Pour la 12ème année de mon blog, j’effectue un bond de 120 ans en arrière pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2025.
L’année 1905 a été marqués par de nombreux événements qui affectent aujourd’hui notre vie.
Un des plus important est l’adoption le 9 décembre 1905 de la Loi de séparation des Églises et de l’État, un des actes fondateurs de la sécularisation de l’État. Elle abroge le régime concordataire de 1802, cependant resté en vigueur en Alsace-Moselle car en 1919 les élus alsaciens en ont fait une des conditions d’acceptation de leur rattachement à la France.
Article 1er : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes […] ».
Article 2 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. […] »
Cette loi de séparation a instauré la laïcité.
Dans le domaine de l’urbanisme 1905 marque un tournant de la réflexion sur la question de l’intégration de la circulation automobile dans la ville. En France, l’industriel Jules Perrigot publie le 21 avril le premier « code de la route » qui comprend dix règles, réglementant notamment l’usage du klaxon. Le débat fait rage entre ceux qui veulent intégrer la voiture dans la ville et ceux qui souhaitent la tenir à l’écart. Dans le camp des premiers, Eugène Henard, architecte de la Ville de Paris, préconise la création de voies souterraines réservées aux automobiles et dessine les plans d’un premier « boulevard périphérique ». Dans celui des opposants à la voiture, Tony Garnier, chargé à partir de 1905 de l’architecture publique à Lyon, envisage une séparation radicale entre la voirie d’un côté et des cités jardins ou industrielles de l’autre.
En physique, au cours de cette année Albert Einstein publie quatre articles qui révolutionnent les notions de la physique newtonienne en proposant de nouvelles définitions du temps et de l’espace, de la structure de la lumière et de la relation entre la matière et l’énergie. Il jetait les bases de la théorie quantique.
La révolution dans la conception de la lumière composée de particules (qu’on appellera plus tard des photons) et non d’ondulations a influencé les peintres. Ils se mirent à utiliser des couleurs pures, directement issues du tube, appliquées en aplats juxtaposés les uns aux autres d’une manière qui semblait aberrante aux spectateurs déconcertés par le contraste et l’absence apparente de continuum visuel. C’est ce qu’appliqua en particulier Matisse dont j’ai parlé en présentant les œuvres d’Anatole NELCK.
Au cinéma les premiers grands studios se créent avec Charles Pathé et Léon Gaumont. Pathé met au point un procédé de colorisation des films noir et blanc par machine, une machine pour l’illusion de vraiment voyager dans le temps.
C’est aussi cette année-là que Sigmund Freud publie ces « Trois Essais sur la théorie de la sexualité », qui présente l’enfant comme un être sexuel _ ce qui provoque immédiatement un scandale scientifique.
A Limoges l’année 1905 est marquée par de violents incidents.
Le général Tournier qui, sous le ministère de M. Combes, avait été mis en disponibilité à la suite d’une dénonciation des francs-maçons de Clermont-Ferrand, fut nommé commandant du 12° corps d’armée, à Limoges, par M. Berteaux, ministre de la Guerre.
Le 15 mars pris officiellement son nouveau commandement. A son arrivée il fut accueilli par des manifestants qui l’injuriaient et criaient « A bas l’armée! » et en chantaient l’ Internationale.
La municipalité socialiste de Limoges s’abstint de figurer à la réception.
Le gouvernement ne parut pas s’émouvoir de ces faits et ne fit rien ni pour les réprimer, ni pour en prévenir le retour.
Le 29 mars les ouvriers peintres se mettent en grève parce que M. Théodore HAVILAND n’avait pas répondu à leur demande d’exclusion contre un contremaître de cette maison. Les patrons se solidarisèrent de M. HAVILAND et après l’échec d’une conciliation tentée par le préfet ils décidèrent la fermeture des usines.
Le 10 avril, à la suite de troubles que le maire, Emile LABUSSIERE, n’avait pas pu réprimer le préfet pris la direction des mesures d’ordre. Un escadron de cavalerie a dégagé l’usine TOUZE, dont le directeur avait été blessé. Les manifestants qui aveint envahirent des armureries furent dispersés.
La nuit suivante, une bombe éclata devant, la porte du directeur de l’usine Haviland, M. CHADAL, mais il n’y eut que des dégâts matériels. Dans les jours suivants des perquisitions furent menées pour retrouver les revolvers volés. Cinq arrestations eurent lieu.
Le 17 alors que la matinée avait été à la fin de réunion des grévistes un cortège précédé du drapeau noir se rendit à la préfecture demander la mise en liberté des personnes arrêtées et le retrait des troupes. Le préfet, après l’avis du gouvernement refusa la mise en liberté provisoire des personnes arrêtées. La manifestation se dirigea vers la prison et ayant été dispersée elle se reforma sur la place du Champ-de Foire. L’infanterie intervint pour dégager la cavalerie qui était restée impassible sous une pluie de pierres et de projectiles divers. Les manifestants se réfugient dans le jardin d’Orsay et lancent des projectiles sur la troupe. Les soldats, ripostèrent sans en avoir reçu l’ordre. Le jeune Camille VARDELLE est tué.
Ses funérailles ont lieu deux jours plus tard. Elles sont suivies par des milliers de personnes. Les festivités du 14 juillet sont annulées.
Le 21 avril 1905, le travail reprend dans la porcelaine après des négociations qui n’ont pas permis aux ouvriers d’obtenir satisfaction sur leurs principales revendications. Le mouvement se poursuit dans d’autres secteurs…
Quelques cartes postales de ma collection :
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