Archives de catégorie : Histoire

La fête de septembre 1976

La fête de septembre 1975 avait été un succès aussi le comité a souhaité continuer sur sa lancé. Bien qu’il ait changé de président et que des postes aient été renouvelés la ligne est restée la même : la fête doit être jolie et donner du plaisir.

Bulletin municipal n° 92 1er trimestre 1976

Les chars donnent à la fête, pour peu que le soleil y apporte son concours, un air de gaité particulier. A lui seul, le nom donné à ces défilés de chars, corso fleuri, fait penser au soleil d’Italie. Cette habitude de défiler dans les rues, corso, est née au 19e siècle. Il s’agissait de fêter l’arrivée du printemps et pour cela dans certaines villes, les habitants ont pris l’habitude sortir leurs charrettes et de les décorer avec des branchages et des fleurs. Ces fêtes coïncidaient avec le Carnaval.

Quand les charrettes furent tirées par des chevaux ont leur donna le nom de cavalcade. Et ce n’est que vers les années 1950 qu’on leur donna le nom de corso fleuri. En effet les chars n’étaient plus décorés de fleurs naturelles mais de fleurs en papier confectionnées par les habitants pour décorer leur char.

A Nexon la plupart des chars sont des carcasses que le comité des fêtes achète d’occasion aux villes réputées pour leur carnaval. C’est la ville de Nyons dans la Drome dont le défilé de char était parmi les plus réputés qui a commencé à vendre ses carcasses à Nice pour son défilé l’année suivante. Aujourd’hui à coté des villes il y a des marchands qui offrent sur Internet des dizaines de chars et tout le matériel nécessaire pour les décorer et habiller les participants.

Mais a l’époque il fallait de nombreux jours de travail, d’abord pour confectionner les fleurs et ensuite les assembler sur les carcasses. Voici l’illustration de ce travail d’assemblage minutieux qu’il fallait réaliser mais tout se faisait dans la joie et la bonne humeur. Pour faire ce travail il faut que le char soit a l’abri et qu’il y ait la place pour entreposer du matériel et pouvoir travailler à plusieurs personnes. Les propriétaires de granges et de hangars fermés étaient, de ce fait, les bienvenus.

Une fois tous les chars prêts, tous les participants habillés, le départ peut être donné. Devant l’église on rencontre un très beau cœur aux couleurs blanches et rouge pour répandre l’amour tout au long du parcours.

A la différence de l’année 1975, le comité des fêtes a décidé de faire partir les chars depuis la gare afin d’éviter aux majorettes de monter deux fois la côte qui mène au centre bourg. Montant de la gare jusqu’à l’église et faisant demi tour, les chars traversent deux fois la fête et le défilé se termine dans les Garennes.

Il y a 9 chars et 4 groupes de majorettes et fanfares.

Le cœur a été décoré par les personnes de l’avenue de la gare, responsable DUGOT

Un petit et sa carriole dorée de fleurs suit le cygne que nous retrouverons quand ils va remonter…

Cette belle voiture rouge on la retrouvera elle aussi, entourée de vélo, dans la montée vers le bourg.

Ils descendent vers la gare et on les trouve dans la cour de la ferme de La Léoniderie.

Et maintenant il faut remonter vers le centre du bourg.

de l’amour avec le cœur
De l’argent avec la corne d’abondance par la place du marché, responsable MAZEAUD
de la force avec l’éléphant

Je me souviens d’avoir eu le visage noirci pour une fête ou nous étions habillés en jeunes africains. J’avais 5 ou 6 ans. Je ne sais pas si on nous avait noirci avec du cirage ou avec des bouchons brulés mais j’ai détesté cette journée. Aujourd’hui on ne ferrait plus cela.

le chien fidèle et bon gardien

Et une seconde cariole très décorées, tirées par un petit âne lui aussi fleuri.

et des vélos de tout âge pour accompagner la belle voiture rouge.

devant eux le char d’une fée…

Le carrosse par place de la mairie, responsable DESPLANCHES

On est arrivé dans la bourg et on retrouve le cœur, le cygne, les éléphants…

Cette vue de la place permet de retrouver les commerces d’alors, à gauche la boutique de nouveautés de Mme PEYRICHOUX, puis l’horlogerie -bijouterie de M. et Mme DESPLNCHES, l’épicerie primeurs de « Nenette » CLERMONTEIL, la charcuterie boucherie de M. et Mme BOSBATY et le café DESBORDES.

L’éléphant a été décoré par la rue Gay Lussac, responsable PRADEAU
Le char CRCL était sous la responsabilité de DUVERNEIX et BARBE

Après la fête, les membres du comité étaient satisfaits.

Bulletin municipal n° 94 3ème trimestre 1976

Comme pour l’article précédent vous pouvez me proposer des photos, vous reconnaitre sur un char ou dans le public… C’est ainsi que vit ce blog.

La fête en septembre 1975

Cette fête marque le retour du défilé de chars au cours de la fête. Le comité présidé par M. Henri MAURILLEGANT a décidé de reprendre cette tradition qui a fait le succès des fêtes nexonnaises pendant les années 1960. Une fois les carcasses de chars achetées et réparties entre les quartiers il faut se mettre à la confection des fleurs en papier. L’enthousiasme des nombreux bénévoles a permis la réalisation de 16 chars. Partant du château, les chars traversent le bourg jusqu’au moulin Barlet et remontent vers le centre où la circulation automobile a été interdite pendant le défilé.

Il n’y a pas de fête sans bal. Le parquet est tout près des manèges, sur la place de la république. A la fin de l’année 1973 M. BEYLIER avait cédé son affaire d’organisateur de bal sur parquet à M. ROYER et il fut difficile au comité de faire affaire avec le nouveau propriétaire. N’ayant pas pu s’entendre en 1974 le comité avait loué un parquet à un autre entrepreneur tandis que M. ROYER, considérant qu’il avait un contrat pour être présent aux fêtes de Nexon avait installé le sien du coté du champ de foire, parallèlement aux barres d’attache du bétail. Cette concurrence était nuisible aux finances du comité qui a terminé l’année 1974 avec un déficit. Au début de l’année 1975 une médiation avec le maire René REBIERE est organisée avec M. ROYER. Sa proposition est qu’il accepte de ne pas venir à la fête à Nexon si le comité lui paye le cachet de son orchestre soit 1 800 francs. Finalement un accord est obtenu et la fête sera un succès.

Les chars traversent le bourg avec un public présent tout le long du parcours. La foule est plus nombreuse autours de l’actuelle place Fratellini sur laquelle sont installés les principaux manèges, auto tamponnantes, chenille, manège enfantin, stand de tir, loteries…

Les chars passent pour aller vers la gare, le public est moins nombreux…Le passage dans le bourg permet de retrouver les commerces qui existaient alors, la boucherie charcuterie BOSBATY, les primeurs de Nenette CLERMONTEIL, la bijouterie DESPLANCHES, les nouveautés PEYRICHOUX… et plus loin dans la rue Gambetta les aliments pour animaux REALLE …

Et la reine de la fête avec ses dauphines clos le défilé.

La descente vers la gare pour le moulin à vent

Guy DEFAYE au volant de son tracteur

Après avoir fait demi tour au bas de l’avenue de la gare devenue Charles de Gaulle on retrouve les chars accompagnés des 3 troupes de majorettes qui ont été invitées à la fête.

Ici ce sont les majorettes de Nexon, les coccinelles, sur leur char.

Et la reine ferme la marche…

On retrouve les chars et les majorettes dans la montée vers le bourg …

Le défilé se termine, la reine va quitter son trône…

Pour ce défilé nous avons la chance d’avoir un petit film. Il a été réalisé par Jean ATZEMIS qui a filmé le défilé depuis son domicile, avenue Charles de Gaulle. Il a déposé son film à la Mémoire Filmique de Nouvelle-Aquitaine. Cette structure a été réalisée à l’initiative de la Cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine (Limoges) qui a réuni le Fonds Audiovisuel de Recherche (La Rochelle), La Mémoire de Bordeaux Métropole (Bordeaux) et Trafic Image (Angoulême) pour former un réseau.

https://www.memoirefilmiquenouvelleaquitaine.fr/films/chars-a-nexon

https://www.memoirefilmiquenouvelleaquitaine.fr/films/chars-a-nexon

Si vous avez d’autres photos, si vous vous reconnaissez n’hésitez pas à écrire un commentaire. merci.

La ligne de chemin de fer Nexon-Brive, des belles heures à la chute.

J’ai déjà parle de cette ligne en 2017. Vous trouverez l’article ici : https://etsinexonmetaitconte.fr/les-lignes-de-chemin-de-fer-nexon-perigueux-et-nexon-brive/

Je rappelle ici les belles heures de cette ligne et la crise qu’elle connait depuis 2018.

I- Les belles heures de la ligne.

Le 11 avril 1857 la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans a reçu la concession d’une ligne « de Limoges à Brive » par la convention signée avec le ministre des Travaux publics. Cette convention est approuvée par décret le 19 juin 1857.

La construction de la ligne entre Limoges et Brive est déclarée d’utilité publique par décret impérial le 17 mai 1865. Initialement prévue pour être à double voie, la ligne fut finalement construite avec une seule voie, par souci d’économie. Cette ligne permettait de réduire de 70 km le trajet entre Paris et Toulouse et de ce fait de réduire le temps du trajet par rapport à l’ancien itinéraire passant par Périgueux.

Au départ de Limoges le trajet empruntait la ligne de Périgueux puis bifurquait vers l’Est pour rejoindre Brive par Saint-Yrieix. Le décret de 1865 avait cette bifurcation à Lafarge. Mais après près de 10 ans de discussions entre les partisans de Lafarge et ceux de Nexon un décret du 13 juin 1873 fixe l’embranchement a Nexon. J’en parlerai dans un prochain article.

L’inauguration de la ligne a eu lieu le 18 décembre 1875. Le convoi inaugural, composé d’une locomotive, son tender et sept wagons, est parti de Brive à 9h25 pour arriver à Nexon à 17h44. La vitesse moyenne était de 27km à l’heure. Elle est mise en service le 20 décembre 1875 par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO).

Pendant 18 ans Nexon connu un important trafic puisque tous les trains de l’axe Paris – Toulouse – Espagne et ceux vers Périgueux passaient par la gare de Nexon. Mais à partir de 1893 le Paris-Toulouse emprunta la nouvelle ligne passant par Uzerche. Le trafic se réduisit mais restait cependant suffisant pour permettre à la gare de Nexon d’occuper une place importante en Haute-Vienne.

En fevrier 2001, la revue « Rail Passion » dans son numéro 46 a consacré un article à cette voie. Il s’intitulait « Jours tranquilles sur Nexon-Brive ». C’est un bel article, à la fois technique pour le matériel avec le passage de la vapeur au diesel et économique On y parle de la clientèle voyageur aussi bien que fret. On découvre que des wagons de pigeons provenaient de Belgique pour des lâcher colombophiles en gare de Saint-Yrieix. Je parlerai de ces lâchés de pigeons depuis nexon dans un prochain article.

Le 11 avril 1857 la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans a reçu la concession d’une ligne « de Limoges à Brive » par la convention signée avec le ministre des Travaux publics. Cette convention est approuvée par décret le 19 juin 1857.

La construction de la ligne entre Limoges et Brive est déclarée d’utilité publique par décret impérial le 17 mai 1865. Initialement prévue pour être à double voie, la ligne fut finalement construite avec une seule voie, par souci d’économie. Cette ligne permettait de réduire de 70 km le trajet entre Paris et Toulouse et de ce fait de réduire le temps du trajet par rapport à l’ancien itinéraire passant par Périgueux.

Au départ de Limoges le trajet empruntait la ligne de Périgueux puis bifurquait vers l’Est pour rejoindre Brive par Saint-Yrieix. Le décret de 1865 avait cette bifurcation à Lafarge. Mais après près de 10 ans de discussions entre les partisans de Lafarge et ceux de Nexon un décret du 13 juin 1873 fixe l’embranchement a Nexon. J’en parlerai dans un prochain article.

L’inauguration de la ligne a eu lieu le 18 décembre 1875. Le convoi inaugural, composé d’une locomotive, son tender et sept wagons, est parti de Brive à 9h25 pour arriver à Nexon à 17h44. La vitesse moyenne était de 27km à l’heure. Elle est mise en service le 20 décembre 1875 par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO).

Pendant 18 ans Nexon connu un important trafic puisque tous les trains de l’axe Paris – Toulouse – Espagne et ceux vers Périgueux passaient par la gare de Nexon. Mais à partir de 1893 le Paris-Toulouse emprunta la nouvelle ligne passant par Uzerche. Le trafic se réduisit mais restait cependant suffisant pour permettre à la gare de Nexon d’occuper une place importante en Haute-Vienne. La concurrence de la route fit perdre de l’importance au rail.

En fevrier 2001, la revue « Rail Passion » dans son numéro 46 a consacré un article à cette voie. Il s’intitulait « Jours tranquilles sur Nexon-Brive ». C’est un bel article, à la fois technique pour le matériel avec le passage de la vapeur au diesel et économique On y parle de la clientèle voyageur aussi bien que fret. On découvre que des wagons de pigeons provenaient de Belgique pour des lâcher colombophiles en gare de Saint-Yrieix. Je parlerai de ces lâchés de pigeons depuis Nexon dans un prochain article.

II – Les difficultés

A partir des années 1960 la concurrence de la route fit perdre de l’importance au rail. Mais surtout les lignes secondaires ont pâti de la priorité donnée aux trains à grande vitesse. Leur entretien a été négligé, le matériel roulant peu modernisé…

Sur la ligne Nexon-Brive, devant la dégradation des voies la vitesse de circulation a été limitée à 70 km/h puis en 2015 à 60 km/h et à 50 km/h en 2018. Le 27 février 2018 au soir entre Pompadour et Objat la constatation d’un affaissement de la voie sur une vingtaine de mètres aux environs de Vignols a conduit à l’interruption de la ligne entre Pompadour et Objat. Elle a ensuite été prolongée jusqu’à Saint-Yrieix-la-Perche.

En octobre 2019, la région Nouvelle-Aquitaine s’est engagée à hauteur de 41,4 M€ pour la régénération des tronçons abîmés. Un montant qui s’ajoutait aux 4,01 millions de SNCF Réseau et 1,79 million de l’État, pour s’élever au total à 47,2 M€. En mars 2020, la région a rajouté cinq millions d’euros en urgence pour éviter une limitation de vitesse des TER à 40km/h pour raison de sécurité.

Alors qu’aucun train ne circulait depuis le 15 décembre 2019, la circulation a repris le 14 juin 2020 entre Nexon et Saint Yrieix la Perche. Au total, 6,3 km de voie ferrée ont été rénovés sur les 22 qui séparent Nexon de Saint Yrieix. Certains rails avaient 130 ans ! 2.800 traverses ont été changées sur les zones qui n’ont pas totalement été rénovées. Les vieux rails sont remplacés par des rails de 216 m soudés entre eux alors que les anciens étaient reliés grâce à des éclisses, des sortes de joints. Ceci évite les chocs du train sur la voie ce qui augmente le confort et la sécurité des voyageurs et des riverains le train faisant moins de bruit.

Le Populaire 12 mars 2020

Le 17 juin 2020, Alain Rousset, président du Conseil régional, est venu constater l’amélioration de la ligne après les travaux financés par une subvention de la Région de près de 5 millions d’euros. Ainsi les trains peuvent continuer à rouler à 60 km/h alors que planait la menace d’une réduction de la vitesse à 40 km/h pour raison de sécurité. En 2023, des travaux seront menés sur 13 autres kilomètres, ce qui permettra de relever la vitesse à 75 km/h.

Alain ROUSSET et Daniel BOISSERIE – Le Populaire 18 juin 2020

Le 17 décembre 2021 la Région Nouvelle-Aquitaine a annoncé prendre en charge les travaux de régénération et d’adaptation des lignes Saint-Yrieix – Nexon et Brive – Objat pour un montant de 30 millions d’euros. Sur la section Nexon – Saint-Yrieix, une régénération « classique » (20,2 millions d’euros) va permettre un retour aux 70 km/h. Sur la section Objat – Brive, des travaux pour un montant de 4 millions d’euros plus 800.000 € par an jusqu’en 2030, soit un total de 10 millions d’euros, seront menés pour envisager une solution avec des trains légers. 

Mais il est loin le temps ou sur cette ligne maintenant coupée en deux, la partie Saint-Yrieix-la-Perche à Objat étant fermée depuis 2018, est déjà fermée depuis 3 ans, le Paris-Toulouse l’empruntait plusieurs fois par jours.

Edmond COUVIDOUX, sellier

L’achat d’un carton publicitaire m’a fait revenir sur le sellier-bourrelier de la place de l’église avant 1914.

On trouve aux recensements de 1896 et 1906 Emile COUVIDOU, sellier.

Emile COUVIDOU est né le 1er septembre 1876 au Vigen. A l’état civil son premier prénom est François mais comme son père s’appelle lui aussi François on l’appellera Emile.

Au recensement de 1911 les COUVIDOU sont toujours à Nexon mais ils sont recensés avec la famille QUINQUE. Les deux familles sont alliées depuis 1885, année ou Maria COUVIDOU, sœur ainée d’Emile, a épousé Jean QUINQUE.

Recensement de 1911 – Archives départementales de la Haute-Vienne

Je possède une facture de COUVIDOU sans prénom comme fabricant de cercles. Il n’y a pas de prénom mais il s’agit de François, le père, âgé de 84 ans. En effet sur le registre de l’Etat Civile du Vigen, pour l’enregistrement vde la naissance de son fils François il déclare comme profession « cercleur ».

J’ai parlé rapidement de la famille COUVIDOU lors du chapitre consacré à la place de l’église , côté nord n° de 1à4, https://etsinexonmetaitconte.fr/wp-admin/post.php?post=5713&action=edit

Revenons à son fils François dit Emile. Il est né le 1er septembre 1876 au Vigen.

Acte de naissance de François COUVIDOU – Archives départementales de la Haute-Vienne

Sur sa fiche militaire son nom est écrit comme à l’Etat Civil et son prénom est François, ce qui est normal!

Cette fiche militaire nous renseigne sur son parcours.

Il effectue ses 3 ans de service militaire à partir du 16 novembre 1897 au 20e Dragons. Une fois libéré de ses obligations militaires il s’installe comme sellier à Nexon, fort de l’expérience qu’il a acquise à l’armée.

A Nexon il profite de présence du haras pour se spécialiser dans les selles. C’est ce qui l’amène a faire éditer une carte commerciale que je viens d’acquérir. Avec surprise il écrit son nom avec un X, COUVIDOUX. est une volonté de sa part ou une erreur de l’imprimeur ?

L’intérieur est écrit en français et en anglais, sans doute parce que des jockeys anglais sont dans l’écurie de course du baron de Nexon.

DRANEM devait être connu en 1900 mais je n’en trouve aucune trace aujourd’hui.

En 1914, comme beaucoup de garçons, il est touché par la guerre. Il est mobilisé le 28 novembre 1914 au 21 régiment d’artillerie de campagne qui se trouvait alors en Champagne. Le 17 janvier 1915 il est mis en sursis d’appel chez M. ROUDEAU, sellier à Périgueux. Ce dispositif était destiné à renvoyer des soldats dans des entreprises qui manquaient de main d’œuvre du fait de la mobilisation et dont la production était indispensable à la Nation. C’était le cas des selliers lorsque la cavalerie représentait une arme importante lors des conflits. Mais la puissance des armes de feu, fusils, mitrailleuses, canons… rendu la cavalerie très vulnérable et a conduit a leur remplacement progressif par les blindés. Emile COUVIDOU était plus très utile comme sellier que comme cavalier. Il est donc resté à Périgueux jusqu’au moment ou une indiscipline dont on ne connait pas la nature le fasse revenir dans son régiment, le 27 novembre 1916. Au début de l’année 1917 le 21e R.A. participe aux différentes offensives contre les lignes allemandes et au mois de novembre il est envoyé en Italie près du lac de garde et de Vérone. Il décède le 3 juillet 1918 à l’Ambulance B/2 à Vérone des suites d’une maladie. Était-ce la grippe espagnole dont les ravages ont débutés en mars ?

Emile COUVIDOU est mort et la boutique du bourrelier-sellier à été détruite. A quelle date précise ?

Le plébiscite de Louis Napoléon du 20 décembre 1851- Les résultats à Nexon et les conséquences : fermeture de cabarets

A la fin du 1er Empire tous les membres de la famille de Napoléon BONAPARTE furent bannis du territoire français et durent s’exiler (loi du 12 janvier 1816). Louis-Napoléon BONAPARTE part en Suisse avec sa mère Hortense de BEAUHARNAIS, séparée de son mari, Louis BONAPARTE, frère de NAPOLEON 1er.

Louis NAPOLEON est vite tenté par la politique et participe à de nombreuses tentatives de soulèvement contre la monarchie française. Lors de sa tentative d’août 1840 il est fait prisonnier et enfermé au fort de Ham dans la Somme ou il restera 6 ans. Il s’en évade le 25 mai 1846 et s’établit à Londres.

Lors de Révolution de 1848 il se présente aux élections de l’Assemblée Constituante le 4 juin 1948. Il est élu mais renonce à son mandat. Il se présente aux élections législatives des 17 et 18 septembre 1848. Il est élu et rentre en France et se présente à l’élection présidentielle des 10 et 11 octobre 1848. Il est élu président de la République avec 74,2% des voix. Il est le premier président de la République française. À 40 ans et huit mois, il demeure le plus jeune président de l’histoire de France jusqu’à l’élection d’Emmanuel MACRON en 2017, âgé de 39 ans et quatre mois.

Les électeurs de la Haute-Vienne ont voté à 89,2% pour Louis NAPOLEON et à Nexon 95,8% des électeurs lui ont accordé leurs suffrages. Il a bénéficié de l’adhésion massive des agriculteurs, d’une opposition hétérogène et de la légende impériale

Louis NAPOLEON est élu pour 4 ans et il est non rééligible. Mais très vite il va entrer en opposition avec l’Assemblée dont une partie lui est hostile. Aussi le 2 décembre 1851, date choisie pour le symbole qu’elle représente, anniversaire du sacre de son oncle NAPOLEON 1er et également de la victoire d’Austerlitz en 1805, il décide d’un coup d’Etat. Il fait occuper les imprimeries, arrêter des parlementaires et proclame sa légitimité due a son élection a une forte majorité. Les réactions sont faibles.

Il rétabli le suffrage universel et convoque les électeurs les 20 et 21 décembre pour un plébiscite.

Plébiscite du 20 décembre 1851
 « Le Peuple français veut le maintien de l’autorité de Louis Napoléon Bonaparte, et lui délègue les pouvoirs nécessaires pour établir une constitution sur les bases proposées dans sa proclamation du 2 décembre 1851. »

Les résultats sont encore plus favorables que ceux du 12 décembre 1848 puisque pratiquement tous les votants, 524, sauf 2 ont voté OUI:


Il faut pour avoir une idée précise de l’adhésion au principe de ce plébiscite mesurer le taux de participation au vote. 524 électeurs se sont déplacé sur 669 inscrits soit 78,8% .

Les résultats de la Haute-Vienne montrent un plus fort taux d’abstention, 26,9%, qu’à Nexon et quelques votes non, 8,1%.

Le Courrier de Limoges, s’enthousiasme de ces résultats :

Conséquence de l’élection : l’ordre promis entraîne un contrôle des cafés, cabarets …

Le coup d’Etat a donné à Louis NAPOLEON les pouvoirs qu’il demandait et sans perdre de temps il va mettre en application les promesses d’un retour à l’ordre. S’appuyant sur le décret du 29 décembre 1852, le préfet de la Haute-Vienne, considérant que certains cabarets ont une activité contraire aux intérêts moraux des familles de les fermer temporairement. Dans son arrêté du 12 fevrier 1852 le préfet vise 13 établissements de l’arrondissement de Saint Yrieix dont 5 à Nexon.

Le recensement le plus proche est celui de 1841. Je ne trouve aucun nom de cafetier, aubergiste ou cabaretier correspondant à ceux visés par l’arrêté. Il y avait au recensement de 1841, un cafetier, Gabriel GIZARDIN.

L’arrêté du 12 février précise que les établissements fermés le sont jusqu’à nouvel ordre. Un mois plus tard un nouvel arrêté, publié le 19 mars 1852, ferme définitivement un certain nombre des établissements qui étaient touchés par l’arrêté précèdent. Sur les 5 de Nexon 2 échappent à la fermeture définitive : celui de la Veuve RICHJARD et celui de Jacques VERGNON.

Le coup d’État ayant été ratifié par le plébiscite du 20 décembre 1851, Louis NAPOLEON fait préparer un texte pour remplacer la Constitution de 1848. Ce texte, adopté le 14 janvier 1852, est présenté au Sénat. Certains sénateurs y introduisent la notion d’Empire. Le plébiscite qui doit approuver la transformation de la République en Empire est organisé les 20 et 21 novembre 1852. Il est formulé ainsi :

« Le Peuple français veut le rétablissement de la dignité impériale dans la personne de Louis-Napoléon Bonaparte, avec hérédité dans sa descendance directe, légitime ou adoptive, et lui donne le droit de régler l’ordre de succession au trône dans la famille Bonaparte, ainsi qu’il est prévu par le sénatus-consulte du 7 novembre 1852. »

Les résultats sont encore plus favorables à Louis NAPOLEON :

Le taux d’abstention n’est plus que de 18,4% et le oui l’emporte à 81,3% des inscrits.

Ce plébiscite donne une majorité écrasante en faveur du rétablissement de l’Empire : 7 824 189 voix « pour », et 253 145 voix « contre », avec un taux de participation de 80%.

Le 2 décembre 1852 Louis NAPOLEON proclame le second Empire et devient NAPOLEON III.

Voir le chapitre consacré à l’Empire dans ce blog : https://etsinexonmetaitconte.fr/lhistoire-de-nexon-vue-a-travers-les-deliberations-du-conseil-municipal-xiii-le-second-empire-1852-1870/

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Les fêtes en 1962 et 1963.

Je n’ai pas trouvé de photos pour les fêtes de ces années. Si vous en possédez scannez les ou prêtez les moi pour que je le fasse.

L’année 1962 est une année particulière. Le Comité des fêtes est bien organisé et les finances sont saines. Aussi lorsque le conseil se réunit a quelques semaines de la fête de septembre personne n’imagine la manière dont il va se dérouler.

Le vendredi 24 aout 1962 le conseil se réuni sous la présidence de Robert FOUILLAUD. Sont présents : MM. CHIBOIS, RABBE, LAGNEAU Père, GRAMMAGNAT, BOSBATY, ERNY, COMBACAL, LASPERAS B., LAGNEAU Fils, REBIERE. MM. JARRY-LACOMBE et CROUZILLAC sont excusés.

Le Président donne le compte rendu de la saison 1961-1962. Le livre de caisse accuse un compte créditeur de 1 892,50 francs.

Immédiatement après, pour des raisons personnelles, le président donne sa démission. Elle est acceptée à l’unanimité. Aucun membre ne se présente à la présidence. Tous démissionnent. L’association est de ce fait dissoute et les fonds remis à la mairie. La municipalité prend en charge l’organisation de la fête de septembre dont le programme était déjà prêt.

Les 23 et 24 septembre la fête est un succès et le bulletin municipal en rend compte ainsi:

C’est la belle époque des manèges pour les petits et les grands : auto tamponnantes, avions, chenille, manège pour les petits avec la célèbre queue de Mickey qui donne un tour gratuit a celui qui l’attrape… Les photos qui suivent rappellerons de bons souvenirs aux plus anciens mais elles ne sont pas prises à Nexon.

Le lundi, comme cela se faisait depuis plusieurs années, une course cycliste était organisée par le Cyclo Racing Club du Limousin (CRCL). Ouverte à toutes les catégories elle se disputait sur 105 kilomètres. 21 coureurs étaient engagés parmi lesquels mon cousin Jacques PRADAUD. Pour rien au monde nous aurions raté cette course pour applaudi Jacques qui était presque du pays depuis qu’il avait épousé Marguerite BOUCHER la cousine germaine de ma mère qui habitait Aurin sur la commune de Bussière Galant, le village ou était née ma mère.

Ce jour là PRADAUD termine deuxième derrière Maurice REJASSE, le vétéran et devant le jeune Albert PETER.

C’est une arrivée classique mais ici le trio de tête est dans le désordre.

Avec l’aide de Bernard VERRET, ancien journaliste du sport au Populaire, Jacques PRADAUD a écrit l’histoire de sa vie, un exemple de courage et de volonté.

Lorsque la municipalité fait le bilan de cette fête et publie un compte rendu dans le Bulletin Municipal une phrase va faire bondir 4 nexonnais décidés à intenter une action pour diffamation.

Dans ce compte rendu, le maire, Louis Jean PRADEAU, écrit que 4 commerçants n’ont pas donné d’argent pour la collecte de la fête du printemps 1963.

Bulletin municipal 15 octobre 1962

René REBIERE est furieux de voir cité le nom de son père et les 3 autres commerçants manifestent la même colère. Pour avoir passé des heures avec René pour qu’il me raconte l’histoire de Nexon je peux assurer que 50 ans après sa colère était toujours vive. J’ai déjà écrit dans l’hommage que je lui ai rendu après son décès que j’ai l’intime conviction que cet évènement n’est pas le moins important parmi ceux qui l’on conduit à présenter une liste contre M. PRADEAU lors des élections municipales de 1965.

La fête du printemps 1963 a connu un grand succès. Elle était animée par la clique de Chalus et le lundi une course était organisée, toujours par le CRCL. Elle était moins prestigieuse que celle de l’automne 1962 car elle n’était ouverte qu’aux catégories 3 et 4 et se disputait sur 75 km. Il y avait 26 partants et le vainqueur était Daniel LAVERGNE devant Armand BLONDY. La fête a laissé un bénéfice de 1607 francs, soit l’équivalent de 2 350 euros en 2020. Mais on remarquera que la municipalité a versé une subvention de 1 046 francs.

Bulletin municipal 19 mai 1963

Le maire publie la liste des commerçants qui ont donné à la souscription mais il ne fait pas apparaitre le nom de ceux qui n’ont pas donné.

La fête de septembre est organisée sur le même modèle que les précédentes; Elle est animée par la clique de Chalus, un feu d’artifice est tiré le dimanche soir et c’est de loin la dépense la plus élevée.

Le bénéfice de 1224 francs est à peine supérieur à la subvention municipale. La course du lundi 23 septembre ouverte a toutes les catégories a vue 26 engagés disputant 110 km. Alain DESPLAT a terminé 1er devant Henri RABAUTE et Jacques PRADAUD, toujours fidèle à Nexon.

Le maire publie toujours la liste des souscripteurs…

La fête à Nexon en 1959

Pour cette année 1959 j’ai plusieurs photos mais comme pour les années précédentes il n’y a aucune date. Si vous voyez des erreurs n’hésitez pas à me les signaler. Si vous avez d’autres photos que celles que j’ai publié n’hésitez pas à m’envoyer un scan. Merci d’avance.

Ce char est intéressant car il reprend un mot d’ordre de Félix GAILLARD (1919-1970) qui fut ministre et président du Conseil, et qui pour éviter que les prix de la viande augmentent trop vite donnait ce conseil aux français « mangez du poulet ». Sur le côté du char, dans l’encadré, on lit « Mon Gaillard de poulet ». Ce slogan a été lancé en 1957, le char est peut-être de 1958 car on oublie vite les slogans politique. Félix Gaillard a été président du Conseil, équivalent à 1er ministre pendant 5 mois et 9 jours, du 6 novembre 1957 au 15 avril 1958. C’était la durée moyenne des gouvernement sous la 4ème République.

C’est le char de la place de l’église avec les mêmes « acteurs »…La voiture est fournie par le garage LASPERAS, le père est au volant et son fils Bernard est à gauche et vise avec son fusil le guépard qui est suspendu par les pattes. A coté du chauffeur on retrouve Jean CROUSILLAC.

Fête au début des années 1900

Didier BUISSON m’a envoyé trois photos d’une fête qui se déroulait à Nexon. La date n’est pas indiquée mais compte tenu de habits la fête a lieu avant 1914. Il y a plusieurs chars, très différents de ceux des années 1950 -1960. Ils sont très hauts , tirés par des chevaux. Si quelqu’un a une idée de la date je le remercie d’avance.

A ces photos je peux ajouter celles de la famille DESPLANCHES que j’ai déjà publié sur ce blog. Elles dates de 1900 et m’ont été prêtées par Françoise DESPLANCHES-CONORD.

L’essentiel de la fête est concentré sur la place FRATELLINI actuelle. Hommes et femmes ont la tête couverte, les femmes du barbichet et les hommes d’un canotier ou d’un chapeau noir.

Des cigognes à Nexon ! ce n’étais pas autrefois, encore qu’on ne le sache pas mais le 17 août 2021…

Il n’est pas habituel de voir des cigognes traverser le Limousin en direction du Sud en plein mois d’août et pourtant ceux qui se promenaient place de l’église à Nexon vers 19 heures, le mardi 17 août, ont vu arriver un groupe d’une trentaine de cigognes qui a tourné autours de l’église et du château avant de se poser sur les toits environnants. Les heureux qui avaient leur téléphone se sont empressés de prendre des photos, ceux qui ne l’avaient pas et habitaient tout près se sont dépêchés d’aller le chercher.

  • Il n’est pas anormal de voir des cigognes regagner le sud en août.

Les cigognes qui passent l’été dans le nord-est de l’Europe regagnent le sud avant l’hivers. Comment les grues annoncent elles le temps à venir ? Pour ces dernières c’est habituel d’en voir passer des nuées dans un sens et dans l’autre et leur passage a donné lieu a des dictons. Quand elles partent vers le sud on dit : « Lorsque les grues passent en Limousin, elles ramènent toujours un peu de froid sous leur ailes ».

Ligue de Protection des Oiseaux explique que les cigognes blanches qui partent de l’Alsace et de l’Allemagne suivent deux voies de migration connues, la côte atlantique et la vallée du Rhône. Elles passent les Pyrénées par le Pays Basque ou par le Roussillon, certaines restent en Espagne, les autres traversent la mer Méditerranée au détroit de Gibraltar pour rejoindre le Sénégal, le Mali… Celles qui partent de Hongrie, Pologne …contournent la Méditerranée par la Turquie, le Liban, Israël, l’Egypte et suivent le Nil pour trouver leur lieu d’hivernage.

Ces oiseaux peuvent parcourir jusqu’à 500 kilomètres par jour et pour cela elles ont besoin de courants thermiques ascendants ce qui leur permet de dépenser moins d’énergie. Le soir, comme le soleil s’abaisse sur l’horizon, elles s’arrêtent vers 17-18 heures et le matin elles reprennent leur vol vers 10 heures quand le soleil commence à chauffer l’air ce qui crée les courants ascendants. C’est ce qu’elles ont fait à Nexon où elles se sont posées vers 19h et elles sont reparties le lendemain vers 10 heures.

Quelques jours après Nexon, le samedi 21 août, c’est à Prades dans les Pyrénées Orientales que plusieurs centaines de de ces oiseaux migrateurs ont fait étape. Le dimanche 22 août plusieurs dizaines de cigognes ont fait une halte dimanche dans la commune creusoise de Mérinchal. Le lundi 23 août entre 80 et 100 cigognes ont fait étape dans le Puy-de-Dôme, près de Riom. A chaque fois la presse locale a publié des photos et a fait part de la surprise des habitants devant cet événement rare dans leur commune.

Aujourd’hui, la cigogne a investi toute la façade ouest, de la Normandie, mais pas la Bretagne, jusqu’au Pays Basque. Certaines s’y sont établi et il semblerait que ce soit devenu leur bastion détrônant petit à petit l’Alsace…

  • La cigogne, un oiseau mythique…

Cette grande dame blanche, par sa grande taille, son élégance, sa proximité de l’homme a eu un impact important dans la culture et le folklore. Les mythologies grecque et romaine les dépeignent comme des modèles de piété pour leurs parents qu’elles nourrissent quand ils sont trop vieux et même qu’elles transportent. Esope les fait intervenir dans des fables comme « Du Laboureur et de la Cigogne » et « Du Renard et de la Cigogne ».  Cette dernière a inspiré Jean de La Fontaine pour écrire « Le Renard et la Cigogne ».

Une célèbre légende du nord de l’Europe raconte que la Cigogne apporte les bébés aux jeunes parents. Ce mythe, qui a probablement une origine très ancienne, a été popularisé par ANDERSEN dans le conte « Les Cigognes ».

  • Les cigognes à Nexon en images…

N’étant pas à Nexon c’est sur la page Facebook de Martine FOUGERAS que j’ai découvert ces cigognes sur les hautes toitures de Nexon. Puis Mme PAUZET qui m’a reçu pour évoquer l’histoire de sa maison de Nexon, la plus proche de l’église si bien que la majorité des touriste pensent que c’est le presbytère et sonnent parfois pour avoir des renseignements, a elle aussi réalisé des photos que je mêle à celles de Martine.

Enfin Martine a publié une vidéo transmise par Carine :

https://www.facebook.com/martine.fougeras/videos/527818741647573

Un ami de Martine, Régis AUXEMERY, lui a rappelé qu’une douzaine de cigognes avait fait escale à la gare de Nexon et a joint deux photos:

A Nexon les cigognes se sont posées sur les toits mais à Prades ou à Riom elles étaient dans les près.

Arrêt à Prades. Emile Claverie
Escale à Riom avant de reprendre le vol vers le sud. Pascal Caillet

Les prénoms donnés aux enfants à Nexon en 1892 et en 2020 : de la conformité à l’originalité.

En 2018, Jérôme Fourquet publie « L’Archipel français » , dans lequel il constate ce qu’il appelle une «archipelisation» de la France. Aux clivages binaires qui l’ont structurée pendant des siècles, ruraux/urbains, monarchistes/républicains, droite/gauche… se substituent un émiettement des groupes et une individualisation croissante. Il prend, entre autres, l’exemple des prénoms et montre la disparition progressive des prénoms judéo-chrétiens et leur remplacements par des prénoms anglo-saxons et arabo-musulmans.

J’ai cherché à vérifier son constat sur les prénoms donnés aux enfants nés à Nexon en 1892 et 2020. Si la quasi disparition des prénoms d’origine judéo-chrétienne et leur remplacement par des prénoms anglo-saxons est vérifiée on ne trouve pratiquement pas de prénoms d’origine arabo-musulmane.

Au constat de l’évolution dans le choix des prénoms s’ajoute celui du nombre annuel des naissances. De 1884 à 1914 le nombre annuel des naissances baisse régulièrement. Il passe de 86 en moyenne pour la période 1884 -1900, on tombe à 69 entre 1901 et 1913. Et depuis la fin du baby-boom, à la fin des années 1970, le nombre de naissance annuel est tombé à moins de 30 avec 26 naissances en 2019 et 25 en 2020.

Signalons un autre phénomène, sans effet apparent sur le choix des prénoms, mais qui permet de comprendre la prolifération des prénoms sans lien avec les traditions familiales. Jusqu’au début des années 1950 la presque totalité des naissances s’effectuait au domicile des parents. A la fin de cette décennie plus de la moitié des mamans accouchaient dans une maternité, soit à Limoges soit à Saint Yrieix. Ainsi en 1961 sur 27 naissances, 16 ont eu lieu en maternité et 11 au domicile. Lorsque la déclaration de l’enfant à l’Etat Civil s’effectuait à la mairie du domicile familial on peut penser que les grands parents ont pu parler avec les jeunes parents et suggérer que le prénoms d’un anciens soit donné, souvent celui du parrain pour les garçons et celui de la marraine pour les filles. Ce n’était pas toujours le premier prénom mais le deuxième ou le troisième quand il y en avait plus de deux. A la maternité, l’éloignement des grands parents ne fait plus peser le poids de ces traditions sur les épaules des jeunes parents. Ce poids familial était encore plus lourd lorsque la jeune maman venait passer les derniers jours de sa grossesse au domicile de sa mère, l’officier de l’Etat Civil précisant le domicile réel des parents et ajoutait  » la mère étant chez ses parents ou elle a fait ses couches ».

Les prénoms des enfants nés à Nexon en 1892.

80 enfants sont nés à Nexon en 1892. Quatre d’entre-eux étaient des enfants naturels qui ont été reconnus par leur mère en moyenne huit jours après leur naissance, c’est à dire dès que la mère a pu se rendre à la mairie pour accomplir cet acte.

Sur ces 80 naissance on comptait 47 garçons et 33 filles. Ces chiffres sont conformes aux constats des démographes qui dénombrent plus de naissances de garçons que de filles.

Pour les 47 garçons, 17 prénoms ont été utilisés. Dans ce calcul nous avons compté ensemble tous les « Jean » dans la mesure ou il n’est pas facile de vérifier sur le document d’Etat-Civil s’il y a un trait d’union entre « Jean » et le prénom suivant. Pour mon cas personnel mon prénom habituel est « Jean-François » mais pour mes papiers, l’officier d’Etat-Civil m’a fait remarquer qu’il n’y avait pas de tiret entre Jean et François et de ce fait sur ma carte d’identité je m’appelle Jean, François…

En prenant en compte ce mode de calcul 12 garçons s’appellent Jean , soit un quart (25,5%) de ce groupe. On trouve ensuite 6 Léon, 4 François, Léonard et Pierre … de sorte qu’avec 5 prénoms on été nommés près des deux tiers des garçons, (63,8%) et 83% avec 8 prénoms.

Le constat est encore plus marqué pour les filles. En appliquant pour Marie la même règle que celle utilisée pour Jean nous constatons que sur les 33 filles nées en 1892, 17 se prénomment Marie, soit un peu plus que la moitié d’entre elles. 5 prénoms ont suffit pour nommer les trois quarts des filles.

Les prénoms des enfants nés à Nexon en 2020

Il est sans doute abusif de parler des enfants nés à Nexon puisqu’aujourd’hui la presque totalité des enfants naissent dans une maternité. Ils sont de ce fait déclarés à l’Etat civil du lieu ou se trouve la maternité mais celle-ci transmet l’information à la mairie où sont domiciliés les parents.

Ainsi en 2020, 25 enfants sont nés de parents habitant à Nexon. Il y avait 14 filles (56 %) et 11 garçons (44%). Cette proportion ne correspond pas aux chiffres nationaux pour lesquels on constate qu’il nait en moyenne 104,5 garçons pour 100 filles. On retrouve ce ratio « naturel » dans la plupart des pays du monde.

En 2019, à Nexon l’écart entre le nombre de garçons et celui des filles à la naissance était encore plus grand. En effet il était né 26 enfants dont 16 filles (61,5 %) et 10 garçons (38,5%).

A la différence de ce que l’on constatait dans la France du 18ème et du début du 20ème siècle presque tous les enfants portent un prénom différent. En 2020 seuls deux garçons ont le même prénom, Antoine. En 2019 les 26 enfants ont un prénom différent.

Les prénoms donnés à Nexon sont-ils différents de ceux que les Français ont choisi pour leurs enfants en 2020 ?

Le classement des prénoms les plus donnés en France en 2020 publié par l’INSEE permet de constater que Nexon ne suit pas les tendances nationales. Est-ce du à des caractéristiques socio-économiques, à l’âge des parents ?

Quelles qu’en soient les raisons on constate qu’aucun des 11 jeunes garçons de Nexon porte l’un des 10 prénoms les plus donnés en 2020 et que seules 2 filles ont un prénom qui figure dans cette liste : Lina et Chloé.

Cette individualisation des prénoms rendra la tache plus facile pour les généalogistes dans les années futures. Ils ne trébucherons pas comme c’est le cas aujourd’hui quand on trouve dans une famille que le grand-père, le père et le fils se nomment tous Pierre, Jean ou François. On comprend pourquoi jusqu’au milieu du 20 ème siècle il y avait autant de surnom.

Pour aller plus loin:

« Léonard, Marie, Jean et les autres : les prénoms en Limousin depuis un millénaire » Louis Perouas, Bernadette Barriere, Jean Boutier, Jean-Claude Peyronnet, Jean Tricard et le groupe Rencontre des historiens du Limousin. Paris : Editions du Centre national de la recherche scientifique, 1984. In-8°, 229 pages