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Prisonniers de guerre de juin 1940 à juin 1945 : en hommage à mon père et à tous ses camarades (I)

I- Comment ils sont devenus prisonniers ?

Mon père n’était pas encore nexonnais quand il a été fait prisonnier par l’armée allemande. Il était belge, né le 9 juin 1919 à Chénée, une petite ville de la banlieue de Liège. Au moment d’effectuer son service militaire il travaillait en France avec son père qui avait quitté le moulin familial et avait acheté une ferme. Il arrivera à Nexon, le 1er octobre 1945 où son père a acheté le moulin et la boulangerie du Courdein. Il y passera 62 ans, y épousera celle qui sera notre mère et lui donnera 7 enfants.

D’abord le service militaire

Mon père est appelé sous les drapeaux le 15 février 1939 pour effectuer son service militaire d’une durée théorique de 18 mois contre 21 mois en France. Il aurait donc dû regagner le domicile familial en aout 1940, mais rien ne se passera comme prévu.

Il est affecté au 1er Régiment de lanciers basé à Spa, ville thermale de la province de Liège. C’est un régiment prestigieux, héritier d’un régiment de cavalerie légère créé en 1814. Affecté à la « Garde du Rhin », il est l’un des régiment frontière, sentinelle avancée vers l’Est. Depuis janvier 1936 il est motorisé. C’est donc à moto que mon père effectue son service.

Les premiers mois du service se déroulent sans problème d’autant plus qu’à Spa il retrouve son oncle qui y habite et chez qui il peut aller lors des permissions. Mais à peine a-t-il effectué la moitié de son service que, le 25 aout 1939, est déclarée la mise sur pied de guerre de l’armée d’active et le 3 septembre la mobilisation générale de l’Armée belge. Cependant, contrairement à ses voisins anglais et français, la Belgique ne déclare pas la guerre à l’Allemagne et se proclame neutre.

Grâce à la Ligne Maginot (réputée invulnérable) et aux Ardennes (jugées infranchissables) l’État-major français considère que l’Allemagne, pour attaquer la France, doit passer par la Belgique en réitérant son plan “ Schlieffen ” de 1914. Pour y faire face le général français GAMELIN, commandant unique des armées françaises et de la British Expeditionary Force (B.E.F.) installées le long de la frontière franco-belge, élabore le plan “ Dyle ”.  Il consiste, dès le début de l’attaque allemande et à condition d’en être informé à temps, à pénétrer en Belgique jusqu’à l’alignement Anvers-Wavre (Ligne K.W.) et sa prolongation jusqu’à Namur et, rejoint par l’armée belge, repousser l’attaque allemande.

L’armée belge devait occuper le segment Anvers-Louvain, la Force Expéditionnaire Britannique (B.E.F.) du Général GORT le segment Louvain-Wavre, la 1ère Armée française du Général BLANCHARD le segment Wavre-Namur, la 9ème Armée française du Général CORAP le segment Namur-Doncherry (France) — la position fortifiée de Namur étant défendue par un corps d’armée belge.

L’armée Belge (2) au milieu du dispositif allié censé arrêter l’offensive allemande

L’armée belge devait s’appuyer sur la ligne K.W., construite entre septembre 1939 et mai 1940, partant du fort de Koningshooikt près d’Anvers et se terminant à Wavre, d’où son nom « KW ». Elle consistait en une série de bunkers de combat, de fossés antichars et de structures en acier longeant la Dyle.

Pendant les longs mois de la « drôle de guerre », le 1er Lancier est stationné près de la frontière allemande. Lorsque le 10 mai 1940 HITLER lance ses troupes sur les Pays-Bas, le régiment fut rappelé au nord de Liège pour défendre la position fortifiée menacée par la percée allemande sur le Canal Albert.  En 36 heures le fort d’Ében-Émael, réputé imprenable, capitule et 1200 soldats sont fait prisonniers. Le moral des belges est ébranlé mais leur neutralité ayant été violée ils entrent en guerre avec énergie. Ce fut le premier acte du plan d’invasion de la Belgique par l’Allemagne nazie et le début de la Campagne des 18 jours.

La campagne des 18 jours

L’attaque du 10 mai fut foudroyante. Elle s’appuyait sur une nouvelle tactique militaire baptisée “ Blitzkrieg ” (guerre éclair). Le 1er Lancier a subi ses premières pertes.

Conformément au plan d’obéir au commandant en chef français, l’armée belge fait mouvement vers la ligne K.W. Elle se positionne entre Anvers (Position Fortifiée d’Anvers) et Louvain, les forces britanniques entre Louvain et Wavre et la 1ère armée française entre Wavre et Namur. Pendant tout le repli vers l’Ouest mon père dors sur sa moto ou allongé à côté d’elle.

Les positions à partir du 14 mai 1940

Le 15 mai l’armée néerlandaise capitule. Les Allemands disposent d’un matériel blindé plus évolué et leurs avions, les fameux Stukas, font des ravages. Bientôt, les armées française, anglaise et belge ne peuvent plus tenir la ligne K.W. Le 17 mai, la retraite est générale derrière le canal de Bruxelles-Charleroi.

 Les Allemands se lancent précipitamment vers Bruxelles, qui est occupée dans la journée. Le lendemain, le 18 mai, Anvers tombe. Mais l’avancée allemande est toujours aussi rapide. L’armée belge effectue son repli vers l’Escaut puis il est décidé qu’elle mènera une bataille d’arrêt sur la Lys. Elle y résiste cinq jours sans reculer. Plus de 3000 soldats belges sont tués en 3 jours.  Malgré la dureté des engagements et la supériorité aérienne allemande, le moral des troupes reste excellent. Le 25 mai au matin, tandis que dans un suprême effort, privée de tout soutien aérien, l’armée belge tente d’enrayer la course allemande vers les ports de la mer du Nord, pour renforcer l’esprit de résistance de ses soldats, le Roi fait lire à ses troupes la proclamation suivante :

Dès l’aube du 26 mai, l’ennemi reprend son attaque en force. Les lanciers du 1er Régiment se replient près d’Ypres. L’armée belge résiste tandis que les troupes britanniques se retirent, sans avoir prévenu, afin d’embarquer à Dunkerque et regagner l’Angleterre.

Depuis le 18 mai le gouvernement belge s’était réfugié à Sainte Adresse en Normandie, comme en 1914, sauf quatre ministres que le Roi voulait à ses côtés, Hubert PIERLOT, premier ministre, Paul-Henri SPAAK, ministre socialiste des affaires étrangères, le général DENIS, ministre de la défense nationale et Arthur VANDERPOORTEN, ministre de l’intérieur.  Les ministres étaient convaincus que les Alliés allaient renverser la situation et que le roi devait être à côté du gouvernement pour gouverner la Belgique en guerre et qu’en tant que chef de l’Etat il devait éviter d’être fait prisonnier. De son côté le roi était persuadé que la victoire serait allemande. Il considère que son honneur lui interdisait d’abandonner ses soldats troupes et qu’il devait demeurer avec son peuple. C’est donc sur un désaccord total que les quatre ministres quittent le roi et gagnent la France.

Le 27 mai au matin Plusieurs brèches importantes se créent sur le front tenu par l’armée belge, qui ne dispose plus de réserves. De plus en plus d’unités annoncent qu’elles ne sont plus en mesure de poursuivre le combat, faute de munitions et de nouvelles unités flamandes font défection.

La capitulation de la Belgique

Le 27 mai, en milieu d’après-midi, le chef de l’Etat-major ayant exposé au Roi la situation irrémédiablement perdue de l’armée, le Roi Léopold III envoie le général-major DEROUSSEAUX comme parlementaire auprès des allemands pour demander les conditions d’une suspension des hostilités. Ceux-ci exigèrent une  » reddition sans conditions « . Le roi accepta, contre l’avis de son gouvernement. L’ordre de capitulation de l’armée belge prit effet le lendemain 28 mai, à 4 heures du matin. Cette reddition se fait sans consultations aucune des alliés de la Belgique et leur provoque une certaine confusion. Ils sont obligés de se replier précipitamment pour éviter de laisser les allemands atteindre les plages de Dunkerque. A ce moment environ un million et demi de Belges sont réfugiés en France. Le 1er juin les effectifs militaires belges présents en France sont évalués à 105 700 hommes

Le général DEROUSSEAUX, représentant le Roi, signe le protocole de capitulation au chateau d’Anvaing, Q.G. du général von REICHENAU, cdt la 6e armée allemande
Le Populaire 29 mai 1940
Le 4 juin il ne reste que la poche de Dunkerque pour que regagner l’Angleterre

Mon père est officiellement fait prisonnier le 5 juin 1940 à La Panne, quelque jours avant ses 21 ans. Ceci s’est fait dans une « relative douceur ». Depuis la capitulation tous les militaires belges étaient prisonniers ; Ils ont été poussés, sans violence, vers une destination où les allemands les ont enregistrés, triés pour ensuite les convoyer vers le lieu de leur détention.

Pendant ce temps le gouvernement belge et un certain nombre de parlementaires sont passés en France et ont rejoint Poitiers et Limoges.

Le parlement belge à Limoges

Le 23 mai 1940 le Gouvernement belge quitte sainte Adresse et se replie à Poitiers tandis que les deux chambres du Parlement se sont exilées à Limoges pour quelques semaines. Cinq ans après, mon grand-père et mon père viendront habiter à Nexon et se retrouveront près de Limoges ! Ainsi vont les hasards de la vie.

La capitulation de l’armée belge suscite la colère en France. Dès le matin du 28 mai, Paul REYNAUD, président du Conseil français, exprime à la radio sa colère contre le roi Léopold. Le 29 mai, le gouvernement PIERLOT décide de convoquer à Limoges, le maximum de parlementaires pour une réunion publique solennelle. Dans l’intervalle, Hubert PIERLOT déclare que la capitulation de l’armée n’engage pas le pays et souligne que « La faute d’un homme ne peut être imputée à la nation entière ». Dans le même temps il délie les officiers et les fonctionnaires de leur serment de fidélité envers le Roi. Plus tard dans la journée, le conseil des ministres constate officiellement l’« impossibilité de régner » de Léopold III et décide d’exercer désormais collectivement les prérogatives royales, sous la formule exécutoire : « Au nom du Peuple belge, nous, Ministres réunis en Conseil… » ( art. 79 et 82). Ces dispositions ayant été prises la séance du Parlement réuni à Limoges peut s’ouvrir. Elle est fixée au 31 mai.

Les députés et des sénateurs sont logés dans les hôtels de Limoges réquisitionnés à cet effet, les grands cafés sont très fréquentés. A côté des parlementaires il y a les membres de toute la presse belge qui, le 29 mai, manifeste sa confiance aux Chambres dont la réunion doit se tenir le lendemain. 

Le Populaire 30 mai 1940

Le 30 mai, pour la réunion du Parlement et du Sénat, sur les 202 députés belges, 89 sont présents à Limoges ainsi que 54 sénateurs sur les 167. de ce fait le quorum n’est pas atteint.

Le Populaire 1er juin 1940

Après que le maire de Limoges, Léon BETOULLE, ait prononcé un mot de bienvenue où il accuse Léopold III de trahison.  Puis Frans Van CAUWELAERT, président de la Chambre des représentants de Belgique, adresse ses remerciements à la municipalité de Limoges et assure qu’unies aux forces Alliées la Belgique, ayant reconquis son indépendance, restera fière et non déshonorée.

Le président du Sénat prend ensuite brièvement la parole.

Le Populaire 3 juin 1940

C’est ensuite le premier ministre PIERLOT qui intervient avant que les parlementaires se réunissent à huis clos.

Après une réunion tumultueuse rapportée plus tard par les participants, la résolution proposée par le Gouvernement en accord avec les présidents de la chambre et du Sénat, est adoptée à l’unanimité des parlementaires présents.

Les sénateurs et députés belges résidant en France, expriment à l’unanimité leurs sentiments ;

  • Flétrissent la capitulation dont Léopold III a pris l’initiative et dont il porte la responsabilité devant l’histoire ;
  • S’inclinent avec respect devant ceux qui sont déjà tombés pour la défense de notre indépendance et rendent hommage à notre armée qui a subi un sort immérité ;
  • Affirment leur confiance dans notre jeunesse, qui, à brève échéance, fera réapparaître nos couleurs sur la ligne de feu ;
  • Se déclarent solidaires du Gouvernement qui constate l’impossibilité juridique et morale pour Léopold III de régner ;
  • Adressent à leurs compatriotes de la Belgique occupée par l’ennemi l’expression de leur fraternelle et ardente sympathie, sûrs qu’ils sont de leur indéfectible patriotisme ;
  • Attestent leur ferme résolution de consacrer toutes les forces du pays et de sa colonie à la poursuite de la lutte contre l’envahisseur jusqu’à la libération de la patrie aux côtés des puissances qui, ont répondu sur l’heure à l’appel de la Belgique attaquée,
  • Expriment leur profonde gratitude à la France et à la Grande-Bretagne qui ont accueilli fraternellement à leurs foyers les réfugiés,
  • Et affirment leur inébranlable confiance dans la victoire du Droit et de l’Honneur.

L’action du Gouvernement trouve sa légitimité dans cette séance Parlementaire de Limoges, la dernière avant septembre 1944.

le Populaire 3 juin 1940

Un résumé des discours est publié dans le Populaire du 1er juin 1940.

le Populaire 1er juin 1940

Le gouvernement PIERLOT est sorti consolidé à la suite de la « résolution de Limoges ». Avec l’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain il n’était plus question de demander des comptes à la Belgique pour son attitude entre 1937 et 1940. Quant aux parlementaires, unanimes à Limoges pour condamner l’attitude de Léopold III, 74 d’entre eux se rétractent dès le 15 septembre 1940 et signent un Mémorandum d’excuses transmis au roi « prisonnier à Laeken ».

Les prisonniers de guerre belges

Les Allemands ne savaient pas ce qu’ils allaient faire de 500 000 prisonniers. Ils ont été parqués dans des camps provisoires éparpillés à travers la Belgique. Une partie d’entre eux, environ 150 000, parvint à fuir. Mais le 5 juin une instruction émanant d’Hitler précise comment les prisonniers vont être répartis :

« Tous les prisonniers de guerre issus des provinces de la Flandre-Occidentale, de la Flandre-Orientale, d’Anvers, du Limbourg, du Brabant (ville de Bruxelles et arrondissement de Nivelles non compris) seront immédiatement relâchés. Les prisonniers issus des autres provinces, c’est-à-dire des territoires wallons, seront transportés en Allemagne. Toutefois, les prisonniers de ces territoires pouvant établir leur origine flamande ou exerçant une profession d’utilité publique seront libérés immédiatement.

Sont notamment à libérer : les médecins, les vétérinaires, les ingénieurs et techniciens de tout genre, les directeurs et employés d’entreprises commerciales, les fonctionnaires, le personnel des entreprises d’eau, du gaz, de l’électricité, le personnel des services de transport, les ouvriers et employés agricoles, les ouvriers mineurs, les chauffeurs d’automobile, les ouvriers spécialistes. »

Ainsi 300 000 hommes furent libérés afin de faire fonctionner l’industrie, l’administration et les transports de la Belgique occupée que les allemands comptaient bien utiliser à leur profit. Le reste, environ 215 000 militaires belges, dont mon père faisait partie, fut transporté en Allemagne, en train ou en bateau. Les officiers furent internés dans les Oflags (Offizierslager) et les autres militaires furent envoyés dans les stalags (Stamlager camp de base).

L’Allemagne comptait 56 Stalags et 14 Oflags. Ils étaient répartis sur tout son territoire, y compris ceux nouvellement conquis. Les stalags, répartis suivant la numérotation des arrondissements militaires, étaient constitués d’un camp central où se faisait l’immatriculation et où se tenait toute l’administration et les prisonniers étaient réparti en cellules, plus ou moins importantes appelées « kommando ».

Dans le cadre de la Flamenpolitik, HITLER considérait les flamands comme des germaniques et que de ce fait il étaient supérieurs aux wallons. Il décida donc leur libération à partir d’août 1940 à condition qu’ils prouvent qu’ils étaient flamands et pour cela ils devaient passer un test linguistique. De nombreux francophones, dont pratiquement tous les Bruxellois, réussirent à passer le test et purent regagner leur foyer. Parlant mal le flamand mon père n’a pas pu se présenter à ce test. Au total, cette sélection à base ethnique entraîna la libération de 79 114 prisonniers selon un décompte allemand. Mais 30 000 militaires néerlandophones, y compris des officiers qui manifestaient un patriotisme qui heurtait les Allemands, ne furent pas libérés avant la fin de la guerre. Il resta donc un peu plus de 105 000 militaires belges dans les camps jusqu’à la fin de la guerre. 770 prisonniers parvinrent à s’évader au fur et à mesure des années, 12 476 malades graves furent rapatriés dans le cadre d’accords patronnés par la Croix-Rouge internationale, mais 1 698 prisonniers moururent en cours d’internement. Compte tenu des diverses libérations réalisées en 1941 et 1942, on peut dire qu’environ 65.000 prisonniers de guerre belges sont restés en captivité pendant cinq ans en Allemagne. (A suivre).

Les 8 et 9 mai 1945 à Nexon

La signature de la capitulation de l’Allemagne

Le 7 mai 1945, à 2 h 41, l’armée allemande signe sa reddition à Reims, dans l’actuel lycée Roosevelt qui abritait alors le Quartier général des Forces alliées (Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force). La reddition allemande est signée par le maréchal JODL en présence des généraux américains SMITH et EISENHOWER (resté dans son bureau à l’étage), du général français SEVEZ et du général soviétique SOUSLOPAROV, les combats devant cesser le 8 mai à 23 h 01. L’acte signé est purement militaire.


Reims le 7 mai 1945. Le Général JODL signe les documents de la capitulation pour le Haut Commandement de la Wehrmacht. À sa droite, le Major OXENIUS; à sa gauche l’amiral FRIEDEBURG, commandant en chef de la Kriegsmarine ; derrière lui supervisant les signatures, le Major Général STRONG, du SHAEF ; au fond de face, le colonel ZENKOWITCH, aide de camp, Union soviétique.

En face, assis de gauche à droite, Gal. MORGAN, Gal. SEVEZ, Amiral BURROUGH, Gal. BEDELL-SMITH, Lt. CHERNIAEV (interprète), Gal. SOUSLOPAROV, Gal. SPAATZ, Gal. ROBB, Gal. BULL, colonel ZENKOWITCH. Debout derrière le général Sevez et l’amiral Burrough, Cdt. BUTCHER.
La chaise vide située entre le général Bedell-Smith et le général Sousloparov, était celle du général STRONG. Il est resté debout durant toute la cérémonie de la signature. Il a servi d’interprète auprès des plénipotentiaires allemands et leur a présenté l’acte de capitulation à signer. Il est présent sur la photo précédente, debout derrière le général JODL.

 À aucun moment, à Reims, les Français n’ont été associés aux préliminaires qui ont débouché sur la signature de l’acte de capitulation : pas de drapeau français, pas de version française de l’acte de capitulation.

Le général SEVEZ, adjoint du général JUIN, chef d’État-major de l’armée française, qui se trouvait alors aux États-Unis où il représentait la France à la Conférence de San Francisco réunie pour adopter la Charte des Nations-unies, a été convoqué à Reims à la dernière minute. Introduit au dernier moment dans la salle des cartes, le général SEVEZ est invité à signer comme simple témoin ; son nom a été ajouté en bas de l’acte, tapé en hâte avec une autre machine à écrire.

Cette signature provoque la fureur de Staline qui veut que la capitulation allemande soit signée à Berlin, occupée par l’Armée rouge.

Une nouvelle signature a donc lieu dans la nuit du 8 au 9 mai à 0 h 16 heure russe soit à 23 h 16 heure de l’Ouest et donc le 8 mai. La cérémonie se déroule dans une villa de la banlieue Est de Berlin, à Karlshorst, quartier général du maréchal JOUKOV.  L’acte de capitulation a été signé par l’amiral Von FRIEDEBURG et le maréchal KEITEL.

Le maréchal Keitel signe l’acte de capitulation

Cette fois-ci la France était représentée par le chef de la 1ère Armée française, le général de LATTRE de TASSIGNY. En arrivant à Karlshorst, il exige qu’un drapeau français soit joint aux drapeaux américain, soviétique et britannique dans la salle de capitulation. Puis il dut convaincre les Alliés anglo-saxons de le laisser signer au nom de la France. Il fut finalement admis à signer comme témoin, à la demande des Soviétiques, permettant de faire reconnaître la France au rang des pays vainqueurs. L’honneur était sauf.

Le général de Lattre de Tassigny à gauche du général Spaatz,commandant la 8e US Air Force

L’annonce de la capitulation par le Populaire

Les nexonnais qui lisent le journal apprennent que la capitulation sera annoncée ce jour par les chefs alliés, c’est à dire le 8 mai. Les habitants commencent à sortir les drapeaux bleu, blanc, rouge et les accrochent aux fenêtres, ils sortent dans les rues mais c’est surtout le lendemain, le 9 mai, que la foule va envahir les rues…

Le Populaire du mai annonce que la capitulation sera annoncée ce jour.

Le matin du 9 mai la radio d’abord et le journal ensuite, quand il arrive chez les marchands de journaux et encore plus tard chez les abonnés, annoncent que la capitulation allemande a été signée.

Le Populaire du 9 mai annonce que les hostilités ont pris fin à 0h01.

Les délais entre la signature de la capitulation peut sembler long, mais il était nécessaire pour que les ordres soient donnés à toutes les troupes en Europe avant de l’annoncer à la population.

La réaction des nexonnais.

Les enfants se déguisent et défilent dans les rues, les gens se rassemblent discutent, deux petits canons sont amenés devant la mairie et la victoire va être annoncée par des tirs d’allégresse, un bal est organisé sur l’esplanade de la gare.

Mais on peut être surpris de l’absence de manifestation officielle. En fait l’élection du nouveau conseil municipal a eu lieu le 29 avril. Ont été élus :  ABEILLON, BECHADE, BECHADE Germain, BREIX, BUISSON, CHABRIER, CHAUVIER, DESMOULIN, DUDOGNON, LALLET, LARCHER, LATHIERE, MAGNAUD, MENICOT, MOURIER, MONTY, NARDOT, PAULIAT, PERRIARD, PRADEAU, RIVIERE.

Le maire en poste, Roger GAUMY, élu le 22 septembre 1944 après la victoire de la résistance ne se représentait pas et le nouveau conseil ne s’était pas encore réuni pour élire le nouveau c’est lui qui exerce officiellement la fonction de maire.  C’est donc d’une manière spontanée que les choses se passent et que la fête s’organise. Le nouveau conseil se réunira le 18 mai et Mathurin PAULIAT sera élu Maire.

Les drapeaux sortent, les maisons sont décorées, les enfants se déguisent, le canon est sorti et gronde, on danse… LA GUERRE EST FINIE, C’EST LA VICTOIRE…

Madame VIGNERON a réalisé une série de photos qui retracent cette journée.

Ce sont les enfants qui réagissent les premiers. Il n’y a pas encore de drapeaux aux fenêtres qu’ils se déguisent et défilent dans les rues.

Très vite des cortèges se forment. Partant de la gare les enfants suivent l’attelage de René LASPOUGEAS dit « La Gazette » ou « Fléfette ».

Au départ de la gare

Dans le bourg les gens sont sortis et se rassemblent.

A l’angle de la rue Gambetta et de la rue Gay Lussac, la famille PERRIARD.
En face de l’Hotel du Commerce, au bout de la il y a du monde
Place de la République il y a des drapeaux partout, mais pas encore la foule.
devant la mairie, on a trouvé le canon. Il va annoncer la Victoire.

Il n’y a pas de fête sans un bal populaire. Les jeunes en ont été privés puisqu’ils furent interdits. Alors ils se regroupent sur l’esplanade de la gare. On tire également au canon et un bal est improvisé.

Dans les communes voisines c’est la même liesse populaire, comme ici à Meilhac ou s’est rendue une délégation nexonnaise.

Des nexonnais en délégation à Meilhac

A Saint Hilaire les places c’est également la joie de la Victoire.

Le canon tonne aux Places
Autours du monument aux morts

Le 8 mai jour férié et chômé en France depuis 1981

Dès 1946, la France choisi de commémorer la fin des combats de la Deuxième Guerre Mondiale, le 8 mai de chaque année (loi du 7 mai 1946). En 1947 et jusqu’en 1951, la commémoration perd de son importance. Mais les associations d’anciens combattants réclament la reconnaissance du 8 mai comme jour férié et chômé et elles organisent ainsi leur propre manifestation.

L’adoption de la loi du 20 mars 1953 clarifie la situation : le 8 Mai est déclaré jour férié mais non chômé.

En 1959 (décret du 11 avril 1959), dans une logique de réconciliation avec l’Allemagne, le Général de Gaulle supprime le caractère férié de ce jour et fixe la date de la commémoration au deuxième dimanche du mois de mai. Puis le décret du 17 janvier 1968 décrète que le 8 mai sera commémoré chaque année, à sa date, en fin de journée.

En 1975, le président Giscard d’Estaing, dans la lignée du général De Gaulle de se réconcilier avec les Allemands, supprime la commémoration de la victoire alliée de 1945. Cette décision suscite un tollé des associations d’anciens combattants.

En 1981, le président Mitterrand prend le contre-pied de son prédécesseur. Il rétabli la commémoration de la victoire de 1945 le 8 mai de chaque année et en fait du un jour férié et chômé.

On peut noter que ni les Anglais, ni les Américains ne chôment le 8 mai bien qu’ils aient de bonnes raisons pour commémorer cet anniversaire. Quant aux Russes, c’est le 9 mai qu’ils célèbrent la capitulation de l’Allemagne, la cessation des combats ayant été enregistrée ce jour-là à Moscou.

Reconnaissez vous cette ferme ? C’est trouvé !

Une famille belge est venue à Nexon cet été et a cherché à retrouver une ferme où leurs parents avaient séjourné en juin 1940 comme réfugiés. Ils n’avaient qu’une photo et un lieur Nexon.

Le secrétariat de la mairie n’a pas pu les renseigner et les a aiguillés vers ce blog.

Je vous montre la photo en espérant que quelqu’un reconnaîtra la ferme ou l’une des personne présente sur la photo.

Merci.

Ça y est, la ferme est reconnue !

Grace à M. DELIAT, président de l’Amicale des aînés, la ferme a été identifiée. Elle est située au Mas Pataud à Janailhac. Monsieur René GIBAUD s’est reconnu sur la photo où figurent ses parents et son oncle. Ils étaient métayers sur la ferme de M. BOUTAUD-LACOMBE où ils sont restés jusqu’au début des années 1960.

En Juillet 1940, Denise PIRAUX épouse ELIS  avait quitté la Belgique envahie pour se réfugier en France avec sa fille Marie-Louise ELIS, Clarisse LUSIAUX et René LUSIAUX âgé alors de onze ans. C’est Geneviève LUSIAUX, la nièce de René LUSIAUX, qui de passage à Nexon en août dernier espérait voir la ferme où sa famille avait séjourné lors de l’exode de juillet 1940.

La ferme a été vendue à la fin des années 1960. La tempête de 1999 a détruit la toiture. Le propriétaire ne l’a pas faite réparer. La végétation a envahi les murs qui s’effondrent.

La ferme en septembre 2018

Généalogie et historique de la famille Gay, à Nexon, de la fin du XVe siècle à 2017.

  Cet article est tiré du document  » Histoire d’une ancienne famille Limousine : Les Gay de Nexon » réalisé par Stéphane Rey en décembre 2000 a l’issu d’un stage à l’Office de tourisme du pays de Nexon, des différentes généalogies sur la famille de Nexon publiées sur Internet et de discussions avec Philippe de Nexon.

Les armoiries de la famille Gay de Nexon sont « d’azur au chevron d’or, accompagné de trois chausse-trappes d’argent ». On peut les apercevoir sculptées sur un écu de pierre, sur la troisième clef de voûte de la nef centrale de l’église de Nexon et sur deux vitraux de la façade sud.

La famille De Gay de NEXON, essentiellement limousine, est partie peut-être de La Souterraine puis de Saint Leonard de Noblat. La migration présumée de Saint Léonard n’eut d’autre étape que Limoges (château) avec séjour d’un demi-siècle environ. Les GAY eurent la coseigneurie de NEXON dès 1532.

La famille de GAY est l’une des 4 ou 5 familles nobles établies dans la paroisse de Nexon à cette même époque et antérieurement à eux. Possesseurs de la Seigneurie de Nexon pour la plus grande partie ils se qualifièrent jusqu’à la Révolution de « Seigneur de Nexon ».

Les autres familles nobles sont :

  • Les TEXEROT de la Seylive.
  • Les de BONNETIE de Champagnac.
  • Les COMBROUSE du Brouillet.
  • Les des POUSSES de l’Heyraud et de Bonnetie.

C’est au début du 18° siècle seulement que parurent Les DOUDET de Bosmarèche, Les DAVID de Vantaux dont la branche établie à Nexon retint le nom des Étangs.

Les HEBRARD de Veyrinas issus de la vieille famille bourgeoise des HEBRARD ne furent anoblis que quelques années avant la Révolution.

Après avoir essuyé non sans périls tous les orages de la période qui à la fin du 18° siècle bouleversa de nombreuses familles françaises, nobles et non nobles, les Gay de Nexon sont restés fidèles à Nexon dont ils ont conservé et illustré le nom.

La Seigneurie de Nexon appartenait au moyen âge à la famille féodale de Lastours, mais au 16° siècle cette famille n’avait plus qu’un mineur qui ne fit pas souche et dont le tuteur PEYRUSSE des Cars vendit la Seigneurie à la famille de Nexon. Le premier installé à Nexon fut Paul de GAY.

I- Paul Gay (XVe siècle ; vers 1523). Il exerce une charge de judicature, de Conseiller du Roi en son Grand Conseil, à Limoges. II réside avec sa famille dans la partie appelée le « Château » (actuel centre-ville). En 1500, le chevalier François de Coignac, seigneur de Saint-Jean-Ligoure et de Jumilhac, vend à la famille Gay l’hôtel noble de Collatie, situé à proximité de l’église de Nexon placée sous le vocable de la décollation de Saint-Jean-Baptiste. En plus de Collatie, le chevalier de Coignac vend aux Gay les féodalités de Rémondie, de Biars et des Vanneaux, par contrat reçu par maître Martial des Vergnes, le 04 janvier 1500. Paul a trois fils qui effectuent une transaction le 17 octobre 1509 en faveur du fils aîné, Léonard. Paul est le premier à investir dans des offices anoblissant sur plusieurs générations. Au début du XVI’ siècle, il prête aux Lastours de l’argent, que ces derniers et leurs descendants ne pourront rembourser.

1)            Léonard (qui suit).

2)            Pierre (fin XVe siècle ; milieu XVIe siècle), les descendants actuels sont issus de lui.

3)            Jacques (fin XVe siècle ; milieu XVIe siècle).

II- Léonard (fin XVe siècle ; 1536), Conseiller du Roi en son Grand Conseil et lieutenant général en Guyenne. Léonard achète en 1532 la coseigneurie de Nexon à Galliot II, baron de Lastours, qui ne peut rembourser les dettes que son père a accumulées envers la famille Gay. Il n’a qu’un fils.

1)            Pierre (qui suit).

III- Pierre (début XVIe siècle ; 1547), écuyer, il est qualifié de noble le 23 juillet 1536 dans un acte passé à Montpellier. Dans un autre acte il est qualifié écuyer, seigneur de Nexon. Il se marie avec Catherine Valeys. Léonard, son père, stipule dans son testament que si son fils n’a pas de descendance mâle, son héritage ira à son neveu Paul Gay, fils de son frère Pierre. Pierre n’aura qu’une fille.

1)            Anne (XVIe siècle), elle se marie avec Joseph d’Aymar, Président au Parlement de Bordeaux. Elle hérite en indivision de la coseigneurie de Nexon avec Martial Gay, fils de Paul Gay et petit neveu de Léonard, l’acquéreur de la coseigneurie de Nexon

IV- Martial (milieu XVIe siècle ; 1603), écuyer il épouse le 2 juin 1587 Barbe de Chenau, fille du seigneur de Meilhac. Il teste le 7 février 1596 en instituant héritier son fils Léonard.

1)            Léonard (qui suit).

2)            Marie (fin XVIe siècle ; milieu XVIIe siècle), elle épouse Jacques de la Breuilhe le 19 mars 1609

3)            Anne (fin XVIe siècle ; milieu XVIIe siècle), elle épouse Jean de la Breuilhe le 19 mars 1609.

V- Léonard II (1588 ; 1634), écuyer, seigneur de Nexon et de Campagne, sert en qualité de volontaire au siège de La Rochelle, alors place forte protestante, en 1628. Il épouse le 19 mars 1609, Françoise Bonet de la Porte et de la Breuilhe des Pousses. En 1618, il devient seigneur de Meilhac (paroisse du canton de Nexon). Il lance à partir de 1623-1624 la construction de l’actuel château de Nexon. Après sa mort, sa veuve Françoise de la Breuilhe rachète en 1644, la moitié de la coseigneurie de Nexon qui avait été partagée en 1611 entre les Gay et les Bernet, héritiers d’Anne, la petite fille de Léonard, l’acquéreur de cette terre. La tombe de Léonard II, le constructeur du château, est dans l’église de Nexon. Les descendants possèdent la plaque de cuivre qui y était apposée.

1)            François (qui suit).

2)            Gaston (1626 ; 169? ), il est l’origine de la branche dite Gay des Enclaves établie à Saint-Léonard-de-Noblat. Il épouse Antoinette Texier dont le père possède une terre appelée le Ladeys à Saint-Léonard-de-Noblat. Leur fils Léonard Gay des Enclaves est maintenu dans sa noblesse en 1706.

VI- François (1620 ; 1680), écuyer, seigneur de Nexon, du Breuil, brigadier des Chevaux Légers de la garde du Roi, maintenu dans sa noblesse en 1669. Il épouse le 26 janvier 1646 Isabeau de la Bastide de Chateaumorand, fille de Charles de la Bastide, seigneur de Cognac, baron de Chateaumorand et de Jeanne de Lambertye (fille de Gabriel de Lambertye et d’Isabeau de Rochechouart). Après le décès de sa femme, François épouse en secondes noces Léonarde de Benoit, veuve du baron d’Aigueperse, dont il n’aura pas d’enfants. François est tué d’un coup de canon à la bataille de Nerwinde.

1)            Françoise (1647 ; ?), religieuse à Notre-Dame de Limoges.

2)            Jeanne (1648 ; ?), elle épouse Jacques de Villoutreix de la Judie.

3)            Marc Antoine (1650 ; 1693), il sert aux Chevaux légers. Il est tué au service du Roi en Hollande, après le passage du Rhin.

4)            Marie (1651 ; ?), religieuse aux Filles de Notre-Darne de Saint-Léonard.

5)            Marie Christine (1652 ; ?), religieuse aux Filles de Notre-Dame de Saint-Léonard

6)            Marguerite (1653, ?), religieuse à Notre-Dame de Limoges.

7)            Jeanne (XVIIe et XVIIIe siècle), elle épouse Pierre de la Roufie de la Pouyade.

8)            Thoynette (XVIIe et XVIIIe siècle), elle épouse François Barbiés de la Grange. Monsieur de Nexon a acquis les droits qu’elle pouvait prétendre sur Cognac-le-Froid (aujourd’hui Cognac-la-Forêt) en 1740.

9)            Jean (qui suit).

10)         Léonard (1665 ; 1692), il est lieutenant au Royal Vaisseau lorsque, le 3 août 1692, il est tué à la bataille de Steinkerque, victoire française sur la Ligue d’Augsbourg.

On peut être surpris par le nombre de filles qui deviennent religieuses, mais il faut se souvenir qu’à son mariage il fallait doter les filles. Si elles étaient nombreuses cela coûtait cher. En les faisant religieuses ont évitait la dot et on se mettait en bons termes avec l’Eglise. Les garçons cadets embrassaient généralement une carrière militaire ou rentraient dans les ordres. Ce n’a pas été souvent le cas dans la famille de Nexon puisqu’on ne compte qu’un curé, l’abbé Luc.

On pourra lire : Laurent BOURQUIN, « La noblesse du XVIIe siècle et ses cadets », PUF 2010 ; Monique de SAINT-MARTIN, « Les stratégies matrimoniales dans l’aristocratie. Notes provisoires », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 59, septembre 1985, pp. 74-77

VII- Jean (1661 ;1746), écuyer, seigneur de Nexon, la Garde, capitaine au régiment de la Sarre. Il s’unit le 25 octobre 1694 à Marguerite de Trion de Montalembert, décédée en 1712, qui lui donne, entre autres, deux fils. Par la suite, Jean, se remarie avec Jeanne de Moreau du Reignac, avec laquelle il a d’autres enfants.

1)            Pierre (1695 1712), il meurt cornette dans le régiment de Chateaumorand au camp de Wissembourg.

2)            Philippe Ignace (qui suit).

3)            Antoinette (1699 ; ?), elle épouse en 1717 François de la Grange de Rignac.

4)            Marie (1700 ; 1732), elle meurt à Nexon.

5)            Marie Anne (1701 ; ?), religieuse à Saint-Léonard.

6)            Gabrielle (1704 ; ?), religieuse à Saint-Léonard.

7)            Marie Séverin (1704 ; ?), religieuse à Saint-Léonard

8)            François Alexis (1705 ; 1793), il est sous-brigadier et porte-étendard des Gardes du Corps dans les Compagnies du Maréchal de Nouailles. A la bataille de Fontenoy, son cheval est tué sous lui, alors qu’il est près de Louis XV. Le Roi le fait Chevalier de l’Ordre de Saint Louis et lui donne un titre de courtoisie de marquis dans une lettre toujours conservée par la famille, pour le récompenser d’avoir protégé sa royale personne. Il ne laisse pas d’enfant.

VIII- Philippe Ignace (1697 ;1765), chevalier, seigneur de Campagne, de Nexon. Il épouse en 1716, Jeanne de la Grange, fille du baron de Tarnac.

1)            Louise (1719 ; 1721).

2)            Gabrielle (1721 ; 1727).

3)            Antoinette (1723 ; 1726).

4)            Louise Gabrielle (1728 ;1788), elle meurt à Veyrinas.

5)            Jean Baptiste (qui suit)

6)            Marie Charlotte (1729 ; 1760), elle est reçue à Saint Cyr en 1740, elle en sort en 1748, elle est dotée en 1750.

7)            Marie Jeanne (1731 ; 1738).

8)            Gabrielle Charlotte (1732 ; ?), religieuse à Sainte-Ozone.

9)            Marie Marthe (1734 ; 1802), religieuse à Sainte-Croix à Poitiers.

IX- Jean Baptiste (1727 ; 1808), chevalier, seigneur de Nexon. Il épouse Anne Marie Hébrard de Veyrinas. Il vote à l’Assemblée de la Noblesse le 16 mars 1789. Pendant la Révolution, le citoyen Jean Baptiste Nexon est obligé de faire un inventaire détaillé de ses biens, conformément à la loi du 9 floréal an 3 qui oblige les pères et mères d’immigrés à fournir un état détaillé de leurs biens à la Nation.

1)            Philippe (1748 ; 1809), il est brigadier de la Garde du Roi de 1758 à 1764, mousquetaire de 1764 à 1782. Il est fait Chevalier de l’Ordre de Saint Louis. Il meurt sans alliance.

2)            Marie Louise (1752 ; 1788).

3)            Luc (1754 ;1846), il est vicaire général d’Oloron, mais il refuse le serment de la Révolution, et il se cache un temps en Espagne. Il revient en France sous le Directoire et reste à Nexon. De la période de son exil lui est venu le goût de la généalogie de sa famille.

4)            Marie Jeanne (1756 ; 1802), elle meurt sans alliance.

5)            Jean Joseph (1757 ; 1809), il ne laisse pas de descendance mâle.

6)            Marie Valérie (1758 ; 1785), elle meurt sans alliance

7)            Claude Joseph (1759 ; 1767).

8)            Jean Baptiste (1761 ; 1844), il est lieutenant sous Louis XVI. Sa formation intellectuelle traditionaliste le pousse à émigrer le 28 juillet 1791, pendant la Monarchie Constitutionnelle. Il est ainsi nommé au grade de capitaine dans l’armée de Condé. Il est capturé en Champagne et il est conduit à Paris, où il est condamné à la guillotine. Mais des femmes l’aident à s’échapper de la charrette qui le mène à la mort et elles le cachent. Il regagne ensuite les rangs de l’armée contre-révolutionnaire. Il est blessé au bras gauche à la bataille d’Oberkamlach en Autriche, tandis qu’est tué son frère cadet Philippe Joseph. Jean Baptiste est fait Chevalier de l’Ordre de Saint Louis en 1797 par Louis Joseph de Bourbon (futur Louis XVIII). Il est démobilisé en 1801 quand l’armée des Émigrés se disloque. Il obtient en 1814 une pension pour ses services en temps de guerre et le Roi lui accorde le droit de porter des fleurs de lys sur son armorial meurt sans alliance.

9)            Louise Gabrielle (1763 ; ?), elle meurt sans alliance.

10)         Marie Ann (1764 ; 1785), elle meurt sans alliance

11)         Philippe Ignace (1765 ; 1806), il meurt officier au régiment Aquitaine.

12)         Luc Martin (1767 ; 1787), il meurt au régiment Austrasie.

13)         François Alexis (qui suit).

14)         Philippe Joseph (1771 ; 1796), il fut page de Monseigneur le comte d’Artois (futur Charles X), fonction pour laquelle il faut justifier d’une noblesse antérieure à 1550. Engagé dans l’armée de Condé, il est tué aux côtés de son frère Jean Baptiste, à la bataille d’Oberkamlach en 1796.

X- François Alexis (1769 ; 1837), il est sous-lieutenant au régiment de Penthièvre, capitaine en 1795 dans ce même régiment devenu une composante de l’armée émigrée. Il est fait Chevalier de Saint Louis en 1814. Il se marie avec Hortense de Bermondet de Cromières.

1)            Marie Hortense (1814 ; 189?), elle épouse en 1834 Jean Léon de Livron.

2)            Astolphe Armand (qui suit).

XI- Astolphe Armand (1817 ; 1876), est fait Chevalier de la Légion d’honneur. Il réorganise le haras et le développe après avoir été en Angleterre en 1840, d’où il ramène deux juments de race pure (pur-sang). C’est sous son impulsion que se crée la race chevaline appelée anglo-arabe. Grâce à son action le haras de Nexon, qui a failli disparaître lors des événements révolutionnaires, connaît un développement qui va durer jusqu’au milieu du XXe siècle. En 1841, il fonde une écurie de course qui va rapidement devenir l’une des plus importante de la circonscription du Midi. Astolphe qui porte un vif intérêt à ses produits, ne peut se résigner à les faire entraîner loin de sa surveillance. Aussi fait-il aménager sur son domaine de Nexon, une piste de sable de 2 000 mètres et un gazon de la même longueur. Il épouse en 1844 Alix Clotilde de Narp, fille du comte de Narp, Maréchal de camp, Chevalier de Saint-Louis, Commandeur de la Légion d’honneur, Grand-Croix de l’ordre de Léopold de Belgique, et de Zoé de Rouvroy, son épouse.

Alix de Narp, baronne de Nexon.

Avec le prestige grandissant du haras de Nexon, Astolphe Armand devient le premier baron de Nexon, en prenant le titre de baron des Etangs, avec l’assentiment de son vieil oncle l’abbé Luc.

1)            Armand (qui suit)

2)            Félix Renaud (1850 ; 1909), il est capitaine de cavalerie. Un accident de cheval le rend infirme, ce qui met fin à sa carrière équestre.

3)            Auguste Maurice (qui suit).

XII- Armand (1847 ; 1912), lieutenant pendant la guerre de 1870, il resta longtemps conseiller général du canton de Nexon. Il crée sa propre écurie de course en 1876 (casaque grise, toque cerise). Après le décès de son père il reprend le haras. Il est lui-même un brillant « gentleman rider ». Le nouveau baron de Nexon épouse en 1892, Marie Antoinette de Chérade de Montbron, fille du comte de Montbron, qui était réputée pour être excellente cavalière comme son père. Ils n’ont pas eu de descendance. Armand resta dans les mémoires pour sa légendaire endurance à cheval.

Il fut l’un des plus grands veneurs de France, souvent accompagné de son épouse, elle-même grande adepte de ce loisir aristocratique. Avec Armand, les heures de chasse à courre ne pesaient pas, même quand les longues heures de retraite, après l’hallali, la nuit, pendant l’hiver, venaient s’ajouter à celles de la journée.

XII bis- Auguste Maurice (1853 ; 1932), Ancien élève de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion «du Shah» (1872-1874), Sous-écuyer à l’Ecole de Cavalerie de Saumur (1879) il est officier de cavalerie et il est fait Chevalier de la Légion d’honneur. A la mort de son frère Armand, il devient à son tour baron de Nexon.

Photo prise au château de Veyrinas en 1864.Auguste à 11 ans, il est au premier rang, le deuxième en partant de la gauche. A droite, à ses cotés, sa grand-mère la Baronne de Nexon née Alix de Narp. On note la richesse de sa robe. Armand de Nexon est au premier rang, avant dernier à droite. Il a 17 ans.

 Auguste reconstitue l’écurie en association avec son fils Maurice à qui il cède la glorieuse écurie avant la Grande Guerre. Il fait construire le château de la Garde en 1895-1896, pour la somme de 3 000 francs or, provenant des gains des courses. Il habita cette nouvelle demeure en 1897, où il reste jusqu’à sa mort.

Médaille gravée à l’occasion de la première pierre du château le 23 mars 1896. L’architecte est Paul Blondel, grande prix de Rome. Exemplaire de Ferréol de Nexon.

Auguste Maurice a aussi acheté un charmant château avec une propriété de 80 hectares, dont la moitié consacrée à l’exploitation viticole, à Ludon dans le Médoc. Ce domaine fut vendu par l’indivision après le décès de son acquéreur, vers 1933. Aujourd’hui encore, à Ludon, une rue porte toujours le nom de la famille de Nexon.

                                                             

Le château s’appelait Nexon-Lemoyne  lorsqu’il appartenait à la famille de Nexon. Il devenu ensuite Lemoyne Nexon.

Le baron Auguste, brillant cavalier, était également un grand chasseur. Il possédait l’équipage de Villandry que son beau-père avait fondé. Lorsqu’il a habité à Nexon il a continué à chasser en Touraine alors que son frère Armand et son équipe Nexon qui deviendra Rallye Fayat chassait en Limousin.

Auguste Maurice s’est marié en premières noces, le 17 janvier 1883, avec Gertrude Hainguerlot, descendante d’Edouard III, Roi d’Angleterre de 1327 à 1377, fille des propriétaires du château de Villandry. Il loue le château de La Chevrière ou naîtront ses deux premiers enfants.Son épouse décède le 28 mai 1886 à l’age de 26 ans. Le baron est alors capitaine commandant au 3e Régiment de Dragons à Tours.

Faire part du décès de Gertrude Hainguerlot.  On remarquera la très nombreuse liste de personnes qui y figurent. En particulier la Baronne Stéphanie Hainguerlot née Oudinot, fille du Maréchal d’Empire Nicolas Oudinot.

Le 30 novembre 1889 à Nexon, il épouse la meilleure amie de sa première épouse, Gertrude Ricardo, nièce du célèbre économiste britannique David Ricardo (1772 ; 1823), un des premiers penseurs de l’économie politique classique, avec la théorie du libre-échange.

Gertrude Ricardo, baronne de Nexon

Il loue encore le château de La Chevrière et envisage d’acheter le château d’Azay le Rideau que son propriétaire, le marquis de Biencourt, ruiné par le krach boursier de l’Union Générale en 1882, met en vente. Son épouse refuse car elle a peur que leurs enfants se noient dans les douves remplies d’eau qui entourent le château. Il décide alors de faire construire le château de La Garde. Ils auront 6 enfants.

A sa mort, le domaine de Nexon est partagé entre ses héritiers. Son fils aîné Maurice, reçoit le château de Nexon et tout ce qui s’y rapportait, dont la dignité familiale de baron parmi ses autres enfants, Georges hérite du château de la Garde.

1)            Maurice (qui suit).

2)            Alice (1885 ; 1970), elle épouse le 11 novembre 1908 le baron du Bourdieu.

3)            Thérèse (1890 ; 1961).

4)            Robert (qui suit)

5)           Jeanne (1895 ; 1967), elle épouse Joseph Vidal de Lausun, originaire de Cuq-Toulza dans la région de Castres.

6)            Georges (qui suit)

7)            Marguerite (1901 ; 1926), épouse François de la Quintinye en 1924. Sur son lit de mort, elle suggère à son mari d’épouser sa sœur cadette Claire après son décès.

8)            Claire (1903 ; 2000  ), elle épouse François de la Quintinye le 27 août 1927.

XIII- Maurice (1884 ;1967), est chevalier de la Légion d’honneur et titulaire de la Croix de Guerre de 1914-1918. Au décès de son père il a hérité du château de Nexon et du haras. Brillant gentleman rider il était membre du comité de la Société des Steeple-Chases de France et présidait les courses de Vichy, Biarritz, Le Tremblay et présida la Société de Sport de France de 1937 à 1966*. Il compte plus de 170 victoires en course. Du fait de ses diverses présidences les éleveurs lui réservaient leurs meilleurs chevaux, ce qui n’enlève rien à ses mérites.

Maurice de Nexon sur Desperado au Tremblay en 1938 après sa victoire au Grand Prix des Gentlemen.

Il s’est marié avec Adrienne Chanel, la tante de Coco Chanel, avec laquelle elle était très liée du fait qu’elles étaient du même âge. Ainsi Maurice qui vécut la brillante apogée du haras dans l’Entre-Deux-Guerres, côtoya par le biais de Coco Chanel, le « tout Paris », des artistes d’avant-garde à l’aristocratie bohème. Ainsi il fréquenta des personnalités comme le grand-duc Dimitri, le prince Youssoupov, les chorégraphes Diaghilev et Serge Lifar, le compositeur Stravinsky, mais aussi Cocteau, Picasso, Darius Milhaud, etc. Maurice a aussi et surtout vécut avec les grands du monde hippique, dont il était non seulement l’un des membres, mais en plus le chef de file attitré, de par sa fonction de président de la Société de Sport de France. Ainsi ses amis des champs de course étaient le duc Decazes, le vicomte d’Harcourt, monsieur Lazard, le baron Robert de Rothschild, le baron Bayens, le marquis de Triquerville, monsieur Volterra, le prince Aly Khan, monsieur Wertheimer, etc… Dans la mémoire collective des Nexonnais, Maurice fut parmi les barons de Nexon, l’un des plus admirés et des plus appréciés, tant pour sa gentillesse que pour son talent. Il n’a pas eu d’enfants.

Voici un article qu’une revue hippique consacrait au baron Maurice, le 5 mai 1951 :

« La 176e victoire du baron Maurice de Nexon

Le samedi 5 mai, le baron Maurice de Nexon, président de la Société de Sport de France, le plus populaire des gentlemen riders, a remporté à Fontainebleau sa 176e victoire. Il avait monté et gagné sa première course à Guéret, en 1904, à 20 ans. Fils et neveu d ‘écuyers de Saumur, grandi à Nexon, un des plus anciens haras de France (sa création remonte au XVIe siècle) où étaient toujours entretenus 50 à 60 chevaux, le baron Maurice de Nexon n’a vécu que pour le cheval et les courses. Se sentant “rouillé ” après la guerre de 1914, il avait failli renoncer à monter, mais l’entraîneur Bariller l’encouragea à se remettre en selle. La “rouille” était légère, puisque le baron de Nexon n ‘a plus cessé de gagner et qu’il monte encore victorieusement à 67 ans. Spécialiste des courses plates, il s’est vu confier des chevaux par toutes les grandes écuries et a fait triompher notamment les casaques du duc Decazes, du vicomte d’Harcourt, de M. Lazard, du baron Robert de Rothschild, du baron Bayens, du marquis de Triquerville, de M. Boussac, de M. Volterra, du prince Aly Khan, de M. Wertheimer, etc. Son plus beau titre sportif est d ‘avoir gagné cinq fois le Grand Prix des Gentlemen riders.

L’Yser, Despérado, Balthazar, Wigombirou sont les chevaux dont il cite le plus volontiers les noms ; il garde un souvenir particulier du dernier nommé, avec lequel il n’a pas remporté moins de sept victoires. Il cite aussi ses insuccès dont il sait parler avec humour. Aucune amertume ne peut naître d ‘une déception chez un homme aussi droit, dont tout le monde s’accorde à vanter les qualités morales plus encore que les qualités équestres. »

*La Société des Sports de France (SSF) a succédé à la Société de sport de Fontainebleau en 1885. Elle exploite alors cet hippodrome auquel elle adjoindra en 1893 celui de Colombes jusqu’en 1906. Elle fait alors construire l’hippodrome du Tremblay. Il est inauguré le 19 septembre 1906. Largement voué aux Gentlemen Riders (avec le Grand Prix des Gentlemen Riders) et  aux Apprentis il était considéré comme le plus fleuri et le plus coquet de France. La Piste était sélective et faite pour des spécialistes courageux et lents (Ligne d’arrivée montante). Il a été fermé en 1966 suite à l’expropriation par la ville de Paris qui voulait en faire un parc des sports, projet qui n’a finalement jamais vu le jour. Désormais, l’ancien hippodrome est devenu un parc urbain. Avec l’indemnité d’expropriation la SSF a reconstruit un hippodrome très moderne à EVRY. Inauguré le 5 avril 1973 il ne fonctionnera que quelques années et, malgré sa modernité, il sera fermé en 1996. Utilisé comme terrain d’entrainement par l’émir de Dubaï il est à l’abandon au début des années 2000. racheté par la Fédération Française de Rugby en 2013 pour y construire son Grand Stade, projet abandonné en 2017.

Le 3 mai 1995, la « Société d’Encouragement et des Steeple-Chases de France », la « Société de Sport de France » et la « Société Sportive d’Encouragement »fusionnent et créent la société « France Galop ».

Les Présidents successifs de la SSF furent : le Vicomte H. GREFFULHE (Société de Sport de Fontainebleau, 1882 à 1932), Baron Maurice de WALDNER (1932 à 1934), Comte D’IDEVILLE (1934 à 1937), Baron de NEXON (1937 à 1966), Baron Geoffroy de WALDNER (1966 à 1970), Jean GILLOIS (1970), Hubert de CATHEU.

III bis – Robert (1892 ; 1967), Saint-Cyrien il est capitaine au début de la Première Guerre mondiale. Ne trouvant pas la cavalerie assez engagée il sert dans les chasseurs alpins. Il est le premier fantassin de la famille ! Il quitte l’armée en 1920 avec le grade de commandant. Après une année sabbatique consacrée au bridge il part aux Etats-Unis pour effectuer un stage chez Esso. Il rentre en France comme sous-directeur de cette société. Il la quitte en 1932 pour devenir PDG de la société Bourjois, propriété de la famille Wertheimer. Pour le compte de cette dernière il crée la maison de parfums Chanel et fait racheter le célèbre n°5 créé par Coco. Pour autant Il n’oublie pas le bridge. En 1935 il fut membre de l’équipe de France victorieuse lors des championnats d’Europe par équipes (open)de 1935. Il écrivit à cette occasion : « quand j’ai commencé jouer au bridge, je ne pensais pas que cela me vaudrait l’honneur de porter les couleurs de mon pays et d’entendre la Marseillaise ». Dès lors, il n’aura qu’un désir, entendre ce chant le plus souvent possible, en menant l’équipe de France à la victoire. Sa personnalité le fit désigner tout naturellement à des fonctions dirigeantes et, il fut le président de la Fédération européenne, bridge de 1941 à 1965. En même temps, il réorganisa la Fédération européenne, qu’il dirigea jusqu’en 1964. C’est enfin son initiative que furent créées, en 1960, les Olympiades du bridge, dont l’équipe de France remporta la première édition.  Robert rédigea avec Pierre Albaran « Notre méthode de bridge » en 1935 et participa à l’élaboration de plusieurs autres ouvrages. Président de la Fédération mondiale en 1958, il cessa ses activités en 1964. Le monde du bridge lui rendit hommage en lui décernant le titre de président emeritus des instances européennes et mondiales. Lorsque la deuxième guerre mondiale éclate il a 47 ans mais il n’hésite pas à s’engager. Il est fait prisonnier en juin 1940 et interné à l’oflag 10B. Au bout d’une année il est libéré en raison de son âge. Il reprend sa place de PDG de la société Bourjois et gère les biens de la famille Wertheimer partie en exil aux Etats-Unis.  Il s’occupe en particulier de leur haras de Normandie et fait courir les chevaux sous ses couleurs. Il continuera à en assurer la gestion après le retour d’exil des Wertheimer.

Le baron Robert de Nexon, dans son bureau à Neuilly, à la fin des années 1950

XIII ter- Georges (1900 ; 1973). A la sortie de l’école d’agronomie il entre à l’Ecole Nationale des Haras et devient officier des Haras. De 1926 à 1928 il est sous directeur du haras de Pompadour. Son père n’apprécie pas plus que cela la profession de son fils car pour la première dans son histoire la famille va compte « un fonctionnaire du cheval ».

Georges de Nexon, officier des Haras

A la mort de son père Georges hérite du château de la Garde, le deuxième château de sa famille à Nexon. Ayant donné sa démission d’officier des Haras il utilise ses compétences d’ingénieur agronome pour gérer son domaine de la Garde et de la Sélive, mais aussi celui de la Grange, propriété de ses sœurs Thérèse et Claire et également le domaine de son frère Maurice.

Le 9 juin 1927 à Versailles il épouse Anne Renée Cesbron Lavau (1902 ; 2005). De leurs quatre enfants, c’est l’aîné qui, selon la tradition, sera désigné par son oncle Maurice comme héritier. Georges a choisi de pratiquement toujours habiter à Nexon plutôt que de jouir d’une vie mondaine à Paris. Sa famille lui doit le mérite d’avoir assumé avec bonheur la gestion de tous les domaines familiaux et du haras de 1928 à 1970. Il était également très investi dans la vie économique et sociale comme président du comice agricole, premier président de la caisse locale de Crédit Agricole de Nexon, administrateur de la caisse Mutuelle Sociale Agricole à Limoges, président de la Société d’Agriculture de la Haute-Vienne. De ce fait il était plus connu que ses frères des Nexonnais qui l’appelaient couramment « monsieur Georges ».  Il était toujours prêt à rendre service à qui le lui demandait, toujours avec une grande amabilité. Après la disparition, sans descendance mâle, de ses deux frères aînés, Georges devient à son tour, en 1967, le chef de la maison des Gay de Nexon.

Son épouse, Anne Renée de Nexon, est décédée à Nexon en 2005 à l’âge de 103 ans. Elle était dans le cœur des Nexonnais, la « baronne douairière » de Nexon.

1)            Ferréol (qui suit)

2)            Marie Amélie (1929), elle épouse Jean Houte de la Chesnais le 15 juillet 1950.

3)            Philippe (qui suit)

4)            Anne (1939), elle épouse Michel d’Aboville le 6 juillet 1963.

XIV- Ferréol (1928), est le neveu et l’héritier de Maurice à la mort de celui-ci. Il a fait une carrière dans l’aviation civile. Mais il a surtout la dure tâche de succéder à son illustre oncle, à une époque qui ne favorise plus guère l’élevage des cheveux de pur-sang. Nexon est loin des grandes villes possédant un hippodrome et un centre d’entraînement, loin de la Normandie où sont désormais regroupés la plupart des grands haras de pur-sang. De plus Ferréol est victime de la crise des années 1970-1980 qui frappe le monde hippique et l’agriculture comme beaucoup d’autres secteurs économiques. Il est contraint de réduire l’activité du haras au profit de l’élevage bovin. Le domaine familial conserve encore au début des années 1980 une certaine rentabilité, mais celle-ci décroît et elle ne suffit plus pour entretenir le château, les dépendances et le parc. En 1983, Ferréol se résout à vendre le château de Nexon à la commune qui, sous l’impulsion de son Maire, René Rebière, décide d’y établir l’Hôtel de Ville après avoir réalisé d’importants travaux. En 1990, Ferréol vend, bien à regret, sa dernière poulinière dont les derniers produits gagnèrent quelques courses en France et à l’étranger et ainsi marque un point final à une histoire qui a duré 500 ans entre les Gay de Nexon, le cheval et la ville de Nexon. Ferréol est parti résider à Paris puis il s’est installé en Normandie pour retrouver le pays de sa mère et les chevaux. Il a épousé en premières noces Marie Claire de Nervo, de nationalité franco-suisse et en secondes noces, France de Marcillac. Ses enfants, deux issus de son premier mariage, deux issus du second, n’ont pas maintenu de liens étroits avec le Pays de Nexon.

1)            Jérôme (1958-2012).

2)            Éric (1960).

3)            Caroline (1974).

4)            Alban (1978).

XIV bis- Philippe (1933), frère cadet de Ferréol, est retraité de la fonction publique. Il fut élève de l’Ecole Supérieure d’Agriculture de Beauvais où il obtint son diplôme d’ingénieur agricole et de l’Ecole Nationale des Haras ou il obtint son monitorat d’équitation. De 1970 à 1982 il a mené une carrière dans l’agriculture avec d’excellents résultats dans l’élevage des bovins. Puis il est entré dans l’administration et il a été Délégué régional au Commerce et à l’Artisanat du calvados puis du Limousin. Il réside à Varnet dans une charmante maison de maître, ayant appartenu à famille Barbout des Courrières, une ancienne famille Limousine. Philippe a épousé Anne-Laurence de Blonay, issue d’une vieille famille seigneuriale du pays de Vaud en suisse. Elle lui a donné un fils. En secondes noces, il s’est remarié avec Renate Diels, de nationalité allemande, petite fille du prix Nobel de chimie en 1950, Otto Diels. Philippe est le dentier représentant des Gay de Nexon à maintenir par sa présence une continuité de l’histoire de sa famille à Nexon, présence commencée au début du XVI° siècle avec son aïeul Paul Gay.

Philippe de Nexon, au centre, remet un tableau au vainqueur du prix de Nexon aux courses de Pompadour

1)            Frédéric (1962)

2)            Amaury (1966).

3)            Constance (1969).

4)            Stéphanie (1974).

La déclaration de la 2 eme guerre mondiale

En plein été, le 23 août 1939, le monde entier est stupéfait par l’incroyable nouvelle : l’Allemagne et l’Union soviétique viennent de signer à Moscou un pacte de non agression. Une clause secrète de ce pacte prévoit même le partage de la Pologne le mois suivant. Le 25 août, Chamberlain confirme le soutien de la Grande-Bretagne à la Pologne par la signature à Londres d’un accord anglo-polonais.
Le 1er septembre 1939, sans déclaration de guerre préalable, 52 divisions de la Wehrmacht franchissent la frontière polonaise. La radio française annonce aussitôt la mobilisation générale décrétée par le gouvernement pour le lendemain. Cette mobilisation est confirmée par voie d’affichage.

mobilisation 1939

Le télégramme officiel  adressé par le Ministre de la Guerre au Maire de la Commune de Nexon arrive le 1er septembre 1939 à 20h20. Le texte est court: « Ordre de mobilisation. Le premier jour de la mobilisation est le samedi 2 septembre 0 heures ».

telegramme ordre mobilisatio 1914

Les Allemands ne retirent pas leurs troupes de Pologne comme le demandent les gouvernements français et britannique. Du coup, le 3 septembre à 11 h, l’Angleterre, qui avait rétabli le service militaire obligatoire le 27 avril, entre en guerre contre l’Allemagne. Elle constitue un Cabinet de Guerre dirigé par Sir Winston Churchill et déclare le blocus naval de l’Allemagne. Trois pays du Commonwealth, l’Australie, l’Inde et la Nouvelle-Zélande entrent en guerre au côté de la Grande-Bretagne. Les Français entrent à leur tour en guerre contre l’Allemagne à 17 h.