Par ton décès René tu es entré dans l’histoire, histoire de Nexon que tu as contribué à écrire et plus largement celle du canton et du département au cours des différents mandats que tu as exercé.
Tu as largement contribué à ce blog. Dès que j’en ai eu l’idée, je suis allé te voir et tu m’as prêté des documents, tu m’as raconté, expliqué le Nexon de ton enfance. J’arrivais chez toi à 14 heures, tu préparais le café et là le temps ne comptait plus. Il m’est arrivé de partir à 18 heures tellement ta mémoire était riche de souvenirs la gare de Nexon et les nombreux wagons stationnés qui offraient autant de cachette pour les jeux quand tu étais gamin, le lycée à Saint Yrieix, le service militaire et la période du capitaine de réserve, le foot… Bien sûr tu avais refait du café.
Les premiers souvenirs que j’ai de toi, au-delà de ceux que nous avions du fait que ton père livrait du vin à mes parents, c’est ton élection à la mairie de Nexon en 1965. Je n’avais pas encore le droit de voter mais je me suis intéressé à la campagne que tu as menée.
Par ma famille j’entendais les reproches adressés à la municipalité et plus particulièrement au maire, M. Pradeau. Tu lui en voulais beaucoup d’avoir publié, dans le bulletin municipal d’octobre 1962 les noms des quatre commerçants n’ayant pas versé à la souscription pour la fête des 23 et 24 septembre 1962. Figurait le nom de ton père « REBIERE vins charbons ». Plusieurs fois tu m’as rappelé ce fait. Je ne sais pas si ce fut l’élément déclencheur de ta décision de te présenter aux élections municipales mais tu en as retenus une leçon : ne jamais humilier une personne en public. Tu as toujours refusé de fustiger le comportement de telle ou telle personne, de juger publiquement ou simplement de citer les noms de personnes, sauf lorsqu’elles exercent des fonctions publiques. Dès le premier bulletin publié après ton élection on constate ce changement. Mais le plus notable c’est ta volonté de ne jamais te mettre en avant. Aucun article n’est signé de ton nom mais de l’ensemble du conseil municipal. Tu ne disais jamais « j’ai fait ceci ou cela » mais le « conseil a décidé… » et lorsque qu’il fallait personnaliser l’action tu parlais à la troisième personne « REBIERE a fait… » la profession de foi de ton équipe est à cet égard exemplaire : aucun nom ne ressort, seulement la volonté d’être une équipe.
Ton engagement était clair : socialiste. Un socialisme ouvert à tous les républicains démocrates. Profondément laïc, tu n’as jamais transigé sur le principe de la laïcité, profondément humaniste, tu as toujours respecté les autres, y compris tes adversaires politiques.
Tu as donné satisfaction aux nexonnais puisqu’ils t’ont réélu plusieurs fois, te portant pour 30 ans, de mars 1965 à juin 1995, à la tête de la municipalité. Les électeurs t’on fait confiance en t’élisant au conseil général de 1985 à 1998 et à la présidence de nombreux organismes publics.
Tu as refusé toutes les médailles et décorations, sauf celle qui récompense le dévouement des élus et des agents publics pour leur engagement au service des collectivités territoriales. Tu as donc reçu, en 1998, la « médaille d’honneur régionale, départementale et communale ».
Daniel Boisserie, député, René Rebière et Liliane Jamin, maire.
Tu manqueras, d’abord à ta famille et à tes proches, mais aussi à tous ceux qui savaient pouvoir compter sur toi pour un conseil, une écoute. Merci pour tout René.
Le Populaire samedi 9 septembre 2017
J’apprends avec retard le décès de René Rebière, au moment de lui téléphoner pour présenter mes vœux (j’habite maintenant dans la Drome). Il a eu une grande influence sur ma vie en m’accordant sa confiance. Homme généreux, altruiste, à l’écoute mais également fort de ses convictions. Je regrette de ne pas avoir pu témoigner par ma présence à ses obsèques mon amitié et ma reconnaissance. Jean-Marc Delporte