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L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : I -la Révolution :1789-1791

Madame Huguette Billaudelle a effectué un énorme travail en relisant les délibérations du Conseil municipal pour les années 1790, 1791 et 1792. son travail a été publié par la Mairie de Nexon en 1989 sous le titre « Nexon au temps de la Révolution Chronique de 1790-1791-1792 ». je reprend son travail en l’enrichissant de quelques développements complémentaires.

1- L’année 1789

Jusqu’à la Révolution de 1789 l’administration municipale est sous le contrôle de l’intendant général. L’intendant de la généralité de Limoges est , depuis 1793,  Marie-Pierre-Charles Meulan d’Ablois. Le décret du 14 décembre 1789 fait table rase de toutes les structures anciennes pour créer les communes et organiser leur administration par un maire élu :

Article premier. Les municipalités actuellement existantes en chaque ville, bourg, paroisse et communauté, sous le nom d’hôtel de ville, mairie, échevinats, consulats, et généralement sous quelque titre et dénomination que ce soit, sont supprimées et abolies, et cependant les officiers municipaux actuellement en service, continueront leurs fonctions jusqu’à ce qu’ils aient été remplacés.

Article 2. Les officiers et membres des municipalités actuelles seront remplacés par voie d’élection.

Article 3. Les droits de présentation, nomination ou confirmation et le droit de présidence ou de présence aux assemblées municipales, prétendus ou exercés comme attachés à la possession de certaines terres, aux fonctions de commandant de province ou de ville, aux évêchés ou archevêchés, et généralement à tel autre titre que ce puisse être, sont abolis.

Article 4. Le chef de tout corps municipal portera le nom de maire.

Les articles suivants organisent le processus électoral :

Article 5. Tous les citoyens actifs de chaque ville, bourg, paroisse ou communauté pourront concourir à l’élection du corps municipal.

Pour être citoyen actif et électeur, il fallait payer un impôt au moins égal à la valeur locale de trois journées de travail. de l’avis général des historiens c’est un taux bas qui a été fixé pour permettre une large participation aux élections.

Article 6. Les citoyens actifs se réuniront en une seule assemblée dans les communautés où il y a moins de 4,000 habitants, et en deux assemblées de 4,000 à 8,000 habitants, en trois assemblées dans les communes de 8,000 à 12,000 habitants, et ainsi de suite.

Article 7. Les assemblées ne peuvent se former par métiers, professions ou corporations, mais par quartiers ou arrondissements.

Le maire est élu pour deux ans:

Article 16. Les maires seront toujours élus à la pluralité absolue des voix. Si le premier scrutin ne donne pas cette pluralité, il sera procédé à un second ; si celui-ci ne la donne point encore, il sera procédé à un troisième, dans lequel le choix ne pourra plus se faire qu’entre les deux citoyens qui auront réuni le plus de voix aux scrutins précédents ; enfin, s’il y avait égalité de suffrages entre eux à ce troisième scrutin, le plus âgé serait préféré.

Article 38. Le conseil municipal s’assemblera au moins une fois par mois ; il commencera par arrêter les comptes du bureau, lorsqu’il y aura lieu ; et après cette opération faite, les membres du bureau auront séance et voix délibérative avec ceux du conseil.

Article 42. Les officiers municipaux et les notables seront élus pour deux ans, et renouvelés par moitié chaque année : le sort déterminera ceux qui devront sortir à l’époque de l’élection qui suivra la première. Quand le nombre sera impair, il sortira alternativement un membre de plus ou un membre de moins.

Article 43. Le maire restera en exercice pendant deux ans ; il pourra être réélu pour deux autres années, mais ensuite il ne sera permis de l’élire de nouveau qu’après un intervalle de deux ans.

En 1789 la commune de Nexon comptait 368 maisons dont 108 pour le bourg. Il existait 9 moulins à eau et 3 tuileries. Les moyens de communication étaient assez réduits et les ordres qui partaient de Paris mettaient plusieurs jours pour parvenir au Directoire de Limoges puis dans les districts et communes.

En février-mars 1789 lors de la préparation des Etats généraux la paroisse de Nexon avait droit à quatre délégués. Furent choisis :

Defaye, médecin ( Madame Billaudelle pense que Defaye, médecin et Jean-Baptiste Faye, médecin sont la même personne); Guyot, notaire ; Deverneilh, notaire ; Guyot de la Boueine

Ces quatre délégués ont porté les cahiers de Doléances de Nexon à l’Assemblée du Tiers Etat de la Sénéchaussée (nom de la division administrative de l’Intendance dans le Sud et qui dans le Nord est appelée « baillage »). Defaye et Guyot font parti des 24 membres chargés de rédiger le cahier de la sénéchaussée

La nuit du 4 août 1789, l’Assemblé Constituante, future Assemblée Nationale, vota la suppression de tous les privilèges et vit, après signature de Louis XVI, le 5 octobre de la même année, la suppression des classes ecclésiastiques, nobles et membres du Tiers-Etat, des corporations, des villes et des provinces.

2- L’année 1790

Les premières instructions arrivèrent au bourg de Nexon le 1er février 1790. Bien entendu ce ne fut pas sans un certain remous que cette transformation s’opéra. C’est le sieur Jean BONNET qui prit la direction des opérations.

Le premier Maire

L’élection s’est faite en plusieurs temps.

Premier temps : les officiers Municipaux sont nommés par procès-verbal des 8 et 9 Février. Le choix a été particulièrement difficile par l’assemblée de la paroisse réunie sous l’inspection de Jean BONNET, Maréchal Chef des Officiers du Comité. Le sieur FAYE, réunissant presque tous les suffrages, fut élu Président et le sieur GUYOT, notaire Royal, pour la charge de secrétaire. Ces deux personnes ont prêté serment de soutenir de tous leurs pouvoirs la constitution du Royaume et d’être fidèles à la Nation, à la loi et au Roi. L’assemblée prêta le même serment.

Deuxième temps : trois scrutateurs furent désignés, toujours à la majorité des voix, en la personne des sieurs DESTHIVER, curé de la paroisse de Nexon, Nicolas GIZARDIN, notaire et Annet TARRADE, chirurgien. Le président fit observer que, conformément aux ordres reçus de Paris il fallait distinguer parmi les citoyens ceux qui pouvaient être élus de ceux qui ne pouvaient qu’élire et le secrétaire dressa une liste des membres de l’assemblée.

Troisième temps : aussitôt et séance tenante, il fut procédé à l’élection du Maire par bulletin individuel au scrutin secret. Ce fut le sieur FAYE Jean Baptiste, Docteur en Médecine qui obtint la grande et absolue majorité des suffrages.

Quatrième temps : il consista, par un autre scrutin individuel et secret, d’élire le PROCUREUR de la COMMUNE. Le sieur Louis GUYOT, notaire Royal, fut élu.

Cinquième temps : le Président Maire, déclara que la paroisse comptant prés de 2 500 âmes, il était nécessaire de désigner cinq Officiers Municipaux par scrutin de liste. La pluralité absolue des suffrages se porta sur Pierre SIRIEIX marchand, Annet TARRADE chirurgien, Jean de COULHAC meunier, Léonard PRADEAU au bourg et Pierre SAZERAT, huissier au bourg.

Enfin la sixième opération, après quelque repos, fut de procéder à l’élection de douze notables pour former le Conseil Général de la Commune. Furent élus à la majorité : Jean LAFARET aîné du Plantadis ; Jean JOUHAUD dit Renard, de Bosmarèche ; Jean DOUDET dit Le JALAP d’Excette ; Léonard CHIROL de Valeix ; Jean LASPOUGEAS des Moulins ; Martial BAUDOU de Biard ; Pierre JOUHAUD dit Tonichou, d’Excette ; Jean GUYOT dit Bigarot, de Valeix ; Jean VERGNON dit Leliard, de Noyéras, Jean JAYAT dit Cadichou, de Lartissie ; Pierre MARTY dit Pierricaud, de Noyéras et Denis DESCHAMPS de Biard.

Puis ont été déclarés notables de NEXON les sieurs Jean DESPLANCHES dit Planchaud, de Sallas ; Léonard DUVERNEIX dit le Roudier, de Montezol et GAREAU de Biard, et en même temps suppléants en cas d’événement. Ce fut au tour du Procureur de la Commune de prendre la parole. Il expose qu’un grand nombre des habitants de la paroisse serait bien aise que la Municipalité autorisa l’établissement de la Garde Nationale dans le bourg de NEXON, et, qu’au gré de tout le monde, elle serait composée d’un commandant, d’un major, d’un aide-major, de quatre capitaines en premier, de quatre capitaines en second, de quatre lieutenants et de quatre compagnies composées de 32 hommes chacune, dont une de grenadiers.

Le 11 février 1790, Jean Baptiste FAYE, docteur en médecine, a été proclamé Maire de Nexon. Le Conseil se réunit dès le lendemain chez le Maire, à défaut, est-il dit, de maison commune, pour sa première assemblée.

Les officiers municipaux et le Conseil Général de la commune dressèrent une liste des personnes susceptibles de faire partie de la Garde Nationale.

Le seize février la Municipalité s’étant assemblée, le maire exhibe un paquet que lui avait remis, la veille, le délégué de la Ville de SAINT-YRIEIX. Ce paquet fut ouvert en séance, les scellés brisés. Il fut constaté par le Procureur qu’il contenait deux imprimés en placard (c’est-à-dire des affiches) contenant lettres patentes du Roy sur deux décrets de l’assemblée Nationale du 16 Janvier dernier, l’un relatif aux conditions pour être citoyen actif et l’autre concernant les crimes. (On notera que les décrets mettent un mois pour arriver à Nexon. Pourtant la « Poste aux chevaux » met trois jours pour relier Paris à Limoges). Ces deux décrets furent copiés sur le registre, et il fut ordonné qu’à son de trompe ils seraient lus au peuple à la sortie de la Messe paroissiale et ensuite placardés à la porte de l’Eglise, ce qui fut constaté par le Procureur le dimanche suivant.

La Garde Nationale de Nexon

Ensuite le maire informe que la Garde Nationale avait été constituée, mais que faute de sujets, chaque compagnie n’aurait à sa tête qu’un seul capitaine, avec un lieutenant et deux sergents. Et la Garde se composa comme suit :

Messire Philippe Ignace de GAY DE NEXON, Commandant

Messire Charles de DAVID DES ETANGS, Major

Monsieur Hebrar de VEYRINAS, Aide-Major

COMPAGNIE DES GRENADIERS

Gabriel TARRADE, Capitaine

Jean DESPLANCHES, Lieutenant

Sergents : Pierre SIRIEX, maréchal et Léonard DECOULHAC, meunier

Caporaux : Simon REBEYROL, menuisier, Jean RICHARD, tailleur

SECONDE COMPAGNIE :

Le Sieur GIZARDIN, Capitaine

Le Sieur Maximilien LIMOUSIN, Lieutenant

Le sieur GUYOT de Labouyne, Porte-drapeau

Sergents ; Pierre LELONG et Pierre JOUHAUD

Caporaux : Aubin RAFFARD, Jean GUYAUNAUD, maçon

TROISIÈME COMPAGNIE :

Le sieur BEAURIE, Capitaine

Le sieur de COULHAC, Lieutenant

QUATRIÈME COMPAGNIE :

Le sieur LIMOUSIN père, Capitaine

Le sieur LIMOUSIN fils, Lieutenant

Et comme fusiliers : Léonard JOUHAUD du Courdein, François JOUHAUD de la Grange, Jean DESPLANCHES dit Planchaud, Martial JOUHAUD d’Aixcette, Martial BEAUDOU de Biard, François TEXIER dit La Verdure, Jean GUYOT dit le petit de Sallas; Léonard CHIROL de Valeix, Léonard VALETTE du Bourg, Jean JOUHAUD de Leyraud, Léonard GIBEAU de Noyéras, Jean GUYOT de Verneuil (Varnet),Martial GUYOT de Sallas, Antoine CHIROL de Biard, Pierre DOUDET dit le jalap, François PERRIE du Bourg, Pierre LOMBERTIE de Lombertie, Jean SAZERAT cardeur à Biard, Pierre GUYONNAUD de Valette, Léonard JOUBERT du Bourg, Pierre MEYNIER des Moulins, Pierre LARCHER de Noyéras, Jean LAFARET de Plantadis, Léonard BONNET de Valeix, Jean MARQUET de Masmondeix, Jean PORTEFAIX de Biard, Pierre GUYOT de Moulin Neuf, Denis des CHAMPS de Biard, Léonard MAUX du Moulin de Madame, Pierre FRUGIER, François COMBROUSE du Bourg, François BEYMIER, Martial MARTIN de Sallas, Léonard GUYAUD de Valeix, Jean DUPUYROUX et Léonard FAURISSOU de Puyravaud, Martial PRADEAU et Jean AUVERT de Combrouze, Pierre CHARBONNIERAS de Valette, Léonard PRADEAU de la Mazeaurie.

Le Procureur de la Commune requis que la Garde fut autorisée à acheter deux drapeaux, offerts par Mr de GAY DE NEXON à la paroisse, et qu’ils devraient être bénis pour servir un à la Légion et l’autre pour la publication de la Loi Martiale en cas d’événement.

Le 28 Février 1790, le Maire réuni à nouveau la Municipalité chez lui, où le Procureur ouvrit un paquet contenant des décrets et lois de l’Assemblée Nationale sur l’organisation administrative, notamment la création des Départements, Arrondissements, Cantons et Communes, l’administration et les modes d’élections, les attributions des conseils municipaux etc.

L’article 1er de la loi du 22 décembre 1789 indique « Il sera fait une nouvelle division du royaume en départements tant pour la représentation que pour l’administration, ces départements seront au nombre de 75 à 85 ». L’article 2 stipule que « chaque département sera divisé en districts » et l’article 3 que « Chaque district sera partagé en divisions appelées cantons d’environ quatre lieues carrées ».

Le 7 Mars 1790, eut lieu la bénédiction des drapeaux et la présentation du serment civique comme suit :

La Municipalité suivie de la Garde Nationale, ayant à sa tête son commandant et ses majors, se sont rendus à l’Eglise, en deux lignes et au son du tambour, où la messe fut chantée. Celle ci terminée, le Procureur requis la bénédiction. Le commandant pris le drapeau de la Légion et le major celui de la loi Martiale et Mr le curé les fit avancer et procéda dans les formes ordinaires de droit à la bénédiction. Mr le Curé prêta le premier serment de fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi et de maintenir de tout son pouvoir la Constitution et les décrets de l’Assemblée Nationale. Le Commandant Philippe Ignace de GAY DE NEXON s’approcha de la table sur laquelle était placé l’Évangile et ayant tiré son épée il l’a posée sur celui ci et prêta le même serment ainsi que tous les fusiliers et officiers, de même que le peuple présent à la cérémonie. Il fut ensuite chanté un TE DEUM, puis la Garde reconduisit son Commandant en son château et tira une décharge de mousqueterie et unanimement on inscrivit sur le registre cette devise : « IN AETERNAM DONORUM DOMINI DOMINI DE GAY MEMORIAM » (en mémoire éternelle du Seigneur précisée par Maître de GAY DE NEXON)

Ce même jour furent lus et affichés à la porte de l’Eglise quatre décrets concernant les juifs dits Portugais et Avignonnais et Espagnols, la collecte des impôts, le paiement des octrois, droits, la perception des impôts pour l’année 1790.

Le 14 Mars arrivèrent, par plis portés à cheval, divers décrets de police et autres, notamment un décret portant sur les statuts des Religieux des couvents et des frères laïcs.

Le 11 Avril arriva le décret portant formation de 83 départements dont il est relevé que pour la Haute-Vienne le chef lieu est LIMOGES. Le décret décidant la division de la France en 83 départements a été voté par l’Assemblée constituante le 22 décembre 1789. Toutefois, leur nombre exact (83) et leurs limites furent fixés le 26 février 1790, et leur existence prit effet le 4 mars suivant.

Le département de la haute-Vienne est formé de six districts dont les chefs-lieux sont Limoges, Le Dorat, Bellac, St-Léonard, St-Yrieix et Rochechouart avec Tribunal Civil à Rochechouart.

Le 24 mai sont lus et affichés les décrets des 14 et 20 avril 1790 nationalisant les biens du clergé et mettant à la charge des dépenses publiques le traitement des ecclésiastiques. Ces décrets ne génèrent aucune protestation tant la dîme était décriée à la fois du fait de la charge qu’elle représentait pour le peuple mais aussi car les contribuables voyaient que les curés et vicaires des paroisses rurales n’en profitaient pas, certains satisfaisant tout juste leurs besoins. Inutile de dire que les pauvres des paroisses n’étaient pas non plus bénéficiaires des largesses du haut clergé !

Les personnes ayant plus de quatre cents livres de rentes devaient payer un impôt patriotique de 100 livres mais ces personnes n’étaient pas très chaudes pour payer cet impôt, aussi le 23 Mars 1790, la Municipalité réunie dressa la liste et mis en demeure une dernière fois ces contribuables.

A cette époque la Municipalité s’occupait de tous les litiges et autres chicanes, la mise en place des lois de l’Assemblée Nationale étant assez longue. Ainsi le 27 du mois de Mai 1790, le Maire étant absent, se présenta par devant les sieurs Annet TARRADE et Pierre SAZERAT, Officiers Municipaux, le sieur Jean Baptiste DUVERNEILH, notaire royal, habitant le bourg de Nexon, lequel a dit qu’il possédait au devant de la Place Publique, une maison avec jardin entourée d’une muraille joignant un chemin public qui partait de la Place publique pour aller en Cornedie. Or un sieur GUYOT Laboine, huissier, était également propriétaire de l’autre coté du chemin. Le sieur DUVERNEILH exposa que GUYOT s’était approprié la moitié du chemin public et qu’en outre il avait déposé des tas de bois, de matériaux et du fumier. Il requit que la Municipalité fasse rétablir les lieux et condamner le sieur GUYOT à 30 francs de dommages intérêts pour les pauvres de la paroisse. A 14 heures le même jour, les Officiers Municipaux disponibles se transportèrent sur les lieux et dressèrent un procès verbal constatant les litiges et entendirent contradictoirement les deux parties qui s’accusèrent de faussetés et qui requirent que lesdits officiers mesurent la longueur et la largeur du chemin, ce qui fut fait séance tenante. On ne retrouve pas trace de la décision rendue.

Le 2 juin le maire publie un arrêté condamnant les propriétaires de cochons entrant dans le cimetière à » trois livres d’amende en faveur des pauvres, et une plus forte en cas de récidive » ; cette décision faisait suite au fait que les jours précédents des cochons et des chiens avaient exhumé un cadavre et en avaient mangé une partie.

Le 7 juin 1790, une importante assemblée : l’élection des électeurs du canton.

Pour satisfaire l’art. 1° de la première section du décret de l’Assemblée Nationale relatif aux assemblées primaires et administratives et une ordonnance de M.M. LA NOUILLE de la CHEZE, avocat et Maire de St-Léonard, Jean François de DAVID Baron des RENAUDIES, Chevalier de l’Ordre Royal et Militaire de St-Louis, Grégoire de ROULHAC du CLUZEAU, Ecuyer, nommés par le roi pour la convocation et formation des assemblées primaires et nomination des électeurs qui doivent composer le Département de la Haute-Vienne et districts en découlant, les citoyens actifs des paroisses de NEXON, MEILHAC, St-MARTINET, RILHAC LASTOURS, LASTOURS, St-HILAIRE LAS TOURS et JANAILHAC, au nombre de 715, furent convoqués dans l’Eglise de NEXON le 7 Juin 1790 à huit heures.

460 répondirent présents à la convocation et le sieur DEVERNEILH, doyen d’âge, pris place au bureau pour assurer la Présidence et GUYOT, notaire Royal, celle de Secrétaire. Les sieurs FAYE, docteur en médecine à NEXON, l’enclosure BOURGOIS de Plombard et VERGNOLLE Maire de RILHAC LASTOURS furent désignés comme scrutateurs. Le Président et le Secrétaire furent élus par acclamation et applaudissements à l’unanimité. Ils prêtèrent serment devant l’assemblée d’être fidèles à la Nation, au Roi et à la loi, de choisir en leur âme et conscience les personnes les plus dignes de la confiance publique et de remplir avec zèle et courage les fonctions civiles et politiques qui leur sont confiées. Mais plusieurs délégués émirent le vœu qu’il soit procédé à la désignation par scrutin de liste des trois scrutateurs, et non ceux qui avaient été désignés.

Ainsi en fut fait et au lieu d’un scrutin il fut procédé à cette élection par applaudissements et à l’unanimité les sieurs DESTHEVES, curé de Nexon, DESBORDES notaire Royal et Juge de Meilhac, Audonnet de LAFERRANDIE, avocat au Parlement furent élus et après serment remplacèrent les trois scrutateurs plus anciens d’âge.

Le Président après avoir rappelé qu’il fallait distinguer ceux qui pouvaient être élus et ceux qui ne pouvaient qu’élire, se fit présenter les déclarations des contributions patriotiques et extraits des rôles de chaque paroisse.

La séance fut brève, étant l’heure de midi, pour reprendre à deux heures, où les délégués réunis à nouveau procédèrent à l’élection par scrutin secret des sept électeurs du Canton.

Ceux qui ne savaient pas signer, et ils étaient nombreux, firent remplir leur bulletin de vote par les scrutateurs. Comme cette formalité fut longue et qu’à 7 heures le scrutin ne venait que de terminer, il fut décidé de placer les bulletins de vote dans un vase, de sceller ce dernier, de le placer dans une armoire de la Sacristie et de se réunir à nouveau le lendemain à 7 heures.

Le 8 juin à 7 heures le vase fut ouvert. Il fut constaté 470 billets et il fut procédé au dépouillement qui à l’heure de midi n’était pas terminé. Le Président pris de fringale leva la séance et invita ceux qui savaient signer à venir le faire. Sur 460 il s’en trouva 14 qui signèrent, les autres ne sachant pas. Les signataires sont notaires, huissiers, avocat, médecin ou curé. Dans le département Paul d’Hollander et Pierre Pageot estiment que moins de 15% des hommes et moins de 10% des femmes étaient capables de signer de leur nom ,« La révolution Française dans le Limousin et la marche » Privat 1989.

Le même jour de 14 heures à 19 heures le dépouillement continua et comme « aucun membre de l’assemblée n’avait obtenu de beaucoup prés la pluralité des suffrages », il fut décidé que l’assemblée poursuivrait ses travaux le 9 juin à 7 heures pour un deuxième tour de scrutin. Le 9 juin à 7 heures il se trouvait 567 votants dans l’église. Plusieurs membres exprimèrent le vœu d’en terminer au plus tôt. Toute l’assemblée prêta serment de fidélité et il fut décidé qu’il n’y aurait qu’un seul scrutin à la majorité relative avec vote sur appel nominal. Il y eut en fin de journée 567 délégués qui avaient voté. Il fut décidé que le dépouillement aurait lieu le 10 Juin à 8 heures.

Le 10 juin il fut procédé au dépouillement et furent élus : DESBORDES, notaire Royal, 318 voix ; GUYOT, Huissier, 252 ; DELIGNAC, bourgeois, 236; GUYOT,  Notaire Royal, 234; FAYE, docteur en médecine et maire de Nexon, 220; de LAFERANDIE, avocat en parlement, 219 et VERGNOLLE, maire de Rilhac Lastours, 218. Furent élus suppléants : Daudet DESFOUR 195 voix ; SIRIEIX 173 ; TUILLIER 156 et TARRADE 156.

La famine.

Le 4 juillet 1790 le Procureur de la Commune requis la convocation du Conseil Municipal pour statuer d’urgence sur la cherté excessive des grains, sur la distribution du pain aux pauvres de la commune, qui se trouvent, par suite de la rareté et cherté, dans la dernière indigence, privés de toutes ressources et qui se voient exposés aux horreurs de la famine, les contribuables se refusant de donner l’aumône à ces derniers. Parmi les récalcitrants se trouvait un sieur BEAURIE. La Municipalité s’est réunie sur le champ et après avoir déclaré qu’elle était profondément émue par la compassion des pauvres de la paroisse, que leur état doit inspirer naturellement à chacun, et que par un devoir que prescrit l’Humanité auquel la religion attache une récompense éternelle, doit conduire chacun à payer l’aumône suivant ses facultés. Estime que sous peine d’amende envers chaque contribuable, il sera servi aux pauvres une livre et demie de pain par jour et à chacun, l’inventaire des grains permettant de faire ce geste. Et ce jusqu’au 21 juillet inclus, sans préjudice de proroger cette date s’il y a lieu pour retard de la récolte ou autrement. Décide de faire notifier le présent arrêté à chaque contribuable.

Cette disette provient du fait que la récolte de 1989 a été mauvaise à cause du mauvais temps mais comme celle de 1788 avait également été mauvaise à cause de la sécheresse et la grêle il n’y avait aucune réserve.

Les rendements du blé sont faibles car la terre n’est pas riche, il n’y a pas de fumier car il n’y a pas beaucoup de bétail on manque donc de farine et on ne peut donc pas faire de pain. D’où la grogne et parfois les révoltes. Il est pourtant essentiel dans la nourriture du paysan. Sans pain il reste les châtaignes…Hippolyte Taine dans « LES ORIGINES DE LA FRANCE CONTEMPORAINE. LA RÉVOLUTION : L’ANARCHIE » publié en 1878 considérait que la première cause de la révolution française était la disette due aux mauvaises récoltes, au rude Hiver de 1788 à 1789 et à la cherté et la mauvaise qualité du pain.

La grande peur

Le 29 juillet on attend l’arrivée de troupes d’Anglais. C’est la suite de la Grande Peur de Juillet 1789 ou les plus folles rumeurs annonçaient l’arrivée de brigands, d’anglais, voire d’Anglais ou d’Espagnols dont le nombre augmentait au fur et à mesure que la rumeur se répandait. Monsieur DEVERNEILH-PUYRASEAU raconte ainsi qu’alors qu’il discutait avec le curé DESTHEVES « nous vîmes apparaître…M. LABESSE, vicaire…Aux armes ! Aux armes ! s’écria-t-il d’un ton a moitié plaisant et moitié sérieux. Il nous raconta qu’un domestique de la maison des Cars portait pour nouvelles qu’un corps de dix mille anglais s’avançait de nos côtés, laissant partout la désolation sur son passage. Les villes de Confolens et de Rochechouart avaient brûlé et déjà Chalus était en feu…

Je rentrai bientôt à la maison. A peine s’était-il écoulé un quart d’heure que j’entendis sonner le tocsin… J’aperçus un groupe nombreux de personnes. On convint que le soir après souper, tous les hommes en état de s’armer se réuniraient au château pour de là s’aller poster sur les hauteurs qui dominaient le village du Courdein. »

Le 30 Juillet 1790 la Municipalité fut informée à 6 heures du matin, qu’il y avait un cadavre humain dans un bois appelé « des Serves » appartenant au sieur SAZERAT et que ce cadavre était le nommé MACHAU, métayer de Mr des ETANGS, qui se promenait dans le bourg le dimanche précédent .Aussitôt la Municipalité et le Procureur se transportèrent dans le bois où ils ont vu ledit cadavre sur la pelouse, et ils ont appelé le Sieur TARRADE LAVERGNE, Chirurgien major de la Garde Nationale, qui après serment a examiné, visité et ouvert ledit cadavre, sans qu’il ait pu découvrir aucune fracture, ayant seulement remarqué une petite égratignure à l’occiput, à la jambe droite et sur le coup du pied gauche, mais que cela provenait de sa chute. Que dans l’intérieur il n’a rien découvert qui ait pu occasionner sa mort, si ce n’est beaucoup de glandes avec du liquide ce qui annonçait une « Etropisie ». Qu’étant d’un âge avancé, il n’avait pas eu assez de force pour se relever. Il fut décidé qu’il serait inhumé dans les formes ordinaires.

Démission du maire.

Le 8 septembre 1790 le sieur FAYE, docteur en médecine, Maire, déclara qu’ayant été élu administrateur au district de SAINT YRIEIX, il donnait sa démission de la Mairie et se démettait de ses fonctions, priant les citoyens actifs qui l’avait élu de recevoir les hommages de sa reconnaissance et de vouloir le remplacer. Le même jour et dans les mêmes termes le sieur GUYOT, notaire royal, se démet de la charge de procureur.

Ce même jour le sieur BONNET fut désigné comme secrétaire greffier de la Municipalité de NEXON.

Le 11 Septembre 1790 la Municipalité a donné acte au sieur FAYE de sa démission, vivement affectée dans la perte qu’elle vient de faire dans la personne de son respectable chef, de « cet ange titulaire (tutélaire ?) qui sait si bien réunir le patriotisme le plus ardent, les talents les plus distingués dans la nouvelle administration des affaires publiques… La Municipalité pour lui prouver sa gratitude de la manière la plus authentique, la plus équivoque, vote à sa sollicitude, et à son zélé les plus solennel actions de grâce pour noble et louable emploi qu’il a fait pendant 8 mois. Le supplie de vouloir bien encore regarder la Municipalité d’un œil favorable, être dans les circonstances les plus difficiles son conseil et son appui tant que les importantes fonctions qui viennent d’être si bien placées en ses dignes mains pourront le lui permettre. Désigne deux membres de l’assemblée pour lui porter les vœux de la Municipalité et de la Population. Fixe les élections au 19 Septembre à 8 heures du matin, Dit que le tout sera annoncé et affiché à la sortie de la messe du 12 courant ».

Ce fut le sieur SIRIEIX Pierre qui fut élu Maire et administra la Paroisse de NEXON mais on ne trouve pas trace des délibérations qui ont porté Pierre SIRIEIX à la tète de la commune. On peut supposer qu’il a été élu le 19 septembre, date annoncée pour le remplacement de M. FAYE. On perd trace de son activité jusqu’au 22 Novembre 1790, où, réunissant l’assemblée municipale, il fut décidé conformément aux instructions reçues de procéder à la nomination d’un Juge de Paix pour le Canton de NEXON et de convoquer pour le 2 décembre tous les électeurs des municipalités du canton, dans l’Eglise de NEXON, pour y procéder.

Renouvellement de la municipalité.

A l’ouverture, le Maire SIRIEIX constitua le bureau formé des 4 plus anciens que l’assemblée désigna sous le nom de « vieillards », car ils avaient leur confiance. Les électeurs actifs au nombre de 60, les présents faisant pour les absents, furent informés qu’il s’agissait de renouveler la moitié des officiers Municipaux. Le Président déclara à son tour que la plupart des votants ne sachant ni lire ni écrire, étaient dans l’impossibilité de faire leur billet qu’il était donc nécessaire qu’ils se présentent au bureau pour les faire écrire, ce qui a été accepté par applaudissement, le vote aurait duré trop longtemps. On discuta fort, on procéda à des élections du bureau et ce fait, les officiers Municipaux furent invités à sortir par la porte du fond de l’église, car il allait être tiré au sort pour ceux qui allaient être renouvelable, par billet noirs et blancs (blancs maintenus, noirs renouvelables).

Le sort désigna comme officiers municipaux sortants les sieurs TARRADE et Jean DECOUILLAC et comme notables Jean JAYAT, Jean DOUDET, Jean VERGNOU, Jean NOUHAUD, Martial BEAUDOU, le sieur LAFARET étant décédé depuis quelque temps.

Au scrutin par billet, écrit par le bureau vu le nombre des illettrés (chaque votant désigna au bureau les noms à inscrire) furent élus officiers Municipaux, par 40 voix, BONNET maréchal et Pierre de VALETTE, fontainier à Valette, avec 36 voix. Le Président annonça à l’assemblée que maintenant il était question d’élire six notables pour compléter le Conseil Général de la Commune. Mais à ce moment, Mr le sacristain sonna le midi et l’assemblée décida de reprendre ses travaux à 2 heures.

Après appel nominal le vote eut lieu et furent proclamés élus : l’Abbé LABESSE vicaire de la paroisse, Gabriel MENIER de Verinas, Pierre BONNAUD d’Aixcette, Clément LELONG du bourg, Pierre ADAM dit Lallé, Jean RICHARD tailleur d’habits au bourg.

Alors que les scrutins étaient terminés, le sieur Jean BONNET élu le matin officier Municipal, déclara que vu son peu d’instruction, il ne pouvait accepter cette charge et donnait sa démission. L’assemblée dit que les raisons alléguées étaient vraies et décide de procéder à un vote pour son remplacement. Ce fut le sieur TARRADE qui obtint la presque totalité des suffrages. Tout le monde prêta serment encore une fois, car il en fut prêté six au cours de la réunion, et la séance fut levée.

Le 22 novembre le procureur syndic de saint-Yrieix annonce par courrier qu’il est nécessaire d’élire un juge de paix pour le canton de Nexon. L’assemblée des citoyens est convoquée le 2 décembre à l’église. L’élection ne figure pas dans les procès verbaux, ceux-ci ne relatent que la cérémonie d’investiture le 3 janvier 1791.

3- L’année 1791

Le Conseil Général de la commune formé des officiers municipaux et des notables se réuni le 2 Janvier, pour examiner les contributions patriotiques imposées à chaque contribuable de la commune, il les reconnu véritables et vota cette imposition. Il constata par la suite que tout le monde avait bien versé.

Installation du 1er Juge de Paix.

Elle eut lieu en grande pompe le 3 Janvier. Le 2 décembre 1790 avait été élu comme Juge de Paix le sieur Audonnet de LAFERRANDIE, homme de loi, Commandant de la Garde Nationale de RILHAC – LASTOUR, y demeurant au village des Combes. Il se présenta donc ce 3 janvier à 9 heures du matin au Conseil Général et à la population. Il fut accompagné à l’Eglise par la Garde Nationale et une Grande messe fut célébrée, l’Eglise était archicomble. Après l’Évangile ledit Juge de Paix, dit un grand discours et prêta serment entre les mains des Officiers Municipaux et désigna comme son greffier Jean Baptiste GUYOT qui rempli également les fonctions d’huissier et de porte-drapeau. La messe terminée, le sieur SAZERAT, Procureur de la Commune fit un discours au nom de toutes les municipalités du Canton et le Juge fut conduit en sa demeure où il dût tenir ses audiences.

Les faux assignats

Quelques assignats émis en 1790 et 1791, avec pour certains le portrait de Louis XVI.

Un assignat faux avec le cachet indiquant la falsification.

Le 13 Janvier se présenta un courrier qui invita la Municipalité à coucher et prendre copie de l’original du discours prononcé le 17 novembre dernier par le Procureur Général de la Haute-Vienne. Ce discours avait trait aux abus concernant les assignats qui dégénèrent en crime social, (le nombre des criminels étant déjà alarmant et la qualité des coupables ajoute encore a son énormité). Ce discours, d’une très grande violence, dénonçait les trafiquants comme des ennemis du Peuple, des accapareurs scélérats, des pervers exécrables, d’anthropophages moraux etc.

Le Conseil Général du département accepta des mesures sévères contre les trafiquants.

Les assignats étaient des titres de l’emprunt émis par le Trésor en 1789, dont la valeur est assignée sur les biens nationaux. Le fonctionnement de l’assignat est simple : la valeur d’un bien est divisée en assignats mais comme il est impossible de vendre tout de suite les biens du clergé, des billets seront émis, qui représenteront la valeur de ces biens par fraction. Il faut donc avant toute vente que les particuliers achètent des assignats auprès de l’État, ce qui procure de la trésorerie à l’Etat. Une fois la vente d’un bien réalisée, le produit de la vente est inscrit au registre civil et, lorsque les assignats reviennent dans les mains de l’État contre remboursement, ceux-ci sont détruits. Le risque est que l’Etat mette en circulation que la valeur réelle des biens nationaux ce qui entraînerait une perte de leur valeur et une inflation. Certains députés, par ailleurs bons économistes, comme Condorcet ou encore Du Pont de Nemours sont entièrement contre ce système. De plus, à cette époque, les billets sont facilement falsifiables. Un grand nombre de faux assignats sont fabriqués en Belgique, en Hollande et ailleurs avec la complicité du gouvernement britannique, alors tous ennemis de la France, qui cherchent ainsi à déstabiliser la France en accélérant la crise économique. Mais des français aussi sont tentés par la fabrication de faux assignats. On en prend et on les condamne à Limoges.

Les assignats deviennent une monnaie en 1791. Leur valeur est le plus souvent comprise entre 2 et 30 sols. Les assemblées révolutionnaires multiplient les émissions ce qui entraînent une forte inflation. Le cours légal des assignats est supprimé en 1797.

Un témoignage Angoumoisin montre l’importance de l’inflation dans les campagnes, la perte de valeur des assignats et l’avantage pour l’acheteur à payer en pièces d’or. Il s’agit d’une note de J.-F.-Eusèbe Castaigne en 1801* : «1795. – Le discrédit dans lequel tombèrent les assignats pendant le cours de cette année firent que les denrées de première nécessité et les marchandises de toute espèce montèrent à un prix étonnant et inouï jusqu’alors. S’il me fallait détailler ici ce que chaque chose se vendait, tout ce volume ne suffirait pas. Qu’il me suffise seulement de transmettre à là postérité ce que le boisseau de froment, pesant quatre-vingt livres se vendait plus de mille livres. Le boisseau de froment monta à près de cinq mille livres, et les autres denrées à proportion, ce qui faisait valoir la livre de pain quinze livres, la méture six cents livres le boisseau, le blé d’Espagne quatre cents livres; le vin jusqu’à deux mille livres la barrique ; les bœufs autrefois de douze à quinze louis se vendaient trente, quarante et cinquante mille livres, ce qui faisait valoir la viande huit francs la livre ; il en était de même proportionnellement de la chandelle, du beurre, de la graisse, du cochon qui se vendait jusqu’à trente livres, la livre, des étoffes et de tout ce que l’on puisse s’imaginer, soit clous, planches, charbon, bois à brûler, souliers, etc. Cela n’empêchait pas que ceux qui avaient de l’argent n’achetassent au prix ordinaire. Aussi le blé pour ceux-ci ne valait-il que quinze livres le boisseau et la barrique de vin cinquante à soixante livres.

*CHAUVET Petites notes d’Archéologie charentaise No VI. ANGOULÊME IMPRIMERIE OUVRIÈRE 1922Vers la fin de l’année personne ne voulait d’assignats. L’ouvrier ne demandait que du blé et avec cette denrée on était assez riche. Ceux qui cherchaient à amasser l’or et l’argent payaient un louis d’or jusqu’à quinze cents livres et l’on dit même qu’à Paris ils n’avaient plus de prix.

Les maisons et les terres se vendaient cent et cent fois plus qu’au temps du cours de l’argent ; on a vu à Angoulême une maison se vendre cinq cent mille livres que l’acquéreur voulut depuis donner pour six mille livres ; qu’on juge par cet exemple combien peu de cas on faisait des assignats qui ruinèrent plus de cent mille familles en France par, le remboursement qu’on leur fit en cette monnaie. Les propriétaires même furent réduits à la misère et sans le décret du 20 thermidor qui obligea les fermiers à leur payer la moitié de leur ferme en nature de grains, ils ôtaient entièrement ruinés en ce que l’assignat de vingt sols n’était pas prisé six deniers. – (Page 381.) »

Pour lutter contre l’utilisation de pièces et soutenir de lourdes amendes et de graves peines d’emprisonnement sont prévues pour toute personne surprise à ne pas payer en assignat ou à le refuser. Dès les premiers jours de la Terreur, le 8 septembre 1793, la non acceptation de l’assignat est déclarée passible de la peine de mort : les biens sont confisqués et le délateur récompensé. Ainsi le 7 mai 1791 la municipalité de Limoges a fait arrêter un nommé BORDIER qui s’occupait a la fabrication d’assignats de 200 et 300 livres. On a trouvé chez lui une partie des outils et des matières qui pouvaient aider à cette fabrication. Le 24 du même mois ont été emprisonnés les nommés DUNAD, VIDAUD et LAMI L’EVEQUE qui travaillaient a la la fabrication d’assignats de 2000 livres. Catherine VACQUAND, veuve Renoir, marchande quincaillière, domiciliée à Limoge, département de la Haute-Vienne, a été condamnée à mort comme distributrice de faux assignats, le 30 avril 1793, par le tribunal criminel du département.

Division de la commune en sections.

A partir de la fin du dix-septième siècle, la France, comme tous les pays européens, essai de réformer son système fiscal en créant un cadastre mais celui-ci ne fut réalisé qu’en 1850. Pourtant il y eu des tentatives comme l’article 2 de la déclaration royale de Louis XV du 21 novembre 1763 ordonnant la confection d’un cadastre général des biens-fonds, y compris ceux de la couronne, des princes et des privilégiés. Seuls quelques plans sont relevés sous Louis XV et Louis XVI. Ainsi en Limousin, Turgot continue le travail commencé par son prédécesseur Tourny. Le but est d’établir un relevé du territoire, le cadastre, afin d’arriver à une estimation plus exacte pour la taille.

Aux anciennes taxes et impôts, totalement injustes et inégales, la Révolution substitua le principe de l’égalité de tous devant l’impôt. Le mot impôt était banni du vocabulaire et remplacé par le mot plus populaire de contribution. C’est dans ces conditions que l’Assemblée constituante fait des contributions mobilière et foncière, les piliers de son nouveau système fiscal. Elles rapportent à elles deux, la presque totalité des recettes fiscales.

La contribution foncière, créée par la loi du 23 novembre 1790, est assise sur le revenu net des biens-fonds, c’est-à dire des propriétés bâties et non bâties, indépendamment des facultés personnelles des contribuables. Elle est substituée aux anciennes impositions des vingtièmes et des tailles.

La contribution mobilière porte sur tous les revenus issus d’autre chose que la terre ou le commerce (rente, bénéfice industriel). Elle est basée sur les signes extérieurs de richesse au prorata des revenus de chacun. C’est encore la municipalité qui a la charge de la collecter.

Aux côtés de ces deux contributions existent deux autres impôts qui connaissent des fortunes diverses pendant la Révolution : la patente, créée le 2 mars 1791 et acquittée essentiellement par les commerçants car elle atteint les bénéfices du commerce et de l’industrie, et la contribution des portes et fenêtres, créée le 4 frimaire an VII (24 novembre 1798) qui repose sur le nombre des ouvertures des maisons censées indiquer les revenus de leurs occupants

Le Décret concernant la contribution foncière des 20, 22 et 23 novembre 1790 ordonne aux Municipalités de former un « tableau indicatif du nom des différentes divisions de leur territoire, s’il y en a d’existantes, ou de celles qu’elles détermineront s’il n’en existe déjà ; et ces divisions s’appelleront sections ». Les limites doivent être claires et fixes, telles que des chemins, ruisseaux, limites d’un bois ou autres. Il n’y a là rien de neuf et les limites anciennes sont reprises, avec leurs points remarquables (bornes, arbres marqués, épines, etc.) et leurs enclaves bien connues par les habitants.

Le 12 janvier 1791 la Municipalité s’est réunie pour procéder à la Division de la paroisse de NEXON en sections et la séance dura toute la journée et fut fort animée. Elle eut lieu dans une salle réservée à la Municipalité pour y tenir ses audiences, mais il n’est pas possible d’en indiquer le lieu exact.

Après une très longue discussion les Officiers Municipaux se mirent d’accord pour diviser la commune en 13 sections comme suit :

1° Section : le bourg ou le centre*

2° Section : Village de Noyéras

3° Section : Valeix

4° Section : Eccete (Aixette)

5° Section : Biard

6° Section : La Garde

7° Section : Le Brouillet

8° Section : Les Pousses

9° Section : Sazerat

10° Section : le Plantadis

11° Section : La Jaye

12° Section : Valette

13° Section : Veyrinas

* « Première section dite du bourg ou du centre est la portion du territoire de notre communauté qui est limité sçavoir au levant par le ruisseau des biards, au nord par le ruisseau du moulin de letang, au couchant par le ruisseau de la lande et au midi par la section de Valette jusquau apartenaces de la Mazorie et de lartissie. »

Cette décision fut affichée immédiatement à la porte des séances et à la porte de l’Eglise afin que les propriétaires ne puissent invoquer la cause d’ignorance.

Le 23 Janvier, nouvelle réunion avec les notables afin de se transporter dans les dites sections, pour y faire le relevé des propriétés de chacun et de dresser un état indicatif pour être déposé au secrétariat de la Municipalité,

Il fut ensuite procédé à la désignation des Commissaires pour faire le travail ci-dessus. On relève les noms de BONNET, RAFFARD, DE VALETTE, LE LIARD, GUYOT dit Bigarot, CHIROL, DECOULHAC, GIZARDIN, BONNAUD. Ils devaient procéder à leurs opérations à compter du lundi 7 Février.

Le serment des prêtres et le refus de le prêter

Pour régénérer l’église de France l’Assemblée vote le principe du serment obligatoire. Le décret est promulgué par le Roi. « Par décret de l’Assemblée nationale, et conformément à la constitution civile du clergé en date du 24 août 1790, tous les ecclésiastiques prêteront le serment exigé un jour de dimanche après la messe, en présence du conseil général de la commune et des fidèles. Ceux qui ne le prêteront pas seront réputés avoir renoncé à leur office et il sera pourvu à leur remplacement. »

Les prêtres (et les évêques) doivent prêter le serment suivant : « Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse (ou du diocèse) qui m’est confiée, d’être fidèle à la nation, à la loi, au roi et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le Roi. »

Le 7 janvier, commencèrent les prestations de serment dans les provinces. Elles furent échelonnées tous les dimanches de janvier et février 1791, à des dates différentes selon les diocèses. Seuls quatre évêques et la moitié des curés refusèrent de prêter serment dont un des vicaires de Nexon, le second vicaire, M. LABESSE, ne se présente pas.

Le pape Pie VI dans les brefs Quod aliquantum du 10 mars 1791, et Caritas du 13 avril 1791 demandait aux membres du clergé n’ayant pas encore prêté serment de ne pas le faire, et à ceux qui avaient déjà prêté serment, de se rétracter dans l’espace de quarante jours. Les élections épiscopales et paroissiales sont déclarées nulles. Les consécrations d’évêques sacrilèges. La publication des brefs étant interdite, ceux-ci circulent clandestinement et sont largement connus. Une situation de schisme divise le clergé en prêtres constitutionnels, désignés comme intrus et prêtres insermentés, désignés comme réfractaires. La rupture entre la Révolution et l’Église catholique semble inévitable.

Le 12 Février il se produisit un incident à l’occasion du serment de fidélité que devait prêter METAYER, un des vicaires de NEXON. A l’issue de la Grande Messe, la Municipalité et le Conseil des Notables se réunirent dans l’Eglise, pour faire prêter serment au dit Vicaire. Mais ce dernier, au moment de le faire apporta des restrictions et des interprétations à ce serment, comme le lui indiquait sa conscience.

Il fut invité à prêter ce serment purement et simplement. Il refusa à nouveau et le Conseil Général refusa de le recevoir dans d’autres formes.

Ce Conseil resta fort longtemps dans l’Eglise et comme le vicaire et Mr LABESSE, curé, ne se présentaient pas malgré l’ordre qui leur en fut donné par la Garde, il fut dressé un procès verbal de défaut.

Le Conseil Général en informa le district de Saint-YRIEIX le 9 Mars en priant ce dernier de bien vouloir nommer un nouveau curé en la personne du sieur Elie MARTIAL du Village des Moulins. Ce dernier reçu l’agrément de Monseigneur GAY DE VERNON, évêque de LIMOGES*, et du district de St-YRIEIX et il fut installé curé de la paroisse de NEXON le 10 avril dans les formes suivantes : Le Conseil Général de la Commune, la Municipalité se transportèrent à l’église de Nexon, où le peuple avait été convié à son de trompe de tambours et de cris, par la Garde Nationale. Là, Mr le curé MARTIAL prêta le serment, puis fut accompagné par la Garde Nationale à l’autel de l’église où il prononça un discours au Peuple, célébra une grande messe et signa à la sacristie le procès verbal de son installation.

*Gay de Vernon qui était curé de Compraignac a été élu évêque en remplacement de Monseigneur d’Argentré qui avait refusé de prêter le serment.

Le 6 juin se présenta de bonne heure devant la municipalité le Commissaire de la Commune, qui donna un arrêté du Directoire du Département ordonnant la fermeture de toutes les églises et chapelles autres que celles paroissiales, et que le culte ne pourrait y être célébré à nouveau que sur autorisation de l’Évêque.

Le 8 juin il fut procédé à la mise sous scellés des chapelles de Veyrinas, des Moulins et des Pousses. Mais le 25 juin, le sieur Des RENAUDIES fit porter un pli par un sieur DAVY des Pousses. Il s’agissait d’une lettre signée de DUMAS, procureur général du département de la Haute Vienne qui faisait état de la plainte de Monsieur des RENAUDIES contre ces fermetures. Le procureur rappelle que le décret ne vise que les lieux où est célébré un culte ouvert au public, et non celui des lieux particuliers, où n’assistent au culte que les personnes de la maison. Il prie donc la Municipalité « de procéder à la levée des scellés que vous avés apposés sur la chapelle de M. des Renaudies. » Il fut fait droit à la demande du procureur et le 26 juin les scellés ont été levés sur les trois chapelles.

Le 16 Juillet la Municipalité se réunit pour examiner diverses plaintes portées contre un sieur GUYOT qui d’après le règlement ne pouvait cumuler les fonctions d’huissier et de greffier. Le sieur GUYOT dû se démettre de ses fonctions d’huissier.

Nomination d’un collecteur des impôts

Chaque année les communes procèdent a la nomination au rabais d’un receveur des impositions foncières et mobilières et l’adjudication définitive de la recette. Les citoyens qui désirent cette fonction, rémunérée à tant par livre perçue pour la commune, font une mise à prix. Celui qui demande la plus faible rémunération par livre perçue d’après le montant des rôles est accepté.  Les propositions dans les campagnes vont de 3 à 12 deniers à la Livre. (Une livre est divisée en 20 sous, chaque sou étant lui-même divisé en 12 deniers, la livre valait donc 240 deniers. Le collecteur demandait donc une rémunération variant de 1,25 à 5%.) La municipalité exige généralement que le receveur pour l’année présente comme caution un autre citoyen de la commune.

Le 20 Août, la Municipalité siégea en plein air sur la place publique, afin de mettre aux enchères au rabais la place de collecteur des impôts pour l’année 1791. La Garde Nationale passa dans les Villages et dans le bourg et cria plusieurs et différentes fois l’objet de la réunion. Il y eut trois amateurs : Gabriel TARRADE, Jean BONNET et Jean DESPLANCHES, et c’est ce dernier qui remporta l’enchère pour la somme de 377 livres de traitement.

Le 15 Octobre, réunion pour décider de l’entretien et de la conservation du Presbytère, des cloches, des sanctuaires et retables de la paroisse, le curé DESTHEVES émigré à l’étranger, ayant emporté les fonds destinés aux réparations. La municipalité constata que des réparations étaient urgentes et qu’il fallait trouver de l’argent. Il fut donc décidé de faire une saisie arrêt sur les sommes dues au curé DESTHEVES, ce qui fut fait le même jour en ces termes : «Nous maire et officier municipeau susdit vu le réquisitoire du procureur de la commune nous arretons quil est de linteret commun de faire saisir et arreté au prejudice de dt Sr Deteve sy devant curé entre les mains de ses débiteurs toute les sommes qui pourront lui etre dues en consequence, nous autorison le procureur de notre commune a faire toutes les diligence et saisie oppositions aux fin que dessus fait deliberé et arreté le dit jours mois et an que de lautre part et avon signé sauf les dit Rafard et Valette. Pradeau- Sirieix maire- tarrade off. ml. » Le sieur DESPLANCHES collecteur d’impôts a été chargé de l’exécution de cet arrêté.

Le 26 Octobre la Municipalité étudia une autre question très importante, un de ses membres ayant dit qu’à bref délai le bureau d’enregistrement de NEXON allait être supprimé. Qu’en ce moment même un commis, fait prendre tous les registres pour les faire transporter à CHALUS. Cette mesure porte la désolation dans les esprits, car il y a de Nexon à Chalus quatre mortelles lieux et chaque fois que les notaires et autres voudront faire enregistrer un acte cela fera huit lieux ; il y a encore trois ruisseaux à franchir qui grossissent à la moindre pluie, au point qu’il est impossible de passer car il n’y a pas de pont.

Aussi la Municipalité à l’unanimité procède à la saisie des registres en se transportant sur les lieux au domicile du sieur GIZARDIN, qui à cette époque enregistrait les actes et en référa immédiatement à l’Assemblée Nationale à PARIS.

Réorganisation de la garde nationale

Le 29 septembre 1791, l’Assemblée constituante votait une loi sur la Garde nationale, qui fut approuvée par le roi le 14 octobre 1791. La première section était intitulée De la composition des listes de citoyens, la deuxième De l’organisation des citoyens pour le service de la Garde nationale, la troisième Des fonctions des citoyens servant en qualité de gardes nationales, la quatrième De l’ordre du service et la cinquième De la discipline des citoyens servant en qualité de gardes nationales.

Il résultait de cette loi que seuls les citoyens actifs, c’est-à-dire pouvant voter et ayant une résidence continue depuis plus d’une année, pouvaient servir dans la Garde nationale. Dans les campagnes, se répartissait par cantons et par districts et non plus par municipalités.

Le 24 décembre le Procureur de la commune exposa à la Municipalité qu’il y avait lieu de mettre en application le décret concernant la Garde Nationale afin de faire exécuter les lois sans délai et de défendre les droits nationaux. Les citoyens vraiment attachés à la Constitution doivent se réunir sous l’étendard de la LIBERTÉ. La Municipalité décida :

1° de dresser une liste des citoyens actifs et de leur fils domicilié dans la paroisse,

2° de nommer des commissaires qui voudront bien y concourir, a savoir les citoyens Annet TARRADE, Jean DEVERNEILH, Gabriel TARRADE et Mathurin BONNET furent désignés pour ce travail,

3°qu’un double registre serait ouvert au bureau de la municipalité pour les inscriptions,

4°que les citoyens non actifs déclarés « bon pour le service » par la Révolution seraient également inscrits.

Le 25 décembre, le sieur MARTIAL n’avait pas encore remis les listes des contribuables éventuels et la Municipalité se fâcha tout rouge. Elle prit des mesures sévères et immédiates, en fit rapport au Département, et étant sans ressources, envoya l’état des Charges locales au Directoire pour être statué.

le passage de Notre Dame de Boulogne à Nexon le 5 septembre 1943

Le Grand Retour de Notre-Dame de Boulogne à travers la France (1943-1948).

Le culte à Notre-Dame de Boulogne est, avec celui du Puy-en-Velay, un des plus ancien de France. En effet la légende veut qu’en 638, sous le règne du roi Dagobert, une statue de la Vierge « portée par les anges » soit venue s’échouer sur la plage à Boulogne-sur-Mer. Personne ne sait d’où venait cette statue. Ce n’est qu’à la fin du XIe siècle que Philippe Le Long (1293-1322), fils de Philippe le Bel, fit bâtir une cathédrale à sa gloire. Avant de partir en croisades les chevaliers venaient à Boulogne-sur-Mer faire bénir leurs épées auprès la Vierge. Devant le succès de ces pèlerinages les Parisiens organisèrent des manifestations en l’honneur de Notre dame de Boulogne dans la forêt du Rouvray, dont il ne reste aujourd’hui que le Bois de Boulogne. Ainsi Boulogne Billancourt doit son nom à la vierge de Boulogne.

La statue représente la Vierge assise dans une barque, tenant son fils Jésus sur son bras gauche.

De nombreux miracles sont attribués à la statue. En 1938, lors du congrès Marial national à Boulogne-sur-Mer, fut émise l’idée de la faire circuler dans le diocèse d’Arras.  D’autres diocèses firent la même chose avec des copies de la statue originale. En décembre 1942, le Pape Pie XII consacre l’humanité entière au cœur immaculé de Marie. En mars 1943, l’Église de France faisant sienne cette consécration fait partir de Lourdes une copie de Notre-Dame de Boulogne, assise triomphalement dans une barque pour qu’elle remonte vers Boulogne. On l’appela Notre-Dame du Grand Retour parce qu’elle devait, dans toutes les paroisses où elle passerait, prêcher le retour de Dieu, par la pénitence et la prière.

Trois autres copies de la statue de Notre-Dame-de-Boulogne assise sur une barque partiront pour ce Grand Retour. Le Père Louis Pérouas* a en reconstitué les quatre itinéraires :

  • L’itinéraire Maritime au départ de Bordeaux , en fait Dieulivol**, vers la Bretagne ;
  • L’itinéraire Ouest par Tarbes-Limoges-Poitiers- Orléans… ;
  • L’itinéraire Centre qui part de Tulle vers Bourges-Dijon et Reims ;
  • L’itinéraire Est depuis Albi, Le Puy, Lyon, Marseille, Grenoble…

 

Les itinéraires reconstitués par L. Pérouas

Dans chaque commune traversée des processions nombreuses les accompagnent. Des oratoires sont construits, des cérémonies de prières sont organisées pour demander le retour de la paix mais aussi celui des prisonniers et des travailleurs du STO contraints d’aller travailler en Allemagne.

C’est bien après la fin de la guerre que les quatre statues arrivent finalement à leur port d’attache de Boulogne-sur-Mer, le 19 août 1948, cinq ans après leur départ.

* Louis Pérouas, Le Grand Retour de Notre-Dame de Boulogne à travers la France (1943-1948). Essai d’interprétation, Archives de sciences sociales des religions 28e Année, No. 56.1 (Jul. – Sep., 1983), pp. 37-57

**dans le petit village de Dieulivol en Gironde à 70 km au Sud Est de Bordeaux, une grotte en l’honneur de Notre Dame de Lourdes a été aménagée en contrebas de l’église et inaugurée le 15 août 1942.

Plaque souvenir du départ de la « Croisade mariale » à Dieulivol le 8 août 1943

peu de cartes postales ont été éditées sur ces processions. L’une d’entre elle illustre le passage de la statue à Périgueux. Elle permet de se rendre compte de la foule qui participe.

                                                                                 Source  cartespostalesanciennesperigord.over-blog.com

Le parcours en Limousin septembre – octobre 1943

Le Populaire du centre du 11 octobre 1943 rendait ainsi compte de son périple en Limousin : « On va voir passer sur les routes d’Auvergne, de Gascogne et du Limousin, Notre-Dame de Boulogne qui par le chemin des écoliers s’en revient du Midi vers le Pas-de-Calais.

Partout dans les villes comme dans les bourgs les plus humbles, la population fait cortège à la Madone qui voyage sur un chariot à deux roues tirées par les boy-scouts.

Notre-Dame de Boulogne, écrit un de nos confrères, remonte à l’an 633. Les moines, selon la règle de saint Benoit, chantaient les psaumes, quand une voix s’éleva dominant les leurs : « Frères, cessez de psalmodier, accourez vite au bord de la mer. »  Ils y furent et ils virent venir à eux une nef tirée sur la mer par des anges. Une statue de la vierge y était assise d’une éblouissante blancheur. Les bénédictins l’installèrent alors dans leur sanctuaire ou elle fit des miracles, douze cents ans avant Lourdes.

La guerre surprit la Madone sur les anciens champs de bataille de la Marne ou l’avaient emmenée des pèlerins boulonnais. Repliée dans le Midi, ayant trouvé un digne asile au Puy, puis à Lourdes, elle regagne maintenant le Nord par petites étapes pour céder à la sollicitation des foules. »

Je n’ai pas trouvé beaucoup de traces du périple de la statue en Haute-Vienne. Elle était à Nexon le 5 septembre et à Boisseuil le 6 octobre.

Ayant quitté le Limousin, la statue arrive à Poitiers, venant de Montmorillon, le 12 novembre 1943. Elle est présente le 13 novembre, pour la messe, dans l’église Saint-Porchaire. Elle passe l’hiver dans la cathédrale Saint-Pierre et elle repart le 5 mars 1944, en direction de Niort.

L’arrivée à Nexon le 5 septembre 1943

Parcourant la campagne, la statue arrive tirée par des hommes. Ici elle est accompagnée portée par N.D. de Saint Hilaire les Places.

Bien avant l’arrivée de la procession les habitants décorent les rues et les vitrines. Ici Monsieur Vigneron, en haut de l’échelle à gauche, tend une banderole partant de la boutique de son épouse et traversant la rue.

Partout des draps blancs sont tendus aux fenêtres.

Voici ce qu’en dit la Presse : « — Nexon recevait dimanche dernier dans ses murs la vierge miraculeuse de Notre-Dame de Boulogne, cette statue qui vient de faire le Tour de France meurtrie.

Son arrivée fut une apothéose, une foule immense était allée au-devant d’elle.  Un cortège venant de La Plaine fut accueilli au pont du moulin Pintou par une foule vibrante d’enthousiasme. En tête on remarquait les Cœurs Vaillants avec leurs fanions et étendard, puis le clergé ; derrière venait sur son char fleuri, la statue miraculeuse, traînée par les Nexonnais ; puis les Ames Vaillantes, les Jacistes et les Vierges bénies de tous les villages environnants suivies de leurs paroissiens.

Fête pieuse et merveilleuse, nous avons pu constater une organisation où rien ne laissait à désirer, tous furent à la hauteur de leur tâche, toutes les délégations se présentèrent dans un ordre merveilleux, petits et grands, par leur tenue et leur ferveur, contribuèrent à la splendeur de cette fête.

Nexon avait voulu magnifier Notre Dame de Boulogne et ce fut sous une quantité considérable d’arches de verdure, de banderoles et parmi les parterres de fleurs que s’avança le cortège à travers la ville, se rendant à la coquette chapelle de Notre Dame des Garennes puis ensuite à l’église où Notre Dame fut placée au milieu d’un trône de verdure et de lumière ; là se déroulèrent jusqu’au lendemain à 13 heures des cérémonies religieuses prévues pour la circonstance.

Chaque maison, chaque petit coin avait un air de fête, ce qui est tout à l’honneur des Nexonnais qui rivalisèrent d ‘ingéniosité et de bon goût pour contribuer au merveilleux de cette journée.

Et ce fut avec de profonds regrets que les Nexonnais virent la vierge miraculeuse repartir le lendemain vers d’autres villes et d’autres villages où nous espérons qu’elle recevra un aussi vibrant et pieux accueil.

En résumé fête magnifique dont il convient de féliciter M le curé doyen, tous les organisateurs, toutes les délégations chrétiennes ainsi que tous les décorateurs. »

L’Appel du centre Jeudi 9 septembre 1943

 

   

Sans doute l’arrivée de la statue par la route de La Plaine avec dans le cortège, les jeunes filles en uniforme de la Jeunesse Agricole Catholique (JAC). Les différentes statues de la Vierge sont portées par des hommes, des femmes et des jeunes.

 

La Vierge, Notre dame de Boulogne.

 

La procession part de la Chapelle des garennes. On aperçoit l’avant de la barque sur laquelle se trouve la statue de la Vierge.

La procession remonte vers l’église et passe devant La Modiste, puis le garage Chibois et la boucherie Guyot.

Elle continue et arrive devant l’atelier de M. Vigneron et la boutique de Madame Vigneron.

Le cortège entre dans la rue Saint Ferréol

                                                              

Le cortège descend la rue pasteur et passe devant la boucherie Lelong.

 

 

 

Journée belge le 20 décembre 1914

Le 20 décembre 1914, dans toutes les villes de France étaient vendus dans les rues des « petits drapeaux belges ». Cette « Journée du petit drapeau belge » était la première journée de solidarité créée en France durant la guerre. Organisée par un comité central franco-belge elle avait pour but de collecter des fonds pour venir en aide aux réfugiés.

Afin de préparer cette journée au niveau national, le gouvernement avait envoyé courant novembre un télégramme aux préfets leur demandant d’établir un bilan estimatif de la recette globale afin d’envoyer une quantité suffisante de drapeaux.

Ce jour-là, le Petit Journal consacre toute sa une à la journée du drapeau belge. Des portraits de la famille royale et l’emblème de ce “peuple de lions” sont reproduits, ainsi qu’une grande photo de la halle aux drapiers et de l’hôtel de ville d’Ypres. Hugues Delorme a créé pour cette occasion un long poème, “Noir, jaune et rouge”…

Presque tous les journaux ont fait la promotion de cette journée. Ainsi La France de Bordeaux et du Sud Ouest:

La Journée a été un succès. Une réception a été organisée à l’hôtel de ville de paris ou était reçu M. Carton de Wiar, Vice-président du Conseil des Ministres de Belgique. Le soir les membres du Gouvernement belge étaient invités à l’Elysée, à un dîner offert par le Président de la République

Le Comité franco-belge avait fait parvenir le petit drapeau au Président de la République et à Mme Poincaré ; ils y ont répondu par l’envoi de mille francs. La vente du petit drapeau belge a rapporté 350.000 francs à Paris et dans la banlieue ; 120.000 francs à Marseille et dans la banlieue ; 20.000 francs dans le département de la Loire ; 32.000 francs dans le Morbihan ; 20.000 francs dans la Seine-et-Marne, cependant éprouvée par l’invasion – ; 56.000 francs dans l’Hérault, 35.000 francs dans le Calvados.

La Haute-Vienne et Nexon n’ont pas boudé cette manifestation.

Le bi-mensuel « Limoges-illustré » de janvier 1915 donnait un compte rendu de de cette opération.

Malgré le temps affreux qu’il a fait le dimanche 20 décembre, la vente des petits drapeaux belges a été très fructueuse à Limoges, grâce au dévouement des charmantes petites filles qui ont affronté tout le jour la pluie et le vent pour offrir le noble emblème belge qui, selon l’expression de Maeterlinck, « a palpité comme un symbole d’amour et de reconnaissance dans toutes les mains françaises.»

L’amicale belge du Limousin a fait éditer cette carte postale en souvenir de cette journée.

A Nexon les petits drapeaux ont été vendus et le maire, M. Lelong, à remis à Madame Bertouin une gravure du roi Albert 1er. je n’ai pas trouvé les chiffres de la collecte réalisée à Nexon, ni les traces de Mme Bertouin.

Si je m’intéresse à la Belgique et à ses relations avec le Limousin c’est parce que mon grand père était belge. Il a effectué la plus grande partie de son service militaire de 1915 à 1918 à Cherbourg ou l’armée belge avait ouvert un hôpital militaire. C’est dans cette ville qu’il a rencontré ma grand mère. Mon père lui même était belge, il a effectué son service militaire en 1939  et comme en 1914, l’armée belge a été vaincue en quelques jours, mon père comme des milliers de ses compatriotes faits prisonniers et le gouvernement belge a quitté la Belgique.  Regroupé en partie à Limoges pendant quelques jours on peut considérer que cette ville a été la capitale de la Belgique. le 31 mai 1940 les parlementaires votent la résolution  suivante: « Les sénateurs et représentants belges résidant en France, et ici à Limoges, exprimant à l’unanimité leurs sentiments, flétrissent la capitulation dont Léopold III a pris l’initiative et dont il porte la responsabilité devant l’histoire […] et se déclarent solidaires du gouvernement qui a constaté l’impossibilité juridique et morale pour Léopold III de régner ».

Mon grand père et sa famille sont venu à Nexon en 1945 après que mon père ait été libéré. Mon père a épousé une jeune fille de Nexon. Il a demandé a être naturalisé français et je suis né un mois après la publication du décret qui lui accordait la nationalité française…

Le Nouvel an

Pourquoi le Nouvel an est-il fêté le 1er janvier ?

Le Jour de l’an a beaucoup changé au fil des siècles pour les peuples usant du calendrier solaire et ce, au gré des Églises, des époques et des pays.

 

A Rome, après les Saturnales de décembre, les Romains fêtaient Janus dont les deux visages regardaient l’année qui venait de finir et celle où l’on entrait. On offrait à ce dieu, le 1er janvier, un gâteau, des dattes, des figues et du miel ; on se rendait visite, on s’adressait des vœux et on offrait des présents, une coutume qui avait été autorisée par le roi Sabin Tatius (VIIIe siècle av. J.-C.), lequel avait apprécié de recevoir quelques branches coupées dans un bois consacré à la déesse de la force Strenia. Ces cadeaux, faits en signe de bon présage en un jour consacré par la religion, étaient donc appelés strena d’où vient notre mot « étrenne ».

En France, sous les Mérovingiens, l’année commençait le 1er mars dans plusieurs de nos provinces. Avec Charlemagne elle débuta à Noël dans tous les territoires soumis à sa juridiction. Sous les Capétiens, le jour de l’an coïncidait avec la fête de Pâques, usage presque général au Moyen Age. En certains lieux, l’année changeait le 25 mars, fête de l’Annonciation. Le concile de Reims, tenu en 1235, mentionne cette date comme « l’usage de France ». C’est le roi Charles IX qui rendit obligatoire par l’Édit de Roussillon du 9 août 1564 la date du 1er janvier comme origine de l’année. Le pape Grégoire XIII, en instituant le calendrier grégorien en 1582, généralise cette mesure à l’ensemble du monde chrétien.

Les premières cartes de vœux

La tradition des cartes de vœux est née en Extrême-Orient Les cartes de vœux envoyées pour cette occasion étaient autrefois en papier de riz, les artistes les plus talentueux y dessinaient et traçaient les souhaits de Bonne Année à la main, à l’aide d’encres précieuses et leur dimension était proportionnelle au rang du destinataire, pouvant atteindre pour un mandarin la taille d’un devant de cheminée !

Il semble que la première carte, avec mention de vœux, soit née en 1843 de l’idée de Sir Henry Cole (1808-1882), conservateur du musée Victoria et Albert de Londres et touche à tout génial.  Trop occupé pour écrire personnellement à ses amis pour leur souhaiter une bonne année, il demanda à un artiste, John Calcott Horsley, de lui dessiner une carte sur laquelle serait gravé « Merry Christmas and Happy New Year ». L’artiste réalise une lithographie qui représente une famille joyeuse levant un verre comme pour porter un toast au destinataire. Elle est imprimée à 1000 exemplaires en noir et blanc puis coloriée à la main. Il n’y qu’à ajouter son nom et celui du destinataire. Il resterait une douzaine de ces cartes et celles qui se vendent se négocient entre 15 000 et 20 000$

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La première carte de vœux

A partir de cette date des cartes seront imprimées et vendues un schilling ce qui ne la met pas à la portée des ouvriers. En 1873 un immigré allemand, Louis Prang (1824-1909), qui possédait un atelier de lithographie à Boston, imprime des cartes de vœux pour le Nouvel An. L’année suivante il en vend dans tous les États-Unis. En 1885, il représente le Père-Noël (Santa Claus) dans un costume rouge. Le succès est énorme et le rouge devient la couleur du Père-Noël. Rapidement ces cartes sont imitées et vendues moins chères car produites en moins bonne qualité. Louis Prang est acculé à la faillite.

En 1910 Joyce Clyde Hall (1891-1982) crée Hallmark Cards à Kansas City. C’est aujourd’hui une multinationale qui édite des cartes en 30 langues et les vend dans plus de 100 pays.

En 1949, une jeune Tchèque de 7 ans, Jitka Samkova réalise dans sa classe un dessin pour remercier l’Unicef d’avoir fourni des médicaments et du lait aux enfants de son village ravagé par la guerre. Comme elle n’a pas de papier elle peint sur un morceau de verre un groupe d’enfants en train de danser autour d’un « mât de fête » sous un grand soleil. Sa peinture est envoyée par son institutrice au bureau Unicef de Prague, qui la fait suivre à Vienne puis à New York. Le dessin de Jitka est choisi par les équipes de l’Unicef pour la réalisation des premières cartes de vœux que l’Unicef met en vente en octobre 1949.

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Les coutumes françaises

La tradition voulait que dans les 15 premiers jours de l’année on rende visite à sa famille et aux amis, mais aussi à ses collègues de travail et aussi à son patron. Pour beaucoup de gens ces visites étaient perçues comme très contraignantes et ils cherchaient à les éviter. Il était admis que l’on pouvait remplacer la visite par le dépôt d’une carte de visite. Lorsqu’elle était cornée en haut à droite, cela indiquait que l’on s’était déplacé soi-même pour la déposer, en signe de respect ou d’amitié. C’est ainsi qu’apparut l’habitude de remettre au concierge du domicile de ses proches le 1er janvier une carte de visite sur laquelle on avait écrit une formule de vœux.

La carte de vœux va peu à peu remplacer la carte de visite. Différente de la carte de Noël, elle mettait en scène le plus souvent des fleurs, de jeunes femmes ou des enfants portant des cornes d’abondance symbolisant la prospérité. Les chiffres de l’année y étaient aussi parfois représentés, accompagnés de symboles de chance : trèfle, fer à cheval…

Voici une série de cartes adressées à Gustave Tombelaine, pâtissier à Nexon ou à son fils Emile entre 1901 et 1910. Toutes ces cartes sont éditées en Allemagne ou en Autriche.

Ce jeune garçon adresse ses vœux pour le 1er janvier 1902.

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Le sourire de ces deux jeunes filles annonce l’année 1906.

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La belle moustache du jeune homme et le charmant sourire de la jeune femme souhaitent une bonne année 1907.

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Ces fleurs apportent les souhaits d’une bonne année 1910.

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Depuis son traîneau tiré par des chiens c’est une heureuse année 1911 qu’annonce la petite fille.

 

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Les cartes de vœux en Limousin

Les plus anciennes cartes postales utilisées pour souhaiter une bonne année reprennent soit des scènes de la vie rurale, soit des vues classiques de Limoges. Elles sont imprimées par Charles Collas &Cie Cognac (le trèfle aux 4 C) pour Maurice Tesson (MTIL).

La première a été postée le 29 décembre 1902 de Limoges. Les enfants portent un bouquet de fleurs à leur grand-mère.

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La suivante a été postée le 11  décembre 1903 de Limoges. La petite fille envoie des baisers sur fond de cette ville.

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La carte postée le 4 janvier 1906, toujours de Limoges, est un collage de différentes vues dans les lettres de « Bonne année ». Cette carte est éditée par Champeaud &Terrasson Limoges (C T/L) signée de l’hirondelle. bonne-annee

Le 30 décembre 1906 la carte, sur un format vertical, représente 3 trèfles à 4 feuilles dont l’un a les feuilles incrustées de limousines en barbichet.

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Sans doute vers la même date cette carte éditée par J. Faissat avec cette jeune fille en barbichet qui souhaite une bonne année en langue limousine. Elle nous dit « Ah ! si mon cœur et mon esprit avaient du pouvoir, je voudrais pour vous une année qui vous ferait un paradis à rendre jaloux le bon Dieu ». La même petite fille souhaite un bon réveillon pour Noël.

Le 1er janvier 1907 la carte postale est postée d’Aixe sur Vienne représente une branche de châtaigner portant 4 photos.

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Le paillon qui apporte les souhaits de bonne année a été posté le 7 décembre 1907 de Bussière Poitevine. Elle est passée par Le Dorat, elle est dans le train de Saint-Sulpice à Poitiers le 1er janvier 1908. Elle a mis du temps pour arriver à Blois, sa destination finale.

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L’année 1908 apparaît en chiffres sur cette carte postale qui souhaite une bonne année depuis Limoges.

La carte suivante est postée le 7 janvier 1909. Elle a été écrite le 2 janvier par Roger Tesson, le jeune frère de Maurice.

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Sur la carte verticale, parmi les vues des principales villes du Limousin figure le château de Nexon, en bas à gauche.

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Noël en Limousin

Noël est un mot qui vient du latin natalis que l’on utilise à l’occasion de la fête de la naissance du soleil, le dies natalis solis invicti, « jour de la naissance du soleil invaincu ». On trouve cette étymologie dans la plupart des langues romanes comme dans l’italien natale, l’occitan nadal ou nadau, le catalan nadal, le portugais natal… Dans les langues celtiques le mot utilisé pour désigner Noël dérive également du latin natalis ce qui donne en gallois Nadolig et en breton Nedeleg dont découle le patronyme Nédélec.

En revanche, pour désigner cette fête les anglais utilisent le mot Christmas qui vient du vieil anglais « crīstes mæsse » tandis qu’en allemand on dit Weihnachten construit à partir de l’expression en vieux haut allemand ze wîhen nachten « dans les nuits sacrées ». On trouve cette même transposition d’une fête païenne à une fête chrétienne dans les pays scandinaves où Noël se dit jól en islandais, jul en norvégien, suédois et danois.

En Limousin, Noel est sans doute la fête la plus importante, en tout cas la plus gaie. C’est la fête de la naissance de l’enfant, elle est donc douce et joyeuse.

« Nadau, Nadau, nadau,

Qu’ei notro grando feito »

Noel, Noel, Noel

C’est notre grande fête.

Il y a peu de cartes de Noel  éditées à Limoges. J’ai cette carte de J. Faissat qui souhaite un bon réveillon, mais pour savoir qu’il s’agit de celui de Noël il faut lire la légende « Noël Limousin ». Sur une autre carte, la même jeune fiche, dans la même pose souhaite une bonne année. La carte est expédiée de Limoges le 23 décembre mais l’année n’est pas lisible, en tout cas c’est entre 1905 et 1910.

J’ai trouvé cette carte sans doute éditée en Autriche envoyée à Emile Tombelaine à Nexon, le 24 décembre 1910. Des flocons de neige tombent sur cette maman et sa fille sous le regard de leur chien.

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Pourquoi fête-t-on Noël le 25 décembre ?

En premier lieu, rappelons-nous que la célébration de la naissance de Jésus est une pratique très tardive qui n’apparaît que vers l’an 300. Avant cette date, les Chrétiens considèrent qu’il y a des choses bien plus importantes à fêter que la naissance d’un bébé, fût-il fils de Dieu. À cette même époque, justement, se propage dans l’Empire romain un culte païen qui inquiète beaucoup l’Église : le Dieu Mithra, divinité indo-iranienne apparue vers 1500 ans avant Jésus-Christ, jouit d’un regain d’intérêt et est vénéré partout dans le bassin méditerranéen. À tel point que l’empereur Aurélien envisage d’en faire le dieu officiel de l’Empire (et on imagine d’ici à quel point Jupiter et sa clique devaient fulminer en entendant pareille ineptie…) ! En 274, il officialise donc cette religion et érige même à Rome un splendide temple dédié à Mithra.

C’est vers 336 que la date du 25 décembre a été choisie comme date pour la fête de Noël pour la substituer aux fêtes païennes comme la fête de la renaissance du Soleil Invaincu (Sol Invictus) du culte à Mithra, le solstice d’hiver et les Saturnales romaines qui étaient toutes célébrées aux environs du 25 décembre.

En 425, l’empereur d’Orient Théodose II codifie officiellement les cérémonies de la fête de Noël. Cette commémoration se répand progressivement en Gaule et en Orient et devient un jour important dans le calendrier. Clovis est baptisé le soir de Noël d’une année comprise entre 496 et 499, Charlemagne est couronné empereur par le pape le jour de Noël de l’an 800, Guillaume le Conquérant est couronné roi d’Angleterre à l’abbaye de Westminster le jour de Noël 1066.

En 506, le concile d’Agde fait de Noël une fête d’obligation et en 529, l’empereur Justinien en fait un jour chômé.

La popularité de cette fête a fait que Noël est devenu un patronyme et un prénom dans de nombreuses langues.

Avec la laïcisation de la société, les festivités liées à Noël ont été progressivement déconnectées de l’interprétation religieuse. Les vacances scolaires au moment de Noël permettent aux membres d’une même famille de se réunir, de décorer la maison, de réveillonner, d’échanger des cadeaux…Dans les villes les rues et les vitrines des magasins sont décorées dès le début du mois de décembre, le père Noël est présent sur les marchés … mais comment cela se passait autrefois ?

La bûche de Noël, ( la còssa de nadau, lo cosso dé nadao)

Dans toute l’Europe du Nord, et pas seulement en Limousin, se pratiquait le rituel de la buche de Noel. On célébrait l’arrivée du solstice d’hiver, le moment ou les jours sont les plus courts, autour du 21 et du 22 décembre.

Les jours vont rallonger, ce que traduisent de nombreux dictons avec des variances selon les régions. A Nexon comme à Chalus on dit : « pour Noel les jours se rallongent d’un pied de coq. » Dans le Sud on dit : « A Noël, les jours rallongent d’un pas d’hirondelle, aux Rois, d’un pas d’oie et à la Chandeleur, d’une heure ». Dans les régions du Nord, c’est : « A la sainte Luce les jours allongent d’un saut de puce et pour la noël d’un pied de coq » ou « A la Sainte Luce les jours croissent du saut d’une puce, à la Noël du saut d’un baudet et aux Rois on s’en aperçoit ».  La sainte Luce étant fêtée le 13 décembre, il n’est pas vrai que les jours rallongement à partir de cette date. C’était vrai dans le calendrier Julien avant qu’en 1582 le Pape Grégoire XII le réforme et ajoute 10 jours au nouveau calendrier. En effet la sainte Lucie (du latin Lucia qui signifie « lumière ») est la fête de la lumière. Lucie serait née en 286 dans une riche famille sicilienne. Elle amenait de la nourriture la nuit aux chrétiens persécutés qui se cachaient dans les grottes. Pour être libre de ses mains elle mettait sur sa tête une couronne sur laquelle brûlaient des bougies. Elle a été dénoncée par un jeune païen aux avances duquel elle n’a pas voulu céder. Condamnée à être prostituée les gardes venus la chercher pour la conduire au bordel n’ont pas pu la déplacer, une force invisible la clouait au sol. Une paire de bœufs n’a pas eu plus de succès. On la jeta dans un bûcher mais les flammes ne parvinrent pas à l’atteindre. . .. Et il fallut lui plonger un glaive dans la gorge pour la faire mourir. Bien que Sainte Lucie soit née en Sicile, elle est fêtée en Suède, au Danemark et en Norvège plus qu’en Italie.

Comme le solstice annonçait l’arrivée de la période hivernale, chaque foyer brûlait de grosses bûches de bois pour marquer le début de l’hiver. On coupait une grosse bûche et on la ramenait en famille à la maison et tout le monde se retrouvait de manière conviviale autour du feu.

Vers le douzième siècle, la pratique fut reprise par l’Église catholique qui donna un caractère chrétien à ce rituel. Les bûches étaient bénites avant d’être brûlées. Le feu devait être alors alimenté de manière à brûler du 24 décembre au soir, jusqu’à l’épiphanie. Selon les traditions, c’était aux jeunes filles de la famille ou au plus âgé que revenait la responsabilité d’allumer la bûche, à l’aide de restes de tisons des bûches du Noël précédent, précieusement gardés. Dans le Limousin les braises de la bûche étaient parées de nombreuses vertus, en particulier d’éloigner la foudre ou de favoriser la fertilité aussi on en mettait sous le lit, dans l’étable, dans la bergerie… On en gardait dans un pot de terre, le toupi, pour les mélanger aux semences du printemps.

En Limousin plusieurs explications sont données à cette tradition de la bûche de Noël. Pour les uns c’est pour permettre à l’enfant Jésus, ou à sa mère Marie, de se réchauffer pendant cette froide nuit d’hiver, pour d’autres c’est pour qu’il puisse y voir clair en arrivant chez les gens.

La bûche de Noel n’est pas de n’importe quel bois. Il s’agissait souvent de chêne, de hêtre, de bouleau, de prunellier (lou pruniassou ou bouéïssou négré en occitan), chaque coin avait son essence d’arbre traditionnel pour ça… mais le plus souvent en Limousin c’était l’aubépine, lou bouéïssou blanc ou eïpino blancho.

La tradition de la bûche a disparu avec le remplacement des cheminées par les poêles en fonte et les cuisinières puis l’installation du chauffage central. La grosse bûche fut alors remplacée par une petite bûche de bois, parfois rehaussée de chandelles et de verdure, qu’on plaçait au centre de la table comme décoration de Noël.

Aujourd’hui, la bûche de Noël est devenue une pâtisserie, un gâteau roulé, glacé de crème au café ou au chocolat et décoré de feuilles de houx et de roses en sucre puis, de plus en plus une bûche glacée.

Le sapin de Noël.

La coutume du sapin de Noël semble remonter à la Renaissance dans les pays germaniques. Certains pensent que les origines sont plus anciennes car, de tout temps, l’arbre a été considéré comme symbole du renouveau de la vie. Le sapin et l’épicéa, conifères à feuilles persistantes, le buis ou le laurier rappellent depuis longtemps ce symbolisme de la renaissance lors du solstice d’hiver.

Le christianisme a largement contribué au succès du sapin de Noel. On dit que saint Colomban qui avait fondé en 590 le monastère de Luxeuil au pied des Vosges, ayant emmené avec lui des moines au sommet de la montagne où se trouvait un antique sapin, objet de culte païen, ceux-ci accrochèrent leurs lanternes et leurs torches et dessinèrent une croix lumineuse au sommet. Des paysans vinrent voir ce spectacle et Colomban pu en convertir. La coutume des sapins illuminés était lancée.

On retrouve ce sapin d’influence chrétienne dans les mystères du Moyen Age qui ont souvent pour décor un arbre de Noël. Dès le XVe siècle, ce sapin illuminé est dressé dans les sièges des corporations et les hôpitaux en Allemagne. Puis il est installé dans les foyers des familles bourgeoises protestantes tandis que les familles catholiques se différencient en montant la crèche de Noël.

Cette tradition protestante scandinave et germanique se répand rapidement. Au XVIIe dans les campagnes, les bougies en cire étant onéreuses elles sont remplacées par des papillotes en forme de fleurs en papier multicolore et à partir du XVIIIe siècle les décorations se multiplient. En France, cette tradition du sapin décoré se limite à l’Alsace protestante. Mais lorsque l’Alsace rejoint la mère patrie en 1919 la tradition du sapin de Noël va se répandre dans l’hexagone. Mais c’est surtout après la deuxième guerre mondiale que le sapin de noël s’installe dans toutes les familles du Limousin.

Selon la tradition le sapin était monté la veille de Noel et il était défait le jour de l’épiphanie.

La messe de minuit.

Chaque famille était représentée à la messe de minuit. Pour s’y rendre on marchait en s’éclairant de torches de paille (les blandous), de « branchons » de paille allumés, plus pour éloigner les mauvais esprits et… les bandits de grands chemins que pour s’éclairer.

La messe était célébrée en langue limousine et tous les participants chantaient dans cette langue les cantiques de Noël, les « nadalets ». Ce mot occitan signifiant « petits Noëls » désignait au départ les sonneries de cloches pratiquées chaque année durant les jours précédant la fête de Noël. Chaque village avait sa manière de sonner le Nadalet. Il dépendait des cloches dont disposait l’église. Avec la quasi disparition de ces sonneries, l’habitude a été prise de désigner sous l’appellation de nadalets les cantiques de Noël chantés en occitan.

Les noëls chantés en Corrèze furent recueillis et étudiés par Ernest Rupin (1845-1909), archéologue fondateur de la Société Scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze et du musée de Brive, dans un ouvrage publié en 1898, « Noëls du Bas-Limousin ». Nous n’avons pas l’équivalent en Haute-Vienne. Certains nous sont parvenus grâce au travail de l’abbé Simonaud-Dubreuil (1808-1889), curé d’Aureil et au journal La Croix de Limoges, supplément hebdomadaire à La Croix de Paris qui en a publié certains comme  Lou soleil de justiço , « le Soleil de Justice ».

Lou soleil de justiço

Refrain

Lou soleil de justiço

Et nacu queto ne

Di no paubro batisso,

A l’houro de miene,

Entre un bio,un ane

L’eichiorân de lour lei ;

Soû paubre piti membre

Sou tout jola de frei.

I

Visa lou di l’etablo

Toû li ei refusa.

Un Di quei tant amiable,

L’ovei tant rebuta !

Jesu, notre boun meitre

O nou tann aima,

Quo o vougu paraitre

Din un si pûbre cita.

II

Chou ! Chou ! pas de credado.

Veiqui trei rei puissan…

Lour teito ei courounado !

I venen d’Orian !

Co neitriâ o lur mino

Qui soun be bien furni,

Per pô de lo famino

I an leur perveisi!

III

N’io mâ quauquâ bargeirâ

Ni mai quauque peisan

Que quiten lour chariera

Per veire quel efant !

La disen : « Qu’au ei genté !

« Quo ei beu ! coum’au ri !

« Vierjo, Di vous vountente,

« Lou gardei de pati ! »

IV

I riben vers lo creicho

E sei perdre de ten,

Sur lo paillo gro fraicho,

I placen lour presen.

Per nou, ce qu’au domando,

Quei ni or, ni argen,

Ma au vo per offrando

Notre cœur soulomen.

V

Noû soun toû en prejeiro,

Ecoutâ-nous, Jesu.

Que jomai lo misero

Ne nou oflijo pu.

Dô mau, dô mechan mounde,

Gardâ-nou, ô moun Di!

Que votre grâchio aboundo

Sur noû. Enci-soti.

 

On peut écouter des messes avec des chants par les Velhadors de Sent Junian et des sermons en limousin enregistrés par Robert Dagnas qui était président du groupe folklorique « Los velhadors», sur le site de l’Institut d’Études Occitanes du Limousin : http://la-biaca.org/

A l’adresse suivante il s’agit d’une messe enregistrée à Saint Laurent sur Gorre.

http://la-biaca.org/component/muscol/Z/69-informateurs-multiples/223-messe-de-minuit-des-bergers-limousins.html

 

Le réveillon.

La messe ayant effectivement lieu à minuit on prenait un souper avant d’y aller. Selon les régions il était plus ou moins important. Le plus souvent on faisait un repas léger car c’était un jour maigre. On mangeait des crêpes en Ile de France, en Bourgogne. . . ; des gaufres dans l’Est ou des châtaignes rôties accompagnées de vin chaud ; en Auvergne et en Limousin une soupe, dans la Charente, la Saintonge, des huîtres ou des escargots… C’est dans le Sud, en Provence et dans le comté de Nice que les repas sont plus importants et que l’on parle de « gros souper ». Lire le Manuel de folklore français contemporain, tome 1 vol 7 cycle des douze jours : Noël d’Arnold van Gennep.

Le jour de Noel, comme pour tous les repas de fête en Limousin il y avait sur la table des plats confectionnés à base du porc tué en décembre, de pommes de terre, de châtaignes et des galetous. Il n’y avait ni foie gras, ni huîtres, ni dinde ! Il n’y avait pas non plus en Limousin de pain de Noël ni de tourte de Noël garnis de fruits secs comme en Alsace mais on confectionnait dans certaines familles une galette en pâte à pain cuite la veille de Noël. Elle était censée avoir des vertus magiques. Elle soignait aussi bien les hommes que les bêtes malades.

Dans la plupart des cas on prévoyait une part de plus que de convives, c’était la part du pauvre.

La crèche.

Elle met en en scène la naissance de Jésus décrite dans le Nouveau Testament. C’est Saint François d’Assise (1181-1226) qui aurait créé la première crèche en 1223, dans son église de Grecchio. Il aurait fait tenir les rôles des personnages de la Nativité par des habitants du village. Il a mis dans la crèche un bœuf et un âne, animaux qui ne figurent ni dans l’évangile de Luc ni celui de Mathieu lorsqu’ils racontent la naissance de Jésus. Pour contrer le développement du protestantisme l’Eglise catholique au Concile de Trente en 1563 est revenu à la rigueur des textes et a interdit la représentation du bœuf et de l’âne

Petit à petit, la coutume se répand et on aurait progressivement remplacé les personnes vivantes par des figurines en cire, en terre cuite, en porcelaine ou encore en plâtre. Les premières crèches proches de celles que nous connaissons ne sont apparues qu’aux alentours du XVIe siècle, dans les églises. Un peu plus tard, au XVIIe siècle serait née la crèche familiale. En France, la Révolution, en interdisant les crèches publiques, a favorisé le développement des crèches familiales dont les santons de Provence sont venus enrichir le décor.

Le père Noel.

En Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Autriche…dans le Nord de de la France et en Lorraine on fête le 6 décembre la Saint Nicolas, patron et protecteur des petits enfants. Il fait le tour des villes pour récompenser les enfants sages. Il est accompagné du Père Fouettard qui punit les enfants qui ne sont pas sages.

Aux Etats-Unis où il est arrivé avec les immigrés, saint Nicolas va peu à peu se métamorphoser. En 1822, le pasteur Clément Clarke Moore, dans un poème intitulé « A Visit from St Nicholas », présente Saint Nicolas comme un lutin bien en chair, jovial, fumant la pipe, qui distribue les cadeaux en se déplaçant sur un traîneau tiré par huit rennes. A partir de 1850, les Anglais commencent à abandonner la célébration de la Saint Nicolas pour fêter Noël. Mais le succès planétaire viendra en 1931 lorsque le dessinateur Haddon Sundblom utilise l’image du bonhomme jovial en habit rouge dans une campagne publicitaire de Coca-Cola. Il s’agissait d’inciter les consommateurs à acheter des bouteilles de Coca Cola en plein hiver.

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Les cadeaux.

La tradition des cadeaux est récente. Le texte de la carte mise au début ce cet article est écrit par une cousine au petit Emile. Elle écrit : »J’espère que le petit Noel va t’apporter tout ce que tu as demandé. Aussi soit bien sage et ne te réveille pas la nuit pour ne pas lui faire peur au moment ou il serait en train de mettre les bonbons ». Donc déjà en 1910 on parle du « petit Noel », des cadeaux et des bonbons. mais ce n’est qu’après la Première guerre mondiale que l’on commence à mettre les sabots devant la cheminée. Les parents y mettaient le plus souvent une pomme, souvent bien rouge, des châtaignes blanchies ou des pralines puis ce furent des oranges. J’ai connu ces Noëls ou les oranges décoraient la table de la salle à manger…

Articles et Ouvrages :

Noëls et nadalets dans la tradition du Haut-Limousin, Michel Tintou, Lemouzi, n° 10, 1964, p. 31-34.

La Société rurale traditionnelle en Limousin : ethnographie et folklore du Haut-Limousin et de la Basse-Marche, A. Goursaud. G.-P. Maisonneuve & Larose, 1976

Traditions populaires du Limousin, Michel Desforges, Lucien Souny (1998)

Manuel de folklore français contemporain, tome 1. Cycle des douze jours, volume 8, A. van Gennep aux éditions A et J Picard (2000)

Le livre de Noël, fêtes et traditions de l’Avent à la Chandeleur, Nadine Cretin chez Flammarion (2001).

Les Noëls de nos régions, Marie-Odile Mergnac aux éditions Archives et Culture (2009).

 

Le certificat d’études primaires (CEP) : un diplôme créé il y un peu plus de 150 ans …

       I – Historique du certificat d’études primaires

C’est le 20 août 1866 que sous l’impulsion de Victor Duruy, une circulaire recommande aux recteurs d’inviter les inspecteurs d’académie à organiser un certificat d’études primaires. Victor Duruy, était très préoccupé par le nombre d’analphabètes. Il rendit obligatoire la création d’une école de filles pour toute commune de plus de cinq cents habitants mais il ne réussit pas à convaincre Napoléon III de rendre l’instruction primaire obligatoire et d’imposer le certificat d’études primaire.

D’après cette circulaire, l’examen devait être fait par l’instituteur en présence et avec le concours du maire et du curé. L’absence de contrôle strict pour la délivrance de ce certificat n’a pas favorisé son développement. Seules quelques communes le délivrent. Aussi les inspecteurs d’académie cherchent à uniformiser les règles d’obtention de ce certificat.

Ce n’est qu’en 1882 qu’il est réglementé au niveau national par la Loi Jules Ferry du 28 mars 1882. Cette loi rend l’instruction primaire obligatoire de 6 à 13 ans. Son article 6 précise :

« Il est institué un certificat d’études primaires ; il est décerné après un examen public auquel pourront se présenter les enfants dès l’âge de onze ans. Ceux qui, à partir de cet âge, auront obtenu le certificat d’études primaires, seront dispensés du temps de scolarité obligatoire qui leur restait à passer. »

Des commissions cantonales nommées par les recteurs, se réunissent chaque année, soit au chef-lieu de canton, soit dans une commune centrale désignée à cet effet. L’inspecteur primaire du ressort est président de droit de ces commissions. Une circulaire ministérielle du 2 mai 1892 recommande de ne réunir les commissions d’examen du certificat d’études que vers le 15 juin au plus tôt, et même, s’il est possible, à une date plus éloignée. Pour l’examen des jeunes filles, des dames font nécessairement partie de la commission. (Arrêté du 18 janvier 1887, art. 254.)

Ce certificat sanctionnait un cycle de formation de sept ans : une année de cours primaire (CP), deux années de cours élémentaire (CE1 et CE 2), deux années de cours moyen (CM1 et CM2) et deux années de Classe de fin d’études primaires. Ce cycle n’était suivi que par les élèves qui n’étaient pas entrés dans l’enseignement secondaire, ce qui était le cas de la majorité des élèves dans les communes rurales du Limousin.

En 1936, la loi Jean Zay prolonge l’instruction obligatoire jusqu’à 14 ans.

La réforme de 1959 du ministre de l’Éducation nationale, Jean Berthoin, prolonge l’instruction obligatoire jusqu’à 16 ans. Les classes de fin d’études primaires disparaissent peu à peu, avec l’allongement de la scolarité obligatoire, puis la mise en place du collège unique en 1975.

En 1972, le certificat d’études primaires ne s’adresse plus qu’aux adultes.

Le 28 août 1989, par le décret n° 89-607, le certificat d’études primaires est supprimé. Le « certif » est mort!

II – Les épreuves

Les épreuves écrites ont lieu à huis-clos, sous la surveillance des membres de la commission. Elles comprennent quatre épreuves :

1° Une dictée d’orthographe de quinze lignes au plus ; le point final de chaque phrase est indiqué. La dictée peut servir d’épreuve d’écriture courante.

Elle est suivie de questions (cinq au maximum) relatives à l’intelligence du texte (explication du sens d’un mot, d’une expression ou d’une phrase ; analyse d’un mot ou de plusieurs mots, etc). ;

2° Deux questions d’arithmétique portant sur les applications du calcul et du système métrique, avec solution raisonnée ;

3° Une rédaction d’un genre simple portant, suivant un choix à faire par l’inspecteur d’académie, sur l’un des trois ordres de sujets ci-dessous :

  1. a) L’instruction morale ou civique ;
  2. b) L’histoire et la géographie ;
  3. c) Notions élémentaires des sciences avec leurs applications ;

4° Pour les garçons, suivant les écoles déterminées dans chaque département par l’inspecteur d’académie, soit un exercice très simple de dessin linéaire ou d’ornement tiré du programme du cours moyen, soit une ou plusieurs questions choisies dans le programme d’agriculture du cours moyen.

Pour les jeunes filles, un travail de couture usuelle, sous la surveillance d’une dame désignée à cet effet.

Les épreuves orales sont publiques. Elles comprennent :

  • Une lecture expliquée, accompagnée de la récitation d’un morceau choisi sur une liste présentée par le candidat ;
  • Des questions d’histoire et de géographie.

La durée de l’ensemble de ces épreuves ne doit pas excéder un quart d’heure pour chaque candidat. (Arrêté du 18 janvier 1887, art 258.)

III – Les résultats au certificat

Conçu par Jules Ferry pour sanctionner la fin des études primaires, le certificat d’étude devait être acquis par la grande majorité des élèves arrêtant leurs études. En fait ce n’est pas ce qui c’est passé. Le certificat d’études primaires s’est vite révélé comme un examen e un examen sélectif réservé à une élite. La raison essentielle était la fameuse dictée et son barème selon lequel cinq fautes entrainaient un zéro. Ajoutons à cela que les instituteurs ne présentaient que les élèves capables de réussir. Le taux de réussite au certificat était considéré comme une preuve de leurs propres compétences bien que ceci ne soit pas pris en compte dans les promotions.

Jusqu’en 1900, la proportion d’élèves sortant de l’école primaire avec le certificat d’études est d’environ 25 à 30 %. Cette proportion monte jusqu’à 35 % vers 1920 et atteint 50 % à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Par contre le taux de reçus parmi les présentés est élevé. De l’ordre de 66 % au début des années 1880 il monte à 80 % une dizaine d’années plus tard et à près de 90 % à partir du XXe siècle.

Après la Seconde Guerre mondiale, un accès plus important au collège réduit le nombre des candidats et modifie le profil de ceux qui s’y présentent.

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Les certificats d’étude de mes parents

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Le certificat d’étude de ma petite sœur, un beau diplôme comparé a celui de nos parents…

IV – Les résultats du certificat d’études primaire à Nexon au XIXe siècle

– Août 1866, le certificat n’est pas encore né mais, en Haute-Vienne comme dans d’autres départements, la Société pour le développement de l’instruction primaire dans la Haute-Vienne favorise le développement des concours cantonaux. Ces prix sont ouverts aux élèves âgés de moins de 13 ans.

Pour le Canton de Nexon le prix est décerné à Henri Peylet, élève de l’école libre de Nexon ; l’accessit à Guillaume Doudet, élève de l’école publique de Meilhac.

Le jeune Henri Peylet était sans doute un brillant élève puisqu’il remporte le Prix d’arrondissement de Saint-Yrieix. (Le Courrier du Centre 19 aout 1866)

 

-En août 1867, le Courrier du Centre publie un article qui décrit l’importance que le Préfet accorde à cet examen :

« Séance du 12 août 1867 sous la présidence de M. le Préfet.

La séance est ouverte à neuf heures- et demie. L’objet de la réunion est la lecture du rapport concernant les prix à décerner aux instituteurs et institutrices du département, tant pour les classes du jour que pour les cours d’adultes.

M. le président donne la parole à M. Blanchard, conseiller de préfecture, chargé du rapport en l’absence de M. Marc de La Guéronnière, secrétaire général, et en remplacement de M. Guillemot, secrétaire adjoint, empêché.

M. Blanchard s’exprime en ces termes :

Messieurs,

Pour la seconde fois, nous sommes appelés à distribuer des encouragements et des récompenses à nos instituteurs. C’est une tâche qui nous est doublement agréable, car au plaisir de faire des heureux vient se joindre celui de constater l’importance des services déjà rendus par notre société, services réels, qui peuvent faire pressentir dès à présent que le but que nous poursuivons sera atteint, sans trop tarder, dans le département de la Hante Vienne.

Vous connaissez, Messieurs, l’organisation de nos commissions cantonales. Il me semble donc inutile de vous rappeler comment elles fonctionnent.

Par une circulaire en date du 15 juillet dernier, M. le préfet invitait les présidents à faire diligence dans leurs travaux de classement, et à nous faire parvenir, avant le 1er août, leurs propositions pour les prix à décerner, conformément à votre délibération du 16 avril 1867.

La plupart des commissions ont répondu à cet appel, et c’est le résultat de toutes ces délibérations cantonales que j’ai mission de vous faire connaître aujourd’hui.

Je le ferai aussi sommairement que possible, dans l’espoir que le temps que j’ai dû consacrer à l’examen de ces demandes nombreuses et fortement motivées, pourra servir à épargner un peu du vôtre.

Pour le canton de Nexon, je transcris textuellement le second rapport de la commission : A l’unanimité, le premier prix, pour l’école du jour, est accordé à M. Robert Florentin, directeur de l’école libre des frères du Sacré Cœur à Nexon, et le premier prix pour l’école du soir (adultes), à M. Fournier, instituteur public à Meilhac.

Le second prix, pour l’école du jour, est décerné à M. Laporte, instituteur à La Roche l’Abeille, et le second prix, pour la classe d’adultes, à M. Roche, instituteur à Saint- Priest-Ligoure. Il reste, en outre, bien établi pour tous les membres de la commission, que M. Besse, instituteur à Nexon, se trouve, en raison de ses insignes académiques, hors concours pour la bonne tenue de son école. »

Le Courrier du Centre, 24 août 1867

 

– En 1872 ce sont encore les concours d’arrondissements et les concours cantonaux.

Pour l’Arrondissement de Saint Yrieix :  – 1er prix, Henri Chasseuil de l’école communale laïque de Saint-Germain ; 2°, Louis Chabrier de l’école communale laïque de Saint- Yrieix. — 1er accessit, Victor Monin de l’école communale laïque de Nexon ; 2e, Pierre Crouzillaud, de l’école communale laïque de Glanges.

Pour le Canton de Nexon : — 1er Prix, Armel Boulot, de l’école laïque de Nexon ; 2e, Victor Monin, de l’école laïque de Nexon. – Le Courrier du Centre, 17 décembre 1872

 

En 1878, 13 élèves sont inscrits, 12 sont présents et 9 sont reçus, soit 69, 2 % des inscrits et 75% des présents.

Voici les résultats publiés dans le Courrier du Centre :

« On nous écrit de Nexon, le 12 août : « L’examen pour le certificat d’études primaires a eu lieu à Nexon, le 11 août courant, dans une des salles de l’école communale. Sur 13 élèves inscrits, 12 ont répondu à l’appel de leur nom et 2 ont échoué pour l’orthographe.

« Voici par ordre de mérite les 10 qui out obtenu le certificat d’études primaires : 1er Léon Samie, 2° Léon Frugier, 3° Eugène Pradeau, 4° Louis Cubertafon, 5° Pierre Thabard, de l’école laïque de Nexon ; 6° Eugène Villoutreix, de l’école de Rilhac-Lastours ; 7° Jean Doumez, 8° Léon Ducraut, de l’école de Nexon : 9° Martial Démoulin, de l’école de Saint-Priest Ligoure ; 10° François Caysac, de l’école de Meilhac. »  Le Courrier du Centre 15 août 1878

 

On nous écrit de Nexon, le 30 août 1879.

L’examen pour le certificat d’études primaires eu lieu à Nexon, dans une des salles de l’école communale, jeudi dernier, 28 du courant, sous la présidence de M. l’inspecteur primaire de Saint-Yrieix.

La commission était composée de MM. Boué, inspecteur primaire ; Bonnet, maire de Nexon et délégué cantonal ; Chaule, ancien commandant, officier de la Légion d’honneur, délégué cantonal ; Nouhaud, pharmacien, délégué cantonal, Pouret et Fournier, instituteurs,

Voici, par ordre de mérite, les noms des jeunes élèves jugés dignes du certificat d’études : 1er Victor Jacquet, de l’école de Nexon ; 2e Henri Boucheron, de l’école de La Meyze ; 3e Fernand Pouchat, de l’école de Coussac Bonneval ; 4e Pierre Charreix, 5e Thomas Lasconjarias, de l’école de Nexon ; 6e Clovis Latouille, de l’école de La Meyze; 7e Mathieu Baliani, 8° Michel Boucheron, de l’école de Rilhac-Lastours ; 9e Jean Faucher, de l’école de Nexon ; 10° Jean Chirol, de l’école de Meilhac.

Le Courrier du Centre – 1 août 1879

 

– En 1880 les effectifs ont doublé, 24 élèves sont présents et 20 sont reçus soit un taux de réussite de 83,3%. Sur ces 20 reçus on compte 15 garçons et seulement 5 filles.

« Certificats d’Etudes – Nexon, le 18 mai 1880. Les examens du certificat d’études primaires ont eu lieu aujourd’hui à Nexon devant une commission composée de : MM. Boué, inspecteur primaire ; Bonnet, maire de Nexon et délégué cantonal ; Laporte, Chaule et Nouhaud, délégués cantonaux.

Sur 24 candidats qui ont subi l’examen, 20 ont été jugés dignes du certificat d’études primaires.

Ce sont par ordre de mérite :

Garçons : MM. Henri Versavaud, de l’école communale de Nexon ; Alexandre Pradeau, id.; Jean Combellas, id.; Remy Cistet, id.; Pierre Peynègre, de l’école de Meilhac ; Jean-Baptiste Jouhaud, de l’école communale de Nexon ; Pierre Jouhaud, de l’école de Meilhac ; François Audevard, de l’école de La Roche- l’Abeille ; Martial Crouzillard, de l’école de La Meyze ; Jean Beylier, de l’école de Saint-Priest-Ligoure; Antoine Taraud, de l’école communale de Nexon ; François Nardot, de l’école des Chapelles; Léonard Boucheron, de l’école de La Meyze ; Louis Bonnet, id.; Martial Bragard, de l’école de Saint-Priest-Ligoure.

Filles : Mlles Adrienne Frugier, de l’école de Nexon ; Marthe Boutaud-Lacombe, id. ; Marguerite Mazeau, id. ; Elisa Zabilon-d’Her, de l’école de Saint-Priest-Ligoure, et Marie Deschamps de l’école de Nexon. » –  Le Courrier du Centre, 22 mai 1880

 

1881 – On nous écrit de Nexon, le 2 juin : Les examens pour la délivrance du certificat d’études primaires du canton de Nexon, ont eu lieu au chef-lieu, le 30 mai dernier.

La commission chargée de juger l’aptitude des candidats était composée de MM. Meslet, inspecteur primaire, président, Bureau, instituteur public à Flavignac et Mme Bureau, institutrice de la même commune, de MM. les délégués cantonaux, Bonnet, membre du conseil général, maire de Nexon, Chaule, ancien commandant, Laporte, ancien capitaine, membre du conseil d’arrondissement et Nouhaud, pharmacien.

Voici par ordre de mérite les noms des élèves qui ont obtenu le certificat d’études :

Jean Barataud, 82 points, élève de l’école communale de Nexon ; 2. Alphonse Dossard, 73, id. ; 3.  Charles Gorce, 63, id ; 4. Georges Debernard, 61, id. ; 5. Louis Jouhaud, 60, de Saint Priest-Ligoure ; 6. François Desbordes, 59 1/2, de l’école communale de Nexon ; 7. Pierre Périnaud, 58, id. ; 8. Henri Barnagaud, 58, de Janailhac; 9. Guillaume Lascaud, 53, id. ; 10. Pierre Vedrenne, 50. id. ; 11. Mlle Céline Frugier, 45 1/2, de l’école de La Meyze ; 12. Mlle Françoise Guilhot, 45 1/2, id. ; 13 Clément Brugerie, 43, de l’école de Nexon; 14 Mlle Anne Minot, 41 1/2, de l’école de La Meyze ; 15. Mlle Marie Deymont, 40, de Saint-Priest- Ligoure.

Le Courrier du Centre 4 juin 1881

 

– Nous sommes en juin 1884, la loi de Jules Ferry est entrée en application. Les chiffres exposent puisque 71 candidats se présentent au certificat mais seulement 42 seront reçu, soit un taux de réussite de 59, 2%. Par contre si les filles sont moins nombreuses à se présenter que les garçons leur taux de réussite est nettement plus élevé : 70,3% contre 52,3%. Alors que 16 jeunes filles ont plus de 50 points seulement 8 garçons atteignent ce total et la jeune fille première totalise 75 points contre 64 pour le premier garçon. Ce constat va perdurer jusqu’à la fin du XIXe siècle.

« Examen du certificat d’études primaire. NEXON – Les dix et onze juin, a siégé à Nexon la commission nommée par M. le recteur pour examiner les Candidats au certificat d’études primaires élémentaires de ce canton. Elle se composait de MM. Bénéteau, inspecteur primaire, président ; Bonnet, maire de Nexon, conseiller général, délégué cantonal, vice-président : Nouhaud et Frugier, délégués cantonaux ; Pailler, instituteur à Chalus ; Mme Gorce, institutrice à Bussière-Galand ; M. Gorce, instituteur à Bussière-Galant. M. Gorce a été choisi pour remplir les fonctions de secrétaire.

71 aspirants, 44 garçons et 27 filles, ont pris part aux diverses épreuves ; 23 garçons et 19 filles ont été jugés dignes de l’obtention du certificat. Ce sont, par rang de mérite :

Garçons. — 1er Auguste-Ernest Escure, 64 points ½, de l’école laïque de Nexon ; 2. Georges Martial, 58 p. 1|2, même école : 3. Aubin Lavaud, 55 p. 1|2, même école ; 4. François Brunerie, 55 p., même école ; 5. Joseph Brissaud. 52 p., pensionnat des Frères ; 6. Jean Roche, 51 p., école de Meilhac ; 7. Jules Faure, 51 p. pensionnat des Frères ; 8. Jean Gand, 50 p. 1|2, école de La Meyze ; 9. Gabriel de Sauniers, 49 p. 1I2, pensionnat des Frères ; 10. Jean Latouille, 48 p. 1|2, école laïque de Nexon ; 11. Louis Gorce, 48 p. 1I2, école de Rilhac-Lastours : 12. Adrien Vergonjeanne, 48 p. 1|2, école de Rilhac-Lastours ; 13. Emile Bonnet, 47 p. 1|2, pensionnat des Frères; 14. Etienne Desproges, 47 p., id. ; 16. Jean Laroudie, 46 p. 1|2, école de Rilhac-Lastours : 17. Jean Beaudout. 46 p. 1|2, école de La Meyze, 18. Jean Pradeau, 44 p. 1|2, pensionnat des Frères de Nexon ; 19. Charles Parot, 43 p., id. ; 20. Henri Lereclus, 12 p. 1|2, id. ; 21. Jean Barret, 42 p. 1I2, école laïque de Nexon : 22. Louis Nover. 40 p 1|2, pensionnat des Frères ; 23. Léonard Delomenie, 40 p., id.

Filles. — 1° Ida Morterol, 75 points, pensionnat des Sœurs de Nexon ; 2. Catherine Dupuy, 60 p., école de Rilhac-Lastours ; 3. Mélanie Bragard, 59 p. 1|2, école de Saint-Priest-Ligoure ; 4.  Jeanne Louise Cubertafond. 59 p. 1[2, école de Saint-Hilaire-Lastours ; 5. Céline-Hélène Lamonthézie, 59 p. 1|2, école de La Meyze ; 6. Catherine Gibeau, 58 p., école de Saint-Priest-Ligoure : 7. Marie Villoutreix, 56 p., école de Nexon : 8. Marguerite Decoulhac, 56 p., pensionnat des Sœurs de Nexon ; 9. Marguerite Sazerat, 55 p., école de Nexon ; 10. Marthe Lelong, 55 p., pensionnat des Sœurs de Nexon ; 11. Anna Pailler. 51 p. 1|2, id. : 12. Marthe Frugier, 54 p. 1|2, école de Saint-Priest-Ligoure ; 13. Elisa Combrouze, 54 p. 1|2, école de Saint-Hilaire-Lastours ; 11. Anna Roche, 52 p., école de Nexon ; 15. Marie Labregère, 5t p. 1|2, pensionnat des Sœurs de Nexon ; 16. Elise Sargent, 50 p. 1|2, id. ; 17. Anna Truchassout. 48 p. 1|2, école de Nexon ; 18 Automne Monk, 48 p. 1|2, pensionnat des Sœurs de Nexon : 19. Amélie Mazelléras, 48 p. 1|2, école de Rilhac-Lastours.

NOTA. — Il convient d’ajouter que les pointa obtenus pour la couture ont été totalisés avec la somme des pointa obtenus pour les autres éprouves.

Le Secrétaire, GORCE. » Le Courrier du Centre, 17 juin 1884

« M. Vaugelade, instituteur à Saint-Priest-Ligoure, nous signale, dans le compte-rendu des examens du certificat d’études primaires qui ont eu lieu à Nexon le 9 juin, l’omission du jeune Gibeau (François), élève de l’école de Saint Priest-Ligoure, qui a obtenu 18 points. » – Le Courrier du Centre, 19 juin 1884

 

– L’année suivante le nombre des candidats chute vertigineusement : de 71 on tombe à 36 avec un taux de réussite inférieur à la moyenne puisqu’il n’est que de 47,2%.  5 filles sur 6 sont reçues soit 83,3% de réussite contre 40% pour les garçons.

« NEXON. — Certificat d’études primaires. Sur 36 candidats, 30 garçons, 6 filles, il y en a eu 17 de reçus, 12 garçons et 5 filles. Voici les noms :

Filles. — Julie Cibot, 75 p., de l’école de Meilhac ; Pétronille Mazabraud, 53 p. 1/2, de l’école de Saint Priest-Ligoure ; Anna Bossenie, 52 p., de l’école de La Meyze ; Anna Laplaud. 51 p., de l’école de Saint Priest-Ligoure ; Jeanne Pailler, 48 p., de l’école de Saint-Hilaire-Lastours.

Garçons. — Marius Lenfumé, 58 p. 1/2, de l’école de Nexon : Martial Nouailhas, 57 p., de l’école de Burgnac ; Léon Fournier. 51 p., de l’école de Lavignac ; Léonard Hautier, 52 p. ½, de l’école de La Meyze ; Henri Couteau, 50 p. 1, 2. de l’école de Nexon : Jean Sage, 49 p. 1/2, de l’école de Saint Priest-Ligoure ; François Roussette, 49 p., de l’école de Nexon ; Prosper Laplaud, 47 p. 1/2, même école : Léonard Pradaux, 47 p., de l’école de Saint-Priest Ligoure ; Louis Frugier, 46 p. 1/2, même école ; Denis Rabier, 45 p. de l’école de Nexon ; Jean Laspougeas, 43 p., de l’école de La Roche-l’Abeille.

Le Courrier du Centre, 27 juin 1885

 

–  Pour l’année 1886 la presse n’a pas publié les résultats pour les garçons. 23 filles se sont présentées et 17 ont été admises soit 73,9%.

« Le 2 juin 1886, s’est réunie, à Nexon, la commission chargée d’examiner les aspirantes au certificat d’études primaires.

Membres de cette commission présents : MM. Château, Inspecteur primaire à Saint-Yrieix, président ; Bonnet, conseiller général, délégué cantonal, vice-président ; Frugier, délégué cantonal ; Nouhaud, délégué cantonal. Mmes Moreau, Bourbon, Delhoume, institutrices, et enfin M. Tricaud, Instituteur, secrétaire.

Vingt-trois aspirantes, appartenant aux diverses écoles du canton, s’étaient fait inscrire, vingt-trois se sont présentées. L’épreuve d’orthographe en a éliminé sept. Les dix sept autres ont été admises aux épreuves orales et ont été définitivement reçues.

Ce sont, par ordre de mérite :

Mlles Marie Couvidou, 64 points, école de Nexon. — Marie Aymard, 60 points, école de Nexon : — Hélène Pissanchi, 55 points 1/2, école de Nexon. — Marie Laspougeas, 55 points, école de Saint-Priest-Ligoure. — Ex aequo, Noémie Valérie, 55 points, école de Saint-Priest-Ligoure. — Marguerite Guitard, 54 points, école de Saint-Priest-Ligoure. — Marie Chirol, 53 points 1/2, école de Meilhac – Marguerite Bauer, 53 points 3/7, école de Saint-Priest-Ligoure. — Alice-Caroline Benoit, 52 points 1/4, école de Nexon. Ex aequo : Mlles Louise-Joséphine Pagnon, 51 points 1/2, école de La Roche-l’Abeille. — Marie Sénigout 51 points 1/2, école de Nexon. — Catherine Bonnet, 50 points, école de Rilhac-Lastours. — Catherine-Emilienne Lasconjarias. 49 points 1/2, école de La Meyze. — Marte Roque, 48 points 1/2, école de Nexon. — Marie Sazerat, 44 points, école de Saint-Hilaire Lastours. — Madeleine Amélie Chirol, 47 points, école de la Grimaudie, commune de Saint-Hilaire-Lastours. — Andrive-Anne Barnagaud, 46 points1/2, école de Janailhac.

Le secrétaire, TRICAUD.

Le Courrier du Centre, 10 juin 1886

 

1888

Garçons. Inscrits : 38 ; définitivement admis : 31.

Voici leurs noms par ordre d’inscription et par école :

Ecole laïque de Nexon — Léonard Aymard, 66 points ; Henri Barnagaud, 48 1/2 ; Bernard Bégot, 45 1|2 ; Henri Desplanches, 53 1/2 ; Maurice Le Creurer et Léonard Sazerat, 50 1/2 ; François Richard, 41 et Joseph Verneuil, 52. — Ecole de La Meyze. — François Crouzillard, 60 1/2 ; Antoine Ragot, 50 et Mathurin Grospas, 47 1/2. — Ecole de Janailhac. — Pierre Goudard, 54 1|2. — Ecole de Saint-Hilaire Lastours. — Léonard Loup, 60 1/2. — Ecole de Saint-Priest-Ligoure. — Léon Texier, 58 1/2 ; Joseph Barbe, 49 et Jean-Baptiste Peyrat, 46 1/2. — Ecole du hameau des Chapelles. — Jean Charbonniéras, 50 ; Jean Faure, 47 ; François Nicolas, 56. — Ecole de Rilhac-Lastours. — Léonard Dupuy et Léonard Perrier, 54. — Ecole libre congréganiste de Nexon. — Martial Peyrat, 44 ; René Pelletier, 48 ; Antoine Barreau, 53 ; Antoine Laleu, 47 ; Louis Villoutreix, 44 1/2 — Ecole de Meilhac. — Joseph Cayssac, 54 1/2 ; Pierre Mariaud, 48 1/2 ; Guillaume Chatenet, 47. — Ecole mixte de Lafarge. — Léonard Desmont, 49 et Jean Montintin, 51 1/2.

Filles. — Inscrites 22 — Définitivement admises, 13.

Ecole publique congréganiste de Nexon. — Françoise Rattier, 47 points ; Catherine Laborie, 59 ; Catherine Célérier, 58. — Ecole de La Meyze. — Marie-Eugénie Doudet, 57 points 1I2 ; Marie-Louise Guillot. 60. — Ecole de Rilhac-Lastours. — Catherine Vergnolle, 57 1|2. — Ecole mixte de Lafarge. — Marie Grospas. 54 1/2. —Ecole de Saint-Priest-Ligoure. — Louise Artige, 63 1/2 ; Marguerite Gibeaud, 61. — Ecole de Meilhac. — Marie-Louise Tabutaud, 71 1/2. — Ecole libre congréganiste de Nexon. — Mathilde Laleu. 61 ; Mélanie Bardet, 58 1I2 et Léonie Laurent, 71 points.

Le secrétaire de la commission d’examen. DECONCHAT

Le Courrier du Centre, 3 juillet 1888

 

1889 – La commission chargée d’examiner les candidats au certificat d’études primaires s’est réunie à Nexon le vendredi 21 juin courant, dans une des salles de l’école publique de garçons.

Elle se composait de MM Chaminade, inspecteur primaire, président ; Bonnet et Thomas, délégués cantonaux ; Bourbon, instituteur à Séreillac ; Desvilles, instituteur à Saint-Yrieix ; Combellas, instituteur à Quinsac ; Leblanc, instituteur au Martoulet (ce dernier secrétaire) ; Mmes Bourbon, institutrice à Séreilhac et Leblanc, institutrice au Martoulet.

59 aspirants s’étaient fait inscrire ; 52 se sont présentés ; 25 out été définitivement admis.

Ce sont par école et par ordre alphabétique :

Ecole publique de Nexon. — François Barret, Pierre Desbordes, Alphonse Fromentin, Ernest Jolibois, Léon-François Brégère, Marcellin Dauriat, Albert Deville. Jean Frugier, Léonard Monnerie.

Ecole congréganiste de Nexon. — Gaston Cavalié, Martial Dannaud, Baptiste Desbordes, Jean Pateaud, Martial Pradeau, Denis Perrier.

Ecole de Saint-Priest-Ligoure. — Jean Chabrol, Jean Breuil, Martial Berland, Jean Châtenet.

Ecale de La Meyze. — Elie Guillot.

Ecole de Leyssard. — Pierre Gauthier.

Ecole de La Roche l’Abeille. — François Pradeau.

Ecole de Janailhac. — Léonard Lamargot.

Ecole des Chapelles. — Germain Château.

Ecole de Meilhac. — Jean Peyrichou.

Le Courrier du centre 29 juin 1889

 

–  Pour l’année 1891 le Courrier du centre donne les résultats des garçons. Sur 55 inscrits, 48 se présentent et 39 sont admis soit 81,2 % des présents. La présentation de la liste des reçus par école communale montre que pour Nexon, 8 garçons viennent de l’école publique et 6 de l’école privée.

« Certificat d’études primaires – CANTON DE NEXON – La commission chargée de l’examen des candidats au certificat d’études s’est réunie le 15 juin courant.

Etaient présents : MM. Chaminade, inspecteur primaire, président ; Thomas et Fournier, délégués cantonaux ; Bourbon, Grimodie, Mérand et Desvilles, Instituteurs, ce dernier secrétaire.

55 aspirants s’étaient fait inscrire ; 48 se sont présentés, 40 out été admis à l’oral et 39 admis définitivement. Ce sont, par ordre d’inscription :

Pierre Bataille, Henri Bonnet, Léon Guyot, Camille Rebeyrolle, Léon Sazerat, Joseph Sazerat, François Laurent et Alphonse Fromentin (ces deux derniers ayant obtenu la mention d’agriculture), de l’école publique de Nexon.

Martin Villoutreix, Louis Chauvier, Jean Audoinet, Martial Gorce, Martin Favard, de l’école de Rilhac Lastours.

Jean Aubert, de l’école de La Roche l’Abeille.

Martial Gibaud, de l’école de Fressinet.

Pierre Doudet, Léonard Gibeaud, Jean Doudet, Emile Lasconjarias, Martial Jouhaud, de l’école de La Meyze.

Jean Peyrat, Léon Peyrat. Aubin Texier, Jean Baptiste Vedrenne, de l’école de Saint-Priest-Ligoure.

Jean Desmont et Evariste Tallet, de l’école de Lafarge.

Clément Mourguet et François Jouhaud, de l’école de Meilhac.

Martial Fleurât, Jean Gizardin el François Salvaudon, de l’école de Rilhac-Lastours.

François Bellingard, de l’école de Deshaies.

Jean Laplaud, de l’école de Saint-Jean-Ligoure.

Léonard Rabetaud, Léonard Valéry, de l’école de Jourgnac.

Jules Constant, Félix Bonnet, Léon Desbordes, Pani Peynichoux, Pierre Desmaison et Gaston Carrière (mention de dessin), de l’école privée de Nexon. »

Le Courrier du Centre 23 juin 1891

 

1893

Garçons. — Inscrits : 56 ; présentés : 52 ; reçus : 36.

Ecole de garçons de Janailhac. — Thouraud, Jouhaud, Deyliat, Bergemine et Granier.

Ecole de garçons de Meilhac. – Fournier.

Ecole de garçons de la Meyze. — Papel, Roux, Dubois, Jouhaud.

Ecole communale de Nexon. — Léon Laspougeas, Tarrade, Combrouze, Jean Laspougeas, Desproges.

Ecole congréganiste de Nexon. — Barrac, Croisant, Guyonnaud, Marquet, Redain, Roche.

Ecole de garçons de Rilhac. — Gayot, Dussoubs.

Ecole de garçons de Lastours. — Defaye.

Ecole de garçons de la Roche l’Abeille. — Barry, Marcou, Ventaud.

Ecole de garçons de Saint Priest-Ligoure. — Valéry, Eugène Berland.

Ecole mixte de Freyssinet (Saint-Priest-Ligoure). Nouhaud.

Ecole de garçons de Jourgnac. — Adam, Vigier, Nouhaud, Marquet, Brousseau, Frugier.

Le Courrier du Centre 31 juillet 1893

 

En 1893, 27 filles sur 31 présentes sont reçues soit une réussite de 87,1%.

« CANTON DE NEXON – Aspirantes -Inscrites, 32 ; présentes, 31 ; reçues, 27.

Ecole de Janailhac. — Barette, Valéry.

Ecole de Meilhac. — Delomenie, Landoize

Ecole de La Meyze. — Monneron, Lasconjarias, Nicaud.

Ecole de Nexon. — Barret, Brégère, Marie Cellérier, Jeanne Cellérier, Desbordes, Granger, Laleu, Dapuy, Dieuaide.

Ecole de Rilhac. — Laroudie.

Ecole de Lastours. — Delage, Guilhot.

Ecole de La Roche-l’Abeille. — Laporte, Bonnafy.

Ecole de Saint Hilaire Lastours. – Bragard, Barriere, Couteaud

Ecole de Saint-Priest-Ligoure. – Pradeaud, Dufroid

Ecole de Freyssinet. — Escure. »

Le Courrier du Centre, 8 août 1893

 

1897

M. Fournier, instituteur honoraire à Nexon, officier de l’instruction publique, a la très louable habitude, depuis 1838, de décerner des prix aux élèves qui obtiennent le certificat d’études primaires dans sa délégation cantonale. Le 31 juillet dernier il s’est rendu à Lastours et a fait lui même la remise de quatre beaux volumes, bien choisis, aux quatre élèves reçus.

Dans une improvisation toute de circonstance, dictée par le cœur et l’expérience, M. Fournier a fait ressortir, en termes fort bien mis à la portée de son auditoire, les bienfaits de l’instruction qui doit marcher de pair avec un bonne éducation.

Au nom des parents et des élèves de la commune de Rilhac-Lastours, nous remercions M. Fournier de sa générosité en partant de l’intérêt qu’il porte à la cause de l’instruction populaire. UN GROUPE DE PÈRES DE FAMILLE.

Le Courrier du Centre, 4 août 1897

 

 

Les tempêtes

La tempête de décembre 1999 a marqué les esprits mais Nexon a connu, dans le passé des tempêtes violentes.

Parmi les plus violentes celle de 1879 a commis de nombreux dommages dans la région et a tué plusieurs personnes, en particulier en Auvergne. L’Univers illustré du 08 mars 1879, N° 1250 écrit : « OURAGANS ET INONDATIONS

La tempête qui a sévi, le 20 février dernier, a causé plus d’un désastre dans nos départements du Sud et de l’Ouest, et a produit un grand nombre de sinistres dans la navigation côtière.

A Angoulême, à Niort, à Châlons, à Mâcon, à Agen, à Toulouse, à Périgueux, à Tarbes, des murs ont été effondrés, des cheminées enlevées, des palissades de chemin de fer renversées, les arbres des promenades déracinés.

Dans le petit port de Fou(d)ras, aux environs de Rochefort sept chaloupes ont été jetées à la côte, et la force du vent a fait instantanément varier le niveau de l’Océan de 60 centimètres de hauteur. C’est à Bordeaux surtout que la tempête s’est déchaînée avec le plus de fureur. Pendant plus de sept heures, la ville a été assaillie par une affreuse bourrasque, mêlée de pluie, de grêle et de tonnerre. Dans la rade, les navires n’étaient plus en sûreté, et l’on compte vingt-deux bâtiments ayant chassé sur leurs ancres ou leur mouillage ; plusieurs ont éprouvé de sérieuses avaries, entre autres l’Avo-Giuseppe, que représente une de nos gravures, et qui, après avoir eu ses chaînes de corps-mort brisées est allé se jeter sur la côte de Queyrie, ans qu’on pût lui porter aucuns secours. Beaucoup d’autres vaisseaux n’ont pu échapper à quelque désastre qu’en sacrifiant volontairement leur mâts… ».

 

I – La tempête du 20 Février 1879 à Nexon et dans les environs.

La presse en a fait le compte rendu suivant :

Nexon, 23 février 1879.

Nexon et toutes les communes du canton ont été victimes, dans la journée du jeudi 20 février, d’une violente tempête qui a causé des dégâts matériels très considérables.

Le vent s’est déchaîné avec une telle impétuosité, vers une heure, que les habitations ont été menacées du danger de s’écrouler. La rafale a duré jusqu’à quatre heures, répandant la consternation parmi les populations. On ne se rappelle pas d’avoir vu chose pareille.

Les arbres de toutes sortes, renversés par l’ouragan sur les routes, étaient tellement nombreux, qu’ils ont mis obstacle à la circulation, et ce dans tout le canton.

Il n’y a pas eu d’accidents de personnes à déplorer, mais les maisons ont été toutes plus ou moins endommagées :

1° Au Courdein, en cette commune, la toiture d’une maison de maître, nouvellement construite, a été en partie emportée ;

2° Aux Pouces, la couverture d’une grange appartenant à M. Thomas, de Nexon, a été enlevée ;

3* A Chamessouse, commune de Janailhac, plusieurs toitures de maisons ont été en partie enlevées ;

4° A Sazerat, commune de Nexon, tous les beaux arbres fruitiers de M. Combrouse, ont été arrachés et complètement déracinés ;

5° A Meilhac, plusieurs beaux arbres, qui avaient plus de quatre-vingt ans, et qui entouraient le château de M. Muret de Bort pour en faire l’ornementation ont été déracinés ou coupés par le milieu du tronc ;

6° A Rilhac, la toiture de la maison du nommé Jouhaud a été emportée ainsi que celles d’une maison et d’une grange de Mme Guillot du Puyfaucon, même commune ;

7° A la Meyze et à la Roche-l’Abeille, les ravages ont été plus grands que partout ailleurs ; des maisons, mêmes nouvellement construites, ont eu leurs toitures complètement emportées ; les bois châtaigniers ou autres, ont été bouleversés.

En somme la dégradation des toitures des bâtiments de toute nature fait que les tuiles qui se vendaient primitivement 15 fr. à 20 fr. le mille, se vendent maintenant 40 fr. ; et malgré cette augmentation, il n’y en pas assez pour ceux qui en veulent.

Cette terrible bourrasque restera dans la mémoire des habitants de Nexon et des environs.

 

Saint-Yrieix, 23 février.

La tempête du 20 février commença vers midi et demi. A une heure elle avait atteint sa plus grande violence. Le vent soufflait avec une fureur inouïe ; de toutes parts les tuiles pleuvaient dans les rues, il était impossible de sortir, et l’eût-on voulu que l’on n’aurait pu marcher contre le vent…

Les mêmes constats sont faits à Ambazac, La Chapelle Monbrandeix, Nantiat, Saint Sulpice les Feuilles…

Le Journal ajoute : « Il nous arrive aujourd’hui de toutes parts, dit le Charcutais, des renseignements sur les innombrables dégâts causés dans la ville et en divers points de notre département par l’ouragan qui a fait rage pendant les premières heures de l’après-midi d’hier. Malheureusement, comme nous l’avons dit dans notre dernier numéro, tout ne se borne pas à des pertes matérielles. Aux accidents de personnes que nous avons déjà mentionnés, nous devons ajouter celui dont plusieurs artistes de l’Alcazar ont été victimes pendant une répétition…

Nous lisons dans le Périgord : « Une véritable tourmente s’est déchaînée jeudi sur notre ville, causant sur plusieurs points des dégâts graves. Sur Tourny, les vieux arbres centenaires qui avaient vu passer tant d’hivers rigoureux et résisté aux violences de tant d’orages ont été hier fort endommagés par le vent terrible qui les a secoués. Un d’entre eux a été complètement déraciné, un autre très ébranlé; presque tous ont eu de grosses branches cassées…

Jeudi, entre deux et trois heures, dit le Courrier de la Vienne, un ouragan violent, entremêlé de pluie s’est déchainé sur Poitiers. Une partie importante du faîtage des bâtiments du palais de justice situés du côté du passage connu sous le nom &Echelle an Palais est tombée avec un fracas épouvantable sur la plate-forme de l’escalier…

L’ouragan n’a pas épargné la Creuse. On écrit de Montluçon au Courrier de la Creuse qu’un accident très grave est arrivé à un train en marche entre Saint-Bonnet et Gannat ; trois wagons chargés de paille ont été renversés par un coup de vent excessivement élevé et ont été précipités dans la Sioule qui coule au bas. Deux serre-freins ont été tués ; un seul cadavre a été trouvé. Le reste du train n’a pas éprouvé de dommages et a pu continuer sa marche

Le Courrier du Centre 24 février 1879

 

Un siècle de faits divers à Nexon relatés par la presse (1850 – 1950)

Il ne s’agit pas pour moi de reprendre les travaux de Roland BARTHES quand il publiait en 1981 « Structure du fait divers », dans Essais critiques, aux Éditions du Seuil mais, avec une perspective d’un siècle, de montrer l’évolution de la société et donc des faits relatés, des précisions données dans certains cas (nom et l’âge de la personne …). La protection des personnes est plus stricte aujourd’hui et aucun journaliste ne relaterait un suicide en donnant le nom de la personne et les détails du procédé employé pour se donner la mort.

Le vol de lapins est un événement en période de pénurie alimentaire dans un monde rural ou beaucoup de familles vivent en grande partie des produits de leur jardin et de leurs élevages. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. La collision entre deux vélos n’a que peu de probabilités de se produire en 2018 mais en 1900 c’était un événement. Pour qu’un accident soit relaté il faut une dose d’émotion forte. Aujourd’hui de la tôle froissée ne suffit pas, il faut des morts. Il n’y en a pas beaucoup dans les faits divers relatés par la presse locale au cours des cent années qui se sont écoulées de 1850 à 1950. Il faut dire qu’au cours de cette période le monde a connu la barbarie avec les millions de morts des deux guerres mondiales. Enfin le vocabulaire a changé. Au XIXe siècle une voiture est une voiture à cheval. Tout un vocabulaire lui est lié : phaéton, voiture hippomobile à quatre roues, attelée à deux chevaux, à caisse ouverte haut perchée… Considéré comme un véhicule rapide, plutôt aristocratique, il est dangereux du fait de sa vitesse et de sa hauteur sur roues, ce qui le faisait souvent verser. La charrette anglaise, au contraire est une voiture à deux roues de grand diamètre. La caisse est ouverte, souvent protégée par une capote de toile ou de cuir. C’est la voiture la plus utilisée à la campagne. Mettre en capilotade est un terme désuet aujourd’hui qui signifie mettre dans une situation difficile, en mauvaise situation… 

Les faits recensés sont tous en rapport avec Nexon, soit qu’ils se sont déroulés sur la commune, qu’ils aient engendré l’intervention des gendarmes ou d’un médecin de Nexon, soit que l’un des acteurs est originaire de Nexon.

Bonne lecture

I- LES ACCIDENTS

Les accidents de voiture sont les faits divers les plus classiques mais si aujourd’hui ils sont devenus courants ce n’était pas le cas au siècle dernier. Des accidents qui nous semblent aujourd’hui banals sont relatés avec beaucoup de détail. Mais surtout, ce que nous ne voyons plus maintenant ce sont les accidents et les chutes de vélos… J’ai principalement « épluché » le Populaire du Centre et Le Courrier du Centre.

  • Accident de chemin de fer

Tribunal correctionnel de Saint-Yrieix – Audience du 6 janvier 1887.

Comme nous l’avons annoncé dans un de nos précédents numéros, le 10 octobre dernier, entre Nexon et Beynac, un accident dont très heureusement les suites n’ont pas été graves arrivait sur la ligne du chemin de fer et jetait l’émoi dans un train de voyageurs. Une petite fille, la nommée Julia Bordas, tombait d’un wagon sur la voie par une portière laissée ouverte.

Voici les faits :

A la gare de Nexon, une dame veuve Boucher, venant de Brive et se rendant sur la ligne de Périgueux, descendait à contre-voie et poussait simplement la portière sans mettre le loqueteau pensant que les employés allaient le faire. Dans ce même wagon se trouvaient plusieurs personnes, notamment la femme Bordas et sa fille Julia Bordas, âgée de 8 ans. Le signal du départ fut donné et le train avait déjà acquis une grande vitesse, quand tout à coup la portière s’ouvrit et la jeune fille qui était adossée disparut. Deux boutons d’appel furent aussitôt tirés et le train s’arrêta. La femme Bordas se porta au secours de sa fille et une machine fut aussitôt envoyée de Nexon pour prendre l’enfant qui fut portée chez M. le chef de gare de Nexon, où elle reçut les soins de M. le docteur Frugier.

Ceci fait il restait à la justice le soin de rechercher à qui incombait, au point de vue pénal, la responsabilité de l’accident. Une instruction fut aussitôt ouverte contre la dame veuve Boucher et le sieur Léon Védrune, garde frein. C’est pourquoi ces derniers sont aujourd’hui traduits devant le tribunal correctionnel sous la prévention de contravention à la police des chemins de fer et de blessures par imprudence, et se voient condamner chacun en 16 francs d’amende. Il est bon de dire que la nommée Julia Bordas est aujourd’hui à peu près rétablie, et que les blessures qu’elle s’est faite en tombant, non seulement ne laisseront pas de traces, mais encore ne l’empêcheront pas de trouver plus tard un époux. A ce sujet, et pour éviter de nouveaux accidents, il serait à désirer que la Compagnie d’Orléans dont les règlements sont excessivement sévères à l’égard de ses employés, eut dans les stations importantes, telles que la station de Nexon, un personnel suffisant pour ne pas mettre les employés des gares dans la nécessité d’avoir recours pour les manœuvres, aux gardes-freins des trains de voyageurs. C’est, parait-il, ce qui a eu lieu à la gare de Nexon.

Le Courrier du Centre 8 janvier 1887

Accident. — Un homme tamponné par un train

Ainsi que nous l’apprenait hier une dépêche reçue au cours de notre tirage, un affreux accident s’est produit l’’avant-dernière nuit à la gare de Nexon dans les circonstances suivantes : l’agent Peynichou, gardien de l’entrepôt des postes à la station venait de quitter le train de Paris n° 61 qui arrive à 3 h 2 m., pour se rendre sur le quai de la gare lorsqu’en traversant la voie il fut tamponné par le train 21 qui arrive à 3 h. 13. Le mécanicien, apercevant un homme se disposant à traverser la voie, siffla aussitôt et fit bien tous ses efforts pour ralentir la marche du train ; mais il était déjà trop tard et il ne put prévenir le danger. Le malheureux Peynichou, tamponné par la locomotive fut projeté violemment sur le trottoir. Relevé par le personnel de la gare, on constata bientôt que l’agent Peynichou avait une fracture des côtes et de la clavicule gauche. De plus il avait nue large plaie béante à la tête. Il a été transporté aussitôt à son domicile, situé à 1,500 mètres de la gare, ou le docteur Thomas, médecin de la Compagnie, lui a prodigué les soins dévoués que nécessitait son état. Les blessures sont très graves.

M. Alingry, inspecteur de la Compagnie, M. Soyer, commissaire de surveillance, M. Barbaud, Inspecteur des postes et télégraphes se sont rendus à Nexon par le premier train, pour procéder à l’enquête réglementaire.

Le Courrier du Centre – 16 mars 1893

  • Les accidents de voitures à cheval, de vélos et de motos

D’abord les accidents avec les chevaux, les bicyclettes, qu’il s’agisse de vélos entre eux ou de chocs avec des voitures. On remarquera au passage qu’il y a cent ans on parlait de bicyclette et rarement de vélo et d’automobile. Les voitures sont attelées à des chevaux.

Le 18 courant, le sieur Pierre Berland, métayer au village de Chabreuil, revenait en voiture de la foire de Nexon lorsque, voulant traverser un ruisseau, le collier et les traits de sa bête, s’étant dècrochetés, la voiture chavira, et Berland, en tombant, s’est fait de graves contusions.

Le Courrier du Centre – 22 mars 1882

Chevaux emportés – Samedi dernier, le cocher de M. le marquis de Bony de Lavergne, revenait de la gare de Nexon lorsqu’après avoir passé le bourg de Janailhac, les deux chevaux se sont emportés.

Le cocher a été lancé à terre, la voiture brisée, l’avant-train seul suivait les chevaux. L’un de ces animaux a eu la jambe cassée. Les blessures du cocher sont heureusement sans gravité.

Le Courrier du Centre – 25 janvier 1888

Accident de voiture. — M. François Limousin, avocat, revenait hier à Nexon en compagnie d’un domestique, âgé d’une douzaine d’années, son phaéton longeait, au petit trot, le côté droit de la route de Ladignac à Nexon, quand, arrivée à deux kilomètres de Nexon, il a été atteint et culbuté sur le bord du fossé, entre deux tas de cailloux encore à l’état de moellons, par une charrette anglaise qui allait à grande vitesse et dans le même sens, et à laquelle la place ne manquait cependant pas sur le côté gauche et sur le milieu de la route.

Le phaéton a été mis en capilotade, et M. Limousin, âgé de quatre-vingts ans, a couru un grand danger, car son cheval effrayé par la collision, a traîné la voiture renversée depuis le fossé de droite jusqu’à celui de gauche.

Ce vieillard en a été quitte pour une forte commotion et pour quelques contusions et ecchymoses au bras et à la figure qui a frappé sur les moellons.

Quant à la charrette anglaise, elle était conduite par M. Pierrou, capitaine en retraite, ancien directeur d’une école de dressage, aujourd’hui gardien de la maison de campagne de Mme veuve L …, à Lafarge.

Arrivé à une quarantaine de mètres du lieu de l’accident, M Pierrou a arrêtés la charrette, contemplé ses victimes pendant cinq ou six secondes, puis continué sa route sans daigner venir leur porter secours.

Le Courrier du Centre – 1 août 1891

Accident de cheval. — Notre correspondant de Nexon, dans son compte rendu sur le fonctionnement de la commission chargée de réquisitionner lu chevaux, nous signalait dès hier l’accident arrivé au magnifique cheval de Mme Gourinchas, qui avait été tué sur le coup par le brancard d’une voiture.

Voici aujourd’hui quelques renseignements complémentaires que nous adresse notre correspondant de Châlus sur cet accident : « M. Paul Gourinchas, de Châlus, conduisait à Nexon, hier matin deux chevaux de réquisition pour l’armée. A un tournant de la route, le brancard d’une voiture arrivant au galop a frappé si violemment le poitrail du cheval tenu en laisse, qu’il s’est enfoncé dans les chairs. L’animal s’est abattu et a expiré an bout de quelques instants.

L’auteur de l’accident est resté inconnu, s’étant bâté de s’éloigner.

Le Courrier du Centre – 4 novembre 1894

Sauvetage — Jeudi, vers deux heures de l’après-midi, un cheval attelé à une voiture de boucher, privé momentanément de son conducteur, est parti au triple galop au milieu d’une foule énorme qu’avait attirée la foire mensuelle de La Meyze. Il y avait donc à redouter les plus graves accidents, lorsqu’un jeune homme d’Aixette, près de Nexon, Léonard Imbert, maréchal ferrant, s’élança au-devant de l’animal et réussit à l’arrêter dans sa course désordonnée.

Grâce au courage tic ce brave garçon, on n’a eu aucun accident à déplorer. Qu’il reçoive toutes nos félicitations.

Le Courrier du Centre – 13 novembre 1898

Accident de voiture. — Dimanche soir, les voyageurs qui se trouvaient dans le courrier de Flavignac à Aixe ont été victimes d’un accident qui aurait pu avoir de graves conséquences. Le conducteur arrivait au village d’Excette lorsque le cheval, brusquement effrayé par la vue d’une brouette de cantonnier renversée à plat sur la route, tourna court. Dans ce mouvement, l’un des voyageurs qui se trouvait à l’arrière du break fut violemment projeté à terre. Fort heureusement, il se releva sans autre mal que quelques contusions.

La position de la brouette mise en travers de la route prouve que cet accident ne peut être imputé à un simple amusement d’enfants. On se trouve en présence d’une tentative raisonnée pour amener un grave accident.

La gendarmerie de Nexon a été informée et il est probable qu’il sera procédé à une enquête. Espérons qu’elle aboutira à la découverte et à la punition exemplaire des auteurs de ce méfait stupide.

Le Courrier du Centre – 25 février 1903

ACCIDENT. — Le 1er mars courant, le domestique de M. Léon Bragard, marchand de vins à La Plaine, revenait de la gare de Nexon, lorsque son cheval prit peur et s’emballa. Arrivé au pont du Moulin-Barlet, où la route fait un coude, le cheval ne voulant plus obéir à son conducteur, alla buter contre le pont et la voiture versa. M. Fernand Richard, de Nexon, qui se trouvait sur le lieu de l’accident, releva le domestique et le mena chez lui où le docteur Frugier lui prodigua ses soins. Il a été sérieusement contusionné et se plaint de douleurs Internes.

Le cheval n’a pas eu beaucoup de mal, mais la voiture a été brisée.

Le Courrier du Centre – 4 mars 1905

DANGEREUX ACCIDENT. — Mardi dernier, 11 mars, à Nexon, M. Beaudon, propriétaire à Beautrichard, défilait au galop dans une voiture à deux roues. Mme Vve Marchadier, âgée de 50 ans, propriétaire à Nexon, qui passait par là, n’eut pas le temps de se garer, la voiture la renversa et lui fit de graves blessures.

Mme Vve Marchadier avait un trou énorme à la tête, de plus, elle a trois cotes de défoncées. Le docteur Frugier, appelé en toute hâte, lui prodigua les premiers soins, et constata l’état de gravité de la malheureuse, qui allait dans quelques jours marier son fils.

Le Populaire du Centre – 15 mars 1907

ACCIDENT DE BICYCLETTE. — M. Henri Charreix, ferblantier à Nexon, descendait à bicyclette, samedi soir, la route de la Meyze. Il fit la rencontre de deux voitures, et sa machine accrocha l’une des roues du véhicule de M. Rousseau, marchand de légumes, et le cycliste fut projeté dans les jambes du cheval de l’autre voiturier.

Charreix n’eut heureusement aucun mal. Quant à la machine, elle exigera des réparations.

Le Populaire du Centre – 13 août 1908

VOITURE ET AUTO. — Avant-hier soir, un peu avant la tombée de la nuit, M. Malefont, fermier aux Prunes, commune de Saint Priest-Ligoure, revenait de la foire de Nexon en voiture avec sa femme, son fils et une voisine.

L’attelage, qu’il conduisait au petit trot, était ‘arrivé au croisement des routes de Betours, quand venant de Saint-Yrieix, survint une automobile. Le conducteur de l’auto manœuvra pour éviter la voiture, mais le choc ne put être évité. Voiture, cheval et voyageurs de la voiture, tout fut renversé.

Par un heureux effet du hasard, les voyageurs n’eurent d’autre mal que la peur. Il n’en fut pas de même pour la voiture et les harnais ;

Ils sont endommagés. Quant au cheval, il boite. Mais de ce qu’il a pu s’en aller par ses propres moyens, on peut conclure qu’il n’est pas très gravement blessé. Les voyageurs de l’auto n’ont aucun mal et l’auto elle-même pas grand-chose.

Le Populaire du Centre – 22 janvier 1910

ACCIDENT. — M. Delauménie, boucher aux Cars, revenant de la foire de Nexon, mercredi vers cinq heures, versait au pont de Biard, commune de Nexon. M. Delauménie ne se fit aucun mal, mais voyant son cheval blessé et désormais inutilisable, il crut devoir l’achever pour lui éviter des souffrances inutiles.

Le Populaire du Centre – 23 septembre 1912

C’est un acte que l’on a du mal à imaginer aujourd’hui! On n’a même pas un couteau dans la poche…

ACCIDENT DE VOITURE. — Lundi, vers 16 heures, la voiture de Mme de Lachapelle, de Saint-Maurice-les-Brousses, descendait l’avenue de la Gare de Nexon. Le cheval s’emballa, un trait fut brisé ; la voiture versa et le cocher, qui était seul dans la voiture, fut projeté sur le trottoir de droite. Quoique assez fortement secoué et contusionné, il a eu, heureusement, plus de peur que de mal.

Le Populaire du Centre –  12 juillet 1913

Blessures par imprudence – Le 5 mars 1914, le sieur Perriard, plombier à Nexon, a renversé avec sa voiture la dame Lacotte, 66 ans. Poursuivi par le tribunal de Saint-Yrieix qui l’a condamné à de la prison avec sursis, il fait appel.

Le Populaire du Centre – 20 juin 1914

Accidents. — Un accident, qui aurait pu être grave s’est produit le 14 juillet. Mme Marguerite Jourde se trouvait dans un pré devant des vaches attelées à une faucheuse. Tout à coup, les bêtes agacées par tes mouches s’avancèrent et renversèrent la jeune femme, sur laquelle elles passèrent avec la machine. Relevée aussitôt, la victime ne se plaignit tout d’abord que de contusions, mais le médecin appelé constata un peu plus tard qu’elle avait une côte brisée. Mme Jourde n’est mariée que depuis quelques jouas. — Un accident occasionné également par une faucheuse, est arrivé le même jour au jeune Brunerie, de la Seynie. Moulé sur le siège d’une machine que l’on rentrait des champs, l’enfant eut l’imprudence pendant un arrêt de poser son pied droit sur les engrenages. L’attelage s’étant mis en mouvement, le pied, heureusement chaussé d’un sabot solide, se trouva coincé et faillit être écrasé. Délivré de cette position, avec beaucoup de peine, le jeune Brunerie en sera quitte pour quelques soins.

Le Populaire – 18 juillet 1920

Accident de bicyclette. — Ces jours derniers, M. Rebeyrol, de la commune de Rilhac-Lastours, venait à Nexon et descendait à bicyclette la côte de la Jalade, lorsqu’un pan de son vêtement en caoutchouc s’étant coincé dans la roue arrière, M. Rebeyrol fut projeté sur le sol et se fit à la face des blessures graves, notamment au nez et aux livres. Son étal ne parait pas actuellement inspirer d’inquiétude.

Le Populaire du Centre, 7 octobre 1920

Accident. — Dimanche dernier, M. Auzeméry Henri charpentier à Nexon, fut renversé par une automobile ; il eut son vêtement déchiré, sa bicyclette un peu détériorée et se fit dans sa chute quelques contusions.

Le Populaire du Centre – 22 juin 1923

Bizarre accident. — M. Guyot, boucher à Nexon, se rendait à La Meyze, lorsque la roue droite de sa voiture sortant de son essieu et roulant sur la route alla blesser M. Pierre Blancher qui passait à ce moment.

Le Populaire du Centre – 15 décembre 1924

Collision d’autos – Une collision d’autos s’est produite hier matin, nouvelle route d’Aixe, au Pont de Condat, M. Antoine Baillot d’Etiveaud, garagiste à Nexon, venait à Limoges en compagnie de son associé, M. Boisson Roger. Au moment où il arrivait au pont, la voiture de M. Nénert, épicier à Poulouzat, débouchait de la route de Condat. Une collision sa produisit. L’auto de M. Baillot-d’Etiveaud fut renversée. Le conducteur, le bras gauche brisé, a été conduit à la clinique du docteur Descazals.

Le Populaire du Centre – 21 septembre 1929

Voiture contre moto. — Le 11 juillet, près de Nexon, un motocycliste, M. Moreau, fut renversé par une voiture attelée d’un cheval, conduite par M. Léonard Mérigaud, âgé de 59 ans.

M. Moreau a été assez grièvement blessé. Me Charrière se portant en son nom partie civile, demande pour, son client une rente de 3.600 francs. L’affaire est mise en délibéré. Défenseur : Me Labesse.

Le Populaire du Centre 14 janvier 1930

Accident mortel – Une collision s’est produite sur la roule de Nexon, à Saint-Maurice les-Brousses, entre une motocyclette conduite par M. Jarry, journalier à Brégéras, commune de Saint Maurice, et une auto conduite par M. André Aliphat, régisseur à Nexon.

Le motocycliste a été tué sur le coup.

Le Populaire du Centre, 1 juillet 1930

Accident de voiture. — Vendredi soir, revenait de la foire de Nexon, M. Touvaud, métayer à Objat, commune de Janailhac, et trois de ses amis.

Tout près du village de Leycuras, commune de Nexon, pour des raisons inconnues, le cheval que M. Touvaud guidait pris peur. La voiture alla verser dans le fossé où les malheureux occupants se blessèrent plus ou moins.

On croit que M. Touvaud a une fracture de la jambe.

Le Populaire du Centre –  19 décembre 1932

Accident. — Devant l’église de Nexon, un vieillard, M. Barry Pierre, 74 ans, cultivateur, à Sallas, commune de Nexon, a été heurte par une voiture hippomobile, conduite par M. Ratinaud, domicilié à La Valette, commune de Ladignac-le-Long.

L’état du blessé n’inspire pas d’inquiétudes.

Le Populaire du Centre, 22 novembre 1934

LA MOTO D’UN ACROBATE BLESSE UN ENFANT – M. Auguste Abry, 28 ans, acrobate forain, se livrait à ses exercices en plein air pendant la fête organisée à Nexon.

Tout à coup il tomba de la motocyclette sur laquelle il accomplissait ses acrobaties. La machine, continuant sa course, alla heurter dans la foule, Mlle Léonie Piquet, 29 ans, et le jeune Claude Bernard, 6 ans, qu’elle tenait par la main.

La jeune fille se releva sans aucun mal, mais l’enfant avait eu le bras gauche fracturé.

Le Populaire du Centre – 28 septembre 1935

Auto contre cycliste. —Une collision s’est produite à l’entrée du bourg de Nexon entre l’auto de M. Henri Glouton, 32 ans, cultivateur à Noyéras, commune de Jourgnac, et un cycliste, M. Henri Lagorce, 18 ans, agriculteur à Puypot, commune du Vigen.

Le cycliste a été blessé à la fête et à la jambe droite, mais son état ne parait pas grave. Le vélo est hors d’usage.

Les gendarmes de Nexon ont procédé aux constatations.

Le Populaire du Centre, 14 mai 1936

Accident d’auto. — Alors qu’il voulait doubler une voiture bouchère qui le précédait, M. Juète Pierre, 42 ans, cultivateur au Bas-Texon, commune du Vigen, a dérapé et a été se jeter contre un cerisier qui bordait la route.

Cet accident s’est produit au lieu-dit Petit-Sazerat, à quelques kilomètres de Nexon. Le conducteur, M. Juète, ainsi que M. Royer Jean, qui l’accompagnait ont été assez sérieusement blessés et ont reçu les soins de M. le docteur Jumeaux-Lafond. Quant à Mme Juète, la mère du conducteur, elle est sortie indemne de l’accident.

Le véhicule semble hors d’usage. La gendarmerie de Nexon a procédé aux constatations d’usage.

Le Populaire du Centre – 22 mai 1937

UN CYCLISTE EST RENVERSE PAR UNE AUTO – Henri Restouin, 36 ans, employé auxiliaire aux bureaux de la S.N.C.F., à Nexon, se rendait à bicyclette à son domicile en suivant le chemin de grande communication n° 17. Il était 20 h. 30 environ lorsque M. Restouin fut renversé par une auto conduite par M. François Gourinchas, 63 ans, livreur à Nexon, et qui venait en sens inverse.

Le cycliste tomba sur le capot de l’auto et fut assez sérieusement blessé au coude et à la tête.

Il a reçu les soins du docteur Boudoux, de Nexon, qui lui a prescrit quelques jours de repos. Son état est très satisfaisant.

Le Populaire du Centre, 15 septembre 1938

Accident d’auto près Saint-Yrieix-la-Perche – Une automobile conduite par M. Guillaume Frugier, 31 ans, cultivateur à Nexon, revenait de Saint-Yrieix-la-Perche lorsque, vers Bourdelas, un véhicule automobile conduit par M. Mitout, domicilié à Limoges, rue Montmailler, arriva derrière lui.

Afin de le laisser passer, M. Frugier dirigea son auto vers l’accotement de la route où il eut le malheur de l’enliser dans la terre fraîchement déposée. Perdant l’équilibre, l’auto se renversa. Comme l’automobile de M. Guillaume Frugier était chargée de plusieurs personnes, deux des occupants furent blessés : M. Martial Redon, 47 ans, domicilié à Sallas (commune de Nexon) fut atteint au front ; M. François Lelong, boucher à Nexon, eut une côte fracturée. MM. Pierre Delliat, 60 ans, Combrouze et son neveu Raymond furent indemnes.

M. Mitout, conducteur de l’autre voiture, s’arrêta quelques mètres plus loin et vint porter secours aux blessés.

Une enquête a été ouverte par la gendarmerie,

Le Populaire du Centre – 22 janvier 1939

AUTO CONTRE CYCLISTE – Une collision s’est produite près du passage à niveau de Nexon, entre l’auto de M. Bonnet, industriel à Nexon, et un cycliste, M. Frugier. Ce dernier, assez gravement blessé, a reçu les premiers soins du docteur Lelong, qui l’a fait transporter à l’hôpital de Limoges.

Les gendarmes ont procédé aux constatations

Le Populaire du Centre 9 novembre 1939

COLLISION ENTRE CYCLISTES- Près de Saint-Laurent-sur-Gorre, dans une descente assez rapide, M. Paul Penot, 31 ans, demeurant, à Sélive, commune de Nexon, qui se rendait à bicyclette à Rochechouart entra en collision avec une autre cycliste Mlle Charlotte Ory, 17 ans. Tous deux tombèrent à terre et furent assez sérieusement blessés

Le Populaire du Centre 16 avril 1942

COLLISION ENTRE CYCLISTES -Au lieu-dit « Le Communal » commune de Nexon, sur le chemin numéro 11, une collision s’est produite entre une cycliste, Mme Jeanne Coudert, cuisinière, à Nexon et M. Léon Brunet, retraité des postes, qui tenait son vélo à la main.

Dans le choc l’un et l’autre roulèrent à terre et furent blessés, Mme Coudert à la tête et aux mains et M. Brunet à la poitrine.

Le Populaire du Centre, 8 décembre 1942

Accident. — Alors que Mme Faye, du Pont de St ­Hilaire les Places, arrivait à Nexon par la descente des Rochilles, les freins de sa bicyclette n’ayant pas fonctionné, elle ne put prendre le virage devant la maison Lagorce et alla s’écraser contre le pan de mur de l’immeuble de Mme Marcel Nouhaud.

La violence du choc projeta la malheureuse femme contre la maison Lagorce.

Relevée, très grièvement blessée à la tête et transportée à la pharmacie Longequeue, elle reçut les soins que nécessitait son état par les docteurs Jumeaux ­Laffont et Lacour.

La blessée est mère de quatre enfants. Nous faisons des vœux peur sa prompte guérison.

Le Populaire du Centre 2 novembre 1943

Renversée par une auto elle décède des suites de ses blessures – Samedi, vers 16 heures, avenue de la Gare à Nexon Mme veuve Rivière, âgée de 86 ans, a été renversée par une automobile qui opérait une marche arrière.

Le véhicule au volant duquel se trouvait M. Nys, boulanger à Nexon, poursuivant son chemin passa sur le corps de la vieille femme. Mme Rivière devait décéder dans la nuit de dimanche â lundi.

Le Populaire du Centre 1947/05/07

  • Accidents de camions et de voitures

Accident — En revenant de Pierre-Buffière, M. Debord, âgé de 45 ans, marchand de moutons à Clairfaye, a été renversé accidentellement près du hameau de La Plaine, par une voiture dont une roue lui a passé sur la jambe droite.

Relevé aussitôt, le blessé a été conduit à Nexon par l’auteur involontaire de l’accident, M. Jean-Baptiste Faure de Meilhac.

Le docteur a déclaré que l’état de M. Debord était sans gravité.

Le Courrier du Centre 25 décembre 1900

ACCIDENT DE VOITURE. — Jeudi dernier, vers 7 heures du soir, M. Faure, marchand de bière, demeurant à Valette, commune de Nexon, rentrait chez lui en voiture en compagnie de son fils et d’une jeune fille, lorsqu’en sortant du bourg de Nexon, dans un tournant assez brusque, la voiture versa. M. Faure fut aussitôt conduit dans la maison la plus voisine, où le docteur Cubertafond vint lui prodiguer ses soins. Il n’a eu que quelques contusions et les personnes qui étaient avec lui dans la voiture en sont sorties indemnes.

Le Courrier du Centre 8 juillet 1905

Blessures par imprudence – Le 5 mars 1914, le sieur Perriard, plombier à Nexon, A renversé avec sa voiture la dame Lacotte, 66 ans. Poursuivi par le tribunal de Saint-Yrieix qui l’a condamné à de la prison avec sursis, il fait appel.

Le Populaire du Centre – 20 juin 1914

Accident. — le 12 courant, M. Dumazeau, marchand forain à Nexon (Haute-Vienne) revenait de la foire de Masseret en camion automobile, lorsque voulant éviter une bicyclette il donna un brusque coup de volant. La direction s’étant rompue le camion monta sur le talus et se renversa.

Heureusement les occupants du camion n’ont eu que quelques contusions sans gravité.

Le Populaire du Centre 17 juin 1922

Accident. — Dimanche dernier, M. Auzeméry Henri charpentier à Nexon, fut renversé par une automobile ; il eut son vêtement déchiré, sa bicyclette un peu détériorée et se fit dans sa chute quelques contusions.

Le Populaire du centre 22 juin 1923

Le camion capote – par suite d’une fausse manœuvre, un camion-auto conduit par M. Meynier, 24 ans, entrepreneur à Nexon, a capoté sur la route de Meilhac. Le malheureux jeune homme a été tué sur le coup.

Le Populaire, 5 août 1923

Bizarre accident. — M. Guyot, boucher à Nexon, se rendait à La Meyze, lorsque la roue droite de sa voiture sortant de son essieu et roulant sur la route alla blesser M. Pierre Blancher qui passait à ce moment.

Le Populaire du Centre 15 décembre 1924

Mortel accident d’auto. — M. Roux, gouverneur des colonies, en villégiature à Nexon, revenait en auto dans cette localité, en compagnie de Mme Roux et de neuf autres personnes. A peu de distance de Pierre-Buffière, sur la route de Saint-Jean-Ligoure, la voiture capota, par suite croit-on de l’éclatement d’un pneu. Mme Roux a été tuée sur le coup. Il y a plusieurs blessés, plus ou moins gravement.

Le Populaire du Centre 10 septembre 1929

Collision d’autos – Une collision d’autos s’est produite hier matin, nouvelle route d’Aixe, au pont de Condat, M. Antoine Baillot d’Etiveaud, garagiste à Nexon, venait à Limoges en compagnie de son associé, M. Boisson Roger. Au moment où il arrivait au pont, la voiture de M. Nénert, épicier à Poulouzat, débouchait de la route de Condat. Une collision se produisit. L’auto de M. Baillot-d’Etiveaud fut renversée. Le conducteur, le bras gauche brisé, a été conduit à la clinique du docteur Descazals.

Le Populaire du Centre – 21 septembre 1929

Une collision s’est produite dimanche 3 août, près du village des Bordes, commune de Lavignac.

Pierre Thomas, 31 ans, cultivateur aux Cars, se rendait à Burgnac pour voir sa famille, lorsque, dans un tournant, son automobile entra en collision avec un cycliste, nommé Marcel Genest, 20 ans, cultivateur au village des Bordes.

Thomas releva le malheureux jeune homme, assez gravement blessé, et le transporta à Nexon, où le docteur lui prescrivit deux mois de repos.

Le Populaire du Centre – 8 août 1930

Collision – Une collision s’est produite près de Nexon entre une automobile conduite par le docteur André Villoutreix, 26 ans, et une motocyclette sur laquelle se trouvaient M. Fernand Chauprade, demeurant à St Yrieix, et son camarade, M. Gizard.

Projetés tous deux sur la route, les deux motocyclistes ont été blessés. M. Chauprade, atteint grièvement, a été transporté à Nexon où le docteur Gloumeau lui a prodigué les soins nécessaires.

Auto et moto sont fortement endommagées.

Le Populaire du Centre – 11 juillet 1931

Accident d’auto – M. Roche, passant en automobile près du bourg de Nexon, a heurté M. Charles Varot, âgé de 30 ans.

Celui-ci, gravement blessé à la tête, a été conduit à l’hôpital de Limoges où il a subi l’opération du trépan. Son état reste grave.

Le Populaire du Centre – 20 juillet 1932

Grave accident d’auto. — Mercredi soir, M. Fabre, étameur à Nexon, rentrait de voyage avec sa camionnette et suivait la grande route de Limoges. A environ cent mètres des quatre routes de Rongeras, il voulut doubler un camion de la Brasserie Bertrand Mapataud, de Limoges. Dans sa manœuvre, M. Fabre reprit trop brusquement sa droite et sa voiture accrocha le lourd véhicule ; un pneu éclata et l’auto de M. Fabre capota sur la route.

Le conducteur du camion, ayant voulu éviter le choc, obliqua tellement à droite, qu’il dérapa dans le fossé et le camion versa. Par un heureux hasard les deux occupants du camion furent indemnes.

Quant à M. Fabre qui gisait sous sa voiture, il fut relevé avec de nombreuses contusions et une fracture du crâne.

Un docteur fut appelé et jugea son admission d’urgence à l’hôpital.

L’état de M. Fabre est grave.

Le Populaire du Centre 24 décembre 1932

HEURTÉE PAR UNE AUTO – La petite Suzanne Faucher, âgée de 3 ans traversait la route l’autre jour à l’entrée du bourg de Nexon, lorsqu’elle fut heurtée par l’auto de M. André Lèvêque, 36 ans, représentant de commerce à Limoges. L’enfant fut très légèrement contusionnée.

Le Populaire du Centre – 18 juin 1933

Accident. — M. Breix, au volant d’une torpédo, n’a pu éviter le jeune Maurillegand qui traversait en courant la route de La Meyze en face du café tenu par ses parents, aux Landes.

Violemment heurté, l’enfant après avoir été soigné par le docteur Nouhaud, fut transporté à l’hôpital de Limoges.

Le Populaire du Centre – 19 avril 1934

Une jeune fille saute d’une auto en marche – M. Breuil, cultivateur à Sazerat, commune de Nexon, a signalé à la gendarmerie que sa fille Léonie, âgée de 19 ans, avait été gravement blessée dans les circonstances suivantes : Alors qu’elle revenait de la foire de Nexon, un jeune homme du nom de Theillaumas, jardinier dans une localité voisine, l’avait invitée à prendre place dans l’auto qu’il conduisait.

Il avait tant insisté, disant qu’il la déposerait au chemin qui conduit à Sazerat, que la jeune fille avait fini par accepter. Mais au lieu de s’arrêter, le jeune Theillaumas avait conduit sa compagne jusqu’à un débit, l’invitant à entrer boire avec lui et avec un ami qui se trouvait aussi dans l’automobile.

Mlle Breuil refusa et déclara au trop galant jeune homme qu’elle voulait rentrer chez elle. Celui-ci partit avec sa voiture après avoir promis de ramener la cultivatrice chez elle. Mais il ne tint pas plus compte de ses promesses que la première fois.

Aussi, voyant que le chemin de Sazerat était dépassé malgré elle, Mlle Breuil qui était seule avec Theillaumas fut prise de peur. Brusquement, elle sauta hors du véhicule.

Ou la releva avec une grave blessure à la tête et le docteur Jumeaux-Lafond, qui fut appelé auprès d’elle, n’a pu jusqu’à présent se prononcer sur les suites de la chute.

Le Populaire du Centre, 26 mai 1934

AUTO ET MOTO – Jean Rassat, 23 ans, employé de l’entreprise Collet, à Nexon, se rendait à son travail à motocyclette, lorsqu’il a été heurté, près de Nexon, par l’auto de M. Marcellin Dintras, 60 ans, minotier à St-Yrieix-sous-Aixe. M. Rassat, projeté sur le sol, a été légèrement blessé.

Le Populaire du Centre, 11 janvier 1935

Collision d’autos. — Une collision s’est produite au carrefour des Places, commune de Saint-Hilaire-les-Places, entre l’auto de M. Paul Belle, 42 ans, cultivateur à Nouzière, commune de Ladignac, et celle de M. Georges Girardy, 27 ans, boulanger à Nexon.

Les dégâts sont assez importants et M. Belle a été contusionné à la cuisse gauche.

Le Populaire du Centre, 9 décembre 1935

ACCIDENT D’AUTO – Le petit Marcel Bonnet, 6 ans, jouait sur la place de son domicile, à Rilhac, commune de Rilhac-Lastours, lorsqu’arriva en auto, M. Jacques Crouzille, 38 ans, pâtissier à Nexon.

L’enfant, intéressé par le jeu, ne prêta pas attention à la voiture et recula jusque sur la route. Il fut heurté et renversé sur le sol.

Blessé aux jambes, peu gravement semble-t-il, il fut aussitôt relevé et porté chez ses parents, où un médecin de Nexon vint lui donner des soins

Le Populaire du Centre 9 septembre 1936

RENVERSE PAR UNE AUTO – André Lacorre, cultivateur à l’étang de Barlet, se rendait à la gare de Nexon pour conduire un cochon qu’il avait vendu.

Soudain l’animal s’échappa et le cultivateur se mettant à sa poursuite ne s’aperçut pas de l’arrivée de la voiture de M. Auguste Adam, qui le renversa.

Blessé à la tête et aux Jambes, il a été conduit à son domicile où il a reçu les soins du docteur Jumeaux-Lafont

Le Populaire du Centre, 21 novembre 1937

Les dangers de la circulation : Un camion en feu sur la route

André Thomas, 34 ans, entrepreneur de transports et maire de La Caneda (Dordogne) était allé à Paris emmenant du bétail dans son camion six tonnes à gazogène. Au retour, il avait pris un chargement de meubles et de bois.

Le camion se trouvait sur la route nationale 704, au lieu-dit « Les Quatre Routes » commune de Janailhac (Haute-Vienne), lorsque l’employé de M Thomas, M. Marcel Roche, 39 ans, qui conduisait à ce moment, s’aperçut que son camion ne répondait plus aux commandes. Il arrêta le véhicule et les deux hommes se livrèrent à une inspection. Le camion, à l’arrière, était en feu. Les extincteurs furent vidés. Peine, perdue, le sinistre continua à se développer.

Thomas prévint les pompiers de Nexon qui eux aussi essayèrent inutilement de circonscrire le sinistre. Un camion-citerne de l’administration des Ponts et Chaussées vint sur les lieux et apporta un appui précieux aux pompiers et aux gendarmes de Nexon.

Enfin vers 23 heures, le camion et son contenu étaient complètement détruits. Le véhicule avait coûté 130.000 francs et n’était pas assuré contre l’incendie. La cargaison elle, était assurée.

Les gendarmes de la brigade de Nexon enquêtent sur les causes du sinistre.

Le Populaire du Centre, 14 août 1939

AUTO CONTRE CYCLISTE – Une collision s’est produite près du passage à niveau de Nexon, entre l’auto de M. Bonnet, industriel à Nexon, et un cycliste, M. Frugier. Ce dernier, assez gravement blessé, a reçu les premiers soins du docteur Lelong, qui l’a fait transporter à l’hôpital de Limoges.

Les gendarmes ont procédé aux constatations

Le Populaire du Centre 9 novembre 1939

HEURTÉE PAR UNE AUTOMOBILE – Mme veuve Dudognon, 44 ans, domiciliée à Sazerat, sortait d’une visite à sa sœur à Nexon et passait devant l’Hôtel du Nord portant dans ses bras son enfant de huit mois.

Elle fut heurtée à ce moment-là par l’auto de M. Michel Desthieux, chauffeur au camp de Nexon.

Mme Dudognon sous le choc, tomba sur la route et tandis que l’enfant n’avait aucun mal elle fut relevée avec quelques blessures paraissant peu graves.

Le Populaire du Centre 15 mars 1943

  • Accidents au travail

Explosion de dynamite à Nexon – Jeudi matin, à 8 heures et demie, le nommé Guillaume Guyot, carrier au bourg de Nexon, ayant voulu faire dégeler une cartouche de dynamite, celle-ci a fait explosion. Le malheureux a eu une partie du bras droit entièrement mutilée.

Les docteurs Frugier et Thomas, appelés en toute hâte à donner leurs soins au blessé, ont constaté que l’amputation du poignet droit était indispensable. En effet, ces messieurs ont procédé, à 11 heures, à cette triste opération, qui a parfaitement réussi.

Le Courrier du Centre 8 décembre 1888

Blessures accidentelles – Dans un chantier situé au hameau de Montézol, commune de Nexon, un accident vient de se produire. Sur l’ordre de l’entrepreneur, un ouvrier, le nommé Arpignon, était monté sur un chêne pour y attacher une corde afin de le renverser plus facilement. Malheureusement, l’arbre se trouvant déraciné à une assez grande profondeur, le poids de l’ouvrier suffit pour lui faire perdre l’équilibre et le chêne tomba entraînant avec loi le malheureux Arpignon.

On releva sans connaissance l’ouvrier qui reçut les soins empressés de M. Thomas, docteur à Nexon.

Ses blessures, sans être légères, n’offrent pas un caractère de gravité suffisant pour faire craindre des complications.

Le Courrier du Centre  26 juillet 1892

  • Accidents dans les bâtiments

Une noce renversée – Samedi dernier se célébrait dans une commune des environs de Nexon, le mariage de la fille d’un ex gendarme.

La cérémonie terminée, le couple et les invités assez nombreux se rendirent dans la salle où le banquet attendait les convives.

Potage, entrées, rôtis avaient été absorbés sans encombre, malgré quelques légers craquements entendus de temps à autre, mais que l’on attribuait à diverses causes, et sur la proposition de l’amphitryon, on tendait gaiement son verre pour prendre le « coup du milieu ».

Tout à coup, an moment où l’un des convives se levait pour entonner une chanson de circonstance, le plancher s’ouvrit brusquement sous ses pieds et il disparut dans le sol, avec les mariés, et plusieurs des convives. Tables, chaises, vaisselles, bouteilles, verres à demi pleins, plats chauds et froids, avec ou sans sauce, suivirent.

Le tumulte qui se produisit alors est impossible à décrire ; absolument ahuris, les invités restés dans la salle revinrent bien vite de leur stupeur et procédèrent immédiatement an sauvetage des personnes qui pêle-mêle sons des objets ou meubles de toute sorte poussaient des cris ‘effroi.

Après un quart d’heure de travail, on avait réussi à retirer du plancher effondré tous les convives, plus ou moins contusionnés, mais avec des vêtements en déplorable état.

Le sol, fort heureusement, n’était qu’à un mètre cinquante du parquet et les invités en ont été quittes presque tous pour la peur. Deux d’entre eux cependant ont dû être transportés à leur domicile où ils ont reçu les soins d’un docteur.

Commencée gaiement, la noce s’est terminée de cette façon.

Espérons que cet événement ne sera pas d’un mauvais présage pour les nouveaux époux.

Le Courrier du Centre 6 novembre 1892

  • Accidents de chasse

Accident mortel de chasse. —Un accident de chasse s’est produit dimanche, M. Jean Mathieu âgé de 53 ans, retraité à Nexon, chassait en compagnie de deux amis, lorsque par suite de circonstances non déterminées, un coup de feu partit, et M. Mathieu fut tué sur le coup,

Le corps du défunt a été transporté à son domicile. La gendarmerie a ouvert une enquête.

Le Populaire du Centre  – 23 octobre 1923

II – LES INCENDIES

Incendie — On nous écrit de Nexon : « Hier, un feu de cheminée assez intense s’est déclaré chez M. Cubertafon, notaire à Nexon, en ce moment absent de son domicile. Cet accident, qui pouvait avoir les plus déplorables conséquences, n’a eu aucune suite fâcheuse, grâces au dévouement de quelques habitants, parmi lesquels l’on a principalement remarqué les gendarmes Sage et Ramat, de la brigade de Nexon, M. Victor de Saint-Genis, receveur de l’enregistrement, et le vicaire de la paroisse, dont nous regrettons de ne pas connaître le nom. Le gendarme Sage a été légèrement blessé.

A cette occasion, nous avons entendu exprimer le regret que chaque chef-lieu de canton ne soit pas pourvu d’une pompe à incendie ; c’est là l’une de ces dépenses de première nécessité pour lesquelles les principaux habitants de chaque canton n’hésiteraient, sans doute, à concourir de manière à couvrir les premiers frais ; la commune ferait le reste. »

Le Courrier de Limoges Le 20 Décembre 1853

Un château, de construction très récente, situé près de Nexon et appartenant à M. de Veyrinas, a été dimanche dernier complètement détruit par un incendie accidentel. Nous manquons, du reste, de détails sur ce sinistre qui, nous assure-t-on, a causé une perte de 30,000 fr. Tout était assuré.

Les dames du château ont à peine eu le temps de se sauver avec quelques bardes.

Le 20 Décembre 16 décembre 1857

Nous recevons la lettre suivante :

« Monsieur le rédacteur,

Il me revient de divers côtés qu’on dit que c’est moi qui vous aurais fourni les détails que vous avez publiés, le 21 du courant, sur l’incendie qui a éclaté a Nexon le 18, et quelques habitants qui avaient certainement payé de leur personne et fait amplement leur devoir, me savent mauvais gré de les avoir omis.

» Veuillez, je vous prie, monsieur le rédacteur, inhumer, par la voie de votre estimable journal, ces braves et honnêtes citoyens que je ne suis pour rien dans ce compte-rendu ; que je ne l’ai ni inspiré, ni rédigé, ni écrit, ni signé.

» Agréez, monsieur le rédacteur, avec mes excuses de vous occuper encore de Nexon, l’assurance de ma parfaite considération.

» J.-B. FOURNIER,

» Instituteur communal, nous déclarons, à notre tour, que M. Fournier n’est pour rien dans la première lettre que nous avons reçue sur l’incendie de Nexon. Nous aimons à croire que celle qu’il nous écrit ce malin sera la dernière à ce sujet.

Le Courrier du Centre 25 juillet 1876

Un procès pour incendie qui montre à la fois comment la presse donne des détails de l’audience, le fait que l’accusé ne parle pas français…

Henri Charreix, 29 ans, ferblantier à Nexon, a travaillé pour Combrouze et n’a pas été payé. Il a néanmoins obtenu un acompte et s’est fait délivrer une valeur pour le reste. Cette valeur fut protestée. Combrouze, quelque temps après, lui fit proposer une pendule et des candélabres. Le témoin accepta.

Cette déposition, faite en bon français, doit de nouveau être traduite en patois par l’interprète qui, pour la circonstance, prend place entre les gendarmes à côté de l’accusé.

— M. Louis Mathieu, tailleur, a vendu à Combrouze deux habits. L’accusé, en paiement, lui a offert des rideaux, mais sans lui en dire le prix, expliquant que ces rideaux ne seraient au tailleur que si les costumes n’étaient pas payés par lui. Il fit de même à propos de draps de lit.

— M. Jules Moirand, cordonnier à La Meyze, fut réveillé dans la nuit du 12 au 13 mars par les cris : « Au feu ! ». Il put intervenir à temps, sa maison attenant à celle de l’accusé.

Le témoin avait reçu le matin même la visite de Combrouze qui lui avait offert en vente divers objets.

C’est M. Moirand qui, pour la tomme de 2 fr., put se procurer chez l’accusé la vaisselle mentionnée plus haut. Le témoin déclare que la rumeur publique accusa dès le début Combrouze d’avoir incendié son immeuble au moyen d’une bougie.

Le cordonnier de La Meyze passe pour être assez fier, et son intérieur présentait un luxe qui jurait avec ta condition.

Moirand est le dernier témoin cité par l’accusation. Pierre Lescure, qui lui succède, est entendu comme témoin à décharge. C’est lui qui lui apprit son métier. Lescure déclare qu’il est un peu sourd et un peu bête.

Cette déposition provoque quelques rires, surtout quand elle est traduite en patois à l’accusé.

Le réquisitoire et la plaidoirie

Binos, substitut de l’avocat général, prononce un réquisitoire énergique au cours duquel il développe tous les arguments de nature à faire ressortir la culpabilité de l’accusé dont l’attitude à l’audience ne semble nullement faite pour lui concilier l’indulgence du jury.

L’honorable organe du ministère public ne veut pas insister sur ce qu’il appelle « la comédie pitoyable » jouée par Combrouze au cours des débats.

Il demande au jury une condamnation sévère et ne s’oppose cependant pas l’admission des circonstances atténuantes

Me Saulnier prend la défense du prévenu. L’accusé est digne d’intérêt, c’est un être faible, infirme, qui dans sa jeunesse fut le jouet de ses camarades et, depuis qu’il est homme, ne connaît de la vie que ce qu’elle a d’amer.

L’excellent défenseur, en réponse aux arguments de l’accusation, qualifiant son client de simulateur, donne lecture d’un certificat du docteur Escorne établissant que Combrouze est atteint réellement de surdité.

Après avoir démontré que l’accusé ne pouvait avoir aucun intérêt à incendier son immeuble, il termine son habile plaidoirie en faisant appel à la pitié du jury et à sa justice, et demande un verdict d’acquittement.

Après une courte délibération, le jury rapporte un verdict négatif. En conséquence, la cour déclare Combrouze acquitté des charges relevées contre loi et ordonne sa mise en liberté immédiate.

L’audience est levée.

Le Courrier du Centre – 15 mai 1903

UNE GRANGE BRÛLE -Un incendie s’est déclaré au village de Laplaud, commune de Saint Hilaire-les-Places, dans une grange de la ferme exploitée par les époux Berland. Les voisins, alertés, ont réussi à, sauver le bétail, sauf deux cochons, et ils avaient commencé à protéger la maison d’habitation lorsque les pompiers de Nexon vinrent achever de noyer le foyer. Mais la grange et son contenu : fourrage, paille, charrettes et instruments de toutes sortes, ainsi que les deux cochons, furent complètement carbonisés. On ignore les causas du sinistre. Le propriétaire, M. Laplaud, de Nexon, était couvert par deux assurances.

Le Populaire du Centre – 23 septembre 1936

UNE PORCHERIE EST DÉTRUITE PAR UN INCENDIE – Léon Devaux, 36 ans, cultivateur métayer, au village de la Sélive, commune de Nexon (Haute-Vienne) entendit soudain, pendant qu’il déjeunait un ronflement qu’il attribua au passage d’une automobile sur la route distante de 300 mètres environ du village et n’y prêta pas attention. Mais le ronflement continua il sortit de son habitation et vit un bâtiment servant de porcherie, qui était en flammes.

Avec l’aide de voisins il libéra les porcs se trouvant à l’intérieur et prévint les pompiers de Nexon qui, après quelques instants d’efforts, réussirent à circonscrire l’incendie.

Les dégâts sont évalués à 15.000 fr., environ.

Les gendarmes de la brigade de Nexon ont ouvert une enquête pour déterminer les causes du sinistre.

Le Populaire du Centre – 27 juillet 1941

III- LES VOLS ET LES MALVERSATIONS

Les tromperies sur la qualité et le poids du pain sont fréquentes au XIXe siècle mais les boulangers de Nexon ont été particulièrement sanctionnés au cours du mois d’août 1857.

Suivant jugement rendu par le tribunal de police correctionnelle de l’arrondissement de Saint-Yrieix le vingt août mil huit cent cinquante-sept, le nommé Jean Meynier, boulanger, demeurant à Nexon, a été condamné pour délit et tentative de délit de tromperie sur la quantité de la chose vendue, à vingt francs d’amende, à l’affiche du jugement au chef-lieu de la commune de Nexon et à l’insertion du dit jugement par extrait dans le journal le 20 Décembre, et aux frais, le tout par application des articles 1er , nos 3, 6 et 7 de la loi du vingt-sept mars mil huit cent cinquante-un ; 423, § 1er et 463, § dernier du Code pénal.

Pour extrait conforme : Le commis-greffier, A. CLÉMENT.

Suivant jugement rendu par le tribunal de police correctionnelle de l’arrondissement de Saint-Yrieix le vingt août mil huit cent cinquante-sept, le nommé Léonard Lelong, boulanger, demeurant à Nexon, a été condamné pour délit et tentatives de délit de tromperie sur la quantité de la chose vendue, à vingt francs d’amende, à l’affiche du jugement au chef-lieu de la commune de Nexon et à l’insertion du dit jugement par extrait dans le journal le 20 Décembre, et aux frais, le tout par application des articles 1er, n° 3, 6 et 7 de la loi du vingt-sept mars mil huit cent cinquante-un ; 423, § 1er et 463, § dernier du Code pénal.

Pour extrait conforme : Le commis-greffier. A. CLÉMENT.

Suivant jugement rendu par le tribunal de police correctionnelle de l’arrondissement de Saint-Yrieix le quinze octobre mil huit cent cinquante-sept, le nommé Jean Meynier, boulanger, demeurant à Nexon, a été condamné pour tentative de délit de tromperie sur la quantité de la chose vendue, à un mois d’emprisonnement, cinquante francs d’amende, à l’affiche du jugement au chef-lieu de la commune de Nexon et à l’insertion par extrait dans le journal le 20 Décembre, et aux frais, le tout par application des articles 1er, nos 3, 6 et 7 de la loi du vingt-sept mars mil huit cent cinquante-un ; 423, § 4e et 403, S dernier du Code pénal.

Pour extrait conforme : Le commis-greffier, A. CLÉMENT

On nous écrit de Saint-Yrieix : Le 11 du courant, il a été volé un fusil Lefaucheux, d’une valeur de 75 fr., pendant la nuit, chez le sieur Gibaud, résidant au hameau du Puy-Fayard, commune de Saint Yrieix, appartenant au nommé Baillot Léonard son domestique.

Le nommé Nouhaud (Léonard), demeurant à Biard, commune de Nexon, s’était présenté chez le sieur Gibaud pour lui demander à être domestique ou manœuvre ; ce dernier l’a pris en cette dernière qualité, mais deux jours après, le 13 du même mois, vers huit ou neuf heures du soir, il est parti de la maison sans rien dire à  personne et sans exiger le salaire de ses deux journées de travail. Des recherches ont été prescrites, afin de savoir si à Nexon il existe une personne de ce nom, le nommé Nouhaud étant soupçonné d’avoir commis ce vol.

Le Courrier du centre – 18 octobre 1882

Tribunal de police correctionnelle ; Audience du 14 décembre – Vol. — Léonard Jacquet, né à Nexon en 1825, a déjà à son actif une demi-douzaine de condamnations. Il y a quelques jours, histoire sans doute de vaincre les rigueurs de la saison, Jacquet a soustrait une forte et grosse couverture de laine à M. Monget, boulanger ; un paletot à une femme Senèque, et uni bouteille de rhum à un aubergiste quelconque.

C’est ce dernier larcin qui a causé sa perte. Jacquet s’est tellement « réchauffé l’intérieur », avec la trompeuse liqueur qu’il a fini par rouler sur la chaussée où il est resté jusqu’à l’arrivée de charitables agents qui lui ont offert une couche moins dure au bureau de la permanence. Six mois de prison et 5 fr. d’amende.

Le Courrier du Centre – 16 décembre 1885

Tribunal correctionnel de Saint-Yrieix – Audience du 29 janvier 1891

Le nommé Joseph Joinville, qui a déjà subi 5 ans de réclusion et la nommée Marie Bounicaud, originaire de Marval, sa maîtresse, tous deux actuellement en fuite, sont traduits devant le tribunal sous l’inculpation de vol.

Joinville voyage pour l’élixir Météorifuge-Brillant (remède contre la météorisation ou enflure des animaux) . Le 30 novembre, il descendait avec sa maîtresse à Nexon chez le sieur Dieuaide, maître d’hôtel, et demandait une chambre. Avant de quitter l’hôtel et sons le prétexte de faire ses paquets, Marie Bounicaud monte dans sa chambre ; elle se trompe sans doute de porte et fait passer par la fenêtre qui donne sur le derrière de l’hôtel une malle appartenant au sieur Dieuaide. Ce n’est qu’après le départ des voyageurs que celui cl constate la disparition de la malle qui contenait 240 fr. en argent et diverses valeurs.

Quelques jours après, Joinville qui est un voleur relativement honnête ne sachant que faire des valeurs qui consistaient en de simples billets à ordre, les retourne au brigadier de gendarmerie, mais il a soin de ne pas faire connaitre son adresse, et toutes recherches pour découvrir sa résidence sont restée sans résultat.

Le tribunal les condamne, par défaut, savoir : Joinville, à 1 an et un jour d’emprisonnement, et Marie Bounicaud six mois de la même peine.

Le Courrier du Centre, 2 février 1891

Le bourg de Nexon est en ce moment-ci victime de l’existence d’une société en commandite sous la raison sociale : Canard, Delage et Lasconjarias, dont le but est le vol.

Aujourd’hui, la femme Canard comparait seule au banc des accusés. C’est une petite femme, maigre, âgée de 42 ans, née an hameau de Valette, fille de Canard et de Catherine Gavinet. Elle est mère de quatre enfants, par elle dès l’enfance dressés à la mendicité et au vol. La justice, dans un but de sage prévoyance, a dû les lui enlever successivement et les mettre entre meilleures mains. Aussi, maintenant, à défaut d’autres ressources, la femme Canard vit de recel. Elle a de plus, ajoute l’honorable M. Thomas, maire de Nexon, cité comme témoin, des tendances à célébrer le culte de Bacchus.

Dernièrement, elle a été surprise à glaner des châtaignes dans un bois avoisinant une ferme. Elle soutient, pour sa défense, qu’autorisation lui avait, au préalable, été donnée par la fille du fermier, mais, outre qu’une mineure n’a pas le droit de disposer de ce qui ne lui appartient pas en quelque sorte, cette assertion est controuvée.

En conséquence, le tribunal, en vertu des articles 38 et 463 du Code pénal, inflige huit jours de prison à la fille Canard, qui n’a pas l’air de beaucoup s’en émouvoir.

Le Courrier du Centre, 6 novembre 1892

Vol de bois. — M. Frugier, garde particulier des propriétés de M. de Nexon, a déposé une plainte contre le sieur Thomas, journalier à Nexon au sujet d’un vol de 70 jeunes chênes qui ont été coupés dans un taillis.

Interrogé, Thomas a reconnu être l’auteur de ce délit en ajoutent qu’un le commettant il ne croyait pas être bien coupable.

Le Courrier du Centre – 25 juillet 1895

Tribunal correctionnel. — Audience du 12 octobre 1896. – Emile Sancet, voyageur de commerce à Châlus, étant à la gare de Nexon, monta dans le train de Brive au lieu de monter dans celui de Bussière-Galant. II ne s’aperçut de son erreur qu’après le départ du train et alors que celui-ci avait dépassé la station de La Meyze.

Il ne trouva rien de mieux que d’avoir recours au signal d’alarme. Le train s’arrêta et ce naïf voyageur conta son erreur au chef de train qui lui fit continuer sa route jusqu’à Saint-Yrieix, première gare d’arrêt.

Le tribunal condamne Sancet à 5 fr. d’amende pour lui apprendre que l’on ne doit faire usage du signal d’alarme qu’en cas de danger et que l’erreur commise par un voyageur ne peut être invoquée comme un motif plausible.

Le Courrier du Centre – 25 octobre 1896

Aux assises : Tentative de viol, défiguration…

Le sieur Taillou, de Nexon, aura à, répondre du crime de tentative de viol. Le premier janvier, se trouvant en état d’ivresse et d’humeur joyeuse il a tenté de violer une jeune bergère qu’il rencontrait dans la campagne.

Les débats auront lieu à huis clos.

La nommée Catherine Pradaud, âgée de vingt ans, demeurant à Nexon, sera poursuivie pour avoir aspergé de vitriol la figure de son amant, le sieur Denardou. A la suite de ce fait, Denardou a complètement perdu l’usage de l’œil droit. On parle déjà d’une réconciliation probable à l’audience.

Le courrier du centre 3 février 1897

Perte ou Vol –  La nommée Doumy-Louise Renard, âgée de 25 ans, cuisinière chez M. Bonnet, à Nexon, de passage à Limoges, s’était endormie ce matin, vers une heure, dans une salle d’attente de la gare.

A son réveil, elle a constaté avec regret la disparition de deux pièces de cinq francs qu’elle avait cachées dans son manchon. Etant donné l’état dans lequel elle se trouvait en se rendant à la gare où elle devait prendre le train pour Bourganeuf, il se pourrait qu’elle ait perdu son argent.

Le Courrier du Centre – 23 janvier 1897

Guyot, boucher à Nexon, avait mis hier dans son pré sept moutons. Lorsqu’il revint les chercher, il constata qu’ils avaient disparu. Il ignore si on les lui a volés ou si les moutons sont sortis du pré et se sont égarés.

Le Courrier du Centre – 20 mai 1897

Vol. — Un vol de 200 francs vient d’être commis au village de Salas, commune de Nexon, au préjudice de M. Guyot, propriétaire. Le malfaiteur a dû profiter du moment où la famille Guyot prenait son repas du soir pour s’introduire dans une chambre du premier étage.

L’auteur de ce vol, qui est un repris de justice, ne tardera pas à reprendre logement dans la maison de la place des Hors, d’où il est récemment sorti. La brigade de Nexon est, en effet, à sa recherche et ne tardera pas à l’arrêter.

Le Courrier du Centre – 13 décembre 1898

Saint-Yrieix. — Audience correctionnelle. — Flagrant délit. — Le nommé Jean Maury, sans profession ni domicile fixe, récemment libéré d’une condamnation pour vol qu’il avait purgée à Saint-Yrieix, a été arrêté de nouveau par la gendarmerie de Saint-Yrieix dans la journée d’hier, sous l’inculpation d’un vol de 209 fr.50, commis au préjudice d’un sieur Guyot, propriétaire à Salas de Nexon.

Le tribunal lui a infligé aujourd’hui une condamnation à 5 mois d’emprisonnement. Il a fait d’ailleurs des aveux complets, mais il avait déjà dépensé une partie du produit du vol.

Le Courrier du Centre – 15 décembre 1898

Vol à la tire — Le jour de la foire à Nexon, un adroit pickpocket a coupé la poche de robe de la nommée Françoise Nénert, épouse Gauthier, cultivatrice à Liauneix, près de Ladignac, et s’est emparé d’un porte-monnaie contenant 21 francs.

Le Courrier du Centre – 22 février 1902

Escroquerie à la carte de visite.

M. de Nexon semble avoir été spécialement choisi comme victime dans notre région, par un ou plusieurs escrocs, qui ont dû faire imprimer un stock de cartes de visites à son nom. En effet, un nommé Raphaël Dufourc actuellement détenu à la maison d’arrêt d’Ancenis (Loire Inférieure), aurait commis des escroqueries au moyen d’une carte de visite portant le nom de M. de Nexon et où il est question de deux personnes absolument ignorées de l’ancien maire.

Peut-être le détenu d’Ancenis et l’individu qui a réussi à escroquer Mme Girard armurière, et M. Marbouty, droguiste, ne font-ils qu’un ? Cela semble même probable. La justice continue son enquête.

Le Courrier du centre – 17 mai 1902

Pour chasser sur le terrain d’autrui, le nommé Martial Truchassou, tuilleur à Nexon, est condamné à 16 fr. d’amende.

Le Courrier du Centre – 2 juin 1902

Perte ou vol ? —Le 23 avril, jour de foire à Chalus le nommé Martial Rabier, propriétaire au Pavillon, commune de Janailhac, est parti de la gare de Nexon par le premier train du matin pour se rendre à cette foire à l’effet d’y acheter un cheval ou une bourrique.

Avant son départ, il prit 500 francs en billets de banque qu’il plaça dans un carnet ou il marquait ses journées de travail. Après avoir fait l’acquisition d’une bourrique et voulant payer l’animal qu’il venait d’acheter Rabier ne trouva dans ses poches ni billets ni carnet. Il ne peut se rendre compte de quelle façon il a pu être volé ; Il ne peut préciser s’il a perdu les billets ou s’ils lui ont été volés dans sa poche.

Le Courrier du Centre – 28 avril 1903

TRIBUNAL CORRECTIONNEL. — Audience du 13 février. Pour infraction à la police des chemins de fer, en gare de Nexon, Jean Frugier, sans domicile fixe, est condamné à 50 francs d’amende par défaut.

Le Populaire du Centre – 18 février 1913

VOL — Mme Valérie Mounier, née Raynaud, âgée de 32 ans, ménagère à Nexon, a déposé une plainte contre un inconnu qui s’empara d’une somme de 14 fr. 50 que sa fillette laissa tomber de la fenêtre dans la rue.

La gendarmerie a ouvert une enquête.

Le Populaire du Centre – 7 septembre 1913

Les prochaines assises – C’est lundi prochain, 28 février, à midi, que s’ouvrira la première session des assises de l’année 1916, sous la présidence de M. Lacombe, conseiller à la Cour d’appel, assisté de MM. Villemaud et Rigaud, conseillers.

A l’audience de lundi comparaîtra William Bartholomew, sujet anglais, âgé de 56 ans, palefrenier, demeurant à Nexon, inculpé de vol qualifié au préjudice de sa patronne, Mme Lepetit, domiciliée à Bourdelas (Haute-Vienne), à laquelle, le 9 août, il a dérobé une somme de 1.100 francs.

Le Populaire du Centre, 25 février 1916

Vol- Le nommé Henri Chazelas, né à Nexon en 1893, cultivateur, a, été arrêté sous l’inculpation de vol d’une somme de 1.150 fr. au préjudice de M. Daudet, cultivateur à Guillac, commune de Saint-Maurice-les Brousses, en complicité avec Jeanne Doudet, âgée de 21 ans.

Le couple se trouvait place de l’hôtel de ville quand les agents ont procédé à son arrestation.

Le Populaire du Centre – 14 juin 1917

TRIBUNAL CORRECTIONNEL – Jean Doudet, né en 1890, à Nexon, est poursuivi pour vol de vitres dans un chantier du Champ de Juillet. Ce délit est d’autant moins excusable que Doudet est employé au Champ de Juillet, et reçoit un salaire de 8 francs par jour. Le tribunal lui a infligé 15 jours de prison avec sursis et 20 francs d’amende.

Le Populaire du Centre 21 juin 1918

Série de vols – Une enquête est ouverte contre un ouvrier bijoutier, âgé de 43 ans, se faisant appeler Louis Martin, auquel on reproche d’avoir commis plusieurs vols en notre ville et de s’être emparé, chez Mme Parot, à Nexon, d’une certaine quantité de marchandises d’une valeur de 350 francs. Martin, que l’on soupçonne de dissimuler sa véritable identité, est en fuite.

Le Populaire du Centre – 21 novembre 1918

Tribunal correctionnel. — Audience du 12 octobre 1922- Pour vol de récolte au préjudice de M. Dudognon, Bonnet Catherine, épouse Breuil, 64 ans, à Nexon est condamnée à 16 francs d’amende avec sursis.

Le Populaire du Centre 17 octobre 1922

Les détournements de la Caisse d’Epargne de Nexon – ARRESTATION DE L’INCULPÉ – Nous avions annoncé il y a quelque, temps, qu’une grave affaire de détournements de capitaux commis au préjudice de la Caisse d’Epargne de Limoges avait été découverte dans un chef-lieu de canton de la Haute-Vienne. A la suite d’une plainte en détournements de fonds, déposée au début de l’année, entre les mains du procureur de la République de Saint-Yrieix, ce magistrat fit ouvrir une enquête qui vient d’aboutir à l’arrestation du coupable. Conduit samedi matin à la prison de cette ville, il a été écroué.

Il s’agit d’un nommé Jean Catinaud secrétaire de mairie à Nexon, chargé en même temps de la gestion de la succursale de la Caisse d’Epargne dans ce chef lieu de canton. La rumeur publique disait que, se sentant découvert, l’indélicat caissier avait pris la fuite afin d’échapper à la Justice. En réalité, Catinaud n’était pas loin. Il était parti dans sa famille, domiciliés dans une localité voisine ; il espérait pouvoir trouver la somme nécessaire qui lui servirait à effectuer le remboursement des sommes détournées. Il ne cessa pas cependant de donner de ses nouvelles et envoya même plusieurs télégrammes disant qu’il reviendrait et rapporterait l’argent qu’il avait soustrait.

En effet, Catinaud vint bien à Limoges, il alla trouver le directeur de la Caisse d’Epargne et le pria de retirer sa plainte, lui promettant de le désintéresser intégralement, mais de vouloir bien patienter encore quelques jours. Catinaud est venu également nous rendre visite au journal et nous pria de ne plus parler de cette affaire. Je vous jure, nous affirme-t-il, que je rembourserai dès demain.

Les Jours ont passé, le secrétaire de mairie qui avait probablement dépensé les capitaux qu’il avait dérobés, n’a pas trouvé les moyens de réaliser sa promesse. La gendarmerie perquisitionna à son domicile, mais bien entendu ne trouva rien ; elle conduisit donc l’accusé à Saint-Yrieix. Nous avons dit que les différents détournements s’élevaient à 18.000 francs. Une récapitulation générale montre que de nouvelles irrégularités ont été commises ce qui porterait le montant des soustractions opérées par Catinaud, à plus de 20.000 francs.

Le Populaire du centre – 31 janvier 1923

Arrestation d’un escroc – Depuis quelque temps, un étranger parlant difficilement le français, parcourait les campagnes de notre département et se présentait chez les parents de militaires tués à l’ennemi. Il leur offrait de faire sur émail, une photographie de leur fils. A cet effet, après s’être fait remettre des acomptes, assez importants, il délivrait un reçu indiquant une adresse à Limoges où il était inconnu. Les familles ne reçurent jamais les émaux et n’entendirent plus parler de l’escroc. Plusieurs plaintes parvinrent à la gendarmerie qui ouvrit une enquête. Après d’actives recherches, l’escroc, un Polonais, nommé Basile Wehtalfirkim, âgé de 35 ans, qui se faisait appeler Sylvain Petit, vient d’être arrêté à Nexon. Il sera déféré au parquet de Limoges.

Le Populaire du Centre – 8 mai 1925

Renards à deux pattes. — Onze lapins ont été dérobés dans un clapier appartenant à M. Pierre Defaye, carrier, domicilié aux Places. La gendarmerie de Nexon enquête.

Le Populaire du Centre – 16 juin 1926

Vol de bicyclette – François Sauve, 32 ans, cultivateur à la Bouenne (commune de Nexon), s’était rendu à bicyclette, chez le coiffeur au bourg.

Ayant laissé sa machine devant la porte, il eut la surprise de ne pas la retrouver. Le voleur est recherché.

Le Populaire du Centre – 22 janvier 1932

Un cycliste est dévalisé – M. Antoine Sautarainier, âgé de 40 ans, demeurant à Nexon, (Haute-Vienne), rentrait chez lui à bicyclette, son travail terminé. Comme il arrivait près de hameau de Montbessier, deux individus qui se trouvaient au milieu de la route lui intimèrent l’ordre de s’arrêter. M. Sautarainier essaya cependant de passer, mais un lourd morceau de bois lancé sur sa machine le fit tomber. Les deux malandrins se jetèrent sur lui, le frappèrent avec violence et lui prirent son portefeuille.

Le Populaire –  6 février 1933

L’Est républicain du 8 février relate ce vol et précisent que M. Sautarainier habite Valette, et que l’un des deux bandits braquait une lampe électrique devant ses yeux pendant l’autre le dévalisait d’une modeste somme de quinze francs. Puis sans avoir prononcé un mots les deux bandits disparurent dans les ténèbres.

VOL A LA TIRE – Pierre Forgeron, 42 ans, domestique chez M. Laroudie, marchand de volailles à Nexon, s’était rendu au marché de Saint-Yrieix dimanche dernier. Il devait acheter une assez grosse quantité de poulets et de lapins et sa sacoche était lestée de plus de 3.000 francs.

Au bout d’un moment, alors qu’il se disposait à payer une paire de poulets, il s’aperçut qu’un habile filou avait pris tout ce que contenait sa sacoche, soit 2.284″ francs.

Malgré les recherches qui furent faites aussitôt, l’auteur du vol ne put être découvert.

Le Populaire du Centre, 24 août 1933

VOLS – Léon Massaloux, 40 ans, serrurier, à Nexon, a déposé une plainte pour vol d’un étau qu’il venait d’acheter à une vente publique et qu’il avait laissé dans un coin, jusqu’à la fin de la vente.

Le Populaire du Centre, 26 septembre 1935

Vol de bois. — Mlle Lucienne Chatenet, 25 ans, demeurant à Nexon, a déposé une plainte contre Je locataire de son étang de La Villetelle, commune de Saint-Priest-Ligoure, qui a coupé deux cerisiers et a emporté le bois.

Une enquête est ouverte.

Le Populaire du Centre, 30 janvier 1938

POMMES DE TERRE A BON MARCHE – Des inconnus profitant de l’absence de Mme Marie Perrier, cultivatrice à la Croix-de-Leycuras, commune de Nexon ont pénétré chez elle et emporté plus de 200 kg de pommes de terre.

Les gendarmes de la brigade de Nexon enquêtent.

Le Populaire du Centre, 16 avril 1942

LE PORC A ÉTÉ SAISI – En gare de Nexon les gendarmes ont procédé à la saisie d’un porc abattu clandestinement dans la contrée et qui avait été achète, au-dessus du cours, par Maurice Vannier, voyageur de commerce, à Gange (Hérault).

Le cochon a été remis aux services du Ravitaillement.

Le Populaire du Centre – 26 janvier 1943

LE CUIR EST RARE – Deux lanières de cuir, d’une valeur de cinq cents francs, ont été dérobées sur un joug déposé sous un hangar par M. Jean Constant, âgé de 50 ans, cultivateur à Sallas, commune de Nexon. La gendarmerie de Nexon a ouvert une enquête

Le Populaire du Centre – 24 août 1943

La valse des lapins. — Cinq de ces rongeurs sont partis du clapier de Mme Yvonne Deloménie, 40 ans, employée de mairie à Nexon. La gendarmerie enquête.

Le Populaire du Centre – 10 décembre 1947

IV –  DETTES

Audience du soir – Henri Charreix, 29 ans, ferblantier à Nexon, a travaillé pour Combrouze et n’a pas été payé. Il a néanmoins obtenu un acompte et s’est fait délivrer une valeur pour le reste. Cette valeur fut protestée. Combrouze, quelque temps après, lui fit proposer une pendule et des candélabres. Le témoin accepta. Cette déposition, faite en bon français, doit de nouveau être traduite en patois par l’interprète qui, pour la circonstance, prend place entre les gendarmes à côté de l’accusé.

— M. Louis Mathieu, tailleur, a vendu à Combrouze deux habits. L’accusé, en paiement, lui a offert des rideaux, mais sans lui en dire le prix, expliquant que ces rideaux ne seraient au tailleur que si les costumes n’étaient pas payés par lui. Il fit de même à propos de draps de lit.

— M. Jules Moirand, cordonnier à La Meyze, fut réveillé dans la nuit du 12 au 13 mars par les cris : « Au feu ! ». Il put intervenir à temps, sa maison attenant à celle de l’accusé.

Le témoin avait reçu le matin même la visite de Combrouze qui lui avait offert en vente divers objets.

C’est M. Moirand qui, pour la tomme de 2 fr., put se procurer chez l’accusé la vaisselle mentionnée plus haut. Le témoin déclare que la rumeur publique accusa dès le début Combrouze d’avoir incendié son immeuble au moyen d’une bougie.

Le cordonnier de La Meyze passe pour être assez fier, et son intérieur présentait un luxe qui jurait avec ta condition.

Moirand est le dernier témoin cité par l’accusation. Pierre Lescure, qui lui succède, est entendu comme témoin à décharge. C’est lui qui lui apprit son métier. Lescure déclare qu’il est un peu sourd et un peu bête. Cette déposition provoque quelques rires, surtout quand elle est traduite en patois à l’accusé.

Le réquisitoire et la plaidoirie

Binos, substitut de l’avocat général, prononce un réquisitoire énergique au cours duquel il développe tous les arguments de nature à faire ressortir la culpabilité de l’accusé dont l’attitude à l’audience ne semble nullement faite pour lui concilier l’indulgence du jury. L’honorable organe du ministère public ne veut pas insister sur ce qu’il appelle « la comédie pitoyable » jouée par Combrouze au cours des débats. Il demande au jury une condamnation sévère et ne s’oppose cependant pas l’admission des circonstances atténuantes

Me Saulnier prend la défense du prévenu. L’accusé est digne d’intérêt, c’est un être faible, infirme, qui dans sa jeunesse fut le jouet de ses camarades et, depuis qu’il est homme, ne connaît de la vie que ce qu’elle a d’amer. L’excellent défenseur, en réponse aux arguments de l’accusation, qualifiant son client de simulateur, donne lecture d’un certificat du docteur Escorne établissant que Combrouze est atteint réellement de surdité. Après avoir démontré que l’accusé ne pouvait avoir aucun intérêt à incendier son immeuble, il termine son habile plaidoirie en faisant appel à la pitié du jury et à sa justice, et demande un verdict d’acquittement.

Après une courte délibération, le jury rapporte un verdict négatif. En conséquence, la cour déclare Combrouze acquitté des charges relevées contre loi et ordonne sa mise en liberté immédiate.

L’audience est levée.

Le Courrier du Centre – 15 mai 1903

V – MEURTRES, ASSASSINATS, SUICIDES…

Un pendu à Nexon – On nous écrit de Nexon, le 14 décembre : Hier dimanche, 13 décembre, le nommé Boisset (Elie), âgé de 64 ans, ancien sergent de ville en retraite à Nexon, a été trouvé mort dans son domicile. Le malheureux profitant de l’absence de sa femme qui était à la messe, s’est suicidé en se pendant au moyen de son foulard qu’il avait attaché à l’espagnolette de sa croisée.

La femme Boisset, rentrant de l’église, a trouvé la porte de sa chambre fermée à clé ; elle a appelé son mari, mais ses appels sont restés sans réponse. Comme elle sortait pour demander si on avait vu son mari M. Tarrade, huissier, lui dit qu’il avait aperçu M. Boisset appuyé sur le bord de la croisée ; Mme Boisset appela de nouveau son mari, mais inutilement.

Alors M. Tarrade, prenant une échelle, monta jusqu’à la croisée et là, découvrit l’affreuse vérité : il brisa une vitre, pénétra dans la chambre et aidé du beau-frère de M. Boisset, il coupa le foulard dont le malheureux s’était servi pour mettre à exécution son funeste projet.

On a prévenu immédiatement M. le juge de paix, la gendarmerie et M. le docteur Massy, mais on n’a pu que constater le décès.

Le défunt était père de quatre enfants dont l’un est actuellement lieutenant d’artillerie.

Le Courrier du Centre 16 décembre 1885

Sous les rails à minuit – La population d’Agonac a été vivement émue par un drame qui s’est passé hier sur la ligne du chemin de fer d’Orléans.

Une employée de la poste, Mlle Jeanne Bagneux, s’est donné la mort dans les circonstances suivantes : Profitant de l’absence momentanée de sa directrice, vers 7 heures, pour aller se jeter sur les rails, au moment du passage du train de Périgueux.

Ce train ayant un grand retard, elle a attendu pendant cinq heures son passage. Enfin a minuit, au moment ou le sifflet raisonnait, dans la plaine couverte de neige, elle s’est résolument couchée en travers de la voie ; La machine a emporté, jusqu’à Nexon, dans son cendrier, une des jambes de la malheureuse. Le reste du corps a été trouvé le matin, près de la gare d’Agonac

La Croix 23 janvier 1891

Le suicide n’a pas eu lieu à Nexon mais on imagine la tête de l’employé à la gare de Nexon qui trouve une jambe sur la locomotive!

Tué par un voisin – Limoges, 29 juillet. Au Gorsat, commune de Nexon, à 20 kilomètres  de Limoges, des personnes passant sur la route avaient aperçu un corps étendu à terre sous un cerisier. La tête était couverte d’un chapeau comme pour la garantir du soleil. Les vêtements étaient ensanglantés. Elles s’approchèrent, et reconnurent le cadavre de Pierre Villoutreix, 55 ans, propriétaire. Il portait à la tête de profondes blessures faites avec un instrument tranchant. La mort remontait à quatre jours. Le corps était à peu près décomposé.

Les soupçons se sont portés sur le voisin du défunt.

Une perquisition opérée a amené la découverte d’une hache qui a servi à perpétrer le crime, et d’une brouette tachée de sang, où le corps a dû être transporté sous le cerisier.

Cet individu, Plaisantin, a été arrêté. Interrogé, il a répondu sans aucune émotion : « il est mort ; s’il avait pu mourir il y a dix ans, j’aurais 400 francs de plus ».

Le mobile du crime serait l’intérêt. La limite du terrain située entre la maison du meurtrier et celle de la victime a été à plusieurs reprises la cause de vives disputes entre eux.

La Croix – 30 juillet 1891

Hier soir vers 5 heures, une femme mariée, habitant hors de la commune de Nexon, ayant été brutalisée par son mari s’est rendu chez sa mère habitant le quartier de Cornedie, et s’est jetée par la fenêtre pensant se tuer, elle n’a pas réussi, le public prétend qu’elle a manifesté des signes de démence.

Le Courrier du Centre – 28 juillet 1892

Suicide. — On a trouvé, samedi dernier, pendu A une branche de châtaignier, a Lafarge le corps d’un ouvrier treillageur connu sous le nom de Montintin. Une des mains du cadavre, accrochée à la branche au-dessus de sa tête, témoignait des efforts qu’avait faits le malheureux lorsque l’instinct de la conservation avait été le plus fort. Montintin était veuf et n’avait qu’un fils, actuellement sous les drapeaux. On ignore les motifs qui l’ont poussé au suicide. Ce n’est pas la première fois d’ailleurs qu’il a tenté de se donner la mort; on l’avait aperçu un jour sa couchant sur la voie du chemin de fer, puis s’apercevant qu’on l’observait, il s’était relevé et s’était enfui.

Le Courrier du centre – 19 novembre 1897

— Enfant noyé. — Hier, jour de foire à Nexon, plusieurs jeunes enfants âgés de 8 à 12 ans, habitant cette ville, profitant de l’occupation de leurs parents, sont allés se baigner à l’étang de La Lande, où étant, cette petite troupe ne se sentant pas surveillée, chacun voulait être le plus fort dans l’art de la natation. Mais, à un moment donné, le jeune Lamoure aîné, âgé de 10 ans, qui avait quitté ses jeunes camarades pour aller recommencer ses ébats un peu plus loin et dans un endroit plus profond, disparut sous l’eau en y arrivant, et ce n’est que quelques instants après que les autres enfants, ne voyant plus le jeune imprudent, se mirent à crier. M. Martial Truchassou, tailleur d’habits à Nexon, qui est la providence des baigneurs de cet étang*, d’où il a eu la satisfaction de retirer déjà plusieurs personnes sur le point de se noyer, est arrivé à ce moment, et, quoique bouillant de chaleur, s’est jeté résolument à l’endroit indiqué par les enfants, qui est profond d’environ 2 mètres, et en a retiré le jeune Lamoure, qui avait déjà cessé de vivre. Malgré les soins intelligents qui lui ont été prodigués sur le champ par M. Truchassou et Mmes Texier et Laborie arrivées en toute hâte sur les lieux, il a été impossible de le rappeler à la vie. Cette triste nouvelle s’étant répandue à Nexon comme une traînée de poudre, le garde champêtre, M. le docteur Thomas, M. le curé et une foule d’autres personnes se sont immédiate ment transportés sur les lieux, mais, en y arrivant, M. le docteur n’a pu que constater le décès.

On peut juger de la douleur des pauvres parents en apprenant que leur fils qui venait de les quitter avait trouvé la mort d’une façon aussi tragique. Nous adressons, dans cette circonstance, toutes nos félicitations à M. Truchassou. qui mériterait à juste titre une récompense.

Le Courrier du Centre – 19 juillet 1900

* On trouve en effet dans Le Courrier du Centre du 1er novembre 1896 que M. Truchassou est honoré pour ces actes de bravoure : « Nous relevons aujourd’hui, à l’Officiel, la petite note qui concerne chacun d’eux. MM. François Pader, à Limoges, et Martial Truchassou, tailleur d’habits à Nexon, ont fait preuve de courage et de dévouement en portant secours à des personnes sur le point de se noyer. » Idem au Journal Officiel du 30 novembre 1896 :Médaille d’argent de 2e classe. — Martial Truchassou, tailleur d’habits à Nexon (a sauvé au péril de sa vie des personnes en danger de se noyer).

Tragique suicide. — La Veuve Massaloux, âgée de 43 ans, à laquelle la justice reprochait l’infanticide que nous avons relaté ces jours derniers-, s’est suicidée. Lundi matin, vers 9 heures, on a retiré son corps de l’étang de La Lande, à Nexon. La veuve Massaloux avait été laissée en liberté provisoire, en raison de son état de santé.

Le Populaire du Centre – 25 février 1926

Infanticide ou assassinat – Nous avons relaté que le juge d’instruction avait fait écrouer une jeune fille de 24 ans, Louise Garlandier, domiciliée à Pageas, accusée d’avoir tué son enfant nouveau-né. La date du crime correspondrait assez exactement, suivant les constatations du docteur Gilbert Raymondaud, à celle de la découverte, dans un étang, près de Nexon, du cadavre d’un jeune enfant et l’enquête cherche à établir s’il y a corrélation entre ces deux affaires.

Le docteur qui avait examiné le petit noyé n’avait pu déterminer exactement les causes de la mort, mais il est certain que l’enfant avait vécu quelques jours.

Il n’y aurait donc pas infanticide mais assassinat

Le Populaire du Centre – 21 juin 1927

UN MALADE SE PEND – Souffrant depuis plusieurs années, Mme Maria Pradeau, 46 ans, épicière à Nexon, s’est donné la mort en se pendant à une poutre dans son grenier.

Le docteur Nouhaud a constaté le décès

Le Populaire du Centre – 11 novembre 1932

SUICIDE D’UN VIEILLARD – Pour mettre fin à ses souffrances, M. Jean Sazerat, 79 ans, cultivateur au village de Montezol, commune de Nexon, s’est pendu dans le grenier de son habitation.

Le Populaire du Centre – 18 mars 1936

Malade, il se pend. — Alors qu’elle entrait chez elle au Petit ­Betour, commune de Janailhac, Mme Faure, a découvert son mari, âgé de 86 ans, pendu à la main courante de l’escalier. D’après l’enquête menée, par la gendarmerie de Nexon, M. Faure, qui souffrait depuis quelques années de maux de tête et d’étourdissements, a mis volontairement fin à ses jours.

Le Populaire du Centre – 25 septembre 1947

Asthmatique il se suicide – Ces jours derniers, François Penot, 44 ans, cultivateur à Valette commune de Nexon, pénétrant dans sa grange pour donner du foin au bétail, découvrit son père, Antoine, âgé de 68 ans, pendu à une poutre. Aidé de son neveu, ils le décrochèrent, mais la mort avait déjà fait son œuvre.

D’après l’enquête effectuée par la gendarmerie de Nexon, M. Antoine Penot qui souffrait de crises d’asthme aurait préféré se donner la mort.

Le Populaire du Centre – 4 novembre 1947

VI- MALAISES, CHUTES, NOYADES, BAGARRES, INSULTES…

Barthélemy Tarrade, travaillait au moulin d’Ebras à Nexon ( Haute- Vienne) ; saisi par ses habits, il allait être broyé par les engrenages quand des personnes sont heureusement accourues pour arrêter le moulin. Blessures assez graves.

La Croix – 6 juin 1884

Explosion de dynamite à Nexon- Jeudi matin, à 8 heures et demie, le nommé Guillaume Guyot, carrier au bourg de Nexon, ayant voulu faire dégeler une cartouche de dynamite, celle-ci a fait explosion. Le malheureux a eu une partie du bras droit entièrement mutilée.

Les docteurs Frugier et Thomas, appelés en toute hâte à donner leurs soins au blessé, ont constaté que l’amputation du poignet droit était indispensable. En effet, ces messieurs ont procédé, à 11 heures, à cette triste opération, qui a parfaitement réussi.

Le Courrier du Centre – 8 décembre 1888

Dans un chantier situé au hameau de Montézol, commune de Nexon, un accident vient de se produire. Sur l’ordre de l’entrepreneur, un ouvrier, le nommé Arpignon, était monté sur un chêne pour y attacher une corde afin de le renverser plus facilement.

Malheureusement, l’arbre se trouvant déraciné à une assez grande profondeur, le poids de l’ouvrier suffit pour lui faire perdre l’équilibre et le chêne tomba entraînant avec loi le malheureux Arpignon. On releva sans connaissance l’ouvrier qui reçut les soins empressés de M. Thomas, docteur à Nexon.

Ses blessures, sans être légères, n’offrent pas un caractère de gravité suffisant pour faire craindre des complications.

Le Courrier du Centre – 26 juillet 1892

Entre voisins – Une journalière de 42 ans, se nommant Marie Thomas, veuve Astier, et demeurant à la Petite Bouène, commune de Nexon, qui avait à se plaindre de certains propos tenus par un sieur Salvador Villalba, domestique, lui allongea un soufflet.

Celui-ci riposta et envoya dans une haie sa voisine qui a porté plainte.

Le Courrier du Centre – 17 septembre 1892

— Le tribunal condamne à 16 fr. d’amende le nommé Jean S… , propriétaire à Nexon, prévenu de violences et coups volontaires envers un sieur Dugros, facteur des postes dans la même localité.

Le Courrier du Centre – 4 novembre 1897

Saint Yrieix. – Tribunal correctionnel. — Audience du 4 août 1898

Les nommés Meynier et Dupuy, cultivateurs à Nexon, s’étant vus, le 17 juillet dernier, refuser une cigarette par le sieur Penot, maçon à Nexon, le rouèrent de coups. Celui-ci porta plainte, procès-verbal fut dressé, et les deux agresseurs s’entendent condamner aujourd’hui, chacun à quatre jours de prison avec bénéfice de la loi de sursis

Le Courrier du Centre – 6 août 1898

Grave accident. — Jeudi Soir, M. Barry, journalier è Nexon, qui était monté sur un arbre pour ramasser du tilleul, est tombé à terre, une branche s’étant rompue. Il a été transporté de suite à son domicile, où le docteur Cubertafon lui a donné ses soins.

Le blessé a reçu de fortes contusions à la tête et sur plusieurs parties du corps. Son état est grave.

Le Courrier du Centre – 26 juin 1904

LE DÉPUTÉ, COGNE – De notre correspondant

Boutard est venu hier devant le tribunal correctionnel de Limoges. Nouhaud, conseiller général de Nexon (Haute-Vienne), et futur candidat aux élections législatives contre M. Boutard, le député actuel de Saint-Yrieix, poursuivait celui-ci pour voies de fait.

Après plaidoiries de Me de Lacrouzille pour M. Nouhaud, et de Me Deslouis pour M. Boutard, ce dernier a été condamne à 25 francs d’amende et aux frais.

La Croix – 7 novembre 1909

ACCIDENT. — M. Jouhaud, ouvrier huilier chez M. Laspougeas, industriel au bourg de Nexon, en descendant d’un magasin est tombé et s’est fracturé plusieurs cotes.

VICTIME DU FROID. — Pendant la foire, M. Chazelas,  cultivateur au village de Pomaret, frappé d’un commencement de congestion, est tombé sans connaissance. Relevé aussitôt par des gendarmes de service et le garde champêtre, il a été transporté dans un hôtel voisin où des soins lui ont été donnés.

Revenu à lui, il a été confié à ses parents que l’on avait pu prévenir.

Le Populaire du Centre – 20 janvier 1914

Les suites d’une agression. – MM. Robert de Nexon et Pierre de Jumilhac qui, le 29 janvier dernier, vers dix heures du matin, au Champ de Mars, s’étaient livrés à des voies de fait qui furent « sévères », suivant leur propre expression, sur M. Georges Anquetil, directeur du Grand Guignol, pour se venger d’un article paru dans ce journal et qu’ils avaient jugé diffamatoire, étaient poursuivis pour coups et blessures, devant la onzième chambre correctionnelle, présidée par M. Mayet. Après plaidoiries de Mes Aubépin et Champetier de Ribes, ils ont été condamnés à 200 francs d’amende chacun, et solidairement, à 1 000 francs de dommages et intérêts envers M. Anquetil, partie civile et pour lequel s’étaient présentés Mes Zévaès et Albert Salmon.

Le Temps – 22 mars 1923

Le Journal du 30 janvier rend compte de l’expédition punitive de MM. Robert de Nexon et Pierre de Jumilhac:

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Le Journal des débats politiques et littéraires du 22 mars 1923 résume le procès:

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Noyade – La jeune Irène Chagne 14 mois, jouait sous la surveillance de sa mère, cultivatrice à Barrège, commune de Nexon (Haute-Vienne). Profitant d’un moment d’inattention de cette dernière, l’enfant s’échappa pour se rendre près d’une mare. A la suite d’un faux pas, elle tomba dans l’eau et se noya.

La Croix – 10 août 1924

Il est défendu de ridiculiser le chef de gare- Au retour d’un match de football, deux joueurs, Giovanni Fornier et Antoine Demartin, vingt-quatre ans, ayant chanté la chanson bien connue devant M. Alfred Deparday, chef de gare à Nexon, ce dernier porta plainte.

Les deux jeunes gens ont été condamnés, par défaut, par le tribunal de limoges à un mois de prison sans sursis.

Le Petit Parisien – 7 décembre 1927

Cette « information » a été largement reprise par la Presse. Mais il s’avère que les faits ne sont pas ceux décrits, c’est ce que le chef de gare écrit au Petit Journal.

Le chef de gare de Nexon, M. Deparday, à qui l’on a imputé à tort d’avoir fait condamner deux voyageurs pour avoir chanté une chanson connue, proteste contre la publicité faite sur son nom. « Voici, dit-il, les faits tels qu’ils se sont passés : le 9 octobre dernier, les italiens Forner et Demartin, occupés comme manœuvres par une entreprise pour une entreprise pour la réfection des voies, ont voulu pénétrer de force sur les quais de la gare, pour prendre le train sans billet. Comme je m’y opposais, ils m’ont insulté dans les termes les plus grossiers et ont voulu me frapper. » tels sont exactement les faits qui ont motivé leur comparution devant le tribunal de limoges, ou ils ne se sont, d’ailleurs, pas présentés.

Il ne s’agit donc pas d’une plainte pour une chanson que, d’ailleurs, ces étrangers ne connaissent peut-être pas. Depuis seize ans que je suis chef de gare, j’ai entendu bien des fois ce couplet sans y prêter aucune importance et je m’en suis jamais froissé. Au contraire, comme tous mes collègues, je me suis contenté d’en rire.

Le Petit Parisien (Paris) – 14 décembre 1927 (Numéro 18551)

Escroquerie – Un certain Pierre Cuzin, se disant domicilié 17, rue des Petits-Carreaux, à Paris, avait passé commande à M. Jean Pradeau, épicier à Nexon, pour l’envoi de 2.000 kilos de haricots, à 145 francs les 100 kilos. Il ajoutait qu’il faudrait adresser une facture payable fin février à la banque William, rue Amelot, à Paris.

Pradeau envoya 1.000 kilos de haricots à l’adresse indiquée, puis une facture à la « Banque William ». Il lui fut répondu par un M. William qui se défendait d’être banquier et ajoutait que le client Cuzin, insolvable, lui avait fait envoyer ainsi plusieurs factures. Pradeau a déposé une plainte pour escroquerie.

Le Populaire du Centre – 10 mars 1932

MENACES DE MORT – M. Clément Porcher, 69 ans, propriétaire à Meilhac, rencontrait à la foire de Nexon, mardi dernier, le sieur Charbonniéras, de Guillat, commune de St-Maurice-les-Brousse. Ce dernier, s’approchant, lui demanda 1.500 francs pour l’avoir cocufié pendant la guerre. « Si dans trois jours, dit-il, tu ne m’as pas remis cette somme, je te ferai ton affaire. »

Très peu rassuré, M, Porcher est allé conter sa mésaventure à la gendarmerie, où il a déposé une plainte pour menaces de mort sous condition.

Une enquête est ouverte.

Le Populaire du Centre – 20 août 1932

VII- VAGABONDAGE

Vagabondage. — Marie Bonnet, 18 ans, originaire de Nexon, a un penchant très prononcé pour le métier de rentier. En attendant que les rentes arrivent, elle se paye le plaisir de ne rien faire. Quinze jours de vivres lui sont assurés.

le Courrier du Centre – 2 novembre 1885

La nommée Marie Laplaud. 29 ans, née à Nexon, a été arrêtée à la gare des Bénédictins, sous l’inculpation de vagabondage.

Le Courrier du Centre – 27 janvier 1895

MANDAT DE DÉPÔT CONFIRME – Dans son audience du 22 janvier, le Tribunal a confirmé le mandat de dépôt délivré contre Alfred Landreau, 33 ans, et Martin Temprin, 25 ans, arrêtés à Nexon, pour vagabondage, mendicité et défaut de carnet anthropométrique.

Le Populaire du Centre – 23 janvier 1935

Vagabond. — Arrêté à Nexon pour vagabondage, défaut de carnet anthropométrique et mendicité André Cordelet, 46 ans, comparaît devant le tribunal qui confirme le mandat de dépôt délivré contre lui.

Le Populaire du Centre – 7 mai 1936

Défaut de carnet anthropométrique. — Le tribunal confirme le mandat de dépôt délivré contre Yves Poupon, 40 ans, qui avait été arrêté à Nexon pour défaut de carnet anthropométrique.

Le Populaire du Centre – 4 mai 1937

VIII – ACTES DE PROBITÉ

On nous écrit de Nexon, le 13 juillet 1874 : « Hier dimanche, à trois heures du matin, à l’avenue de la gare, M. Rastouille, brigadier de gendarmerie à Nexon, a trouvé une montre d’argent, avec sa chaîne du même métal ; il s’est empressé d’en faire la remise à M. le juge de paix pour la tenir à la disposition de la personne qui l’a perdue.

Ce n’est pas la première fois que ce brave et loyal militaire a donné des preuves de sa parfaite probité.

Cette montre n’a pas encore été réclamée par son propriétaire. »

Le Courrier du Centre – 16 juillet 1874

Le 12 août, le nommé François Nicot, âgé de 15 ans, fils de M. Nicot, boulanger à Nexon, trouva sur la route des Places un porte-monnaie contenant une certaine somme. Ce jeune homme s’est empressé, en arrivant chez lui de remettre sa trouvaille entre les mains de M. le juge de paix. On est heureux de signaler ces traits de probité chez des jeunes gens de cet âge.

Ce porte-monnaie n’a pas été encore réclamé par son propriétaire.

Le Courrier du Centre – 21 août 1874

Acte de délicatesse – Le 17 du mois dernier s’est accompli, gare Limoges-Bénédictins, un fait, passé inaperçu, mais dont mention doit être faite.

Le sieur Etienne Betoulle, de Nexon, avait perdu dans l’intérieur de la gare un billet de 3e classe d’une valeur approximative de 20 à 22 francs. Les recherches auxquelles il se livra furent cause qu’il manqua son départ.

Au moment où, désespérant de le retrouver, le sieur Betoulle s’éloignait, le billet lui a été remis par le surveillant Lachenaud, qui n’a voulu accepter aucune récompense.

La délicatesse de Lachenaud étant toute à son honneur, nous avons tenu à signaler le fait.

Le Courrier du Centre – 6 novembre 1892

— Nous recevons la lettre suivante : « Un nouvel acte digne d’éloge à enregistrer à l’actif de M. Rafflé chef de gare à Nexon. Hier, jour de foire, au train de trois heures du soir qui monte sur Limoges, et au moment où une foule de voyageurs se pressaient pour passer sur le trottoir d’embarcation, un d’entre eux, le sieur Rocque, habitant Limoges, qui se croyait en retard et malgré la défense du chef de gare, s’engageait sur la voie même où arrivait le train qui n’était plus qu’à cinq mètres et allait être infailliblement broyé, lorsque M. Rafflé, au risque de sa vie, s’élançait sur le sieur Rocque et par un mouvement aussi prompt que la situation le réclamait, l’enlevait de la voie sur le trottoir. Rafflé fut lui-même poussé hors de la voie par la machine.

Nos félicitations à ce brava et digne chef de gare qui a déjà commis de nombreux actes de dévouement qui lui ont valu une première récompense.

Le Courrier du Centre – 19 février 1895

Médaille d’argent de classe. — M. Désiré Rafllé, chef de gare à Nexon ; 16 février 1895 (déjà titulaire d’une médaille eu argent de 2e classe), s’est de nouveau distingué en sauvant au voyageur sur le point d’être écrasé par un train.

Le Courrier du Centre  – 31 août 1895

Objet trouvé — Dimanche, à 9 heures environ, en rentrant de la gare de Nexon, le sieur Imbert, maréchal ferrant, a trouvé sur la route une belle couverture de voyage qu’il tient à la disposition de la personne qui l’a perdue.

Le Courrier du Centre – 3 novembre 1896

Traits de probité. — Ce matin la jeune Gabrielle Verneuil, âgée de onze ans, fille de M. Verneuil, cordonnier à Nexon, a trouvé, sur la place du Champ-le-Foire, un porte-monnaie contenant une certaine somme et spontanément, sans même avoir vu ses parents, cette charmante fillette est allée déposer sa trouvaille à la mairie, où elle est à la disposition de la personne qui l’a perdue. Toutes nos félicitations.

— Une autre fillette, Flavie Bouchoule, dont les parents habitent, 8, rue du Dorât, à Limoges, a trouvé sur la voie publique un mouchoir, dans le coin duquel était nouée une certaine somme ;

Cette fillette, âgée de 8 ans, qui se trouve momentanément chez sa tante, Mme Lauzeille, hôtel du Nord, à Nexon, n’a pas hésité un instant à venir déposer ce qu’elle considérait comme un trésor, à la mairie, où il est à la disposition de son propriétaire qui ne doit pas être millionnaire.

Décidément il y a d’honnêtes enfants à Nexon.

Le Courrier du Centre – 21 juin 1902

Chien errant. — M. Bonnet, maître d’hôtel à la gare de Nexon, a fait la déclaration à la mairie de cette commune qu’un chien d’arrêt sous poils blancs marqué de ronge, s’est retiré chez lui ou la personne qui l’aurait perdu peut le réclamer. Le chien n’a pas de collier.

Le Courrier du Centre – 25 février 1903

Trait de probité. — On nous écrit : Ces jours derniers, en faisant des recouvrements dans le bourg de Nexon, M. Raynaud, facteur rural en cette localité, a perçu en trop un billet de banque de 100 fr. qui avait été glisse par inadvertance parmi d’autres billets ; cet honnête employé s’étant aperçu de son erreur n’a pas eu de répit avant d’avoir retrouvé le Crésus qui donne ainsi les billets de banque sans les compter, et il a formellement refusé toute espèce de récompense.

Toutes nos félicitations.

Le Courrier du Centre – 6 juin 1903

ACTE DE PROBITÉ. – Le Jeune Léon Sazerat, âgé de 11 ans, demeurant chez ses parents aux Rochilles, près Nexon, en allant porter du lait en ville, hier matin à la première heure, a trouvé sur la voie publique un porte-monnaie contenant 190 fr.

L’enfant a fait part de sa trouvaille et en rentrant chez lui il a remis le porte-monnaie à son père qui se disposait à aller le déposer à la mairie lorsque la propriétaire de l’objet, prévenue par des personnes auxquelles l’enfant en avait parlé est venu le réclamer et est ainsi rentrée en possession de son bien.

Toutes nos félicitations.

Le Courrier du Centre – 21 juin 1905

Probité. — Mme Jeammie, a trouvé, le jour de la foire du 16 mai, dans son débit, situé près la gare de Nexon, un portefeuille contenant une somme de 515 francs qu’elle s’est empressée de remettre à son propriétaire. Toutes nos félicitations à cette brave femme.

Le Populaire du Centre – 21 mai 1916

Trouvaille. — Un parapluie neuf a été trouvé à la gare de Nexon par M. Deville, poseur à la Compagnie d’Orléans Le réclamer au secrétariat de la mairie.

Le Populaire du Centre – 21 octobre 1922

Probité. — Dimanche dernier, M. Boucher Pierre, propriétaire à Meilhac, perdit son portefeuille contenant une somme de 172 fr. 60- M. Edmond Truchassou, cordonnier à Nexon l’ayant trouvé, s’est empressé de le déposer à la mairie, où sou propriétaire est venu le réclamer.

Le Populaire du Centre – 1er février 1923

Probité. — M. Léon Dudognon, journalier, au Pavillon, commune de Janailhac, a trouvé une montre le 14 juin, à Nexon (jour de foire) et l’a déposée à la mairie de notre ville.

Le Populaire du Centre – 22 juin 1923

Probité. — Le jour de la foire de Nexon, M Charles Guyot a trouvé un portefeuille contenant un titre de pension au nom de Grenier Martial, et qu’il s’est empressé de déposer à la mairie.

Le Populaire du Centre – 25 septembre 1923

Probité. — Un porte-monnaie contenant 1.800 francs et appartenant à M. Bonnet, facteur à Nexon, a été trouvé, près du château de La Garde, par Mme Denaudy, marchande de volailles à Limoges.

Le Populaire du Centre – 8 juillet 1928

Le tennis à Nexon

1937, naissance du premier club

André Longequeue venait de s’installer à Nexon et il avait sans doute la nostalgie des parties de tennis qu’il effectuait lorsqu’il était étudiant. Mais à Nexon il n’y avait pas de court. Il se trouvait pourtant que plusieurs personnes étaient intéressées par le tennis.

Il faut dire que l’épopée des « quatre mousquetaires » avait fait connaitre le tennis en dehors des cercles restreints de la bourgeoisie des grandes villes. En effet les « Quatre mousquetaires », Jean Borotra (1898-1994), Jacques Brugnon (1895-1978), Henri Cochet (1901-1987) et René Lacoste (1904-1996) ont gagné six fois la Coupe Davis entre 1927 et 1932 et remporté de nombreux tournois.

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de gauche à droite : Jacques Brugnon, Henri Cochet, René Lacoste et Jean Borotra

Les étudiants suivaient plus assidûment leurs exploits que les jeunes ruraux nexonnais. Il n’est donc pas étonnant qu’André Longequeue, le pharmacien, rencontre le dentiste, Guy Durengue, un ingénieur François Laplaud et surtout Roger Gaumy qui sera maire de Nexon en 1944.

Ils cherchent un terrain sur lequel ils pourraient construire un court. Un terrain, bien isolé et très proche du centre du bourg leur semble parfait pour cela. C’est une carrière, aux Rochilles, à l’endroit où quelques années plus tard sera construit le garage des pompiers qui sera transformé par la suite en gymnase.

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Le court de tennis aux Rochilles. Les hommes jouent en pantalon, le short est considéré comme indécent…

Avec les moyens du bord ils construisent un court, créent une association et disputent des matchs entre eux mais aussi contre leurs amis d’Aixe sur Vienne. Le club s’étoffe de nouveaux joueurs mais, en conflit avec la municipalité ils doivent quitter le terrain des Rochilles.

Monsieur Laspougeas qui avait rejoint le club proposa de créer un court sur son terrain, derrière la maison familiale en haut de l’avenue de la gare. Le nombre des joueurs a progressivement augmenté et le club a engagé des équipes en compétition.

Avec le boom que le tennis a connu dans les années 1980 un court a été construit et il a été possible d’utiliser le gymnase comme court couvert.

 1977 : Monsieur Longequeue cède la présidence à Christian Laspougeas

En 1977, Christian Laspougeas succède à André Longequeue à la présidence du club. De nombreux jeunes garçons pratiquent à la fois le football, souvent en équipe première, et également le tennis. Il suffit de rappeler les noms de Patrice Valette ou de Frédéric Jarry-Lacombe, mais aussi de jacques Célérier et plus tard de Bruno Kocielny, passé par la suite au Red Star.  Sans oublier les filles comme Evelyne Fonchy qui a débuté et progressé à Nexon.

A la fin de la saison 1980 le club compte 114 licenciés, 74 adultes et 40 jeunes. depuis le mois de juin 1980 le club dispose 4 jours par semaine d’un court en béton poreux que la municipalité vient de faire construire. L’inauguration officielle a eu lieu le 14 juillet avec deux joueurs de deuxième série, Pierre Jauffret de Bordeaux et Gérard Valleron de Limoges.

Avec la saison 1981 les effectifs du club continuent de croître. Il compte 148 licenciés, 77 adultes et 71 jeunes et dispose de deux courts, celui en terre battue avenue de la gare et le nouveau court en béton. Le gymnase n’est pas encore terminé ce qui limite la pratique du tennis aux périodes de beau temps. L’école des jeunes est animée par Patrice Valette et Michel Marcelot.

Avec l’année 1982 le nombre des licenciés bat des records. Ce sont 152 licenciés, 73 adultes et 79 jeunes que le club a enregistré. Tous ces joueurs trouvent des créneaux horaires pour s’entraîner grâce à la disponibilité de madame Jarry-Lacombe qui , depuis sa pâtisserie, gère les plannings des deux courts.

Le tournois interne du club a été remporté par Michel Voisin battant en finale Frédéric Jarry-Lacombe.

L’ouverture du gymnase permet à l’école de tennis de fonctionner pendant toute l’année scolaire sous la responsabilité des deux éducateurs, Bernadette Rebeyrol et Patrice Valette.

En 1983 le tournoi interne a été remporté par Jean marie Massy qui a battu Patrice Valette.

L’AG du 26 octobre 1984 a élu le bureau suivant :

Président : Christian Laspougeas

Vice-Présidents : Jacques Célérier et Frédéric Jarry-Lacombe

Secrétaire : André Longequeue

Secrétaire adjoint : Daniel Roche

Trésorier : Patrice Valette

Trésorier adjoint : Michel Marcelot

Jean-Marie Massy est responsable de l’équipe 1 et Yves Roussin de l’équipe 2. Trente jeunes fréquentent l’école de tennis.

Le tournoi interne du club de l’année 1985 a été remporté par Guy Chausse qui a battu en finale Daniel Roche. Pour les femmes Evelyne Fonchy a battu Bernadette Rebeyrol.

Au début de l’année 1990 le club comptait une centaine de licenciés et une école de tennis. Trois éducateurs l’animaient : Claudine Boulesteix pour les 7-9 ans, Bruno Kocielny pour les 9-11 ans et Jean Marie Massy pour les 11-13 ans. Deux équipes masculines sont engagées en compétition, l’une en 5e division et l’autre en 3e tandis qu’une équipe féminine joue en 2e division du Limousin.

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Limousin Magazine . janvier 1990

En 1991 Ahmet Ercelik a battu Patrice Valette et Evelyne Fonchy a triomphé de Bernadette Bosselut.

En 1992 François Célérier bat Yves Roussin et Françoise Benoit l’emporte face à Andrée Dujacques.

En 1993 Ahmet Ercelik bat Claude Pouletaud et Bernadette Bosselut l’emporte face à Stéphanie Vallet.

En 1996 François Célérier a emporté la finale face à Jean-Marie Massy et Nathalie Emard s’est imposée face à Stéphanie Vallet.

En 1997 les deux équipes masculines ont terminé à la 1ere place de leur poule du championnat d’été et accèdent à la 3eme division régionale.

Pour le tournoi interne François Lansade s’est imposé face à Nicolas Marcelot tandis que chez les dames, Stéphanie Vallet battait Nathalie Emard.

1997 : Dominique Duverneuil élue présidente

Lors de l’assemblée générale du 7 novembre 1997, Dominique Duverneuil est élue à la présidence du club. Elle remplace Christian Laspougeas qui après vingt années à la tête du club a souhaité prendre un peu de recul.

En 1998 François Lansade remporte le tournoi interne face à Bernard Theillaumas, et Françoise Benoist s’impose devant Stéphanie Vallet.

Lors de l’AG du 6 novembre 1998 le bureau est ainsi constitué :

Présidente : Dominique Duverneuil

Vice-Président : Frédéric Jarry-Lacombe

Secrétaire : Nathalie Emard

Secrétaire adjoint : André Lemire

Trésorière : Stéphanie Vallet

Trésorier adjoint : Jean Marie Massy

Cette année-là 4 joueurs accèdent à la 3eme série : François Lansade classé 15/3, Laurent Guery, Ahmet Ercelik classés 30 chez les hommes et Nathalie Emard classée 30 chez les dames.

2000 : Patrice Piquet devient président

Lors de l’AG du 15 septembre 2000 le bureau est totalement renouvelé et se compose ainsi :

Président : Patrice Piquet

Vice-Président : Olivier Breuil

Secrétaire : Michèle Piquet

Secrétaire adjoint : Mireille Breuil

Trésorière : Anita Redon

Trésorier adjoint : Emmanuel Amar

L’AG du 15 octobre 2004 a élu le bureau suivant :

Président : Patrice Piquet

Vice-Président : Bruno Royer

Secrétaire : Michèle Piquet

Trésorière : Elisabeth Dupuis

Pour la saison 2005 Didier Chausse est classé 15/5 et Ludovic Reillier 30. Chez les dames, Valérie Chausse est classée 15/4, Amandine Piquet 15/5 et Emmanuelle Royer 30.

Emmanuelle Royer a remporté le titre de championne régionale de 4ème série 2008.

La saison 2011-2012 a vu l’équipe composée de Hugo Gerville-Reache (15/5), Raphaël Pradeau (15/5) et Sébastien Fougeras (15/4) accéder à la 3ème division. Le club comptait alors 79 licenciés dont 49 de moins de 18 ans.

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L’équipe qui accède à la 3ème division

Patrice Piquet est président et Fabienne Goncalves secrétaire.

Fabienne Goncalves présidente

Le bureau 2013-2014 est ainsi composé :

Présidente : Fabienne Goncalves

Vice-Présidente : Marie Cubertafond

Secrétaire : Hervé Vigné

Trésorier : Sébastien Fougeras

En 2014 le Tennis Club Nexon s’est associé avec le Tennis Club Bosmie l’Aiguille et a déclaré la nouvelle association, le Tennis club Bosmie Nexon à la préfecture de la Haute-Vienne le 19 septembre 2014. Il dispose de ce fait de 4 courts : un gymnase et un béton poreux à NEXON et une résine et un béton poreux à BOSMIE.

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Le nouveau bureau est alors le suivant :

Présidente : Fabienne Goncalves

Vice-Présidents : Marie et Annie Cubertafond, Hervé

Secrétaire : Lucie Lecerf

Secrétaire adjointe : Paméla Breton

Trésorier : Sébastien Fougeras

Trésorier adjoint : Raphaël Pradeau

Le nouveau club comptait 69 licenciés dont 40 jeunes pour la saison 2014/2015.


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Le court de plein air et le court dans le gymnase à Nexon

Les notaires à Nexon

Me Léonard de CEZERAT, alias  SAZERAT et M. de LAGARDE sont notaires à Nexon en 1560.

Jean François GUYOT, né en 1620, Notaire royal au bourg de Nexon

François Clément GUYOT, né après 1650 et décédé le 29 avril 1708 à Nexon ou il est Notaire royal. Il épouse le 21 mai 1687 à La Meyze, Françoise Desmoulins. Ils ont deux jumeaux, nés le 18 décembre 1692, appelés tous deux François. L’un (1692-1751) lui succédera, le second (1692-1756) sera d’abord praticien puis greffier de la juridiction de Nexon

JOURDE, 1682 – 1712

SAZERAT, 1679 – 1717

François GUYOT, né le 18 décembre 1692 à Nexon, décédé après 31 mars 1761 est notaire à Nexon. Marié en 1721 à Nexon avec Jeanne DELURET (1696-1750) ils ont deux enfants qui s’appellent tous deux François. L’un d’eux, décédé le 10 mai 1756 à Nexon ou il est Greffier de Justice.

Annet TARRADE, né le 21 septembre 1695 à Nexon, décédé le 23 juin 1760 à Nexon à l’âge de 64 ans. Il était arpenteur royal, notaire, juge et procureur d’office des juridictions de Nexon. Marié le 18 juillet 1724 à Jourgnac avec Marie SUDUYRAUD (1706-1783). Ils ont un fils, Jean-Baptiste qui sera notaire à Nexon.

Mathurin GIZARDIN, né le 19 septembre 1692 à Saint-Hilaire-les-Places, décédé le 21 août 1762 à Nexon à l’âge de 69 ans. Notaire et Procureur d’Office de la Juridiction de Nexon. Son fils Pierre, né en 1745, sera chirurgien à Nexon.

Jean-Baptiste TARRADE, né le 29 mars 1729 à Nexon, décédé le 8 décembre 1793 à l’âge de 59 ans. Il était également procureur et arpenteur. Son frère Annet Tarrade (1737-1821) était Officier de Santé de la commune de Nexon et Chirurgien.

DEVERNEILH ou (DUVERNEILH), 1743 – 2 pluviôse an VIII

Le 2 Germinal de l’AN 8, DUVERNEILH notaire public à Nexon adresse sa démission en ces termes :

« Citoyens Administrateurs j’ai l’honneur de vous, prévenir qu’en raison de mon grand âge et des infirmités qui en sont la suite, je renonce à ce jour, purement et simplement, à l’exercice des fonctions de notaire public. Entendant néanmoins conserver la garde ou le dépôt de mes minutes jusqu’à ce qu’il en soit autrement ordonné par les lois. Je vous prie citoyens administrateurs de m’en donner acte ».

GIZARDIN Nicolas, né le 2 septembre 1770 à Nexon, décédé  le 8 octobre 1806  à Nexon.

GUYOT François, Louis né à Nexon le 17 septembre 1774, décédé le 3 juin 1810. Marié à Nexon le 13 octobre 1772 avec Anne DUVERNEILH (ca 1750-1784) ils ont onze enfants, plusieurs décèdent très jeunes. Aucun ne sera notaire.

GUYOT Joseph, est né le 31 aout 1777 à Nexon et il est mort le 16 janvier 1824. Son père, Louis François était notaire et son grand père greffier. Joseph GUYOT a été maire de Nexon du 19 janvier 1794 au 4 septembre 1806.

Voici la nécrologie publiée dans les Annales de la Haute-Vienne le 13 février 1824:  Une mort prompte et prématurée vient d’enlever, presque à la fleur de l’âge, M. Joseph Guyot, maire de Nexon, et notaire à la suite de ses pères. Ce coup terrible brise les liens de la plus douce union et ravit un père à de tendres enfants. Il n’en eut pas fallu davantage pour jeter la consternation parmi les habitants de cette contrée ; mais leur douleur s’augmente encore par le souvenir des vertus modestes et des qualités précieuses, dont leur infortuné compatriote leur donna l’exemple pendant sa trop courte carrière. Ils n’oublieront jamais le zèle éclairé et la probité, sévère jointe au plus parlait, désintéressement qu’il leur prodigua dans l’exercice de ses doubles fonctions ; et si une pensée consolante sur le sort de ce malheureux père de famille s’offre encore à leur esprit, c’est celle qui leur laisse la persuasion, qu’à ses derniers moments, il a dû éprouver la douce satisfaction de n’avoir fait que du bien , et celle plus douce encore , de transmettre à ses enfants l’exemple d’une vie pure et sans reproche.

Par ordonnance royale du 20 août 1824, M. Arnoul CUBERTAFOND a été nommé notaire à la résidence de Nexon, en remplacement de feu M. Joseph GUYOT.

CUBERTAFOND Arnoul, 27 septembre 1824 – 1863. Il est nommé maire par le préfet le 28 août 1830.

BOUTAUD-LACOMBE Louis, 1864 – 6 août 1893 ; gérance Meilhac du 24 décembre 1880 au 14 juillet 1881

BOUTAUD-LACOMBE Albert, François, 10 août 1893 – 1899

André GARRAUD, 1920- 1945

Jean Marie GARRAUD 1945- 1990. Ancien président du conseil régional des notaires du ressort de la cour d’appel de Limoges, Chevalier de la Légion d’honneur du 2 septembre 1990 et officier du 17 avril 2003.

CODET Hervé, 10 décembre 1990 – 1996.

4 juillet 1996, M. PINLON Bruno, Henri est nommé notaire à la résidence de Nexon en remplacement de M. CODET Hervé, décédé.

Par arrêté de la garde des sceaux, ministre de la justice, en date du 6 août 2007 la démission de M. PINLON (Bruno, Henri), notaire à la résidence de Nexon (Haute-Vienne), est acceptée. La société civile professionnelle Bruno PINLON et Catherine EXBRAYAT, notaires, associés d’une société civile professionnelle titulaire d’un office notarial, constituée pour l’exercice en commun par ses membres de la profession de notaire, est nommée notaire à la résidence de Nexon (Haute-Vienne), en remplacement de M. PINLON (Bruno, Henri). M. PINLON (Bruno, Henri) et Mme Buisson (Catherine, Émilienne, Marie), épouse EXBRAYAT, sont nommés notaires associés.