Les marques postales sont apparues à la fin du Moyen Age. Elles avaient pour but de permettre l’encaissement du prix du transport soit à l’arrivée ce qui était le cas le plus fréquent, on parle alors de « Port dû », ou pour constater son paiement au départ. Par la suite ont été introduites des marques avec date pour vérifier les délais de transmission et éviter les accusations de retard fréquemment adressées à la poste.
Les premières marques manuscrites sur les lettres apparaissent dans le dernier quart du XVIIe siècle. Elles sont rendues obligatoires par Louvois, ministre de Louis XIV et surintendant général des postes, en 1687. Les marques ont pour but d’identifier le bureau expéditeur de la lettre. Le lieu, généralement une ville, parfois une province ou un pays est précédé du mot « DE ». Ces marques sont écrites par l’expéditeur de la lettre. On trouve ainsi des lettres avec la marque « De Limoges ». Au début c’est le directeur qui inscrit de sa main le nom du bureau de départ sur la lettre. Par la suite, du fait de l’augmentation du trafic, les marques sont apposées à l’aide d’un tampon. La première marque postale connue provient de la ville de Colmar en 1690. Le 23 mars 1749, une circulaire rend obligatoire les marques au tampon. Dans certains cas le cachet était constitué d’une lettre majuscule avec un ornement. Ainsi à Limoges c’était un L surmonté d’une couronne.
Le 4 mars 1792, l’Assemblée Nationale vote un texte « relatif à la division de la France » qui supprime les provinces et divise la France en 83 départements. La Haute-Vienne porte le numéro 81. Les bureaux ajouteront ce numéro à leur nom. On a alors « 81 Limoges ». Le cachet est apposé par les bureaux de distribution à la réception du courrier à distribuer. Le premier cachet à date apparaît en 1802 au moment de la Révolution Française à Paris. Il est apposé sur les lettres à l’arrivée puis au moment du départ et souvent aux deux. Sur le devant de la lettre est apposé le cachet qui indique la date de prise en charge du courrier par le service postal. Au dos du pli, est apposé le cachet du bureau qui assure la distribution au destinataire, et éventuellement les cachets à date des bureaux des différentes étapes du parcours de la lettre.
Lettre du 7 janvier 1833 adressée à Monsieur Deverneil-Puyraseau, président de Chambre au tribunal. Elle comporte à la fois la cursive linéaire « 81 Nexon » et le cachet à date de Limoges . C’est le plus ancien cachet de Nexon connu (collection de l’auteur).
Lettre écrite de Nexon le 3 mai 1835 par Félicie de Nexon et adressée à son frère Astolphe de Nexon, élève au Collège de Pont-Levoy dans le Cher. C’est un collège très réputé, en particulier pour la préparation à l’entrée des écoles militaires. Cette lettre, comme la précédente, porte à la fois la cursive linéaire « 81 Nexon » et le cachet à date de Limoges . ( Collection de l’auteur)
Lettre du 8 novembre 1839 (ou 1837?) sans cachet à date, adressée à Monsieur Abria, notaire à Limoges (collection de l’auteur).
Le timbre poste
En vente depuis le 25 décembre 1848, l’utilisation des timbres poste entre en vigueur le 1er janvier 1849. Pour éviter qu’ils soient réutilisés les bureaux de poste les oblitèrent. Ils utilisèrent différents moyens d’oblitération à leur disposition, la plume, les cachets à date ou des tampons réalisés localement. Les bureaux furent pourvus de leur cachet oblitérant dans la première quinzaine de janvier 1849.
La première oblitération est une grille, au 15 janvier tous les bureaux reçurent leur cachet grille. A partir du 1er janvier 1852 elle est remplacée par un losange de 8 points par côté comportant au centre l’indicatif du bureau postal de départ. Il y eut successivement deux types de cachets :
• À partir de 1852, l’administration met en service des cachets oblitérants à petits chiffres. Elle établit une nomenclature des bureaux de postes de 1 pour Abbeville à 3703 pour Yvré-l’Evêque dans la Sarthe. Sont venu ensuite les bureaux d’Algérie puis au fur et à mesure les nouveaux bureaux créés. Nexon porte le numéro 2269
• À partir de décembre 1862, pour des raisons de lisibilité, l’administration décide d’utiliser des nouveaux cachets à gros chiffres. Elle établit une nouvelle nomenclature (de 1 pour Abbeville à 4361 pour Zévaco en Corse). Comme pour les petits chiffres suivent les nouveaux bureaux et ceux d’Algérie. Nexon porte le numéro 2655.
Lettre du 1 juin 1869 avec deux timbres de 10 cts à l’effigie de l’Empereur. (Collection de l’auteur)
Lettre du 19 février 1874 avec le timbre oblitéré par le losange avec le numéro 2655. (Collection de l’auteur)
A coté des cachets apposés par les bureaux de poste il existait des cachets « de gare », pour les courriers déposés dans les gares et des cachets « d’ambulants » pour les courriers oblitérés dans les trains postaux.
Cachet « gare de Nexon » daté du 2 aout 1900 sur une carte-lettre. (Collection de l’auteur)
Lettre de novembre 1902 adressée à la baronne de Nexon. (Collection de l’auteur)
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