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Journée belge le 20 décembre 1914

Le 20 décembre 1914, dans toutes les villes de France étaient vendus dans les rues des « petits drapeaux belges ». Cette « Journée du petit drapeau belge » était la première journée de solidarité créée en France durant la guerre. Organisée par un comité central franco-belge elle avait pour but de collecter des fonds pour venir en aide aux réfugiés.

Afin de préparer cette journée au niveau national, le gouvernement avait envoyé courant novembre un télégramme aux préfets leur demandant d’établir un bilan estimatif de la recette globale afin d’envoyer une quantité suffisante de drapeaux.

Ce jour-là, le Petit Journal consacre toute sa une à la journée du drapeau belge. Des portraits de la famille royale et l’emblème de ce “peuple de lions” sont reproduits, ainsi qu’une grande photo de la halle aux drapiers et de l’hôtel de ville d’Ypres. Hugues Delorme a créé pour cette occasion un long poème, “Noir, jaune et rouge”…

Presque tous les journaux ont fait la promotion de cette journée. Ainsi La France de Bordeaux et du Sud Ouest:

La Journée a été un succès. Une réception a été organisée à l’hôtel de ville de paris ou était reçu M. Carton de Wiar, Vice-président du Conseil des Ministres de Belgique. Le soir les membres du Gouvernement belge étaient invités à l’Elysée, à un dîner offert par le Président de la République

Le Comité franco-belge avait fait parvenir le petit drapeau au Président de la République et à Mme Poincaré ; ils y ont répondu par l’envoi de mille francs. La vente du petit drapeau belge a rapporté 350.000 francs à Paris et dans la banlieue ; 120.000 francs à Marseille et dans la banlieue ; 20.000 francs dans le département de la Loire ; 32.000 francs dans le Morbihan ; 20.000 francs dans la Seine-et-Marne, cependant éprouvée par l’invasion – ; 56.000 francs dans l’Hérault, 35.000 francs dans le Calvados.

La Haute-Vienne et Nexon n’ont pas boudé cette manifestation.

Le bi-mensuel « Limoges-illustré » de janvier 1915 donnait un compte rendu de de cette opération.

Malgré le temps affreux qu’il a fait le dimanche 20 décembre, la vente des petits drapeaux belges a été très fructueuse à Limoges, grâce au dévouement des charmantes petites filles qui ont affronté tout le jour la pluie et le vent pour offrir le noble emblème belge qui, selon l’expression de Maeterlinck, « a palpité comme un symbole d’amour et de reconnaissance dans toutes les mains françaises.»

L’amicale belge du Limousin a fait éditer cette carte postale en souvenir de cette journée.

A Nexon les petits drapeaux ont été vendus et le maire, M. Lelong, à remis à Madame Bertouin une gravure du roi Albert 1er. je n’ai pas trouvé les chiffres de la collecte réalisée à Nexon, ni les traces de Mme Bertouin.

Si je m’intéresse à la Belgique et à ses relations avec le Limousin c’est parce que mon grand père était belge. Il a effectué la plus grande partie de son service militaire de 1915 à 1918 à Cherbourg ou l’armée belge avait ouvert un hôpital militaire. C’est dans cette ville qu’il a rencontré ma grand mère. Mon père lui même était belge, il a effectué son service militaire en 1939  et comme en 1914, l’armée belge a été vaincue en quelques jours, mon père comme des milliers de ses compatriotes faits prisonniers et le gouvernement belge a quitté la Belgique.  Regroupé en partie à Limoges pendant quelques jours on peut considérer que cette ville a été la capitale de la Belgique. le 31 mai 1940 les parlementaires votent la résolution  suivante: « Les sénateurs et représentants belges résidant en France, et ici à Limoges, exprimant à l’unanimité leurs sentiments, flétrissent la capitulation dont Léopold III a pris l’initiative et dont il porte la responsabilité devant l’histoire […] et se déclarent solidaires du gouvernement qui a constaté l’impossibilité juridique et morale pour Léopold III de régner ».

Mon grand père et sa famille sont venu à Nexon en 1945 après que mon père ait été libéré. Mon père a épousé une jeune fille de Nexon. Il a demandé a être naturalisé français et je suis né un mois après la publication du décret qui lui accordait la nationalité française…

Nexon, une étape pour les soldats américains engagés dans le Premier conflit mondial.

Le 6 avril 1917, le Congrès américain vote l’entrée en guerre des États-Unis contre l’Empire allemand. Des milliers de jeunes soldats américains doivent être recrutés car le service militaire n’est pas obligatoire aux États-Unis, formés, acheminés vers la France avec leur matériel. C’est une organisation complexe qui va voir des trains de soldats américains passer par la gare de Nexon et des soldats séjourner à Nexon avant de partir au front.

Le 19 août 1918 la lettre d’une dame de Nexon est publiée dans le « Ashland Tidings », journal de la ville d’ Ashland dans l’Oregon. C’est aujourd’hui une ville de près de 20 000 habitants et la majorité des jeunes soldats américains qui ont séjourné en Haute-Vienne en 1918 étaient originaires de cet État.

lettre de nexonLa page du Ashland Tidings du 19 août 1918, publiant la lettre d’une femme de Nexon

Le texte est le suivant:

Frenchwoman mothers American soldiers

Mrs E. McClintock of Roseburg has two sons with the United States forces in France; recently she receive the following letter from a French woman in which the beautiful spirit of fellowship and love for the Yankee soldiers boys who have gone to that country’s assistance is shown:

Nexon France
Juliet 19-1918

Madame,

I am keeping a promise I have made to your two good sons. First of all I am happy to be able to tell you that your two children are in splendid health. Since the arrival Monsieur Leon at nexon I have considered him as my son and he calls me his mother in France. Since he came to nexon he is not unhappy. But one thing he misses and that is the caresses of his American mother. I do not known Monsieur John very well, as he not been in nexon very long, but they are very happy to be together. When your receive this letter I thing they will no longer to be here, they will go to —,— and then to the front.
I pray God, Madame, that the war will soon be over , and your children will return to kiss you.
Not knowing English I hesitate to write you but your son says his American mother can have it read to her. I am sending you a little view of the village where your children are. After the war Monsieur Léon has promised to bring you and his father in France. You will see, Madame, that I seek to distract and amuse them, to make life in France as pleasant as possible.

Just receive for yourself, Madame, and your family my sincere regard.

La traduction donne: Mme E. McClintock, de Roseburg a deux fils avec les forces des États-Unis en France; récemment, elle a reçu la lettre suivante d’une femme française dans laquelle transparait le bel esprit de fraternité et d’amour pour les soldats yankees qui sont allés à l’aide de ce pays:

Nexon France 19 juillet 1918

Madame,

Je réalise une promesse que j’ai faite à vos deux bons fils. Tout d’abord, je suis heureuse de pouvoir vous dire que vos deux enfants sont dans une splendide santé. Depuis l’arrivée à Nexon de M. Léon je l’ai considéré comme mon fils et il m’appelle sa mère en France. Depuis son arrivée à Nexon il n’est pas malheureux. Mais une chose lui manque, ce sont les caresses de sa mère américaine. Je ne connais pas très bien M. John, car il n’est pas resté très longtemps à Nexon mais ils sont très heureux d’être ensemble. Lorsque vous recevrez cette lettre, je pense qu’ils ne seront plus ici, ils iront à —, — et ensuite au front.
Je prie Dieu, Madame, que la guerre soit bientôt finie, et que vos enfants reviennent vous embrasser.

Ne sachant pas l’anglais, j’hésite à vous écrire, mais votre fils, dit sa mère américaine peut faire cette lettre. Je vous envoie une petite vue du village où sont vos enfants. Après la guerre, M. Léon m’a promis de vous amener en France avec son père. Vous voyez, Madame, que je cherche à distraire et amuser vos enfants pour leur rendre la vie en France aussi agréable que possible.

Recevez, Madame, ainsi que votre famille ma sincère amitié.

On remarque d’abord que la lettre postée de Nexon le 19 juillet est publiée un mois après dans un journal de l’Oregon. Il fallait au moins 8 jours pour traverser l’Atlantique et ensuite sans doute le même temps pour aller de New York jusque dans l’Oregon. Le ton de la lettre est celui d’une mère qui écrit à une autre mère. Toutes les lettres que l’on peut lire et tous les témoignages des jeunes américains révèlent un accueil chaleureux de la population française. Pour comprendre ces sentiments retraçons le chemin parcouru par ces jeunes américains partis de la côte Ouest des États-Unis pour venir combattre au côté des jeunes français.

L’entrée en guerre des États-Unis

Après 32 mois de neutralité, les États-Unis d’Amérique déclarent la guerre à l’Allemagne le 6 avril 1917. Ils le font après que l’état-major allemand, désireux d’accélérer la fin d’un conflit qui s’enlise, joue son va-tout et, au risque de heurter les États-Unis, proclame le 31 janvier 1917 la reprise de la guerre sous-marine à outrance. Les Allemands avaient suspendu la guerre sous-marine après le torpillage du paquebot britannique le 7 mai 1915. À la suite du naufrage qui a fait 128 victimes américaines, le président des États-Unis, W. Wilson menaça l’Allemagne et exigea réparation. Inquiet de l’éventuelle entrée en guerre des États-Unis dans la guerre, l’Allemagne décide le 27 août 1915 de restreindre son offensive sous marine.
Le 3 mai 1917 les États-Unis créent l’American Expeditionary Force (AEF). Disposant dans un premier temps d’effectifs et de matériel militaire limités, l’armée américaine fait appel à ses immenses ressources industrielles, prévoyant en effet que le conflit se prolongerait jusqu’en 1922 !
Le transport des soldats et du matériel de guerre.

carte pour soldats quitant les etats Unis

Les jeunes soldats partent soit de la côte Ouest des États-Unis et après avoir embarqué à Seattle ou San Francisco ils rejoignent New York par le canal de Panama, soit ils sont déjà à l’Est et ils sont regroupés dans un immense camp avant d’embarquer vers l’Europe.

La traversée n’est pas de tout repos car les sous marins allemands sont dangereux. Les bateaux sont camouflés pour être moins visibles. Ce camouflage, appelé Razzle Dazzle aux États-Unis, repose sur un motif complexe formé d’un enchevêtrement de lignes irrégulières et de couleurs très contrastées, afin de briser la silhouette du navire.

mauritenia camouflé

Le Mauritania

Le 13 juin 1917 le général PERSHING, chef de l’American Expeditionary Force (AEF), débarque avec son état-major à Boulogne sur Mer. Le 26 juin, la 1ere division américaine commandée par le général W. L. SIBERT arrive à Saint-Nazaire à bord de l’USS Tenadores. Mais pour accueillir le flux de soldats et de matériel qui va arriver il faut une organisation sans faille. On passe en effet de 12 000 hommes débarquant en juin 1917 à 30 000 en septembre, 50 000 en décembre, 100 000 en mars 1918, 270 000 en juin …
Au total 2 millions de soldats américains seront sur notre sol en Novembre 1918 dont 1 million sur le front. Il faut faire vivre tout ce monde avec non seulement tout ce qui est indispensable à la vie des armées, mais ce qui est nécessaire aux loisirs, à l’époque principalement le cinéma mais aussi la santé avec les hôpitaux militaires.
Pour accueillir ces hommes et ce matériel il a fallu répartir les arrivages sur tous les ports français disponibles de la façade Atlantique car ceux de la Manche étaient à pleine charge du fait du trafic franco-anglais et que ceux de la Méditerranée étaient difficiles à utiliser du fait de la guerre sous-marine. Parmi les ports de l’Océan, Brest, seul port en eau profonde, ainsi que Saint-Nazaire et Bordeaux verront débarquer la plus grosse part des arrivages. Nantes, La Pallice, Rochefort seront aussi largement utilisés et il sera même fait appel, mais de façon accessoire, à des ports secondaires : Grandville, Saint-Malo, Les Sables-d’Olonne, Marans, Tonnay-Charente, Bayonne.

Arrivée des troupes à Bordeaux, port de Bassens
Plus spécialement affecté à la réception des matériels et des approvisionnements, le choix de Bordeaux est entériné le 21 juin 1917 et devient ainsi le Quartier Général de la base n°2 du Service of Supply.

L’extension du port de Bordeaux qui avait été entreprise en 1915 s’accélère avec l’arrivée des troupes américaines. A la mi-septembre 8000 hommes des labour batallions, partagés en 3 équipes travaillant chacune 8 heures par jour, se mettent au travail. Dès le 15 mars 1918, les premiers cargos américains, d’un tirant d’eau de 7m à 7,50 m, s’ancrent dans Bassens américain. Le 1er mai, 5 postes sont complètement terminés. Le 1er juillet, tous les postes sont déjà en service.

arrivée troupes US a bordeaux

Le George Washington à Brest en 1918 revêtu de son camouflage de guerre. Il transportera le Président W. Wilson pour les négociations du Traité de Versailles en 1919.

Les opérations de déchargement sont effectuées avec une rapidité exceptionnelle pour l’époque grâce à des équipements révolutionnaires pour l’époque comme des grues électriques à portique et des tracteurs électriques mais grâce aussi au système de desserte des postes en boucle par un service continu. A cela s’ajoute l’esprit de compétition entre les ports qu’à développé le Général PERSHING. Jusqu’en août 1919, 739 navires américains arrivent dans l’estuaire.

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Fête de l’Independance Day à Bordeaux, le 4 juillet 1918

Les chemins de fer pour le transport des troupes américaines
Les américains relient chacun de leurs ports et de leurs camps par des voies ferrées. Au printemps 1918, 5 000 hommes et 10 000 tonnes de matériel empruntent chaque jour ces lignes.
Une ligne Nord part de Saint-Nazaire pour aller vers Saint-Dizier et le front par Nantes, Tours, Vierzon, Auxerre. A Vierzon se rejoignent la ligne qui part de Brest et passe par le Mans et Tours ainsi que celle qui part de La Rochelle pour aller à Niort et Saumur. Compte tenu de l’importance de Vierzon un immense camp a été implanté à Gièvres dans le Loir et Cher. C’est à la fois une immense gare régulatrice et le plus grand dépôt installé par l’AEF. Il y a deux gares de triage avec 145 hectares de stockage, un dépôt pétrolier, un arsenal pour les munitions, un atelier de 200 locomotives, plus de 200 hangars d’une superficie totale de 36 ha couverts, une usine frigorifique pouvant contenir 8 000 tonnes de viande, 400 baraques de cantonnement où logeaient entre 20 000 et 30 000 hommes.
Une ligne Sud, relie Bordeaux, Périgueux, Limoges, Issoudun, Bourges, Nevers, Dijon, Is sur Tille puis le front vers Saint-Dié et Belfort. La gare de triage d’Is sur Tille est une partie de la base avancée no 1 où près de deux millions de soldats américains et environ quatre millions de tonnes d’approvisionnements sont passés entre l’automne 1917 et le printemps 1920.
Presque toutes ces lignes empruntaient des voies transversales à profil accidenté, mal outillées pour faire face à un trafic intense. Il faudra donc exécuter d’énormes travaux à une époque où manquaient tant les ouvriers exercés que les matériaux.

carte des hopitaux Us en 1918

lignes chemin fer utilisées par l'armée américaine

On constate sur ces cartes que la ligne Bordeaux- Limoges-Issoudun passe par Nexon. Elle dépend de la compagnie Paris-Orléans (P.O.) qui installe de nouveaux postes sémaphoriques, allonge des garages, augmente les moyens de triage et de garage des gares de Coutras, Limoges, Châteauroux, Saint- Pierre-des-Corps, Vierzon, ouvre au service de nuit des gares habituellement fermées, entretient avec plus de soin les voies et les signaux.

A Nexon le pont de la route de Biard est élargi. On peut encore lire sur les briques du parapet, en venant de l’usine en direction de la gare,la signature « U 18 S ». Il y a d’autres lettres mais l’usure du temps fait qu’elles sont difficiles à lire.

Comme il n’y a pas suffisamment de matériel en France pour acheminer ce volume d’hommes et de matériel on établit un programme qui comportait, dès le printemps 1918, l’emploi de trains complets américains. Des moniteurs français donnèrent aux mécaniciens, chauffeurs, garde freins américains une instruction théorique sur les règlements français sur les lignes et les gares où ils devaient circuler. A cause de la différence des langues chaque convoi était accompagné par un chef de train français.
En novembre 1918, le personnel américain du chemin de fer, même s’il a été inférieur de 40% aux prévisions, s’élève à plus de 30 400 agents pour un parc de 14 000 wagons et de 1 380 locomotives.

Le parcours des jeunes soldats américains de l’Oregon à Nexon
Pour rejoindre l’Europe dans le cadre de l’AEF les États-Unis vont créer 6 nouveaux régiments, les 54e, 55e, 56e, 59e, 60e et 65e Régiment d’artillerie de côte (Coast Artillery Corps). L’ordre de les mettre sur pied est donné le 15 Décembre 1917.
Le 65e régiment du Corps de l’artillerie de côte (CAC) en fait partie. Retraçons leur voyage avant que certains d’entre eux découvrent Nexon.

Le 2 mars 1918 le voyage commence en partant de San Francisco pour rejoindre New York en passant par le canal de Panama qui est emprunté le 9 mars.
Le 16 mars c’est l’arrivée à New York. Les hommes débarquent et prennent le train pour Camp Merritt, immense base construite en quelques mois ou sont réunies les troupes avant leur départ pour l’Europe.
Le 23 mars les hommes embarquent sur le HMS Mauritanie. Il y a également à bord le 55e Régiment d’’artillerie de côte qui vient de la région de Boston et 200 infirmières de la Croix-Rouge.

MauretaniaLe Mauritania à son arrivée à Liverpool

Le 25 mars le HMS Mauritanie lève l’ancre. Il accoste à Liverpool, en Angleterre le 1er avril. Les deux régiments débarquent et gagnent Southampton en train.
Le 5 avril les hommes embarquent à bord d’un bateau à vapeur pour traverser la Manche
Le 6 Avril le bateau est à quai au Havre. Il y a plus d’un mois que les jeunes soldats ont quitté San Francisco. En arrivant en France les soldats devaient envoyer à leur famille un carton indiquant qu’ils étaient bien arrivés »sains et sauf ». Ils ne devaient donner aucune indication mais le soldat qui a renvoyé ce carton n’a pas respecté la consigne.

carte pour signaler son arrivée en franceCarton d’arrivée « sain et sauf »

Puis, par train, le régiment va rejoindre Limoges. La description du voyage est savoureuse. Les soldats découvrent les wagons à bestiaux. S’ils sont fascinés par la beauté des paysages qu’ils traversent et par la gentillesse des gens à chaque arrêt en gare, (ils racontent que leurs gourdes n’étaient pas remplies seulement avec de l’eau !) ils ont du mal à s’allonger et à dormir sur le plancher en bois.

le havre Aixe en train

Wagons dans lesquels voyagent les soldats américains

Le matin du quatrième jour, le train arrive à Limoges. Comme ils sont plus ou moins abattus par leur long trajet, les hommes n’ont pas sauté de joie quand ils sont enfin arrivés dans la caserne de pierre, au cœur de la ville, autrefois occupé par le 20e régiment de dragons.

Le régiment dans ses premiers jours à Limoges a subi un nettoyage sévère. Tous les hommes ont été autorisés à visiter la ville et les bains douches semblaient être les attractions les plus populaires. Très vite ils comprennent que la première nécessité est d’apprendre la langue française car, dans les magasins, très peu de gens comprenait la langue américaine. Mais grâce à l’utilisation de dictionnaires français-américain, ils ont pu faire quelques achats.
Les habitants ont traité les soldats américains comme s’il était des héros envoyé pour les délivrer des envahisseurs. Dans tous les commerces et dans toutes les maisons ils ont été reçus à bras ouverts. Ils ont sympathisé avec les jeunes filles, des idylles sont nées.

L’entrainement est intense avec de nombreux exercices physiques et des marches dans la campagne Limousine. Il faut apprendre à conduire les camions sur les routes de france avant de passer au maniement du canon.

camion du 63 et son embleme

Après quelques semaines de formation, le régiment a été divisé en 3 bataillons. Le premier bataillon a été envoyé à Nexon, le deuxième bataillon à Pierre-Buffière et le troisième bataillon ira plus tard à Nexon.

Les soldats américains à Nexon

Le 1er bataillon du 65 th artillery CAC était en cours de formation à Nexon lorsque le 31 Juillet 1918 le calendrier de l’instruction a été interrompu. Le bataillon a du rejoindre le camp de La Courtine pour s’entraîner au tir avec les canons « BL 9.2 inches Mk I & Mk II Howitzer ». Ces canons au diamètre impressionnants (234 mm) ont été mis en service par l’armée britannique à l’été 1914 ; le 65e CAC a été un des premiers régiments américain a en être doté. Le 21 Août 1918 le bataillon quitte La Courtine en train pour rejoindre le front.
Le 3ème bataillon est arrivé à Nexon le 24 mai. Il y est resté jusqu’au 2 août, date à laquelle il a rejoint le camp de la Courtine.

Dans le texte de cette carte écrite le 11 mai 1918 la personne écrit  » tante Angèle ne pourra pas venir car sa chambre est réquisitionnée par des Américains, il y en a 2000 à présent pour un certain temps et ceux-ci partis d’autres les remplaceront ». Le chiffre de 2000 est très exagéré car il ne correspond pas aux effectifs d’un bataillon et on ne voit pas comment Nexon aurait pu accueillir 2000 soldats pendant plusieurs mois. Mais au delà de la réalité du nombre on mesure bien le poids de cette présence pour les habitants.

americains a nexon 11 mai 1918

Les troupes s’entraînent dans les près situés autours du bourg.

troupes sur pré drapeau en tete troupes gros plan

troupe et musique gros plan

Des cérémonies sont organisées sur la place, comme celle photographiée ici:

ceremonie place de la mairieceremonie place de la mairie 1918

Le Journal « ASHLAND TIDINGS» a publié le 30 septembre 1918 des lettres d’Harold Simpson datées du 23 juillet et du 1er août 2018. Le jeune homme y décrit son voyage à Bordeaux, les vignobles, les paysages, sa rencontre avec des prisonniers allemands, les frites. Il raconte un jour de foire à Nexon. Il est content des femmes qui lavent son linge et le raccommodent mais il est très surpris de la manière dont on coupe le poulet car il n’arrive pas à reconnaître les morceaux !

Voici le texte de ces deux lettres que l’on peut retrouver à cette adresse:http://oregonnews.uoregon.edu/lccn/sn85042399/1918-09-30/ed-1/seq-8.pdf
Nexon. France, July 23, 1918.
Dear Mamma and Papa:
Back again to our little village and after quite a trip, too. I was very glad to have the chance to make this trip as it gave me a chance to use some of the knowledge I gained at the truck school.
We left here on trucks. 13 of us from this battery and 14 from F.
We went to xxx, where we took the train, regular third class compartment coaches.
We transferred at xxxx and rode in the baggage car. We arrived at our destination at 1:30 a.m., rode out to a casual camp and remained there the rest of the night.
This camp is located at an old amusement park, and we slept in what appeared to lie the dance hall.
We were in Bordeaux for a couple of days, and had a few hours off a couple of times.
It is a large city, more modern and American looking than Paris. There were squares, statues and monuments, as in all French cities. There were some especially nice ones there and modern and well kept stores. A dandy « Y » there, hotel, restaurant, canteen and library combined.
We ran into a couple of the « Blue Devils, » the French soldiers who were in the states for the
Fourth and paraded in New York. One of them told us for is trip. Said I was soon going back to the front.
We came back from Bordeaux with trucks.
The first part of our trip was through vineyards, one after another. I had expected to find many vineyards in France, but these were the first I had seen in large amount.
As we drove along the vineyard gradually gave way to fields of grain, pasture or garden plots, and we passed through many towns, slept in a number, so saw a good deal of the country.
American soldiers were everywhere, doing all kinds of things and always on the best of terms with the French people.
There were a number of German prisoners at Bordeaux, unloading baggage. They were unguarded and seemed well satisfied. I talked to them a little. I could understand them fairly well and they seemed to « compree » my « Deutsch. » We passed several of scrub corn on our trip. The vineyards are located on the most level ground In France and the grain fields are in the rolling country, just reverse conditions of the United States.
It was a good tip. We worked hard but we don’t mind that, when we feel we are accomplishing something. We slept on the ground, and It was rougher than the Rocky Mountains. We « shore » did sleep.
The name of my French friend, of Paris, is Maurice Averill. He is at the front now as a dispatch rider. He promised to write, but hasn’t yet.
The boys just now are telling yarns of our trip, and of course, improving them each time they are told.
The French and Yankees have been landing the Germans a « few » the last few days.
It makes the American soldiers feel good and it tickles the French most to death.
Love.
HAROLD.

Nexon, France, August 1,1918.
Dear Mamma and Papa: August first and sure enough August weather, hot, dry and sultry.
The band gave us a concert last night.
They play well and are improving all the time.
They nearly always start the concerts with « Arrah Go On, I Want to Go Back to Oregon, » and finish with the « Marseillaise » and « Star Spangled Banner. » The French inhabitants turn out « en masse » every time the band plays. A bunch of casuals came in last night during the concert.
The little river that through this town is far more beautiful than the Seine.
It has been dammed at Intervals to provide water power for various industries along its banks, and is a succession of still mirror like pools, then falls and rapids, and all along it flows through meadows and woods. The reflections are very clear and distinct, where it is still.
It’s a very popular place for fishermen.
Just had some lemonade at the “Y”. It was good and Ice cold. Ice is scarce in France. American camps are about tho only places where Ice is to be found, although everybody drinks and beer gardens and wine shops are everywhere.
I just came over to the schoolhouse to fill my fountain pen and on the blackboard is a colored drawing of the American and French flags with crossed staffs and written under it in English,
« Hurrah for America. »
One of the teachers here speaks a little English. The teachers live right in the schoolhouses here, and the people usually live over their stores and places of business.
I never tire of watching the French people and trying to talk to them.
Not long ago we had a « Fair day in a fair little village, » and the streets were crowded.
Cattle, sheep and pigs for sale. And merchandise stands and people everywhere, and those merchandise stands! There’s everything for sale from candy to millinery. There was close on bolts, pins, oranges, hats (both for ladies and men), postal cards, glass ware, laces, ribbons, baskets, meat, and everything else you can mention.
Everybody everywhere comes to these fairs for miles around, bringing everything they have to sell, and there is the greatest bargaining, wrangling and trading you ever saw.
The French women here do our washing and they do it well and are very reasonable about it.
They also do the mending when necessary.
They spin their own yarn for darning and I have watched them spinning the yarn for the sox
(chausettes, they call them.) There is a little restaurant here where we eat, when we « eat out ».
In nearly all of these restaurants the kitchen is in the front and you have to go through it to get into the dining room and the cooking it done over a fireplace.
Lawson and I got hungry for fried chicken Sunday, so we went out in the country, got a chicken, and gave it to the little French lady at the restaurant and Monday evening we marched down for our chicken. We had « pomes de terre, » « frites, » « salade, » chocolate and
« du pain » (French fried potatoes, bread, etc.).
Well, the chicken was good, but there was so many parts we couldn’t identify, for instead of cutting the chicken at the joints as we do, it was cut right through the bones. We didn’t care particularly for the head as its eyes were open. It reminded me of the story of the newly-wed who told the butcher to be sure and close the eyes of the turkey as she « Just couldn’t stand to put it in the oven with its eyes open. » I never expected to have it so clearly demonstrated, however.
There is quite a routine to go through with to get a meal at this little restaurant, but it is clean and the cooking usually good. The other day we bought some mutton chops, got tomatoes at a store and she fixed them for us and made some crepes (hot cakes which are sweeter than
American ones), baking them over the fireplace.
Must close for tonight. We are expecting to leave here soon for another training camp.
It seems to take lots of training for this class of artillery.
Love
HAROLD.

Il y a sans doute des relations amoureuses entre des soldats américains et des jeunes filles de Nexon. J’ai trouvé un message sur un site généalogique dans lequel une Californienne cherchait des informations sur la grand mère de son mari. Elle savait seulement ceci: « Henriette Clémence HAMON née le 8 février 1898 à Bordeaux était l’épouse de guerre de Percy BELL, un soldat américain de Minnesota. Il est né le 11 janvier 1881. Ils se sont mariés en Nexon, Haute-Vienne, le 6 mai 1918. Leur enfant premier, Jean Henri, est né le 10 janvier 1919 à Pauillac, Gironde. Ils ont émigré aux États-Unis en 1919 ». Cette demande n’a pas reçu de réponse.

Pendant son séjour en France, il ne semble pas que le régiment ai subit de lourdes pertes. Lors du retour du 65e sur le sol américain, le Ashland Tindings du 25 février 1919 se réjouissait du faible nombre de morts et de blessés parmi les jeunes soldats de l’Oregon. Il fait état d’un tué au combat et de trois blessés parmi ceux de l’Oregon pour un total de 3 morts et 99 blessés pour l’ensemble du régiment.

Témoignages de soldats américains dans les communes voisines de Nexon.

D’autres régiments américains ont séjourné dans les environs de Nexon. Le 59e à Aixe sur Vienne, le 67e CAC à Chalus puis à Aixe sur Vienne. Le 63e est celui qui va rester le plus longtemps. Arrivé à Aixe le 2 août 1918 en provenance du Havre le régiment ne sera pas appelé au front du fait de l’armistice. La vie quotidienne des soldats est contée par  John Brown qui tenait un Journal et de nombreuses photos. Nous en extrayons les passages qui montrent la différence de vie entre les États-Unis et les villages du Limousin en 1918.

livre de route du soldat Brown 63 CACJournal d’un bleu

Avant de rejoindre les maisons qui leur sont assignés les militaires sont logés dans tous les magasins vacants, les granges et les étables que le village pourrait épargner. En plein mois d’août ils apprécient l’eau de l’Aixette et de la Vienne.

Soldats Us aixe 1918Au bord de l’Aixette

A peine arrivés ils se précipitent pour prendre un bain dans la Vienne. Ils sont surpris d’y voir des femmes en train de laver leur linge en utilisant des « battoirs ». L’un d’entre eux prend cette photo :

lavage du linge aixeLaveuse à Aixe sur Vienne en août 1918

Les jeunes sont également très surpris de voir les hommes avec leurs sabots et de découvrir les charrettes comme moyens de locomotion.

charette qui surprend les americains a AixeThis was the transportation of the Local French people

La visite du cimetière est également un étonnement pour le jeune Brown. Il écrit dans son journal que les tombes sont décorées de guirlandes de fleurs d’imitation fabriqués à partir de perles de couleurs variées, et beaucoup datent de plusieurs centaines d’années. Dans un coin, un tas de crânes et d’ossements du défunt dont les parents survivants avaient omis de payer le loyer de leurs tombes.

 cimetiere Aixe
Le cimetière d’Aixe sur Vienne en août 1918

Les Aixois sont très intéressés par les objets que possèdent les soldats. Les vieux rasoirs, le savon, le tabac et le cirage sont vendus et avec l’argent obtenu les jeunes font la connaissance du Café Central, Cherry Brandy, et les «Vin Sisters ». Les soldats sont restés à Aixe jusqu’à la fin de la guerre. Ils ont rejoint Bordeaux le 1er février 1919 puis après avoir embarqué à Marseille le 6 février sur un navire Italien, le Caserta ils partent pour les États-Unis qu’ils atteindront le 12 mars.

Avant de quitter le Limousin les soldats participent à des cérémonies avec les troupes françaises.

63rd Arty 2 Limoges 12 decembre  63rd Arty 3 decembre  63rd Arty 563rd Arty 563rd Arty 1 Limoges63rd Arty 4

A Limoges le 12 décembre 1918

Nexon n’a pas oublié les soldats américains. 

Le 5 octobre 1919, le conseil municipal décide d’allouer la somme de 100 francs pour participer à la construction du monument qui sera placé à la Pointe de Grave en Gironde, commémorant l’arrivée des premières troupes américaines en France.

delibération 5 oct 1918 pour monument US 1 deliberation 5 octobre 1918 monument US 2

Le 20 mars 1960, George A. DUVAL, président de l’association des vétérans du 66th Artillery, C.A.C. vient à Nexon. Ce jour est officiellement déclaré jour de célébration du 41 ème anniversaire du retour de France du 66 ème Coast Artillery Corps par le Gouverneur de l’Etat de Rhode Island, Christopher Del Sesto.

66 coast certificat du gouverneur 1 66 certificat gouverneur 2

George A. DUVAL offre à la commune un drapeau des Etats-Unis ayant flotté sur le Capitole.

drapeau Us tenu par le maire et le secretaire Canard 8 mars 1960

Le drapeau des Etats-Unis tenu par A. CANARD, secrétaire de mairie et L.J. PRADEAU, maire.

En 1962, la France était encore dans le commandement intégré de l’OTAN, des troupes américaines stationnaient en France en particulier au camp de la Braconne, près d’Angoulême. Ce camp a été construit en 1952 sur un terrain de 800 ha. Il abritait 4 000 militaires américains et civils français, avait 12 km de route de ceinture, et 30 km de voies intérieures. Un millier de chars y était stocké. Il y avait un cinéma, et un drugstore, premier supermarché du département. Les Américains ont quitté le camp le 13 mars 1967 et le camp a été reconverti en zone économique.
Le 18 mars 1962 la municipalité de Nexon a invité le colonel RAFTERY, colonel commandant en chef le dépôt américain de la Braconne et des représentants du gouvernement des Etats-Unis à un service religieux à la mémoire des morts et vétérans du 66 ème d’artillerie CAC américain qui séjourna à Nexon pendant la première mondiale, en 1917-1918.

americains a Nexon 6Discours officiels devant la mairie 12 mars 1962

americains a Nexon 1

americains a Nexon 5

americains a Nexon 2

americains a Nexon 3 americains a Nexon 4    Un hommage devant le monument aux morts

M. DUVAL, qui habite à Woonsocket dans la Massachusetts a organisé une exposition des photos et articles relatant son séjour à Nexon. Sa commune souhaite des relations entre les deux communes.

M. DUVAL revient à Nexon pour les cérémonies du 11 novembre 1968.

img117

A l’occasion de ce passage à Nexon, le baron Ferréol de Nexon et son épouse ont offert à M. DUVAL une chasuble ayant appartenu à l’abbé Luc de Nexon. Un article du journal local, le Woonsocket Call du 21 avril 1969 publie un article relatant le voyage en France de M. DUVAL avec une photo ou il est revêtu de la chasuble.

Duval en chasuble

Le basket à Limoges a bénéficié de la présence des troupes américaines.

Outre l’apport militaire incontestable les américains ont fait découvrir au jeune français le basket, ce qui est particulièrement important à Limoges ou combiné avec l’action des patronages le CSP a pu se hisser sur les plus hautes marches de ce sport en Europe

                                               basket a saint nazaire                 match de basket a Royan     Le basket, une des distractions favorite des jeunes soldats américains.

 Dès le moi de juin le général PERSHING confie l’intendance de l’arrière à la YMCA. Beaucoup ignorent encore aujourd’hui ce que signifie ce sigle. Pour certains c’est juste le titre d’un tube disco chanté par les Village People. En fait ce sigle est celui de la Young Men’s Christian Association.  Cette association a été fondée par le pasteur britannique Georges Williams en 1844 pour diffuser la religion protestante par le sport et la culture. C’est un professeur de gymnastique au Spingfield College dans la Massachusetts appartenant à la YMCA qui inventa le basket en 1891. C’est également dans la YMCA que fut inventé le volley ball en 1895. Trois anciens responsable sont reçu le prix Nobel de la Paix.

Au travers des foyers du soldat qui organisaient spectacles, bibliothèques et activités sportives elle a contribué largement à l’implantation du basket-ball et du volley-ball dans les classes populaires françaises. Il est incontestable qu’en 1919 le basket français est principalement développé dans les villes qui se situent sur la ligne de front, là ou l’on trouvait les foyers de soldats américains : Mulhouse, Nacy, Reims, Lille… (Voir N. Séoudi « Histoire d’une contagion. Le basket-ball dans le département du Nord » dans «L’aventure des « grands » hommes: études sur l’histoire du basket-ball , Pulim 2003 ).

A Limoges Albert CHAMINADE (1912-2009), ancien arbitre national et international, ayant occupé plusieurs postes de dirigeants au sein du basket français racontait qu’il avait vu les premiers panneaux de basket dans la cour de l’école normale de filles devant laquelle il passait tous les jours à la fin de la première guerre mondiale. L’école abritait un hôpital militaire et le foyer avait fait poser ces panneaux pour les soldats. Cela lui a donné, quelques années plus tard , l’envie de pratiquer ce sport.

L’hopital bénévole n°5 bis à Nexon en 1914

La plupart des villes de garnison de province possèdent un hôpital mixte, civil et militaire, administré par une commission civile pour les salles civiles. Dès le mois d’août 1914, la plupart des salles civiles furent réquisitionnées par l’autorité militaire. Après la déclaration de guerre le 3 août 1914, l’avance allemande est rapide. Il faut évacuer les malades hospitalisés dans les hôpitaux généraux et dans les asiles psychiatriques. Ce flux de malades vient s’ajouter à celui des blessés de plus en plus nombreux sur le champ de bataille. Les hôpitaux permanents ne suffisent plus. Aussi il faut ouvrir de nouveaux établissements.
Il n’est pas facile de se retrouver dans le foisonnement de structures qui ont été créées tant par les autorités de l’État que par des bénévoles.
A côté des hôpitaux permanents (ceux du temps de paix) il y a donc les hôpitaux temporaires (ils n’existent que du temps de guerre) qui comprennent:
-les hôpitaux Complémentaires (HC) dont la gestion est directement assurée par la Direction du Service de Santé (militaire) de la région.
-les hôpitaux Auxiliaires (HA) dont la gestion est assurée par l’une des 3 sociétés d’assistance de la Croix-Rouge, la Société de Secours aux Blessés Militaires (SSBM), l’Association des Dames Françaises (ADF) et l’Union des Femmes de France (UFF), toutes homologuées par le ministère de la guerre.
-les hôpitaux Bénévoles (HB), d’initiatives privées, créés par l’arrêté du 21/8/1914.
Ajoutons que, bien que ce mode d’hébergement ait été déconseillé, quelques malades et blessés ont été placés chez des particuliers.
La numérotation des Hôpitaux se faisait par Région Militaire, sans tenir compte du découpage en départements.
Pour les HB il était tenu compte du nom de la société d’assistance et le n° était suivi de « bis »:
– SSBM: n° 1 à 100; au-delà n° dans la série des 300;
– UFF: n° 101 à 200; au-delà n° dans la série des 400;
– ADF: n° 201 à 300; au-delà n° dans la série des 500.
Le décret du 6 août 1874, suivant la loi du 24 juillet 1873 découpe le territoire français en 18 régions. La loi du 5 décembre 1897 met en place la 19e région militaire en Algérie et celle du 8 février 1898 crée une 20e région militaire dans l’Est, en scindant la 6e région militaire. Une 21e région militaire est créée par la loi du 31 décembre 1913 par division de la 7e région.

 

 

Limoges est le chef-lieu de la XIIème Région militaire composée de cinq départements, la Charente, la Corrèze, la Creuse, la Dordogne et la Haute-Vienne

En Haute-Vienne il existera une soixantaine de structures, certaines ayant fonctionné quelques mois d’autres pendant toute la durée du conflit.
Dès le 8 aout 1914 un hôpital complémentaire vient soutenir l’hôpital général de Limoges. Il porte la numérotation HC n° 1 Limoges. Il est situé dans les locaux de l’école libre Colbert, 9 rue des Argentiers et compte 280 lits. Il fonctionne du 8 août 1914 au 18 février 1919 et comporte des services d’ORL et de prothèse maxillo-faciale et une école d’infirmières.
De nombreuses annexes vont lui être rattachées. Elles sont situées dans les cliniques privées, dans les orphelinats, au grand séminaire et même dans l’usine de porcelaine Haviland.
Rapidement des établissements et des personnes privées vont mettre à la disposition du service de santé des armées leurs locaux.
A Nexon l’Institution libre de filles, rue du Nord offre très rapidement ses locaux et dès le 30 aout un hôpital bénévole est créé sous le numéro HB n° 5 bis Nexon. Il compte 22 lits et fonctionne du 30 août 1914 au 1er décembre 1917.

Nexon Hopital 5 bis

Enveloppe datée du 11 juillet 1916 avec cachet rond violet » Hôpital Temporaire de Nexon – Le Directeur »

 

Nexon hopital benevole

Enveloppe du 24 mai 1917 avec cachet rond rouge  » Hôpital bénévole N°5 bis Nexon (H-V) Le Directeur)

Une carte postale écrite le 9 octobre 1917 révèle que le malade séjourne dans le château du baron de Nexon. Si l’on en croit le recto de la carte postale il s’agit du château de la garde. Le malade écrit, avec des fautes , « je suis chez un baron, dans son château, tu parle d’une bonne vie il parait que j’en n’ai encore pour 1 mois »

CP hopital 5bis texte

Une feuille avec deux photographies jaunies par le temps présente l’État-major de L’Hôpital bénévole 5bis . Sur la photo de droite ne figurent que des femmes. Il semble que ce soit l’État-major avec la baronne de Nexon comme directrice. Elle est assise au premier rang entourée des mêmes personnes à sa droite et à sa gauche sur les deux photos. Les hommes qui figurent sur la photo de gauche sont des militaires. Comme leur nom n’est pas indiqué on peut supposer que ce sont des malades. La baronne est Gertrude Ricardo, l’épouse du baron Maurice « Auguste » de Nexon. Elle est avec ses deux filles Thérèse née le 18 septembre 1890 et Jeanne née le 12 juillet 1895.

Nexon hopital 5bis

Sur la photo de gauche figurent de gauche à droite au 1er rang : Mme St Ange, Mme de Nexon, Mlle Bragard. Au 2eme rang: Mlle Tarrade, Mlle Bonnafy, Mlle J de Nexon, Mlle T de Nexon, Mlle Lelong.

Sur la photo de droite de gauche à droite au 1er rang : Mme St Ange, Mme de Nexon, Mlle Bragard, Mlle T de Nexon. Au 2eme rang: Mlle Tarrade, Mlle J de Nexon, Mlle Lelong, Mlle Bonnafy .

Nexon en 1914

Comme dans toutes les communes de France, l’ordre de mobilisation publié au Journal officiel du 2 aout 1914 va conduire des dizaines de jeunes de Nexon à rejoindre leur unité d’affectation. Beaucoup travaillent dans les fermes. C’est la pleine période des moissons mais c’est le cœur gai qu’ils quittent leur travail et leur famille pour partir faire cette guerre, qu’ils croient rapide , car elle permettra de faire revenir l’Alsace et et la Lorraine dans le giron de la mère patrie.

La plupart va rejoindre un des régiments du 12e Corps d’armée (12e CA) dont l’État Major est à Limoges et qui est composé de régiments dont les casernes sont en Limousin, en Dordogne ou en Charente.
Le 12ème Corps d’armée (général Roques), subordonné à la 4e Armée général (Langle de Cary), a son État Major à Limoges. Il est ainsi composé au moment de la mobilisation:
– 23e division d’infanterie à Angoulême( général Masnou))
• 45e brigade à Limoges (général Petit):
o 63e Régiment d’Infanterie basé à Limoges et Saint Yrieix
o 78e Régiment d’Infanterie basé à Guéret et Limoges
• 46e brigade (Angoulême) :
o 107e Régiment d’Infanterie basé à Angoulême
o 138e Régiment d’Infanterie basé à Magnac Laval et Bellac
Éléments organiques divisionnaires
• Cavalerie :
o 21e Régiment de chasseurs à cheval (1 escadron)
• Artillerie :
o 21e Régiment d’artillerie de campagne (3 groupes 75) basé à Angoulême
• Génie:
o 6e Régiment du génie (compagnie 12/1) basé à Angers
– 24e division d’infanterie
• 47e brigade (Bergerac):
o 50e Régiment d’Infanterie basé à Périgueux
o 108e Régiment d’Infanterie basé à Bergerac
• 48e brigade (Tulle):
o 100e Régiment d’Infanterie basé à Tulle
o 126e Régiment d’Infanterie basé à Brive
Éléments organiques divisionnaires
• Cavalerie :
o 21e Régiment de chasseurs à cheval (1 escadron) basé à Limoges
• Artillerie :
o 34e Régiment d’artillerie de campagne (3 groupes 75) basé à Périgueux
• Génie :
o 6e Régiment du génie (compagnie 12/2) basé à Angers
– Éléments non endivisionnés (ENE)
o 300e Régiment d’Infanterie basé à Tulle
o 326e Régiment d’Infanterie basé à Brive
o 4 escadrons du 21e régiment de chasseurs à cheval basé à Limoges
o 52e Régiment d’artillerie de campagne basé à Angoulême
o Compagnie 12/3, 12/4, 12/16, 12/21 du 12e bataillon du génie rattaché au 6e régiment du génie d’Angers
– Éléments organiques de corps d’armée (EOCA)
• État Major du 12e corps d’armée (Limoges)
• 12e section du train des équipages (Limoges)
• 12e section de secrétaires d’état-major et de recrutement (Limoges)
• 12e section de commis et d’ouvriers militaires d’administration (Limoges)
• 12e section d’infirmiers militaires(Limoges)
• 12e légion de gendarmerie (Limoges)

Les jeunes soldats de Nexon font leur service militaire dans des régiments du 12e CA. Ils se retrouvent souvent à plusieurs de la même commune dans un même régiment. Ceci aura des conséquences dramatiques lorsque, lors d’offensives meurtrières, des compagnies entières sont décimées on a plusieurs jeunes du même village qui meurent le même jour.

Le 5 août, le régiment au complet est passé en revue par le colonel Arlabosse puis embarqué en trois trains dans la nuit du 5 au 6 août vers une destination souvent inconnue. Pour beaucoup se sera Sainte Ménéhould.

le 78e RI  à la gare de Limoges le 2 aout 1914

Le 5 aout le 63e RI quitte Limoges sous le commandement du Lieutenant colonel Paulmier pour l’Argonne, dans la région de Valmy.

                                                                                               drapeau 63e RI63e RI Historique
Les deux régiments du Limousin, le 63e RI et le 78e  au sein de la 23è division d’infanterie sont dirigés vers la frontière belge afin d’empêcher la progression ennemie. Le 28 aout les combats deviennent très durs face aux mitrailleuses allemandes auxquels se joignent les tirs violents de l’artillerie. Les pertes sont très sérieuses. Il y a moins de 15 jours la plus part des jeunes soldats étaient dans les champs. Ils sont maintenant face à un ennemi qui les force à reculer.

le 78e RI à la bataille de la Marne en septembre 1914

Les premiers soldats tués

Le 18 aout 1914 les deux premiers jeunes de Nexon sont tués. Ils avaient le même âge et appartenaient au même régiment. Pierre FAYE né le 24/12/1893 à Saint Yrieix sous Aixe et domicilié à Nexon et Léon JOUHAUD né à Nexon le 14/11/1893 ont été tués le 18 aout à Russ dans le Bas Rhin.
Leur régiment, le 21° RI, le plus vieux régiment de France, crée en 1619, avait quitté sa garnison de Langres le 1er aout. Le 14 aout le régiment descend la vallée de la Bûche vers l’Est. Le 18 aout de violent combats ont lieu près de Rus dans le Bas Rhin, a environ 40 km à l’ouest de Strasbourg. Il y a de nombreux tués et disparus et parmi eux nos deux jeunes nexonnais.
Ces sacrifices ne sont pas vains, l’effort ennemi est momentanément brisé dans les Vosges

Pour qu’un soldat soit déclaré mort, il fallait que de l’attaque, reviennent deux témoins pour l’attester. L’officier d’état civil du régiment pouvait établir un acte de décès officiel. Faute de quoi le soldat était déclaré disparu. Comme il n’y avait pas d’acte de décès la succession ne pouvait pas être réglée ; Il fallait donc une décision d’un tribunal pour que le disparu soit déclaré officiellement comme étant mort pour la France à la date fixée par le jugement rendu par le tribunal. Ce jugement était ensuite transcrit à l’état-civil pour valoir ce que de droit. Pour Pierre Faye le jugement a été rendu le 22/02/1922 par le tribunal de St-Yrieix et transcrit le 02/03/1922 à Nexon. Pour Léon JOUHAUD le jugement a été rendu le 29/04/1920 par le tribunal de Saint-Yrieix

La famille devait attendre au minimum 3 ans à partir de la date de l’acte de disparition avant que le décès, à la date indiquée par l’acte de disparition, soit déclaré par un tribunal civil.

Le premier mort français est Jules André PEUGEOT, caporal au 44e RI. Né le 11 juin 1893 à Etupes il a été tué à l’ennemi le 2 août 1914 à Joncherey (Territoire de Belfort).

Le 1er tué de la Haute Vienne a été Jean BRUN, brigadier au 11e Dragons. Il était né le 16 novembre 1891 à Oradour-sur-Glane et il a été tué le 7 août 1914 à Altkirch.

Le conseil municipal prend plusieurs décisions pour aider les soldats:

– Le 18 août 1914, le conseil municipal vote diverses allocations aux mobilisés et décide l’établissement d’une ambulance militaire dans l’immeuble de M. de Nexon.
– Le 11 octobre 1914 le conseil vote 500 francs pour l’achat de vêtements chauds aux militaires.

Le désenchantement sera grand lorsque, les mois passants, la guerre s’enlise dans les tranchées de l’Est de la France et que, plusieurs fois par mois, le maire soit amené à  annoncer aux famille que l’un de leur fils a été tué face à l’ennemi. Ils sont 138 enfants, nés à Nexon ou y habitant, à ne pas être revenus au village. Un drame pour chaque famille mais une catastrophe pour notre pays qui a perdu près d’un tiers de ses jeunes garçons, une catastrophe pour l’économie qui a perdu ses travailleurs potentiels, une catastrophe pour le monde rural qui s’enfoncera progressivement dans la désertification.

Monument aux mort de Nexon

Le monument aux morts avait été érigé sur la place de l’ancienne mairie et financé, en partie, par une souscription publique ouverte  le 9 mars 1919. Il a été transféré en 1950, par l’entreprise ROUSSIN, au carrefour du Souvenir Français, à proximité immédiate du cimetière et de la chapelle des Garennes.

138 jeunes de Nexon, 54 qui y étaient nés et 84 nés dans une autre commune ont perdu la vie au cours de ces quatre années de guerre. Certains ont été tués au combat et leur corps a été rendu à leur famille mais pour d’autres le corps n’a jamais été retrouvé, enseveli sous les tonnes de terre remuées par les obus. D’autres sont morts à la suite de leurs blessures ou à cause de maladies contractées au front. Lorsque le corps n’était pas retrouvé il fallait une décision du tribunal confirmant le décès. Cela prenait plusieurs années, reculant d’autant la réalisation du deuil.

Le graveur n’a pas respecté scrupuleusement l’ordre alphabétique, plusieurs noms sont rajoutés en fin de liste et il semble bien qu’il ait réalisé des fautes: CLERMOUTEIL doit être CLERMONTEIL, FOUCHY doit être FONCHY…

Le plus jeune mort de Nexon était Marcel GUYONNAUD. Il était né le 30 aout 1898. Il avait 16 ans lors de la déclaration de guerre.

Le plus âgé  était Jean Baptiste LAMONERIE. Il était né le 04 mai 1880.

Les premiers tués tombent le même jour, le 18 aout 1914. Pierre FAYE  et Léon JOUHAUD disparaissent et pour tous les deux il a fallu une décision  du tribunal pour transcrire leur décès.

Le dernier mort est Jean Baptiste ADAM, décédé des suites de maladie le 25 décembre 1918. Un autre jeune est mort après l’armistice, Jean Baptiste GUYOT, décédé en captivité en Allemagne le 23 novembre 1918. Quant au dernier mort au combat, il s’agit de Jean CALINAUD tué à l’ennemi le 19 aout 1918.

Liste des tués de la guerre de 1914-1918 inscrits sur le monument aux morts

Liste des garçons nés à Nexon (54) :

ADAM Jean Baptiste, né le 21/10/1894, caporal au 14e R.I., mort des suites de maladie le 25/12/1918 à Limoges.
AUMAITRE Léon, né le 10/09/1893, dragon au 12e R.D., tué à l’ennemi le 24/09/1914 à Bouconville dans la Meuse.
AUZEMERY Pierre, né le 28/04/1897, soldat au 135e R.I, mort des suites de blessures le 11/01/1917 à l’Hôpital complémentaire 43 de Beauvais.
AYMARD Jean, né le 21/09/1885, soldat au 207e R.I, mort des suites de ses blessures le 09/09/1914 à Saint-Ouen-Domprot dans la Marne.
BERGER Henri né le 24/10/1894, soldat au 416e R.I., tué à l’ennemi le 25/12/1916 aux Bois des caurières dans la Meuse.
BONNAFY Louis, né le 30/07/1894, soldat au 68e R.I., mort des suites de ses blessures le 10/01/1917 à Eclusier dans la Somme.
BONNAUD Martial, né le 01/04/1896, soldat au 18e R.I., tué à l’ennemi le 05/05/1917 à Craonne.
BOUBY Martial, né le 01/12/1881, soldat au 106e R.I., mort des suites de ses blessures le 13/04/1915 à Dieue-sur-Meuse.
BOYER Antoine, né le 27/07/1892, caporal au 2e R.G., tué à l’ennemi 21/02/1916 au Bois des corbeaux dans la Meuse.
BRUNERIE Louis, né le 04/03/1893, soldat au 21e R.I., tué à l’ennemi le 19/08/1914 à Hersbach dans le Bas-Rhin. Jugement rendu le 08/01/1920 par le tribunal de Saint-Yrieix. Transcrit le 18/01/1920 à Nexon.
CALINAUD Jean, né le 25/04/1887, sous-lieutenant au 5e R.T., tué à l’ennemi le 19/08/1918 à Plessis-le-Roye dans l’Oise.
CHARBONNIERAS Noël, né le 25/01/1889, soldat au 78e R.I., tué à l’ennemi le 15/09/1914 à Vitry-le-François dans la Marne.
CHATARD Henri, né le 09/08/1892, soldat au 312e R.I., tué à l’ennemi le 08/09/1916 à Mort-Homme dans la Meuse.
COULON Raymond Paul , né le 12/06/1891, soldat au 63e R.I, mort des suites de ses blessures le 27/09/1915 à Habarcq dans le Pas de Calais.
DEFAYE Jean, né le 31/3/1888, habitant Saint-Hilaire-les-Places, soldat au 63e R.I tué à l’ennemi le 31/12/1914 à Jonchery dans la Marne.
DEVAUD Jean Pierre, né le 03/07/1894, soldat au 152e R.I., tué à l’ennemi le 25/03/1915 à Hartmannswillerkopf dans le Haut Rhin.
DOUDET Jacques, né le 14/10/1893, caporal au 69e R.I., tué à l’ennemi le 06/07/1916 à Maricourt dans la Somme.
DUVERNEIX Henri, né le 06/03/1887, soldat au RICM, tué à l’ennemi le 29/04/1917 à Ailles dans l’Aisne.
DUVERNEIX Henri Pierre, né le 22/01/1893, chasseur au 5e B.C.P., tué à l’ennemi le 09/09/1914 au Col-de-Mandray dans les Vosges.
DUVERNEIX Jean Baptiste, né le 06/09/1895, soldat au 207e R.I., tué à l’ennemi le 20/12/1914 à Hurlus dans la Marne.
FAURE Léon, né le 10/09/1895, Caporal au 418e R.I., tué à l’ennemi le 19/07/1917 au Fort de Vaux.
FOUCHY Jean, né le 03/10/1884, soldat au 13e R.I, mort des suites de ses blessures le 08/04/1918 à Compiègne-Royallieu dans l’Oise.
FRUGIER Edouard, né le 24/09/1886, brigadier au 213e RAC, tué à l’ennemi le 03/06/1918 à La Ferté-Milon dans l’Aisne.
GAYOT Léon, né le 10/08/1892, chasseur au 15e B.C.P., tué à l’ennemi le 14/06/1915 à Winterhazel dans le Haut-Rhin.
GUILHAUMAUD Marc, né le 01/08/1882, soldat au 63e R.I., tué à l’ennemi le 30/05/1916 à la Cote du Poivre Louvemont dans la Meuse.
GUYONNAUD Marcel, né le 30/08/1898, soldat au 410e R.I., mort des suites de maladie le 09/10/1918 à Arcis-sur-Aube.
GUYOT Jean, né le 26/06/1888, soldat au 211e R.I., tué à l’ennemi le 24/08/1917 à Étain dans la Meuse.
GUYOT Jean Baptiste, né le 20/09/1893, soldat au 230e R.I., mort en captivité le 23/11/1918 à Trèves en Allemagne (ex Prusse).
JOUHAUD Jean Baptiste, né le 06/11/1889, soldat au 43e R.I., disparu au combat le 05/04/1915 à Hennemont dans la Meuse.
JOUHAUD Léon, né le 14/11/1893, soldat au 21e R.I., disparu le 18/08/1914 à Russ dans le Bas-Rhin. Jugement rendu le 29/04/1920 par le tribunal de Saint-Yrieix. Nécropole nationale Grendelbruch.
LABORIE Léonard, né le 21/09/1890, soldat au 78e R.I, tué à l’ennemi le 14/05/1915 à Flirey dans la Meurthe et Moselle.
LAMONERIE Jean, né le 04/05/1880, soldat au 330e R.I., tué à l’ennemi le 29/08/1918 dans l’Aisne.
LAMONERIE Louis, né le 31/03/1883, soldat au 151e R.I., tué à l’ennemi le 28/01/1915 à La Harazée dans la Marne.
LANTERNAT Jean Baptiste, né le 21/06/1894, caporal au 31e R.I., mort des suites de ses blessures le 02/03/1915 à Clermont-en-Argonnes dans la Meuse.
LATOUILLE Jean, né le 29/11/1886, caporal au 233e R.I., tué à l’ennemi le 20/10/1917 dans la Forêt-d’Houthulst (Belgique).
LATOUILLE Léon Jean, né le 27/03/1891, caporal au 63e R.I, mort des suites de maladie contractée en service le 19/10/1918 à Montmirail (Marne).
LEYMARIE Martial, né le 05/12/1886, soldat au 211e R.I., tué à l’ennemi le 14/10/1914 au Bois de Vaux-les-Palameix dans la Meuse.
MASSALOUX François, né le 15/12/1888, soldat au 100e R.I., tué à l’ennemi le 13/09/1915 à La Harazée dans la Marne.
MATHIEU François, né le 06/05/1897, soldat au 201e R.I., tué à l’ennemi le 25/03/1918 à Marest-Dampcourt dans l’Oise.
MAZEAU Antoine Lucien, né le 12/12/1890, soldat au 50e R.I., mort des suites de ses blessures le 28/09/1915 à Aubigny-en-Artois dans le Pas de Calais.
MEYNIER Charles, né le 14/02/1895, soldat au 81e R.I., tué à l’ennemi le 08/08/1916 à Thiaumont dans la Meuse.
MOREAU Mathieu Henri, né le 02/03/1894, soldat au 32e R.I., tué à l’ennemi le 30/04/1915 à Pilkem en Belgique.
NOUHAUD Léonard, né le 10/09/1883, soldat au 7e R.I., tué à l’ennemi le 30/05/1915 à Saint-Nicolas dans le Pas de Calais.
PATAUD Jean, né le 21/05/1889, soldat au 1er RMZ, tué à l’ennemi le 20/05/1917 au Mont-Cornillet dans la Marne.
PATAUD Jean, né le 12/09/1882, soldat au 107e R.I., tué à l’ennemi le 23/01/1916 à Ecurie dans le Pas de Calais.
PENOT Léonard, né le 23/03/1881, soldat au 106e R.I. (venu du 107e), tué à l’ennemi le 27/09/1915 à Souain dans la Marne.
PIQUET Antoine, né le 01/10/1893, caporal au 63e R.I., mort des suites de ses blessures le 25/09/1915 à Habarcq dans le Pas-de-Calais.
PIQUET Antoine, né le 13/04/1885, soldat au 151e R.I., tué à l’ennemi le 15/03/1916 à la Côte-du-Poivre Louvemont dans la Meuse.
PIQUET Martial, né le 01/02/1891, soldat au 138e R.I., mort des suites de ses blessures le 05/10/1914 à Albi.
RAYMONDIE Léonard, né le 15/11/1893, soldat au 138e R.I., tué à l’ennemi le 04/09/1914 à la Ferme-Navarin dans la Marne.
REREYROL Léonard Jean Baptiste, né le 15/11/1892, caporal au 32e R.I., tué à l’ennemi le 16/06/1915 à Neuville-Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais.
ROCHE Jean, né le 26/04/1892, caporal au 138e R.I., mort pour la France le 31/08/1914 à Terron-sur-Aisne dans les Ardennes, inhumé dans la Nécropole nationale Sedan-Torcy.
ROUX François, né le 16/06/1893, maréchal des logis au 34e RAC, mort des suites de ses blessures le 29/06/1918 à Vicenza en Italie.
THOMAS Albert, sous-lieutenant au 4e RAC, tué à l’ennemi le 01/09/1914 à Anould dans les Vosges.

Nés dans une autre commune (84) :

ANDRILLOUX François, né le 14/03/1897 à Meilhac (87), soldat au 328e R.I., tué à l’ennemi le 30/07/1917 au Bois-d’Avocourt (Meuse).
AUVERT Pierre, né le – 05/02/1891 à Meilhac (87), soldat – 138e R.I., mort des suites de ses blessures 11/09/1914 au Le Meix-Thiercelin (Marne).
AYMARD Jean Baptiste, pas d’information.
BARRIERE Jean, né le 01/03/1898 à La Meyze (87), soldat au 7e RIC, Tué à l’ennemi le 11/08/1918 dans la Marne.
BARRY Pierre, né le 20/09/1880 à Ladignac-le-Long (87), Soldat – 47e R.I. Mort des suites de blessures le 12/10/1916 dans l’Ambulance 1/51 (Somme).
BARUCHE Léonard, pas d’information.
BECHADE Léonard, pas d’information.
BERGER Féréol, pas d’information.
BEYRAND François, né le 24/12/1888 à Flavignac (87), soldat au 307e R.I., mort des suites de ses blessures le 01/11/1918 à Saint-Quentin-le-Petit dans les Ardennes.
BONNET Thomas, né le 18/09/1877 à Saint Jean Ligoure (87), soldat au 338e R.I., Tué à l’ennemi le 30/10/1916 à Ablaincourt dans la Somme.
BOURDEAU Pierre, né le 25/08/1889 à Saint Jean Ligoure (87), soldat au 108e R.I., mort des suites de ses blessures le 17/10/1915 à Dinant en Belgique.
BREUIL Jean, né le 16/11/1881 à Saint-Hilaire-les-Places (87), soldat au 100e R.I., mort des suites de blessures le 28/06/1915 à Montauville (Meurthe-et-Moselle) inhumé dans la Nécropole nationale Le Pétant (Meurthe-et-Moselle).
BUISSON François, né le 25/03/1875 à Flavignac (87), soldat au 89e R.I.T., tué à l’ennemi le 20/08/1917 aux Carrières-d’haudremont (Meuse).
CELERIER Jacques, né le 31/12/1891 Janailhac (87), dragon au 11e R.D., tué à l’ennemi le 28/05/1915 à Thuisy dans la Marne.
CHEPPE Jean, né le 04/02/1889 à Rilhac Lastour (87), soldat au 21e RAC – Mort des suites de maladie le 11/12/1916 à Marcelcave-les-Buttes dans la Somme.
CLERMOUTEIL Léonard, pas d’information.
COMBROUZE Guillaume, né le 27/06/1895 à Janailhac (87), soldat au 13e R.I., tué à l’ennemi le 04/05/1916 aux Monthairons dans la Meuse.
COUVIDOU François, né le 11/08/1891 au Vigen (87), soldat au 8e R.I., disparu à l’ennemi le 09/03/1915 aux Éparges dans la Meuse.
COUVIDOU François, né le 01/09/1876 au Vigen (87), soldat au 21e RAC , Mort des suites de maladie contractée en service le 03/08/1918 à Vérone (Italie).
CROZE Ernest Antoine, pas d’information.
DEFAYE Jean, né le 31/03/1888 à Saint Hilaire les Places (87), soldat au 63e R.I., tué à l’ennemi le 31/12/1914 à Jonchery dans la Marne.
DENARDOU François, pas d’information.
DESCHAMP Jean, né le 15/10/1890 à Janailhac (87), soldat au 50e R.I., tué à l’ennemi le 12/03/1916 à Neuville-Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais.
DESCHAMP Mathieu, né le 03/06/1897 à Janailhac (87), chasseur au 70e B.C.A., tué à l’ennemi le16/08/1918 à Villers-les-Royes dans la Somme.
DESMAISON Pierre, né le 01/10/1891 à Janailhac (87), chasseur au 1er B.C.P., mort des suites de ses blessures 19/11/1914 à Amiens dans la Somme.
DESPLANTIER Jean, pas d’information.
DESROCHES Henri, né le 18/04/1896 à Saint Priest Ligoure (87), soldat au 112e R.I., tué à l’ennemi le 10/06/1918 à Chevincourt dans l’Oise.
DESROCHES Jean, né le 11/12/1893 à Saint Maurice les Brousses (87), soldat au 21e R.I., tué à l’ennemi le 16/03/1915 à Notre-Dame-de-Lorette dans le Pas-de-Calais.
DIANAUD Jean, né le 18/12/1897 à Janailhac (87), soldat au 12e R.I., tué à l’ennemi le 16/03/1917 à Bezonvaux dans la Meuse.
DOUDET François, pas d’information.
DUDOGNON François, pas d’information.
DUPUYDENUS Pierre Joseph, né le 18/03/1879 à Burgnac (87), soldat au 144e R.I., tué à l’ennemi le 26/03/1918 à Lagny dans l’Oise.
DUROUX Léon Pierre, né le 18/08/1897 à Saint Jean Ligoure (87), caporal au 418e R.I., mort des suites de ses blessures le 19/07/1918 à Verberie dans l’Oise.
DUVERNAIH Pierre, né le 03/07/1892 à Couzeix (87), chasseur au 15e B.C.P., tué à l’ennemi le 08/07/1915 à Sondernach dans le Haut-Rhin.
DUVERNEIX Léonard, né le 27/05/1889 à La Meyze (87), soldat au 59e R.I., mort des suites de ses blessures le 06/06/1918 à Apremont dans la Meuse.
FAUCHER Jean, né le 19/01/1874 à La Meyze (87), soldat au- 89e R.I.T., tué à l’ennemi le 26/04/1917 à Sillery dans la Marne.
FAYE Pierre, né le 24/12/1893 à Saint Yrieix sous Aixe, domicilié à Nexon, soldat au 21e R.I.décès le 18/08/1914 à Russ dans le Bas Rhin fixé par jugement rendu le 22/02/1922 par le tribunal de Saint-Yrieix – Transcrit le 02/03/1922 à Nexon.
GAYOT Léonard, né le 30/04/1884 à Saint Germain les Belles (87), soldat au 50e R.I., mort des suites de ses blessures le 17/10/1915 à Abbeville (Somme).
GIBAUD Martial, pas d’information.
GUYOT Jean Baptiste, pas d’information.
GUYOT Laurent, pas d’information.
HUSSE Joseph Auguste, pas d’information.
LACORRE Pierre, pas d’information.
LACOTTE Jean François, pas d’information.
LAGORCE François, né le 21/04/1883 à Janailhac (87), caporal au 2e Génie, tué à l’ennemi le 30/06/1916 à Souville dans la Meuse.
LALANDE Jean Marie, pas d’information.
LARCHER Jean, né le 03/05/1893 à Saint Hilaire les Places (87), soldat au 417e R.I., mort des suites de ses blessures le 05/03/1916 à Berny-Rivière dans l’Aisne.
LARUE Pierre, né le 04/12/1895 à Saint Priest Ligoure (87), soldat au 33e R.I., disparu le 19/04/1917 à Craonnelle (Aisne).
LASCAUX Jean, né le 27/12/1887 à Saint Jean Ligoure (87), soldat au 418e R.I., tué à l’ennemi le 02/03/1916 à Douaumont (Meuse).
LATOUILLE Pierre né le 08/03/1898 au Vigen (87), Soldat au 107e R.I., mort des suites de maladie contractée en service le 09/03/1918 à Hôpital temporaire n°10 à Compiègne (Oise).
LAVEYSSIERE François, pas d’information.
LEVEQUE Pierre, né le 09/03/1873 à Chaillac (87), gendarme à pied à la 12e L.G., mort des suites de blessures le 29/12/1915 à l’hôpital complémentaire de Bussang (Vosges).
MARCHAT Jean Pierre, pas d’information.
MATHIEU Jean, pas d’information.
MAUD Jean, pas d’information.
MAUD Simon, pas d’information.
MERGNAC Germain, né le 04/10/1880 à Lubersac (19), soldat au 250e R.I., tué à l’ennemi le 05/10/1914 à Andéchy dans la Somme.
MICHELET André Léonard , né le 30/11/1882 à Janailhac (87), soldat à la 12e S.I.M., mort des suites de maladie contractée en service le 08/02/1915 à Châlons-sur-Marne.
MOURGUET Clément, pas d’information.
MOUROUVEIX Pierre, né le 13/05/1880 à Aixe sur Vienne (87), soldat au 7e R.I. – Disparu le 27/09/1914 à Wargemoulin dans la Marne.
NOUAILHAS François, né le 01/07/1894 à Meilhac (87), soldat au 42e R.I., tué à l’ennemi
NOUAILHAS Pierre, né le 01/07/1894 à Meilhac (87), soldat au 22e R.I., tué à l’ennemi le 23/10/1917 à Allemant (Aisne).
PATAUD François Henri, pas d’information.
PERRIER Jean, pas d’information.
RAFIER Michel, né le 02/11/1883 à Rilhac-Lastours (87), soldat au 11e R.I., disparu le 15/03/1915 à Sedan, jugement du Tribunal de Saint Yrieix la Perche le 31/08/1921.
RAGOT Félix, pas d’information.
ROBERT Louis, pas d’information.
ROCHE Jean Baptiste, pas d’information.
ROLLET Jean, pas d’information.
ROUX Martial, né le 25/10/1886 à Meilhac (87), soldat au 209e R.I., tué à l’ennemi le 09/04/1916 dans les Bois-d’Avocourt (Meuse).
SAZERAT Jean, né le 05/11/1882 à Meilhac (87), soldat au 14e R.I., tué à l’ennemi le 14/09/1914 à Ippécourt dans la Meuse.
SYLVAIN Jean, né le 16/05/1894 à Saint Hilaire les Places (87), caporal au 63e R.I., tué à l’ennemi à Roclincourt dans le Pas-de-Calais.
TABARAUD Léon Pierre, né le 16/04/1882 à Feytiat (87), sergent au 126e R.I., tué à l’ennemi le 26/04/1915 au Bois-Haut dans la Meuse.
TALLANDIER Léon, pas d’information.
TARRADE Jean, pas d’information.
TARRASSE Léonard, pas d’information.
TEILLOT Martial, pas d’information.
THOURAUD Léon Michel, pas d’information.
TOMBELAINE Gustave, né le 02/11/1872 à Limoges (87), soldat au 64e R.I.T., Disparu le 15/12/1916 au Fort de Douaumont (Meuse), jugement le 08/01/1919 par le tribunal de Saint-Yrieix la Perche.
TRUCHASSOUT Pierre, né le 29/12/1883 à Saint Sand (24), soldat au 11e R.I., disparu au combat le 17/09/1914 à Minaucourt dans la Marne.
VALETTE Rémy, pas d’information.
VAUGELADE Robert, né le 24/03/1897 à Rilhac (87), soldat au 30e R.I., tué à l’ennemi le 30/09/1917 à Allemant (Aisne).
VERGNENEGRE François, né le 31/08/1889 à Saint Hilaire les Places (87), soldat au 63e R.I., tué à l’ennemi le 21/12/1914 à Jonchery-sur-Suippe dans la Marne.
VILLOUTREIX Jean, pas d’information.

Au cimetière de Nexon on peut encore voire quelques tombes avec de belles plaques de porcelaine au nom de soldats morts lors de la première guerre mondiale. Les nom de François BEYRAND et de Jean LATOUILLE sont inscrits sur le monument aux morts, les autres non. Bien qu’enterrés dans le cimetière de Nexon ils ne résidaient pas dans cette commune au moment de leur incorporation.

François Beyrand , mort le 1er novembre 1918, à 29 ans

François Beyrand , mort le 1er novembre 1918, à 29 ans.

Jean Massaloux, mort à 31 ans d'une maladie contractée au front.

Jean Massaloux, mort à 31 ans d’une maladie contractée au front.

Jean Valery, soldat au 142e RI, mort le 6 aout 1916 à 22 ans

Jean Valéry, soldat au 142e RI, mort le 6 aout 1916 à 22 ans.

Léon Duverneix, décédé à 27 ans des suites de la guerre

Léon Duverneix, décédé à 27 ans des suites de la guerre.

 L’appel aux femmes françaises

Beaucoup d’hommes étant partis à la guerre les femmes vont petit à petit prendre leur place, d’abord dans les puis plus tard dans les entreprises. En pleine période de moisson, René Viviani (1863/1925), président du Conseil depuis le 13 juin 1914 , dans un discours du 6 aout 1914 repris et placardé par voie d’affiche dans toutes les communes il exhorte les femmes à remplacer les hommes dans les champs. Il joue sur le parallèle avec ceux qui sont sur le champ de bataille et sur la fibre patriotique des femmes françaises.

« Aux Femmes françaises

La guerre a été déchaînée par l’Allemagne malgré les efforts de la France, de la Russie et de l’Angleterre pour maintenir la paix. A l’appel de la Patrie, vos frères, vos fils et vos maris se sont levés et demain ils auront relevé le défi. Le départ pour l’armée de tous ceux qui peuvent porter des armes laisse les travaux des champs interrompus. La moisson est inachevée, le temps des vendanges est proche. Au nom du gouvernement de la République, au nom de la Nation tout entière groupée derrière lui je fais appel à vos vaillances, à celles des enfants que leur âge seul et non leur courage dérobe au combat.
Je vous demande de maintenir l’activité des campagnes, de terminer les récoltes de l’année et de préparer celle de l’année prochaine.
Vous ne pouvez pas rendre à la Patrie un plus grand service. Ce n’est pas pour vous, c’est pour Elle que je m’adresse à votre cœur.
Il faut sauvegarder votre subsistance, l’approvisionnement des populations urbaines et surtout l’approvisionnement de ceux qui défendent à la frontière, avec l’indépendance du pays, la Civilisation et le Droit.
Debout donc femmes françaises, jeunes filles et fils de la Patrie !
Remplacez sur le champ du travail ceux qui sont sur le champ de bataille.
Préparez-vous à leur montrer demain la terre cultivée, les récoltes rentrées, les champs ensemencés !
Il n’y a pas dans ces heures graves de labeur infime, tout est grand qui sert le pays. Debout, à l’action, au labeur ! Il y aura demain de la gloire pour tout le monde.
Vive la République! Vive la France !
Pour le Gouvernement de la République : le Président du Conseil des Ministres

René VIVIANI »

Viviani-Femmes-Francaises

René Viviani est né en Algérie et devint avocat. Militant socialiste il fut élu député de la Seine de 1893 à 1902 et de 1906 à 1910, de la Creuse de 1910 à 1922 puis sénateur de la Creuse en 1922. Il est cofondateur du journal L’Humanité avec Jean Jaurès. Il a été ministre du Travail (1906-1910), ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts (1913-1914) et ministre de la justice de 1915 à 1917. Un ouvrage lui a été consacré par Jean-Marc Valentin, « René Viviani, 1863-1925. Un orateur, du silence à l’oubli » Rencontre des Historiens du Limousin, Presses universitaires de Limoges, 2013.

Louis Nouhaud, député de la Haute Vienne

Louis Nouhaud est né le 20 février 1855 à Nexon et décédé à l’âge de 67 ans, le 17 octobre 1922 à Nexon.

Louis Nouhaud (

Louis Nouhaud (1855-1922)

Pharmacien à Nexon il devient conseiller général du canton puis le 8 mai 1910, au second tour il est élu député dans la circonscription de Saint-Yrieix. Il remplace alors Boutard qui avait retiré sa candidature après le premier tour.

Défenseur des idées républicaines il préconise l’élection des sénateurs au suffrage universel, la réduction de l’armée et de la marine, la diminution des droits de succession et l’établissement des retraites ouvrières.

Il fut réélu en 1914, également au second tour, face à Marcel Roux. Il se fit le partisan du scrutin d’arrondissement.

Lors de son premier mandat, il déposa plusieurs propositions de loi. L’une portait sur la création d’une distinction « l’Emulation agricole », une autre sur l’ouverture d’un crédit extraordinaire pour venir en aide aux cultivateurs du plateau central dont les troupeaux de moutons avaient été décimés par la cachexie aqueuse, ou pour la régularisation de la situation des membres de l’enseignement supérieur et secondaire publics ayant séjourné dans des établissements d’enseignement à l’étranger. Lors de son deuxième mandat, il déposa de nouvelles propositions pour la rééducation professionnelle agricole des blessés et mutilés de la guerre, pour l’institution d’une allocation spéciale en faveur des mobilisés sans foyer, sans famille et sans ressources le jour de leur libération à la cessation des hostilités, pour apporter plus de méthode dans l’attribution des permissions agricoles de façon à les rendre plus fécondes dans le résultat.

Aux élections du 16 novembre 1919, faites au scrutin de liste, alors qu’il menait la liste d’union républicaine il obtint 45, 3% des voix et fut battu par la liste socialiste.