Le titre d’un article publié dans le Populaire du 29 juillet 2019 m’a interpellé! Il disait que le nouveau premier ministre de Grande Bretagne, Boris JOHNSON avait des racines nexonnaises par sa mère dont les ancêtres étaient des DECOUILHAC nés à Mazérieux, village de la commune de Nexon. Je suis donc parti à la recherche de ces ancêtres dont on trouve effectivement des traces à Mazérieux, dans le bourg de Nexon et au moulin Barlet. Mais cette famille n’est pas restée à Nexon, et aujourd’hui on ne compte plus de descendants sur la commune, des membres sont partis à La Réunion, à Maurice, certains sont revenus en Métropole…
On trouve des COUILHAC (COULHAC) à Paulhac en Haute Garonne vers 1680, et plus tard dans l’Aveyron et le Lot, on rencontre également un Jean COUILHAC vers 1693 à Meilhac en Haute-Vienne mais c’est à Nexon, principalement dans le village de Mazérieux et au moulin de l’Etang, aujourd’hui moulin Barlet, que se trouve le berceau des COUILHAC et de COUILHAC.
Au XVIIe et au XVIIIe siècle l’écriture des noms propres n’est pas stabilisée. La plupart des villageois ne savent ni lire ni écrire et c’est le prêtre en rédigeant le certificat de baptême qui décide de l’écriture. Ainsi COUILHAC est parfois écrit COULHAC précédé de la particule « de » ou DECOUILHAC. MAZERIEUX a été rajouté pour devenir DECOUILHAC-MAZERIEUX avec François, décédé le 29 mai 1849.
Coulhac est un nom formé par le mot « colius » diminutif du latin « collum, le cou » qui désigne une personne qui a un long cou, et du suffixe gaulois acum qui donne les terminaisons « ac » et sert à former des noms de domaine basés sur le nom de leur propriétaire ce qui donne ici « le domaine de celui qui a un long cou ». Mazérieux est issu du latin maceriae qui signifie les ruines romaines et par extension le domaine où l’on trouve des ruines.
1- Les DECOULHAC vont accoler le nom de leur village, Mazérieux, à leur patronyme.
En 1620 plusieurs habitants des villages du Brouillet (Breulhet) et de Mazerieux (Mazeyrier), paroisse de Nexon, font donation de rentes à Charles, comte des Cars, en vue d’être exemptés de bans d’armes, impositions et autres charges.
Parmi eux devait se trouver un DECOUILHAC puisqu’on trouve la naissance de Pierre de COUILHAC, né vers 1592 et décédé le 23 juillet 1672 à l’âge d’environ 80 ans. C’est à partir de l’acte d’inhumation que l’on déduit son année de naissance. Celui-ci indique « Le 23eme Juillet 1672 j’ay enseveli Piere de Coulhiac aagé de 80 ans ou environ du village de Mazerieux présente paroisse dans le tombeau de ses feux prédécesseurs en notre cimetière de Nexon présent Janton Terneau son gendre, Mathurin du Coulhiac son frère et Jehan du Coulhiac dit Rousseau dudit village »
Pierre avait trois frères, Mathurin, Tony et Jean (1603 – 1673). Il semblerait que seul Jean ait eu une descendance.
Jean (Jehan) dit le Rousseau DECOULHAC (DECOUILHAC) demeurant à Mazérieux, né vers 1603 et décédé le 27 novembre 1673 à Nexon à l’âge d’environ 70 ans.
« Le 27 novembre 1673 a été enseveli Joseph de Coulhiat dit Le Rousseau habitant du village de Mazerieux aagé d’environ 70 ans ou environ dans le tombeau de ses feux prédécesseurs en notre grand cimetière susdit de Nexon fait par moy soussigné en présence de Patern Lymousy, François du Coulhac Guyot vicaire de Nexon. »
Marié en premières noces avec Jeanne BARRET ils ont eu trois enfants : Jean (ca 1623-1694), François (ca 1638-ca 1693) et Pierre (1680 – 1745). De son second mariage avec Léonarde GUILLOT est né Clément (1637- x).
Du premier mariage de Jean c’est dans la descendance de François DECOUILHAC que l’on va trouver ceux qui vont quitter Nexon pour l’île Bourbon devenue depuis l’île de la Réunion.
François DECOUILHAC est né vers 1638 et il est inhumé le 26 décembre 1728. De son mariage avec Peyronne BONNET, trois enfants naîtront dont seul Pierre aura une descendance nombreuse et voyageuse.
Pierre DECOUILHAC est né vers 1680. On déduit sa date de naissance du certificat d’inhumation rédigé le 8 mai 1745 dans lequel le curé ROMANET attribue environ 65 ans à Pierre de COUILHAC.
Pierre a épousé le 27 septembre 1650 Martialle HEBRARD et de ce mariage au moins sept enfants sont nés. Parmi eux François (1711 – 1782) et Radegonde (1719 – 1753). Radegonde épousera un de ses cousins Jean, meunier au moulin de l’Etang, issu du second mariage de Jean dit Le Rousseau.
François DECOUILHAC, né au village de Biard, est baptisé le 2 mars 1711
« Le deuxième mars de l’an susdit a esté baptisé François de Couilhac nay au village de Biard de Pierre et de Martialle Hebrard son épouse a esté parrain François de Couilhac et marraine Anthoinette Coutance Meynard vicaire de nexon«
A vingt-trois ans, le 31 aout 1731 il épouse, à Saint Priest Ligoure, Françoise BOUTOT.
« le trente et unième aout mil sept cent trente quatre après les fiançailles et la publication des trois bans entre François Decouilhac du village de Mazurieux et Françoise Boutot de ma paroisse sans avoir aucun empêchement ni d’opposition avec la permission de Mr le curé de Nexon, signé Romanet je les ai mariés et donné la bénédiction nuptiale en présence de Mrs Jean La Jonchères, Mathurin Gizardin, Pierre Mandavy et autres qui ont signé avec moi. signé : La Jonchères, Gizardin Mandavy signé : Faunaud vic de St Priest«
Des cinq enfants nés de ce mariage c’est parmi la descendance du fils ainé, Martial (1737 – 1767) que nous trouverons ceux qui ont quitté le Limousin pour gagner l’ile Bourbon (ile de La Réunion) et l’Isle de France (ile Maurice).
François qui a passé sa vie à Mazérieux décède le 4 décembre 1782 et il est inhumé le lendemain dans le cimetière de Nexon.
Le certificat signé par le curé DESTHEVES et par Annet TARRADE, chirurgien et Jean-Baptiste DEVERNEIL, notaire royal atteste de la position sociale qu’avait François DECOULHAC dans la paroisse de Nexon. On notera qu’ici il n’y a pas de « i » dans le nom et que le curé l’a écrit DECOULHAC
Martial de COUILHAC, né au village de Mazérieux, est baptisé le 28 janvier 1737.
Le vingt et un novembre 1758 Martial de COUILHAC, laboureur, épouse Marie TARRADE, fille d’Annet TARRADE, juge à Nexon.
Le vingt un novembre mil sept cent cinquante huit après la publication des trois bans de mariage duement faite aux prones de nos messes paroissiales pendant trois dimanches consécutifs sans avoir découvert aucun empêchement n’y trouvé d’oppositionentre Martial Decouilhac laboureur, fils de François Decoulhac et de Françoise Boutte ses père et mère du village de Mazerieux paroisse de Nexon avec Marie Tarrade file de mr Anné Tarrade juge de Nexon et de Marie Sudrivaud ses père et mère du présent bourg ne s’étant découvert aucun empêchement les dites parties ayant été fiancées et reçu préalablement les sacrements de pénitence et d’eucharistie j’ay reçu leur consentement mutuel et leur ay donné la bénédiction nuptialle en présence de François Decoulhac père du contractant, de Jean Baptiste Tarrade frère de la contractante, de Pierre Sazérac praticien de François Guyot controlleur et d’Anné Sudrivaud tous parents ou alliès des dites parties qui ont tous signés avec elles sauf Martial Decoulhac contractant pour ne savoir de ce par moy enquis. Guyot vicaire à nexon
On peut penser que le mariage de Martial avec la fille d’un juge va changer le statut social de la famille. En effet dans l’Ancien Régime le juge et procureur d’office était effectivement une personne suffisamment riche pour acheter une charge rémunérée et transmissible à ses enfants. Ces juges n’intervenaient pas pour les affaires criminelles qui relevaient de la justice royale. Ils ne pouvaient juger que des affaires concernant les personnes de même catégorie sociale qu’eux ce qui excluait les nobles et les militaires.
Cette justice était souvent orale ce qui explique qu’elle pouvait être rendue par un juge illettré. Les procès étaient payables aussi bien en numéraires qu’en nature (blé, avoine, volaille, etc.) selon les désirs du juge. Les décisions différaient d’un juge à l’autre et dépendaient souvent du prix payé par l’un des justiciable. Ces inégalités ont été l’une des raisons de la Révolution de 1789.
Quoi qu’il en soit à partir de Martial on constate que le nom de famille évolue et devient MAZERIEUX DECOUILHAC.
Une preuve de l’évolution du statut social de la famille se trouve dans le fait qu’après son décès, le 10 mai 1767, Martial a été inhumé dans l’église de Nexon et non dans le cimetière.
Martial est mort jeune, à peine trente ans, et il avait au moins trois enfants : François, Françoise et Marguerite.
François DECOUILHAC, né en 1760 épouse en premières noces, à Saint Hilaire Bonneval, Catherine DENANOT une jeune fille d’à peine 17 dont les parents sont aubergistes dans cette commune. Elle décède quelques mois après, le 17 juillet 1786. Il se marie ensuite le 19 juin 1787 avec Catherine DELAROCHE à Verneuil-sur-Vienne où le père est notaire royal. L’ascension sociale de la famille est nette. On le trouve dans les notables qui éliront la première assemblée communale en 1790 et le 15 ventôse an II, 5 mars 1794 il est élu capitaine de la Garde Nationale de Nexon. Il est alors appelé MAZERIEUX et no de COUILHAC. On peut se demander si ce changement de nom n’est pas lié à la Révolution et à la volonté de faire disparaitre les signes de l’ancien régime ?
Ils auront sept enfants, Pierre (1788-1790), Flavie née en 1789, Martial en 1791, Joseph ((1794-1854), Gabriel (1796-1799), Flavie (1798-1828) et Marguerite (1802-1804). Trois d’entre eux mourront à l’âge de deux ans.
François vivra jusqu’à l’âge de 89 ans ayant exercé le métier d’aubergiste à Nexon.
L’acte porte pour la première fois le nom de DECOUILHAC MAZERIEUX. Une demande sera effectuée par ses enfants pour que ce nom figure à l’Etat-Civil. Ainsi, par jugement du tribunal d’instance de Saint-Yrieix en date du 29 juillet 1873, aux prénom et nom François de Couillat, ont été substitués les prénom et noms de François de Couilhac-Mazérieux. Cette mention figure sur l’acte de naissance de son fils Joseph.
Joseph DECOUILHAC est né le 11 pluviôse an II (30 janvier 1794).
L’acte de naissance précise que son père, le citoyen François DECOUILHAC, est capitaine de la garde nationale et qu’il demeure au village de Mazérieux.
En 1830 Martial est adjoint au maire. Il se nomme Decoulhac-Mazérieux mais signe Mazérieux.
2- Des DECOULHAC quittent Nexon pour la Réunion…
Joseph quitte Nexon et on le trouve médecin à l’Ile de Bourbon (la Réunion) où il épouse le 9 septembre 1822, à Sainte Suzanne, Louise Augustine MASSARD-DESMANIERES, fille d’un avocat.
Sainte Suzanne a été fondée en 1667 en même temps que Saint Denis.
Joseph et Louise auront sept enfants : Louis Joseph (1823-1900), Célest Elizabeth (1825-1826), Jean Baptiste (1827- x), Emile Pierre (1829-1884), François Joseph (1831-1913), Joséphine Marie (1834-1921) et Prosper Marcelin (1836-1900).
Joseph est déclaré décédé en mer le 3 mars 1840 dans un naufrage au large du Cap de Bonne Espérance à l’âge de 46 ans.
L’écriture du nom se modifie, le « i » de COUILHAC disparait et Mazérieux y est accolé.
Parmi ces enfants étudions la descendance de François Joseph et de Joséphine Marie.
François Joseph de COULHAC MAZERIEUX est né le 6 août 1831. Il épouse Marie Arianne DOUYÈRE le 21 février 1861 et ont cinq enfants : Jean Joseph Alfred (1861-1947), Joseph (1864-1926), Marie Joséphine Arianne (1866- x) Marie Joséphine Louise (1873-x) et Jean Marie. Il préside la Chambre d’Agriculture 1868-1874. Il se donne comme objectif principal de relancer l’agriculture. Il encourage les agriculteurs à utiliser plus d’engrais. Les rendements dans la production de sucre vont augmenter.
Jean Joseph Alfred, le fils ainé, est très souvent appelé Alfred MAZERIEUX. C’est sous le patronyme MAZERIEUX qu’est faite sa demande pour la Légion d’Honneur. Pourtant l’extrait de naissance porte la mention de la décision du Tribunal de Saint Denis du 10 avril 1878 de le nommer Jean Joseph Alfred De COULHAC MAZERIEUX. Mais le nom Alfred MAZERIEUX est vivace car c’est avec ce nom qu’il est connu comme maire de Saint Denis.
Vétérinaire, importateur de bovins il est élu conseiller municipal de Saint Denis en 1903, conseiller général en 1910 il est maire de 1914 à 1919. Pendant son mandat la Première guerre mondiale ravage l’Europe. Elle l’oblige a organiser la mobilisation et à assurer l’approvisionnement en nourriture, principalement le riz. Il crée un orphelinat et une Compagnie de sapeurs-pompiers. L’excellent exercice de son mandat lui vaudra de recevoir la Légion d’Honneur le 6 aout 1921 des mains de Docteur Louis OZOUX, un parent de son épouse Louise OZOUX.
En 1863, François Joseph fait construire dans la propriété du Jardin du Mont Saint-François sur les hauteurs de Saint-Denis, une belle villa créole pour son fils Alfred. Ce dernier s’y installe avec son épouse, Euphrasie Ozoux et leur fils adoptif, baptisé lui aussi Alfred. La maison passe ensuite aux mains de Maurice Ozoux, cousin d’Euphrasie, qui la rachète en 1948.
C’est aujourd’hui une très belle villa dans le vaste domaine de Beaubassin situé au n° 71 chemin Alfred Mazérieux. La villa qui accueille les touristes dans les chambres d’hôtes a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 7 juin 2018.
Monique Ozoux, propriétaire du domaine de Beaubassin, interrogée dans le journal télévisé d’Antenne Réunion du 5 juillet 2018, après le classement de son domaine aux monuments historiques, raconte l’histoire du domaine dans la famille Ozoux depuis 4 générations et rappelle qu’il était autrefois la propriété d’Alfred MAZERIEUX. Ainsi à la fois par le nom du chemin et par la mémoire collective un peu de Nexon vit à la Réunion avec le nom de MAZERIEUX.
De nombreux DECOULHAC-MAZERIEUX ont apporté et apportent leur pierre à l’histoire de la Réunion. Emile Pierre MAZERIEUX a été notaire à Saint-Denis de 1871 à 1884 et Charles Marie de COULHAC-MAZERIEUX également notaire à Saint-Denis de 1887 à 1915.
4- A l’ile Maurice et aux Seychelles les DECOULHAC-MAZERIEUX sont présents
Dans un travail de recherche Julien Durup, étudiant en histoire, montre le rôle important de Pierre Antoine Ernest de COULHAC MAZERIEUX pendant la première guerre mondiale aux Seychelles : « The First World War : and its aftermaths in the Seychelles ».
Noël de COULHAC MAZERIEUX, amoureux de son île natale, fait une brillante carrière d’avocat en France et a participé à tous les événements tragique du XXe siècle : l’engagement dans l’armée en vue d’une guerre inévitable, le service sur la ligne Maginot inutile, la Résistance. Comme avocat il était un spécialiste reconnu du droit d’auteur et a défend les peintres Matisse, Utrillo, Picabia. Il revient à Maurice plusieurs fois, accompagné parfois de l’un de ses petits-enfants, pour y retrouver sa sœur Marie à son école de Curepipe-Road. Il prit sa retraite après 56 ans d’exercice professionnel.
Le 2 novembre 2006 le magazine lexpress.mu rendait un « Hommage à Marie de Coulhac Mazérieux »
Marie de Coulhac Mazérieux n’est plus. Son Cours Jeanne d’Arc est en deuil. Une grande Dame de l’Education mauricienne s’en est allée, en cette fin d’octobre 1981. Elle meurt à 86 ans, dans sa maison située dans les locaux de l’établissement scolaire qu’elle fonde, un demi-siècle plus tôt. Avec elle, disparaît l’un des piliers d’une génération d’enseignants pour qui l’éducation n’est pas un métier, encore moins un gagne-pain ni, pire encore, le moyen de se faire du fric non imposable, en tenant en otages élèves et parents, mais une vocation, un sacerdoce, auxquels tout le reste doit, bien sûr, être sacrifié. Des générations d’élèves ont usé leur fond de culotte sur ses bancs de classe. La cour de récréation est modeste mais pleine de souvenirs. Sa hantise de chaque instant fut de veiller à ce que l’instruction, dispensée dans les murs de son Cours Jeanne d’Arc, soit accessible aux élèves, soit accessible à chaque élève. Marie de Coulhac Mazérieux fonde son Cours Jeanne d’Arc en 1927. Pendant le demi-siècle écoulé avant sa mort, elle s’occupe maternellement de ses élèves, de chacun de ses élèves, avec une option préférentielle pour ceux présentant le plus de difficulté sur le plan caractériel et sur celui de la personnalité. Elle sait qu’elle n’en fera pas des lauréats ni des boursiers du gouvernement. Elle se contente de forger leur caractère et de leur donner ce qu’il faut pour devenir d’honnêtes citoyens, des serviteurs efficaces de la patrie, des pères et des mères de famille exemplaires. Elle est l’école de la dernière chance de la réussite et n’en est pas peu fière car il lui revient de redonner espoir et assurance à ceux qui l’ont perdus parce qu’ils ont été rejetés par ceux et celles se prétendant meilleurs pédagogues qu’elle. Cette grande Dame de l’éducation mauricienne vibre d’un amour sacré pour la grammaire française, pour la littérature française, pour la civilisation française, pour la pensée française. Elle dit et répète : L’amour de la langue française réside dans la difficulté qu’on éprouve à la maîtriser totalement. A l’ouverture, en 1927, le Cours Jeanne d’Arc ne compte que six élèves. Ils sont filles et garçons. Cette mixité est particulièrement novatrice. Ses détracteurs, déjà, l’accusent de vouloir fonder une école de « libres penseurs ». Marie de Mazérieux est française d’origine. Elle débarque à Maurice via Madagascar. Le consulat de France l’aide considérablement dans son projet de créer une école suivant le système français d’éducation dans une colonie anglaise, ayant déjà peu glorieusement fait échec à un projet rétrocessionniste, visant à ce que l’ile Maurice redevienne l’Isle de France dans la Mer des Indes. Les descendants des Surcouf et de ses compagnons corsaires préfèrent le Rule Britannia et ses livres sterling achetant leurs sucres. Tout en suivant le système éducatif français, elle donne à l’anglais la place qui lui revient, à savoir celle d’une langue étrangère pour la masse des Mauriciens. Elle est assez intelligente pour le comprendre. Elle enseigne donc intelligemment l’anglais en tant que langue étrangère, au lieu de faire comme ses pairs du système éducatif anglo-mauricien, à savoir enseigner l’inconnu par l’inconnu à des masses de perroquets mauriciens. Un quart de siècle après sa fondation, son Cours Jeanne d’Arc compte 150 élèves à une époque où les meilleurs collèges confessionnels n’en comptent que le triple, sinon le double. Surviennent les cyclones Alix et Carol, de début 1960, qui anéantissent les bâtiments existants. Marie de Mazérieux va alors sur ses 65 ans. Une autre à sa place en aurait profité pour fermer boutique et faire valoir ses droits à une paisible retraite au milieu de ses souvenirs scolaires. Qu’aurait-on pu lui reprocher si elle avait adopté cette solution de facilité ? Elle ne pense qu’à tout rebâtir à zéro. C’est alors que les marins du Jeanne d’Arc, le bâtiment emblématique de la marine française, la Royale, se mettent à son service et reconstruisent son école. Sainte Jeanne d’Arc, à Orléans, ne fut pas mieux soutenue ni épaulée. Jean Pierre Lenoir, qui lui rend un hommage mérité à l’occasion de son décès, conclut ainsi son panégyrique : Marie, nous te devons beaucoup ! Comment lui donner tort ? Le Cours Jeanne d’Arc n’est plus. Il a cédé la place au Collège Saint-Patrick. Y a-t-on pensé à célébrer le souvenir de Marie de Coulhac Mazérieux, décédée le 16 octobre 1981 ?
https://www.lexpress.mu/article/hommage-%C3%A0-marie-de-coulhac-maz%C3%A9rieux
3- De La Réunion certains reviennent en Métropole et leur descendance occupe de hautes fonctions dans la société française mais aussi ailleurs !
Joséphine Marie LE COULHAC de MAZÉRIEUX est née le 24 janvier 1834 à Bel-Air de Sainte Suzanne. Elle se marie le 12 janvier 1853 à Versailles avec Édouard Auguste CONFEX de NEUILLY (1828- 1855) dont naîtront Louis Marie CONFEX de NEUILLY (1854-1916) et Henry Marie CONFEX de NEUILLY (1856-1886). Le 27 octobre 1858 elle épouse en secondes noces, à Paris, Jules ARNOUS-RIVIÈRE (1830-1905). De ce mariage naîtra le 14 janvier 1862 à Paris Hélène ARNOUS-RIVIÈRE.
Joséphine a eu la douleur de perdre son fils Henry Marie, décédé à Paris le 18 février 1888 dans sa trente deuxième année. Le faire part de son décès permet de retrouver une grande partie de la famille.
L’accession de Boris JOHNSHON au poste de Premier Ministre de la Grande Bretagne le 24 juillet 2019 a fait retrouver la famille DECOULHAC par l’intermédiaire de Joséphine dont la fille Hélène ARNOUS-RIVIÈRE est la trisaïeule (arrière-arrière-grand-mère). En effet Hélène ARNOUS-RIVIÈRE a épousé à Paris le baron Hubert de PFEFFEL (1843 – 1922). Leur fille Marie Louise de PFEFFEL née à Paris le 16 août 1882 s’est mariée le 22 janvier 1906, à Versailles avec Stanley WILLIAMS (1880-1955). Leur fille Yvonne Eileen dite Irène WILLIAMS a épousé le 10 décembre 1936 Osman Ali Wilfred KEMAL alias JOHNSON (1909-1992). Leur fils, Stanley JOHNSON, sera le père de Boris JOHNSON né à New York le 19 juin 1964. L’arbre généalogique de Boris JOHNSON a été étudié par de nombreux généalogistes dès son accession à la mairie de Londres. Et lorsqu’il a été nommé premier ministre de Grande Bretagne le 23 juillet 2019 plusieurs journaux font état de ses racines françaises, soit pour mettre en avant ses racines alsaciennes par la famille Pfeffel ou ses racines limousines et plus précisément nexonnaises par les DECOUILHAC.
C’est ainsi que le Populaire titrait son article du 28 juillet 2019 :
L’article s’appuie sur le travail effectué par les Amitiés généalogiques du Limousin publiées dans le numéro 100 de leur revue.
Le barreau parisien a fait raisonner dans les salles d’audience le nom DECOULHAC MAZERIEUX.
Joseph DE COULHAC-MAZÉRIEUX, Officier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre, né à l’Ile Maurice le 31 janvier 1896, décédé le 14 janvier 1957.Diplômé des Hautes Études Commerciales, – deux certificats de licence ès sciences, – avocat à la Cour d’appel de Paris (25 octobre 1921), – membre du Conseil de l’Ordre (1945-1949).
Aujourd’hui c’est Armelle DE Coulhac-Mazérieux qui est inscrite au barreau de Paris depuis 1988.
4 – La branche issue du second mariage de Jean dit le Rousseau et le moulin des Etangs (moulin Barlet)
Clément DECOUILHAC, né le 30 août 1637 au village de Mazérieux à Nexon. Marié le 15 janvier 1674 à Nexon avec Narde Garreau. Ils auront quatre enfants : Léonarde (ca 1674-1693), Aubin (marié le 12 février 1697, François (marié le 7 mars 1707), Pierre (marié le 14 février 1708) qui suit.
Avec Pierre DECOUILHAC on quitte le village de Mazérieux pour le bourg de Nexon ou il est tailleur d’habits. Il s’y marie le 14 février 1708 avec Marie Brun dont le père, Pierre BRUN est meunier au moulin de l’Etang. Jean DECOUILHAC, né en 1722 de ce mariage prendra la suite de son beau-père comme meunier au moulin de l’Etang et Léonard, son fils né en 1757 lui succèdera.
Le quatorzième du mois et an (février 1708) après les fiançailles duement faites et la publication des trois bans de mariage entre Pierre de Couilhac tailleur d’habits fils de Clément et Narde Garreau du présent bourg et Marie Brun fille de Pierre et de Marie Guyot du Moulin de l’Etang,… et entre Léonard Sazerat fils de Me Simon Sazerat et de Catherine de Loutre et Jeanne de Combrouze fille à feu Jean et Marie Deguil,… et entre François de Combrouze et Anne Sazerat veufve de feu François de Couilhac tous du présent bourg sans avoir découvert aucun empêchement à leur mariage je les ay mariés et leur ay baillé la bénédiction nuptiale en présence de Pierre Dupuitren, de Jean Deverneuilh, d’Anthoine Joubert et Léonard Hebrard qui ne seurent signer
Du mariage de Pierre naitront Léonarde (1710 – x), deux jumelles Gabrielle et Léonarde nées en 1714 et décédées a quelques mois, Jean (1722-1801) qui suit, Léonarde (mariée en 1730) et Léonard (1715 – x)
Le même jour (17 avril 1714) ont esté baptisée Léonarde et Gabrielle de Couilhac nées au Moulin de Lestang de Pierre et de Marie Brun son épouse, ldite léonarde a eu pour parrain Martial Sazerat et pour marraine Léonarde de Couilhac et la Gabrielle a eu pour parrein Léonard Limousin et pour marraine Gabrielle Brun Juge cure de nexon
Jean DECOUILHAC (1722 – 1801) se mariera trois fois.
Baptême à Nexon : Le 14e jour du mois de 7bre 1722 a esté baptisé Jean de Coulat fils de pierre de Coulat et de Marie Brun du village du Moulin de l’Etang a esté parain Jean Nouaud et maraine Léonarde de Coulat lesquels nont scu signer de ce enquis Dalmays vicaire
Le premier mariage a eu lieu le 5 février 1742 à Nexon, avec une de ses cousine, Radegonde DECOUILHAC (1719-1753). De ce premier mariage naitront deux filles, Léonarde (1743-1823) qui épousera Annet GUYOT en 1765, et Marcelle (1753 -x).
Après les fiançailles et la publication des bans de mariage entre Jea Decouillac fils de Pierre Decouilliac et de feue Marie Brun meusnier du moulin de Letang et Radegonde Decouilliac fille de Pierre Decouilliac et de Marcelle Hebrard du village du Mazerieux, ne s’étant découvert aucun empêchement ni opposition ce cinq février 1742 Romanet curé de nexon
Après le décès de son épouse Radegonde le 6 juillet 1753 à l’âge de 33 ans, six mois après la naissance de leur fille Marcelle, Jean DECOUILHAC épouse Marie GUYOT le 27 janvier 1754. Ils auront quatre enfants Léonard (1757-1846), Léonarde (mariée avec Pierre LIMOUSIN le 19 février 1776), Aubin (1755 – x) et Jeanne.
Le vingt deux janvier mil sept cent cinquante quatre après les fiançailles et la publication de trois bans de mariage duement faites entre Jean Decouilhac meunier veuf de feue Radegonde Decouilhac habitant du moulin de Letang avec Marie Guyot fille à Jean Guyoy dit le Petit et de Mariguerite Perier ses père et mère du village de Salas, Entre Annet du Puyranaud fils à feu Martial de Puyranaud et de Marcelle de Lombertie ses père et mère habitants du village du Puyranaud avec Catherine Maud fille à Léonard Maud meunier et Anne Redon ses père et mère du moulin de Trouly, n’ayant découvert aucun empêchement ny reçu d’opposition, Les parties s’étant confessée et reçu les sacrements de l’eucharistie après avoir fiancé j’ay dit la messe à laquelle j’ay reçu leur consentement mutuel et leur ay donné la bénédiction nuptialle en présence de François Decouilhac dit Mazerieux, d’Annet de Lombertie, d’Antoine et Léonard Maud tous parents des parties qui avec les susdittes parties ont déclaré ne savoir signer de ce par moy duement enquis Guyot vic à nexon
Le 1er septembre 1767 Jean DECOUILHAC épouse, en troisièmes noces, Séverine GARREAU. De ce mariage il ne naîtra pas d’enfant. Jean décède à Nexon le 2 novembre 1801.
Le 1er avril 1872 Jean Baptiste DECOULHAC décède âgé de 67 ans, propriétaire au moulin Barlet, veuf de Jeanne Broussaud.
De son mariage avec Jeanne BROUSSAUD (1815-1861) le 14 juillet 1830 à Nexon, sont nés trois enfants : Léonard en 1832, Léonarde en 1835 et Marie en 1838. Léonard s’est marié à Cieux le 9 juillet 1861 avec Marie PERRET. Ils ont eux cinq enfants, quatre filles et un garçon, Jean Auguste né le 16 septembre 1869 au Moulin de l’Étang. Léonard est resté au moulin ou ses enfants sont nés. La construction de la voie de chemin de fer et celle de l’usine de pompage de l’eau dans l’étang du moulin des Étangs ont du générer des conflits puisqu’on trouve trace d’un procès en dommage et intérêts contre la Compagnie d’Orléans. « Pourvoi du Sieur Decoulhac contre un arrêté du Conseil de Préfecture de la Haute-Vienne, du 12 décembre 1877, qui a repoussé la demande en indemnité pour dommages, formée par lui contre la Compagnie d’Orléans, à raison de la prise d’eau pratiquée par cette Compagnie dans l’étang de Nexon. » Avis rendu le 22 février 1879 par la deuxième section. Conseil général des ponts et chaussées 1879
Jean Auguste a quitté Nexon et s’est marié le 18 avril 1899 à Nancy. Il n’a pas eu d’enfant. Avec lui le nom DECOUILHAC disparaît de Nexon.
Belle documentation sur mes aieux
Bonjour.
J’ai lu cet article jusqu’au bout pour essayer de comprendre, pourquoi un certain Mathieu de Coulhac Matériaux m’a contactée via » my heritage » comme ayant des analogies dans nos arbres généalogiques.Je n’ai pas eu grand-chose sur cette famille à l’île de la Réunion.Dommage.Je suis maintenant installée à Vergt 24380.
Mon blog aura au moins servi à un de Coulhac.
Cordialement.