Le Nouvel an

Pourquoi le Nouvel an est-il fêté le 1er janvier ?

Le Jour de l’an a beaucoup changé au fil des siècles pour les peuples usant du calendrier solaire et ce, au gré des Églises, des époques et des pays.

 

A Rome, après les Saturnales de décembre, les Romains fêtaient Janus dont les deux visages regardaient l’année qui venait de finir et celle où l’on entrait. On offrait à ce dieu, le 1er janvier, un gâteau, des dattes, des figues et du miel ; on se rendait visite, on s’adressait des vœux et on offrait des présents, une coutume qui avait été autorisée par le roi Sabin Tatius (VIIIe siècle av. J.-C.), lequel avait apprécié de recevoir quelques branches coupées dans un bois consacré à la déesse de la force Strenia. Ces cadeaux, faits en signe de bon présage en un jour consacré par la religion, étaient donc appelés strena d’où vient notre mot « étrenne ».

En France, sous les Mérovingiens, l’année commençait le 1er mars dans plusieurs de nos provinces. Avec Charlemagne elle débuta à Noël dans tous les territoires soumis à sa juridiction. Sous les Capétiens, le jour de l’an coïncidait avec la fête de Pâques, usage presque général au Moyen Age. En certains lieux, l’année changeait le 25 mars, fête de l’Annonciation. Le concile de Reims, tenu en 1235, mentionne cette date comme « l’usage de France ». C’est le roi Charles IX qui rendit obligatoire par l’Édit de Roussillon du 9 août 1564 la date du 1er janvier comme origine de l’année. Le pape Grégoire XIII, en instituant le calendrier grégorien en 1582, généralise cette mesure à l’ensemble du monde chrétien.

Les premières cartes de vœux

La tradition des cartes de vœux est née en Extrême-Orient Les cartes de vœux envoyées pour cette occasion étaient autrefois en papier de riz, les artistes les plus talentueux y dessinaient et traçaient les souhaits de Bonne Année à la main, à l’aide d’encres précieuses et leur dimension était proportionnelle au rang du destinataire, pouvant atteindre pour un mandarin la taille d’un devant de cheminée !

Il semble que la première carte, avec mention de vœux, soit née en 1843 de l’idée de Sir Henry Cole (1808-1882), conservateur du musée Victoria et Albert de Londres et touche à tout génial.  Trop occupé pour écrire personnellement à ses amis pour leur souhaiter une bonne année, il demanda à un artiste, John Calcott Horsley, de lui dessiner une carte sur laquelle serait gravé « Merry Christmas and Happy New Year ». L’artiste réalise une lithographie qui représente une famille joyeuse levant un verre comme pour porter un toast au destinataire. Elle est imprimée à 1000 exemplaires en noir et blanc puis coloriée à la main. Il n’y qu’à ajouter son nom et celui du destinataire. Il resterait une douzaine de ces cartes et celles qui se vendent se négocient entre 15 000 et 20 000$

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La première carte de vœux

A partir de cette date des cartes seront imprimées et vendues un schilling ce qui ne la met pas à la portée des ouvriers. En 1873 un immigré allemand, Louis Prang (1824-1909), qui possédait un atelier de lithographie à Boston, imprime des cartes de vœux pour le Nouvel An. L’année suivante il en vend dans tous les États-Unis. En 1885, il représente le Père-Noël (Santa Claus) dans un costume rouge. Le succès est énorme et le rouge devient la couleur du Père-Noël. Rapidement ces cartes sont imitées et vendues moins chères car produites en moins bonne qualité. Louis Prang est acculé à la faillite.

En 1910 Joyce Clyde Hall (1891-1982) crée Hallmark Cards à Kansas City. C’est aujourd’hui une multinationale qui édite des cartes en 30 langues et les vend dans plus de 100 pays.

En 1949, une jeune Tchèque de 7 ans, Jitka Samkova réalise dans sa classe un dessin pour remercier l’Unicef d’avoir fourni des médicaments et du lait aux enfants de son village ravagé par la guerre. Comme elle n’a pas de papier elle peint sur un morceau de verre un groupe d’enfants en train de danser autour d’un « mât de fête » sous un grand soleil. Sa peinture est envoyée par son institutrice au bureau Unicef de Prague, qui la fait suivre à Vienne puis à New York. Le dessin de Jitka est choisi par les équipes de l’Unicef pour la réalisation des premières cartes de vœux que l’Unicef met en vente en octobre 1949.

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Les coutumes françaises

La tradition voulait que dans les 15 premiers jours de l’année on rende visite à sa famille et aux amis, mais aussi à ses collègues de travail et aussi à son patron. Pour beaucoup de gens ces visites étaient perçues comme très contraignantes et ils cherchaient à les éviter. Il était admis que l’on pouvait remplacer la visite par le dépôt d’une carte de visite. Lorsqu’elle était cornée en haut à droite, cela indiquait que l’on s’était déplacé soi-même pour la déposer, en signe de respect ou d’amitié. C’est ainsi qu’apparut l’habitude de remettre au concierge du domicile de ses proches le 1er janvier une carte de visite sur laquelle on avait écrit une formule de vœux.

La carte de vœux va peu à peu remplacer la carte de visite. Différente de la carte de Noël, elle mettait en scène le plus souvent des fleurs, de jeunes femmes ou des enfants portant des cornes d’abondance symbolisant la prospérité. Les chiffres de l’année y étaient aussi parfois représentés, accompagnés de symboles de chance : trèfle, fer à cheval…

Voici une série de cartes adressées à Gustave Tombelaine, pâtissier à Nexon ou à son fils Emile entre 1901 et 1910. Toutes ces cartes sont éditées en Allemagne ou en Autriche.

Ce jeune garçon adresse ses vœux pour le 1er janvier 1902.

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Le sourire de ces deux jeunes filles annonce l’année 1906.

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La belle moustache du jeune homme et le charmant sourire de la jeune femme souhaitent une bonne année 1907.

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Ces fleurs apportent les souhaits d’une bonne année 1910.

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Depuis son traîneau tiré par des chiens c’est une heureuse année 1911 qu’annonce la petite fille.

 

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Les cartes de vœux en Limousin

Les plus anciennes cartes postales utilisées pour souhaiter une bonne année reprennent soit des scènes de la vie rurale, soit des vues classiques de Limoges. Elles sont imprimées par Charles Collas &Cie Cognac (le trèfle aux 4 C) pour Maurice Tesson (MTIL).

La première a été postée le 29 décembre 1902 de Limoges. Les enfants portent un bouquet de fleurs à leur grand-mère.

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La suivante a été postée le 11  décembre 1903 de Limoges. La petite fille envoie des baisers sur fond de cette ville.

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La carte postée le 4 janvier 1906, toujours de Limoges, est un collage de différentes vues dans les lettres de « Bonne année ». Cette carte est éditée par Champeaud &Terrasson Limoges (C T/L) signée de l’hirondelle. bonne-annee

Le 30 décembre 1906 la carte, sur un format vertical, représente 3 trèfles à 4 feuilles dont l’un a les feuilles incrustées de limousines en barbichet.

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Sans doute vers la même date cette carte éditée par J. Faissat avec cette jeune fille en barbichet qui souhaite une bonne année en langue limousine. Elle nous dit « Ah ! si mon cœur et mon esprit avaient du pouvoir, je voudrais pour vous une année qui vous ferait un paradis à rendre jaloux le bon Dieu ». La même petite fille souhaite un bon réveillon pour Noël.

Le 1er janvier 1907 la carte postale est postée d’Aixe sur Vienne représente une branche de châtaigner portant 4 photos.

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Le paillon qui apporte les souhaits de bonne année a été posté le 7 décembre 1907 de Bussière Poitevine. Elle est passée par Le Dorat, elle est dans le train de Saint-Sulpice à Poitiers le 1er janvier 1908. Elle a mis du temps pour arriver à Blois, sa destination finale.

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L’année 1908 apparaît en chiffres sur cette carte postale qui souhaite une bonne année depuis Limoges.

La carte suivante est postée le 7 janvier 1909. Elle a été écrite le 2 janvier par Roger Tesson, le jeune frère de Maurice.

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Sur la carte verticale, parmi les vues des principales villes du Limousin figure le château de Nexon, en bas à gauche.

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