Les BONNAFY-FRUGIER, deux familles qui ont marqué Nexon pendant près de deux siècles.

BONNAFY est un dérivé de Bonnefe, Bonnefoi, Bonnafis, Bonnafous… Ce sont des gens de confiance, de « bonne foi »… La terminaison en « y » est typique de la Haute Vienne. La famille dont je vais parler est originaire de Chateau Chervix, La Roche-l’Abeille, Pierre-Buffière, Saint-Priest Ligoure, Janailhac et Nexon. Des mariages ont été célébrés entre les BONNAFY et le FRUGIER. Suivons d’abord le parcours des BONNAFY.

I- La famille BONNAFY

C’étaient des personnes cultivées et aisées qui savaient faire fructifier leurs biens. A table on parlait latin de façon à ce que les domestiques ne puissent pas comprendre.

1- Léonard BONNAFY (1784-1831)

Le premier de la lignée dont je vais parler, Léonard BONNAFY, est né à Chateau-Chervix le 15 mars 1784. Il a épousé le 12 octobre 1808 à Janailhac, Marie Marguerite BARRIERE. Propriétaire terrien, il fait partie des notables de sa commune, comme les parents de son épouse, propriétaires du domaine de Betour. Par les mariages les BONNAFY ont accru leur patrimoine. A cette époque les parents choisissaient avec soin le conjoint de leur enfant. Chez les BONNAFY une enquête était faite sur la parenté, la bonne renommée, la santé, le caractère ; le bien venait en dernier, sans pour cela être négligé. En effet, malgré l’esprit d’entreprise qu’ils possédaient qui leur permettait d’accroitre le pécule hérité des parents. Mais certains jouissaient avec nonchalance de la fortune héritée et pour continuer à vivre de la même manière ils recherchaient une jeune fille à dot qui leur permettrait de vivre sans soucis et sans fatigue, ou se faisaient entretenir par la parenté la plus argentée.

La famille BONNAFY aura neuf enfants. La plupart resteront dans les environs de Chateau-Chervix vivant sur les domaines comme La Trappe à Saint Priest Ligoure ou à Janaillhac comme Jean Baptiste (1813-1884) qui en deviendra maire en 1870-1871 puis 1876-1884. Un seul quitta le Limousin pour aller à Paris tout en gardant un domaine à Chateau Chervix, Louis BONNAFY (1826-1895). Il se lança dans le commerce en gros de cognac et de spiritueux dans lequel il réalisa de bonnes affaires. N’étant pas marié il s’est interréssé au sort de ses concitoyens chatelaux. Lassé de les voir peiner le long d’un chemin escarpé et difficile pour se ravitailler en eau, il fit capter une source qui fut raccordée à une fontaine construite sur la place. Pour cela il offrit 50 000 francs or à la commune qui fit apposer sur la colonne du bassin un portrait moulé en bronze pour honorer son bienfaiteur.

Parmi les enfants de Léonard c’est avec le second, Gilles Gilbert, que les BONNAFY mirent les pieds à Nexon.

La descendance de Jean BONNAFY aurait pu etre plus nombreuse s’il n’était par mort jeune. En effet il décède le 12 mai 1831 à Château-Chervix, 87039 à l’âge de 47 ans

2- Gilles Gilbert BONNAFY (1817-1885)

Gilles Gilbert est né le 19 mars 1817 à Chateau-Chervix. Il gère son domaine à Champagnac, commune de Saint Priest Ligoure. Le 4 juillet 1848 il épouse à Nexon Jeanne FRUGIER, dont le père était meunier à Biard et propriétaire. On constate que les mariés et les témoins ont tous signés ce qui était très rare à l’époque.

Du mariage naitra le 4 octobre 1852 un fils, Pierre Arsène BONNAFY.

Gilles Gilbert BONNAFY a su faire fructifier ses propriétés si l’on en juge par le portrait qu’il a fait faire chez André BASTIER (1841 -1907), photographe au 33 Bd Louis Blanc à Limoges. Ce photographe a ouvert son studio en 1869 et il est vite reconnu pour ses photos artistiques et ses reportages sur les monuments historiques.

Gilles-Gilbert décède à Nexon, le 5 juin 1885 à l’age de 68 ans, dans la maison de son épouse, maison qui est passée par son mariage du patrimoine des FRUGIER à celui des BONNAFY.

3- Pierre Arsène BONNAFY (1852-1937)

Il est le premier des BONNAFY à naitre à Nexon. Il n’ a pas fait d’études au dela du certificat d’études primaire si l’on en croit son livret militaire. En effet il est déclaré comme agriculteur avec un niveau d’instruction générale 3. Celui-ci est évalué par un code composé d’un chiffre entre 0 et 5 :  0 : ne sait ni lire ni écrire ; 1 : sait lire seulement ; 2 : sait lire et écrire ; 3 : possède une instruction primaire plus développée ; 4 : a obtenu le brevet de l’enseignement primaire ; 5 : bachelier, licencié, etc. (avec indication de diplôme).

Il est appelé sous les drapaeaux le 29 juin 1874. On est dans la période de réorganisation de l’armée après la cuisante défaite de 1870. Le service militaire est obligatoire mais la durée varie selon le tirage au sort. Le minimum est de 6 mois. C’est ce qu’effectuera Pierre BONNAFY avec son retour à la disponibilté le 31 décembre 1874.

De retour à Nexon il sera greffier de la justice de paix à Nexon, fonction qu’il exerce au moment de son mariage. Celui-ci a lieu le 18 mars 1885 à Nexon, date à laquelle il épouse Léontine (Jeanne) FRUGIER. Elle est la fille de Jean FRUGIER, marchand de vin en gros et maire de Janailhac.

De ce mariage naitront trois enfants :

– Gilbert BONNAFY 1886-1961

– Jeanne, Marcelle BONNAFY 1890-1988

-Louis BONNAFY, 1894-1917

Arsène BONNAFY de greffier devint Juge de Paix à Nexon.

Journal Officiel 15 janvier 1910

Cette justice gratuite a été créee par la Constituante en 1790, loi des 16 et 24 aout, pour mettre à la disposition des citoyens une justice de proximité simple, rapide, gratuite et équitable. Il y a un juge par canton, au départ élu par les citoyens puis à partir de 1830 nommé par le roi sur proposition du procureur général de la cour correspondant. Il réglait les litiges de la vie quotidienne par une démarche conciliatrice : petites affaires personnelles et mobilières, reconnaissances en paternité, conflits entre particuliers, le plus souvent entre propriétaires et locataires, litiges entre voisins, contraventions de simple police, levée ou maintien de scellés (lors des règlements de successions en cas d’héritages). L’accès à la fonction ne nécessitait ni diplôme, ni qualification particulière en droit. Il devait avoir du bon sens, connaître parfaitement les mœurs en vigueur et juger de manière raisonnable.

Arsène BONNAFY correspondait parfaitement à ce profil. Il jouissait d’ une excellente réputation d’honneteté, de bonté et de désinteressement. Il gérait ses propriétés en respectant ses métayers, ce qui ce savait dans le canton. Son arrière petite fille qui garde précieusement les Chroniques BONNAFY rappelle quelques annecdotes à ce sujet :  Un jour, se rendant à sa propriété de Nouailhaguet à cheval en coupant à travers bois, un bandit de grand chemin, masqué, surgit « La bourse ou la vie ». D’un coup, il dévisagea Arsène et s’exclama : « Monsieur le juge de Nexon ? Oh, Monsieur, gardez votre gousset, vous êtes si bon ! » . Il devait surtout avoir peur d’être reconnu !

Plusieurs photos, confiées par son arrière petite fille, montrent Arsène BONNAFY, d’abord devant sa maison en robe et toque de magistrat puis avec ses collègues et enfin en famille.

Arsène BONNAFY, juge de paix à Nexon, devant sa maison en 1910

Les délégués au Congrès des juges de Paix de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne le 22 mai 1913. Arsène BONNAFY est au dernier rang, le premier en partant de la droite. Le 4ème en partant de lui, se tournant vers la droite avec une grosse barbe blanche est Michel FRUGIER, juge de paix à Chalus et oncle d’Arsène BONNAFY.

La photo est prise en 1915 à Nexon. Assise au centre, au milieu de ses enfants, Léontine devant son mari, Arsène BONNAFY, et leurs enfants : à gauche Gilbert avec son chapeau melon, Jeanne et Louis.

Ils sont devant la porte de la maison qui se situe aujourd’hui en haut de l’impasse de la Barre. Cette maison a été construite en deux fois. La partie gauche, la plus ancienne, a été construite au XVIIe siècle, sous Louis XIII, sur ce qui étaient des remparts. Elle appartenait à la famille GUYOT, notaire et maire de Nexon jusqu’en 1824. la partie de droite (un étage +un grenier) est moins haute et plus longue. Il y a une grande cave sous les deux maisons. Elles ont des portes donnant sur une courette entre les deux maisons. On la remarque bien sur la plan cadastral napoléonien de 1817.

Dans le pré, à gauche, il y a un puit bien matérialisé par un point rouge sur le plan. Un souterrain en partirait, communiquant avec le château de Nexon. Vers 1876, Jean FRUGIER a fait construire près du puit, perché sur un rocher, un joli kiosque aux murs roses et au toit bleu, dominant le bourg. Il l’avait fait pour sa femme et sa fille afin que, se reposant les après midi, elles puissent voir passer le train tout en prenant le thé, brodant ou lisant. René FRUGIER, ingénieur dont je parlerai plus loin, l’a fait sauter plusieurs fois en réalisant ses expériences de chimie.

La maison BONNAFY au début des années 1900

Tableau peint par Jeanne BONNAFY

Le Kiosque

Pierre Arsène BONNAFY fait partie des notables de Nexon. Il a 62 ans au moment ou éclate la guerre de 1914-1918. Il n’y participe pas directement mais elle le touchera profondemment puisque son troisième enfant, Louis y perdra la vie.

Journal Officiel 18 janvier 1929

Il décède à l’age de 84 ans, le 20 septembre 1937. Il est inhumé dans le caveau familial à Nexon.

Retrouvons les enfants d’Arsène BONNAFY.

4- Gilbert BONNAFY (1886-1961)

Gilbert est né le 10 juillet 1886. Après sa scolarité primaire à Nexon il entre au lycée Gay Lussac ou il est bon élève. Ainsi, en cinquième, il obtient le premier prix de mathématiques .

Le Courrier du Centre 1er aout 1899

A la fin de ses études il passe le concours d’entrée au Trésor. Il obtient un poste de commis principal mais il faut effectuer le service militaire. Dans cette période ou la France est toujours marquée par la défaite de 1870 et dans l’espoir d’une revanche le service militaire dure 2 ans. Il appelé à l’activité le 7 octobre 1907 à la 12e Section des secrétaires d’Etat Major. Le 28 avril 1909 il passe au 107e régiment d’infanterie qu’il quitte le 25 septembre 1909.

Au moment ou éclate la première guerre mondiale il est à Orléans. Comme tous les hommes de moins de 40 ans il est mobilisé dès le 3 aout 1914. Il restera sous les drapeau en campagne contre l’Allemagne jusqu’au 17 juillet 1916. Du fait d’une forte myopie son service sera interrompu a partir de cette date.

Il reprend son emploi au Trésor ou il est nommé percepteur. Il est en poste à Autoire lorqu’il se marie le 6 avril 1926 à Figeac avec Adrienne LAVERGNE.

L’Auvergnat de Paris 17 avril 1926

Il passe ensuite à Castelnau-Montratier

L’Auvergnat de Paris 23 juillet 1927

Il retrouve sa région lorsqu’il est nommé percepteur à Pierre Buffière en 1929. Il partira ensuite dans le Loiret.

Journal Officiel 16 janvier 1938

Il n’y reste qu’un peu plus d’un an pour revenir en Limousin, à la perception de Treignac.

Journal Officiel 15 juillet 1939

Il termine ensuite sa carrière à Nexon où il décède le 28 décembre 1961.

Gilbert BONNAFY

 

Gilbert BONNAFY a eu deux fils Pierre et Claude.

Pierre BONNAFY (1927-2000) a fait des études de droit et il est entré au Trésor. En 1953 il a épousé Ilse SEIGFRIED.

Revue du Trésor 1er septembre 1953

Il était Trésorier payeur général, en particulier de la Gironde et de la région Aquitaine. C’est dans cette fonction qu’en janvier 1991, au moment où le club de footbal des Girondins de Bordeaux devait une importante somme d’argent à l’Etat. Sur ordre du Ministre des finaces il bloque les comptes du club. malgré l’intervention de Jacques Chaban Delmas, maire de Bordeaux le club fut relégué administrativement en Division 2. Il a été promu Officier de la Légion d’Honneur le 14 juillet 1988. Il a une fille qui vit en Allemagne et un fils qui est en Suisse.

Le Monde 8 mai 2001

Claude BONNAFY (1931-2020) était médecin anesthésiste à Niort. Il a eu un fils, Jean-Philippe, pharmacien près de Nantes.

Les deux frères Pierre et Claude avaient hérités chacun d’une partie de la maison, Pierre la partie gauche et Claude la droite. Du fait de l’héritage la cour a été séparée en deux. Les héritiers de Pierre ont vendu leur propriété à M. Zedde, ancien garagiste à Nexon. La partie droite appartient à Jean Philippe BONNAFY qui est très attaché à cette maison.

5- Jeanne, Marcelle BONNAFY (1890-1988)

Elle est née à Nexon le 5 décembre 1890. Elle y passe sa jeunesse à Nexon où elle obtint le certificat d’études primaire. Elle se marie le 8 aout 1920 à Nexon avec Pierre Henri BESSE (1890-1967).

Mariage Pierre Besse -Jeanne Bonnafy (ADHV)

Son mari étant nommé professeur au collège de Libourne, Jeanne va le suivre. Elle aura 3 enfants qui exerceront des professions loin de Nexon. Mais Jeanne passait toutes les vacances avec ses enfants à Nexon auprès de ses parents. Elle n’a pas hérité de Nexon qu’elle aurait voulu et chérissait tout particulièrement. Elle hérita d’autres domaines, immeubles. Elle a reçu une médaille et un diplôme pour son aide comme infirmière bénévole pendant la grande guerre.

Jeanne BONNAFY

Le fils ainé de Jeanne, Pierre Edouart Louis Besse est né à Nexon le 29 mai 1922, sa mère comme c’était souvent le cas à cette époque étant venue chez ses parents pour accoucher. Il gardera le prénom Louis future. Chirurgien dentiste il exerça à Dakar puis à Cannes ou il mourut le 20 mai 1997.

Il venait souvent à Nexon avec sa mère et il écrivit ses souvenirs des moments passés dans la maison de ses grands-parents, confiés par sa nièce.

 » La maison Bonnafy à Nexon qui domine la rue principale, comprend deux ailes. La plus ancienne à un étage s’enorgueillit de traces de mâchicoulis datant du XIII siècle, construite sur les anciens remparts et de caves qui s’enfonçaient en grottes incertaines jusqu’aux abords du cimetière. Elle s’ouvrait sur un parc avec à son sommet un kiosque, fantaisie de la mère de mon grand-père (pour admirer les nouveaux trains à vapeur qui enfumaient au loin la vallée). La deuxième aile face au chemin qui menait au bourg partageait la même cour d’entrée mais du côté nord, dominant l’horizon, une terrasse aux tilleuls taillés en brosse accueillait dès les premières chaleurs le fauteuil de mon grand-père.

Un grand jardin potager, au fond des écuries pour les chevaux et une grange servant de remise à un break de prestige et une charrette anglaise pour les déplacements rapides à la propriété de Nouailhaguet …

Bouleversée par la mort glorieuse de leur fils Louis, la vie continua cependant à la maison Bonnafy.

La cuisinière, Marie, conservait jalousement son autorité sur son domaine que lui abandonnait volontiers ma grand-mère Léontine, assez allergique à ces occupations culinaires.

Arsène Bonnafy, grande allure, toujours droit, presque raide, col dur et lorgnon, barbichette à la Napoléon III, restait intransigeant sur l’application de la Loi, fidèle à sa parole, intraitable sur la morale. Il fut élu conseiller général sous l’étiquette radicale. Républicain bon teint ; jamais il n’oubliait d’accrocher le drapeau national au magnolia de la terrasse les jours du quatorze Juillet…

L’eau se tirait au puits par une longue chaîne. A la fontaine de la rue principale en face de la terrasse on remplissait les carafes. Les services municipaux installèrent une alimentation à domicile dans les années 1934. L’électricité sous baguette de bois, une des premières dans le bourg n’éclairait que les pièces principales, de pauvres ampoules à la lumière blafarde. Dans les chambres annexes, des chandeliers de cuivre aux bougies baveuses servaient de luminaire comme la lanterne à pétrole pour gagner les cabinets à siège double…au fond de la terrasse.

Des tables de toilettes à la cuvette et pot à eau en porcelaine de Limoges et dans la cheminée des poêles Mirus ou Gaudin représentaient le summum du confort.

La maison Bonnafy n’avait pas le goût des meubles anciens, elle préférait le pratique à l’esthétique.

La longueur des hivers obligeait à se calfeutrer autour du foyer de la salle à manger. Arsène Bonnafy s’y installait pour lire le Courrier du Centre et à sa parution mensuelle : Le Chasseur Français.

Jusqu’à un âge avancé, il parcourut le fusil à la bretelle les taillis de la Lande et la forêt de Lastours ; chasse à la bécasse, aux lièvres et aux perdreaux.

Les jours de foire ! les métayers qui amenaient les bêtes à la vente, cassaient une croûte à la cuisine avant de regagner à pied la propriété située à vingt-sept kilomètres. La famille recevait ce jour-là les cousins : Albert et Marie de Beaune de Beaurie. Venus en voiture à cheval, de leur domaine de Betour sur la route de Saint Yrieix. D’une dizaine d’années plus jeunes, ils apportaient à la maison Bonnafy leur dynamisme et leur bonne humeur. (Ils eurent une fille: Madeleine de Beaune de Beaurie qui épousa plus tard un de mes professeurs du collège de Libourne: Emile Lencou).

Pendant les grandes manœuvres d’été au camp de La Courtine, le bourg était occupé pour un soir d’étape par l’armée : régiment d’artillerie attelée dont les chevaux laissaient leurs crottins sur la chaussée. La maison recevait un officier qui logeait dans la chambre d’amis de la maison haute, le cheval à l’écurie avec l’ordonnance. »

6- Louis BONNAFY (1894-1917)

Louis BONNFY est né à Nexon le 30 juillet 1894. Il est étudiant lorsque la guerre éclate. le 5 septembre il est appelé au 68 RI. Il est nommé caporal le 10 décembre 1914 et promu sergent le 13 mai 1916.

Dévoué, il se distingue comme chef de patrouille en dégageant ses camarades ensevelis et en ramenant ses soldats bléssés dans les lignes françaises.

Le 10 janvier 1917 il est tué par une balle qui le touche à la tête.

7- Gabriel BONNAFY (1840-1921)

Dans la famille BONNAFY un des cousin a marqué les esprits, Gabriel BONNAFY. Il est né le 13 septembre 1840 à Château-Chervix. Il Il était le fils de Pierre Emille BONNAFY (1816-188) et de Marguerite DEBREGEAS ( 1815-1879).

Il fit ses études de médecine à la faculté de Limoges et devin médecin de la marine. Il sillonna les mers, séjourna à TAHITI où la reine POMARE donna en l’honneur des officiers une soirée royale. Ces derniers lui avaient offert une robe non doublée en dentelle, œuvre d’ouvrières françaises ; La souveraine, ravie, l’étrenna pour le bal en omettant tout sous-vêtement. Cela se passait au dix-neuvième siècle et les marins s’amusèrent énormément à cette réception.

Le 25 juillet 1878, à San Francisco, il épousa une Américaine fortunée fille d’un riche belge, Léopoldine VAN BEVER (née en1853), rencontrée lors d’une escale.

San Francisco Chronicle 21 juillet 1878

Parmi ses voyages il alla au iles Fidji et étudia une maladie qui n’était pas connu en france. Il décrit ainsi les choses : « Envoyé en service aux îles Fidji en 1890, j’ai passé dix-huit jours dans ces îles. Grâce au bienveillant accueil du gouverneur, Son Excellence J.-B. Thurston et à de charmantes relations avec le Dr B.-G. Corney, chef du service de santé, j’ai eu toutes les facilités désirables pourvoir et étudier sur place une maladie parasitaire inconnue dans nos régions et qui porte aux Fidji le nom de Tokelau. De retour en France, j’ai pu, à l’Institut Pasteur, dans le laboratoire de M. Chamberland, continuer mes études sur le parasite du Tokelau. »

Convaincu par le docteur BONNAFY de la vie misérable et de l’abandon moral des marins de la grande pêche, Bernard Bailly, avec l’aide de ses deux frères, le père Vincent de Paul Bailly, fondateur et directeur de la Maison de la Bonne Presse et le père Emmanuel Bailly, créa en décembre 1894 la “Société des Œuvres de mer” qui avait pour objet  » de fournir une assistance matérielle et morale aux marins français, à leur famille » et dont le vice-amiral Lafont accepta la présidence. Le premier acte de cette nouvelle Société fut d’ouvrir une “Maison de famille” à Saint-Pierre : dès 1895, un ancien pensionnat inoccupé fut loué et devint rapidement le havre des équipages des goélettes. L’année suivante, le succès était tel qu’il fallut en agrandir les salles, le nombre total des visiteurs dépassant 28 000 pour les sept mois de la campagne de pêche.

Plusieurs communications du Dr BONNAFY s’appuyaient sur les études faites sur les marins pécheurs de morue à terre Neuve, en Islande …

Journal de Monaco 26 juillet 1898

Cette Société des Oeuvres de Mer lui a également permis de publier un bel article sur cette société dans la prestigieuse revue des Deux Mondes de 1900

L’année suivante il publiait sur le même sujet un travail sur les navires hopitaux.

Il a également travaillé sur la santé des soldats qui intervenaient en Indochine, Cochinchine…

Pour son action il a d’abord été décoré de la Légion d’Honneur comme chevalier le 6 juillet 1881.

Le Courrier du Centre 10 juillet 1881

Puis il a été élevé au grade d’Officier le 28 décembre 1894.

En uniforme et avec ses décorations il se fait faire une photo:

Il décède à Paris le 23 avril 1921.

Il eut deux fils :    – Léon qui était promis à sa cousine Jeanne Bonnafy mais celle-ci n’en voulait pas. Il fut alors fiancé à Lucie DUC, petite fille PERIGAUD, (par la suite Lucie DAUTRY) , mais il mourut à trente ans de la tuberculose en 1909. Il avait une magnifique voix de ténor.

                              – Le second fils, Maurice, épousa sur le tard une Belge et passa ses dernières années à MONACO. Il a des descendants à Monaco.

Merci à Ghislaine RULHA, petite fille du Juge Pierre Arsène BONNAFY pour toute la documentation qu’elle m’a fourni.

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