Les 6 et 10 janvier 1792 la municipalité s’occupe de l’organisation de la Garde Nationale et de la vérification des listes dressées.
Le 15 janvier la Municipalité fut invitée à créer des foires à date fixe, celles existantes étant très variables. Elle décida que les foires auraient lieu le dernier mardi de chaque mois, à compter du mois de février pour la vente du bétail et toutes sortes et denrées. Mais les autres foires furent maintenues.
Le 18 Janvier la Municipalité s’est fait communiquer la liste des rôles dressée par les Commissaires, et elle constata que ce travail avait été très mal fait par les commissaires, elle leur adressa un blâme et dit que le sieur MARTIAL vérifierait le tout avec les commissaires, sans désemparer de jour et de nuit et de dresser ensuite le registre.
Le 22 Janvier il fut procédé en séance au recensement des marchands et colporteurs pour les imposer à la patente conformément à la loi du 17 mars 1791. En principe la Révolution se défendait de taxer le travail. Libératrice, elle abolissait les vingtièmes que l’Ancien Régime faisait peser sur lui. Le député Dallarde* qui défendit cette loi devant ses collègues de l’Assemblée Constituante affirmait que la patente était un impôt de circonstance imposé par la nécessité.
*Pierre Gilbert Le Roy, baron d’Allarde, né à Montluçon en 1749 et mort à Besançon en 1809, a fait adopter l’institution des patentes. Son œuvre la plus connue est le « décret d’Allarde» du 23 avril 1791 qui abolit les jurandes et les maîtrises. Ce décret, qui vise à promouvoir la liberté des professions et du commerce, a été complété quelques mois après par la Loi Le Chapelier du 14 juin 1791.
Le 4 mars s’est tenue à NEXON l’assemblée générale des Gardes Nationales du canton, et la municipalité ayant eu vent que des ennemies de la liberté voulaient organiser des désordres et des troubles prit un arrêté interdisant à qui que ce soit de se servir d’un terme injurieux, de porter des voies de faits vis a vis de personne et elle fit lire cet arrêté avant la manifestation. D’autre part elle ordonna que les municipalités accompagneraient leur garde respective et de les maintenir sous leur propre responsabilité. La manifestation se déroula dans le calme.
Le 8 mars jour de dimanche, le 4ème de la Liberté Française, à sept heures du matin, dans l’Eglise de Nexon, la Municipalité et le peuple se rassemblèrent pour la prestation de serment de fidélité du sieur Léonard TARRADE, choisi comme vicaire par le curé de Nexon. Ce vicaire prononça un discours au Peuple et jura fidélité à la République.
Mise sous séquestre des biens des immigrés
Les biens des Émigrés ayant été mis sous séquestre par la Convention, la Municipalité prit un arrêté confisquant toutes les sommes qui pourraient être dues aux émigrés de la Paroisse par des particuliers et décida que les dites sommes seraient versées au sieur GIZARDIN qui reçu notification de l’arrêté des mains de BONNET secrétaire greffier de la Municipalité qui se transporta au domicile avec le registre à l’appui.
De nouveaux troubles
Le 9 mars le procureur fit réunir la municipalité pour l’informer que des bandes de citoyens avaient dévasté et pillé quelques maisons et propriétés de particuliers à MEILHAC. Il exhiba une lettre de la Municipalité de Meilhac signalant que l’attroupement s’était dissipé mais qu’il y avait lieu de signaler les faits au Juge de Paix, au district et d’envoyer la Garde Nationale pour punir et châtier les auteurs de ce brigandage.
La récolte de 1791 avait été fort médiocre. Au printemps 1792, les paysans du Limousin n’avaient plus de quoi assurer leur subsistance d’ici l’été. En même temps, les prix montaient et l’assignat perdait de sa valeur. En mars 1792, les paysans de Haute-Vienne dans le canton d’Aixe, puis vers Nexon, commencent à s’en prendre aux propriétaires, ainsi qu’aux châteaux. Ce mouvement antiseigneurial atteignit rapidement la Corrèze où l’on pilla de nombreux châteaux dont celui de Seilhac.
Il fut donné une suite à cette affaire puisque le 20 Mars à la Maison commune du bourg se sont présentés Messieurs MORIN et GENEBRIAS, Membres du Directoire de Limoges, lesquels ont dit qu’ils avaient été nommés Commissaires afin de se transporter à Nexon avec un détachement de la Garde Nationale de Limoges et de plusieurs brigades de Gendarmerie pour dissiper les attroupements qui seront formés dans le voisinage. La Municipalité reconnut comme bons et loyaux les pouvoirs accordés aux dits commissaires et il fut décidé de leur accorder aide et assistance.
On constate à la lecture de ces comptes rendus que les troubles existent de manière latente depuis 1789. Ici dans le pays de Nexon on voit des gens armés jeter le trouble, en particulier autours des châteaux. Les causes sont toujours les mêmes : la disette, une certaine déception à ne pas voir de véritables changements dans la vie quotidienne…Alors si la pauvreté règne toujours dans les campagnes, pourquoi ne pas se servir chez ceux que l’on considère comme riches !
Confiscation des biens des émigrés
Dès le début de l’année 1791 les autorités révolutionnaires se rendent compte que l’émigration s’accompagne d’une fuite des capitaux qui peut s’avérer néfaste à l’économie nationale si elle continue. Le 12 février 1792 décrète que les biens des émigrés « sont mis sous la main de la Nation et sous la surveillance des corps administratifs ». Le 27 juillet, elle en décide leur mise en vente. Les émigrés, ou leurs familles vont réagir pour tenter de sauver leur patrimoine. Mais qu’est-ce un émigré ? La loi n’est pas claire sur ce point.
Le 21 mars la Municipalité « arrete qu’à la diligence du procureur de la commune M. le juge de paix ou a son defaut le premier assesseur seront invité et requis de proceder sans perte de temps à la mise des scellés ou a toute autres opérations necessaires pour empecher toutes fraudes ou soustractions et se conformement au decret de l’assemblée nationalle relatif aux biens des emigrés, et a larreté du departement sous les peines portées par la loi ».
Les ostensions
Le 10 Avril, jour de la troisième de Pâques, la Municipalité se réunit pour se conformer au pieu usage universellement pratiqué dans le département d’exposer tous les sept ans à la vénération publique les précieux restes des reliques des Saints que chaque Eglise possède. Avec le curé, le Vicaire, les Notables, elle se transporta dans la Chapelle de St Ferréol, à l’Eglise, dans l’enfoncement de laquelle sont déposées les reliques ci après désignées, sous une porte de bois fermant à clé retenue par Mr le Curé, et un grillage de fer fermant à deux cadenas dont une clé est retenue par SIRIEIX Maire et l’autre par Annet TARRADE, Adjoint.
Il a été retiré : une coupe d’argent dans laquelle repose le chef de St-Ferréol en trois morceaux joints ensemble, comme aussi sa mâchoire où sont adhérentes plusieurs de ses dents plus une coupe en cuivre contenant partie du Chef de Ste Catherine plus une demie coupe en bronze où sont enchâssées deux petits ossements de la longueur de deux travers de doigt ou environ, plus un autre ossement de la longueur d’environ un pouce et demi, plus un ossement du bras de St-Ferréol de la longueur d’environ 9 à 10 pouces, plus un autre ossement de la cuisse de la longueur d’environ un pied, plus un reliquaire d’argent contenant des reliques de Saint André et de Saint Philippe, apôtres, de Saint Laurent, de Saint Georges, de Saint Antoine de Padoue et de Sainte Quitery. Plus un coffre en bois couvert d’airain très ancien contenant partie du chef de Saint Constant et un ossement de Saint Modeste avec un écriteau défigurant la relique de Saint Modeste. Enfin il a été retiré de ladite armoire un reliquaire en argent qui contient une partie du crâne de Saint Roc.
Toutes ces reliques ont été trouvées dans un état décent et seront exposées à la vénération publique jusqu’au jour de la fête prochaine de la Sainte-Trinité, dont la clôture se fera avec la décence convenable.
Et le 3 juin jour de Fête de la Sainte Trinité, eut lieu la clôture des Ostensions et ce fut une cérémonie grandiose. Le matin une grande messe chantée, en présence des notables de la commune, le défilé des paroissiens devant les reliques, à 15 heures des vêpres solennelles et une grande procession avec toutes les reliques qui avaient été exposées à la vénération publique.
Après cette émouvante procession où grande foule assistât, la Municipalité se transporta vers les 18 heures à l’Eglise où toutes les reliques furent enfermées dans l’armoire, lesquelles furent constatées en bon état à l’exception du petit coffre en bois couvert d’airain qui s’était fini de casser, lequel a été plié d’un linge avec deux galons en fil et les clés furent confiées l’une au Maire l’autre au Curé.
Il n’y a pas de papier pour établir les patentes
Le 4 Juin grand désarroi. Les commerçants ou colporteurs de la paroisse se présentèrent au secrétariat pour payer leur patente mais à la grande confusion il n’y avait pas d’imprimé pour attester de leur reçu, le papier spécial timbré à cet effet n’étant pas parvenu. La Municipalité décide devant le bon vouloir des présents et l’urgence de satisfaire à leur demande, de délivrer des reçus sur papier libre.
Menace d’une nouvelle disette
Le 4 juin également le manque de pain se fit sentir et il fallait bien nourrir la population. La municipalité décide que tous ceux qui ont des grains doivent les vendre « au prix courant a ceux qui se trouveront en avoir besoin ». Mais pour éviter que les paysans gardent pour eux leur blé quatre Officiers Municipaux assistés de la Garde Nationale furent chargés de visiter les greniers. Ce qui fut fait aussitôt et un état très détaillé fut établi, avec défense de disposer des grains inventoriés. Les sieurs SIRIEIX Maire et TARRADE Adjoint se transportèrent au Directoire de Limoges pour faire leur rapport sur cette opération.
Assemblée générale de la garde nationale
Le 8 juin les capitaines, lieutenants, sous lieutenants et sergents des différentes compagnies du canton se sont réunis en assemblée dans l’église de nexon. Ils sont 48 et c’est M. Nicolas GIZARDIN, le plus âgé des capitaines, qui préside. On trouve que dans le canton il y a 6 compagnies de 50 hommes ce qui forme un bataillon de 300 hommes. Les officiers élisent alors un commandant en chef en la personne de M. DESSOUB de Rilhac Lastours. M. GIZARDIN est élu commandant en second, GUYOT LABOINE adjudant et VERGNOLLE, porte drapeau.
Par rapport à la première élection de février 1790 on constate que les « nobles » n’occupent plus les principaux commandements.
Le 11 Juin eut lieu sur la Place publique, devant la Maison commune un attroupement de particuliers qui protestèrent énergiquement contre l’évaluation du territoire de la Commune. La Municipalité se réunit aussitôt et décide de ne point nommer d’autres Commissaires, mais que ceux qui étaient mécontents fassent des protestations écrites par voie de pétition et de les déposer au Secrétariat.
Mariage d’une « fille de l’hôpital »
On abandonne plus facilement en ville qu’à la campagne, où l’on ne peut pas se fondre dans l’anonymat. Dans les villes un grand nombre d’enfants sont déposés sur la voie publique, devant les porches des églises ou les maisons bourgeoises, la nuit. Ces enfants abandonnés ne sont pas seulement le fruit d’amours illégitimes. Des couples légalement mariés poussés par la nécessité liée à l’absence de travail en raison des mauvaises conditions climatiques (hivers rigoureux, sécheresse) ou aux épidémies, estiment que leurs enfants seront mieux soignés à l’hospice où ils seront pris en charge et nourris.
À Limoges, en 1730, il y a en moyenne 4,8 abandons par mois quand le setier de seigle coûte 2,77 livres, mais 46 abandons quand il monte à 8,20 livres (1770) et 72 abandons quand il monte à 8,32 (1788).
A l’époque révolutionnaire, les pouvoirs publics semblent s’émouvoir d’une situation aussi lamentable, et l’assistance aux enfants trouvés qui ne relevait jusqu’alors que d’initiatives privées, de grandes générosités individuelles, soit émanant de certains membres de la Noblesse, soit d’ecclésiastiques et de communautés religieuses, cette assistance se structure, avec un succès des plus relatifs, d’ailleurs, par la reprise en main des hôpitaux et hospices des enfants trouvés.
A Nexon c’est le mariage d’une fille abandonnée qui va être célébré, ce qui n’était pas possible dans l’ancien régime.
Le 30 juin « s’est présenté devant le maire et les officiers municipau de la paroisse de Nexon… la nommée Marguerite fille de l’hôpital (c’est à dire une enfant trouvée) agée d’environ vingt deux ans, résidante au village de Veyrinas ché Leonard Gay Bonnet laboureur laquelle désirant contracter mariage avec pierre Fretillhe laboureur au village de Lavaud paroisse de St ylaire Lastours… et ne connaissant aucun parent elle a produit pour attester que le mariage proposé eté à tous égard conveneble à letat et fortune du futur epoux , ledit Leonard Gay Bonnet chez qui elle demeure , Leonard Auxemerix laboureur au village de veyrinas, Jacques Duverneuilh laboureur au village du Courdin…..après mure deliberation ont unanimement atesté en leur ame et conscience que le mariage dont il s’agit été très convenable au futur epoux…».
Confiscation des biens des émigrés (suite)
Le sieur Rogier de NEXON, fidèle à la royauté, était émigré en pays étranger et ses biens avaient été mis sous séquestre. Le 22 juin, à la réquisition du procureur de la commune, Pierre SAZERAT, le secrétaire greffier Mathurin BONNET a notifié à Jean PERIER et Léonard FAURISSOU, tuiliers, les textes par lesquels en tant que créanciers de M. Rogier de NEXON ils saisissent les sommes qu’ils lui doivent. La même démarche a été faite auprès de Jean MAUD, meunier au Moulin Trouly.
La Patrie en danger
Les autrichiens et les prussiens accentuent progressivement leur pression en s’avançant vers la frontière. Devant ce danger les députés, le 11 juillet, décrètent la Patrie en danger*. Partout les volontaires sont poussés à s’inscrire.
* Pierre Victurnien Vergniaud né le 31 mai 1753 à Limoges, guillotiné le 31 octobre 1793 à Paris, un des plus grands orateurs de cette période avait déclaré la patrie en danger dans un discours du 3 juillet.
Le 5 août, la Patrie ayant été déclarée en danger, se présentèrent à NEXON, les sieurs Michel MAUD et Louis DELIGNAC, administrateurs au District de St-YRIEIX, qui avaient prévenu la Municipalité de leur venue, qui elle même fit appeler pour ce jour tous les officiers, sous-officiers et caporaux des Gardes Nationales du Canton. En présence de tout le monde, il fut donné lecture à très haute voix, après roulement de tambours, de la proclamation du Directoire de Limoges sur ces dangers. Aussitôt soixante personnes répondirent à cette proclamation, en déclarant qu’ils étaient prés à défendre la patrie et la Liberté si chèrement acquise.
Les Commissaires firent rapport de cette manifestation au Directoire de Limoges.
Les difficultés d’établir le montant de la contribution
Le 13 Août la question de la contribution n’est pas encore réglée les rôles de la commune avaient été très mal faits d’où un concert de protestations. La Municipalité se réunit donc, et décida devant le mécontentement de demander une réduction pour toute la collectivité en se fondant sur l’article 23 de la loi du 11 août 1791.
« Depuis lestimation qui fut faite en 1742 du territoire de cette commune les citoyens ont gémis sous un poids énorme d’impôts, sans avoir put dans aucun temps se faire entendre.
Considerant que ce fardaut na u etre allegué parce que les diverse commune du didtrict non point adopté une base uniforme pour le mode des évaluations de leurs revenus nets …
Considerant que cette maniere disparate de faire les evaluations ayant forcé M.M. les administrateurs …a prendre pour baze de la repartition, les ancienes imposition…
Considerant en outre quaux terme de l’artyicle 3 du decret des 16 et 17 mars 1791, tout contribuable qui justifierait avoir eté cotisé à une somme plus forte que le sixieme de son revenu net foncier à raison du principal de la contribution foncière,à droit à une reduction, arretent que pour obvier aux plaintes journalière et fondées des divers particuliers, la demande en reduction sera formé pour toute la communauté conformement aux articles 23 et suivant du 11 aout 1791. »
Le 16 août ce fut une nouvelle réunion de la Municipalité et du Conseil Général de la Commune qui révisèrent les rôles, augmentant les uns, diminuant les autres.
Maintien de l’ordre public
Le 20 Août la Municipalité procéda, à l’arrestation sur dénonciation à elle faite, du sieur Julien le BASTARD joueur de profession, qui proférait des menaces, propos déplacés contre les citoyens et le corps municipal. Ils constatèrent par eux mêmes les faits, les reconnurent exacts puisque le sieur JULIEN les couvrit d’insultes, et avec l’assistance de la Garde, l’enfermèrent dans la Maison commune à défaut de maison d’arrêt jusqu’au lendemain matin, six heures, pour être de suite conduit à la prison de la Ville de St-YRIEIX et être puni conformément à la loi.
Confiscation des biens des émigrés (suite)
Le 30 août la municipalité délibéra sur les émigrés et elle constata qu’il n’existait dans la commune ni père, ni mère, ni enfant d’émigré, que seulement une petite enfant appartenant à Madame DESETANGS actuellement domiciliée à St-Yrieix. Il n’y a pas lieu de procéder à la consignation requise. Arrête qu’il en sera, donné avis au syndic du district,
Le 5 septembre la Municipalité prend acte de la déclaration faite par le sieur Pierre DECOULHAC de Mazérieux, prêtre ci-devant vicaire de Bussière Galand, de se retirer dans sa maison paternelle et ne plus exercer.
Les biens des émigrés (suite)
Toujours le 5 septembre la municipalité et le Conseil Général de la Commune dressèrent l’état des chevaux, juments, pouliches, poulains et autres suites appartenant aux émigrés ou à leurs parents. Les conseillers parcourent la commune, accompagnés de gardes nationaux et il fut recensé :
1-A Mr de NEXON
– dans le pré clôturé : deux chevaux entiers, deux poulains de 3ans et deux poulains de 18 mois ;
– dans les 2 domaines de la Grange : deux juments poulinières, un poulain et une mule ;
– dans le domaine de Lombertie : une jument poulinière ;
– à la Sélive : trois juments poulinières ;
– à la Garde : deux juments et deux poulains ;
– à Verneuil une jument et une pouliche ;
– à Montezol une jument poulinière
– et à Valettes une jument.
Il y avait donc deux chevaux entiers, onze juments, sept poulains, une pouliche et une mule.
2- À Mr ROSIER, au bourg : une jument ; à Biard : une jument et une pouliche ; à Lage : une jument et une pouliche ; au Brouillet : une jument et une pouliche ; à Puyravaud : une jument et une pouliche ; a Verneuil : une jument, une pouliche et une mule ; au Mas : deux juments et deux pouliches ; à Sazerat : une jument, un poulain et une mule.
3-A Mr DAVID des POUSSES : deux juments
4-A Mr BARNY Les MOULINS deux juments et un poulain.
Collecteur des impôts : mise aux enchères
Le 9 septembre 1792 les citoyens de la commune furent convoqués à se trouver à Nexon à la sortie des premières et deuxièmes messes, sur la place publique, afin de mettre aux enchères publiques la levée des impositions foncières et mobilières de la paroisse. C’est le greffier de la commune qui procéda aux enchères et à la criée. Les enchères eurent lieu entre Jean DESPLANCHES collecteur qui a fixé le droit de ladite levée à la somme de 377 livres. Gabriel THOMAS appariteur l’a porté à 300 livres et après plusieurs rabais DESPLANCHES l’a portée à 200 livres et fut déclaré adjudicataire sous la caution de Gabriel TARRADE.
20 septembre 1792, victoire de Valmy contre les Autrichiens. La nouvelle parvient à Paris le 21. Aussitôt la Convention nationale proclame l’abolition de la royauté, à laquelle se substitue la République. Pas d’écho particulier à Nexon.
Le premier novembre il fut délivré par la municipalité un passeport au sieur Pierre BONNAUD du Village d’Aixette pour se rendre à BORDEAUX.
Ce premier passeport délivré fut écrit sur un papier au seau de la commune avec un signalement détaillé et avec la mention de lui porter aide et assistance, étant un pur défenseur de la République.
Ce même jour la municipalité décida de donner une plus grande publicité aux foires de Nexon et arrête que le citoyen BARDON, imprimeur et commandant de la Garde Nationale à Limoges, fasse une annonce dans son calendrier pour les derniers mardis avant le dernier jeudi de chaque mois de l’année.
La municipalité décida en outre de contrôler les retenus de la Fabrique de la paroisse de Nexon et de s’en faire verser le reliquat, c’est le sieur GUYOT notaire royal qui fut désigné pour les examiner. Les officiers municipaux procédèrent à la visite des greniers de la commune pour dresser l’était des grains qui s’y trouvaient. Ce fut un travail difficile qui rencontra beaucoup de résistance du monde paysan, mais la Garde Nationale prêta son appui et tout rentra dans l’ordre.
Naissance de l’Etat civil
Le 4 novembre le Maire et le sieur TARRADE, greffier, se transportèrent au Presbytère pour prendre les registres paroissiaux tenus par le Curé pour les déposer à la Maison commune pour les y conserver.
Le 21 novembre le Conseil Général s’est réuni pour désigner un officier public pour recevoir les actes destinés à constater les naissances, mariages et sépultures. C’est le citoyen Elie MARTIAL notable du village des Moulins qui réunit tous les suffrages.
Le 13 décembre il fut procédé à l’installation du nouveau Juge de Paix du Canton de Nexon, en la personne du citoyen Jean Baptiste GUYOT, administrateur au Conseil du District de St-YRIEIX. Cette cérémonie eut lieu en l’Eglise de NEXON, après la messe chantée à l’intention du St-Esprit, en présence du peuple assemblé et du Conseil Général. Le Maire SIRIEX adressa, un compliment au Juge de Paix qui remercia et prêta serment « de vivre libre ou mourir, de maintenir de tout son pouvoir la loi et la constitution, la Liberté et l’Egalité ou de mourir à son poste en la défendant, de remplir avec zèle et courage toutes les fonctions civiles et politiques qui lui seront confiées ».
Le 13 décembre il fut établi une première liste des personnes qui devaient de l’argent aux émigrés, ainsi que l’inventaire des biens de ces derniers.