Le début de l’année 1943 est marqué à Nexon par la démission de son mandat de maire de M. BOUTAUD-LACOMBE. Elu le 30 novembre 1919 il a été réélu en 1925, 1929 et 1935 puis nommé par le préfet en 1941. Notaire à Nexon à la suite de son père, on peut penser que M. BOUTAUD-LACOMBE n’adhérait pas à la ligne politique de Pierre LAVAL, nommé chef du gouvernement le 18 avril 1942.
Le 29 janvier 1942, M. BOUTAUD-LACOMBE préside sa dernière réunion du conseil municipal dans laquelle il lit l’arrété du préfet du 15 janvier 1942 prenant acte de sa démission et nommant M. François LAPLAUD comme maire de Nexon.
Le 30 janvier 1943 est créée La Milice, organisation politique et paramilitaire française. C’était une exigence d’Hitler inquiet des progrès de la Résistance. Supplétifs de la Gestapo elle était une police politique et une force de maintien de l’ordre. Il y eu des miliciens à Nexon mais je n’ai pas encore effectué de recherches sur ce sujet. J’ai juste trouvé dans la revue La Légion du 15 mars 1943 un article sur Jean MARVAUX, né à Nexon en 1921, condamné au bagne perpétuel.

Le 22 juillet le capitaine BLANc de Saint- Yrieix écrit au maire de Nexon pour qu’il reçoive le serment des nouveaux légionnaires. Si le mouvement semble avoir perdu de son importance il y aurait donc encore des volontaires pour y adhérer.


ce courrier fait suite aux instruction de Juillet 1943 ayant pour but de décentaliser les cérémonies de prstation de serment en désignant des correspondants


Le 7 aout à la salle CHAULEIX une représentation théatrale a permis de collecter une somme de 970 francs remise au président de la Légion pour les colis aux prisonniers.

La manifestation la plus içmportante est celle du 15 aout au cours de laquelle, le Maire, François LAPLAUD reçoit la Légion d’honneur. La population y est massivement invitée.

Le Populaire du 18 août rend ainsi compte de la manifestation : — Dimanche 15 août, une assistance nombreuse se pressait sur la place de Nexon, à l’occasion de la remise d’un livre d’or à M. Boutaud-Lacombe, et de la Légion d’honneur à M. François Laplaud, maire de Nexon.
A 11 heures, M. Rivière, préfet régional, descendait de voiture et après avoir passé en revue le détachement des Gardiens du Centre de Séjour surveillé de Nexon ainsi que les diverses délégations des Légionnaires du canton, le corps des sapeurs-pompiers, les délégations des Cœurs et Ames Vaillantes, et s’être fait présenter les personnalités présentes, se dirigea vers le monument aux morts où M. le docteur JUMEAUX-LAFOND, président de la section de Nexon, lui souhaita la bienvenue et le remercia d’avoir bien voulu honorer de sa présence cette cérémonie.
L’envoi des couleurs suivit, et M. le préfet, dans une touchante attention, déposa une gerbe de fleurs au pied du monument.
La sonnerie aux Morts retentit alors, apportant sa note triste et rappelant à tous le sacrifice de milliers de Français tombés au champ d’honneur.
Aussitôt après, eut lieu la remise d’un livre d’or à M. BOUTAUD-LACOMBE par M. le préfet régional, et la Légion d’honneur, par M. le colonel CARCASSIN, représentant le Maréchal de France, Chef de l’Etat, à M. François LAPLAUD. Cérémonie simple et touchante, où toute une assistance émue glorifie son ancien maire, M. BOUTAUD-LACOMBE, pour les 23 années qu’il a présidé aux destinées de la commune, et M. François LAPLAUD, son successeur, capitaine de réserve, héros de la guerre 39-40, blessé grièvement à la tête de ses hommes dans une contre-attaque près d’Amiens.
M. DUSSARTRE, le dévoué chef régional de la Légion Française des Combattants, retraça ensuite dans une belle allocution le rôle magnifique de la Légion et fit appel à l’union de tous, légionnaires ou non. Cette allocution précéda le discours de M. le préfet régional, discours empreint de paroles sobres et d’une haute portée morale qui, après avoir remis le livre d’or à M. BOUTAUD-LACOMBE, mis en lumière son œuvre et tracé le rôle bienfaisant de Mme JUMEAUX-LAFOND près des familles de prisonniers, montra à chacun son devoir en ces temps troublés, stigmatisant les fauteurs de troubles et invitant nos cultivateurs à unir leurs efforts pour permettre que le blé arrive aux villes qui souffrent nous invitant à nous serrer coudes à coudes derrière le Maréchal et n’écouter qu’une seule parole, celle du Maréchal.
Parmi l’assistance, nous ayons remarqué la présence de M. le docteur BAZERT, collaborateur dévoué de M. DUSSARTRE, et secrétaire général de la Légion ; les maires du canton, les présidents communaux de la Légion, tous les fonctionnaires.







Le troisième anniversaire de la Légion a été fêté par de grandes manifestations dans chaque département. Une course relais partant le soir du 22 août a vu 4 légionnaires allumer leur flambeaux a une réplique de la flamme de l’Arc de Triomphe et et partir dans 4 directions. Pendant toute la semaine les mêmes cérémonies se sont déroulées dans toute la zone Sud.

L’engouement pour ces manifestations s’est reuit. c’est ce que montre le travail d’Anne Sophie ANGLARET dans son ouvrage « Au service du maréchal ? La Légion Française des Combattants (1940 – 1944) » CNRS Editions 2023.
Ainsi en Haute-Vienne, sans tenir compte de Limoges, on voit le nombre de communes organisant des manifestations chuter de 198 en 1941 à 75 en 1943 et le nombre de jours d’activités connaitre une chute encore plus radicale passant de 665 à 115.

L’image de la Légion s’est dégradée rapidement lorsqu’elle est devenue propagandiste du STO et parfois dénonciatrice des réfractaires. De même le Service d’ordre légionnaire (SOL) créé en janvier 1942 et devenu autonome en janvier 1943 avec la création de la Milice vont conduire ceux qui ne rejoindront pas l’une ou l’autre de ces structures à ne plus participer aux activités de la Légion puis à ne plus payer leur cotisation.
En 1944, il ne reste que le SOL et surtout la Milice devenue de plus en plus violente et collaborationniste. En aout 1944 la Légion est dissoute, certains de ses membres sont entré dans un maquis et dans l’ensemble ils ne seront pas inquiétés par les tribunaux à la Libération ce qui n’a pas été le cas pour les miliciens.
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