On ne sait pas si les habitants de Nexon ont fêté le nouvel an le 1er janvier ou s’ils ont suivi la calendrier révolutionnaire. Le 1er janvier 1794 correspond au 12 nivôse an 2.
Le décret du 4 frimaire an II (24 novembre 1793) « sur l’ère, le commencement et l’organisation de l’année, et sur les noms des jours et des mois » orthographiait le nom du mois nivose, sans accent circonflexe. L’ajout généralisé de cet accent s’est installé progressivement, à une époque ultérieure indéterminée. On rencontre d’ailleurs des milliers d’actes ou documents officiels de l’époque ne faisant pas encore usage de cet accent.
Épuration des autorités en vertu du « décret du 7 août 1793 »
Le 30 Nivôse, se présenta devant la municipalité, les notables et un grand nombre de citoyens assemblée en la maison commune, l’Agent National du District de St-YRIEIX qui fit connaître qu’il venait remplir la mission que lui prescrit le Gouvernement provisoire révolutionnaire et donner lecture d’un arrêté du représentant du Peuple BRIVAL* qui était venu à St-Junien pour faire l’épuration. Il a longtemps péroré l’assemblée en lui faisant sentir et apprécier l’excellence du Gouvernement nouvellement décrété. Il a puissamment insisté à faire connaître aux fonctionnaires toute l’étendue et l’importance des devoirs mutuels et respectifs que leur impose la loi sur le Gouvernement Révolutionnaire provisoire et combien grande était leur responsabilité personnelle. Ensuite il a beaucoup parlé de l’importance de faire ponctuellement, strictement et avec célérité exécuter toutes les lois en général mais il a principalement recommandé celle sur la démolition des châteaux forts,1e dessèchement des étangs, le broiement des titres, sur le séquestre des père et mère des émigrés, l’organisation de la Garde Nationale, sur les volontaires et déserteurs, et il a laissé à la responsabilité personnelle de l’Agent National de Nexon l’exécution de toutes les lois ci-dessus mentionnées. Il reçu la promesse de tous les présents qu’ils ne négligeraient rien pour mettre en pratique les objets de sa sollicitude.
Ensuite il donna lecture d’un arrêté de BRIVAL désignant les membres de la municipalité : François Louis GUYOT, Maire, Pierre SAZERAT, Pierre VALETTE, SIRIEIX ex Maire, Pierre SAZERAT La JONCHERE, Martial LIMOUSIN, Officiers Municipaux. Gabriel TARRADE, Agent National, TARRADE, Officier de Santé, Pierre GUYONNAUD, Jean GUYOT dit Bigarot, Pierre BONNAUD, Annet TARRADE Officier Public, Mathurin PEYRAT, Clément LELONG, Gabriel BONNE BORIE, Gabriel MEYNIER, Jean RICHARD, Jean DESPLANCHES dit Planchaud, Jean BONNEAUD Notables.
Le sieur SAZERAT, Officier Agent de la commune, fit lecture à haute et intelligible voix de cet arrêté au Peuple assemblé. L’assemblée considérant que quelques officiers Municipaux et la majeure partie des notables mettaient une insouciance coupable à remplir leurs fonctions, arrêta qu’elle siégerait tous les dix jours et que celui qui manquerait serait frappé d’une amende de 5 francs, payable par forme de police.
*Jacques Brival, est né le 14 février 1751 à Saint-Hilaire-Peyroux en Corrèze et décédé le 8 octobre 1820 à Constance en Allemagne. Issu d’une famille aisée il est nommé Procureur du roi au bailliage de Tulle en 1776. Il est élu procureur général syndic de la commune de Tulle le 22 janvier 1790, puis du département en août 1790. Il entre au club des jacobins. Il est envoyé en mission dans les départements de Corrèze et de Saône et Loire et par décret du 7 août 1793 il est chargé d’épurer les autorités en Haute Vienne. Puis il est nommé par un arrêté du Comité de salut public en date du 9 nivôse an II (29 décembre 1793) dans la Vienne et la Haute-Vienne pour y organiser le gouvernement révolutionnaire. En pluviôse an II (janvier –février 1794) il prend diverses mesures pour faire libérer des suspects. Cette politique modératrice dresse contre lui la société populaire de Limoges, son collègue Gay-Vernon, député de Haute-Vienne dont le frère est à la tête du directoire de ce département, François-Xavier Audouin adjoint de Bouchotte à la 6e division du Ministère de la Guerre originaire de Limoges. Se développant dans le contexte parisien de la lutte des factions, entre « Indulgents » et « Hébertistes », doublée d’une lutte de factions dans les départements, cette cabale conduit à son rappel, par lettre du Comité de salut public du 11 ventôse an II (1 mars 1794) ; il part le 20 ventôse (10 mars).
Le 1er Ventôse an 2, Martial DUMOULIN ancien curé de Nexon, déclara qu’il voulait ouvrir une école publique pour l’enseignement du 1er degré d’instruction.
Le 14 Ventôse Réunion du Conseil Général pour désigner deux cavaliers à prendre parmi les jeunes gens de plus de 25 ans. Elle fit assembler tous les jeunes gens et ils furent mesurés par le sieur SAZERAT. Ce fut le citoyen Martial GUYOT qui s’est trouvé avoir la taille requise et au delà, les autres s’étant trouvés trop courts. Il y eu un réfractaire qui se nommait JOUHAUD François, domestique de Pierre BONNAUD, qui s’était caché dans les bois. Le Conseil sachant qu’il avait la taille requise, le fit rechercher par la Garde Nationale, et il fut trouvé et le lendemain dirigé avec GUYOT sur St-Yrieix pour être enrôlés aux postes voulus.
Ce même jour les citoyens Pierre SAZERAT et Martial LIMOUSIN furent désignés comme commissaires pour peser l’avoine destinée à l’Armée.
Le 3 Ventôse, les médecins GONDINET, LACHARTRE et BARGUET examinèrent deux jeunes recrues. Jean LAFFARET qu’il reconnurent atteint d’inflammation et grosseur à l’œil et de grosses glandes au cou, côté droit ; il bénéficia d’un délai de 40 jours pour rejoindre son corps. Puis le citoyen Jean VEDRENNE atteint de fièvre quarte serait exempté de servir la Patrie.
Le 15 Ventôse, MAZERIEUX fut élu Commandant de la Garde Nationale, Léonard TARRADE Adjudant et Pierre LELONG Porte-drapeau.
Le 21 Ventôse, les citoyens SAZERAT de la Jonchère et BEAUNE BORIE furent désignés pour aller quérir les objets et linges se trouvant dans l’église et servant au culte, pour en faire remise au Directoire du département. Ils devront en dresser un état et une description et en donner décharge au sieur Martial DUMOULIN curé.
Le 28 Ventôse, le Conseil Général trancha un important différent existant entre Mathurin DUVERNEUIL, colon à Biard du domaine de ROZIER émigré, et les acquéreurs de ce domaine. En effet ce domaine fut vendu à la chaleur des enchères et les nouveaux propriétaires voulaient s’approprier la récolte plantée et non mûre. Le Conseil décida que le Gouvernement Révolutionnaire voulait protéger les colons et que la récolte en cours était leur propriété et qu’ils pourraient en jouir mettant la garde à leur disposition.
Les décrets des 8 et 13 ventôse sur les indigents
Ces décrets décident la confiscation des biens de ces ennemis de la République, qui doivent être distribués aux patriotes indigents ; ils prévoient la constitution de listes d’indigents par les autorités locales et la création de commissions révolutionnaires pour faire la part entre les vrais ennemis de la République et les personnes injustement emprisonnées.
Le 30 Ventôse, le Conseil décide de siéger tous les deux jours à tour de rôle, il désigne pour chaque séance 5 officiers ou notables, et décide qu’une amende de 10 livres frapperait ceux qui n’assisteraient pas aux réunions.
Ce même jour les citoyens Martial DUMOULIN, François TARRADE la VERGNE, Jean GUTOT dit Bigarot, Mathurin PEYMARD et Jean DESPLANCHES percepteur des impôts, furent désignés pour dresser la liste des indigents, des enfants en bas âge appartenant à des familles d’indigents, des enfants abandonnés, des vieillards indigents en vue de leur attribuer des secours conformément au décret du 13 Pluviôse. Les citoyens Annet et Gabriel TARRADE, Pierre SAZERAT, Annet SAZERAT, François de COULLAC, Mathurin BONNET furent désignés pour dresser un tableau contenant :
1°le nombre des domaines gros et petits de la commune
2°le nombre des charrues de chaque domaine
3°le nombre d’arpents que contient chaque domaine
4°la production et espèce de production de chaque domaine
5°le nombre d’arpents des petites propriétés
6°le rapport ou produit approximatif de chacun de ces arpents.
Ce fut encore une constatation de l’état d’un sieur Ferréol VEYRINAS qui, soldat aux armées, avait séjourné dans les hôpitaux de PEZENAS et de BEZIERS, qui était atteint d’une fluxion de poitrine. Le médecin constata une poitrine très délicate, qu’il crachait fréquemment le sang, que les remèdes étaient inefficace et que le meilleur pour lui serait de lui faire respirer l’air natal où il trouvera auprès de sa famille les soins nécessaires et particuliers à son triste état.
Le 6 Germinal, les commissaires n’avaient encore pu dresser la liste des indigents, il fut donc décidé de se transporter dans chaque village pour aider ces malheureux qui croyaient être persécutés ou frappés de honte.
Le même jour le sieur GUYOT, notaire public, rendit compte de la gestion des biens DESTHEVES, curé de Nexon, qui avait été déporté et qui était le frère de son épouse. Il avait vendu diverses marchandises et vin pour une somme de 994 livres 5 sols. Mais les dépenses s’élevaient à 835 livres 10 sols et parmi celle ci des notes de la femme de TISTOU, de la Paulie DURAND, de la Catherinaude, toutes les trois fileuses ; le logement et la nourriture des deux vicaires, et les soins pour traitements médicaux par TARRADE, de BONNET maréchal pour ferrement des chevaux. Et puis la plus intéressante, une somme de 80 livres que ce brave notaire avait dû donner à des brigands venus lui rendre visite et sous menace de mort, afin qu’ils ne boivent pas son vin.
Le 21 Germinal le citoyen GIZARDIN fut désigné pour aller prendre livraison du grain attribué à la commune par le district de St-Yrieix. Le même jour Pierre SAZERAT et Annet TARRADE firent la levée des scellés, l’inventaire et l’estimation des objets mobiliers du curé DESTHEVES pour être vendus aux enchères.
Le même jour réquisition à son de tambour et par la garde de tous les hommes valides pour procéder aux coupes de bois à charbon.
Le 22 Germinal ils se portèrent en masse dans les bois et procédèrent à des coupes importantes sous la direction des commissaires DUMOULIN, BONNAUD, VALLETTE et GUYONNAUD.
La recherche de salpêtre
Les besoins de poudre sont importants et pour la fabriquer on utilise du salpêtre. En vertu de la loi du 14 frimaire an II (4 décembre 1793), toutes les communes, tous les citoyens de France furent en réquisition pour la production de salpêtre pour fabriquer de la poudre
Paris le 19 février 1794
Les nécessités de la défense nationale commandent. Là où l’Ancien Régime aurait demandé trois ans, trois décades suffirons à la République. Un mois, c’est en effet le délai consenti aux aspirants armuriers pour apprendre à fabriquer des poudres et du salpêtre. L’idée vient de Barère, qui l’a exposée et fait adopter le 2 février par ses collègues du Comité de salut public. Dès aujourd’hui, un millier de citoyens robustes, canonniers ou gardes nationaux venus de tous les coins de France, suivront des cours accélérés dispensés par les plus grands chimistes.
Le trente germinal, le sieur Jean Baptiste GUYOT fils du Maire est désigné pour aller s’instruire sur la fabrication du salpêtre[3]. Il s’en fut à St-Yrieix ou le citoyen LA CHATRE lui enseigna la manière la plus simple et plus économique pour faire du salpêtre. (Le charbon de bois et le salpêtre servaient à la fabrication de la poudre dont les besoins sont énormes).
Le 6 Floréal, le Conseil désigne Maximilien LIMOUSIN dit Champagne comme garde forêt pour la conservation des bois.
Le 8 Floréal recensement par le Conseil Général de tous les cochons mâles et femelles de plus de 5 mois, des vieilles barriques, futailles et bois de merrain.
Le même jour la Garde Nationale notifie à Jean CHELINAUD de Valeix, Jean DESPLANCHES de Sallas, Pierre JOUHAUD de Bosmarèche et Gabriel JAYAT de Larticie que le Conseil Général les a requis avec leurs chevaux et voitures pour se rendre immédiatement à Chabanais pour quérir une quantité de 44 quintaux de blé attribué a la Commune.
Le 11 Floréal la religieuse de l’ordre de la Règle, Radegonde SAZERAT prêta serment de maintenir la liberté et l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République.
Le 19 Floréal, tous les chevaux du canton de Nexon furent assemblés sur la place publique où le Conseil Général assisté de 2 commissaires de chaque commune procéda à la réquisition et à l’achat de 10 chevaux pour le service des transports militaires.
Le 6 Prairial, se présentèrent devant la municipalité Louis SAZERAC et son épouse MITAULT Madeleine, habitant Solignac, qui firent soumission pour exercer dans la commune de Nexon les fonctions d’instituteur et d’institutrice.
Le 7 Prairial, la Société Populaire de Nexon désigne 2 commissaires, les citoyens Pierre SAZERAT la Rivière et Nicolas GIZARDIN pour faire la liste des chiens mordus par un chien enragé il y a deux jours et de les faire tuer sous 24 heures sous peine de dix livres d’amende par chien.
Le 7 Prairial, perquisition par 15 commissaires et ramassage par la Garde Nationale des cendres de bois pour assurer la consommation de la Salpêtrerie. Les perquisitions durèrent six jours.
Le 11 Prairial Mathurin BONNET atteint de fièvre bilieuse intermittente obtient 20 jours de convalescence avant de regagner son armée.
Le 13 Prairial, l’Agent National avait depuis dix jours fait annoncer la mise aux enchères des herbes du cimetière, des noix, de la Grange et du jardin du presbytère pour 3 ans. Il fit sonner les cloches à 9 heures et une grande affluence se porta à la maison commune, où il fut procédé aux enchères après lecture par le greffier du cahier des charges. Ce fut le sieur TARRADE la Vergne qui fut adjudicataire pour 180 livres.
Le 2 Messidor relâche dans les officiers municipaux et notables formant le Conseil Général de la commune, l’Agent National les fit convoquer individuellement et après un exposé fixa l’heure des réunions à 6 heures en été, 7 heures en octobre, 9 heures en hiver ; qu’il serait dressé un état des absences pour être transmis au Directoire pour sanctions à prendre.
Le 10 Messidor, Martial DUMOULIN est nommé secrétaire provisoire de l’assemblée.
Ce même jour Mathurin BONNET greffier de la Municipalité, volontaire comme chasseur à cheval pour secourir nos soldats de la République combattants en Vendée, contracte une maladie « STERNE » regrette que son état ne lui permette plus de combattre, mais pour être à l’abri de tous soupçons que pourraient lui faire quelques ennemis du bien public, demande à être examiné médicalement pour obtenir un congé prolongé dans ses foyers. Sa demande fut acceptée et il fut examiné par les officiers de Santé MICHELET et VILLEMONEIX.
Le 14 Messidor le Conseil Général décide la réquisition de la main d’œuvre nécessaire pour lever la prochaine récolte et de fixer leur salaire comme suit : à la journée, les faucheurs 18 sols et nourris ; Les moissonneurs et faneurs 12 sols et nourris. Quant aux femmes il leur serait alloué 8 sols et nourriture. Les bouviers à bœufs et à vaches 2 livres 5 sols avec nourriture.
Le même jour, réquisition des plaques de foyers, chenets, les mauvais pots et marmites et autres objets en fonte ; chaque officier et notable y procédant dans les villages qui leur sont assignés.
Le 24 Messidor il éclata sur la commune un orage très violent, sans précédent, suivi d’une très forte chute de grêle. C’était la désolation et la consternation ; le Conseil fut assiégé par une foule d’habitants de villages venant réclamer secours, la récolte étant anéantie. Une commission composée de Gabriel BEAURE, Jean DESPLANCHES, greffier du Juge de Paix, Jean BONNET et François COULAC fut désignée pour se transporter sur les lieux endommagés et dresser procès verbal et estimation.
Ce même jour le citoyen François de COULAC de Mazérieux a été déclaré adjudicataire moyennant la somme de 270 livres de la charge de percepteur des impositions.
Le 27 Messidor le citoyen PEYMARD demande à être inscrit sur la liste des personnes secourues par la République.
Ce même jour un inventaire fut dressé de l’avoine se trouvant dans les greniers.
Toujours le manque de salpêtre
Le 30 Messidor la fabrication du salpêtre n’avançait guère et le Conseil décida que cette matière indispensable pour garder la liberté, chèrement acquise, devait être fabriquée rapidement. A cet effet il décida que chacun donnerait une journée à tour de rôle sans que sous aucun prétexte il puisse s’y refuser sous peine d’une amende de 25 livres payable immédiatement en faveur de l’atelier.
Comme la grêle et l’orage avait presque détruit la récolte, il fut également désigné un commissaire par village pour dénoncer ceux qui procéderaient à des battages clandestins de grains, ces battages ne devant être effectués qu’en présence des commissaires qui feront l’inventaire.
Le 16 Thermidor, soumission est faite du sieur Louis ROSSIGNOL LALANDE pour exercer la charge d’Instituteur Public dans la commune. Le Conseil Général le charge de faire la leçon aux filles provisoirement en présence d’une mère de famille en attendant que la commune puisse se procurer une institutrice en raison de quoi il jouira du traitement y attaché.
Le 20 Thermidor les sieurs Antoine CHENU, Pierre GUYONNAUD et Jean MARQUET sont désignés comme surveillant séquestre de la maison, grange et jardin du sieur DES ETANGS émigré. Ils seront personnellement responsables de toute disparition.
Ce même jour recensement et inventaire des laines.
Manque de blé et donc de pain
Le 25 Thermidor le manque de grains était tel que de nombreux habitants étaient privés de pain depuis plusieurs jours. II fut délégué un commissaire au district de St-Yrieix pour exposer le cas et le district accorda à la commune 100 quintaux de blé à prendre à St-Yrieix. Dix bouviers furent réquisitionnés qui se rendirent à St-Yrieix, accompagnés de TARRADE Lavergne commissaire, il fut chargé d’exprimer au Directoire la reconnaissance de la Municipalité.
Le 27 nouvelle réquisition des voituriers pour le service de la FORGE et réquisition de cendres pour la fabrication du Salpêtre.
Fixation du jour des foires dans le nouveau calendrier
Le 28 Thermidor, réunion du Conseil qui décide que par suite du nouveau calendrier les douze foires de l’année qui se tenaient le dernier mardi de chaque mois auraient lieu à compter de ce jour tous les 21, sauf celle de janvier, Pâques, Septembre qui seront en plus à date fixe. Il sera imprimé 150 exemplaires de ce calendrier des foires pour être distribués et que cette décision serait imprimée dans le calendrier des foires du sieur Jean BAUDOUT, imprimeur.
L’adoption du calendrier révolutionnaire a posé dans toutes les communes de sérieux problèmes pour la fixation du jour des foires et marchés. En effet le mois composé de quatre semaines était remplacé par un mois de trois décades. Des villes comme Chalus habituées aux marchés hebdomadaires en perdaient un chaque mois. Aussi, pour « soutenir le cours ordinaire du commerce » la municipalité de Jacques Garebeuf » considérant que les marchés de Châlus sont les plus importants qui existent dans un arrondissement de plus de cinq lieues de rayon » décide de remplacer ce quatrième marché par une foire de mois (Arrêté municipal de Châlus du 1er floréal de l’An VI (lundi 20 avril 1789). Mais les habitudes furent les plus fortes : usagers et marchands continuèrent à tenir marché les vendredis, comme cela était la règle à Châlus, de temps immémoriaux.
Les besoins en salpêtre et en fer sont importants
Le 4 Fructidor visite de l’Agent des Salpêtres de St-Yrieix qui enjoint à la commune de faire fabriquer un contingent de charbon de bois dans les plus brefs délais et de l’envoyer de suite au Citoyen BON à Limoges.
DU 4 FRUCTIDOR An 2. Au nom de la Patrie Réquisition.
Conformément à l’arrêté du 4 prairial, un représentant du peuple a été envoyé dans le département de la Dordogne et autres circonscriptions pour donner de l’activité aux fonderies. L’agent national du district de St-Yrieix requiert sur la demande de Georges AUCONSUL, Maître de Forges de la Fonderie de Bessous commune du Chalard, employé pour le service de la République, la commune de NEXON de fournir sur un ordre de la Municipalité les ouvriers journaliers bouviers ou voituriers nécessaires pour les travaux ou les transports de la Fonderie. Un double de cette réquisition restera à la Municipalité pour être enregistré, l’autre signé sera remis au Maitre de Forge.
Le 7 Fructidor sur convocation de l’agent du district la Municipalité, le Conseil Général, les habitants se rassemblèrent sur la Place Publique. L’agent national du district vérifia les registres et les archives, les trouva en bon ordre, sauf celui de la correspondance. Il développa autant qu’il le put tous les avantages qui doivent résulter de l’exécution des lois et le besoin de la surveillance lorsqu’on est appelé à la fonction publique et il a rappelé celle sur les travaux de la récolte, sur le recensement, sur la réquisition, sur le salpêtre, les salaires, les secours à accorder aux parents des défenseurs de la Patrie, sur la culture des terres et autres de genre dont l’objet de l’exécution appartient plus immédiatement aux campagnes.
L’exécution de toutes ces lois a été laissée à la surveillance et à la responsabilité de l’Agent Nationale.
Le 14 Fructidor, les voituriers n’ont pas de sacs pour transporter le charbon de bois à la Forge de Bessous ; il est décidé de procéder à une visite domiciliaire chez tous les particuliers et il est nommé des commissaires à cette fin.
Le 17 Fructidor Pierre LELONG qui était Directeur de l’atelier du salpêtre à NEXON, avait épuisé les 300 livres fournies par le Directoire de St-Yrieix et il n’avait plus d’argent. Il fut décidé qu’il se transporterait à St-Yrieix pour chercher 600 livres afin de pouvoir continuer la fabrication.
Le 20 Fructidor dénonciation par le citoyen LIMOUSIN du village de la Drouille d’une vente de bois de la forêt de Nexon par les habitants du village de la Bregère.
Le 26 Fructidor, mise en demeure au citoyen Mathurin BONNET secrétaire de la municipalité qui a négligé de copier les lois sur le registre et qu’il était tenu de le faire.
Ce même jour requête présentée par Jean DOUDET de Valeix qui perdit 4 mules le même jour par maladie.
Le 28 Fructidor, retour à NEXON du soldat COMBROUSE Léonard, malade. Ce même jour un détachement de la Garde Nationale est détaché dans la forêt de Mr Gay de Nexon où les habitants de la Bregère enlèvent le bois.
Mathurin BONNET n’ayant pas mis son registre à jour comme il lui avait été ordonné le 26, c’est DUMOULIN Martial qui a été chargé de ce travail.