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14 septembre 2024 : première réunion des anciens de l’école de Nexon nés entre 1945 et 1950.

Le projet est né il y a environ 3 ans. J’en avait parlé à François MARCELAUD, j’ai réuni les photos de classe de mes frères et les miennes, François a invité deux ou trois anciens et nous nous sommes retrouvés chez lui, des photos de classe étalées sur la table de la salle à manger. Il y avait là Guy DEFAYE, Bernard NOUHAUD, deux camarades de classe… et il aussi Jeannine DAUGIRAS-MONCHATY, Marie Françoise QUINQUE-GRIZON.

Le relevé de l’Etat Civil de ces six années comptait 231 noms. Une cinquantaine était décédé, certains noms ne nous disaient rien. Nous ne nous trouvions pas sur la liste établie à partir de l’Etat-Civil le nom de camarades qui étaient en classe avec nous. C’était évident, comme le disait Sherlock HOLMES à son cher WATSON, un certain nombre d’élèves ayant fréquenté les écoles de Nexon n’étaient pas nés dans cette commune.

La meilleure solution était d’identifier les noms de toutes les personnes figurant sur les photos que nous avions réunies. Le nombre augmentait à chaque réunion du groupe auquel s’était joint Nicole LAPLAUD-TIGOULET et d’autres moins assidus. A la fin de l’année 2023 nous avions identifié 90% des noms des élèves de nos photos. Au début de 2022 la décision fut prise d’organiser une réunion en septembre quel que soit le nombre de personnes que nous aurions contactés. Début Juillet la date du 14 septembre fut arrêtée, le lieu choisi : le moulin Pintou. Quel que soit le temps nous pourrions organiser un déjeuner soit en plein air s’il faisait beau soit dans une grange en cas de mauvais temps. Chacun des six permanents du groupe était chargé de prévenir celles et ceux de leurs connaissance. Il s’avéra qu’une cinquantaine de personnes étaient prêtes a venir le 14 septembre. Mais il y eu rapidement quelques désistements et nous sommes partis sur 45 personnes. Le choix d’un repas froid a fait l’unanimité pour plusieurs raisons ; le prix ( maximum 15€ par personne), la facilité de préparation et de service (buffet) et nettoyage simplifié. La commande fut passée au Super U de Nexon le samedi 7 septembre. Les barnums, les tables furent installées le vendredi 13 après-midi par l’équipe renforcée par Patrice VALETTE et les conjoints, Jean MONCHATY toujours présent et Jean Pierre TIGOULET. Le samedi 14 les photos ont été accrochées, les chaises installées ainsi que les assiettes et les couverts. Nous n’avons pas voulu utiliser d’assiettes en carton ni de couverts en bambou. C’est ici encore une fois la générosité de François qui nous a permis de déjeuner dans des assiettes de Gien, souvenir de ses premières armes de jeune directeur de la FEL.

Tout est prêt pour l’arrivée de nos camarades
Jean est à son poste pour encaisser la contribution de chacun et à verifier téléphone et adresse
Les premiers arrivés inspectent les installations mais il n-y a encore rien à grignoter!
Bonjour. Tout me recoonais ? oui en 60 ans tu n’as pas changé…
Sur quelle photo suis-je ?
A plusieurs c’est plus facile.
Il n’y a encore rien à grignoter…
C’est pour bientôt. François en est train de terminer le découpage de la pizza et de la quiche
Christian à soif, il attrape un verre de kir.
Gilbert courre moins vite qu’e lorsqu’il était sur un terrain de foot.
Tout est pret pour commencer, sans discours et sans protocole.
Les assiettes sont encore garnies
Avec un peu de pain c’est mieux
les assiettes commencent à se vider
Christian est à l’eau…
Gilbert et Christian sont en face l’un de l’autre
Christian redresse la grille que le vent avait emporté…
Nicole met les noms en face des numéros
Il faut bien etre à trois pour ne pas se tromper…

Après le déssert, tarte aux abricots et tare aux poires un petit café et chacun regagne ses pénates en espérant se retrouver pour une prochaine réunion.

Andrée Anna GIBAUD, épouse BINET, née à Nexon, a été massacrée le 10 aout 1944 à Oradour où elle était directrice de l’école de filles. Avec elle son fils, sa mère et son mari.

Andrée GIBAUD est née le 5 mars 1914 à Nexon. Son père Amédée GIBAUD était platrier à Valette et son épouse, Louise RAGOT, était sans profession. Amédée GIBAUD était né le 2 juin 1884, à La Meyze, et son épouse Louise était née le 5 janvier 1889, elle aussi à La Meyze. Ils s’étaient mariés le 28 octobre 1911 à La Meyze. Au recensement de 1901, Amédée GIBAUD qui avait 16 ans a été recensé à Nexon ou il était apprenti platrier chez Auguste VIACROZE, rue du Nord.

ADHV

La jeune Andrée a du aller à l’école à Nexon et, bonne élève, elle a été reçue au brevet élémentaire en juin 1930 à Limoges. En septembre 1932 elle entre à l’Ecole normale d’institutrices de Limoges et obtient son brevet supérieur en juin 1935 et son certificat d’aptitude professionnelle en novembre 1935.

Andrée Anna Gibaud est notée 13/20 par la Directrice de l’Ecole normale qui indique « Elle a des qualités de douceur, d’amabilité et d’éducation. Elle devra faire une institutrice consciencieuse ». Ces qualités sont celles que ces élèves qui ont échappés au massacre signaleront lorsqu’ils parleront d’elle.

En septembre 1935, elle est à nommée pour un remplacement à l’école de Beaune-les Mines, puis le 1er octobre 1935, à Couzeix pour trois semaines. Ensuite elle va au Palais où elle restera jusqu’en août 1938. Et c’est le 3 octobre 1939 qu’elle est nommée directrice adjointe à Oradour-sur-Glane.

Le 2 juin 1936 à Limoges, elle épouse Jean BINET, agent technique à l’intendance à Limoges.

Il était né le 15 novembre 1910 à Pontgibaud (Puy-de-Dôme), fils de Victor BINET, brigadier de gendarmerie à cheval, et de Marie Lucie MOUTON, son épouse, sans profession.

Le 13 avril 1937, à Limoges, nait leur fils, Jean Pierre.

Andrée BINET à l’école de filles d’Oradour sur Glane

Le 3 octobre 1939, Andrée BINET est nommée directrice adjointe à Oradour-sur-Glane. Depuis le 6 août 1936 le Front populaire a adopté la loi sur l’enseignement primaire présentée par le ministre de l’Education nationale Jean Zay. Elle prolonge la scolarité obligatoire de 13 à 14 ans. Les écoles d’Oradour doivent s’organiser pour accueillir plus d’élèves et surtout plus agés et ce jusqu’au passage du Certificat d’études primaires.

Le 1er septembre 1940 Andrée BINET est nommée directrice de l’école de filles qui compte 3 classes et accueille 108 élèves, soit 36 élèves par classe en moyenne.

Ginette COUTURIER et Andrée GIBAUD

Le 19 décembre 1941, l’inspecteur primaire de Rochechouart inspecte sa classe et visite le logement mis à sa disposition.

Grande section de l’école de filles 1941-42 , Madame Binet au milieu de ses élèves (ANFMO)

Elle est logée dans un appartement de « 4 pièces + cabinet à toilette ». L’inspecteur précise que contrairement à d’autres communes, la directrice n’assure pas la fonction de secrétaire de mairie. Puis l’inspecteur s’attache à comprendre Andrée GIBAUD qui n’a alors que 26 ans. Son mari travaille à Limoges et ils ont un fils de 3 ans 1/2, Jean-Pierre, qui vit à Oradour.

Concernant son enseignement il note que la préparation est « régulière et sérieuse. Fiches particulières à chaque enseignement. Tout est prévu, choisi, préparé d’une façon intelligente ». Concernant sa méthode d’enseignement, l’inspecteur écrit : « la maîtresse avec raison rattache ses observations à un nombre limité de points ; plan, construction sérieuse, expressions incorrectes, fautes d’orthographe. Mais il faut éviter de laisser les élèves passifs, la correction collective doit être vivante, tous les enfants doivent y participer. Ce n ‘est pas suffisant de lire les passages contenant les fautes principales, il faut écrire au tableau, soit un alinéa, soit une phrase à mettre d’aplomb soit une proposition lourde obscure. Les élèves sont entraînées à corriger, en marge, les fautes signalées».

L’inspecteur apprécie que les jeunes élèves de Mme Binet « lisent bien, avec expression », qu’elles récitent leur texte d’une « diction lente, accentuée », enfin qu’elles aient « la voix juste et respectent les nuances » dans les exercices de chant auxquels il assiste.

L’inspecteur conclue son rapport en saluant en Mme Binet une institutrice directrice d’école, qui « travaille avec méthode et ordre ; Les résultats obtenus sont satisfaisants».

Le 10 juin 1944, jour du drame.

En ces jours d’anniversaire du 80ème anniversaire du drame je ne reprendrai pas la chronologie des événements. Dans un petit livre de 36 pages, Robert HEBRAS, le dernier survivant du massacre décédé le 11 février 2023, faisait revrire le drame heure par heure. (10 juin 1944 Oradour su Glane- le drame heure par heure par Robert HEBRAS. Les Productions du Pertuis 2001). ce qui est certain c’est que lorsqu’a vers les premiers soldats pénétrèrent dans le bourg, presque personne n’a eu peur, pensant qu’il s’agissait d’un simple controle d’idendité.A 14h30 les soldats ont demandés aux institeurs de faire sortir les enfants et de les amener sur le champ de foire. A l’exception du jeune Roger GODFRIN, personne ne s’aoffait; Mais lui qui avait quitté son village de Charly chassé par les Allemands ne leur faisait pas confiance retenant les paroles de sa mère « Quand tu vois les boches, tu fuis.  » C’est ce qu’il a fait et il fut le seul rescappé parmi tous les élèves.

Andrée BINET, la directrice de l’école des filles n’est pas à son poste. Elle était en arret pour maladie dépuis le début du mois de mai. Son arret se terminait ce soir là et elle devait reprendre ses fonctions le lundi 12 juin. Elle était remplacée par une jeune institutrice agée de 23 ans, Odette COUTY. Elle logeait à l’Hôtel Milord ou elle avit laissé sa bicyclette pour regagner Limoges en fin de journée, son remplacement terminé.

Sa remplaçante suit les consignes des soldats et fait sortir les enfants de sa classe. Les bérets restent accochés aux portemanteaux, les sacs sont abandonnés sur le plancher. Arrivés sur le champ de foire les enfants et les femmes qui avaient été séparées des hommes furent réunis. Ils prirent ensuite la route pour aller vers l’église.

Ce samedi matin, Andrée BINET ne se sent pas bien, elle reste au lit. Sa mère Louise RAGOT, épouse Gibaud, était venue la voir. Son fils Jean Pierre qui avait 7 ans était à l’école. Des soldats l’ont faite lever et c’est en robe de chambre qu’elle a accompagné ses élèves vers l’église.

Ecole des filles

Marguerite ROUFFANCHE, l’unique survivante de l’église, raconte lors du procès de Bordeaux : « Nous avons été conduits à l’église, toujours avec l’escorte de la mitraillette et là, nous avons été enfermés. Après une longue attente, ils ont apporté une caisse qu’ils ont placée sur deux chaises devant la sainte table. De cette caisse se dégageaient des cordons blancs; je ne peux savoir quel engin c’était et au bout de peu de temps, la caisse a éclaté d’un coup très sourd, et il s’est élevé une fumée qui nous a étouffés et on ne voyait plus dans l’église.

A ce moment-là, les gens sont montés pêle-mêle les uns sur les autres, il y avait des familles entières, les enfants des écoles… ». Elle poursuit «…après l’explosion, quand la fumée a été dissipée, les soldats SS sont rentrés dans l’église; à ce moment ils ont mitraillé comme ceci (geste). Après ils ont apporté des fagots et de la paille et ils ont mis le feu, et c’est à ce moment-là que je suis sortie…(…) Je suis monté sur un escabeau, et je me suis lancée par la fenêtre».

Dans l’église, les enfants et leurs institutrices sont restés mêlés les uns aux autres dans un amas de cendres. Jean Pierre devait etre dans les bras de sa mère. Peut-être qu’également Louise RAGOT s’était rapprochée de sa fille et trois générations d’une même famille ont brulé dans cette église. Horible fin pour ces femmes qui furent tuées puis brulées avec leurs enfants.

L’église où les femmes et les enfants ont été massacrés
Déposition de M. PONT inspecteur primaire

Dépot central des archives de la justice militaire (DCAJM) cote 1953_02000 001_01_04_00226 et 00227

Jean BINET fut mitraillé puis brûlé dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.

Distribution des prix à Nexon en 1948 ou 1949

J’ai dix photos d’une distribution des prix à Nexon. Il y en avait une quinzaine dans la série. M. PRADEAU est maire, M. JALICON est directeur et son épouse, Mme JALICON directrice. La cérémonie ne déroule pas dans la cour de l’école mais sur la place en face du champ de foire.

La première photo montre les personnalités avec les enseignants. M. PRADEAU, maire, lit son discours. Sur la table les nombreux livres à distribuer attendent les lauréats. M. et Mme JALICON sont prêts à officier.

On commence par les filles, ce sont les grandes en fin d’études. M. et Mme JALICON sont debout.

Maintenant il y a des filles et des garçons.

Encore une classe de filles.

Toujours les filles.

Un garçon descend, un autre monte…

On arrive aux petites classes, il n’y a presque plus de livres sur la table…

Une classe de garçons.

Les petits de la maternelle passent en dernier. Ils ne sont pas encore descendus que M. JALICON enlève le tapis qui couvrait la table.

C’est fini. Tout le monde doit être content car maintenant ce sont les vacances…

Si vous reconnaissez quelqu’un n’hésitez pas à me le signaler.

Réunir les anciens des années 1945-1950

C’est un projet que j’ai eu avec François Marcelaud que le COVID a retardé. Nous avons échangé nos photos de classe et rapidement il nous est apparu qu’à 2 nous n’avions pas la mémoire de tous nos camarades de classe. Alors, au moulin Pintou nous nous sommes retrouvés d’abord à 4, Guy Defaye et Bernard Nouhaud nous ayant rejoints. Et là il a fallu se rendre à l’évidence, réunir seulement les garçons n’était pas la meilleure solution. Bien sur l’école élémentaire n’était pas mixte mais dès la 6ème, au collège garçons et filles étaient ensemble. Notre groupe c’est donc enrichi de Bernadette Rebeyrol, Marie Françoise Quinque, Jeanine Daugiras, Jean Louis Penot et d’autres encore, chacun et chacune apportant des photos si bien qu’en ajoutant à la liste des 233 enfants nés à Nexon au cours des années 1945 -1950, ceux qui ont été identifiés sur les photos de classe nous arrivons à 233 noms. Malheureusement dans cette liste plusieurs nous ont quitté, comme Yves ROUSSE dont nous avons appris le décès le matin même de l’une de nos réunions.

Voici quelques unes des photos que nous avons collectées, certaines ont été publiées sur ce blog, d’autres non. Il nous en manque certainement, surtout avec la date précise ainsi que la classe. Vous pouvez me les envoyer par mail ou mettre un commentaire et je vous contacterai. Nous aurons besoin de tous pour trouver les adresses…

6e ? avec Bernadette
CP avec Guy
maternelle
CM M. Thoumieux
1957 58 ? Guy
4e Guy
CP
CM2 M; Thoumieux
CM1 Mme Roussin
3e collège Guy
Fête
1956 8 juillet

En espérant qu’à l’automne nous aurons l’occasion de nous retrouver nombreux pour évoquer les souvenirs …

Mon adresse : nys-jean.francois@orange.fr

La fête à l’école en 1954

Une nouvelle série de photos de la fête des écoles de 1954 me sont parvenues. Comme les précédentes il n’y a aucune légende. Je reconnais quelques élèves, des plus jeunes ou des plus âgés que moi. Je les publie en espérant que des certaines et certains des lecteurs de ce blog se souviendront de cette fête pourront nous raconter quelques souvenirs. Pour ma part j’étais au CP avec Mme PRADIER au cours de l’année 1953-1954 mais je n’ai aucun souvenir de cette fête.

Parmi eux Jean Claude CLERMONTEIL, Jean Marie DESSELAS…

Distribution des prix juin 1951 ou 1952 ?

J’ai une nouvelle série de photos pour une remise des prix à Nexon. Elle se déroule dans la cour qui était autrefois celle des filles. Monsieur PRADEAU était maire, M. JALICON était directeur du cour complémentaire puisque le Collège d’enseignement général (C.E.G.) a été créé qu’en 1960.

La encore je n’ai pas la date exacte mais que j’estime en reconnaissant plusieurs camarades. N’hésitez pas à m’apporter des précisions sur les professeurs ou les élèves que vous reconnaitrez.

La première photo montre la mise place des prix sur la table . M. JALICON tourne le dos et regarde M. THOUREAU tout jeune professeur, Mme JALICON…

la cérémonie commence avec un discours du maire, M. PRADEAU. Je suis surpris qu’il ne porte pas de cravate, ce qui n’était pas la règle à cette époque, d’autant plus que les conseillers, à droite, sont eux en costume et cravate.

C’est au tour du directeur de prononcer son discours. Comme le maire, il ne porte pas de cravate. Mais on est au mois de juillet et il fait chaud…

La distribution a commencé. Les premiers récompensés sont généralement les élèves les plus méritants. je ne reconnais pas celui qui a été honoré. Du coté des professeurs, assis face à la table sur laquelle les prix sont déposés, on reconnait M. PICAT, jeune professeur qui sera directeur du Collège à partir de 1963.

On est encore au début de la distribution, la table est encore couverte de livres et c’est M. THOUREAU qui récompense ses élèves. Je reconnais des visages mais j’ai des difficultés a leur donner un nom. Par contre parmi les élèves assis la 3ème jeune fille qui se retourne est Jeanine ROBARD que l’on retrouvera lorsqu’elle aura reçu son prix.

Mme JALICON va appeler les élèves récompensés et M. le maire semble fatigué !

Je ne reconnais pas le professeur mais je me souviens de certains élèves.

M. DESMOULIN récompense ses élèves.

Un professeur que je ne reconnais pas et derrière lui une jeune institutrice, à l’époque Melle BOISSIERE qui deviendra Mme ROUSSIN. Je l’ai eu au CM1en 1956-57, une excellente enseignante, très sévère, dont les coups de règles sur les doigts n’ont du épargner aucun des élèves de la classe.

Le nombre des livres sur la table a fortement diminué. Parmi les jeunes récompensés, au premier rang je vois Georges DENARDOU, Jean Paul LASPOUGEAS et Michel VOISIN mes ainés de 2 ou 3 ans.

On arrive à ceux de ma « classe » comme on disait à cette époque ou nous passions le conseil de révision ce qui créait un lien entre nous, surtout après le bal des conscrits qui était souvent le plus grand bal de l’année et avec la recette nous pouvions aller aux bals pendant trois mois sans bourse délier tant la recette était importante. Je retrouve Guy DEFAYE, Jean Pierre LAMONERIE, Daniel BAYARD, Pierre GARRAUD, Bernard NOUHAUD, françois MARCELAUD… La table est presque vide on arrive à la fin de la distribution.

Au premier rang dans l’escalier, Marie Claude PEYRICHOUX, Jeanine ROBARD, Rachelle DENIS…

Il n’y a plus de livres à distribuer, ce sont les grandes mais quand on a 5 ans on ne les connais pas, je ne peux donc pas dire qui elles sont. Peut-être en reconnaitrez vous?

Et si vous avez des photos sur l’école, les fêtes, les métiers, des vieilles factures, des vieux documents… je les scanne et vous les rend dans la semaine.

Fête à l’école en juin 1951 ou 1952 ?

Un autre lot de photos prises lors d’une fête dans la cour de l’école maternelle mais sans date indiquée. Je n’y étais pas mais je reconnais plusieurs camarades. Pour Jean Pierre LAMONERIE les enfants de l’école maternelle jouaient « Trois jeunes tambours », sans doute en juin 1952. Si quelqu’un connait la date indiquez la dans un commentaire.

Sur la première photo je reconnais FILLOUX, Jean Pierre LAMONERIE, Jean Pierre DUMOND…

En suite ce sont de jeunes marins, plus âgés. Je reconnais Jean Paul LASPOUGEAS.

Un classe d’élèves plus âgés en habits de nos provinces.

Sur la photo on peut lire sur le haut-parleur à droite : « DENARDOU RADIO ELECTRICITE NEXON »

A l’école pendant la guerre de 1939 – 1945 : témoignages de plusieurs élèves.

Yves ADAM, fils de Léon et Léonie ADAM, avait 7 ans au début de la guerre. Il m’a apporté son témoignage sur cette période qui marque profondément tous ceux qui l’on vécue. Il avait mis en commun ses souvenirs avec ceux d’Yves PIQUET, un de ses camarades, malheureusement décédé avant que nous nous rencontrions.

A ces témoignages je mêle celui de Lucienne CLERMONTEIL, épouse de Jacques FAURISSON que j’ai rencontré chez elle, à Saint Maurice les Brousses. Nous avons longuement parlé et elle aussi m’a confié des photos de classes qui complètent celles de Yves ADAM.

J’y ajoute les notes que m’avait remises René REBIERE au cours des nombreuses heures passées dans son salon à l’écouter me raconter ses souvenirs de Nexon. Il n’y était pas né, étant de Sarrazac en Dordogne, mais il a suivi ses parents lorsqu’ils ont acheté, juste avant la guerre, le commerce de vin aux « Glycines » derrière la gare de Nexon. Il est allé à l’école à Nexon puis au lycée à Saint Yrieix. 

J’y ajoute Paul LACORE, camarade d’école d’Yves ADAM, qui m’apporte toujours des réponses quand je l’interroge tant sa mémoire est fidèle.

Merci à tous ceux qui par leur témoignage et les documents qu’ils me confient, me permettent d’écrire l’histoire de Nexon…

Souvenirs d’élèves à l’école de Nexon entre 1940 et 1947

L’école que fréquentent les jeunes en 1940 se situent dans le bâtiment central du collège actuel. Il n’y a eu aucun travaux depuis l’inauguration de cette école en septembre 1914.

Il y avait en 1940 quatre classes de garçons et quatre classes de filles ainsi que quatre logements pour les instituteurs. En annexe il y avait une classe maternelle avec un logement pour la directrice et un pour la femme de service. En sous-sol deux préaux, deux salles pour la justice de paix et deux cours séparées par un mur de pierre, l’une pour les garçons et l’autre pour les filles.

L’entrée à l’école ne se faisait pas par les cours mais par le haut puisque les classes étaient toutes au 1er étage par rapport à la cour.

En 1945 la cantine a été installée dans les salles de la justice de paix. En 1946 l’école primaire a été transformée en Cours complémentaire, ce qui permis aux élèves de poursuivre leur scolarité jusqu’au Brevet. Compte tenu de l’augmentation du nombre des élèves, la municipalité a fait construire trois classes.

En 1940, l’école est telle qu’elle était en 1913
L’école en 1943
Nb : l’instruction est obligatoire jusqu’à 14 ans depuis la loi sur l’instruction primaire obligatoire du 9 août 1936.
  • Les maîtres de l’époque

Clase maternelle : Mme PIGNOULET

Cours préparatoire mixte : Mme GAUMY

Autres classes de filles : Mmes JALICON, LAPLAUD, MATHIEU, PAUZET

Coté garçons : Cours élémentaire : M. CHAIZEMARTIN puis M. MODENEL

Cours moyen : M. LAPLAUD, blessé à une main pendant la guerre de 14-18 il était handicapé pour écrire au tableau.

Cours supérieur : M. MAISONGRANDE

Fin d’études primaires (classes mixtes) : M. COUEGNAS, directeur, puis M. JALICON

M. COUEGNAS, au milieu, à gauche son épouse. En blouse blanche Mme PAUZET, future directrice.
M. COUEGNAS, au milieu au deuxième rang, à droite Mme PAUZET et devant lui Mme COUEGNAS

Chaque classe comprenait deux divisions. Certaines classes comme le cours moyen (CM) et le cours supérieur (CS) avaient un grand nombre d’élèves du fait de la présences de réfugiés du Nord, d’Alsace ou de la zonz occupée. On peut citer les familles LECLERC, BOUVARD, (Alsacien) LECONTE, CORTEL (Nord)…

Ces classes étaient mixtes mais sur les photos garçons et filles étaient séparés sauf pour le cours préparatoire.

Le cours préparatoire de Mme GAUMY en 1940-1941

Yves Adam est au 3ème rang, 3ème en partant de la gauche

1941 – 1942, le cours élémentaire de M. MODENEL

Yves ADAM est assis par terre, au milieu l’étiquette photo entre les jambes.

1942 -1943, le cours moyen de M. MAISONGRANDE

Yves ADAM n’était pas dans cette classe

1943 Cours Moyen M. LAPLEAU

Yves ADAM, 4ème à partir de la droite au 1er rang

1945 – 1946 CS M. MAISONGRANDE

Yves ADAM, 2ème à partir de la droite au 1er rang, Paul LACORE 1er à droite au 2ème rang

1946 – 1947, la classe de fin d’études primaires de M. JALICON

Yves ADAM, 1er rang 1er à droite

Les photos de Lucienne CLERMONTEIL dans les années 1941-1944 mais sans les dates précises :

Lucienne CLERMONTEIL est au 1er rang, 3ème à partir de la droite. Elle reconnaît beaucoup de ses camarades : Denise ADAM, Jacqueline ANDRE, Bernadette BOUCHERON, Denise CHAMINAUD, Odile DESMOULIN, Bernadette LAGORCE, Georgette MAPATAUD, Madelaine MAZAUD, Andrée SANCIAUX, Jacqueline VALETTE …
Lucienne CLERMONTEIL, 3ème à partir de la droite au 3ème rang. Elle reconnaît Odette BARNAGOT, Paulette DUVERNEIX, Eva GRANIER, Denise LARNE…

Les filles portent une blouse et une veste par-dessus et très souvent un béret.

Bénéficiant des pleins pouvoirs depuis le 10 juillet 1940, Pétain, considérant que la défaite était en partie due à la formation dispensée dans les écoles sous la IIIe République va très rapidement modifier les programmes scolaires. L’école doit « édifier un nouvel homme » qui aura le sens des « sacrifices » et le « goût du travail ». L’école doit développer une morale du « devoir » et non celle des « droits. » (message du Maréchal Pétain du 4 février 1941).

L’éducation de la morale, centrée sur la devise de l’Etat français « Travail, Famille, Patrie. » est une discipline essentielle. Les instituteurs doivent transmettre aux élèves l’amour pour la terre, l’importance de la famille et l’amour de la Patrie.

Cela va se traduire par la cérémonie des couleurs. Chaque lundi, tous les élèves étaient réunis dans la cour des garçons ou un mat avait été érigé pour la montée des couleurs. Le directeur, M. COUEGNAS, désignait une fille ou un garçon dont le père avait été tué ou fait prisonnier pour cette cérémonie. Quelques minutes de silence étaient observées et les élèves chantaient « Maréchal nous voilà ».

Les programmes donnaient une grande place aux travaux manuels et à la découverte de la nature. Les enseignants disposaient d’un jardin. M. MAISONGRANDE qui s’était blessé à la cheville le faisait bêcher par ses élèves qui semaient et plantaient également les légumes. Dans les différentes classes nous portions des fruits, des légumes, des feuilles pour illustrer les cours qui s’appelaient alors « leçons de choses ».

Les jeux pendant les récréations étaient la corde à sauter pour les filles et les billes pour les garçons.

Périodiquement, il y avait des exercices d’alerte. Au coup de sifflet, il fallait quitter les salles de classe au plus vite et courir vers les Rochilles pour se cacher derrière les rochers près du garage des pompiers de l’époque ou derrière les châtaigniers dans le bois.

La caserne des pompiers a été construite au début des années 1950. Pendant la guerre de 39 – 45 il y avait un court de tennis et des rochers.

Le tennis de tennis aux Rochilles jusqu’au début 1950

On arrive à l’école à l’heure. On dit bonjour. Le directeur siffle et les élèves se mettent en rang par deux devant leur classe.

En ce temps-là, les hivers étaient très froids : gel et neige, beaucoup d’élèves soufraient d’engelures. Certaines fontaines d’eau potables étaient gelées. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il fasse chaud ou qu’il neige, les grands prenant soin des plus petits, tout ce petit monde accomplissait chaque jour le trajet domicile-école aller et retour. Ceux qui venaient des villages éloignés : Le Brouillet, Veyrinas, Combrouze, Noyéras, Valette, etc. pouvaient marcher deux heures chaque jour d’école. Mais les communes avaient passé des accords afin que les enfants demeurant loin de l’école de leur commune puissent fréquenter l’école la plus proche de leur domicile. Ainsi, ceux du village des Moulins allaient à l’école de la Grimaudie, ceux de Valeix allaient à Rilhac, ceux de Leyraud, des Pousses et de la Bonnetie à St-Maurice les Brousses. L’hivers la route était pénible, d’autant plus que presque tout le monde avait des sabots ou des galoches à semelles bois qu’il fallait ressemeler régulièrement ou qui étaient ferrées ou cloutées. Et chacun portait un cartable sur le dos avec livres et cahiers et le bidon de nourriture d’une main l’autre tenant celle d’un petit frère ou d’une petite sœur.

Dans la classe il faisait parfois très froid. Un grand poêle trônait au milieu de la salle avec un long tuyau d’évacuation des fumées. Les premiers arrivés, le matin, étaient chargés d’allumer les poêles.

Le maître, comme les élèves, portait une blouse. Contrairement aux élèves, leurs doigts étaient blanchis par la craie qu’il utilisaient pour écrire au tableau noir alors que les doigts des enfants étaient tâchés par l’encre violette, tout comme les pupitres, les cahiers et les buvards. On écrivait avec l’encre préparée par l’école, avec un porte -plume et une plume sergent-Major qu’on trempait dans un encrier de porcelaine blanche intégré au plateau de la table d’écolier.

Pour le déjeuner les élèves pouvaient manger une soupe, préparée par une employée municipale, et le morceau de pain que leur mère avait mis dans leur sac. Certains avaient un repas à réchauffer, transporté dans un bidon à étages superposés pour séparer entrée, plat de résistance et dessert. Ceux du bourg rentraient chez eux. Les instituteurs qui n’habitaient pas sur place déjeunaient au restaurant, ce qui leur laissait peu de temps entre midi et treize heure trente. Sur le plan alimentaire, chaque famille disposait de tickets d’alimentation. Elle recevait la quantité de nourriture correspondant aux tickets qu’elle donnait. Pour le pain par exemple, il était vendu an poids en fonction du nombre de tickets. Le pain était noir et lourd. Il était difficile d’en définir la composition. On enviait les élèves de la campagne qui venaient la plupart du temps avec du pain plus blanc.

Nous trouvions du lait dans des fermes proches de chez nous, Sazerat et au Moulin des Hébras. Le fermier nous fournissait quelques bouteilles. Dans les épiceries, il n’y avait que les produits alimentaires de base et en quantité réduite (fromage, sucre, saccharine).

On essayait d’améliorer notre ordinaire en allant ramasser des châtaignes ou des noix et en allant chercher les champignons à la saison. On allait à la pêche sur la Vanelle à la bouteille ou à la ligne avec une baguette de noisetier et une aiguille coudée. Du côté di moulin Trouly il nous arrivait de prendre des goujons.

Pour le chauffage familial on rencontrait des difficultés à se procurer du bois. Il était livré à une longueur d’un mètre par des paysans locaux. Il fallait recouper les bûches pour les cuisinières. On faisait appel à M. DEMAISON, qui possédait une scie à moteur électrique sur roues. Il utilisait deux grandes perches avec crochet pour le branchement sur le réseau électrique public.

Le jour de repos était le jeudi. A la fin de l’année chaque classe participait à la fête des écoles. Comme il n’y avait pas de salle assez grande à l’école celle-ci était organisée salle Paul FAURE, rue Pierre et Marie CURIE (Dojo). La distribution des prix a été suspendue pendant la guerre. Elle a repris par la suite organisée soit sur la place de la république soit dans la cour de l’école une estrade étant accolée au préau.

Le maire, L.J. PRADEAU prononce le discours d’ouverture, M. et Mme JALICON sont assis autours de la table sur laquelle sont posés les prix à distribuer. La cérémonie a lieu sur la place de la République.
La cérémonie a lieu devant le préau dans la cour des filles. M. JALICON va appeler les élèves récompensés. le maire est assis près de la table et à côte de lui les adjoints.

Le 14 juillet 1947, Yves ADAM recevait le 1er prix de la classe de fin d’étude remis par M. le Maire. Ses résultats sont brillants aussi il reçoit un beau livre relié sur Saint Louis et son siècle.

Si ce livre est un beau livre il n’est pas adapté à la lecture d’un garçon de 14 ans, aussi brillant fut-il. Aussi je n’ai pas été surpris quand Yves m’a dit qu’il ne l’avait jamais lu. Il a de nombreux prix comme celui-ci qui sont des décors de bibliothèques…

Quelques faits marquants pour des garçons de 9 à 14 ans pendant ces années 1940 – 1947.

  • Mr MOURET, Sacristain de l’époque enseignait le catéchisme à l’ancien couvent de filles, en face du cimetière. Il avait peu de candidats.
  • Il y avait le camp près de la gare, mais on ne savait pas ce qu’il s’y passait. Nos parents nous demandaient de passer très vite et de ne jamais s’arrêter.
  • Le 6 juin 1944, enfin le débarquement : gros titres des journaux, on suivait, jours après jours la progression des armées alliées. On remarque que la censure de Vichy veille encore et que le débarquement n’est qu’une « tentative ». cependant on note que le chef de l’Etat lance un appel pathétique…
L’Appel, nom du Populaire sous Vichy, du 7 juin 1944.
  • Le 9 juin1944, c’était un vendredi, la division DAS REICH, qui remontait vers la Normandie passe près de Nexon. Un détachement s’arrête sur la place de la Mairie. La veille, à Tulle, les soldats avaient pendu 99 hommes innocents pour venger les allemands tués pendant la reconquête de la ville que les maquisards avaient occupé. A Nexon cela ne se sait pas car la presse n’en parle pas mais les nexonnais restent chez eux. Le curé de Nexon, M. LAZARUS, fut un négociateur acharné et un défenseur efficace de la population. Il a convaincu les allemands qu’il ne se passait rien à NEXON. Les allemands ont repris leur route vers Meilhac, Burgnac et… ORADOUR SUR GLANE !!! Ce jour-là, M. LAZARUS, a peut-être évité le pire a NEXON.
  • Le 10 juin au soir des nexonnais ayant appris la nouvelle du massacre d’ORADOUR, montent aux Rochilles d’où, paraît-il, on apercevait les fumées de la ville en feu.

–  Les GMR, gardes mobiles républicains ont occupé le préau des garçons quelques jours avec des soldats de garde armés, postés aux quatre routes et au bas de la rue Casse Toupie. Pourquoi ? – Un jour nous avons vu passer un escadron d’avion, environ une cinquantaine, au nord dans le ciel de NEXON, en direction de l’ouest. Le lendemain nous apprenions par la presse, le bombardement de ROYAN.

Le Populaire, 6 janvier 1945

–  A cette époque, peu de familles disposaient d’un téléphone ou même d’un poste de radio. Les nouvelles locales étaient communiquées par M. NARDOT, garde champêtre, qui parcourait le bourg et certains villages et se postant sur une place, après un roulement de tambour pour attirer l’attention, annonçait à voix forte les nouvelles.

1945 … ENFIN LA LIBERTE

À la suite de la création du CEG, années 47-48, certains élèves ont quitté l’école de NEXON pour poursuivre leurs études à Limoges après avoir été reçu au concours des bourses… Ainsi Yves PIQUET et Raymond LAVEYSSIERE sont allés au lycée Gay Lussac ; Yves ADAM, Jeanot ANDRIEUX et Marie DUPUYDENU a l’ENP, aujourd’hui lycée Turgot. Un grand nombre d’entre nous n’a pas continué d’études et a intégré le monde du travail soit dans l’entreprise familiale soit dans la fonction publique.

– Avec la fin de la guerre les prisonniers reviennent dans leur famille. La vie de famille reprend son cours et les distractions sportives, culturelles ou de plein air vont reprendre leur cours. Pour permettre de pratiquer le jardinage, le retour des prisonniers, M. DESPLANCHES, horloger, qui possède un pré a Cornedie crée des lots pour les jardiniers amateurs. Aujourd’hui le pré est devenu une partie du lotissement de Cornedie.

– Si les prisonniers français ont été libérés ce ne fut le cas des prisonniers allemands. Il restait plusieurs centaines de milliers de prisonniers allemands en France dont une partie avait été capturée en Afrique. De plus les Etats-Unis ont confiés à la France les prisonniers qui avaient été faits par leur Armée. C’est donc environ 1 700 000 allemands qui se trouvaient en France pour contribuer à reconstruire ce qui avait été détruit.

Une grande partie de ces prisonniers a été employé dans les mines de charbon du Nord et dans l’agriculture. Il a également été créé des commandos communaux mis à disposition des mairies pour exécuter des travaux d’intérêt général. La municipalité de Nexon a saisi cette opportunité pour demander un commando d’une dizaine de personnes pour participer à la construction du stade. Ils venaient du camp de ST PAUL et armés de pelles, de pioches, de brouettes ils ont réalisé le terrassement du futur terrain de football, ceci sous la surveillance de Paul JARY.

Ce stade allait favoriser la pratique de football. Un nouveau club se crée, l’AS Nexonnaise qui va pouvoir bénéficier d’un vrai terrain au lieu de jouer dans un pré à La Seyne pour lequel il n’y avait ni vestiaire, ni eau. A cette époque les principaux joueurs étaient, entre autres : DESCHAMPS, les frères FOUILLAUD, JOUVE, Maurice TRIAL, Gaby VALLETTE…

  • La renaissance des foires (le 16 de chaque mois)

Les agriculteurs amenaient leur bétail sur la place du marché, le plus souvent à pied. Après accord de marché, ils allaient embarquer ce bétail dans des wagons prêts litiérés avec de la paille et de la sciure de bois.

Leurs retours étaient souvent très arrosés en faisant des haltes dans les cafés, avenue de la gare.

Les après-midi de foire, il y avait bal à l’hôtel Moderne chez M. MASSY.

Salle CHARREIX : M. PRIOLAUD, électricien de Pierre Buffière, proposait avec un projecteur et un écran des séances de cinéma ; Le plus il s’agissait de documentaires relatifs à la guerre, et quelques on avait des films comiques, Laurel et Hardy, par exemple.

Et pour nous les jeunes qui avions connu le pain noir avec ticket, le froid, la misère, cette période fut : Plus BELLE LA VIE.

QUELQUES SOURIRES

La vie reprenait a NEXON…

* M. COMBROUZE, marchand de bière, rue du Moulin de Trouly effectuait ses livraisons dans les cafés de la ville avec son camion à gazogène. Il était accompagné de sa chienne Lily, non attachée, la queue en l’air. Il faut dire que la vitesse ne dépassait pas les 30 km/ h.

Quelques mois après le massacre, M. COMBROUZE a amené une dizaine de personnes du quartier voir la ville martyre d’Oradour. Quelle tristesse….

*René LASPOUGEAS, correspondant SNCF effectuait ses livraisons avec sa remorque et son cheval. Nous les écoliers, nous aimions bien lui faire des blagues. On donnait au cheval les ordres contraires de ceux donnés par son maître ! Quand il disait « Ho » on criait « Hu ». Le pauvre cheval ne savait plus qui écouter et le brave René nous fâchait gentiment !

*Les jours de foire, un agriculteur dont je tairai le nom, venait au marché avec son âne et sa carriole. Il attachait l’âne à un platane, à l’ombre. Il lui donnait un peu de foin et de l’eau puis il partait à la foire. En fait il faisait le tour des cafés. A la fin de la journée, pour qu’il rentre chez lui, il fallait l’aider à monter dans sa carriole. On détachait l’âne et on le mettait sur route. La brave bête connaissait le chemin de l’écurie et sans encombre, mais sans toujours respecter le code de la route, elle ramenait son maître à domicile, souvent endormi. On ne pouvait pas dire : « bête comme un âne ! »

*M. Malardeau avait créé une petite filature, à la sortie du bourg, rue Gay Lussac actuelle, avec 5 ou 6 ouvriers dont ses deux gendres et mon père, Léon ADAM. Je ne peux pas terminer sans penser à Léon qui a travaillé au moulin de mon grand père et qui remplissait les sacs « bon poids » quand c’était à mon tour de les porter. Toujours de bonne humeur quand il y avait moins de travail au moulin il allait donner un coup de main à mon père à sa ferme. Il y avait entre eux une solidarité d’anciens prisonniers de guerre. je pense aussi à Jean Pierre, le jeune frère d’Yves, qu’à Nexon on a toujours appelé Jeanot. Et comme c’était la même chose pour moi, il y avait entre lui et moi une relation de grand frère entretenue par le football. Malheureusement « Jeannot » ADAM nous a quitté en 2015.

Léon ADAM et son fils Jean Pierre en 1961

Les bons points et les cahiers à l’école : les miens à Nexon de 1953 à 1957 et ceux de mon père en 1927 à Gleixhe, petit village de Belgique.

En rangeant de vieux papier j’ai retrouvé les bons points que mon père avait reçu lorsqu’il était à l’école à Gleixhe, petit village de Belgique situé à 16 km de Liège sur la route de Namur. Mon père y vivait, son père ayant repris le moulin familial au décès de son père.

Bon élève mon père a reçu de nombreux bons points tant pour la conduite que pour le travail. Ce qui m’a frappé c’est le côté pédagogique des images qui y étaient associées.

En Belgique comme en France les bons points récompensaient le mérite tant pour le travail que pour la conduite. C’était des petits rectangles en carton léger et lorsque l’élève en avait il les échangeait contre une image. Dans certaines écoles contre dix images, l’élève avait droit à un livre. Mais le bon point servait aussi à « rembourser » les bêtises, par exemple en cas de bavardage, l’élève devait rendre un de ses bons points et se trouvait quitte ! Ce système de gratifications est peu à peu tombé en désuétude après Mai 68.

Les bons points étaient simples, souvent comme ceux-ci :

I – Mes bons points et mes cahiers à Nexon

Je vais passer 4 ans à l’école primaire du CP avec Mme PRADIER au CM1 avec Melle BOISSIERE qui deviendra Mme ROUSSIN. A l’issu du CM1 j’irai en pension et entrerai directement en 6ème.

  • Le CP, 1953-1954

Je suis entré au CP en septembre 1953 à 6 ans comme c’est la règle. La maitresse était Mme Pradier. Je ne me souviens pas bien d’elle mais je me rappelle qu’elle amenait souvent sa fille et elle se trouve sur la photo de classe. Comme l’école n’était pas mixte il est facile de l’identifier. Bernard Sanciaud la tient par l’épaule. Bernard était mon meilleur camarade, nous nous disputions les premières places. Je reconnais un certains nombre des élèves mais je les ai presque tous perdus de vue si ce n’est, sur cette photo, Patrice VALETTE et moins souvent Jean Pierre LAMONERIE. J’ai revu Christian DERLIN, à coté de moi, pendant les années 1970-1980 avec son groupe de musiciens et j’ai appris son décès en fevrier 2020.

J’ai conservé quelques cahiers et ce qui m’a frappé ce sont les leçons de morale. Elles commencent en décembre 1954 avec les vœux puis à partir du mois de janvier, tous les deux jours en moyenne une phrase qui, en les relisant aujourd’hui, me montrent que le monde a changé :

Cette phrase est d’autant plus importante pour moi que je l’entendais souvent à la maison, non seulement parce que mes parents avaient une boulangerie mais surtout parce que mon père, ayant été prisonnier pendant cinq ans, ne supportait pas qu’on ne finisse pas le morceau de pain qu’on nous avait donné.

Les autres leçons traitaient du comportement : politesse, respect, orgueil, égoïsme…

Je terminerai pas ces deux leçons sur le courage, a la fois ne pas reculer devant le danger mais aussi faire face à la douleur…

Les journées se déroulaient sur le même rythme et avec les mêmes rituels : en rang en silence devant la porte de la classe , entrée lorsque la maitresse donne le signal, debout derrière sa table, assis au signal puis leçon de morale, écriture, calcul, dictée, grammaire, récitation ou dessin, le tout entrecoupé d’une récréation le matin et l’après-midi et le repas de midi pour beaucoup pris à la cantine. La maitresse ne faisait pas de cours d’éducation physique, c’était M. DUGUET qui venait de Limoges qui les assurait les mercredi après midi ou toutes les classes de garçons montaient au stade, en rangs par quatre…

A la fin de chaque journée il avait la distribution des bons points, trois ou quatre, parfois plus, parfois moins pour ceux qui avaient bien travaillé. Nous échangions dix bons points contre une image. J’en ai gardé, du moins c’est ma mère qui l’a fait pour moi, et pour être certain que c’était bien une image donnée par la maitresse elle la signait au dos.

Image signée par Mme PRADIER, mon prénom est ajouté par ma mère pour ne pas mélanger les bons points entre ceux de mes frères et de mes sœurs.
  • Le Cours Elémentaire CE1,1954-1955

Le maitre, M. Guy BARJOU, rentrait juste de son service militaire. C’est le maitre qui m’a le plus marqué et c’est avec plaisir que je l’ai retrouvé à Limoges, alors qu’il était à la retraite et que nous participions aux mêmes conférences.

La classe de CE1 avec M. BARJOU

Les CE1 et les CE2 sont ensemble ce qui fait une classe de 35 élèves, mais il n’y avait aucun problème de discipline, M. BARJOU était naturellement respecté. Bernard SANCIAUD est au premier rang et j’ai un nouveau très bon camarade dont la maman est institutrice à l’école des filles, Jacques MATHIEU, également au premier rang. Comme pour la classe de CP j’ai perdu de vue la plupart de ces camarades de classe mais j’ai toujours gardé des contacts avec certains d’entre eux, ceux que j’ai cité de la classe du CP, Patrice VALETTE et Jean Pierre LAMONERIE que je n’ai jamais perdu de vue comme François MARCELLAUD, au dernier rang à côté du maitre, Guy DEFAYE au dernier rang… Je suis au 2ème rang, le 6ème en partant de la gauche et je porte une blouse noire. Elle était obligatoire, grise ou noire, seuls deux ou trois n’en portent pas faute de moyens insuffisants pour les parents, ce qui n’était pas le cas de Jacques, au premier rang.

C’est avec ces garçons que nous étions « de la classe ». le 14 avril 1965, nous avons passé le conseil de révision ensemble. Ce fut le dernier ou nous étions tout nu devant les autorités! Notre bal des conscrits a rempli la salle des fêtes au point qu’il était impossible de danser et la cagnotte que nous nous sommes partagée était si importante qu’elle nous a permis de sortir pendant plusieurs samedi de suite, d’aller au bal ou dans les bars comme l’Azur, rue Baudelaire, où il était de tradition de conduire les plus niais pour qu’ils perdent leur innocence…

Je n’ai qu’un seul cahier du cours élémentaire, le cahier de récitation :

M. BARJOU distribuait des bons points et j’ai gardé une image :

L’image a pour but de montrer la manière dont on s’habillait aux différentes époques. Ici c’est Louis XVI dont le costume est décrit au verso. Comme pour le CP, le maitre signe au dos, sans doute parce que ces bons points sont des images publicitaires quelques élèves malins auraient pu faire croire qu’une image trouvée dans un paquet de gâteaux était un bon point ! Le CE, 1955-1956

  • Le CE2, 1955-1956

Cette année là nous avons changé de maitre, M. BARJOU est parti à Limoges et nous sommes avec M. Albert GRAFEUILLE. Il est sorti de l’Ecole Normale en 1954, c’est donc un tout jeune prof. Nous avons eu la chance pour nos années de CE et de CM d’avoir des jeunes profs dont l’enthousiasme transparaissait dans leur manière d’enseigner. Autoritaires sans être caractériels, proches des élèves sans être familiers, dynamiques même si nous n’avons pas profité des talents de footballeur d’Albert GRAFEUILLE à la différence des jeunes de Lubersac. Il fut un excellent joueurs de la JS Lubersac avec laquelle il remporta la Coupe de la Corrèze en 1961 et dont il devint un dirigeant jusqu’à son décès en septembre 2016. Sa passion pour le sport l’a conduit à devenir prof d’EPS au collège de Lubersac puis conseiller pédagogique dans cette discipline.

J’ai plusieurs cahiers de cette classe et je dispute toujours les places du podium avec Bernard SANCIAUD. Outre ceux avec qui j’étais au CE1 je suis maintenant avec mon frère Michel, au milieu de 3ème rang, et deux camarades malheureusement disparus, Michel CANARD, au dernier rang, et Jean Claude CLERMONTEIL au 2ème rang.

J’ai plusieurs cahiers de cette année de CE2. Ce qui m’a marqué c’était les compositions. Au cours de la même journée on avait géométrie ( j’aimais beaucoup cette discipline…), leçon de chose, histoire, vocabulaire, récitation… Je joins le contrôle du vendredi 27 janvier 1956 :

Je n’ai pas réussi à être premier mais de troisième le mois précédent j’ai gagné la deuxième place et j’ai reçu les encouragements du maitre.

Ce qui me frappe c’est l’absence de note en éducation physique. Il est vrai que pendant plusieurs années il fallait avoir une tête bien faite, le corps était moins important et souvent les sportifs étaient considérés comme ayant une  » petite cervelle » ! Cette vision a bien changé et je l’ai vécu de prêt lorsque j’enseignais l’économie du sport au centre de droit et d’économie du sport a Limoges ou à la faculté des sports de Marseille ou j’ai eu l’occasion d’avoir comme étudiants des champions Olympiques, des Champions de France…

Tout bon travail était accompagné de bons points qui se transformaient en images :

L’image n’appartient pas à une série publicitaire mais provient d’une édition éducative. A l’époque la Cote française des Somalis était une colonie . Elle est devenue en 1967 le Territoire français des Afars et des Issas puis en 1977 la République de Djibouti.

  • Le CM1, 1956-1957

Avec le changement de classe, changement de maitre et c’est de nouveau un maitresse, une jeune maitresse, Melle BOISSIERE qui deviendra plus tard Mme ROUSSIN. Comme MM. BARJOU et GRAFEUILLE c’était une excellente maitresse, exigeante et sévère. Nous n’aimions pas quand elle prenait sa règle en fer et nous tapait sur le bout des doigts que nous devions tenir droits, collés les uns aux autres.

Je n’ai pas la photo de ma classe de CM1, mais peut-être qu’un lecteur de ce blog l’a ? Mais j’ai quelques cahiers et bons points.

A cette époque il ne fallait pas faire de fautes, avec cinq fautes on avait zéro. Je faisais beaucoup de fautes d’étourderie et ici avec 4 fautes j’ai 2 sur 10 !

Mais cela ne m’empêchait pas d’avoir des bons points et des images :

J’ai beaucoup insisté sur les cours de morale de Mme PRADIER en CP et je suis surpris de n’en avoir pas eu par la suite. Aujourd’hui on ne parle plus de morale mais d’éducation civique et citoyenne mais le rappel d’une morale universelle ne serait pas inutile !

II Les bons points de mon père en Belgique en 1928.

En 1928 mon père avait 9 ans et était dans une classe équivalente au CE2 que j’ai suivi.

Ses cahiers étaient remarquablement bien tenus. L’exigence pour une belle écriture était forte :

Sur cette page la correction de « l » de mal en surprendrait plus d’un aujourd’hui mais le modèle de l’écriture cursive doit être respecté.

En plus de l’exigence « calligraphique » je trouve que la morale est intéressante. C’est presque la même que celle que j’ai copié avec Mme PRADIER sous une forme que je ne connaissais pas :  » pain mal acquit remplit la bouche de gravier ».

Les bons points eux mêmes étaient de véritables leçon d’éducation civique. Sur les 11 images que j’ai trouvé j’en choisi quelques une que l’on peut toujours mettre en pratique aujourd’hui:

Si la règle est claire  » Respectons la liberté d’autrui », certaines maximes ne seraient plus acceptées aujourd’hui. C’est le cas de celle du Jeudi relative au Congo. Le territoire actuel de la République démocratique du Congo a été de 1885 à 1908 la propriété personnelle du roi des Belges, Léopold II. S’il a le pays délivré du fléau des esclavagistes venant des pays arabes ce fut au prix de confiscation de terres, de travail forcé, de bouleversement des coutumes et d’une exploitation de la population.

Au début des années 1900 une vague d’indignation nait en Grande Bretagne et se répand aux Etats-Unis. Sous la pression internationale et conscient de sa faible popularité dans son pays, en 1908, Léopold II transfert le Congo à la Belgique qui en fait une colonie sous le nom de Congo Belge. Elle accèdera à l’indépendance le 30 juin 1960 sous le nom de Congo Belge. En 1927 le mouvement anticolonialiste n’existait pas et la Belgique, comme la France, ventait les mérites de la colonisation, source de Progrès.

Le verso ne me semble pas lisible par un élève de 9 ans ni même plus âgé. Si la première phrase est facile, elle est écrite dans un style désuet. L’élève comprend t’il ce qu’est une « clause attentatoire à sa liberté  » ? On voit bien que ces bons points s’adressent à des enfants d’agriculteurs et qu’on incite ceux ci à utiliser des engrais, surtout le sulfate d’ammoniaque que l’on trouve cité dans presque tous les bons points. Comme aucun nom de marque ne figure on peut penser que c’est un moyen d’inciter les parents qui vont lire ces textes, à utiliser plus d’engrais afin d’accroitre les rendements.

Le bon point suivant traite d’un thème qui est rarement pour ne pas dire jamais en éducation civique à l’école élémentaire, celui de la défense nationale. C’est en troisième que le programme d’enseignement moral et civique aborde explicitement la défense et la sécurité. Il est vrai qu’en 1927, aussi bien Belgique qu’en France la défense était assurée par les citoyens qui effectuaient leur service militaire. Celui-ci ayant été suspendu, l’armée est devenue une armée de professionnels.

Pour la dernière image je choisi celle qui parle de l’Avenir. Il y a plein de sagesse dans les maximes qui sont proposées :

Lorsque mon père est arrivé en France l’année suivante, les bons points qu’il a obtenu ressemblent aux miens. En 1928 , ce sont des images sur des animaux, des métiers, autrefois et au verso une publicité principalement Blédine, une farine pour les enfants en bas âge Liebig. Queques rares bons points ne comportent pas de publicité.

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Sur ces bons points, le motif de leur obtention est indiqué.

Sur la série suivante on trouve la publicité Liebig. Cette marque a été créée en 1847, quand le chimiste allemand Justus von Liebig a déposé un brevet pour son invention d’un procédé d’extrait de viande de bœuf.

Au verso l’image est expliquée, mais la publicité est plus visible.

Sur la série suivante on trouve la publicité pour Blédine. Au verso le métier est expliqué mais la place réservée à la publicité est plus importante.

La série des animaux compte de nombreuses espèces avec au verso une courte description de l’animal et une très grande place à Blédine.

Le dernier bon point que je présente m’a surpris car il a été attribué à mon père pour le ménage !

Si vous avez des bons points, des images, des cahiers de Nexon ils pourront enrichir ce texte…

Photos de l’école primaire de filles 1958-1963

Merci à Chantal qui était dans la même classe que ma petite sœur Marie Andrée et qui m’a prêté ces photos.

La classe de maternelle 1957-1958
La classe de CP 1958-1959
Le cours élémentaire 1959-1960 avec mes deux sœurs, Marie Andrée et Anne Marie.
Cours élémentaire 1960-1961. Ma sœur AM n’est plus avec MA. Elle est passée au cours moyen
Cours moyen 1961-1962