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Les infirmières à l’hôpital ouvert par la baronne de Nexon en 1914-1918

Un des premiers article que j’ai publié sur ce bog, le 27 février 2015, était consacré à l’hôpital 5 bis ouvert dés le début de la guerre par la baronne de Nexon dans les locaux du pensionnat de jeunes filles. Les jeunes nexonnais ne connaissent pas cet ancien établissement dont la structure est toujours présente, 36 boulevard Gambetta.

L’école de filles en 1930
36 Bd Gambetta en 2023

La baronne va faire appel à ses propres enfants et aux jeunes filles de Nexon. Ma collection c’est enrichie de deux nouvelles photos qui me permettent de mieux identifier les jeunes infirmières.

Sur la photo prise devant la porte de l’hôpital on compte 12 femmes en blouses blanches autours du médecin. La baronne est assise à droite du médecin, Derrière la baronne sa fille Thérèse est debout avec à ses cotés, derrière le médecin, sa sœur Jeanne.

Thérèse de GAY DE NEXON est née le 1er octobre 1890 à Azay-le-Rideau. En effet son père, Auguste de Nexon, louait le château de La Chevrière situé à Saché dans la banlieue d’Azay le Rideau. Devant le refus de son épouse à son souhait d’acheter le château d’Azay le Rideau, il a fait construire le château de La Garde à Nexon. Thérèse a exercé le métier d’infirmière et était enseignante à l’école d’infirmière à Limoges. Elle décède en 1961, à l’âge de 71 ans. Jeanne de Nexon est née à Saché (Indre et Loire) le 12 juillet 1895. Elle épouse M. de LAUZUN le 29 mars 1921 à Nexon. Elle décède en 1962.

Au premier rang, de gauche à droite, Madame St Ange, Madame de Nexon, Mlle Bragard, Mlle Thérèse de Nexon. Au deuxième rang, de gauche à droite, Mlle Tarrade, Mlle Jeanne de Nexon, Mlle Bonnafy, Mlle Lelong.

Mademoiselle Renée TARRADE (1890-1922) était la fille de Jean baptiste TAARADE, huissier à Nexon. Mlle Jeanne BONNAFY (1890 – 1988) était la fille d’Arsène BONNAFY, juge de paix à Nexon dont l’histoire se trouve sur ce blog. Je n’ai pas trouvé la filiation de Mme Saint Ange, ni celle de Mlle LELONG et de Melle BRAGARD.

D’autres photos que je viens de recevoir permettent de confirmer certaines identités.

Une autre photo est celle de Thérèse RALU (1889 – 1970) qui a épousé Jean DESBORDES (1887 – 1971) le 15 mai 1913. Jean DESBORDES est né à Nexon, coiffeur à Paris il y a rencontré sa future épouse. Mobilisé pendant toute la durée de la guerre de 1914-1918 son épouse a du venir chez ses beaux parents à Nexon. Son mari avait effectué son service militaire comme infirmier (1908-1910) et c’est en cette qualité qu’il a été mobilisé en 1914.

Thérèse RALU née DESBORDES

Retour sur ma conférence…

Le samedi 16 septembre, journée du patrimoine, les visites du château ont été prises d’assaut ! Il a fallu refuser du monde et le dimanche, jour des ostensions alors que la mairie était fermée plus de cent personnes se sont présentées pour effectuer une visite. Les conseillers de permanence ne pouvaient montrer que la salle des mariages ce qui atténua la déception des candidats à la visite.

Il faut dire que la presse avait été élogieuse en consacrant deux longs articles aux 400 ans du château. le premier, le 11 septembre résumait avec de belles photos la visite que j’avais faire avec les journalistes.

Quelques photos qui illustrent l’article dans la version en ligne :

Le lendemain un long article m’était consacré, la journaliste ayant voulu comprendre mon intérêt pour l’histoire de Nexon. Une promenade dans les rues et un verre pris à la librairie, café bar à vin  » o-coquin-de-sort » ont donné de la matière à un article qui me décrit parfaitement.

Déambulation rue saint Ferréol

Il n’est pas étonnant qu’avec une telle promotion près de 200 personnes étaient réunies dans la salle Méliès pour écouter ma conférence.

Deux bonnes heures m’ont été nécessaires pour montrer comment une famille partie de saint Léonard, les GAY, s’établit à Limoges où elle occupe de hautes fonctions dans la magistrature. Trois générations de hautes fonctions conduisent à la noblesse et les achats judicieux de terres nobles à Nexon ont fait que NEXON a été accolé au patronyme originel. Le château dont la construction a débutée en 1623, est devenu la demeure familiale. Les enfants furent d’abord de brillants officiers dont plusieurs ont laissé leur vie au combat avant que le cheval devienne l’activité de la famille.

Le haras de NEXON a fait briller pendant un siècle les couleurs de la casaque grise et de la toque cerise sur tous les grands hippodromes. L’esprit d’entreprise et le gout de l’innovation ont donné naissance à la race des anglo arabes quand en 1840 Astolphe de NEXON ramène d’Angleterre deux juments pur sang. Le haras pris rapidement une grande importance ce qui a nécessité la construction d’écuries, d’un hippodrome et d’aménager des prairies suffisantes pour nourrir tous les chevaux.

Un parc de 38 hectares a été dessiné en 1854 par le comte Choulot. Une chapelle y a été érigée où sont inhumés les membres de la famille.

Les tours du château ont été couvertes d’une toiture pointue et entourés d’une couronne de machicoulis.

La famille de NEXON conserva le château jusqu’en 1983 lorsque Ferréol de NEXON le vendit à la commune.

A l’issue de ma conférence le maire, Fabrice GERVILLE REACHE m’a remis la médaille de la ville de NEXON, ce qui m’honore et me conforte dans mes recherches.

De la création de l’Amicale du 3ème Age à sa nouvelle présidente.

Une première réunion a eu lieu le jeudi 12 Juin 1975 à l’Hôtel de Ville sous la présidence du Maire, René REBIERE, du Premier adjoint André LONGEQUEUE et de M. BONNEAU, conseiller. Une seconde réunion a été fixée le 7 Juillet. Présidée par René REBIERE et André LONGEQUEUE, avec le concours de Mesdemoiselles les Assistantes Sociales de NEXON et du département. C’est une assistance nombreuse qui a approuvé les statuts et élu le premier Bureau :

Présidents d’Honneur : Messieurs René REBIERE et André LONGEQUEUE

Présidente active : Madame Alice VIGNERON

Vice-président : Monsieur Martial LAROUDIE

Secrétaire : Monsieur Roger BOURGOIN

 Secrétaire adjoint : Madame Jeanne QUINOUE

Trésorier : Monsieur Jean PRADIER 

Trésorier adjoint : Madame LACORRE M. L

Membres du Conseil d’administration : Mesdames Marguerite CHIBOIS, Marie FAURE, Léonie FOUILLAUD, Marie ROBERT et Messieurs Jean GUILLAT, Adrien MENIER et Henri PERRIARD.

Les réunions habituelles ont été fixées le premier lundi de chaque mois.

De nombreux nexonnais ont adhéré à l’Amicale et les membres d’honneur et les membres bienfaiteurs généreux ont manifesté leur intérêt aussi bien de Nexon que des communes voisines. Les distractions et les voyages proposés ont eu un large effet mobilisateur.

Dès le dimanche 28 Septembre 1975 à 7 h 30, un groupe de 50 personnes attendaient le car VILLESSOT avec impatience pour un voyage en Corrèze en passant par la Mont Gargan, Uzerche, un déjeuner à Beyssac suivi par des chants et des danses. Ensuite visite de Pompadour et retour par Coussac Bonneval et la visite de son château.

Le 23 novembre 56 convives se sont retrouvés au restaurant CHARREIX en présence du maire, René REBIERE. Un couple anonyme a offert le champagne et tout le monde a chanté et dansé.

Le dimanche 21 Décembre, un voyage au Grand Théâtre de LIMOGES a permis aux amicalistes de voir l’opérette « Méditerranée » de Francis LOPEZ avec un accueil de qualité du au maire de Limoges, M. Louis LONGEQUEUE, frère du président d’Honneur de l’Amicale.

Le succès remporté par cette première sortie a incité les membres a vouloir revenir au Grand Théâtre pour la célèbre opérette « La belle de Cadix ». mais le succès était tel qu’aucune place n’était disponible. Une fois encore l’action du député -Maire de Limoges a fait qu’une matinée supplémentaire fut jouée au profit des clubs du 3ème Age.

Le 23 mai 1976 un premier voyage à l’ile d’Oléron a permis à un grand nombre d’anciens de prendre contact avec l’océan. mais pas question de short ou de maillots de bain, les robes sont la tenue de rigueur pour les dames !

Le 11 juillet 1976, 92 personnes âgées de 15 à 82 ans participer au voyage au Mont Dore. Après un arrêt au barrage de Bort les Orgues et un repas au sommet du Capucin ce fut le départ pour le Sancy.

Quelques photos ou certains pourront peut être reconnaitre des parents ou grands parents…

A gauche, Mme VIGNERON la présidente

On remarque que toutes les bouteilles de vin sont vides!

L’année se termine avec un voyage à Padirac.

Le début de l’année 1977 est marqué par la traditionnelle galette des rois au restaurant CHARREIX.

Avec Maurice QUEYROI tout sourire

L’année 1977 a vu l’ouverture le 10 janvier du Foyer dans l’immeuble de Mme DESSELAS, 8 place de l’église. Mme DESSELAS avait la responsabilité des clés et du chauffage. Les membres pouvaient y aller tous les après midi pour regarder la télévision (il n’y avait pas encore la télé dans tous les foyers !), jouer aux cartes et papoter…

Trois voyages ont agrémenté l’année 1977:

  • Le 5 avril aux Floralies de La Tranche sur Mer
  • Le 4 juin en Dordogne avec Brantome, Bourdeilles et le château de la Mercerie à Magnac Lavalette Villars. Situé en Charente, a quelques kilomètres de la Dordogne ce château est considéré comme le  » Versailles de la Charente » depuis que les deux frères RETHORE qui l’ont acquis en 1924. Ils ont investi leur fortune pour lui adjoindre une façade de plus de 200 mètres de long. Décédés en 1983 et 1986, sans héritiers directs, le château est devenu, après différentes transactions financières, la propriété de la Foncière Volta. Elle le loue depuis 2011 par bail emphytéotique à la commune qui l’entretien et l’anime. Lors de leur visite les membres de l’Amicale ont vu un château habité par ses propriétaires ayant l’espoir de mener à terme leur projet un peu fou ! Le 18 juin 1978 les membres de l’Association Culturelle et Artistique de Nexon ont fait le même voyage et au château ils ont été accueillis par M; Alphonse RETHORE qui leur a communiqué son enthousiasme et sa foi dans les belles choses au cours de la visite.

L’Assemblée générale annuelle s’est tenue à la Salle des fêtes le 12 décembre 1977 sous la présidence de Mme VIGNERON. Le rapport moral de la présidente a été approuvé à l’unanimité ainsi que le rapport du trésorier. Mais au moment du renouvellement du conseil d’administration, le conseil sortant a démissionné. Madame VIGNERDN a, elle aussi remis sa démission. Après une suspension séance, l’assemblée a élu un nouveau conseil qui a procédé à l’élection de son bureau :

Président actif ; Monsieur FOURNAND Robert

Vice-Président : monsieur DUROUX Henri

Secrétaire : Monsieur DUPUYDENUS Rene

Secrétaire adjoint : Madame QUINQUE Louise

Trésorier : Monsieur LAUTRETTE Jean

Trésorier adjoint : Monsieur PRADIER Jean

Déléguée aux cotisations ; Madame FOUILLAUD

Conseillers : Messieurs GUILLAT, FAYE, CHARREIX et Mesdames LACORRE, ROBERT, FAURE

Monsieur FOURNAND demande à l’assemblée de nommer Madame VIGNERON, présidente d’honneur aux cotés de de Messieurs LONGEQUEUE et REBIERE.

J’ignore les motifs de cette démission; le nouveau bureau a géré l’Amicale jusqu’au 6 février 1979, date à laquelle le président a donné sa démission. Personne n’a souhaité le remplacer. Il n’y avait personne non plus lors de l’assemblée générale du 11 janvier 1980. Le conseil d’administration a fait fonctionner l’Amicale.

En 1984 M. Marcel DELIAT a été élu à la présidence de l’Amicale. Il l’a présidée pendant près de 40 ans et lors de l’assemblée générale du 11 janvier il n’a pas souhaité continuer un nouveau mandat. L’assemblée a élu Chantal PUYMIRAT dont la première décision a été de proposer que M. DELIAT soit élu Président d’honneur.

La nouvelle et l’ancien président

C’est avec plaisir que je publierai tous les documents que vous voudrez bien me communiquer.

La prison du camp de Nexon a servi de logement a plusieurs familles jusqu’en 1960.

A la fin de ma conférence sur les 400 ans du château de Nexon une dame est venue m’apporter une photo et m’a expliqué que c’était la prison du camp de Nexon dans laquelle elle a vécu du début de l’année 1951 à juin 1956 avec ses parents et sa sœur. Etant née en 1950 elle n’a que des souvenirs d’enfants mais avec sa sœur plus âgées de 3 ans elles ont réalisé un plan pour montrer comment elles vivaient.

Par décision du Ministre de l’Intérieur du 21 juin 1945 les camps d’internement ont été supprimés et les 98 internés qui y séjournaient encore ont été transférés au camp de Poitiers. Parmi eux il y avait 82 hommes et 16 femmes, 58 étaient condamnés pour du « marché noir », 39 pour des motifs politiques et 1 pour des faits de droit commun.

Bien que vide d’internés à partir du 18 aout le camp était encore occupé, ce qui donna lieu à une polémique ! En effet le directeur occupait toujours sont logement et il disposait de 2 chauffeurs. Du personnel s’occupait de l’entretien et du gardiennage ce qui faisait un total de 25 personnes. Pendant plus de 10 mois ces personnes s’occupaient d’un camp sans aucun interné. La presse s’est émue de cette situation, a interpellé le Ministre des Armées, Edmond MICHELET mais le camp ne relevait pas de sa compétence. Le Ministre de l’Intérieur fit la même réponse et finalement les journalistes apprirent que le camp relevait du Ministre de la Justice …

Le camp libéré de tout personnel, le Ministère n’a plus versé de loyer au propriétaire du terrain, Madame Jeanne de LAUSUN, sœur de Georges de Nexon. Des baraquements ont été vendus et une famille fut autorisée à loger dans la prison en contrepartie de l’entretien du terrain du camp.

Une première famille y a vécu de 1947 à 1951.Ces premiers occupants avaient fait percer une fenêtre dans le couloir et selon les dire du maçon ce fut avec beaucoup de difficulté car « les murs étaient très ferraillés ». Une seconde famille, les parents de Mme B.G., y sont arrivés au début de l’année 1951. Son père qui avait été prisonnier et venait d’être embauché à la SNCF, n’avait pas de moyen de locomotion et de ce fait la proximité de la gare le satisfaisait. Il s’y est installé avec son épouse et ses deux jeunes filles âgées de 4 et 1 ans. Ces premiers occupants avaient fait percer une fenêtre dans le couloir et selon les dire du maçon ce fut avec beaucoup de difficulté car « les murs étaient très ferraillés ».

« Sur la photo, à gauche, on distingue le château d’eau. Derrière, le long de la clôture avec des barbelés en hauteur, nous nous souvenons du mirador en mauvais état qui devait permettre de voir loin et notamment la gare et ses environs.

En dessous du château d’eau, une cave qui nous paraissait très grande avait été creusée sous terre. Elle pouvait contenir un important stock de nourriture. Elle était très fraîche même en été. On y accédait par un escalier. Proche de cette cave et en descendant vers la prison, un lavoir creusé à même le sol ne manquait jamais d’eau. »

Le plan du logement réalisé par Mme B.G. et sa sœur :

Un plan du camp avec la prison colorisée permet de visualiser ce qui est décrit.

« À l’époque, ne subsistaient que les baraquements de gauche délabrés, et encore pas tous. Nous n’y pénétrions que rarement, souvent à l’insu de nos parents. Ceux-ci ne voulaient pas que nous y allions, non seulement à cause de leur vétusté mais sûrement à cause des images que ces bâtiments pouvaient leur renvoyer. »

Quelques mois avant une autre personne m’a écrit pour me signaler que ses grands-parents y avaient habité pendant quelques années à partir de mai 57. Elle m’a entouré les baraques qui existaient encore quand ils y vivaient.

En 1959 Mme de LAUSUN, sœur de Georges de NEXON a obtenu l’autorisation de réaliser un lotissement sur sur le terrain ou avait été construit le camp. Ce qui restait des constructions a été démoli à l’exception du château d’eau et d’un garage qui était à l’extérieur du camp.

Le château d’eau en 2015 et en 2022.

le garage :

L’évolution d’une boutique 1900-2023

La boutique qui fait l’angle de la place Fratellini et de la Place de République était la carte postale animée la plus connue de Nexon.

Le chocolat VINAY est fabriqué industriellement à Ivry sur Seine depuis 1897.

En 1912 la façade n’a pas fondamentalement changé.

En 1923 le Chocolat Dangély remplace Vinay. L’usine créée en 1919 est située à Saint Jean d’Angely.

Des caisses de chocolat MENIER sont empilés sur l’escalier. MENIER a commencé à fabriquer des tablettes de chocolat en 1856. Après 1945 la marque décline et n’est pratiquement plus utilisée par Nestlé qui a racheté l’entreprise.

A la fin des années 1930 Mme Pradeau fait construire un immeuble à la place de l’écurie -remise de l’hôtel de la Poste. L’enseigne « Produits Agricoles J. PRADEAU » remplace « Hôtel de la poste ». Les Graines et produits agricoles ont remplacé le chocolat.

vers 1950, l’épicerie est devenue épicerie BOUNY. La pompe à essence est devant la Grainerie.

Le chocolat Poulain est maintenant un des leader du marché ainsi que BANANIA. Les biscuits LU vont devenir le gouter des écoliers. On remarque le bureau de Tabac en montant vers la poste

Puis l’épicerie ferme et le docteur Yves FARRANDO y implante son cabinet vétérinaire après avoir transformé le rez de chaussée en clinique vétérinaire.

Ostensions de 1995
Ostensions de 2002

le Dr BESSERON va faire repeindre les boiseries en vert.

Après la fermeture de la clinique vétérinaire, en novembre 2016 s’installe une crémerie « la Crémerie de jadis ».

2017

La crèmerie devient aussi une charcuterie à la coupe

2022
2023 octobre

Savez vous si un centre de vacances existait à Nexon en août 1930?

Une lectrice du blog me demande si quelqu’un connait la structure qui accueillait au mois d’août 1930 des jeunes garçons pour 3 semaines de vacances actives : football, pêche, sortie à Limoges en train…Sur une carte postale postée de Nexon le 6 août 1930, le jeune Roger écrit « C’est moi qui porte le drapeau de ma section. Aujourd’hui on va faire une partie de pêche. Hier on a joué au football »

Est-ce que quelqu’un connait un camp de vacances, une colonie… qui aurait existé à Nexon au moins en 1930 et peut-être après ?

Merci

Jules VEDRINES, aviateur

A Nexon une vingtaine d’affichettes décrivent un bâtiment ou un événement. L’une d’entre elles, au coin de la rue Gambetta et de la rue Gay-Lussac, très abîmée, rappelle les exploits de Jules VEDRINES, célèbre aviateur des années 1910. Il est indiqué que Jules VEDRINES a effectué de nombreuses visites dans sa famille à Nexon.

A ce jour je n’ai pas pu trouver trace de ces visites ni identifier sa famille Nexonnaise. L’Office de Tourisme, éditeur de ces affichettes, ignore tout de ce personnage et de l’auteur du texte. Alors je lance un appel aux lecteurs de ce blog pour essayer de découvrir les attaches nexonnaises de Jules VEDRINES.

L’affichette abîmée !

La tache n’est pas aisée. Jules VEDRINES est mort le 21 avril 1919 à Saint-Rambert-d’Albon dans la Drome ou son avion, un bimoteur Caudron C-23, est tombé en panne alors qu’il effectuait le vol inaugural de la ligne Paris-Rome.

Jules VEDRINES est né le 21 décembre 1881 à la Plaine Saint Denis de parents Creusois. sa jeunesse ne le prédestine pas à devenir un as de l’aviation. Il est ouvrier dans la société Gnome qui fabrique des moteurs pour bateaux et automobiles. A partir de 1908 elle va mettre au point un moteur d’avion rotatif. VEDRINES travaille sur ce moteur.

Sa rencontre avec le pilote anglais Robert LORAINE, un acteur Britannique célèbre venu en 1909 à Pau, pour apprendre le pilotage à l’école créée par BLERIOT, va bouleverser sa vie. Le 7 décembre 1910 VEDRINES passe son brevet de pilote à PAU.

Il est embauché par MORANE et en mai 1911 il gagne la course Paris Madrid au cours de laquelle Roland GARROS a du abandonner. le 21 mai 1911, jour du départ, 200 000 personnes étaient venues sur l’aéroport d’Issy les Moulineaux. Maurice BERTAUX, ministre de la guerre qui était venu avec le Président du Conseil assister au départ est tué par la chue de l’avion d’un des concurrents. Le prix au vainqueur est de 100 000 francs ! la vie de VEDRINES change; C’est un héros et il est riche.

Le 9 décembre 1912 il gagne la coupe Gordon-Bennet organisée aux Etats-Unis et bat le record de vitesse à 167,8 km/h. Du 20 novembre au 29 décembre 1913 il réalise la première liaison aérienne France – Egypte avec escales à bord de son monoplan Blériot.

Il a épousé Amélie LEJEUNE, une jeune fille de Bussière-Dunoise en Creuse. En 1911, sa famille a du être surprise de le voir atterrir dans un pré à bord de son Morane-Borel alors qu’il participait au rallye aérien Paris-Pau.

Intéressé par la politique, il s’était présenté aux élections cantonales de Limoux en 1910, sans succès, et aux élections législatives de 1912 sans plus de succès. 

En 1914 il est mobilisé comme aviateur. Il baptise son avion « La Vache », sans doute en souvenir de la Creuse mais aussi parce qu’il devait souvent « brouter l’herbe et les Marguerites ». Il est nommé adjudant le 7 octobre 1915. Il effectue de nombreuses missions de combat au-dessus de Verdun, comme instructeur il forme de nombreux pilotes dont Guynemer et il se spécialise dans des missions difficiles comme le convoyage d’espions français derrière les lignes allemandes puis leur récupération. Il est nommé sous lieutenant le 26 juin 1918.

Parlant de ces vols la célèbre espionne Mata Hari affirma qu’« un aviateur français qui survolait les lignes ennemies était guetté », ce qui amena certains à penser que VEDRINES transportait des espions de nationalité allemande en Allemagne et allait les rechercher. cette information a été démentie par les services de renseignement français. Condamnée à mort pour intelligence avec l’ennemi en temps de guerre, Mata Hari, de son nom Margaretha Zelle passa devant le peloton d’exécution le 15 octobre 1917. Avait-elle été victime de son penchant pour l’affabulation ou d’une manipulation des services secrets français et allemands ? Le mystère subsiste.

Le 19 janvier 1919, malgré l’interdiction, il se pose sur le toit des galeries Lafayette et empoche le prix de 25 000 francs offert pour cet exploit.

Arrivée sur le toit des galeries Lafayette.

  Le 21 avril 1919, lors du vol inaugural de la ligne Paris-Rome le moteur de son avion tombe en panne. L’avion s’écrase à Saint Rambert d’Albon. Jules VEDRINES et son mécanicien sont tués.

Rue Gambetta côté impair de 21 à 29.

Au numéro 21, faisant l’angle avec la rue Lavoisier se trouve une belle bâtisse qui abritait autrefois l’hôtel du Nord.

L’hôtel du Nord vers 1906. L’électricité n’est pas encore distribuée partout.
L’hôtel du Nord après 1910. Les poteaux électriques sont maintenant nombreux.
L’hôtel du Nord en 1984

En 80 ans on ne constate pas de changements notables dans la rue si ce n’est les poteaux électriques .L’hôtel du Nord est tenu par la famille de Pierre LAUZEILLE avant la guerre de 1914-1918. Il est en même temps marchande de vin. Leur fils Jean Baptiste, né à Nexon le 16 mai 1875 épouse Marie Thérèse CHARRIER le 11 janvier 1906 à Meilhac. le père est donné hôtelier et marchand de vin et le fils seulement marchande de vin.

A la famille LAUZEILLE a succédé Henri ROUSSEAU puis, quand l’hôtel de la Poste a fermé, la famille de Jean LEYMARIE. Il exerce plusieurs métiers: hôtelier, maçon, transporteur. C’est son épouse qui tient le bar. Leur fille Georgette épousera M. DUDOGNON et ne prendra pas leur suite.

A la fermeture de l’hôtel un salon de coiffure va s’ouvrir tenu par M. et Mme ROCHE. C’est un salon mixte, homme et femme. Ils ont également un salon de coiffure à Cauterets (hautes Pyrénées) qu’ils ouvrent pendant la saison thermale. Les Roche vendent leur fonds de coiffure à M. ERNY et partent s’installer à Limoges.

A la fermeture du salon de coiffure, Dominique BAGUR transforme les locaux en cabinet dentaire. En janvier 2007 M. David MAURY qui a acheté la maison y installe son entreprise de plomberie, chauffage et sanitaire. En septembre 2019 il choisit une autre orientation en devenant enseignant et choisi Alexandre HANGANU de l’entreprise ACPS 87 comme successeur.

Le Populaire 13 septembre 2019

En continuant la rue vers la gare on longe un long et haut mur que surplombe des jardins et en face de la rue La Fontaine, ancienne rue du Pont de la Grange, on tombe sur une borne kilométrique Michelin.

Dès les 1908 André MICHELIN, s’inspirant de l’Angleterre, propose aux communes des panneaux signalant l’entrée dans la commune, qui sont également une publicité pour sa marque.

Dès la fin de la guerre , en 1918, Michelin propose également des bornes d’intersection indiquant les directions et les kilométrages. Pour les fabriquer il utilise des plaques de lave émaillée posées sur un pied en béton armé. Leur production prendra fin en 1971. Beaucoup ont été détruites mais elles méritent d’être conservées comme élément du patrimoine et entretenues.

Juste après la borne , après être passé à coté du magnifique araucaria, on arrive au garage fondé au début des années 1930 par Fernand CHIBOIS, né en 1896 à Saint Yrieix la Perche. Il l’exploite avec son épouse Marguerite qui lui donnera 8 enfants. Yvette est la camarade de Rose FORGERON, née VIGNERON, dont la mémoire sans faille lui permet de retracer l’histoire des commerces que j’enrichi de quelques photos. Parmi les garçons citons Robert, plus jeune et Bernard que les élèves du collège appelaient « Billoux ».

Après M. CHIBOIS plusieurs garagistes se sont succédés, en juillet 1996 c’est Daniel GOSSELIN qui s’est installé et au début de l’année 2017 il a été remplacé par MJ. AUTO.

La rue ne s’appelle plus rue du Nord mais Avenue de la Gare. Dans la grande maison du numéro 25 il y une boutique, manifestement fermée, mais je ne l’ai pas identifiée. La maison appartenait à Mme PRUNET et après la fin de la guerre de 1914-1918 la boutique est supprimée. A la place il y des chambres qui sont louées . Mme PRUNET était veuve et tenait une épicerie dans le bourg. Elle a fait éditer plusieurs cartes postales comme celle ou il y les croix sur sa maison. Elle possédait à Limoges, rue Beyrand une fabrique de chapeaux en feutre.

La vue a été prise avant 1905, on voit la boutique.
Cette carte est éditée par la Vve Prunet. Elle est écrite par 2 sœurs qui travaillent dans le bâtiment de la perception. Elles ont marqué de croix l’endroit où elles habitent. On voit encore sur le mur les traces de l’ancienne boutique.

Ce fut ensuite le cabinet dentaire de M. BOISSEUIL. C’était un cabinet secondaire, le cabinet principal était à Limoges, place Jourdan ou il habitait.

En 1985 EUROP’AMBULANCE s’y installe.

Publicité de 1986

Puis M. Bernard PRADEAU y transfère ses bureaux de Montezol. Les compagnies représentées évoluent avec les restructuration que connait le secteur pendant les années 1970 -2000. Un long parcours a débuté en avril 1998, après la prise de contrôle des AGF par Allianz pour aboutir en 1998 à la fusion des AGF avec Athena et Allianz France. Cela se traduit par le passage, en mars 2000, à des enseignes communes, puis au lancement, courant 2000, de gammes communes de produits. En 2009, la marque commerciale AGF disparaît au profit d’Allianz France.

Publicité de 2006

Christophe et Aurore BONNEVAY sont actuellement agents généraux Allianz à Nexon et à Limoges.

La maison du numéro 27 ne ressemble plus à celle des années 1900. En 1905 comme en 1920 on voit une boutique à laquelle on accède par trois marches. C’était une modiste qui fabriquait des chapeaux pour femme, le terme chapelier étant réservé à la fabrication de chapeaux pour homme. Avant la guerre de 1939-1945 les femmes devaient absolument avoir un chapeau, en feutre l’hiver, en paille l’été. Les hommes portaient un chapeau l’hiver et l’été un canotier et en toute saison une casquette. la dernière modiste dans cette boutique a été Mme FOUILLAUD et avant elle Mme JOFFRE.

Les numéros 25 et 27. De la boutique de modiste on voit encore les trois marches. le garage a été rajouté.

Ensuite il y avait autrefois un vaste terrain à l’état de prairie qui appartenait à M. PRADIER. La partie la plus proche du cimetière était clôturée et louée au Dr. JUMEAUX-LAFOND qui y menait son cheval. Pendant la guerre, étant donné la pénurie d’essence , les médecins se déplaçaient ou à pied, ou à cheval, le Dr JUMEAUX-LAFOND en selle et le Dr LELONG en voiture légère à 2 roues.

C’est sur ce grand terrain, acheté par la commune qu’a été construite la gendarmerie. Elle porte le numéro 29.

La gendarmerie au 29 rue Gambetta.

A coté de la gendarmerie a été construit le centre de secours des pompiers. Il a été inauguré le 17 juin 1972 par M. Olivier PHILIP, préfet de région.

En longeant le mur du cimetière et sa rangée de tilleul on arrive à la chapelle des garennes, dédiée à Notre-Dame des Garennes. La statue est atypique, la vierge tient l’enfant Jésus de la main gauche et une quenouille de la main droite.

La chapelle et au fond, à gauche, le monument aux morts.

La rue Lavoisier

Elle s’appelait « Casse-toupie » à cause d’un jeu traditionnel qui s’y déroulait les jours de fêtes. Il consistait à casser avec un bâton, les yeux bandés, une toupie qui contenait un prix.

Particulièrement pentue elle était utilisée par les plus casses-cou d’entre nous pour la descendre en vélo ou en traîneau fabriqué avec une planche et quatre vieux roulements à bille.

En remontant vers la rue Champlain, dans la rue Lavoisier on ne trouve des immeubles que sur le coté droit. A gauche il y a un mur qui longe la propriété BONNAFY.

A droite, faisant l’angle avec la rue Gambetta, se trouve l’immeuble qui abritait autrefois l’hôtel de Nord. C’est aujourd’hui une habitation

L’entrée de la rue Lavoisier

En montant la rue on constate que plusieurs maisons ne sont plus occupées. Au numéro 6 il y a une grande maison dont la porte est occultée par une abondante végétation. C’est une très vieille demeure qui mériterait d’être entretenue. Quand j’étais à l’école primaire j’allais prendre des cours de piano chez Mlle MALISSEN qui habitait dans cette maison. Elle était aveugle et tout était noir dans la pièce. L’odeur de fumée était tenace. C’était une bonne pianiste qui tenait l’harmonium à l’église. Elle suivait les morceaux sur une méthode écrite en braille. Je n’ai pas pris de plaisir dans cet apprentissage du piano !

La porte du numéro 6 est inaccessible