Archives de catégorie : connaissance politique

Un groupe actif de Libres-Penseurs dans le canton de Nexon à l’orée du XXe siècle

Dès le triomphe de la République en 1879 et jusqu’en 1914 des sociétés de Libre pensée se sont créées un peu partout en France. Le Limousin n’a pas échappé à ce mouvement et l’histoire des Libres-Penseurs en Limousin est bien connue grâce aux travaux de Louis PEROUAS.

Les premières sociétés apparaissent à Limoges en 1880 puis en Creuse, dans le Lot et la Charente. Elles sont actives pendant quelques années avant de connaitre une léthargie dont elles sortiront avec le début de l’affaire DREYFUS (1894-1906). L’Association Nationale des Libres-Penseurs de France se constitue en 1902, restructurant une ancienne fédération de 1890. En 1905 un second groupement voit le jour, la Fédération française de la Libre-Pensée. C’est à cette fédération que va se rattacher la fédération régionale créée à Limoges en 1904 à l’occasion du premier congrès régional qui une centaine de délégués de Corrèze, Creuse, Dordogne et Haute-Vienne. La jeune fédération est animée par Emile NOEL, ouvrier imprimeur arrivé à Limoges au milieu des années 1890, très engagé dans l’action syndicale mais aussi politique. Il parcourt la région en donnant de nombreuses conférences et se démène pour créer un périodique. Il y réussira en lançant « Le Libre Penseur du Centre » le 29 octobre 1905. Sa devise est « Tout pour la laïcité par la laïcité ».

*Publié à Limoges, Le Libre Penseur du Centre devient en 1908 Le Libre Penseur du Centre et du Centre Ouest puis en 1910 Le Libre Penseur de France et de Libre Pensée Universelle, sous-titré Journal anticlérical de défense socialiste, républicaine et laïque. Bimensuel. Il réapparaît à Tours de 1920 jusqu’en 1938, à la mort de son principal animateur Emile Noel.

Bandeau du premier numéro

En lisant ce journal on trouve les traces d’un groupe de libre penseur dans le canton de Nexon actif jusqu’au début de la guerre en 1914 grâce au dynamisme de Paul NONATEL de Saint-Hilaire-les-Places (I). Partout la guerre a conduit à la mise entre parenthèse de l’activité de ces groupes. Leur réveil en 1919 a été lent, d’autant plus à Nexon que Paul NONATEL avait été tué au front en 1915. On retrouve une activité dans les années 1930 avec la montée du fascisme en Europe (II).  

I- Le Libre penseur du Centre et le canton de Nexon jusqu’en 1914

C’est en parcourant les numéros de ce périodique que l’on peut se faire une idée de l’importance de ce mouvement de pensée dans les différentes régions. Le principal rédacteur du journal était Emile NOEL lui-même pour les articles de portée nationale. Les chroniques locales étaient alimentées par un réseau de correspondants dont la plume était plus ou moins féconde.

Pour le canton de NEXON, le correspondant était un feuillardier de Saint-Hilaire les Places, Paul NONATEL, qui a joué un rôle important dans la création du syndicat de cette profession.  

Comme dans la plupart des communes ce sont les relations entre le curé de la paroisse et les libres-penseurs qui font l’essentiel des chroniques, les libres penseurs militant pour les cérémonies laïques, qu’il s’agisse du baptême ou du mariage. Dans les villages les affrontements verbaux sont fréquents mais NONATEL reproche à ses adversaires de ne pas venir en discuter dans les réunions publiques.

Dans une chronique de novembre 1905 il rappelle qu’il a déjà organisé deux conférences aux quelles il avait invité Emile NOEL en personne mais qu’aucun des adversaires de la Libre Pensée n’était intervenu.

Le Libre Penseur du Centre , 12 novembre 1905

Dans le même numéro il est fait référence à une conférence qu’il donnera à la Grènerie le 19 novembre 1905 à l’occasion d’une fête laïque.

Le Libre Penseur du Centre, 12 novembre 1905

La fête du mois de novembre annonçait un prochain mariage civil à Saint-Hilaire -les-Places. Le 27 janvier 1906, Pierre LAVAUD et Marie PONCET se sont mariés et NONATEL a prononcé une allocution dans laquelle il félicite les jeunes mariés d’avoir bravé les critiques pour être les premiers dans la commune à s’unir sans passer par l’église.

Le Libre Penseur du Centre, 10 février 1906

Avant sa chronique sur le mariage civil à Saint Hilaire les Places, Paul NONATEL a écrit un long article demandant une réforme du Code du mariage qui est toujours le même depuis Napoléon. Il demande une plus grande liberté pour les futurs mariés, contraints pour le moment de se soumettre à l’autorité des parents et il souhaite une juste indemnité de l’épouse en cas de divorce.

« CHOSES A RÉFORMER

Chaque jour, nous, habitants des campagnes assistons au départ de quelques jeunes filles lesquelles contrariées dans l’affection très chère de l’amour, le désir du mariage, voient s’en produire la rupture, parce que souvent cela ne plaît pas aux familles. Quittant, son pays, la jeune fille suivant en cela ce qu’elle a appris chez elle, se dirige vers la grande ville et une fois arrivée rentre comme domestique, si elle trouve, au service de la bourgeoisie, et a défaut de cela, ne pouvant pas faire autre chose, se loue’ comme bonne ou servante de cabarets, de brasseries. Celles oui tombent mal en place, et je dis cela pour faire une exception vont grossir les rangs des sans pain, des sans-logis, et finalement voient inscrire leurs noms sur les registres tenus par la police des mœurs, elles sont à jamais perdues ; et nos campagnes perdent en elles leurs plus robustes auxiliaires féminins.

Il y a un remède à cela, dans la faible mesure de mes connaissances, je vais en parler.

Depuis un siècle, nous jouissons d’un code dont les lézardes se montrent et s’effritent de plus en plus. Construit dans l’esprit romain, le code Napoléon n’est plus en rapport, ni avec nos mœurs, ni avec le régime politique qui doit faire éclore les légitimes aspirations de demain.

La nécessité de le transformer, de l’adapter aux exigences de la société est déjà reconnue. De tous côtés en ce moment des voix généreuses s’élèvent proclamant le besoin d’un tel progrès. De toutes les lois dont est chargé le chantier parlementaire, celle de la réforme du code, touchant si près la famille par la voie du mariage, s’impose au premier chef. Décrétons le mariage laïque affranchi de ce restant d’empire et de l’église, la société s’en portera bien mieux.

Une des premières modifications à apporter au mariage sera d’en abréger la formalité paperassière et administrative, et nul doute aussi que l’autorité parentale, abusive de nos jours, en sortirait fortement restreinte, car il n’est pas admissible que l’homme atteignant 25 ans, la femme 21 ans, soient, tenus à accomplir toutes sortes de formalités pour s’unir. Je sais qu’on a déjà réduit à un, les actes respectueux, mais pourquoi laisser, au moins pour cet âge, le droit, inique d’opposition, je sais qu’il découle de tout ceci des procès onéreux et toujours, ou à peu près, des brouilles méchantes et parfois éternelles dans les familles. Je demande qu’on déblaie la porte d’entrée du mariage ; cela fait, on en aura élargi l’accès en supprimant tout un tas de choses à réformer et ridicules.

Ensuite, on poursuivra le texte du régime de la communauté, celui de la séparation de biens, on introduira, on imprimera dans les obligations réciproques des époux le mot « Amour », celui tout au moins d’« affection », qui dégrade la femme, et de « fidélité », qui ne tiennent toujours pas certains hommes ; alors, à quoi servent tous ces mots ?

Le mariage s’établira sur le consentement mutuel des individus. Leur séparation de biens ne pourra pas être l’objet d’une spéculation malhonnête ; le divorce établissant la faute de l’homme, les juges puniront ce dernier en le condamnant au paiement d’une indemnité envers la femme, la famille, basée sur ses revenus annuels.

Les juges, qui n’en souffrent pas, ne devraient pas avoir le droit de différer un divorce en maintenant rivés à la chaîne deux êtres qui se haïssent. Je sais que l’Eglise désapprouve le divorce, parce que souvent elle a à ratifier l’union, et qu’en se rompant, elle prouve le peu d’importance de l’Etre suprême, qui a présidé à la cérémonie religieuse ; que de ce fait sa nullité apparaît éclatante.

Pourquoi, les élections approchant, n’obligerait-on pas les candidats à donner leur opinion sur les réformes dont je viens de parler ; s’ils restent muets, que les électeurs leur en parlent, et je dis que si les villes n’y perdraient rien, les campagnes y gagneraient. NONATEL. Le Libre Penseur du Centre 10 février 1906.

Mais NONATEL ne se limite pas à écrire sur le mariage. Il intervient sur tous les sujets qui intéressent les habitants comme ici, le 14 avril 1906, au sujet de la distribution du courrier à la Grènerie.

Le Libre Penseur du Centre, 14 avril 1906

Il a également défendu le repos hebdomadaire sans que ce repos soit nécessairement pris le dimanche, ce qui lui a valu les foudres de ses amis socialistes de Limoges. Il leur répond en expliquant que le paysan qui ne va pas à la messe le dimanche va à Limoges se promener et faire des emplettes. Il faut bien alors que les magasins soient ouverts ! La question de l’ouverture des commerces le dimanche n’est donc pas nouvelle.

Le Libre Penseur du Centre 26 août 1906

Une autre fois il s’indigne de la vétusté des écoles et l’absence de « fosses d’aisance » et il met en parallèle les travaux dans les églises 

Le Libre Penseur du Centre , 9 mars 1907

Le 4 avril 1909, à la salle Charreix à Nexon, NONATEL avait organisée une réunion à laquelle il avait invité Emile NOEL. qui pendant une heure présente son rêve d’une République dans laquelle le peuple aurait de larges pouvoirs.  cette fois-ci c’est un long compte rendu qui est publié dans le Populaire du Centre.

Le Populaire du Centre 15 avril 1909

Au total, de 1905 à 1909, NONATEL exprime ses convictions en plus de 25 articles ou chroniques dans le Libre-Penseur du Centre. Mais il dut attendre 1908 pour fonder une section, bientôt étendue, du moins officiellement, à l’ensemble du canton. Grace à sa ténacité, Paul NONATEL sera élu en 1910 président de l’Union syndicale des feuillardiers du Centre.

Soldat de 2ème classe au 327e Régiment d’infanterie, il trouvera la mort sur le champ de bataille le 10 juin 1915 à Colincamps dans la Somme. Il avait 40 ans.

2 – Les libres penseurs à Nexon dans les années 1930.

Avant la première guerre mondiale c’est la personnalité de Paul NONATEL qui domine les actions de la libre pensée dans le canton. Après la guerre, du fait du décès de NONATEL, Le Libre Penseur ne relate plus les actions de la section nexonnaise. On en trouve une référence dans le numéro du 15 décembre 1920.  Du fait de l’absence de trésorerie il devait être le dernier publié. Mais un vaste mouvement de solidarité des militants s’organise et de nombreux dons arrivent au journal. Emile Noel écrit : « Ce numéro devait être celui de la disparition du Libre Penseur mais les invitations pressantes, les promesses faites, me font un devoir de tenter l’impossible afin que j’en sorte la possibilité de sauver notre journal. »

Il publie sur plusieurs pages les mots d’encouragement accompagnés de dons qu’il a reçus parmi lesquels j’ai relevé celui d’un nexonnais, PIQUET :

« Mon cher Noël,

Malgré la destinée qui s’obstine à me serrer de son frein, elle ne m’empêchera pas d’arriver pour déposer un peu de baume bienfaisant sr la plaie saignante de notre cher organe, car plus que jamais, c’est le moment qu’il vive. La religion catholique, c’est inouï ! a une recrudescence de vie, mais je crois que semblable au moribond qui se cramponne, elle crèvera tout de même, si les nôtres sont courageux. Je vous adresse 5 francs et je consens à faire partir mon réabonnement du 1er janvier. Au revoir, mon cher Noël, comptez sur moi.

PIQUET, Nexon (Haute-Vienne) »

Pour autant les libres penseurs n’avaient pas disparu. Un groupe qui a pris comme nom « L’Aurore » se réuni.  On les retrouve dans les années 1930, principalement au travers d’articles dans le Populaire.

 Ainsi ils sont invités à participer au banquet du vendredi saint de 1933 organisé par la section socialiste de Nexon. Sans doute que la personnalité de son secrétaire, la pharmacien PIALLOUX, avait amené un plus grand nombre de militants vers les socialistes que vers la libre pensée.  

« Banquet du vendredi-saint. — Les libres penseurs de Nexon et des environs, désirant assister au banquet du vendredi-saint sont priés, le nombre des places étant limité, d’envoyer leur adhésion à M. Pialloux, à Nexon, avant le mercredi soir 13 avril, dernier délai.

Ce banquet, dont le prix a été fixé à 15 francs, aura lieu vendredi 14 avril, à 20 heures, au restaurant Autier

Le Populaire du Centre 1 avril 1933 »

A la fin de l’année 1933, alors que le parti communiste n’a pas encore abandonné la politique de non-coopération avec les sociaux-démocrates des comités antifascistes se créent un peu partout en France dont un à Nexon. Il organise un meeting le 12 décembre 1933 dont le Populaire rend ainsi compte :

« Meeting antifasciste. — La réunion organisée salle Paul-Faure, par le comité antifasciste de Nexon (cellule communiste, groupe de libre pensée, section socialiste), a obtenu le plus vif succès.

Les membres des trois organisations adhérentes et de très nombreux sympathisants se trouvaient dans la salle avant l’heure indiquée et c’est finalement devant plus de 200 personnes que notre ami Laplaud, président, assisté des citoyens Autier et Fâcherie, ouvre la séance. En termes très heureux, il indique dans quelles circonstances cette, réunion avait été organisée, demande à l’assistance de respecter la liberté de parole et de contradiction et donne la parole au citoyen Pialloux, représentant du groupe de libre pensée « l’Aurore ».

Pialloux explique les raisons de son intervention et lit la copie d’une lettre recommandée, par lui adressée à M. Meynier, principal avocat de la Ligue des contribuables dans le département, lettre où il invitait ce dernier à venir défendre la cause de l’organisation qu’il représente. M. Meynier, dans une réponse qui voudrait être ironique, mais dont les termes trahissent l’embarras, se dérobe et se refuse à toute discussion. Pialloux constate que M. Meynier, brillant (??) avocat ne condescend pas à venir s’expliquer devant des prolétaires. (Il serait certainement plus à son aise dans un salon de douairières, parmi ses amis les Chevaliers de la Matraque.)

Après avoir fait en termes cinglants le procès annoncé de la Ligue des contribuables, l’orateur conclut, aux applaudissements de l’auditoire, que cette association sera énergiquement combattue par la classe ouvrière et paysanne, dont elle est en réalité l’adversaire irréductible. Il termine en déclarant la guerre au fascisme sous toutes ses formes.

Le citoyen Charlet, du Parti socialiste, lui succède. Après avoir remercié le comité antifasciste d’avoir bien voulu l’associer à cette manifestation do front Unique, il fait l’historique du fascisme en Italie, puis en Allemagne, indique dans quelles conditions il a pris naissance et dégage les responsabilités de la France depuis le Traité de Versailles jusqu’à nos jours, il montre ensuite sous quels masques divers le fascisme pourrait se développer dans notre pays. Très applaudi, avec une belle éloquence, il tient pendant près d’une heure toute l’assistance sous le charme de sa parole, dénonçant toutes les menaces de guerres et de dictatures qui pèsent sur le monde.

Il exhorte, dans une vibrante péroraison, tous les travailleurs présents à oublier leurs querelles intestines pour lutter, sans défaillance, contre les dangers terribles d’une guerre imminente ; « Soyez unis, soyez persévérants et ayez confiance », conclut-il, sous un tonnerre d’applaudissements.

Après lui, le citoyen Texier, représentant le parti communiste, se déclare particulièrement heureux du rapprochement opéré à Nexon pour la lutte contre la guerre et le fascisme, entre deux groupements politiques différents. Il définit le rôle du comité d’Amsterdam, explique son action contre la guerre, fait le procès du chauvinisme, du pangermanisme et de tous les nationalismes qui conduisent inévitablement à la guerre. Il trace rapidement le tableau de toutes les calamités effroyables que déchainerait une nouvelle guerre, essentiellement chimique et bactériologique. Il démontre que les haines entre races ou peuples différents proviennent toujours de l’incompréhension mutuelle. Il termine très applaudi, apportant son adhésion sans restriction à la lutte engagée contre le fascisme et la guerre.

Le citoyen Laplaud, après avoir fait un vain appel à la contradiction, remercie l’assistance pour sa bonne tenue et la sympathie profonde qu’elle n’a cessé de témoigner aux orateurs. Il met aux voix l’ordre du jour ci-dessous qui est adopté à l’unanimité et par acclamations.

Il est plus de 23 heures quand cette magnifique réunion prend fin. Tous les assistants se retirent enthousiasmés, beaucoup exprimant le désir de voir se renouveler pareille manifestation et commentant de diverses façons la dérobade des marquis, des comtes, des barons et de M. Meynier.

Texte de l’ordre du jour adopté à l’issue de cette réunion :

« Les travailleurs de tontes tendances, réunis salle Paul-Faure, à Nexon, le samedi 25 novembre, sur appel du comité antifasciste, après avoir entendu Pialloux, de la libre pensée ; Charlet, du Parti socialiste, et Texier, du parti communiste, et constaté la défaillance des contradicteurs, dénoncent les organisations telles que la Ligue des contribuables ou la Fédération agraire comme des organisations essentiellement fascistes.

S’engagent à rester unis pour mener sur le terrain de la lutte des classes une action énergique contre la poussée du fascisme dans leur propre pays.

Et devant toutes les menaces de guerre qui assombrissent l’horizon mondial, se déclarent plus que jamais partisans d’un désarmement général, simultané et contrôlé par le prolétariat, seul et unique moyen d’empêcher une conflagration générale où sombrerait la civilisation. »

L’année suivante le Populaire publie une invitation du groupe « L’aurore » à une réunion ordinaire.

Le Populaire du Centre 20 juillet 1934

Depuis mai 1934 le parti communiste a abandonné la politique de non-collaboration avec les sociaux-démocrates aussi communistes, socialistes, libres-penseurs peuvent siéger dans une même organisation.

A Nexon, un Comité antifasciste réorganisé a été constitué le 30 décembre 1934. Y sont représentés, à raison de trois délégués chacun, les groupements suivants : sections socialistes de Nexon, Saint-Hilaire-les-Places, La Meyze et La Roche-l’Abeille ; cellule communiste de Nexon ; Groupe de Libre-Pensée de Nexon ; Section du Secours Rouge de Nexon. Le Syndicat des feuillardiers de Saint-Hilaire-les-Places sera invité à se faire représenter au Comité

Un bureau, comprenant un secrétaire général, deux secrétaires-adjoints et un trésorier a été élu.

Des réunions d’information et de propagande sont prévues dans toutes les communes du canton et, si le temps le permet, dans certaines communes des cantons voisins.

La première réunion a lieu à Nexon, salle Paul Faure, le dimanche 27 janvier. Le populaire en rend compte la semaine suivante.

Le Populaire du Centre 6 janvier 1935

André LORULOT, délégué à la propagande de la Fédération nationale des libres penseurs de France, devant être de passage dans la Haute-Vienne fin janvier, tous les groupements libres penseurs ou antifascistes sont invités à se mettre en relations avec M. PIALLOUX, pharmacien à Nexon et secrétaire de la section socialiste.

Le Populaire du Centre , 5 janvier 1935

A. LORULOT (1885-1963) est une figure de la Libre pensée. Libre-penseur antireligieux et anarchiste individualiste il est directeur de la revue L’anarchie de 1909 à 1911, puis il fonde L’Idée libre en 1911 et La Calotte en 1930. Nommé au Comité directeur de la Fédération nationale de la Libre Pensée en août 1921 et en devient le délégué à la propagande. Il est un brillant orateur et parcourt toute la France, l’Afrique du Nord, la Belgique, la Suisse pour donner des conférences au cours desquelles il aime affronter ses adversaires, en particuliers les grands orateurs comme le chanoine DESGRANGES, l’abbé VIOLLET… Son livre le plus célèbre, « Pourquoi je suis athée » est paru en 1933. En août 1958 il est élu président de la Fédération nationale des Libres penseurs de France.

Pour cette année 1935, une réunion commune du secteur A qui comprend les communes de Nexon, Meilhac, Rilhac-Lastours et Saint-Hilaire-les-Places est prévue le 9 novembre 1935.

Le Populaire du Centre 1935

C’est le dernier article sur la Libre-Pensée à Nexon.

Sources : Le Libre Penseur du Centre, Louis PEROUAS, Limoges une capitale régionale de la Libre-Pensée à l’orée du XXe siècle, dans : Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 91, N°142, 1979. pp. 165-185

Pour aller plus loin : Jacqueline Lalouette, La Libre-pensée en France, 1848-1940, Albin Michel 2001

Dominique DANTHIEUX, Le département rouge : république, socialisme et communisme en Haute-Vienne (1895-1940). Pulim 2005 

Les femmes dans la Première guerre mondiale

Du fait de l’absence de millions d’hommes mobilisés, prisonniers ou morts, les femmes ont joué un rôle éminent dans la guerre. Dès le 2 août 1914 le président du Conseil, René Viviani, fait appel à elles dans une affiche placardée sur tous les murs de France. Il y écrit notamment : « Je vous demande de maintenir l’activité des campagnes, de terminer les récoltes de l’année et de préparer celle de l’année prochaine. Vous ne pouvez pas rendre à la Patrie un plus grand service. (…) Remplacez sur le champ du travail ceux qui sont sur le champ de bataille. Préparez-vous à leur montrer demain la terre cultivée, les récoltes rentrées, les champs ensemencés ! Il n’y a pas dans ces heures graves de labeur infime, tout est grand qui sert le pays. Debout, à l’action, au labeur ! Il y aura demain de la gloire pour tout le monde »

 

Il y a six figures féminines emblématiques de la Grande guerre.

1/ Les marraines de guerre

Ce sont des femmes, souvent des jeunes femmes qui vont être choisies pour correspondre avec des poilus et ainsi leur remonter le moral. Il y aura des histoires extraordinaires de rencontres après la guerre et de mariages.

2/ Les anges blancs (ce sont les infirmières)

Elles vont être emblématiques de tout le système de santé et elles seront souvent à la pointe des innovations pour aller soigner les blessés au plus près du front.

L’équipe des infirmière de l’hôpital bénévole n°5 ouvert par Madame de Nexon. Au premier rang, de gauche à droite, Madame St Ange, Madame de Nexon, Mlle Bragard, Mlle Thérèse de Nexon. Au deuxième rang, de gauche à droite, Mlle Tarrade, Mlle Jeanne de Nexon, Mlle Bonnafy, Mlle Lelong.

3/ Les munitionnettes (ce sont les femmes qui deviennent ouvrières dans les usines)

Elles vont fabriquer l’armement et notamment les obus dont la demande de l’artillerie est très importante.

A Limoges de nombreuses femmes vont être employées dans les manufactures de porcelaine. Une nouvelle production va naître : les têtes de poupées et de fèves.
Plusieurs porcelainiers se lancent dans cette production : Jean Boyer, Léon Couty, Martial Ducongé, William Guerin, Alfred Lanternier… les têtes de poupées sont estampillées « Limoges France ». On estime à plus de 320 000 têtes la production de l’année 1917.

Au début le l’année, après  rencontre avec M. Blémond, pâtissier de Limoges, la manufacture Ducongé se lance dans la fabrication des fèves qui jusque là étaient fabriquées en Allemagne.

4 / Les veuves.

Figure qui ne va cesser de croître et d’être visible puisqu’elles sont toutes de noir vêtu et elles portent le voile en crêpe noir. Elles seront 650.000 à la fin de la guerre.

5/ L’épouse seule et travailleuse qui prend les rênes de la ferme, travaille aux champs.

C’est elle qui set célébrée par les autorités et qui est mise en exergue sur l’iconographie patriotique.

6/ La mère qui élève seule les enfants et veille sur les anciens des générations passées.

Elle aussi elle est méritante et ainsi célébrée par les autorités.

L’idée du vote ouvert aux femmes fait son chemin. Ainsi, à partir de 1916, des projets de loi se font jour dont même celui de l’ultra-conservateur Maurice Barrès qui propose de donner le droit de vote aux veuves, sorte de «Suffrage des morts». En mai 1919, le projet dit Dussaussoy qui ouvre le suffrage universel à toutes les femmes à partir de l’âge de 30 ans est adopté par la Chambre des députés mais le Sénat, très conservateur et très misogyne refusera d’examiner ce projet. Et rien ne se passera avant la Libération.

 

 

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : XIII – Le Second Empire 1852-1870


Le coup d’état du 2 décembre 1851

Dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851 soixante mille hommes et plus de cent pièces d’artillerie occupent la capitale. Louis-Napoléon Bonaparte fait occuper toutes les imprimeries et seuls les journaux qui lui sont favorables peuvent paraître. Les cafés, lieux de discussion politique, et les écuries où l’on pourrait louer des chevaux pour fuir Paris sont fermés. Les chefs de l’opposition, républicaine ou monarchiste, sont arrêtés. L’état de siège est déclaré, l’Assemblée nationale est dissoute, le suffrage universel est rétabli et le peuple français est convoqué à des élections et à la préparation d’une nouvelle Constitution.

Après le coup d’État des députés tentent d’organiser la résistance. Martial Gaston Dussoubs (1815-1856) élu député démocrate socialiste le 13 mai 1849 ne peut y participer car il est malade. Son jeune frère Denis prend alors son écharpe et le 4 décembre il est sur la barricade. Il harangue les soldats comme Victor Hugo le raconte dans « Histoire d’un crime »: « Citoyens de l’armée écoutez-moi (…) savez-vous quel est l’homme qui vous parle en ce moment ? Ce n’est pas seulement un citoyen, c’est un législateur ! C’est un élu du suffrage universel ! Je me nomme Dussoubs, et je suis représentant du peuple. (…) c’est au nom de la loi que je vous somme de m’entendre. Soldats, vous êtes la force. Eh bien ! Quand la loi parle, la force écoute. » Victor Hugo poursuit : « Ce qu’il faut ajouter à ses paroles pour bien en comprendre l’effet, c’est l’attitude, c’est l’accent, c’est le tressaillement ému, c’est la vibration des mots sortant de cette noble poitrine, c’est l’autorité de l’heure et du lieu terrible. Il fut ardent, éloquent, profond, un juge pour Bonaparte, un ami pour les soldats. » Il parla ainsi pendant environ vingt minutes, puis descendit sans arme de la barricade pour aller au devant des soldats postés derrière celle située à une cinquantaine de mètres, dans un ultime espoir de fraterniser.

Là les récits divergent. Victor Hugo dit qu’il fut tué au moment ou il allait atteindre la barricade tenue par la troupe et qu’on aurait entendu le commandement du feu.  Victor Schœlcher dans « Histoire des crimes du 2 décembre » raconte qu’il fut abattu de deux balles dans la tête, au moment ou, sa tentative ayant échoué, il rejoignait la barricade des républicains, aucun ordre de feu n’ayant été entendu.

La mort de Denis Dussoubs

Année 1852

Le préfet de la Haute-Vienne, officier de la Légion d’Honneur,

Vu le décret du 29 décembre 1851,

Considérant que les cafés, cabarets et débits d’eau-de vie ci-après désignés ont été des foyers de propagande anarchique,

Arrête :

ART. 1er

Le café du sieur Passemard,

Le débit d’eau-de-vie du sieur Dupuy,

Le cabaret du sieur François Raffaillat,

Celui du sieur Frange (Antoine),

Celui de la veuve Pinet,

Tous ces établissemens situés à Saint-Yrieix.

Les cabarets du sieur Duché (Martial), à St-Germain,

Du sieur Bancaud (Jean), à Vicq,

Du sieur Pejou (Jacques), à Magnac-Bourg,

Du sieur Blanchard-Girout, à Chalus,

Le café du sieur Buisson (Léonard), dit Chapeloud, à Chalus,

Les cabarets du sieur Mazabraud (Pierre), à Nexon,

Du sieur Lagarde (Jean), à Nexon,

Le débit d’eau-de-vie du sieur Touyeras (Pierre), à Nexon,

Le cabaret du sieur Gizardin ainé à Lastour (commune de Rilhac-Lastour),

Du sieur Ventaux (Pierre), à La-Roche-Labeille,

Sont fermés et interdits définitivement.

ART. 2.

Le sous-préfet de Saint-Yrieix, MM. les maires des communes où sont situés lesdits établissements, et la gendarmerie sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté.

Limoges, le 19 mars 1852.

DE MENTQUE.

 

Le 27 Juin 1852, le Conseil fixe le prix des concessions dans le cimetière actuel à 20 francs le mètre carré et organise sa réglementation.

Un nouveau Maire.

Durant le second empire (1852-1871) Les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants. La durée de leur mandat est de 5 ans à partir de 1855. Ainsi le 17 juillet LIMOUSIN est nommé Maire et DEMAISON Guy Adjoint à charge de prêter serment et de faire l’inventaire des biens et mobiliers de la commune.

Le 19 septembre nouvelles élections municipales. Sont élus : FAURE Pierre Annet, DECOULHAC, CUBERTAFOND, DESMAISON, LELONG, GUYOT François, TARRADE Léon, BONNET, FRUGIER, GUYOT Jean, GIZARDIN, DERVAUD, DE VEYRINAS, DE GAY DE NEXON, FAURE Pierre.

Le Conseil adresse au Président de la République le message suivant :

« Le conseil de NEXON a voulu d’un geste unanime inaugurer la première séance d’installation en vous témoignant sa sympathie et sa vive reconnaissance pour les services remarquables que vous avez rendu au Pays par votre acte héroïque du 2 décembre. Le Conseil reconnaît et proclame hautement que depuis ce moment la confiance et le commerce, ces deux grands nerfs de la vie sociale ont pénétré partout, même dans nos campagnes. Il voit avec bonheur que leur idée de conciliation et d’union se font jour dans tous les esprits sages et éclairés, amis de leur pays. Désireux de voir notre Pays jouir avec calme de la Paix et de l’Ordre, source de tous les biens, et harmonisant ses désirs et sa voix sur la grande voix du Pays, il émet le vœu que le pouvoir soit assis sur une base forte et durable. »

 

2 décembre 1852 : RÉTABLISSEMENT DE L’EMPIRE

 

Le 5 décembre 1852 le Conseil Municipal, les fonctionnaires publics, les Gendarmes, l’instituteur, spécialement convoqués, se sont réunis sur la Place Publique où il a été lu au Peuple le décret selon lequel par la grâce de Dieu et la volonté nationale Louis NAPOLÉON BONAPARTE est EMPEREUR des Français sous le nom de NAPOLÉON III. Cette lecture a été suivie du cri de VIVE L’EMPEREUR, et la Ville a été illuminée.

Année 1853

Le 30 janvier 1853, l’Empereur Napoléon III épousait, en Notre-Dame de Paris, une aristocrate espagnole : Eugénie de Guzman, plus connue sous le nom de Montijo. Pour l’occasion, l’impératrice arbore une magnifique robe de velours blanc recouvert de dentelles.

Le 13 février 1853 , le Conseil félicite l’Empereur à l’occasion de son mariage et lui envoie le message suivant :

« SIRE

Votre cœur guidé par votre haute raison d’un coté et par votre politique de l’autre vous a dicté une union par laquelle nous vous portons nos sincères et humbles félicitations. Heureux dans toutes vos grandes entreprises, nous aimons à penser que la providence dans cette solennelle circonstance continuera de veiller sur vous, sur votre auguste compagne et sur toute la France sa nouvelle patrie.

C’est le vœu que nous adressons tous, sans cesse au ciel »

Le même jour le Conseil constate que le clocher de l’église menace ruine. Il décide de le faire réparer et vote 450 francs.

 

Le 13 novembre est voté un impôt extraordinaire de 20 centimes sur les quatre contributions pour secourir les pauvres de la commune mais cet impôt fut réduit à 0,15 centimes le 4 décembre par suite des difficultés d’imposition.

 

Année 1854

Projet de ligne de chemin de fer passant à Nexon.

Le 5 juillet 1854 ce fut la première délibération donnant un avis sur le passage de la ligne de Chemin de Fer dans la commune de NEXON. Cette ligne était appelée « Grand Central ». Il y avait trois projets présentés :

  1. un tracé par Nexon et St-Yrieix – Périgueux
  2. un autre par Nontron – Périgueux
  3. un autre par Thiviers

Le tracé par Nexon et St-Yrieix fut adopté et demandé à la mission nationale.

Le 8 octobre le conseil ajourne la création d’une Société de Secours Mutuel faute d’un assez grand nombre de membres honoraires.

Le 23 Novembre une partie de la place des Marronniers est cédée à Mr de Nexon et le produit de cette vente est affecté à la construction de la fontaine de la Place de l’Eglise.

Le conseil donne un avis favorable à la création de foires à la Roche l’Abeille et Château Chervix.

 

Année 1855

Le 14 Juin 1855, Napoléon III désigne comme Maire, LIMOUSIN Jean Baptiste et comme Adjoint, DESMAISON Guy, qui jurent fidélité et obéissance à l’Empereur.

Le 15 Août délibération imposant les chiens de chassé d’une taxe de 2 francs et ceux de berger de 1 franc.

Le 12 Novembre Mr de GAY de NEXON offre 1000 francs, Mr de VEYRINAS 500 francs, Mr LAFAYE du Brouillet 600 francs, et Mr MAZAUD à La Vigne 300 francs à la commune pour parfaire la subvention de l’Etat pour travaux d’utilité communale, notamment la réfection et construction de routes.

Le 14 Novembre Mr de GAY de NEXON prête une somme de 1000 francs au bureau de bienfaisance avec intérêt à 5%.

Le Maire taxe le pain tous les mois.

 

Année 1856

2 juin, arrivée du premier train de marchandises à Limoges. Les premier train de voyageur arrivera quinze jours plus tard en provenance d’Argenton sur Creuse.

Le 31 Août 1856 le Conseil désigne Mr NARJOUX architecte diocésain pour dresser le devis des réparations à effectuer à l’église.

 

Année 1857

Le 18 février le conseil vote 250 francs pour lutter contre la mendicité et rejette la nomination d’un garde champêtre.

Le 11 avril, rétrocession de la ligne Limoges-Nexon a la Compagnie Paris-Orléans.

Le 13 Mai, le Conseil décide la construction de WC à la Salle d’Ecole et vote une allocation de 150 francs à la Fabrique de l’Eglise.

Le 2 août le conseil décide de déplacer la fontaine Mazerolle qui se trouvait à cette époque dans le jardin Breuil (on y accédait par une venelle) et de la placer sur la place publique.

Le 1er novembre, Mgr DESPREZ, évêque de Limoges, autorise la création d’une maison de frères du Sacré Cœur de Paradis.

Le 22 novembre le Préfet ayant nommé d’office un Garde Champêtre, le Conseil fixe son traitement à 150 francs. Le Garde Champêtre se nommait Simon PENOT. Il prêta serment devant le Juge de Paix.

 

Année 1858

Le 4 août 1858 le Conseil approuve le devis de réparation à l’Eglise s’élevant à 11 900 francs et vote un impôt extraordinaire de 16 centimes le franc sur les plus imposés pour y faire face.

Le 8 Novembre, Mr VIGNERAS est nommé instituteur à Nexon.

 

Année 1859

Le 24 avril 1859 une somme de 211 francs 80 est votée à Mr DUTREIX, balancier à Limoges, pour réparations à la bascule publique. 800 francs sont votés pour les murs du cimetière.

 

Année 1860

Le 9 février 1860 le Conseil décide l’empierrement et le pavage des rues de Nexon et met cette dépense à la charge des riverains.

Le 10 mai le conseil regrette que la Gare de Nexon ne puisse être construite dans le bourg par suite du terrain, il accepte la construction à son lieu actuel.

Nomination du Maire

Le 14 juillet l’Empereur nomme comme Maire de Nexon Mr Jean Baptiste Limousin.

Le 12 Août il prête serment à l’Empereur et désigne Mr Guy DEMAISON comme adjoint, qui prête également serment.

Pour le 23 septembre, jour de Fête et de Comice Agricole, il est voté une somme de 150 francs.  Mrs De VEYRINAS et FRUGIER sont chargés d’en surveiller l’emploi.

Election au Conseil Municipal.

Sont élus : DEMAISON, LELONG, BONNET, GIZARDIN, FAURE Annet, FAURE Pierre, De GAY DE NEXON, TARRADE, FRUGIER, SENAMAUD, DECOULHAC, De VEYRINAS, Guy GUYOT, SIRIEIX, LIMOUSIN et CUBERTAFON. Ils prêtent serment à l’Empereur le 21 septembre.

 

Année 1861

Le 26 août 1861, ouverture de la ligne Limoges – Nexon – Périgueux.

Avec la mise en service de cette ligne, les transports de kaolin et de porcelaine de Saint Yrieix seront chargés sur des wagons en gare de Lafarge, cela ne concurrencera pas le kaolin des Monts d’Ambazac.

Le 2 mai 1855, une ligne de Limoges à Agen via Périgueux a été concédée à la Compagnie du Chemin de fer Grand Central. Cependant, suite à des difficultés financières, cette compagnie fut dissoute et la concession a été transférée le 19 juin 1857 à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans. Les travaux, commencés en 1856, se sont terminés en mai 1861. La ligne a été mise en service le 26 août 1861. En 1863, elle a été mise à double voie. Elle constituait à l’époque un maillon important de la ligne de Lyon à Bordeaux comme pour la liaison Paris – Toulouse qui s’effectuait via Périgueux. Le 20 décembre 1875, une partie du trafic en direction de Toulouse a été détournée par la mise en service de la ligne de Nexon à Brive la Gaillarde. Aux neuf gares d’origine comprises entre Limoges et Périgueux (Beynac, Nexon, Lafarge, Bussière Galant, La Coquille, Thiviers, Négrondes, Agonac et Château l’évêque) sont venues s’ajouter ensuite les gares de Mavaleix (sur la commune de Chalais) et de Chancelade, ainsi qu’un arrêt à Ligueux, en rase campagne. En 1962, la deuxième voie a été déposée entre Nexon et Périgueux.

 

 

Année 1862

Le 7 mai 1862 il est décidé d’aménager une deuxième classe dans les bâtiments de l’Hôtel de Ville et de faire réparer celles existantes qui sont très vétustes. 1000 francs sont votés à cet effet.

 

Année 1863

Le 30 octobre 1863, Louis NADAUD est nommé instituteur à Nexon.

 

Année 1864

Le 15 avril 1864, Jean DUPUYTREN notaire à Limoges a fait don par testament d’une somme de 500 francs aux pauvres de la commune. Le Conseil vote des remerciements à la mémoire de feu DUPUYTREN.

 

Année 1865

Le 19 mai 1865 le Conseil proteste contre l’Etablissement d’un marché tous les 5 jours à Sereilhac car, dit-il, l’agriculture en souffre, les cultivateurs abandonnant leurs travaux pour courir les foires et marchés.

Le 13 août 1865 les conseillers sont réélus en totalité et LIMOUSIN est à nouveau désigné comme Maire par décret impérial.

Le 29 Décembre 1865 il fut créé à Nexon une commission cantonale pour le développement de l’instruction primaire dans la Haute-Vienne.

Elle se composait de Messieurs De GAY de NEXON – BESOUILLE – CROUZAUD, Juge de Paix – BESSE, Instituteur – LIMOUSIN, Maire – DELURET – Le Curé de NEXON et Monsieur MURE de BORD.

Cette association avait pour but de provoquer et de recueillir le plus d’adhésion possible soit comme donateurs, fondateurs ou membres de la Société, à émettre des idées et propositions qui seraient propres au développement de l’enseignement et de l’instruction, Cette commission décida de s’adjoindre Messieurs les Maires et les Instituteurs du Canton ainsi que le notaire de Nexon et le Directeur de l’Ecole libre des frères et Monsieur LIMOUSIN Paulin secrétaire de la Mairie.

Tous ces membres déclarent vouloir être fondateurs de l’association et versèrent à eux tous la somme de 52 francs.

Elle siégea plusieurs fois jusqu’en 1868 et distribua des récompenses en espèces à plusieurs instituteurs qui avaient au cours de l’année recrutée le plus grand nombre d’élèves.

Elle attribua aussi des médailles de bronze et d’argent à divers instituteurs. Le premier récompensé fut Monsieur BESSE, instituteur à Nexon, qui comptait à cette époque 82 élèves.

Cette même année le même BESSE, instituteur communal à Nexon, écrivait une lettre au Maire de Nexon afin de soumettre au Conseil Municipal des projets dans l’intérêt de l’Ecole. Dans cette lettre, il disait notamment : « Vous avez construit une salle de classe vaste et bien aérée mais le matériel est pour ainsi dire à créer. Les tables ont un besoin urgent d’être réparées et le nombre en est insuffisant.  Les tableaux de lecture que j’ai fournis et renouvelés à mes frais sont entièrement usés. Nous manquons de tableaux noirs, de cartes murales et d’autres objets d’une nécessité indispensable pour la bonne tenue d’une école. Un bon matériel contribuera beaucoup aux progrès des élèves. J’espère que le Conseil Municipal consentira à l’achat des objets d’une nécessité pressante,

Vous avez dû savoir, Monsieur le Maire, que Monsieur le Ministre recommande aux Maires d’établir dans toutes les communes des distributions de prix, ce qu’il appelle à bon droit des fêtes de villages, des fêtes de famille. J’ai toujours remarqué qu’une distribution des prix est un puissant encouragement pour les enfants aussi je me suis quelquefois imposé de grands sacrifices pour satisfaire aux vœux des élèves et des familles.

J’espère que vous ferez comprendre au Conseil Municipal que notre belle salle de classe fut inaugurée par une distribution de prix. Il est encore un point Monsieur le Maire d’appeler l’attention du Conseil Municipal. L’école de Nexon est classée depuis longtemps dans le nombre de celles qui nécessitent la tenue d’un instituteur adjoint. J’ai pourvu jusqu’à ce jour au traitement de cet adjoint dont l’entretien est une charge communale. Mes ressources ne permettent plus longtemps de faire ce sacrifice. Je viens vous demander Monsieur le Maire de solliciter de votre Conseil une allocation qui me dégrève de cette lourde charge.

Cet instituteur était un maître plus que dévoué et la récompense allouée était sûrement la bien venue.

 

Année 1867

Le 6 décembre Jean BEYRAND est nommé instituteur à Nexon.

 

Année 1869

Le 24 février 1869 le Conseil décide l’installation d’un bureau télégraphique à Nexon. Il sera installé dans une partie de l’Ecole Libre et le Directeur en sera le Frère REVERSAT, homme instruit, bon, honnête et aimé et si ce dernier est malade, le frère FLORENTIN pour le suppléer.

Le 27 février Anne Marie Rosalie LIABEUF, sœur EMILIENNE est nommée institutrice à l’Ecole communale de Nexon.

Le 30 mai, le Conseil décide de placer une deuxième fontaine publique sur la rue Gambetta actuelle et vote 1400 francs.

La bascule publique est déplacée.

Le 23 novembre Louis REBEYROLLE est nommé instituteur à Nexon.

 

Année 1870

Le 28 janvier 1870, décès subit de M. de Beaune-Beaurie père, ancien avoué près la cour et ancien juge au tribunal de Limoges à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. M. de Beau de Beaurie avait représenté pendant plusieurs années, avec le plus grand dévouement, au conseil général de la Haute- Vienne, le canton de Nexon. (Le Courrier du Centre, 28 janvier 1870)

Les tensions avec la Prusse sont utilisées par tous ceux qui veulent la guerre. De son coté le chancelier Bismarck y voit le moyen d’accélérer l’unification Allemande. Thiers et de Gambetta déploient des efforts désespérés pour l’éviter. Finalement l’Empereur va utiliser le motif de l’insulte publique contenue dans la dépêche d’Ems envoyée par le Chancelier à toutes les ambassades pour déclarer la guerre le 19 juillet 1870. Mais l’armée française était mal préparée, avec moins de soldats que ses adversaires et une artillerie de moins bonne qualité. Les français furent sévèrement battus  et le 2 décembre à Sedan, l’Empereur capitula. Cette capitulation provoqua un soulèvement populaire à Paris, la chute du Second Empire et la proclamation de la République, le 4 septembre 1870.

 

Bismarck et napoléon III après la défaite de Sedan.

L’histoire de Nexon vue à travers les délibérations du conseil municipal : XI – La Monarchie de Juillet (1830 – 1848)

Dès le 30 juillet 1830, après la fuite de Charles X, les républicains proposent au duc d’Orléans la lieutenance générale du royaume . Le 7 août 1830 après un vote favorable des Chambres il devient Louis-Philippe 1er. Il refuse le titre de roi de France qui l’aurait fait Philippe VII et se fait proclamer roi des Français. Ce nouveau titre, déjà porté par Louis XVI de 1789 à 1792, lie la monarchie au peuple et non plus au territoire. Comme autre symbole fort, la nouvelle monarchie adopte le drapeau tricolore pour remplacer le drapeau blanc de la Restauration.

Le 2 Mai 1830 le Conseil proteste contre le mauvais état des chemins de la commune qui sont les plus mauvais du département. Il sollicite l’aide de l’Etat qui est faite pour les autres communes, celle de Nexon étant rejetée pour le motif que les colons de Mr DE VEYRINAS n’ont pas réglé leurs impôts depuis de nombreuses années.

Il sollicite une subvention de 300 francs pour l’établissement d’une institution primaire à Nexon.

Le conseil proteste contre la lenteur du courrier car une lettre postée à Limoges n’arrive à Nexon que 4 ou 5 jours après. En effet le service est fait par un piéton qui va de Limoges à St-Yrieix tous les 2 jours. Le conseil demande la création d’un bureau de poste à La Plaine ou au Plantadis où la commune ferait prendre son courrier à ses frais.

Il met en demeure le sieur SIRIEIX de démolir une étable qu’il a indûment édifiée sur un emplacement appartenant à la commune.

Un nouveau maire

Le 28 août Mr le Préfet nomme CUBERTAFOND Armand, notaire, comme Maire de la Commune. Il est installé dans ses fonctions le 3 septembre et prête serment au roi Philippe, Roi des Français.

Le 20 septembre Léonard SODIGNAC, nommé Receveur de l’enregistrement à NEXON, prête serment au roi.

Année 1831

Au recensement la commune compte 2 157 habitants.

Le 4 Mai 1831 le Conseil décide :

– d’acquérir pour la somme de 6 francs le buste du Roi des Français

– d’acquérir pour la somme de 33 francs le formulaire municipal

– la construction du pont de La Grange sur le ruisseau La Vannelle avec subvention de l’Etat

– les réparations au clocher de l’Eglise pour 300 francs

– l’achat de caisse d’habillement et tambours pour la Garde Nationale

Il prend acte de l’abandon à la commune par Mr le curé, du presbytère et, en contre partie, le Conseil lui alloue une indemnité de 130 francs par an.

Le 12 juin il émet un avis favorable pour la création d’un bataillon de la Garde Nationale qui se réunira à Nexon.

Le 14 décembre est décidé la reconstruction en pierre du pont de la Grange.

Année 1832

Le 14 janvier 1832 le Conseil, par tirage au sort, décide que les électeurs de la commune seront divisés en deux sections. Les électeurs de la 1ère section voteront le 24 janvier, ceux de la 2ème section le 27 janvier.

Le conseil était à ce moment formé de CUBERTAFOND, Maire, Jean PRADEAU, Mathurin BONNET, François Alexis de NEXON, François Louis GAYOT, Léonard TOUVENT, Martial FRUGIER, Jean Baptiste SIRIEIX, Léonard LAFARET, Jean Baptiste DECOULHAC, Pierre BARRET, Annet FAURE, Léonard FRUGIER et Antoine TARRADE.

Le 23 novembre le conseil délibère toujours sur le mauvais état des chemins vicinaux de la commune, mais ne prend aucune décision faute de moyens pour les faire réparer »

Année 1833

En France, l’acte de naissance de l’école primaire publique est signé par la loi Guizot du 28 juin 1833. Celle-ci, dans son article 8, précisa la notion d’école publique « celles qu’entretiennent en tout ou partie, les communes, les départements ou l’État ».

Le 6 septembre 1833, le Conseil, faute de ressources, refuse la création à Nexon d’une école d’enseignement supérieur.

Il décide que la rétribution mensuelle revenant à l’instituteur sera payée par les élèves à raison de 2 francs pour les commençants et de 3 francs pour ceux qui recevront les premiers principes d’écriture et de calcul.

Le sieur BESSE, instituteur, recevra un logement et une indemnité de 100 francs de la commune.

Année 1834

Le 12 mars 1834 le conseil délibère sur une demande du sieur MALNUIT qui a fondu et livré une cloche le 25 juin 1828 alors que le baron David des ETANGS était Maire et qui réclame le paiement au prix de 4 francs le kilo. Le conseil refuse de régler car l’ancien Maire n’avait pas consulté le conseil sur le prix et qu’il existait 3 cloches grandes ou petites et que cette fourniture était superflue.

Le 13 mars le conseil engage des poursuites contre SIRIEIX, aubergiste, et RICHARD, tailleur d’habits, qui se sont accaparé des terrains appartenant à la commune. Il désigne 3 de ses membres pour surveiller tous nouveaux empiétements et ordonne l’enlèvement de tous fumiers, terreaux, immondices, bois et matériaux qui seraient déposés sur la voie publique.

Les élections eurent lieu pour la réélection de la première moitié des conseillers municipaux le jeudi 13 novembre pour la première section et le samedi 15 novembre pour la 2éme section.

Furent élus : François Louis GAYOT, Martial FRUGIER, Léonard FRUGIER, Léonard CHIROL, Gabriel GIZARDIN, Antoine BEAUNE BEAURIE et Martial LAFAYE.

Année 1835

Le 11 janvier 1835 Arnould CUBERTAFOND fut nommé Maire et François Louis GAYOT adjoint, par arrêté de Mr le Préfet. Tous prêtèrent serment de fidélité au roi.

Les droits de place pour la halle rapportèrent 400 francs en 1834.

Année 1836

Au recensement de 1836 la population est de 2 160 habitants. On note une grande stabilité de la population.

Le 17 février 1836 le conseil est divisé sur le financement et le tracé d’une portion de route reliant le bourg de Nexon à la route de Limoges à St- Yrieix.

La demoiselle Léonarde BEAUDOU de Solignac est nommée institutrice à Nexon.

Le 21 mars 1836 le conseil donne son avis sur le tracé du chemin départemental de Limoges au Chalard qui est d’une grande nécessité. Il demande que ce chemin traverse les communes de Condat, Bosmie, Jourgnac, Nexon, St- Hilaire, Ladignac et Le Chalard.

Le 17 juillet 1836 le conseil proteste contre la création de nouvelles foires à Châlus, Saint Yrieix et Flavignac qui tomberaient en même temps que celles de Nexon.

Année 1837

Le 18 février 1837, le conseil délibère sur l’indemnité due au Juge de Paix. Cette question étant délicate, un conseiller se retire de la salle et le conseil n’étant plus en nombre ne délibère pas.

Les 4 et 6 juin il est procédé au renouvellement triennal du Maire, de l’Adjoint et de la deuxième moitié des conseillers. CUBERTAFOND Arnould et François Louis GUYOT sont renommés Maire et Adjoint. Sont élus conseillers FAURE, BARRET, LIMOUSIN, LAFFARET, FAURE Pierre, NARDOT et BEGOT.

Année 1838

Le 16 avril 1838, le Conseil donne un avis favorable pour la construction du pont de St-Paul sur la Briance, mais regrette que l’Etat établisse un droit de péage sur ce pont.

Le 29 juillet il donne un avis favorable pour la construction des chemins départementaux n°10, 13, 15,17 et 19.

Année 1939

Le budget de la commune augmente considérablement et s’élève à 7366,46 francs.

Le 26 septembre 1839 se présente un sieur MATHIEU Jean, gendarme à cheval qui déclare fixer sa résidence à NEXON et vouloir acquérir la Nationalité Française, étant né en Bavière.

Le Brigadier de Gendarmerie de Nexon se nommait LACROIX, la brigade était pourvue de chevaux.

7 décembre 1839 : Election au Conseil général. M. Beaune-Beaurie, avoué prés la cour royale de Limoges, a été élu conseiller général du canton de Nexon en remplacement de M. Henry, décédé, et a réuni 25 voix sur 43 votants au deuxième tour.

Année 1840

Le 3 mars 1840 le sieur LAFAYE veut s’approprier les sources du Communal du Brouillet. Le Conseil en fait défense, ces sources appartenant au communal du Brouillet doivent être jouies en commun.

Le 14 mars, le Conseil désigne Jean LIMOUSIN, docteur, et TARADE huissier comme membre du Comité local de surveillance de l’école.

Le 12 juillet la commune de PIERRE BUFFIERE demande la création de 12 foires. Le conseil donne un avis favorable mais fixe les dates à choisir : les 10, 13, 14,19 ou 21 de chaque mois.

Le 2 août 1840 sont installés les conseillers nouvellement élus, à savoirs : BEAUNE – BEAURIE ( Champagnac), THOUVENET, MOUSNIER, BAFFET, FRUGIER, GUYOT, GIZARDIN, PRADEAU.

Une amende de 5 francs sera infligée et perçue à l’instant à tout conseiller qui arrivera en retard ou ne siégera pas.

Le 3 août il délibère sur la reconstruction de la halle qui va être démolie pour permettre le passage du CD n°15. Il décide qu’elle soit reconstruite à coté de l’Eglise.

Le sieur Jean DELIVRON ayant été élu conseiller municipal le 26 mai est installé dans ses fonctions.

Année 1841

Lors du recensement de 1841, Nexon compte 2 061 habitants, en baisse par rapport au recensement de 1836. Il est difficile d’expliquer les variations de population entre deux recensements en l’absence de données plus précises. On peut penser que la méthode d’enregistrement des données n’est pas neutre. En effet, pour la première fois, le recensement est fondé sur le principe du domicile de fait et pour cela on recense la population à un jour de référence.

Le 17 mars 1841 le conseil examine une demande de foire de la commune de Magnac Bourg. Il décide que ces foires ne pourront se tenir le 18 septembre car le 18 se tient à Nexon, depuis un temps immémorial, la plus grande, la plus brillante et la plus considérable des foires du département.

Année 1842

Le 28 février 1842 le Maire est autorisé à faire dresser le plan d’une nouvelle halle avec une salle de Mairie et une Salle de Justice de Paix.

Le 9 mai le conseil décide de mettre du poison pour détruire les chiens errants et que ceux qui seront trouvés sans muselière et sans collier seront abattus.

Année 1843

Le 10 Janvier 1843 il fixe la pente de la place de l’Eglise à 5 centimètres par mètre et la construction de perron pour les maisons qui se trouvent au dessus de ce niveau.

Le 13 août sont installés les nouveaux conseillers élus : LIMOUSIN, DECOULHAC, LELONG, FAURE, CHIROL, FAURE, HEBRARD de VEYRINAS.

Année 1845

Le 12 mai 1845 le conseil accepte un leg de 500 francs de M. Jean Baptiste de GAY de NEXON, décédé. Ce leg sera réparti entre les pauvres de la commune.

Il décide d’accorder des concessions perpétuelles au cimetière à raison de 15 francs le métré carré et 7,50 francs pour 30 ans.

Année 1846

Cette année, lors du recensement, la population de Nexon s’élève à 2 370 habitants. la population c’est accrue de 209 habitants en 5 ans soit une augmentation de 10,1%.

Le 4 mai 1846, Jacques PENICAULT, Maître de Poste est installé au relais de Poste de La Plaine, par arrêté du Roi, avec engagement d’avoir de nombreux postillons, chevaux et équipages nécessaires et prescrits par le service.

Année 1847

Le 10 février 1847 le conseil décide la création d’un bureau de bienfaisance pour secourir les indigents. Il affecte la chapelle communale pour servir d’asile. Il vote une somme de 100 francs à ajouter à celle de 200 francs, recueillie par dons dans la commune.

Il décide d’aménager la cour du Presbytère.

Mr le Baron de Nexon prête volontairement à la commune 5.000 francs pour acheter du blé à distribuer aux nécessiteux. Le grain acheté sera déposé dans le grenier de Mr le Curé et de Mr le Juge de Paix.

Les matériaux de la Halle démolie seront vendus au profit du bureau de bienfaisance.

Ouverture d’ateliers de charité

Le 22 mars la population ouvrière de la commune éprouvant les plus vives souffrances par suite de la cherté des denrées alimentaires et le manque de travail, il est décidé d’ouvrir immédiatement des ateliers de charité sur les chemins vicinaux. Le conseil affecte à cet effet une somme de 3.327 francs.

Il adresse des félicitations à l’instituteur BESSE pour ses bonnes méthodes d’enseignement.

Il adopte le tracé du CD vers la Meyze et la Roche l’Abeille.

Année 1848

Au début de son règne le Roi est aimé et appelé le « Roi Citoyen », mais sa popularité diminue sous le gouvernement de GUIZOT de plus en plus conservateur. Les conditions de vie des classes populaires se détériorent et les écarts de revenus augmentant considérablement. La crise économique de 1846 et la contestation républicaine vont conduire à une nouvelle révolution. Elle éclate le 22 février 1848 lorsque le Roi interdit le Banquet du 22 février 1848. GUIZOT démissionne le lendemain. Le 24 février 1824 Louis-Philippe abdique en faveur de son jeune petit-fils « Louis Philippe II », son fils et héritier, le prince royal Ferdinand-Philippe, étant mort dans un accident en 1842.

Journée belge le 20 décembre 1914

Le 20 décembre 1914, dans toutes les villes de France étaient vendus dans les rues des « petits drapeaux belges ». Cette « Journée du petit drapeau belge » était la première journée de solidarité créée en France durant la guerre. Organisée par un comité central franco-belge elle avait pour but de collecter des fonds pour venir en aide aux réfugiés.

Afin de préparer cette journée au niveau national, le gouvernement avait envoyé courant novembre un télégramme aux préfets leur demandant d’établir un bilan estimatif de la recette globale afin d’envoyer une quantité suffisante de drapeaux.

Ce jour-là, le Petit Journal consacre toute sa une à la journée du drapeau belge. Des portraits de la famille royale et l’emblème de ce “peuple de lions” sont reproduits, ainsi qu’une grande photo de la halle aux drapiers et de l’hôtel de ville d’Ypres. Hugues Delorme a créé pour cette occasion un long poème, “Noir, jaune et rouge”…

Presque tous les journaux ont fait la promotion de cette journée. Ainsi La France de Bordeaux et du Sud Ouest:

La Journée a été un succès. Une réception a été organisée à l’hôtel de ville de paris ou était reçu M. Carton de Wiar, Vice-président du Conseil des Ministres de Belgique. Le soir les membres du Gouvernement belge étaient invités à l’Elysée, à un dîner offert par le Président de la République

Le Comité franco-belge avait fait parvenir le petit drapeau au Président de la République et à Mme Poincaré ; ils y ont répondu par l’envoi de mille francs. La vente du petit drapeau belge a rapporté 350.000 francs à Paris et dans la banlieue ; 120.000 francs à Marseille et dans la banlieue ; 20.000 francs dans le département de la Loire ; 32.000 francs dans le Morbihan ; 20.000 francs dans la Seine-et-Marne, cependant éprouvée par l’invasion – ; 56.000 francs dans l’Hérault, 35.000 francs dans le Calvados.

La Haute-Vienne et Nexon n’ont pas boudé cette manifestation.

Le bi-mensuel « Limoges-illustré » de janvier 1915 donnait un compte rendu de de cette opération.

Malgré le temps affreux qu’il a fait le dimanche 20 décembre, la vente des petits drapeaux belges a été très fructueuse à Limoges, grâce au dévouement des charmantes petites filles qui ont affronté tout le jour la pluie et le vent pour offrir le noble emblème belge qui, selon l’expression de Maeterlinck, « a palpité comme un symbole d’amour et de reconnaissance dans toutes les mains françaises.»

L’amicale belge du Limousin a fait éditer cette carte postale en souvenir de cette journée.

A Nexon les petits drapeaux ont été vendus et le maire, M. Lelong, à remis à Madame Bertouin une gravure du roi Albert 1er. je n’ai pas trouvé les chiffres de la collecte réalisée à Nexon, ni les traces de Mme Bertouin.

Si je m’intéresse à la Belgique et à ses relations avec le Limousin c’est parce que mon grand père était belge. Il a effectué la plus grande partie de son service militaire de 1915 à 1918 à Cherbourg ou l’armée belge avait ouvert un hôpital militaire. C’est dans cette ville qu’il a rencontré ma grand mère. Mon père lui même était belge, il a effectué son service militaire en 1939  et comme en 1914, l’armée belge a été vaincue en quelques jours, mon père comme des milliers de ses compatriotes faits prisonniers et le gouvernement belge a quitté la Belgique.  Regroupé en partie à Limoges pendant quelques jours on peut considérer que cette ville a été la capitale de la Belgique. le 31 mai 1940 les parlementaires votent la résolution  suivante: « Les sénateurs et représentants belges résidant en France, et ici à Limoges, exprimant à l’unanimité leurs sentiments, flétrissent la capitulation dont Léopold III a pris l’initiative et dont il porte la responsabilité devant l’histoire […] et se déclarent solidaires du gouvernement qui a constaté l’impossibilité juridique et morale pour Léopold III de régner ».

Mon grand père et sa famille sont venu à Nexon en 1945 après que mon père ait été libéré. Mon père a épousé une jeune fille de Nexon. Il a demandé a être naturalisé français et je suis né un mois après la publication du décret qui lui accordait la nationalité française…

Les maires de Nexon

C’est à partir de la Constitution Civile du Clergé du 12 juillet 1790 que les maires qui portent alors le nom d’agents municipaux, sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles.Sont électeurs les citoyens actifs de la commune, c’est à dire ceux qui payent une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.

Avec cette Constitution le maire a reçu de nombreuses attributions qui appartenaient auparavant au curé, souvent la seule personne dans les villages sachant lire et écrire. Il n’est pas étonnant qu’aux élections communales de février 1790 un certain nombre de curés ont été élus maires (en Bretagne 20% des maires seront des curés). Dans beaucoup de communes ce sera le médecin ou le notaire. C’était au préfet de trouver dans chaque commune un laïc capable d’assurer les fonctions de maire. Mais beaucoup de préfets se plaignent de ne pas trouver personne. Le Ministère leur demande alors de prendre le moins ignorant.

La constitution du 22 août 1795 (5 fructidor), met en place les municipalités cantonales. Chaque commune élit dorénavant un agent municipal qui participe à l’administration de la municipalité cantonale. L’agent municipal passe sous l’autorité des « présidents des municipalités cantonales ».

Sous le Consulat, la constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799) revient sur l’élection du maire, les maires sont nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants, par le Premier Consul pour les autres.
Avec la loi municipale du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), l’appellation de maire revient et remplace celle d’agent municipal.
La Restauration instaure la nomination des maires et des conseillers municipaux. Après 1831, les maires sont nommés (par le roi pour les communes de plus de 3 000 habitants, par le préfet pour les plus petites), mais les conseillers municipaux sont élus pour six ans.
Avec la Seconde République (1848-1851) les maires sont élus par le conseil municipal pour les communes de moins de 6 000 habitants. Les maires des chefs-lieux d’arrondissement, de département et les villes de 10 000 habitants et plus, continuent d’être nommés par le préfet.
Pendant le Second Empire (1851-1871) les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants et pour 5 ans à partir de 1855.
A partir de 1871 les maires sont élus par le conseil municipal sauf pour les chefs-lieux de département et de canton et les villes de plus de 20 000 habitants où le maire reste nommé par le préfet.
Une loi du 5 avril 1884 étend le principe de l’élection du maire et des adjoints par le conseil municipal, quelle que soit l’importance de la commune (sauf pour Paris). Elle fixe le mandat à quatre ans, durée portée le 10 avril 1929 à six ans. Cette loi est toujours celle qui s’applique. Elle n’a pas été appliquée sous le régime de Vichy où les maires des communes de plus de 10 000 habitants étaient nommés par le gouvernement, ceux des communes de 2000 à 10 000 habitants, par le préfet. Seuls les maires des communes de moins de 2000 habitants étaient élus par le conseil municipal.

Entre élection et nomination…

Quand un pouvoir nomme un maire celui-ci est aux ordres de ce pouvoir. Ce pouvoir change de couleur politique avec le temps. Il royaliste ou républicain, parfois bonapartiste. Lorsqu’il est nommé le maire doit prêter serment de fidélité à celui qui le nomme: l’Empereur, le roi… ou le maréchal Pétain.
Puisque ce maire a été nommé il peut être révoqué. Cela se passe à chaque changement de régime. La révocation est un pouvoir discrétionnaire sous le Premier et le Second Empire. Elle se fait sur avis du Conseil d’État sous la Deuxième République, par décret motivé depuis 1884 et par décret en Conseil des ministres depuis 1982.

Depuis la promulgation de la loi du 28 mars 1882 sur l’organisation municipale qui nous régit encore, le maire est élu par le conseil municipal. Afin d’éclairer le choix des électeurs, il est convenu que la tête de liste aux élections municipales sera normalement la personne que les futurs conseillers municipaux choisiront pour maire. Le choix du maire ne dépend plus du pouvoir central mais de ses électeurs.

Depuis 1e 12 février 1790 Nexon a connu 23 maires. certains ont été réélus plusieurs fois et ont dirigé la commune pendant de nombreuses années. Pour d’autres le passage a été court.
C’est René REBIERE qui détient le record de longévité. Il a dirigé la commune pendant 30 ans, de mars 1965 à juin 1995. Deux autres maires ont exercé leur mandat pendant plus de 20 ans: Jean-Baptiste LIMOUSIN pendant 29 ans ( de juillet 1848 à septembre 1870 puis d’avril 1871 à février 1878) et Albert BOUTAUD LACOMBE maire pendant presque 25 ans (de novembre 1918 à janvier 1943).
Le mandat le plus court a été celui de Pierre SIRIEIX qui a démissionné au bout de 2 mois pour raison de santé. D’autres mandats ont duré moins d’un an, ceux d’Henry LIMOUSIN en 1848, de Roger GAUMY en 1944 et de Mathurin PAULIAT en 1945.

Dossier d'Albert Boutaud Lacombe pour être nommé chevalier de la légion d'honneur en qualité de Maire de Nexon

Dossier d’Albert Boutaud Lacombe pour être nommé chevalier de la légion d’honneur en qualité de Maire de Nexon

Liste des maires

Jean Baptiste FAYE, médecin, proclamé maire le 12 février 1790, élu au district de Saint-Yrieix il démissionne le 8 septembre 1790 .
Pierre SIRIEIX, élu le 11 septembre 1790. Démission pour un mois le 23 Brumaire an 2 (13 novembre 1793).
François Louis GUYOT, nommé le 30 nivôse an II (19 janvier 1794).
Jean MAZELLE, nommé le 5 septembre 1806 reste quelques mois.

François Louis GUYOT redevient maire au début de l’année 1807. Il le restera jusqu’à son décès brutal le 8 février 1824.
Charles de DAVID, Baron des ÉTANGS, nommé le 11 mars 1824.
Antoine TARRADE, délégué à la place du maire malade, le 9 septembre 1824.
Charles de DAVID, Baron des ÉTANGS, renommé le 26 décembre 1825.
Armand CUBERTAFOND, notaire, nommé le 20 août 1830.
Arnould CUBERTAFOND, nommé le 11 janvier 1834.
Arnould CUBERTAFOND, nommé le 6 juin 1837.
Henry LIMOUSIN, nommé le 27 février 1848.
Jean-Baptiste LIMOUSIN, élu le 8 juillet 1848.
Jean-Baptiste LIMOUSIN, nommé le 17 juillet 1852.
Jean-Baptiste LIMOUSIN, nommé le 14 juin 1855.
Jean Baptiste LIMOUSIN, nommé le 14 juillet 1860.
Jean Baptiste Paulin LIMOUSIN, désigné le 10 septembre 1870. Frère de Jean Baptiste Henry Limousin.
Jean Baptiste LIMOUSIN, élu le 30 avril 1871.
Jean Baptiste BONNET, nommé le 19 février 1878.
Jean Baptiste BONNET, désigné le 13 février 1881
Jean Baptiste BONNET, élu le 18 mai 1884.
Armand Ferréol GAY de NEXON, élu le 20 Mai 1888.
Gabriel THOMAS, élu le 15 mai 1892.
Gabriel THOMAS, élu le 17 mai 1896.
Gabriel THOMAS, élu le 15 mai 1900.
François LELONG, élu le 15 mars 1904.
François LELONG, élu le 24 janvier 1907.
François LELONG, élu le 8 mai 1908.
François LELONG, élu le 5 mai 1912.
Albert BOUTAUD LACOMBE, élu le 30 novembre 1919.
Albert BOUTAUD LACOMBE, élu le 17 mai 1925.
Albert BOUTAUD LACOMBE, élu le 12 mai 1929.
Albert BOUTAUD LACOMBE, élu le 19 mai 1935.
Albert BOUTAUD LACOMBE, désigné le 1 mars 1941.
François LAPLAUD, désigné le 15 janvier 1943. Démission du conseil le 3 sept 1944.
Roger GAUMY, élu le 22 sept 1944 par un conseil désigné.
Mathurin PAULIAT, élu le 18 mai 1945, démissionne le 17 mars 1946 suite à la perte de confiance du conseil.
Louis Jean PRADEAU, élu le 31 Mars 1946.
Louis Jean PRADEAU, élu en mai 1953.
Louis Jean PRADEAU, élu en mars 1959.
René REBIERE, élu en mars 1965.
René REBIERE, élu en mars 1971.
René REBIERE, élu en mars 1977.
René REBIERE, élu en mars 1983.
René REBIERE, élu en mars 1989.
Liliane JAMIN, élue en juin 1995.
Liliane JAMIN, élue en mars 2001.
Liliane JAMIN, élue en mars 2008.
Fabrice GERVILLE-REACHE, élu en mars 2014.

Le premier Maire

Le 11 février 1790, le sieur Jean Baptiste FAYE, docteur en médecine, a été proclamé Maire de la paroisse de Nexon.

La première délibération du Conseil assemblé chez le Maire, à défaut, est-il dit, de maison commune, eut lieu le 12 Février 1790.

Cette élection s’est faite en plusieurs temps.

Premier temps : les officiers Municipaux avaient été nommés par procès-verbal des 8 et 9 Février, le choix ayant été particulièrement difficile par l’assemblée de la paroisse réunie sous l’inspection de Jean BONNET, Maréchal Chef des Officiers du Comité, le sieur FAYE, réunissant presque tous les suffrages, fut élu Président et le sieur GUYOT, notaire Royal, pour la charge de secrétaire. Ces deux personnes ont prêté serment de soutenir de tous leurs pouvoirs la constitution du Royaume et d’être fidèles à la Nation, à la loi et au Roi. L’assemblée prêta le même serment.

Dans un deuxième temps furent désignés trois scrutateurs, toujours à la majorité des voix, en la personne des sieurs DESTHIVER, curé de la paroisse de Nexon, Nicolas GIZARDIN, notaire et Annet TARRADE, chirurgien.

Le président fit observer que, conformément aux ordres reçus de Paris il fallait distinguer parmi les citoyens ceux qui pouvaient être élus de ceux qui ne pouvaient qu’élire et le secrétaire dressa une liste des membres de l’assemblée.

Dans le troisième temps, aussitôt et séance tenante, il fut procédé à l’élection du Maire par bulletin individuel au scrutin secret. Ce fut le sieur FAYE Jean Baptiste, Docteur en Médecine qui obtint la grande et absolue majorité des suffrages.

Le quatrième temps consista, par un autre scrutin individuel et secret d’élire le PROCUREUR de la COMMUNE. Le sieur Louis GUYOT, notaire Royal, fut élu.

Dans un cinquième temps le Président Maire, déclara que la paroisse comptant près de 2 500 âmes, il était nécessaire de désigner cinq Officiers Municipaux par scrutin de liste. La pluralité absolue des suffrages se porta sur Pierre SIRIEIX marchand, Annet TARRADE chirurgien, Jean de COULHAC meunier, Léonard PRADEAU au bourg et Pierre SAZERAT, huissier au bourg.

Enfin la sixième opération, après quelque repos, fut de procéder à l’élection de douze notables pour former le Conseil Général de la Commune. Furent élus à la majorité : Jean LAFARET ainé du Plantadis ; Jean JOUHAUD dit Renard, de Bosmarèche ; Jean DOUDET dit Le JALAP d’Excette ; Léonard CHIROL de Valeix ; Jean LASPOUGEAS des Moulins ; Martial BAUDOU de Biard ; Pierre JOUHAUD dit Tonichou, d’Excette ; Jean GUYOT dit Bigarot, de Valeix ; Jean VERGNON dit Leliard, de Noyéras ; Jean JAYAT dit Cadichou, de Lartissie ; Pierre MARTY dit Pierricaud, de Noyéras et Denis DESCHAMPS de Biard.

Puis ont été déclarés notables de NEXON les sieurs Jean DESPLANCHES dit Planchaud, de Sallas ; Léonard DUVERNEIX dit le Roudier, de Montezol et GAREAU de Biard, et en même temps suppléants en cas d’événement. Ce fut au tour du Procureur de la Commune de prendre la parole. Il expose qu’un grand nombre des habitants de la paroisse serait bien aise que la Municipalité autorisa l’établissement de la Garde Nationale dans le bourg de NEXON, et, qu’au gré de tout le monde, elle serait composée d’un commandant, d’un major, d’un aide-major, de quatre capitaines en premier, de quatre capitaines en second, de quatre lieutenants et de quatre compagnies composées de 32 hommes chacune, dont une de grenadiers.

Les officiers municipaux et le Conseil Général de la commune dressèrent une liste des personnes susceptibles de faire partie de la Garde Nationale.

1824 – NÉCROLOGIE de Joseph Guyot, décédé brutalement. Annales de la Haute-Vienne 13 février 1824.

Une  mort  prompte  et  prématurée vient  d’enlever,  presque  à  la  fleur  de  l’âge,  M.  Joseph  Guyot,  maire  de  Nexon ,  et  notaire  à  la  suite  de  ses  pères. Ce  coup terrible  brise  les  liens  de  la  plus  douce  union,  et  ravit  un  père  à  de  tendres  enfants. Il n’en  eut  pas  fallu  davantage  pour  jeter  la  consternation  parmi  les  habitants de  cette  contrée ;  mais  leur  douleur  s’augmente  encore par  le  souvenir  des  vertus  modestes  et  des  qualités  précieuses,  dont  leur  infortuné  compatriote  leur  donna  l’exemple  pendant  sa  trop  courte  carrière.

Ils  n’oublieront  jamais  le  zèle  éclairé  et  la  probité,  sévère  jointe  au  plus  parlait,  désintéressement qu’il  leur prodigua dans  l’exercice  de  ses  doubles  fonctions ;  et  si  une  pensée  consolante  sur le sort  de  ce  malheureux  père  de  famille s’offre  encore  à  leur  esprit,  c’est  celle  qui  leur  laisse  la  persuasion,  qu’à  ses  derniers  moments ,  il  a  dû  éprouver   la  douce  satisfaction  de  n’avoir  fait   que le  bien ,  et  celle  plus  douce  encore ,  de  transmettre  à  ses  enfants  l’exemple  d’une  vie  pure  et  sans reproche.

1832 – Nomination des maires et adjoints : Nexon. — Maire, M. Cubertafond ; adjoint, M. Tarrade Chatenet. Annales de la Haute-Vienne 29 juin 1832

1855 – Le maire perd son fils -Jean Baptiste Léo Limousin, décède le 14 septembre 1855 à Nexon à l’age de 19 ans. Son père, Jean Baptiste Paulin (1806-1881), propriétaire à Nexon, était marié avec Louise Tarrade. Ils n’avaient pas d’autres enfants. Le maire avait un frère, Jean Baptiste Henry (1809-1886) qui fut médecin à Nexon. Il a eu deux filles. Il a été lui aussi,maire de Nexon.

1855 – Par décret impérial du 14 juin, ont été nommés maires et adjoints des villes et communes ci après du département de la Haute-Vienne : Nexon – maire, M. Limousin ; adjoint, M. Desmaisons;

1865 -Par décret impérial, sont nommés maires et adjoints des villes ci-après : Maire : M. Limousin, Jean-Baptiste-Henri. — Adjoint : M. Demaison, Guy. Le Courrier du Centre 31 août 1865

1867 – Par décret impérial, M. Gizardin a été nommé adjoint du maire de Nexon. Le Courrier du Centre 23 avril 1867

1870 – Par divers arrêtés de M. le préfet de la Haute-Vienne, M. Limousin (Paulin) a été nommé maire de Nexon, en remplacement de M. Limousin (Jean-Baptiste-Henri), docteur en médecine;

1874 – Nomination du maire par décrets du 31 janvier rendus en conseil des ministres : Nexon: maire, M. Limousin, adjoints MM. Boutaud-Lacombe et Combrouze. le même décret nomme Othon Péconnet maire de Limoges. Le Temps 3 février 1874.

1878 – Par décret du 15 février, sont nommés maires ou adjoints au maire des chefs-lieux de canton suivants de la Haute-Vienne : Nexon. — Maire : M. Jean-Baptiste Bonnet ; adjoints : MM. Boutaud-Lacombe, Alfred Desmaison.

Election aux conseils généraux de 1880, profession de foi de M. Bonnet, maire de Nexon, candidat au conseil général, adressée aux électeurs du canton de Nexon : Électeurs, cédant aux instances d’un grand nombre d’entre vous, je pose ma candidature au conseil général. Si j’obtiens de vous le mandat que je sollicite, je me consacrerai avec le plus entier dévouement à la défense des intérêts matériels et moraux de notre département et particulièrement à ceux du canton de Nexon. Enfant du pays, né et élevé au milieu de vous, mes opinions politiques et mes sentiments pour vous n’y sont pas inconnus. Aujourd’hui, comme hier, je suis convaincu que la République est le seul gouvernement désormais possible en France et le seul capable de nous garantir le maintien de la paix, de l’ordre et de la liberté. BONNET, Maire de Nexon et conseiller d’arrondissement. Le Courrier du Centre 29 juillet 1880.

Elections de 1881 : Nous rétablissons ainsi qu’il suit la liste complète des candidats élus à Nexon d’après le document ci-dessous que nous communique M. Bonnet, maire de Nexon : Inscrits : 791. — Votants : 379. MM. Jean Chirol, 371 ; Léonard Guyot, 371 : Martial Nardot, 370; Jacques Perrier, 369 ; Jean Desplanches 368 ; Firmin Tarrade, 368; Jean-Baptiste Bonnet, 367; Paulin Limousin, 365 ; Louis Boutaud-Lacombe, 365 ; Antoine Jouhaud, 364; Léon Laspougeas, 359; Henri Frugier, 357 : Albert Thomas, 357 ; Martial Villoutreix, 354; David Laleu, 353 ; Pierre Lauzeille, 351 ; René Tarrade, 345 ; François Chaule, 330 ; François Faure, 299 ; Théophile Vergnolle, 285. Le Courrier du Centre 15 janvier 1881.

Avril 1888, M. Bonnet annonce qu’il ne se représentera pas aux futures élections pour raison de santé.

M. Bonnet renonce à se présenter pour raison de santé par une lettre au Courrier du Centre du 25 avril 1888 : L’honorable M. Bonnet, conseiller général et maire de Nexon nous adresse la lettre suivante : J ai l’honneur d informer mes concitoyens de la commune de Nexon que je décline toute candidature aux élections prochaines du conseil municipal. Je remercie bien sincèrement les électeurs qui avaient l’intention de m’honorer de leurs suffrages mais pour raison de santé, je ne peux accepter aucun renouvellement de mandat. Le maire de Nexon, B. Bonnet.

Aux élections de mai 1892, les républicains l’emportent. Gabriel Thomas est élu en remplacement du Baron A. de Nexon. Les adjoints sont également républicains.

A Limoges, le docteur Chénieux, également républicain, remplace Emile Labussière, radical socialiste.

15 Août 1897 , M. Gabriel Thomas, agriculteur, maire de Nexon, est nommé officier du mérite agricole. Il était chevalier depuis le 17 mai 1891.

1903 – Par arrêté de M. le ministre des finances, en date du 28 décembre 1903, M. Gabriel Thomas, conseiller général de la Haute-Vienne, maire de Nexon, est nommé percepteur-receveur à Aixe-sur-Vienne, en remplacement de M. Simon, décédé.

1911, démission du Maire. — Nous apprenons que M. Lelong, maire de Nexon, vient de donner sa démission à la suite de divergences de vues entre l’administration municipale et le conseil au sujet de la construction d’un groupe scolaire. Le Populaire du centre 18 janvier 1911

Réélection : M. Lelong, expert, a été réélu maire. Le Populaire du Centre 8 mars 1911

Est nommé chevalier de la Légion d’honneur, au titre du ministère de l’Intérieur, M. Boutaud-Lacombe, maire de Nexon. Le Populaire du Centre 10 août 1930

1925 – REMERCIEMENTS. — Mme François Lelong ; Mlle Françoise Lelong et toute la famille, dans l’impossibilité de répondre personnellement à toutes les marques de sympathie qui leur ont été témoignées, soit en assistant aux obsèques, soit par l’envoi de fleurs, couronnes et condoléances, à l’occasion du décès de leur regretté Monsieur François LELONG, Propriétaire expert, Ancien maire de Nexon, Président du Syndicat agricole du canton de Nexon,  Délégué cantonal, prient les personnes qui les leur ont exprimées de trouver ici l’expression de leurs remerciements émus. Le Populaire du Centre 3 mars 1925