Archives de l’auteur : Jean-François

Une artise peintre, modèle de MATISSE, a passé les dernières années de sa vie à Nexon, anonyme. Son amie a légué à la commune une partie de ses documents.

Annelies NELCK, puisque c’est d’elle dont il s’agit, est arrivée à Nexon avec Andrée SABKOWSKI qui avait acheté la maison du 20 avenue Victor Hugo. Annelies est décédée le 22 aout 2014 et son amie Andrée le 20 octobre 2023. Elle a fait donnation des oeuvres d’Annelies à la commune et a légué sa maison à une oeuvre.

Je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer l’une ou l’autre de ces deux femmes et je ne suis pas le seul à Nexon. Mais si des lecteurs de ce blog les ont rencontrés je serai très heureux d’en parler avec eux. J’ai lu les corresponaces léguées à commune, de nombreux articles écrits sur Anne NELCK et surtout la biographie qu’elle a écrite sur la première partie de sa vie. Ce livre, édité à compte d’auteur en 1999, raconte les premières années de sa vie, sa rencrontre avec MATISSE, l’apprentissage dont elle bénéficie à ses côtés, les rencontres qu’elle fait grace à lui, CROZALS qui deviendra son mari posait pour le Christ de la chapelle de Vence. On trouve ce livre en occasion sur Internet et un résumé illustré sur le site bibliophile Heurtebise : http://bibliophileheurtebise.com/2022/01/souvenirs-du-dernier-modele-de-matisse.un-livre-l-olivier-du-reve.html

Annelies NELCK est née à Nice le 26 juillet 1925. D’une famille très ouverte sur les arts et la culture, plutot contestatrice, elle avait un père qui passa sa vie à construire des carrosseries d’automobile préfigurant nos camping-cars. Ayant bénéficié d’un héritage il acheta un grand terrain près de Vence. En 1938 Annelies parti en Hollande dans sa famille maternelle. Elle y appris la musique dans l’école de musique de son oncle, rencontra un jeune violoncelliste et eu un fils. La guerre frappa durement les Pays Bas et Annelies rentra à Vence  en 1943 ou naquis son fils Serge. Pour vivre elle faisait des dessins et des gravures mais avait du mal à les vendre. Ayant appris qu’un peintre de renom était venu à Vence, c’est avec culot qu’elle alla frapper à sa porte. D’abord éconduite elle revint et fut reçue par MATISSE à qui elle présenta ses dessins. Une amitié va naître qui dura jusqu’à la mort du Maître le 3 novembre 1954 à Nice.

I Anelies NELCK modèle de MATISSE.

Elle décrit les séances de pose d’abord pour le dessin au fusin entreposées de poses ou elle boit un thé avec la fidèle Lydiâ. Puis le passage du fusain au dessin au trait (crayon, encre de chine, plume, pinceau. Une interessante reflexion sur la question de la ressemblance du portrait à son modèle. La ressemblance n’est pas la similitude,  » elle n’était pas académique, ni photographique ou caricaturale » (page 21). S’y ajoute l’expression et le cadre.

Annelies par MATISSE aout 44

La première peinture faite avec Annelies en 1944 était : Tulipes Jaunes, Fond Violet . Elle explique le lien de Matisse avec la couleur, la réalité lui « servait seulement de tremplin, après qu’il eût choisi ce qui pouvait lui etre utile » (page 29). Dans cette toile domine le contraste entre le jaune et le violet et le trait noir épais contribue à valoriser les masses de couleur en les isolant.

Le deuxième tableau est Annelies, tuliples et anémones. Ici le blanc domine et le fond bleu est éclairci par un graphisme géométrique.

Le 3eme tableau s’intitule Liseuse à la table jaune. Il se traduit dans un contraste bleu-jaune. Le trait, plus fin, efleure les formes.

A suivre…

La défense Passive à Nexon au cours de la Seconde Guerre Mondiale.

Le concept de défensive passive apparaît au début des années 1930, et découle de la prise en compte des risques liés au développement de l’aviation comme arme de combat. Les premières instructions ont été transmises aux maires de France à la fin de l’année 1931. La loi du 8 avril 1935 organise la Défense Passive et à la veille du conflit, en 1938, une instruction pratique est publiée par le Ministère de l’Intérieur.

Dans toutes les communes de plus de 2 000 habitants, en temps de guerre, une brigade doit être constituée pour assurer la protection des populations et annoncer un certain nombre de mesures en cas de bombardements. Des sociétés proposent aux maires des systèmes d »alarme par sirène, des brochures, des tracts…

Première sirene installée à Limoges au début de la guerre

Phoscao, préparation à base de phosphates et de poudre de cacao a été créée à la fin du XIXe siècle par deux pharmaciens, le père et le fils Dardanne. Le nom du petit déjeuner chocolaté Phoscao devient ensuite celui de l’entreprise et pendant la première guerre mondiale il était proposé aux soldats comme fortifiant. La société a été rachetée par Cémoi en 1979.

En 1940 Phscao a édité une série d’images illustrant la défense passive. Elle sont plus adaptées aux grandes villes qu’aux villages mais elles montrent l’intérêt porté par la Nation à la Défense. Voici deux de ces images.

Une liste des membres de la défense passive est affichée pour que ces personnes soeint connues et pour permettre la bonne organisation des secours lors des sinistres.

Plusieurs équipes coexistent :

– Des équipes de secours avec un chef et un sous chef. la première avec M. GAUMY comme chef est composée de 17 personnes, la seconde sous les ordres de M. DAURIAT compte 15 personnes. Tous les professionnels de santé sont membres des secours, les 4 médecins, les 2 pharmaciens et le dentiste et 3 infirmiers dont l’assistante sociale.

– Une équipe de « déblaiement » chargée de l’enlèvement des décombres en cas de bombardement. Elle est composée de 30 personnes avec un chef, Jacques BRIDGLAND et un sous chef SAUTARAINIER. Les membres sont répartis sur l’ensemble du territoire de la commune. Les membres de cette brigade portent un brassard pour permettre à la population leur identification et ne pas les confondre avec d’éventuels pilleurs.

– Une équipe de guetteurs en cas d’incendie de bois ou de récoltes causé par des engins incendiares lancés par l’aviation. Elle est composée de 30 personnes organisés en binome par village.

– Une équipe contre les bombardements et incendies provoqués par avion. Elle a comme chef M. DAURIAT et comme sous chef M. GIRY, et elle est composée des membres de l’équipe de secours n°2.

Rappelons dans les locaux d’habitation aucune lumière ne devra, dès la tombée de la nuit, être visible de l’extérieur. Cette prescription s’applique, non seulement aux ouvertures donnant sur la rue et sur les cours, mais aussi à celles pratiquées dans les toitures (lucarnes, verrières d’escaliers, etc..)

Les portes et fenêtres, et d’une façon générale toutes ouvertures, devront être munies de moyens d’obturation mobiles, tels que volets, persiennes, rideaux, panneaux d’étoffe ou de papier opaques, interceptant toute lumière vers l’extérieur.

Tous les véhicules devront circuler tous phares éteints, à la vitesse très réduite (au maximum dix kilomètres à l’heure). Seul l’usage des lanternes est autorisé ; les glaces de ces lanternes devront être recouvertes de couleur bleue.

Les ruches à Nexon en 1949

A la fin de l’année 1948 le préfet de la Haute-Vienne adresse à tous les maires un courrier attirant leur attention sur la progression de l’acariose et de la loque, deux maladies qui touchent les abeilles et qui se propagent de ruche en ruche et de rucher en rucher.

L’acariose est causée par l’acarien Acarapis woodi qui se loge dans le système respiratoire de l’abeille et se nourrit de l’hémolymphe, jusqu’à l’affaiblir et lui transmettre le virus ou la bactérie qui l’achèveront. La loque est caus »e par un bacille qui se développe dans l’estomac de l’abeille à l’état de larve. Infestée celle-ci ne tarde pas à mourir.

Depuis un arrêté du 15 juillet 1943 tous les propriétaires de ruches doivent les déclarer chaque année. Un rappel de cette règle a été adressé le 18 novembre 1948 à tous les maires.

Un rappel du modèle de fiche et un encart précisait qu’un recueil de fiches avait été envoyé en 1943 et qu’il n’était pas vide.

Mais beaucoup de mairies n’avaient plus ce carnet et l’ont signalé. Aussi un courrier du 15 décembre permettait aux propriétaires d’établir leur déclaration sur une feuille ordinaire.

Au total 11 personnes ont déclaré au total 49 ruches. Deux personnes ont 10 ruches, paul LACORE au Brouillet et Gaston LAGORCE avenue de la gare.

Marguerite FAUCHER est domiciliée aux Gouzettes! Je ne trouve pas ce nom dans les villages de Nexon ni sur les cartes de CASSINI. Je trouve un village avec ce nom en Aubrac? C’est loin pour avoir des ruches à Valeix!

Si quelqu’un connais, je suis preneur…

Jean Marie BRUGEAS, le seul nexonnais « Juste parmi les Nations ».

Jean Marie BRUGEAS, un homme aux multiples visages dont la jeunesse qui lui valut la reconnaissance de Juste parmi les Nations, était peu connue des nexonnais !

Jean-Marie BRUGEAS est né le 24 juillet 1926 à Nexon où il est mort le 12 mars 1980 il n’avait pas encore 54 ans. Après une jeunesse ou il s’engage dans la protection des juifs et de tous ceux qui étaient pourchassés par la police de Vichy et la milice il se marie et va devenir chef d’entreprise. Mal connu des nexonnais qui voyaient en lui un garçon qui semblait mener une vie facile, il cachait un homme cultivé, amoureux de la musique de la peinture et de la poésie. Il dissimulait la douleur d’avoir perdu tragiquement ses deux garçons dans la fleur de l’âge.

1 – Son père Louis René BRUGEAS

Son père Louis René BRUGEAS (1895-1964) était né le 10 novembre 1895 à Le Grand Bourg en Creuse où son père, Jean Baptiste BRUGEAS (1862-1945), était instituteur.

Acte de naissance de Louis René Brugeas (A.D. Creuse)

Louis René avait 19 ans au moment où éclate la Guerre. Il est  incorporé le 17 septembre 1914 au 20ème Régiment d’Infanterie. Il sera  nommé caporal le 16 juillet 1915, sergent le 25 janvier 1917 puis aspirant moins d’un mois plus tard (15 février 1917). Il fait preuve de beaucoup de courage au combat ce qui lui vaux plusieurs blessures et plusieurs citations. Il et est nommé sous-lieutenant le 18 juin 1918 puis lieutenant de réserve le 10 mai 1920.

Registre Matricules (Geneanet)

Il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur avec le droit de porter l’insigne de la décoration le 16 juin 1920, il n’a pas encore 25 ans. Il est alors receveur de l’enregistrement à Crèvecoeur-le-Grand dans l’Oise.

Le 10 juillet 1925 à Crozant, Creuse, il épouse Jeanne DESMAISON. Elle est née le 5 septembre 1897 à Nexon, au Plantadis, où ses parents sont jardiniers. C’est le premier contact des BRUGEAS avec Nexon. En marge de l’acte de naissance on trouve la mention de son mariage et la date de son décès à Nexon.

Acte de naissance de Jeanne DESMAISON à Nexon (A.D. H.V.)

Ils vont avoir rapidement un fils, Jean Marie, qui naît le 24 juillet 1926 à Nexon, sa mère étant venue chez ses parents pour accoucher comme cela se faisait assez souvent alors.  Le couple avec leur fils va déménager au rythme des affectations de Louis René comme receveur de l’enregistrement. Ils quittent Crèvecœur au début de l’année 1927 pour Chalus, sans doute pour être plus proche de la famille de Jeanne DESMAISON. Ils y resteront jusqu’en 1933  pour aller à Aixe sur Vienne pour occuper un poste de receveur plus important. Une fois à la retraite ils habiteront à Limoges et à la fin de sa vie Louis et son épouse viendront habiter à Nexon chez leur fils.

Jeanne décéde le 11 octobre 1959 à Nexon à l’âge de 64 ans. Son époux, Louis René BRUGEAS va vivre encore 5 ans et  décédera le 26 mai 1964 à Nexon, âgé de 68 ans.

2- Jean Marie BRUGEAS, sa jeunesse pendant la seconde Guerre Mondiale.

Quand son père est nommé à Chalus, Jean Marie à 1 ans. Il y passera les 6 premières années de sa vie. Il est sans doute allé à l’école maternelle et en octobre 1933 quand son père a été nommé à Aixe sur Vienne c’est à Aixe qu’il est entré au CP puisqu’il avait 6 ans. A la fin de l’école élémentaire il est allé au collège puis au lycée à Limoges. Il a 14 ans lorsque la drôle de guerre prend fin.  Lorsqu’il a 15 ans il ne reste pas inactif lorsqu’il voit la mise œuvre de la politique de Vichy à l’encontre des juifs. Dès 1942 il commence à les aider à se cacher. Il prévenait les juifs à Limoges et dans les environs de descentes de police prévues, et trouvait des cachettes en cas de besoin. Grâce à lui, de nombreux Juifs échappèrent à l’arrestation et à la déportation. Il aida également des républicains espagnols, des réfugiés polonais…

 Il entra dans la Résistance le 17 décembre 1943 et fut affecté en qualité d’agent de liaison, sous le pseudonyme de Sergent Jean Valera, au sous-secteur B des Francs-Tireurs et partisans français, sous les ordres d’André Lévêque, adjoint du commandant du secteur B. Il participa à la diffusion des tracts et journaux clandestins. Il œuvra surtout en tant que passeur au sauvetage de nombreux ressortissants – polonais, juifs, belges, républicains espagnols –, aviateurs anglais et canadiens, en les cachant ou en les faisant entrer dans le maquis français ou regagner l’Espagne et l’Algérie …. Il prévint plusieurs fois des Juifs pourchassés par la Milice française ou par les Allemands.

Il participa à la création du réseau Étoile, destiné au sauvetage de ressortissants juifs et de républicains espagnols. Il bénéficia de l’aide de Mado de CORTES et de Lucette GUIGNARD dans son activité de sauvetage 

Jean-Marie BRUGEAS sera cité à l’ordre des Forces interalliées pour son courage, citation confirmée par le gouvernement de la République polonaise en exil qui lui décernera le 28 septembre 1978 la « Polish Militari Order » et « The Order of Virturi Militari » pour ses fonctions d’agent de liaison et de renseignement durant la guerre de 39-45.

Selon les témoignages recueillis après la guerre, Jean-Marie Brugeas sauva environ quarante personnes et notamment les familles ALPERN, KLOUPSKY, WOLF, KOHN, la famille de Guy LEVY et la famille de Henri ZUCKER. Guy LEVY avait été son condisciple au lycée de Limoges. Il se cachait avec sa famille à Aixe-sur-Vienne. Plusieurs fois Jean-Marie Brugeas l’avertit d’une descente imminente des SS et de leurs collaborateurs français, lui sauvant ainsi la vie, ainsi qu’à sa famille. M. RUBINSTEIN, qui habitait Limoges, témoigna lui aussi après la guerre que le jeune homme avait trouvé une cachette à ses parents. Lorsque Monsieur KARGEMANN et son fils Henri, qui s’étaient réfugiés à Aixe-sur-Vienne, se trouvèrent menacés d’arrestation, la milice passant la région au peigne fin à la recherche de Juifs, Jean-Marie BRUGEAS leur trouva une autre cachette. Henri KARGEMANN se rallia plus tard à la Résistance et se battit jusqu’à la fin de la guerre.Bien qu’il risquait sa vie en aidant les Juifs, il ne chercha jamais la moindre rétribution matérielle.

  • 3 Jean Marie BRUGEAS, Juste parmi les Nations.

Le 19 août 1953, est créé, à Jérusalem, l’Institut commémoratif des Martyrs et des Héros de la Shoah (Yad Vashem). En 1963, une Commission présidée par un juge de la Cour Suprême de l’État d’Israël est chargée d’attribuer le titre de « Juste parmi les Nations », la plus haute distinction civile décernée par l’État hébreu, à des personnes non juives qui ont aidé des Juifs persécutés par l’occupant nazi. Les personnes ainsi distinguées doivent avoir procuré, au risque conscient de leur vie, de celle de leurs proches, et sans demande de contrepartie, une aide véritable à une ou plusieurs personnes juives en situation de danger.

En 1979,  le Dossier Yad Vashem 1507 attribue à Jean Marie BRUGEAS le titre de Juste parmi les Nations. Le diplôme lui sera délivré le 5 mars 1980 sans que l’on en parle à Nexon…

Son nom figure sur le mur des justes à Paris, situé dans l’allée des Justes pami les Nations dans le quartier du Marais (4e arrondissement), entre la rue Geoffroy-l’Asnier et la rue du Pont-Louis-Philippe.L’allée est située en bordure du Mémorial de la Shoah, et a été inaugurée le 14 juin 2006.

Le Mur des Justes, situé dans l’allée, porte les noms de près de 3800 hommes et femmes qui. au péril de leur vie, ont contribué au sauvetage de Juifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces personnes ont reçu le titre de « Juste parmi les Nations », décerné par Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah depuis 1963.Le nom de Jean Marie BRUGEAS y figure à l’année 1979.

Sources : M31/1507. et Limore Yagil, Typologie de la résistance sans armes et de l’aide aux Juifs en Limousin dans Revue d’Histoire de la Shoah 2001/2 (N° 172), pages 228 à 265.

5 – Jean Marie BRUGEAS, sa vie à Nexon

Après la guerre Jean Marie BRUGEAS s’est marié. Il a épousé Yvonne MASSALOUX qui travaillait dans une fabrique de pantoufles à Aixe sur Vienne.  L’épicerie qui existait au numéro 13 de la rue pasteur ayant fermé, madame Brugeas s’y installe et crée un atelier de fabrication de pantoufles « La Nexonnaise ».

Au début de l’année 1962 M. BRUGEAS s’associe avec 2 industriels de Limoges, MM. LERICHE et PENICAUD. René LERICHE avait créée en 1947 la société EREL, nom de ses initiales. EREL fabrique des chaussures d’intérieur pour hommes, les femmes et les enfants. Son atelier étant dans Limoges il décide de s’associer avec M. Brugeas pour construire une usine à Nexon. Le terrain étant disponible sur la route de Meilhac à La Ganne, la première usine est construite sur la zone qui deviendra par la suite une zone d’activité économique.

Le chantier est rapide et en janvier 1963 l’usine SOLIDAC, Société Limousine d’articles chaussants, est inaugurée en grandes pompes par Michel VIRENQUE, préfet de la Haute-Vienne qui deviendra préfet du Limousin le 14 mars 1964.

La grande majorité du personnel est composé de jeunes femmes de nexon ou des environs.

Mais assez rapidement les affaires deviennent difficile. En mars 1965, le Maire et la direction de l’usine sont reçu par le préfet qui l’informe de la situation difficile de l’usine. Elle a dû réduire son activité du fait de la crise et mettre une partie du personnel au chômage. Elle fermera en 1965. Les bâtiments seront repris par l’entreprise Vet’France, elle-même installée auparavant dans les locaux de l’actuel dojo, salle de judo historique de l’Amicale de la Jeunesse Nexonnaise.

Vet France fonctionnera jusqu’en 1993 et pendant des années ce fut une usine à l’abandon.

L’usine envahie par l’herbe avant le rachat en 2023

Après la fermeture de la SOLIDAC l’atelier de son épouse continuait à fonctionner rue Pasteur. Le couple avait eux deux enfants, Jean Louis né en 1950 et Éric né en  1953. Deux garçons très différents, Jean louis amoureux de la vitesse et des voitures et Éric que l’on appelait Mimi, amoureux de la nature et des animaux. Il est venu travailler avec mon père pendant quelques mois. Jean Louis avait beaucoup de copains dont mes frères, et malheureusement, un soir en fin d’hiver, le 7 janvier 1971, en rentrant de Limoges, en sortant du virage, sans doute un peu vite, il a perdu le contrôle de sa voiture qui s’est encastrée dans un des arbres de cette allées aux grands arbres. Ce fut un choc à Nexon. Se tuer en voiture à 20 ans est un drame pout ses parents, sa famille, ses amis.

Six ans plus tard, le 28 janvier 1976 c’est son frère Éric qui mourait toujours aussi dramatiquement d’un coup de fusil, laissant une petite fille Séverine.

Après tous ces drames l’annonce de choix de Yad Vashem n’a pas eu d’échos dans la population nexonnaise. Seuls quelques amis ont partagé avec lui cette reconnaissance. Le jeune Brugeas étudiant à Limoges qui aidait les juifs, les espagnols, les polonais était loin de l’image que ceux de sa génération étaient devenus, posés, travailleurs, sérieux… Mais Jean Marie BRUGEAS était sans doute resté l’étudiant qu’il avait était. Un groupe de jeunes de Nexon a  connu cet homme-là . Ils ont passé des après-midi dans la maison qu’il possédait à La Mazaurie a écouter les chansons de Brassens, Ferré ou Ferrat accompagné à la guitare par Jean Marie BRUGEAS puis reciter du Boris Vian ou du Prévert. Sa culture, sa simplicité les fascinait. C’était la face caché de Jean Marie BRUGEAS, loin de ceux qui voyaient un lui un dandy, un coureur…

Mais son cœur qui avait vécu des chocs violents n’a pas pu l’accompagner très longtemps et le 12 mars 1980 il a lâché, 10 ans après son fils Jean Louis et 4 ans après Mimi. Triste vie pour son épouse frappée par ces morts insupportables.

1984-2024 : de nombreux anniversaires : Le débarquement, Oradour, attaque du camp de Nexon, libération de Limoges …

De nombreuses manifestations vont célébrer les 80 ans de la pluspart de ces évènements. Je participerai à certains d’entre eux et j’en parlerai plus tard. Mais pour aujourd’hui un évènement qui n’est plus dans le souvenir mais qui a pas marqué les nexonnais le 19 aout 1944 : la céréùmonie en hommage aux cinq maquisards tués à Jourgnac, à la Chaume Verte. La foule était nombreuse et les enfants des écoles étaient là. Quand on m’a proposé une photo de cérémonie je n’ai pas immédiatement reconnu Nexon. Mais il s’agissait bien de la mairie!

Que c’est-il passé pour que cinq cercueils soient exposés devant la mairie avec des maquisars qui rendent les honneurs…

1- La situation militaire après le 15 aout 1944

Depuis le débarquement réussi du 6 juin 1944 en Normandie, le rapport des forces entre les Allemands et les Alliés a progressivement changé. Un nombre de plus en plus important de jeunes s’engagent dans la résistance. Les parachutages sont plus nombreux qui apportent à chaque fois des armes, des munitions, des postes de radio, des uniformes … et même de l’argent. En même temps le commandement des maquis va s’unifier. Le 25 juin 1944 Georges Guingouin est nommé à la tête des maquis FTP de la Haute-Vienne

Les actions des maquis deviennent plus efficaces : capture et exécution du Major Kämpfe (9-11 juin), libération de prisonniers des camps d’internement de Nexon et de Saint Paul d’Eyjeaux (11 juin), Bataille du Mont Gargan (17 juillet – 25 juillet).

Au début du mois d’août la décision est prise d’encercler la ville de Limoges. Les allemands ne contrôlent plus qu’une zone de 10 km autour de la ville. A partir du 12 août 1944 alors que les premiers signes d’un départ imminent des troupes allemandes et de leurs collaborateurs se précisaient, les maquis de la Haute-Vienne, sur ordre du commandant départemental des FTP, le colonel Georges Guingouin, vinrent s’établir autour de Limoges.

Ces maquis s’installèrent à partir de la nuit du 13 au 14 août, dans les communes périphériques de Limoges, répartis en quatre secteurs : A pour l’est ; B pour le Sud avec deux bataillons de 900 hommes sous les ordres du commandant Nelson et la mission de bloquer les routes nationales 20 et 21 vers Toulouse ; C pour l’ouest avec quatre bataillons de 2050 hommes dirigés par le commandant Bernard avec mission de contrôler la route d’Angoulême et le secteur C,  au Nord, avec trois bataillons de 1500 hommes pour contrôler les axes de Paris et Poitiers.

Le 15 aout l’ensemble des forces armées, FFI et FTP, sont organisées sous un double commandement qui après le désistement de Huard ( Lucien Faure) pour l’AS laise le colonel Guingouin devenir le seul chef des FFI de la haute-Vienne.

Le 15 août, la 2408ème compagnie FTP placée sous les ordres du lieutenant Robert Marty, alias Nitchevo, quitte Gorre en camion pour rejoindre Solignac, au sud de Limoges. Pendant la nuit l’un des groupes gagna le secteur du château de Plaisance sur la commune de Feytiat où il prit position.

2 Les massacres entre Moissac et Le Vigen

Le 17 aout au matin des hommes de la 2408e compagnie FTP sont postés entre Feytiat et le Vigen à proximité du Bon-Abri, de Plaisance et de Moissaguet. Lucien Maillard, de son vrai nom Joseph-Louis Le Poupon, est à la tête d’un groupe de huit maquisards qui a pris position pour faire barrage aux troupes qui prendraient la route de Saint Yrieix. Ils sont chacun à son poste derrière les chênes, dans l’allée en face du château de Plaisance.

Au même moment, un convoi allemand, composé de trois blindés escortés de chenillettes et d’automitrailleuses appartenant au 19ème Régiment de police SS, se dirige vers le sud en direction de Saint-Yrieix-la-Perche par la D 704.

Pour les maquisards les consignes sont claires, l’ouverture du feu se fait sur ordre. Mais contrairement à l’ordre donné, lorsque le convoi allemand arrive à la hauteur de l’allée de chêne, l’un des maquisards ouvre le feu sur le dernier blindé. Le convoi stoppe, les soldats jaillissent des véhicules, ouvrent le feu. Six maquisards sont abattus. Ils sont affreusement mutilés, ventres ouverts à la baïonnette, têtes écrasées. Tout leur sang s’est répandu sur la chaussée. Un seul, Louis Chauprade, réussira à prendre la fuite.

Ce fut le premier massacre de la journée dont le souvenir est marqué par une stèle érigée sur la D 704 à droite en allant vers Saint Yrieix, à hauteur de Plaisance. parmi eux un jeune des Cars, Léon Devaud né le 25 juillet 1925, cultivateur,

L’avancée de la colonne allemande vers Le Vigen se poursuit sur la route 704 le long de laquelle ont été postés des maquisards, sans expérience militaire et dotés de simples fusils ou de mitraillettes face aux canons et aux mitrailleuses des allemands. Le massacre continue et huit nouveaux nom sont inscrits sur la stèle élevée au Mas-du-Puy commune du Vigen.

Parmi eux quatre jeunes qui habitaient sur le territoire de la communauté de commune , Pays de Nexon – Monts de Chalus :

  • Jean Delage né le 30 janvier 1913 à Flavignac (Haute-Vienne), cantonnier SNCF, 31 ans,
  • Aimé Pataud dit « Tarzan » né le 19 septembre 1928 à Chalus (Haute-Vienne), 16 ans,
  • Marcel Thomas né le 16 novembre 1921 à Flavignac (Haute-Vienne), 22 ans, cultivateur,
  • Aimé Valade dit « Nénou » né le 10 septembre 1925 à Bussière-Galant (Haute-Vienne), 18 ans, cultivateur.

3 La Chaume Verte

Au cours de l’après-midi, l’unité allemande change de direction et quitte la D 704 à Saint Maurice les Brousses. Elle part vers l’Ouest et se dirige vers Jourgnac d’où elle rejoindra Séreilhac.

Un groupe de maquisards appartenant à la 2449ème compagnie FTPF (sous-secteur B) avait été placé en position défensive sur la commune de Jourgnac afin d’assurer la protection du poste de commandement du bataillon FTP établi à Boissac sur la commune voisine du Vigen.

Au cours de l’après-midi, l’unité allemande change de direction et quitte la D 704  à Saint Maurice les Brousses. Elle part vers l’Ouest et se dirige vers Jourgnac d’où elle rejoindra Séreilhac. Vers 17h30 la tête de la colonne arrive à la hauteur de La Chaume Verte, à quelques centaines de mètres du bourg de Jourgnac. Un groupe de FTP qui traversait à découvert un pré en contre-bas de la route est surpris par cette arrivée des allemands. Ils n’ont pas le temps de se mettre à l’abris et malgré le courage de Fernand Dudognon qui, bien que blessé, continue à tirer avec son fusil mitrailleur jusqu’à l’épuisement de ses munitions, les cinq camarades sont tués et terriblement mutilés. La colonne continue sa route et les corps restent exposés dans le pré.

Ce n’est que le soir que des paysans qui participaient à une batteuse dans le bourg sont allés les chercher. Ils ont mis les corps dans une charrette et les ont conduits à l’église ou le curé, Pierre Rougerie les a accueillis. Les corps étaient tellement mutilés qu’il n’a pas été possible de les identifier. Pour rédiger le certificat de décès le maire les a désignés par la couleur de leurs cheveux et leur surnom de maquisard.

L’acte de décès est rédigé sans nom mais avec une description sommaire  » age approximatif, ving à ving cinq ans, taille un mètre soixante sept, cheveux chatain foncé, barbe rasée, teint brun, nez rectikigne, bouche moyenne, visage ovale, vêtu d’un uniforme de drap bleu ». L’acte sera mis à jour le 24 septembre 1946.

Deux jours plus tard, malgré la proximité des troupes allemandes, un hommage patriotique fut organisé à Nexon. Le FTP Chambon doit se rendre à Jourgnac avec un camion pour aller chercher les cinq corps pour qu’ils soient enterrés à Nexon.

Les cinq cercueils sont chargés sur le camion et déposés à la mairie de Nexon devant une foule de tous ages.

« Dans un camion gazogène portant encore la mention « ravitaillement », les cinq cercueils sont alignés tandis qu’à gauche et à droite se trouvent six maquisards. Derrière il y a vingt-quatre hommes armés…Puis on voit le drapeau tricolore frappé de la croix de Lorraine. Dix hommes casqués précèdent encore le grad drapeau de la mairie revêtu de crêpe. Soixante enfants des écoles, les bras chargés de fleurs des champs, passent devant la foule massée sur le champ de foire de Nexon. Entre trois cents et quatre cents personnes sont regroupées … pour rendre un dernier hommage à ces jeunes.» ( François Adeline 1940-1944- Haute-Vienne La guerre secrète- Le Populaire HS dec. 2006)

Le cortège se dirige vers le cimetière. Les inhumations vont etre temporaires car les morts vont etre rapidement identifiés par leurs chefs. Le 8 septembre le transfert des corps de Maurice Boissard et de Lucien Courtiaud a lieu au cimetuère de Louyat à Limoges. Le 31 octobre 1944 à Pageas ont lieu les obsèques de Roger Samuel.

Le Poppulaire 28 octobre 1944)

Les cinq tués à La Chaume Verte : Maurice BOISSARD, Lucien COURTIAUD, Fernand DUDOGNON, Raymond LAPOUGE et Roger SAMUEL.

BOISSARD Maurice, Eugène

Né le 30 mars 1924 à Limoges (Haute-Vienne), exécuté sommairement le 17 août 1944 à Jourgnac (Haute-Vienne) ; employé de banque ; résistant FTPF.

Célibataire, Maurice Boissard était domicilié 20, rue Platon à Limoges. Il s’engagea dans la Résistance à compter du 1er juin 1944 dans les rangs des FTPF, rejoignant un camarade Lucien Courtiaud, qui habitait à Limoges, à proximité de chez lui (rue Pradier) et avec qui il avait fréquenté l’Ecole Nationale Professionnelle (ENP) de Limoges (actuel lycée Turgot).

Maurice Boissard trouva la mort avec quatre autres résistants à la suite du combat de Jourgnac. Blessé, il fut « achevé à coup de crosse par les Allemands » au lieu-dit La Chaume-Verte. Son corps fut inhumé après la Libération, le 8 septembre 1944, lors d’une cérémonie patriotique, au cimetière de Louyat à Limoges.

Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué au grade de sous-lieutenant des FFI.

COURTIAUD Lucien, Bernard, Marcel

Né le 14 février 1925 à Limoges (Haute-Vienne), exécuté sommairement le 17 août 1944 à Jourgnac (Haute-Vienne) ; étudiant, employé ; résistant FTPF.

Célibataire, Lucien Courtiaud était domicilié 15 rue Pradier à Limoges. Il s’engagea sous le pseudonyme « Alain » dans la Résistance à compter du 1er janvier 1943 dans les rangs des FTPF, sous les ordres du capitaine Authier. Il fut rejoint début juin 1944 par un camarade Maurice Boissard, qui habitait à Limoges, à proximité de chez lui (rue Platon) et avec qui il avait fréquenté l’Ecole Nationale Professionnelle (ENP) de Limoges (actuel lycée Turgot).

Lucien Courtiaud trouva la mort avec quatre autres résistants à la suite d’un combat au lieu-dit La Chaume-Verte (commune de Jourgnac). Blessé dans le combat, il fut achevé par les soldats allemands. Son corps d’abord inhumé à Nexon, fut transféré après la Libération, le 8 septembre 1944, lors d’une cérémonie patriotique, au cimetière de Louyat à Limoges.

Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué au grade de sous-lieutenant des FFI.

DUDOGNON Fernand

Né le 21 mars 1923 à Bussière-Galant (Haute-Vienne), exécuté sommairement le 17 août 1944 à Jourgnac (Haute-Vienne) ; résistant FTPF.

Selon le récit rapporté par François Adeline (op. cit.) : « Grièvement blessé, Fernand Dudognon continue de tirer avec son FM jusqu’à épuisement des munitions tandis que ses quatre copains sont blessés, morts ou agonisants ». Il fut achevé par les soldats allemands. Il fut enterré à Nexon.

LAPOUGE Raymond

Né le 3 mars 1910 à Angoulême (Charente), exécuté sommairement le 17 août 1944 à Jourgnac (Haute-Vienne) ; résistant FTPF.

Originaire de Charente, il habitait vraisemblablement en 1944 à Nontron (son nom figure sur le monument aux morts de cette ville). Il s’engagea à une date inconnue dans la Résistance rejoignant un maquis FTPF de la Haute-Vienne. Raymond Lapouge trouva la mort avec quatre autres résistants à la suite d’un combat au lieu-dit La Chaume-Verte, (commune de Jourgnac). Blessé dans le combat, il fut achevé par les soldats allemands. Son corps fut inhumé à Nexon (Haute-Vienne).

SAMUEL Roger

Né le 29 octobre 1923 à Magnac-Laval (Haute-Vienne), exécuté sommairement le 17 août 1944 à Jourgnac (Haute-Vienne) ; ouvrier agricole ; résistant FTPF.

Célibataire, Roger Samuel était en 1944 domicilié à Pageas (Haute-Vienne) au sud de Limoges, où il exerçait la profession d’ouvrier agricole. Réfractaire au STO, il s’engagea dans la Résistance, sous le pseudonyme de « Caoutchouc », rejoignant la 2449ème compagnie FTPF de la Haute-Vienne. Roger Samuel trouva la mort avec quatre autres résistants à la suite d’un combat au lieu-dit La Chaume-Verte). Blessé dans le combat, il fut achevé par les soldats allemands. Son corps fut inhumé à Nexon puis transféré après la guerre à la nécropole nationale de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente) où il repose depuis lors (carré 1D, tombe 417).

La stèle de La Chaume Verte à Jourgnac
La cérémonie en 2014

5 La tombe de Raymond LAPOUGE à Nexon

La tombe de Raymond Lapouge a peu à peu été abandonnée, son épouse après s’etre remariée ne venait plus s’y recueillir.

Au début des années 2000 le dévouement de Josette Dugot, déléguée de Nexon du Souvenir Français et son mari Jean Claude, délégué départemental, la fille de Raymond Lapouge née en novembre 1944 après la mort de son père, a été retrouvée. La tombe de Raymond Lapouge a été ouverte, la dépouille reconnue grace à la trace d’une ancienne fracture connue de la famille et la tombe refaite.

Avec le temps la couleur des drapeaux a palie mais la tombe est toujours entretenue.

Bonne année 2024

Pour vous souhaiter une belle; bonne et heureuse année je vous adresse cette carte postale, la plus ancienne de ma collection. Pour 124 ans elle très bien conservée.

J’aime bien également la première carte qui m’a été adressée, je n’avais pas un an, mais j’ai eu la chance que ma mère ait conservé toute les cartes postales que j’ai reçues pendant que j’étais enfant. J’ai gardé ce goût de la collection, ce qui me permet d’illustrer les articles que je publie sur ce blog. Et bien sur vous pouvez m’envoyer des cartes postales ou tout document pouvant intéresser l’histoire de Nexon.

Et pour rester dans les cartes postales limousine celle-ci de 1902 :

Joyeux Noël

Pour cette fête du renouveau, de la renaissance de la nature et pour les chrétiens la naissance de Jésus il n’y a pas de carte postale spécifique au Limousin, du moins je n’en ai pas trouvée. Quelques cartes anciennes montrent la manière dont Noël était perçu autrefois…

Bon Noel à Toutes et à tous.

De la publicité sur automobile il y a plus de 70 ans à Nexon !

La publicité sur les automobiles est née au début du XXe siècle aux Etats-Unis. Un fabricant de chocolats, Milton HERSHEY (1857-1945) qui  a réussi à produire de façon industrielle du chocolat au lait  a eu l’idée de peindre son  nom en forme de logo  « Hershey » sur tout son parc automobile. Il était surnommé « le Henry Ford des chocolatiers ».

A l’époque les lettres étaient peintes sur la carrosserie aussi la publicité sur les automobiles était rare. Mais avec l’invention du vinyle dans les années 1920, l’impression sur film vinyle remplacera progressivement la peinture pour la publicité automobile.

A Nexon Paul BITAUD était avant-gardiste en matière de publicité. Lorsqu’il a transféré sa boutique de la rue Gambetta, au numéro 6 actuel, pour l’installer dans l’ancien pensionnat pour jeunes filles, il la baptise « Sam Suffit ».

A gauche de la nouvelle boutique « Sam Suffit » le mur est couvert de la marque de peinture VALENTINE. Pour attirer le client les marques ne sont pas encore suffisamment développée; il faut montrer qu’il y a une abondance de marchandise aussi on en met sur le trottoir et dans la petite cour. Le camion qui est garé dans la cour est lui même chargé jusque sur le toit. Mais sur les cotés on ne voit pas de publicité.

Par contre sur celui d’Armand DENARDOU qui va épouser Jeanne BITAUD en 1939, une publicité vente les savons de Marseille, les savons « Latour » et « les deux haches » fabriqués par les Savonneries de la méditerranée.

Plus tard, un autre commerçant, Henri VIGNERON, va utiliser son automobile Citroën C4 qui date des années 1930 pour promouvoir la peinture « Novemail » qui vient d’être commercialisée en 1952. Le film vinyle va permettre de na pas abimer cette belle voiture qui est devenue collector…

En 1956 les commerçants de Nexon ont été sensibles au discours de Pierre POUJADE

Le 23 juillet 1953, à saint Céré dans le Lot, Pierre POUJADE prend la tête d’un groupe de commerçants pour s’opposer au contrôle fiscal d’un de leurs collègues. Les contrôleurs renoncent à leur contrôle. La nouvelle se repend rapidement et un mouvement de refus des contrôles va naitre dans la région.

Pierre POUJADE, qui est né à saint Cré le 1er décembre 1920, y a ouvert une librairie papèterie.

Saint Céré

Excellent orateur il va mobiliser autours de sa personne une mouvement de révolte des « petits » contre « l’État vampire ». Il méprise les élites et les médias et trouve un soutien auprès du parti communiste qui restera à ses cotés jusqu’en 1955, quand ses attaques contre Pierre MENDES FRANCE qu’il traite de juif « qui n’a de français que le mot FRANCE ajouté à son nom ».

Il crée l’Union de défense des commerçants et artisans (UDCA), syndicat professionnel dont le symbole est le coq gaulois. Un parti politique lui est adossé, l’Union et Fraternité Française (UFF). Le mouvement va compter jusqu’à 450 000 cotisants.

Il édite à Limoges un hebdomadaire, Fraternité Française, au 49 rue Emile Zola.

Une lettre est envoyée au lecteurs et amis :

Les commerçants du centre ville souscrivent à un abonnement au Journal de Pierre POUJADE : Emile BOSBATY, boucher charcutier place de la République, Mélanie DESBORDES qui tient le café à coté, henry MALARDEAU, mon grand père avec son commerce de laines sur le même coté de la place. André MASSY est sur la place du marché avec son hôtel Moderne, Albert GUYOT, boucher charcutier rue Gambetta. Je n’ai pas trouvé traces du café NAUDY. Peux être que l’une ou l’autre d’entre vous connait ?

Les élections législatives de 1955

‘Edgar Faure, président du Conseil sortant, avait provoqué, en décembre 1955, des élections anticipées. L’élection du 2 janvier 1956 a permis l’entrée de 52 députés poujadistes à l’Assemblée Nationale.

Un seul d’entre eux continuera en politique, Jean-Marie LE PEN qui, quelques mois après l’élection, volera de ses propres ailes. Les 2,5 millions de voix du mouvement Poujade (11,5% des votants à l’échelon national) ont cassé le jeu du bipartisme qui prévalait jusqu’alors. La SFIO qui obtient une majorité relative qui porte Guy MOLLET a la tête du gouvernement et le démocrates chrétiens du MRP qui deviennent minoritaires. Jusqu’au retour au pouvoir du général de Gaulle, aucun gouvernement ne durera, en moyenne, plus de six mois ! Pierre POUJADE, brillant orateur, a commis l’erreur de na pas se présenter à l’élection. Il a laissé la place à Jean Marie LE PEN qui le fascinait. Quand il a compris son erreur il a exclu de son parti, celui qu’il admirait mais qui devenait encombrant. Poujade ne voulant plus de lui, Jean Marie LE PEN se met en congé de l’Assemblée et rejoint son régiment pour aller en Algérie. A son retour en 1957 il regagne son siège de député. N’ayant plus de brillant orateur à l’Assemblée le mouvement Poujadiste tombe dans l’anonymat….

Pierre POUJADE continue à écrire mais son écho est de plus en plus faible. mais jusqu’à sa mort, en 2003, il milite pour un biocarburant alternatif à base de topinambours. Il était écologiste avant l’heure.

Pierre POUJADE au travail

Les infirmières à l’hôpital ouvert par la baronne de Nexon en 1914-1918

Un des premiers article que j’ai publié sur ce bog, le 27 février 2015, était consacré à l’hôpital 5 bis ouvert dés le début de la guerre par la baronne de Nexon dans les locaux du pensionnat de jeunes filles. Les jeunes nexonnais ne connaissent pas cet ancien établissement dont la structure est toujours présente, 36 boulevard Gambetta.

L’école de filles en 1930
36 Bd Gambetta en 2023

La baronne va faire appel à ses propres enfants et aux jeunes filles de Nexon. Ma collection c’est enrichie de deux nouvelles photos qui me permettent de mieux identifier les jeunes infirmières.

Sur la photo prise devant la porte de l’hôpital on compte 12 femmes en blouses blanches autours du médecin. La baronne est assise à droite du médecin, Derrière la baronne sa fille Thérèse est debout avec à ses cotés, derrière le médecin, sa sœur Jeanne.

Thérèse de GAY DE NEXON est née le 1er octobre 1890 à Azay-le-Rideau. En effet son père, Auguste de Nexon, louait le château de La Chevrière situé à Saché dans la banlieue d’Azay le Rideau. Devant le refus de son épouse à son souhait d’acheter le château d’Azay le Rideau, il a fait construire le château de La Garde à Nexon. Thérèse a exercé le métier d’infirmière et était enseignante à l’école d’infirmière à Limoges. Elle décède en 1961, à l’âge de 71 ans. Jeanne de Nexon est née à Saché (Indre et Loire) le 12 juillet 1895. Elle épouse M. de LAUZUN le 29 mars 1921 à Nexon. Elle décède en 1962.

Au premier rang, de gauche à droite, Madame St Ange, Madame de Nexon, Mlle Bragard, Mlle Thérèse de Nexon. Au deuxième rang, de gauche à droite, Mlle Tarrade, Mlle Jeanne de Nexon, Mlle Bonnafy, Mlle Lelong.

Mademoiselle Renée TARRADE (1890-1922) était la fille de Jean baptiste TAARADE, huissier à Nexon. Mlle Jeanne BONNAFY (1890 – 1988) était la fille d’Arsène BONNAFY, juge de paix à Nexon dont l’histoire se trouve sur ce blog. Je n’ai pas trouvé la filiation de Mme Saint Ange, ni celle de Mlle LELONG et de Melle BRAGARD.

D’autres photos que je viens de recevoir permettent de confirmer certaines identités.

Une autre photo est celle de Thérèse RALU (1889 – 1970) qui a épousé Jean DESBORDES (1887 – 1971) le 15 mai 1913. Jean DESBORDES est né à Nexon, coiffeur à Paris il y a rencontré sa future épouse. Mobilisé pendant toute la durée de la guerre de 1914-1918 son épouse a du venir chez ses beaux parents à Nexon. Son mari avait effectué son service militaire comme infirmier (1908-1910) et c’est en cette qualité qu’il a été mobilisé en 1914.

Thérèse RALU née DESBORDES