Kader, car c’est comme cela que nous l’appelions à Nexon. Il est arrivé en 1959 et pendant quelques années il a fait le bonheur de l’ASN. Il jouait avant centre, il avait une parfaite maitrise du ballon, il était vif et précis. Il logeait à l’hotel chez Léonie Adam, rue Pasteur. Il était peintre et je me souvient du plaisir que nous avons eu lorsqu’il est venu chez mes parents repeindre la cuisine. A cette époque Henri Phelipeaux, un autre très bon joueur mais plus agée que Kader, était employé chez mes parents. C’était un plaisir d’aller aux matchs tous les dimanches.
L’équipe 1 en 1959-60
Toujours joyeux il aimait s’amuser et les soirs de banquet il n’étaut pas le dernier à faire la fête.
Puis en 1964 il est parti à Cussac pour jouer à la JSC. Il en est devenu l’entraineur. Il a trouvé un emploi, il s’est marié, a eu des enfants et des petits enfants mais il n’a jamais oublié Nexon. Sur les terrains on ne l’appelait plus Kader mais Didier et le plus souvent « Didi ».
La dernière fois que je l’ai vu à Nexon c’était le samedi 15 juin 2019, pour les 70 ans du club. Il a joué avec les anciens. Il retrouvé avec plaisir tous ceux qu’il connaissait. Nous avons longuement parlé du passé mais aussi de sa vie à Cussac, de sa famille…
Les anciens pour les 70 ans de l’ASN 15 juin 2019
Liliane et DidierDidier Labbas
Les dernières photos que j’ai faites le 25 juin 2019.
Ce soir en rentrant chez moi, en lisant le journal comme je le fais tous les jours, j’ai découvert avec tristesse l’annonce de son décès. Des souvenirs de plus de 60 ans son immédiatement revenus à mon esprit. Repose en paix cher Didier et nous n’oublierons pas Kader.
Ce n’est pas encore un chapitre exhaustif sur la résistance à Nexon, ce qui va venir, mais une invitation à reconnaitre les personnes sur deux photographies. J’ai publié la photographie d’un groupe FFI prise à Nexon ( attesté par Rose FORGERON, la fille de Mme VIGNERON, FFI homologué et par M. MAUCHIEN fils d’un FFI homologué) à la suite de la publication sur Facebook d’une photo manifestement prise le même jour avec une personne du groupe et au même endroit. Un grand nombre de personnes à commenté ces deux photos mais personne n’a pu identifier au moins l’un des participants. Il est impossible de trouver une personne vivante car elle serait centenaire, mais un membre de la famille qui reconnaitrait l’un des siens.
L’histoire de la résistance à Nexon est moins connue que celle du camp mais d’ici quelques semaines j’en publierai une partie.
Voici la première photo postée sur Facebook par M. François NADAUD le 14 mars 2023. certains lecteurs ont cru reconnaitre Georges Guingouin dans le personnage du milieu, ce qui n’est pas le cas.
J’ai publié tout de suite après la photo que je possède. Elle a été prise sur la place de la république.
J’espère qu’un des lecteurs de mon blog trouvera une réponse à l’identité des personnes présentent sur ces photos.
Au début de l’année 2018 j’ai consacré un long chapitre aux pompiers de Nexon. Vous le retrouverez ici : https://etsinexonmetaitconte.fr/wp-admin/post.php?post=2454&action=edit
Depuis cette date j’ai collecté de nouveaux documents et de nouvelles photos que je n’ajoute pas au chapitre précédent car il est déjà long mais que j’ajoute ici en remerciant mon camarade Jean Pierre Lamonerie dont la mémoire est précieuse pour dater les évènement et retrouver les noms. Merci à Martine Fougeras toujours disponible et qui connait tout de l’histoire récente de Nexon. Merci à Eric BUISSON pour ses nombreuses photos.
Un premier rappel pour la création du corps des sapeurs pompiers de Nexon. C’est par un arrêté du maire de Nexon du 31 octobre 1931 que le corps des Sapeurs pompiers de Nexon a été créé. Il était composé de 2 sous-officiers, un clairon et 17 sapeurs.
Paulin LASPOUGEAS était le chef avec le grade d’adjudant. Il était secondé par le sergent Henri FOUILLAUD. Jean LEYMARIE était clairon.
Il est à noter dans cet arrêté la place importante donnée à l’obéissance au chef et aux sanctions.
Paulin LASPOUGEAS était un entrepreneur à la tête d’une scierie mécanique, d’une huilerie, d’une cidrerie, de travaux publics et de battages. Il est mort brutalement le 30 octobre 1937 à 55 ans. Ses camarades pompiers lui ont rendu hommage au moment de ses obsèques.
On peut supposer que Henri FOUILLAUD a été promu adjudant et que c’est lui qui est à la droite de la photo avec l’insigne du grade sur la poitrine.
Des photos plus récentes illustrent l’histoire des pompiers à Nexon.
Devant le garage LASPERAS sur la place de l’église, le sous-lieutenant LASPERAS entouré de ses 3 sous officiers et de ses 10 sapeurs.
Au premier à gauche, CLERMONTEIL, sergent, cordonnier à Nexon. Après le chef de corps le sergent SANCIAUD, forgeron. A côté de lui le sergent LAMONERIE également forgeron.
Debout, de la gauche vers la droite, les sapeurs DELIAT, BOSBATY, boucher, CHARREIX, restaurant, DEBORD, mécanicien au garage LASPERAS, TRIAL, camionneur, porte drapeau ROUSSIN, REALLE, transporteur, PARTHONNAUD, menuisier, DESSELAS, cantonnier, BARNABET, employé.
En 1962 René LASPERAS est toujours chef de corps avec le grade de sous lieutenant. Le sergent Lamonerie atteint par la limite d’âge est à la retraite après 27 ans de service. Emile BOSBATY est maintenant porte drapeau.
Quelques années plus tard René REBIERE est devenu maire. En 1966 il pose avec les pompiers dont le chef de corps, René LASPERAS a été promu lieutenant.
Au premier rang de gauche à droite : Desselas, Labetoulle, Parthonaud, Faure, Debet et Ouzot. Au second rang, de gauche à droite, Réalle père, Roche, Bosbaty, Bonnet, Laspéras, Réalle Robert, Rebière maire, Bonnaud, Buisson, Lascaux, Boulesteix.
En juin 1970 le lieutenant René LASPERAS prend sa retraite et reçoit la médaille de Nexon des mains du maire, René REBIERE.
Les maires des communes voisines et M. RABAUD, conseiller général du canton sont présent à cette cérémonie.
Un incontournable dans la vie d’un pompier est le banquet. Le 4 décembre, jour de la sainte Barbe, c’est la fête chez les pompiers. Tous les pompiers se retrouvent avec leurs anciens pour partager un bon repas dans une ambiance de franche camaraderie. Les dames sont ensemble, séparées de leurs maris.
Pour commander le corps René LASPERAS est remplacé par Emile BOSBATY qui a été promu adjudant. Une photo de l’ancien et du nouveau chef au milieu des sapeurs est faite devant la mairie.
Emile BOSBATY, nouveau chef de brigade à coté de René LASPERAS, l’ancien.
Sans le matériel les pompiers seraient impuissants devant les incendies et les accidents auxquels ils sont confrontés. Aussi les brigades doivent être régulièrement équipées de nouveau matériel. Ainsi en 1974 le centre de Nexon reçoit un nouveau fourgon d’incendie normalisé. A cette occasion le Populaire du Centre rend compte de la manifestation qui avait été organisée mais le rédacteur se trompe et attribue la photo à A1ixe sur Vienne :
Cette erreur est corrigée 3 jours plus tard avec les excuses de la rédaction du journal.
L’équipement va continuer à se moderniser sous le commandement d’Emile BOSBATY et sous celui de son successeur a partir du 1er juin 1978, Jean Pierre BOULEISTEIX.
Le lieutenant BOSBATY et ses hommes
Le lieutenant BOULESTEIX avec ses hommes et un imposant matériel.
Retour sur la journées du 22 octobre 1985
Quelques photos
Au monument aux morts en tenue de feu.Les pompiers et la municipalitédans la cour du château
Les hommes et le matériel
Pour terminer la remise de la médaille de Nexon le 31 janvier 2023
Les Sapeurs-Pompiers Volontaires du centre de secours de Nexon ont reçu des mains de Monsieur Le Maire de NEXON, la médaille de la Ville au titre de l’ensemble des missions qu’ils remplissent, mais tout particulièrement en mémoire de l’intervention rapide du centre de secours de Nexon sur le théâtre d’intervention du double homicide de Cecilia PEROUX et Pierrick BERTHIER le 16 juin 2021, sauvant d’une mort certaine les trois enfants, Maëlle, Maïlanne et Saïmonn, séquestrés à l’étage de la maison criminellement incendiée.
Quatre sapeurs pompiers ont été invités à rejoindre M. le Maire pour recevoir cette distinction remise au centre de secours de Nexon dans son ensemble : le Lieutenant Deforge Gregory, l’Adjudant-chef Meynier Didier, l’Adjudant Gautier Vincent et le Sergent-chef Nunes Paulo.
Pour leur courage, leur dévouement, leur zèle à intervenir qui seuls ont permis de sauver la vie de ces trois enfants, et pour l’ensemble des missions de protection des personnes effectuées en toute circonstance, il leur a été remis la médaille de la Ville de Nexon.
le Maire pendant son discours devant les pompiers qui vont être honorés
le Populaire du 22 février 2023 donne des précisions sur l’exposition que la BFM consacre aux trains de l’enfer et dont j’ai rendu compte dans un chapitre précédent.
L’auteur de de ces miniatures est M. Jean Paul MAÏS, membre de l’Historail de Saint Léonard de Noblat.
j’ai appris dans l’article du Populaire que les vitrines étaient des dioramas. J’ai cherché la définition au Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales du CNRS. Il donne celle ci : »Tableau ou suite de tableaux de grandes dimensions, en usage surtout au XIXe siècle, qui, diversement éclairé(e), changeait d’aspect, de couleur et de forme, était agrémenté(e) ou non de premiers plans en relief et donnait aux spectateurs l’illusion du mouvement. »
Wikipédia donne un définition plus contemporaine : » dispositif de présentation par mise en situation ou mise en scène d’un modèle d’exposition (un personnage historique, fictif, un animal disparu ou encore vivant à l’ère du public…), le faisant apparaître dans son environnement habituel. C’est un mode de reconstitution d’une scène (historique, naturaliste, géologique ou même religieuse) en volume »
Si le panorama est en deux dimensions, le diorama est en trois dimensions.
C’est mon ami Philippe HOCHAR, conseiller municipal à Nexon, qui m’a signalé une exposition à la Bibliothèque Francophone Multimédia (BFM) sur la rafle d’aout 1942. Le premier panneau représentait le départ des déportés à la gare de Nexon. Je n’avais rien lu dans la presse sur cette exposition et le site de la BFM n’en disait pas un mot.
Je suis donc allé à la BFM et dans le couloir qui relie l’entrée à l’espace des journaux par le jardin exotique une série de vitrines décrit, avec des figurines miniatures, le parcours des déportés depuis la gare de Nexon jusqu’à Auschwitz en passant par Compiègne, Drancy … Le train est le fil conducteur de cette exposition ce qui lui donne comme titre : Trains pour l’enfer.
Dans un article précédent j’ai raconté cette rafle, je ne vais donc pas y revenir. Je vais simplement mettre les photos de ces vitrines aux multiples personnages, tous très réalistes, depuis leur départ de Nexon jusqu’aux fours crématoires d’Auschwitz. Quelques documents devant les vitrines expliquent les évènements représentés et de part et d’autres des vitrines une dizaine d’ouvrages consacrés à ces déportations et à leurs victimes sont présentés sur des tables.
Il est dommage que le nom de la personne qui a réalisé ces miniatures, aussi bien les personnages que les trains, les gares, les automobiles…, ne soit pas indiqué. Je ne désespère pas de le connaitre.
Le convoi a quitté Nexon. On se trouve alors à la gare de Drancy, Pantin ou Le Bourget ou les déportés vont etre embarqués dans des wagons à bestiaux pour Auschwitz.
C’est le titre d’un article écrit par le baron Georges de Nexon qui a été publié en 1946 par le Centre d’Etudes des « Questions Actuelles » . Merci à M. Christian GESLIN de m’avoir donné ce document.
Quand j’ai lu cet article je me suis retrouvé plus de 50 ans en arrière quand j’étais étudiant à l’Université de Bordeaux, en DEA, c’est à dire le Master 2 actuel. J’avais choisi comme sujet de mémoire « Le modèle de développement agricole de françois QUESNAY » et mon directeur était le Professeur André GARRIGOU LAGRANGE. C’était un remarquable professeur, un grand bourgeois qui nous recevait dans son salon, toujours disponible pour ses étudiants. Il a André a relevé le nom de DAVID de LASTOURS qui se trouve maintenant accolé à GARRIGOU-LAGRANGE (Tribunal d’Angoulême le 31-12-1924).
Son père, Paul GARRIGOU LAGRANGE était un chercheur météorologue très connu qui avait fait construire un observatoire dans son parc à Limoges situé dans la rue qui s’appelle aujourd’hui « rue de l’observatoire Garrigou Lagrange ».
L’Observatoire de M. Paul GARRIGOU LAGRANGE
L’observatoire fut inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en mai 1978. Sa préservation paraissait assurée. Mais son déclassement a été obtenu quelques mois après par la société ROUCHAUD LAMASSIAUDE, en théorie pour agrandir son usine. Malgré la réaction des sociétés protectrices du patrimoine, le déclassement et la démolition furent plus rapide que les tribunaux et le 23 mars 1979 il ne restait qu’un tas de décombres de l’observatoire !
Pourquoi ce détour par Bordeaux et Limoges ? Parce que mon travail de recherche puis les cours que j’ai dispensés en sciences économiques à Limoges ont porté en partie sur la question que pose Georges de NEXON.
François QUESNAY dont j’ai parlé était un brillant médecin pendant les années 1730 – 1750 à la fois médecin de Mme de Pompadour et de Louis XV qui, ayant été anobli s’est posé la question de la meilleure manière de gérer le domaine que son titre lui avait permis d’acquérir. Ses réflexions qu’il publie à partir de 1750 en font pour moi, mais je ne suis pas le seul, le premier vrai économiste du monde moderne. Le débat sur fermier ou métayer est au cœur de la question de la production et de la répartition de son produit. Dès que le producteur n’est pas seul à produire et qu’il emploie de la main d’œuvre il se demande quelle rémunération il doit accorder à celui qui contribue à la production. Les différentes sociétés sont passés de l’esclavage au servage puis au salarié et dans l’agriculture du domestique au métayer puis au fermier. dans le cas du métayer c’est un partage de la récolte alors que le fermier verse un loyer. QUESNAY en 1750 se posait la question de savoir quel mode d’exploitation assurait le revenu le plus élevé pour les deux, propriétaire et exploitant. Avec le développement du progrès technique et de la mécanisation il fallait savoir qui devait financer l’investissement. Georges de NEXON ne s’appuie pas sur les théoriciens de l’économie qui depuis QUESNAY en passant par MARX jusqu’au Prix Nobel J. STIGLITZ ont analysé la répartition de la rente entre les différents acteurs de la production et la juste répartition entre la travail et le capital.
Voici le texte de Georges de NEXON :
La position de Georges de NEXON est celle du métayage. Pour avoir interrogé M. PAUZET qui a été métayer chez M. de NEXON cette position s’explique par un comportement de ce propriétaire différent de celui des autres propriétaires. En effet M. PAUZET m’a répété plusieurs fois que du jour où sa famille est entrée comme métayer au domaine de la Garde ils n’ont plus jamais eu faim. Il m’expliquait que ses parents ont eu des propriétaires qui ne facilitaient pas le travail des métayers et qui exerçaient un contrôle permanent et suspicieux, considérant par principe que le métayer était menteur et voleur.
Les conflits entre propriétaires et métayers étaient fréquents, tout n’était pas prévu dans les baillettes dans la mesure ou, surtout au XIXe siècle beaucoup de métayers ne savaient ni lire ni écrire. le ramassage du bois mort, des châtaignes, des fruits tombés au sol … étaient sources de contentieux de même que l’utilisation des charrettes en dehors de l’exploitation, la vente du bétail…
Voici la baillette de M. PAUZET signée le 5 mai 1935 pour une exploitation à partir du 1er novembre 1935. Si l’article 1 considère que le colon doit gérer « en bon père de famille » l’article 2 concerne les charrois. L’article 3 est relatif au bois, avec l’interdiction de couper un arbre sans autorisation et de ne prendre que le bois de chauffage qui lui aura été désigné. Rien n’est écrit sur les investissements et les innovations possibles.
Pour une analyse très fine du métayage en Haute-Vienne lire l’article de Dominique DANTHIEUX « Métayage et grande propriété foncière dans le département de la Haute-Vienne : entre utopie sociale et innovation agricole (fin 19e-début 20e siècle) » dans Ruralia, Revue de l’Association des ruralistes français n°14 -2004. Il montre que le développement de l’élevage de la race bovine limousine et celui des cultures qui lui sont associées qui ont été favorisés par les grands propriétaires, comme les de NEXON, ont permis aux métayers d’être des agents du changement et souvent de devenir à leur tour propriétaires, même si cela ne concerne qu’une partie des métayers. Sans aucun doute ceux du baron Georges de NEXON en font partie et ils confortent la conclusion générale de Dominique DANTHIEUX « Le métayage tel qu’on le pratique en Haute-Vienne est vanté non parce qu’il se fait le garant d’un ordre social traditionnel mais bien parce qu’il a permis à une frange de la paysannerie de prétendre par son travail et sa valeur propre à la propriété. »
Merci à Chantal, fille de M. PAUZET pour les baillettes.
Le premier chromo, image lithographique en couleur, utilisé comme support publicitaire avec un barbichet de Nexon l’a été par les Chocolats LOUIT. LOUIT Frères et Compagnie était une entreprise alimentaire française fondée à Bordeaux en 1825. En 1846, Émile LOUIT, le fils aîné hérite de l’entreprise et fonde avec le benjamin Edouard LOUIT la société « LOUIT Frères et Compagnie ». La maison va prendre un essor exponentiel et en 1857, elle se diversifie vers d’autres produits alimentaires, en particulier la moutarde. Elle ouvre des succursales partout en France. Au début du XXe siècle elle exploite un réseau commercial dans toute la France et exporte ses produits.
Vers 1925 elle va se lance dans des campagnes de publicité, on disait alors réclame. Elle utilise tous les supports de l’époque, cartes postales, affiches, annonces… et les chromos.
Les chocolat LOUIT émirent de très nombreux chromos sur des thèmes variés. Dans la série « Types et Costumes pittoresques de France » on voit un couple de Nexon.
Le Limousin ici se limite à Limoges, Saint-Yrieix et Nexon. Limoges est représenté par les laveuses, Saint Yrieix et Nexon par des paysans. Peut-être que des lecteurs connaissent les particularités de l’habit des femmes de Nexon.
Le chromo du Chocolat LOUIT est un repiquage d’un chromo édité par NATHAN sur les provinces . L’image est la même, sans la publicité. Au verso le Limousin est sommairement décrit avec un mot pour le kaolin de Saint Yrieix et la porcelaine de Limoges.
Un autre chocolatier a utilisé les chromos pour sa publicité. Il s’agit des chocolats Guérin-Boutron, fondés à Paris en 1775. C’étaient des chocolats de luxe vendus dans deux magasins de vente au détail à Paris et expédiés dans toute la France. En 1910, son usine située dans le 19e arrondissement employait 280 ouvriers.
Une des séries de chromos représente les coiffes des régions. On y trouve un barbichet de Nexon mais avec une faute de frappe et Nexon et est devenu Vexon.
La faute de frappe saute aux yeux !
D’autres coiffes ont été représentées, celle de Chalus et celle de Limoges.
Les Cartes postales de Geo FOURIER.
Georges FOURRIER (1898-1966), plus connu sous le pseudonyme de Geo-Fourrier, est un peintre illustrateur et graveur. Il a beaucoup voyagé et ses voyages l’ont inspiré tant pour la photographie que la peinture et l’illustration. Il a de nombreuses séries de cartes postales consacrées à la bretagne mais aussi quelques cartes sur notre région.
Pour nous la plus intéressante est celle de Nexon. Il peint _un joueur de vieille, assez jeune, qui tourne le regard vers la droite. Il signe d’un F et d’un G entrelacés. Elles sont tirées sur un beau papier mat, légèrement gaufré.
D’autres cartes postales concernent notre région: d’abord 3 femmes en barbichet pour Aixe, Saint Léonard et Saint Yrieix. le trait est assez fin et les couleurs correspondent bien à l’esprit Limousin.
Il y a une autre carte qui représente un homme d’Eymoutiers. C’est un joueur de cornemuse qui regarde vers la gauche. Les couleurs sont un peu plus vives. Elle est horizontale.
Peu de cartes ont voyagé. Sans doute de peur qu’elles s’abiment dans le transport mais aussi parce que les personnes les achetaient pour les garder.
Si vous avez d’autres exemples ou Nexon figure n’hésitez à me le signaler. Merci.
Pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2023 j’utilise cette carte postale postée il y a 115 ans à Saint Sulpice Laurière et adressée à Paris.
Armand FALLIERES est président de la République depuis 1906 et il le restera jusqu’en fevrier 1913. Opposé à la peine de mort, il gracie systématiquement les condamnés à mort pendant les premiers temps de son mandat mais les mentalités ne sont pas prêtes pour son abolition. Plusieurs fois ministre, président du Sénat pendant 7 ans il était considéré comme un « patriarche de la République » . Originaire du Lot et Garonne il aimait le Sud Ouest ou il passa sa retraite.
A Nexon François LELONG était maire depuis 1904 et il le restera jusqu’en novembre 1919. Il n’était pas de la lignée des LELONG boucher charcutier, son père était boulanger et sa famille était nexonnaise depuis plusieurs générations. François LELONG (1861-1925) était expert agricole. Il a épousé le 11 octobre 1921 à Nexon Marie Louise Amélie BALAIZE. Ils seront mariés pendant moins de quatre ans.
François LELONG était le frère de François Philibert LELONG (1870-1956) qui était médecin. Marié à Catherine BORDE ils ont eu une fille, Céline Lucienne qui a épousé Boris MARKOFF, vétérinaire à Nexon. A son décès Lucienne MARKOFF a fait de la commune de Nexon son légataire universel. On voit aujourd’hui le résultat de ce don.
Pour lire le chapitre que j’ai consacré à ce don : https://etsinexonmetaitconte.fr/wp-admin/post.php?post=2319&action=edit
Au cours de l’année 2022 j’ai publié 34 articles soit presque 3 par mois. J’ai encore beaucoup de pages à écrire mais je cherche toujours des documents, des photos, des vieux papiers. Je les scanne et je vous les rend dans la semaine. Et si vous n’avez pas de documents vous avez sans doute des souvenirs, alors racontez les… Les commentaires sont faits pour cela. Ils sont très importants pour la reconnaissance du site sur les moteurs de recherche. Plus il y a des commentaires mieux l’article est classé. Je remercie tous ceux et toutes celles qui en écrivent, le site est ainsi dans les 2 ou 3 premières références quand on cherche sur Google « histoire de Nexon ».
J’ai dix photos d’une distribution des prix à Nexon. Il y en avait une quinzaine dans la série. M. PRADEAU est maire, M. JALICON est directeur et son épouse, Mme JALICON directrice. La cérémonie ne déroule pas dans la cour de l’école mais sur la place en face du champ de foire.
La première photo montre les personnalités avec les enseignants. M. PRADEAU, maire, lit son discours. Sur la table les nombreux livres à distribuer attendent les lauréats. M. et Mme JALICON sont prêts à officier.
On commence par les filles, ce sont les grandes en fin d’études. M. et Mme JALICON sont debout.
Maintenant il y a des filles et des garçons.
Encore une classe de filles.
Toujours les filles.
Un garçon descend, un autre monte…
On arrive aux petites classes, il n’y a presque plus de livres sur la table…
Une classe de garçons.
Les petits de la maternelle passent en dernier. Ils ne sont pas encore descendus que M. JALICON enlève le tapis qui couvrait la table.
C’est fini. Tout le monde doit être content car maintenant ce sont les vacances…
Si vous reconnaissez quelqu’un n’hésitez pas à me le signaler.
Les plus vieux nexonnais ont du être surpris de lire cette annonce dans la presse car ils se souviennent que Sofrance est arrivée à Nexon en 1974, cela fait donc 48 ans. Mais avant de s’installer à Nexon, Sofrance existait mais à Limoges. La création de cette société ayant eu lieu en 1941 la société Sofrance a donc eu 80 ans en 2021. A ce moment , la crise du Covid n’avaient pas permis qu’un manifestation réunissant plusieurs centaines de personnes soit organisées. Elle fut donc reportées à 2022.
A la lecture de cette une du Populaire du 14 septembre 2022 on constate que c’est l’anniversaire de SAFRAN qui est fêté. Comment est-on passé de SOFRANCE à SAFRAN ?
1- La naissance de SOFRANCE.
En 1941 est créée à Limoges la « Société des Filtres Français », qui prend le nom de Sofrance quatre années plus tard. Le Bonhomme Limousin du 5 juillet 1941 publie l’acte de création de cette société dont M. SAINT ANDRE sera le premier gérant.
La jeune société fabriqua des filtres à huile qu’elle commercialisa sous la marque Sofrance et ouvrit une agence à ce nom à Paris. Ces filtres furent vite reconnus comme particulièrement performants et le journal L’Auto en vantait la qualité dès le mois de juillet 1941.
L’Auto 12 juillet 1941
En fevrier 1942 , M. BOUDEAU qui est monteur est payé 1400 francs auxquels s’ajoutent une prime de 300 francs et un supplément de prime de 10% soit 30 francs. En juin le salaire de base est passé à 1600 francs et à 1800 francs en octobre.
La publicité pour les filtres SOFRANCE mettait l’accent sur l’économie qu’ils faisaient réaliser en éliminant les vidanges et en évitant l’usure des moteurs.
L’AUTO 7 octobre 1943
La notoriété de SOFRANCE dépassa vite les frontières nationales et les ventes de filtres s’effectuèrent dans les pays voisins comme le montre cette lettre de satisfaction d’un client belge.
Mais les utilisateurs haut viennois ne ménagent pas non plus leurs éloges.
En 1951 SOFRANCE est présent à foire exposition sur le stand PENICAUT.
La notoriété de SOFRANCE n’a pas cessé de croitre en s’élargissant à l’aéronautique et en commercialisant ses produits aux États-Unis.
Foreign Commerce Weekly janvier 1959
Avec un peu d’humour…
Lors de sa venue à Limoges les 19 et 20 mai 1962 le général de GAULLE a rendu visite à SOFRANCE.
La présence de SOFRANCE sur le marché de l’aérospatial en travaillant avec Sud Aviation sur le programme Caravelle va connaitre une forte croissance dans les années 60 avec les programmes Mirage et Concorde. Cette croissance exige d’importants moyens financiers et en 1973 le groupe Labinal acquiert Sofrance pour en faire sa branche dédiée à l’aérospatiale, accélérant ainsi son développement dans ce secteur.
C’est à cette époque que SOFRANCE cherche un terrain pour agrandir son usine trop à l’étroit à Limoges. René REBIERE qui était maire de Nexon et conseiller général apprend que la société cherche un terrain dans les environs de Limoges. Il saisit l’occasion prend contact avec M. SAINT ANDRE en juin 1973.
René REBIERE savait qu’un grand terrain appartenant à Marie Edith BONNET, la fille de Mathurin René BONNET pourrait faire l’affaire. Il connaissait bien l’endroit car il est situé en face de la maison de ses parents. La proximité de la gare est un atout et l’affaire va se réaliser et au cours de l’été 1974 SOFRANCE acquiert un terrain de 3ha 35 aux Gannes et entreprend la construction d’une usine de fabrication de filtres pour moteurs marine et aviation. La première tranche comprend un bâtiment principal de 104mx36m soit 3816 m2 avec un étage et un bâtiment annexe à simple rez de chaussée de 200 m2 au sol.
Les travaux vont aller bon train et en juin 1975 l’usine est prête. Elle ouvre avec 27 salarié et va rapidement monter à 150. Ce sont des soudeurs, des chaudronniers, des ajusteurs…
SOFRANCE en juin 1975
Les salariés venaient pour la plupart de Limoges. Un train spécial, le train SOFRANCE, partait de Limoges pour assurer l’embauche à Nexon et le soir, après la débauche il ramenait les ouvriers à Limoges.
le 16 juin 1976 la société procède à une augmentation de capital qui passe de 224 950 F. à 4 500 000 F.
SOFRANCE est solidement implanté dans le secteur des filtres pour les liquides, huiles et carburants, pour les fusées, les avions, les engins militaires ou industriels va de plus en plus recruter de personnel sur le canton de Nexon. Circulant sur les petites routes le directeur du personnel s’arrêtait quand il voyait un jeune garçon et lui demandait « tu cherches du travail ? » . S’il répondait oui il lui disait « Présentes toi demain matin au bureau ».
Atelier mécaniqueAtelier mécanique
Parmi les machines il y avait des plisseuses allemandes ( Rabovsky ?) qui servaient à faire des plis avec plusieurs couches de papier et de toile métallique pour devenir des filtres. Elles pouvaient faire des filtres jusqu’à 1 mètre de large.
Christophe B. à la plieuse
A la fin des années 1980 le personnel avoisine les 300 salariés mais en 994 SOFRANCE diversifie son activité et se tourner vers les filtres à air et se centre sur l’aéronautique. L’entreprise abandonne la chaudronnerie et la métallurgie. Elle connait alors une période difficile avec des licenciements qui font passer le nombre des employés de 280 à 150.
En 1994 le chiffre d’affaire est de 60 millions de francs avec 120 employés. Les métiers ne sont plus les mêmes qu’en 1976. La recherche et le développement prennent une place plus importante, l’entreprise recrute plus d’ingénieurs et de techniciens supérieurs. SOFRANCE devient leader européen du filtre pour l’aéronautique. Les concurrents sont américains avec PALL qui domine. Un article du Populaire du 31 mai 1994 retrace bien la situation.
La récession dans le secteur aéronautique s’est estompée et à partir de 1998 le chiffre d’affaire a retrouvé le chemin de la croissance. Les embauches ont repris.
En 2000, Labinal cède sa branche aérospatiale au groupe Snecma, qui veut renforcer sa branche équipement. A Nexon le début des années 2000 a été marqué par la modernisation des ateliers en passant d’une installation manuelle à une installation semi automatisée. Le respect de l’environnement devient plus important avec un système d’aspiration des rejets atmosphériques plus efficace, un recyclage des bains de dégraissage …
Les employés ne prennent plus le train SOFRANCE matin et soir. Les horaires de travail ne correspondent plus aux horaires des trains. A peine une moitié des salariés habitent le canton de Nexon ; les autres habitent plus loin, à Limoges mais aussi en Dordogne et en Corrèze.
En 2005, SNECMA fusionne avec SAGEM pour créer le groupe SAFRAN, et SOFRANCE est rattachée à Messier-Bugatti-Dowty (devenue Safran Landing Systems en 2016). L’entreprise accompagne ainsi les programmes aérospatiaux Airbus A380 et A350, ainsi que Boeing 787.
En 2016 SOFRANCE devient SAFRAN FILTRATION SYSTEMS. Le logo à la porte de l’usine a changé mais à l’intérieur tout reste identique.
Avec plus de 180 salariés en 2019 l’entreprise connait depuis quelques années une croissance moyenne de plus de 7 % et réalise 35 millions d’euros de chiffre d’affaire.
La crise sanitaire et économique
Et survient le Covid et la crise sanitaire qu’il engendre. Les avions restent cloués au sol, le marché s’effondre et c’est une chute brutale d’activité pour Safran Filtration Systems. Pour l’année 2020 le chiffre d’affaires tombe à 28 millions d’euros soit une diminution de 20%.
Le 17 juin 2020 le président de la Région Alain ROUSSET effectue une visite en Haute-Vienne pour rencontrer les entreprises du secteur aéronautique. Il passe par Nexon pour redonner confiance. Les salariés ont pris des vacances et ont travaillé en activitépartielle, les contrats courts n’ont pas été renouvelés, les investissements ont été revus à la baisse … jusqu’à ce que l’activité reprenne au début de l’année 2022.
En septembre 2022, l’activité économique ayant repris, le directeur, Pierre FARRENQ décide de fêter les 80 ans de l’entreprise avec un an de retard à cause de la crise sanitaire. C’est l’occasion pour le Populaire de consacrer un long article à l’entreprise.
Safran emploie en octobre 2022,160 personnes dont 42 cadres, 57 employés, techniciens et agents de maîtrise (ETAM) et 61 ouvriers/opérateurs. Le défit qui se pose à l’entreprise est de réduire de 30% ses émissions de carbone d’ici 2025 et de s’adapter aux besoins de l’avion du futur. C’est dans cet objectif que le groupe Safran a ouvert le 7 octobre 2022 au Haillan près de Bordeaux l’usine qui doit donner naissance aux premiers avions « zéro émissions de CO2 ».
Lorsqu’en 1973 René REBIERE a proposé à M. SAINT ANDRE de transférer son usine à Nexon c’était une action visionnaire à la fois pour Nexon qui bénéficie des importantes retombées économiques de l’activité de SAFRAN et pour l’entreprise elle bénéficie d’un cadre qui lui permet, comme le montre la photo aérienne, d’être une usine à la campagne, au milieu de la verdure qui s’étend à perte de vue.
Mes remerciements à Pierre FARRENQ pour les 2 heures qu’il m’a consacré, pour les documents qu’il m’a confié et pour les souvenirs que nous avons échangés des années qu’il à passé à Flavignac.