommes chacune, dont une de grenadiers.

Les officiers municipaux et le Conseil Général de la commune dressèrent une liste des personnes susceptibles de faire partie de la Garde Nationale.

1824 – NÉCROLOGIE de Joseph Guyot, décédé brutalement. Annales de la Haute-Vienne 13 février 1824.

Une  mort  prompte  et  prématurée vient  d’enlever,  presque  à  la  fleur  de  l’âge,  M.  Joseph  Guyot,  maire  de  Nexon ,  et  notaire  à  la  suite  de  ses  pères. Ce  coup terrible  brise  les  liens  de  la  plus  douce  union,  et  ravit  un  père  à  de  tendres  enfants. Il n’en  eut  pas  fallu  davantage  pour  jeter  la  consternation  parmi  les  habitants de  cette  contrée ;  mais  leur  douleur  s’augmente  encore par  le  souvenir  des  vertus  modestes  et  des  qualités  précieuses,  dont  leur  infortuné  compatriote  leur  donna  l’exemple  pendant  sa  trop  courte  carrière.

Ils  n’oublieront  jamais  le  zèle  éclairé  et  la  probité,  sévère  jointe  au  plus  parlait,  désintéressement qu’il  leur prodigua dans  l’exercice  de  ses  doubles  fonctions ;  et  si  une  pensée  consolante  sur le sort  de  ce  malheureux  père  de  famille s’offre  encore  à  leur  esprit,  c’est  celle  qui  leur  laisse  la  persuasion,  qu’à  ses  derniers  moments ,  il  a  dû  éprouver   la  douce  satisfaction  de  n’avoir  fait   que le  bien ,  et  celle  plus  douce  encore ,  de  transmettre  à  ses  enfants  l’exemple  d’une  vie  pure  et  sans reproche.

1832 – Nomination des maires et adjoints : Nexon. — Maire, M. Cubertafond ; adjoint, M. Tarrade Chatenet. Annales de la Haute-Vienne 29 juin 1832

1855 – Le maire perd son fils -Jean Baptiste Léo Limousin, décède le 14 septembre 1855 à Nexon à l’age de 19 ans. Son père, Jean Baptiste Paulin (1806-1881), propriétaire à Nexon, était marié avec Louise Tarrade. Ils n’avaient pas d’autres enfants. Le maire avait un frère, Jean Baptiste Henry (1809-1886) qui fut médecin à Nexon. Il a eu deux filles. Il a été lui aussi,maire de Nexon.

1855 – Par décret impérial du 14 juin, ont été nommés maires et adjoints des villes et communes ci après du département de la Haute-Vienne : Nexon – maire, M. Limousin ; adjoint, M. Desmaisons;

1865 -Par décret impérial, sont nommés maires et adjoints des villes ci-après : Maire : M. Limousin, Jean-Baptiste-Henri. — Adjoint : M. Demaison, Guy. Le Courrier du Centre 31 août 1865

1867 – Par décret impérial, M. Gizardin a été nommé adjoint du maire de Nexon. Le Courrier du Centre 23 avril 1867

1870 – Par divers arrêtés de M. le préfet de la Haute-Vienne, M. Limousin (Paulin) a été nommé maire de Nexon, en remplacement de M. Limousin (Jean-Baptiste-Henri), docteur en médecine;

1874 – Nomination du maire par décrets du 31 janvier rendus en conseil des ministres : Nexon: maire, M. Limousin, adjoints MM. Boutaud-Lacombe et Combrouze. le même décret nomme Othon Péconnet maire de Limoges. Le Temps 3 février 1874.

1878 – Par décret du 15 février, sont nommés maires ou adjoints au maire des chefs-lieux de canton suivants de la Haute-Vienne : Nexon. — Maire : M. Jean-Baptiste Bonnet ; adjoints : MM. Boutaud-Lacombe, Alfred Desmaison.

Election aux conseils généraux de 1880, profession de foi de M. Bonnet, maire de Nexon, candidat au conseil général, adressée aux électeurs du canton de Nexon : Électeurs, cédant aux instances d’un grand nombre d’entre vous, je pose ma candidature au conseil général. Si j’obtiens de vous le mandat que je sollicite, je me consacrerai avec le plus entier dévouement à la défense des intérêts matériels et moraux de notre département et particulièrement à ceux du canton de Nexon. Enfant du pays, né et élevé au milieu de vous, mes opinions politiques et mes sentiments pour vous n’y sont pas inconnus. Aujourd’hui, comme hier, je suis convaincu que la République est le seul gouvernement désormais possible en France et le seul capable de nous garantir le maintien de la paix, de l’ordre et de la liberté. BONNET, Maire de Nexon et conseiller d’arrondissement. Le Courrier du Centre 29 juillet 1880.

Elections de 1881 : Nous rétablissons ainsi qu’il suit la liste complète des candidats élus à Nexon d’après le document ci-dessous que nous communique M. Bonnet, maire de Nexon : Inscrits : 791. — Votants : 379. MM. Jean Chirol, 371 ; Léonard Guyot, 371 : Martial Nardot, 370; Jacques Perrier, 369 ; Jean Desplanches 368 ; Firmin Tarrade, 368; Jean-Baptiste Bonnet, 367; Paulin Limousin, 365 ; Louis Boutaud-Lacombe, 365 ; Antoine Jouhaud, 364; Léon Laspougeas, 359; Henri Frugier, 357 : Albert Thomas, 357 ; Martial Villoutreix, 354; David Laleu, 353 ; Pierre Lauzeille, 351 ; René Tarrade, 345 ; François Chaule, 330 ; François Faure, 299 ; Théophile Vergnolle, 285. Le Courrier du Centre 15 janvier 1881.

Avril 1888, M. Bonnet annonce qu’il ne se représentera pas aux futures élections pour raison de santé.

M. Bonnet renonce à se présenter pour raison de santé par une lettre au Courrier du Centre du 25 avril 1888 : L’honorable M. Bonnet, conseiller général et maire de Nexon nous adresse la lettre suivante : J ai l’honneur d informer mes concitoyens de la commune de Nexon que je décline toute candidature aux élections prochaines du conseil municipal. Je remercie bien sincèrement les électeurs qui avaient l’intention de m’honorer de leurs suffrages mais pour raison de santé, je ne peux accepter aucun renouvellement de mandat. Le maire de Nexon, B. Bonnet.

Aux élections de mai 1892, les républicains l’emportent. Gabriel Thomas est élu en remplacement du Baron A. de Nexon. Les adjoints sont également républicains.

A Limoges, le docteur Chénieux, également républicain, remplace Emile Labussière, radical socialiste.

15 Août 1897 , M. Gabriel Thomas, agriculteur, maire de Nexon, est nommé officier du mérite agricole. Il était chevalier depuis le 17 mai 1891.

1903 – Par arrêté de M. le ministre des finances, en date du 28 décembre 1903, M. Gabriel Thomas, conseiller général de la Haute-Vienne, maire de Nexon, est nommé percepteur-receveur à Aixe-sur-Vienne, en remplacement de M. Simon, décédé.

1911, démission du Maire. — Nous apprenons que M. Lelong, maire de Nexon, vient de donner sa démission à la suite de divergences de vues entre l’administration municipale et le conseil au sujet de la construction d’un groupe scolaire. Le Populaire du centre 18 janvier 1911

Réélection : M. Lelong, expert, a été réélu maire. Le Populaire du Centre 8 mars 1911

Est nommé chevalier de la Légion d’honneur, au titre du ministère de l’Intérieur, M. Boutaud-Lacombe, maire de Nexon. Le Populaire du Centre 10 août 1930

1925 – REMERCIEMENTS. — Mme François Lelong ; Mlle Françoise Lelong et toute la famille, dans l’impossibilité de répondre personnellement à toutes les marques de sympathie qui leur ont été témoignées, soit en assistant aux obsèques, soit par l’envoi de fleurs, couronnes et condoléances, à l’occasion du décès de leur regretté Monsieur François LELONG, Propriétaire expert, Ancien maire de Nexon, Président du Syndicat agricole du canton de Nexon,  Délégué cantonal, prient les personnes qui les leur ont exprimées de trouver ici l’expression de leurs remerciements émus. Le Populaire du Centre 3 mars 1925

Nexon en 1914

Comme dans toutes les communes de France, l’ordre de mobilisation publié au Journal officiel du 2 aout 1914 va conduire des dizaines de jeunes de Nexon à rejoindre leur unité d’affectation. Beaucoup travaillent dans les fermes. C’est la pleine période des moissons mais c’est le cœur gai qu’ils quittent leur travail et leur famille pour partir faire cette guerre, qu’ils croient rapide , car elle permettra de faire revenir l’Alsace et et la Lorraine dans le giron de la mère patrie.

La plupart va rejoindre un des régiments du 12e Corps d’armée (12e CA) dont l’État Major est à Limoges et qui est composé de régiments dont les casernes sont en Limousin, en Dordogne ou en Charente.
Le 12ème Corps d’armée (général Roques), subordonné à la 4e Armée général (Langle de Cary), a son État Major à Limoges. Il est ainsi composé au moment de la mobilisation:
– 23e division d’infanterie à Angoulême( général Masnou))
• 45e brigade à Limoges (général Petit):
o 63e Régiment d’Infanterie basé à Limoges et Saint Yrieix
o 78e Régiment d’Infanterie basé à Guéret et Limoges
• 46e brigade (Angoulême) :
o 107e Régiment d’Infanterie basé à Angoulême
o 138e Régiment d’Infanterie basé à Magnac Laval et Bellac
Éléments organiques divisionnaires
• Cavalerie :
o 21e Régiment de chasseurs à cheval (1 escadron)
• Artillerie :
o 21e Régiment d’artillerie de campagne (3 groupes 75) basé à Angoulême
• Génie:
o 6e Régiment du génie (compagnie 12/1) basé à Angers
– 24e division d’infanterie
• 47e brigade (Bergerac):
o 50e Régiment d’Infanterie basé à Périgueux
o 108e Régiment d’Infanterie basé à Bergerac
• 48e brigade (Tulle):
o 100e Régiment d’Infanterie basé à Tulle
o 126e Régiment d’Infanterie basé à Brive
Éléments organiques divisionnaires
• Cavalerie :
o 21e Régiment de chasseurs à cheval (1 escadron) basé à Limoges
• Artillerie :
o 34e Régiment d’artillerie de campagne (3 groupes 75) basé à Périgueux
• Génie :
o 6e Régiment du génie (compagnie 12/2) basé à Angers
– Éléments non endivisionnés (ENE)
o 300e Régiment d’Infanterie basé à Tulle
o 326e Régiment d’Infanterie basé à Brive
o 4 escadrons du 21e régiment de chasseurs à cheval basé à Limoges
o 52e Régiment d’artillerie de campagne basé à Angoulême
o Compagnie 12/3, 12/4, 12/16, 12/21 du 12e bataillon du génie rattaché au 6e régiment du génie d’Angers
– Éléments organiques de corps d’armée (EOCA)
• État Major du 12e corps d’armée (Limoges)
• 12e section du train des équipages (Limoges)
• 12e section de secrétaires d’état-major et de recrutement (Limoges)
• 12e section de commis et d’ouvriers militaires d’administration (Limoges)
• 12e section d’infirmiers militaires(Limoges)
• 12e légion de gendarmerie (Limoges)

Les jeunes soldats de Nexon font leur service militaire dans des régiments du 12e CA. Ils se retrouvent souvent à plusieurs de la même commune dans un même régiment. Ceci aura des conséquences dramatiques lorsque, lors d’offensives meurtrières, des compagnies entières sont décimées on a plusieurs jeunes du même village qui meurent le même jour.

Le 5 août, le régiment au complet est passé en revue par le colonel Arlabosse puis embarqué en trois trains dans la nuit du 5 au 6 août vers une destination souvent inconnue. Pour beaucoup se sera Sainte Ménéhould.

le 78e RI  à la gare de Limoges le 2 aout 1914

Le 5 aout le 63e RI quitte Limoges sous le commandement du Lieutenant colonel Paulmier pour l’Argonne, dans la région de Valmy.

                                                                                               drapeau 63e RI63e RI Historique
Les deux régiments du Limousin, le 63e RI et le 78e  au sein de la 23è division d’infanterie sont dirigés vers la frontière belge afin d’empêcher la progression ennemie. Le 28 aout les combats deviennent très durs face aux mitrailleuses allemandes auxquels se joignent les tirs violents de l’artillerie. Les pertes sont très sérieuses. Il y a moins de 15 jours la plus part des jeunes soldats étaient dans les champs. Ils sont maintenant face à un ennemi qui les force à reculer.

le 78e RI à la bataille de la Marne en septembre 1914

Les premiers soldats tués

Le 18 aout 1914 les deux premiers jeunes de Nexon sont tués. Ils avaient le même âge et appartenaient au même régiment. Pierre FAYE né le 24/12/1893 à Saint Yrieix sous Aixe et domicilié à Nexon et Léon JOUHAUD né à Nexon le 14/11/1893 ont été tués le 18 aout à Russ dans le Bas Rhin.
Leur régiment, le 21° RI, le plus vieux régiment de France, crée en 1619, avait quitté sa garnison de Langres le 1er aout. Le 14 aout le régiment descend la vallée de la Bûche vers l’Est. Le 18 aout de violent combats ont lieu près de Rus dans le Bas Rhin, a environ 40 km à l’ouest de Strasbourg. Il y a de nombreux tués et disparus et parmi eux nos deux jeunes nexonnais.
Ces sacrifices ne sont pas vains, l’effort ennemi est momentanément brisé dans les Vosges

Pour qu’un soldat soit déclaré mort, il fallait que de l’attaque, reviennent deux témoins pour l’attester. L’officier d’état civil du régiment pouvait établir un acte de décès officiel. Faute de quoi le soldat était déclaré disparu. Comme il n’y avait pas d’acte de décès la succession ne pouvait pas être réglée ; Il fallait donc une décision d’un tribunal pour que le disparu soit déclaré officiellement comme étant mort pour la France à la date fixée par le jugement rendu par le tribunal. Ce jugement était ensuite transcrit à l’état-civil pour valoir ce que de droit. Pour Pierre Faye le jugement a été rendu le 22/02/1922 par le tribunal de St-Yrieix et transcrit le 02/03/1922 à Nexon. Pour Léon JOUHAUD le jugement a été rendu le 29/04/1920 par le tribunal de Saint-Yrieix

La famille devait attendre au minimum 3 ans à partir de la date de l’acte de disparition avant que le décès, à la date indiquée par l’acte de disparition, soit déclaré par un tribunal civil.

Le premier mort français est Jules André PEUGEOT, caporal au 44e RI. Né le 11 juin 1893 à Etupes il a été tué à l’ennemi le 2 août 1914 à Joncherey (Territoire de Belfort).

Le 1er tué de la Haute Vienne a été Jean BRUN, brigadier au 11e Dragons. Il était né le 16 novembre 1891 à Oradour-sur-Glane et il a été tué le 7 août 1914 à Altkirch.

Le conseil municipal prend plusieurs décisions pour aider les soldats:

– Le 18 août 1914, le conseil municipal vote diverses allocations aux mobilisés et décide l’établissement d’une ambulance militaire dans l’immeuble de M. de Nexon.
– Le 11 octobre 1914 le conseil vote 500 francs pour l’achat de vêtements chauds aux militaires.

Le désenchantement sera grand lorsque, les mois passants, la guerre s’enlise dans les tranchées de l’Est de la France et que, plusieurs fois par mois, le maire soit amené à  annoncer aux famille que l’un de leur fils a été tué face à l’ennemi. Ils sont 138 enfants, nés à Nexon ou y habitant, à ne pas être revenus au village. Un drame pour chaque famille mais une catastrophe pour notre pays qui a perdu près d’un tiers de ses jeunes garçons, une catastrophe pour l’économie qui a perdu ses travailleurs potentiels, une catastrophe pour le monde rural qui s’enfoncera progressivement dans la désertification.

Monument aux mort de Nexon

Le monument aux morts avait été érigé sur la place de l’ancienne mairie et financé, en partie, par une souscription publique ouverte  le 9 mars 1919. Il a été transféré en 1950, par l’entreprise ROUSSIN, au carrefour du Souvenir Français, à proximité immédiate du cimetière et de la chapelle des Garennes.

138 jeunes de Nexon, 54 qui y étaient nés et 84 nés dans une autre commune ont perdu la vie au cours de ces quatre années de guerre. Certains ont été tués au combat et leur corps a été rendu à leur famille mais pour d’autres le corps n’a jamais été retrouvé, enseveli sous les tonnes de terre remuées par les obus. D’autres sont morts à la suite de leurs blessures ou à cause de maladies contractées au front. Lorsque le corps n’était pas retrouvé il fallait une décision du tribunal confirmant le décès. Cela prenait plusieurs années, reculant d’autant la réalisation du deuil.

Le graveur n’a pas respecté scrupuleusement l’ordre alphabétique, plusieurs noms sont rajoutés en fin de liste et il semble bien qu’il ait réalisé des fautes: CLERMOUTEIL doit être CLERMONTEIL, FOUCHY doit être FONCHY…

Le plus jeune mort de Nexon était Marcel GUYONNAUD. Il était né le 30 aout 1898. Il avait 16 ans lors de la déclaration de guerre.

Le plus âgé  était Jean Baptiste LAMONERIE. Il était né le 04 mai 1880.

Les premiers tués tombent le même jour, le 18 aout 1914. Pierre FAYE  et Léon JOUHAUD disparaissent et pour tous les deux il a fallu une décision  du tribunal pour transcrire leur décès.

Le dernier mort est Jean Baptiste ADAM, décédé des suites de maladie le 25 décembre 1918. Un autre jeune est mort après l’armistice, Jean Baptiste GUYOT, décédé en captivité en Allemagne le 23 novembre 1918. Quant au dernier mort au combat, il s’agit de Jean CALINAUD tué à l’ennemi le 19 aout 1918.

Liste des tués de la guerre de 1914-1918 inscrits sur le monument aux morts

Liste des garçons nés à Nexon (54) :

ADAM Jean Baptiste, né le 21/10/1894, caporal au 14e R.I., mort des suites de maladie le 25/12/1918 à Limoges.
AUMAITRE Léon, né le 10/09/1893, dragon au 12e R.D., tué à l’ennemi le 24/09/1914 à Bouconville dans la Meuse.
AUZEMERY Pierre, né le 28/04/1897, soldat au 135e R.I, mort des suites de blessures le 11/01/1917 à l’Hôpital complémentaire 43 de Beauvais.
AYMARD Jean, né le 21/09/1885, soldat au 207e R.I, mort des suites de ses blessures le 09/09/1914 à Saint-Ouen-Domprot dans la Marne.
BERGER Henri né le 24/10/1894, soldat au 416e R.I., tué à l’ennemi le 25/12/1916 aux Bois des caurières dans la Meuse.
BONNAFY Louis, né le 30/07/1894, soldat au 68e R.I., mort des suites de ses blessures le 10/01/1917 à Eclusier dans la Somme.
BONNAUD Martial, né le 01/04/1896, soldat au 18e R.I., tué à l’ennemi le 05/05/1917 à Craonne.
BOUBY Martial, né le 01/12/1881, soldat au 106e R.I., mort des suites de ses blessures le 13/04/1915 à Dieue-sur-Meuse.
BOYER Antoine, né le 27/07/1892, caporal au 2e R.G., tué à l’ennemi 21/02/1916 au Bois des corbeaux dans la Meuse.
BRUNERIE Louis, né le 04/03/1893, soldat au 21e R.I., tué à l’ennemi le 19/08/1914 à Hersbach dans le Bas-Rhin. Jugement rendu le 08/01/1920 par le tribunal de Saint-Yrieix. Transcrit le 18/01/1920 à Nexon.
CALINAUD Jean, né le 25/04/1887, sous-lieutenant au 5e R.T., tué à l’ennemi le 19/08/1918 à Plessis-le-Roye dans l’Oise.
CHARBONNIERAS Noël, né le 25/01/1889, soldat au 78e R.I., tué à l’ennemi le 15/09/1914 à Vitry-le-François dans la Marne.
CHATARD Henri, né le 09/08/1892, soldat au 312e R.I., tué à l’ennemi le 08/09/1916 à Mort-Homme dans la Meuse.
COULON Raymond Paul , né le 12/06/1891, soldat au 63e R.I, mort des suites de ses blessures le 27/09/1915 à Habarcq dans le Pas de Calais.
DEFAYE Jean, né le 31/3/1888, habitant Saint-Hilaire-les-Places, soldat au 63e R.I tué à l’ennemi le 31/12/1914 à Jonchery dans la Marne.
DEVAUD Jean Pierre, né le 03/07/1894, soldat au 152e R.I., tué à l’ennemi le 25/03/1915 à Hartmannswillerkopf dans le Haut Rhin.
DOUDET Jacques, né le 14/10/1893, caporal au 69e R.I., tué à l’ennemi le 06/07/1916 à Maricourt dans la Somme.
DUVERNEIX Henri, né le 06/03/1887, soldat au RICM, tué à l’ennemi le 29/04/1917 à Ailles dans l’Aisne.
DUVERNEIX Henri Pierre, né le 22/01/1893, chasseur au 5e B.C.P., tué à l’ennemi le 09/09/1914 au Col-de-Mandray dans les Vosges.
DUVERNEIX Jean Baptiste, né le 06/09/1895, soldat au 207e R.I., tué à l’ennemi le 20/12/1914 à Hurlus dans la Marne.
FAURE Léon, né le 10/09/1895, Caporal au 418e R.I., tué à l’ennemi le 19/07/1917 au Fort de Vaux.
FOUCHY Jean, né le 03/10/1884, soldat au 13e R.I, mort des suites de ses blessures le 08/04/1918 à Compiègne-Royallieu dans l’Oise.
FRUGIER Edouard, né le 24/09/1886, brigadier au 213e RAC, tué à l’ennemi le 03/06/1918 à La Ferté-Milon dans l’Aisne.
GAYOT Léon, né le 10/08/1892, chasseur au 15e B.C.P., tué à l’ennemi le 14/06/1915 à Winterhazel dans le Haut-Rhin.
GUILHAUMAUD Marc, né le 01/08/1882, soldat au 63e R.I., tué à l’ennemi le 30/05/1916 à la Cote du Poivre Louvemont dans la Meuse.
GUYONNAUD Marcel, né le 30/08/1898, soldat au 410e R.I., mort des suites de maladie le 09/10/1918 à Arcis-sur-Aube.
GUYOT Jean, né le 26/06/1888, soldat au 211e R.I., tué à l’ennemi le 24/08/1917 à Étain dans la Meuse.
GUYOT Jean Baptiste, né le 20/09/1893, soldat au 230e R.I., mort en captivité le 23/11/1918 à Trèves en Allemagne (ex Prusse).
JOUHAUD Jean Baptiste, né le 06/11/1889, soldat au 43e R.I., disparu au combat le 05/04/1915 à Hennemont dans la Meuse.
JOUHAUD Léon, né le 14/11/1893, soldat au 21e R.I., disparu le 18/08/1914 à Russ dans le Bas-Rhin. Jugement rendu le 29/04/1920 par le tribunal de Saint-Yrieix. Nécropole nationale Grendelbruch.
LABORIE Léonard, né le 21/09/1890, soldat au 78e R.I, tué à l’ennemi le 14/05/1915 à Flirey dans la Meurthe et Moselle.
LAMONERIE Jean, né le 04/05/1880, soldat au 330e R.I., tué à l’ennemi le 29/08/1918 dans l’Aisne.
LAMONERIE Louis, né le 31/03/1883, soldat au 151e R.I., tué à l’ennemi le 28/01/1915 à La Harazée dans la Marne.
LANTERNAT Jean Baptiste, né le 21/06/1894, caporal au 31e R.I., mort des suites de ses blessures le 02/03/1915 à Clermont-en-Argonnes dans la Meuse.
LATOUILLE Jean, né le 29/11/1886, caporal au 233e R.I., tué à l’ennemi le 20/10/1917 dans la Forêt-d’Houthulst (Belgique).
LATOUILLE Léon Jean, né le 27/03/1891, caporal au 63e R.I, mort des suites de maladie contractée en service le 19/10/1918 à Montmirail (Marne).
LEYMARIE Martial, né le 05/12/1886, soldat au 211e R.I., tué à l’ennemi le 14/10/1914 au Bois de Vaux-les-Palameix dans la Meuse.
MASSALOUX François, né le 15/12/1888, soldat au 100e R.I., tué à l’ennemi le 13/09/1915 à La Harazée dans la Marne.
MATHIEU François, né le 06/05/1897, soldat au 201e R.I., tué à l’ennemi le 25/03/1918 à Marest-Dampcourt dans l’Oise.
MAZEAU Antoine Lucien, né le 12/12/1890, soldat au 50e R.I., mort des suites de ses blessures le 28/09/1915 à Aubigny-en-Artois dans le Pas de Calais.
MEYNIER Charles, né le 14/02/1895, soldat au 81e R.I., tué à l’ennemi le 08/08/1916 à Thiaumont dans la Meuse.
MOREAU Mathieu Henri, né le 02/03/1894, soldat au 32e R.I., tué à l’ennemi le 30/04/1915 à Pilkem en Belgique.
NOUHAUD Léonard, né le 10/09/1883, soldat au 7e R.I., tué à l’ennemi le 30/05/1915 à Saint-Nicolas dans le Pas de Calais.
PATAUD Jean, né le 21/05/1889, soldat au 1er RMZ, tué à l’ennemi le 20/05/1917 au Mont-Cornillet dans la Marne.
PATAUD Jean, né le 12/09/1882, soldat au 107e R.I., tué à l’ennemi le 23/01/1916 à Ecurie dans le Pas de Calais.
PENOT Léonard, né le 23/03/1881, soldat au 106e R.I. (venu du 107e), tué à l’ennemi le 27/09/1915 à Souain dans la Marne.
PIQUET Antoine, né le 01/10/1893, caporal au 63e R.I., mort des suites de ses blessures le 25/09/1915 à Habarcq dans le Pas-de-Calais.
PIQUET Antoine, né le 13/04/1885, soldat au 151e R.I., tué à l’ennemi le 15/03/1916 à la Côte-du-Poivre Louvemont dans la Meuse.
PIQUET Martial, né le 01/02/1891, soldat au 138e R.I., mort des suites de ses blessures le 05/10/1914 à Albi.
RAYMONDIE Léonard, né le 15/11/1893, soldat au 138e R.I., tué à l’ennemi le 04/09/1914 à la Ferme-Navarin dans la Marne.
REREYROL Léonard Jean Baptiste, né le 15/11/1892, caporal au 32e R.I., tué à l’ennemi le 16/06/1915 à Neuville-Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais.
ROCHE Jean, né le 26/04/1892, caporal au 138e R.I., mort pour la France le 31/08/1914 à Terron-sur-Aisne dans les Ardennes, inhumé dans la Nécropole nationale Sedan-Torcy.
ROUX François, né le 16/06/1893, maréchal des logis au 34e RAC, mort des suites de ses blessures le 29/06/1918 à Vicenza en Italie.
THOMAS Albert, sous-lieutenant au 4e RAC, tué à l’ennemi le 01/09/1914 à Anould dans les Vosges.

Nés dans une autre commune (84) :

ANDRILLOUX François, né le 14/03/1897 à Meilhac (87), soldat au 328e R.I., tué à l’ennemi le 30/07/1917 au Bois-d’Avocourt (Meuse).
AUVERT Pierre, né le – 05/02/1891 à Meilhac (87), soldat – 138e R.I., mort des suites de ses blessures 11/09/1914 au Le Meix-Thiercelin (Marne).
AYMARD Jean Baptiste, pas d’information.
BARRIERE Jean, né le 01/03/1898 à La Meyze (87), soldat au 7e RIC, Tué à l’ennemi le 11/08/1918 dans la Marne.
BARRY Pierre, né le 20/09/1880 à Ladignac-le-Long (87), Soldat – 47e R.I. Mort des suites de blessures le 12/10/1916 dans l’Ambulance 1/51 (Somme).
BARUCHE Léonard, pas d’information.
BECHADE Léonard, pas d’information.
BERGER Féréol, pas d’information.
BEYRAND François, né le 24/12/1888 à Flavignac (87), soldat au 307e R.I., mort des suites de ses blessures le 01/11/1918 à Saint-Quentin-le-Petit dans les Ardennes.
BONNET Thomas, né le 18/09/1877 à Saint Jean Ligoure (87), soldat au 338e R.I., Tué à l’ennemi le 30/10/1916 à Ablaincourt dans la Somme.
BOURDEAU Pierre, né le 25/08/1889 à Saint Jean Ligoure (87), soldat au 108e R.I., mort des suites de ses blessures le 17/10/1915 à Dinant en Belgique.
BREUIL Jean, né le 16/11/1881 à Saint-Hilaire-les-Places (87), soldat au 100e R.I., mort des suites de blessures le 28/06/1915 à Montauville (Meurthe-et-Moselle) inhumé dans la Nécropole nationale Le Pétant (Meurthe-et-Moselle).
BUISSON François, né le 25/03/1875 à Flavignac (87), soldat au 89e R.I.T., tué à l’ennemi le 20/08/1917 aux Carrières-d’haudremont (Meuse).
CELERIER Jacques, né le 31/12/1891 Janailhac (87), dragon au 11e R.D., tué à l’ennemi le 28/05/1915 à Thuisy dans la Marne.
CHEPPE Jean, né le 04/02/1889 à Rilhac Lastour (87), soldat au 21e RAC – Mort des suites de maladie le 11/12/1916 à Marcelcave-les-Buttes dans la Somme.
CLERMOUTEIL Léonard, pas d’information.
COMBROUZE Guillaume, né le 27/06/1895 à Janailhac (87), soldat au 13e R.I., tué à l’ennemi le 04/05/1916 aux Monthairons dans la Meuse.
COUVIDOU François, né le 11/08/1891 au Vigen (87), soldat au 8e R.I., disparu à l’ennemi le 09/03/1915 aux Éparges dans la Meuse.
COUVIDOU François, né le 01/09/1876 au Vigen (87), soldat au 21e RAC , Mort des suites de maladie contractée en service le 03/08/1918 à Vérone (Italie).
CROZE Ernest Antoine, pas d’information.
DEFAYE Jean, né le 31/03/1888 à Saint Hilaire les Places (87), soldat au 63e R.I., tué à l’ennemi le 31/12/1914 à Jonchery dans la Marne.
DENARDOU François, pas d’information.
DESCHAMP Jean, né le 15/10/1890 à Janailhac (87), soldat au 50e R.I., tué à l’ennemi le 12/03/1916 à Neuville-Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais.
DESCHAMP Mathieu, né le 03/06/1897 à Janailhac (87), chasseur au 70e B.C.A., tué à l’ennemi le16/08/1918 à Villers-les-Royes dans la Somme.
DESMAISON Pierre, né le 01/10/1891 à Janailhac (87), chasseur au 1er B.C.P., mort des suites de ses blessures 19/11/1914 à Amiens dans la Somme.
DESPLANTIER Jean, pas d’information.
DESROCHES Henri, né le 18/04/1896 à Saint Priest Ligoure (87), soldat au 112e R.I., tué à l’ennemi le 10/06/1918 à Chevincourt dans l’Oise.
DESROCHES Jean, né le 11/12/1893 à Saint Maurice les Brousses (87), soldat au 21e R.I., tué à l’ennemi le 16/03/1915 à Notre-Dame-de-Lorette dans le Pas-de-Calais.
DIANAUD Jean, né le 18/12/1897 à Janailhac (87), soldat au 12e R.I., tué à l’ennemi le 16/03/1917 à Bezonvaux dans la Meuse.
DOUDET François, pas d’information.
DUDOGNON François, pas d’information.
DUPUYDENUS Pierre Joseph, né le 18/03/1879 à Burgnac (87), soldat au 144e R.I., tué à l’ennemi le 26/03/1918 à Lagny dans l’Oise.
DUROUX Léon Pierre, né le 18/08/1897 à Saint Jean Ligoure (87), caporal au 418e R.I., mort des suites de ses blessures le 19/07/1918 à Verberie dans l’Oise.
DUVERNAIH Pierre, né le 03/07/1892 à Couzeix (87), chasseur au 15e B.C.P., tué à l’ennemi le 08/07/1915 à Sondernach dans le Haut-Rhin.
DUVERNEIX Léonard, né le 27/05/1889 à La Meyze (87), soldat au 59e R.I., mort des suites de ses blessures le 06/06/1918 à Apremont dans la Meuse.
FAUCHER Jean, né le 19/01/1874 à La Meyze (87), soldat au- 89e R.I.T., tué à l’ennemi le 26/04/1917 à Sillery dans la Marne.
FAYE Pierre, né le 24/12/1893 à Saint Yrieix sous Aixe, domicilié à Nexon, soldat au 21e R.I.décès le 18/08/1914 à Russ dans le Bas Rhin fixé par jugement rendu le 22/02/1922 par le tribunal de Saint-Yrieix – Transcrit le 02/03/1922 à Nexon.
GAYOT Léonard, né le 30/04/1884 à Saint Germain les Belles (87), soldat au 50e R.I., mort des suites de ses blessures le 17/10/1915 à Abbeville (Somme).
GIBAUD Martial, pas d’information.
GUYOT Jean Baptiste, pas d’information.
GUYOT Laurent, pas d’information.
HUSSE Joseph Auguste, pas d’information.
LACORRE Pierre, pas d’information.
LACOTTE Jean François, pas d’information.
LAGORCE François, né le 21/04/1883 à Janailhac (87), caporal au 2e Génie, tué à l’ennemi le 30/06/1916 à Souville dans la Meuse.
LALANDE Jean Marie, pas d’information.
LARCHER Jean, né le 03/05/1893 à Saint Hilaire les Places (87), soldat au 417e R.I., mort des suites de ses blessures le 05/03/1916 à Berny-Rivière dans l’Aisne.
LARUE Pierre, né le 04/12/1895 à Saint Priest Ligoure (87), soldat au 33e R.I., disparu le 19/04/1917 à Craonnelle (Aisne).
LASCAUX Jean, né le 27/12/1887 à Saint Jean Ligoure (87), soldat au 418e R.I., tué à l’ennemi le 02/03/1916 à Douaumont (Meuse).
LATOUILLE Pierre né le 08/03/1898 au Vigen (87), Soldat au 107e R.I., mort des suites de maladie contractée en service le 09/03/1918 à Hôpital temporaire n°10 à Compiègne (Oise).
LAVEYSSIERE François, pas d’information.
LEVEQUE Pierre, né le 09/03/1873 à Chaillac (87), gendarme à pied à la 12e L.G., mort des suites de blessures le 29/12/1915 à l’hôpital complémentaire de Bussang (Vosges).
MARCHAT Jean Pierre, pas d’information.
MATHIEU Jean, pas d’information.
MAUD Jean, pas d’information.
MAUD Simon, pas d’information.
MERGNAC Germain, né le 04/10/1880 à Lubersac (19), soldat au 250e R.I., tué à l’ennemi le 05/10/1914 à Andéchy dans la Somme.
MICHELET André Léonard , né le 30/11/1882 à Janailhac (87), soldat à la 12e S.I.M., mort des suites de maladie contractée en service le 08/02/1915 à Châlons-sur-Marne.
MOURGUET Clément, pas d’information.
MOUROUVEIX Pierre, né le 13/05/1880 à Aixe sur Vienne (87), soldat au 7e R.I. – Disparu le 27/09/1914 à Wargemoulin dans la Marne.
NOUAILHAS François, né le 01/07/1894 à Meilhac (87), soldat au 42e R.I., tué à l’ennemi
NOUAILHAS Pierre, né le 01/07/1894 à Meilhac (87), soldat au 22e R.I., tué à l’ennemi le 23/10/1917 à Allemant (Aisne).
PATAUD François Henri, pas d’information.
PERRIER Jean, pas d’information.
RAFIER Michel, né le 02/11/1883 à Rilhac-Lastours (87), soldat au 11e R.I., disparu le 15/03/1915 à Sedan, jugement du Tribunal de Saint Yrieix la Perche le 31/08/1921.
RAGOT Félix, pas d’information.
ROBERT Louis, pas d’information.
ROCHE Jean Baptiste, pas d’information.
ROLLET Jean, pas d’information.
ROUX Martial, né le 25/10/1886 à Meilhac (87), soldat au 209e R.I., tué à l’ennemi le 09/04/1916 dans les Bois-d’Avocourt (Meuse).
SAZERAT Jean, né le 05/11/1882 à Meilhac (87), soldat au 14e R.I., tué à l’ennemi le 14/09/1914 à Ippécourt dans la Meuse.
SYLVAIN Jean, né le 16/05/1894 à Saint Hilaire les Places (87), caporal au 63e R.I., tué à l’ennemi à Roclincourt dans le Pas-de-Calais.
TABARAUD Léon Pierre, né le 16/04/1882 à Feytiat (87), sergent au 126e R.I., tué à l’ennemi le 26/04/1915 au Bois-Haut dans la Meuse.
TALLANDIER Léon, pas d’information.
TARRADE Jean, pas d’information.
TARRASSE Léonard, pas d’information.
TEILLOT Martial, pas d’information.
THOURAUD Léon Michel, pas d’information.
TOMBELAINE Gustave, né le 02/11/1872 à Limoges (87), soldat au 64e R.I.T., Disparu le 15/12/1916 au Fort de Douaumont (Meuse), jugement le 08/01/1919 par le tribunal de Saint-Yrieix la Perche.
TRUCHASSOUT Pierre, né le 29/12/1883 à Saint Sand (24), soldat au 11e R.I., disparu au combat le 17/09/1914 à Minaucourt dans la Marne.
VALETTE Rémy, pas d’information.
VAUGELADE Robert, né le 24/03/1897 à Rilhac (87), soldat au 30e R.I., tué à l’ennemi le 30/09/1917 à Allemant (Aisne).
VERGNENEGRE François, né le 31/08/1889 à Saint Hilaire les Places (87), soldat au 63e R.I., tué à l’ennemi le 21/12/1914 à Jonchery-sur-Suippe dans la Marne.
VILLOUTREIX Jean, pas d’information.

Au cimetière de Nexon on peut encore voire quelques tombes avec de belles plaques de porcelaine au nom de soldats morts lors de la première guerre mondiale. Les nom de François BEYRAND et de Jean LATOUILLE sont inscrits sur le monument aux morts, les autres non. Bien qu’enterrés dans le cimetière de Nexon ils ne résidaient pas dans cette commune au moment de leur incorporation.

François Beyrand , mort le 1er novembre 1918, à 29 ans

François Beyrand , mort le 1er novembre 1918, à 29 ans.

Jean Massaloux, mort à 31 ans d'une maladie contractée au front.

Jean Massaloux, mort à 31 ans d’une maladie contractée au front.

Jean Valery, soldat au 142e RI, mort le 6 aout 1916 à 22 ans

Jean Valéry, soldat au 142e RI, mort le 6 aout 1916 à 22 ans.

Léon Duverneix, décédé à 27 ans des suites de la guerre

Léon Duverneix, décédé à 27 ans des suites de la guerre.

 L’appel aux femmes françaises

Beaucoup d’hommes étant partis à la guerre les femmes vont petit à petit prendre leur place, d’abord dans les puis plus tard dans les entreprises. En pleine période de moisson, René Viviani (1863/1925), président du Conseil depuis le 13 juin 1914 , dans un discours du 6 aout 1914 repris et placardé par voie d’affiche dans toutes les communes il exhorte les femmes à remplacer les hommes dans les champs. Il joue sur le parallèle avec ceux qui sont sur le champ de bataille et sur la fibre patriotique des femmes françaises.

« Aux Femmes françaises

La guerre a été déchaînée par l’Allemagne malgré les efforts de la France, de la Russie et de l’Angleterre pour maintenir la paix. A l’appel de la Patrie, vos frères, vos fils et vos maris se sont levés et demain ils auront relevé le défi. Le départ pour l’armée de tous ceux qui peuvent porter des armes laisse les travaux des champs interrompus. La moisson est inachevée, le temps des vendanges est proche. Au nom du gouvernement de la République, au nom de la Nation tout entière groupée derrière lui je fais appel à vos vaillances, à celles des enfants que leur âge seul et non leur courage dérobe au combat.
Je vous demande de maintenir l’activité des campagnes, de terminer les récoltes de l’année et de préparer celle de l’année prochaine.
Vous ne pouvez pas rendre à la Patrie un plus grand service. Ce n’est pas pour vous, c’est pour Elle que je m’adresse à votre cœur.
Il faut sauvegarder votre subsistance, l’approvisionnement des populations urbaines et surtout l’approvisionnement de ceux qui défendent à la frontière, avec l’indépendance du pays, la Civilisation et le Droit.
Debout donc femmes françaises, jeunes filles et fils de la Patrie !
Remplacez sur le champ du travail ceux qui sont sur le champ de bataille.
Préparez-vous à leur montrer demain la terre cultivée, les récoltes rentrées, les champs ensemencés !
Il n’y a pas dans ces heures graves de labeur infime, tout est grand qui sert le pays. Debout, à l’action, au labeur ! Il y aura demain de la gloire pour tout le monde.
Vive la République! Vive la France !
Pour le Gouvernement de la République : le Président du Conseil des Ministres

René VIVIANI »

Viviani-Femmes-Francaises

René Viviani est né en Algérie et devint avocat. Militant socialiste il fut élu député de la Seine de 1893 à 1902 et de 1906 à 1910, de la Creuse de 1910 à 1922 puis sénateur de la Creuse en 1922. Il est cofondateur du journal L’Humanité avec Jean Jaurès. Il a été ministre du Travail (1906-1910), ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts (1913-1914) et ministre de la justice de 1915 à 1917. Un ouvrage lui a été consacré par Jean-Marc Valentin, « René Viviani, 1863-1925. Un orateur, du silence à l’oubli » Rencontre des Historiens du Limousin, Presses universitaires de Limoges, 2013.

Louis Nouhaud, député de la Haute Vienne

Louis Nouhaud est né le 20 février 1855 à Nexon et décédé à l’âge de 67 ans, le 17 octobre 1922 à Nexon.

Louis Nouhaud (

Louis Nouhaud (1855-1922)

Pharmacien à Nexon il devient conseiller général du canton puis le 8 mai 1910, au second tour il est élu député dans la circonscription de Saint-Yrieix. Il remplace alors Boutard qui avait retiré sa candidature après le premier tour.

Défenseur des idées républicaines il préconise l’élection des sénateurs au suffrage universel, la réduction de l’armée et de la marine, la diminution des droits de succession et l’établissement des retraites ouvrières.

Il fut réélu en 1914, également au second tour, face à Marcel Roux. Il se fit le partisan du scrutin d’arrondissement.

Lors de son premier mandat, il déposa plusieurs propositions de loi. L’une portait sur la création d’une distinction « l’Emulation agricole », une autre sur l’ouverture d’un crédit extraordinaire pour venir en aide aux cultivateurs du plateau central dont les troupeaux de moutons avaient été décimés par la cachexie aqueuse, ou pour la régularisation de la situation des membres de l’enseignement supérieur et secondaire publics ayant séjourné dans des établissements d’enseignement à l’étranger. Lors de son deuxième mandat, il déposa de nouvelles propositions pour la rééducation professionnelle agricole des blessés et mutilés de la guerre, pour l’institution d’une allocation spéciale en faveur des mobilisés sans foyer, sans famille et sans ressources le jour de leur libération à la cessation des hostilités, pour apporter plus de méthode dans l’attribution des permissions agricoles de façon à les rendre plus fécondes dans le résultat.

Aux élections du 16 novembre 1919, faites au scrutin de liste, alors qu’il menait la liste d’union républicaine il obtint 45, 3% des voix et fut battu par la liste socialiste.