L’annuaire DUMONT de 1905 recensait 8 châteaux à Nexon parmi lesquels le château du Plantadis à M. JABET et un second à Mme Veuve FOUREST. Aujourd’hui on ne les considèrent plus comme des châteaux mais comme manoir, gentilhommière ou maison bourgeoise.
Je vais m’intéresser à la famille JABET. On en trouve trace lors du recensement de 1901. Henri JABET a 30 ans et il est déclaré comme rentier. Son épouse Gabrielle DECHABACQUE a 28 ans et ils ont deux enfants, Henriette qui a 5 ans et Robert 4 ans. Une servante, Madelaine MAZAUD âgée de 19 ans vit avec eux.
Henri JABET est né le 15 mars 1871 à Bordeaux. Il est l’ainé de cinq enfants, son second a vécu trois jours, puis Léon (1873 – 1931), Marthe (1874 – 1961) et Albert (1878 – 1941). La famille JABET était une famille de commerçants de Limoges.
Leur ancêtre, Jean Baptiste Joseph JABET (1732 -1798) était négociant. Il a présidé le Tribunal de commerce de Limoges vers 1785 et sa fortune lui a permis d’acheter le fief de COYOL (Couzeix) à la famille de sa femme. Il a eu 6 enfants et parmi sa descendance (5ème génération) on trouve Henri JABET. Son grand père, Siméon JABET (1805 – 1869), a épousé Clara CLOUET de PIETTRE, sœur de Clarisse CLOUET de PIETTRE qu’avait épousé son frère ainé Jean Baptiste (1799- 1890). L’histoire des CLOUET de PIETTRE est passionnante mais sort du cadre de cet article. Disons simplement que c’est une famille franco-espagnole qui joua un rôle important en Louisiane, immense Province française devenue espagnole avant d’être achetée par les Etats-Unis. L’un d’entre eux, Louis CLOUET a acheté un hôtel particulier à Bordeaux. De ce fait les familles JABET, qui ont eu de nombreux enfants, se sont épanouies à Limoges et à Bordeaux. Il n’est donc pas étonnant de voir qu’ Henri JABET soit rentier à 30 ans. Il avait épousé Gabrielle de CHABAQUE le 31 juillet 1895 à Panazol.
La liste des témoins permets de constater que les mariés appartiennent à la fois à la bourgeoisie bordelaise et limougeaude puisqu’on y trouve le vicomte Louis de CLOUET, Alfred PETINIAUD, Louis BRIGUEUIL ancien président du tribunal civil de Lyon, maire de Saint Just, Ludovic de PLAS, capitaine d’infanterie…
Lors du recensement de 1901 Henri JABET et son épouse sont au Plantadis avec leurs deux premiers enfants Henriette et Robert. Henriette est née le 22 juillet 1896 à Panazol ou résidait alors la famille tandis que son frère Robert est né le 16 octobre 1897 au château de Maumont à Juignac en Charentes.
En 1901, le 20 octobre au Plantadis nait le troisième enfant de la famille, Joseph – Michel dont les témoins sont les barons Armand et Félix de Nexon. Ceci montre les relations qui existaient entre ces deux familles qui se retrouvaient aux courses, à la chasse…
Au recensement de 1906 la famille est encore au Plantadis mais on ne trouve pas mentionné le jeune Joseph Michel. Il n’y a plus de servante à domicile.
Figurent également un domestique et plusieurs propriétés cultivées par des domestiques et un colon aux nombreux enfants.
Entre 1900 et 19010 Henri JABET occupe son temps a gérer ses propriétés, à élever ses chevaux et ses chiens et à participer à des courses et des concours. Il figure aux palmarès de compétitions hippiques pour gentlemen, à des raids militaires, à des tirs aux pigeons… Henri JABET monte des chevaux du baron de Nexon
1902 Le Courrier du Centre 28 aout
Le Courrier du Centre 6 aout 19041904 Le Courrier du Centre 13 septembre
1904 Le Courrier du Centre 24 mai
1905 le Courrier du centre 10 juillet
1905Gil Blas 27 juillet
Ce qui me frappe le plus dans la vie de Henri JABET c’est sa participation aux raids hippiques sur des très longues distances, plus de 500 km. Il était lieutenant de réserve. C’était une spécialité militaire à une époque ou la cavalerie était l’arme essentielle et noble des armées. En lisant les discours des généraux lors des remises des prix aux vainqueurs je suis surpris de leur manque de lucidité lorsqu’ils pensent que la qualité des chevaux et de leurs cavaliers permettront à la France de gagner les futures batailles.
Henri JABET a raconté les 750 km qu’il a parcouru de Biarritz à Versailles en 8 jours en avril 1913, la connaissance de son cheval, les soins qu’il lui donne … Son allure est précise, trot cadencé de 250 par minute avec alternance de temps de trot et de pas; A la fin du parcours il pousse sa jument à un rythme de 17 km/h avec des stimulants étonnants : du lait sucré et 2 bouteilles de champagne. Sur les 80 cavaliers du départ il a terminé à la 6ème place. C’était une référence dont il était fier et il entretenait sa forme en participant régulièrement à des raids de plusieurs centaines de kilomètres.
Henri Jabet a dilapidé sa fortune dans les courses. Le Plantadis a été vendu. Je n’ai pas terminé mes recherches mais je souhaitais rappeler les exploits de ces hommes capables de vivre des journées entières avec leurs chevaux. C’était une autre époque. Si vous avez des documents sur la famille et sur les successeurs au château, n’hésitez pas à me laisser un commentaire.
Plus habitué à aller faire du vélo, quand j’étais gamin, vers les sommets de la foret des Cars autours de 550 mètres je ne m’étais jamais préoccupé du point culminant de la commune de Nexon. Il m’a fallu plus de 75 ans pour enfin y aller. Bien sur c’est en voiture que je m’y suis rendu, ma carte IGN au 1:25000 à mes cotés.
C’est en parcourant le PLU que ce point culminant m’a sauté aux yeux. En interrogeant quelques Nexonnais de mes amis je me suis rendu compte qu’eux non plus ne ne le connaissaient pas exactement. Je n’obtenais de leur part que des approximations : c’est « vers le Super U » à Bel Air ou bien vers la Croix Sainte Valérie. La carte IGN m’indiquait que Bel Air s’élevait à 421 m et le point le plus haut entre La Petite Bouenne et la Croix Sainte Valérie était à 428 m… mais il y avait un endroit plus élevé situé à 444 mètres, un réservoir à la Font Paradis. Même des habitants du Plantadis, les plus proches de ce point, n’avaient pas conscience d’habiter sur un vaste plateau s’élevant à plus de 400 mètres. Mais cette réalité n’avait pas échappé aux opérateurs téléphoniques qui ont profités de ce plateau pour y implanter trois pylônes.
Point culminant de la commune de NEXON
On se rend compte de la superficie de ce plateau, indiqué sur la carte par le trait épais qui suit la ligne de courbe des 400 mètres, quand on vient de Saint Maurice les Brousses pour aller vers Saint Yrieix par la D 704. On le traverse de La Triquerie jusqu’au Plantadis puis il s’oriente vers l’Ouest vers Les Vanneaux, Valette…
La route qui mène au point 444 part du village du Plantadis.
Plusieurs villages portent ce nom en Limousin. On désignait ainsi une terre plantée de jeunes arbres ou de jeunes pieds de vigne. Les arbres grandissaient mais souvent le nom restait. Au début du XXe siècle le village du Plantadis comptait une soixantaine d’habitants et deux châteaux. J’en parlerai dans un prochain article.
Annuaire Dumont 1905
Distant du Plantadis de 500 mètres à vol d’oiseau, la route suit la pente et bifurque sur la droite pour déboucher sur un plateau en forme de ballon de rugby. Je l’ai marqué par des traits sur la ligne des 440 mètres.
Extrait carte IGN 2032 O
A mi parcours, sur la droite, une ferme typique du limousin avec l’étable entre l’habitation et les granges. Aujourd’hui les bâtiments ne sont utilisés que pour le bétail et le matériel.
Ferme limousinevers le point culminant
Arrivé au point culminant la route se termine devant un portail. Il ferme l’entrée d’un terrain à l’intérieur duquel se trouvent deux énormes cèdres à l’ombre desquels se trouvent deux réservoirs d’eaux. Caché par les arbres un pylône pour les antennes radio.
En faisant le tour de l’enclos on a une vue que seuls quelques arbres qui ont poussé en limite du plateau nous permet pas d’atteindre les 360°.
En tournant le regard vers la droite la vue vers l’Est s’étend vers la Ligoure.
Vers l’EstVers l’Est
En contournant le terrain par la droite ont se rend compte de l’importance du pylône. Il appartient à la catégorie des pylônes autostables et abrite les opérateurs Bolloré Telecom, Axione Limousin, IFW, Free, Bouygues, SFR. Quant à Orange il possède deux pylônes tubulaires sure le plateau mais en dehors de l’enclos.
En approchant de la limite du plateau des 440 mètres une large vue s’ouvre vers le Nord avec le Petit Sazerat et au delà vers Jourgnac .
vers le Nord
Vers l’Ouest la vue est tout aussi étendue vers Les Réserves et Sazerat et au delà.
vers l’OuestLes Réserves
En regardant les réservoirs depuis l’Ouest la masse semble plus imposante.
Coté ouest
Vers le Sud la vue est moins dégagée. On voit l’un des pylône Orange.t
Au Sud le pylône Orange
Et au Sud Est on domine Le Plantadis.
Le Plantadis
Les réservoirs sont un des points important du réseau d’eau non seulement de la commune mais aussi du Syndicat intercommunal d’alimentation en eau potable de Nexon, Janailhac et Saint-Maurice-les-Brousses. Après les élections municipales de juin 2020 les membres du comité syndical, une fois avoir pris leurs fonctions ont visité les installations de production et de distribution d’eau potable du Syndicat et en particulier les réservoirs de La Font Paradis sous la conduite de la Présidente Valérie Lacorre .
La décision de créer une ligne de chemin de fer entre Limoges et Agen passant par Nexon et Périgueux a été prise par décret impérial le 21 avril 1853. Elle est considérée comme prolongement de Paris – Limoges vers Périgueux et Agen, puis ultérieurement les Pyrénées et s’inscrit dans la politique de Napoléon III de développer l’économie par une politique de grands travaux, confiés à l’initiative privée.
Le premier train est arrivé à Limoges le 2 juin 1856, c’était un train de marchandises, les voyageurs arriveront 2 semaines plus tard. Il était logique de poursuivre la ligne vers le Sud. La concession a été accordée à la Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France. Ce choix résultait de la volonté de fractionner le réseau en plusieurs compagnies pour éviter qu’elles deviennent plus puissantes que l’Etat. Mais très vite la Grand-Central connaît des difficultés financières qui conduisent à sa dissolution. La concession est alors transférée à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans le 19 juin 1857.
Les travaux, commencent en 1856 mais le tracé n’est pas encore définitif. A Nexon la compagnie exproprie les terrains au cours de l’années 1859. On évite les villages et le tracé de la ligne ne doit pas comporter de pentes trop importantes et pour cela elle va contourner Nexon comme on le voit sur le plan cadastral de 1817.
Plan cadastral de 1817 avec la voie ferrée tracée en jaune
Les expropriations ont touchés des centaines de propriétaires, le plus souvent pour des parcelles de quelques dizaines d’ares et rarement de plus d’un hectare. Le journal « Le 20 décembre » publie dans son numéro du 6 octobre 1859 la liste des parcelles expropriées sur la commune de Nexon.
La manchette du journal du 6 octobre 1859 comporte deux encadrés , surlignés en jaune, avec les heures de départ et d’arrivée des trains pour Paris. Les trois trains qui partent de Limoges pour Paris sont à 7 heures, 11h.40 et 4h. 40 le soir.
On note ici qu’une terre de plus de 2 hectares est expropriées à M. Jean DUCOUILLAC. Au total ce sont plus de 5 hectares qui lui sont expropriés. On peut également noter que l’une de ses terres se nomme ‘de la vigne », nom que l’on retrouve plusieurs fois, ce qui montre qu’il y a eu des vignes à Nexon. Toutes les parcelles expropriées sont des terres, des prés, des châtaigneraies et parfois des pâturages ou des vergers.
Une enquête publique est ouverte du 1er au 9 mai 1860 sur l’emplacement des gares de Nexon, Saint-Hilaire-Lastours ( cette commune est devenue Saint-Hilaire-les-Places par le décret du 27 mars 1905) et Bussière-Galant.
Le 20 décembre du 30 avril 1860
Il n’a pas toujours été nécessaire d’exproprier les propriétaires, des acquisitions ont également eu lieu. Elles ont pris du temps puisque la liste en a été publiée dans Le Courrier du Centre du 19 fevrier 1861 avec le nom, la nature des parcelles, leur surface et le prix payé. Incontestablement ils sont moins nombreux que ceux qui ont été expropriés. A Nexon seul M. DECOULAC, meunier au moulin de l’Etang, devenu étang Barlet a vendu une parcelle mais a été exproprié pour une plus grande superficie.
Le Courrier du Centre du 19 février 1861
Au mois de mai 1861 la ligne Limoges – Périgueux est terminée. Le 13 mai 1861, un train avec les ingénieurs de la Compagnie Paris Orléans effectue un premier voyage de Périgueux à Limoges sans encombre.
Le Courrier du Centre 14 mai 1861
Le 22 aout le journal annonce l’ouverture de la ligne Limoges – Périgueux pour le lundi 26 aout et donne les horaires pour chacune des gares du parcours. On constate que le train met 40 mn pour aller à Limoges en effectuant un arrêt à Beynac. Cette gare n’était pas prévue à l’origine du projet mais le Conseil général, dans sa séance du 28 aout 1858 a souhaité que la ligne ait un arrêt proche d’Aixe sur Vienne :
Le 20 Décembre du 21 septembre 1858
La logique de la proximité l’a emporté sur celle de la vitesse, ce qui ce comprend pour cette époque. le trajet de Périgueux à Limoges s’effectue en 3h.22 ce qui la première marche dans l’accélération de la vitesse des déplacements dans le monde.
Le Courrier du Centre 22 aout 1861
Le lundi 26 aout, jour d’ouvrir de la ligne entre Limoges et Périgueux il n’y a pas d’article dans la presse mais la manchette du Courrier du Centre ajoute aux horaires des trains pour Paris ceux des deux trains pour Périgueux.
Le journal rendra compte de cette ouverture dans son édition du 28 aout en décrivant en détail le parcours de Limoges à Périgueux.
Le Courrier du Centre 28 aout 1861
Très vite l’impact de la gare va se faire sentir. Pour les courses de Périgueux du 1er septembre la compagnie PO met en place un train spécial au départ de Limoges avec arrêt à toutes les gares, quelques jours plus tard une importante vente de chevaux a lieu à Nexon…
Le Courrier du centre 30 aout 1861Le Courrier du centre 7 sept. 1861
… et à Saint Yrieix on se plaint de manquer de déserte et en attendant le train la ville souhaite un accroissement des transports par route…
Le Courrier du centre 21 septembre 1861
La gare va progressivement devenir un quartier vivant de Nexon. Les employés de la compagnie et leur famille formeront un groupe d’une trentaine de personnes, les voyageurs entraineront l’ouverture d’un hôtel puis un deuxième jusqu’à trois après la guerre de 1914 – 1918. La construction de la ligne vers Brive va favoriser le commerce vers Saint Yrieix… Toute la commune va profiter des activités engendrées par la gare et la population de Nexon va régulièrement augmenter jusqu’à la Première Guerre Mondiale passant de 2 648 habitants en 1866, à 2954 en 1881 et 3 135 en 1911.
Le hasard des recherches de cartes postales m’a permis de trouver une carte postale originale. Le recto ne m’intéressait pas particulièrement car je possédais déjà cette carte mais je lis toujours le verso car les textes révèlent la vie courante de ceux qui écrivent.
Cette carte a été envoyée de Nexon le 22 novembre 1914 par un militaire qui vient d’y arriver. Il participe au rassemblement et à l’expédition de bétail pour les soldats qui sont au front.
Le soldat est arrivé à Nexon après des marches et des contremarches mais il ne se plaint pas car il voit du pays et il est bien nourri et logé chez des gens très gentils. Il est affecté au parc de regroupement du bétail qui est chargé d’expédier les bêtes au parc général à Meung sur Loire qui était rattaché à la Station Magasin des Aubrais.
Quand on parle de la guerre on pense surtout aux combattants mais on oublie souvent ceux qui les font vivre, les services du ravitaillement. Au moment de la déclaration de la guerre, le 3 septembre 1914, il y avait 880 000 hommes dans les casernes , ceux des classes 1911, 1912 et 1913 qui sont nés entre 1891 et 1893. Entre le 2 et le 7 août, 2 200 000 hommes de la réserve sont appelés, ceux des classes 1900 à 1910 qui sont nés entre 1880 et 1890 et avaient donc de 24 à 34 ans. A partir du 14 août, sont appelés les 700 000 hommes des troupes territoriales, ceux des classes 1893 à 1899, nés entre 1873 et 1879 et donc âgés de 35 à 41 ans. A partir du 16 août il a fallu ajouter la réserve de la territoriale formée des classes 1887 à 1892 ainsi que les 71 000 engagés volontaires qui avaient devancé l’appel. Il y eu rapidement plus de 3 millions de militaires à nourrir…
Chaque armée doit fournir 300 000 rations chaque jour. Pour cela ce sont 500 à 600 bœufs ou vaches qui, tous les jours, partent pour le front. Une fois par semaine, on donnait aux soldats de la viande de porc. Pour ce jour-là, 1.000 à 1.500 porcs vivants étaient expédiés aux abattoirs de l’armée….
Des plans étaient prévus puisque depuis la défaite de 1870 qui s’est traduite par la perte de l’Alsace et la Moselle par le traité du 10 mai 1871, tous les efforts étaient organisés en vue de leur reconquête. Et bien sur le ravitaillement n’était pas oublié. Chaque corps d’armée dispose d’une sous-intendance spéciale comprenant 3 officiers et 6 secrétaires, chargée du ravitaillement en viande fraîche. Le corps d’armée dispose également d’un parc de bétail conduit et administré par 7 officiers et 125 hommes. Ils sont dotés de 16 automobiles pour amener la viande au front… Et s’il fallait des bouchers il fallait également des boulangers, des cuisiniers …
Cette carte postale me permet d’approfondir le ravitaillement en viande fraiche des militaires pendant la guerre de 1914 – 1918
L’Instruction sur l’alimentation et le ravitaillement en viande des troupes en campagne du 18 mars 1901 mise à jour plusieurs fois jusqu’au 1er août 1915 permet de se faire une idée de cette organisation .
Art. 1er. Toutes les fois que cela est possible, on distribue aux troupes de la viande fraîche ; à défaut de viande fraîche, on distribue de la viande de conserve.
La viande fraîche est fournie d’abord par l’exploitation des ressources locales (1) des pays traversés par les troupes : ces ressources servent à assurer les distributions ainsi qu’à organiser et à entretenir des troupeaux marchant à la suite des troupes (troupeaux de ravitaillement, parcs de bétail de corps d’armée).
A défaut de ressources dans les pays traversés par les troupes, le bétail est envoyé de l’arrière par le service des étapes qui se le procure soit au moyen des ressources de la zone d’étapes si elles sont suffisantes, soit, dans le cas contraire, en le demandant aux stations-magasins.
Les stations-magasins sont alimentées en bétail par le service territorial du ravitaillement qui fournit le bétail nécessaire à la formation de troupeaux d’approvisionnement (entrepôts de stations-magasins, parcs de groupement).
Si les troupes ont dû consommer de la viande de conserve ou si l’envoi de bétail par l’arrière est impossible, les stations magasins expédient de la viande de conserve dont un approvisionnement, constitué dès le temps de paix dans chaque station-magasin, est entretenu par des envois de l’intérieur.
Un troupeau de ravitaillement est affecté à chacune des grandes fractions du corps d’armée (divisions, éléments non endivisionnés), sous la direction immédiate des sous-intendants de ces unités.
Lorsque les ressources de la zone immédiate seront épuisées ou avant ce moment si les circonstances l’exigent (art. 33), le bétail nécessaire sera tiré de zones réservées plus en arrière le long de la ligne de communication qui dessert la station magasin. Dans chacune de ces zones (art. 24), est prévu (sur la ligne de communication et ses embranchements), un parc de groupement de bétail.
Qu’il s’agisse de l’approvisionnement de l’entrepôt ou du parc de groupement, le bétail est rassemblé dans un ou plusieurs centres de réception d’où il est dirigé par voie de terre sur l’entrepôt de la station-magasin ou le parc de groupement (2e échelon) par les soins d’une ou plusieurs commissions de réception, fonctionnant conformément aux instructions en vigueur pour l’exploitation méthodique des ressources du territoire national par le service du ravitaillement.
Quelques cartes postales illustre cet aspect de la guerre dont on ne parle pas souvent !
Parc de ravitaillement à AutunLes vaches ont remplacé les chevaux sur l’hippodrome de Longchamp
C’est sans doute ce qui se passait à Nexon. le bétail qui était rassemblé dans le parc de groupement était conduit à la gare pour être embarqué vers Orléans et se rendait ensuite à Meung sur Loire par la route.
Le parcours sur la route était organisé dans les moindres détails. L’instruction prévoit que les ouvriers préposés à la garde et à l’entretien des bestiaux prennent le nom de bouviers ou de toucheurs. Leur nombre varie selon le nombre des animaux et la nature du terrain qui, suivant qu’il est plus ou moins accidenté, augmente ou diminue les difficultés de la surveillance. En thèse générale, on admet qu’il faut en moyenne : en station, 3 à 4 toucheurs et 1 surveillant (caporal, autant que possible) pour 100 bêtes ; en marche, 6 à 8 toucheurs et 1 surveillant par 100 bêtes. Les toucheurs sont chargés des soins de propreté, de la conduite et de la garde des troupeaux au pâturage ou à l’abreuvage, de la distribution des fourrages, de la nourriture sur place quand il y a lieu, de la surveillance en marche ; enfin de tout ce qui a trait à la conduite et à l’entretien des animaux.
Pour conduire les troupeaux au pâturage ou à l’abreuvage, on les divise en groupes de 60 à 80 bêtes au plus, que l’on confie à un surveillant ayant sous ses ordres le nombre de toucheurs nécessaire, à raison de 2 toucheurs pour 30 à 40 bêtes. Chaque groupe est compté à la sortie et à la rentrée. On munit les toucheurs d’aiguillons. Chaque animal est pourvu de sa longe.
Marche des troupeaux.
Les troupeaux doivent avoir été examinés le matin du départ ou la veille au soir par le vétérinaire qui désigne les bêtes qui ne peuvent pas suivre et doivent être laissées sur place, confiées aux autorités locales contre reçu.
Les bœufs (ou vaches) peuvent faire 30 kilomètres par jour, à raison de 4 kilomètres à l’heure, mais à la condition qu’on ne presse pas leur marche, qu’on puisse les abreuver plusieurs fois et qu’on fasse des haltes de temps en temps (toutes les trois heures si possible). A moins de nécessité absolue, on évite de faire marcher les animaux pendant les heures de forte chaleur. On les fait marcher de préférence le matin et le soir.
Les haltes ont lieu, autant que possible, dans des endroits qui offrent aux bestiaux de l’eau potable, des pâturages et un abri contre le soleil ou le mauvais temps.
A l’arrivée à l’étape, le troupeau est de nouveau réuni. On cherche à se procurer des étables, hangars et à défaut un emplacement quelconque entouré de clôtures. S’il n’en existe pas, on y supplée en choisissant le campement le plus convenable et on y fait veiller les toucheurs à tour de rôle. Le service de surveillance de nuit doit être fortement organisé.
Des instructions ont été données pour que les toucheurs ne frappent ni ne piquent les bêtes ce qui fait perdre de la qualité à la viande.
Interdiction d’utiliser des moyens violents dans la conduite et le gardiennage du bétail
le Miroir n°45 – 4 octobre 1914
Si un des lecteurs a des informations sur ce parc de regroupement de bétail il peut me le signaler par un commentaire.
M. et Mme CAUQUIL ayant acheté le garage attenant à l’ancien café de la poste pour le transformer en cabinet d’infirmière commencèrent à y réaliser des travaux au mois de novembre 2021. Après quelques coups de pioche pour refaire le sol des ossements apparaissent. M. CAUQUIL pense qu’il s’agit d’animaux qui auraient été enterrés par les vétérinaires. Mais l’œil d’une infirmière ne pouvait pas confondre des os d’animaux avec des os humains. Quand un fémur fut déterré il ne pouvait plus y avoir de doutes , il s’agissait bien d’ossements humains.
Ossements trouvés par Mme Cauquil
Le reflexe de Mme CAUQUIL a été de prévenir la gendarmerie de cette découverte. Les recherches ont consisté à savoir s’il n’y avait pas une disparition, un meurtre non élucidé à Nexon dans le passé.
Les gendarmes ont immédiatement déposés des scellés sur la porte de local interdisant toute entrée jusqu’à l’élucidation de l’origine des ces ossements.
Scellé posé par la gendarmerie
Ayant appris qu’il y avait eu un ancien cimetière dans cette zone, l’adjudant chargé de l’enquête à la gendarmerie de Saint Yrieix m’a contacté afin que je lui communique les documents relatifs à ce cimetière.
Après quelques semaines de recherches la gendarmerie a conclu que les ossements provenaient bien de l’ancien cimetière. Les scellés ont été retirés et Mme CAUQUIL a pu continuer les travaux de création de son cabinet de soins infirmiers.
Le futur cabinet de soins infirmiers en avril 2022
Où se trouvait l’ancien cimetière ?
En 1651, les inhumations se faisaient à Nexon dans deux cimetières à la fois. Le plus ancien entourait en partie l’église et forme aujourd’hui la place qui s’étend jusqu’au portail du château. Le second, plus récent, occupait l’emplacement de l’ancien Champ de Foire, aujourd’hui place de la République, et fut utilisé jusqu’à la fin de 1817.
Le cimetière qui autours de l’église fut abandonné vers 1680 et il n’y eu alors qu’un seul cimetière, plus grand que le premier. Son emplacement était bizarrement choisi, sur un sol rocheux en forte déclivité ce qui facilitait le ravinement des eaux pluviales. Il fut assez vite entouré d’habitations si bien qu’à la fin du XVIIIe siècle il se trouvait à peu près au centre du bourg. Les registres municipaux de cette époque relatent à plusieurs reprises les inconvénients résultant de la présence de ce lieu de sépulture sur ce terrain et en cet endroit.
Ils signalent que les tombes se trouvaient presque à fleur de terre et que les chiens et les pourceaux y déterraient parfois les cadavres, « quelques précautions que l’on ait prises ». Il était cependant clôturé « de murs d’une hauteur suffisante » et deux portes y donnaient accès, l’une dite « supérieure » et l’autre « inférieure ». De gros noyers l’ombrageaient de leurs rameaux. A l’intérieur se trouvait une Chapelle dédiée à Saint Léonard dont l’existence nous est révélée par un acte de 1652 : « le troisième d’avril mil six cent cinquante deux est decede en la Communion de nostre mère la Ste Esglise Jacques marginier âge de cinquante ans et fust ensevely dans nostre Cymetiére proche la Chapelle de St-Léonard confefsé et communié par moi soubsigné. F. Tarade pbre vicaire a Nexon ».
La question de son transfert a été posée en 1807, sous le Premier Empire. Le 20 octobre 1807, lors d’une séance extraordinaire, le Conseil fut saisi de plusieurs plaintes de particuliers et examina la question du déplacement du cimetière. Il délibéra sur les questions suivantes :
1°Acceptation de la proposition faite par Gabriel THOMAS, adjoint, de fournir un local en ce quoi on lui laisse une petite portion de cimetière à côté de son jardin ?
2°Laissera-t-on pour une place de foirail l’emplacement de l’ancien cimetière, déduction faite de l’échange THOMAS ?
3°Quel est l’emplacement le moins coûteux et en même temps le plus commode pour un nouveau cimetière afin d’atteindre le but proposé ?
4°Le terrain proposé par TARRADE remplit il le vœu de la 3éme question ?
5°Quels sont les moyens à prendre pour trouver les fonds nécessaires aux fins de la clôture du nouveau cimetière ?
Les premières, secondes et quatrièmes questions ont été adoptées à l’unanimité. Quant à la proposition TARRADE, après une longue discussion, l’échange est accepté avec une délimitation très précise. Quant à la 5éme question (financement) le Conseil décide de vendre les noyers se trouvant dans le cimetière actuel et dans le jardin de la cure et, pour le surplus, imposer tous les contribuables au marc le franc. Le surplus de l’ancien cimetière serait transformé en foirail.
Le 15 décembre 1807, le Conseil délibère à nouveau sur le changement du cimetière et fait connaître à Monsieur le Préfet : 1° que l’ancien cimetière se trouvant placé presque au milieu du bourg entouré d’ailleurs des maisons d’habitation pourrait dans les chaleurs excessives corrompre l’air et occasionner une épidémie ? 2° qu’il est incommode pour les habitants du bourg en ce que l’espace qu’il renferme gène considérablement leur sortie ce qui fait qu’on a vu de temps en temps quelques cadavres exhumés par des cochons, quelques précautions qu’on ait pu prendre; 3° que les particuliers les plus près ayant senti pendant l’été quelques odeurs infectes, on a entendu de temps en temps des plaintes; 4° que sa position est nettement contraire à la loi; 5° que le nouveau local choisi par la commune doit ne présenter aucun des inconvénients, ne peut en aucune façon nuire à la salubrité de l’air, étant placé à 112 mètres de la maison la plus près ; 6° qu’à la vérité ce nouveau local présenterait une distance un peu plus longue pour certains villages, mais que cet inconvénient, si cela en est un, ne saurait être mis en parallèle avec les dangers qui pourraient résulter de l’insalubrité de l’air si le changement réclamé par le Conseil n’avait pas lieu.
Le terrain proposé par TARRADE était éloigné du bourg mais il fallu plusieurs années de discussions avant que le projet avance.
Le 27 mai 1812 le Maire désigne le sieur Antoine GUYOT du village du Brouillet, expert de la commune pour procéder à la délimitation de nouveau cimetière, à l’estimation du terrain et au coût du mur de clôture. Il nomme les sieurs François LIMOUSIN et François TARRADE officier de santé pour voir si la parcelle acquise peut bien servir de cimetière et s’il se trouve bien à la distance requise et ne cause aucun inconvénient aux voisins.
Enfin le 10 janvier 1813 le Conseil Municipal valide toutes les opérations relatives au nouveau cimetière et décide son aménagement. Il en demande l’autorisation au gouvernement.
Par un décret du 11 novembre 1813, Napoléon autorise le maire de Nexon à échanger avec le sieur TARRADE le cimetière actuel d’une superficie de cinq ares soixante centiares estimé à trois cent francs contre un terrain de cinquante ares et cinquante centiares estimé à quatre cent francs. Le décret autorise la commune à augmenter les impôts pour couvrir les frais et elle ne pourra commencer les travaux que lorsque le devis sera approuvé par le ministre de l’Intérieur.
Afin de réaliser le transfert dans les meilleurs délais, la commune a fait réaliser un devis par Laurent GUILLAT, maitre maçon à Bosmarèche, commune de Nexon. Le montant s’élève à 1 222 francs. La délibération du Conseil de Fabrique et du maire a été enregistrée à la mairie le 8 novembre 1814 et approuvée par le préfet de la Haute-Vienne le 13 janvier 1815.
Dans cette délibération le conseil constate que le devis estimatif et descriptif de la clôture du nouveau cimetière coûtera 1 222 francs mais que la vente des noyers de l’ancien cimetière n’a produit qu’une somme de 480 francs. Il demande à l’Empereur de prendre en charge la différence, la commune étant déjà trop imposée.
Le 15 Mai 1818 le Conseil décide la restitution des pierres de taille provenant de l’ancien cimetière, pierres que diverses personnes se sont appropriées. Il autorise GIZARDIN à faire toutes poursuites contre les délinquants.
Sur le plan cadastral de 1823 la rue Victor Hugo n’existe pas encore, je l’ai tracée au Stabilo orange. La parcelle n° 11est notée « du cimetière » et est une terre, la n°12 est notée place « aux habitants propriétaires de la commune » ainsi que la n° 13 qui est « la cure » et la n° 14 qui est la petite chapelle qui se trouvait en haut du cimetière.
La croix verte marque marque l’emplacement du cabinet infirmier– Cadastre napoléonien 1817 – ADHVTableau indicatif des propriétaires, des propriétés foncières … Cadastre napoléonien 1823 – ADHH
Ainsi il arrive que le passé se rappelle à nous.. C’est une belle occasion pour le faire revivre.
Marie-Thérèse PEYRICHOUX est ma tante, la sœur ainée de ma mère. Elle a eu 100 ans le 31 mars 2022. C’est la première personne de notre famille à atteindre ce seuil symbolique. Je vais raconter son histoire.
Son père, Henri MALARDEAU, est né le 25 janvier 1900 à Saint Nicolas Courbefy ou ses parents étaient cultivateurs. Son père, Antoine, décède le 20 janvier 1908, Henri a tout juste 8 ans. Sa mère, Marie MARCELAUD, se trouve sans ressources et tout le monde doit travailler. C’est ainsi qu’à 9 ans le jeune Henri est placé, pendant l’été, comme garçon vacher chez ROUGERIE aux Garraud de Jourgnac. Il va à l’école l’hiver. A 12 ans il devient apprenti dans une filature située au bord de la Vienne à l’Aiguille.
A 18 ans il doit effectuer son service militaire mais il est ajourné pour « faiblesse », il mesure 1m55. Il continue à travailler dans l’entreprise LADURANTIE qui fournit des couvertures pour l’armée.
En 1920 il est embauché comme gérant d’une une petite filature située à Aurin, de l’autre côté du village au bord d’un étang, sur la commune de Bussière-Galant. Il y va avec sa mère, un frère et deux sœurs. Ils habitent au-dessus de la filature.
Recensement de 1921 à Aurin commune de Bussière Galant – ADHV
Dans le village d’Aurin vit la famille de Pierre BOUCHER qui exploite une petite ferme. Il a une fille, Marguerite, qui a deux ans de moins qu’Henri. Les deux jeunes vont se rencontrer, s’aimer et se marier le 13 août 1921. Leur première fille, Marie Thérèse naît le 31 mars 1922. Elle sera suivie de deux autres filles : Andrée, née le 19 juin 1924 et Marie Louise, née le 9 juillet 1926. La famille mène une vie très active et simple. Une vie à la campagne, loin de la ville, à deux pas des beaux parents.
Henri, son épouse Marguerite, à gauche Marie-Thérèse, puis Marie Louise et Andrée en 1930
Le 14 mars 1929 un orage met le feu à la filature qui est détruite ainsi que le logement.
Le Populaire 15 mars 1929
Marie -Thérèse va à Aurin chez sa grand-mère, Marie – Louise qui à peine 2 ans, chez son parrain à Limoges tandis qu’Andrée reste avec ses parents dans une petite maison, de l’autre côté de la route, prêtée par les voisins. Si l’atelier est détruit, le garage dans lequel les ballots de laine étaient entreposés ainsi que la voiture n’ont pas été touché car il se trouve de l’autre côté de la route. Ce stock de laine va permettre la continuation de l’activité en attendant que tout soit réglé avec l’assurance. Cela va prendre plus d’un an. Finalement la filature ne sera pas reconstruite. Au recensement de 1931, Henri MALARDEAU, son épouse, et leurs trois filles vivent avec Pierre BOUCHER et sa femme Catherine, les parents de Marguerite MALARDEAU.
Recensement de 1931 à Aurin de Bussière Galant ADHV
Mais à l’automne 1931 Henri MALARDEAU décide de déménager et d’aller s’installer à Nexon. Il choisit ce bourg car il est connu pour son dynamisme économique et la qualité de ses foires, élément essentiel du commerce de la laine.
Pendant quelques années la famille va vivre dans une maison louée dans l’actuelle rue Pasteur. Les deux filles aînées, Marie-Thérèse et Andrée vont à l’école religieuse. Marie Thérèse fait sa communion solennelle le 28 mai 1933.
Echos religieux de Nexon Juillet 1933
Pour vivre, le père MALARDEAU achète de la laine brute qu’il vend à Limoges, au Poudrier, ou à Aixe, au Moulin Japeaud. Mais le commerce de la laine ne lui suffit pas. Henri est un manuel, très adroit de ses mains. Il veut teindre la laine. Pour installer les cuves il lui faut un local.
En 1935 (36 ?) il achète une maison qui possède un garage, presque en face de celle qu’il loue, donnant sur la place de la République. C’est une maison à un étage dont le rez-de-chaussée était occupé par un maréchal ferrant, Mr SANCIAUD.
Henri MALARDEAU le transforme en boutique de teinturier, nettoyage et vente de laine. Dans le garage, situé à l’arrière du magasin, trois cuves en cuivre sont montées sur des foyers en brique pour les différentes couleurs.
Maison du maréchal ferrant, M. SANCIAUD, achetée par M. MALARDEAU
Henri MALADEAU fait cimenter le sol du rez de chaussée qu’il transforme en boutique et la famille s’installe au 1er étage avec la cuisine au centre, à droite le bureau et à gauche la chambre des parents tandis que les filles ont une chambre mansardée sous le toit. L’enseigne met en évidence la teinturerie et le nettoyage qui se font dans le garage à l’arrière de la maison.
La maison transformée
Les travaux de teinture et de nettoyage sont très polluants avec les vapeurs de benzine et les colorants. Aussi, en 1938, Henri MALARDEAU achète l’atelier de Mr AUPETIT, à la sortie du bourg, sur la route du moulin Trouly. Dans cet atelier Mr AUPETIT qui était sabotier, faisait des conserves de champignons. Il y avait donc une chaudière et des cuves. L’atelier de teinture y sera transféré. Puis Henri va vouloir retrouver son métier de filateur. Il va pratiquement tout réaliser par lui-même, acheter des machines d’occasion et ouvrir sa filature.
La filature encerclée de rouge, se trouve à la sortie du bourg. Il y a alors aucune construction autours.
Les filles grandissent. L’école terminée, le certificat d’études en poche, il n’est pas question de continuer. Les trois sœurs aident leurs parents aux taches ménagères mais elles apprennent également la couture, le repassage … Marie Thérèse qui a 18 ans en 1940 aide sa mère à la boutique de laine. Cet apprentissage de la vente lui permettra, lorsque ses parents prendront leur retraite, de reprendre le magasin et de le transformer en commerce de prêt à porter.
Henri MALARDEAU qui avait 40 ans au début des hostilités a été mobilisé malgré ses trois enfants et il a dû rejoindre la poudrerie d’Angoulême. Il revient à Nexon après l’armistice.
Extrait du registre militaire d’Henri MALARDEAU HDHV
Un jeune homme, René PEYRICHOUX, qui venait au magasin avec sa tante, Madame DUCHEZ, fait les yeux doux à Marie – Thérèse. Appelé au Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne, Henri MALARDEAU le fait revenir en prétextant le décès d’un de ses parents. Mais il ne repartira pas et restera caché à Aurin jusqu’à la Libération. Les trois sœurs sont toujours avec leurs parents, le père MALARDEAU est très strict, les filles ne sortent pas seules et elles doivent apprendre à bien gérer une maison et ainsi trouver un mari.
De gauche à droite, Marie Lou, Mme Vincent une amie de la famille, Andrée et Thérèse en 1943
René est maintenant bien intégré dans la famille. Il épousera Marie – Thérèse le 9 décembre 1944 et travaillera avec son beau-père.
A la sortie de l’église. Henri Malardeauà côté de sa fille et Marguerite à côté de son gendre
Et après la messe la photo de famille.
Les parents Malardeau à côté de leur fille, les parents Peyrichoux a côté de leur fils. Ma mère est juste au dessus de son beau-frère et Marie Louise est au dessus de M. Peyrichoux
La guerre n’est pas terminée mais Limoges a été libérée, la vie a repris son cours presque normal en attendant le 8 mai 1945 ou la joie éclatera partout.
René va rejoindre l’entreprise de son beau-père et lorsque la filature sera totalement opérationnelle il sera rejoint par le mari de Marie Lou, la plus jeune des trois filles qui a épousé Marcel JEUDY.
Un incendie qui s’était déclaré en 1941 avait causé de sérieux dommage et lorsque les affaires ont repris Henri MARDEAU en a profité pour faire refaire un bel immeuble qui affiche fièrement la nature du commerce avec en grande lettres rouges « LAINES » au fronton.
La maison MALARDEAU-PEYRICHOUX, 7 place de la République
A la teinturerie et au nettoyage sont venus s’ajouter la filature, le cardage, l’achat, l’échange et la vente de laines, la fabrication de matelas et de couvertures…
Marie Thérèse et Renée ont largement de quoi s’occuper d’autant plus qu’à la vente au magasin s’ajoutaient les foires. Pendant que les parents partaient sur les marchés Marie Thérèse tenait le magasin et René était a la filature.
Mais avec l’accroissement du pouvoir d’achat dès la fin des années 1940 vont naitre les fameuses « Trente glorieuses », ces 30 années au cours desquelles la vie va changer. L’électro-ménager envahit les cuisines, le nylon et les laines synthétiques sonnent le glas de la laine de pays. Le père MALARDEAU va fermer son usine, Marcel JEUDY entre au Crédit Agricole ou il va faire une belle carrière et René PEYURICHOUX va ouvrir un commerce de lavage de linge.
Les métiers à tisser, les cuves … ont été démontés. L’odeur inoubliable qui nous prenait aux narines quand on allait voir notre grand père va s’estomper jusqu’à ce qu’un nouveau commerce redonne vie à ces murs
René PEYRICHOUX et son épouse Marie-Thérèse quittent la place de la République avec leurs deux enfants, Marie-Claude et Bernard, et vont s’installer au 23 rue Emile Zola où ils ouvrent une laverie. Les machines à laver sont installées dans le garage, René s’occupe du lavage et des livraisons à domicile, une femme de ménage fait le repassage et Marie-Thérèse accueille les clients qui viennent rue E. Zola.
23 rue E. Zolaou était installée la laverie
Marie-Thérèse et sa sœur Andrée le 26 juillet 1973
Le 16 juillet 1980 Marguerite MALARDEAU décède. Marie – Thérèse et René reprennent le magasin. Ils ne font plus le nettoyage mais le lavage du linge, activité principale de René. A la laine, Marie – Thérèse ajoute la vente de vêtements prêts à porter et mettre de la nouveauté dans le commerce.
Henri MALARDEAU décède le 10 avril 1987, il a 87 ans. Quelques années après René et Marie Thérèse prennent leur retraite et louent leur commerce qui devient Cathy boutique.
Pour autant Marie Thérèse n’est pas inoccupée, elle tient le secrétariat téléphonique de sa fille Marie Claude qui est installée comme médecin à Nexon. Avec son mari René ils vivent une retraite heureuse. Ils fêtent leurs 50 ans de mariage le 15 décembre 1994 entourés de toute leur famille.
René et Marie Thérèse avec Bernard et son épouse Michèle le 15 décembre 1994Les 3 sœurs , René, Lothaire (mon père) et devant Marie Claude et Bernard avec ses 2 enfants
Au début des années 2010 la santé de René se dégrade et il va décéder le 28 décembre 2014, il a 93 ans. Marie Thérèse ne restera pas seule car Marie-Claude qui a pris sa retraite de médecin pour s’occuper de son père vit à ses côtés pour qu’elle souffre pas de la solitude que connaissent de nombreuses personnes âgées et s’assurer qu’elle bénéficie de tous les soins dont elle a besoin.
Et ainsi le 31 mars 2022, Marie-Thérèse a franchi le seuil des 100 et elle est devenue une nouvelle centenaire à Nexon.
Du fait du Covid qui sévit encore seule M. le maire et sa première adjointe ont pu la saluer mais la pensée et les fleurs n’ont pas manqué pour lui manifester l’affection des nombreuses personnes qui pensent à elle et lui souhaitent encore de beaux jours à vivre.
Marie-Claude, Marie-Thérèse, Fabrice GERVILLE-REACHE, maire de NexonDes orchidées pour une longue vie
Marie Thérèse a eu 2 enfants, Marie-Claude et Bernard. Marie-Claude est restée à Nexon ou elle a exercé de nombreuses année comme médecin. Bernard a épousé Michèle et ils ont eu 2 enfants, Hélène et Nicolas. Après plusieurs années de travail à Limoges et à Cognac, Bernard, Michèle et leur fils Nicolas sont partis à La Réunion. Nicolas a épousé une jeune réunionnaise ; ils ont 4 enfants. Hélène est à La Tranche où elle a fondé une famille et ils ont 3 enfants.
Michèle et Bernard
Notre vie sur terre a une durée limitée. Certains vivent longtemps, d’autres moins longtemps. Ma tante Marie-Thérèse a été la première centenaire de la famille. J’espère qu’il y en aura beaucoup d’autres. c’est ce que je souhaite à tous mes cousins et cousines. Marie-Thérèse PEYRICHOUX est partie le 28 septembre 2022 quelques mois après avoir fêté ses cents ans. Repose en paix ma chère tante.
La rue saint Ferréol est une ancienne rue de Nexon, c’est une des seules qui n’ait pas de trottoirs. Jusqu’au milieu du 19ème siècle elle s’est appelée rue du Midi. Elle était le voie normale pour accéder à la place de l’église. En effet comme on le constate sur le plan napoléonien établi en 1817 pour la commune de Nexon, un bâtiment (parcelle 105) en interdit l’accès par le moyen actuel.
Pour traverser le bourg depuis la chapelle des Garennes vers La Meyze ou La Plaine il fallait suivre la rue du Nord qui recouvrait le tracé de l’actuelle rue Gambetta et de la rue Pasteur ou bien passer par la rue du Midi.
Cadastre napoléonien 1817
Au recensement de 1823 l’immeuble sur la parcelle 80 et les jardins 79 et 81 appartiennent à Léonard SAZERAT, cultivateur à Nexon. L’immeuble contiguë de la parcelle 83 appartient à Pierre DUPUYTREN, huissier, et c’est une boulangerie. L’immeuble n°88 appartient à Martial LIMOUSIN dit Champagnac ainsi que les parcelles 85 et 86. A côté, au 89, c’est un immeuble de Pierre DUPYTREN et mitoyen, le 92 est à Antoine TARRADE, greffier du Juge de Paix propriétaire de la grange au 92 et du jardin derrière n°91. Sur la parcelle 94 se trouve un grange de Laurent LELONG, boucher, avec derrière, le jardin n°93. La maison qui fait l’angle avec le passage vers la place de l’église numérotée 96 au cadastre et qui porte le n° 5 aujourd’hui appartient à Pierre DUPUYTREN, huissier, qui possède comme on vient de le voir plusieurs parcelles dans cette rue. La numérotation revient en arrière avec le 97 qui appartient à Valérie NICOT, veuve JOUHAUT. A côté, au 98, une étable à Antoine TARRADE, greffier, puis un bâtiment d’Aimé LELONG, boucher, n° 99, et un ensemble bâtiment avec cour, n° 100 à Antoine DESBORDES propriétaire aux Combes.
Ce n’est pas dans la rue mais je signale la parcelle 100 qui sera démolie pour laisser passer la rue Victor Hugo est un cabaret appartenant à Jean BAUDOU. On remarque qu’il n’y a pas de construction sur le côté Nord de l’église.
Au milieu du 19ème siècle la rue du Centre a été ouverte en traversant les parcelles 70, 71 et 105.
Tracé de 1866
Le tracé actuel n’a pas changé depuis celui de 1866 mais l’activité économique n’est plus la même. On ne passe plus par la rue saint Ferréol que lorsqu’on y est obligé, il n’y a plus de commerçants et le presbytère est presque désert.
Le cadastre actuel fait démarrer la rue saint Ferréol à partir du numéro 4 de la place Fratellini.
Cadastre 2020
Les plaques indiquant le nom de la rue sont récentes, elles ont été posée au début des années 2000. Il serait intéressant de rappeler que pendant plusieurs siècles c’était la rue du midi.
Le numéro 2, situé du côté droit en montant, est composée d’une grange et d’une ancienne boutique.
N°2, 2bis et 4
Après la deuxième guerre la maison appartenait à M. LELONG qui utilisait le pré derrière pour y faire paître ses animaux. En 1967, la maison a été achetée par M. et Mme ERBAULT. Madame ERBAULT, née Louise FILLOUX, y entreposait des fleurs qu’elle vendait dans sa boutique du 12 rue Victor Hugo. Fernand, son mari, stockait dans la grange les céramiques qu’il fabriquait dans son atelier de l’autre côté de la rue, au n°1.
En 2002-2003, JERRICO s’établi comme installateur d’eau et de gaz puis la maison a été rachetée par Damien O SHEA, comédien d’origine britannique qui a fait de gros travaux pour y créer un petit théâtre qu’il a nommé « Piccolo teatro ».
Il s’y joue des pièces de théâtre au rythme des créations, sévèrement perturbé par la crise sanitaire.
A côté, l’immeuble dont la façade a été refaite porte le n° 2 bis. Elle est habitée par M. Lucien GRATADE, dernier garde champêtre de Nexon à la manière ancienne. Il a joué du tambour au début de sa carrière mais les temps avaient changé par rapport à son prédécesseur M. GUILHAT et le tambour a vite été rangé, détrôné par les journaux, la radio puis par Internet.
n° 2 bis
M. GRATADE a transformé en garage la grange qui servait à remiser la remorque de René LASPOUGEAS (1897-1971) qui, « camionneur hippomobile ». Il était correspondant de la SNCF et prenait tous les colis qui arrivaient à la gare et les distribuait aux habitants du bourg. Il était très bavard et à chaque maison où il livrait un colis il discutait, buvait un verre, et parfois plus, et même cassait la croûte. Pendant ce temps sa jument était libre. Elle avançait avec son attelage brouter l’herbe des fossés sans tenir compte du code de la route. Il colportait les nouvelles qu’il avait apprises lors de ses différents arrêts en les arrangeants à sa manière. Parfois les jeunes qui revenaient à pied de la gare s’asseyaient sur la remorque. « Fleflette » était une figure de Nexon.
Flefette revient de la gare
Puis au numéro 4 une maison qui a du abriter un commerce autrefois. N’hésitez pas à m’en donner le nom, je ne l’ai pas retrouvé.
n°4
Au numéro 6 il y avait un marchand de chaussures, Pierre LONGEQUEUE. Il est décédé en juin 1959. Son épouse à pris alors des locataires, Maurice LAGNEAU et son épouse qui ont continué à vendre des chaussures. Madame LAGNEAU fabriquait des petits chaussons en feutre pour bébé pour une société.
La maison a été vendue en 1997, le commerce a été fermé et la vitrine a été supprimée. On voit encore la poutre qui dessinait la vitrine. Depuis juin 2028, Mme Camille LEVEQUE y exploite une activité dans le design.
n°6
Au numéro 8 c’était un marchand de vin. L’immeuble n’est pas bien entretenu et pourtant ce fut avec au moins deux familles entre les années 1900 et 2000 un très beau commerce.
n°8
Dans les années 1900 – 1940 cet immeuble appartenait à la famille JOUHAUD. Jean JOUHAUD était marié à Jeanne BARRET qui était sage-femme.
Recensement de 1906
Ils ont eu trois enfants, Alice, Renée et Maurice (1905-1983) qui vivent avec leur parents ainsi qu’une servante qui s’appelait également JOUHAUD mais n’était pas de la famille.
En 1921 Alice ne vit plus chez ses parents et la famille n’a plus de servante à demeure. Alice, dès ses 18 ans, a épousé Paulin LASPOUGEAS qui exploitait une scierie avenue de la gare. Au décès de son père Maurice a continué le commerce de vin. Il a eu deux filles, Noelle et Jeannette. Noelle a épousé Angel VILLESSOT, garagiste à Jumilhac le Grand. Leur fils Patrick VILLESSOT a développé l’entreprise vers le transport en car.
Acte de naissance de Maurice JOUHAUD – ADHV
C’est ensuite Marcel SIMON qui a exploité le commerce de vin jusqu’en 1964.
A la fin de l’année 1964 M. Alfred REMINIERAS a ouvert un commerce de vin qu’il a fermé le 31 novembre 1987.
Au numéro 10 l’immeuble est en retrait, c’est le seul dans toute la rue.
n° 10
Au numéro 12 se trouve le presbytère. C’est vers 1910 que l’immeuble est devenu la résidence du curé de Nexon. On l’y trouve pour la première fois pour le recensement de 1911 car le presbytère était jusqu’en 1907 place de la mairie. Le curé doyen est alors Charles MOUSSARD âgé de 68 ans. Il vit dans la cure le jeune vicaire de 29 ans, l’abbé Léonard MICHELET et leur cuisinière Marie RUCHATON-DURIEUX.
recensement 1911 – ADHV
Ce sont succédés ensuite les abbés MOUSSARD qui décède en 1914, l’abbé TOURNAUD qui décède en 1932 et lui succède l’abbé LATZARUS jusqu’en 1941. En 1936 il vivait avec sa mère et sa sœur.
recensement 1936 – ADHV
Ensuite il y eu l’abbé DELHOUME dit le gros, puis Jean DELHOUME jusqu’en 1965, les abbés REDOR de 1965 à 1976, ROLLET de 1976 à 1981, BRENNAC de 1981 à 1989, CHARPENTIER de 1990 à 2012, LAMY de 2012 à 2014, KIEDROWSKI de 2012 à 2018. A partir de 2015 le curé de Nexon a eu la charge de la paroisse de Saint Yrieix de sorte qu’il n’a plus résidé à Nexon comme c’est le cas du curé en charge de la paroisse en 2022, le père Michel LATERAS.
Le presbytère n’est ouvert que deux demi-journées par semaine.
Au numéro 14 une belle maison dont le crépi a été enlevé pour laisser les pierres apparentes. Les 4 immeubles des n° 14-16 et 18 appartiennent aux familles SIBILOT et BLOCH.
Au n° 20 on trouve une belle grange qui était autrefois l’abattoir de la boucherie charcuterie LELONG située place de l’église. Le Docteur Rose FORGERON me racontait que, petite fille elle allait jouer avec son amie Yvette LELONG dans le jardin derrière l’abattoir et que parfois, en revenant, elle était effrayée par la vue des carcasses ensanglantées.
La rue se termine en longeant le mur des anciennes écuries du château et débouche sur la place de l’église.
Le côté pair
Au n° 1 et 1B, en 1967 M. ERBAULT avait installé son atelier de céramique. En juillet 1999, Karim OULDTATA a pris sa place toujours avec un atelier de céramique. Il l’a fermé le 17 juin 2002. Par la suite plusieurs entreprises de construction mécanique se sont installées, certaines pour quelques mois seulement. D’abord Dimitri FARGEOT de janvier 2003 à juillet 2004, puis Frédéric MAZARD quelques mois en 2004 et THERMOCONCEPT de juin 2005 à juillet 2008.
C’est ensuite un commerce de boisson de Christian PEYRONNET « Aux vers de vin » qui a déménagé de la place de la république pour s’établir 1 bis rue saint Ferréol.
En 2021 M. Nicolas DANGLES a ouvert un atelier d’aménagement pour véhicules utilitaires « Rêve en VAN ».
On arrive au n° 3 après avoir longé un long mur. On est alors face à une grande maison dont la façade a été refaite. Elle appartenait juste après la guerre au coiffeur Georges André dont le salon était place de l’église.
L’immeuble a été rachetée par M. FURELAUD, architecte à Nexon qui l’a rénové pour la location.
Au n° 5 l’immeuble est perpendiculaire à la rue et il marque l’angle qui oriente la rue vers l’église. Dans les années 1970 Madame Marthe LACAYROUSSE y exerçait le métier de couturière.
En remontant la rue saint Ferréol on trouve l’arrière des maisons de la place de l’église. Au n° 7 une belle maison en pierre apparentes. A côté, au n°9, un bardage en bois modifie l’allure générale de l’immeuble.
Et la belle maison au n° 11 qui communique avec le n°8 de la place de l’église vient d’être achetée par « Le Sirque ».
Et on arrive au bout de la rue.
Il y a eu dans les années 1960 un ambulancier, M. LAGNEAU, dans la rue saint Ferréol mais je n’ai pas encore identifié ou il se trouvait.
Une nouvelle série de photos de la fête des écoles de 1954 me sont parvenues. Comme les précédentes il n’y a aucune légende. Je reconnais quelques élèves, des plus jeunes ou des plus âgés que moi. Je les publie en espérant que des certaines et certains des lecteurs de ce blog se souviendront de cette fête pourront nous raconter quelques souvenirs. Pour ma part j’étais au CP avec Mme PRADIER au cours de l’année 1953-1954 mais je n’ai aucun souvenir de cette fête.
Parmi eux Jean Claude CLERMONTEIL, Jean Marie DESSELAS…
J’ai une nouvelle série de photos pour une remise des prix à Nexon. Elle se déroule dans la cour qui était autrefois celle des filles. Monsieur PRADEAU était maire, M. JALICON était directeur du cour complémentaire puisque le Collège d’enseignement général (C.E.G.) a été créé qu’en 1960.
La encore je n’ai pas la date exacte mais que j’estime en reconnaissant plusieurs camarades. N’hésitez pas à m’apporter des précisions sur les professeurs ou les élèves que vous reconnaitrez.
La première photo montre la mise place des prix sur la table . M. JALICON tourne le dos et regarde M. THOUREAU tout jeune professeur, Mme JALICON…
la cérémonie commence avec un discours du maire, M. PRADEAU. Je suis surpris qu’il ne porte pas de cravate, ce qui n’était pas la règle à cette époque, d’autant plus que les conseillers, à droite, sont eux en costume et cravate.
C’est au tour du directeur de prononcer son discours. Comme le maire, il ne porte pas de cravate. Mais on est au mois de juillet et il fait chaud…
La distribution a commencé. Les premiers récompensés sont généralement les élèves les plus méritants. je ne reconnais pas celui qui a été honoré. Du coté des professeurs, assis face à la table sur laquelle les prix sont déposés, on reconnait M. PICAT, jeune professeur qui sera directeur du Collège à partir de 1963.
On est encore au début de la distribution, la table est encore couverte de livres et c’est M. THOUREAU qui récompense ses élèves. Je reconnais des visages mais j’ai des difficultés a leur donner un nom. Par contre parmi les élèves assis la 3ème jeune fille qui se retourne est Jeanine ROBARD que l’on retrouvera lorsqu’elle aura reçu son prix.
Mme JALICON va appeler les élèves récompensés et M. le maire semble fatigué !
Je ne reconnais pas le professeur mais je me souviens de certains élèves.
M. DESMOULIN récompense ses élèves.
Un professeur que je ne reconnais pas et derrière lui une jeune institutrice, à l’époque Melle BOISSIERE qui deviendra Mme ROUSSIN. Je l’ai eu au CM1en 1956-57, une excellente enseignante, très sévère, dont les coups de règles sur les doigts n’ont du épargner aucun des élèves de la classe.
Le nombre des livres sur la table a fortement diminué. Parmi les jeunes récompensés, au premier rang je vois Georges DENARDOU, Jean Paul LASPOUGEAS et Michel VOISIN mes ainés de 2 ou 3 ans.
On arrive à ceux de ma « classe » comme on disait à cette époque ou nous passions le conseil de révision ce qui créait un lien entre nous, surtout après le bal des conscrits qui était souvent le plus grand bal de l’année et avec la recette nous pouvions aller aux bals pendant trois mois sans bourse délier tant la recette était importante. Je retrouve Guy DEFAYE, Jean Pierre LAMONERIE, Daniel BAYARD, Pierre GARRAUD, Bernard NOUHAUD, françois MARCELAUD… La table est presque vide on arrive à la fin de la distribution.
Au premier rang dans l’escalier, Marie Claude PEYRICHOUX, Jeanine ROBARD, Rachelle DENIS…
Il n’y a plus de livres à distribuer, ce sont les grandes mais quand on a 5 ans on ne les connais pas, je ne peux donc pas dire qui elles sont. Peut-être en reconnaitrez vous?
Et si vous avez des photos sur l’école, les fêtes, les métiers, des vieilles factures, des vieux documents… je les scanne et vous les rend dans la semaine.
Un autre lot de photos prises lors d’une fête dans la cour de l’école maternelle mais sans date indiquée. Je n’y étais pas mais je reconnais plusieurs camarades. Pour Jean Pierre LAMONERIE les enfants de l’école maternelle jouaient « Trois jeunes tambours », sans doute en juin 1952. Si quelqu’un connait la date indiquez la dans un commentaire.
Sur la première photo je reconnais FILLOUX, Jean Pierre LAMONERIE, Jean Pierre DUMOND…
En suite ce sont de jeunes marins, plus âgés. Je reconnais Jean Paul LASPOUGEAS.
Un classe d’élèves plus âgés en habits de nos provinces.
Sur la photo on peut lire sur le haut-parleur à droite : « DENARDOU RADIO ELECTRICITE NEXON »