Archives de catégorie : Connaissance de Nexon

Historique des cloches de NEXON

Paul LATZARUS, est arrivé comme curé à Nexon après le décès brutal, le 7 février 1932, de son prédécesseur,  Joseph Alexis TOURNAUD. Il a rapidement édité un bulletin paroissial dont le premier numéro a été publié en août 1932. Dans ce premier numéro un long article retrace l’histoire des cloches de Nexon et appel les paroissiens à souscrire pour leur électrification.

Je reprend in extenso cet article, à la fois parce qu’il est complet jusqu’à la date de sa rédaction et parce qu’il est caractéristique du style « ampoulé » employé, à l’époque, par certains membre du clergé, fins lettrés et férus d’histoire comme l’était le curé LATZARUS.

« Le clocher de l’Eglise de Nexon date de la fin du XIème siècle. Il fut construit vers l’an 1070, en même temps que l’abside dont il surmonte le chœur. Édifie en pierres de taille, d’une forme octogonale et percé de huit baies cintrées il eut à souffrir maintes fois, à travers les âges, de la violence des orages et de la foudre. Dès l’origine il dut abriter une ou plusieurs cloches.

Suivant le témoignage de St Grégoire de Tours, l’usage des cloches était presque général, en Gaule, à dater du VIème siècle. Elles étaient destinées à envoyer les fidèles aux offices du jour et de la nuit, et quelques fois, on les mettait en branle pour bien d’autres occasions.

Lors de l’investissement de Sens par Clotaire II, l’évêque de St Loup fit sonner les cloches de l’église de St. Etienne. Il semble que, vers la fin du VIIIème, on sonnait les cloches pour détourner les orages et la grêle.

Que furent ces cloches primitives de l’église de Nexon et quel en fut le nombre ? Nous l’ignorons. Aucun document ne nous a permis de l’établir.

Ce qui est certain, c’est qu’au commencement du XVIème siècle, en l’an 1508, l’église de Nexon possédait tout au moins une cloche. Cette cloche sonnait le « FA » et pesait 800 K. Au sommet, sur une première couronne, elle portait en lettres gothiques et en abréviations une inscription qu’il nous a été impossible de déchiffrer. Sur une seconde couronne, un peu au-dessous de la première, était gravée cette prière : « TONITRUA TUA, DEUS REPELLE, A TERRA DE NEXONIO“-« ECARTE SEIGNEUR, TON TONNERRE DE LA REGION DE NEXON“. Puis au centre, se trouvait en gros caractères le millésime : “MCCCCCVIII“.

Cette cloche est encore de nos jours dans notre beffroi qu’elle n’a pas quitté depuis plus de 400 ans. Elle continue à vivre notre vie paroissiale dont elle ne cesse d’être le témoin des joies et des tristesses sur lesquelles elle chante ou pleure comme elle a pleuré, et chanté sur celles de nos ancêtres. Elle a bien droit à notre respect et à un peu de notre cœur. Si, bientôt, elle réclame pour lui tenir compagnie et secourir sa vieillesse une sœur nouvelle, il nous sera bien difficile de ne pas répondre à son appel.

Au début du XVIIème siècle, deux nouvelles cloches vinrent prendre place dans le clocher à côté de celle de 1508. Elles eurent pour parrain un nommé Jean Duverneilh-Puiraseau qui était coseigneur de Nexon. Un de ses descendants, Jean Duverneilh-Puiraseau, qui vivait vers l’an 1760 nous rapporte dans un de ses ouvrages, “Souvenirs de mes 75ans“, qu’il lut, dans sa jeunesse, la mention de ce titre et de cette qualité sur les inscriptions de ces deux cloches.

Pendant près de deux siècles, la vie de ses cloches semble d’avoir été sans histoire. Soudain elle devint tragique, et leur destinée fut désormais liée à celle du clocher qui les abritât, lequel maintes fois, fut frappé et démoli en partie par les orages et la foudre.

En 1772, la foudre frappa le clocher : l’une des deux cloches, la seconde fut atteinte. Il fallut la refondre. Ce fut fait en I774, ainsi qu’en fait foi le procès-verbal suivant, retrouvé dans les actes paroissiaux de l’époque par ce chercheur infatigable et si avisé que fut le commandant Perrault.

Le huitième jour du mois de Novembre Mille Sept – Cent Soixante -Quatorze, la seconde cloche de la Paroisse de Nexon a été bénie par moy curé de la dite Paroisse sous l’invocation de St Jean-Baptiste sur l’indication qui en a été faite par Messire Jean Baptiste Ferréol de Gay, chevalier, Seigneur de Campagne, Collation, Jauniac, la Bareille, Cognac, Les Places et co-seigneur de Nexon et dame Barbe de Maldent de Feytiat, veuve de Messire Jean – Martial de Rogier, écuyer, président trésorier de France au bureau des finances de la Généralité de Limoges, seigneur de Janailhac et co-seigneur de Nexon.

Cette cérémonie faite en présence des soussignes : “Maldent Rogier de Nexon…de Gay de Nexon…Boutadon, prieur de Beynac…Guyot curé de Jourgnac…Doudet vic de Meilhac…Bourdichon curé de Rilhac Lastours….Maud curé de St Martinet…….Robert curé de St Maurice-les – Brousses…Thevenin curé de Janailhac…Limousin, sindic, Sazerat, sindic…Pouyat, vic à Nexon….

“Cosnac, curé de Nexon ». –

Cette seconde cloche dont la cérémonie du baptême avait été très brillante fut encore frappée par la foudre en 1826.  Puis elle fut refondue et baptisée en 1828. Voici l’inscription qu’elle portait sur sa robe d’airain :

“ L’an 1828, j’ai été bénite par Pierre Mazérieux curé de Nexon – Parrain : Mr Charles de David, baron des Etangs, chevalier de l’ordre royal et militaire de St Louis, maire de Nexon. Marraine : Dame Amable, Hortense de Bernondet de Cromière, épouse de François Alexis Gay de Nexon, chevalier de l’ordre royal et militaire de St. Louis.

Le Chevalier Malenuit et Petitfour, fondeurs“.

En 1867, cette même cloche, pour une cause inconnue se brisa. Il fallut la refondre. Ce fut fait en 1868 par Hildebrand de Paris. Cette cloche est encore dans notre clocher. Elle sonne le  » SOL “ pèse 410 K. et mesure 0,907 mil de diamètre.

Voici l’inscription que nous avons relevée sur cette cloche :

 » Parrain : Louis, Armand, Ferréol Gay de Nexon ; Marraine : Jeanne, Marie, Augustine Limousin. Curé Doyen Laurent Pradeau.

Maire : Jean Baptiste, Henri Limousin.

Antoine, Léonard Frugier, délégué. « 

Revenons à la troisième cloche, dont Jean Duverneilh-Puiraseau fut parrain vers 1600.

Qu’est-elle devenue ?

Elle aussi fut victime de la foudre. « La Feuille hebdomadaire de Limoges « en date de Juillet 1784″ rapporte dans sa chronique de Nexon que dans la nuit du 18 au 19 Juillet, un orage d’une violence exceptionnelle sévit sur la région de Nexon, anéantissant les moissons et tous les autres fruits de la terre, démolissant la pointe du clocher, et opérant la brisure d’une des cloches. Cette cloche fut refondue deux ans plus tard et, ce même journal donne au sujet de la refonte de curieux renseignements. Voici son texte :

* On nous écrit de Nexon paroisse de ce Diocèse, un phénomène singulier et sur lequel nous aurions même osé porter quelques doutes, si les témoignages les plus respectables n’en avaient attesté la vérité. On a parlé dans ces feuilles d’un orage épouvantable qui causa, il y a deux ans, les effets les plus surprenants sur l’église de Nexon. Une partie du clocher avait été renversée et on trouvait une cloche fêlée, sans savoir positivement si cet accident provenait de la foudre ou avait été occasionné par la chute des pierres qui s’étaient détachées de la flèche.

 » On a entrepris la refonte de cette cloche depuis peu. Un ouvrier connu et d’une expérience de 40 ans s’était chargé de la mettre en fusion. Après huit heures de feu le plus ardent, la matière ne coulait pas encore. Elle paraissait seulement noire et réduite en petits grains. On ranime le feu, et après six heures la matière parait fondue. Elle coule en effet, un moment et se fige presque aussitôt dans la conduite et même dans le fourneau. On répète cinq ou six fois les mêmes épreuves et le résultat est constamment le même. L’ouvrier étonné change ses fourneaux depuis 7 heures du matin jusqu’à 4 heures du soir, il donne au feu toute l’activité dont il est susceptible. Ces nouvelles tentatives, ces nouveaux soins, ne sont pas suivis de résultats plus heureux. On a jamais pu obtenir dans le moule, plus de deux quintaux de métal qu’on avait ajouté à celui de la cloche.  »

Tout semble nous faire penser que devant ces difficultés inaccoutumées de fusion, on renonça à fondre une cloche dont le poids et le timbre permissent de la mettre en harmonie avec les deux autres. On fondit une petite cloche arec le nouveau métal qu’on avait ajouté, et qui seul, était entré en fusion. Cette cloche nous la possédons encore, c’est elle dont la voie aigüe et sans timbre annonce la sonnerie de l’Angélus. En effet elle pèse 100 K° (deux quintaux} et sa note disparate n’est nullement en harmonie avec celle des autres.

Elle fut bénite, d’ailleurs, sans solennité comme il appert du procès-verbal suivant, que nous avons retrouvé dans les anciens actes paroissiaux.

 » Le quatorzième jour du mois de Novembre de l’an 1876 je soussigné curé de Nexon ay fait la bénédiction de la troisième cloche de notre église paroissiale, en vertu, de la permission particulière accordée par Mgr. l’évêque de Limoges. La cloche a été bénite sous l’invocation de St Jean-Baptiste, patron de la paroisse, en présence des soussignés : Hervy archiprêtre de la Meyze…Destèves curé de Nexon…Fournier, prieur de Burgnac…F. Charrette curé de Beynac…Meytadier vic de Nexon…. Labesse Vic de Nexon…Barny clerc tonsuré… »

Nous faisons remarquer que ce procès-verbal ne porte ni mention du parrain ni de la marraine. La raison de ce silence est naturelle, car il n’y en eut pas. On fit simplement la bénédiction de la cloche. Ceci est confirmé par l’inscription que nous avons relevée nous-mêmes sur cette 3ème cloche :

 » Jean Baptiste Guyot, Fabricien de l’Eglise de Nexon 1876.

 » Sit nomem domini beneductum

 » H. Royal, sindic fabricien

 » Jacques Martin, fondeur.

Cette cloche manquée fut destinée à être une cloche de secours ou d’appel. Elle ne pouvait remplacer dans l’ancien carillon composé des trois cloches donnant le « RE » le « FA » le « SOL », celle qui avait été malheureusement brisée, deux ans auparavant, par un coup de foudre.

Dans le rapport dressé par le maitre fondeur Bollée d’Orléans, sur l’état de la sonnerie des cloches de Nexon, nous relevons cette appréciation au sujet de le troisième cloche : « Il y a en outre, une troisième cloche, non d’accord avec les autres, mesurant 0,590 mil de diamètre ne donnant aucune note musicale, de qualité très médiocre. »

En résumé : sur les trois cloches que possède l’église de Nexon, une est sans valeur, une autre est fortement usée par le temps, mais peut ajouter à ses quatre cents ans d’existence encore de nombreuses années, deux sont antérieures à la révolution, et, depuis quatre siècles, l’une d’elles appelle les vivants, pleure les morts, et sourit aux nouveaux nés.

De l’ancien carillon il ne reste que le souvenir de sa renommée. Notre pensée est de faire revivre ce carillon et de rendre à la sonnerie de l’église de Nexon son ancien renom. C’est pourquoi je me propose d’établir dans notre clocher une nouvelle cloche pesant 1060 K° qui avec les deux autres donnerait l’accord diatonique : « RE-FA-SOL » ; de régulariser la sonnerie par l’électrification, et ainsi de donner plus d’éclat à nos cérémonies, en permettant à nos cloches de chanter  » en beauté « , dans l’avenir, nos joies et de pleurer sur nos deuils.

Paul Latzarus, Curé-Doyen. »

En même temps qu’il se lance dans l’électrification des cloches Paul LATZARUS fait refaire la troisième cloche. Elle est baptisée le 25 septembre 1932. Voici ce qu’il en dit dans le bulletin paroissial.

 » Notre nouvelle cloche sera en bronze. Elle donnera le « LA » et fera avec les deux autres de notre clocher une sonnerie en accord diatonique « FA-SOL-LA ».

Son poids sera de 370 Kilos et son diamètre mesurera 0,845 millimètres.

Voici l’inscription qu’elle portera sur sa robe d’airain :

EN MEMOIRE

De  Mr le Baron Auguste Gay de Nexon

et

de Madame Lachenaud

Bíenfaiteurs de la paroisse de Nexon

IN HONOREM SANCTI FERREOLI

Je me nomme « MADELEINE-AUGUSTA » et je sonne le « LA »

J’ai été baptisée le 25 Septembre 1932 par son Excellence Mgr FLOCARD, évêque de Limoges – Mr Paul Latzarus, étant Curé-Doyen de Nexon, et Mr Albert Boutaud-Lacombe, Maire.

J’ai eu pour parrain : Mr le baron Maurice Gay de Nexon et pour marraine : Madame Marie Prunier, épouse Pierre Trézel, Conseiller à la Cour des comptes, représentant Mlle Aline Faure. »

Entre-Nous-septembre 1932

Dans le bulletin suivant, Entre Nous -Novembre 1932, le Baptême de la cloche a été décrit avec le même style emphatique par  le Chanoine Ducloup, curé-doyen de St-Pierre du Queroy de Limoges :

« AUDACES FORTUNA JUVAT » Il est de saintes audaces toujours bien accueillies et toujours amplement récompensées.

Monsieur le Doyen de Nexon vient d’en faire une fois de plus l’expérience. Intelligent, actif et zélé, il a voulu, à peine arrivé, orner le vieux clocher d’un carillon sonore et harmonieux, digne embellissement de la Maison de Dieu.

La bénédiction d’une cloche exerce, même de nos jours, un attrait irrésistible sur les Fidèles. Nous l’avons constaté, le Dimanche 23 septembre. Longtemps avant la messe de 10 heures, célébrée par Monsieur le Curé de Saint-Pierre, l’église était comble, si bien qu’on se frayait difficilement un passage pour arriver au chœur.

Gracieuse en sa parure de fine dentelle, la nouvelle cloche, sous son dôme vert de feuillage, attirait tous les regards. L’office terminé, Monsieur le Chanoine Dufraisse, avec son éloquence coutumière, fit ressortir magistralement le rôle important de la cloche dans l’église : voix de Dieu auprès de l’homme interprète de ses joies et de ses tristesses, messagère chargée de lui rappeler ses devoirs religieux.

Alors commença la cérémonie proprement dite de la consécration de la cloche. Avec une visible satisfaction, Monseigneur accomplit les rites habituels, destinés aux yeux de l’église, à la rendre digne de la haute mission qu’elle aura à remplir.

Dès le début, avec entrain et talent, un chœur de chant de jeunes filles fit entendre, à l’admiration de tous, des chants de circonstance ininterrompus.

Monseigneur après avoir exprimé sa joie de présider cette bénédiction qu’il se réserve à l’occasion dans tout le diocèse, remercie Mr le Doyen, le parrain et la marraine, tous les paroissiens de Nexon d’avoir si bien préparé cette fête ou d’avoir contribué à son éclat.

Soudain l’airain sacré résonne : Monseigneur avait hâte de faire entendre la voix sonore et harmonieuse de Madeleine-Augusta dont tous sont émerveillés.

Cette cloche dans la pensée des donateurs, doit perpétuer à NEXON le souvenir de deux noms synonymes de générosité chrétienne et de dévouement à toutes les œuvres pieuses : Me Lachenaud et Mr. Auguste de Nexon, (Parrain et Marraine) représentés par Me Marie Prunier, épouse de Mr. Pierre Trézel, conseiller à la Cour des Comptes et par Mr Georges Gay de Nexon remplaçant son frère, Mr. Maurice Gay de Nexon.

Avare de ses rayons dans la matinée, le soleil s’en montra prodigue dans l’après-midi, favorisant ainsi puissamment le succès de la Kermesse, organisée par Mr. le Curé en faveur de ses œuvres.

Monseigneur tint à honneur d’ouvrir les divers comptoirs par de généreuses offrandes. Son exemple fut suivi par les paroissiens de Nexon et les visiteurs, venus nombreux des paroisses voisines.

Aux attractions nombreuses et variées s’ajoutaient : le festival de gymnastique et la séance récréative donnes par la St-Louis de Gonzague de Limoges ; le concert musical offert par les « Jeunes de St-Priest-Ligoure, avec à leur tête leur habile Directeur, Mr. L’Abbé Callixte.

Connaissant le zèle débordant de Monsieur le Doyen, nous sommes persuadés que ce premier succès sera suivi de beaucoup d’autres. Sous son impulsion intelligente et son inlassable dévouement, Nexon verra de beaux jours. Aux œuvres existantes s’en ajouteront de nouvelles qui maintiendront la renommée bien méritée de cette paroisse si chrétienne. »

Le curé LATZARUS profite du bulletin de février 1933 pour rappeler que les sonneries des cloches son payantes et que les tarifs varient en fonction du nombre de cloches qui sonnent :

« SONNERIE DES CLOCHES

Plusieurs personnes m’ont demandé des renseignements sur la sonnerie des cloches. Je me fais un plaisir de les donner à tous par l’organe de « ENTRE-NOUS ».

Les messes ordinaires sont annoncées par la sonnerie à la volée de la petite cloche un quart d’heure avant.

La Grand’messe des Dimanches ordinaires, par la sonnerie à la volée de la petite et de la moyenne cloche un quart d’heure avant.

La Grand’messe des Jours de Fête, par la sonnerie des trois cloches à la volée, un quart d’heure avant. Les Fêtes solennelles seront toujours annoncées par le carillon des trois cloches aux angélus de la veille et au jour de la Fête.

La mort d’un Homme sera annoncée par le tintement de sept coups avec la grosse cloche. Après une courte pause, ces sept coups seront suivi de la volée d’une, de deux ou de trois cloches, suivant la classe.

La mort d’une femme sera annoncée par le tintement de neuf coups avec la grosse cloche. Même rite ensuite.

Le tarif de la sonnerie des cloches n’est pas changé. Les prix d’autrefois sont ceux d’aujourd’hui.

Le règlement se fait à Mr. le Curé avec l’enterrement ou le service. »

Le lundi 1er septembre 1997 la foudre endommagea gravement la pointe du clocher, sur plus de trois mètres de hauteur. Le Conseil Municipal, dans sa délibération du 18 décembre 1997, accepta la proposition de l’assurance d’une indemnité de 898 470 francs pour la réfection du clocher et la réparation des appareils électriques endommagés par la foudre.

On constate que l’anneau de frappe commence à être dentelé, signe d’une usure réelle.

Au début de l’année 2015 l’entreprise BODET qui avait en charge la réfection du beffroi en chêne support des trois cloches a descendu la grosse cloche et a remplacé le battant. En effet , celui-ci, fondu dans un alliage trop dur provoquait une usure excessive du bord de cloche, l’anneau de frappe.

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : XII – La République de 1848

La Deuxième République, naît le 24 février 1848, date de la proclamation provisoire de la République à Paris, jusqu’à la proclamation de LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE comme empereur le 2 décembre 1852.

Le 24 février 1848, les parisiens se révoltent pour deux raisons : la crise économique (le prix du pain augmente) et l’interdiction des banquets républicains. Dès le mois de Juillet 1847 l’opposition au gouvernement conservateur de Guizot va se manifester au travers de nombreux banquets qui vont se dérouler dans toute la France. Un important banquet était prévu à Paris le 22 février 1848. Son interdiction génère des manifestations. des barricades sont érigées dans les rues de Paris. Guizot démissionne malgré cela les barricades demeurent. Des manifestants sont tués. Les manifestants marchent vers le palais des Tuileries. Le 24 février le roi abdique en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, âgé de neuf ans. Le roi fuit en Angleterre, signant ainsi la fin de la monarchie de Juillet. La Chambre démissionne dans la foulée. La duchesse d’Orléans est pressentie pour assurer la régence en attendant la majorité du roi. Mais les insurgés ne lui en laisse pas le temps. ils envahissent le Palais Bourbon et les députés proclament la République.

Le 27 février 1848 le Maire de Nexon reçoit un message, daté à Limoges du 26 février lui indiquant :

– que la République est proclamée

– la création à Limoges d’un Comité Administratif Provisoire composé de BAC, CHAMIOT, COURCELLES, DUSSOUBS et VILLEGOUREIX. Ce Comité concentre tous les pouvoirs. Vous ne devez recevoir d’ordre d’aucune autre autorité.

– d’afficher la proclamation, d’assurer l’ordre et la tranquillité et de rendre compte.

En exécution, le Maire a fait afficher et publier à son de caisse la proclamation de la République et le public à la sortie de la Messe a été invité à se réunir à la Mairie. 53 citoyens ont répondu à cet appel et la République a été proclamé à laquelle l’assemblée a donné son adhésion.

Il a été décidé d’organiser la Garde Nationale et de désigner un bureau provisoire par bulletin secret, ce qui fut fait sur le champ. Le sieur BONNET a protesté contre le contenu du procès verbal de cette manifestation.

Le Commissaire du Gouvernement provisoire nomme comme Maire le citoyen Henry LIMOUSIN en remplacement du citoyen CUBERTAFOND, révoqué et le sieur BONNET Cadet, adjoint en remplacement de GAYOT révoqué.

On constate que les choses sont allées vites. Les Républicains n’ont pas voulu renouveler les hésitations de Juillet 1830.

Le 15 Mars, le Maire décide que pour éviter les accidents les jours de foire la répartition du bétail se ferait comme suit : sur les deux places neuves et de la Chapelle les bœufs, moutons, brebis et cochons. Sur la place de l’Eglise les autres bestiaux, les étalagistes et autres marchands.

La chapelle de la place est affectée comme salle d’archives. C’est le citoyen COMBELLAS, menuisier qui est chargé de ce travail.

Le 13 avril la commune est divisée en deux parties pour former deux compagnies de Garde Nationale, l’une est dite compagnie Sud et l’autre compagnie Nord.

Le Maire taxe le pain de 1ère qualité à 35 centimes le kilo, la mêlée de 2 kilos à 57 centimes 50, la tourte de 5 kilos à 75 centimes.

Le budget de la commune s’élève à 11 879 francs.

Les hivers des années 1846 et 1847 ayant été très rigoureux, Léonard LAURENT fermier des droits de place obtient une indemnité de 40 francs.

Il est voté une somme de 18 francs pour payer les frais des obsèques de Pierre BONNET, indigent.

Le 12 juin la première bascule publique est construite. Le prix des pesées est ainsi fixé :

– voitures de foin et paille       0,50

– deux chevaux et au dessus  1,00

– un bœuf, mouton ou porc    0,25

– deux bœufs                             0,40

 

Election du Maire

 Le 8 juillet élections municipales. Sont élus : J.B. LIMOUSIN, Jean GUYOT, Jean Baptiste BONNET, F. Gay de Nexon, GIZARDIN, LELONG Pierre
dit Pimpi, GUYOT Annet, JOUHAUD Antoine, TARADE Léon, SIRIEX Pierre, JOUHAUD Mathurin, DESMAISON Guy, LASPOUGEAS Michel, LAFARET Jean B., FRUGIER Léonard et PAUZET Martial.

Le 16 juillet LIMOUSIN a été élu Maire par 11 voix et BONNET Adjoint par 16 voix.

Le reste de l’année 1848 a été l’objet des alignements et constructions des chemins départementaux.

Le 10 décembre a lieu l’élection présidentielle. Louis Napoléon BONAPARTE est élu avec plus de 5 millions de voix soit 74,2% des .

Le 19 décembre la Commune accepte le drapeau National.

Année 1849

13  et 14 mai 1849, victoire des conservateurs aux élections législatives. La Haute-Vienne ne suit pas le mouvement national et sur les 7 députés elle en élit 6 de gauche.

Le 25 Septembre 1849 Martial LAFAYE ayant demandé la vente du Communal du Brouillet, le Conseil refuse cette aliénation. Le traitement du Vicaire est fixé à 150 francs.

Année 1850

Le 12 Janvier 1850 le Conseil décide l’expropriation de plusieurs terrains destinés au tracé des routes mais les propriétaires se refusent à toute cession.

Année 1851

La commune compte 2 461 habitants au recensement.

Le 6 Février 1851, 19 enfants sont admis gratuitement à l’Ecole de Nexon, les parents étant incapables de payer.

Le traitement de l’Instituteur est fixé ainsi :

  • 1, 50 franc pour ceux qui apprennent à lire seulement
  • 2 francs pour ceux qui lisent et qui commencent à écrire
  • 3 francs pour ceux qui sont plus avancés.

Des réparations sont effectuées au presbytère, à l’école, à la Mairie et à la Justice de Paix.

Le août l’installation des boulangeries et la fabrication du pain sont réglementées par le Maire. Le pain est taxé tous les mois.

Le coup d’état du 2 décembre 1851

Dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851 soixante mille hommes et plus de cent pièces d’artillerie occupent la capitale. Louis-Napoléon Bonaparte fait occuper toutes les imprimeries et seuls les journaux qui lui sont favorables peuvent paraître. Les cafés, lieux de discussion politique, et les écuries où l’on pourrait louer des chevaux pour fuir Paris sont fermés. Les chefs de l’opposition, républicaine ou monarchiste, sont arrêtés. L’état de siège est déclaré, l’Assemblée nationale est dissoute, le suffrage universel est rétabli et le peuple français est convoqué à des élections et à la préparation d’une nouvelle Constitution.

Après le coup d’État des députés tentent d’organiser la résistance. Martial Gaston DUSSOUBS (1815-1856) élu député le 13 mai 1849 ne peut y participer car il est malade. Son frère Denis DUSSOUBS* prend alors son écharpe et le 4 décembre il est sur la barricade et harangue les soldats comme Victor Hugo le raconte dans « Histoire d’un crime »: « Citoyens de l’armée écoutez-moi (…) savez-vous quel est l’homme qui vous parle en ce moment ? Ce n’est pas seulement un citoyen, c’est un législateur ! C’est un élu du suffrage universel ! Je me nomme Dussoubs, et je suis représentant du peuple. (…) c’est au nom de la loi que je vous somme de m’entendre. Soldats, vous êtes la force. Eh bien ! Quand la loi parle, la force écoute. » Victor Hugo poursuit : « Ce qu’il faut ajouter à ses paroles pour bien en comprendre l’effet, c’est l’attitude, c’est l’accent, c’est le tressaillement ému, c’est la vibration des mots sortant de cette noble poitrine, c’est l’autorité de l’heure et du lieu terrible. Il fut ardent, éloquent, profond, un juge pour Bonaparte, un ami pour les soldats. »

Il parla ainsi pendant environ vingt minutes, puis descendit sans arme de la barricade pour aller au devant des soldats postés derrière celle située à une cinquantaine de mètres, dans un ultime espoir de fraterniser.

Là les récits divergent. Victor Hugo dit qu’il fut tué au moment ou il allait atteindre la barricade tenue par la troupe et qu’on aurait entendu le commandement du feu.  Victor Schœlcher dans « Histoire des crimes du 2 décembre » raconte qu’il fut abattu de deux balles dans la tête, au moment ou, sa tentative ayant échoué, il rejoignait la barricade des républicains, aucun ordre de feu n’ayant été entendu.

Sous la troisième République la municipalité de Limoges a donné le nom de Denis Dussoubs à l’ancienne place Royale et y à fait ériger une statue en bronze.  Elle fut fondue par l’Occupant pendant la deuxième guerre mondiale pour des besoins militaires.

  • Denis Dussoubs est né le 20 août 1818 à Saint Léonard de Noblat de parents boulanger. Son frère et lui ont pu faire des études de droit à Paris grâce à leur oncle qui avait fortune en Amérique.

Les 21 et 22 décembre, le plébiscite valide le coup d’État par 7,5 millions de « oui », contre 640 000 « non » et un million et demi d’abstentions.

 

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : XI – La Monarchie de Juillet (1830 – 1848)

Dès le 30 juillet 1830, après la fuite de Charles X, les républicains proposent au duc d’Orléans la lieutenance générale du royaume . Le 7 août 1830 après un vote favorable des Chambres il devient Louis-Philippe 1er. Il refuse le titre de roi de France qui l’aurait fait Philippe VII et se fait proclamer roi des Français. Ce nouveau titre, déjà porté par Louis XVI de 1789 à 1792, lie la monarchie au peuple et non plus au territoire. Comme autre symbole fort, la nouvelle monarchie adopte le drapeau tricolore pour remplacer le drapeau blanc de la Restauration.

Le 2 Mai 1830 le Conseil proteste contre le mauvais état des chemins de la commune qui sont les plus mauvais du département. Il sollicite l’aide de l’Etat qui est faite pour les autres communes, celle de Nexon étant rejetée pour le motif que les colons de Mr DE VEYRINAS n’ont pas réglé leurs impôts depuis de nombreuses années.

Il sollicite une subvention de 300 francs pour l’établissement d’une institution primaire à Nexon.

Le conseil proteste contre la lenteur du courrier car une lettre postée à Limoges n’arrive à Nexon que 4 ou 5 jours après. En effet le service est fait par un piéton qui va de Limoges à St-Yrieix tous les 2 jours. Le conseil demande la création d’un bureau de poste à La Plaine ou au Plantadis où la commune ferait prendre son courrier à ses frais.

Il met en demeure le sieur SIRIEIX de démolir une étable qu’il a indûment édifiée sur un emplacement appartenant à la commune.

Un nouveau maire

Le 28 août Mr le Préfet nomme CUBERTAFOND Armand, notaire, comme Maire de la Commune. Il est installé dans ses fonctions le 3 septembre et prête serment au roi Philippe, Roi des Français.

Le 20 septembre Léonard SODIGNAC, nommé Receveur de l’enregistrement à NEXON, prête serment au roi.

Année 1831

Au recensement la commune compte 2 157 habitants.

Le 4 Mai 1831 le Conseil décide :

– d’acquérir pour la somme de 6 francs le buste du Roi des Français

– d’acquérir pour la somme de 33 francs le formulaire municipal

– la construction du pont de La Grange sur le ruisseau La Vannelle avec subvention de l’Etat

– les réparations au clocher de l’Eglise pour 300 francs

– l’achat de caisse d’habillement et tambours pour la Garde Nationale

Il prend acte de l’abandon à la commune par Mr le curé, du presbytère et, en contre partie, le Conseil lui alloue une indemnité de 130 francs par an.

Le 12 juin il émet un avis favorable pour la création d’un bataillon de la Garde Nationale qui se réunira à Nexon.

Le 14 décembre est décidé la reconstruction en pierre du pont de la Grange.

Année 1832

Le 14 janvier 1832 le Conseil, par tirage au sort, décide que les électeurs de la commune seront divisés en deux sections. Les électeurs de la 1ère section voteront le 24 janvier, ceux de la 2ème section le 27 janvier.

Le conseil était à ce moment formé de CUBERTAFOND, Maire, Jean PRADEAU, Mathurin BONNET, François Alexis de NEXON, François Louis GAYOT, Léonard TOUVENT, Martial FRUGIER, Jean Baptiste SIRIEIX, Léonard LAFARET, Jean Baptiste DECOULHAC, Pierre BARRET, Annet FAURE, Léonard FRUGIER et Antoine TARRADE.

Le 23 novembre le conseil délibère toujours sur le mauvais état des chemins vicinaux de la commune, mais ne prend aucune décision faute de moyens pour les faire réparer »

Année 1833

En France, l’acte de naissance de l’école primaire publique est signé par la loi Guizot du 28 juin 1833. Celle-ci, dans son article 8, précisa la notion d’école publique « celles qu’entretiennent en tout ou partie, les communes, les départements ou l’État ».

Le 6 septembre 1833, le Conseil, faute de ressources, refuse la création à Nexon d’une école d’enseignement supérieur.

Il décide que la rétribution mensuelle revenant à l’instituteur sera payée par les élèves à raison de 2 francs pour les commençants et de 3 francs pour ceux qui recevront les premiers principes d’écriture et de calcul.

Le sieur BESSE, instituteur, recevra un logement et une indemnité de 100 francs de la commune.

Année 1834

Le 12 mars 1834 le conseil délibère sur une demande du sieur MALNUIT qui a fondu et livré une cloche le 25 juin 1828 alors que le baron David des ETANGS était Maire et qui réclame le paiement au prix de 4 francs le kilo. Le conseil refuse de régler car l’ancien Maire n’avait pas consulté le conseil sur le prix et qu’il existait 3 cloches grandes ou petites et que cette fourniture était superflue.

Le 13 mars le conseil engage des poursuites contre SIRIEIX, aubergiste, et RICHARD, tailleur d’habits, qui se sont accaparé des terrains appartenant à la commune. Il désigne 3 de ses membres pour surveiller tous nouveaux empiétements et ordonne l’enlèvement de tous fumiers, terreaux, immondices, bois et matériaux qui seraient déposés sur la voie publique.

Les élections eurent lieu pour la réélection de la première moitié des conseillers municipaux le jeudi 13 novembre pour la première section et le samedi 15 novembre pour la 2éme section.

Furent élus : François Louis GAYOT, Martial FRUGIER, Léonard FRUGIER, Léonard CHIROL, Gabriel GIZARDIN, Antoine BEAUNE BEAURIE et Martial LAFAYE.

Année 1835

Le 11 janvier 1835 Arnould CUBERTAFOND fut nommé Maire et François Louis GAYOT adjoint, par arrêté de Mr le Préfet. Tous prêtèrent serment de fidélité au roi.

Les droits de place pour la halle rapportèrent 400 francs en 1834.

Année 1836

Au recensement de 1836 la population est de 2 160 habitants. On note une grande stabilité de la population.

Le 17 février 1836 le conseil est divisé sur le financement et le tracé d’une portion de route reliant le bourg de Nexon à la route de Limoges à St- Yrieix.

La demoiselle Léonarde BEAUDOU de Solignac est nommée institutrice à Nexon.

Le 21 mars 1836 le conseil donne son avis sur le tracé du chemin départemental de Limoges au Chalard qui est d’une grande nécessité. Il demande que ce chemin traverse les communes de Condat, Bosmie, Jourgnac, Nexon, St- Hilaire, Ladignac et Le Chalard.

Le 17 juillet 1836 le conseil proteste contre la création de nouvelles foires à Châlus, Saint Yrieix et Flavignac qui tomberaient en même temps que celles de Nexon.

Année 1837

Le 18 février 1837, le conseil délibère sur l’indemnité due au Juge de Paix. Cette question étant délicate, un conseiller se retire de la salle et le conseil n’étant plus en nombre ne délibère pas.

Les 4 et 6 juin il est procédé au renouvellement triennal du Maire, de l’Adjoint et de la deuxième moitié des conseillers. CUBERTAFOND Arnould et François Louis GUYOT sont renommés Maire et Adjoint. Sont élus conseillers FAURE, BARRET, LIMOUSIN, LAFFARET, FAURE Pierre, NARDOT et BEGOT.

Année 1838

Le 16 avril 1838, le Conseil donne un avis favorable pour la construction du pont de St-Paul sur la Briance, mais regrette que l’Etat établisse un droit de péage sur ce pont.

Le 29 juillet il donne un avis favorable pour la construction des chemins départementaux n°10, 13, 15,17 et 19.

Année 1939

Le budget de la commune augmente considérablement et s’élève à 7366,46 francs.

Le 26 septembre 1839 se présente un sieur MATHIEU Jean, gendarme à cheval qui déclare fixer sa résidence à NEXON et vouloir acquérir la Nationalité Française, étant né en Bavière.

Le Brigadier de Gendarmerie de Nexon se nommait LACROIX, la brigade était pourvue de chevaux.

7 décembre 1839 : Election au Conseil général. M. Beaune-Beaurie, avoué prés la cour royale de Limoges, a été élu conseiller général du canton de Nexon en remplacement de M. Henry, décédé, et a réuni 25 voix sur 43 votants au deuxième tour.

Année 1840

Le 3 mars 1840 le sieur LAFAYE veut s’approprier les sources du Communal du Brouillet. Le Conseil en fait défense, ces sources appartenant au communal du Brouillet doivent être jouies en commun.

Le 14 mars, le Conseil désigne Jean LIMOUSIN, docteur, et TARADE huissier comme membre du Comité local de surveillance de l’école.

Le 12 juillet la commune de PIERRE BUFFIERE demande la création de 12 foires. Le conseil donne un avis favorable mais fixe les dates à choisir : les 10, 13, 14,19 ou 21 de chaque mois.

Le 2 août 1840 sont installés les conseillers nouvellement élus, à savoirs : BEAUNE – BEAURIE ( Champagnac), THOUVENET, MOUSNIER, BAFFET, FRUGIER, GUYOT, GIZARDIN, PRADEAU.

Une amende de 5 francs sera infligée et perçue à l’instant à tout conseiller qui arrivera en retard ou ne siégera pas.

Le 3 août il délibère sur la reconstruction de la halle qui va être démolie pour permettre le passage du CD n°15. Il décide qu’elle soit reconstruite à coté de l’Eglise.

Le sieur Jean DELIVRON ayant été élu conseiller municipal le 26 mai est installé dans ses fonctions.

Année 1841

Lors du recensement de 1841, Nexon compte 2 061 habitants, en baisse par rapport au recensement de 1836. Il est difficile d’expliquer les variations de population entre deux recensements en l’absence de données plus précises. On peut penser que la méthode d’enregistrement des données n’est pas neutre. En effet, pour la première fois, le recensement est fondé sur le principe du domicile de fait et pour cela on recense la population à un jour de référence.

Le 17 mars 1841 le conseil examine une demande de foire de la commune de Magnac Bourg. Il décide que ces foires ne pourront se tenir le 18 septembre car le 18 se tient à Nexon, depuis un temps immémorial, la plus grande, la plus brillante et la plus considérable des foires du département.

Année 1842

Le 28 février 1842 le Maire est autorisé à faire dresser le plan d’une nouvelle halle avec une salle de Mairie et une Salle de Justice de Paix.

Le 9 mai le conseil décide de mettre du poison pour détruire les chiens errants et que ceux qui seront trouvés sans muselière et sans collier seront abattus.

Année 1843

Le 10 Janvier 1843 il fixe la pente de la place de l’Eglise à 5 centimètres par mètre et la construction de perron pour les maisons qui se trouvent au dessus de ce niveau.

Le 13 août sont installés les nouveaux conseillers élus : LIMOUSIN, DECOULHAC, LELONG, FAURE, CHIROL, FAURE, HEBRARD de VEYRINAS.

Année 1845

Le 12 mai 1845 le conseil accepte un leg de 500 francs de M. Jean Baptiste de GAY de NEXON, décédé. Ce leg sera réparti entre les pauvres de la commune.

Il décide d’accorder des concessions perpétuelles au cimetière à raison de 15 francs le métré carré et 7,50 francs pour 30 ans.

Année 1846

Cette année, lors du recensement, la population de Nexon s’élève à 2 370 habitants. la population c’est accrue de 209 habitants en 5 ans soit une augmentation de 10,1%.

Le 4 mai 1846, Jacques PENICAULT, Maître de Poste est installé au relais de Poste de La Plaine, par arrêté du Roi, avec engagement d’avoir de nombreux postillons, chevaux et équipages nécessaires et prescrits par le service.

Année 1847

Le 10 février 1847 le conseil décide la création d’un bureau de bienfaisance pour secourir les indigents. Il affecte la chapelle communale pour servir d’asile. Il vote une somme de 100 francs à ajouter à celle de 200 francs, recueillie par dons dans la commune.

Il décide d’aménager la cour du Presbytère.

Mr le Baron de Nexon prête volontairement à la commune 5.000 francs pour acheter du blé à distribuer aux nécessiteux. Le grain acheté sera déposé dans le grenier de Mr le Curé et de Mr le Juge de Paix.

Les matériaux de la Halle démolie seront vendus au profit du bureau de bienfaisance.

Ouverture d’ateliers de charité

Le 22 mars la population ouvrière de la commune éprouvant les plus vives souffrances par suite de la cherté des denrées alimentaires et le manque de travail, il est décidé d’ouvrir immédiatement des ateliers de charité sur les chemins vicinaux. Le conseil affecte à cet effet une somme de 3.327 francs.

Il adresse des félicitations à l’instituteur BESSE pour ses bonnes méthodes d’enseignement.

Il adopte le tracé du CD vers la Meyze et la Roche l’Abeille.

Année 1848

Au début de son règne le Roi est aimé et appelé le « Roi Citoyen », mais sa popularité diminue sous le gouvernement de GUIZOT de plus en plus conservateur. Les conditions de vie des classes populaires se détériorent et les écarts de revenus augmentant considérablement. La crise économique de 1846 et la contestation républicaine vont conduire à une nouvelle révolution. Elle éclate le 22 février 1848 lorsque le Roi interdit le Banquet du 22 février 1848. GUIZOT démissionne le lendemain. Le 24 février 1824 Louis-Philippe abdique en faveur de son jeune petit-fils « Louis Philippe II », son fils et héritier, le prince royal Ferdinand-Philippe, étant mort dans un accident en 1842.

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : X – La Restauration – CHARLES X – (25 mai 1825 – 2 août 1830 )

Le frère de Louis XVIII lui succède sous le nom de Charles X en étant sacré Roi de France le 29 mai 1825 à Reims. Sous son règne plusieurs lois  vont renforcer l’orientation royaliste par exemple celle du « milliard des émigrés », destinée à offrir une compensation aux nobles dont les biens avaient été vendus au titre de biens nationaux. L’héritage de la Révolution est également contesté par des cérémonies expiatoires à la mémoire de Louis XVI ou par le pouvoir accru donné à l’Eglise.

Le 1er août 1825 le sieur Pierre PAUTTE huissier Royal à St-Yrieix vient s’installer à Nexon dans la maison de Jean Baptiste SIRIEIX.

Le maire, malade, délègue ses pouvoirs

Le 9 septembre le sieur Charles de DAVID, Baron des Etangs, Chevalier de l’Ordre Royal et Militaire de St-Louis, étant tombé malade, délègue ses pouvoirs à Antoine TARRADE.

Le 25 Septembre Léonard TROUVENT, chirurgien à Limoges, vient s’installer à NEXON.

Le 15 décembre le Conseil procède à la reconnaissance et au classement des chemins.

L’ancien maire, guéri, retrouve sa place

Le 26 décembre le Préfet nomme à nouveau par arrêté le Baron Charles DAVID des Etangs et comme adjoint Martial DECHOULAC MAZEIRIEUX. Ils prêtent serment de fidélité.

Année 1826

Le 15 Mai 1826 le Conseil vote une taxe de 80 centimes par domestique, 3 francs par charrette avec bestiaux, 2 francs par cheval de trait et 1,5o par cheval de selle, 2 francs par commerçant, 3 francs pour ceux qui enseignent l’écriture et 4 francs poux ceux qui enseignent la grammaire et l’arithmétique.

Année 1827

Le premier janvier 1827 le Conseil fixe les droits de place comme suit : à l’intérieur de la Halle, le banc de 2 mètres à l’entrée 1 franc ; après le milieu, 0,75 franc ; tout autour de la halle sur place publique 0,50 franc, pour ceux qui n’utilisent pas de banc 0,25 franc.

Cette année les dépenses principales furent :

La réparation au clocher de l’Eglise………………….140 francs

Le loyer de la Mairie……………………………………….  40 francs

Le loyer de la Justice de Paix. …………………………  50 francs

Le salaire du piéton………………………………………..  82 francs

L’indemnité aux deux instituteurs ……………………. 100 francs

Les frais de bureau, …… …………………………………  60 francs

Le papier de l’Etat Civil……………………………………  45 francs

Le 7 octobre le Conseil décide que le pavage des rues sera à la charge des riverains et non à la charge de la commune comme le désire Mr le Préfet.

Le 5 Novembre le Conseil décide l’acquisition du jardin, derrière l’église, pour l’agrandissement de la rue qui va de l’église au cimetière ; la construction du petit perron de la petite porte de l’église ; la construction du mur du cimetière car des animaux voraces déterrent les cadavres.

Année 1828

Le 9 octobre 1828 un différend s’élève entre le sieur Gabriel GIZARDIN et la commune au sujet de l’alignement à lui donner pour la reconstruction de son immeuble. Défense est faite au sieur GIZARDIN de construire où il se propose et de bien vouloir construire sur l’alignement donné afin que le chemin ait la largeur prévue par la loi.

Année 1829

Le 4 Mai 1829, le conseil décide de vendre des parcelles appartenant à la commune : une prairie de l’ancien cimetière et celle dite de l’hôpital.

Ce même jour la dame BESSE, née TARRADE, est autorisée à exercer les fonctions d’institutrice primaire du 2° degré dans la commune de Nexon.

Année 1830

L’opposition gagne les élection du 23 juin 1830. Le 25 juillet Charles X utilise l’article 14 de la Charte et  signe les ordonnances de Saint Cloud. Elles restreignent la liberté de la presse, modifient la loi électorale, dissolvent la chambre des députés et convoquent les collèges électoraux pour le mois de septembre.

Le 27 juillet, à la suite de la résistance des ouvriers typographes qui s’opposent à la saisie des presses de leurs journaux qui ont paru sans autorisation du gouvernement une insurrection se déclenche à Paris.  Pendant 3 jours les affrontements sont violents. Ils font des centaines de morts. le 31 juillet Charles X quitte Saint Cloud et abdique le 2 août 1830.

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : IX – La Restauration – LOUIS XVIII – (8 juillet 1815 – 16 septembre 1824 )

La Seconde Restauration : Louis XVIII remonte sur le trône.

L’arrivée des troupes Russes à Paris le 6 juillet 1815 accélère le retour du Roi. Il rentre dans la capitale le 8 et le 9 il nomme Talleyrand chef du Gouvernement.

A Nexon ces changements à la tête de l’Etat n’affectent pas la vie quotidienne des gens. Par contre  les patrons des cafés trouvent que les taxes sur les débits de boissons sont trop lourdes…

Le 20 août 1815 tous les cabaretiers et débitants de boissons de la commune de Nexon : Henry SALIE du village de l’Articie, Jean PEYRAT de Veyrinas, François MAZERIEUX de Nexon, François MARCHADIER de Bosmarèche, Mathurin BONNET, Pierre LELONG, Vve JOUHAUD, Jean LELONG, LANDRY, Vve SAZERAT, Martial LIMOUSIN, Pierre FAYARD, François BARBARY, Annet LELONG, Marguerite BATAILLE, du bourg se sont présentés à la Mairie et ont exposés que la répartition de la somme de 2 680,35 francs faite par Messieurs les Syndics des Débitants de Boissons le 1er juin dernier était trop considérable et qu’ils ne pouvaient continuer leur profession et qu’ils donnaient leur démission de cabaretiers.

Le 9 octobre, Jean RAYNAUD cordonnier à Valeix, déclare quitter la commune de NEXON.

Année 1816

Le 28 mai 1816 les sieurs Antoine GLANDUS et Jean Baptiste ARBONNEAU, nommés par le Préfet, Maire et Adjoint de la commune de JANAI­LHAC, prêtent serment en ces termes :

« Nous jurons et promettons à DIEU de garder obéissance et fidélité au ROI, de n’avoir aucune intelligence, de n’assister à aucun conseil, de n’entretenir aucune ligue qui serait contraire à son autorité et si dans le report de nos fonctions où ailleurs nous apprenions qu’il se trame quelque chose à son préjudice, nous promettons de le faire connaître au ROI. »

Un nouveau maire est désigné

Le 1er juin, c’est au tour du sieur Gabriel TARRADE d’être destitué de ses fonctions d’adjoint au Maire de Nexon et d’être remplacé par François LIMOUSIN, Officier de Santé qui prête le même serment que ci-dessus.

Le 25 août 1816 le sieur GUYOT Abouenne Léonard, instituteur primaire, breveté du troisième degré, est installé à Nexon.

Le 19 décembre le Conseil charge Mr le Curé de prendre les renseignements nécessaires pour dresser la liste des indigents de la commune. Il demande l’ouverture d’un atelier à Nexon pour venir au secours des indigents valides et leur assurer du travail. Il désigne Mr le Curé pour dresser la liste des femmes et vieillards infirmes de la commune et lui ordonne de lancer du haut de sa chaire une invitation à tous les citoyens aisés de la commune à faire des dons en argent et en denrées. Il ordonne également que pareille invitation soit faite à l’issue de la messe par Mr le Maire et que les dons que feront les âmes bienfaisantes seront reçus par le Curé.

D’autre part afin d’ouvrir rapidement un atelier à Nexon il vote une somme de 300 francs à joindre à celle du gouvernement, somme qui sera prélevée sur les contribuables de la commune par répartition.

Année 1817

Le 22 Juin 1817, l’atelier de charité fonctionne conformément à la délibération du conseil du 19 décembre 1816 et il fut payé :

1° 90 journées sur le chemin de Nexon à Limoges

2° 70 journées sur les chemins de Nexon à St-Yrieix et de Nexon à Chalus.

3° 80 journées pour la voie publique aboutissant à l’Eglise de Nexon et à la Place Publique.

4° 60 journées au chemin qui borde le cimetière de Nexon aménagé en Place de foirail.

Le 18 juillet 1817 une vive discussion s’engage au sujet de la réclamation d’une somme de 750 francs pour le salaire du Garde Champêtre et qui serait due à ce dernier. Le Conseil décide de remercier ce Garde et qu’il cesse ses fonctions aujourd’hui même. La commune de Nexon écrasée d’impôts avait de la peine à pouvoir les acquitter. Par ailleurs il lui était de toute impossibilité de pouvoir salarier un homme de ce genre qui lui était entièrement inutile. Quant au paiement de l’arriéré, cinq conseillers, Bonnet, Frugier, Pradeau, Decoulhac et Gizardin, furent d’avis de ne point le payer parce qu’il était impossible d’acquitter l’impôt qui serait voté à cet effet et en outre qu’il était inutile et n’avait pas rempli ses fonctions d’après leur importance. Les deux autres conseillers DE NEXON et TARRADE furent d’avis de payer l’arriéré en étalant cette somme sur trois années.

Le 26 septembre 1817 le Conseil décide de vendre à un banquier Parisien la créance de 2673 francs de la commune sur l’Etat pour remboursement de diverses taxes.

Année 1818

Encore des loups

Le 29 mars 1818 c’est Jean LATOUILLE et Faure COINAUD qui ont présenté une louve mère non pleine, âgée, de 5 ans, qu’ils ont tué ce jour à la battue qui a eut lieu dans la forêt de Nexon et de St-Hilaire les Places et réclament en conséquence la prime de destruction.

Le 15 Mai 1818 le Conseil approuve les comptes administratifs du Maire avec un déficit de 78 francs.

Il décide de nommer un deuxième instituteur en la personne de M. RISPAL, ancien avoué à St-YRIEIX.

Il décide la restitution des pierres de taille provenant de l’ancien cimetière, pierres que diverses personnes se sont appropriées.

Il autorise GIZARDIN à faire toutes poursuites contre les délinquants.

Le foirail aux bœufs et aux veaux forts se tiendra dans l’emplacement de l’ancien cimetière, celui des cochons, moutons, brebis, vaches et jeunes veaux sur la place publique.

Année 1820

Le 7 septembre 1820 M. le Préfet saisi le conseil de la réclamation déjà étudiée par le conseil concernant le salaire de l’ex garde champêtre.

Le conseil maintien sa première délibération de refus et la motive ainsi : « cette demande est complètement erronée et injuste attendu qu’il n’a jamais eu le moindre soin des propriétés de la commune qui l’avait nommé, qu’il se servait de son titre de garde pour être continuellement en chasse au lieu de surveiller les délits qui se commettaient sur les propriétés d’autrui. Qu’il avait perçu 40 francs par an et que ce salaire était suffisant pour le travail qu’il avait fait. »

Il est d’avis encore qu’il ne soit pas établi de nouveau Garde Champêtre suppliant M. le Préfet de vouloir bien intercéder auprès de M. le Conseiller d’Etat, directeur général de l’administration communale pour qu’il veuille bien préserver cette commune d’un pareil fardeau.

Année 1821

Nexon s’oppose à la création de nouvelles foires à Chalus

Le 19 août le Conseil est saisi d’une demande de la commune de Chalus qui veut établir de nouvelles foires[1]. Le conseil décide, dans l’intérêt du commerce, de rejeter cette demande aux motifs :

– que la ville de Chalus a déjà un marché tous les vendredis

– qu’il y a déjà trop de foires qui toment le même jour

– que ce grand nombre de foires porte un préjudice réel à l’agriculture, que beaucoup d’individus n’y vont que par curiosité et qu’ils remplissent les cabarets, font des ivrognes, ont des disputes et souvent se battent au lieu de travailler leur propriété[2].

Le même jour le conseil prête serment de fidélité au Roi.

Année 1822

Le 15 mai nouvelle délibération du conseil qui décide la construction d’une halle. Il vote à cet effet une somme de 1696 francs.

Il décide de faire réparer le presbytère qui tombe en ruine et dont le coût s’élève à la somme de 523 francs.

Le 1er juin le sieur GUILLOT, charpentier maçon, ayant présenté un devis de 1667,55 francs pour la construction de la halle, le conseil le transmet à l’autorité supérieure pour qu’il reçoive une suite favorable.

Année 1823

Le 8 avril, le Maire et Antoine Tarrade, greffier, sont désignés pour faire partie de la commission cantonale qui doit délibérer sur la répartition de l’impôt foncier.

Ce même jour le Maire présente au conseil les plans et devis de la halle qui ont été dressés par GIZARDIN, architecte. Le conseil les approuve et en décide l’adjudication.

Le 18 juin le conseil désigne les sieurs GIZARDIN Aîné, BONNET Mathurin, GUYOT François, de VEYRINAS J.B. et DUVERNEUILH Joseph pour faire le classement des terrains de la commune.

Le même jour le conseil confirme son désir de faire prendre deux fois par semaine par un piéton sa correspondance au bureau de poste de Limoges.

Année 1824

Un nouveau Maire

Le 11 mars le marquis de BONY de LAVERGNE, Maire de St Priest, installe à la Maison commune de Nexon le sieur BARON des ETANGS, nommé maire de Nexon par arrêté de Monsieur le préfet de la Haute Vienne. Il prête serment au ROI et il est fait inventaire du matériel et des archives qui lui sont confiées. Le matériel est le suivant : le sceau de la Mairie, un litre et un demi litre en plomb servant d’étalon pour les liquides, un boisseau et un demi boisseau pour les grains, deux balances avec des poids en cuivre, un mètre en bois, une toise à deux branches, deux fusils, des munitions et une baïonnette.

A cette occasion les sieurs GROPAS et DUPUYTREN sont nommés conseillers municipaux.

Le 12 Juillet le sieur DECOULHAC-MAZERIEUX est désigné comme adjoint, installé dans ses fonctions et prête serment au roi.

 

6 septembre 1824, mort du Roi Louis XVIII à Paris.

[1] Depuis le 13 décembre 1805, jour de l’approbation du calendrier des foires par le ministre de l’intérieur, Châlus dispose, en plus des marchés des vendredis, de sept foires, qui se tiennent le 31 janvier, le 2 mars, le 23 avril (foire de la Saint-Georges), le 16 août, le 30 septembre (foire de la Saint-Michel), le 13 décembre et le Mercredi saint. En 1819, la municipalité, estimant le nombre de foires insuffisant, demande la création de onze foires mensuelles. Cette demande est rejetée par le préfet. En 1821, revenant à des prétentions plus raisonnables, la municipalité demande la création de cinq foires mensuelles, en plus des sept déjà existantes. C’est finalement en 1838 que le calendrier des foires sera modifié et que Châlus sera doté d’une foire par mois en plus des marchés du vendredi.

[2] Chalus est devenu un lieu de rencontre dont la renommée dépasse celle du canton, avec des effets sociaux induits, tels la transformation des cafés et auberges en tripots. Le phénomène devient si important qu’il conduit, en 1845, au recrutement par le conseil municipal d’un commissaire de police pour remédier aux désordres entraînés par « la passion du jeu, qui a valu à Châlus une triste célébrité ».

La clique 1963…

La Clique Municipale est créée en juillet 1963

Président : L.J. PRADEAU, Maire

Vice-Président : Mme VIGNERON

Secrétaire : André CANARD, secrétaire de mairie

Trésorier : Maurice LAGNEAU

Directeur – instructeur : Robespierre CADIN

Sous-directeur – instructeur : Marcel CHAZELAS

Membres : Pierre PENOT, Jean LECOURNET, André DUMONT, Fernand QUANTIN, René LOUIT, Jean CROUZILLAC, Pierre PRADEAU, Edmond MAZABRAUD, Bernard LASPERAS.

Le conseil municipal a acquis un premier matériel, 6 tambours et 10 clairons à la maison Lagueny à Limoges pour la somme de 1235 F. 65.

La première sortie a lieu pour la cérémonie du 11 novembre 1963 à Nexon. La clique exécute les sonneries réglementaires.

Le maire L.J. Pradeau, le conseil municipal et les drapeaux le 11 novembre 1963 

Monsieur Cadin, et les jeunes musiciennes et musiciens de la Clique. 

Le public parmi lequel je reconnais ma petite sœur et mon grand père.

Le 16 février 1964 la Clique se produit pour la première fois hors de Nexon. Elle participe au défilé carnavalesque de la ville de Limoges. M. le Maire de Limoges exprime aux dirigeants ses félicitations et fait parvenir un chèque de 250 francs.

La 3ème sortie a lieu le 30 mars 1964, lundi de Pâques, à l’occasion du Comice. La clique donne une aubade Place de la République et place de l’Eglise.

4ème sortie le 19 avril, pour la frairie du quartier de Chamborêt à Aixe sur Vienne.

Arrivée devant la gare

A la fin de l’année  l’effectif est de 30 exécutants. Certains vont partir pour effectuer leur service militaire. Le bureau lance un appel aux plus de 20 ans

Sorties en 1964 : carnaval de Limoges, Fête d’Aixe sur Vienne, Comice agricole de Nexon, aux fêtes de Ladignac le Long, du 8 mai à Nexon, de la saint Jean, de Janailhac, de saint Hilaire les places, de la Plaine, de la gare de Nexon, du 14 juillet, de la nocturne de saint Hilaire, de Nexon en mai et en septembre, de saint Maurice les brousses, la Meyze, au bal des célibataires, au 11 novembre et au tournoi de Nexon.

La société possède le matériel suivant : 11 tambours, 5 cors, 15 clairons et 1 grosse caisse. Elle a également 40 calots, 40 paires d’épaulettes et 50 lyres en métal.

L’effectif est composé de 12 tambours, 16 clairons, 6 cors, 2 grosses caisses et 2 cymbales soit 38 exécutants. S’y ajoutent 5 élèves apprentis clairons et 2 apprentis tambours.

La société a encaissé 2 820, 31 francs de recette et a dépensé 2 218,30 francs réalisant un excédent de 602,01 francs.

Assemblée générale du 14 mai 1965

Le conseil d’administration est ainsi composé :

Président : René REBIERE, Maire

Vice-Président : Mme Alice VIGNERON

Secrétaire : René PENAUD

Secrétaire adjoint : André CANARD

Trésorier : Claude LAGNEAU

Membre de droit : MM. Robespierre CADIN et Fernand QUANTIN

Membres: Maurice LAGNEAU, Pierre PENOT, Jean LECOURNET, André DUMONT, Pierre PRADEAU, Henri VIGNERON, Henri PRADEAU, René LASPERAS, Mme Marthe LONGEQUEUE, Louis DELIAT.

La clique a participé au Festival de Musique Populaire de Bellac le 30 mai. Sa prestation lui a valu d’être retenue pour participer au Festival International de musique à Uzerche le 11 juillet 1965.

Lors du CA du 27 octobre 1965 il est décidé d’acheter des trompettes.

Lundi de Pâques 1966 sortie touristique pour l’ensemble des membres à Rocamadour, Padirac, Collonges la Rouge.

Lors de l’AG du 14 avril 1969 on constate que l’effectif est inférieur à 20. Il est décidé de ne pas effectuer de sorties à l’extérieur.

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : VIII – Le premier Empire ( 2 décembre 1804 – 22 juin 1815)

Il faut du temps pour que les idées de la Révolution française se mettent en place : lesquelles garder, lesquelles rejeter, que créer de nouveau ?  Période féconde, qui vit éclore certaines institutions ou structures qui font encore partie de notre quotidien : le code civil, le cadastre, les lycées, les préfets, le culte de la science … C’est un peu la naissance de la France contemporaine qui s’est jouée de 1799 à 1815.

L’administration héritée de la révolution se met progressivement en place. Le préfet Louis Texier-Olivier va rester en poste à Limoges de 1802 à la fin de l’Empire, durée de service à un poste comme celui-ci jamais égalée.

Le 18 mai 1804, le consul à vie Napoléon Bonaparte reçut la délégation du Sénat lui présentant le sénatus-consulte promulgué le 4 mai, qui le proclame empereur des Français sous le nom de Napoléon Ier.

Le 2 décembre 1804 Bonaparte est sacré Empereur et prend le nom de Napoléon 1er.

Le Sacre de Napoléon, tableau peint entre 1806 et 1807 par Jacques-Louis David

Aucun événement majeur n’est signalé à Nexon dans les premières années de l’Empire.

 

Le 5 septembre 1806 s’est présenté à la Mairie, Jean MAZELLE du village de la Grande Garde de La Roche L’Abeille. Il a déclaré qu’ayant été nommé Maire par Mr le Préfet de la Haute-Vienne, il venait prêter serment avant d’entrer en fonctions. Il a prêté serment en ces termes : « Je jure obéissance aux Constitutions de l’Empire et fidélité à l’Empereur, »

En l’an 13 il a été fait pour 140 F de réparations à la maison curiale et au cimetière.

La France est dans une paix relative jusqu’en 1805 ou Napoléon crée la Grande Armée pour faire face à la coalition constituée par l’Empire russe, l’Archiduché d’Autriche et la Suède. Elle se met en marche le 28 août 1805 avec des Limousin dans ses rangs. D’abord Martial BARDET[1] à la tête du 27ème régiment d’infanterie de ligne. JOURDAN[2], un autre enfant de la Haute Vienne est appelé au commandement en chef de l’armée d’Italie en 1803. Le 19 mai 1804, il est fait maréchal d’Empire. Jean-Baptiste DALESME né le 20 juin 1763 à Limoges, mort le 13 avril 1832, compagnon d’armes de Jourdan pendant plus de 45 ans il est général et le 23 juin 1810, il reçoit de l’empereur le titre de baron de l’Empire. Le 4 mai 1814, il remet solennellement l’île d’Elbe à l’empereur et regagne la France avec ses troupes. Le 23 mars 1815, Napoléon lui demande de prendre les fonctions de gouverneur de l’ile. Le général DALESME accepte[3].

Année 1807

Le 25 juillet 1807 le Conseil met sous séquestre les biens de Léonard BEAUDOU, Pierre BONNET dit Limouzi, Pierre GUYOT, Léonard JOUHAUD conscrits réfractaires.

Séance du 20 Octobre 1807.

En séance extraordinaire, le Conseil fut saisi de plusieurs plaintes de particuliers pour le déplacement du cimetière et délibéra sur les questions suivantes :

1°Acceptation de la proposition faite par Gabriel THOMAS, adjoint de fournir un local en ce quoi on lui laisse une petite portion de cimetière à côté de son jardin,

2°Laissera-t-on pour une place de foirail l’emplacement de l’ancien cimetière déduction faite de l’échange THOMAS,

3°Quel est l’emplacement le moins coûteux et en même temps le plus commode pour un nouveau cimetière afin d’atteindre le but proposé.

4°Le terrain proposé par TARRADE remplit il le vœu de la 3éme question.

5°Quels sont les moyens à prendre pour trouver les fonds nécessaires aux fins de la clôture du nouveau cimetière, Les premières, secondes et quatrièmes questions ont été adoptées à l’unanimité, Quant à la proposition TARRADE, après une longue discussion, l’échange est accepté avec une délimitation très précise. Quant à la 5éme question (financement) le Conseil décide de vendre les noyers se trouvant dans le cimetière actuel, et dans le jardin de la cure, et pour le surplus imposer tous les contribuables au marc le franc. Le surplus de l’ancien cimetière serait transformé en foirail. (Une partie du champ de Foire actuel).

Le 15 décembre 1807, le Conseil délibère à nouveau sur le changement du cimetière et fait connaître à Monsieur le Préfet : 1° que l’ancien cimetière se trouvant placé presque au milieu du bourg entouré d’ailleurs des maisons d’habitation pourrait dans les chaleurs excessives corrompre l’air et occasionner une épidémie ? 2° qu’il est incommode pour les habitants du bourg en ce que l’ espace qu’il renferme gène  considérablement leur sortie ce qui fait qu’on a vu de temps en temps quelques cadavres exhumés par des cochons, quelques précautions qu’on ait pu prendre; 3° que les particuliers les plus prés ayant senti pendant l’été quelques odeurs infectes, on a entendu de temps en temps des plaintes; 4° que sa position est nettement contraire à la loi; 5°  que le nouveau local choisi par la commune doit ne présenter aucun des inconvénients, ne peut en aucune façon nuire à la salubrité de l’air, étant placé à 112 mètres de la maison la plus prés ; 6° qu’à la vérité ce nouveau local présenterai une distance un peu plus longue pour certains villages, mais que cet inconvénient, si cela en est un, ne saurait être mis en parallèle avec les dangers qui pourraient résulter de l’insalubrité de l’air si le changement réclamé par le Conseil n’avait pas lieu.

Année 1809

Le 16 septembre l’Assemblée du canton de Nexon est convoquée par décret Impérial du 30 juin 1809 à Janailhac. Elle a jusqu’au 30 septembre pour nommer 4 membres au collège électoral de département, 4 membres au collège électoral d’arrondissement, 2 candidats aux fonctions de juge de paix, et 4 candidats pour les fonctions de suppléants juge de paix. Cette assemblée se réuni à Janailhac car le président en est Mathieu Joseph d’ARBONNEAU.

Né le à Limoges le 1er octobre 1750 Mathieu Joseph d’ARBONNEAU s’engage comme garde du corps du roi à la compagnie de Noailles le 14 avril 1771, il obtint le rang de capitaine de cavalerie le 14 avril 1786 et fut réformé avec le corps en 1791.  Il passa capitaine dans la garde nationale de Limoges en 1791, et il en devint le major le 12 août 1791. Le 1er octobre 1791, il fut nommé lieutenant-colonel, commandant en chef le 1er bataillon de volontaires de la Haute-Vienne, tout d’abord à l’armée du Centre, puis à l’armée des Ardennes en 1792 et 1793. Nommé général de brigade il servit à l’armée des Pyrénées orientales et participe à la guerre d’Espagne sous les ordres du général DAGOBERT de FONTENILLE jusqu’à ce qu’il soit dénoncé par l’administration du département de l’Ariège, et suspendu de ses fonctions le 25 octobre 1793. Il quitta son commandement le 13 novembre.

Il se retire dans sa propriété d’Abjat, sur la commune de Janailhac. Il en sera le premier maire et il présidera l’assemblée du canton de Nexon. Elu candidat au Corps législatif pour l’arrondissement de Saint Yrieix en 1809, il ne fut pas choisi par le Sénat[4]. Il est mort le 21 juin 1813 à l’âge de 63 ans.

 

Le 30 août le préfet adresse une lettre à monsieur ARBONNEAU, président de l’assemblée du canton de Nexon, lui indiquant la liste des documents qui lui seront envoyés pour qu’il organise cette assemblée.

Année 1810

Le 1er septembre 1810 ordre est donné par Monsieur le Baron de l’Empire, Préfet de la Haute-Vienne, à Monsieur GUYOT, Maire, de vérifier la caisse du sieur DONNET percepteur. Le Maire procéda à cette vérification le jour même et DONNET lui déclara qu’il n’avait rien car il avait son versement à la Caisse du Receveur de St-YRIEIX le 30 août. Néanmoins il ouvrit la caisse et il fut trouvé 4 pièces de 10 centimes en cuivre et 5 pièces de 5 centimes en cuivre.

Le 20 décembre remise est faite au Percepteur DONNET des rôles des contributions après que ceux ci aient été lus à la sortie de la grand messe.

Le 30 décembre le Maire fait prêter serment à l’Empereur et installe les sieurs François Alexis GAY de NEXON, Annet TARRADE, Jean Baptiste SAZERAT et Jean Baptiste BONNET, nommés conseillers municipaux par arrêté de Mr le Préfet de la Haute-Vienne, en remplacement des sieurs CHAMINAUD, TARRADE, LAFONT et DAVID décédés.

Année 1811

Le 12 Mai 1811 le conseil approuve les comptes de l’exercice 1810 s’élevant en recettes et dépenses à la somme de 750 francs.

Année 1812

Le 14 avril 1812 le sieur DELIGNAT LAVAUD, Maire de St-Hilaire- Lastours, commis par Monsieur le Préfet, procède à l’enquête commodo et incommodo relative au changement du cimetière,

Les sieurs Pierre DUMAS Juge de Paix, Charles René BERTHELOT, Receveur de l’enregistrement à Nexon, Jean GIZARDIN maréchal ferrant, Pierre LELONG aubergiste, Pierre PATAUD colon, Pierre DECOULHAC Mazérieux  vicaire, François PERRIER dit POULOU propriétaire, Jean LELONG dit La RAISON cordonnier, François TARRADE LAVERGNE chirurgien, Antoine TARRADE greffier, Pierre DUPUYTREN huissier, Antoine DESBORDES huissier, Jean Baptiste SIRIEIX propriétaire, se sont tous prononcés en faveur du changement du cimetière.

Le 13 mai 1812 le conseil arrête le budget de 1813 à 681 francs 87 et décide les frais accessoires du culte, le traitement du secrétaire et les frais de bureau de toutes sortes pour affecter ces sommes au logement d’un instituteur public qui est nécessaire à la nombreuse jeunesse de Nexon.

Que c’est fréquemment que des dégâts sont commis aux champs, récoltes bois, soit par vol, arrachage etc. et qu’il est nécessaire de nommer un garde champêtre. Qu’après avoir les plus exacts renseignements sur tous les militaires retirés, celui qui rempli le mieux les conditions est le sieur Pierre TARRADE et lui vote un traitement de 300 francs qui sera payé par une répartition au marc le franc sur tous les contribuables de la commune, Pierre TARRADE fut donc le premier Garde Champêtre de la commune.

Création d’un marché et d’une halle

Le 26 mai 1812 le Conseil décide la création à Nexon d’un marché qui se tiendra tous les mardis de chaque semaine et à cet effet il sera ouvert pour faciliter le mesurage des grains une porte à l’ancien grenier du presbytère du coté du chemin public, et celle qui donne issue dans la cour du même bâtiment sera provisoirement murée. Il décide en outre qu’une halle sera construite sur la place publique pour le mesurage des grains et le placement des autres marchandises qui s’y rendront et pour régler le coût de cette construction vote une somme de 2000 francs à répartir sur tous les contribuables de la Commune.

Le 27 mai le Maire désigne le sieur Antoine GUYOT du village du Brouillet, expert de la commune pour procéder à la délimitation de nouveau cimetière, à l’estimation du terrain et au coût du mur de clôture. Il nomme les sieurs François LIMOUSIN et François TARRADE officier de santé pour voir si la parcelle acquise peut bien servir de cimetière et s’il se trouve bien à la distance requise et ne cause aucun inconvénient aux voisins.

Année 1813

Enfin, le 10 janvier 1813, le Conseil Municipal valide toutes les opérations relatives au nouveau cimetière et décide son aménagement.

Les meuniers fripons

Le 8 mars 1813 le Maire procède à la visite des neuf moulins à farine de la commune. Il constate qu’ils sont à point rond et conformément aux dispositions de l’arrêté du 18 décembre 1812 et 9 janvier 1813 et que chacun des meuniers possédaient les mesures et poids nécessaires. Cette visite est la conséquence de la friponnerie de certains meuniers. C’est tellement courant qu’un dicton la reprend : « Tous les meuniers sont des fripons
Tous les frinots (garçons meuniers en patois normand) sont des larrons ! ». La triche consistait à construire un coffre carré autours de la meule ronde et ainsi de la farine s’accumulait dans les coins et le meunier la gardait pour lui. Avec un cercle autours de la meule toute la farine s’écoulait dans le sac.

Ceci est parfaitement décrit dans le livre de Louis LIGER « La nouvelle maison rustique, ou Economie générale de tous les biens de campagne » publié pour la première fois en 1721 et qui a connu de multiples éditions, la 13e édition l’étant en 1804. On y lit « 1°) Les meuniers fripons font le cercle d’ais (mot ancien qui désigne une planche de bois) carré afin qu’il reste de la farine dans les coins. Ils tiennent ce cercle peu serré, ils font des poches ou recoins et des ouvertures aux ais afin qu’une partie de la farine reste ou tombe ailleurs que dans la huche. On les oblige à avoir leur ais de meule à point rond, biens clos et serrés, ainsi que leur coulisse de chute. 2°) Ils font d’autres infidélités en rebattant et creusant leur meule pour avoir des poches, en mouillant leur ais pour retenir la farine, ou la rendre plus pesante pour ceux qui la prennent au poids ; ou bien en y mêlant de l’orge, des pois, des fèves, du son, des recoupes et autres mixtions parmi le bon blé, ou bien encore en serrant les meules, pour moudre plus fin à ceux dont ils prennent le blé, dans le dessein de reprendre leur farine à la mesure, au lieu du poids. 3°) Ils doivent moudre diligemment et chacun suivant son tour d’arrivée, et sans pouvoir garder le grain même qu’ils ont été chercher plus de vingt quatre, ou plus de trente six heures. 4°) Ils doivent avoir des mesures depuis la plus petite jusqu’à la plus grande, bien jaugées, marquées et solides, et des poids et balances bien étalonnés… »

 

Le 13 mai 1813 le Maire prend un arrêté contre les sieurs Martial LIMOUSIN et Annet LELONG qui journellement se lancent des injures et en viennent à des voies de faits et encombrent de matériaux une partie de la voie publique qu’ils revendiquent. Par cet arrêté il met en demeure les susdits de nettoyer et enlever à leurs frais tous matériaux, pierres, troncs d’arbre, bois, branches, fumier etc. qu’ils déposent ou ont déposé sur une partie de la voie publique, et leur fait défense d’en déposer à l’avenir, sous peines de poursuites devant les tribunaux de police.

Le 15 mai, Monsieur le Préfet ayant rejeté la délibération concernant la construction d’une halle, le conseil décide d’affecter l’ancien grenier du presbytère à cet effet, ce dernier pouvant contenir au moins 200 hectolitres de grains.

Année 1814

Au fur et à mesure des guerres napoléoniennes, les coalisés reprennent l’avantage. Au début de l’année 1814 la Campagne de France va voir les armées de Napoléon reculer et, malgré quelques manœuvres de retardement, il ne peut empêcher les alliés de prendre Paris le 31 mars.

La Première Restauration

Réunis au Congrès de Vienne les coalisés hésitent sur le successeur à choisir à Napoléon. Malgré son impopularité ils finissent par choisir Louis XVIII, frère de Louis XVI. Le 5 avril il monte sur le trône, débarque à Calais le 24 avril et entre dans Paris le 5 mai.

Le Conseil soutien Louis XVIII. Le 18 avril 1814 le Conseil se félicite des heureux événements qui sont arrivés à Paris depuis le 28 mars dernier . Les membres ont donné une adhésion pleine et entière aux actes du Sénat, du Corps législatif et du gouvernement provisoire en répétant plusieurs fois : VIVE LA PAIX, VIVE LOUIS XVIII.

Le 9 juillet 1814 le Conseil délibère sur la nourriture et la subsistance des troupes espagnoles stationnées à Nexon et dans la commune. Malgré l’amnistie accordée à ces troupes par le roi d’Espagne, il autorise le Maire, assisté du Percepteur, de dresser une liste des plus riches propriétaires et de placer chez chacun d’eux un de ces militaires, de leur assurer les fournitures ordinaires et usinées en pareil cas et de les garder jusqu’à leur départ. Chaque militaire sera tenu de mener une vie régulière et de se conformer aux usages locaux, de ne commettre ni vol ni malversation. Ils devront se coucher à 8 heures du soir et se rendre utiles à leur hôte et de répondre à la revue qui aura lieu chaque dimanche à 10 heures sur la Place publique,

Le Maire signalera au Ministre de la Guerre la malheureuse position de la commune et réclamera le départ de ces troupes ou obtiendra des vivres.

Le 8 novembre le conseil dresse le devis estimatif et descriptif de la clôture du nouveau cimetière qui coûtera 1 222 francs. (Les piles et le portail central de l’actuel cimetière proviennent de l’ancien, la dépose et pose en a coûté 24 francs). La vente des noyers de l’ancien cimetière n’ayant produit qu’une somme de 480 francs le conseil demande au Roi de prendre en charge la différence, la commune étant déjà trop imposée.

Année 1815

Les Cents Jours : 20 mars 1815 – 22 juin 1815

Le 20 mars 1815, Napoléon entre dans Paris par la barrière d’Italie pendant que Louis XVIII s’enfuit par la barrière de Clichy et s’exile à Gand pendant les Cents-Jours.

Le 29 avril 1815, le maire et les conseillers municipaux prêtent serment d’obéissance aux constitutions de l’empire et fidélité à l’Empereur. Drôle d’époque ou a quelques mois de distance le conseil se renie !

Le 26 mai, devant le Maire GUYOT, se sont présentés les sieurs Mathurin MANDARY de Janailhac et Pierre BARRIERE de Betour, élus Maires et adjoint de la commune de Janailhac en remplacement d’Antoine GLANDUS et J.B. BARNAGAUD qui n’étaient que provisoires, pour prêter serment d’obéissance et de Fidélité.

Le 14 juin le Conseil décide l’ouverture d’un registre à la Mairie pour recevoir les dons volontaires que tout citoyen voudrait faire en faveur de l’Etat pour subvenir aux besoins actuels d’équipement des gardes Nationaux mobilisés.

Le 18 juin le Maire reçoit le serment de fidélité à l’Empereur du sieur Vincent Barthélémy SAUVAGE, arpenteur géomètre à Limoges qui procède à l’arpentement de la commune de Nexon.

Le 18 juin 1815 c’est la défaite de Waterloo.

La bataille de Waterloo par Clément-Auguste Andrieux -1852

Le 22 juin Napoléon est contraint d’abdiquer et est exilé à Saint Hélène.

Le 22 juin 1815, seconde abdication de Napoléon.

[1] Martial BARDET, né le 22 mai 1764 à Peyrilhac et mort le 3 mai 1837 au même endroit. Général de division, il est fait baron de Maison-Rouge le 17 mars 1808.

[2] Jean-Baptiste, comte JOURDAN né le 29 avril 1762 à Limoges, mort le 23 novembre 1833 à Paris. Il a commencé sa carrière militaire sous l’Ancien régime, participa avec La Fayette à la guerre d’indépendance des Etats-Unis et devint l’un des plus brillants généraux de la Révolution et de l’Empire, vainqueur notamment de la bataille de Fleurus (26 juin 1794).

[3] Le 20 août 1830, Louis Philippe le rappelle à l’Hôtel des Invalides, à Paris ou il est chargé de seconder le gouverneur, son vieil ami le Maréchal Jourdan.

[4] Les membres du Corps législatif ne sont pas élus au suffrage universel direct. Ils sont désignés par le Sénat, au terme d’un processus complexe, sur des « listes nationales de notabilités », établies à la suite d’une série de votes « en cascade » : les citoyens élisent d’abord des « notabilités communales », qui à leur tour vont désigner des « notabilités départementales », et ces dernières choisissent enfin les « notabilités nationales ».

Les bals à Nexon : histoire des bals, les salles, les orchestres

I- L’histoire des bals et des danses

Des danses de ballet aux danses de salon

Notre enfance a été bercée de ces rondes héritières des rondes, rondeaux, caroles, farandoles… qui étaient chantées et dansées au moyen âge au son du fifre et du tambourin. La ronde s’est ouverte et a donné naissance à une chaîne et en même temps elle est devenue plus petite avec de nombreuses figures. Une rupture s’opère entre les danses populaires et les danses aristocratiques.

Les rois de France, et en particulier Louis XIV, aimaient les divertissements parmi lesquels les bals occupaient une place importante. Ils étaient somptueux, ce qui n’était du gout de tous car leur coût était élevé.

Que dansait-on alors ? La danse préférée de Louis XIV était le menuet. Elle faisait partie des suites, s’intercalant entre une sarabande et une gigue. Après son introduction dans les opéras de Lully sa vogue s’amplifia rapidement. Durant tout le XVIIIe siècle, les maîtres de danse ont cherché à en conserver les règles strictes et à maintenir son caractère de danse noble. Le formalisme, la rigueur des figures fait que ces danses deviennent un spectacle pour la majorité des membres présents.

« La harpe tremble encore et la flûte soupire

Car la valse bondit dans son sphérique empire,

Des couples passagers éblouissent les yeux,

Volent entrelacés en cercle gracieux ».

Le Bal    Alfred de Vigny (1797-1863)

En réaction à cet ordonnancement très strict va naître la contredanse. Elle privilégie le mouvement et préfigure la danse de couple fermée qui apparaîtra autour des années 1840 avec la valse. Elle se développe en Autriche et dans les Principautés allemandes en opposition aux danses de cour et en se dansant en couple, face à face et non côte à côte, en tournant. Cette proximité des corps fait juger licencieuse cette danse. Dans certains milieux très religieux, elle n’est acceptée, comme le boston, valse anglaise lente, que si la main de l’homme qui tient la taille de la femme est gantée. En s’imposant progressivement la valse ouvre la voie à la polka, la mazurka et plus tard le tango et la java. Ces danses deviennent les danses des salons urbains mais les campagnes vont à leur tour les adopter sans y apporter de grands changements.

Dans les Provinces, chacune a ses danses mais peu à peu elles vont sortir de leurs frontières et se répandre sur tout le territoire. Ainsi la gavotte et le passepied, rondes populaires bretonnes, la farandole et le rigaudon, danses traditionnelles de Provence et du Dauphiné. Ces dernières vont même traverser l’Atlantique et devenir des danses traditionnelles du Québec. Sans oublier la bourrée dont l’origine est indéterminée et ne se trouve pas dans la seule Auvergne et surtout pas en Limousin. Bénédicte GRAILLES et Patrice MARCILLOUX en font une danse folklorique née en 1895 à Paris*.

*Voir leur article « Fausses bourrées et vrais musiciens : si la bourrée limousine était née à Paris le 14 décembre 1895 ? » publié dans « Le Limousin, pays et identités : Enquêtes d’histoire (de l’Antiquité au XXIe siècle) » Pulim, octobre 2006.

Les bals publics et le bal musette.

Les bals publics se développent, d’abord pour fêter le 14 juillet, ou le 15 août lorsque le 14 juillet n’est plus reconnu comme le jour de la fête nationale. Ils vont progressivement prendre de l’ampleur tout au long du 19ème siècle. On en trouve une illustration dans les peintures de Renoir, en particulier son « Bal du moulin de la Galette » peint en 1876.

A partir des années 1900 on assiste à un renouveau de la danse et des bals qui se multiplieront dans les salles de café ou de restaurant, puis sur les parquets couverts, les dancings ou les « bastringues ».

C’est la naissance du bal musette, ce nom venant de la musette de la cornemuse (chabrette ou cabrette qui était utilisée par les musiciens. A Paris ces bals étaient majoritairement tenus par des Auvergnats, très nombreux dans la capitale. Ils avaient amené avec eux leurs musiques et leurs danses. Y avait-il la bourrée ? Sans doute pas si l’on en croit Bénédicte GRAILLES et Patrice MARCILLOUX dont j’ai parlé précédemment. Ils jouent des valses, des marches, des polkas…

Mais à côté des Auvergnats une autre communauté se regroupe dans les faubourgs parisiens : les italiens. Et eux, ils n’ont pas de chabrette mais un accordéon. La rivalité va être forte entre les partisans des bals auvergnats et ceux des bals italiens. Mais une autre concurrence arrive avec les musiques américaines, en particulier le jazz. Dès la fin de la Première Guerre mondiale le jazz, le swing, le fox-trot les danses américaines envahissent les salons mondains et les bals musette. Venu aussi d’Amérique, mais d’Amérique du sud le tango est introduit dans les salons parisiens juste avant la guerre et petit à petit il franchit les limites de Paris pour être introduit dans les bals de faubourgs. Les marches deviennent de plus en plus hispanisantes et se dansent en paso doble. La mazurka s’accélère et se danse de manière plus simple en java. De Cuba arrive la rumba et le mambo.

Mais la valse restait indétrônable.  Les séries classiques comportaient deux valses, un tango, une polka, une java, un fox-trot, une rumba, etc.…et le cycle recommençait.

L’arrivée du Jazz

Avec l’arrivée des Américains sur le front en 1918, la France profonde va peu à peu faire connaissance avec cette musique. Le jazz déconcerte et enthousiasme tout à la fois. Assistant (en 1919) à un concert au Casino de Paris, l’artiste-écrivain Jean COCTEAU dans « Le Coq et l’Arlequin » publié en 1918, décrit un « ouragan de rythmes et de tambour » dans une salle applaudissant debout, « déracinée de sa mollesse par cet extraordinaire numéro qui est à la folie d’Offenbach ce que le tank peut être à une calèche de 70 ».

Dans les années 1930 on peut danser avec l’orchestre Marcel’s jazz de Marcel LALUE, ou celui de Christian BEAUBRUN qui propose diverses animations jazz : bals (notamment à la préfecture), mariages ou arbres de Noël. Progressivement, les jeunes s’intéressent à ce genre de musique, également diffusée à la radio. Ray VENTURA se produit plusieurs fois à Limoges, devant 2000 personnes en 1938 ; Josephine BAKER vient en 1934 et en 1938.

Jean-Marie MASSE, né en 1921, découvre le jazz à 18 ans. Il achète des disques chez LAGUENY boulevard Carnot et entre en relation avec Hugues PANASSIE, grand gourou du Hot Club de France. Le conflit mondial marque d’abord un coup d’arrêt mais, dès 1941, c’est la reprise des concerts dans les brasseries, les cafés, les restaurants, sous réserve d’autorisation préfectorale. En 1943, le jazz est officiellement interdit, mais on continue à en jouer en francisant les titres.

Des Manouches installés dans des caravanes et des roulottes au Champ Dorat ou dans l’actuelle avenue Jean Gagnant jouent du jazz. Des jeunes limougeauds viennent les écouter. A la Libération, l’orchestre de Bob DIXON anime un bal à Limoges avec ses treize musiciens. En mai 45, Hugues PANASSIE donne à son tour une conférence au Théâtre Berlioz. Le jazz retrouve droit de cité, au Café Riche, au Central, au Faisan…Des musiciens vont se faire un nom comme Georges SUCHOT à la guitare qui ouvrira un commerce d’instruments. Plusieurs orchestres jouent du Jazz, Alex COSAI et son quintette, Camille LAROTTE, qui joue au Lion d’Or, l’orchestre CARENZI…

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les bals sont interdits par le régime de Vichy. Naturellement, ils connaissent un regain de popularité à la Libération. On laisse éclater sa joie et sa rage de vivre et on danse partout. Les bals musette sont à leur apogée. Ils incarnent la France et la musique populaire.

Les accordéonistes célèbres deviennent des stars :  André VERCHUREN, AIMABLE, Yvette HORNER, Louis CORCHIA, Maurice LARCANGE, Bruno LORENZONI pour les plus connus.

En 1954, le Cha-cha-cha, un dérivé du mambo est introduit dans le répertoire des bals musette. Les marches, polkas, scottishs…tombent en désuétude pour laisser la place au rock ‘n roll qui devient à la mode.

Le bal du samedi soir n’est plus celui où la jeune fille venait accompagnée de sa mère ou de sa tante. Les jeunes viennent seuls et ils veulent s’amuser. Ils veulent écouter les mêmes morceaux que ceux qu’ils écoutent sur leur électrophone ou qu’ils entendent à la radio. Depuis 1951, année ou Pathé-Marconi fabriqua le premier disque microsillon 45 tours les ventes ont explosées. Eddie BARCLAY qui avait le premier importé des électrophones des États-Unis, créé sa propre firme d’édition musicale et devient le « roi de la nuit ».

Au bal ils veulent retrouver les sons qu’ils écoutent à la radio ou à partir de leur électrophone. Les orchestres vont s’équiper de sonorisation de plus en plus puissante, augmentant de ce fait les coûts d’organisation des bals. Plus le matériel devient volumineux plus il leur faut des véhicules capables de le transporter. Fini le temps ou le « violoneux » arrivait sur son vélo, son violon en bandoulière.

A partir de la fin des années 1960, le genre musette régresse à la fois à cause de l’emprise croissante des musiques anglo-saxonnes, de l’arrivée des amplis et des synthétiseurs qui relèguent les musiciens du musette au rang de « ringard ». Les boites de nuit supplantent peu à peu les bals qui disparaissent au début des années 1980 pour revenir sous forme de thés dansants dans les années 2000.

Pour aller plus loin :

Yves GUILCHER, La danse traditionnelle en France : d’une ancienne civilisation paysanne à un loisir revivaliste, FAMDT Editions, nouvelle édition 2001

II- Les bals et les danses à Nexon

Comme cela se passait en Limousin et en Périgord, les veillées, les batteuses, les mariages devaient être égayés par des chants et des danses. Mais nous n’avons pas de traces pour Nexon de ces événements.

Dès la fin du XIX siècle, et beaucoup plus tôt en Périgord, les organisateurs des comices agricoles eurent l’idée d’ajouter une fête au comice. Dans cette fête, parmi les jeux et les feux d’artifice il y avait un bal.

Il devait y avoir à Nexon des joueurs de chabrette, d’autant plus que Saint Yrieix était considérée comme un point central de ce qu’on peut appeler une école de chabretaires. Éric MONTBEL, co-organisateur en 1999 de l’exposition « Souffler c’est jouer : chabretaires et cornemuses à miroirs en Limousin », présentée au Musée National des ATP de Paris et à St Yrieix la Perche, recense dans le catalogue de l’exposition, une trentaine de chabretaires dans le pays de Saint Yrieix avant 1914, mais aucun de Nexon. Il n’y a pas non plus de concours organisé à Nexon à la fin du XIX, au moment où les « concours de ménétriers » se développent en Haute-Vienne et en Corrèze. Les premiers concours sont organisés en 1892 à Saint-Junien puis à Limoges, Saint-Yrieix, Chalus… et à Nexon le 13 septembre 1900, jour de la Fête patronale avec le concours « Musettes, vielles et accordéons ». On en retrouve un autre le 21 septembre 1908, toujours à l’occasion de la fête patronale avec le titre « Musettes, accordéons, danse, barbichets », puis le 16 mai 1909 « Musettes, accordéons, danse » et enfin le 23 septembre 1912, de nouveau pour la fête, « Musettes, accordéons, danse ». On a donc quitté le bal pour entrer dans le folklore et la représentation.

Revenons aux bals. Il y avait dans toutes les communes un bal du 14 juillet. Il est devenu quasi automatique à partir de 1879, année de la commémoration du centenaire de la prise de la Bastille. Mais il y a surtout des bals privés organisés par les cafés qui possèdent de grandes salles.

A Nexon la plus grande salle est celle du Café de la Promenade avec son balcon. On y danse le quadrille, la valse, la polka, la scottish… au son d’une musique jouée par un orchestre composé de quatre musiciens, toujours un pianiste, deux violons et un saxophone. Le Café possédait également un piano harmoniphone*. Cette belle salle accueillait d’autres spectacles que les bals et concerts. Ainsi le 18 juillet 1920, Le Populaire du Centre annonce pour le même soir : « Soirée récréative. — Dimanche 18 juillet, café de la Promenade, l’excellent professeur Léonce DHORMOY, donnera une intéressante séance de prestidigitation. Nous pouvons assurer que cette soirée sera des plus intéressantes étant donné l’habileté et l’art consommé de Léonce Dhormoy. Les intermèdes seront remplis par Gaston DUBLUS, un comique qui sait faire rire les plus moroses. Prix d’entrée : premières, 2 fr. secondes, 1 fr. — La locution est ouverte. »

*L’histoire de l’harmoniphone commence le 14 août 1891 lorsque Pierre-Louis-Alphonse Rodolphe, 15 rue de Chaligny à Paris, dépose une demande de brevet d’invention de quinze ans pour « un nouveau système de casier harmonique applicable à l’instrument à anches libres dit harmoniphone ». Ce brevet est délivré le 30 septembre 1891. Ce système a pour but d’atténuer au maximum les harmoniques des jeux les rendant ainsi beaucoup plus ronds mais aussi plus sourds.

Après la fin de la guerre, dans les années 1920, l’accordéon va s’imposer au détriment du violon. On danse également dans les cafés les jours de foire. Ceci perdurera jusqu’à la disparition des foires, ce qui entraînera une baisse d’activité importante pour les cafés et restaurants.

Le Populaire du Centre du 27 novembre 1919, annonce que « Le banquet des anciens combattants de la commune de Nexon aura lieu le 7 décembre, à midi, à l’hôtel Bourdeix, et le bal aura lieu le même Jour, à huit heures du soir, au café de la Promenade. »

En 1921, le bal des conscrits a lieu au « café de la Promenade ». On constate qu’il n’y a pas de nom d’orchestre, celui-ci commence à être donné dans les années 1930 et la pratique deviendra systématique au milieu des années 1950. On notera également que le bal a lieu un dimanche, le 27 mars 1921, à 7 heures du soir.

La presse mentionne une bagarre dans un bal à Nexon, salle Buisson, en 1924. Aucun des inculpés à la suite de la bagarre sont originaires  de Nexon. Voici le compte rendu de l’audience du Tribunal correctionnel de saint Yrieix du jeudi 23 avril 1925 : « Le 16 décembre 1924, une rixe éclata au bal tenu par M. BUISSON, aux Landes, commune de Nexon. Cinq jeunes gens sont inculpés, ce sont les nommés Barget Léonard-Louis, 24 ans, né à Saint-Paul-d’Eyjeaux ; Robert François, 36 ans, né à Saint-Hilaire-les-Places ; Robert Paul-Jean, 20 ans, né à Saint-Hilaire-les-Places ; Faucher François, 28 ans, né à Pierre Buffière, et Chausse Joseph. 18 ans, né à Coussac-Bonneval. Le tribunal condamne les prévenus, savoir : Barget Léonard, 25 francs d’amende et sursis ; Robert François, 24 heures de prison et sursis et 100 francs d’amende ; Robert Jean, 50 francs d’amende et sursis ; Faucher François, 15 francs d’amende et sursis; Chausse Joseph, 16 francs d’amende et sursis ». (Le Populaire du Centre, 26 avril 1925)

Je n’ai pas trouvé de traces de violoneux nexonnais. Ils sont nombreux à avoir laissé un souvenir en Corrèze et les musicologues ont pu enregistrer certains de leurs morceaux. Un travail remarquable a été fait par Françoise ETAY, professeur au Conservatoire de Limoges et présidente de l’Association des enseignants de musique et danse traditionnelles dans son mémoire de maîtrise en 1983, « Le Violon Traditionnel en Limousin ». Elle cite 98 violoneux en Corrèze, 14 en Haute Vienne et 9 en Creuse. Aucun n’est proche de Nexon. Ils habitent à Saint Léonard, Ambazac, Le Palais … Aujourd’hui ces communes nous semblent proches mais jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale les musiciens se déplaçaient presque tous en vélo, le violon en bandoulière. Il est peu probable qu’ils soient venus à Nexon. Le seul qui a peut y jouer pourrait être Henri GAYOT, un violoneux de St-Léger-la-Montagne qui aurait vécu dans la région de Bussière-Galant.

Au début des années 1950 il y a 8 salles de bal à Nexon :

  • 3 salles sont dans le bourg. On trouve, Chez DUMONT, avenue de la gare ; la salle CHARREIX, place du marché et la salle PAUL FAURE, rue P et M Curie.
  • 2 salles à la gare, l’une à l’hôtel BEYRAND et l’autre au NOUVEL HOTEL.
  • 2 salles aux Landes, chez BUISSON et chez MALARDEAU.
  • 1 salle au Plantadis, chez DUVERNEIX.

Avant les années 1950 il est rare que pour les bals on donne le nom de l’orchestre. On indique « bal avec un grand orchestre ».  Lorsque le nom de l’orchestre est cité c’est qu’il s’agit d’un orchestre avec un nom qui tranche avec celui des accordéonistes locaux. Ainsi les années 1930 vont voir fleurir les orchestres de jazz. Cette musique est arrivée en France avec les soldats américains et elle a plus aux jeunes.

On trouve l’annonce d’un bal le dimanche 4 octobre 1936, chez DUPUYDENUS à la gare, avec l’orchestre Marcel «R» Jazz.

Les années 1950 vont voir le développement des « parquets » démontables, véritables salles itinérantes louées par les organisateurs. Ces salles étaient recouvertes de bâches ou de tôles, ce qui en faisait des fournaises l’été et des glacières l’hiver. Des bancs entouraient la piste de danse. A Nexon le parquet « Le Moulin Rouge » de M. BEYLIER était systématiquement utilisés pour les fêtes patronales, à Pâque et en septembre, même après la construction de la salle des fêtes. Ces parquets ont profité du fait que de nombreuses salles n’étaient pas conformes aux nouvelles normes de sécurité.

On peut s’étonner que la salle des fêtes n’ait pas été utilisée plus fréquemment pour les bals. La raison est qu’elle était principalement consacrée aux séances de cinéma. Tous les samedi soir et les dimanches après-midi un film était proposé aux amoureux du cinéma. La télévision ne diffusait alors qu’une chaîne en noir et blanc ne proposant pas de film avant qu’ils n’aient été exploités pendant deux ans en salle. Ajoutons que la commune ne voulait pas entrer en concurrence avec les propriétaires de salles.

Que ce soit pour les parquets, les salles privées ou les salles des fêtes le contrôle aux entrées à Nexon comme pour tous les bals à la campagne, s’effectuait par un tampon apposé sur la main. C’était le laissez-passer pour la soirée permettant d’entrer et de sortir pour aller à la buvette ou aux toilettes. Les petits malins avaient mis en place un système de fraude ingénieux. Le premier du groupe entrait et ressortait quelques minutes après rejoindre ses camarades dans un coin obscur. Là, ils examinaient le tampon et essayaient de la reproduire avec un bouchon de liège et un tampon encreur. Il fallait avoir plusieurs jeux de couleurs car les organisateurs ayant découvert la manœuvre utilisèrent des encres rouge, vert, bleu et des marques de plus en plus sophistiquées mais quand ils étaient submergés par la foule, les contrôleurs n’avait pas toujours la possibilité de déceler les fausses marques.

L’Amicale sportive est une des premières associations à utiliser la salle des fêtes. Deux bals sont organisés chaque saison, parfois trois comme en 1963. Cette année-là un premier bal a lieu le samedi 3 février avec l’orchestre René LOUIT. Le bal suivant a lieu le 8 juin, toujours avec René LOUIT et le dernier le 10 novembre.

Un bal classique était le bal des pompiers. Il s’inscrivait dans la logique des bals de société ou les danseurs étaient plutôt d’âge mur. Ce n’est pas le public que l’on rencontre quelques années après dans la majorité des bals ou le public est très jeune. Pour satisfaire les danseurs, les pompiers font appel à des orchestres habitués des salles des grands hôtels de Limoges, Le Faisan », « la Paix » ou le « Lion d’or » comme celui de Camille LAROTTE pour le bal du 8 décembre 1963.

Lorsque les jeunes du baby-boom ont l’âge d’aller au bal, au milieu des années 1960, le public des bals du samedi soir devient subitement beaucoup plus jeune. Les anciens orchestres sont « ringardisés ». De nouveaux orchestres naissent comme celui de Roland DUBREUIL puis celui d’ERIC ERDAY. Le nombre des bals augmente, de nombreuses associations trouvant là un moyen d’accroître leurs recettes. A côté des traditionnels bals pour la frairie, à Pâques et en septembre et du tout aussi traditionnel bal des conscrits on va avoir le bal du foot, souvent deux par an, le bal des pompiers, le bal des prisonniers, le bal de la chasse, le bal des anciens combattants, le bal de la croix rouge…

Les jeunes qui sont de plus en plus nombreux à fréquenter les bals le samedi soir ne sont pas tous des danseurs émérites. Ils rentraient dans la salle quand ils entendaient l’orchestre entamer la série des slows.  C’était alors la longue file des garçons qui étaient venus sans leur compagne à la recherche de la cavalière. Il y avait beaucoup de refus car les jeunes filles savaient que l’obscurité liée à l’extinction des lumières et la densité des danseurs favorisait le rapprochement des corps. Les mains trop baladeuses n’étaient pas toujours appréciées. C’est ce que traduit avec beaucoup de réalisme le fameux sketch joué en 1972 par Guy BEDOS et Sophie DAUMIER, « La drague ». Les premiers échanges donnent le ton :

« Sophie DAUMIER : Qu’est-ce qui est collant ce type – J’dis rien parce que je n’veux pas faire de scandale – Mais alors quel pot de colle ! – Y s’fait des idées ou quoi ? – J’ai accepté de faire cette série de slows avec lui – Pour pas faire tapisserie d’vant les copines – Mais alors… j’en vois plus l’bout !

Guy BEDOS : Mine de rien j’suis en train d’emballer moi ! – J’emballe, j’emballe sec – Allez ! vas-y Jeannot ! Attaque ! Attaque ! Ça marche ! Ça marche ! – Accroche-toi Jeannot ! La nuit est à nous… »

Quand il n’y avait pas de bal à Nexon il y en avait un à moins de 10 kilomètres, à La Meyze, aux Cars, à Flavignac, à Meilhac, à Rilhac…Dans les années 1950 -1960, les jeunes y allaient en Mobylette, par groupes de trois ou quatre, chacun prenant en passager ceux qui n’avaient pas la chance d’avoir de moyen de locomotion. Dans ce cas il fallait éviter les gendarmes car, bien que ces cyclomoteurs soient équipés de selles biplaces et de reposes pieds, il était interdit d’avoir un passager.

Dès la fin des années 1960 les 2CV et autres 4L ont remplacé les Mobylettes. Le champ d’action s’élargissait et on pouvait aller au bal à Chalus, Cussac ou Limoges. C’est une époque dorée pour les musiciens. Les orchestres vont se professionnaliser et de ce fait coûter de plus en plus cher. Les organisateurs doivent remplir les salles. Il faut faire connaître son bal. Bien sûr il y a la presse locale mais le moyen le plus efficace est l’affiche. S’organisent alors, trois semaines avant le bal, les tournées d’affichage. Armées de pots de colles et de pinceaux des équipes partent à la tombée de la nuit coller des affiches sur les panneaux de tous les villages, en déposent dans tous les cafés sans trop s’attarder au bar ! Il n’y a pas encore d’éthylomètre et plus d’un est rentré fatigué après une épuisante tournée de collage.

Et puis il fallait faire venir les limougeauds. Pour cela l’organisateur louait un car qui partait de la place du champ de foire à Limoges. Il fallait qu’un garçon a la voix tonitruante soit de la partie afin de pouvoir convaincre les jeunes de monter dans le car pour Nexon et non dans celui pour Ambazac ou saint Léonard… En fait beaucoup de jeunes choisissaient plus l’orchestre que le lieu. Chaque orchestre avait ses groupies. Peu à peu, avec la motorisation de la jeunesse ces cars ont été abandonnés car ils ne drainaient plus grand monde…

Les orchestres qui jouent à Nexon

De nombreux orchestres nationaux, plus rarement, et des orchestres régionaux animent les bals à Nexon dès la fin de la deuxième guerre mondiale. On trouve André DEXET, René DELOUTRE, Roland DUBREUIL, ERIC ERDAY, Jean Claude FAUGERAS, les frères LAVERGNE qui mettront un terme à leur activité en 1980, Lucien LANSADE de Masseret, René LOUIT, Roger PERYERAS, accordéoniste, chef d’orchestre et professeurs de musique réputé à Limoges… André VERCHUREN, l’accordéoniste français qui a vendu le plus de disques, mais aussi Yvette HORNER, Mario CAVALLERO sont venus à Nexon tout comme le corrézien Jean SEGUREL ou le périgourdin Marcel DEBERNARD.

En 1965 l’association des chasseurs décide d’organiser le premier bal des chasseurs. Il a lieu le 22 janvier 1966, salle Charreix avec l’orchestre Miguel FLORENCIO. Devant le succès remporté une grande nuit de la chasse a lieu à la salle des fêtes le 14 juillet 1966, toujours avec l’orchestre de Miguel FLORENCIO. En 1968, le 24 février et le 14 septembre c’est l’orchestre parisien de Mario CAVALLERO avec la chanteuse Lili Montes qui animera le bal des chasseurs.

Le programme du Comité des Fêtes pour 1972 montre l’importance que revêtaient encore les bals :

Bal d’hiver le 5 Février avec Gil MAZEAU -Gala Inter-Danse JO DAUNAT- ORTF-

22 Avril avec Harry WILLIAMS,  fils d’André VERCHUREN

Fête de Pentecôte les 20,21,22 Mai avec Christian AUZEL et Eric ERDAY

11 Juin, une surprise !!! de l’inédit à NEXON, « un gros pavé dans la mare », n’en disons pas plus pour l’instant.

21 Juillet Bal avec Eric ERDAY

22 Juillet : Grand Gala de variétés avec André VERSCHUREN

5 Août, bal des vacances avec Eric ERDAY

Fête des 22,23 et 24 Septembre avec les ensembles de Max Alan et Eric ERDAY

16 Décembre, Marcel DEBERNARD.

Un programme comparable était proposé en 1973:

10 Février……….: Marcel DEBERNARD

05 Mai…………..: Harry WILLIAMS

19 et 20 Mai…. : Fête patronale avec Gil MAZEAUD et PEYRIERAS

02 Juin …………: Les Compagnons de la chanson

21 Juillet ……….: Emile GARRY

04 Août …………: Eric ERDAY

22 Septembre …: Fête patronale avec J.P. SALVAT et Eric ERDAY

31 Décembre …..: Eric ERDAY

Au total 15 bals ont été organisés à la salle des fêtes en 1973.

Dans un rayon de 20 kilomètres autour de Nexon, pendant les années 1970-1975 cinq orchestres assurent plus de la moitié des bals du samedi soir : Roland DUBREUIL, Eric ERDAY, Jean Claude FAUGERAS, Roger PEYRIERAS, les frères LAVERGNE.

Le Populaire, 10-11 août 1974

Quelques orchestres parmi les habitués à Nexon.

Le premier, surtout dans les années 1945-1965, était RENE LOUIT. Derrière ce nom de scène se cache un voisin puisqu’il s’agit de R. CANARD de Saint Hilaire les Places. Son frère André était secrétaire de mairie à Nexon.

Plus tard la véritable star des bals de campagne a été Roland DUBREUIL. Il est invité par l’A.S.N. pour son bal du 12 mars 1966. C’est le début d’un long amour avec les jeunes puisque pendant plus de vingt ans il animera chaque année plusieurs bals à Nexon. Il est presque du pays. Il habite à l’Aiguille, il offre facilement sa tournée au bar et ses fidèles sont assurés de pouvoir danser avec lui tous les samedis dans un rayon de 30 kilomètres.

Roland Dubreuil

L’Orchestre de Jean-Claude FAUGERAS connu pendant dix années de la grande époque 1966 à 1976 un succès lié à la qualité de sa musique. Il n’avait pas la gouaille de Roland Dubreuil, ni la « gueule » d’Eric Erday mais il remplissait les salles. Il devint organisateur de bals de 1976 à 1981 et en 1981 il a créé la discothèque ‘LE MANUREVA’ qu’il a tenu jusqu’à sa fermeture en 2009.

Roland DUBREUIL a eu, au début des années 1970, une rude concurrence avec l’arrivée d’un jeune limougeaud, Georges DELOUTRE. Né derrière la gare des Bénédictins, le jeune Georges a été bercé par l’accordéon de son père, René DELOUTRE. Il commence sa carrière dans l’orchestre de son père et en 1968 il décide de voler de ses propres ailes. Il crée son orchestre et le nomme ERIC ERDAY, RD, les initiales de son père.

Dans son orchestre il a des noms connus dans le monde de la musique. Au piano Pat GIRAUD, aujourd’hui considéré comme l’un des grands organistes de jazz, à la guitare Jean-Paul SOURISSEAU, qui deviendra par la suite directeur de France Bleu Limousin, à la batterie Jean-Marc LAJUDIE qui ouvrira en 1971 son centre de formation et comme chanteur Pat HARRISSON. Derrière ce pseudonyme se cache Patrick HERNANDEZ. Il chante ses compositions parmi lesquelles Born to be alive. Mais ce titre ne deviendra un succès mondial qu’en 1978 après avoir remixé en Belgique.

Dans son livre de mémoires, Alive, Patrick HERNANDEZ raconte son arrivée dans l’orchestre d’ERIC ERDAY amené par son « pote Jean ; Paul SOURISSEAU… « Cette formation au répertoire archi classique rencontrait un grand succès auprès de la population autochtone, particulièrement au sein de la gent féminine en raison du physique avantageux du chef d’orchestre…Tous les weekend , je faisais le trajet Périgueux-Limoges dans la somptueuse jaguar de mon ami guitariste…L’ambiance était bien moins potache que dans mes précédents orchestres. C’était l’esprit « baluche » dans toute sa splendeur : pas de fantaisie, des costumes désuets, des fonctionnaires du bal qui se prenaient au sérieux…Si ERIC ERDAY se révéla plutôt ouvert sur le choix des morceaux à interpréter, les autres l’étaient beaucoup moins. A l’exception de Jean Paul et du clavier Patrick GIRAUD, le reste de la formation partageait peu mon gout pour la pop. Quant à leur technique musicale, elle se révéla d’un moins bon niveau que mes précédents orchestres. …Ce fut la première et la dernière fois de ma carrière ou j’eus vraiment l’impression de faire du bal au sens strict. » Patrick Hernandez, Alive ! Mareuil Editions, 2016

On comprend qu’après cette critique acerbe il quitte l’orchestre à la fin 1972.  Heureusement les centaines de jeunes qui se pressaient aux bals d’ERIC ERDAY n’avaient pas le même sens critique que Patrick HERNANDEZ. Les trésoriers des associations organisatrices de ces bals, et j’en étais, se frottaient les mains à la fin du bal, même si les cachets exigés ont connu une inflation galopante.

La fin des bals de campagne.

Au début des années 80, les bagarres deviennent fréquentes dans les bals. Les jeunes les désertent pour aller dans les boites de nuit, les discothèques qui se sont créés à la sortie de Limoges comme Le moulin des Cendrilles, la Locomotive… Progressivement il va s’en ouvrir dans les campagnes. Les bals du samedi sont morts.

Aujourd’hui la danse revient sur le devant de la scène et retrouve ses lettres de noblesse. Le succès de l’émission « danse avec les stars » en atteste. La salsa, les danses country et folk, les thés dansants sont devenus une autre forme de loisir.

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : VII – Le Consulat (1799 – 1803)

– An 8 (23 septembre 1799- 22 septembre 1800)

Le 9 brumaire l’administration décide de nommer Pierre SIRIEIX aîné et Pierre LELONG du bourg pour effectuer le recensement des chevaux, juments, mules…

Le 18 brumaire (9 novembre 1799) : Coup d’Etat de Bonaparte qui, après le refus du Conseil des Cinq-cents de réviser la Constitution de l’An III, renverse le Directoire, prend le pouvoir et se nomme Premier Consul. Rien n’est signalé à Nexon.

Bonaparte au Conseil des Cinq-Cent à Saint Cloud

Le  nouveau serment de l’Administration qui jure d’être fidèle à la République une et indivisible, fondée sur l’égalité, la Liberté et le système représentatifs.

Bonaparte après le coup d’Etat élabore avec Sieyès une nouvelle Constitution destinée à assurer un pouvoir exécutif fort et concentré dans les mains de Bonaparte. La constitution de l’An VIII est rédigée en 11 jours. Elle est promulguée le 22 frimaire an VIII (25 décembre 1799) et ratifiée ensuite par plébiscite le 7 février 1800. Le 23 frimaire est publiée la loi qui précise les modalités par lesquelles la nouvelle constitution sera portée à la connaissance du peuple.

Le 29 frimaire an 8, l’administration municipale procède à l’ouverture en séance publique du paquet reçu de l’administration centrale qui contient quatorze exemplaires en placards de la constitution de la République Française ainsi  que de la loi du 23 courant qui régit la manière dont cette constitution sera présentée au Peuple, Considérant ensuite combien il importe de donner la plus grande authenticité à un  événement aussi mémorable, arrête que demain 30 frimaire, jour de décade, elle se transportera en corps avec la garde Nationale dans le temple décadaire pour, en présence du peuple assemblé, être fait lecture à haute et intelligible voix, tant de l’acte constitutionnel que de la loi de proclamation des consuls de la République-En conséquence tous les membres qui composent l’administration étant présents après avoir déclaré accepter la constitution on a renvoyé à demain pour la grande solennité de la publication.

Advenant ce jour 30 frimaire les membres de l’administration précédés et suivis de deux détachements de la Garde Nationale, le Juge de Paix, ses assesseurs, l’instituteur et ses élèves se sont rendus au temple décadaire. Là en présence d’un concours nombreux d’habitants et forains, le secrétaire a fait lecture à haute et intelligible voix, au Peuple de la Constitution de la République Française, et autres intervenues ensuite, avec déclaration qu’il serait ouvert deux registres tant au secrétariat de l’Administration que chez le Juge de Paix et dans toutes les communes ainsi que chez TOUS LES NOTAIRES DU CANTON, L’UN POUR L’ ACCEPTATION, L’AUTRE POUR LA NON ACCEPTATION DE LA CONSTITUTION ET QUE tous les citoyens seraient libres d’y émettre leurs vœux.

Tous ont unanimement répondu qu’ils adhéraient à la constitution qui venait de leur être présenté, après quoi l’administration est revenue à la maison commune dans le même ordre et a chargé le commissaire du gouvernement de faire tenir les registres nécessaires conformément aux vœux de la proclamation.

Le Consulat est officiellement installé le 1er janvier 1800 (11 nivôse an VIII).

Les trois consuls : Cambacérès, Bonaparte, Lebrun

Le 19 nivôse, cinq conscrits du canton sont réformés.

Le 21 nivôse serment à la Constitution par les membres de l’administration.

La constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799) revient sur l’élection du maire et décide que les maires sont nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants, par le Premier Consul pour les autres. Avec la loi municipale du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), l’appellation de maire revient, qui remplace celle d’agent municipal.

Le 9 pluviôse remplacement de l’Administration Municipale par des Maires. Dès le même jour le maire de Nexon a commencé son exercice et il lui importe de justifier irrévocablement de l’emploi qu’il fera désormais dans sa carrière des fonds de la commune. Il arrête que le présent livre servira pour y transcrire les états et pièces justificatives et arrêter les dépenses municipales de tous genres.

Le 21 pluviôse les droits de patente sont fixés comme suit : NEXON : 297,40 ; St-HILAIRE : 62,90 ; RILHAC : 38 ; JANAILHAC : 40,90.

Le 2 germinal de l’AN 8, DUVERNEILH notaire public à Nexon adresse sa démission en ces termes : « Citoyens Administrateurs j’ai l’honneur de vous, prévenir qu’en raison de mon grand âge et des infirmités qui en sont la suite, je renonce à ce jour, purement et simplement, à l’exercice des fonctions de notaire public. Entendant néanmoins conserver la garde ou le dépôt de mes minutes jusqu’à ce qu’il en soit autrement ordonné par les lois. Je vous prie citoyens administrateurs de m’en donner acte.

Le 8 floréal an 8, l’administration municipale rend compte des recettes et dépenses pour les années 5, 6, 7 et 8.

Commune de Nexon :

Total des impôts perçus………………. 585 francs

Dépenses ………………………..…………585 francs

Dans ces dépenses figurent :

Réparation de l’Horloge publique………………. 18 francs,

Réparation murs du cimetière,…………………… 18 francs,

Réparation à l’édifice public et à la cloche…. 201 francs

Commune de JANAIHAC : Recette 224 F ; Dépenses 224 F

Commune de St-HILAIRE : Recettes 173 F ; Dépenses 173 F.

Commune de LASTOURS : Recettes 304 F ; Dépenses 304 F.

Commune de MEILHAC : Recettes 152 F ; Dépenses 152 F

Commune de St MARTINET : Recettes 113 F ; Dépenses 113 F.

Pour l’an 4 compte est rendu par François Louis GUYOT, notaire : Recettes 530 F, Dépenses 717 F. d’où un déficit de 187 F. qu’il demande à être payé car il a fourni et payé pour l’installation de l’administration municipale, un fauteuil, une table et six chaises, papier, encre, plumes et cire, lumière. Pour l’an 5 le déficit est de 706 F. car pendant l’hiver le service de l’administration s’est fait chez le Secrétaire, faute de bois, et ce dernier a fourni bois, lumière et papier. Pour certaines dépenses en l’an 7 il faut noter que le secrétaire avait perçu un traitement de 516,10 F., le Juge de Paix 688 F, le Greffier 227 F et les fêtes décadaires et nationales avaient coûté la somme de 125 F.

– An 9, 10 et 11 (23 septembre 1800 – 23 septembre 1803)

Recettes et dépenses des opérations de l’an 8, 9, 10 et 11 avec les arrêtés du Préfet approuvant les comptes.

Pour mémoire les dépenses principales étaient :

– le papier, la chandelle, la cire, l’encre et les plumes …………………………… 30 F

– loyer de la Mairie ……………………………………………………………..……………. 30 F

– traitement du Secrétaire…………………………………………………………………. 90 F

– frais de message…………………………………………………………………………….. 90 F

– les registres sur papier timbré………………………………………………………….. 83 F

– le piéton…………………………………………………………………………………………. 97 F.

Le rôle central du préfet dans le département

Depuis les débuts de la Révolution, les départements avaient été administrés par une direction collégiale. Certes, un lien s’était noué entre Paris et la province par l’envoi de commissaires du gouvernement, mais leur fonction était temporaire et, à aucun moment, ils ne couvrirent l’ensemble du territoire. La crainte de voir renaître le  » despotisme des intendants « , symbole de l’Ancien Régime, avait contribué à ce relatif affaissement du pouvoir central dans les départements.

Un arrêté du 11 ventôse an VIII porte nomination de 97 préfets. Dès le mois de mars 1800, le ministre de l’Intérieur, en leur adressant ses instructions, les met en garde contre la tentation de promouvoir les idées de la Révolution :  » Dans vos actes publics, et jusque dans votre conduite privée, soyez toujours le premier magistrat du département, jamais l’homme de la révolution ; ne souffrez pas qu’on rappelle en votre présence les qualifications dont les partis divers se sont tour à tour poursuivis ; elles n’appartiennent plus qu’au déplorable chapitre des folies humaines »[1].

La circulaire du 12 mars 1800, signée par Lucien Bonaparte, précise longuement les attributions des préfets. Elle fixe les règles de fonctionnement de ce nouveau corps. En premier lieu, les préfets doivent organiser la levée des conscrits, en vertu de la loi Jourdan, votée en 1798, mais fort mal appliquée. La seconde priorité des préfets consiste en la  » prompte rentrée des contributions « . La troisième priorité est le maintien de l’ordre. Mais le préfet est aussi chargé « d’assurer le bonheur de ces concitoyens « , bonheur qui passe, pour le ministre, par l’essor économique du pays, c’est pourquoi les préfets sont invités à encourager la production agricole, le commerce et l’industrie. 28 préfets sont restés en fonction plus de dix ans dans le même département et parmi eux, Louis Texier-Olivier préfet de la Haute Vienne du 9 mars 1802 au mois de mars 1814.

La loi du 9 frimaire an 10 (30 novembre 1801) portant réduction du nombre des justices de paix confirme le juge de paix de Nexon avec compétence sur les communes suivantes (orthographe de l’arrêté) : Saint Hilaire Lastour, Janailhac, Lameze, La Roche-L’Abeille, Melhac et Saint Martinet, Nexon, Saint Priest et Freissinet, Reilhac Lastour, Royère.

– An 12 (24 septembre 1803- 23 septembre 1804)

Le 16 messidor an 12 de la République, le Préfet de la Haute-Vienne prend un arrêté ordonnant que la somme de 156 F 40, excédent de recettes de l’an 11, soit affectée au rétablissement du culte catholique conformément aux vœux du Gouvernement. Ces dépenses seront affectées aux réparations de l’Eglise, de la maison du Presbytère et achat d’ornements »

Une autre somme de 464 F est dépensée comme suit :

Le sieur Palette qui a pavé l’Eglise……………………….. 85 F

Gizardin qui a posé un cadre à l’horloge………………. 160 F

Objets du culte, curé Mazérieux….,……………………….. 84 F

Le reste, 1 65 F, a été payé à ceux qui l’avaient avancé.

Il fut encore réglé diverses réparations ou achat dont ;

Pierre Texier qui a fait les bâtons du dais……………….. 20 F

Morgiére qui a raccommodé la croix………………………. 24 F

Suisse vitrier………………………………………..………………9,50 F

Simonet vitrier……………………………………………………. 61,50 F

Au vicaire Régent pour objets nécessaires au culte…. 32 F

 

Le Conseil Municipal à cette époque était composé de François GUYOT Maire, SIRIEIX, LIMOUSIN François, Léonard de COULAC, Jean CHEMINAUD, Gabriel TARRADE, Adjoint, GUYOT Antoine du Brouillet et Léonard PRADEAU.

 

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : VI – La Révolution , Ans V, VI et VII ( septembre 1796 – septembre 1799)

AN 5 (22 septembre 1796- 21 septembre 1797)

Le 15 vendémiaire, Jean DUTREIX de Mazérieux est exempté du service militaire.

Le 2 brumaire le sieur GUYOT est chargé de refaire les états de sections pour la répartition des impôts.

Ce même jour sont exemptés du service militaire : Antoine TARRADE, Annet TARRADE, Pierre SIRIEIX, Léonard GIZARDIN qui avaient été volontaires aux armées pour la défense de la Patrie et avaient bien fait leur devoir.

Le 8 pluviôse, l’assemblée décide que le bureau de Poste de Limoges est le plus commode pour elle, et de l’intérêt du Canton, le courrier sera porté à Limoges et pris à Limoges par un commissionnaire.

Le 20 pluviôse l’administration municipale prête serment en ces termes : « Je jure haine à la Royauté et à l’Anarchie. Je jure attachement et fidélité à la constitution de l’an 3 et de la République ».

Ce même jour sont nommés percepteur :

Gabriel TARRADE pour la commune de NEXON

Michel DESBORDES pour MEILHAC

Antoine GLANDUS pour JANAILHAC

François BOURDICHON pour St-HILAIRE

Martial DOUDET pour St-MARTINET

Pierre CAZE pour RILHAC LASTOURS

Ce même jour BOURDICHON LAFARGE, Antoine GLANDUS et Nicolas GIZARDIN sont réélus membres du Conseil Général du Canton.

Le tableau des citoyens actifs pour le canton s’élève à 1190 électeurs.

Le 4 germinal, Annet SAZERAT membre de l’assemblée, ayant affermé tous ses biens et quitté le canton, a donné sa démission.

Le 28 germinal, le citoyen Nicolas GIZARDIN, Agent de la Commune de Nexon, donne sa démission à la suite des remontrances dont il a été l’objet.

Le même jour Marie Guillaumette ROGER, épouse CRUVEILLER, se voit attribuer la toute propriété de Verneilh et de Lage, sis à Nexon. Le même jour un certificat de civisme est délivré à Nicolas LELONG des Combes de Lastours.

Le 14 floréal,  renouvellement des baux des biens des émigrés placés sous séquestre.

Le 17 floréal, s’est présenté devant l’administration municipale le sieur GOUZON Chaumette, huissier au Châtelet de PARIS, qui a déclaré s’installer à Nexon, et qu’il était porteur de nombreuses créances pour argent qu’il a prêté aux émigrés lors de leur départ de France.

Le 24 floréal, Jean DESPLANCHES de Puyravaud est nommé Agent Municipal en remplacement de GIZARDIN.

Le 1er prairial, l’Administration Municipale fait sommation au percepteur de chaque commune de porter les produits des impôts pour le 1er octobre, dernier délai, avec les quittances.

Le 8 prairial, Jeanne D’ALBIAC née Marie ROULHAC vient déclarer les sommes qui lui sont dues par les émigrés.

Le 23 prairial, Antoine Etienne DAVID des ETANGS, émigré à l’étranger, revient s’installer à Nexon.

L’administration se fait rappeler à l’ordre pour les impôts qui ne rentrent pas et dont le Trésor Public a grand besoin.

Le 4 thermidor le Trésor nomme des commissaires pour concourir à leur recouvrement à savoir :

NEXON              Jean GUYOT, Juge

JANAILHAC      ARBONNEAU

RILHAC              LAFFERANDIE

St-HILAIRE        BOURDICHON LAFARGE François

St-MARTINET   Léonard CANARD

Le 11 Thermidor, Nicolas GIZARDIN de Nexon, démissionnaire, est remplacé comme Agent Municipal de la commune de Nexon par le sieur Pierre DUPUYTREN.

Le 18 thermidor l’administration fixe les impôts pour chaque commune :

 

en principal

(en francs)

en additionnel

(en francs)

NEXON 14.705 2595
St-MARTINET 1020 180
St-HILAIRE 4250 750
RILHAC 3695 652
MEILHAC 3560 593
JANAILHAC 5225 922

 

Le 25 thermidor acte de soumission à la République de Pierre DOUIX de St-Hilaire.

Le 22 fructidor l’administration désigne comme répartiteurs :

– à NEXON : TARRADE, GUYOT, Juge de Paix, BONNET, SAZERAT et GUYOT Notaire

– à MEILHAC :  BOURDEAU de la JUDIE, Antoine TEULIER, FRUGIER et GUYOT ;

– à St-HILAIRE : Jean COUTEAU, François BOURDICHON LAFARGE, Martial LIMOUSIN, Jean ARRAGON et Gabriel LIMOUSIN ;

– à JANAILHAC : ARBONNEAU, BOUTOT, SIRIEIX, SAZERAT et BARNAGAUD ;

– à RILHAC : LAFERRANDIE, BAUDET, VERGNOLLE, DESCHAMPS et BOURGEOIS ;

– à St-MARTINET : DESVALLOIS, RATIER, Jean DEFAYE, MARIAUD et CANARD.

Le 29 Fructidor, se présentent Guillaume FAUGERON et Jean Pierre DOUIX qui ont déclaré prêter le serment de haine à la royauté et à l’anarchie, d’attachement et de fidélité à la République et à la Constitution.

Le même jour François MAUD ministre du culte catholique de la commune de St-MARTINET prêta le même serment. Même chose pour Pierre CAZE, ministre du culte catholique de RILHAC LASTOURS.

Ce même jour le commissaire exécutif DESVALLOIS enjoint à tous les militaires se trouvant dans leur foyer de rejoindre leurs corps respectifs.

Le 14 Vendémiaire ce même commissaire fait état que les commissaires répartiteurs n’ont encore rien fait. Il leur donne ordre de faire immédiatement leur travail sous peine de sanctions graves.

Le même jour François LIMOUSIN officier de Santé est autorisé à se retirer dans ses foyers à Nexon. François BOURDICHON volontaire au 15ème Régiment de Chasseurs à Cheval est autorisé à prendre un congé pour maladie.

Nicolas GIZARDIN est nommé séquestre des biens de Bertrand ROMANEE émigré, et Pierre DUPUYTREN agent de la commune de faire l’inventaire du mobilier et des bâtiments.

Le 30 vendémiaire le Commissaire DESVALLOIS adresse à l’administration du Canton de Nexon une lettre dans laquelle il constate l’inaction de cette dernière envers les biens des émigrés CARDAILLAC qui se trouvent sur la Commune de JANAILHAC, et il leur enjoint de désigner immédiatement un séquestre et de faire inventaire. Aussitôt l’Administration désigne à cet effet le citoyen TARRADE LAVERGNE.

 

AN 6 (22 septembre 1797 – 21 septembre 1798)

Le 7 brumaire an 6 le citoyen Antoine GLANDIER signale la mésintelligence qui règne entre les commissaires répartiteurs de la commune de JANAILHAC et qui, de ce fait, empêche la confection de la matrice des rôles pour la rentrée des impôts. Le sieur MAUD de LA MEYZE est désigné pour enquêter.

Le 8 brumaire sont nommés pour assister à la répartition de la côte mobilière :

– pour NEXON : Annet TARRADE Officier de Santé

– pour MEILHAC : Antoine TEULIER

– pour St-MARTINET : Martial DOUDET

– pour RILHAC : Audonnet de la FERRANDIE

– pour St-HILAIRE : François BOURDICHON LAFARGE

– pour JANAILHAC : ARBONNEAU

Les loups font encore des ravages

Le 12 frimaire, l’administration municipale a délibéré comme suit : « Considérant que depuis bien du temps le loup commet beaucoup de ravages dans le canton ; que lorsqu’il entre dans quelques bergeries ou qu’il rencontre des troupeaux de brebis, rien ne peut échapper à sa dent meurtrière, que non seulement il dévore ces animaux, mais qu’encore les autres ne sont pas à l’abri de sa voracité. Considérant en outre les plaintes réitérées de plusieurs citoyens auxquels il a causé des pertes considérables ; Arrête :

1° Désigne un capitaine pour tout le canton, pour commander la chasse au loup en fixant l’heure et le jour,

2° Ce capitaine dressera la liste des citoyens de chaque commune qui prendront part à la chasse ; fixera les lieux de rendez-vous,

3° Aucun citoyen désigné ne pourra se soustraire à cette chasse sous peine de 4 francs d’amende,

4° Défense est faite de tirer le gibier sous peine de confiscation de l’arme et d’une amende de 3 francs »

Le 20 nivôse rétablissement des séquestres sur les biens des ascendants d’émigrés : Séquestre de la famille DE NEXON, DE COULAC de Mazérieux, Famille DE VEYRINAS, Pierre LELONG dit Cadet aubergiste, DE BONY DE LAVERGNE, CHABROL de St-Jean Ligoure.

Le 25  nivôse mise en adjudication de la levée des impôts. Le sieur DESBORDES Agent municipal de Meilhac fit appeler le peuple des communes de St-Martinet, Meilhac et Nexon par son de cloches. Il ne se présenta que deux personnes qui moyennant un sou par livre se rendirent adjudicataires. Ce fut Antoine TARRADE pour NEXON et Jean Baptiste TEULIER pour Meilhac et St-Martinet.

Le 27 nivôse est affiché dans les communes le traité de paix conclu entre la République Française et l’Empereur, Roi de Hongrie et de Bohême. Ce traité, signé à Campo- Formio (Italie) par Napoléon Bonaparte le 26 vendémiaire (17 octobre 1797) met fin à la guerre entre la France et l’Autriche. La France récupère la Belgique et les Pays Bas.

Ce même jour, prêtent serment à la République : Antoine FAUGERON, DESVARGNE, Magdeleine SAZERAT et Jeanne DESPOTS, sœurs converses.

Le 2 pluviôse l’Agent exécutif ayant des doutes sur l’administration municipale fit prêter à nouveau serment à tous ses membres et ce sur la place Publique en présence du Peuple, sous l’arbre de la LIBERTÉ.  Étaient présents le Juge de Paix et tous les Fonctionnaires et les notables du Canton. Le Président rappela que ce 2 pluviôse correspondait à l’anniversaire de la juste punition du dernier des rois des français. Il prononça un discours de circonstance et le serment eu lieu individuellement.

Le 19 pluviôse le Ministre de la Police Générale de la République fait connaître par arrêté que la famille DE BONY est rayée de la liste des émigrés et que tous leurs biens doivent leur être rendus.

Le 28 pluviôse le Commissaire exécutif départemental envoi une mise en demeure à l’administration municipale qui fait preuve de négligence coupable ; qui ne se réunit plus, ne répond plus aux lettres, et il menace de saisir l’autorité supérieure à Paris.

Le 29 pluviôse révocation du citoyen CAZE, Ministre du culte à Rilhac Lastours, de ses fonctions d’agent municipal.

Le 8 ventôse, Jean Baptiste Ferréol GAY DE NEXON rend compte de la jouissance provisoire de ses biens, comme ascendant d’émigré, duquel il ressort que les recettes excèdent les dépenses de 136 francs 19 sols. Il n’en n’est pas de même pour la veuve DE VEYRINAS qui rend compte d’un déficit de 1692 francs 18 sols.

Ce même jour ouverture d’un livre de souscription à l’emprunt émis pour vaincre l’ennemi de la France. Le sieur FAUGERON DESVERGNES déclare vouloir remplir à Nexon le poste d’instituteur public.

Le 27 ventôse le sieur Annet TARRADE est désigné comme Commissaire pour préparer la fête de la souveraineté du peuple qui est fixée au 30 ventôse. Chaque commune fournira un piquet de 10 hommes de la Garde Nationale auxquels il sera remis 3 cartouches. Cette célébration aura lieu entre l’arbre de la liberté et l’arbre de la Fraternité.

Ce même jour adjudication de la levée d’impôts Jean Baptiste BARNAGAUD de Nexon, moyennant cinq deniers par livre a été battu par Louis NOUHAUD de Janailhac qui a offert de les lever gratuitement.

Le 18 germinal l’assemblée s’émeut des vols répétés d’assignats et pour réprimer ces vols, arrête que tous les aubergistes seront tenus de demander passeport régulier à tous les voyageurs ou étrangers de la commune qui mangeront ou logeront chez eux.

Ce même jour l’administration désigne comme garde bureau le sieur François BARBARY aux appointements de 50 francs par an.

Le 8 floréal, l’administration municipale désigne le sieur Jean DENIS maçon et charpentier pour vérifier les réparations effectuées aux biens sous séquestre de la famille DE VEYRINAS, qui s’élèvent à la somme de 960 francs. Jean DENIS en fit rapport et constata que la réclamation était bien fondée et l’administration alloua la somme de 960 francs et les frais de Jean DENIS soit 6 francs.

30 floréal an VI (19 mai 1798), Bonaparte quitte Toulon pour l’Egypte. Il débarque à Alexandrie le 1er juillet après avoir pris Malte. Le 21 juillet (3 Thermidor) a lieu la bataille des Pyramides.

Le 15 prairial, un blâme est adressé à l’adjoint municipal de la commune de RILHAC qui n’a pas procédé, malgré plusieurs avertissements, à la nomination d’un agent municipal. En conséquence arrête que le citoyen CERTE sera tenu de convoquer les citoyens actifs de cette commune pour le 20 courant pour nommer cet agent municipal et d’en rapporter procès verbal.

Le 16 messidor TARRADE percepteur donne quittance des impôts de la contribution mobilière de la commune de NEXON.

Le 8 thermidor, l’Administration centrale du département arrête qu’il sera procédé au remplacement de Pierre DESCHAMPS, garde forestier de la forêt Nationale de LASTOURS qui, ne sachant ni lire ni écrire, est incapable de rédiger les procès verbaux contre les délinquants. Après de multiples recherches, l’administration trouva pour ce poste le sieur Hyacinthe BOURGEOIS LARIBIERE et fixa son traitement à 200 francs par an. Il prêta serment devant l’administration du département.

 

An VII (22 septembre 1798 – 22 septembre 1799).

Le 11 vendémiaire, ouverture d’un registre pour l’enrôlement des jeunes gens de 20 ans de la première colonne de conscrits.

Le 9 brumaire l’Administration Municipale procède à la désignation d’un jury pour examiner les jeunes gens infirmes qui ne pourront faire de soldats. Furent désignés :

Pour Nexon : BONNET Jean de Nexon

Pour Meilhac : Antoine TEULIER du Puytren

Pour Rilhac : Jean BOYER dit GENTY de Lastours

Pour St-Hilaire : Martial LIMOUSIN des Places

Pour Janailhac : Jean GLANDUS dit Triquerie

Pour Officier de Santé : Annet BONNET de Nexon.

Le 9 brumaire, la Commission Centrale accorde au sieur Pierre BARRIERE de Janailhac un délai de dix décades avant de se rendre aux armées.

Le 28 brumaire, le Jury siège pour les conscrits ayant des infirmités en présence du Commissaire exécutif et de Annet TARRADE Officier de Santé :

– Jean PEYRICHOU de Poutinou de Meilhac présente une plaie moyenne extérieure à la jambe gauche qui lui est restée à la suite d’une maladie.

– Jean DELOUTRE de Sallas, une plaie assez forte à la jambe gauche provenant d’une humeur ambulante.

Un délai de neuf décades est accordé à chacun d’eux pour rétablir leur santé.

– Louis CHAZELAS de Sallas, prétend qu’il a des attaques d’épilepsie et que ces attaques sont périodiques chaque mois, mais comme il n’apporte aucune preuve, il est renvoyé devant la commission de Santé de Limoges.

– Louis PARTHONNAUD de Valeix a les deux petits doigts des deux pieds montés transversalement sur les autres ce qui le met hors d’état de marche.

– Jean REBEYROL du village de Maspataud, Commune de JANAILHAC, est atteint d’une hernie inguinale qui lui occasionne par intervalle de fréquentes coliques, et il est de faible santé.

La commission ne pouvant se prononcer les renvoie devant la Commission de Santé.

Le 29 frimaire Pierre PAUZET volontaire au 7ème Bataillon de Rhône et Loire bénéficie d’un congé de réforme.

Ce même jour l’administration met en adjudication la levée des impôts. Sont adjudicataires :

Pour NEXON : François TARRADE LAVERGNE,

Pour JANAILHAC : Martial BARRIERE à Joussonie, Pour MEILHAC : Jean TESSEYDRE à LAVIGNAC,

Pour RILHAC : François JOUHAUD de Leybaudie,

Pour St-HILAIRE : Abraham FREISSEIX de Lanternât

Pour St-MARTINET : Léonard RATIER des Sous.

Le 19 nivôse, certificat de réforme définitive est accordé au citoyen Pierre MASPATAUD du village de Veyrinas, fusilier dans la 38ème brigade du 2ème Bataillon, 4ème Compagnie.

Le 23 nivôse, assujettissement des commerçants aux droits de patente : les assujettis sont au nombre de 89 pour NEXON, 11 pour JANAILHAC, 19 pour St-HILAIRE, 18 pour RILHAC, 16 pour MEILHAC et 8 pour St-MARTINET.

Les fêtes décadaires

La loi réglant le culte révolutionnaire du décadi est votée le 13 fructidor an VI (30 septembre 1798). Cette loi ordonne :

art 1 : Chaque décadi l’administration municipale avec le Commissaire du Directoire exécutif et le secrétaire se rendent en costume au lieu destiné à la réunion des citoyens et y donnent lecture des lois et actes de l’autorité publique…

art 3 : La célébration des mariages n’a lieu que le décadi dans le local destiné à la réunion des citoyens …..

art 4 : A compter du 1er vendémiaire an 7 ….. il sera ouvert un double registre des mariages dans chaque administration municipale …… A compter de la même époque les Officiers publics…cesseront de recevoir lesdits actes de mariage sous peine de nullité et des dommages intérêts des parties.

art 5 : Le décadi, il est donné connaissance aux citoyens des naissances, des décès, des actes de reconnaissance « d’enfans » nés hors mariage, des actes d’adoption et des divorces qui ont eu lieu pendant la décade. etc….

Les fêtes chrétiennes traditionnelles (Noel, Pâques …) sont remplacées par des fêtes révolutionnaires. Le seul jour chômé est alors le décadi, revenant donc tous les dix jours. Cette loi institue également l’obligation de célébrer les mariages exclusivement les jours de décadi au chef-lieu du canton et ce à partir du 1er vendémiaire an VII (22 septembre 1798). Les maires des autres communes continuent de recevoir les déclarations de naissances et de décès, mais ne sont plus habilités à rédiger les actes de mariage. Cette loi est restée en vigueur jusqu’au 7 Thermidor an VIII (26 Juillet 1800).

Le 23 nivôse, l’Administration municipale délibère pour se conformer à la loi du 13 Fructidor dernier et l’arrêté du Comité Exécutif du 16 du même mois, sur la célébration des fêtes décadaires. Considérant que dans l’intérêt du régime républicain, il importe de donner à ces fêtes plus de publicité à cette loi bienfaisante qui permettra à tous les citoyens de se rapprocher de la connaissance des lois, les autorités doivent seconder de tout leur pouvoir les vues du gouvernement à ce sujet. Considérant que les mesures prises jusqu’à présent ont été inopérantes, décide que chaque décade à neuf heures du matin, tous les membres de la présente administration se réuniront avec leurs secrétaires en costumes au lieu destiné à la réunion des citoyens et que là après la célébration des mariages s’il y en a, il sera donné lecture au Peuple du bulletin des lois et de celui du gouvernement que ces jours solennels le ministre du culte sera tenu de différer son exercice jusqu’après la célébration, si mieux il n’aime s’en dispenser. Que les instituteurs publics et privés seront obligés de s’y rendre avec leurs élèves afin de se pénétrer des institutions républicaines. Que le Juge de Paix, son greffier et ses assesseurs y assisteront, leur exemple étant des plus salutaires. Que ce jour-là toutes les boutiques seront fermées. Enfin l’assistance de la Garde Nationale est requise pour donner plus d’éclat à cette solennité. Le présent arrêté sera publié à son de caisse et affiché dans toutes les communes du canton.

Le 7 pluviôse cette première fête eut lieu dans le TEMPLE destiné à la réunion où se trouvaient au complet, l’administration municipale, le juge de Paix, le greffier, ses assesseurs, les instituteurs et leurs élèves, les notaires, les huissiers, la Garde Nationale en présence d’un grand concours de citoyens. Lecture a été faite à haute et intelligible voix des lois du 18 floréal an 2, 23 nivôse an 4 et de l’arrêté du 3 frimaire relatif à la célébration de l’anniversaire de la juste punition du dernier roi des français après quoi l’hymne à la Patrie a été chanté. Puis chaque membre a prêté serment en ces termes : « Je jure haine à la royauté et à l’anarchie, je jure attachement et fidélité à la République et à la constitution de l’an 3. Après quoi l’assemblée s’est dissoute.

Le 29 nivôse sont désignés comme répartiteurs des impôts :

Annet TARADE Officier de Santé

Pierre SAZERAT Huissier public

Jean DESPLANOHES cultivateur

François Louis GUYOT notaire public

et JARRAFON de Burgnac.

Le 9 pluviôse, l’administration municipale siège car 53 personnes ont réclamé contre leur imposition à la côte mobilière et personnelle pour la commune de Nexon, 5 pour JANAILHAC, 16 pour RILHAC, 16 pour St-MARTINET, 3 pour St-HILAIRE.

Le 15 pluviôse, en présence du Commissaire agent particulier des contributions, arrête le montant des contributions foncières. Le 28 pluviôse même délibération pour la contribution mobilière et personnelle.

Le problème de l’insoumission

L’obligation du service militaire de 20 à 25 ans fut instituée par la loi Jourdan du 19 fructidor An VI (5 septembre 1798) qui créait la conscription. Cependant l’obligation ne comportait pas nécessairement le service. Le Corps législatif avait le droit de n’appeler que le contingent nécessaire pour compléter ou accroître les effectifs. Partout en France a lieu le recensement, à partir de l’état civil, des conscrits. Ils sont répartis en cinq classes : 20 – 21 ans, 21 – 22 ans, 22 – 23 ans, 23 – 24 ans, 24 – 25 ans.

Mais l’application de la conscription n’alla pas sans difficulté. La loi Jourdan rencontra très vite des difficultés d’application. D’abord le nombre des conscrits qui refusaient le résultat du tirage au sort, les conscrits réfractaires, était beaucoup plus important que prévu ; ensuite le nombre des conscrits inaptes au service armé pour des raisons physiques était énorme ; enfin il n’existait pas encore de tableaux réels et précis de la population. En pratique, à la fin du ministère Schérer, ministre de la Guerre, du 25 juillet 1797 au 21 février 1799 sur 143 404 aptes à devenir soldats,72 618 conscrits sont partis de leurs cantons, 51 000 seulement ont rejoint ; on est bien loin des 200 000 espérés dans la loi du 3 vendémiaire An VII (24 septembre 1798).

Le mal de l’insoumission et de la désertion rongea dès lors les armées de la République. Il y eut des « appels de contingent » successifs jusqu’à la loi de juin 1799 qui mobilisa les cinq classes intégralement. Le remplacement du conscrit, prévu par la loi du 28 germinal An VII (17 avril 1799) fut supprimé le 2 juillet suivant.

 A Nexon, le 6 floréal, l’administration décide de rester en permanence pour accomplir sa mission et remplir les vues prescrites par la loi du 28 germinal dernier.

Le 19 prairial les deux gendarmes de CHALUS, qui ont assuré l’enrôlement des jeunes conscrits, réclament 36 journées de salaire. L’administration leur vote une somme de 5 francs par jour à chacun d’eux et dit que cette somme sera payée solidairement entre les citoyens réfractaires au service militaire, savoir :  Pierre TEILLOT du village d’Aixette, BURGAUD gendre du village du Plantadis, Jean CELERIER de RILHAC, Jean FAVARD de RILHAC, Jean PRADEAU de JANAILHAC, Jean BOYER de LASTOURS.

Le 1er messidor, dispense de servir aux Armées est accordée à Léonard DOUDET meunier et Pierre VERGNOLE cultivateur.

Le 26 fructidor, adjudication et rabais des réparations nécessaires à la Grange du domaine de la Vigne appartenant au sieur DAVID des ETANGS, émigré. C’est Léonard PRADEAU du village de La Mazeaurie exerçant la profession de charpentier qui fut adjudicataire pour la somme de 690 francs.

Le 27 fructidor, nomination des répartiteurs pour les contributions de l’an 8. Sont désigné :

Léonard CHIROL de Valeix,

Gabriel TARRADE de NEXON,

Nicolas GIZARDIN de NEXON

François JARRAFON de BURGNAC.

Le 29 fructidor l’administration désirant prouver son zèle et son attachement inviolable à la République de l’an 3 prête serment en ces termes :

« Je jure fidélité à la République et à la Constitution de l’an 3, je jure de m’opposer de tout mon pouvoir au rétablissement de la Royauté en France et à celui de toute espèce de tyrannie, » Le même jour dispense définitive du service militaire au sieur Pierre VERGNOLLE du village de Rilhac qui présente une formidable bosse formée par la courbure de la colonne vertébrale qui s’oppose au port des harnais et de l’équipement militaire. Dispense accordée également à Jean Joseph GUYOT de Nexon atteint de surdité totale, ce qui est prouvé par l’attestation de dix citoyens qui vivent avec lui